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Full text of "Traités des parties des animaux de la marche des animaux d'Aristote [microform]. Traduits en francais pour la première fois et accompagnés de notes perpétuelles"

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MASTER 
NEGA  TIVE 

NO.  92-81052 


MICROFILMED  1993 
COLUMBIA  UNIVERSITY  LIBRARIES/NEW  YORK 


as  part  of  the 
Foundations  of  Western  Civilization  Préservation  Project" 


Funded  by  the 
NATIONAL  ENDOWMENT  FOR  THE  HUMANITIES 


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AUTHOR: 


ARISTOTLE 


TITLE: 


TRAITES  DES 
PARTIES  DES 


PLACE: 


PARIS 


DA  TE  : 


1885 


COLUMBIA  UNIVEI^lTY  LIBRARIES 
PRESERVATION  DEPARTMENT 

DIDLIOGRAPHICMTrROFORMTAI?nrT 


Master  Négative  // 


Original  Materiai  as  Filmed  -  Existing  Bibliographie  Record 


Restrictions  on  Use: 


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Hachotte,  1885.  -^-^airo  ...  Paris, 


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25  cm. 


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TECHNICAL  MICROFORM  DATA 


REDUCTION     RATIO:     ^^^ 


FILM     SI2E:__^^^ 

IMAÇE  PLACEMENT:    lA    fllA)    IB    IIB 

DAÎE     FILMED: ^zlSk INITIALS 

HLMEDBY:    RESEARCH  PUBLICATIONI.q,  INC  WOOnnRfnnFrrT 


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1100  Wayne  Avenue.  Suite  1100 
Silver  Spring.  Maryland  20910 

301/587-8202 


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OEUVRES 


D'ARISTOTE 


TRAITES 

DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

ET 

DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


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TRAITES 
DES   PARTIES   DES  ANIMAUX 


ET 


DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


D'ARISTOTE 


TRADUITS    EN    FRANÇAIS    POUR    LA    PREMIERE    FOIS 

£T 
ACCOMPAGNÉS   DE   NOTES   PERPETUELLES 

PAA 

J.  BARTHÉLEMY-SAINT   IIILAIKE 

MEMBRE  DE  l'iNSTITUT,    SENATEUR 


TOME   PREMIER 


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PARIS      - 

LIBRAIRIE    HACHETTE    ET   C" 

79,     BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,     79 


.  1885 


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A  LA  MÉMOIRE 


D'EMILE  LITTRÉ 


L  AMI  DE  TOUTE  MA  VIE 


JE    CONSACRE 

CETTE     TRAOUCTIOX     DARISTOTE 

OÙ    j'a[    CITÉ    BIEN    SOUVENT 

SES   ADMIRABLES   TRAVAUX 

SUR     HlPI>OCRATE    ET    SUR     PlINE 


BARTHELEMYSAINT  HILAIRE 


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PRÉFACE 


Place  du  traité  des  Parties  des  Animaux  dans  le  système  zoolo- 
gique d'Aristote;  caractère  de  cet  ouvrage  de  physiologie 
comparée;  analyse  de  ses  quatre  livres;  la  physiologie  avant 
Aristote  ;  physiologie  de  Platon  dans  le  Timée  ;  successeurs 
d'Aristote  :  Cicéron,  Celse,  Sénèque,  Pline,  Rufus,  Galien, 
Oribase,  Mundino,  Vésale,  Faloppe,  Eustachi,  Ambroise  Paré, 
Fabrice  d'Acquapendente,  Harvey,  Descartes,  Thomas  Willis, 
Linné,  BufFon,  Vicq  d'Azyr,  Bichat,  Haller,  Cuvier,  Jean 
Muller,  Agassiz,  Claude  Bernard,  M.  H.  Milne-Edwards; 
résumé  de  l'histoire  de  la  physiologie;  définition  de  l'histoire 
naturelle;  divisions  de  la  zoologie  générale,  en  zoologie  des- 
criptive, anatomie  comparée,  et  physiologie  comparée;  ordre 
respectif  de  ces  trois  sciences  ;  l'anatomie  est  la  première  ;  la 
physiologie  est  la  dernière  ;  elle  devient  surtout  expérimentale  ; 
ressources  actuelles  de  la  science  ;  deux  erreurs  peuvent  la 
compromettre,  le  transformisme  et  l'athéisme  ;  objections  contre 
ces  deux  théories  décevantes;  rapports  de  la  philosophie  et 
des  sciences;  conclusion  sur  Aristote  et  sur  la  physiologie 
comparée. 


Quelle  place  le  traité  des  Parties  des  Ani- 
maux tient-il  dans  la  zoologie  d'Aristote  ? 
Marquons-le  tout  d'abord  ;  nous  marquerons 
ensuite  la  place  que   ce   traité  occupe  dans 


T.    I. 


a 


Il 


PRÉFACE 


PREFACE 


m 


l'histoire  de  la  science,  dont  il  est  le  fonde- 
ment et  dont  il  a  préparé  tous  les  progrès. 

Selon  le  témoignage  même  de  Fauteur,  le 
traité  des  Parties  vient  après  l'Histoire  des 
Animaux,  et  il  précède  le  traité  de  la  Généra- 
tion, complément  de  toutes  les  investigations 
antérieures,  de  même  que,  dans  l'ordre  de  la 
nature,  l'acte  de  la  génération  est  la  fonction 
suprême  de  l'être  animé,  qui  ne  s'est  déve- 
loppé que  pour  transmettre  la  vie,  qu'il  a  reçue 
sous  une  certaine  forme,  à  des  êtres  qui  la 
perpétueront  sous  la  même  forme  que  lui.  Placé 
ainsi  entre  la  description  des  animaux,  telle 
qu^Aristote  l'a  conçue,  et  la  théorie  de  leur 
reproduction,  le  traité  des  Parties  n'est  pas 
moins  qu'une  œuvre  de  physiologie  et  d'anato- 
mie,  considérées  dans  toute  la  série  animale. 

Sans  doute ,  cet  ouvrage,  composé  il  y  a  vingt- 
deux  siècles,  est  pour  nous  beaucoup  moins 
instructif  que  ceux  qui  de  nos  jours  justifient 
le  beau  titre  de  physiologie  comparée  et  d'ana- 
tomie  comparée,  en  nous  apprenant  où  en  est 
actuellement  la  science  qui  s'efforce  de  péné- 
trer le  mystère  de  la  vie  ;  mais  le  traité  des 
Parties,  tout  ancien  qu'il  est,  quelque  insuflî- 


t 

V 


sant  qu'il  puisse  paraître,  n'en  mérite  pas 
moins  pour  toujours  cette  pieuse  vénération 
que  les  fils  reconnaissants  doivent  à  des  an- 
cêtres sans  lesquels  ils  n'eussent  rien  été.  Un 
regard  impartial  et  respectueux  jeté  sur  ce 
passé  reculé  peut  en  outre  nous  servir  à  pré- 
voir quelque  chose  de  l'avenir  et  des  conquêtes 
que  la  science  se  promet  encore  ;  car  celles 
qu'elle  a  déjà  faites  lui  enseignent  la  voie 
qu'elle  est  tenue  d'adopter  pour  en  faire  de 
nouvelles,  et  pour  ne  point  s'égarer. 

Physiologie  comparée,  anatomie  comparée  ! 
Ces  mots  sembleront  peut-être  bien  ambitieux 
quand  on  les  entend  attribuer  à  cet  antique 
monument.  Mais  il  n'y  a  point  à  s'y  tromper  : 
si  le  génie  grec  n'a  pas  inventé  le  mot,  il  a 
fait  la  chose  ;  ce  qui  est  mieux.  Le  traité  des 
Parties  le  prouverait,  fût-il  isolé  ;  mais,  loin 
d'être  seul,  il  n'est  qu'un  fragment  d'un  vaste 
système.  Sans  parler  du  Traité  de  l'Ame,  qui 
est  une  théorie  du  principe  vital   depuis    la 
plante  jusqu'à  l'homme,  Aristote  afaitune  foule 
d'opuscules  physiologiques,  parmi  lesquels  le 
traité  des  Parties  est  seulement  le  plus  signi- 
ficatif de  tous.  Tels  sont  les  traités  de  la  Sen- 


Iv 


PREFACE 


sation  et  des  choses  sensibles,  du  Sommeil  et 
de  la  veille,  y  compris  les  rêves,  du  Mou- 
vement dans  les  animaux,  de  la  Longévité 
et  de  la  brièveté  de  la  vie,  de  la  Jeunesse 
et  de  la  vieillesse,  de  la  Respiration  dans  tous 
les  êtres  doués  de  cette  faculté ,  de  la  Marche 
des  animaux,  sous  ses  aspects  divers,  progres- 
sion bipède  et  quadrupède,  vol,  ondulation, 
reptation,  natation,  etc.  Tous  ces  traités,  et 
quelques  autres  dont  nous  ne  connaissons  que 
les  titres,  sans  savoir  ce  qu'ils  renfermaient, 
ne  sont-ils  pas,  précisément,  de  la  physiologie 
comparée  ?  Aristote  n'a-t-il  pas  appuyé  cette 
physiologie  sur  une  anatomie,  qui  est  moins 
étendue  et  moins  exacte  que  la  nôtre,  mais  qui 
était  tout  aussi  curieuse  de  la  vérité  et  tout 
aussi  attentive  ?  N'avait-il  pas  fait  des  des- 
criptions et  des  dessins  anatomiques,  qui  mal- 
heureusement ne  sont  pas  arrivés  jusqu'à  nous, 
mais  auxquels  il  se  réfère  sans  cesse,  pour 
éclaircir  ce  qu'il  décrit  et  pour  parler  aux 
yeux  en  même  temps  qu'aux  intelligences? 
D'autres  traités  encore,  comme  celui  de  la 
Nutrition,  sont  également  perdus.  Mais  ce 
nombre  extraordinaire  d'œuvres  conservées 


PREFACE 


et  d'œuvres  que  le  temps  nous  a  ravies,  atteste 
que  nous  n'exagérons  pas,  en  parlant  de  la 
physiologie  comparée  d'Aristote,  comme  nous 
le  ferions  d'un  cours  professé  par  quelque 
membre  de  notre  Institut  national,  dans  un 
de  nos  établissements  publics. 

Voyons  en  effet  ce  qu'est  le  traité  des  Par- 
ties, et  résumons-en  les  principaux  traits. 

Le  premier  de  ses  quatre  livres  est  entiè- 
rement consacré  à  la  question  de  la  mé- 
thode en  histoire  naturelle.  Cette  discussion 
préliminaire  est  indispensable  au  frontispice 
d'un  ouvrage  où  l'on  se  propose  de  passer  en 
revue  les  fonctions  principales  des  animaux, 
et  d'expliquer  le  mécanisme  de  toutes  celles 
qui  leur  sont  communes.  Il  y  a  très-peu  de 
naturalistes  parmi  les  Modernes  qui  aient 
songé  à  prendre  ce  soin,  quelque  utile  qu'il 
soit  ;  c'est  que,  pour  en  sentir  l'importance,  le 
naturaliste  doit  être  philosophe  ;  et  quand  on 
voit  Aristote  s'empresser,  avec  tant  de  solli- 
citude et  de  sagesse,  d'établir  la  méthode  qu'il 
va  suivre,  on  se  rappelle  que  c'est  lui  qui  est 
le  père  de  la  logique.  Les  règles  qu'il  trace 
sont  encore  celles  qui  dominent  la  science, 


VI 


PREFACE 


non  moins  vraies,  après  tant  de  siècles  d'é- 
preuves, qu'au  moment  même  où  il  les  a  dé- 
couvertes et  pratiquées. 

La  première  de  ces  règles,  c'est  que  l'his- 
toire naturelle  doit,  pour  connaître  la  vie  chez 
les  animaux,  étudier  les  fonctions  et  les  orga- 
nes par  lesquels  ces  fonctions  s'accomplissent, 
et  non  pas  les  espèces  d'animaux  où  on  les 
observe.  En  s'attachant  à  étudier  les  espèces, 
on  se  perdrait  dans  le  dédale  de  répétitions, 
qui  deviendraient  bientôt  aussi  obscures  que 
fastidieuses.  Si,  après  Aristote,  on  interroge 
à  travers  les  âges  les  plus  célèbres  représen- 
tants de  la  science,  Galien,  Mundino,  Vésale, 
Fallope,  Eustachi,  Paré,  Harvey,  Haller,  Cu- 
vier,  Jean  Muller,  et,  parmi  nos  contemporains, 
M.  Henri  Milne-Edwards,  on  se  convainct 
que  cette  règle  n'a  rien  perdu  de  son  empire. 
Elle  résulte  de  la  nature  des  choses  et  elle 
régit  souverainement  la  science,  toutes  les 
fois  que  la  science  se  rend  compte  d'elle- 
même,  et  qu'elle  veut  prudemment  s'enquérir 
de  ce  qu'elle  fait.  Mais  pourquoi  est-il  préfé- 
rable de  choisir  les  fonctions  plutôt  que  les 
espèces?  La  réponse  est  bien  simple:    c'est 


PREFACE 


VII 


que  le  nombre  des  fonctions  est  fort  restreint, 
tandis  que  les  espèces  sont  à  peu  près  innom- 
brables; remarque  déjà  très-juste  dès  le  temps 
d'Aristote,  et  qui  le  devient  chaque  jour  da- 
vantage, à  mesure  que  le  nombre  des  espèces 
s'accroît  de  manière  à  désespérer  toutes  les 
classifications.  Pour  les  fonctions,  au  con- 
traire, le  champ  est  limité,  et  nous  n'avons 
pas  à  craindre  qu'il  s'étende  indéfiniment. 
Nutrition,  circulation,  respiration,  sécrétion, 
génération,  etc.,  fonctions  de  vie  végétative; 
nerfs,  sens,  mouvements,  voix,  intelligence, 
instincts,  fonctions  de  vie  animale  ou  de  rela- 
tions, voilà  tout  le  cercle,  ou  peu  s'en  faut, 
dans  lequel  se  meuvent  nécessairement  la 
physiologie  comparée  et  l'anatomie  comparée. 

Ce  cercle  ne  saurait  être  changé.  Dans  notre 
XIX®  siècle,  Cuvier  est  d'accord  avec  son  pré- 
décesseur :  mouvement,  sensations,  digestion, 
circulation,  respiration,  voix,  génération,  sé- 
crétions et  excrétions,  telles  sont  les  divisions 
de  son  admirable  ouvrage  d'Anatomie  com- 
parée. Ne  reconnaît-on  pas  les  divisions 
qu'Aristote  a  posées  ? 

A  cette  première  règle,  il  en  joint  une  autre. 


'A. 


VIII 


PREFACE 


qui  est  beaucoup  plus  compréhensive,  et  qui 
s'adresse  à  la  science  dans  son  domaine  im- 
mense et  dans  toutes  ses  applications.  Cette 
règle  fondamentale  prescrit  d'observer  les 
faits  avant  de  tenter  l'explication  des  causes, 
parce  qu'il  n'y  a  de  théories  certaines  que 
celles  qui  s'appuient  sur  des  observations  bien 
faites.  Pour  nous,  cette  recommandation  est 
une  banalité  ;  mais  ce  n'en  était  point  une  au 
quatrième  siècle  avant  notre  ère,  en  face  des 
sciences  telles  qu'on  les  cultivait  alors.  Placer 
l'observation  avant  tout  est  un  axiome  telle- 
ment évident  et  reconnu  qu'il  semblerait  assez 
inutile  d'en  rappeler  l'origine  et  l'usage. 
Néanmoins,  tant  que  les  Modernes,  peu  sou- 
cieux d'un  passé  à  qui  ils  doivent  tant,  s'obs- 
tineront à  se  faire  gloire  de  ce  précepte , 
qui  daterait  de  Bacon  soi-disant,  il  sera  bon 
de  réveiller  un  souvenir  qui  remonte  au  génie 
grec,  et  qui  ne  devrait  plus  lui  être  contesté, 
ne  fût-ce  que  pour  l'honneur  de  l'esprit 
humain,  toujours  identique  à  lui-même,  et 
toujours  conséquent. 

Troisième  règle,   non   moins   sûre  et  non 
moins  féconde  que  les  précédentes  :   il  faut 


PREFACE 


IX 


considérer  les  êtres  dans  ce  qu'ils  sont  en 
eux-mêmes,  c'est-à-dire  dans  leur  essence  et 
leur  organisation,  et  non  dans  leur  matière, 
comme  le  faisaient  les  premiers  philosophes, 
avant  que  Démocrite  et  Socrate  n'eussent  im- 
primé à  l'étude  de  la  nature  une  direction  meil- 
leure, en  cherchant  à  bien  définir  les  êtres. 

A  ce  point  de  vue,  Cuvier  n'est  encore  que 
l'écho  du  naturaliste  grec,  quand  il  déclare  que 
la  forme  du  corps  vivant  lui  est  plus  essentielle 
que  sa  matière  (Règne  animal,  tome  I,  p.  11, 
édit.  de  1829)  ;  et  quand  il  divise  les  animaux 
en  quatre  types  selon  leur  organisation  in- 
time, et  qu'en  dépit  des  éléments  matériels, 
il  fait  rentrer  les  crustacés  dans  l'embran- 
chement des  mollusques. 

Ces  trois  règles  excellentes  doivent  tou- 
jours faire  loi,  et  l'on  ne  s'en  écarte  qu'au 
risque  d'inévitables  faux  pas. 

Au-dessus  de  ces  règles  et  en  dehors  d'elles, 
voici  une  théorie  très-vraie  et  très-profonde, 
que  la  science  de  notre  époque  ferait  bien  de 
recueillir,  et  qui  devrait  toujours  lui  servir  de 
flambeau.  Sur  le  point  d'aborder  une  étude 
qui  était  non  seulement  toute  neuve  pour  la 


PREFACE 


Grèce,  mais  qui,  par  son  inépuisable  fécon- 
dité, restera  perpétuellement  neuve  pour 
l'homme,  Aristote  proclame  qu'il  n'y  a  pas  de 
hasard  dans  la  nature  ;  qu'elle  ne  fait  rien  en 
vain,  et  qu'on  ne  perd  jamais  sa  peine  à  en 
scruter  les  secrets.  Selon  le  mot  sublime  d'He- 
raclite, Dieu  est  partout  dans  l'univers  ;  et  sa 
puissance  infinie  éclate  dans  le  plus  infime 
des  êtres,  comme  dans  les  plus  parfaits  de 
ceux  qu'il  a  créés,  en  quantité  incalculable. 
Rien  n'est  à  négliger  dans  le  spectacle  mer- 
veilleux que  la  nature  offre  de  tous  côtés  à 
nos  regards  intelligents  ;  le  naturaliste  a  le 
devoir  de  ne  dédaigner  quoi  que  ce  soit  dans 
l'ensemble  des  choses,  où  tout  a  un  sens  et 
une  fin  prodigieusement  sage.  Aussi,  en  ter- 
minant ce  premier  livre  du  traité  des  Parties, 
Aristote,  tout  austère  qu'il  est,  épanche-t-il 
son  cœur  et  son  admiration  dans  les  plus 
belles  pages  peut-être  qu'ait  inspirées  ce 
sujet.  Elles  ont  été  citées  plus  d'une  fois  ; 
elles  le  seront  encore  bien  souvent.  Mais  pour 
de  telles  vérités  exprimées  en  un  langage  qui 
brille  d'autant  plus  qu'il  est  plus  sévère  et 
plus  concis,  l'éloge  est  superflu.  11  faut  lire  le 


PREFACE  M 

morceau  original  en  son  entier,  et  le  méditer 
à  jamais.  Il  n'emprunte  rien  à  l'éclat  et  à  la 
magnificence  du  style,  parce  que  le  style, 
quelque  précieux  que  soit  son  concours,  s'ef- 
face et  disparaît  devant  des  sentiments  si 
hauts.  C'est  comme  un  hymne  qui  s'élance 
de  l'âme  du  philosophe,  et  qui  dépasse  la 
poésie  elle-même  dans  ce  qu'elle  a  de  plus 
noble.  Pour  trouver  un  enthousiasme  égal, 
mais  moins  savant,  c'est  dans  le  Gœli  enar- 
rant  des  Psaumes  qu'il  faudrait  aller  le  cher- 
cher. Platon,  même  dans  le  Timée,  ne  s'est 
peut-être  pas  élevé  jusqu'à  ces  sommets,  où 
l'on  ne  voit  guère  qu' Aristote  à  côté  de  David, 
et  où  nous  sommes  tout  surpris  de  les  ren- 
contrer au  même  niveau,  quoique  dans  des 
sphères  si  différentes. 

Après  l'exposé  de  la  méthode  et  avec  le  second 
livre,  commence  l'étude  de  physiologie  com- 
parée, qui  doit  remplir  le  reste  de  l'ouvrage. 

Il  débute  par  des  généralités  sur  les  élé- 
ments matériels  dont  est  composé  le  corps  de 
tous  les  animaux;  l'auteur,  revenant  à  une 
distinction  qu'il  a  indiquée  ailleurs  (Histoire 
des  Animaux,  livre  I,  ch.  i,  §  1),  montre  que 


XII 


PREFACE 


les  parties  homogènes,  ou  similaires,  sont 
faites  en  vue  des  parties  complexes  ou  non- 
similaires,  c'est-à-dire  en  vue  des  membres 
et  des  viscères,  où  les  mouvements  se  passent, 
soit  au  dehors,  soit  h  l'intérieur  de  l'animal. 
Les  parties  similaires,  telles  que  les  os,  la 
chair,  les  nerfs,  le  sang  etc. ,  proviennent,  selon 
Aristote  et  selon  la  chimie  de  son  temps,  des 
quatre  éléments,  terre,  eau,  air  et  feu,  com- 
binés dans  des  proportions  diverses,  et  avec 
leurs  propriétés  particulières,  chauds  ou 
froids,  liquides  ou  secs,  pesants  ou  légers. 
Les  parties  non  -  similaires  et  complexes , 
comme  le  bras,  la  jambe,  le  visage,  le  tronc 
avec  tout  ce  qu'il  renferme  et  protège,  sont  les 
instruments  des  actes  que  l'animal  accomplit. 
Les  parties  non-similaires  restent  toujours 
les  mêmes  dans  leur  totalité,  tandis  que  les 
parties  similaires,  dont  l'assemblage  cons- 
titue les  parties  complexes,  ont  des  qualités 
variables,  selon  les  fonctions  auxquelles  elles 
doivent  servir.  Les  unes  sont  molles  ;  les 
autres  sont  dures  et  résistantes;  celles-ci 
sont  liquides  et  visqueuses  ;  celles-là  sont 
cassantes  et  friables. 


PREFACE 


XIII 


Les  parties  similaires  ont  cet  avantage,  sur 
les  parties  non-similaires,  qu'elles  sont  le 
siège  de  la  sensibilité  ;  et  la  sensibilité  est, 
au  moins  autant  que  la  nutrition  et  le  mouve- 
ment, le  caractère  essentiel  de  l'être  animéi 
De  là,  le  rôle  immense  du  cœur,  réceptacle  du 
sang  contenu  dans  les  veines,  centre  de  toute 
sensation  et  principe  de  tous  les  mouvements. 
Le  cœur  est  à  la  fois  une  partie  similaire, 
ainsi  que  le  sont  tous  les  autres  viscères  ; 
mais  il  est,  de  plus,  une  partie  non-similaire, 
par  sa  forme  et  sa  configuration. 

Ce  sont  surtout  les  parties  liquides  qui 
sont  nécessaires  à  la  vie  de  l'animal,  puisque, 
sans  elles,  il  n'y  aurait  pas  de  développe- 
ment possible.  La  qualité  des  parties  liquides 
varie  beaucoup;  et  par  exemple,  le  sang  est 
plus  ou  moins  pur,  plus  ou  moins  léger,  plus 
ou  moins  chaud,  d'un  animal  à  un  autre,  et 
aussi  dans  un  même  être,  selon  qu'on  le  prend 
dans  des  conditions  diverses,  et,  par  exemple, 
dans  les  parties  supérieures  du  corps  ou 
dans  les  parties  inférieures.  Plus  épais  et 
plus  chaud,  le  sang  donne  à  l'animal  plus  de 
vigueur  ;  plus  léger  et  plus  froid,  il  lui  donne 


XIV 


PREFACE 


PREFACE 


XV 


plus  d'intelligence;  ceci  peut  être  observé 
chez  l'homme,  et  jusque  chez  les  insectes, 
tels  que  les  abeilles,  qui  n'ont  pas  de  sang, 
mais  qui  ont  un  fluide  analogue.  L'auteur 
attache  une  telle  importance  au  sang  et  à  sa 
température  qu'il  institue  toute  une  discussion 
sur  la  chaleur  et  le  froid,  sur  le  sec  et  l'hu- 
mide. Les  animaux  n'ont  pas  tous  le  même 
degré  de  chaleur;  et  selon  leur  constitution  et 
selon  le  milieu  ambiant,  air  ou  eau,  ils  en 
ont  plus  ou  moins.  Le  sexe  et  l'âge  causent 
encore  des  différences,  qui  peuvent  être  plus 
ou  moins  prononcées. 

Aristote,  pour  répondre  aux  préoccupa- 
tions scientifiques  de  son  époque,  s'applique 
donc  à  bien  définir  ce  qu'il  faut  entendre  par 
un  corps  plus  ou  moins  chaud,  un  corps  plus 
ou  moins  froid,  sec  et  liquide.  Mais,  au  milieu 
de  tous  ces  détails,  il  ne  perd  pas  de  vue 
l'objet  qu'il  poursuit  ;  et  il  rapporte  au  sang 
toutes  ces  théories,  qu'il  ne  borne  pas  aux 
animaux  et  qu'il  étend  aux  plantes.  Les  vé- 
gétaux tirent  directement  de  la  terre  par  les 
racines  leur  nourriture,  qu'ils  y  trouvent 
tout   élaborée;    mais   l'animal   doit  élaborer 


la  sienne  par  le  travail  successif  de  la  bouche, 
des  dents,  de  l'œsophage  et  de  l'estomac,  où 
le  sang  se  forme  pour  nourrir  toutes  les  par- 
ties du  corps,  grâce  à  l'action  du  cœur  et  des 

veines. 

Aussi,  Aristote  croit-il  devoir  faire  l'ana- 
lyse minutieuse  de  ce  liquide,  et  il  la  pousse 
aussi  loin  que  le  permettaient  des  connais- 
sances chimiques  encore  bien  vagues.  Le 
sang  se  compose  le  plus  ordinairement  de 
fibres,  qui,  plus  ou  moins  abondantes,  font 
qu'il  peut  se  coaguler,  ou  qu'il  se  coagule 
imparfaitement.  Trop  aqueux,  le  sang  rend 
l'animal  timide  ;  plus  fibreux,  il  lui  commu- 
nique énergie  et  courage  ;  témoins  les  tau- 
reaux et  les  sangliers.  Outre  les  fibres,  le 
sang  contient  de  la  lymphe  en  plus  ou  moins 
grande  quantité. 

Ce  début  de  la  chimie  organique  est  bien 
remarquable,  tout  imparfait  qu'il  est;  il  con- 
vient d'y  arrêter  notre  attention  quelques  ins- 
tants. Aujourd'hui,  on  en  sait  long  sur  la 
composition  du  sang  ;  et  en  partant  de  l'état 
actuel  de  la  science,  nous  mesurerons  aisé- 
ment tout  l'intervalle  qu'elle  a  parcouru,  de- 


XVI 


PREFACE 


PREFACE 


XVII 


puis    le    temps   où    la   physiologie    grecque 
essayait  ses  pas  chancelants. 

Mais,  d'abord,  il  faut  reconnaître  que  le 
philosophe  ancien  a  compris  le  rôle  général 
du  sang  comme  nous  le  comprenons  main- 
tenant. Pour  nous,  comme  pour  lui,  le  sang 
reste  le  fluide  nourricier  ;  et  quelque  avancées 
que  soient  dans  notre  siècle  la  chimie  orga- 
nique, Tanatomie  et   la   physiologie  des  ar- 
tères et  des  veines,  du  poumon  et  des  vais- 
seaux  lymphatiques   et   chylifères,  nous   ne 
pensons  pas  autrement  qu'Aristote  sur  le  but 
dernier  et  la  cause  finale  de  tout  cet  étonnant 
mécanisme.    Mais   si   nous  en  savons  infini- 
ment plus  que  lui,  un  jour  viendra,  ne  l'ou- 
blions pas,  où    nos   successeurs  en  sauront 
infiniment  plus  que  nous,  parce  que  «  l'in- 
telligence de  l'homme,  comme  le  dit  Pascal, 
se  lassera  plus  tôt  de  concevoir  que  la  na- 
ture de  fournir  »,  ou,  comme  le  dit  Agassiz, 
parce  que  «  la   nature  cache   d'inépuisables 
))  richesses  dans  l'infinie  variété  de  ses  tré- 
»  sors  de  beauté,  d'ordre  et  d'intelligence.  » 

Pour  Cuvier,  à  l'ouverture  de  ce  siècle,  le 
sang,  observé  sur  le  vivant,   est  un  liquide 


d'un  beau  rouge,  d'une  saveur  douceâtre,  et 
un  peu  salée,  d'une  odeur  fade  et  particulière; 
il  est  légèrement  visqueux  ;  sa  température 
habituelle   est   de  30   à  32  degrés;  d'autres 
naturalistes  disent  de  36   à   iO  degrés  chez 
l'homme,  et  de  42  chez  les  oiseaux.  Il  con- 
tient, des  molécules  rouges,  de  forme  lenti- 
culaire dans  l'espèce  humaine  ;  ces  molécules 
sont  la    partie    colorante.   Une   fois   hors  de 
l'animal,  le  sang  se  sépare  en  deux  parties  : 
le  sérum,  liquide  jaunâtre,  composé  de  plu- 
sieurs sels  ;  et  le  caillot,  ou  cruor,  qui  se  par- 
tage également  en  deux  parties   :  l'une,  qui 
se  dissout  dans  l'eau  en  la  colorant  de  rouge; 
la  seconde,  qui  ne  se  dissout  pas  et  qui  est 
la  fibrine.  Chimiquement,  le  sang  se  résout 
presque  en  totalité  dans  les  éléments  les  plus 
généraux  du  corps  animal,  carbone,   hydro- 
gène, oxygène,  azote,    puis   fibrine  et  géla- 
tine, albumine,  chaux,  phosphore,  fer  qui  lui 
donne  la  couleur  rouge,  graisses,  huiles,  etc. 
Il  a  en  lui  les  éléments  de  tous  les  solides  et 
de  tous  les  liquides  du  corps  ;  il  l'entretient 
par  la  nutrition  et  par  les  sécrétions  ;  et  il  se 
renouvelle  lui-même  par  la  digestion.  (Cuvier, 

b 


T.    I. 


XVIII 


PRÉFACE 


PREFACE 


XIX 


Anatomie  comparée,  première  édition,  t.  IV, 
p.  179,  xxiv^  leçon;  et  Règne  animal,  t.  1, 
pp.  23  et  24,  édition  de  1829.) 

Depuis  un  demi-siècle  et  depuis  Guvier,  la 
chimie  organique  a  pénétré  plus  avant  dans 
cette  étude;  et  par  l'emploi  du  microscope, 
toujours  plus  puissant,  elle  a  découvert  une 
foule  de  faits  nouveaux.  Le  liquide  nourricier, 
comme  on  appelle  toujours  le  sang,  est  en 
quelque  sorte  une  chair  coulante  ;  il  est  la  ma- 
tière première  de  tous  les  tissus  et  de  toutes 
les  sécrétions.  Sur  cent  parties,  il  se  compose 
de  soixante-dix-neuf  d'eau,  de  dix-neuf  d'al- 
bumine, une  de  sels  divers,  de  quelques  mil- 
lièmes de  fibrine  et  de  matière  colorante.  11 
contient  des  globules   d'une   excessive  peti- 
tesse, dont  les  uns  sont  rouges,  et  les  autres 
blancs.  Les  dimensions  et  le  nombre  des  glo- 
bules varient  beaucoup  suivant  les  espèces, 
les  sexes,  les  âges,  le  tempérament,  la  cha- 
leur ;  dans  l'homme,  ils  n'ont  guère  plus  d'un 
cent  vingt-quatrième  de  millimètre  ;  ils  sont 
plus  forts  chez  les  reptiles  et  les  batraciens. 
Composés  d'un  noyau  central  et  d'une  enve- 
loppe, ils  présentent  en  général  la  figure  de 


disques  aplatis.  On  a  pu,  par  des  procédés  plus 
ou  moins  sûrs,  en  compter  cinq  à  six  millions 
par  millimètre  cube.  Les  globules  blancs  sont 
beaucoup  moins  nombreux  et  beaucoup  plus 
gros  ;  pour  les  distinguer,  on  les  nomme  des 
leucocytes,  et  les  globules  rouges  sont  nom- 
més des  hématies.  Relativement  aux  globules 
rouges,  les  blancs  sont  à  peine  un  sur  quatre 
ou  cinq  cents.  On  ne  sait  pas  si  les  globules 
blancs  se  changent  en  rouges  ;  mais  ils  sem- 
blent avoir  des  mouvements  que  n'ont  pas 
les  autres.  On  suppose  qu'ils  viennent  de 
la  lymphe  ;  et  ce  sont  eux,  à  ce  qu'il  paraît, 
qui  causent  la  formation  du  pus,  quand  le 
sang  est  altéré  par  blessure  ou  maladie.  11  y 
a  même  des  globules  plus  petits  encore  que 
les  rouges  et  que  les  blancs  ;  ce  sont  les  glo- 
bulins,  dont  la  fonction  n'est  pas  bien  connue. 

La  quantité  de  sang  renfermée  dans  l'orga- 
nisme est  environ  le  douzième  du  poids  total 
du  corps  chez  l'homme.  Le  sang  artériel  et  le 
sang  veineux  ne  sont  pas  identiques  absolu- 
ment ;  et  le  veineux  contient  plus  de  gaz  acide 
carbonique. 

Il  n'est  pas  besoin  de  pousser  plus  loin  ces 


•v 


XX 


PRÉFACE 


PREFACE 


XXI 


rapprochements  ;  ceux-là  font  voir  quelle  dis- 
tance sépare  l'état  présent  de  la  science  et  son 
début.  Mais  le  mérite  d'Aristote  n'en  est  pas 
diminué;  c'est  lui  qui,  le  premier,  a  signalé 
l'étude  du  sang  aux  investigations  scienti- 
fiques, et  ce  qu'il  en  a  dit  est  exact,  quoique 
nécessairement  incomplet. 

Du  sang,    il   passe   à   la  graisse,  et  il  en 
expose  non  moins  bien  l'origine  et  la  fonc- 
tion. La  graisse  est  un  produit  du  sang  et 
une  surabondance  d'aliments.  C'est  là  ce  qui 
fait  que  les  animaux  qui   n'ont  pas  de  sang 
n'ont  pas  non  plus  de  graisse.  11  ne  faut  pas 
confondre  la  graisse  et  le  suif,  qui,  tout  en 
se  ressemblant  beaucoup,  n'ont  pas  tout  à  fait 
les  mêmes  propriétés.   Le   suif  est  spéciale- 
ment la  graisse  des  animaux  chez  qui  man- 
quent les  deux  rangées  de  dents,  c'est-à-dire 
qui  n'ont  d'incisives  qu'à  la  mâchoire  infé- 
rieure, remplacées  en  haut  par  un  bourrelet 
calleux,  et  qui  de  plus  ont  des  cornes  à  la 
tête;  ce  sont  les  ruminants,  sauf  quelques  es- 
pèces. 11  y  a  cette  différence  entre  la  graisse 
et  le  suif,  que  la  graisse  ne  se  coagule  pas, 
et  qu'en  séchant  elle  ne  s'égrène  pas  comme 


lui.  On  la  trouve  dans  les  animaux  qui  ont 
les  deux  rangées  de  dents,  qui  n'ont  pas  de 
cornes  sur  la  tête  et  qui  sont  fissipèdes.  Quand 
la  graisse  et  le  suif  sont  en  quantité  mo- 
dérée dans  les  animaux,  ces  matières  con- 
tribuent à  leur  santé  et  à  leur  force  ;  en  quan- 
tité trop  grande,  elles  leur  nuisent.  Si  tout 
le  corps  n'était  que  graisse,  il  serait  insen- 
sible, et  il  périrait  bien  vite.  Les  animaux 
trop  gras  vieillissent  plus  rapidement;  ils 
sont  généralement  peu  féconds,  parce  que  la 
portion  de  sang  qui  devrait  se  convertir  en 
liqueur  séminale  a, tourné  à  la  graisse,  d'où 
ne  sort  presque  aucune  excrétion. 

Telle  est  la  théorie  aristotélique  sur  la 
graisse. 

Écoutons  encore  ici  la  science  actuelle, 
comme  nous  venons  de  l'écouter  sur  le  sang. 
D'abord,  elle  a  adopté  tout  ce  qu'a  dit  Aris- 
tote,  sans  insister  peut-être  autant  que  lui 
sur  la  distinction,  très-réelle  pourtant,  de 
la  graisse  et  du  suif.  Pour  nous  aussi,  la 
graisse  est  un  des  nombreux  produits  du 
sang;  elle  est  le  résidu  des  matières  non- 
consumées   dans  le    corps    de    l'animal    par 


XXII 


PRÉFACE 


Toxygène    qu'il    a   respiré;    elle    est    ensuite 
résorbée  et  brûlée  au   fur  et  à  mesure   des 
besoins  de  l'économie.    Elle   est  formée  chi- 
miquement   de    trois     éléments    au    moins, 
l'oléine ,    la   stéarine    et   la    margarine  ;    elle 
sert    à    protéger    les    organes    comme    une 
sorte  de  coussin  placé   entre  eux  pour  em- 
pêcher les  frottements.  Cette  fonction  est  évi- 
dente dans  quelques  parties  du  corps,  telles 
que  le  fond  de  l'orbite  oculaire,  la  fosse  tem- 
porale, la  plante  du  pied.  La  graisse  contribue 
a  conserver  la  chaleur  et   à  faciliter    la  di- 
gestion et  la  respiration;  chez  quelques  es- 
pèces, elle  est  comme  une  réserve  alimentaire, 
qui  les   sustente  a  certains  instants  de  leur 
existence,  entre  autres  Thibernation.  Elle  est 
inégalement  répartie   dans  le  corps;  et  elle 
s'accumule  dans  certaines  places,  le  mésen- 
tère, les  reins,  les  épiploons,  le  péritoine,  le 
dessous   de   la   peau,    etc.;    elle   forme  dans 
quelques  animaux  des  queues  énormes,  des 
bosses  proéminentes,  du  lard.  Déposée  dans 
de   petites   vésicules  sphéroïdales,  qui    s'in- 
troduisent dans   le   tissu    cellulaire   ou  con- 
nectif,  il  y  a  peu  de  produits  aussi  répandus 


PREFACE 


XXIII 


qu'elle  dans  les  organes.  Ces  vésicules,  in- 
visibles à  l'œil  nu,  ont  à  peine  six  centièmes 
de  millimètre.  Les  proportions  de  marga- 
rine, de  stéarine  et  d'oléine  varient  avec  les 
animaux,  et  avec  les  âges,  les  aliments,  les 
climats.  La  stéarine  est  fusible  par  une  faible 
chaleur,  4-5  degrés  environ  ;  elle  est  inso- 
luble dans  l'eau,  tandis  que  l'oléine  reste 
fluide  à  la  température  ordinaire.  La  graisse 
contient  soixante-dix-neuf  parties  de  car- 
bone, onze  d'hydrogène,  quatre  d'oxygène,  et 
quelques  autres  corps  simples.  Sa  cou- 
leur est  ordinairement  blanche;  sa  consis- 
tance et  son  odeur  sont  très-variables.  Dans 
les  cétacés,  où  elle  abonde,  elle  est  presque 
liquide.  Elle  augmente  beaucoup  dans  l'ani- 
mal par  le  repos  et  par  la  castration  ;  il  y  a 
des  espèces  où  son  poids  égale  ou  dépasse 
même  la  moitié  du  poids  de  la  bête.  Les  pe- 
tites vésicules  ou  gouttelettes  de  graisse,  se 
réunissant  les  unes  aux  autres,  composent 
des  gouttes  plus  grosses,  qui  ont  beau- 
coup de  réfringence,  observation  qu'Aris- 
tote  avait  déjà  faite.  On  ne  sait  pas  précisé- 
ment comment  la  graisse  se  forme,  et  c'est 


N 


XXIV 


PREFACE 


Claude  Bernard  lui-même  qui  confesse  cette 
ignorance. 

Dans  ces  derniers  temps,  on  avait  cru  que 
la  graisse  se  trouvait  déjà  formée  dans  les 
végétaux;  que  de  là,  elle  passait  toute  faite 
dans  le  corps  des  herbivores,  et,  enfin,  de 
ceux-ci,  aux  carnassiers,  qui  les  mangent. 
Mais  il  reste  prouvé,  par  des  observations 
plus  exactes,  que  la  graisse  ne  vient  pas  d'une 
source  végétale,  et  que  c'est  l'organisme  vi- 
vant qui  la  produit,  comme  tant  d'autres  sé- 
crétions glandulaires,  par  exemple,  le  miel 
et  la  cire,  fabriqués  par  les  abeilles,  qui  sont 
des  animaux  à  sang  blanc. 

Par  ces  quelques  détails,  on  peut  encore 
juger  des  progrès  obtenus,  pour  cette  ana- 
lyse comme  pour  celle  du  sang,  depuis  que  la 
chimie  organique  s'est  occupée  des  matières 
animales. 

Après  le  sang  et  la  graisse,  Aristote  ana- 
lyse la  moelle,  autre  produit  du  sang.  Dans 
les  os,  la  moelle  est  onctueuse  ;  elle  se  rap- 
proche de  la  graisse  chez  les  animaux  gras  ; 
chez  les  animaux  qui  ont  du  suif,  elle  lui  est 
assez  semblable,  comme  dans  les  ruminants. 


PREFACE 


XXV 


tandis  que,  chez  les  animaux  fissipèdes,  qui 
ont  les  deux  rangées  de  dents,  elle  est  plutôt 
graisseuse.  La  moelle  du  rachis  a  plus  de 
consistance,  parce  qu'elle  doit  être  continue 
dans  tout  le  parcours  de  la  colonne  vertébrale. 
La  plupart  des  animaux  ont  de  la  moelle  ; 
mais  ceux  dont  les  os  sont  très-forts  et  très- 
compacts,  ont  très-peu  de  moelle,  ou  sem- 
blent même  n'en  avoir  pas  du  tout.  Chez  les 
animaux  aquatiques,  la  moelle  ne  se  trouve 
que  dans  l'arête ,  qui  remplace  le  rachis  ; 
et  cette  moelle  a  quelque  chose  de  collant 
qu'elle  n'a  pas  dans  les  autres  espèces.  En 
résumé,  la  moelle  est  une  sécrétion  du  sang 
dans  les  os  et  dans  les  arêtes. 

La  physiologie  moderne  n'a  pas  étudié  la 
moelle  autant  qu'elle  a  étudié  la  graisse  et 
le  sang  ;  elle  n'a  pu  la  réduire  encore  en  ses 
molécules  organiques.  Nos  observations  sont 
cependant  beaucoup  plus  nombreuses  que 
celles  d'Aristote.  Nous  distinguons  d'abord 
les  os  où  se  montre  la  moelle  ;  il  n'y  en  a 
presque  point  dans  les  os  plats,  et  elle  y  est 
rougeâtre;  elle  ne  forme  une  masse  continue 
que  dans  les  os  longs,  où  elle  est  molle,  jau- 


X 


XXVI 


PREFACE 


nâtre,  avec  beaucoup  de  cellules  à  noyaux 
multipliés.  L'embranchement  des  vertébrés 
est  le  seul  qui  ait  de  la  moelle  ;  et  encore 
cet  embranchement  n'en  a-t-il  pas  tout  entier. 

Il  n'existe  pas  de  cavités  médullaires  dans 
les  cétacés,  les  phoques  et  les  tortues.  Les 
os  des  oiseaux,  qui  sont  vides,  et  faits  sur- 
tout pour  contenir  de  l'air,  ne  présentent 
pas  de  moelle.  Dans  l'homme,  la  matière 
médullaire  est  chargée  d'un  rôle  considé- 
rable :  «  C'est  en  elle,  dit  Cuvier,  que  réside 
le  pouvoir  admirable  de  transmettre  au  moi 
les  impressions  des  sens  extérieurs  et  de 
porter  aux  muscles  les  ordres  de  la  vo- 
lonté. »  Elle  3ert  de  conducteur  au  fluide 
nerveux  entre  l'encéphale  et  les  nerfs  de  la 
sensibilité  et  du  mouvement,  comme  l'ont  si 
bien  établi  les  expériences  de  Charles  Bell 
(1811),  de  Magendie  (1822)  et  de  Longet 
(1841).  La  moelle  épinière,  continuation  du 
bulbe  rachidien,  est  entourée,  comme  le  cer- 
veau, de  trois  membranes  très-fines,  dure- 
mère,  arachnoïde  et  pie-mère,  qui  servent  à 
la  fixer  dans  le  canal  du  rachis. 

Ainsi  que  l'encéphale,  elle  est  composée  de 


PREFACE 


XXVII 


deux  substances,  la  grise  et  la  blanche, 
unies  en  cylindre  ;  mais,  contrairement  au 
cerveau,  c'est  la  substance  blanche  qui,  dans 
la  moelle,  recouvre  la  grise.  Sur  le  parcours 
de  son  cordon,  la  moelle  épinière  a  des  ren- 
flements et  des  dépressions  ;  elle  est  divisée 
en  deux  moitiés  par  deux  sillons  profonds.  A 
chaque  paire  de  trous  vertébraux,  elle  donne 
naissance  à  une  paire  de  nerfs  qui  se  rami- 
fient dans  tout  le  corps,  et  qui  se  partagent, 
selon  les  lieux  de  la  colonne  dorsale,  en  nerfs 
cervicaux,  dorsaux,  lombaires  et  sacrés.  Elle 
donne  également  naissance  au  grand  sympa- 
thique et  à  sa  chaîne  de  ganglions  symé- 
triques deux  à  deux,  qui  pénètrent  dans  les 
viscères  et  les  vaisseaux. 

Aussi,  la  moelle  épinière  a-t-elle  une  action 
énergique  et  compliquée  sur  les  fonctions 
de  relations  et  sur  les  fonctions  végétatives  : 
mouvements  volontaires,  sensibilité,  respi- 
ration, hématose,  circulation,  nutrition,  sé- 
crétions de  tout  genre,  chaleur,  etc.  Chez 
l'homme,  elle  part  du  trou  occipital  pour 
descendre  jusqu'à  la  seconde  vertèbre  lom- 
baire, où  commence  la  queue  de  cheval,  re- 


XXVIII 


PREFACE 


PRÉFACE 


XXIX 


liée  au  coccyx  par  le  ligament  coccygien.  Au- 
dessus  du  trou  occipital,  elle  se  continue 
dans  l'encéphale  par  la  moelle  allongée.  Les 
anatomistes  les  plus  habiles  ne  sont  pas  en- 
core bien  fixés  sur  le   point  précis  de  son 

origine. 

On  le  voit  donc,  pour  ces  trois  théories  de 
la  moelle,  de  la  graisse  et  du  sang,  la  science 
contemporaine  est  bien  plus  avancée  que  la 
science  de  l'Antiquité.  Mais  la  méthode  reste 
la  même  absolument.  La  route  n'a  pas  dévié  ; 
elle  n'est  que  plus  longue,  et  les  siècles  qui 
suivront  le  nôtre  la  prolongeront  à  leur  tour, 
sans  en  atteindre  plus  que  nous  le  terme 
inaccessible. 

Par  une  transition  assez  naturelle,  que  si- 
gnale Aristote  lui-même,  il  passe  de  la  moelle 
épinière  au  cerveau,  dont  il  apprécie  les  fonc- 
tions, sans  du  reste  les  bien  discerner.  Quoi- 
que la  moelle  soit  le  prolongement  de  la  masse 
encéphalique,  Aristote  conteste  que  leur  na- 
ture soit  la  même,  comme  on  l'affirmait  de 
son  temps.  A  ses  yeux,  leur  objet  est  diffé- 
rent. Le  cerveau,  qui  est  presque  entièrement 
privé  de  sang,  est  destiné  à  refroidir  l'animal, 


tandis  que  la  moelle  contribue  bien  plutôt  à 
sa  chaleur.  Le  cerveau  est,  par  sa  position, 
isolé  de  toutes  les  parties  du  corps  qui  sont 
sensibles;  mais  essentiellement  chargé  de 
conserver  l'animal,  il  est  le  siège  de  l'âme. 
Comme  il  doit  faire  contrepoids  à  la  chaleur 
que  développe  le  cœur  avec  le  sang,  il  est 
tout  simple  que  les  animaux  qui  n'ont  pas  de 
sang  n'aient  pas  non  plus  de  cerveau  ;  tel  est 
le  cas  des  polypes.  Si  donc,  pour  les  animaux 
exsangues,  on  parle  de  cerveau,  ce  n'est 
qu'une  analogie  assez  éloignée  ;  ces  animaux 
ont  peu  de  chaleur,  précisément  parce  qu'ils 
n'ont  pas  de  sang.  Pour  que  le  cerveau  puisse 
remplir  sa  fonction  propre  de  réfrigération, 
la  nature  a  fait  que  les  veines  secondaires, 
parties  de  la  grande  veine  et  de  l'aorte,  se 
terminent  à  la  méninge,  dont  le  cerveau  est 
enveloppé.  Au  lieu  de  grosses  veines  en  petit 
nombre,  qui  auraient  pu  transmettre  trop  de 
chaleur,  la  nature  a  répandu  tout  autour  du 
cerveau  de  nombreuses  veines,  petites  et  très- 
fines,  qui  n'y  roulent  qu'un  sang  pur  et  léger, 
au  lieu  d'un  sang  épais  et  lourd.  C'est  peut- 
être  aussi  par  la  même  cause  que  les  fluxions, 


N 


XXX 


PREFACE 


PREFACE 


xxti 


provenant  du  phlegme  et  de  la  lymphe,  par- 
tent en  général  du  cerveau  et  de  la  tête.  Le 
refroidissement  de  ces  parties  hautes  pro- 
voque alors  une  disposition  qui  ressemble 
assez  à  la  production  de  la  pluie  dans  Tat- 
mosphère,  où  la  vapeur  qui  s'élève  de  la 
terre,  arrivant  à  l'air  froid  placé  au-dessus, 
s'y  condense  et  retombe  en  eau.  Mais  Aristote 
s'arrête  dans  ces  détails  et  les  renvoie  à  la 
pathologie,    qu'ils    concernent   plus    que    la 

zoologie. 

C'est  le  cerveau  qui  est  la  principale  cause 
du  sommeil;   quand   les    animaux    à   station 
droite  éprouvent  ce  besoin  irrésistible,  ils  se 
couchent  ;  et  ceux  qui  n'ont  pas  ce  genre  de 
station  sont  tout  au  moins  forcés  de  baisser 
la  tête.  Le  cerveau  est  matériellement  com- 
posé de  terre  et  d'eau  ;  et  l'on  peut  remarquer, 
en  le  faisant  cuire,  qu'il  devient  sec  et  dur, 
ainsi  que  les  autres  matières  composées  des 
mêmes  éléments   que    lui.   L'homme  est   de 
tous   les  animaux  celui  qui  a  Tencéphale  le 
plus  gros  proportionnellement  à  son  corps. 
Le  cerveau  des  hommes  est   plus  gros  que 
celui  des  femmes.  C'est  aussi  l'homme  qui  a 


le  plus  de  sutures  au  crâne  ;  la  femme  en  a 
moins. 

Dans  la  physiologie  moderne,  le  cerveau  est 
peut-être  de  tous  les  viscères  celui  qu'on  a 
étudié  le  plus  soigneusement.  On  conçoit  bien 
cette  prédilection,  en  songeant  aux  fonctions 
de  l'encéphale  et  à  la  multiplicité  des  éléments 
qui  le  forment.  Mais  il  serait  à  la  fois  trop 
long  et  bien  inutile  de  montrer  toutes  les  dif- 
férences et  toute  la  supériorité  de  nos  théories 
actuelles.  Pour  le  cerveau,  ces  théories  sont 
encore  plus  étendues  et  plus  précises  que 
pour  le  sang,  la  graisse  et  la  moelle.  On  ne 
recommencera  donc  pas  des  rapprochements 
trop  faciles  ;  et  nous  nous  bornerons  à  pour- 
suivre l'exposé  des  théories  d'Aristote. 

Dans  l'ordre  de  ses  idées  sur  les  parties 
similaires,  il  lui  faut  étudier  la  chair,  ou  l'or- 
gane correspondant  chez  les  animaux  qui 
n'ont  pas  de  chair  proprement  dite.  La  chair 
est  le  siège  du  toucher,  qui  est  le  plus  gé- 
néral des  sens  et  le  seul  indispensable.  La 
nature  peut  ne  pas  faire  les  autres  sens;  mais 
elle  devait  nécessairement  faire  celui-là.  On 
le  retrouve  dans  tous  les  animaux  sans  excep- 


XXXII 


PRÉFACE 


PREFACE 


XXXIII 


tion  ;  et  dans  ceux  qui  ont  la  chair  à  l'inté- 
rieur, comme  les  huîtres,  et  dans  ceux  qui 
ont  la  chair  au  dehors,  comme  Thomme,  les 
quadrupèdes,  les  oiseaux,  les  reptiles,  les 
poissons,  etc. 

Entre  les  os  et  les  veines,  qui  viennent 
après  la  chair  et  qui  sont  aussi  des  parties 
similaires,  il  y  a  ceci  de  commun  que  pas  un 
os  n'est  isolé  dans  le  corps,  pas  plus  qu'il  n'y 
a  de  veine  isolée.  Tout  os  tient  à  un  autre  os  ; 
toute  veine  tient  à  une  autre  veine.  Des  deux 
côtés,  c'est  un  ensemble  et  un  équilibre  où 
tout  s'enchaîne  et  se  pondère.  Un  seul  os 
n'aurait  pas  permis  de  flexion  ni  de  mouve- 
ment; un  seul  os  percerait  les  chairs,  ainsi 
que  le  ferait  une  épine.  Le  principe  des  os, 
c'est  le  rachis,  de  même  que  le  principe  des 
veines,  c'est  le  cœur.  Des  tendons,  des  car- 
tilages et  des  nerfs  joignent  les  os  les  uns  aux 
autres;  au  dedans  du  corps,  les  os  soutiennent 
les  chairs,  de  même  que,  dans  les  préparations 
de  la  sculpture,  des  étais  intérieurs  soutien- 
nent la  terre-glaise  que  modèle  l'artiste.  Par- 
fois, les  os  sont  faits  pour  la  protection  des 
organes;  et  c'est  ainsi  que  les  côtes  envelop- 


pent et  recouvrent  tous  les  viscères,  groupés 
autour  du  cœur.  Si  le  ventre  n'est  pas  recou- 
vert par  des  os,  c'est  afin  que  les  aliments 
qui  le  gonflent  puissent  s'y  loger  sans  y  causer 
de  gêne  ;  c'est  surtout  pour  que  la  gestation 
des  femelles  et  le  développement  des  fœtus 
puissent  s'y  passer  tout  à  l'aise. 

Les  grands  vivipares  ont  une  charpente  os- 
seuse très-forte  et  très-solide.  En  Lybie  et 
dans  les  régions  chaudes,  où  les  animaux 
sont  en  général  plus  féroces  et  plus  gros, 
leur  ossature  est  en  proportion  de  leur  corps, 
qui  est  fait  pour  la  lutte  et  le  combat.  Les  os 
des  mâles  chez  les  carnassiers  sont  plus  durs 
que  les  os  des  femelles.  Parmi  les  animaux 
aquatiques,  le  dauphin,  qui  est  vivipare,  a  des 
os  et  non  pas  des  arêtes.  Les  poissons  ovipares 
n'ont  que  des  arêtes  et  non  des  os.  Les  os  des 
serpents  se  rapprochent  assez  de  l'arête  des 
poissons  ;  mais  dans  les  très-grandes  espèces 
de  reptiles,  ce  sont  de  véritables  os,  parce 
que  des  étais  puissants  leur  sont  nécessaires 
à  l'intérieur,  comme  pour  les  grands  quadru- 
pèdes. Chez  les  sélaciens,  la  nature  des  os 
du  rachis  tient  le  milieu  entre  l'arête  et  le 


T.    I. 


^.1,. 


N. 


XXXIV 


PREFACE 


cartilage.  Même  chez  les  vivipares  ordinaires, 
bien  des  os  sont  cartilagineux,  là  où  il  faut 
que  la  partie  solide  soit  assez  molle  et  assez 
spongieuse  pour  ménager  les  chairs,  par 
exemple  les  oreilles  et  le  bout  du  nez.  Le  car- 
tilaore  et  l'os  sont  au  fond  de  même  matière  ; 
mais  le  cartilage  n'a  jamais  de  moelle;  et  de 
plus,  il  est  gluant.  D'autres  matières  dans  le 
corps  se  rapprochent  beaucoup  des  os:  ce 
sont  les  ongles,  les  soles,  les  pinces,  les 
cornes,  les  becs,  les  dents,  etc.,  donnés  à 
l'animal  pour  sa  défense  et  pour  son  alimen- 
tation. 

On  aurait  encore  à  parler  de  la  peau,  des 
membranes,  des  poils,  des  plumes  et  des 
parties  correspondantes  chez  les  diverses  es- 
pèces ;  mais  ces  détails  trouveront  leur  place 
plus  loin,  de  même  que  l'analyse  de  la  liqueur 
séminale  et  du  lait  trouvera  la  sienne  quand 
il  sera  question  de  la  génération. 

Ici  finit  pour  Aristote  l'étude  physiologique 
des  parties  similaires  ou  élémentaires  des 
animaux  ;  et  il  passe  à  l'étude  des  parties 
complexes  et  non-homogènes,  commençant 
par   l'homme,  ainsi  qu'il   l'a  fait  dans  l'His- 


PREFACE 


XXXV 


toire  des  Animaux.  Pour  justifier  cet  ordre,  il 
donne  deux  raisons,  qu'il  a  déjà  présentées  : 
l'homme  est  de  tous  les  êtres  celui  qui  nous 
est  le  mieux  connu;  et  en  second  lieu,  il  est  le 
seul  à  participer  du  divin,  ou  du  moins  il  a  le 
privilège  d'en  participer  plus  que  tout  autre 
être  animé.  11  est  le  seul  qui  ait  la  station 
droite,  et  il  jouit  des  cinq  sens,  répartis  et 
placés  chez  lui  mieux  que  dans  aucune  autre 
espèce.  L'ouïe  est  à  la  circonférence  de  la  tête, 
et  la  vue  est  en  avant,  parce  qu'on  entend  de 
toutes  parts,  et  que  l'être  animé  doit  voir  par 
devant  lui  pour  diriger  son  mouvement.  Cha- 
que sens,  sauf  le  toucher,  est  double,  parce 
que  le  corps  a  deux  moitiés,  la  droite  et  la 
gauche.  Gela  est  évident  pour  l'ouïe,  pour  la 
vue,  pour  l'odorat;  ce  l'est  moins  pour  le 
goût,  qui  est  une  sorte  de  toucher  ;  mais  la 
langue  elle-même  se  partage  en  deux  moitiés 
accolées. 

Chez  les  animaux  autres  que  l'homme,  les 
sens  ne  sont  pas  moins  bien  disposés.  Ainsi, 
les  oreilles  des  quadrupèdes  sont  dressées 
et  mobiles  pour  mieux  recueillir  les  sons.  Les 
oiseaux  n'ont  pas  proprement  d'oreilles  ;  mais 


XXXVI 


PREFACE 


ils  ont  les  conduits  auditifs.  Les  quadrupèdes 
ovipares  à  écailles  ont  la  même  organisation. 
Si,  parmi  les  vivipares,  le  phoque  n'a  ni  con- 
duits auditifs,  ni  oreilles,  c'est  qu'il  est  un 
quadrupède  manqué. 

La  vue  est  peut-être  de  tous  les  sens  celui 
qui  est  organisé  le  plus  parfaitement  et  avec 
le  plus  de  prévoyance.  Hommes,  oiseaux,  qua- 
drupèdes vivipares  et  ovipares,  tous  sont  pour- 
vus d'appareils  protecteurs  de  la  vue.  Tantôt 
deux  paupières  mobiles  peuvent  couvrir  les 
yeux;  il  y  a  même  jusqu'à  trois  paupières 
chez  les  oiseaux  et  les  quadrupèdes  ovipares. 
Des  mouvements  rapides  et  souvent  tout  spon- 
tanés font  agir  les  paupières.  Dans  les  ani- 
maux qui  en  ont  une  troisième,  cette  paupière 
joue  non  pas  d'en  bas  ou  d'en  haut,  mais  du 
coin  interne  de  l'œil.  Les  oiseaux  de  proie  ont 
la  vue  excessivement  perçante,  parce  que  cette 
faculté  de  découvrir  les  choses  de  très-loin 
leur  est  nécessaire  pour  leur  subsistance.  Les 
oiseaux  de  terre  qui  volent  mal,  comme  les 
gallinacés,  ont  une  vue  bien  moins  longue, 
parce  qu'ils  n'en  ont  pas  un  besoin  absolu 
pour  se  procurer  leurs  aliments. 


PREFACE 


XXXVII 


Les  poissons  et  les  insectes  n'ont  pas  de 
paupières;  leurs  yeux,  qui  sont  durs,  peuvent 
par  cela  même  se  passer  de  protection  ;  mais 
il  y  a  de  ces  animaux  qui  ont,  par  compen- 
sation, des  yeux  mobiles.  Quant  aux  poissons, 
le  liquide,  où  ils  se  meuvent,  les  empêche 
de  voir  de  loin  ;  et  leurs  yeux  sont  faits  de 
telle  manière  qu'ils  ont  en  quelque  sorte  une 
paupière  transparente  à  demeure,  pour  que 
l'eau  ne  les  offense  pas. 

Après  quelques  remarques  sur  les  cils  et 
les  sourcils,  Aristote  s'arrête  plus  longuement 
à  étudier  le  sens  de  Todorat  et  l'organisation 
du  nez.  La  trompe  de  l'éléphant,  qui  est  le 
nez  de  cet  animal  et  en  même  temps  sa  main, 
le  frappe  beaucoup  ;  il  la  décrit  dans  ses 
divers  emplois,  soit  pour  saisir  les  choses, 
soit  pour  respirer.  Après  l'éléphant,  l'auteur 
considère  ce  que  sont  les  narines  chez  les 
reptiles  et  chez  les  oiseaux,  qui  ont  les  con- 
duits olfactifs  sur  leur  bec.  D'autres  animaux 
en  grand  nombre  n'ont  pas  de  narines,  parce 
qu'ils  ne  respirent  pas  ;  mais  ils  n'en  éprou- 
vent pas  moins,  grâce  à  d'autres  appareils,  la 
sensation  des  odeurs. 


XXXVIU 


PREFACE 


PREFACE 


XXXIX 


Au-dessous   des   narines,  se  trouvent    les 
lèvres,  chez  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang 
et  des  dents;  mais,  dans  les  oiseaux,  le  bec 
remplace  tout  à  la  fois  les  dents  et  les  lèvres. 
L'homme  a  des  lèvres  molles  et  charnues,  qui 
protègent  sa  denture  et  qui  contribuent  à  la 
beauté  de  son  visage.  Elles  servent  en  outre 
à  la  parole  presque  autant  que  la  langue;  car, 
sans  elles,  il  serait  impossible  de  prononcer 
certaines  lettres.  La  langue  a  donc  ainsi  deux 
usages  ;  elle  sert  à  la  perception  des  saveurs, 
en    même    temps   qu'elle    sert  aux   articula- 
tions du  langage.  Chez  presque  tous  les  ani- 
maux qui  vivent  à  terre,  la  disposition  de  la 
langue  est  la  même;  elle  est  placée  sous  le 
palais.  Outre  que  la  langue  de  l'homme  est 
molle  et  humide,  afin  de  mieux  sentir  les  sa- 
veurs, elle  est  douée  d'une  grande  mobilité  ; 
et  quand  cette  qualité  n'est  pas  tout  ce  qu'elle 
doit  être,  il  en  résulte  des  défauts  de  pronon- 
ciation qu'on  appelle  bégaiement  ou  bredouil- 
lement.  La  langue  doit  avoir  aussi  une  cer- 
taine largeur  ;  et   de  là  vient   que  ceux  des 
oiseaux  à  qui  l'on  apprend  à  répéter  certains 
mots,  les  prononcent  d'autant  mieux  que  leur 


langue  est  plus  large.  Au  contraire,  les  qua- 
drupèdes ont  une  voix  de  peu  d'étendue, 
parce  que  leur  langue  est  dure,  peu  détachée 
et  trop  épaisse.  Parmi  les  oiseaux,  ce  sont 
les  plus  petits  qui  ont  le  plus  de  chant;  ils 
savent  se  comprendre  les  uns  et  les  autres  à 
la  voix  ;  et  l'on  peut  croire  qu'ils  s'instruisent 
mutuellement  à  chanter. 

Chez  les  ovipares  terrestres,  la  langue  ne 
sert  pas  à  la  voix,  parce  qu'elle  n'est  pas 
assez  libre  et  qu'elle  est  trop  dure.  Les  ser- 
pents et  les  lézards  ont  une  langue  longue  et 
bifurquée,  comme  s'ils  avaient  une  double 
sensation  des  saveurs.  Chez  les  poissons,  la 
conformation  delà  langue  est  très-imparfaite; 
ils  ont  cependant  la  perception  des  saveurs, 
quoique  les  aliments  traversent  très-rapide- 
ment la  bouche,  de  peur  que  l'eau  n'y  entre 
du  même  coup.  De  plus,  la  langue  des  pois- 
sons n'est  presque  pas  détachée;  et  l'on  a 
quelque  difficulté  à  la  reconnaître,  même  en 
leur  ouvrant  la  bouche.  Pour  le  crocodile, 
l'organisation  est  encore  plus  singulière;  sa 
langue  est  collée  à  la  mâchoire  d'en  bas  ;  et 
cette  mâchoire  est  immobile,  contrairement  à 


v. 


XL 


PREFACE 


PREFACE 


Xli 


ce  qu'elle  est  chez  le  reste  des  animaux,  où 
c'est  la  mâchoire  d'en  haut  qui  ne  se  meut  pas. 
Quelques  animaux  aquatiques  ont  le  palais 
tellement  charnu  qu'on  pourrait  croire  que 
c'est  là  qu'ils  ont  leur  langue  ;  il  n'en  est  rien  ; 
de  leur  lourde  langue,  il  n'y  a  que  l'extrémité 
qui  soit  un  peu  détachée.  Dans  les  crustacés, 
dans  les  mollusques  et  dans  quelques  insectes, 
la  langue  est  très-enfoncée  dans  la  bouche, 
ou  dans  l'organe  qui  leur  tient  lieu  de  bouche. 
II  y  a  des  animaux  de  divers  ordres  qui  ont 
la  langue  tellement  forte  qu'elle  peut  percer 
les  corps  les  plus  durs  et  les  plus  résistants  ; 
quelques  insectes  ont  une  langue  qui  fonc- 
tionne comme  un  véritable  aiguillon. 

Ici  se  termine  le  second  livre  du  traité  des 
Parties,  et  l'on  peut  déjà  s'assurer  si  c'est 
bien  là  ce  que  les  Modernes  entendent  par  la 
physiologie  comparée.  Mais  continuons  à 
écouter  Aristote,  tout  en  abrégeant  le  plus 
possible  les  détails  qui  vont  suivre  ;  ils  achè- 
veront la  démonstration. 

Le  troisième  livre  complète  ce  qui  avait  été 
commencé  dans  le  second  sur  la  bouche  et  les 
dents,  qui,   dans   beaucoup  d'animaux,   sont 


des  armes  de  défense  aussi  bien  que  des  ins- 
truments d'alimentation.  Les  crocs  sortant  de 
la  bouche  et  les  cornes  placées  sur  la  tête  ne 
servent  qu'à  la  lutte  ;  les  mâles  les  ont  tou- 
jours plus  solides  que  les  femelles,  qui  sou- 
vent même  en  sont  tout  à  fait  privées.  Chez 
les  poissons,  les  dents    sont  réparties  quel- 
quefois sur  la  langue  et  sur  le  palais,  afin  de 
diviser  au  passage  les  aliments,  qui  ne  peu- 
vent être    broyés,  parce  qu'ils   ne  font   que 
traverser  la   bouche.  Quand  la    bouche  doit 
servir   au   combat   et   à  la  défense,   elle  est 
beaucoup  plus  ouverte   que  quand   elle  doit 
simplement  servir  à  la  respiration,  à  l'alimen- 
tation ou  au  langage  ;  trop  étroite,  la  bouche 
ne  pourrait  mordre  ;  la  morsure  est  toujours 
en  proportion  de  l'ouverture  delà  gueule.  Les 
oiseaux  de  proie,  à  serres  puissantes,  ont  le 
bec  recourbé,  à  la  même  intention.  Le  bec  est 
toujours  adapté  au  genre  de  vie,  très-dur  et 
tout  droit  chez  les  oiseaux  qui  frappent  les 
arbres  ;  mince  chez  les  oisillons  qui  vivent  de 
graines  et  de  fruits;  long,  large  et  dentelé 
chez  ceux  qui  mangent  de  l'herbe  ou  qui  sont 
ordinairement  dans  l'eau. 


XUI 


PREFACE 


La  bouche,  les  dents,  les  crocs,  les  becs 
sont  dans  la  tête  ;  les  cornes  sont  au-dessus. 
11  n'y  a  de  cornes  véritables  que  chez  les  vivi- 
pares à  doubles  pinces  ou  solipèdes  ;  elles 
leur  servent  à  la  défense  et  à  l'attaque.  Les 
solipèdes  sans  cornes  à  la  tête,  comme  le  che- 
val, se  défendent  par  la  rapidité  de  la  course 
et  par  les  ruades  ;  c'est  aussi  la  vélocité  de  la 
fuite  qui  sauve  les  cerfs  tandis  que  leur  bois 
leur  est  parfois  nuisible.   Mais  la   nature  a 
généralement  fait  les  cornes  pour  le  bien  de 
l'animal  qui  les  porte,  droites  ou  recourbées. 
Elle  a  eu  bien  raison  de  placer  les  cornes  sur 
la  tête,   quoi   qu'en  dise  Ésope;  dans   toute 
autre  partie   du   corps,   elles    n'eussent    été 
que  gênantes.  Il  n'y  a  que  le  cerf  dont  les 
cornes    soient  complètement  pleines   et   qui 
les    perde   périodiquement;    chez  les    autres 
animaux,  les  cornes  sont  persistantes,  et  elles 
sont  creuses  jusqu'à  une   certaine  hauteur  ; 
mais  la  pointe  est  toujours  solide  et  dure.  De 
tous  les  animaux  pourvus  de   cornes,  c'est 
la  gazelle  qui  est  le  plus  petit.  En  général, 
ce   sont   les   ruminants  qui   ont  des  cornes> 
comme  si  la  nature,   en   leur  enlevant   une 


PREFACE 


XLIII 


rangée  de  dents,  avait  voulu  leur  procurer  un 
dédommagement. 

Au-dessous  de  la  tête,  vient  le  cou,  lequel 
n'a  pas  été  donné  à  tous  les  animaux,  parce 
que  tous  n'ont  pas  de  poumons.  Dans  le  cou, 
on  distingue  surtout  l'œsophage,  qui  porte 
les  aliments  de  la  bouche  à  l'estomac,  et  le 
pharynx,  qu'Aristote  prend  pour  l'instrument 
de  la  respiration  et  de  la  voix,  et  qu'il  con- 
fond assez  souvent  avec  le  larynx  ou  trachée- 
artère,  voyant  d'ailleurs  très-bien  que  la  tra- 
chée-artère ne  peut  servir  de  passage  aux 
aliments  secs  ou  liquides.  Pour  empêcher  que 
les  aliments  ne  fassent  fausse  route,  la  nature 
a  imaginé  l'épiglotte  ;  elle  ne  se  trouve  que 
chez  les  vivipares  qui  ont  un  poumon,  et  qui 
n'ont  ni  écailles  ni  plumes. 

Les  principaux  viscères  du  tronc  sont  le 
cœur  et  le  foie.  Us  sont  les  premiers  à  appa- 
raître dans  les  embryons  ;  on  les  distingue 
déjà  dans  les  œufs  après  trois  jours  seu- 
lement d'incubation,  et  on  les  retrouve  dans 
les  fœtus  venus  longtemps  avant  terme.  Tous 
les  animaux  qui  ont  du  sang  ont  un  cœur  ;  et 
chez  eux,  c'est  le  cœur  et  non  la  tête  comme 


N 


XLIV 


PREFACE 


PREFACE 


XLV 


on  Ta  cru,  qui  est  l'origine  des  veines,  où  le 
sang  est  renfermé.  Le  cœur  est  placé  vers  le 
centre  du  corps,  plutôt  en  haut  qu'en  bas,  la 
pointe  un  peu  en  avant.  Le  milieu  du  cœur 
est  épais  et  creux;  il  est  plein  de  sang;  et 
c'est  lui  qui  envoie  le  sang  dans  tous  les  vais- 
seaux, comme  le  montre  Tanatomie,  soit  dans 
l'animal  adulte,  soit  dans  le  fœtus.  On  a  voulu 
attribuer  ces  fonctions  au  foie  au  lieu  du 
cœur  ;  mais  l'observation  des  faits  atteste  que 
le  foie  a  une  tout  autre  destination.  Chez 
l'homme,  le  cœur  est  placé  à  gauche,  afin  de 
réchauffer  la  partie  gauche,  qui  est  toujours 
un  peu  plus  froide  ;  le  cœur  est  en  quelque 
sorte  un  animal  dans  l'animal.  Il  n'a  pas  d'os,-^ 
mais  parfois  cependant  on  trouve  un  os  dans 
le  cœur  de  quelques  chevaux  et  de  quelques 
bœufs  ;  cette  exception  tient  peut-être  à  la 
grosseur  de  ces  bêtes.  Chez  les  grands  ani- 
maux, le  cœur  a  trois  cavités  ;  il  n'en  a  que 
deux  chez  les  petits,  ou  même  une  seule.  Deux 
veines  principales,  la  grande  veine  et  l'aorte, 
sont  en  relations  avec  le  cœur  ;  le  sang  n'est 
pas  identique  dans  les  deux.  Les  cavités 
droites  du  cœur  ont  plus  de  sang  et  un  sang 


plus  chaud  que  les  cavités  de  gauche  ;  c'est 
aussi  le  sang  le  plus  pur.  Selon  les  espèces, 
le  cœur  varie  de  grosseur  ou  de  petitesse,  de 
mollesse  ou  de  dureté.  Ces  différences  influent 
beaucoup  sur  le  caractère  de  l'animal  ;  les 
gros  cœurs  font  les  animaux  lâches  ;  plus 
petits  ou  moyens,  ils  font  les  animaux  braves. 
La  grandeur  ou  l'étroitesse  des  cavités  car- 
diaques a  aussi  de  l'importance.  De  tous  les 
viscères,  le  cœur  est  celui  qui  supporte  le 
moins  une  lésion  quelconque  ;  on  peut  bien  le 
voir  en  observant  les  cadavres  des  animaux 
immolés  dans  les  sacrifices.  Les  reins,  le  foie, 
le  poumon,  la  rate  sont  malades  bien  plus 
fréquemment  que  le  cœur. 

Les  deux  veines  qui  aboutissent  au  cœur  se 
ramifient  de  là  dans  le  corps  entier,  en  vais- 
seaux de  plus  en  plus  petits,  portant  partout 
le  sang  et  la  vie,  avec  la  chaleur  et  la  sensi- 
bilité. La  grande  veine  est  plus  importante 
que  l'aorte.  On  pourrait  comparer  cette  répar- 
tition du  fluide  sanguin  à  ces  canaux  d'irri- 
gation qui  fécondent  les  vergers  bien  cultivés  ; 
la  nature,  aussi,  a  canalisé  le  sang.  C'est  ce 
qui  apparaît  très-nettement  à  travers  la  peau 


XLVI 


PREFACE 


PRÉFACE 


XLVII 


* 


des  personnes  maigres  ;  on  le  voit  encore  bien 
mieux  à  la  moindre  blessure,  puisque  le  sang 
jaillit  dans  toutes  les  parties  du  corps,  pour 
peu  qu'on  se  coupe  ou  qu'on  se  pique.  11  y  a 
même  des  maladies,  où,  sans  lésion  exté- 
rieure, le  sang  exsude  de  toutes  parts. 

Le  poumon,  non  loin  du  cœur,  sert,  dans 
les  animaux  qui  ont  cet  organe,  à  faire  péné- 
trer en  eux  l'air  du  dehors.  Les  poissons  sont 
pourvus  de  branchies  à  la  place  du  poumon  ; 
et  c'est  l'eau  qui  les  rafraîchit,  au  lieu  de  l'air. 
Certains  animaux  aquatiques,  tels  que  la  ba- 
leine, le  dauphin  et  les  cétacés  souffleurs,  res- 
pirent   par    un    évent.    Bien   que   le  poumon 
s'élève  et  s'affaisse  par  l'entrée  et  la  sortie  de 
l'air,  ce  n'est  pas  lui,  comme  le   supposent 
quelques  naturalistes,  qui  fait  battre  le  cœur  ; 
le  battement  vient  du  cœur  lui-même.  Le  pou- 
mon varie  beaucoup  de  nature  et  de  volume 
dans   les   différentes   espèces.   Quelques   ani- 
maux l'ont  plein  de  sang  et  très-gros  ;   chez 
d'autres,  il  est  petit  et  spongieux.  Les  vivi- 
pares l'ont  plus  développé  que  les  ovipares  ; 
chez  les  lézards  et  les  tortues,  il  se  gonfle 
beaucoup  par  l'afflux  de  l'air,  ainsi  que  dans 


les  oiseaux  ;  mais  il  n'est  pas  considérable  ; 
et  aussi,  ces  animaux  boivent-ils  en  général 
très-peu. 

Si  les  poumons  et  les  reins  sont  divisés  en 
deux  parties  bien  distinctes,  le  foie  et  la  rate 
ont  des  divisions  moins  marquées.  Pourtant 
on  doit  penser  que  ces  viscères  ont,  ainsi  que 
les  autres,  deux  parties  qui  correspondent  h 
la  droite  et  à  la  gauche  du  corps.  Le  foie  et 
la  rate  servent  l'un  et  l'autre  à  la  digestion, 
de  même  que  les  reins  servent  à  la  sécrétion 
de  l'urine.  La  rate  ne  semble  pas  aussi  néces- 
saire que  le  foie  ;  chez  quelques  animaux,  par 
exemple  les  quadrupèdes  ovipares,  elle  est 
tellement  petite  qu'on  a  peine  à  la  reconnaître; 
chez  d'autres,  elle  devient  facilement  malade 
par  la  surabondance  de  la  sécrétion. 

Les  animaux  qui  ont  un  poumon  plein  de 
sang  ont  en  général  une  vessie,  chargée  de 
recevoir  l'urine  que  les  reins  ont  sécrétée. 
Ceux  qui  ont  des  plumes,  des  écailles  ou  des 
carapaces,  n'ont  pas  de  vessie,  parce  qu'ils 
boivent  fort  peu,  et  qu'en  eux  la  sécrétion  du 
liquide  est  presque  nulle.  Les  tortues  font 
exception  ;  celles  de  mer  ont  une  vessie  fort 


!     I 


X 


XLVIII 


PREFACE 


grande  ;  celles  de  terre  en  ont  une  plus  petite. 

Les  reins  manquent  dans  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  d'animaux.  Mais  dans  ceux 
qui  ont  cet  organe,  des  canaux  partent  de  la 
grande  veine  ou  de  l'aorte  pour  y  aboutir  ; 
d'autres  canaux  partent  des  reins  eux-mêmes 
pour  aboutir  à  la  vessie,  où  converge  le 
liquide  qui  doit  être  expulsé.  Ordinairement, 
le  rognon  droit  est  placé  un  peu  plus  haut 
que  le  gauche.  De  tous  les  viscères,  ce  sont 
les  reins  qui  ont  le  plus  de  graisse  ;  noii  pas 
précisément  en  eux-mêmes,  parce  qu'ils  sont 
trop  compacts  et  trop  serrés,  mais  dans  la 
région  qui  les  environne.  Le  rein  droit  en  a 
moins  que  le  gauche.  La  graisse  ou  le  suif, 
en  s'accumulant  autour  des  reins,  surtout 
chez  les  moutons,  causent  des  maladies  mor- 
telles. Dans  l'espèce  humaine,  les  reins  sont 
assez  souvent  sujets  à  des  affections  fort  dou- 
loureuses, qui  causent  aussi  la  mort. 

Les  animaux  qui  ont  du  sang  ont  également 
un  diaphragme,  destiné  à  séparer  la  région 
du  cœur  et  celle  du  ventre,  afin  que  l'ame 
sensible  ait  un  siège  plus  calme  et  à  l'abri  de 
toutes  les  perturbations  que  subissent  les  par- 


PREFACE 


XLIX 


ties  inférieures.  C'est  là  une  des  précautions 
les  plus  admirables  de  la  nature.  Le  dia- 
phragme est  plus  charnu  vers  les  côtes,  où 
il  s'attache  ;  il  est  plus  mince  vers  son  milieu, 
afin  de  se  prêter  plus  facilement  à  toutes  les 
impulsions  qu'il  reçoit,  notamment  à  celle  du 
rire,  privilège  de  l'homme  parmi  tous  les 
animaux,  dont  aucun  ne  rit. 

Les  viscères  qu'on  vient  d'énumérer  sont  re- 
vêtus de  membranes  qui  les  garantissent  contre 
toute  atteinte,  et  qui  sont  assez  légères  pour 
ne  pas  les  gêner.  L'encéphale  et  le  cœur,  qui 
sont  les  plus  importants  des  viscères,  sont, 
par  cette  raison,  pourvus  des  membranes  les 
plus  fortes.  D'ailleurs,  les  viscères  ne  se  re- 
trouvent pas  dans  les  mêmes  conditions  chez 
tous  les    animaux.   Ils   varient  beaucoup   de 
formes  et  de  dimensions,  tout  en  remplissant 
des  fonctions  identiques.  Ces  différences  sont 
remarquables  pour  le  foie,  la  rate,  et  surtout 
pour  l'estomac.  Les  animaux  vivipares  qui  ont 
la  double  rangée  de  dents  n'ont  qu'un  seul 
estomac  ;  mais  d'autres  animaux  qu'on  appelle 
ruminants,  et  qui  n'ont  pas  les  deux  rangées 
de  dents,  ont  plusieurs  estomacs,  pour  achever 


T.    i. 


N 


^  PREFACE 

la  digestion  de  leurs  aliments,  qui  sont  d  or- 
dinaire très-secs  et  très-durs.  Les  ruminants 
à  cornes,  ou  sans  cornes  comme  le  chameau, 
sont  pourvus  de  quatre  estomacs  chargés 
d'une  élaboration  successive  et  lente.  Les  oi- 
seaux, qui,  par  organisation,  sont  privés  de 
dents,  ont  un  estomac  spécial,  qu'on  appelle 
le  gésier,  et  qui  remplit  l'ofiice  de  la  bouche. 
Parfois,  le  gésier  même  est  précédé  d'une 
sorte  de  vestibule,  qui  est  le  jabot.  Les  pois- 
sons ont  des  dents  ;  mais  comme  elles  ne  leur 
servent  pas  à  broyer  les  aliments,  c'est  aussi 
leur  estomac  qui  se  charge  du  travail  que  la 
bouche  n'accomplit  pas. 

Les  intestins,  qui  succèdent  a  l'estomac, 
offrent  comme  lui  des  variations  nombreuses; 
ils  sont  plus  ou  moins  compliqués,  plus  ou 
moins  longs,  plus  ou  moins  droits.  Sur  leur 
trajet,  on  distingue  plusieurs  parties,  entre 
autres  le  côlon,  la  partie  dite  aveugle  ou 
cœcum,  le  jéjunum,  etc.  Les  intestins  droits 
et  courts  provoquent  un  renouvellement  plus 
rapide  du  sentiment  de  la  faim.  Il  y  a  un  point 
de  l'intestin,  point  d'ailleurs  très-difficile  a 
déterminer,  où  l'aliment,  après  avoir  servi  à 


PRÉFACE 


u 


la  nutrition,  dépose  un  excrément,  qui  n'est 
plus  utile  et  qui  doit  être  rejeté. 

Dans  un  des  estomacs  des  ruminants  se 
trouve  cette  substance  qu'on  appelle  la  pré- 
sure; ce  n'est  que  du  lait  qui  se  caille,  parce 
qu'il  est  extrêmement  épais.  Quand  l'estomac 
est  unique,  le  lait,  beaucoup  plus  léger,  ne  s'y 
caille  pas  ;  et  il  ne  produit  pas  de  présure. 

Le  quatrième  et  dernier  livre  du  traité  des 
Parties  continue  cette  étude  des  intestins,  en 
comparant  leur  structure  dans  les  quadru- 
pèdes ovipares,  dans  les  reptiles  et  dans  les 
poissons.  Puis,  l'auteur  passe  à  la  bile,  qui 
tantôt  se  trouve  dans  le  foie,  et  tantôt  dans 
une  vésicule  à  part.  Certains  animaux,  le  che- 
val, le  mulet,  l'âne,  le  cerf,  le  daim  n'ont  pas 
de  bile  ;  parmi  les  poissons  de  la  haute  mer, 
le  phoque  et  le  dauphin  n'ont  pas  de  fiel. 
Quelquefois  cette  variation  se  montre  dans  un 
même  genre  ;  ainsi,  il  y  a  des  hommes  qui 
n'ont  pas  de  bile  ;  entre  les  moutons,  les  uns 
n'en  ont  pas  du  tout,  tandis  que  d'autres  en 
ont  surabondamment.  La  bile  n'a  pas  d'autre 
objet  que  de  purifier  le  sang  ;  c'est  une  excré- 
tion salutaire.  Toutefois,  il  est  bien  probable 


•N 


LU 


PREFACE 


que  les  animaux  vivent  d'autant  plus  long- 
temps qu'ils  sont  moins  bilieux. 

L'étude  sur  les  intestins  s'étend  aussi  à 
l'épiploon,  et  au  mésentère,  qui  tous  deux 
servent,  dans  une  certaine  mesure,  à  la  diges- 
tion des  aliments. 

Il  semblerait  que  la  suite  naturelle  de  toutes 
ces  observations  serait  l'étude  des  organes  de 
la  génération  ;  mais  le  sujet  est  si  important 
qu'il  faut  le  remettre  à  un  ouvrage  où  il  devra 
être  traité  à  part,  et  tout  au  long.  En  attendant 
et  pour  compléter  ce  qui  précède,  Aristote, 
qui  s'est  occupé  jusqu'ici  des  animaux  pour- 
vus de  sang,  passe  aux  animaux  qui  n'en  ont 
pas;  et  il  décrit  en  détails,  aussi  exacts  que 
nombreux,  l'organisation  et  les  viscères,  des 
mollusques,  des  crustacés,  des  testacés,  des 
oursins,  des  holothuries,  des  éponges,  des 
acalèphes,  des  téthyes,  qui  sont  presque  des 
plantes,  et  enfin  l'organisation  des  insectes, 
avec  ou  sans  aiguillon,  a  l'extérieur  ou  à  l'in- 
térieur, par  devant  ou  par  derrière,  insectes 
qui  volent  ou  qui  rampent,  qui  marchent  ou 
qui  sautent. 

Ici  et  par  une  transition  peu  justifiée,  l'au- 


PREFACE 


LUI 


teur  revient  à  l'homme  pour  noter  en  lui 
certaines  particularités  très-caractéristiques, 
entre  autres  la  main,  dont  il  explique  la  desti- 
nation beaucoup  mieux  que  ne  Tavait  fait 
Anaxagore,  qui  avait  attribué  à  l'organisation 
des  mains  l'intelligence  de  l'homme,  au  lieu 
de  voir  simplement  dans  la  main  l'instrument 
docile  de  cette  intelligence.  Enfin,  l'auteur  se 
répétant  encore  revient  sur  l'organisation  des 
ovipares,  reptiles,  oiseaux  et  poissons;  et  l'ou- 
vrage finit  brusquement  par  un  court  chapitre 
sur  l'autruche,  animal  équivoque,  qui  est  une 
sorte  de  demi-quadrupède  et  de  demi-oiseau. 

Il  est  clair  que,  dans  cette  dernière  portion 
de  l'ouvrage,  il  s'est  glissé  quelque  désordre; 
mais  cette  irrégularité,  d'ailleurs  peu  grave, 
s'explique,  comme  bien  d'autres,  par  la  mort 
prématurée  d'Aristote  et  par  le  destin  de  ses 
manuscrits,  subissant  les  péripéties  que  l'on 
sait,  avant  d'arriver  à  Rome  dans  la  biblio- 
thèque de  Sylla,  et  avant  de  passer  de  la  biblio- 
thèque du  dictateur  jusque  dans  les  nôtres. 

Tel  est  l'ensemble  du  traité  des  Parties  ; 
telles  sont  les  recherches  dont  il  est  remplie 
Pour  peu  qu'on  l'ait  lu  avec  attention  et  im- 


N 


LIV 


PREFACE 


PREFACE 


LV 


partialité,  l'hésitation  n'est  plus  permise  h 
quelque  faible  degré  que  ce  soit.  D'un  bout  à 
l'autre,  c'est  de  la  physiologie  comparée;  et 
comme  le  dit  fort  bien  un  critique  d'Aristote, 
M.  Lewes,  qui  n'est  pas  suspect  de  flatterie 
ou  de  complaisance  :  ac  Voilà  le  premier  essai 
((  pour  fonder  la  biologie  sur  l'anatomie  de 
c(  tous  les  êtres  animés.  y>  (Aristotle,  p.  323). 
Désormais  cette  démonstration  est  acquise  ; 
et  la  science  ne  peut,  sous  peine  de  s'ignorer 
elle-même,  ignorer  que  c'est  là,  dans  la  Grèce, 
au  temps  d'Alexandre,  la  source  d'où  elle  est 
sortie,  et  où  elle  doit  toujours  remonter  pour 
mesurer  les  accroissements  qu'elle  a  pris, 
gage  de  ceux  qu'elle  doit  recevoir  encore. 

Nous  n'insisterons  donc  pas  ;  mais  avant 
de  montrer  ce  que  la  physiologie  est  devenue 
depuis  Aristote,  il  faut  indiquer  dans  quel 
état  elle  se  présentait  avant  lui.  Pour  l'His- 
toire des  Animaux,  il  n'y  a  dans  la  philoso- 
phie grecque  aucun  précédent  ;  il  n'en  est 
pas  tout  à  fait  de  même  pour  le  traité  des 
Parties,  du  moins  en  ce  qui  touche  la  physio- 
logie de  l'homme.  Platon  avait,  sous  certains 
rapports,  et  dans  une  certaine  mesure,  de^- 


vancé  son  disciple,  sans  d'ailleurs  créer  la 
science,  à  laquelle  il  ne  sut  pas  donner  de 
fermes  assises,  tout  en  l'entrevoyant.  11  ne 
faudrait  pas  exagérer  la  valeur  ph3^siologique 
du  Timée  ;  mais  le  tort  ne  serait  pas  moindre  de 
la  déprécier  sans  justice.  Après  avoir  invoqué 
pieusement  les  dieux,  Timée  essaie  d'expliquer 
l'origine  des  choses,  l'organisation  de  la 
matière,  et  peut-être  aussi  la  création.  Dans 
un  langage  solennel  et  presque  poétique , 
qui  du  reste  ne  prétend  qu'à  la  simple  vrai- 
semblance, il  descend  du  Dieu  suprême  aux 
divinités  inférieures,  et  de  là  aux  choses 
de  la  terre,  et  enfin  à  l'humanité.  Ce  qui  le 
frappe  par-dessus  tout,  c'est  l'union  de  l'âme 
et  du  corps  ;  c'est  l'obscur  et  essentiel  en- 
chaînement de  la  vie  morale  et  de  la  vie  phy- 
sique. Il  décrit  le  corps  humain  à  grands 
traits,  et  il  passe  en  revue,  sans  beaucoup 
d'ordre,  tous  les  organes  et  tous  les  mem- 
bres :  d'abord  la  tête  et  le  visage,  puis  les 
sens,  siège  des  perceptions  de  plaisir  et  de 
douleur.  De  la  partie  supérieure  du  corps,  il 
en  vient  aux  parties  moyennes,  et  il  parle  du 
cou,  du  tronc,  du  diaphragme,  du  cœur,  du 


LVl 


PREFACE 


PREFACE 


LVII 


poumon,  de  la  trachée-artère,  du  foie  et  de  la 
bile,  de  la  rate,  du  bas-ventre,  des  os,  de  la 
chair,  de  la  moelle,  de  la  peau,  des  cheveux, 
des  ongles,  de  la  respiration,  du  sang  nour- 
ricier, du  tétanos,  de  Tépilepsie,  de  beau- 
coup d'autres  sujets  analogues,  et  enfin  de 
la  génération.  Pour  préparer  dans  l'homme 
l'harmonie  des  deux  principes,  qui  se  com- 
battent en  lui  tout  en  y  étant  conjoints,  il  dit 
quelques  mots  des  maladies  de  l'âme,  plus 
dangereuses  que  celles  du  corps  ;  et  il  finit 
en  plaçant  ces  théories  sous  la  protection  du 
Dieu  très-bon  et  très-grand,  dont  il  a  tenté 
de  comprendre  les  œuvres. 

Tous  les  sujets  abordés  par  Timée  sont 
donc  les  sujets  mêmes  qu'Aristote  a  traités 
avec  plus  de  soin  et  d'étendue  ;  mais  ce  qui 
manque  à  Platon,  c'est  l'esprit  scientifique.  Il 
s'abandonne  à  des  intuitions  purement  ration- 
nelles, qui  l'écartent  de  l'observation  scru- 
puleuse des  faits.  C'est  pour  servir  des  opi- 
nions préconçues  qu'il  contemple  les  choses 
de  l'univers  et  celles  du  monde  où  nous  vi- 
vons. Ce  n'est  pas  le  moyen  de  dissiper  les 
ténèbres  ;    et  cependant,  du    milieu   de  cette 


confusion,  sortent  fréquemment  des  éclairs 
éblouissants  qui  dénotent  le  génie  de  l'auteur, 
et  qui  font  regretter  qu'une  méthode  plus 
sévère  ne  l'ait  pas  guidé.  Quelques  aperçus 
pleins  de  profondeur  témoignent  de  ce  qu'il 
aurait  pu  faire  dans  une  meilleure  voie.  Mais 
la  gloire  de  Platon  est  ailleurs,  et  elle  reste 
incomparable  dans  le  domaine  où  il  l'a  con- 
quise pour  jamais. 

Ainsi,  dans  Técole  où  Aristote  est  resté 
vingt  ans  un  silencieux  disciple,  il  trouvait 
des  pressentiments  qui  ont  pu  susciter  son 
ardente  admiration  pour  les  merveilles  de  la 
nature,  et  éveiller  en  lui  l'idée  d'une  science 
nouvelle  ;  mais  cette  science,  si  elle  était  pos- 
sible, était  loin  d'être  réalisée;  il  n'y  avait 
encore  que  quelques  matériaux  d'un  futur 
édifice,  peu  nombreux  et  presque  informes. 
C'est  Aristote  seul  qui  a  construit  la  science, 
en  lui  assurant  des  bases  immuables,  en  lui 
assignant  sa  méthode,  en  fixant  ses  principes 
et  ses  limites,  en  recueillant  un  grand  nombre 
des  faits  qui  la  constituent,  depuis  le  plus 
éminent  des  êtres  animés  jusqu'à  ceux  qui  se 
distinguent  à  peine  de  la  plante.   Après  cet 


LVtlI 


PREFACE 


PREFACE 


LIX 


enseignement,  la  science  n'a  plus  qu'à  se  dé- 
velopper dans  la  carrière  qu'il  lui  a  ouverte, 
et  à  imiter,  toutes  les  fois  que  des  circons- 
tances favorables  le  lui  permettent,  l'exemple 
venu  de  l'Antiquité. 

Dans  l'école  péripatéticienne  elle-même,  la 
physiologie,  inaugurée  par  le  maître,  ne  pa- 
raît pas  avoir  fait  le  moindre  progrès.  Théo- 
phraste  s'occupe  exclusivement  des  plantes  ; 
il  les  étudie  aussi  largement  qu'Aristote  avait 
étudié  les  animaux.  Ainsi  que  lui,  et  sans 
douté  sous  son  inspiration,  il  distribue  son 
sujet  selon  les  exigences  de  la  méthode  bien 
comprise  :  d'abord  la  description  des  phé- 
nomènes, et  en  second  lieu  leur  explication, 
ou,  pour  prendre  les  termes  mêmes  qu'em- 
ployent  les  deux  philosophes  grecs,  l'his- 
toire et  les  causes. 

L'école  Alexandrine  ne  semble  pas  non  plus 
s'être  livrée  à  la  physiologie  comparée,  tout 
en  consacrant  bien  des  recherches  aux  scien- 
ces voisines.  Erasistrate,  petit-fils  d'Aristote, 
et  Hérophile,  l'un  et  l'autre  contemporains  de 
Théophraste,  sont  d'illustres  médecins,  que 
Celse  et  Galien  citent  souvent  ;  ils  ont  fait  en 


pathologie  et  dans  la  physiologie  de  l'homme 
des  découvertes  qui  ont  rendu  leurs  noms 
immortels,  à  défaut  de  leurs  œuvres;  mais 
fidèles  à  la  médecine,  ils  ne  la  désertent  pas  ; 
et  la  physiologie  générale  leur  échappe,  quel- 
que attrayante  qu'elle  pût  être  sous  la  con- 
duite d'Aristote,  vénéré  à  Alexandrie  et  à 
Athènes  presque  autant  qu'il  le  fut  par  notre 
Moyen-âge. 

Varron,  le  plus  savant  des  Romains  et  sur- 
nommé le  polygraphe  par  excellence  (poly- 
graphissime),  a  écrit  sur  une  foule  de  sujets, 
dont  Cicéron,  son  ami,  nous  a  laissé  une 
assez  complète  nomenclature  dans  ses  Aca- 
démiques (livre  I,  ch.  m);  mais  malgré  des 
labeurs  variés  et  persévérants,  la  curiosité 
de  Varron  a  omis  l'histoire  naturelle  ;  il  avait 
pu  connaître  cependant  les  œuvres  d'Aristote 
par  Tyrannion  et  Andronicus  de  Rhodes. 

Ces  œuvres  ont  été  certainement  connues  de 
Cicéron,  quoiqu'il  n'en  cite  expressément  au- 
cune. Cicéron  avait  traduit  le  Timée  de  Platon, 
et  sa  traduction  nous  est  restée  en  grande  par- 
tie ;  mais  ce  n'est  pas  la  physiologie  platoni- 
cienne qui  lui  a  appris  tout  ce  qu'il  dit  de 


I 


LX 


PREFACE 


PREFACE 


LXl 


l'homme,  de  sa  main,  des  principaux  organes 
de  son  corps,  de  sa  station  droite,  de  sa  su- 
périorité sur  tous  les  autres  êtres  [De  naturà 
Deorum,  livre  II,  ch.  xlvii  à  lxi).  C'est  à  Aris- 
tote  qu'il  doit  toutes  ces  notions,  qui  sem- 
blent l'intéresser  vivement.  11  fait  une  men- 
tion expresse  d'un  passage  de  l'Histoire  des 
Animaux  sur  les  grues  ;  mais  il  n'est  pas  à 
douter  qu'il  ait  possédé  aussi  le  traité  des 
Parties,  bien  qu'en  énumérant  les  emprunts 
faits,  selon  lui,  par  Rome  à  la  Grèce,  il  soit 
muet  sur  les  sciences  naturelles. 

Celse,  au  temps  d'Auguste,  compose  un 
ouvrage  d'une  régularité  et  d'une  solidité 
qui,  même  parmi  nous,  sont  fort  rares  ;  mais 
dans  ses  huit  livres,  il  ne  fait  absolument 
que  de  la  pathologie.  S'il  traite  de  la  tête,  du 
cou,  de  la  gorge,  de  l'œsophage,  de  l'esto- 
mac, des  viscères,  des  os,  c'est  pour  décrire 
et  combattre  les  affections  morbides  dont  ces 
organes  peuvent  être  atteints.  C'est  dans 
cette  vue  exclusive  qu'il  expose  sa  pharma- 
copée et  sa  chirurgie  ;  il  veut  rester  stricte- 
ment médecin.  S'il  fiiit  un  peu  de  physio- 
logie, c'est  celle  de  l'homme;  et  il  ne  s'est 


pas  détourné,  non  plus  que  ses  devanciers, 
jusqu'à  celle  des  animaux. 

On  peut  remarquer  une  abstention  sem- 
blable dans  Sénèque.  Ses  Questions  natu- 
relles n'embrassent  pas  l'organisation  ani- 
male. Il  se  borne  aux  grands  spectacles  que 
le  Ciel  nous  présente,  et  aux  phénomènes 
principaux  qui  se  passent  à  la  surface  de 
notre  terre,  les  volcans,  la  crue  des  fleuves, 
l'altitude  des  montagnes  ;  il  n'est  pas  allé 
plus  loin,  si  toutefois  ce  n'est  pas  le  temps  qui 
nous  a  privés  de  ce  que  Sénèque  avait  peut- 
être  écrit  sur  le  reste  de  la  nature. 

Le  silence  se  serait  moins  compris  de  la 
part  de  Pline.  Pour  rassembler  les  nombreux 
documents  de  son  ouvrage,  que,  par  une  locu- 
tion grecque,  il  appelle  à  bon  droit  une  En- 
cyclopédie, il  prend  de  toutes  mains,  et  très- 
largement  d'Aristote,  qu'il  cite  fréquemment, 
qu'il  traduit,  qu'il  commente,  et  qu'il  admire 
de  toutes  façons.  Le  plus  souvent  il  se  con- 
tente de  l'Histoire  des  Animaux;  mais  il  a  re- 
cours aussi  au  traité  des  Parties.  Son  défaut 
bien  connu,  c'est  de  chercher  à  piquer  la  cu- 
riosité de  ses  lecteurs  et  de  ne  s'intéresse^r. 


I     f 


î 


1 


L\il 


PKEFACE 


qu'aux  faits  extraordinaires.  Dans  sa  crédu- 
lité, qui  accepte  les  opinions  extravagantes 
du  plus  ignorant  vulgaire,  il  ne  repousse  pas 
les  récits  les  plus  invraisemblables.  Aux  faits 
exacts  que  lui  fournit  Aristote,  il  mêle,  sans 
aucun  discernement,  les  faits  les  plus  faux 
et  les  plus  impossibles.  On  concevrait  donc 
que  la  physiologie  comparée  ait  touché  assez 
peu  un  esprit  porté  moins  à  la  science  qu'à 
l'anecdote.  Sans  contredit  Pline  est  fort  ins- 
truit; sa  vaste  compilation,  dont  les  XXXVIl 
livres  comprennent  le  tableau  de  la  nature 
depuis  les  phénomènes  célestes  jusqu'aux  mi- 
néraux, reste  infiniment  précieuse  par  tous 
les  renseignements  qu'elle  nous  a  conservés; 
mais  elle  n'est  pas  scientifique.  L'auteur  est 
un  grand  écrivain  ;  mais  c'est  toujours  un 
lettré,  et  jamais  un  savant. 

Quoi  qu'il  en  soit,  après  avoir  dépeint,  à  sa 
manière,  tous  les  animaux,  de  l'homme  à  l'in- 
secte, il  en  arrive  à  traiter  des  parties  de  leur 
corps  (livre  XI,  ch.  xliv  et  suiv.);  et  il  fait, 
dans  cette  intention,  une  véritable  analyse  de 
l'ouvrage  d'Aristote,  sans  d'ailleurs  le  nom- 
mer expressément.  La    tête,  les  cornes,  les 


PREFACE 


LXiil 


cheveux,  le  cerveau,  les  oreilles,  le  visage, 
les  yeux,  les  dents,  la  langue,  le  cou  avec  le 
larynx,  l'épiglotte  et  le  pharynx,  la  colonne 
vertébrale,  le  cœur,  le  foie,  la  bile,  Testomac, 
les  reins,  la  graisse,  la  moelle,  les  ôs,  les  nerfs, 
les  artères,  le  sang,  la  peau,  les  poils,  les  ma- 
melles, le  lait,  la  main  de  l'homme  et  ses  doigts, 
les  pieds  des  animaux,  leur  voix,  etc.,  etc.,  il 
parcourt  tous  ces  sujets  sur  les  pas  de  son 
modèle,  avec  peu  d'ordre,  mais  avec  des  con- 
naissances de  détail  qui  vont  quelquefois  au 
delà  de  celles  d'Aristote,  et  qui  prouvent  les 
faibles  progrès  que  la  physiologie  comparée 
avait  faits  en  quatre  siècles.  Dans  le  livre  que 
Pline  a  consacré   à  l'homme,  le  septième  de 
son  Histoire  naturelle,  on  trouve  les  premières 
traces  et  le  cadre  assez  complet  d'une  science 
que  le  xix«  siècle  se   flatte  d'avoir  inventée, 
l'anthropologie.    Enfin    Pline   sait  parler   de 
l'homme,  de  sa  misère   et  de  sa  grandeur, 
avec  une  vérité  pénétrante  et  une  éloquente 
tristesse    que    Pascal    seul    a    surpassées    : 
c(    Tantum    nudum    et   in    nudâ    humo,..    m- 
c(  gitus..,  ploratum...   lacrymas.,,  flens  ani- 
((  mal,  cseteris  iniperaturuni,   » 


V. 


LXIV 


PREFACE 


PRÉFACE 


LXV 


I 


Vers  le  temps  de  Pline  et  un  peu  avant 
Galien,  Rufus  d'Ephèse,  habile  médecin,  qui 
était  Grec  malgré  son  nom  latin,  se  rendit 
célèbre  par  des  travaux  d'anatomie  qui  doi- 
vent tenir  une  assez  grande  place  dans  l'his- 
toire de  la  science.  11  ne  nous  reste  de  lui, 
outre  des  fragments  nombreux,  que  trois 
traités  :  sur  les  maladies  de  la  vessie  et  des 
reins,  sur  les  noms  des  Parties  du  corps 
humain,  et  sur  la  goutte.  C'est  le  second  de 
ces  ouvrages  qui  seul  a  quelque  intérêt  pour 
la  physiologie,  dont  nous  essayons  ici  de  re- 
tracer les  destinées.  Evidemment,  ce  traité 
des  noms  des  Parties  a  été  inspiré  par  celui 
d'Aristote,  que  Rufus  cite  à  propos  du  lobe 
de  l'oreille.  C'est  un  manuel  très-clair  et 
assez  bien  classé  dans  tous  ses  détails,  qui 
s'adresse  aux  étudiants,  et  qui  se  rapproche 
beaucoup  des  manuels  de  notre  temps.  L'ana- 
lyse y  est  très-développée  et  généralement 
exacte,  un  peu  minutieuse,  mais  précise.  Elle 
donne  une  bonne  opinion  des  études  médi- 
cales au  temps  de  Trajan,  sous  le  règne  de 
•qui  Rufus  à  vécu,  puisque  Galien  le  nomme 
parmi  les  médecins  les  plus  récents.   Rufus 


avait  disséqué  des  singes,  ainsi  qu'il  nous 
l'apprend  ;  mais,  d'après  les  faits  consignés 
dans  ses  œuvres,  il  n'y  a  pas  de  doute  qu'il 
a  disséqué  aussi  des  cadavres  humains.  On 
attribue  à  Rufus  la  distinction  des  nerfs  de 
mouvement  et  des  nerfs  de  sensibilité  ;  mais 
Rufus,  lui-même,  rapporte  cette  belle  décou- 
verte à  Érasistrate.  (Voir  l'édition  de  Rufus 
de  Daremberg.Ruelle,  1860,  page  18S.) 

Avec  Galien,  on  rentre  dans  la  science  pure, 
d'où  Pline  était  sorti  ;  mais  comme  avec  Celse 
et  Rufus,  cette  science  est  exclusivement  mé- 
dicale  ;  elle  ne  s'attache  qu'à  la  physiologie 
de  l'homme.  Du  reste,  Galien  a  su  développer 
beaucoup  pour  son  époque  cette  branche  de 
la  médecine.  Fils  d'un  père  qui  joignait  à  une 
grande  richesse  une   instruction  non  moins 
grande,  formé  de  très-bonne  heure  par  une 
éducation  excellente,   doué  des  qualités  les 
plus  distinguées  et  les  plus  souples,  excessi- 
vement  laborieux  et  curieux  en  tout  genre, 
passionné    pour    la   philosophie    autant  que 
pour  l'art  médical,   Galien  réunissait  toutes 
les  conditions  d'un  succès  facile  et  durable, 
qui,  pour  quelque  temps,  en  a  fait  l'égal  d'Hip- 


T.    I. 


il' 


N 


LXVI 


PREFACE 


pocrate.  Contemporain  de  Marc-Aurèle,  il  a 
été  son  médecin,  celui  de  Commode  et  de 
Septime-Sévère.  11  a  très  probablement  vécu 
même  après  cet  empereur  (211  ap.  J.-C),  sans 
qu'on  sache  au  juste  à  quel  âge  il  est  mort. 
Né  à  Pergame,  en  Mysie,  il  quitta  fort  jeune 
sa  patrie,  y  revint  à  plusieurs  reprises,  vécut 
quelques  années  à  Rome,  et  voyagea  dans  la 
plupart  des  provinces  de  l'Empire,  où  il  fut 
en  relations  suivies  avec  tous  les  savants  et 
les  philosophes  de  son  temps,  comme  le  mon- 
trent les  vives  polémiques  où  il  se  plut,  un 
peu  trop  souvent,  a  s'engager  avec  eux. 

Ses  œuvres,  dont  nous  n'avons  qu'une  por- 
tion, sont  extrêmement  volumineuses.  Aussi 
a-t-il  dû,  dans  un  livre  spécial,  se  donner  la 
peine  de  nous  apprendre  lui-même  selon  quel 
ordre  et  selon  quel  esprit  il  fallait  les  lire. 
Mais  une  seule  de  ses  œuvres  doit  nous  ar- 
rêter ;  elle  est  intitulée  :  «  De  l'usage  des  Par- 
ties dans  le  corps  de  l'homme.  »  C'est  une 
reproduction,  un  peu  prolixe,  de  l'ouvrage 
d'Aristote,  réduit  à  la  physiologie  humaine. 
En  dix-sept  chapitres,  ou  livres,  d'inégale 
longueur,  Galien  étudie  la  main  et  le  bras, 


PRÉFACE 


LXVII 


les  membres  abdominaux,  les  organes  ali- 
mentaires, les  organes  de  la  respiration  et 
de  la  voix,  l'encéphale  avec  les  sens,  les  yeux, 
la  face,  le  cou,  1  opine  dorsale,  les  organes 
de  la  génération,  les  nerfs,  les  artères,  les 
veines  ;  et  il  termine  cette  étude  par  un  élan 
d'admiration  pour  la  sagesse  et  la  bonté  de 
la  nature.  Les  sentiments  de  Galien  et  ses 
idées  sont  donc  tout  Aristotéliques  ;  et  il  était 
assez  difficile  qu'il  en  fût  autrement,  puis- 
qu'Aristote  avait  vu  la  vérité,  et  que  c'eût  été 
s'écarter  d'elle  que  s'écarter  de  lui. 

Outre  cet  ouvrage  particulier,  Galien  en 
a  fait  beaucoup  d'autres,  oui  touchent  aux 
mêmes  sujets.  Ainsi,  il  a  composé  des  traités 
sur  les  os,  sur  le  mouvement  et  l'anatomie  des 
muscles,  sur  l'anatomie  de  la  matrice,  sur 
l'anatomie  des  organes  vocaux,  sur  la  res- 
piration, sur  la  liqueur  séminale,  sur  le 
pouls,  sur  l'odorat,  etc. 

Le  plus  souvent,  Galien  est  de  l'avis  d'Aris- 
tote,  et  c'est  ainsi  que,  dans  ce  qui  est  relatif 
à  l'organisation  de  la  main  humaine,  il  se  pro- 
nonce avec  lui  contre  Anaxagore,  qui  s'est 
trompé  en  prenant  l'effet  pour  la  cause.  Mais 


LXVlll 


PRÉFACE 


PRÉFACE 


LXIX 


II 


d'autres  fois,  Galien  réfute  Aristote,  comme  il 
le  fait  à  propos  des  ongles,  dont,  à  l'en  croire, 
Aristote  n'a  pas  bien  compris  l'office.  La  plus 
forte  divergence  entre  les  deux  naturalistes, 
c'est  que  l'un,  en   sa  qualité  de  médecin,  a 
surtout  considéré  l'homme,   et  que  l'autre, 
plus  philosophe  encore  que  physiologiste,  a 
cherché  à  étudier  la  question  de  la  vie  dans 
toute  sa  généralité.  Galien  ne  s'est  pas  élevé 
à  cette  vue  d'ensemble  ;  un  médecin  n'y  était 
pas  tenu.  Néanmoins  on  peut  trouver  assez 
étrange  qu'il  ait  omis  une  étude  si  rapprochée 
des  siennes,  quand  on  le  voit  se  livrer  à  des 
études    bien    plus  éloignées,  comme    la   lo- 
gique, à  laquelle  il  paraît  avoir  donné  beau- 
coup de  temps  et  beaucoup  de  labeur,  satis- 
faisant son  gofit  pour  les  théories  subtiles  et 

captieuses. 

Dans  un  ouvrage  considérable  sur  la  Mé- 
thode thérapeutique,  Galien  agite  la  question 
générale  de  la  méthode,  et  il  discute  la  mé- 
thode de  Platon  dans  le  Sophiste  et  le  Poli- 
tique, en  même  temps  que  celle  d'Aristote  dans 
le  traité  des  Parties,  qu'il  cite  en  le  nommant. 
(Galien,  édition  de  Kiihn,  t.  X,  p.  26,  Leip- 


sig,  1821.)  En  fait  de  méthode,  il  n'approuve 
pas  plus  le  maître  que  l'élève  ;  Aristote  avait 
combattu    la    Dichotomie    Platonicienne;    et 
pourtant  Galien,  qui  la  combat  comme  lui,  le 
critique  vivement,  et  avec  peu  de  justesse',  à 
ce  qu'il   semble.    II   trouve  qu'Aristote  n'ex- 
prime pas  sa  pensée  assez  nettement;  il  le 
blàme  de  ses  hésitations,  et  il  lui  reproche 
de  ne  point  oser  se  prononcer.  En  ceci,  Ga- 
lien commet  une  erreur  manifeste  ;  car  il  est 
impossible  d'être  un  adversaire  plus  déclaré 
de  la  méthode  de  division  que  ne  l'est  Aris- 
tote. Qui  voudrait  s'en  assurer  n'aurait  qu'à 
lire  un  chapitre  du  traité  des  Parties.  II  est 
vrai  que  Galien,  tout  en  parlant  de  la  méthode 
en  général,  pense  surtout  à  la   méthode  en 
médecine  ;  mais  c'est  oublier  un  peu  trop  qu'il 
est  logicien.  La  méthode  recommandée  par 
Aristote  et  pratiquée  par  lui  est  la  vraie,  et  il 
n'y  a  point  lieu  de  la  changer.  Galien  aurait 
pu  la  garder,  tout  en  repoussant  la  méthode 
de  la  division  par  deux. 

Oribase,  né  à  Pergame  comme  Galien,  avait 
fait  par  ordre  de  l'empereur  Julien,  dont  il 
était  le  médecin  et  l'ami,  une  immense  Col- 


i  s 


il 


LXX 


PREFACE 


lection  médicale,  dont  une  partie  seulement 
est  arrivée  jusqu'à  nous,  dix-sept  livres  sur 
soixante-dix.  C'est  un  assemblage  d'extraits 
empruntés  aux  médecins  les  plus  fameux  des 
derniers  siècles  de  l'Antiquité  et  des  premiers 
siècles  de  notre  ère.  La  seconde  partie,  qui 
regardait  l'anatomie  et  la  physiologie  de 
l'homme,  est  perdue;  et  il  est  difficile  déjuger 
de  ce  qu'elle  pouvait  ajouter  aux  théories  d'A- 
ristote  et  à  celles  de  Galien  ;  mais  probable- 
ment la  physiologie  comparée  avait  échappé 
à  Oribase  comme  h  presque  tous  les  méde- 
cins, ses  prédécesseurs.  (Voir  l'édition  d'Ori- 
base  de  Daremberg,  Bussemaker  et  Molinier, 
8  vol.  in-8,  1853-1857.) 

Avec  Oribase,  on  pourrait  dire  avec  Galien 
déjà,  finit  l'Antiquité  scientifique.  Dès  cette 
époque,  le  génie  grec  est  en  décadence,  comme 
l'Empire  ;  et  bientôt  l'invasion  des  Barbares 
vient  achever  la  ruine  que  la  corruption  du 
Paganisme  avait  commencée.  Dans  ces  longs 
siècles  de  stérilité,  la  physiologie  comparée 
est  oubliée,  à  peu  près  autant  que  le  sont 
d'autres  sciences  plus  utiles  ;  il  faut  attendre 
environ  mille  ans,  pour  que  la  lumière  repa- 


HnBnannBia 


PRÉFACE 


LXXI 


raisse,  au  milieu  de  ces  lourdes  ténèbres  qui 
pèsent  sur  le  Moyen-Age,  et  qui  ne  se  dis- 
sipent  peu  à  peu  qu  a  partir  du  xii«  et  du 
XIII'  siècles. 

Mais  avant  de  quitter  le  sol  fécond  et  sacré 
de  la  Grèce,  il  faut  lui  rendre  un  nouvel  hom- 
mage et  rappeler  en  quelques  mots  ce  qu'é- 
taient les  germes  qu'elle  avait  enfantés,  et 
qu'elle  léguait  au  monde  dans  le  champ  de  la 
physiologie  comparée.  Cette  science  avait  été, 
comme  tant  d'autres,  fondée  par  Aristote,  trois 
cent  trente  ans  au  moins  avant   l'ère  chré- 
tienne, on  a  vu  sur  quelles  bases  solides  et 
inébranlables.  L'esprit  humain  n'y  ajoute  rien 
dans  les  temps  qui  s'écoulent  d'Alexandre  le 
Grand  à  Justinien  ;  du  premier  pas,  Aristote 
s'était  tellement  avancé  que  personne  n'a  pu 
marcher  à  sa  hauteur.  L'histoire  naturelle  de- 
meure donc  immobile  au  point  où  son  génie 
l'avait  conduite.  Aucun  savant,  pas  même  Pline, 
n'avait  été  en  état  de  recueillir  cet  héritage 
et  de  le  faire  fructifier.  Tout  au  plus,  quelques 
médecins  portés,  par  l'art  qu'ils  cultivent,  à 
étudier  la  physiologie,  s'occupent-ils  de  celle 
de  l'homme  ;  mais  ils  ne  vont  pas  jusqu'aux 


LXXII 


PREFACE 


PREFACE 


LXXIII 


animaux;  ils  accumulent  un  grand   nombre 
d'observations  dans  le  domaine  qui  est  le  leur  ; 
ils  n'en  sortent  pas  ;  et  quoique  très-frappés, 
comme  Aristote,  des  perfections  de  l'organi- 
sation humaine,  l'organisation  non  moins  mer- 
veilleuse de  la  vie  chez  les  autres  êtres  ani- 
més ne  leur  dit  rien  ;  ils  s'enferment  dans  leur 
cercle,  qui  est  encore  très-vaste  et  surtout  très- 
pratique,  mais  qui  est  bien  étroit,  comparati- 
vement à  l'infinitude  de  la  vie  «  dans  l'ample 
sein  de  la  nature.  » 
Telle  est  la  part  de  l'Antiquité. 
Pour  rencontrer,  dans  les    siècles  qui  la 
suivent,  un  monument  de  quelque  valeur,  il 
faut  arriver,  par  l'intermédiaire  des  Syriens 
et  des  Arabes,  à  la  Renaissance  du  xiii*  siècle, 
prélude  de  la  vraie  Renaissance  du  xvi*.  Au 
milieu  d'un  mouvement  immense,   Albert  le 
Grand  (H 93-1 280)  occupe  la  place  principale.  11 
étudie  et  enseigne  Aristote  d'après  les  traduc- 
tions d'Avicenne  (980-1037)  et  d'Averroës  (1 120- 
1198),  et  d'après  celles  de  Michel  Scolus,  le 
protégé  de  Frédéric   II,  les  unes   faites    sur 
l'arabe,  les  autres  faites  directement  sur  le 
grec,  plus  ou  moins  bien  compris.  11  semble 


que  c'est  surtout  à  Avicenne  qu'Albert  le  Grand 
demande  la  forme  de  son  ouvrage,  si  ce  n'est 
le  fond,  qui  est  toujours  tiré  d'Aristote.  Gomme 
Avicenne,  il  paraphrase  ;  il  ne  commente  pas  ; 
et  à  son  exemple  encore,  il  réunit  les  trois 
traités  d'Aristote  en  un  seul  :   «  De  anima- 
libus.  »  Sous  sa  main,  l'Histoire  des  Animaux, 
le  traité  des  Parties  et  celui  de  la  Génération 
ne  forment  plus  qu'un  tout  systématique  de  ce 
qu'on  savait  alors  de  plus  scientifique  sur  le 
règne  animal.  On  ne  pouvait  pas  rendre  de 
service  plus  signalé  à  la  science  de  ces  temps. 
Aristote  peut  sembler  aujourd'hui,  si  on  le 
juge  superficiellement,  être  bien  incomplet; 
ses  lacunes  sont  de  toute   évidence,  comme 
elles  sont  de  toute  nécessité  ;  mais,  en  dépit 
de  quelques  erreurs  fort  rares,  quelle  heureuse 
fortune,   au  siècle  de  Saint-Louis,  dans   les 
limbes  où  l'on  était  encore  plongé,  d'écouter 
un  maître  tel  qu'Aristote  !  Quelle  mine  inépui- 
sable d'instruction  !  Que  de  vérités  !  Que  d'ob- 
servations exactes  !  Quelles  vues  sur  la  beauté, 
la  grandeur,  la  magnificence,  la  sagesse  de  la 
nature,  «  dans  sa  haute  et  pleine  majesté  !   » 
Voilà  ce  qui  dut  exciter  puissamment  le  zèle 


LXXIV 


PREFACE 


d'Albert  le  Grand  et  attirer  les  disciples  qui 
se  pressaient  à  ses  leçons.  Nous  ne  saurions 
trop  louer  ces  efforts  héroïques  dans  un  temps 
où  tout  était  si  difficile  ;  ils  sont  souvent  dé- 
daignés par  ceux  qui  ne  les  comprennent  pas  ; 
mais,  en  soi,  ils  sont  dignes  de  la  plus  sérieuse 
estime.  Sans  doute,  il  aurait  valu  beaucoup 
mieux  étudier  la  nature  plutôt  que  son  inter- 
prète, quelque  autorisé  qu'il  fût.  Mais  il  ne  faut 
attendre  des  diverses  époques  de  l'humanité, 
non  plus  que  des  individus,  que  ce  qu'elles 
peuvent  accomplir.  La  Grèce,  par  son  génie 
propre,  et  aussi  par  la  faveur  des  circons- 
tances, s'était  astreinte  dès  son  début  à  la 
discipline  sévère  de  la  science  ;  l'observation 
régulière  des  faits  était  née  avec  ses  premières 
écoles  de  philosophie,  pour  atteindre  presque 
aussitôt  à  la  perfection,  avec  Hippocrate,  avec 
Aristote  et  tant  d'autres.  Le  génie  moderne, 
à  son  berceau,  ne  devait  pas  être  aussi  bien 
partagé  ;  son  éducation  était  à  refaire  tout 
entière  ;  il  dut  se  mettre  à  l'école,  à  peu  près 
comme  on  y  met  les  enfants  qui  commencent 
à  s'instruire.  Notre  Moyen- Age  a  été  cette 
pénible  initiation  ;  et  si,  à  cette  heure,  l'intel- 


: 


PREFACE 


LXXV 


ligence  moderne  est  si  forte,  c'est  qu'elle  a  eu 
le  bonheur  de  recevoir  son  premier  enseigne- 
ment de  la  Grèce,  et  d'avoir  pour  précepteur 
des  hommes  tels  qu'Albert  le  Grand,  Saint- 
Thomas  et  leurs  laborieux  contemporains. 

On  ne  peut  pas  dire  qu'Albert  ait  fait  faire  à 
la  physiologie  comparée  et  à  la  zoologie  de 
véritables  progrès,  bien  qu'on  lui  doive  quel- 
ques ouvrages  originaux,  un  entre  autres  sur 
la  Nature  des  Oiseaux,  «  De  Naturâ  avium.  » 
Mais  s'il  n'a  rien  ajouté  à  ce  que  lui  trans- 
mettait la  tradition,  c'était  déjà  beaucoup  de 
conserver  et  de  ressusciter  ce  précieux  dépôt  ; 
et  l'on  peut  affirmer  qu'Albert  a  contribué  au- 
tant que  personne  à  la  rénovation  qui,  depuis 
six  siècles,  n'a  pas  cessé  de  grandir  de  jour 
en  jour,  et  qui  a  soutenu  l'esprit  moderne,  de 
sa  débile  enfance  à  l'âge  adulte  et  viril  qui 
fleurit  sous  nos  yeux.  Albert  le  Grand  est  un 
de  ces  instituteurs  dont  le  nom  reste  à  jamais 
respecté;  la  reconnaissance  ne  doit  pas  lui 
être  ménagée,  chaque  fois  que  l'occasion  de 
la  lui  exprimer  s'offre  à  nous. 

C'est  à  l'influence  d'Albert  le  Grand   qu'il 
faut  rapporter  en  partie  le  mouvement  d'études 


LXXVI 


PREFACE 


PRÉFACE 


LXXVH 


M 


qui  se  manifeste  après  lui  ;  on  en  trouve  les 
traces  évidentes  dans  les  ouvrages  de  cette 
époque  obscure,  parmi  lesquels  un  des  plus 
remarquables  est  celui  de  Mundino  (Mundinus, 
Ramondino),  professeur  de  Bologne,  mort  en 
1326.  Cet  ouvrage,  qui  est  intitulé  :  «  De  om- 
nibus humani  corporis  interioribus  membris 
anathomia  »,  a  régné  deux  cents  ans  dans  Içs 
écoles.  C'est  un  manuel  pour  les  élèves  en 
médecine  qui  fréquentaient  les  cours  de  Mun- 
dino ;  il  est  parfaitement  composé  ;  et,  dans 
une  suite  de  chapitres  concis  et  très-clairs,  il 
donne  des  notions  exactes  sur  les  principaux 
viscères  de  l'homme,  mésentère,  estomac, 
rate,  foie,  vessie,  veine  du  chyle,  reins,  con- 
duits spermatiques,  matrice,  testicules,  ventre, 
mamelles,  muscles,  cœur,  poumons,  trachée- 
artère,  bouche,  langue,  tête,  crâne,  dure-mère, 
cerveau,  oreille,  et  enfin  les  os,  dont  l'auteur 
porte,  d'après  Avicenne,  le  nombre  total  à 
deux  cent  quarante-huit,  de  même  qu'il  porte 
le  nombre  des  muscles  à  cinq  cent  vingt-neuf, 
d'après  Galien. 

Nous  n'avons  pas  à  en  dire  davantage  de 
cette  œuvre  de  Mundino,  parce  qu'elle  est  sim- 


plement de  l'anatomie  humaine,  et  non  de  la 
physiologie  comparée.  Mais  nous  devions  la 
signaler  et  la  saluer  au  passage,  pour  nous 
arrêter  un  peu  plus  aux  savants  hommes,  qui, 
dans  le  xvi«  siècle,  ont  été,  après  Zerbis,  Achil- 
lini,  Bérenger  de   Carpi,    Sylvius,   etc.,  les 
précurseurs  et  les  représentants  de  la  science 
moderne.  Tout  était  prêt  pour  cet  enfantement 
définitif;  car  il  était  inévitable  qu'après  avoir 
si  longtemps  commenté  Aristote,  on  l'imitât,  et 
qu'à  son  exemple,  on  se  mît  à  étudier  la  na- 
ture, à   côté  et   au-dessus  des  écrits  que  le 
philosophe  lui  avait  consacrés.  C'était  là  en- 
core   l'œuvre  de  disciples  qui  se  montraient 
fidèles,   tout   en  dépassant   de   beaucoup    le 
maître  qui  les  avait  formés. 

Vésale  est  l'homme  de  génie  qui,  entre 
tous,  trace  le  plus  brillamment  la  carrière 
nouvelle,  avec  une  admiration  sincère  pour 
les  Anciens,  mais  avec  une  indépendance  ab- 
solue. Il  a  pu  composer,  dans  une  existence 
courte  et  agitée  (151 4-1 564),  des  ouvrages 
d'anatomie  dont  Boerhaave  et  Albinus,  deux 
siècles  après  lui,  se  faisaient  encore  un  de- 
voir de  donner  une  superbe  et  utile  édition. 


LXXVIII 


PREFACE 


PREFACE 


LXXIX 


Né  h  Bruxelles, instruit  aux  écoles  de  Louvain , 
de  Paris  et  aux  Universités  italiennes,  Vésale 
s'est  surtout  appliqué  à  l'anatomie  humaine, 
qu'il  a  analysée  depuis  les  os  jusqu'au  cer- 
veau et  aux  organes  des  sens,  en  accompagnant 
de  planches  nombreuses  et  exactes  des  des- 
criptions qui  auraient  pu  s'en  passer,  grûce  à 
leur  clarté.  Médecin  de  Charles-Quint  à  qui  il 
dédiait,  bien  jeune  encore  (ISiS),  son  livre 
célèbre  :  «  De  corporis  humanifabricâ,  »  méde- 
cin aussi  de  Philippe  II,  qui  eut  a  le  défendre 
contre  les  persécutions  aveugles  de  l'Inqui- 
sition, Vésale,  forcé  à  l'exil  et  a  de  lointains 
voyages,  mourait  sans  avoir  pu  donner  au 
monde  tout  ce  qu'il  avait  promis.  Il  n'a  eu  le 
temps  de  rien  faire,  ni  pour  l'anatomie  com- 
parée, ni  pour  la  physiologie  générale;  mais 
des  travaux  tels  que  les  siens  rayonnent  au 
delà  de  leur  sphère  spéciale  ;  et  la  méthode 
qu'il  appliquait  à  l'organisation  de  l'homme 
n'avait  plus  qu'à  s'étendre  au  reste  de  l'ani- 
malité. 

On  ne  parlera  ici  des  travaux  de  Fallope  et 
d'Eustache  qu'avec  la  même  réserve.  Ce  sont 
l'un  et  l'autre  de  très-habiles  anatomistes,  qui 


ont  mérité  par  leurs  découvertes  d'attacher 
leur  illustre  nom  à  des  parties  de  l'organisme 
humain.    Fallope  (Fallopio)   élève  de  Vésale, 
professeur   dans    plusieurs   Universités    ita- 
liennes et  à  Padoue,  est  mort  avant  quarante 
ans  (1563).  Eustache  (Eustachi),  adversaire  de 
Vésale,  et  professeur  à  la  Sapience  (mort  en 
1590),  a   fourni  une  vie  plus  longue  et  non 
moins  remplie.  Ils  ont  porté  tous  deux  dans 
leurs  dissections  une  adresse  et  une  exacti- 
tude supérieures.  Fallope  passe  pour  un  des 
premiers  qui,  dans  les  temps  modernes,  aient 
eu  recours  à  la  vivisection  ;  il  ne  l'a  pas  pré- 
cisément  inventée,    puisqu'il   paraît   certain 
qu'Hérophile,  grand  anatomiste  aussi,  la  pra- 
tiquait déjà  dans  l'école  d'Alexandrie.  Mais 
Fallope  a  employé  ce  moyen  d'investigation 
jusqu'à  cette  extrême  limite  où  elle  devient  un 
crime  ;  si  l'on  en  croit  un  horrible  aveu,  venu 
de  lui-même,  il  aurait  disséqué  tout  vivants 
des   criminels   que   lui   livrait  la  justice  du 
Grand-Duc  de  Toscane.    (Biographie  univer- 
selle de  Michaud,  2«  édition,  p.   360,  T  co- 
lonne; article   Fallope.)  Ni  dans   Vésale,   ni 
dans  Fallope,  ni  dans  Eustache,  ni  dans  Syl- 


LXXX 


PREFACE 


vins,  on  ne  trouve  de  physiologie  comparée 
et  d'anatomie  comparée,  à  l'état  de  sciences 
distinctes,  bien  qu'ils  établissent  tous  de  fré- 
quents rapprochements  entre  l'homme  et  les 
animaux. 

A  qui  revient  la  gloire  d'avoir  pressenti,  si 
ce  n'est  inauguré,  ces  deux  sciences  à  la  fin 
du  XVI®  siècle  et  au  début  du  xvii®  ?  Est-ce  à 
notre  Ambroise  Paré  ?  Est-ce  à  Fabrice  d'Ac- 
quapendente,  l'élève  et  le  successeur  de  Fal- 
lopio  à  Padoue,  ou  même  h  Koiter,  de  Nurem- 
berg? Paré  mourut  en  1590;  Koiter  en  1600, 
et  Fabrice  vingt  ans  plus  tard,  en  1619. 

Ambroise  Paré  est  le  plus  savant  des  ana- 
tomistes  français  de  son  temps.  Chirurgien 
des  rois  Henri  II,  Charles  IX,  Henri  III,  son 
principal  ouvrage  :  «  Briève  collection  de  l'ad- 
ministration anatomique  »  ne  concerne  que 
l'anatomie  humaine,  aussi  complète  dans  ce 
livre  qu'elle  pouvait  l'être  à  ce  moment.  Mais 
dans  un  autre  ouvrage  de  moindre  importance, 
Ambroise  Paré  fait  de  la  physiologie  com- 
parée. Cet  ouvrage  a  pour  titre  :  <c  le  Livre  des 
animaux  et  de  l'excellence  de  l'homme.  »  Sur 
vingt-et-un  chapitres,  les  quatre  derniers  sont 


>i 


PRÉFACE 

LXXXI 

consacrés  à  l'homme  exclusivement.  Dans  l'An- 
tiquité, Aristote  aussi  avait  pris  l'homme  pour 
type,  et  il  avait  rapporté  à  cette  organisation 
plus  parfaite  celle  des  animaux  secondaires 
qu'il  connaissait.  Paré  a  surtout  étudié  le  sque- 
lette de  l'homme  comparativement  à  celui  des 
quadrupèdes  et  des  oiseaux,  comme  l'avait 
déjà  fait  Belon.  C'était  là  une  vue  féconde  ;  mais 
ce  n'était  pas  encore  un  système. 

11  n'y  a  non  plus  rien  de  systématique  dans 
les  travaux  de  Koiter,  élève  de  Fallope  etd'Al- 
drovande,  quoiqu'il  ait  disséqué  et  représenté 
les  squelettes  d'assez  nombreux  animaux.  11 
ne  fait  encore  que  des  notices  séparées  ;  mais 
ces  détails  suggéraient  assez  aisément  l'idée 
de  les  comparer  entre  eux,  et  de  rassembler 
régulièrement  tous  les  éléments  de  la  science 
nouvelle. 

Le  progrès  est  beaucoup  plus  sensible  dans 
Fabrice,  et  la  physiologie  comparée  est  bien 
près  de  revêtir  par  ses  mains  la  forme  qui  lui 
appartient.  En  étudiant  diverses  fonctions,  la 
vue,  l'ouïe,  la  voix,  Fabrice  parcourt  la  série 

animalepourélucidercequiconcernel'homme; 
mais  c'est  dans  ses  deux  ouvrages  :  «  De  totius' 


T.    r. 


/ 


/ 


hxxxiî 


PREFACE 


animalis  tegumentis  »  et  «  De  motu  localiani- 
malium  secundum  totum  »  que  se  trouve  sa 
physiologie  comparée.  II  est  vrai  que  ces  deux 
sujets  n'étaient  pas  tout  à  fait  neufs;  le  pre- 
mier avait  été  indiqué,  et  le  second,  spéciale- 
ment exposé  par  Aristote  dans  son  étude  sur 
la  Marche  des  Animaux.  Fabrice  n'a  fait  que 
le  continuer.  Mais  il  avait  en  outre  préparé 
un  recueil  qui  devait  s'appeler  :  ce  Totius  fa- 
bricœ  animalis  theatrum.  »  Pour  cet  ouvrage 
projeté,  il  avait  fait  graver  trois  cents  plan- 
ches, qui  ne  se  sont  pas  retrouvées  après  sa 
mort,  comme  se  sont  retrouvées  celle  d'Eus- 
tache,  publiées  un  siècle  et  demi  plus  tard  par 
Lancisi.  Aces  différents  titres,  Fabrice  d'Acqua- 
pendente,  quarante  ans  professeur  à  Padoue, 
peut  être  regardé  comme  un  des  pères  de  la 
physiologie  comparée  dans  les  temps  mo- 
dernes. Ainsi,  l'idée  complète  de  la  science 
n'a  été  entrevue  et  presque  conquise  que  deux 
mille  ans  après  Aristote.  Mais  si  la  nouvelle 
science  n'a  pas  reçu  dès  lors  le  nom  qui  de- 
viendra sa  consécration  incontestée,  son  prin- 
cipe est  reconnu  ;  son  domaine  est  déterminé, 
et  il  ne  sera  plus  possible  de  le  lui  disputer, 


PRÉFACE 


LXXXIII 


lorsqu'un  savant  plus   heureux  en   prendra 
définitivement  possession. 

Il  y  a  de  très-beaux  noms  au  xvii"  siècle 
parmi  les  physiologistes,  médecins  ou  philo- 
sophes, Harvey,  Descartes,   Thomas  Willis  ; 
mais  c'est  de  l'homme  qu'ils  se  préoccupent 
beaucoup  plus  que  des  animaux.  Harvey  (1578- 
1638),  médecin  de  Jacques  I'"" et  de  Charles  pf, 
s'est  immortalisé  en  expliquant,  comme  on  le 
sait,  la  circulation  du  sang,  soupçonnée  par 
Servet,  par  Césalpin  et  quelques  autres.  Mais 
en  physiologie  comparée,    il   n'a   fait  qu'un 
assez  court  traité  sur  la  génération  des  ani- 
maux. Gomme  Aristote,  qu'il  admire  beaucoup 
(Naturtediligentissimus  investigator),  il  étudie 
à  peu  près  uniquement  l'œuf  de  la  poule,  en 
profitant  des  observations  de  Fabrice.   Sur 
soixante-douze  Exercices,  comme  il  les  appelle 
(Exercitationes  anatomicœ,  Amsterdam,  1651), 
il  en  consacre  soixante-trois  aux  oiseaux  ;  il 
donne  ensuite  quelques  chapitres  à  la  géné- 
ration des  vivipares,  parmi  lesquels  il  ne  dis- 
tingue guère  que  l'espèce  des  Cervidés  ;  et  il 
termine  son  travail  par  une  théorie  sur  la 
chaleur  animale  et  sur  l'humidité  originelle 


LXXXIV 


PREFACE 


PREFACE 


I» 


des  êtres  animés.  D'ailleurs,  son  exposition 
est  excellente,  concise  et  parfaitement  claire, 
comme  le  fameux  traité  «  De  motu  cordis  et  san- 
guinis  circulatione  »  (1 628-1 6i9).  Harvey  avait 
aussi  rédigé  un  opuscule  sur  la  locomotion  des 
animaux  ;  mais  le  manuscrit,  qu'il  n'avait  pas 
eu  le  temps  de  publier,  a  disparu  après  sa  mort. 

Partisan  déclaré  de  la  belle  découverte 
d'Harvey,  à  un  instant  où  elle  était  récente  et 
très-contestée,  Descartes  a  fait,  dans  sa  stu- 
dieuse retraite,  presque  autant  de  physio- 
logie et  de  médecine  que  de  métaphysique  et 
de  géométrie. 

L'éclatante  et  juste  renommée  du  a  Discours 
de  la  Méthode  »  a  effacé  les  labeurs  secon- 
daires  ;  mais  ils  n'en  sont  pas  moins  impor- 
tants, et  l'on  a  démontré  l'influence  que  les 
idées  physiologiques  de  Descartes  ont  exercée 
au  XVII®  siècle  (M.  le  docteur  Bertrand  de  Saint- 
Germain,  1860).  Comme  on  devait  s'y  attendre, 
Descartes  se  préoccupa  de  l'homme  par-dessus 
tout  ;  les  animaux  ne  laissent  pas  que  de  l'in- 
téresser ;  mais  dans  son  existence  trop  courte 
(1 596-1 650j,  il  n'a  pu  achever  toutes  les  re- 
cherches qu'il  méditait. 


LXXXV 


Thomas  Willis,  d'Oxford  (1 622-1 665),  s'est  si- 
gnalé par  son  anatomie  et  sa  pathologie  du  cer- 
veau. Il  a  fait  aussi  une  théorie  de  l'ame  des 
bêtes  (De  anima  brutorum),  et  il  a  tenté  quel- 
ques comparaisons  entre  les  diverses  espèces 
d'animaux.  Mais  c'est  une  exagération  de 
voir  dans  ces  essais  l'origine  de  l'anatomie 
comparée,  telle  qu'on  l'entend  aujourd'hui. 

Ainsi,  le  xvii®  siècle  n'a  pas  eu  la  gloire  de 
donner  à  cette  science  une  organisation  sys- 
tématique ;  mais  ce  siècle  brille  de  tant  d'au- 
tres gloires  qu'il  peut  se  passer  de  celle-là, 
que  ni  Willis,  ni  Descartes,  ni  Harvey,  ne  lui 
ont  assurée.  Le  xviii®  siècle  n'a  pas  eu  davan- 
tage cet  honneur,  du  moins  dans  sa  première 
moitié,  bien  qu'il  ait  produit  alors  de  grands 
médecins   et  de   grands   naturalistes,   Boër- 
haave,  Linné,  Buffon,   Haller  (Albert).  Boër- 
haave  se  contenta  d'être  le  premier  des  méde- 
cins et  des  chimistes  de  son  temps  (1668-1738). 
Linné  est  surtout  un  nomenclateur  de  génie, 
qui  soumet  à  un  ordre  jusque-là  inconnu  les 
éléments  épars    de  l'histoire    de   la    nature. 
Buffon,  livré  entièrement  à  la  description  des 
animaux,  ne  parle  presque  jamais  d'anatomie 


LXXXVI 


PREFACE 


PREFACE 


LXXXVII 


ni  de  physiologie.  II  consacre  de  persévérantes 
et  profondes  études  à  la  génération;  mais  il 
ne  la  considère  que  dans  l'espèce  humaine,  et 
la  question   générale  disparaît   pour   lui.  II 
croit  même  que  l'anatomie  doit  rester  étran- 
gère àl'histoire  naturelle;  et,  àFentendre,  «c'est 
«  seulement  lorsque  dans  l'intérieur  du  corps 
((  de  l'animal  il  y  a  des  choses  remarquables, 
a  soit  par  la  conformation,  soit  par  les  usages 
«  qu'on  en  peut  faire,  qu'on  doit  les  ajouter 
a  OU  à  la  description  ou  à  l'histoire.  »  Par  là, 
Buffon  ne  veut  pas  nier  les  droits  que  peuvent 
avoir  l'anatomie  comparée  et  la  physiologie 
comparée    à   devenir  des   sciences   indépen- 
dantes ;  mais  il  n'y  applique  pas  ses  sagaces 
recherches;  et,  sans  ignorer  ces  sciences,  il 
ne  les  cultive  point.  Il  leur  rend  d'ailleurs  un 
service  éminent  en  réunissant  dans  le  jardin 
du  Roi,  confié  à  son  administration,  et  avec 
l'aide  de  Daubenton  et  de  Mertrud,  plus  d'ani- 
maux, vivants  ou  conservés,  qu'on  n'en  avait 
jamais  vu  dans  aucune  collection.  L'anatomie 
et  la  physiologie  y  ont  trouvé  des  matériaux 
abondants,  et  les  musées  anatomiques  qui  en 
ont  été  tirés  sont  peut-être  les  plus  riches  du 


monde.  C'est  là  dans  la  vie  de  Buffon  une  page 
non  moins  belle  que  toutes  les  pages  si  élo- 
quentes qu'il  a  écrites. 

Albertde  Haller  (1708-1777),  anatomiste,  bo- 
taniste, poète,  savant  presque  universel,  s'est 
illustré  surtout  par  un  traité  de  physiologie 
en  huit  volumes  in4  (1757-1776),  écrit  en  un 
excellent  latin,  et  attestant  non  moins  d'éru- 
dition que  de  connaissances  physiologiques. 
Haller  en  publiait  une  seconde  édition  quand 
il  mourut  ;  elle  avait  pour  titre  :  «  De  partium 
«  corporis   humani  prœcipuarum   fabricâ  et 
((  functionibus,  opus  l.  annorum.  »  «  Cet  ou- 
«  vrage,  dit  Cuvier,  a  étonné  le  monde  savant, 
((  par  la  précision  du  style,  par  le  détail  im- 
«  mense  où  il  entre  de  la  structure  des  parties, 
«  par  la  discussion  approfondie  de  toutes  les 
((  opinions  émises  jusque-là  sur  leurs  usages, 
«  et  par  des  renvois  exacts  et  prodigieusement 
((  nombreux  à  tous  les  passages  des  auteurs 
«  oii  il  est  question  des  moindres  matières  re- 
«  latives  à  cette  science.  Il  a  produit  une  ré- 
((  volution  heureuse  et  a  fait  bannir  ces  vaines 
«  hypothèses  dont   la    physiologie   semblait 
((  être  demeurée  le  domaine.    »   (Biographie 


LXXXVIII 


PREFACE 


universelle  de  Michaud,  article  Haller).  Après 
quelques  considérations  sur  la  méthode, 
Haller  traite  successivement  de  la  fibre  ou 
tissu  cellulaire,  des  membranes,  de  la  graisse, 
des  vaisseaux  artériels,  veineux  et  lympha- 
tiques, du  sang,  des  humeurs,  de  la  respira- 
tion, delà  voix,  des  muscles,  des  sens  internes 
et  externes,  de  l'intelligence,  de  la  volonté, 
des  fonctions  de  nutrition,  de  la  génération, 
du  fœtus,  de  la  vie  de  l'homme  en  général,  et 
enfin  de  la  mort. 

On  le  voit  par  cette  simple  nomenclature, 
ce  sont  toujours  les  mêmes  matières  qu'Aris- 
tote,  qui  n'est  peut-être  pas  assez  apprécié  par 
Haller,  avait  exposées,  soit  dans  ses  Opus- 
cules, soit  dans  le  Traité  des  Parties  et  dans 
celui  de  la  Génération.  Le  cadre  avait  été  dès 
l'origine  si  bien  tracé  qu'un  changement 
n'était  plus  possible  ;  mais  Haller  a  rempli  ce 
cadre,  très-vaste  encore  dans  ses  limites,  beau- 
coup mieux  que  personne  avant  lui  ;  et  il  a 
donné  un  exemple  dont  ses  successeurs  ne 
peuvent  plus  s'écarter.  Quoique  Haller  se  soit 
borné  à  la  physiologie  humaine,  il  a  fait  ce- 
pendant quelques  excursions,  et  il  a  touché  à 


PREFACE 


LXXXIX 


la  physiologie  comparée  en  étudiant  le  déve- 
loppement du  poulet  dans  l'œuf,  et  celui  du 
fœtus  dans  le  quadrupède,  les  monstres,  le  cer- 
veau et  l'œil  des  oiseaux  et  des  poissons,  etc. 
Mais  ces  travaux,  quelque  estimables  qu'ils 
fussent,  ne  formaient  pas  un  système;  et  la 
physiologie  comparée  attendait  toujours  un 
législateur.  D'ailleurs,  la  physiologie,  si  pro- 
fondément analysée  dans  l'homme,  aidait  et 
conduisait  à  des  vues  plus  générales.  Haller 
admirait  la  nature,  comme  Aristote,  et  il  en 
parle  de  même  que  lui  :  «  Sola  nova  est,  sola 
fida,  nunquam  satis  colitur,  nunquam  frus- 
tra. »  Mais  il  n'a  pu  explorer  qu'une  portion  de 
tant  de  merveilles  ;  l'organisation  humaine  a 
suffi  pour  absorber  sa  prodigieuse  activité,  que, 
seule  peut-être,  a  dépassée  celle  de  Leibniz. 
Vicq  d'Azyr  (1748-1794),    par  des  travaux 
plus  brillants  que  solides,  avait  provoqué  des 
espérances  qu'il  n'a  pas  pu  tenir.  Membre  de 
l'Académie  des  sciences  et  de  l'Académie  fran- 
çaise, on  avait  cru  voir  en  lui  le  successeur 
de  BufTon,  pour  la  science  et  même  pour  le 
style  ;  il  n'en  fut  rien,  et  le  nom  de  Vicq  d'Azyr 
est  à  cette  heure  presque  tombé  dans  l'oubli. 


tt 


PREFACE 


PRÉFACE 


xci 


Par  ses  études  de  médecine,  il  avait  été  amené 
à  concevoir  un  cours  d'anatomie  comparée  et 
de  physiologie  comparée,  dont  il  n'a  esquissé 
que  quelques  parties,  avec  peu  de  régularité 
et  de  méthode.  C'est  dans  trois  de  ses  Dis- 
cours sur  l'anatomie  qu'on  peut  recueillir  une 
idée  de  ses  projets.   Il  comptait  étudier  les 
principales  fonctions  au  nombre  de  neuf:  os- 
téologie,  irritabilité,  circulation,  sensibilité, 
respiration,    digestion,    sécrétions,   généra- 
tion et  nutrition.  Il  n'a  pu  réaliser  ce  plan,  qui 
n'est  pas  très-bien  ordonné,  et  les  quelques 
traits  que  nous  conserve  le  Tableau  de  son 
cours  ne  le  font  que  médiocrement  connaître. 
Il  n'est  guère  présumable  qu'un  tel  cours,  s'il 
eût  été  professé,  eût  pu  être  très-utile.  (Œuvres 
de  Vicqd'Azir,  tome  IV,  p.  4-2  et  suiv.,  et  ar- 
ticle de   Cuvier  dans  la  Biographie  univer- 
selle de  Michaud.) 

Le  génie  de  Bichat  était  assez  puissant, 
pour  qu'on  pût  tout  attendre  de  lui  ;  mais, 
frappé  par  une  mort  prématurée,  à  31  ans  à 
peine  (1802),  il  n'a  laissé  qu'un  ouvrage  du- 
rable, son  Anatomie  générale,  et  des  regrets, 
qui   ne   sont  pas  encore    éteints.    Lui,    sans 


doute,  aurait  su  étendre  un  système  de  physio- 
logie humaine  au  reste  des  êtres  animés, 
si  toutefois  la  médecine  ne  l'eût  pas,  comme 
bien  d'autres,  disputé  à  l'histoire  naturelle. 

Si  nous  avons  parlé  ici  de  médecins  qui  ne 
se  sont  occupés   que   de   la   physiologie   de 
l'homme,   qu'on   ne   s'en   étonne  pas.    Notre 
organisation  étant  la  plus  parfaite  de  toutes, 
elle  sert,  bien  comprise,  à  faire  mieux  com- 
prendre les  autres.  Comme  le  pensait  Aristote, 
c'est  de  la  physiologie  humaine  que  dérive  la 
physiologie  comparée  ;   et  voilà  comment  la 
médecine,  qui,  avecle  secours  de  l'anatomie  et 
de  la  physiologie,  ne  doit  songer  qu'à  l'hy- 
giène de  l'homme,  peut  immensément  servir 
l'histoire  générale  de  la  vie,  tout  en  ne  l'étu- 
diant d'abord  que  dans  une  de  ses  manifes- 
tations qui  est  à  la  fois  la  plus  accomplie  et  la 
plus  lumineuse. 

Dans  Cuvier,  au  début  du  xix«  siècle,  nous 
ne  trouverons  qu'un  naturaliste  ;  mais  ce  na- 
turaliste est  sans  contredit  le  plus  grand 
depuis  Aristote,  et  l'on  peut  présumer  que 
bien  longtemps  encore  il  restera  supérieur  à 
tout  ce  que  les  siècles  qui  suivront  le  nôtre 


XCII 


PREFACE 


PREFACE 


xciit 


pourront  ajouter  à  ce  qu'il  a  fait.  Dans  une 
existence  qui  n'a  pas  été  fort  longue  (1769- 
1832),  et  qui  fut  distraite  par  une  foule  de 
devoirs  étrangers  à  la  science,  Cuvier  a  pu 
cependant  élever  quatre  monuments,  dont  un 
seul  suffisait  a  l'immortaliser  :  son  Anatomie 
comparée,  son  Règne  animal,  ses  Recherches 
sur  les  ossements  fossiles,  et  son  Histoire  na- 
turelle des  poissons.  Ces  quatre  ouvrages, 
sans  compter  bon  nombre  de  Mémoires  parti- 
culiers, ont  frayé  des  voies  nouvelles  à  la 
science,  ou  lui  ont  conféré  à  certains  égards 
une  régularité  et  une  exactitude  dont  elle 
manquait  jusqu'alors.  Avant  Cuvier,  l'anato- 
mie  comparée  n'était  guère  qu'un  nom,  même 
après  l'ouvrage  de  Blumenbach  (1794);  il  Ta 
constituée  définitivement,  en  la  limitant  aux 
fonctions  principales,  et  en  l'appuyant  sur  les 
observations  les  plus  minutieuses  et  les  plus 
précises.  Pour  le  Règne  animal,  il  a  été  un 
nomenclateur  plus  instruit  que  Linné,  envers 
lequel  il  professe  la  plus  grande  estime  ;  il  a 
fait  reposer  la  classification  des  êtres  sur  leur 
structure  mieux  analysée.  Ses  Recherches  sur 
les  ossements  fossiles  ont  créé  de  toutes  pièces 


la  paléontologie,  et  son  Discours  sur  les  révo- 
lutions de  la  surface  du  globe  a  été  le  point 
de  départ  de  progrès  inattendus,  qui  ont  dé- 
passé de  beaucoup  les  théories  de  BufTon  sur 
la  terre.  Enfin,  l'Histoire  naturelle  des  pois- 
sons est  la  plus  complète  de  toutes  les  mono- 
graphies sur  cette  partie  de  la  création.  Cuvier 
n'a  pas  eu  le  temps  de  faire  un  traité  spécial 
de  physiologie  comparée  ;  mais  tous  ses  ou- 
vrages supposent  cette  science,  sans  que  dans 
aucun  il  l'ait  abordée  directement.  (Voir  la 
lettre  h  Mertrud,  p.  22). 

C'est  donc  de  son  Anatomie  comparée  que 
nous  nous  occuperons  presque  uniquement. 
Lorsque  Cuvier  la  publia  en  cinq  volumes,  il 
n'avait  que  trente  ans.  C'est  une  œuvre  de 
génie,  par  la  multiplicité  des  détails,  par 
l'ordre  imperturbable  dans  lequel  ils  se  dé- 
roulent, par  la  clarté,  la  justesse,  la  profon- 
deur, la  variété  des  vues,  par  la  vigueur  et  la 
beauté  d'un  style  magistral,  qui  n'a  rien  de  la 
sécheresse  scientifique. 

D'abord  Cuvier  essaie  de  définir  la  vie,  afin 
de  faire  mieux  concevoir  la  nature  des  organes 
par  lesquels  la  vie  s'exerce  et  se  manifeste. 


XCIV 


PREFACE 


Les  fonctions  qui  composent  l'économie  ani- 
male sont,  d'après  lui,  de  trois  ordres  :  les 
unes,  telles  que  la  sensibilité  et  la  locomotion, 
font  des  animaux  ce  qu'ils  sont,  en  opposition 
à  la  plante  immobile  et  insensible  ;  les  autres 
les  font  vivre  ;  et  les  dernières  les  perpétuent 
par  la  reproduction.  L'organe  général  de  la 
faculté  de  sentir  est  la  substance  médullaire, 
dont  on  ne  connaît  pas  encore  les  molécules 
organiques,  mais  qui,  ramifiée  en  filets  ou 
nerfs  partant  de  quelques  centres  principaux, 
se  distribue  dans  tout  le  corps.  L'organe  gé- 
néral du  mouvement  est  la  fibre  musculaire  ou 
charnue,  qui  se  contracte,  sous  l'empire  de  la 
volonté,  par  l'intermédiaire  du  nerf.  Les  mus- 
cles sont  attachés  à  des  parties  dures,  soit 
intérieures,  soit  extérieures.  Selon  les  espèces, 
ces  parties  sont  recouvertes  par  les  muscles, 
ou  elles  les  recouvrent.  L'ensemble  des  parties 
dures  est  ce  qu'on  nomme  le  squelette,  qui 
renferme  toujours  les  viscères,  et  qui  déter- 
mine la  forme  extérieure  de  l'être.  L'animal  ne 
perçoit  l'action  du  dehors  sur  lui  que  par  les 
nerfs,  communiquant  librement  avec  le  fais- 
ceau commun  de  la  moelle  épinière,  dont  l'ex- 


PREFACE 


xcv 


trémité  antérieure  tient  au  cerveau.  Parmi  les 
sens,  le  toucher  est  le  seul  qui  appartienne  à 
tous  les  animaux,  et  qui  agisse  dans  presque 
toute  la  surface  du  corps  de  chacun  d'eux. 
Les  autres  sens  ne  semblent  être  que  des 
modifications  de  celui-là,  et  ils  sont  presque 
toujours  situés  à  cette  extrémité  du  corps  qui 
contient  le  cerveau. 

C'est  par  le  moyen  des  deux  facultés  de  sen- 
tir et  de  se  contracter  pour  se  mouvoir,  que  les 
animaux  éprouvent  et  satisfont  leurs  besoins. 
Le  plus  irrésistible  de  tous  est  celui  de  la 
faim,  qui  rappelle  sans  cesse  à  l'animal  la 
nécessité  de  fournir  de  nouvelles  matières  à 
sa  nutrition.  C'est  la  plus  compliquée  de  toutes 
ses  fonctions,  et  celle  qui  exige  le  plus  d'or- 
ganes pour  la  combinaison  ou  la  décompo- 
sition des  fluides  que  le  corps  produit  à  la 
suite  de  la  digestion,  a  Dans  cette  transfor- 
((  mation  de  fluides  gît  le  véritable  secret  de 
«  cette  admirable  économie,  »  qui  aboutit  en 
dernier  lieu  à  la  génération,  destinée  à  trans- 
mettre la  vie,  de  l'individu  à  un  être  pareil  à 
lui. 

Après  cette  exposition  générale,  Cuvier  pré- 


XCVI 


PREFACE 


PREFACE 


XCVII 


sente  l'analyse  des  différences  qu'offrent  les 
animaux  dans  chacun  de  leurs  systèmes  d'or- 
ganes. C'est  là  précisément  l'objet  de  l'ana- 
tomie  comparée.  Ainsi,  pour  les  organes  du 
mouvement,  il  y  a  tantôt  un   squelette  inté- 
rieur, articulé  et  revêtu  par  la  chair  ;  tantôt 
les  os  manquent;  et,  à  leur  place,  ce  sont  des 
coquilles  qui  recouvrent  la  peau,  au  dedans 
de  laquelle  sont  les  muscles  ;  parfois  même, 
il  n'y  a  aucune  partie  dure  qui  puisse  servir 
de  levier  ou  de  point  d'appui.  Les  différences 
dans  les  sens  extérieurs  ne  sont  pas  moins 
marquées  ;  le  nombre  des  sens  varie,  ainsi  que 
leur   degré   d'énergie;  la  vue  et  l'ouïe   font 
assez  souvent  défaut  ;  les  trois  autres  sens, 
mais  surtout  le  toucher  et  le  goût  ne  parais- 
sent jamais  manquer.  Les  organes  de  la  di- 
gestion offrent  deux  grandes  différences  dans 
leur  disposition  totale  :  ou  les  intestins  n'ont, 
comme  chez  la  plupart  des  zoophytes,  qu'une 
seule  ouverture  qui  sert  tout  à  la  fois  à  l'en- 
trée des  aliments  et  à  l'issue  des  excrétions  ; 
ou  bien,  il  y  a  deux  ouvertures  distinctes,  aux 
extrémités  d'un  canal  unique.  Le  chyle,  qui  est 
produit  par  l'action  des  organes  digestifs  sur 


les  substances  alimentaires,  le  sang,  dont  la 
circulation  est  double  ou  simple,  dans  les 
animaux  qui  en  ont  une,  la  respiration  par  le 
poumon  ou  par  des  branchies,  selon  l'élément 
ambiant,  la  voix  avec  ou  sans  glotte,  la  repro- 
duction gemmipare,  vivipare  ou  ovipare,  et 
enfin  l'état  du  jeune  avant  qu'il  ne  devienne 
apte  à  perpétuer  son  espèce,  telles  sont  les 
différences  principales  qu'on  peut  observer 
dans  toute  la  série  des  animaux. 

Après  avoir  montré  les  rapports  qui  exis- 
tent entre  les  divers  systèmes  d'organes  et 
leur  solidarité  mutuelle,  pour  composer  l'unité 
et  l'harmonie  dans  la  vie  des  êtres,  Guvier  di- 
vise encore  les  animaux  en  deux  classes,  les 
animaux  à  sang  rouge,  et  les  animaux  à  sang 
blanc.  Parmi  les  vertébrés,  on  distingue  les 
animaux  à  sang  chaud  et  les  animaux  à  sang 
froid  :  d'une  part,  les  mammifères  et  les  oi- 
seaux, et  d'autre  part,  les  reptiles  et  les  pois- 
sons. Les  invertébrés  comprennent  les  mol- 
lusques, les  crustacés,  les  insectes,  les  vers 
et  les  zoophytes. 

Ces  neuf  grandes  classes,  réduites  à  quatre 
embranchements,  se  divisent  elles-mêmes  en 


T.    I. 


s 


XCVIII 


PREFACE 


PREFACE 


XCIX 


î 


familles  d'un  ordre  inférieur,  que  Cuvier  décrit 
les  unes  après  les  autres,  depuis  les  mammi- 
fères jusqu'aux  coraux,  qui  se  trouvent  placés 
au  dernier  rang  de  l'animalité.  11  n'est  pas  né- 
cessaire de  suivre  l'auteur  dans  ces  détails. 

C'est  d'après  ces  principes,  où  l'on  peut 
retrouver  bon  nombre  des  théories  d'Aristote, 
que  le  naturaliste  français  construit  le  spa- 
cieux édifice  de  son  Anatomie  comparée,  où 
il  étudie  successivement  les  organes  du  mou- 
vement, fibre  musculaire  et  os,  dans  le  tronc, 
dans  le  membre  pectoral,  dans  le  membre 
abdominal,  chez  les  invertébrés  aussi  bien 
que  chez  les  vertébrés  ;  puis,  les  organes  des 
sensations,  de  la  digestion,  de  la  circulation, 
de  la  respiration  et  de  la  voix,  et  enfin,  les 
organes  de  la  génération  et  des  sécrétions. 

Dans  cette  revue  de  tant  d'êtres  et  de  tant  de 
choses,  Cuvier,  à  Texemplc  d'Aristote,  com- 
mence toujours  par  l'homme,  et  de  l'homme 
il  va  aux  mammifères,  aux  oiseaux,  aux  rep- 
tiles, aux  poissons,  pour  descendre  encore  à 
des  êtres  de  plus  en  plus  imparfaits,  notant 
partout  les  ressemblances  et  les  diversités. 
Sur  de  telles  bases,  ce  système  est  inébran- 


lable. Conforme  à  l'ordre  même  de  la  nature, 
il  doit  désormais  être  le  fondement  de  l'his- 
toire naturelle  ;  et  il  a  été  plus  ou  moins  re- 
produit dans  tous  les  ouvrages  dont  notre 
science  peut  s'honorer.  On  peut  affirmer,  sans 
la  moindre  partialité,  que  la  science  n'a  jamais 
rien  vu  de  plus  beau,  depuis  qu'elle  observe 
le  monde  des  êtres  animés,  plus  difficile  en- 
core à  comprendre  qu'à  classer. 

L'anatomie  comparée  a  été  le  plus  constant 
objet  des  labeurs  de  Cuvier  ;  il  en  avait  com- 
mencé l'étude  dès  sa  première  jeunesse, 
comme  il  nous  l'apprend  lui-même;  et  il  l'a 
toujours  continuée  avec  une  persévérance  in- 
fatigable. C'est  même  pour  guider  cette  science 
et  pour  la  compléter  qu'il  a  composé  son  ou- 
vrage du  Règne  animal,  où  il  a  classifié  tous 
les  animaux  d'après  la  structure  que  l'ana- 
tomie lui  avait  révélée.  «  Il  a  fait  marcher  de 
«  front  l'anatomie  et  la  zoologie,  les  dissec- 
((  tions  et  le  classement,  »  de  manière  à  fé- 
conder les  deux  sciences  l'une  par  l'autre.  Le 
Règne  animal,  publié  quinze  ou  vingt  ans 
après  rVnatomie  comparée,  est  conçu  sur  les 
mêmes  principes,  vérifiés  et  fortifiés  par  des 


c  PRÉFACE 

observations  de  plus  en  plus  étendues  et  pro- 
fondes. Dans  une  Introduction  développée, 
Cuvier  traite  tour  à  tour  les  questions  des  mé- 
thodes en  histoire  naturelle,  de  l'organisation 
des  êtres  vivants,  animaux  et  végétaux,  des 
éléments  chimiques  du  corps  animal,  des 
forces  qui  s'y  trouvent,  des  fonctions  et  des 
organes  que  ces  forces  mettent  en  jeu,  et 
enfin  de  la  distribution  du  règne  animal. 

On  a  contesté  à  Cuvier  la  division  de  ses 
quatre  embranchements.  Tantôt  on  les  a  niés 
d'une  manière  absolue  ;  tantôt  aux  types  qu'il 
avait  reconnus,  on  a  prétendu  en  ajouter  ou  en 
substituer  quelques  autres.  Ce  sont  là  des 
questions  qu'il  convient  de  laisser  éclaircir 
aux  naturalistes;  mais  ce  qui  paraît  incontes- 
table, c'est  le  principe  fondamental  sur  lequel 
Cuvier  s'est  appuyé,  et  qu'il  a  invariablement 
maintenu  jusqu'à  ses  derniers  travaux,  à  sa- 
voir que  la  classification  des  êtres  animés  doit 
reposer  uniquement  sur  leur  organisation. 
Tout  autre  principe  est  arbitraire  ;  celui-là 
seul  correspond  à  la  réalité,  telle  que  la  na- 
ture la  présente  aux  regards  de  l'observateur. 
La  question  se  réduit  alors  à  un  point  défait, 


PREFACE 


Cl 


sur  lequel  il  doit  toujours  être  possible  de  se 
mettre  d'accord.  Les  vertébrés  sont-ils  cons- 
truits comme  les  mollusques  ?  Les  insectes 
sont-ils  davantage  contruits  comme  les  mol- 
lusques et  les  vertébrés?  Et  enfin,  les  zoo- 
phytes  ne  sont-ils  pas  construits  tout  autre- 
ment que  les  trois  embranchements  qui  les 
précèdent  ?  Est-il  possible  de  découvrir  entre 
les  animaux  un  caractère  plus  distinctif  que 
leur  conformation  intime  et  essentielle  ?  La 
raison  avec  Cuvier  n'hésite  pas  à  répondre  que 
c'est  là  le  vrai  et  seul  principe,  et  qu'on  n'en- 
freint cette  loi  supé  rieure  de  toute  classification 
qu'en  s'exposant  aux  plus  graves  erreurs,  et  en 
écoutant  l'imagination  au  lieu  de  la  science. 
Aussi,  depuis  la  classification  de  Cuvier,  aucun 
des  systèmes  qu'on  a  risqués  ne  mérite-t-il  de 
remplacer  le  sien,  qui  ne]  fait  appel  qu'aux 
données  les  plus  certaines  de  l'anatomie. 

De  là  vient  que  Cuvier  repousse  la  théorie 
de  l'échelle  des  êtres,  dont  il  n'est  pas  plus 
partisan  que  ne  l'était  Buffon.  11  ne  nie  pas 
toutefois  que  cette  théorie,  si  on  la  restreint 
dans  certaines  limites,  ne  contienne  quelque 
vérité.  11  remarque  qu'en  considérant  un  or- 


(i  <iJ 


cil 


PREFACE 


PREFACE 


cm 


gane  isolément,  et  en  le  suivant  dans  toutes 
les  espèces  d'une  classe,  on  le  voit  se  dé- 
grader avec  une  uniformité  singulière.  Dans 
des  espèces  même  où  cet  organe  n'est  plus 
d'aucun  usage,  on  l'aperçoit  encore  en  partie, 
et  comme  en  vestige,  «  en  sorte  que  la  nature 
((  semble  ne  l'y  avoir  laissé  que  pour  ne  point 
((  faire  de  saut.  »  Mais  Cuvier  ne  croit  pas, 
comme  l'ont  pensé  quelques  naturalistes, 
qu'on  puisse  ranger  les  êtres  en  une  série 
unique,  qui  les  comprendrait  tous,  sans  ex- 
ception, commençant  au  plus  compliqué  et 
finissant  au  plus  simple,  de  telle  manière  que 
l'esprit  passerait  de  l'un  h  l'autre  sans  pres- 
que apercevoir  d'intervalle  et  par  nuances  in- 
sensibles. L'échelle  des  êtres,  ainsi  entendue, 
ne  paraît  à  Cuvier  qu'une  chimère.  «  Tant 
((  qu'on  reste  dans  les  mêmes  combinaisons 
((  d'organes,  ces  nuances  délicates  s'observent 
(c  bien  en  effet  ;  les  animaux  semblent  formés 
«  sur  un  plan  commun  ;  mais  du  moment 
((  qu'on  passe  h  des  combinaisons  d'organes 
((  différentes,  il  n'y  a  plus  de  ressemblance 
((  en  rien,  et  l'on  ne  peut  plus  méconnaître  l'in- 
«  tervalle  ou  le  saut  le  plus  marqué.  » 


Dans  les  questions  de  cet  ordre,  on  doit 
s'en  rapporter  à  Cuvier  plus  qu'à  personne. 
Les  considérations  décisives  qui  l'ont  conduit 
ont  d'autant  plus  de  force  et  d'utilité  aujour- 
d'hui que  des  doctrines  nouvelles  ont  poussé 
cette  hypothèse  infiniment  plus  loin  qu'on  ne 
la  poussait  de  son  temps.  La  regrettable  con- 
fusion que  l'échelle  des  êtres  apportait  déjà 
dans  l'histoire  naturelle,  n'est  rien  en  compa- 
raison du  chaos  dont  elle  est  menacée  par  le 
transformisme  Darwinien.  Cuvier  sans  doute 
prévoyait  ces  aberrations,  quand  il  com- 
battait si  vivement  les  idées  de  Lamarck,  qui 
en  sont  l'origine. 

Un  dernier  point  à  signaler  dans  le  génie 
de  Cuvier,  c'est  son  admiration  passionnée 
de  la  nature,  égale  à  celle  que  ressentaient 
Aristote,  Linné  et  Buffon.  Pas  plus  que  ces 
esprits  supérieurs,  il  n'a  peur  des  causes 
finales  ;  à  tout  instant  il  les  suppose,  alors 
même  qu'il  ne  les  invoque  pas.  11  n'en  fait 
d'ailleurs  qu'un  usage  discret,  comme  il  con- 
vient en  histoire  naturelle  et  dans  toutes  les 
sciences  particulières  ;  mais  en  présence  des 
phénomènes  si  frappants  de  la  vie,  en  scru- 


CIV 


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cv 


tant  les  moyens  diversifiés  à  l'infini  que  la 
nature  emploie  pour  produire  infailliblement 
les  mêmes  résultats,  sensibilité,  mouvement, 
nutrition,  il  reconnaît  l'empreinte  évidente 
d'une  intention  intelligente,  et  il  n'hésite  pas 
à  le  proclamer,  ainsi  que  le  faisait  Anaxagore, 
dès  les  premiers  temps  de  la  philosophie 
grecque.  «  En  demeurant  toujours,  dit-il,  dans 
((  les  bornes  que  les  conditions  nécessaires 
a  de  l'existence  prescrivaient,  la  nature  s'est 
a  abandonnée  à  toute  sa  fécondité  dans  ce 
«  que  ces  conditions  ne  limitaient  pas  ;  et 
a  sans  sortir  jamais  du  petit  nombre  de  com- 
«  binaisons  possibles  entre  les  modifications 
((  essentielles  des  organes  importants,  elle 
c(  semble  s'être  jouée  à  l'infini  dans  toutes 
((  les  parties  accessoires.  Pour  celles-ci,  il  ne 
a  faut  pas  qu'une  forme,  qu'une  position  quel- 
((  conque  soit  nécessaire  ;  il  semble  même 
a  souvent  qu'elle  n'a  pas  besoin  d'être  utile 
((  pour  être  réalisée  ;  il  suffît  qu'elle  soit  pos- 
«  sible,  c'est-à-dire  qu'elle  ne  détruise  pas 
a  l'accord  de  l'ensemble.  Aussi,  à  mesure  que 
«  nous  nous  éloignons  des  organes  princi- 
((  paux  et  que  nous  nous  rapprochons  de  ceux 


«  qui  le  sont  moins,  trouvons-nous  des  va- 
((  riétés  plus  multipliées  ;  et  lorsqu'on  arrive 
((  à  la  surface,  où  la  nature  des  choses  vou- 
«  lait  que  fussent  précisément  placées  les 
«  parties  les  moins  essentielles  et  dont  la 
((  lésion  est  la  moins  dangereuse,  le  nombre 
«  des  variétés  devient  si  considérable  que 
((  tous  les  travaux  des  naturalistes  n'ont  pu 
((  encore  parvenir  à  en  donner  une  idée.  » 

Voilà  ce  que  disait  Cuvier  dès  son  premier 
ouvrage.  Trente  ans  plus  tard  (1829),  dans 
tout  l'éclat  de  sa  gloire,  il  tenait  le  même  lan- 
gage. Vantant  l'heureuse  influence  qu'exerce 
sur  les  intelligences  la  culture  des  sciences  na- 
turelles, il  ajoutait  :  «  Une  fois  élevé  à  la  con- 
((  templation  de  cette  harmonie  de  la  nature 
((  irrésistiblement  réglée  par  la  Providence, 
((  que  l'on  trouve  faibles  et  petits  les  ressorts 
((  qu'elle  a  bien  voulu  laisser  dépendre  du 
c(  libre  arbitre  des  hommes!  Que  l'on  s'étonne 
((  de  voir  tant  de  beaux  génies  se  consumer 
((  si  inutilement  pour  leur  bonheur  et  pour 
((  celui  des  autres  !  Je  l'avoue  hautement,  ces 
((  idées  n'ont  jamais  été  étrangères  à  mes 
((  travaux,  et  j'ai  cherché  de  tous  mes  moyens 


CVI 


PREFACE 


PREFACE 


CVII 


«  à  propager  cette  paisible  étude.  »  (Anatomie 
comparée,  l***  édition,  l*"®  leçon,  p.  58  ;  et  Règne 
animal,  édit.  de  1829,  p.  20.) 

En  parcourant  ces  nobles  pages,  ne  croit-on 
pas  entendre  Aristote  célébrer,  en  un  style 
plus  austère  encore  et  plus  fier,  les  joies  inef- 
fables'que  procure  au  philosophe  la  contem- 
plation des  choses  éternelles  dans  les  cieux,  et 
des  choses  périssables  dans  la  nature,  telles 
qu'elles  se  dévoilent  aux  fortunés  mortels 
qui  savent  les  aimer  et  les  comprendre.  (Voir 
le  ch.  V  du  1^^  livre  du  traité  des  Parties.) 

Mais  ce  légitime  enthousiasme  égare  peut- 
être  Cuvier  quand  il  veut  faire  de  l'histoire 
naturelle  l'école  de  la  logique,  et  lui  réserver 
le  secret  de  la  méthode.  L'histoire  naturelle 
n'a  point  a  revendiquer  une  tâche  qui  ne  lui 
appartient  pas.  La  logique  et  la  méthode  la 
dépassent;  il  ne  faut  les  demander  qu'à  la 
philosophie,  qui  a  le  devoir  exclusif  de  donner 
à  toutes  les  autres  sciences  leurs  principes 
les  plus  généraux  et  les  plus  essentiels.  Con- 
fondre ainsi  les  choses,  c'est  les  dénaturer; 
les  frontières  des  sciences  doivent  être  res- 
pectées  aussi  bien  que  celles  des  Etats;  et  là, 


pas  plus  qu'ailleurs,  personne  ne  gagne  à  des 
usurpations. 

Mais  nous  aurons  plus  tard  à  revenir  sur 
cette  question,  et  nous  essaierons  de  l'appro- 
fondir davantage. 

A  côté  des  travaux  de  Cuvier,  ceux  de  ses 
contemporains  et  de  ses  rivaux,  quelque  es- 
timables qu'ils  puissent  être,  ptllissent  et  s'ef- 
facent. Geoffroy  Saint-Hilaire  (Etienne)  (1818), 
Lamarck,  Blainville  (1829),  Meckel  (1828),  Jean 
Muller  et  une  foule  d'autres,  n'ont  fait  que 
reproduire  les  idées  du  maître,  ou  se  sont 
perdus  en  s'éloignantde  ses  traces.  L'ouvrage 
de  Meckel  sur  l'Anatomie  comparée  est  plein 
de  solidité  ;  mais  il  est  douteux  qu'il  eût  été 
possible  sans  celui  de  Cuvier,  que  Meckel 
avait  traduit.  L'imitation  est  toujours  permise, 
et  elle  est  souvent  fort  louable,  quand  elle 
sert  à  propager  la  vérité  ;  mais  elle  ne  compte 
guère  dans  l'histoire,  puisqu'elle  est  sans  ori- 
ginalité, et  qu'elle  ne  fait  point  avancer  la 
science  d'un  seul  pas. 

Le  Manuel  d'anatomie  comparée  de  Siebold 
et  de  Staiinius  (traduction  française  de  1850) 
doit  être  mentionné,  parce  qu'il  est  fort  savant, 


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cix 


et  surtout  parce  qu'il  est  un  des  premiers  ou- 
vrages de  ce  genre  où  les  doctrines  Darwi- 
niennes sont  appliquées  à  la  classification  et 
à  letude  des  animaux.  La  prééminence  attri- 
buée à  la  cellule  en  est  le  caractère  distinctif. 
Le  Nouveau  manuel  est  divisé  en  deux  par- 
ties :  celle  des  invertébrés  et  celle  des  verté- 
brés.  Les   invertébrés,   dont   les   types    sont 
très-variés  et  les  limites  peu  tranchées,  sont 
répartis  en  cinq  groupes  :   les  protozoaires, 
dont  la  forme  est  irrégulière  et  l'organisation 
purement  cellulaire,  les  zoopliytes,  les  vers, 
les  mollusques  et  les  arthropodes.  Les  pro- 
tozoaires eux-mêmes  se  divisent  en  ordres  et 
en  familles;  et  quelque  indistincts  que  soient 
leurs  organes,  M.  de  Siebold  étudie  en  eux 
d'abord  l'enveloppe  extérieure,  puis  le  système 
musculaire  avec  les  organes  locomoteurs,  le 
système  nerveux  et  sensitif,  l'appareil  digestif, 
la  circulation  et  la  respiration,  les  sécrétions, 
et  enfin  les  organes   de   la   génération.    Ces 
études  deviennent  de  plus  en  plus  claires,  à 
mesure  qu'elles    s'adressent   à   des   êtres  de 
plus  en  plus  élevés,  des  polypes  et  des  aca- 
lèphes,  aux  crustacés,  aux  arachnides  et  aux 


insectes.  Quant  aux  vertébrés,  ils  sont  parta- 
gés en  quatre  classes  :  poissons,  reptiles, 
oiseaux  et  mammifères.  Pour  chacune  de  ces 
classes,  l'auteur  suit  la  même  méthode  :  tégu- 
ments, muscles,  nerfs  avec  les  sens,  diges- 
tion, appareil  de  circulation,  appareil  respi- 
ratoire, sécrétions,  et  en  dernier  lieu,  organes 
génitaux. 

Il  y  a  donc  tout  à  la  fois,  dans  l'ouvrage  de 
M.  de  Siebold,  une  classification  et  une  ana- 
tomie  comparée.  Guvier  avait  séparé  l'anato- 
mie  et  la  classification,  et  il  faisait  très-bien 
de  les  distinguer;  mais  il  est  possible  aussi 
de  les  réunir  avec  une  clarté  suffisante,  comme 
l'ont  fait  MM.  de  Siebold  et  Meckel,  qui  tien- 
draient plus  de  place  dans  la  science  si  Cuvier 
ne  les  avait  pas  précédés. 

Notre  siècle  compte  beaucoup  de  physiolo- 
gistes célèbres  ;  mais  après  tous  ceux  dont  il 
vient  d'être  question,  nous  n'en  citerons  plus 
que  deux,  morts  assez  récemment,  Agassiz  et 
Claude  Bernard.  Les  travaux  d'Agassiz  se  rap- 
portent surtout  à  l'histoire  naturelle  ;  ceux  de 
Claude  Bernard  sont  presque  entièrement 
physiologiques.  Mais  quelque  différents  qu'ils 


Ii 


ex 


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soient,  ils  intéressent  à  peu  près  également 
l'histoire  de  la  science,  telle  que  nous  avons  à 
la  considérer. 

Agassiz  (1807-1873),  né  en  Suisse  près  de 
Morat,  appartient  à  la  France  et  à  l'Amérique, 
autant  qu'à  son   pays   natal.    Il  a  passé  une 
bonne  partie  de  sa  vie  aux  Etats-Unis;  et  dans 
ses  dernières  années,  il  avait  pu  explorer  le 
Brésil,  où  l'avait  appelé  la  munificence  d'un 
monarque,  protecteur  éclairé  des  sciences  et 
savant    lui-même.     Les    œuvres    principales 
d'Agassiz  sont  ses  Recherches  sur  les  poissons 
fossiles  (en  français),  ses  Études  sur  les  gla- 
ciers, et  son  Histoire  naturelle  des  Etats-Unis, 
dont  l'introduction  est  son  Essai  sur  l'espèce 
et  la   classification   en    zoologie.    Ce  dernier 
ouvrage,  publié  en  1859,  a  été,  dix  ans  après, 
traduit  de  l'anglais  dans  notre  langue,  sous 
les  yeux  et  avec  la  collaboration  de  l'auteur. 
Bien  qu'assez  court,  il  donne   une  haute  et 
complète  idée  des  mérites    d'Agassiz,  qui  a 
été  un   naturaliste  immensément  instruit  et 
actif,  et,  comme  on  l'a  très-bien  dit,  a  un  sa- 
(c  vaut  de  premier  ordre,  un  profond  philo- 
ce  sophe,    un    de   ces   hommes  qui   honorent 


«  l'humanité,   »   par   leurs   lumières  et  plus 
encore  par  leur  caractère. 

Après  une  existence  dévouée  exclusivement 
aux  investigations  les  plus  assidues  et  les  plus 
sagaces,  avec  une  indépendance  absolue,  sans 
système  préconçu,  sans  dogmatisme,  et  sous 
l'inspiration  seule*  de  la  réalité,  Agassiz  en 
arrive  à  cette  conviction  inébranlable  que,  dans 
dans  le  règne  animal,  l'espèce  est  un  fait  essen- 
tiellement naturel,  et  qu'elle  n'est  pas  une  in- 
vention de  l'esprit  humain.  11  croit  que  les 
genres,  les  familles,  les  ordres,  les  classes  et 
les  embranchements  ne  sont  pas  moins  réels 
que  l'espèce  elle-même.  11  est  persuadé  que 
ces  divisions,  admises  à  divers  degrés  par  tous 
les  naturalistes,  n'ont  rien  d'artificiel,  et 
qu'elles  représentent,  par  une  approximation 
plus  ou  moins  exacte,  le  plan  même  de  la  créa- 
tion, tel  qu'il  est  donné  à  notre  infirmité  de  le 
concevoir.  «  Quand,  dit-il,  nous  croyons  in- 
((  venter  des  systèmes  scientifiques,  quand 
((  nous  croyons  classer  la  création  par  la 
((  seule  force  de  notre  raison,  ne  ferions-nous 
((  que  suivre  humblement  et  reproduire,  àl'aide 
((  d'expressions  imparfaites,  le  plan  dont  les 


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CXIl 


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«  fondements  furent  jetés  à  l'origine  des  cho- 
((  ses  ?  Sous  l'effort  incessant  de  nos  pénibles 
((  études,  est-ce  seulement  le  développement 
«  de  ce  dessein  original  qui  se  découvre  à 
((  nous,  alors  qu'accumulant  et  coordonnant 
«  nos  fragments  de  connaissances,  nous  nous 
a  imaginons  mettre  de  l'ordre  dans  le  chaos? 
«  Cet  ordre  est-il  le  laborieux  produit  de  l'ha- 
«  bileté  humaine  ?  Ou  bien  est-il  tellement  inhé- 
((  rent  aux  objets  eux-mêmes  que  le  natura- 
«  liste  soit,  sans  en  avoir  conscience,  amené, 
((  par  l'étude  des  choses,  à  établir  les  sec- 
ce  tions  sous  lesquelles  il  range  les  animaux, 
(c  et  qui  ne  sont  après  tout  que  les  têtes  de 
((  chapitre  du  beau  livre  qu'il  s'efforce  de  dé- 
((  chiffrer  ?  » 

Agassiz  n'hésite  pas  à  déclarer  que  cet  arran- 
gement, fruit  de  nos  labeurs  scientifiques,  est 
fondé  sur  les  rapports  naturels  plus  ou  moins 
bien  aperçus,  et  sur  les  relations  primitives  de 
la  vie  animale  ;  en  un  mot,  que  les  systèmes 
combinés  par  les  maîtres  de  la  science  ne  sont 
que  la  traduction,  dans  la  langue  de  l'homme, 
des  pensées  du  Créateur.  Cette  opinion,  venue 
d'un  savant  tel  qu' Agassiz,  doit  nous  paraître 


PREFACE 


CXIII 


d'autant  plus  grave  que  d'autres  naturalistes, 
non  moins  autorisés,  ont  soutenu  des  opinions 
toutes  contraires.  Buffon  a  prétendu  qu'il  n'y 
a  dans  la  nature  que  des  individus,  et  que  les 
genres,  les  ordres  et  les  classes  n'existent  que 
dans  notre  imagination.  (Discours  sur  la  ma- 
nière d'étudier  l'Histoire  naturelle,  édit.  de 
^829,  tome  I,  p.  79.)  11  n'en  admire  pas  moins 
la  nature,  et  il  l'étudié  aussi  passionnément 
qu'Agassiz;   seulement  «  il  craint  que  nous 
((  ne  portions  dans  la  réalité  des  ouvrages  de 
«   Dieu  les  abstractions  de  notre  esprit  borné, 
«  et  que  nous  ne  lui  accordions,  pour  ainsi 
«  dire,  qu'autant  d'idées  que  nous  en  avons.  » 
C'est  par  un  scrupule  de  pieuse  vénération 
que  Buffon  a  proscrit  des  méthodes  qui  sont 
trop  étroites   pour   embrasser   l'universalité 
des  choses,  et  pour  les  classer  selon  leurs  vrais 
rapports.  Agassiz  n'a  pas  ressenti  de  ces  scru- 
pules exagérés  ;   et    ses    théories    sont  plus 
fermes  et  non  moins  religieuses  que  celles  du 
naturaliste  français.  11  ne  croit  pas  plus  que 
lui  qu'aucune  méthode,  ni  qu'aucune  classifi- 
cation, puissejamais  reproduire  complètement 
la  totalité  des  êtres  dans  leur  ordre  véritable 


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et  dans  leurs  relations  naturelles.  Mais  il  sou- 
tient que  nous  pouvons,  par  le  spectacle  de 
l'univers,  découvrir  une  pensée  qui  se  mani- 
feste dans  les  animaux  plus  clairement  encore 
que  partout  ailleurs.  Le  suprême  honneur  de 
l'intelligence  humaine,  c'est  de  s'adapter  aux 
faits  et  de  parvenir  à  interpréter  les  pensées 
de  celui  qui  les  a  créés. 

C'est  en  partant  de  ce  principe  supérieur, 
résultat  d'une  patiente  et  attentive  expérience, 
qu'Agassiz  essaie  de  démontrer,  par  les  argu- 
ments les  plus  pratiques,  que,  dans  le  règne 
animal,  nous  devons  trouver   le  témoignage 
éclatant  d'une  intelligence  infinie.  «  L'univers, 
«  dit-il    excellemment,    peut   être    considéré 
((  comme  une   école  où  l'homme  apprend  à 
a  connaître  ses  rapports  avec  les  autres  êtres, 
((  et  avec  la  cause  première  de  tout  ce  qui 
((  est.   »    Il    se   défend    avec  la  plus    sincère 
loyauté  d'introduire  dans   sa  démonstration 
aucun  argument  étranger  à  son  sujet,  et  il  se 
reprocherait  d'avancer   des   conclusions  qui 
n'en  découleraient  pas  immédiatement.  Force 
lui  est  cependant  de  regarder  toute  liaison 
intelligible  et  intelligente  que  nous  observons 


PREFACE 


cxv 


entre  les  phénomènes,  comme  une  preuve  di- 
recte d'un  Dieu  qui  pense,  aussi  sûrement  que 
l'homme  manifeste  sa  faculté  de  penser  quand 
il  constate  cette  liaison  naturelle  des  choses. 
11  se  flatte  de  prouver  par  là  que  la  prémédi- 
tation a  précédé  l'acte  de  la  création  ;  et  il  vou- 
drait en  avoir  fini,  une  fois  pour  toutes,  avec 
les  théories  désolantes  et  fausses  qui  nous  ren- 
voient aux  lois  de  la  matière,  pour  avoir  l'ex- 
plication de  toutes  les  merveilles  de  la  vie; 
((  et  qui,  bannissant  Dieu,  nous  laissent  en 
((  présence  de  l'action  monotone,  invariable, 
((  de  forces  physiques,  assujettissant  toutes 
((  choses  à  une  inévitable  destinée.  » 

Nous  n'espérons  pas  que  les  démonstrations 
d'Agassiz  aient  vaincu  le  matérialisme,  de  ma- 
nière à  le  bannir  à  jamais  de  la  science  ;  mais 
nous  pensons  qu'il  a  opposé  à  cette  décevante 
doctrine  des  arguments  irréfutables,  auxquels 
on  ne  répondra  pas,  parce  qu'ils  sont  la  vé- 
rité même,  et  parce  que  le  silence  est  plus  fa- 
cile que  la  discussion  et  la  victoire.  Ces  argu- 
ments, tirés  tous  de  l'histoire  naturelle  sans 
aucune  exception,  sont  au  nombre  de  trente 
et  plus.  Agassiz  les  expose  un  h  un  avec  tous 


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PREFACE 


les  développements  nécessaires,  sans  être 
jamais  prolixe,  et  sans  s'écarter  un  instant  de 
l'objet  qu'il  poursuit.  Nous  ne  pouvons  l'ac- 
compagner dans  cette  énumération  péremp- 
toîre,  ni  même  dans  le  résumé  qu'il  en  fait 
pour  la  rendre  plus  succincte  et  plus  déci- 
sive ;  mais  nous  devons  indiquer  deux  ou  trois 
de  ses  arguments,  pour  qu'on  juge  de  leur  na- 
ture et  de  leur  portée. 

Le  premier  et  le  plus  général,  c'est  d'abord 
la  diversité  des  types  d'animaux  existant  si- 
multanément dans  des  conditions  identiques. 
La  plus  petite  nappe  d'eau,  soit  d'eau  douce, 
soit  d'eau  de  mer,  le  moindre  coin  de  terre 
contiennent  une  énorme  variété  d'animaux  et 
de  plantes.  La  botanique  et  la  zoologie  con- 
viennent que  cette  variété  est  extrême  entre 
les  plantes  et  les  animaux  qui  vivent  dans  une 
même  région.  Les  agents  physiques,  au  milieu 
desquels  ils  subsistent,  peuvent-ils  être  regar- 
dés comme  la  cause  de  cette  diversité  ?  Tous 
les  physiciens,  qui  savent  que  la  nature  de  ces 
agents  est  purement  spécifique,  répondront 
qu'il  est  absolument  impossible  que  les  forces 
matérielles  aient  produit  à  un  certain  instant 


PREFACE 


CXVII 


une  action  qu'elles  ne  dussent  pas  produire 
plus  longtemps.  Or,  tous  les  géologues  avouent 
qu'il  y  a  eu,  dans  l'histoire  de  la  terre,  une 
période  à  laquelle  aucun  animal  n'existait  en- 
corC)  bien  que,  dans  ce  temps,  la  constitution 
du  globe  et  les  forces  physiques  fussent  les 
mêmes  qu'aujourd'hui.  Donc,  la  corrélation 
des  êtres  animés  et  des  circonstances  am- 
biantes est  de  tel  caractère  qu'elle  révèle  une 
pensée.  Ces  rapports  ont  été  établis,  déter- 
minés, réglés  par  un  être  pensant,  pour  chaque 
espèce,  dès  le  commencement  du  monde;  et 
la  persistance  de  ces  rapports  à  travers  toutes 
les  générations  qui  se  sont  succédé  en  est  une 
preuve  nouvelle.  Quand  on  prétend  faire  venir 
les  êtres  vivants  de  l'influence  des  forces  phy- 
siques, comment  ne  voit-on  pas  que  l'effet  est 
hors  de  toute  proportion  avec  la  cause,  et  que 
l'action  même  des  agents  matériels  sur  les 
êtres  organisés  suppose  l'existence  préalable 
de  ces  êtres  ? 

De  ce  premier  argument,  Agassiz  conclut 
qu'il  ne  peut  pas  exister  un  rapport  génésique 
quelconque  entre  les  forces  brutes  et  les  êtres 
organisés.  Débarrassé  de  cette  idée  fausse,  il 


X 


CXVIII 


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CXIX 


parcourra  sans  peine  le  vaste  champ  des  re- 
lations véritables  que  ces  forces  ont  avec  les 
êtres  vivants. 

De  là,  un  second  argument,  qui  est  l'inverse 
du  premier  et  qui  n'est  pas  moins  démons- 
tratif. Si  les  êtres  animés  sont  diversifiés  dans 
des  circonstances  identiques,  leurs  types  res- 
tent identiques  dans  les  circonstances  les  plus 
différentes.  A-t-on  jamais  vu  aucun  change- 
ment de  structure  dans  les  individus  d'une 
même  espèce,  sous  quelque  zone  qu'ils  vivent, 
polaire ,    tempérée ,    tropique ,    antarctique  ? 
L'identité   est  absolue  dans    tout  ce    que   la 
structure  a  de  réellement  important,  de  do- 
minant et  de  compliqué  ;  s'il  y  a  quelque  diffé- 
rence, ce  n'est  que  dans  des  détails  d'un  ordre 
très-secondaire.  Quelle  logique  de  supposer 
que  les  mêmes  causes  physiques  produisent 
des  résultats   si   dissemblables  !    Ce   qui   est 
affecté  par  les  causes  physiques,  c'est  l'exté- 
rieur seul,  la  peau,  le  pelage,  les  plumes,  les 
écailles,  ou  encore  la  taille  et  le  volume,  la 
rapidité  ou  la  lenteur  de  la  croissance,  la  fé- 
condité, la  durée  de  la  vie,  etc.,  etc.  Mais  tout 
cela  a-t-il  rien  h  voir  avec  les  caractères  essen- 


tiels des  animaux  ?  Est-ce  là,  entre  les  agents 
physiques  et  les  animaux,  autre  chose  qu'une 
simple  corrélation  résultant  du  plan  général 
de  la  création  ? 

Autres  arguments  non  moins  clairs  et  non 
moins  décisifs  :  unité  de  plan  dans  des  types 
d'ailleurs  profondément  divers,  correspon- 
dance dans  les  détails  de  la  structure  chez 
des  animaux  entre  lesquels  il  n'existe  aucun 
autre  rapport,  affinités  de  degrés  différents 
et  de  nature  diverse,  existence  simultanée  aux 
périodes  géologiques  les  plus  reculées  de  tous 
les  types  généraux  de  l'animalité,  gradation 
de  structure  sans  qu'il  y  ait  cependant  pro- 
gression continue,  distribution  géographique, 
identité  de  structure  entre  les  types  les  plus 
largement  disséminés,  similitude  de  structure 
d'animaux  vivants  dans  une  même  région,  et 
lien  que  constitue  cette  similitude  entre  les  ani- 
maux des  régions  les  plus  distantes,  rapports 
du  volume  et  de  la  structure  des  animaux 
avec  les  milieux  ambiants,  fixité  des  particu- 
larités spécifiques,  relations  des  êtres  orga- 
nisés avec  le  monde  extérieur,  rapports  entre 
les  individus,  dualisme  sexuel,  ses  conditions 


cxx 


PREFACE 


PREFACE 


CXXl 


révélées  par  Tembryologie,  durée  de  la  vie, 
génération  alternante,  succession  des  animaux 
et  des  plantes  dans  les  temps  géologiques, 
localisation  des  types  dans  les  âges  passés, 
limitation  de  certaines  espèces  à  des  périodes 
zoologiques  particulières,  parallélisme  entre 
la  succession  géologique  des  animaux  et  des 
plantes  et  le  rang  qu'ils  occupent  de  nos  jours, 
parallélisme  entre  la  gradation  de  la  structure 
et  l'évolution  embryonnaire,  animaux  et  plantes 
parasites,  combinaisons  dans  le  temps  et  dans 
l'espace  des  divers  rapports  qui  s'observent 
chez  les  animaux,  âge  primitif  de  l'humanité; 
telles  sont  les  questions  qu'Agassiz  agite  et 
résout,  avec  une  autorité  qui  vient  tout  en- 
semble de  sa  compétence  et  de  son  érudition, 
ayant  lui-même  observé  tout  ce  dont  il  parle, 
et  connaissant  non  moins  bien  tout  ce  que  les 
autres  en  ont  dit  et  en  ont  pensé.  Avant  lui, 
beaucoup  de  ces  sujets  avaient  été  traités  lit- 
térairement avec  une  rare  éloquence;  lui,  il 
les  a  traités  avec  une  rigueur  scientifique  et 
une  abondance  de  faits  qui  suppriment  à  peu 
près  toute  sérieuse  contradiction.  Agassiz  en 
tire  cette  conclusion  générale,  à  savoir  «  que 


((  la  combinaison  dans  le  temps  et  dans  Tes- 
((  pace  de  toutes  ces  conceptions  profondes 
((  manifeste  de  l'intelligence,  et  prouve  irré- 
((  sistiblement  la  préméditation,  la  puissance, 
c(  la  sagesse,  la  grandeur,  la  puissance,  l'om- 
((  niscience,  en  un  mot,  la  providence  et  l'in- 
((  tervention  immédiate  du  Créateur  » . 

A  deux  mille  ans  et  plus  d'intervalle,  on  re- 
connaît toujours  la  voix  d'Anaxagore,  procla- 
mant, le  premier  entre  tous  les  philosophes, 
que  l'Intelligence  régit  l'univers;  on  recon- 
naît toujours  la  voix  d'Aristote,  proclamant, 
après  Anaxagore,  que  la  nature  ne  fait  rien  en 
vain.  La  seule  supériorité  de  notre  siècle,  guidé 
par  Agassiz,  c'est  qu'il  peut,  dans  la  contem- 
plation de  cette  grande  vérité,  s'appuyer  sur 
une  science  dont  on  ne  combat  désormais  les 
décisions  que  par  l'aveuglement  d'un  parti 
pris,  rebelle  à  l'observation  de  tous  les  faits. 

Telle  est  la  première  partie  de  l'ouvrage 
d'Agassiz,  consacrée  tout  entière  à  déterminer 
la  notion  de  l'espèce  et  à  en  faire  ressortir  la 
signification.  La  seconde  partie  s'applique  à 
la  classification.  L'auteur  définit  d'abord  ce 
qu'on  doit  entendre  par  les  types  ou  embran- 


CXXII 


PREFACE 


PREFACE 


CXXIII 


chements  du  règne  animal,  par  les  classes, 
les  ordres,  les  familles,  les  genres  et  les  es- 
pèces. L'équivoque  dans  l'emploi  de  ces  ter- 
mes lui  semble  un  obstacle  aux  progrès  de  la 
science,  et  il  les  précise,  autant  qu'il  le  peut, 
à  l'usage  de  ceux  qui  doivent  s'en  servir.  Puis, 
il  se  livre  à  l'examen  des  différents  systèmes 
de  classification  qui  se  sont  produits,  au  nom- 
bre de  vingt  environ,  depuis  Linné  jusqu'à 
l'heure  actuelle.  11  approuve  et  adopte  les 
quatre  embranchements  de  Guvier,  qu'il  re- 
garde comme  le  plus  grand  naturaliste  de  tous 
les  temps.  Quant  au  Darwinisme,  il  le  blâme 
presque  sans  réserve,  tout  en  rendant  pleine 
justice  à  Darwin,  pour  ses  travaux  en  paléon- 
tologie et  en  géologie.  Aux  yeux  d'Agassiz, 
cette  doctrine,  telle  qu'elle  a  été  développée 
par  ses  adeptes,  est  contraire  aux  vraies  mé- 
thodes de  l'histoire  naturelle  ;  elle  est  perni- 
cieuse et  fatale.  Le  succès  bruyant  qu'elle  a 
obtenu  ne  doit  pas  nous  séduire.  Le  Darwi- 
nisme n'est  qu'une  théorie  à  priori  ;  il  n'a  pas 
plus  de  fondement  que  la  Philosophie  de  la 
nature,  sortie  de  L'école  de  Schelling;  «  c'est 
«  une  doctrine  qui,  d'une  conception  ration- 


ce  nelle,  descend  aux  faits  ;  et  ne  recueille  des 
((  faits  que  pour  soutenir  une  idée.  »  Agassiz 
se  console  du  mal  que  cause  cette  doctrine  en 
pensant  qu'elle  passera  de  mode,  comme  tant 
d'autres  systèmes  aussi  arbitraires.  Elle  n'est 
en  rien  le  développement  légitime  des  acqui- 
sitions de  la  science  moderne,  et  elle  ne  pré- 
vaudra pas  contre  elle,  en  niant,  non  sans  or- 
2-ueil,  les  traditions  et  les  observations  les 
plus  certaines  sur  la  fixité  immuable  des  es- 
pèces depuis  leur  première  apparition. 

Toutes  ces  vues  d'Agassiz,  neuves  et  har- 
dies, ont  une  valeur  considérable;  elles  relè- 
vent de  la  philosophie  presque  autant  que  de 
l'histoire  naturelle.  Si  elles  n'ont  pas  exercé 
sur  le  monde  savant  toute  l'influence  qu'elles 
nous  semblent  mériter,  c'est  peut-être  unique- 
ment parce  que  l'auteur  ne  leur  a  pas  donné 
une  forme  assez  didactique.  Il  faut  bien  dire 
aussi  que  le  spiritualisme  énergique  qui  les  a 
dictées  n'est  pas  actuellement  en  vogue  ;  mais 
on  peut  être  assuré  que  la  science  reviendra 
bientôt  dans  des  voies  meilleures,  qui  sont 
celles  qu'Agassiz  a  suivies  et  recommandées. 

Claude  Bernard  fl813-1878>  s'est  mu  dans 


CXXIV 


PREFACE 


PREFACE 


cxxv 


une  sphère  bien  différente.  Le  ranger  parmi 
les  matérialistes,  ce  serait  peut-être  lui  faire 
tort;  mais  il  serait  encore  moins  juste  de  le 
mettre  dans  le  camp  opposé.  11  s'est  lui-même 
prononcé  si  peu  nettement,  chaque  fois  qu'il 
a  effleuré  ou  côtoyé  ces  graves  questions, 
qu'il  est  presque  impossible  d'éclaircir  ses 
obscurités;  on  peut  les  croire  involontaires, 
et  il  e^t  présumable  qu'il  ne  s'est  jamais  dé- 
cidé bien  parfaitement  entre  les  deux  opi- 
nions. Les  incertitudes  de  ses  théories  tien- 
draient alors  aux  irrésolutions  de  sa  pensée. 
Mais  si  l'on  s'en  rapporte  sur  ce  point  délicat 
à  l'appréciation  enthousiaste  de  ses  disciples, 
ce  serait  le  matérialisme  qui  devrait  le  récla- 
mer pour  un  des  siens,  et  même  pour  une  de 
ses  gloires  incontestées.  C'est  là  certainement 
un  excès  de  zèle  de  la  part  de  ses  élèves  les 
plus  fameux  ;  mais  leur  maître  en  est  respon- 
sable en  partie,  puisqu'il  n'a  jamais  désavoué 
les  interprétations  auxquelles  se  prêtent  ses 
théories  par  trop  douteuses.  D'ailleurs,  cette 
restriction  n'enlève  rien  au  mérite  des  décou- 
vertes de  Claude  Bernard.  Il  a  expliqué  mieux 
qu'on  ne  l'avait  fait  jusque-là  les  fonctions  de 


plusieurs  viscères  dans  l'homme,  et  l'action 
des  toxiques  sur  notre  organisation.  Il  a,  en 
outre,  porté,  dans  ses  analyses  et  dans  ses  ex- 
périences, une  exactitude  et  une  préciidon  qui 
peuvent  toujours  servir  de  modèles. 

En  discutant  le  problème  qui  fait  le  fond 
de  toute  physiologie,  Claude  Bernard  n'hésite 
pas  à  confondre  la  vie  avec  les  forces  brutes 
de  la  matière.  A  l'entendre,  il  n'y 'a  aucunedif- 
férence  entre  les  principes  des  sciences  phy- 
siologiques et  les  principes  des  sciences  phy- 
sico-chimiques. Cependant,  il  a  si  bien  senti 
l'importance  essentielle  de  cette  question  qu'il 
a  expressément  essayé  de  définir  la  vie.  Y  a- 
t-il  réussi  mieux  que  Bichat  et  que  Cuvier  ? 
Là  où  ces  grands  esprits  avaient  reconnu  deux 
principes,  Claude  Bernard  est-il  dans  le  vrai 
en  n'en  voyant  qu'un  seul  ?  Pour  notre  part, 
et  avec  Agassiz,  nous  répondons  que  Claude 
Bernard  se  trompe,  et  que  l'hypothèse  de 
l'unité  est  en  opposition  flagrante  avec  les 
faits  les  plus  solidement  établis  par  la  science 
contemporaine,  pour  les  organismes  vivants, 
et  pour  les  organismes  éteints  que  nous  ré- 
vèle l'histoire  de  la  terre.   Désormais,  on  ne 


"V 


CXXVI 


PREFACK 


PREFACE 


CXXVII 


saurait  dans  ces  matières  nier  deux  vérités 
également  certaines  :  la  première,  que  nous 
avons  déjà  indiquée,  c'est  que  la  vie  est  ap- 
parue sur  notre  globe  à  un  moment  donné 
avant  lequel  elle  n'y  était  pas  ;  la  seconde,  c'est 
que,  dans  les  phénomènes  physiologiques 
impartialement  observés,  il  en  est  qui  ne  s'ex- 
pliquent que  par  la  présence  d'une  force  ab- 
solument distincte  des  forces  matérielles,  les- 
quelles ne  suffisent  pas  pour  nous  expliquer 
les  effets  de  celle-là. 

Comme  corollaire  de  cette  confusion  des 
forces  vitales  et  des  forces  physiques,  Claude 
Bernard  résume  sa  définition  en  disant  que 
ce  la  vie  est  la  force  évolutive  de  l'être.  »  Mais, 
ou  cette  définition  ne  signifie  rien,  ou  bien 
elle  signifie  le  contraire  de  ce  que  l'auteur 
croit  y  trouver.  Si  c'est  la  vie  qui  détermine 
les  évolutions  de  l'être  et  son  développement, 
c'est  qu'elle  est  antérieure  à  ces  évolutions,  et 
qu'elle  s'en  distingue,  puisqu'elle  en  est  cause. 
Les  actions  physico-chimiques  exercent  leur 
influence  sur  un  être  qui  ne  vient  pas  d'elles, 
qui  tour  à  tour  les  subit  et  les  modifie,  mais 
qui  les  précède.  Loin  de  dire  avec  Claude  Ber- 


nard que  «  la  vie  n'est  qu'une  modalité  des 
«  forces  générales  de  la  nature,  »  il  faut  af- 
firmer que  la  vie  est  une  puissance  à  part, 
accordée  à  certains  êtres  et  refusée  à  d'autres, 
qui  a  ses  lois  spéciales  et  sa  destination  propre, 
et  qui  est  déjà  tout  entière  dans  les  embryons 
les  moins  formés,  pour  les  amener  par  degrés 
à  la  forme  définitive  qu'ils  doivent  prendre. 
En  dépit  de  déclarations  sur  lesquelles,  ce 
semble,  il  n'y  avait  pas  à  revenir,  Claude  Ber- 
nard adopte  assez  souvent  le  langage  du  spi- 
ritualisme, et  il  parle  lui  aussi  des  «  propriétés 
vitales  de  l'organisme  »  et  des  «  phénomènes 
de  la  vie.  »  Est-ce  une  simple  concession  de 
mots  ?  Est-ce  une    pensée   plus    arrêtée  ?  Le 
savant  se  conforme-t-il  sans  réflexion  aux  ha- 
bitudes de  la  langue  vulgaire  ?  Ou  est-il  en- 
traîné par  la  force  irrésistible  de  la  vérité, 
qui  se  fait  jour  malgré  lui  ?  Il  serait  assez  dif- 
ficile de  le  savoir  ;  c'est  un  secret  qu'il  n'a  pas 
livré  à  ses  lecteurs  ;  nous  ne  nous  flattons  pas 
de  le  pénétrer.  Mais  ce  qu'on  peut  remarquer, 
c'est  que,  tout  en  étant  partisan  de  la  cellule 
et  admirateur  de  ses  prétendues  merveilles, 
Claude  Bernard  admet  néanmoins  qu'il  y  a 


N 


CXXVIll 


PREFACE 


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CXXIX 


1 


dans  ce  mystère  insondable  «  une  idée  pré- 
conçue »,  et  il  distingue  dans  toutes  les  fonc- 
tions organiques  deux  côtés,  qu'il  nomme 
l'un,  le  côté  idéal,  et  l'autre,  le  côté  matériel. 
C'est  précisément  ce  qu'avait  toujours  soutenu 
Agassiz,  avec  qui  le  naturaliste  français  serait 
fort  surpris  de  se  trouver  d'accord. 

Claude  Bernard  va  même  jusqu'à  recon- 
naître deux  ordres  de  sciences  :  les  sciences 
de  l'esprit  et  les  sciences  de  la  nature  ;  et  il 
voudrait  faire  de  la  physiologie  le  trait  d'union 
entre  les  unes  et  les  autres.  L'intention  est  fort 
bonne;  mais  à  quelle  condition  la  paix  pro- 
posée se  fait-elle  ?  A  la  condition  que  la  psy- 
chologie disparaisse  et  se  fonde  dans  la  phy- 
siologie, comme  si  l'objet  et  les  procédés  de 
la  science  psychologique  n'étaient  pas  abso- 
lument autres  que  les  procédés  et  l'objet  de  la 
physiologie.  Sur  ce  terrain,  où  la  lumière  de 
la  conscience  projette  un  jour  éblouissant,  la 
confusion  est  impossible  pour  un  ferme  re- 
gard; celui  de  Claude  Bernard  a  défailli  comme 
tant  d'autres,  même  plus  philosophiques  que 
le  sien.  Il  ajoute  bien  que  «  la  raison  et  le 
libre   arbitre   sont   les   actes   les   plus   mys- 


térieux de  la  vie  animale  et  peut-être  de  la 
nature  entière  »  ;  mais  il  ne  tire  de  ce  fait  ré- 
vélateur aucune  conséquence,  et  il  persiste 
dans  une  erreur  peu  digne  d'un  observateur 
tel  que  lui. 

Chose  plus  étonnante  !  Claude  Bernard  ne 
paraît  pas  avoir  défini  mieux  la  science  où  il 
a  excellé,  quand  il  charge  la  ph3^siologie  «  de 
régir  les  manifestations  de  la  vie.  »  Evidem- 
ment, la  physiologie  ne  régit  pas  ces  mani- 
festations; elle  se  borne  h  les  observer  et  à 
les  décrire.  Ce  rôle  est  assez  beau  et  assez 
épineux  ;  il  n'est  que  faire  d'y  ajouter  de  nou- 
velles et  inutiles  difficultés.  On  dirait  que  le 
ph3^siologiste  dispose  de  la  vie,  et  qu'il  peut 
arbitrairement  en  créer  et  en  changer  les 
phénomènes.  C'est  là  une  conception  qui 
n'a  rien  de  scientifique  ;  car  alors  la  science 
serait  le  roman  des  choses  ;  ce  ne  serait  pas 
la  représentation  fidèle  de  la  réalité.  Qu'on 
croie,  avec  Agassiz  et  avec  les  plus  savants 
philosophes,  qu'une  pensée  divine  est  déposée 
dans  l'univers,  ou  qu'on  nie  résolument 
cette  pensée,  il  n'importe  guère  à  la  science, 
qui    ne    doit   d'abord    qu'observer  les   faits, 


T.    I. 


% 


cxxx 


PREFACE 


et  qui  n'obtient  de  réels  progrès  que  par  cette 
sage  méthode.  Mais  la  science  prétendant 
gouverner  la  nature,  c'est  une  imprudence  qu'il 
faut  laisser  à  l'idéalisme  le  plus  audacieux, 
se  substituant  au  créateur.  Notre  esprit  ne 
fait  pas  la  nature  ;  il  la  contemple  telle  qu'elle 
est.  Si,  en  présence  de  l'infini,  dont  la  nature 
est  le  reflet,  nous  pouvons  quelquefois  sentir 
notre  force,  nous  sentons  bien  plus  souvent 
encore,  pour  ne  pas  dire  toujours,  notre  irré- 
médiable impuissance  et  notre  disproportion 

incommensurable. 

Ce  qui  peut  expliquer,  si  ce  n'est  justifier, 
cette  étrange  hypothèse  de  Claude  Bernard, 
c'est  que,  pour  lui,  la  physiologie  n'est  pas 
une  science  naturelle  ;  elle  est  seulement  expé- 
rimentale ;  en  d'autres  termes,  la  vie  ne  se 
manifesterait  a  nous  que  par  les  expériences 
auxquelles  nous  soumettons  les  êtres  vivants; 
sans  ces  expériences,  nous  n'en  saurions  ab- 
solument rien.  Que  l'expérience  soit  fort  utile 
à  la  science,  tout  le  monde  en  convient;  mais 
préférer  l'expérience  a  l'observation,  ce  serait 
une  méprise  des  plus  dangereuses  et  des  moins 
excusables.  L'expérience  ne  précède  pas  l'ob- 


PREFACE 


CXXXI 


servation  ;  tout  au  contraire,  elle  la  suit.  L'ob- 
servation, quelque  attentive  qu'elle  soit,  ne 
laisse  que  trop  souvent  des  doutes  et  des  indé- 
cisions ;  c'est  pour  les  dissiper  que  le  savant 
doit  recourir  à  un  autre  procédé.  Il  règle  alors 
h  son  choix  les  conditions  dans  lesquelles  il 
circonscrit  et  fait  agir  le  phénomène.  Mais  le 
phénomène  réel,  que  le  savant  cherche  à  com- 
prendre, ne  vient  pas  de  lui  ;  il  ne  vient  que  de 
la  nature.  L'expérience  n'a  même  aucun  sens 
si  on  ne  la  conçoit  pas  ainsi;  car  autrement 
Texpérimentateur  ne  ferait  que  retrouver  dans 
l'expérience  le  phénomène  qu'il  y  aurait  mis, 
en  l'imaginant  lui-même.  Ce  serait  un  travail 
parfaitement  vain  et  un  leurre;  sans  la  nature, 
qui  fournit  préalablement  le  fait  tel  qu'il  est, 
il  n'y  aurait  pas  même  besoin  d'explication. 

La  physiologie,  se  flattant  de  régir  les  mani- 
festations de  la  vie,  est  donc  une  complète 
illusion.  Cuvier  l'a  dit  :  «  L'expérience  contraint 
la  nature  à  se  dévoiler,  »  quand  l'observation, 
qui  a  pour  but  de  la  surprendre,  l'a  trouvée 
rebelle  et  n'a  pu  la  vaincre. 

Claude  Bernard  a-t-il  davantage  raison  quand , 
au  lieu  de  la  physiologie  elle-même,  il  juge  son 


Nt 


"V 


CXXXII 


PREFACE 


histoire  et  son  état  présent  ?  Est-il  bien  sûr 
que  la  physiologie  soit  née  de  nos  jours  ;  et 
qu'elle  en  soit  encore  à  chercher  ses  fonde- 
ments et  ses  méthodes?  N'a-t-elle  trouvé  jus- 
qu'ici que  des  linéaments  a  peu  près  informes  ? 
Est-il  plus  exact  de  lui  donner  pour  précur- 
seurs Lavoisier  et  Laplace,  en  compagnie  de 
Bichat?  Claude  Bernard  a  une  vive  admiration 
pour  Bichat,  tout  en  trouvant  qu'il  est  anato- 
miste  plus  que  physiologiste;  mais  parfois 
aussi  illerange  avecDescartes,  Leibnitz,  Cuvier 
et  bien  d'autres,  parmi  les  adversaires  qu'il 
croit  devoir  combattre.  Est-il  plus  équitable 
d'oublier,  parmi  les  physiologistes,  un  homme 
tel  que  llaller?  Est-ce  que  Haller  n'avait  pas 
écrit  un  siècle  auparavant  ?  Et  s'il  n'a  pas  fait  de 
découvertes  égales  a  celles  de  Claude  Bernard, 
ne  mérite-t-il  point  que  son  nom  soit  conservé 
et  respecté  par  ses  successeurs  ?  Est-ce  Ma- 
gendie,  qui  vers  1820,  a  rendu  la  physiologie 
expérimentale  ?  Et  Harvey,  dans  le  xvii«  siècle, 
n'avait-il  pas  fait  de  véritables  expériences,  in- 
génieuses et  décisives,  sur  la  circulation  du 
sang?  Non  ;  ce  n'est  pas  de  nos  jours  que  «  la 
((  physiologie  a  pu  commencer  a  entrevoir  son 


PREFACE 


CXXXIII 


«  véritable  problème  et  ses  destinées  ;  non, 
((  son  avènement  ne  sera  pas  une  des  gloires 
((  de  notre  siècle.  »  En  toute  justice,  il  fau- 
drait bien  plutôt  restituer  cette  gloire  au  siècle 
précédent.  Ce  qui  est  vrai,  c'est  que,  de  notre 
temps,  le  problème  de  la  vie  est  singulière- 
ment agrandi,  par  tous  les  travaux  dont  les 
fossiles  ont  été  l'objet,  et  par  les  explorations 
qui  ont  scruté  les  diverses  régions  du  globe 
et  les  profondeurs  des  mers.  Mais  ce  problème 
de  la  vie,  auquel  Claude  Bernard  assigne  une 
date  si  récente,  est  à  peu  près  aussi  ancien 
que  tous  ceux  que  poursuit  la  science.  Lorsque, 

dans  le  Traité  de  l'Ame,  Aristote  part  de  la 
vie  dans  la  plante,  et  qu'il  en  suit  les  manifes- 
tations successives  depuis  le  végétal  jusqu'à 
l'homme,  n'est-ce  pas  là  poser  la  question 
aussi  nettement  que  nous  la  posons  aujour- 
d'hui ?  Les  faits  qui  nous  servent  à  résoudre 
cette  question  «  la  plus  complexe  de  la  nature 
entière  »  sont  beaucoup  plus  nombreux.  Soit; 
nuiis  sont-ils  différents?  Pour  se  multiplier 
indéfiniment,  changent-ils  de  nature?  La  gé- 
nération, qui,  de  l'aveu  de  Claude  Bernard,  est 
la  fonction  la  plus  mystérieuse  de  la  physio- 


•v 


CXXXIV 


PREFACE 


PREFACE 


cxxxv 


logie,  n'a-t-elle  pas  été  étudiée  à  fond  par 
Aristote,  dans  un  ouvrage  qui,  à  lui  seul,  suf- 
firait pour  glorifier  à  jamais  son  génie  ? 

La  physiologie,  prise  dans  sa  généralité, 
n'est  donc  pas  tout  à  fait  aussi  jeune  qu'elle 
se  le  figure  ;  et  c'est  précisément  parce  qu'elle 
est  passablement  vieille  qu'elle  peut  arriver  à 
des  découvertes  du  genre  de  celles  qui  ont  il- 
lustré Claude  Bernard.  Seulement,  le  problème 
de  la  vie  est  d'un  tel  ordre  que  Tliomme  l'agi- 
tera sans  cesse  et  ne  le  résoudra  jamais. 
Claude  Bernard  dit  lui-même  que  «  l'origine 
«  des  choses  est  impossil)le  a  découvrir  »  ;  mais 
la  science  s'en  approche  de  plus  en  plus,  à 
peu  près  comme  ces  lignes  mathématiques 
qui  ne  peuvent  jamais  se  joindre,  même  en  les 
supposant  prolongées  à  l'infini. 

Enfin,  Claude  Bernard  critique  vivement  la 
philosophie,  quand,  selon  son  expression,  elle 
se  permet  d'entrer  «  dans  le  ménage  de  la 
science.  »  Nous  ne  faisons  ici  qu'indiquer  cette 
controverse.  Plus  tard,  nous  la  traiterons 
avec  des  développements  plus  opportuns  ;  mais 
pour  voir  clairement  les  relations  de  la  philo- 
sophie et  delà  science,  on  n'a([u'à  se  rappeler 


les  services  rendus  par  Aristote  à  l'histoire 
naturelle,  ou  par  Théophraste  à  la  botanique. 
C'est  la  philosophie  qui  a  créé  les  sciences 
exactes,  et  c'est  elle  qui  doit  les  guider  pour 
toujours.  Peut-être  l'erreur  de  Claude  Ber- 
nard vient-elle  de  ce  qu'il  incline  aux  doc- 
trines d'Auguste  Comte,  en  même  temps  qu'à 
celles  de  Darwin.  11  croit  à  la  mutabilité  des 
espèces,  comme  il  croit  aux  trois  phases  de 
l'esprit  humain.  11  nomme  ces  phases,  poésie, 
philosophie  et  science,  au  lieu  de  les  nommer 
théologie,  métaphysique  et  positivisme.  Mais, 
quoi  qu'il  en  pense,  la  science  n'est  pas  si  nou- 
velle. Pour  savoir  son  âge,  on  n'a  qu'à  le  de- 
mander à  Hippocrate,  même  avant  Aristote.  Si 
l'esprit  humain  a  débuté  par  la  poésie,  avec 
Homère,  voilà  tout  au  moins  deux  mille  trois 
cents  ans  qu'il  fait  de  la  science  sous  sa  vraie 
forme  ;  et  nous  pouvons  nous  en  tenir  à  cette 
date  vénérable.  Nos  ancêtres  sont  les  Grecs; 
nous  ne  faisons  que  ce  qu'ils  ont  fait  avant 
nous,  de  même  que  nos  descendants  conti- 
nueront  ce  que  nous  aurons   déjà  continué 

avant  eux. 

Qu'on  ne  s'étonne  pas  si  nous  nous  sommes 


"V 


CXXXVI 


PREFACE 


arrêtés  si  longtemps  à  Claude  Bernard,  qui 
ne  s'est  jamais  occupé  de  physiologie  com- 
parée. Mais  ses  divers  travaux,  sur  quelques 
points  de  la  physiologie  humaine,  ont  jeté  beau- 
coup d'éclat;  ils  exercent  encore  une  puis- 
sante influence,  qui  durera  peut-être  ;  ses  dé- 
couvertes sont  des  conquêtes  très-honorables 
pour  la  science;  et  bien  qu'elles  soient  assez 
limitées,  elles  ont  percé  le  mystère  de  quel- 
ques-uns des  phénomènes  qui  nous  intéressent 
plus  particulièrement.  Claude  Bernard  a  joui 
d'une  grande  réputation  parmi  ses  contempo- 
rains; et  l'on  a  pu  un  instant  iTourrir  l'espoir 
qu'il  allait  renouveler  la  physiologie  dans 
toutes  ses  parties;  lui-même  a  pu  partager 
cette  espérance  et  avoir  cette  ambition.  Qu'en 
pensera  la  postérité,  qui  commence  à  pouvoir 
le  juger  ?  C'est  là  une  question  que  nous  ne 
nous  permettons  pas  de  trancher. 

Avec  Claude  Bernard,  nous  voilà  presque 
parvenus  au  terme  extrême  de  cette  revue 
historique;  elle  nous  a  semblé  utile,  même 
dans  sa  nécessaire  brièveté,  pour  montrer  les 
progrès  qu'a  faits  la  science  depuis  qu'Aris- 
tote  l'inaugurait  dans  le  Traité  des    Parties. 


PREFACE 


CXXXVII 


Afin  d'achever  cette  esquisse,  il  ne  reste  plus 
qu'à  s'adresser  à  un  auteur  encore  vivant,  pour 
préciser  à  ce  moment  même  le  point  où  en 
sont  la  physiologie  et  l'anatomie,  héritières 
de  tout  le  passé.  Entre  tant  d'autres  natura- 
listes, nous  choisirons  le  plus  exact  et  le  plus 
complet,  M.  Henri  Milne  Edwards,  leur  doyen 
et  leur  chef  respecté.  Son  ouvrage  est  inti- 
tulé :  ((  Leçons  sur  la  physiologie  et  l'anatomie 
((  comparée  de  l'homme  et  des  animaux.  » 
Commencé  en  1857,  il  n'a  été  achevé  qu'en 
1881,  avec  le  quatorzième  volume.  C'est  un 
résumé  fidèle,  qui  n'a  rien  omis  de  la  richesse 
actuelle  des  deux  sciences  qu'il  a  réunies. 

Il  sera  sans  doute  le  dernier  mot  du 
xix«  siècle,  qui,  avant  de  finir,  ne  pourra  pas 
faire  un  meilleur  ni  plus  clair  exposé  de  tous 
les  faits  qu'ont  accumulés  jusqu'ici  l'anatomie 
et  la  physiologie,  soit  sur  l'homme,  soit  sur 
les  animaux.  La  méthode  est  d'une  régularité 
irréprochable,  ainsi  que  le  style;  et  il  est  très- 
peu  de  livres  qui,  à  tous  égards,  soient  faits 
aussi  bien.  L'histoire  de  la  science  y  est  par- 
tout utilement  mêlée  à  la  science  même;  et  sur 
chaque  question,  on  y  peut  apprendre  au  prix 


•N 


CXXXVIII 


PREFACE 


PREFACE 


CXXXIX 


I 

I 


de  quels   patients  efforts   l'esprit   humain    a 
conquis  tout  ce  qu'il  sait  aujourd'hui. 

M.  Milne  Edwards  n'a  rien  innové  dans 
l'ordre  des  matières  qu'il  étudie  ;  et  après  une 
première  leçon  sur  le  mode  de  constitution  du 
règne  animal,  et  sur  les  tendances  de  la  na- 
ture dans  la  création  des  êtres  animés,  il  par- 
court en  14-0  leçons  consécutives  les  divers 
éléments  et  les  diverses  fonctions  du  corps, 
le  sang  et  la  respiration,  la  circulation  dans 
les  artères,  dans  les  capillaires  et  dans  les 
veines,  la  transsudation,  le  système  lympha- 
tique, l'absorption,  la  digestion,  la  nutrition 
et  la  reproduction;  puis,  parmi  les  fonctions 
de  relation,  la  locomotion,  le  système  nerveux, 
les  sens,  les  fonctions  mentales  et  la  volition. 
L'ouvrage  se  termine  par  des  considérations 
d'ensemble,  analogues  à  celles  qui  l'avaient 
commencé. 

Sans  donner  aux  questions  générales  et  aux 
principes  plus  de  place  qu'il  ne  convient  en 
histoire  naturelle,  M.  Milne  Edwards  est  trop 
éclairé  et  trop  sage  pour  les  passer  sous  si- 
lence. 11  les  touche  dans  la  juste  mesure,  et  il 
se  prononce  avec  une  fermeté  et  une  précision 


qui  ne  laissent  rien  à  désirer.  La  constitution 
du  règne  animal  ne  s'explique,  pour  lui,  comme 
pour  Agassiz,  que  par  l'intervention  d'un 
Créateur.  La  vie,  loin  d'être  la  résultante  des 
forces  chimiques  et  physiques,  les  coordonne 
et  les  harmonise.  La  force  vitale  précède  les 
instruments  dont  elle  se  sert;  elle  est  l'orga- 
nisatrice de  la  matière  pondérable  ;  les  fonc- 
tions emploient  les  organes,  qui  leur  obéis- 
sent. Ce  qui  domine  dans  l'être  organisé,  c'est 
son  essence  et  non  sa  partie  matérielle.  La  na- 
ture varie  ses  moyens  à  l'infini,  tout  en  en  usant 
avec  la  plus  stricte  économie,  pour  arriver 
pas  à  pas  à  la  perfection  relative  qu'elle  doit 
atteindre.  M.  Milne  Edwards  ne  croit  pas  plus 
que  Buffon,  Cuvier  ou  Agassiz,  h  la  chaîne  des 
êtres,  bien  qu'il  admette  une  sorte  de  subor- 
dination, et  que  dans  toutes  ses  analyses,  il 
débute  par  les  êtres  les  plus  simples  pour 
monter  jusqu'aux  plus  complexes.  Il  défend 
aussi  les  quatre  embranchements  de  Cuvier, 
sans  les  supposer  toutefois  absolument  inva- 
riables. D'abord,  adversaire  décidé  du  Trans- 
formisme, il  semble  que  plus  tard  il  ait  jugé 
cette  doctrine  avec  un  peu  moins  de  sévérité; 


N. 


CXL 


PREFACE 


PREFACE 


CXLl 


mais  il  ne  va  pas  jusqu'à  faire  descendre  les 
espèces  vivantes  des  espèces  fossiles;  et  il 
marque  avec  soin  les  différences  qui  séparent 
les  types  actuels  des  types  évanouis. 

M.  Henri  Milne  Edwards  termine  son  ou- 
vrage par  des  conseils  dont  toutes  les  sciences 
peuvent  faire  leur  profit,  non  moins  que  l'his- 
toire naturelle.  11  proclame  que  «  l'étendue  du 
((  domaine  de  l'esprit  humain  est  incalculable;  » 
mais  il  lui  recommande  la  plus  vigilante  cir- 
conspection, pour  diminuer  de  plus  en  plus 
la  portion  d'ignorance  à  laquelle  il  est  con- 
damné pour  toujours.  Avec  M.  H.  Milne  Ed- 
wards on  ne  peut  que  donner  les  mains  à  ces 
réserves  prudentes,  que  l'infini  imposera  éter- 
nellement à  l'ambition  et  à  l'infirmité  de  notre 
intelligence. 

Notre  course  dans  le  passé  est  finie  ;  mais 
avant  de  porter  nos  regards,  peut-être  témé- 
raires, sur  l'avenir,  toujours  couvert  de  té- 
nèbres, nou^  voulons  jeter  un  dernier  coup 
d'œil  en  arrière  et  résumer  en  quelques  mots 
l'inventaire  de  nos  trésors,  afin  de  mieux  dis- 
cerner ce  qui  pourrait  encore  les  accroître. 

D'abord,  on  voit,  par  le  tableau  que  nous 


venons  d'esquisser,  que  la  physiologie  et  l'ana- 
tomie  n'ont  pas  souffert  autant  de  lacunes 
et  d'intermittences  que  la  zoologie  descrip- 
tive. Commencée  dans  le  Traité  des  Parties,  la 
physiologie  n'a  cessé  presque  a  aucune  époque 
d'être  cultivée,  et  même  de  se  développer.  Au 
contraire,  la  zoologie  descriptive,  tout  admi- 
rable et  toute  claire  qu'elle  est  dans  l'Histoire 
des  Animaux,  n'a  jamais  été  bien  comprise 
par  l'Antiquité  après  Aristote.  L'exemple  de 
Pline  et  d'Elien  montre  ce  qu'elle  devenait 
dans  cette  recherche  puérile  de  faits  curieux 
et  extraordinaires.  Elle  avait  perdu  le  sens 
des  fortes  traditions  de  son  berceau  ;  elle 
n'était  plus  que  de  la  littérature  d'un  goût 
équivoque;  et  l'on  aurait  dit  qu'elle  ne  pré- 
tendait qu'amuser  et  distraire  des  lecteurs 
incapables  d'attention  et  d'étude.  Avortant 
dès  ses  premiers  pas,  quelque  fermes  qu'ils 
fussent,  la  zoologie  avait  été  tout  à  fait  né- 
gligée durant  de  longs  siècles  ;  et  elle  n'avait 
reparu  qu'avec  les  Commentaires  d'Albert  le 
Grand,  sous  le  règne  de  Saint  Louis.  Après 
un  éclat  passager,  elle  était  retombée  dans 
l'oubli    pendant  deux  cents  ans.    Enfin    elle 


CXLII 


PREFACE 


n'avait  tendu  à  renaître  qu'avec  le  xvi«  siècle  ; 
et  même  alors,  malgré  l'initiative  de  Belon, 
de  Rondelet  et  de  quelques  autres,  elle  était 
de  l'érudition  plutôt  que  de  la  science  réelle  ; 
sa  marche  était  peu  méthodique  et  mal  assu- 
rée. Ce  n'est  qu'au  xviii«  siècle,  avec  Linné, 
Buffon  et  Cuvier,  qu'elle  devait  retrouver  la 
voie  magistralement  ouverte  par  la  Grèce. 

Il  y  a  moins   de  ces  hésitations  et  de  ces 
langueurs   dans  les   destinées  de  la  physio- 
logie et  de  l'anatomie.  Aristote,  qui  en  avait 
été  le  père,   en  même  temps  qu'il  l'était  du 
reste  de  la  zoologie,  a  eu  dans  cette  branche 
de  l'histoire  naturelle  des  héritiers  et  des  suc- 
cesseurs intelligents,  jusque  dans  sa  famille; 
Erasistrate,  son  petit-fils,  a  été  un  très-habile 
anatomiste.  L'École  d'Alexandrie,  à  laquelle  il 
appartenait,  ainsi  qu'Hérophile,  a  entretenu 
et  fécondé  assidûment  les  principes  hippo- 
cratiques  ;  elle  les  a  même  élargis  ;  mais  quoi- 
qu'elle  ait  pratiqué   surtout  la  médecine  et 
l'anatomie  pathologique,  elle  a  servi  efficace- 
ment les  sciences  voisines,  qui  étendent  au 
Règne   animal   les   recherches   plus   limitées 
dont  l'homme  est  l'objet.  Celsé,  Rufus,  Galien, 


PREFACE 


CXLIII 


et  tous  les  médecins  fameux  auxquels  Oribase 
emprunta  son  utile  recueil,  témoignent,  par 
de  solides  monuments,  que  la  science  est  res- 
tée, autant  qu'elle  l'a  pu,  fidèle  aux  enseigne- 
ments du  passé.  Elle  est  éminemment  remar- 
quable dans  Galien  ;  et  pour  son  traité  de 
l'Usage  des  Parties,  c'est  aux  théories  d'Aris- 
tote  qu'il  emprunte  les  siennes.  Les  études 
anatomiques  cessent  avec  toutes  les  autres, 
quoique  moins  complètement,  par  la  fermeture 
des  écoles  payennessous  Justinien.  La  science 
grecque,  mutilée  et  obscurcie,  passe  aux  mains 
des  Arabes,  qui  la  transmettent  par  l'Es- 
pagne et  les  Croisades  à  l'Europe  chrétienne  ; 
et  grâce  à  eux,  si  l'héritage  n'est  pas  très-bien 
conservé,  du  moins  il  ne  périt  pas,  comme 
l'atteste  l'ouvrage  estimable  de  Mundino,  au 
début  du  XIV*  siècle.  A  dater  de  cette  époque, 
et  bien  que  ce  soit  toujours  de  la  seule  orga- 
nisation humaine  qu'on  s'inquiète,  les  décou- 
vertes les  plus  belles  se  succèdent  continuel- 
lement jusqu'à  l'état  actuel.  La  physiologie 
marche  de  pair  avec  l'anatomie,  quoiqu'elle 
soit  de  beaucoup  plus  difficile,  parce  que  la 
vie,  qui   est  le   mouvement  même,   est  bien 


CXLIV 


PREFACE 


moins  observable  que  la  forme,  qui  est  immo- 
bile et  qui  ne  varie  pas. 

Au  point  où  la  science  est  si  glorieusement 
et  si  péniblement  parvenue,  a-t-elle  dit  son 
dernier  mot?  Evidemment  non,  par  cette  rai- 
son péremptoire  qu'elle  a  un  sujet  absolu- 
ment inépuisable,  dans  la  diversité  infinie  des 
êtres  et  des   combinaisons    organiques   que 
produit  la  nature.  La  science  a  toujours  devant 
elle  une  perspective  de  progrès  sans  bornes  ; 
c'était  sa  condition  dans  le  passé  ;  ce  sera  sa 
condition  dans  un  avenir  qui  n'aura  pas  de 
fin.  Mais  h  toutes  les  époques,  quelque  bril- 
lantes et  quelque  assurées  que  soient  les  con- 
quêtes de  la  science,  elle  trouve  un  sérieux 
avantage  à   se   rappeler   quelquefois  à  elle- 
même  ce  qu'elle  est,  ce  qu'elle  possède  et  ce 
qui  lui  manque.  Un  examen  de  conscience  ne 
lui  nuit  jamais  ;  et  les  sciences  ont  d'autant 
plus  de  motifs  de  se  l'imposer  que  leur  do- 
maine devient  plus  étendu  et  plus  compliqué. 
Il  est  vrai  que,  quand  les  sciences  se  prennent 
à  réfléchir  sur  leurs  méthodes  et  leurs  pro- 
cédés, elles  mettent  de  côté  leur  objet  propre 
pour    un   objet    étranger.    Mais   en    compen- 


PREFACE 


CXLV 


sation,  elles  entrent  dans  la  sphère  des  ques- 
tions générales,  c'est-à-dire  des  questions 
philosophiques.  C'est  uniquement  à  cette  école 
que  chaque  science  particulière  peut  apprendre 
la  place  qui  lui  revient  dans  l'universalité  des 
choses,  telle  qu'il  est  donné  à  l'esprit  de 
l'homme  de  la  contempler  et  de  la  parcourir. 
Rarement,  les  sciences  spéciales  s'élèvent  jus- 
qu'à ces  théories  supérieures,  bien  qu'elles 
s'y  rattachent  par  les  liens  les  plus  intimes  et 
par  des  racines  fécondes  ;  mais  c'est  à  leur 
grand  dommage  qu'elles  négligent  ou  ignorent 
la  source  commune  d'où  elles  sortent  toutes 
également,  depuis  la  plus  sublime  jusqu'à  la 
plus  humble.  Si  Aristote  n'était  pas  philo- 
sophe, il  n'eût  pas  été  le  législateur  de  tant 
de  sciences,  qui,  sans  lui,  seraient  peut-être 
encore  à  naître,  ou  qui  du  moins  seraient  dés- 
ordonnées et  confuses. 

Qu'est-ce  donc  que  l'histoire  naturelle  dans 
l'ensemble  des  choses,  et  que  faut-il  entendre 
par  cette  expression  ?  Elle  ne  vient  pas  d'Ans- 
tote.  C'est  Pline  peut-être  qui  Ta  employée  le 
premier  ;  son  encyclopédie  prend  ce  titre,  et 
elle  est,  en  effet,  une  histoire  de  toute  la  na- 


T.    I. 


■v 


CXLVI 


PREFACE 


ture.  Après  un  premier  livre,  qui  est  une  table 
des  matières  dressée  par  Tauteur  lui-même  et 
très-bien  laite,  le  second  livre  est  consacré  à 
une  définition  du  monde,  dont  Pline  discute 
Tunité  et  la  forme,  et  qu'il  prend  pour  la  Divi- 
nité, en  lui  donnant  la  terre  pour  centre.  Les 
quatre  livres  suivants  décrivent  notre  globe, 
ses  régions,  ses  climats  et  ses  habitants  ;  cinq 
autres  livres  décrivent  les  animaux,  de  Thomme 
à  l'insecte  ;  onze  livres  traitent  des  plantes  ; 
dix  autres  traitent  des  remèdes  que  nous  pou- 
vons tirer  des  différents  êtres;  enfin,  les  cinq 
derniers  livres  traitent  des  métaux  et  des  mi- 
néraux. 

De  cet  énoncé  succinct,  il  ressort  que  c'est 
une  description  générale  de  la  nature  que 
Pline  a  tentée  ;  et  c'est  si  bien  son  intention 
qu'en  achevant  son  œuvre,  il  s'écrie  :  «  Salut, 
((  ô  nature  !  mère  de  toutes  choses,  daigne 
((  m'être  favorable,  a  moi  qui  seul,  entre  tous 
«  les  Romains,  t'ai  complètement  célébrée  !  » 
(Pline,  édit.  Littré,  tome  II,  p.  570).  La  pré- 
tention était  légitime  pour  un  citoyen  de 
Rome  ;  elle  ne  l'était  pas  autant  si  l'on  regar- 
dait  la   Grèce  ;    car,  longtemps   avant   Pline, 


PREFACE 


CXLVII 


Aristote  avait  fait  aussi  dans  ses  nombreux 
ouvrages  une  exposition  complète  de  la  na- 
ture, sans  d'ailleurs  préciser  aussi  nettement 
l'objet  et  les  limites  de  son  entreprise  ency- 
clopédique, qui  est  beaucoup  plus  originale 
que  celle  de  Pline,  si  elle  est  moins  régu- 
lière et  moins  systématique. 

Pour  Linné,  pour  Buffon,  pour  Guvier,  et 
pour  M.  II.  Milne  Edwards,  l'histoire  natu- 
relle conserve  toujours  cette  immense  am- 
pleur ;  et  si  l'on  en  excepte  l'astronomie,  elle 
comprend  toutes  les  sciences  qui  étudient  le 
monde  extérieur,  à  côté  du  monde  de  l'esprit. 
Parfois  cependant ,  l'expression  d'Histoire 
naturelle  reçoit  une  signification  plus  res- 
treinte ;  et  alors  elle  ne  concerne  que  le  règne 
animal,  au  lieu  des  trois  règnes.  Mais  les 
savants  n'acceptent  pas  cette  limitation,  qui 
n'est  reçue  que  dans  le  langage  usuel,  où  l'on 
n'exige  pas  plus  de  correction. 

On  ne  peut  observer  les  animaux,  quelles 
que  soient  leurs  diversités,  que  sous  trois 
aspects  :  ou  dans  leur  forme  extérieure  et  leurs 
mœurs,  ou  dans  leur  structure  interne,  ou 
dans  l'action  vivante  de  leurs  organes,  accom- 


CXLVIII 


PREFACE 


PREFACE 


CXLIX 


plissant  les  fonctions  auxquelles  ils  sont  des- 
tinés. L'étude  de  la  forme  extérieure  est  l'objet 
de  la  zoologie  descriptive  ;  celle  de  la  struc- 
ture intérieure  est  l'objet  de  l'anatomie  ;  celle 
des  fonctions  vitales  est  l'objet  de  la  physio- 
logie. Chacune  de  ces  trois  divisions  princi- 
pales pourrait  se  subdiviser  en  sections 
moins  importantes;  on  les  a  peut-être  trop 
prodiguées  dans  ces  derniers  temps  ;  elles 
n'ont  pas  pour  nous  d'intérêt  particulier,  et 
nous  passons. 

Si,  par  suite  des  progrès  obtenus  depuis 
deux  siècles,  on  sépare  nettement  aujourd'hui 
les  trois  sciences  qui  se  partagent  le  règne 
animal,  elles  sont  presque  tout  à  fait  confon- 
dues dans  l'œuvre  d'Aristote  ;  quelque  péné- 
trante que  fût  l'analyse  du  philosophe,  il  ne 
l'a  point  poussée  jusqu'à  ces  distinctions,  qui 
nous  semblent  aujourd'hui  aussi  claires  qu'in- 
dispensables. Il  se  trouve  beaucoup  d'anato- 
mie  et  beaucoup  de  physiologie,  mêlées  à  la 
description,  dans  son  Histoire  des  Animaux, 
ainsi  que  dans  ses  deux  autres  grands  traités, 
des  Parties  et  de  la  Génération.  Il  avait  fait  en 
outre  plusieurs  ouvrages  d'anatomie,  que  com- 


plétaient des  dessins  ;  mais  ne  distinguant  pas 
les  trois  sciences,  il  étudiait  simultanément 
la  forme,  la  structure  et  les  fonctions. 

Au  début  delà  science,  cette  confusion  était 
à  peu  près  inévitable,  et  on  doit  l'excuser 
d'autant  mieux  qu'elle  n'a  pas  empêché  la 
constatation  des  faits.  Pourtant,  elle  a  eu  ce 
résultat  fâcheux  qu'Aristote  n'a  pas  établi  de 
classification  méthodique  entre  les  espèces, 
assez  nombreuses  déjà,  qu'il  observait  avec 
tant  de  sagacité.  Il  a  pris  du  langage  vulgaire 
les  dénominations  par  lesquelles  on  désignait 
les  animaux  ;  et  il  s'est  contenté  généralement 
de  ces  appellations,  qui  n'étaient  pas  fausses, 
mais  qui  ne  représentaient  point  un  ordre 
scientifique.  Le  besoin  de  la  classification 
n'était  pas  senti  alors  comme  il  l'est  de  notre 
temps,  où  il  n'est  plus  loisible  de  décrire  les 
animaux  sans  les  ranger  systématiquement, 
selon  leurs  ressemblances  ou  leurs  opposi- 
tions. On  peut  bien  à  son  gré  débuter  par 
les  plus  simples,  comme  le  fait  le  Darwinisme, 
pour  en  venir  aux  plus  compliqués  ;  ou  bien 
à  l'inverse,  commencer  par  ces  derniers  pour 
finir  par  les  autres.  Mais  quelque  marche  qu'on 


«• 


CL 


PREFACE 


PREFACE 


CLI 


choisisse,  il  faut  toujours  adopter  un  arran- 
gement qui  éclaircisse  les  idées  et  facilite  les 
investigations.  Gomme  le  dit  Cuvier  :  «  Toutes 
a  les  recherches  dans  les  sciences  naturelles 
((  supposent  qu'on  a  les  moyens  de  distinguer 
«  sûrement  et  de  faire  distinguer  à  autrui  les 
((  corps  dont  on  s'occupe  ;  autrement,  on 
«  serait  sans  cesse  exposé  à  confondre  les 
«  êtres  innombrables  que  la  nature  présente, 
a  L'histoire  naturelle  doit  donc  avoir  pour 
a  base  un  grand  catalogue  dans  lequel  tous 
((  les  êtres,  portant  des  noms  convenus,  puis- 
ce  sent  être  reconnus  par  des  caractères  dis- 
cc  tinctifs,  et  soient  distribués  en  divisions  et 
((  subdivisions  où  l'on  puisse  les  chercher.  » 
(Règne  animal,  p.  7,  édit.  de  1829).  C'est 
d'après  cette  considération  pratique  que  Cu- 
vier classe  le  règne  animal,  d'abord  dans  les 
quatre  embranchements  qui  le  comprennent 
en  entier,  et  ensuite,  dans  toutes  les  subdivi- 
sions qui,  selon  lui,  reproduisent  autant  que 
possible  la  réalité  avec  ses  variétés  infinies. 
En  dépit  du  génie  de  Cuvier,  la  classifica- 
tion reste  une  question  toujours  pendante  et 
controversée,  comme  nous  le  fait  bien  voir  la 


critiijue  d'Agassiz.  Mais  un  mode  de  classifi- 
cation quelconque  est  absolument  nécessaire, 
tout  le  monde  le  reconnaît  ;  et  si  l'on  discute 
sur  les  détails,  on  n'en  est  pas  moins  unani- 
mement d'accord  sur  l'utilité  du  principe.  La 
science  trouvera-t-elle  quelquejour  la  solution 
de  ce  problème  ?  Une  classification  définitive 
pourra-t-elle  jamais  être  acceptée  par  le  monde 
savant  ?  11  est  permis  d'en  douter,  en  présence 
des  dissentiments  qui  ont  régné  jusqu'ici 
entre  les  naturalistes  les  plus  fameux  et  les 
plus  autorisés. 

Quoi  qu'il  en  puisse  être,  sans  la  classifica- 
tion, qui  est  la  condition  essentielle  et  le  fil 
conducteur  de  la  zoologie  descriptive,  le  règne 
animal  serait  un  chaos  inextricable,  qui  las- 
serait bientôt  notre  curiosité  la  plus  ardente. 
Des  trois  sciences  qui  doivent  y  introduire 
l'ordre  et  la  lumière,  quelle  est  la  plus  impor- 
tante ?  Quelle  est  celle  qui  doit  précéder  et 
diriger  les  deux  autres  ?  Cuvier  n'hésite  pas 
à  attribuer  la  prééminence  à  l'anatomie  ;  c'est 
par  l'anatomie  qu'il  inaugurait  ses  immortels 
travaux,  et  il  ne  l'a  pas  un  instant  négligée 
dans  sa  vie  laborieuse;  c'est  sur  cette  base. 


CLII 


PREFACE 


constamment  affermie,  qu'il  a  voulu  foncier 
tout  le  reste.  En  ceci,  on  ne  saurait  être  d'une 
autre  opinion  que  Cuvier.  Son  autorité  suffi- 
rait pour  nous  décider;  mais  une  autorité 
encore  plus  haute,  celle  de  la  raison,  tranche 
la  question.  La  forme  extérieure  étant  ce  qui 
frappe  d'abord  nos  sens,  les  hommes  s'en  sont 
tenus  longtemps  à  cette  notion  sommaire. 

Mais  la  science  ne  pouvait  pas  s'en  con- 
tenter; et  comme  la  forme  du  dehors  dépend 
de  l'organisation  intérieure,  dont  elle  n'est  que 
le  vêtement  et  la  surface,  c'est  à  cette  organi- 
sation même  qu'il  faut  s'attacher  pour  savoir 
ce  qu'est  essentiellement  l'animal.  Qu'y  a-t-il 
de  plus  dissemblable  extérieurement  que  les 
quadrumanes,  les  carnassiers,  chiroptères  ou 
plantigrades,  les  amphibies  et  les  cétacés? 
Cependant,  comme  tous  ces  animaux  offrent  un 
caractère  commun,  qui  est  d'avoir  des  ma- 
melles, il  faut  les  réunir  dans  une  seule  et 
même  classe,  celle  des  mammifères  ;  et  c'est 
l'anatomie  qui  fait  éclater  la  ressemblance  qui 
les  rapproche,  bien  que  les  uns  vivent  sur  la 
terre,  tandis  que  les  autres  vivent  dans  le 
liquide,  ou  parcourent  l'air  comme  les  oiseaux. 


PRÉFACE 


cLin 


C'est  donc  par  l'anatomie  que  la  science  doit 
se  conduire  ;  c'est  à  l'anatomie  de  fournir  les 
matériaux  d'une  classification  qui  n'ait  rien 
d'arbitraire.  Si,  chronologiquement,  la  forme 
extérieure  est  la  première  à  se  montrer,  elle 
doit,  au  point  de  vue  de  la  raison,  n'occuper 
que  le  second  rang.  L'anatomie,  qui,  dans  la 
réalité,  ne  vient  qu'après  la  notion  de  cette 
forme,  la  précède  rationnellement.  Bien  des 
fois,  Aristote  a  insisté  sur  ces  rapports  inter- 
vertis  du  temps  et  de  la  raison,  du  phénomène 
et  de  la  substance,  de  la  figure  et  de  l'essence. 
11  aurait  certainement  appliqué  ses  formules 
habituelles  aux  relations  de  la  zoologie  des- 
criptive  et  de  l'anatomie,  si,  de  son  temps,  la 
question  eût  été  ce  qu'elle  est  devenue  dans 
le  nôtre  ;  mais  nous  pouvons  être  assurés  qu'il 
accordait  à   l'anatomie   autant  d'importance 
que  Cuvier  lui-même  ;  et  s'il  ne  s'est  pas  pro- 
nonce  aussi  décidément,  c'est  que  la  science, 
alors  moins  avancée,   n'en  éprouvait  pas  le 

besoin. 

Quant  à  la  physiologie,  elle  ne  peut  venir 
qu'en  dernier  lieu,  après  l'anatomie  et  après 
la  description.  Quand  on  connaît  la  forme  du 


CLIV 


PREFACE 


PRÉFACE 


CLV 


I 


dedans  et  celle  du  dehors,  il  reste  à  savoir 
comment  ces  organes  et  ces  viscères  fonc- 
tionnent effectivement,  quels  sont  les  résultats 
de  leur  mécanisme  prodigieux,  et  comment  se 
manifeste  la  vie  secrète  qui  les  anime  et  pour 
laquelle  ils  sont  faits.  L'analyse  de  la  vie  dans 
tous  ses  phénomènes,  extrêmement  délicate 
parce  qu'elle  est  en  quelque  sorte  fugitive, 
n'a  pas  cette  fixité  que  présente  l'anatomie. 

Les  deux  caractères  principaux  de  la  vie 
animale  sont  la  sensibilité  et  le  mouvement, 
on  l'a  bien  souvent  répété,  depuis  Aristote  et 
depuis  le  Traité  de  l'Ame  ;  c'est  par  là  que 
l'animal  se  distingue  de  la  plante,  qui  n'a  que 
les  facultés  de  se  nourrir  et  de  se  reproduire, 
et  qui  n'est  ni  sensible  ni  mobile.  Cependant, 
la  physiologie  n'a  pas  été  aussi  retardée  que 
le  supposait  Claude  Bernard  ;  mais  l'étude  en 
est  éminemment  ardue  ;  des  trois  sciences  qui 
composent  la  zoologie  générale,  elle  est  la 
plus  profonde,  et,  par  conséquent,  la  moins 
développée.  Malgré  tous  les  efforts  de  l'esprit 
humain,  la  vie  demeure  un  mystère  impéné- 
trable; et  tout  ce  que  notre  siècle  peut  se 
flatter  d'avoir  appris  de  plus  nouveau  en  ce 


genre,  c'est  que  la  vie  n'est  apparue  sur  notre 
planète  qu'à  un  moment  donné,  avant  lequel 
elle  n'était  pas.  Certaines  conditions  des  mi- 
lieux ambiants  ont  été  nécessaires  pour  qu'elle 
se  montrât  tout  à  coup,  sans  que  rien  l'eût  an- 
noncée.  Mais  ce  qui  prouve  irrésistiblement 
que  la  vie  ne  dépend  pas  de  ces  conditions 
exotériques,  c'est  que   ces  conditions,  bien 
qu'elles  restent,  à  cette  heure,  les  mêmes  qu'à 
l'origine,  sont  impuissantes  à  produire  la  vie  ; 
et  que,  depuis  la  création  des  êtres  animés, 
aussi  loin  que  la  science  peut  remonter  ou  des- 
cendre  dans  ces  abîmes,  tout  être  vivant,  sans 
qu'il  y  ait  à  cette  loi  une  seule  exception,  a 
tenu,  avant  de  vivre,  à  un  corps  de  la  même 
forme  que  le  sien,  et  vivant  avant  lui. 

Ainsi  que  le  dit  Cuvier,  l'être  animé  a  tenu 
à  un  parent;  ou,  selon  la  formule  aristotélique  : 
.  L'homme  engendre  l'homme  ».  H  y  a  donc 
eu  ce  un  moment  créateur,  »  selon  la  belle 
expression  de  Littré.  Mais  depuis  ce  moment 
unique,  qui  recule  et  se  perd  dans  un  inacces- 
sible lointain,  la  vie  ne  s'est  jamais  produite 
une  seconde  fois  dans  sa  condition  primor- 
diale ;  elle  a  été  simplement  transmise,  dans 


•n 


CL  VI 


PREFACE 


des  organismes  qui  étaient  aussi  parfaits  a 
l'origine  qu'ils  le  sont  aujourd'hui,  et  dont  la 
succession  imperturbable  nous  confond  de 
plus  en  plus  d'étonnement  et  d'admiration. 
L'on  sent  partout  la  vie;  nulle  part,  pas  même 
en  nous,  on  ne  peut  la  saisir  directement  et  la 
soumettre  à  l'observation  continue  et  métho- 
dique, comme  on  y  soumet  l'organisation  ma- 
térielle. On  ne  la  surprend  que  dans  ses  mani- 
festations, qui  trop  souvent  sont  douteuses,  et 
qui  changent  sans  cesse,  en  nous  révélant 
plus  ou  moins  clairement  le  principe  qu'elles 
cachent  sous  leurs  multiples  apparences.   - 

C'est  sans  doute  cette  insurmontable  igno- 
rance qui  aura  porté  la  physiologie  à  se  faire 
une  science  expérimentale,  au  lieu  de  se  bor- 
ner a  être  une  science  d'observation,  comme 
le  sont  l'anatomie  et  la  zoologie  descriptive. 
L'expérimentation  a  de  très  grands  avantages; 
mais  elle  a  aussi  ses  dangers,  que  la  sagesse 
de  Guvier  a  signalés  plus  d'une  fois.  «  Dans 
«  quelques  sciences,  disait-il,  on  examine  des 
«  phénomènes  dont  on  peut  à  l'avance  régler 
«  toutes  les  circonstances  ;  mais  il  y  a  d'autres 
((  sciences,  notamment  la  physiologie,  où  les 


PREFACE 


CLVII 


((  phénomènes  se  passent  dans  des  conditions 
((  qui  ne  dépendent  pas  de  celui  qui  les  étudie. 
((  Dans  ces  sciences,  il  n'est  pas  permis  de  sous- 
((  traire  successivement  les  phénomènes  à  cha- 
((  que  condition  et  de  réduire  le  problème  à  ses 
((  éléments,  comme  le  fait  l'expérimentateur.  » 
On  est  contraint  de  prendre  le  problème  tout 
entier  avec  toutes  ses  conditions  à  la  fois; 
et  on  ne  peut  l'analyser  que  par  la  pensée. 
Ceci  est  vrai  surtout  quand  on  essaie  d'isoler 
les  phénomènes  complexes  dont  se  compose 
la  vie  d'un  animal  ;  car  si  un  seul  de  ces  phé- 
nomènes est  supprimé,  la  vie  entière  s'anéan- 
tit. Cuvier  ne  proscrivait  pas,  pour  cela,  les 
expériences,  ni  peut-être  même  la  vivisection  ; 
mais  il  avertissait  les  savants  que  ces  pro- 
cédés sont  périlleux,  et  il  les  mettait  en  garde 
contre  l'abus.  A-t-on  respecté  suffisamment 
ces  prudents  avis  ?  Nous  ne  savons,  mais  ce 
qu'on   peut  croire,    c'est   qu'il  est   toujours 
hasardeux  de  préparer  soi-même  une  réalité 
factice,  parce  qu'on  est  trop  disposé  à  la  subs- 
tituer a  la  réalité  initiale   qu'on  n'a  pas  pu 
comprendre.  C'est  le  fait  d'une  circonspection 
bien  rare  de  ne  pas  voir   dans   l'expérience 


CLVlll 


PREFACE 


PREFACE 


CLIX 


qu'on  a  imaginée  plus  qu'elle  ne  contient,  et 
de  la  circonscrire  scrupuleusement  au  cas  ré- 
servé. 

Du  reste,  la  vie  ne  se  trouve  pas  exclusi- 
vement clans  les  animaux,  elle  est  aussi  dans 
les  plantes  ;  et  de  là  vient  que,  considérée  à 
la  fois  dans  les  deux  règnes,  elle  donne  lieu  à 
une  science  appelée  d'un  nom  aussi  nouveau 
qu'elle,  la  Biologie.  On  peut  apercevoir  déjà 
quelques  linéaments  de  cette  science  dans  le 
Traité  de  l'Ame  d'Aristote,  qui  est  une  théorie 
du  principe  vital  chez  tous  les  êtres  animés. 
Mais  la  physiologie  botanique  n'apporte  que 
très-peu  de  secours  à  la  physiologie  générale, 
et  quoique  les  plantes  aient  des  fonctions 
communes  avec  les  animaux,  il  ne  faudrait 
pas  forcer  des  ressemblances  qui  embarras- 
seraient la  science,  loin  de  lui  être  utiles. 

Pour  toutes  les  parties  de  l'histoire  natu- 
relle, comme  pour  les  autres  sciences,  nous 
possédons  aujourd'hui  cent  fois  plus  de  res- 
sources que  n'en  avaient  les  siècles  qui  nous 
ont  précédés.  Le  nombre  des  observateurs  est 
beaucoup  plus  grand  qu'il  n'a  jamais  été,  et  il 
s'augmente   continuellement  ;   les    communi- 


cations libérales  qu'ils  se  font  mutuellement 
leur  sont  aussi  profitables  que  faciles.  On  peut 
s'entendre  d'un  bout  à  l'autre  de  la  terre  en 
un  temps  aussi  rapide  que  la  pensée  ;  une  dé- 
couverte de  quelque  valeur  est  instantanément 
connue  de  ceux  qu'elle  peut  intéresser.   Les 
Académies,  les  corps  savants  de  toute  sorte 
dans  tous  les  pays  civilisés,  rivalisent  de  zèle 
et  de  publicité  ;  les  collections  publiques  et  pri- 
vées s'accumulent  pour  chacune  des  branches 
du  savoir  ;  les  instruments  les  plus  ingénieux 
ajoutent  leur  coopération  docile  et  sûre  à  toutes 
les  facultés  de  l'intelligence.  En  un  mot,  les 
richesses  surabondent  de  tous  côtés.  Mais  si 
l'on  peut  s'en  applaudir,  on  peut  aussi  craindre 
l'excès  de  tant  de  moyens  d'information.  Les 
détails  se  multiplient  avec  une  telle  profusion 
qu'il  est  à  redouter  que  l'esprit  ne  s'y  perde 
et  ne  succombe  sous  un  poids  toujours  accru. 
C'est  un  écueil  de  plus  en  plus  menaçant,  qui 
cause  l'inquiétude  de  bien  des  naturalistes. 
On  peut  espérer  que  la  science  finira  par  éviter 
cet  écueil,  qui  est  trop  réel,  comme  Buffon  le 
lui  conseillait,   voilà  déjà   plus  d'un   siècle; 
nu\is  pour  le  moment,  et  peut-être  pour  assez 


^ 


CLX 


PREFACE 


PREFACE 


CLXI 


i 


longtemps  encore,  elle  risque  de  s'y  attarder 
et  de  s'y  affaiblir.  C'est  une  activité  un  peu 
aveugle,  une  anarchie  qui  provoquera  plus 
tard  un  remède,  et  la  dictature  de  quelque 
nouveau  système.  On  se  fatiguera  de  tant  de 
diversions  minutieuses  qui  détournent  nos 
regards  sur  des  points  très-secondaires,  et  qui 
nous  empêchent  de  saisir  l'ensemble  des 
choses,  qui,  en  définitive,  est  seul  digne  de  nos 
labeurs  et  de  notre  raison,  puisque  la  science 
ne  vit  que  de  généralités.  Sans  doute,  il  est  ex- 
cellent de  limiter  l'observation  pour  la  rendre 
plus  exacte,  et  pour  lui  assurer  les  consé- 
quences et  l'autorité  qu'elle  doit  avoir  ;  mais, 
afin  que  la  spécialité  même  acquière  tout  son 
prix,  il  faut  toujours  qu'elle  se  rattache  à 
quelque  chose  de  plus  compréhensif. 

Cette  nécessité  s'impose  en  histoire  natu- 
relle peut-être  plus  encore  que  dans  aucune 
autre  science.  Ce  sont  uniquement  des  genres 
et  des  espèces  que  la  zoologie  considère  ;  ce 
ne  sont  jamais  des  individus,  et  il  n'y  a  pas 
de  biographies  dans  le  royaume  de  l'anima- 
lité. Voilà  comment,  lorsqu'on  parle  de  zoolo- 
gie descriptive,  d'anatomie,  de  physiologie. 


il  est  toujours  sous-entendu  qu'il  s'agit  de  la 
classification  générale  de  tous  les  animaux,  ou 
de  leur  anatomie  comparée,  ou  de  leur  physio- 
logie comparée.  L'étude  de  l'homme,  de  sa 
physiologie  et  de  son  anatomie  particulières, 
est  fort  intéressante,  parce  qu'elle  nous  touche 
immédiatement,  et  surtout  parce  qu'elle  éclaire, 
à  tous  les  degrés,  l'étude  des  organisations 
inférieures.  La  science  doit,  selon  nous,  com- 
mencer par  l'homme  ;  mais  elle  ne  peut  se 
borner  a  l'homme  et  s'y  renfermer,  puisque  la 
nature  ne  s'y  borne  pas. 

A  la  fin  de  notre  siècle,  le  monde  savant  est 
hanté  par  deux  théories,  ou  plutôt  par  deux 
erreurs,  qui  peuvent  être  fort  nuisibles,  et  dont 
il  devrait  se  défendre  prudemment  :  le  transfor- 
misme d'une  part,  et  d'autre  part,  l'athéisme, 
qui  en  est  sorti  fatalement.  Ces  entraînements 
désastreux  dévoyent  la  science  et  lui  font 
perdre  un  temps  précieux,  en  attendant  qu'elle 
sache  s'y  soustraire  pour  revenir  à  la  vérité 
trop  méconnue. 

Plus  haut,  on  a  cité  les  objections  qu'Agassiz 
oppose  au  transformisme  ;  il  les  emprunte 
toutes  h  la  zoologie.  Mais  il  en  est  d'autres  qui 


T.    I. 


CLXII 


PIIEFACK 


PREFACE 


CLXIII 


II 


ne  sont  pas  moins  fortes,  et  qu'on  peut  sou- 
lever au  nom  de  la  méthode  et  de  la  logique. 
Est-il  un  fait  plus  frappant  et  moins  niable 
que  la  fixité  présente  des  espèces  ?  Ces  espèces 
ont-elles  changé  d'une  façon  appréciable  depuis 
quatre  mille  ans  qu'on  les  observe  ?  En  re- 
montant aux  témoignages  les  plus  anciens,  en 
interrogeant  les  poètes,  les  historiens,  les 
naturalistes  ;  en  interrogeant,  comme  des  té- 
moins encore  plus  irrécusables,  les  débris 
fossiles  que  garde  le  sol,  ou  les  ossements 
conservés  par  la  piété  humaine,  découvre-t-on 
la  moindre  dissemblance  entre  les  animaux 
qui  vivent  côte  à  côte  avec  nous,  et  les  ani- 
maux de  même  espèce  qui  vivaient  aux  époques 
les  plus  reculées  ?  La  sélection  pratiquée  par 
l'homme  dans  quelques  circonstances  modifie 
des  détails  d'organisation;  mais  de  ces  alté- 
rations superficielles  et  peu  persistantes,  con- 
clure que  les  espèces  peuvent  se  transformer 
les  unes  dans  les  autres,  et  que,  par  exemple, 
des  quadrupèdes  pourraient  devenir,  ou  peu- 
vent avoir  été,  des  mollusques,  c'est  une  rêverie, 
qu'on  ne  serait  pas  trop  surpris  de  rencontrer 
dans  un  conte  de  fées;  mais  dans  la  science, 


dont  les  fondements  ne  sont  que  l'observation 
et  l'analyse,  ces  fantaisies,  imitées  des  Mille 
et  laieNiiits,  ne  sont  pas  très-sérieuses,  et  l'on 
n'aurait  pour  elles  que  du  dédain,  si  elles  ne 
portaient  point  des  conséquences  aussi  redou- 
tables que  fausses. 

Ce  qu'il  y  a  de  vrai  dans  la  théorie  de  la 
cellule,  surtout  depuis  les  beaux  travaux  d'Er- 
nest de  Baër  (1827),  c'est  que,  chez  tous  les 
mammifères,  l'embryon,  fécondé  par  l'union 
des  sexes,  débute  par  une  molécule  à  peu  près 
imperceptible,  germe  de  tous  les  développe- 
ments ultérieurs.  C'est  une  cuticule,  c'est  un 
ovule,  qui,  comme  l'œuf  des  oiseaux,  porte  en 
soi  tout  ce  qui  rend  possibles  les  progrès  de  la 
vie  et  la  nutrition  du  jeune.  Ce  fait,  qui  a  été 
si  bien  démontré  pour  les  mammifères,  s'étend 
aux  autres  animaux  supérieurs,  et,  si  l'on  veut 
même,  à  toute  l'animalité,  bien  que  ce  ne  soit 
pas  encore  prouvé  pour^es  espèces  herma- 
phrodites ou  gemmipares.  Mais  si  l'on  con- 
cède ce  premier  point  aux  partisans  de  la 
cellule,  ils  doivent  en  retour  avouer  que  les 
cellules  ont  beau  être  d'apparence  identique, 
elles  n'en  sont  pas  moins  essentiellement  dif- 


x 


CLXIV 


PREFACK 


férentes  dans  leur  contenu,  quel  qu'il  soit, 
puisque  l'évolution  en  fait  sortir  les  êtres  les 
plus  dissemblables.  Notez  que  ce  second  fait 
n'est  pas  moins  incontestable  que  le  premier. 
A  quoi  bon,  dès  lors,  identifier,  dans  une 
promiscuité  imaginaire,  les  espèces  actuelle- 
ment si  distinctes,  puisqu'on  est  forcé  de  diffé- 
rencier tout  aussi  profondément  les  cellules 
elles-mêmes  ?  Que  gagne-t-on  à  nier  d'abord 
la  différence,  puisqu'il  faut  ensuite  la  recon- 
naître et  la  subir  ?  Si  nos  faibles  regards  pou- 
vaient pénétrer  dans  l'enceinte  ultra-micros- 
copique des  cellules,  sarcode  ou  protoplasma, 
ils  y  verraient  le  même  spectacle  qui  nous 
éblouit  dans  l'organisme  actuel  des  êtres  vi- 
sibles. Les  cellules,  à  quelque  degré  de  ténuité 
qu'on  veuille  les  réduire,  nous  offriraient,  si 
elles  s'ouvraient  pour  nous,  les  mêmes  diver- 
sités, les  mêmes  ordres,  les  mêmes  familles, 
et,  en  descendant  toujours,  les  mêmes  espèces. 
Seulement  le  phénomène  se  produirait  comme 
dans  le  ciron  de  Pascal,  sur  une  échelle 
moindre,  et  tellement  insaisissable  qu'il  fau- 
drait renoncer  a  toute  observation  un  peu 
positive.  Le  transformisme  pourrait-il  sesous- 


\ 


PREFACE 


CLXV 


traire  à  celte  extrémité,  où  la  science  disparaît  ? 
Et  ce  néant  est-il  le  but  auquel  il  aboutit  ? 

Ainsi,  présence  de  la  vie  venue  dans  les  cel- 
lules les  plus  informes  par  voie  de  transmis- 
sion, et  dissemblance  radicale  entre  les  cel- 
Iules,  tout  aussi  prononcée  pour  elles  qu'entre 
les  adultes  les  plus  complètement  formés, 
voilà  deux  évidences,  qu'on  peut  braver  obsti- 
nément, mais  qu'on  ne  détruit  pas. 

Le  transformisme  n'est  donc  qu'une  de  ces 
idées  à  priori  qu'on  a  tant  reprochées  à  la  mé- 
taphysique, et  dont  la  science  prétend  s'abs- 
tenir avec  la  plus  légitime  réserve.  Elle  fait 
très-bien  de  vouloir  fuir  Y  à  priori  ei  de  le  ré- 
pudier; mais,  à  son  insu,  elle  s'en  sert  peut- 
être  plus  fréquemment  qu'elle  ne  le  pense. 
Dans  la  métaphysique,  ou  philosophie  pre- 
mière, si  bien  définie  par  Aristote,  qui  l'appelle 
de  son  vrai  nom,  la  science  des  causes,  cer- 
tains principes  universels,  c'est-à-dire  des 
axiomes,  sont  indispensables;  et  on  ne  les 
proscrit  que  faute  de  comprendre  leur  rôle 
nécessaire  pour  les  démonstrations  de  tout 
ordre.  Mais  dans  les  sciences  spéciales,  les 
idées  à  priori  doivent  être  soigneusement  éli- 


V. 


CLXVI 


PREFACE 


minées,  pour  céder  la  place  à  de  simples  gé- 
néralités, résultant  de  l'observation  qu'elles 
résument.  Bien  des  fois  cependant,  la  science 
s'est  méprise,  et  elle  a  laissé  de  côté  le  réel, 
pour  conférer  à  des  préventions  et  à  des  hypo- 
thèses une  faveur  qu'elles  ne  méritent  pas.  La 
mode  peut  régner  dans  les  sciences  aussi  bien 
que  dans  des  régions  moins  éclairées  et  moins 
sévères  ;  elle  y  fait  plus  de  mal  ;  mais  heureu- 
sement elle  n'y  est  pas  beaucoup  plus  durable. 

Elle  y  est  même  d'autant  plus  inconstante 
que  la  science  recherche  avant  tout  la  vérité, 
et  que,  si  elle  s'en  éloigne  pour  quelque  temps, 
elle  y  est  bientôt  ramenée  par  sa  propre  na- 
ture, par  tous  ses  penchants  instinctifs,  et 
par  la  réalité.  Le  transformisme,  quand  on  le 
j)rend  pour  l'explication  de  l'origine  des  êtres, 
est  une  de  ces  modes,  qui  n'a  eu  déjà  que  trop 
de  durée,  mais  qui  disparaîtra  comme  d'au- 
tres, séduisantes  et  frivoles  autant  que  lui. 

Un  des  torts  les  moins  pardonnables  du 
transformisme,  c'est  donc  de  substituer,  au 
monde  qui  est  sous  nos  yeux,  la  chimère  d'un 
monde  entièrement  faux.  Il  semble  que  le  spec- 
tacle que  l'homme  contemple  ici-bas  pendant 


PREFACE 


CLXVII 


son    éphémère   existence,   est    par    lui-même 
assez  beau  et  assez  vaste,  non-seulement  pour 
suffire  à  notre  passion  de  savoir,  mais  aussi 
pour  dépasser  de  beaucoup  toutes  les  énergies 
de  notre  intelligence.  L'étonnement  causé  à 
nos  esprits  par  les  phénomènes  naturels  n'est 
pas  moins  vif  aujourd'hui  que  quand  jadis  Aris- 
tote  y  trouvait  la  source  première  de  la  philo- 
sophie et  de  la  réflexion .  Mais  le  transformisme 
est  venu  changer  tout  cela  ;  au  lieu  de  la  na- 
ture qui  subsiste  immuablement  devant  nous, 
et  qu'on  étudie  depuis  quelques  milliers  d'an- 
nées, parce  qu'on  a  foi  dans  sa  stabilité,  il  nous 
propose  une  nature  qui  échapperait  à  toute  ob- 
servation, à  toute  étude,  à  toute  science,  si 
elle  était  aussi  variable  et  aussi  fuyante  qu'il 
veut  la  faire.  N'est-ce  pas  remonter,  par  une 
autre  voie,  jusqu'à  ces  antiques  systèmes  qui 
admettaient  le  flux  universel  des  choses  et  la 
perpétuelle  mobilité  de  tout  ce  qui  est  ? 

Le  vieil  Heraclite  soutenait  qu'on  ne  peut  se 
baigner  deux  fois  dans  la  même  eau  du  fleuve 
qui  s'écoule.  Le  transformisme  contemporain 
ne  met  plus  la  mobilité  dans  l'eau  courante, 
qui  se  dérobe,  en  se  jouant  de  nous  ;  il  la  met 


\ 


CLXVJII 


PREFACE 


dans  ces  formes  et  ces  constitutions  des  êtres 
qui  nous  semblent,  à  bon  droit,  être  fixées 
pour  toujours,  et  que  nul  œil  humain  n'a 
jamais  vues  autrement  qu'elles  ne  sont  pré- 
sentement. En  allant  plus  loin  encore  qu'He- 
raclite, n'est-ce  pas  faire  concurrence  h  ces 
élucubrations  de  l'Inde,  qui  confondent  tous 
les  êtres  dans  un  être  unique,  et  qui  imagi- 
nent des  métempsy choses  sans  fin,  mêlant  in- 
distinctement toutes  les  existences,  par  l'im- 
puissance d'en  discerner  réellement  aucune  ? 
Est-ce  donc  une  gloire  enviable  pour  la 
science  du  xix®  siècle  que  de  se  mettre  au  niveau 
des  Bouddhistes  de  l'immobile  Orient  ?  Les 
Bouddhistes  n'ont  pas  inventé  la  cellule;  mais 
ils  ont  poussé  le  rêve  des  transformations  jus- 
qu'à la  limite  extrême  que  les  i)romoteurs  les 

plus  audacieuxdu  Darwinisme  n'ont  pas  encore 
franchie  ;  ils  ont  tout  englobé  dans  cette  masse 
confuse  et  sans  forme  des  trois  règnes  iden- 
tifiés et  amalgamés,  où  le  monde  animal  ne  se 
reconnaît  même  plus,  et  où  il  sombre  comme 
tout  le  reste.  Est-ce  bien  la  peine  que  le  Dar- 
winisme recueille  tant  de  faits,  tant  d'obser- 
vations, tant  de  renseignements  précieux  et 


PREFACE 


CLXIX 


savants,  pour  en  étayer  une  conception  que 
les  plus  ignorants  des  hommes  avaient  trouvée 
cinq  ou  six  siècles  avant  notre  ère,  et  sur  la- 
quelle ils  ont  bâti  leurs  doctrines  abstruses 
et  extravagantes?  Le  transformisme  s'enor- 
gueillit d'être  un  immense  progrès.  N'est-il 
pas,  tout  au  contraire,  un  déplorable  recul  vers 
des  insanités  qui  pouvaient  sembler  à  jamais 
mortes  et  réprouvées  ? 

L'arrière-pensée  que  caresse  le  transfor- 
misme, c'est  de  faire  sortir  la  vie  du  concours 
fortuit  et  inconscient  d'éléments  purement 
matériels.  A  l'en  croire,  quelques-uns  des 
corps  simples,  qui  sont  l'étude  de  la  chimie,  se 
seraient  un  jour  rencontrés,  on  ne  nous  dit 
pas  par  quelle  cause,  disparue  depuis  cette 
époque  ;etde  leur  contact  fécond,  auraitjailli 
tcTtit  à  coup  l'étincelle  inextinguible.  Mais  s'il 
en  a  été  ainsi,  si  en  effet  la  vie  a  surgi  par 
hasard  du  rapprochement  de  forces  physiques, 
pourquoi  ces  forces  auraient-elles  cessé  leur 
action,  après  cet  instant  pour  toujours  éva- 
noui ?  Pourquoi  n'agissent-elles  plus  à  cette 
heure,  devant  nous,  comme  elles  agissaient 
alors?  (l'est  la  question  que  faisait  Agassiz,  il 


CLXX 


PREFACE 


y  a  vingt  ans;  on  n'y  a  pas  répondu,  parce 
qu'on  ne  peut  pas  y  répondre,  si  ce  n'est  par 
des  hypothèses  inacceptables.  L'analyse  spec- 
trale, découverte  tout  récemment,  pour  l'hon- 
neur de  notre  siècle,  est  venue  apporter  aux 
arguments  d'Agassiz  une  confirmation  inat- 
tendue. Il  n'est  plus  permis  de  supposer  que 
les  forces  et  les  éléments  physiques  aient  été 
à  l'origine  autres  qu'ils  ne  sont  à  cette  heure, 
soit  sur  notre  globe,  soit  sur  les  autres  corps 
qui  font  aussi  leurs  révolutions  dans  l'espace. 
La  vie  est  donc  une  force,  sid  generis,  essen- 
tiellement différente  des  forces  physiques; 
elle  ne  vient  pas  de  ces  forces,  et  elle  les  crée- 
rait bien  plutôt  qu'elle  ne  serait  créée  par 
elles. 

Or,  n'est-il  pas  excessivement  difficile,  ou 
disons  mieux,  n'est-il  pas  absolument  impos- 
sible, de  découvrir  la  moindre  intelligence 
dans  les  forces  physiques,  réduites  à  elles 
seules?  S'il  est  une  conclusion  qui  résulte  des 
théories  les  plus  solidement  établies  de  la 
science  et  de  ses  observations  les  plus  irré- 
fragables, c'est  que  l'intelligence  se  manifeste 
a  tous  les  degrés,  sous  toutes  les  formes,  à 


PREFACE 


CLXXI 


tous  les  moments,  dans  l'univers  entier,  et 
excellemment  dans  les  êtres  animés,  que  nous 
pouvons  le  plus  directement  observer,  et  que 
nous  connaissons  le  plus  sûrement,  sans 
parler  de  nous-mêmes.  Qu'est-ce,  en  effet, 
que  l'intelligence  ?  Quand  nous  voyons  un  but 
atteint  successivement  par  une  suite  de  moyens 
appropriés  ;  quand  ces  moyens,  agissant  cha- 
cun dans  leur  sphère,  se  subordonnent  régu- 
lièrement les  uns  aux  autres  pour  produire 
un  résultat  dernier,  n'est-ce  pas  là  une  preuve 
éclatante  d'intelligence  et  de  volonté  ?  N'est- 
ce  pas  le  comble  de  la  déraison  que  de  se 
refuser  à  cette  confession  irrésistible  ?  N'est- 
ce  pas  une  abdication  et  un  suicide  de  l'esprit, 
qui,  par  une  sorte  de  délire,  se  méconnaît  jus- 
qu'à ce  point  de  ne  plus  voir  dans  la  nature 
extérieure,  sous  une  forme  infinie,  la  force 
dont  il  est  doué  lui-même  intimement,  bien  que 
dans  une  moindre  mesure. 

Une  raison  saine  peut-elle  douter,  par 
exemple,  que  la  reproduction  des  êtres,  perpé- 
tuant les  espèces,  ne  soit  préparée  par  la  nu- 
trition, qui,  à  son  tour,  est  le  terme  d'une  série 
de  phénomènes  sans  lesquels  elle  n'aurait  pas 


■v. 


CLXXIl 


PREFACE 


lieu  ?  Cet  enchaîneineut  de  faits  liés  entre  eux 
pour  aboutir  a  une  fin  préconçue  qui  se  réa- 
lise, n'est-ce  plus  là  ce  qui  s'appelle  de  l'intel- 
ligence ?  Ce  qu'on  dit  de  la  reproduction  et  de 
la  nutrition  ne  peut-on  pas  l'appliquer  non 
moins  justement  à  tout  le  jeu  de  l'organisa- 
tion animale?  Le  rôle  des  os,  des  muscles, 
des  tendons,  des  ligaments,  des  nerfs,  des 
vaisseaux,  des  viscères  de  tout  ordre,  n'est-il 
donc  pas  aussi  évident  ?  La  solidité  des  unes, 
la  flexibilité  des  autres,  la  circulation  des 
fluides,  les  absorptions,  les  sécrétions,  n'ont- 
elles  plus  d'objet  ?  Le  suprême  honneur  de 
l'esprit  de  l'homme  ne  consiste-t-il  pas  à  dé- 
monter tous  ces  rouages  délicats,  pour  y  sur- 
prendre, pièce  a  pièce,  les  mystérieux  desseins 
d'une  pensée  intelligente,  devant  laquelle  la 
nôtre  se  sent  comme  anéantie?  Le  bon  sens 
ne  s'écrie-t-il  plus  avec  Voltaire  : 

«  L'univers  m'embarrasse,  et  je  ne  puis  songer 

a  Que  cette  horloge  existe  et  n'ait  pas  d'horloger?  » 

On  a  vraiment  quelque  honte  de  tant  insister 
sur  des  vérités  si  simples  ;  et  cela,  à  la  fin  de 
notre  xix*^  siècle,  au  milieu  des  découvertes  ac- 


P  R  E  FAC  E 


CLXXIII 


cumulées  dont    la  science   se  glorifie!   Mais 
comment  se  peut-il  que  l'intelligence  humaine, 
qui  s'enivre  si  aisément  de  ses  succès,  ne  voie 
pas  qu'elle  aussi  n'est  qu'une  partie  de  la  na- 
ture? N  y-a-t-il  plus  au  monde  quelque  chose 
d'intelligible  ?  Et  l'intelligible  ne  suppose-t-il 
pas  nécessairement  l'intelligent  ?  Cet  univers 
est-il  une  énigme  sans  mot  ?  Que  devient  la 
science,  lorsque,  fière  de  comprendre  quelques 
vains  détails,  elle  refuse  au  tout,  que  ces  dé- 
tails composent,  ce  qu'elle  accorde  à  d'infimes 
parties?  L'orgueil,  d'un  côté,    ne  compense 
pas  la  défaillance,  de  l'autre:  et  c'est  trop  de 
se  montrer  tout  à  la  fois  si  présomptueux  et  si 
inconséquent.    Anaxagore,    Socrate,    Platon, 
Aristote,  le  judaïsme,  la  chrétienté,  et,  plus 
près  de  nous.  Descartes,  Linné,  Buffon,  Cu- 
vier,  se  sont-ils  donc  trompés  ?   Notre  juge- 
ment, ou  plutôt  le  jugement  dequelques  savants 

de  nos  jours,  l'emporte-t-il  sur  celui  de  ces 
puissants  esprits,  appuyé  sur  tant  de  génie, 
sur  tant  de  réflexion  et  de  sagesse,  sur  tant 
d'observations,  confirmant  de  sublimes  ins- 
tincts, qui  n'ont  rien  eu  d'un  aveugle  enthou- 
siasme ? 


CLXXIV 


PREFACE 


PREFACE 


CLXXV 


La  science  redoute  les  causes  finales;  et 
c'est  parfois  un  louable  scrupule  qui  les  lui 
fait  craindre.  Oui,  sans  doute,  on  en  a  abusé. 
Mais  est-ce  là  un  motif  pour  les  repousser 
dans  tous  les  cas  ?  Si  l'on  invoque  l'interven- 
tion de  la  Providence  à  tout  propos,  pour  ré- 
soudre les  difficultés  les  plus  vulgaires;  si, 
devant  un  phénomène  qu'on  n'a  pu  tout 
d'abord  expliquer,  on  se  décourage,  et  qu'im- 
médiatementon  ait  reconvsauDeusavmac/finâ 
du  poète,  ce  n'est  qu'une  faiblesse  ;  et  la  science 
doit  se  l'interdire.  Elle  peut  se  fier  à  sa  viri- 
lité; et  en  ceci  du  moins,  elle  ne  se  nléprend 
pas  ;  car  il  est  donné  à  l'homme  de  beaucoup 
obtenir  par  de  constants  efforts  et  d'apprendre 
toujours  davantage.  Mais  savoir,  n'est-ce  pas 
connaître  la  cause  ?  N'est-ce  pas  connaître  la 
fin  de  la  chose  qu'on  étudie  ?  Aristote  est  le 
premier,  entre  tous  les  penseurs,  qui  ait  pro- 
clamé aussi  résolument  la  croyance  aux  causes 
finales;  et  après  tant  de  siècles,  après  tant  de 
controverses,  elle  n'a  rien  perdu  de  son  im- 
portance, ni  de  son  opportunité.  Elle  est  aussi 
neuve  à  présent  qu'elle  le  fut  jamais  ;  elle  est 
de  celles  qui  ne  vieillissent  point.  Serait-elle 


devenue  fausse  parce  que,  de  jour  en  jour, 
elle  est  plus  ancienne,  et  qu'elle  continue  de 
se  vérifier  ? 

Le  témoignage  d'Aristote  doit  avoir  pour 
nous  une  double  autorité,  que  lui  confèrent 
le  génie  et  l'indépendance  d'esprit  la  plus  en- 
tière. Dans  le  passé  du  savoir  humain,  Aris- 
tote tient  une  place  unique;  et  selon  toute 
probabilité,  l'avenir  ne  lui  donnera  pas  de 
rival.  On  peut  ne  pas  partager  toutes  ses  opi- 
nions; mais  aujourd'hui  qu'on  les  apprécie 
mieux  qu'auparavant,  on  doit  reconnaître  que 
jamais  un  entendement  aussi  fécond  n'a  paru 
dans  les  annales  de  la  science. 

L'infiuence  dominatrice  qu'il  a  exercée  sur 
l'Antiquité,  et  sur  tout  le  Moyen-age,  a  été  légi- 
time autant  que  bienfaisante  ;  et  nous  qui  en 
savons  beaucoup  plus  qu'il  ne  pouvait  en 
savoir,  nous  n'en  sommes  que  plus  pénétrés 
d'admiration  et  de  gratitude,  en  voyant  ce  qu'il 
a  su  et  ce  que  nous  lui  devons.  Son  histoire 
naturelle,  mieux  connue,  est  faite  pour  aug- 
menter encore  ces  sentiments,  qu'on  éprouve 
même  sans  être  un  partisan  du  Péripatétisme. 
Qui  se  croirait  le  droit  de  récuser  un  tel  génie? 


.z 


OLXWI 


PREFACE 


La  nature,  qui  existait  sous  ses  yeux,  n'est-elle 
pas  toujours  celle  qui  existe  sous  les  nôtres  ? 
Pouvons-nous  la  juger  dans  son  caractère 
essentiel  autrement  que  lui?  Et  quand  cet 
esprit  incomparable  déclare  qu'il  la  trouve 
pleine  de  sagesse,  quand  il  y  découvre  une 
providence,  irons-nous  élever  notre  voix  contre 
la  sienne,  qui,  d'ailleurs,  est  d'accord  avec  les 
plus  grandes  voix  que  le  monde  ait  entendues 
et  écoutées?  11  faudrait,  pour  se  prononcer  en 
sens  contraire,  une  outrecuidance  que  nous 
n'avons  pas  ;  et  si,  sur  quelques  points,  on  peut 
se  séparer  d'Aristote,  sur  ce  point-là,  il  faut 
être  a  ses  côtés  et  combattre  avec  lui. 

Ajoutons  que  Tindépendance  d'Aristote  n'est 
pas  plus  douteuse  que  son  génie  ;  il  n'a  obéi 
et  ne  pouvait  obéir  qu'à  la  conviction  la  plus 
libre.  De  nos  jours,  bien  des  savants  ne  s'aper- 
çoivent pas  qu'ils  dérivent  vers  l'athéisme,  qui 
est  en  vogue,  par  réaction  passionnée  et  par 
haine  rétrospective  contre  les  idées  religieuses . 
Depuis  deux  mille  ans  tout  à  l'heure  que  le 
christianisme  s'est  propagé,  l'idée  de  Dieu, 
obscurcie  dans  le  monde  ancien ,  a  envahi 
le    monde    moderne   avec   une  force  et  une 


U 


PREFACE 


CLXXVII 


clarté  invincibles,  amenant  d'immenses  avan- 
tages pour  la  civilisation  et  l'humanité, 
mais  en  même  temps  suscitant  des  abus  dont 
toutes  les  choses  humaines  sont  entachées. 
L'intolérance  a  régné  pendant  de  longs  siècles  ; 
et  c'est  à  peine  si,  dans  le  nôtre,  elle  s'est  re- 
lâchée de  ses  exigences  et  de  ses  rigueurs. 

Beaucoup  de  nobles  esprits  se  sont  révoltés 
héroïquement  contre  elle;  mais  la  réaction 
ne  devait  pas  être  moins  excessive  que  la 
persécution  provocatrice.  De  croyances  qui 
étaient  exagérées  dans  leur  application,  si  ce 
n'est  dans  leur  principe,  on  est  passé  à  des 
croyances  tout  autres,  qui  ne  sont  guère  plus 
modérées  et  qui  ont  le  malheur  d'être  fausses. 
La  philosophie  du  xix^  siècle,  grâce  surtout  à 
M.  Cousin,  s'est  dégagée  de  cet  abîme  creusé 
par  le  siècle  précédent;  mais  la  science  s'y 
est  aventurée,  bien  qu'elle  n'y  fût  pas  tenue, 
et  que  de  telles  questions  ne  soient  pas  de  sa 
compétence.  Dans  la  civilisation  grecque,  où 
il  n'y  a  point  eu  de  livres  sacrés  ni  d'ortho- 
doxie, l'âme  d'Aristote  a  été  à  l'abri  de  l'op- 
pression et  de  la  licence  ;  il  a  vécu  dans  ces 
libres  et  pures  régions  qui  sont  l'atmosphère 


T.     I. 


yL. 


CLXXVIII 


PREFACE 


naturelle  de  la  philosophie  ;  et  si  jamais  homme 
fut  en  mesure  de  voir  la  vérité  et  de  la  dire, 
c'est  bien  le  précepteur  d'Alexandre,  et  l'au- 
teur de  l'Histoire  des  Animaux.  Étendue  d'in- 
telligence et  perspicacité  sans  égale,  impar- 
tialité absolue,  voilà  les  deux  qualités  qui  le 
recommandent  et  l'imposent,  non  pas  h  la 
foi  du  genre  humain,  qui  ne  doit  accepter 
d'autre  jougque celui  de  la  raison,  mais  àson 
attention  perpétuelle  et  bienveillante. 

Aristote  ne  s'est  donc  pas  trompé  en  pro- 
fessant que  l'univers  a  un  sens  et  que  les  phé- 
nomènes qu'il  nous  offre  ont  une  fin  intelli- 
gible ;  nous  ne  nous  trompons  pas  plus  que 
lui  en  pensant  ce  qu'il  a  pensé. 

L'idée  de  Dieu,  dont  certains  savants  ont 
une  sorte  d'horreur,  n'est  pas  exclusivement 
religieuse  ;  elle  est  surtout  philosophique,  on 
peut  en  croire  Descartes;  et,  comme  dirait 
Kant,  c'est  un  postulat  de  la  raison,  le  plus 
nécessaire  de  tous  les  postulats.  L'idée  de  Dieu 
n'est  pas  davantage  exclusivement  chrétienne. 
La  philosophie  grecque,  dans  sa  pleine  liberté, 
l'a  connue  dès  ses  premiers  temps,  avec  Xéno- 
phane,  Heraclite  et  Anaxagore.  L'école  plato- 


.V. 


PREFACE 


CLXXIX 


nicienne,  inspirée  par  Socrate,  et  le  Péripaté- 
tisme  l'ont,  à  certains  égards,  approfondie 
autant  qu'elle  peut  Têtre  ;  et  ils  en  ont  tiré  à  peu 
près  toutes  les  conséquences  pratiques  qu'elle 
renferme,  soit  pour  l'explication  du  monde 
extérieur,  soit  pour  la  moralité  humaine.  La 
science  contemporaine  pourrait  donc,  sans 
être  suspecte  de  complaisance  pour  la  supers- 
tition, accepter  aussi,  après  de  tels  garants, 
l'idée  de  Dieu,  et  tout  au  moins  ne  pas  la  com- 
battre, ni  directement,  ni  par  voies  détour- 
nées. Après  l'instinct  de  la  conscience,  qui, 
spontanément  et  dans  l'élan  de  sa  foi,  croit  à 
un  être  infini  et  tout-puissant,  au-delà  des  êtres 
particuliers,  la  réflexion,  qui  n'est  que  la  phi- 
losophie  même,  confirme  et  éclaircit  cette  im- 
pression, qui  est  d'abord  obscure,  tout  éner- 
gique qu'elle  est.  Pour  achever  et  pour  relier 
le  faisceau  de  toutes  les  données  éparses  de 
l'observation  et  de  la  science,  la  raison  a  le 
besoin  impérieux  de  concevoir  une  cause  uni- 
verselle et  une  unité  indéfectible  à  cette  va- 
riété sans  limite;  il  faut  un  point  d'arrêt, 
comme  le  déclarait  Aristote.  L'intelligence  finie 
de  l'homme  est  très-loin  de  tout  comprendre, 


N 


CLXXX 


PREFACE 


en  dépit  d'une  orgueilleuse  présomption,  que 
désavoue  la  vraie  philosophie  ;  mais  elle  com- 
prend assez  les  choses  qu'elle  atteint  pour 
s'assurer  qu'elles  viennent  d'un  auteur  qui 
les  a  créées,  qui  les  ordonne  et  qui  les  main- 
tient, et  surtout  pour  s'assurer  que  cet  auteur 
de  tous  les  êtres  a  une  infinie  puissance.  La 
réflexion  dans  ce  qu'elle  a  de  plus  attentif,  de 
plus  profond,  de  plus  scientifique,  est  ainsi 
en  parfaite  harmonie  avec  la  spontanéité  du 
genre  humain;  et,  chaque  jour,  se  vérifie  cette 
sage  parole  que,  si  un  peu  de  science  éloigne 
de  Dieu,  beaucoup  de  science  y  ramène. 

Ceci  ne  veut  pas  dire  que  les  sciences  n'ont 
à  faire  que  des  traités  Bridgewater,  à  la 
louange  incessante  de  la  puissance  et  de  la 
bonté  divines.  Ce  n'est  pas  là  leur  objet; 
cependant,  comme  l'intervention  de  Dieu  n'est 
pas  plus  méconnaissable  dans  le  détail  des 
phénomènes  que  dansleur  ensemble,  la  science 
s'égare  quand  elle  en  arrive  à  des  négations 
particulières  qui  contredisent  l'affirmation 
universelle. 

Ce  ne  sont  plus  là,  nous  le  répétons,  des 
questions  scientifiques,  ce  sont  des  questions 


PREFACE 


CLXXXI 


de  philosophie.  S'il  est  vrai  que  la  science  ne 
peut    pas    s'en    abstenir    complètement,    du 
moins  ce  ne  sont  plus  tout  à  fait  les  siennes. 
Chaque  science,  dans   son  domaine   spécial, 
étudie  un   certain  ordre  de  faits  qu'elle  a  le 
devoir  de  recueillir  et  d'élucider.   Mais  par 
cela  même,  les  sciences  ne  sont,  chacune  à  part, 
que  des  fragments  du  tout,  qu'elles  décompo- 
sent du  mieux  qu'elles  peuvent  ;  et  cette  ana- 
lyse,   poussée  aussi   loin  qu'on    le    suppose, 
appelle  toujours  une  synthèse,  sans  laquelle 
elle  n'aurait  presque  plus  de  valeur.  Aussi  les 
sciences,  sauf  leur  utilité  pratique,  ne  sont, 
à  vrai  dire,  que  des  curiosités  qui  instruisent 
l'esprit,  mais  qui  ne  le  satisfont  pas  pleine- 
ment, parce  qu'il   voit   toujours  au   delà  de 
chacune  d'elles  le  problème  total  dont  elles 
ne  sont  que  des  solutions  partielles.  L'effroi 
que  la  métaphysique  cause  à  quelques  savants 
est  vraiment  puéril.  Aux  yeux  de  la  raison,  la 
métaphysique,  ou  la  philosophie  générale,  est 
la  première  de  toutes  les  sciences,  bien  qu'elle 
n'ait  rien  de  pratique  selon  la  remarque  d'A- 
ristote  ;  elle  est  la  science    des  sciences  ;  et 
prétendre  s'en  passer  est  une  tentative  aussi 


X 


CLXXXII 


PREFACE 


vaine  que  de  nier  le   système  du    monde  et 
Tordre  universel. 

Claude  Bernard  défendait  à  la  philosophie, 
non  sans  amertume  ni  sans  quelque  colère, 
((  d'entrer  dans  le  ménage  de  la  science  ». 
(Revue  des  Deux-Mondes,  1865,  p.  661.)  Le 
célèbre  physiologiste  se  trompait.  La  philo- 
sophie n'a  point  à  envahir  les  sciences  ;  elle 
n'a  point  à  y  pénétrer,  en  en  forçant  l'entrée, 
attendu  que,  par  sa  nature  même,  elle  est  tou- 
jours et  nécessairement  mêlée  au  ménage  de 
la  science.  N'est-ce  pas  la  philosophie  qui  doit 
poser  et  résoudre  les  questions  de  méthode  ? 
N'est-ce  pas  elle  qui  est  chargée  d'étudier  la 
part  que  l'esprit  de  l'homme  apporte  toujours 
dans  les  édifices  scientifiques  qu'il  construit? 

N'est-elle  pas  chargée  aussi  d'étudier  cer- 
taines idées  générales  que  les  sciences  admet- 
tent et  emploient  sans  examen,  et  dont  elles 
ne  sauraient  manquer  sans  se  détruire  elles- 
mêmes  ?  Par  exemple,  les  idées  de  substance,  de 
cause,  de  temps,  d'espace  ?  Quand  la  zoologie  se 
rend  compte  de  la  méthode  qu'elle  s'astreint 
à  suivre,  ainsi  qu'Aristote  le  fait  dans  le  pre- 
mier  livre  du   Traité  des  Parties,   est-ce   là 


PREFACE 


CLXXXUI 


encore  de  l'histoire  naturelle  ?  La  question  de 
la  méthode  ne  se  reproduit-elle  pas  dans  toute 
autre  science,  avec  la  même  indépendance  que 
dans  la  science  zoologique  ?  Ne  faut-il  pas  une 
science  occupée  spécialement  de  cette  ques- 
tion capitale,  qui  intéresse  au  premier  chef  le 
domaine  scientifique  tout  entier  ?  Cette  science, 
distincte  de  toutes  les  autres,  en  ce  qu'elle 
les  précède,  les  enveloppe  et  les  dirige,  n'est-ce 
pas  la  philosophie?  La  bannir  des  sciences, 
ne  serait-ce  pas  les  condamner  à  marcher  à 
l'aventure?  En  est-il  une  seule  qui  consentît  à 
n'avoir  point  de  méthode  ? 

Ce  besoin  est  si  réel,  que  chaque  science,  dès 
qu'elle  a  fait  assez  de  progrès,  se  replie  sur 
elle-même,  et  tente  de  se  faire  sa  philosophie 
particulière.  Mais  alors  la  science  quitte  le 
champ  qui  lui  est  propre,  et  c'est  elle  «  qui 
entre  dans  le  ménage  »  de  la  philosophie,  loin 
que  ce  soit  la  philosophie  qui  entre  dans  le 
sien.  Laphilosophien'agarde  de  s'en  plaindre, 
parce  qu'elle  sait  de  reste  ce  qu'elle  est,  ce 
qu'elle  a  été  et  ce  qu'elle  doit  être  à  jamais. 
Comme  elle  vise  a  embrasser  la  totalité  des 
choses,  dans  les  limites  de  notre    incurable 


V 


4- 


CLXXXIV 


PREFACE 


infirmité,  elle  n'a  point  à  craindre  qu'on  la 
dépouille  et  qu'on  usurpe  sur  elle.  Les  om- 
brages que  la  science  conçoit,  sans  motif,  à  son 
égard,  ne  l'inquiètent  pas.  Surtout  elle  ne  les 
ressent  point  à  son  tour  ;  et  au  lieu  de  s'ir- 
riter qu'on  vienne  à  son  aide,  elle  provoque 
et  elle  accueille  tous  les  concours.  Les  in- 
formations secondaires  que  les  sciences  lui 
apportent  rentrent  dans  son  vaste  cadre,  qui 
renferme  tout,  et  lui  permettent  de  le  remplir 
de  mieux  en  mieux. 

Ce  rapport  de  la  philosophie  aux  sciences 
est  si  vrai  qu'au  début,  quand  l'esprit  humain 
essaie  ses  premiers  pas,  la  philosophie  com- 
prend toutes  les  sciences  sans  exception  ;  elle 
est  la  science  unique.  L'histoire  nous  en  offre 
deux  exemples,  un  peu  différents,  mais  égale- 
ment décisifs  :  celui  de  la  Grèce  et  celui  de 
l'Inde.  Au  temps  de  Thaïes  et  de  Pythagore, 
l'intelligence  grecque  ne  connaît  que  la  philo- 
sophie, réunissant  en  elle  seule  tout  le  savoir 
des  hommes.  Bientôt  les  sciences  éclosent  de 
son  sein  inépuisable  ;  elles  se  particularisent 
de  plus  en  plus,  à  mesure  que  l'observation 
étend  ses   analyses    sur  le  monde.    Déjà  en 


PREFACE 


CLXXXV 


Grèce,  les  sciences,  très-nombreuses,  se  rami- 
fient du  tronc  commun.  Elles  le  sont  bien  da- 
vantage chez  nous,  qui  les  avons  héritées  dés 
Grecs  ;  et  elles  se  multiplient  sans  cesse  par 
nos  labeurs,  s'écartant,  une  à  une,  de  l'unité 
primitive,  mais  y  tenant  toujours  par  des  liens 
indissolubles.  Dans  l'Inde,  les  sciences  ont 
été  moins  heureuses  ;  elles  n'ont  jamais  pu 
sortir  du  giron  de  la  philosophie;  elle  est 
restée  à  toute  époque  la  seule  science  que 
l'esprit  Hindou  ait  conçue  ;  il  l'a  cultivée  avec 
vm  zèle  dont  la  Grèce  même  n'a  point  dépassé 
l'ardeur.  Les  ascètes  Brahmaniques  n'ont  pas 
eu  la  force  de  produire  des  sciences  spéciales  ; 
ils  en  sont  demeurés  à  la  science  totale,  avec 
ses  inévitables  obscurités,  qu'  accroît  encore 
l'esprit  de  la  race,  incapable  d'observer  quoi 
que  ce  soit  de  la  nature  extérieure,  et  s'abî- 
mant  dans  l'extase,  où  il  s'observe  lui-même 
tout  aussi  mal.  Pour  la  Grèce,  la  philosophie 
a  été  une  mère  féconde  ;  dans  l'Inde,  elle  a 
été  stérile,  et  n'a  rien  enfanté  qu'elle-même, 
charmée  et  enivrée  de  ses  trésors,  que  d'autres 
ne  sont  point  venus  augmenter.  Mais  dans  la 
Grèce   et  dans   l'Inde,   la  philosophie  est   la 


CLXXXVI 


PREFACE 


source  supérieure  et  la  racine  de  tout  savoir. 
Cette  relation  de  la  philosophie  aux  sciences 
n'a  point  changé  ;  à  cette  heure,  elle  est  dans 
notre  temps  ce  qu'elle  était  dans  ces  temps 
reculés,  et  ce  qu'elle  sera  pour  jamais. 

Voilà  ce  que  les  sciences  doivent  se  dire 
pour  ne  point  se  laisser  aller  à  ces  sentiments 
d'hostilité  qu'on  cherche  quelquefois  à  leur 
inspirer  contre  la  philosophie.  Cette  discorde, 
qui  n'est  pas  sage,  risquerait  d'être  funeste, 
soit  aux  sciences,  qui  ne  sauraient  se  passer 
de  la  philosophie,  qui  les  éclaire,  soit  à  la 
philosophie,  que  les  sciences  complètent  si 
utilement.  D'ailleurs,  cette  prédominance  de 
la  philosophie  n'a  rien  d'oppressif.  Ce  n'est 
pas  davantage  une  prétention  orgueilleuse; 
c'est  une  simple  priorité,  résultant  du  rapport 
nécessaire  que  Dieu  a  mis  entre  l'esprit  de 
l'homme  et  le  monde  où  il  nous  a  placés.  Le 
premier  regard  que  l'homme  jette  sur  la  nature 
ne  peut  lui  fournir  que  la  vue  superficielle  de 
l'ensemble  des  choses;  c'est  une  vue  totale, 
qui  est  confuse,  parce  que  tout  y  est  com- 
pris et  mêlé.  Plus  tard,  les  différences  et  les 
distinctions   se  marquent  indéfiniment  pour 


PREFACE 


CLXXXVII 


des  yeux  moins  éblouis  ;  mais  l'impression 
initiale  ne  s'efface  point  ;  et  c'est  toujours  à  la 
totalité  que  doit  se  rattacher  l'intelligence  de 
plus  en  plus  instruite,  parce  que  les  grands 
et  essentiels  problèmes  sont  là,  et  que  ces 
problèmes  généraux  servent  à  résoudre  tous 
les  autres.  Ce  sont  aussi  les  plus  difficiles  de 
tous  ;  et  l'esprit  de  l'homme,  qui  se  sent  si 
faible  devant  leur  grandeur  incommensurable, 
y  reçoit  une  leçon  d'humilité  dont  la  philoso- 
phie profite,  mais  dont  les  sciences  ne  profi- 
tent peut-être  pas  toujours  autant  qu'elle,  bien 
qu'elles  en  aient  le  même  besoin. 

Ces  dernières  considérations  semblent  s'a- 
dresser surtout  au  temps  présent.  Pourtant 
elles  ne  sont  pas  aussi  neuves  qu'on  serait 
tenté  de  le  croire  ;  on  peut  en  trouver  l'équi- 
valent dans  la  lecture  d'Aristote  ;  et  quand  on 
se  rappelle  son  admiration  réfléchie  pour  les 
œuvres  de  la  nature,  et  ses  théories  sur  la 
philosophie  première,  on  peut  supposer  sans 
témérité  qu'il  pensait  et  qu'il  a  dit  à  peu  près 
tout  ce  que  nous  venons  de  dire.  Pour  lui 
aussi,  la  philosophie  est  la  plus  haute  des 
sciences,  parce  qu'elle  est  la  plus  générale.  Il 


N 


CLXXXVIII 


P  [\  E  FAC  E 


en  a  fait  dans  sa  Métaphysique  une  austère 
peinture,  à  laquelle  les  Modernes  ne  peuvent 
rien  ajouter  ;  et  il  a  décrit  la  «  Perennis  quœ- 
dam  philosophia  »  aussi  clairement  que  Leib- 
niz a  pu  le  faire,  après  deux  mille  ans  d'expé- 
rience   de    plus.  Aristote  a    môme  tellement 
«prisé  le  savoir  permis  à  l'homme,  qu'il  soup- 
çonne que  les  Dieux  pourraient  en  être  jaloux, 
si  jamais  une  basse  jalousie   approchait  de 
l'ame  des  Dieux.   Mais  Aristote  ne   s'est  pas 
perdu  sur  ces  sommités  lumineuses  ;  et  per- 
sonne dans  tout  le  passé  n'a  tiré  autant  d'ap- 
plications pratiques  de  la  science  des  prin- 
cipes et  des  causes.  On  ne  saurait  énumérer 
trop  souvent  toutes  les  sciences  qu'il  a  fon- 
dées, et  que  le  monde  a  cultivées  après  lui  : 
logique,  rhétorique,    poétique,    psychologie, 
physique,  météorologie,   métaphysique,  his- 
toire naturelle,    anatomie,   physiologie,    etc. 
Aurait-il  créé  tant  de  sciences,  s'il  ne  se  fût 
tout  d'abord  appuyé  sur  la  philosophie,  qui  a 
doublé  les  forces  de  son  génie,  sa  profondeur 
et  son  exactitude,  sa  solidité  et  son  étendue  ? 
Dans  le  champ  de  la  physiologie  comparée, 
on  vient  de  voir  ce  qu'il  a  fait  ;  les  germes 


I 


PREFACE 


CLXXXIX 


qu'il  a  semés  à  pleines  mains  ne  se  sont  dé- 
veloppés que  bien  longtemps  après  lui  ;  et  il  a 
été  tellement  en  avance  sur  l'esprit  humain, 
qu'il  a  fallu  une  vingtaine  de  siècles  pour 
qu'on  se  mît  enfin  à  son  niveau.  Ce  serait 
certainement  un  enthousiasme  aveugle  que  de 
nier  ses  lacunes,  et  les  erreurs  qu'il  a  inévita- 
blement commises.  Mais  quelque  justes  cri- 
tiques qu'on  puisse  en  faire,  nous  ne  devons 
jamais  oublier  qu'il  a  ouvert  la  carrière  ;  et 
qu'ici  comme  ailleurs,  il  a  été  le  premier  et  par 
cela  même  le  plus  grand  des  physiologistes. 
11  serait  souverainement  inique  de  refuser  aux 
Modernes  la  gloire  qui  leur  revient  ;  mais  ils 
n'ont  fait  que  suivre  la  voie  qui  leur  avait  été 
tracée.  Leurs  progrès  sont  considérables  ;  l'ou- 
vrage même  d'Aristote  est  là  pour  le  prouver  ; 
mais  on  peut  douter  que,  sans  lui,  ces  progrès 
eussent  été  possibles;  et  il  est  équitable  de  lui 
faire  aussi  sa  part.  Pour  des  juges  non  pré- 
venus, cette  part  peut  passer  encore  pour  la 
plus  belle,  même  au  milieu  des  splendeurs  de 
la  science  contemporaine. 

Paris,  Mai  1885. 


^b^^HMlfaM^Mn 


DISSERTATION 


SUR    LA    COMPOSITION   ET    L* AUTHENTICITE 


DU  TRAITÉ  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


L'authenticité  du  traité  des  Parties  des  Animaux  ne  doit 
pas  plus  faire  de  doute  que  celle  de  l'Histoire  des  Animaux. 
Cependant,  cet  ouvrage  n'est  pas  mentionné  dans  le  cata- 
logue de  Diogène-Laërce.  Dans  le  catalogue  d'Hésychius, 
où  il  se  trouve,  il  n'a  que  trois  livres,  au  lieu  de  quatre, 
qu'il  a  dans  tous  les  manuscrits  et  dans  toutes  les  éditions. 
Il  n'a  aussi  que  trois  livres  dans  le  catalogue  de  l'Arabe, 
qui  ne  fait  très-probablement  que  copier  la  liste  d'Hésy- 
chius,  donnant,  comme  lui  encore,  trois  livres  seulement  au 
Traité  de  la  Génération,  qui  en  a  cinq.  (Voir  M.  Chaignet, 
Psychologie  d'Aristote,  1883,  p.  98.)  Athénée  cite  souvent 
un  traité  des  Parties,  et  il  en  cite  surtout  le  cinquième 
livre;  mais,  ainsi  que  l'a  constaté  M.  Heitz,  Ecrits  perdus 
d'Aristote,  1865,  p.  71,  c'est  le  cinquième  livre  de  l'His- 
toire des  Animaux,  et  non  le  traité  des  Parties,  qu'Athénée 
veut  toujours  désigner  par  là  ;  il  est  facile  de  s'en  con- 
vaincre en  rapprochant  les  passages  allégués  par  lui  avec 


cxcii     DISSERTATION  SUR  LA  COMPOSITION 

l'ouvrage  même  du  philosophe.  C'est  ce  qu'a  reconnu 
également  M.  Valentin  Rose,  Aristoteles  pseudepigraphus, 
page  276, 

Il  est  bien  à  présumer  que  Cicéron  avait  sous  les  yeux 
l'Histoire  des  Animaux  et  le  traité  des  Parties,  pour  tout  ce 
qu'il  dit  de  Tintelligence  des  animaux  dans  son  livre  sur  la 
Nature  des  Dieux,  livre  II,  chapp.  xlix  et  suiv.  Mais  ce 
n'est  là  qu'une  conjecture,  assez  probable  d'ailleurs,  puis- 
qu'il nomme  Aristote,  à  propos  des  grues. 

Dans  les  nombreuses  citations  que  Pline  puise  aux 
ouvrages  d'Aristote,  il  n'y  en  a  pas  une,  à  ce  qu'il  semble, 
qui  se  rapporte  expressément  au  traité  des  Parties,  bien 
que  Pline  ait  fait  une  étude  spéciale  des  parties  dont  se 
compose  le  corps  des  animaux.  (Livre  XI,  chapp.  xuv  et 
suivants,  édition  et  traduction  E.  Litlré  ;  voir  aussi  la 
table  dressée  par  Pline  lui-même,  tome  I,  p.  24,  id.  ibid.) 
Mais  si  l'on  ne  peut  pas  douter  que  Pline  n'eût  sous  les 
yeux  l'ouvrage  d'Aristote,  on  conçoit  sans  peine  que  cette 
recherche  particulière,  si  profonde  et  presque  toute  phy- 
siologique, ait  offert  peu  d'intérêt  à  l'écrivain  et  au  com- 
pilateur, qui  devait  s'appliquer  à  décrire  les  animaux  dans 
tout  ce  qu'ils  présentent  d'extérieur  plutôt  qu'à  com- 
prendre leur  organisation  intime.  On  peut  en  dire  autant 
de  Plutarque,  qui  paraît  ne  s'être  attaché  non  plus  qu'à 
l'Histoire  des  Animaux,  quand  il  reproduit  les  travaux  du 
naturaliste  grec. 

Mais  à  défaut  de  Pline  et  de  Plutarque,  Galien,  vers  la 
fin  du  second  siècle  et  au  début  du  troisième,  nous  atteste, 
par  une  de  ses  œuvres  principales,  qu'il  possède  le  traité 


) 


DU  TRAITÉ  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX     cxc.ii 

.les  Parties  des  Animaux,  qu'il  l'étudié  à  fond,  et  qu'il  s'en 
inspire  pour  ses  théories  les  plus  importantes.  Le  traité  de 
«  Usu  Partium  »  est  sorti  tout  entier  de  celui  d'Aristote. 
Galien  ajoute  beaucoup  de  développements  à  la  sobriété 
de  son  prédécesseur  et  de  son  maître  ;  mais  il  ne  fait,  à 
vrai  dire,  que  reproduire  ses  idées,  en  les  exprimant  à  son 
tour  dans  un  style  moins  concis.  Les  Parties  dont  s'oc- 
cupe Galien  sont  exclusivement  celles  du  corps  de  l'homme  ; 
et  sous   ce  rapport,  les  vues  du  médecin  sont  beaucoup 
moins  étendues  que  celles  du  philosophe.  Tandis  qu'Aris- 
tote  fait  de  la  physiologie  comparée,  qui  va  des  animaux 
les  plus  élevés  aux  animaux  les  plus  infimes,   Galien  se 
l.onic  à  l'organisation  humaine,  sur  laquelle  d'ailleurs  il 
en  sait  beaucoup  plus  que  personne.  On  voit  bien  que  son 
génie  a  profité  de   toutes  les  découvertes  anatomiques  de 
l'école alexandrine.  Il  admire  ardemment  les  travaux  d'Éra- 
sistrate  et  d'Hérophile.  Mais  pour  sentir  tout  ce  que  Galien 
doit  au  traité  des  Parties  d'Aristote,  on  n'a  qu'à  rappro- 
cher ce  qu'il  dit  de  la  constitution  merveilleuse  de  la  main 
de  ce  qu'Arislote  en  dit  au  livre  IV  (ch.  x,  §  14,  p.  199), 
en  répondant  à  Anaxagore.  Cet  emprunt,  que  Galien  né 
cherche  pas  à  dissimuler,  n'est  pas  le  seul,  tant  s'en  faut; 
et  son  étude  entière,  un  peu  trop   prolixe  mais  partout 
exacte  et  intéressante,  porte  à  chaque  ligne  l'empreinte 
manifeste  des  pensées  aristotéliques,  qu'il  adopte  le  plus 
souvent,  et  que  parfois  il  réfute.  Voir  le  Galien  de  M.  Da- 
rembcrg,  tome  I,  pp.  113  et  suiv. 

Ainsi,  dans  l'Antiquité,  il  n'y  a  guère  que  le  témoignage 
(le   Galien   qui  démontre   directement  que  le  traité  des 


T.    1. 


m 


\ 


cxciv  DISSERTATION  SUR  LA  COMPOSITION 


Parties  est  authentique  ;  mais  ce  témoignage  seul  suffit 
amplement. 

En  consultant  le  traité  lui-même,  et  non  plus  ses 
imitateurs,  on  peut  encore  mieux  écarter  toute  obs- 
curité et  toute  hésitation.  D'abord,  d'un  bout  à  l'autre, 
la  doctrine  y  est  en  parfaite  concordance  avec  les  doc- 
trines notoires  d'Aristote  en  histoire  naturelle.  Ce 
ne  serait  pas  une  preuve  absolument  irrécusable,  puis- 
qu'un auteur  postérieur  aurait  fort  bien  pu  s'assimiler 
les  idées  aristotéliques,  et  les  continuer  en  se  les  appro- 
priant. Mais  le  traité  des  Parties  est  cité  dans  le  traité 
de  la  Génération,  dont  Tauthenticité  est  indubitable. 
D'autre  part,  le  traité  des  Parties  cite  lui-même  une 
foule  d'autres  ouvrages  d'Aristote  ;  et  ces  références  y 
sont  plus  nombreuses  peut-être  que  partout  ailleurs, 
ainsi  que  le  comportait  le  sujet,  dont  la  nature  est  fort 
générale,  et  qui  devait  nécessairement  s'appuyer  sur  bien 
des  études  de  détail. 

Nous  nous  occuperons  d'abord  de  ces  dernières  citations, 
qui  rappellent  d'autres  ouvrages  d'Aristote,  et  qui  sont  au 
nombre  de  plus  de  trente.  Il  convient  de  les  énumérer,  si 
ce  n'est  toutes,  du  moins  pour  la  plupart. 

Histoire  des  Animaux.  Elle  est  citée  trois  fois  dans  le 
second  livre  du  traité  des  Parties,  ch.  i,  S  1,  —  ch.  m, 
^  10,  —  ch.  xvn,  §  5,  pour  bien  marquer  tout  d'abord  le 
rapport  et  la  différence  des  deux  ouvrages,  pour  expliquer 
le  système  des  veines  dans  le  corps  humain,  et  pour  rap- 
peler tout  ce  qui  a  été  dit  sur  la  voix  des  oiseaux. 

Id.  Citée  deux  fois  dans  le  livre  III,  ch.  v,  §  13,  sur  les 


DU  TRAITÉ  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


cxcv 


relations  des  veines  entre  elles,  et  ch.  xiv,  §  8,  sur  les  esto- 
macs des  ruminants. 

Id.  Citée  quatre  fois  dans  le  livre  IV,  ch.  v,  §  16,  

ch.  vni,  §  8,  --  ch.  x,  §  32,  —  et  ch.  xni,  §  11,  sur  l'orga- 
nisation remarquable  des  crustacés  et  des  lestacés,  opposée 
à  celle  des  mollusques,  sur  les  pinces  des  homards  mâles  et 
femelles,  sur  les  menstrues,  sur  le  sperme  et  la  grossesse, 
et  sur  le  nombre  des  branchies  dans  les  poissons. 

Dessins  Anatomiques  ou  Descriptions  Anatomiques.  Cet 
ouvrage  d'Aristote  est  malheureusement  perdu.  Le  traité 
des  Parties  le  cite  et  s'y  réfère  presque  aussi  souvent  qu'il 
le  fait  pour  l'Histoire  même  des  Animaux,  livre  II,  ch.  ni, 
S  10  ;  livre  III,  ch.  iv,  S  8,  —  ch.  vi,  S  13,  — ch.xiv,  S  8  ; 
livre  IV,  ch.  v,  §  16,  —  ch.  vni,  S  8,  —  ch.  x,  §  32,  — 
ch.  xnr,  §  11,  pour  les  mêmes  sujets  à  peu  près;  c'est-à- 
dire,  pour  la  répartition  des  veines,  pour  le  cœur,  premier 
et  principal  réceptacle  du  sang,  pour  les  relations  des  veines 
entre  elles,  pour  les  estomacs  des  ruminants,  pour  la  consti- 
tution des  crustacés  et  des  lestacés,  pour  celle  des  homards, 
pour  la  liqueur  séminale  des  animaux  maies  et  femelles,  et 
pour  la  variété  des  branchies  dans  les  poissons  de  tous  genres. 
Comme   ces   références  au  traité  des   Descriptions    ou 
Dessins  Anatomiques  accompagnent  presque  constamment 
les  références  à  l'Histoire  des  Animaux,  on  peut  supposer 
que  les  deux  ouvrages  étaient  connexes,  l'un  étant  destiné 
à  suppléer  l'autre,  afin  de  compléter,  par  la  vue  et  la  repré- 
sentation   figurative  des    choses,    ce    qui    pouvait    rester 
d'obscur  dans  les  explications   écrites,   quelque  soin  que 
prît  l'auteur  pour  les  rendre  claires. 


CXCVI 


DISSERTATION  SUR  LA  COMPOSITION 


Traité  de  la  Génération  des  Animaux,  cité  neuf  fois  en 
tout,  dont  trois  fois  dans  le  second  livre,  une  fois  dans  le 
troisième,  et  cinq  fois  dans  le  quatrième  :  livre  II,  cb.  lu, 
5  12,  —  ch.  VII,  §  16,  —  ch.  IX,  §  17  ;  livre  III,  cb.  v,  §  6  ; 
livre  IV,  cb.  iv,  S  3,  —  cb.  x,  §  32,  —  cb.  xr,  §  13,  — 
cb.  xii,  §  23,  —  cb.  XIV,  §  4  ;  sur  les  relations  du  sang  et 
de  la  nutrition,  sur  le  sperme  et  le  lait  et  sur  la  liqueur 
séminale,  sur  les  fonctions  de  TcstomacdansTalimentation 
des  animaux,  sur  la  génération  et  ses  organes,  sur  les 
menstrues,  la  liqueur  séminale  et  la  grossesse,  sur  le  déve- 
loppement des  œufs  dans  certains  ovipares,  et  sur  les  tes- 
ticules des  oiseaux.  Voir  aussi  la  fin  du  traité  des  Parties, 
livre  IV,  ch.  xiv,  §  4. 

Traité  de  la  Sensation  et  des  choses  Sensibles,  cité  deux 
fois  dans  le  second  livre,  cb.  vu,  S  11  et  cb.  x,  §  6,  sur  les 
rapports  du  sommeil  et  de  la  station  droite,  et  sur  le  rôle 
du  cœur  dans  la  sensation. 

Traité  sur  le  Sommeil,  livre  II,  cb.  vu,  §  11,  cité  en 
même  temps  que  le  Traité  de  la  Sensation. 

Traité  de  TAliment,  ou  Traité  de  la  Nutrition,  cité  dans 
le  livre  II,  cb.  vu,  §  16  ;  livre  III,  cb.  xiv,  §  3,  et  livre  IV, 
cb.  IV,  §  3,  sur  les  excrétions  produites  parles  aliments, 
sur  les  lieux  divers  de  la  nutrition  et  sur  le  fluide  nour- 
ricier. On  se  rappelle  que  le  Traité  de  TAliment  est  perdu, 
comme  tant  d'autres.  Le  sujet  de  la  nutrition  a  été  toucbé 
plusieurs  fois  par  Aristote  d'une  manière  générale  dans 
quelques-uns  de  ses  ouvrages  ;  mais  son  travail  spécial  sur 
cette  question  nous  manque;  il  eût  été  bien  curieux  pour 
nous. 


DU  TRAITÉ  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX     cxcvn 

Traité  de  la  Respiration,  cité  dans  le  livre  III,  cb.  vi, 
§  2,  et  dans  le  livre  IV,  cb.  xm,  §  9,  sur  le  refroidissement 
que  les  brancbies  apportent  dans  la  constitution  des  pois- 
sons, et  sur  la  nature  et  l'organisation  des  brancbies. 

Problèmes,  cités  une  fois,  livre  III,  cb.  xv,  §  2,  sur  la 
présure  en  général  et  sur  celle  du  lièvre  spécialement. 

Marcbe  des  Animaux,  citée  trois  fois,  livre  IV,  cb.  ii, 
§  1  et  §  14,  et  cb.  xm,  §  6,  sur  les  flexions  et  les  jointures, 
et  sur  les  serpents  et  les  poissons,  qui,  les  uns  et  les  autres, 
sont  également  dépourvus  de  pieds. 

Traité  du  Mouvement  dans  les  Animaux,  cité  une  fois 
dans  le  livre  IV,  cb.  xm,  §  6,  en  même  temps  que  le  traité 
de  la  Marcbe,  ou  Locomotion,  des  Animaux.  Ces  deux 
traités,  parfois  confondus,  sont  profondément  distincts, 
comme  on  le  peut  voir  plus  loin  dans  la  Dissertation  sur 
la  composition  de  ce  dernier  traité. 

Voilà  pour  les  citations  que  le  traité  des  Parties  des 
Animaux  peut  faire  des  autres  ouvrages  d'Aristote.  Quant 
aux  citations  inverses,  c'est-à-dire  les  citations  faites  du 
traité  des  Parties  par  d'autres  ouvrages,  il  n'y  en  a  que 
deux  ;  et  même  la  première  n'est  qu'une  allusion  ;  mais 
cette  allusion  au  livre  I  du  traité  de  la  Génération  des 
Animaux,  cb.  i,  §  1,  est  tellement  évidente  qu'elle  peut 
compter  pour  une  citation  explicite,  puisque  dans  ce  pas- 
sage Aristote  résume  de  la  manière  la  plus  exacte  l'en- 
semble des  études  qui  composent  le  traité  des  Parties.  Le 
second  passage  est  une  citation  formelle,  livre  V,  cb.  m, 
§  5,  sur  la  fonction  des  poils  donnés  par  la  nature  à  cer- 
tains animaux. 


X 


i 


cxcviii       DISSERTATION  SUR  LA  COMPOSITION 

Ainsi,  en  ce  qui  regarde  les  citations  dans  les  deux  sens, 
soit  les  citations  que  fait  le  traité  des  Parties,  soit  les 
citations  qui  sont  faites  de  ce  traité,  elles  sont  d'une  con- 
cordance parfaite  avec  toutes  les  théories  d'Aristote.  On 
ne  peut  pas  dire  sans  doute  que  les  preuves  de  cet  ordre 
soient  absolument  décisives  ;  mais  elles  fournissent  tout  au 
moins  une  très-forte  présomption.  Une  main  étrangère 
ne  saurait  être  aussi  complètement  habile  ;  Fauteur  seul 
était  en  mesure  de  se  référer  si  fréquemment  et  si  exacte- 
ment h  sa  propre  pensée. 

Ici,  comme  pour  tous  les  autres  cas  où  Ion  a  pu  élever 
aussi  quelque  doute,  il  reste  toujours  une  question  à  se 
poser;    et  la   réponse  est  péremptoire,   bien   qu'elle   soit 
indirecte.  Si  le  traité  des  Parties  des  Animaux  n'est  pas 
d'Aristote,  de  qui  est-il  ?Quel  naturaliste  dans  l'Antiquité 
eût  été  assez  savant  pour  le  composer  h  sa  place  ?  Com- 
ment le  nom  de  cet  homme   éminent   serait-il   demeuré 
inconnu  ?  Comment   les   détracteurs  d'Aristote,  qui  n'ont 
pas  plus  manqué  chez  les  Anciens  qu'ils  n'ont  manqué  lors 
de  la  Renaissance,  n'ont-ils  pas  découvert  et  signalé  cette 
gloire   nouvelle,  venant  obscurcir  celle  du   philosophe   si 
vivement  combattu  par  eux  ?  Bacon  lui-même  ne  s'est  pas 
avisé  de  cette  critique  ;  il  a  négligé  une  si  ingénieuse  atta- 
qne  contre  cette  renommée  universelle  dont   il  était  tant 
offusqué.    La    conclusion    à    tirer   de  ce    silence   est   bien 
simple  :  le  traité  des  Parties  des  Animaux,   si  admirable 
par  lui-même,    malgré   quelques    défauts,  et    si   bien   en 
harmonie  avec  les  autres  théories  d'Aristote,  est  de  lui  et 
ne  peut  être  que  de  lui  seul.   Au  pis  aller,  ce  serait  un 


DU  TRAITE  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX      cxcix 

homme  de  génie  de  plus  qu'il  faudrait  introduire  dans  le 
passé  scientifique  de  la  Grèce,  génie  jusqu'à  présent  ignoré, 
bien  qu'il  n'eût  pas  été  moins  grand  que  celui  auquel  on 
l'adjoindrait  gratuitement. 

On  peut  ajouter  enfin  une  autre  preuve  de  nature  plus 
délicate,  mais  non  moins  sûre.  Le  style  des  Parties  des 
Animaux  est  le  style  d'Aristote  avec  toutes  ses  qualités 
ordinaires.  Les  juges  compétents  ne  peuvent  pas  s'y  trom- 
per ;  et  il  n'y  a  pas  de  faussaire  assez  adroit  pour  pousser 
Fimitation  à  ce  point.  Il  lui  eût  été  mille  fois  plus  facile 
d'écrire  en  son  nom  personnel  que  de  contrefaire  à  ce  degré 
étonnant  Fauteur  qu'il  aurait  voulu  supplanter. 

Cette  dernière  démonstration  nous  paraît  plus  puissante 
qu'aucune  de  celles  qui  précèdent;  et  à  elle  seule,  elle  vaut 
toutes  les  autres. 

Une  dernière  question,  en  ce  qui  regarde  le  Traité  des 
Parties,  ne  touche  plus  h  l'authenticité,  mais  à  la  com- 
position. Le  premier  livre  de  ce  traité,  qui  établit  la  mé- 
thode à  suivre  dans  l'exposition  de  Fhistoire  naturelle,  est-il 
bien  à  sa  place  ?  Par  la  nature  même  du  sujet,  ce  livre, 
qui  contient  une  théorie  si  générale  et  si  essentielle,  ne 
devrait-il  pas  être  placé  on  tète  de  l'Histoire  des  Animaux  ? 
Ne  devrait-il  pas  servir  de  préambule  à  tout  ce  qu'Aristote 
avait  à  dire  de  la  nature  animée?  Peut-il  être  conservé  Iî» 
où  il  est  encore  actuellement,  et  le  déplacement  n'est-il  pas 
aussi  nécessaire  que  facile? 

On  doit  repousser  absolument  cette  opinion  hasardeuse; 
et  le  premier  livre  doit  rester  à  la  place  qu'il  occupe  depuis 
le  Moyen-Age,  et  très-probablement  depuis  Andronicus. 


N. 


I 


ce 


DISSERTATION  SUR  LA  COMPOSITION 


A  la  fin  du  xvi®  siècle,  le  fameux  Patrizzi  (1581),  dans 
ses  Discussions  Péripatétiques,  avance  cette  hypothèse  que 
le  traité  tout  entier  des  Parties  doit  commencer  l'histoire 
naturelle,  et  précéder  l'Histoire  des  Animaux.  Cette  sup- 
position peu  sensée  ne  semble  pas  faire  fortune  alors,  et 
elle  reste  près  de  deux  siècles  et  demi  sans  que  personne 
la  relève,  et  surtout  ne  l'adopte.  Mais  au  début  de  noire 
siècle,  M.  Titze  (1819  et  1826)  la  reprend  partiellement; 
et  il  essaie  de  démontrer,  dans  deux  opuscules  devenus 
célèbres,  que,  si  ce  n'est  pas  le  traité  complet  qu'il  faut  ainsi 
déplacer,  c'est  certainement  le  premier  livre,  consacré  à 
une  théorie  de  méthode  qui  s'étend  à  toute  l'histoire  na- 
turelle. 

Les  raisons  par  lesquelles  on  prétend  justifier  ce  dépla- 
cement sont  spécieuses  ;  mais  elles  ne  sont  pas  assez  fortes 
pour  qu'on  l'accepte;  et  même  à  certains  égards,  elles  sont 
inexactes. 

D'abord,  on  trouve  que  l'Histoire  des  Animaux  a  besoin 
d'un  préambule. général  qui  lui  manque  ;  elle  débute  trop 
brusquement,  dit-on,  et  il  est  indispensable  de  lui  épar- 
gner ce  défaut,  en  lui  attribuant  une  préface  qu'elle  n'a 
pas  et  qu'on  croit  indispensable.  Comme  Aristote  a  tou- 
jours le  soin,  dans  ses  principaux  ouvrages,  de  les  faire  pré- 
céder de  quelques  considérations  d'ensemble  sur  le  sujet 
qu'il  se  propose  d'étudier,  on  se  demande  :  Pourquoi  l'His- 
toire des  Animaux  n'a-t-elle  point  une  introdnction  de  ce 
genre  ?  Pourquoi  ne  comblerait-on  pas  cette  lacune  avec 
le  premier  livre  du  Traité  des  Parties,  qui  contient  pré- 
cisément de  quoi  la  combler  ? 


DU  TRAITÉ  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CCI 


Il  a  été  démontré  ailleurs  que  cette  prétendue  lacune 
n'existe  pas,  comme  on  peut  le  voir  dans  ma  préface  à  la 
traduction  de  l'Histoire  des  Animaux,  tome  I,  pp.  xlv  et 
xLvi,  et  pp.  1  et  2,  note.  Sans  contredit,  cet  admirable  ou- 
vrage ne  commence  pas,  sous  la  main  d'Aristote,  comme  le 
ierait  commencer  un  zoologiste  de  nos  jours  ;  mais  cette 
sorte  d'introduction,  qu'on  veut  lui  prêter,  manque  si  peu  à 
l'Histoire  des  Animaux,  qu'elle  en  remplit  tout  le  premier 
livre,  ou  peu  s'en  faut.  En  lisant  ce  livre  avec  attention, 
on  voit  sans  peine  qu'Aristote  s'y  trace  un  plan  auquel  il 
est  resté  constamment  fidèle,  et  qui  se  déroule  dans  les 
neuf  livres  dont  l'œuvre  entière  est  composée. 

La  seconde  raison  pour  placer  le  premier  livre  du  traité 
des  Parties  en  tête  de  l'histoire  naturelle,  c'est,  dit-on,  le 
début  même  du  second  livre  de  ce  traité,  qui  résume  les 
théories  de  l'Histoire  des  Animaux,  sans  tenir  le  moindre 
compte  de  ce  livre  qui  le  précède.  Ceci  encore  n'est  vrai 
qu'en  partie  ;  et  le  sens  de  ce  passage  n'est  pas  celui  qu'on 
lui  donne.  Aristote  ne  dit  ici  qu'un  mot  de  son  autre  ou- 
vrage, et  c'est  pour  marquer  nettement  en  quoi  le  second, 
c'est-à-dire  le  traité  des  Parties,  en  diffère,  l'un  des  deux 
ayant  constaté  les  faits,  et  le  suivant  étant  destiné  à  re- 
chercher les  causes  de  ces  faits  et  leurs  fins.   Rien   n'em- 
pêche donc,  qu'entre  ces  deux  sujets  si  distincts,  l'auteur  ne 
place  des  considérations  sur  la  méthode  qu'il  recommande 
à  l'histoire  naturelle,  et  qu'elle  garde  encore  de  nos  jours. 
Ces  considérations  remplissent  le  premier  livre  du  traité 
des  Parties,  depuis  le  commencement  jusqu'à  ce  merveilleux 
chapitre  V,  où  l'auteur  exprime,  en  termes  magnifiques  et 


CCII 


DISSERTATION  SUR  LA  COMPOSITION 


profonds,  les  sentiments  que  lui  inspirent  le  spectacle  de 
la  nature  et  Tétude  de  toutes  ses  œuvres,  périssables  sans 
doute  et  passagères,  mais  d'une  sagesse  et  d'une  perfection 
inouïes  et  divines.  En  y  regardant  de  près,  ou  reconnaîtra 
que  ces  nobles  pages  sont  mieux  placées  encore  en  tête  du 
traité  des  Parties  qu'elles  ne  le  seraient  à  l'entrée  de  l'His- 
toire des  Animaux.  Le  sujet  du  traité  des  Parties  est 
beaucoup  plus  philosophique  et  beaucoup  plus  étendu. 
C'est  une  théorie  de  physiologie  et  d'anatomie  comparée, 
comme  on  l'a  très  bien  dit  ;  et  c'est  précisément  pour  pré- 
parer ces  vastes  aperçus  sur  la  nature  animée,  qu'une 
exposition  de  la  méthode  était  surtout  nécessaire,  ainsi 
qu'elle  est  un  hommage  à  la  puissance  infinie  dont  on 
allait  scruter  les  mystères  et  dévoiler  les  secrets,  autant 
qu'il  est  donné  a  l'intelligence  humaine  de  les  pénétrer. 

En  troisième  lieu,  on  cite  le  chapitre  v  du  livre  V  de 
l'Histoire  des  Animaux,  édit.  et  trad.  de  MM.  Aubert  et 
Wimmer,  p.  456,  §  17,  id.  ibid.,  p.  133  de  ma  traduction, 
oii  Aristote  renvoie  «  h  ce  qu'il  a  dit  précédemment  de  la 
différence  des  parties  dans  les  animaux  ».  Mais  ce  passage 
ne  se  rapporte  pas,  comme  on  le  suppose,  au  traité  des 
Parties  ;  il  se  rapporte  simplement  à  ce  que  l'auteur  a  dit 
dans  le  premier  livre  même  de  l'Histoire  des  Animaux, 
p.  242,  S  86,  de  MM.  Aubert  et  Wimmer,  et  p.  96  de  ma 
traduction.  Sur  ce  point,  il  ne  peut  y  avoir  aucune  obscu- 
rité; Aristote  ne  fait  allusion  qu'à  ce  qu'il  a  exposé  un 
peu  plus  haut  dans  le  même  ouvrage,  et  non  dans  un  ou- 
vrage différent. 

Les  arguments  en  faveur  du  déplacement  du  premier 


DU  TRAITÉ  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CCIII 


livre  du  traité  des  Parties  ont  été  défendus  par  M.  le  doc- 
teur A.  de  Frantzius,  qui  a  donné  une  édition  et  une 
traduction  de  ce  traité,  1853.  Ils  ont  été  également  ac- 
ceptés par  M.  le  docteur  Ph.  H.  Kûlb,  dans  sa  traduction 
allemande,  1857.  Mais  quelles  que  fussent  à  cet  égard 
les  convictions  des  éditeurs  ou  des  traducteurs,  aucun  n'a 
osé  jusqu'à  présent  retrancher  le  premier  livre  des  Parties 
pour  le  transporter  à  l'Histoire  des  Animaux,  dont  il 
aurait  formé  l'exorde.  L'hypothèse,  plus  ou  moins  fondée, 
qu'on  s'était  permise  n'a  pas  eu  les  conséquences  pra- 
tiques qu'on  pouvait  craindre,  et  M.  le  docteur  de  Frantzius 
lui-même  s'est  contenté  d'appeler  le  second  livre  le  P',  le 
troisième  le  IV,  et  le  quatrième  le  IIP.  De  cette  façon,  le 
premier  livre  reste  à  sa  place,  bien  qu'il  semble,  pour  le 
savant  éditeur,  tout  à  fait  séparé  du  reste. 

Pour  notre  part,  nous  ne  changeons  rien  à  la  tradition 
vénérable  qui  nous  a  transmis  les  quatre  livres  du  traité 
des  Parties  dans  l'ordre  que  tout  le  monde  connaît.  Le 
premier  livre  est  tout  aussi  bien  à  sa  place  que  les  trois 
qui  le  suivent.  Nous  pouvons  l'y  laisser  jusqu'à  nouvel 
ordre  ;  et  selon  toute  apparence,  le  classement  est  définitif; 
l'avenir,  croyons-nous,  le  respectera  tout  aussi  bien  que  le 
passé  l'a  respecté.  ' 

M.  Langkavel,  dernier  éditeur  du  traité  des  Parties, 
Leipsig,  1868,  n'a  pas  même  cru  devoir  discuter  la  ques- 
tion du  déplacement  du  premier  livre  ;  et  selon  nous,  il  a 
bien  fait  de  s'abstenir  et  de  conserver  les  quatre  livres 
dans  l'ordre  qu'ils  ont  toujours  eu. 

Quant  à  la  composition  même  du  traité  des  Parties  et  à 


V 


CCIV 


DISSERTATION  SUR  LA  COMPOSITION 


la  succession  des  matières  qu'il  comprend,  nous  ne  faisons 
aucune  difficulté  de  convenir  qu'elle  laisse  beaucoup  à  dé- 
sirer. Ces  études  sont  infiniment  précieuses,  si  on  les  consi- 
dère chacune  à  part;  mais  elles  ne  forment  pas  un  enseml)Ie 
aussi  méthodique  et  aussi  régulier  qu'on  pouvait  Tatlendre, 
même  dès  ces  débuts  de  la  science  physiologique,  de  l'au- 
teur de  l'Histoire  des  Animaux  et  du  fondateur  de  la  lo- 
gique. Mais  il  faut  ici,  comme  dans  bien  d'autres  cas,  se 
rappeler  le  destin  des  manuscrits  d'Aristote  et  la  mort  pré- 
maturée du  grand  homme.  Il  n'a  pas  pu  mettre  la  dernière 
main  à  la  rédaction  du  traité  des  Parties,  non  plus  qu'a 
bien  d'autres  œuvres,  restées  inachevées  ou  en  désordre, 
ainsi  que  celle-là.  On  peut  avoir  des  regrets  ;  mais 
ces  regrets  ne  doivent  diminuer  en  rien  l'admiration  ;  et 
le  traité  des  Parties  demeure,  pour  l'histoire  de  la  physio- 
logie comparée,  non  seulement  le  premier  et  le  seul  essai 
dans  toute  l'Antiquité,  mais  encore  un  des  essais  les  plus 
remarquables  dont  la  science  biologique  puisse  s'honorer. 
Nous  avons,  du  reste,  touché  plus  longuement  ces  di- 
verses questions  de  style  et  de  méthode  dans  notre  Pré- 
face, à  laquelle  nous  nous  permettons  de  renvoyer  le 
lecteur.  L'examen  le  plus  attentif  et  le  plus  sévère  ne 
pourra  que  grandir  encore  la  gloire  scientifique  d'Aristote, 
loin  de  la  diminuer. 


SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 


DES  IV  LIVRES 


DU  TRAITÉ  DES   PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  PREMIER 

Chapitre  premier.  —  Du  jugement  des  ouvrages  d'es|3rit  ; 
de  la  méthode  à  suivre  en  histoire  naturelle  ;  il  faut 
étudier   les    fonctions  communes  plutôt  que  chaque 
espèce  en  particulier  ;  de  la  recherche  des  causes,  et 
spécialement   de  hi   cause  Hnale  ;   nécessité  absolue, 
nécessité  hyjK)thétique  ;   citations  de  divers  ouvrages 
de  l'auteur  ;  il  faut  d'abord  recueillir  les  faits  pour 
en  exj)liquer  ensuite  les  causes  ;  erreur  d'Empédocle  ; 
l'être  précède  le  germe  qu'il  produit  ;  la  cause  ma- 
térielle est  subordonnée  à  la  cause  finale,  dans  la  na- 
ture aussi  bien  que  dans  l'art  ;  erreur  de  Démocrite 
sur  la  figure  et  la  couleur  ;  su[)ériorité  de  l'ame  sur 
la  matière  ;  supériorité  de  l'homme  sur  les  animaux  ,• 
ordre  admirable  de   l'univers;    désordre    relatif   de 
notre  monde  ;   définition   de   la  nature  ;   la  nécessité 
n'y  a  qu'une  place  très-limitée  ;   citation    des   livres 
Sur  la   philosophie  ;  Empédocle  ;   mérite  de  Démo- 
crite et  de  Socrate.  —  Résumé  sur  la  méthode  en  his- 
toire naturelle. 

Chapitre  II.  —  De  la  méthode  de  division  ;  son  insuffi- 
sance ;  elle  disloque  tous  les  genres  et  sépare  les  ani- 
maux les  plus  semblables  pour  les  réunir  aux  plus 
dissemblables. 

Chapitre  III.  —  Suite  de  la  critique  de  la  méthode  de  di- 
vision ;  cette  méthode  ne  peut  s'appliquer  à  la  pri- 


34 


"v 


CCVI 


SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 


LIVRE  n.   —  CHAPITRE  III 


CCVII 


vation  ;  elle  ne  peut  pas  descendre  jusqu'aux  in- 
dividus, ni  les  définir  ;  conditions  générales  de  la 
classification  des  êtres  selon  leurs  espèces  ou  selon 
leurs  fonctions  ;  il  est  impossible  de  faire  la  division 
par  deux,  quand  l'espèce  possède  à  la  fois  les  deux 
qualités  que  l'on  divise  ;  exemples  divers  ;  il  faut  re- 
venir aux  anciennes  méthodes  et  étudier  les  animaux 
par  genres;  et  alors,  les  privations  mêmes  peuvent 
fournir  des  différences  ;  condamnation  absolue  de  la 
méthode  de  division.  3G 

Chapitrr  IV.  —  De  la  véritable  méthode  en  histoire  natu- 
relle ;  les  genres  se  constituent  par  les  simples  diffé- 
rences en  plus  et  en  moins  ;  les  différences  de  simple 
analogie  séparent  et  isolent  les  genres  ;  exemples  di- 
vers; la  classification  ne  peut  pas  descendre  jusqu'aux 
individus;  importance  de  la  c(mfiguration  des  parties 
et  du  corps  entier  ;  importance  rehitive  des  dimen- 
sions plus  ou  moins  grandes.  —  Résumé  sur  la  mé- 
thode à  suivre  en  histoire  naturelle.  50 

Chapitre  V.  —  Des  choses  éternelles  et  des  choses  passa- 
gères ;  difficulté  et  grandeur  des  premières  ;  facilité 
et  intérêt  des  secondes  ;  ces  deux  études  sont  égale- 
ment admirables  ;  de  l'étude  de  l'histoire  naturelle  ; 
il  y  a  toujours  à  admirer  dans  la  nature  ;  mot  d' He- 
raclite sur  la  présence  des  dieux  partout  ;  rien  n'est 
à  dédaigner  dans  l'étude  de  la  nature,  toujours  pré- 
voyante et  toujours  intelligente  ;  de  la  méthode  à 
suivre  dans  l'histoire  naturelle;  constater  d'abord  les 
faits  et  essayer  ensuite  de  remonter  à  leurs  causes  ; 
qualités  communes  à  tous  les  animaux  ;  qualités  spé- 
ciales à  quelques-uns  ;  définition  de  quelques  expres- 
sions dont  l'emploi  devia  être  fréquent  en  histoire 
naturelle.  —  Résumé  de  cette  introduction.  56 


LIVRE  II 

Chapitre  premier.  —  Citation  de  l'Histoire  des  Animaux  ; 
après  avoir  constaté  les  faits,  il  faut  en  expliquer  les 
causes  ;  des  quatre  éléments  primitifs  des  choses  ; 
leur  première  combinaison  ;  la  seconde  forme  les 
parties  similaires,  et  la  troisième  forme  les  parties 
non-similaires  ;  rapports  de  la  substance  et  de  la  géné- 
ration ;  de  la  matière  et  de  la  forme  ;  du  rôle  des 
parties  similaires  et  non-similaires  dans  l'organisation 
des  animaux  ;  fonctions  des  unes  et  des  autres  ;  sim- 
plicité des  parties  similaires  ;  complexité  des  parties 
non-similaires  ;  erreur  des  physiologues  ;  explication 
de  la  sensibilité,-  importance  du  sens  du  toucher; 
siège  unique  de  la  sensation,  de  la  locomotion  et  de 
la  nutrition  ;  rôle  supérieur  du  cœur  ;  rôle  secondaire 
de  tous  les  organes  inteines,  dépendant  du  cœur.  67 

Chapitre  II.  —  De  la  nature  des  diverses  parties  dans  les 
oiseaux  ;  parties  similaires,  parties  non-similaires  ; 
rôle  des  liquides  et  des  solides  ;  rôle  des  parties 
sèches  et  des  paities  molles  ;  du  sang  et  de  son  im- 
portance dans  l'organisation  ;  les  qualités  du  sang 
influent  beaucoup  sur  la  force  et  sur  l'intelligence  ; 
pour  expliquer  la  nature  du  sang,  il  faut  savoir  ce 
que  c'est  que  le  chaud  et  le  froid  ;  contradictions  des 
philosophes  sur  cette  question  ;  Parménide  et  Em- 
pédocle  ;  des  acce|)tions  diverses  du  mot  de  Chaud  ; 
sens  nombreux  on  l'on  dit  qu'une  chose  est  plus 
chaude  qu'une  autre;  exemples  divers  de  l'eau  bouil- 
lante et  du  feu,  de  l'huile  et  de  la  graisse  ;  de  la  cha- 
leur étrangère  aux  objets  chauds  ;  de  la  chaleur  pro- 
pre de  certains  objets  ;  le  froid  a  sa  nature  spéciale 
et  n'est  pas  une  simple  privation  ;  action  du  froid  ;  le 
froid  et  le  chaud  en  puissance  ou  en  réalité.  —  Ré- 
sumé .  '  80 

Chapitre  III.  —  Du  sec  et  de  Ihumide  ;  considérations 
générales;  application  à  l'étude  du  sang  ;  il  n'est  pas 


CCVIII 


SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 


LIVRE  II.  —  CHAPITRE  X 


CCIX 


chaud  par  lui-même,  mais  il  peut  le  devenir  comme 
il  peut  devenir  froid  ;  rapports  du  sang  et  de  la  nour- 
riture ;  accroissement  venant  toujours  de  la  nour- 
riture ;  rôle  des  racines  dans  les  végétaux,  tirant  de 
la  terre  une  nourriture  tout  élaborée  ;  fonction  de 
la  bouche,  première  phase  de  la  digestion  ;  fonctions 
successives  des  autres  viscères;  l'estomac  et  le  ventre; 
citations  des  Dessins  anatomiques  et  de  l'Histoire  na- 
turelle ;  le  sang  n'a  pour  objet  que  de  nourrir  les 
animaux  ;  l'élaboration  en  est  insensible  comme  celle 
de  toutes  les  excrétions  ;  il  est  renfermé  dans  le  cœur 
et  les  veines  ;  citation  du  Traité  de  la  Génération.  — 
Résumé. 

Chapitre  IV.  —  Des  libres  et  de  leur  rôle  ;  le  sang  n  en  a 
pas  toujours  ;  il  en  a  plus  ou  moins  ;  les  libres  sont 
teireuses  ;  influence  de  la  composition  du  sang  sur 
l'intelligence  et  la  nature  des  animaux  ;  les  taureaux 
et  les  sangliers  ;  effet  de  la  présence  ou  de  l'absence 
des  libres  dans  le  sang  ;  effets  de  la  chaleur  ou  de  la 
froideur  du  sang  ;  la  lymphe. 

Chapitre  V.  — De  la  graisse  et  du  suif;  leurs  rapports  avec 
le  sang  ;  les  animaux  qui  n'ont  pas  de  sang  n'ont  ni 
graisse  ni  suif;  animaux  qui  ont  plus  particulièrement 
du  suif  et  de  la  graisse  ;  utilité  et  danger  de  ces  ma- 
tières dans  l'organisation  animale  ;  les  animaux  gras 
vieillissent  plus  vite  ;  ils  sont  plus  souvent  impuis- 
sants. —  Résumé  sur  le  sang  et  les  autres  matières. 

Chapitre  VI.  —  De  la  moelle  ;  elle  est  une  modification  du 
sang  ;  observation  sur  les  animaux  tout  jeunes  ;  na- 
ture diverse  de  la  moelle  ;  tous  les  animaux  en  ont 
presque  sans  exception  ;  le  lion  ;  l'arête  dans  les  ani- 
maux aquatiques  renferme  la  moelle  ;  ils  n'ont  que  la 
moelle  du  rachis  ;  mais  cette  moelle  est  différente.  — 
Résumé  de  ces  explications  sur  la  moelle . 

Chapitre  VII.  —  Du  cerveau  ;  erreurs  sur  les  rapports  du 
cerveau  et  de  la  moelle  épinière  ;  nature  propre  de 
l'encéphale  ;  c'est  dans  le  cerveau  que  probablement 
l'âme  est  placée  ;  nécessité  de  la  chaleur  pour  la  vie 


96 


107 


113 


117 


de  l'animal  ;  il  n  y  a  d'encéphale  que  chez  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  ;  c'est  le  cerveau  qui  produit 
le  sommeil;  explication  du  sommeil  par  le  refroidisse- 
ment ;  citations  du  Traité  de  la  Sensation  et  du  Traité 
du  Sommeil  ;  l'homme,  entre  tous  les  animaux,  a 
le  cerveau  le  plus  considérable  ;  station  droite  de 
l'homme  ;  humidité  et  froideur  du  cerveau  ;  la  fon- 
tanelle. —  Résumé  :  citation  du  Traité  des  Aliments 
et  citation  du  Traité  de  la  Génération.  122 

Chapitre  VIII.  —  De  la  chair  ;  de  son  rôle  essentiel  comme 
siège  du  toucher,  le  premier  des  sens  ;  importance  du 
toucher  ;  tous  les  autres  sens  sont  faits  en  vue  de  ce- 
lui-là ;  organisation  diverse  des  animaux  ;  rôle  des 
os  et  des  parties  correspondantes  ;  les  crustacés  et  les 
testacés  ;  organisation  toute  contraire  des  insectes  et 
des  mollusques  ;  leur  constitution  spéciale  ;  les  sei- 
ches, les  teuthides,  les  polypes  ;  organisation  toute 
particulière  des  insectes  ;  ils  n'ont  pas  d'os  ;  c'est  leur 
corps  qui  est  dur.  134 

Chapitre  IX.  —  Des  os  et  des  veines  ;  ressemblances  et 
différences  des  uns  et  des  autres  ;  il  n'y  a  pas  d'os 
isolé,  non  plus  qu'une  veine  isolée  ;  les  os  se  ratta- 
chent au  rachis,  leur  principe  commun,  de  même 
que  les  veines  se  rattachent  au  cœur;  système  osseux; 
son  organisation  générale  en  vue  des  flexions  et  des 
mouvements,  mais  surtout  en  vue  de  la  solidité  et  de 
la  conservation  du  corps  ;  rapports  des  cartilages  aux 
os,  qu'ils  relient  les  uns  aux  autres  ;  nature  spéciale 
du  cartilage  ;  de  la  dureté  plus  ou  moins  grande  des 
os  ;  os  du  lion  ;  os  des  oiseaux  ;  arêtes  des  poissons  ; 
matières  analogues  aux  os,  ongles,  soles,  pinces,  cor- 
nes, becs  ;  leurs  emplois  ;  étude  de  ces  matières  et  de 
quelques  autres  renvoyée  à  des  ouvrages  ultérieurs 
et  plus  spéciaux  ;  citation  des  Recherches  sur  la  Gé- 
nération. '140 

Chapitre  X.  —  Nouvelles  considérations  plus  générales  ; 
les  trois  parties  essentielles  des  animaux,  à  l'exclu- 
sion des  plantes  ;  annonce  d'études  sur  les  végétaux  ; 

t.  i.  n 


ccx  SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 

la  sensibilité  est  une  vie  supérieure;  privilège  de 
l'homme  ;  sa  supériorité  sur  le  reste  des  êtres  ;  sa 
station  droite  ;  organisation  de  sa  tête,  qui  n'est  pas 
charnue  ;  erreurs  à  ce  sujet  ;  citation  du  Traité  de  la 
Sensation  ;  répartition  des  cinq  sens  ;  c'est  le  cœur 
qui  est  le  principe  des  sensations,  surtout  de  celles  du 
toucher  et  des  saveurs  ;  l'ouïe  et  la  vue  sont  dans  la 
tête  :  l'une  à  la  circonférence,  et  l'autre  en  avant  ; 
admirable  disposition  de  tous  les  sens  ;  ils  sont  tous 
doubles,  excepté  le  toucher;  fonction  spéciale  des 
narines  pour  la  respiration. 

Chapitre  XI.  —  Des  oreilles  dans  les  quadrupèdes  ;  leur 
position  apparente  et  réelle  ;  leur  utilité . 

Chapitre  XII.  —  Les  oiseaux  n'ont  pas  d'oreilles  et  pour- 
quoi ;  les  quadrupèdes  ovipares  et  à  écailles  n'en  ont 
pas  non  plus  ;  exception  pour  le  phoque  parmi  les 
vivipares. 

Chapitre  XIII.  —  De  la  vue  et  des  appareils  qui  la  pro- 
tègent chez  l'homme  et  certains  animaux  ;  organisa- 
tion de  l'œil  et  de  la  pupille  ;  les  paupières  ;  diffé- 
rences du  jeu  des  paupières  chez  les  différentes 
espèces  d'animaux  ;  les  oiseaux  à  vol  pesant  ont  la 
vue  peu  longue  ;  vue  excessivement  perçante  des 
oiseaux  de  proie  ;  élévation  prodigieuse  de  leur  vol  ; 
yeux  des  poissons  et  des  insectes  ;  dureté  de  leurs 
yeux  ;  mobilité  des  yeux  dans  les  insectes  ;  les  pois- 
sons et  les  insectes  n'ont  pas  de  paupières  ;  merveil- 
leuse prévoyance  de  la  nature,  qui  ne  fait  jamais  rien 
en  vain. 

ChxpitreXIV. — Des  cils  et  de  leur  rôle  ;  l'autruche  ;  l'homme 
est  le  seul  animal  à  avoir  des  cils  aux  deux  paupières  ; 
pas  un  quadrupède  n'a  de  cils  à  la  paupière  infé- 
rieure ;  de  la  queue  des  animaux  ;  leurs  crinières  ; 
longueur  de  la  queue  en  raison  inverse  de  celle  des 
poils  qui  la  garnissent  ;  intelligence  de  la  nature  ;  la 
tête  de  l'homme  est  couverte  de  poils,  et  pourquoi; 
l'auteur  s'excuse  de  cette  digression  à  propos  des 
cil>. 


152 


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LIVRE  II.  —  CHAPITRE  XVII 

Chapitre  XV.  —  Des  sourcils  ;  comparaison  de  leur  des- 
tination avec  celle  des  cils  ;  épaisseur  des  sourcils 
dans  la  vieillesse  ;  les  sourcils  sont  des  prolongements 
des  os  ;  les  cils  sont  au  bout  de  petites  veines  ;  usage 
principal  des  sourcils  pour  arrêter  les  gouttelettes  de 
sueur  qui  descendent  de  la  tête  dans  les  yeux  ;  la  na- 
ture les  destine  peut-être  encore  à  quelque  autre 
fonction . 

Chapitre  XVI.  —  Du  nez  chez  les  animaux;  du  nez  de 
l'éléphant  ;  son  organisation  toute  particulière  ;  sa 
trompe  lui  sert  de  main  ;  c'est  par  elle  qu'il  respire 
quand  il  est  dans  l'eau  ;  des  pieds  de  l'éléphant  ;  du 
nez  chez  les  reptiles  et  les  oiseaux  ;  de  la  respiration 
chez  les  poissons  et  les  insectes  ;  des  lèvres  ;  leur 
destination  pour  protéger  les  dents  ;  de  l'organisation 
|)articulière  des  lèvres  chez  l'homme  ;  elles  servent  à 
deux  fins,  la  conservation  des  dents,  et  la  parole  •  de 
la  langue  de  l'homme,  pouvant  à  la  fois  percevoir  les 
saveurs  et  servir  au  langage;  partage  des  articulations 
du  langage  entre  la  langue  et  les  lèvres  ;  mollesse  des 
chairs  de  l'homme. 

Chapitre  XVII.  —  De  la  langue  ;  sa  position  chez  la  plu- 
part des  animaux  ;  la  langue  de  l'homme  ;  son  dou- 
ble usage;  son  organisation  ;  bégaiement  et  bredouille- 
menl  ;  de  la  langue  des  oiseaux  et  des  quadrupèdes  ; 
les  petits  oiseaux  sont  ceux  dont  la  voix  est  la  plus 
variée  ;  les  oiseaux  communiquent  entre  eux  ;  cita- 
tion de  l'Histoire  des  Animaux  ;  langue  des  ovipares  • 
langue  bifurquée  des  serpents  et  des  lézards,  et  pour- 
quoi ;  de  la  bouche  et  de  la  langue  des  poissons  ;  de 
la  langue  des  crocodiles;  elle  est  soudée  à  la  mâ- 
choire inférieure,  qui,  chez  eux  par  exception,  est 
immobile  ;  pourquoi  la  langue  est  à  peine  sensible 
chez  les  poissons  ;  désir  général  de  la  nourriture  dans 
les  animaux  ;  de  la  bouche  des  mollusques,  des  crus- 
tacés, des  testacés,  des  insectes  ;  de  la  trompe  des 
mouches  et  de  leur  dard.  —  Résumé. 


CCX! 


177 


179 


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10c? 


CCXII 


SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 


LIVRE  III.  —  CHAPITRE  V 


CCXIIt 


TOME  SECOND 


LIVRE  in 

Chapitre  premier.  —  Des  dents  et  de  la  bouche;  double 
destination  des  dents  :  élaborer  les  aliments  et  servir 
à  la  défense  de  l'animal  ;  nMe  des  dents  aiguës,  des 
molaires  et  des  canines;  rôle  des  dents  chez  l'homme 
pour  l'articulation  de  la  parole  ;  des  crocs  et  des  dents 
en  scie  ;  prévoyance  de  la  nature  ;  différences  des  or- 
ganes selon  les  sexes  ;  dents  des  poissons  sur  la  langue 
et  sur  le  palais  ;  rôle  de  la  bouche  ;  ses  diverses  fonc- 
tions, pour  la  respiration,  pour  le  combat,  pour  le 
langage  ;  le  bec  des  oiseaux  leur  tient  lieu  de  bouche  ; 
différences  du  bec  selon  les  espèces  ;  bec  recourbé  des 
oiseaux  carnivores  et  à  serres  crochues;  becs  droits  et 
forts  pour  frapper  les  arbres  ;  becs  des  oiseaux  herbi- 
vores et  des  palmipèdes  ;  becs  dentelés,  et  à  quelle  in- 
tention; résumé;  le  visage  de  l'homme,  seul  animal 
qui  se  tienne  droit. 

Chapitre  II.  —  Des  cornes;  toujours  placées  sur  la  tête  des 
animaux;  destination  des  cornes;  les  animaux  qui  ont 
plusieurs  doigts  n'ont  pas  de  cornes;  diversité  des 
moyens  de  défense  que  la  nature  a  ménagés  aux  ani- 
maux ;  elle  leur  a  donné  deux  cornes,  parce  qu'il  y  a 
deux  parties  dans  le  corps,  gauche  et  droite;  excep- 
tions ;  animaux  unicornes  ;  explication  de  celte  ano- 
malie ;  justification  de  la  nature  contre  le  Momus 
d'Ésope;  nature  particulière  de  la  corne  du  cerf; 
cornes  creuses,  toujours  à  pointe  solide;  sagesse  de  la 
nature  dans  la  composition  des  cornes  ;  rapport  des 
cornes  et  des  os  ;  pourquoi  dans  l'espèce-cerf  les  fe- 
melles n'ont  pas  de  cornes  ;  rapport  des  cornes  avec 
les  os  et  les  crocs. 

Chapitre  III.  —  Du  cou  et  des  différents  organes  qu'il  ren- 
ferme, le  pharynx  et  l'œsophage,  pour  la  respiration 


12 


et  pour  les  aliments  ;  rôle  et  organisation  de  l'œso- 
phage ;  rôle  du  pharynx  dans  la  voix  ;  rôle  de  l'ar- 
tère, qui  ne  reçoit  pas  la  boisson,  comme  on  le  croit 
généralement  ;  rôle  de  l'épiglotte  dans  les  animaux  à 
poumon;  comment  le  pharynx  supplée  à  l'épiglotte 
chez  les  animaux  qui  n'ont  pas  cet  organe;  prévoyance 
de  la  nature  ;  position  nécessaire  de  l'artère  et  du  pha- 
rynx en  avant  de  l'œsophage  ;  l'artère  et  le  pharynx 
vont  au  poumon  ;  l'œsophage  va  à  l'estomac  ;  le  de- 
vant et  le  derrière,  le  haut  et  le  bas,  la  droite  et  la 
gauche. 

Chapitre  IV.  —  Des  viscères  ;  il  n'y  en  a  que  dans  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  ;  erreur  de  Démocrite  ;  le  cœur 
et  le  foie  se  distinguent  dès  les  premiers  instants  de 
la  naissance  ;  le  cœur  est  le  principe  des  veines  ;  po- 
sition du  cœur  ;  raisons  de  cette  position  ;  démonstra- 
tion que  les  veines  partent  toutes  du  cœur  ;  observa- 
tions et  Dessins  anatomiques;  le  cœur  est  aussi  le 
centre  de  toutes  les  sensations  ;  le  foie  ne  peut  être  ni 
le  principe  du  sang,  ni  le  principe  de  la  sensibilité  ; 
j)osition  particulière  du  cœur  dans  l'homme  ;  le  cœur 
de  quelques  animaux  a  un  os  ;  des  trois  cavités  du 
cœur  ;  pureté  du  sang  plus  ou  moins  grande  ;  variétés 
dans  les  dimensions  du  cœur  ;  influence  du  cœur  sur 
le  caractère  des  animaux  ;  le  cœur  ne  peut  être  long- 
temps malade  ;  observations  sur  les  victimes  des  sacri- 
fices ;  désordres  propres  au  cœur. 

Chapitre  V.  —  Des  veines  et  spécialement  de  la  grande 
veine  et  de  l'aorte  ;  destination  des  veines,  qui  n'ont 
toutes  pour  principe  que  le  cœur  ;  le  cœur  est  aussi  le 
principe  unique  de  la  sensibilité  et  de  la  chaleur  ;  sé- 
paration des  veines  dans  le  corps  entier  ;  citation  des 
Traités  sur  la  Génération  ;  ramifications  des  veines, 
pareilles  aux  canaux  d'irrigation  ;  observation  des  vei- 
nules sur  les  animaux  maigres  et  sur  les  feuilles  des- 
séchées de  certaines  plantes  ;  explication  de  la  sueur  ; 
sueurs  de  sang  ;  saignements  de  nez,  hémorrhoïdes, 
hémoptysies  ;  rapports  de  la  grande  veine  et  de  l'aorte  ; 
citations  des  Traités  d'Anatomie  et  de  l'Histoire  des 
Animaux . 


09 


31 


49 


V 


CCXIV 


SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 


Chapitre  VI.  —  Du  poumon  ;  sa  fonction  principale  est  de 
rafraîchir  l'animal,  soit  par  l'air,  soit  par  l'eau  ;  les 
poissons  ont  des  branchies  au  lieu  de  poumons  ;  cita- 
tion du  Traité  de  la  Respiration  ;  animaux  amphibies; 
organisation  du  poumon  ;  ce  n'est  pas  lui  qui  fait 
battre  le  cœur  ;  battement  du  cœur  dans  l'homme  ;  sa 
cause  ;  différences  du  poumon  selon  les  espèces  ;  pou- 
mon des  quadrupèdes  ovipares  ;  poumon  des  oiseaux  ; 
rapports  de  la  chaleur  à  la  station  droite  chez  T homme  ; 
fonctions  générales  du  poumon .  58 

Chapitre  VII.  —  Du  foie  et  de  la  rate  ;  leur  organisation  ; 
dualité  de  tous  les  viscères  ;  difficulté  et  incertitude 
des  observations  sur  le  foie  et  la  rate  ;  le  foie  est  plus 
nécessaire  que  la  rate  dans  les  animaux  ;  leur  nMe  à 
l'un  et  à  l'autre  dans  la  digestion  et  la  coction  des  ali- 
ments ;  le  foie  et  le  cœur  sont  les  deux,  seuls  viscères 
indispensables  dans  tous  les  animaux  ;  les  dimensions 
de  la  rate  sont  très- varia  blés  selon  les  animaux  ;  exem- 
ples divers  ;  rate  des  oiseaux,  des  poissons  et  des  qua- 
drupèdes ovipares  ;  fonction  particulière  des  reins 
dans  l'élaboration  de  l'urine  ;  leurs  rapports  à  la  ves- 
sie .  65 

Chapitre  VIII.  —  De  la  vessie  ;  les  animaux  à  poumon  ont 
seuls  une  vessie  ;  causes  de  cette  organisation  ;  ab- 
sence de  vessie  chez  les  insectes  et  les  poissons,  chez 
les  oiseaux  et  les  animaux  à  écailles  et  à  carapace  ; 
exception  pour  les  tortues  marines  et  terrestres  ;  cause 
de  cette  exception  ;  c'est  que  toutes  les  tortues  ont 
une  vessie  plus  ou  moins  grande.  74 

Chapitre  IX.  —  Des  reins  ou  rognons  ;  différentes  espèces 
d'animaux  qui  en  sont  dépourvues  ;  les  animaux  qui 
ont  le  poumon  sanguin  ont  des  reins  ;  maladies  des 
reins  chez  l'homme;  organisation  des  reins;  canaux 
qui  s'y  rendent  et  qui  en  partent  ;  place  des  rognons  ; 
le  rein  droit  est  toujours  plus  haut  que  le  gauche  ; 
explication  de  cette  disposition  ;  de  la  graisse  des 
reins  ;  ils  en  ont  plus  que  les  autres  viscères  ;  utilité 
de  la  graisse  qui  environne  les  rognons  ;  les  moutons 
meurent  quand  leurs  rognons  sont  trop  gras  ;  du  suif 


LIVRE  III.  —  CHAPITRE  XIV 

chez  les  moutons  ;  graisse  maladive  des  reins  chez 
l'homme  ;  explication  de  la  maladie  des  moutons. 

Chapitre  X.  —  Du  diaphragme  ;  sa  place  et  sa  fonction  ; 
tous  les  animaux  qui  ont  du  sang  ont  un  diaphragme  ; 
prévoyance  de  la  nature,  en  séparant  le  haut  et  le  bas 
dans  l'animal,  et  en  laissant  la  pensée  dans  une  région 
plus  calme  ;  effet  du  chatouillement  et  du  rire  ;  bles- 
sures au  bas- ventre  provoquant  le  rire;  l'homme  est 
le  seul  animal  qui  rie  ;  contes  absurdes  sur  les  têtes 
parlant  après  avoir  été  coupées  ;  citation  d'Homère  ; 
singulier  jugement  rendu  en  Carie  ;  le  corps  peut  avoir 
encore  quelque  mouvement  après  que  la  tête  a  été 
coupée. 

Chapitre  XI.  —  Des  membranes  qui  enveloppent  chaque 
viscère  ;  conditions  que  doit  remplir  la  membrane  pour 
être  utile  ;  des  membranes  du  cœur  et  du  cerveau  ; 
ce  sont  les  plus  fortes  de  toutes  ;  raisons  de  cette  or- 
ganisation ;  importance  souveraine  du  cœur  et  de  l'en- 
céphale pour  la  conservation  de  la  vie. 

CuAPiTRK  XII.  —  Différences  dans  le  nombre  et  l'organisa- 
tion des  viscères,  dans  les  vivipares,  dans  les  ovipares, 
dans  les  poissons  ;  variétés  dans  la  couleur  du  foie  ; 
animaux  sans  fiel;  fonctions  du  foie  importantes  pour 
la  santé  ;  variétés  de  la  rate  selon  les  espèces. 

Chapitre  XIII.  —  Différences  de  la  chair  et  des  viscères  ; 
cause  de  ces  différences. 

Chapitre  XIV.  —  De  l'estomac  ;  sa  position  ;  des  intestins 
et  de  leur  double  fonction  d'absorption  et  d'excrétion  ; 
citations  des  Traités  de  la  Génération  et  de  la  Nour- 
riture ;  diversités  des  estomacs  selon  les  espèces  ; 
nombre  des  estomacs  ;  estomacs  multiples  du  chameau  ; 
animaux  ruminants  ;  citations  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux et  des  Dessins  anatomiques;  estomac  des  oi- 
seaux ;  le  gésier  ;  estomac  des  poissons  ;  leurs  dents  ; 
leurs  appendices  intestinaux  ;  gloutonnerie  des  pois- 
sons ;  des  intestins  à  la  suite  de  l'estomac  ;  conforma- 
tion générale  de  l'intestin  ;  diverses  parties  qui  le  for- 
ment,  le  colon,   le  caecum,  le  jéjunum  ;  élaboration 


ccxv 


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CCXVI 


SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 


successive  des  aliments  ;  résidus  et  excréments  ;  point 
précis  où  se  fait  la  séparation  de  ce  qui  nourrit  et  de 
ce  qui  ne  peut  plus  nourrir. 

Chapitre  XV.  —  De  la  présure  ;  il  n'y  en  a  que  dans  les 
animaux  à  plusieurs  estomacs  ;  place  de  la  présure  ; 
exception  pour  le  lièvre  ;  la  présure  vient  de  l'épais- 
sissement  du  lait  ;  la  légèreté  du  lait  dans  les  animaux  à 
un  seul  estomac  ne  permet  pas  la  présure  ;  différence 
du  lait  dans  les  animaux  à  cornes  et  dans  ceux  qui 
n'ont  pas  de  cornes  ;  citation  des  Problèmes. 


LIVRE   IV 

Chapitre  premier.  —  Des  intestins  et  de  l'estomac  chez  les 
quadrupèdes  ovipares  et  chez  les  reptiles  ;  analogies 
des  reptiles  et  des  poissons  ;  leur  différence  ;  la  vessie 
de  la  tortue  ;  couleur  des  excréments  chez  tous  ces 
animaux  ;  rapports  de  la  vipère  et  des  sélaciens  ;  con- 
formation spéciale  des  intestins  chez  les  reptiles  ;  res- 
semblance des  viscères,  chez  tous  les  animaux  qui  ont 
du  sang. 

Chapitre  II.  —  Position  de  la  bile  dans  les  animaux  qui  ont 
du  sang,  et  spécialement  dans  les  reptiles  et  les  pois- 
sons ;  erreurs  sur  la  fonction  de  la  bile  ;  différences 
entre  des  espèces  diverses  et  dans  la  même  espèce  ;  la 
bile  dans  l'homme,  dans  les  moutons  et  les  chèvres  de 
Naxos  et  de  Chalcis  ;  réfutation  de  la  théorie  d'Anaxa- 
gore  ;  nature  de  la  bile  dans  ses  rapports  avec  le  sang  ; 
douceur  ou  âcreté  du  foie  ;  théories  anciennes  sur  la 
corrélation  de  la  bile  et  de  la  longévité  ;  observations 
insuffisantes  ;  la  bile  est  nécessaire  dans  tous  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  ;  c'est  une  sécrétion  qui  les  pu- 
rifie ;  le  foie  est  le  seul  viscère  qui  puisse  accomplir 
cette  fonction  indispensable. 

Chapitre  III.  —  De  l'épiploon  ;  citation  d'études  anté- 
rieures ;  position  et  fonction  de  l'épiploon  dans  les 


99 


115 


LIVRE  IV.  —   CHAPITRE  V 


CCXVII 


117 


120 


animaux,  terrestres  ou  aquatiques,  qui  ont  du  sang; 
formation  de  l'épiploon  ;  sa  nature  membraneuse  ;  ses 
rapports  avec  le  sang,  la  graisse  et  le  suif;  sa  fonction 
est  de  concourir  avec  le  foie  à  la  coction  des  aliments, 
afin  que,  dans  tous  les  animaux,  cette  cuisson  soit  plus 
facile  et  aussi  plus  rapide. 

Chapitre  IV.  —  Du  mésentère;  sa  position,  son  organisa- 
tion ;  ses  fonctions  dans  les  animaux  qui  ont  du  sang  ; 
il  conduit  le  produit  de  l'alimentation  de  l'estomac 
dans  les  veines  ;  les  veines  sont  comme  les  racines  du 
mésentère,  analogues  aux  racines  des  plantes  ;  com- 
plément de  cette  théorie  annoncé  pour  le  Traité  de  la 
Génération  des  Animaux  et  pour  le  Traité  de  l'Ali- 
mentation . 

Chapitre  V.  —  Des  organes  de  l'alimentation  chez  les  ani- 
maux qui  n'ont  pas  de  sang  ;  les  deux  dents  des  mol- 
lusques et  des  testacés  ;  œsophage  des  mollusques  et 
leur  gésier  pareil  à  celui  des  oiseaux  ;  motif  de  cette 
organisation  ;  l'encre  de  certains  mollusques  ;  son  em- 
j)loi  dans  les  seiches,  les  teuthies  et  les  polypes  ;  c'est 
par  peur  que  ces  animaux  lancent  leur  encre  ;  orga- 
nisation des  crustacés  et  des  testacés,  et  spécialement 
des  colimaçons,  qui  ont  des  dents  et  une  langue  ;  les 
turbines,  les  bivalves  et  les  univalves  ;  différence  des 
crustacés  et  des  testacés  avec  les  mollusques  ;  citation 
de  l'Histoire  des  Animaux  et  des  Descriptions  Anato- 
miques  ;  organisation  des  hérissons  de  mer  (oursins)  ; 
leurs  cinq  dents  et  leurs  œufs  ;  le  micon  ;  forme  des 
hérissons  ;  le  nombre  des  œufs  est  nécessairement  im- 
pair; les  cinq  estomacs;  les  téthyes  très- rapprochées 
des  plantes  ;  éponges  et  holothuries  ;  cnides  et  acalè- 
phes  ;  rapports  des  animaux  inférieurs  et  des  plantes; 
nuances  insensibles  de  la  nature  ;  étoiles  de  mer  ;  or- 
ganes de  l'alimentation  chez  tous  les  animaux  infé- 
rieurs ;  la  mytis  des  mollusques  ;  cœur  et  centre  de  la 
sensibilité  chez  les  mollusques,  chez  les  testacés  et  les 
insectes  ;  organisation  particulière  de  la  cigale  ;  sa 
nourriture  ;  les  éphémères  ;  indication  d'études  ulté- 
rieures. 


128 


131 


i 


13: 


'P 


CCXVIII 


SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 


LIVRE  IV.  —  CHAPITRE  XII 


CCXIX 


Chapitre  VI.  —  Des  insectes  ;  leur  organisation  ;  relation 
des  pattes  et  des  ailes  ;  nombre  des  ailes  ;  leur  nature 
diverse  ;  causes  et  objet  de  la  segmentation  des  insectes  ; 
rapports  des  insectes  et  des  plantes  ;  du  dard  des  in- 
sectes ;  sa  position  ;  ses  usages,  à  l'extérieur  et  à  l'in- 
térieur, au  devant  ou  en  arrière  ;  règle  ordinaire  de 
la  nature  n'employant  qu'un  organe  à  une  fonction, 
toutes  les  fois  qu'elle  le  peut  ;  des  pattes  des  insectes  ; 
leur  nombre  et  leur  position  ;  de  l'organisation  des 
pattes  dans  les  insectes  qui  sautent. 

Chapitre  VII.  —  Des  testacés  ;  ils  ont  en  général  très-peu 
de  mouvement;  et  de  là  vient  l'indivision  de  leur 
corps,  et  la  dureté  de  leur  coquille  ;  les  univalves  et 
les  bivalves  ;  leur  organisation  analogue  à  celle  des 
plantes  ;  position  de  l'organe  qui  sert  à  les  nourrir  ; 
il  est  dans  une  membrane  ;  tête  des  testacés  ;  les  autres 
parties  de  leur  corps  n'ont  pas  reçu  de  nom. 

Chapitre  VIII.  —  Des  crustacés;  leurs  quatre  genres  et 
leurs  espèces  ;  différences  de  quelques  parties  de  leur 
organisation  ;  les  maïas  ;  les  héracléotes  ;  leurs  pinces  ; 
usages  divers  de  leurs  pieds  pour  nager  ou  pour  mar- 
cher ;  organisation  spéciale  des  femelles  des  crabes  ; 
elles  gardent  leurs  œufs  plus  que  d'autres  poissons  ; 
différences  des  pinces,  dont  la  droite  est  généralement 
la  plus  forte  ;  prévoyance  de  la  nature  ;  excej)tions  des 
homards  ;  citations  de  l'Histoire  des  Animaux  et  des 
Descriptions  Anatomiques, 

Chapitre  IX.  —  Des  mollusques  ;  leur  organisation  ;  leurs 
pieds  ;  organisation  des  testacés  comparée  à  celle  des 
autres  animaux  ;  représentation  graphique  par  une 
ligne  droite  recourbée  d'un  sommet  à  l'autre;  l'orifice 
des  excréments  se  trouve  ainsi  près  de  la  bouche  ;  or- 
ganisation spéciale  des  seiches  et  des  teuthies  ;  rapports 
que  la  nature  a  mis  entre  le  manteau  et  les  pieds  ;  les 
deux  trompes  ou  tentacules  ;  leur  usage  ;  organisation 
fibreuse  des  polypes;  leurs  deux  suçoirs;  espèce  qui 
n'a  qu'un  suçoir  unique;  position  de  la  nageoire  dans 
tous  ces  animaux;  sa  composition;  ses  dimensions;  l'ani- 
mal s'en  sert  pour  nager  et  pour  se  diriger  ;  la  na- 


165 


173 


175 


geoire  est  très-petite  chez  les  polypes.  Résumé  sur  les 
animaux  qui  n'ont  pas  de  sang.  181 

Chapitre  X.  —  De  la  tête  et  du  cou  ;  leurs  fonctions  et  leur 
place  ;  leurs  relations  avec  le  reste  du  corps  et  le  tronc  ; 
station  droite  de  l'homme,  qui  a  seul  cette  attitude  ; 
les  parties  supérieures  de  son  corps  sont  les  moins 
lourdes;  difformité  des  nains,  générale  dans  tous  les 
autres  animaux;  l'homme,  étant  le  plus  intelligent  des 
êtres,  est  seul  à  avoir  des  mains  ;  réfutation  d'Anaxa- 
gore  ;  admirable  conformation  de  la  main  ;  rôle  du 
pouce  et  des  ongles  ;  différente  position  des  mamelles 
chez  l'homme  et  les  autres  animaux  ;  citations  de  l'His- 
toire des  Animaux,  des  ouvrages  d'Anatomie  et  du 
Traité  de  la  Génération,  à  propos  des  organes  sexuels  ,• 
disposition  spéciale  de  ces  organes  chez  l'homme;  or- 
ganisation particulière  des  jambes  de  l'homme  et  des 
parties  inférieures  ;  les  fesses,  les  cuisses,  les  mollets  ; 
leur  nature  charnue  ;  pourquoi  l'homme  n'a  pas  de 
queue  ;  rôle  de  la  queue  chez  les  autres  animaux  ; 
différences  des  pieds  chez  les  quadrupèdes;  soli- 
pèdes,  fissipèdes;  polydactyles ;  usage  de  l'osselet;  or- 
ganisation particulière  des  pieds  de  l'homme.  190 

Chapitre  XI.  —  Des  ovipares  ;  organisation  spéciale  des 
serpents  ;  citation  du  Traité  de  la  Marche  des  Ani- 
maux ;  de  la  langue  des  poissons  ;  fonction  de  la  langue 
chez  les  animaux  ;  forme  de  la  langue  des  serpents  et 
des  quadrupèdes  ovipares  ;  organisation  des  yeux  chez 
les  ovipares  ;  paupières  des  oiseaux  ;  leur  vue  per- 
çante ;  organisation  et  rôle  des  mâchoires  ;  le  croco- 
dile seul  remue  sa  mâchoire  supérieure  ;  cause  de 
cette  organisation  ;  organisation  analogue  des  pinces 
dans  les  crabes  ;  rôle  et  fonctions  du  cou  chez  les  ani- 
maux ;  le  serpent  seul  peut  tourner  la  tête  en  arrière 
sans  mouvoir  le  reste  du  corps  ;  fonctions  et  place  des 
mamelles  ;  citation  du  Traité  de  la  Génération,  et  du 
Traité  de  la  Marche  des  Animaux  ;  analogie  du  lait  et 
de  l'œuf;  le  caméléon  ;  causes  de  ses  changements  de 
formes;  sa  timidité.  —  Résumé.  221 

Chapitre  XII.  —  De  l'organisation  commune  à  tous  les  oi- 


JiÉàmimiÊÊmmmiiitmmMiÊmmmÊÊ^ 


ccxx  SOMMAIRES  DES  CHAPITRES 

seaux  ;  ils  ne  diffèrent  entre  eux  que  du  plus  au  moins  ; 
comparaison  de  leur  organisation  à  celle  des  autres 
animaux  ;  leurs  ailes  ;  leur  bec  ;  leur  cou,  plus  ou 
moins  long,  suivant  leur  genre  de  vie  ;  leurs  pattes  ; 
flexions  des  pattes  ;  les  ailes  tiennent  chez  les  oiseaux 
la  place  des  membres  antérieurs  ;  leur  poitrine  ;  ab- 
sence de  nombril  ;  puissance  ou  faiblesse  du  vol  ;  les 
ergots  ;  les  serres  crochues  ;  les  palmipèdes  ;  organi- 
sation des  pieds  et  des  doigts  ;  l'oiseau  ne  se  tient  pas 
droit  comme  l'homme  ;  conformation  de  sa  hanche  ; 
les  doigts  sont  toujours  au  nombre  de  quatre,  malgré 
les  répartitions  exceptionnelles  ;  citations  du  Traité  de 
la  Génération  des  Animaux.  234 

Chapitre  XIII.  —  De  l'organisation  des  poissons  ;  leur  con- 
formation générale  ;  des  nageoires  et  de  leur  nombre  ; 
citation  des  traités  sur  la  Marche  et  le  Mouvement  des 
Animaux  ;  poissons  à  deux  nageoires  ;  variétés  dans 
la  position  des  nageoires  ;  les  branchies  des  poissons  ; 
citation  du  Traité  de  la  Respiration  ;  organisation  des 
branchies  dans  les  sélaciens  ;  du  nombre  et  de  la  di- 
mension des  branchies  ;  citations  des  Descriptions 
Anatomiques  et  de  l'Histoire  des  Animaux  ;  variétés 
des  formes  de  la  bouche  dans  les  poissons;  de  la 
bouche  des  dauphins  et  des  sélaciens  ;  leurs  mouve- 
ments nécessaires  pour  saisir  leur  proie  ;  de  la  peau 
des  poissons  ;  leurs  écailles  ;  les  poissons  n'ont  jamais 
de  testicules  ;  évent  des  dauphins,  des  baleines,  etc.  ; 
rôle  de  l'évent  et  des  branchies;  organisation  équi- 
voque des  phoques  et  des  chauves-souris.  *25l 

Chapitre  XIV.  —  De  l'autruche,  ou  moineau  de  Libye  ;  sa 
double  organisation  d'oiseau  et  de  quadrupède  ;  ses 
ailes  inutiles  ;  les  pinces  de  ses  pattes  ;  annonce 
d'études  sur  la  Génération  des  animaux .  .  267 


TRAITE 


DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


Préface  au  Traité  de  la  Marche  des  Animaux.  —  Place  du 
Traité  de  la  Marche  des  Animaux  dans  l'histoire  de  la 
science  et  dans  l'encyclopédie  aristotélique  ;  analyse 
de  ce  traité  ;  la  question  n'est  reprise  et  continuée 
qu'au  XVII®  siècle  ;  Fabrice  d'Acquapendente  ;  Bo- 
relli  ;  abus  des  mathématiques  ;  Claude  Perrault  ;  Buf- 
fon  ;  Barthez  ;  Cuvier  ;  M.  H.  xMilne  Edwards  ;  M.  Co- 
lin; M.  J.  Bell-Pettigrew  ;  M.  Marey.  —  Conclusion.     273 

Dissertation  sur  l'authenticité  et  la  composition  du  Traité 

de  la  Marche  des  Animaux.  317 

Chapitre  premier.  —  Enumération  des  questions  que  pré- 
sente l'étude  de  la  locomotion  dans  les  animaux  ;  dif- 
férences des  organes  locomoteurs;  leur  nombre  va- 
riable, mais  toujours  pair  ;  l'homme,  l'oiseau,  le 
poisson;  flexions  des  appareils  locomoteurs  en  sens 
inverses  chez  l'homme,  chez  l'oiseau,  chez  les  qua- 
drupèdes vivipares  et  ovipares  ;  mouvement  diagonal 
des  appareils  locomoteurs  ;  citation  de  l'Histoire  de  la 
Nature;  résumé  des  questions  à  traiter.  323 

Chapitre  II.  —  Application  de  la  méthode  générale  à  l'his-  • 
toire  naturelle  ;  deux  principes  généraux  ;  optimisme  ; 
sagesse  de  la  nature  ;  les  trois  dimensions  des  corps  ; 
deux  principes  du  mouvement  et  de  la  locomotion  ; 
différence  du  moteur  et  du  mobile,  l'un  agissant  par 
lui-même,  et  l'autre  mû  par  une  force  étrangère.  328 

Chapitre  III.  —  Conséquences  de  ces  principes;  deux 
modes  de  locomotion  chez  les  saltigrades  et  chez  les 
animaux  qui  marchent;  condition  commune  d'un  point 
d'appui  pour  les  uns  et  pour  les  autres  ;  nécessité  d'une 


CCXXII 


TRAITÉ  DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


base  ;  exemple  des  athlètes  qui  sautent  avec  des  hal- 
tères; balancement  des  bras  dans  la  course;  partie 
de  l'animal  qui  comprime,  partie  qui  est  comprimée. 

Chapitre  IV.  —  Entre  les  six  dimensions,  le  haut  et  le  bas 
se  retrouvent  dans  les  plantes  ;  mais  la  position  est 
renversée  ;  les  racines  sont  le  haut,  parce  que  c'est 
d'elles  que  vient  la  nourriture;  distinction  du  devant 
et  du  derrière,  de  la  droite  et  de  la  gauche  ;  la  droite 
et  la  gauche  sont  plus  ou  moins  apparentes,  selon  que 
l'animal  a  des  organes  plus  spéciaux  et  plus  distincts; 
preuves  que  c'est  par  la  droite  que  le  mouvement  com- 
mence ;  port  des  fardeaux  ;  attitudes  pour  se  mettre 
en  défense  et  pour  lancer  quelque  chose;  exemples 
des  turbines,  où  la  spire  est  tournée  à  gauche,  le  mou- 
vement se  faisant  à  droite  ;  exemple  encore  plus  frap- 
pant dans  l'homme. 

Chapitrk  V.  —  Le  haut  et  le  devant  sont  marqués  surtout 
dans  les  animaux  à  deux  pieds  :  l'homme  et  l'oiseau  ; 
les  quadrupèdes,  les  polypodes  et  les  apodes  ;  défini- 
tion du  pied  ;  le  haut,  le  milieu  et  le  bas,  chez  les  ani- 
maux et  dans  les  végétaux  ;  singularité  des  plantes  ; 
position  moyenne  des  quadrupèdes,  des  polypodes  et 
des  apodes  ;  la  station  droite  et  ses  nécessités  ;  impor- 
tance relative  des  j)rincipes  de  mouvement,  et  des 
lieux  où  ils  sont  placés . 

Chapitre  VI.  —  La  droite  commence  le  mouvement;  divi- 
sion nécessaire  du  mouvement  en  deux  parties,  l'une 
qui  se  meut,  l'autre  qui  est  immobile  ;  point  commun 
à  toutes  deux  ;  même  théorie  pour  le  point  d'inertie  ; 
mouvement  en  avant  ;  pas  de  mouvement  naturel  en 
arrière  ;  corrélation  intime  du  haut  et  du  bas,  d'une 
part  ;  et  d'autre  part,  de  la  droite  et  de  la  gauche  ;  il 
n'y  a  de  part  et  d'autre  qu.'un  seul  et  même  principe 
pour  les  deux  ;  vraisemblance  de  ces  explications  pour 
deux  des  trois  dimensions. 

Chapitre  VII.  —  Le  mouvement  de  locomotion  par  deux  ou 
quatre  appareils  n'appartient  qu'aux  animaux  qui  ont 
du  sang  ;  chez  eux,  il  n'y  a  jamais  plus  de  quatre  ap- 


331 


335 


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346 


CHAPITRE  XI 


CCXXIII 


pareils  ;  différence  entre  les  animaux  qui  ont  du  sang 
et  ceux  qui  n'en  ont  pas  ;  ces  derniers  peuvent  vivre 
après  qu'on  les  a  coupés  en  plusieurs  morceaux  ;  les 
animaux  sans  pieds  se  meuvent  aussi  par  quatre  ap- 
pareils, dont  on  peut  retrouver  les  équivalents  dans 
les  flexions  de  ces  animaux  ;  explication  de  ces  flexions  ; 
analogie  des  hommes  de  grande  taille,  qui  marchent 
voûtés  ;  marche  des  serpents  et  de  quelques  poissons, 
murènes,  anguilles,  kestres  de  Siphées.  350 

Chapitre  VIII.  —  De  la  marche  des  serpents;  deux  causes 
font  qu'ils  ne  peuvent  avoir  de  pieds  ;  les  pieds  des 
animaux  sont  toujours  en  nombre  pair  ;  impossibilité 
de  la  locomotion  sur  trois  pieds  ;  exemple  des  scolo- 
pendres, auxquelles  on  a  arraché  des  pieds  pour  qu'ils 
fussent  en  nombre  impair  ;  explication  des  effets  de 
cette  mutilation;  les  pieds  restants  suppléent  à  ceux 
qu'on  a  retranchés.  —  Résumé  partiel.  356 

Chapitre  IX.  —  Considérations  générales  du  mouvement  • 
il  y  faut  toujours  un  point  d'inertie  ;  combinaison  de 
l'extension  et  de  la  flexion  ;  équilibre  des  membres  ; 
ondulations  nécessaires  de  la  marche  ;  reptation  des 
enfants,  et  des  lutteurs  dans  la  j)alestre  ;  action  suc- 
cessive des  jambes  ;  marche  des  animaux  dépourvus 
de  pieds  ;  explication  du  saut  ;  explication  du  vol  ; 
natation  des  poissons  selon  qu'ils  ont  plus  ou  moins 
de  nageoires;  natation  spéciale  des  poissons  plats.  361 

Chapitre  X.  —  Du  vol  des  oiseaux  et  du  mouvement  gé- 
néral des  volatiles  ;  nécessité  de  l'action  simultanée 
des  ailes  et  des  pattes;  de  la  flexion  et  de  l'extension 
des  ailes  pleines  et  des  ailes  divisées  en  plumes  ;  de 
l'action  de  la  queue,  faisant  fonction  de  gouvernail  ; 
vol  irrégulier  des  volatiles  sans  queue  et  à  ailes 
pleines  ;  action  des  pattes  dans  le  vol  des  oiseaux  de 
grand  vol  ;  les  coléoptères  ;  queue  inutile  du  paon  ; 
rapidité  du  vol  des  oiseaux  de  proie  ;  leur  tête,  leur 
cou,  leur  thorax,  conformés  en  vue  du  vol  ;  légèreté  * 
relative  de  leurs  parties  postérieures.  369 

Chapitre  XI.  —  Des  conditions  de  la  station  droite  ;  il  ne 
faut  que  deux  pieds,  et  les  parties  hautes  doivent  être 


X 


ccxxiv 


TRAITÉ  DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


plus  légères  que  les  parties  basses  ;  conformation  de 
l'homme;  exemple  des  enfants,  qui  d'abord  ne  peuvent 
se  tenir  droits  ;  conformation  différente  des  oiseaux  ; 
organisation  de  leur  hanche,  qui  fait  comme  une  dou- 
ble cuisse;  sa  fonction  remarquable;  l'oiseau  ne  peut 
être  droit  comme  l'homme  ;  et  l'homme  ne  peut  avoir 
d'ailes,  comme  les  Amours  des  peintres  ;  loi  générale 
de  la  nature. 
Chapitre  XII.  —  Suite  des  conditions  générales  de  la  flexion, 
qui  ne  peut  avoir  lieu  sans  un  point  d'inertie;  diffé- 
rences des  flexions  dans  l'homme  et  dans  les  quadru- 
pèdes et  les  oiseaux  ;  sagesse  de  la  nature  ;  déplace- 
ment successif  du  poids  du  corps  sur  l'une  et  l'autre 
jambe;  il  faut  que  le  membre  dirigeant  fléchisse  en 
avant;  flexion  du  i^ed  et  du  bras;  conditions  de  la 
locomotion  dans  les  quadrupèdes;  rôle  et  flexion  des 
pattes  de  devant  ;  explication  de  l'organisation  actuelle 
des  quadrupèdes;  utilité  de  cette  organisation  pour 
l'allaitement  des  jeunes. 

Chapitre  XIII.  —  Quatre  espèces  de  flexions  possibles  ;  figu- 
res qui  les  représentent  ;  flexions  réelles  des  bipèdes 
et  des  quadrupèdes  ;  flexions  particulières  de  l'élé- 
phant ;  flexions,  chez  l'homme,  des  bras  et  des  jam- 
bes, de  la  cuisse  et  de  l'épaule,  du  coude  et  du  carpe  ; 
opposition  et  harmonie  de  ces  flexions,  tantôt  con- 
caves, tantôt  convexes. 

Chapitre  XIV.  —  Du  mouvement  diamétral  ;  sa  descrip- 
tion; sa  nécessité  ;  le  saut  ne  peut  se  prolonger  ;  exemple 
des  chevaux  de  course  ;  le  mouvement  diamétral  peut 
seul  donner  la  stabilité  et  la  durée  à  la  locomotion  de 
l'animal  ;  allure  ordinaire  des  chevaux  ;  les  animaux 
qui  ont  plus  de  quatre  pieds  marchent  également  en 
diamètre  ;  marche  oblique  des  crabes  ;  c'est  un  phé- 
nomène unique  ;  la  nature  leur  a  donné  des  yeux  en 
conséquence. 

Chapitre  XV.  —  Flexions  des  pattes  chez  les  oiseaux;  les 
ailes  remplacent  les  membres  antérieurs  ;  leur  rôle  in- 
dispensable ;  organisation  de  la  cuisse  des  oiseaux  ; 
position  de  leurs  ailes  ;  position  des  nageoires  chez 


37; 


380 


385 


388 


CHAPITRE  XIX 

les  poissons;  ailes  des  volatiles  à  ailes  pleines;  pro- 
gression de  tous  ces  animaux  ;  disposition  des  mem- 
bres sur  le  côté  dans  les  crocodiles,  les  lézards,  les 
tortues,  etc.;  explication  de  cette  disposition. 

Chapitre  XVI.  —  Organisation  des  polypodes  privés  de 
sang;  ils  sont  cagneux;  leurs  flexions  particulières  ; 
nécessité  de  la  conformation  de  leurs  pieds  ;  la  cause 
de  cette  conformatitm  tient  à  ce  que  ces  animaux 
vivent  dans  des  trous  ;  obliquité  de  la  marche  des 
crabes;  exemples  des  lézards,  des  crocodiles  et  de 
quelques  ovipares  ;  flexions  des  polypodes. 

Ch4pitre  XVII.  —  Des  pieds  des  langoustes,  faits  pour  nager 
et  non  pour  marcher  ;  flexion  oblique  des  pieds  chez 
les  crabes,  qui  sont  faits  pour  marcher  plus  que  pour 
nager  ;  progression  singulière  du  crabe  avançant  tous 
ses  pieds  à  la  fois  et  en  sens  oblique  ;  marche  des 
Psettes  ;  organisation  des  pattes  des  oiseaux  palmi- 
pèdes ;  elles  sont  placées  par  derrière  et  non  au  centre; 
elles  sont  courtes,  mais  épaisses  et  larges  ;  utilité  de 
cette  disposition  pour  nager;  sagesse  de  la  nature. 

CnvpiTRE  XVIII.  —  Comparaison  des  oiseaux  et  des  pois- 
sons ;  leurs  différences  ;  leurs  rapports  à  certains 
égards;  position  des  ailes  chez  les  uns,  et  des  na- 
geoires chez  les  autres  ;  queues  des  oiseaux  ;  queues 

des  poissons. 

• 

(jivpitre  XIX.  —  Des  crustacés;  obscurité  de  leur  mouve- 
vement;  ils  n'ont  pas  de  droite  et  de  gauche;  leur 
nature  imparfaite  rapprochée  de  celle  des  phoques  et 
des  chauves-souris;  mesure  très-restreinte  de  leur 
mouvement;  la  pince  droite  des  crabes,  étant  toujours 
plus  forte,  indique  qu'il  y  a  en  eux  une  sorte  de  droite 
et  de  gauche.  —  Résumé  sur  les  organes  de  la  loco- 
motion en  général  ;  annonce  du  Traité  de  l'Ame. 


ccxxv 


30^! 


39:i 


398 


401 


403 


T.    I 


o 


TRAITE 


nss 


PARTIES   DES   ANIMAUX 


D'ARISTOTK 


TRAITÉ 


DES 


PARTIES  DES  ANIMAUX 

D'ARISIOTE 


LIVRE   PREMIER 


II 


CHAPITRE  PREMIER 

Du  jugement  des  ouvrages  d'esprit;  de  la  méthode  à  suivre  en 
histoire  naturelle  :  il  faut  étudier  les  fonctions  communes  plutôt 
que  chaque  espèce  en  particulier;  de  la  recherche  des  causes 
et  spécialement  de  la  cause  finale;  nécessité  absolue,  néces- 
sité hypothétique;  citations  de  divers  ouvrages  de  l'auteur; 
il  faut  d'abord  recueillir  les  faits  pour  en  expliquer  ensuite  les 
causes;  erreur  d'Empédocle;  l'être  précède  le  germe  qu'il  pro- 
duit ;  la  cause  matérielle  est  subordonnée  à  la  cause  finale,  dans 
la  nature  aussi  bien  que  dans  l'art  ;  erreur  de  Démocrite  sur  la 
figure  et  la  couleur  ;  supériorité  de  l'âme  sur  la  matière  ;  supé- 
riorité de  l'homme  sur  les  animaux;  ordre  admirable  de  l'uni- 
vers ;  désordre  relatif  de  notre  monde  ;  définition  de  la  nature  ; 
la  nécessité  n'y  a  qu'une  place  très-limitée  ;  citation  des  livres 
Sur  la  philosophie  ;  Empédocle  ;  mérite  de  Démocrite  et  de  So- 
crate  ;  résumé  sur  la  méthode  en  histoire  naturelle. 

*  Toute  étude  intellectuelle,  toute  exposition  mé- 
thodique, la  plus  humble  aussi  bien  que  la  plus 


Livre  I.  Tout  ce  premier  livre 
du  Traité  des  parties  des  Ani- 


T.    I. 


maux  est  consacré  à  l'exposé  de 
la  méthode  que  l'auteur  compte 

1 


II 


V 


O 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  3 


3 


haute,  peut  être  considérée  sous  deux  faces  diffé- 
rentes. L'une  de  ces  faces  peut  s'appeler  proprement 
la  science  même  de  la  chose  ;  Tautre  n'exige  qu'une 
sorte  d'instruction  générale.  ^  En  effet,  quand  on  a 
reçu  une  éducation  convenable,  on  doit  être  en  état 
de  juger  pertinemment,  quant  à  la  forme,  si  celui  qui 


suivre    en    histoire    naturelle. 
Cette  théorie   est   par(i\itement 
placée,  au  début  d'un  ouvrage 
de    physiologie    et    d'anatomie 
comparée,  comme  est  le  Traité 
des  Parties.  Quelques  commen- 
tateurs  auraient  voulu   mettre 
ce    livre    premier   en    tête    de 
l'Histoire   des   Animaïix.  C'est 
une  proposition  qui  n'est  pas 
acceptable  ;    Aristote  lui-même 
l'a  repoussée  à  l'avance,  en  dé- 
clarant à  plusieurs  reprises  que 
le  Traité  des  Parties  tait  suite  à 
l'Histoire     des    Animaux,     de 
même  que  le  Traité  de  la  Géné- 
ration des  Animaux  fait  suite  à 
celui  des  Parties;  il  faut  donc 
laisser  les  choses  telles  qu'elles 
sont.   BufFon  a  fait  une  étude 
spéciale  de  la  méthode  en  his- 
toire   naturelle,    au   début   de 
sa   zoologie;    Cuvier  a    fait  la 
même    étude,    quoique    moins 
complète,    dans    l'Introduction 
de  son  Règne  Animal.  Voir  sur 
cette  question  Histoire  des  Ani- 
maux,  livre    I,   chap.   I,   §   1, 
note;   et  aussi  la  Dissertation 
sur   la  composition   du  Traité 
des  Parties,  à  la  suite  de  la  Pré- 
face dans  ce  volume. 

§  i  .  Toute  étude ,  toute 

exposition    mcthodique .  .  .    La 


règle  que  donne  ici  Aristote  est 
tout  à  fait  générale  ;  elle  s'ap- 
plique à  tout  ouvrage  d'esprit, 
quel  qu'il  soit  ;  et  elle  est  aussi 
pratique     aujourd'hui     qu'elle 
pouvait  l'être  chez  les  Grecs.  Il 
est  toujours  possible  de  juger 
la   forme   indépendamment  du 
fond  ;  et  l'on  j)eut  très-bien  ne 
rien  savoir  en  histoire  naturelle 
et  apprécier  cependant  à  coup 
sûr  la  valeur  d'un  ouvrage  de 
zoologie,  si  l'on  se  borne  à  re- 
chercher s'il  est  bien  ou  mal 
composé.  Il  suffit  alors,  comme 
le  dit  Aristote,  d'avoir  reçu  une 
bonne   éducation,   qui   vous   a 
inculqué  les  règles  essentielles 
de   la  logique  et  du  goût.  — 
Deux  faces  différentes.  C'est  le 
fond  et  la  forme  ;  cette  dernière 
est   justiciable   de    tout   esprit 
éclairé;  l'autre,  c'est-à-dire  le 
fond,  ne  l'est  que  des  juges  com- 
pétents et  des  savants  spéciaux. 
—  La  science  même  de  la  chose. 
C'est  le  fond.  —  D'instruction 
générale.  J'ai  ajouté  ce  dernier 
mot  pour  rendre  toute  la  force 
du  mot  grec,  qui  se  rapporte 
plus    particulièrement    à    l'in- 
struction donnée  à  la  jeunesse. 
§  2.  Quant  à  la  forme.  Cette 
idée  est  implicitement  comprise 


parle  d'un  sujet  l'expose  bien,  ou  s'il  l'expose  mal. 
C'est  même  à  ce  signe  que  nous  reconnaissons  l'homme 
instruit;  et  c'est  là  ce  qui  nous  fait  penser  de  quel- 
qu'un qu'il   a  été  généralement  bien   élevé,  l'ins- 
truction consistant  surtout  à  pouvoir  faire  une  dis- 
tinction de  ce  genre.  La  seule  différence  qui  reste 
alors  entre  ces  deux  personnes,  c'est  que  Tune,  bien 
qu'elle  ne  soit  toujours  qu'un  seul  et  même  individu, 
numériquement  parlant,    nous    semble   capable    de 
prononcer  sur  toutes  choses,  tandis  que  l'autre  ne 
nous  parait  compétente  que  sur  une  matière  définie 
et  limitée;  ce  qui  n'empêche  pas  que  cet  autre  indi- 
vidu ne  puisse,  tout  en  s'occupant  d'un  objet  particu- 
lier, avoir  aussi  l'instruction  dont  on  vient  de  parler. 
^De  ces  considérations,  il  résulte  évidemment  que, 
pour  l'histoire  de  la  nature,  il  est  bon  de  poser  éga- 
lement  certains  principes   supérieurs,  auxquels  on 
devra  se  reporter  pour  juger  de  la  forme  adoptée 
dans  l'exposition  qu'on  en  fait,  indépendamment  de 
la  question  de  savoir  si  c'est  bien  la  vérité,  et  si  la 
chose  est  réellement  de  telle  façon  ou  de  telle  autre. 


dans  l'expression  dont  se  sert 
le  texte  ;  il  m'a  semblé  indispen- 
sable de  la  préciser.  —  Ccst 
même  à  ce  signe.  Aujourd'hui 
encore,  nous  n'avons  pas  ima- 
giné de  meilleur  critérium  pour 
juger  si  quelqu'un  est  instruit, 
ou  s'il  ne  l'est  pas.  —  Numéri- 
quement parlant.  C'est  la  tra- 
duction exacte  du  texte  ;  mais 
l'expression  peut  paraître  un  peu 


singulière;  il  n'était  pas  besoin 

de  la  préciser  autant.  —  Avoir 

aussi  l'instruction  dont  on  vient 

déparier.  Cette  pensée  est  juste; 

mais  elle    n'est  peut-être  pas 

dans  le  texte  aussi  nette  que  j'ai 

dû  la  faire  dans  ma  traduction. 

§  3.   Si  c'est  bien  la  vérité'. 

C'est  la   question   de    fond,   à 

côté  de  la  question  de  forme.  — 

De  telle  façon  ou  de  telle  autre. 


I 


N 


4  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

Par  exemple  j'entends  que  pour  cette  étude  il  s'agit 
de  savoir  s'il  faut,  en  prenant  chaque  être  substan- 
tiel à  part,  ne  le  considérer  absolument  qu'en  lui- 
même,  que  ce  soit  d'ailleurs  la  nature  de  l'homme, 
celle  du  lion,  celle  du  bœuf,  ou  celle  de  tel  autre  être 
étudié  isolément  ;  ou  bien,  s'il  ne  faut  pas  plutôt  réu- 
nir en  une  exposition  commune  les  phénomènes 
communs  que  présentent  tous  ces  animaux.  *  Il  est 
en  effet  beaucoup  de  fonctions  qui  sont  identiquement 
les  mêmes  pour  des  genres  d'êtres  qui  sont  fort  diffé- 
rents les  uns  des  autres;  telles  sont  les  fonctions 
qu'on  nomme  le  sommeil,  la  respiration,  la  croissance, 
le  dépérissement,  la  mort;  et,  à  côté  de  celles-là,  une 
foule  d'autres  fonctions  et  d'autres  phénomènes  orga- 


Ceci  est  spécialement  le  devoir 
du  naturaliste.  — Par  exemple. 
En  eftet  la  question  posée  ici 
par  Aristote  est  fort  claire  et 
peut  servir  d'exemple .—  Chaque 
être  substantiel.  Le  texte  dit  : 
a  Chaque  substance  ». — Absolu- 
ment qu'en  lui-même.  Sans  tenir 
compte  de  ce  que  cet  être  peut 
avoir  de  commun  avec  les  êtres 
dont    l'organisation    est    sem- 
blable à  la  sienne,  ou  du  moins 
est  très- voisine  de  la  sienne.  — 
En    une   exposition    commune. 
C'est  à  cette  méthode  que  se 
sont  arrêtés  tous  les  grands  na- 
turalistes, Cuvier  tout  le  pre- 
mier, comme  on  peut  le  voir 
dans  son  Anatomie  comparée. 
Il  se  décide  pour  l'exposition 
générale  et  commune  des  orga- 
nes et  de  leurs  fonctions,  étu- 


diant successivement  les  organes 
du  mouvement,  os  et  muscles, 
les  nerfs,  les  sens,  la  digestion, 
la  circulation,  la  respiration,  la 
voix,  et  enfin  la  génération.  On 
peut  dire,  sans  rien  exagérer, 
que  l'ordre  suivi  par  Cuvier  et 
par  tant  d'autres  est  l'ordre 
même  que  traçait  Aristote  deux 
mille  deux  cents  ans  avant  lui. 
Cuvier  n'a  pas  consulté  le  natu- 
raliste grec  sans  doute  ;  mais  en 
face  de  la  réalité,  il  a  résolu  le 
problème  agrandi,  comme  Aris- 
tote le  résolvait  dans  des  limites 
plus  étroites. 

§  4.  Beaucoup  de  fonctions. 
C'est  là  un  fait  de  toute  évi- 
dence; les  fonctions  qu' Aristote 
énumère  sont  en  effet  communes 
à  tous  les  animaux.  —  Une 
foule  d'autres  fonctions.    L'é- 


LIVRE  I,  CHAP.  I.  §  6  5 

niques,  que  nous  croyons  devoir  omettre  pour  le 
moment,  parce  que  nous  ne  pourrions  en  parler  à  cette 
heure  que  d'une  façon  obscure  et  indécise.  ^  Il  est 
bien  clair  en  effet  que,  si  nous  parlions  successive- 
ment de  chaque  animal  en  particulier,  nous  aurions 
à  répéter  à  tout  instant  les  mêmes  choses  dans  bon 
nombre  de  cas,  puisque  chacune  des  fonctions  que 
nous  venons  d'énumérer  se  retrouve,  et  dans  le  che- 
val, et  dans  le  chien,  et  dans  l'homme.  Par  conséquent, 
si  l'on  allait  pour  chacun  de  ces  animaux  parler  de 
toutes  ces  fonctions  successivement,  on  serait  exposé 
à  des  redites  sans  fin,  toutes  les  fois  que  l'on  traite  de 
fonctions  qui  sont  identiques  dans  des  êtres  de  genres 
très-divers,  et  qui  n'offrent  entre  elles  aucune  diffé- 
rence appréciable  pour  chacun  d'eux.  ®  Il  se  peut  aussi 


tude  de  ces  autres  fonctions 
remplira  les  trois  livres  sui- 
vants du  Traité  des  Parties  ; 
Aristote  a  même  consacré  à 
quelques-unes  d'entre  elles  des 
ouvrages  spéciaux  ;  voir  les 
Parva  naturalia^  Opuscules 
psychologiques,  dans  ma  tra- 
duction, où  se  trouvent  les 
traités  du  Mouvement  dans  les 
Animaux,  de  la  Veille  et  du 
Sommeil,  de  la  Vieillesse  et  de 
la  Mort,  de  la  Respiration,  etc., 
etc. —  Omettre  pour  le  moment. 
Comme  étrangers  au  présent 
traité,  mais  auxquels  Aristote 
a  pris  soin  de  revenir  plus  tard. 
—  D'une  façon  obscure  et  indé- 
cise. Nouvelle  preuve,  après 
tant   d'autres,    de    l'excellente 


méthode  qu* Aristote  s'était  tra- 
cée, et  qu'il  a  toujours  rigou- 
reusement suivie. 

§  5.  Re'pcter  à  tout  moment 
les  mêmes  choses.  Ce  serait  en 
réalité  un  inconvénient  insup- 
portable, et  la  science  propre- 
ment dite  ne  serait  pas  possible, 
parce  que  la  science  ne  se  cons- 
titue que  par  la  généralité  de 
ses  observations.  Voir  le  début 
de  la  Métaphysique,  sur  les  con- 
ditions de  la  science  et  de  l'art. 
Voir  aussi  Cuvier,  i'®  Leçon 
d' Anatomie  comparée,  page  10, 
édit.  de  l'an  VIII;  et  l'Intro- 
duction au  Règne  animal,  pages 
17  et  47,  édit.  de  1829.  -— 
Entre  elles.  Le  texte  n'est  pas 
tout  à  fait  aussi  précis. 


\ 


6  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

fort  bien  que  telle  fonction,  qui  a  reçu  une  dénomi- 
nation toute  pareille,  présente  néanmoins  une  énorme 
différence  sous  le  rapport  de  l'espèce  et  de  la  forme. 
Telle  est  la  locomotion  dont  les  animaux  sont  doués. 
Formellement  et  spécifiquement,  la  locomotion  n'est 
point  une,  puisqu'il  y  a  une  différence  évidente  entre 
le  vol,  la  natation,  la  marche,  et  la  reptation. 

'  Il  importe  donc  de  se  bien  rendre  compte  du  pro- 
cédé qu'on  doit  adopter  dans  cet  examen  ;  et  ce  que 
je  veux  dire,  c'est  qu'on  doit  bien  savoir  s'il  faut  tout 
d'abord  étudier  par  genre  les  fonctions  communes, 
et  analyser  ensuite  toutes  les  fonctions  propres  et  par- 
ticulières à  chaque  espèce  d'animal,  ou  bien  s'il  faut 
étudier  sur-le-champ  chaque  animal  considéré  isolé- 
ment. C'est  là  un  point  qui  n'est  pas  encore  fixé,  non 
plus  que  cet  autre  point  que  nous  devons  également 


§  6.  Za  locomotion.  Toute  la 
première  partie  de  l'Anatomie 
comparée  de  Cuvier  est  consa- 
crée à  l'étude  du  mouvement  et 
des  organes  par  lesquels  le  mou- 
vement se  produit  dans  toute  la 
série  animale.  —  Entre  le  vol. 
Ce  sont  les  oiseaux.  —  La  na^ 
tatlon.  Ce  sont  les  poissons.  — 
La  marche.  Ce  sont  les  quadru- 
pèdes. —  La  reptation.  Ce  sont 
les  reptiles.  Mais  d'une  manière 
générale  ce  n'est  que  la  fonction 
du  mouvement,  variant  selon 
les  milieux  et  les  organisations. 
Voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, VII®  leçon. 

§  7     Etudier  par  genre  les 


fonctions  communes.  C'est  la 
méthode  qu'Aristote  adopte  ; 
et  c'est  aussi  celle  de  Cuvier, 
qui,  après  avoir  décrit  la  fonc- 
tion générale,  la  considère  en- 
suite dans  l'homme,  dans  les 
mammifères,  dans  les  oiseaux, 
dans  les  reptiles,  dans  les  pois- 
sons, mollusques,  crustacés,  in- 
sectes, zoophytes,  etc.,  etc.  — 
Chaque  animal  considère'  Isolé- 
ment. Voir  plus  haut,  §  5,  où 
cette  méthode  est  déjà  repous- 
sée. —  Un  point  qui  n'est  pas 
encore  fixe.  Au  §  5,  ce  point 
de  théorie  parait  entièrement 
décidé.  —  Que  cet  autre 
point Le   texte   n'est   pas 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  8  7 

indiquer  :  A  l'exemple  des  mathématiciens,  dans  leurs 
démonstrations  d'astronomie,  ne  faut-il  pas,  dans 
l'étude  de  la  nature,  constater  d'abord  tous  les  faits 
relatifs  aux  animaux,  et  en  expliquer  ensuite  le  pour- 
quoi et  les  causes  ?  Ou  bien  est-il  par  hasard  quel- 
que autre  méthode  qu'on  doive  adopter  .^ 

*  De  plus,  comme  il  y  a,  ainsi  que  nous  pouvons  le 
voir,  bien  des  causes  diverses  pour  tout  ce  qui  se  pro- 


aussi  précis  ;  mais  le  sens  n'est 
pas  douteux.  — Dans  leurs  dé- 
monstrations d'astronomie.  Au 
temps  d'Aristote  ,  l'astronomie 
avait  déjà  fait  de  grands  pro- 
grès; et  le  XII*^  livre  de  la  Mé- 
taphysique, chap.  VIII,  §§  10  et 
12,  de  ma  traduction,  suffirait 
seul  à  le  prouver.  Quant  à  la 
méthode  des  mathématiciens , 
dont  Aristote  paraît  faire  si 
grand  cas,  on  doit  s'en  rappor- 
ter à  lui,  excellent  juge  en  ces 
matières.  Il  paraît  d'ailleurs 
que  la  méthode  vantée  ici  par 
lui  n'est  au  fond  que  la  sienne; 
et  c'est  la  vraie  :  Observer 
d'abord  les  faits  le  plus  com- 
plètement possible,  et  fonder  la 
théorie  sur  l'observation.  — 
Constater  d'abord  tous  les  faits. 
Aristote  n'a  jamais  fait  autre 
chose  ;  et  les  Modernes,  qui  ont 
cru  découvrir  la  méthode  d'ob- 
servation, se  sont  trompés.  Elle 
avait  été  comprise  et  pratiquée 
admirablement  deux  mille  ans 
avant  Bacon,  son  inventeur  soi- 
disant.  —  Expliquer  ensuite  le 
pourquoi    et    les    causes.     La 


science  qui  ne  va  pas  jusque- 
là  manque  son  véritable  but, 
qui  est  de  comprendre  les 
choses;  elle  se  réduit  alors  à 
n'être  qu'un  savant  recueil  de 
faits  curieux  ou  de  faits  maté- 
riellement utiles;  elle  n'est  plus 
qu'une  recherche  industrielle 
ou  puérile.  Aujourd'hui,  il  est 
de  mode  de  proscrire  les  causes 
finales;  on  reviendra  de  cette 
profonde  erreur,  que  les  grands 
esprits  de  notre  temps  n'ont 
pas  partagée.  Cuvier  a  cru 
toujours  aux  causes  finales 
aussi  fermement  qu'Aristote  lui- 
même  ;  il  n'est  pas  une  page  de 
son  Anatomie  comj)arée,  où  il 
ne  revienne  à  ce  grand  et  infail- 
lible principe  :  «  La  Nature  ne 
fait  rien  en  vain  ».  Voir  aussi 
l'ouvrage  de  M.  Paul  Janet,  sur 
les  Causes  finales. 

§  8.  Bien  des  causes.  Il  y  a 
selon  Aristote  quatre  causes, 
bien  qu'ici  il  n'en  énumère  que 
deux  ;  voir  la  Métaphysique, 
livre  I,  ch.  vu,  §  67,  de  ma 
traduction.  —  Faut-il  s'occu- 
per aussi  de  ces  causes.  Aris- 


4. 


\ 


1 


r. 


8 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


duit  dans  la  nature  entière,  et  par  exemple,  la  cause 
du  pourquoi,  la  cause  initiale  du  mouvement,  etc., 
faut-il  s'occuper  aussi  de  ces  causes,  et  examiner 
quelle  est  la  première  d'entre  elles,  quelle  est  la  se- 
conde, etc.  ?  On  peut  croire  que  la  première  de  toutes 
les  causes  est  celle  que  nous  nommons  la  cause  du  pour- 
quoi, la  cause  finale;  car  elle  est  la  raison  dernière  des 
choses  ;  et  la  raison  est  un  principe.  Sous  ce  rapport, 
il  en  est  tout  à  fait  de  même  des  productions  de  Tart 
et  de  celles  de  la  nature.  C'est  après  avoir  déterminé 
les  choses,  ou  par  la  réflexion  ou  par  la  simple  obser- 
vation sensible,  que  le  médecin,  pour  la  santé,  l'ar- 
chitecte pour  la  maison,  expliquent  l'un  et  l'autre  les 
raisons  et  les  causes  de  ce  qu'ils  ont  fait  pour  chacune, 
et  pourquoi  ils  devaient  faire  les  choses  ainsi  qu'ils  les 
ont  faites. 

'  '  Mais  la  cause  finale,  le  bien  de  la  chose,  se  mani- 
feste dans  les  œuvres  de  la  nature  bien  plus  encore 


tote  répond  affirmativement  à 
cette  question.  —  La  première 

de    toutes     les    causes la 

cause  finale.  Ceci  ne  fait  pas 
de  doute,  puisque  la  fin  des 
choses  est  ce  pour  quoi  tout  le 
reste  est  fait.  —  La  raison  est 
un  principe.  Cette  proposition 
est  aussi  évidente  que  l'autre. 

—  Des  productions  de  Vart 

celles  de  la  nature.  Le  rap- 
prochement est  fort  juste  ;  et 
dans  l'art,  qui  est  l'œuvre  de 
l'homme,  c'est  à  la  cause  finale 
que   tout  le   reste   est  subor- 


donné, aussi  bien  que  dans  les 
œuvres  de  la  nature.  —  La  ré- 
flexion   la  simple  observa- 

tion  sensible.  C'est  toujours 
l'opposition  de  la  théorie  et  de 
la  réalité  matérielle.  —  Le  mé- 
decin    l'architecte.   Ce  sont 

des  exemples  fort  clairs,  aux- 
quels Aristote  se  plaît  à  revenir 
souvent. 

§  9.   «ye  manifeste bien 

plus  encore.  La  remarque  est 
profonde,  et  il  y  a  ici  toute  la 
différence  entre  les  ouvriers  : 
d'une  part,  l'homme;  et  d'autre 


\ 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  10  9 

que  dans  celles  de  l'art.  C'est  que,  même  dans  les 
choses  naturelles,  la  nécessité  ne  s'applique  pas  identi- 
quement à  toutes  sans  exception  ;  et  ceux  qui  cher- 
chent à  ramener  toutes  les  raisons  des  choses  à  la 
raison  unique  de  la  Nécessité,  ne  se  sont  pas  donné  la 
peine  d'analyser  toutes  les  acceptions  où  peut  se 
prendre  le  mot  de  Nécessaire.  Absolument  parlant, 
Nécessaire  ne  s'applique  qu'aux  choses  éternelles  ; 
mais  le  nécessaire  résultant  d'une  hypothèse  se 
montre  dans  toutes  les  choses  qui  sont  sujettes  à 
naître  et  à  devenir,  comme  le  sont  les  produits  de 
l'art,  tels  que  la  maison,  ou  tout  autre  objet  de  cette 
sorte,  indistinctement.  ***  Ainsi,  il  y  a  nécessité  qu'on 
emploie  une  matière  d'une  certaine  espèce,  si  l'on 
veut  bâtir  une  maison,  ou  si  l'on  se  propose  tel  autre 
objet  analogue  ;  il  y  a  nécessité  que  là  tout  d'abord 
telle  chose  existe  préalablement,  ou  qu'elle  soit  mise 
en  mouvement  de  telle  ou  telle  façon,  pour  qu'à  la 
suite,  il  se  produise  telle  autre  chose;  et  pour  que, 
de  cette  manière  on  atteigne  sans  interruption  la  fin 


part,  le  fini  et  l'infini.   —  La 

nécessité  ne  s' applique  pas 

le  mot  de  Nécessaire.  Voir,  dans 
la  Métaphysique  surtout,  la  dis- 
tinction qu'Aristote  fait  toujours 
des  deux  nuances  du  Néces- 
saire :  le  Nécessaire  absolu  et  le 
Nécessaire  hypothétique,  Méta- 
physique, liv.  V,  ch.  v,  p.  108, 
de  ma  traduction.  —  Résul- 
tant d'une  hypothèse.  Une  fin 
étant   posée,   il  est   nécessaire 


de  remplir  certaines  conditions 
pour  l'atteindre.  Pour  arriver  à 
construire  une  maison ,  il  est 
nécessaire  d'avoir  des  maté  - 
riaux  d'une  certaine  espèce; 
sans  quoi,  la  maison  ne  peut  se 
réaliser;  mais  si  les  matériaux 
sont  nécessaires  pour  construire 
la  maison ,  on  ne  peut  pas  dire 
que  la  maison  elle-même  soit 
nécessaire. 

§10./^  fin  qu'on  poursuit. . . 


\ 


10 


DES  PARTIES  DES  ANIiMAUX 


qu'on  poursuit,  et  le  résultat  pour  lequel  a  lieu  et 
existe  chacune  des  choses  que  Ton  fait. 

"  Il  en  est  absolument  de  même  pour  les  phéno- 
mènes naturels  ;  seulement  la  forme  de  la  démons- 
tration et  de  la  nécessité  change  pour  la  science  de 
la  nature,  et  elle  est  autre  que  pour  les  sciences  pu- 
rement théoriques.  Mais  c'est  là  une  question  que 
nous  avons  traitée  dans  d'autres  ouvrages.  Ainsi,  le 
principe,  le  point  de  départ  pour  l'étude  de  la  nature, 
c'est  ce  qui  est,  tandis  que  pour  l'art,  c'est  ce  qui 
doit  être.  Par  exemple,  la  santé,  ou  l'homme,  étant 
telle  ou  telle  chose,  il  y  a  nécessité  que  préalablement 
telle  autre  chose  existe  ou  se  soit  réalisée  ;  mais  de 
ce  que  cette  autre  chose  existe  ou  a  été  produite,  il 
ne  s'ensuit  pas  qu'elle  soit  ou  qu'elle  doive  être  de 
toute  nécessité.  *^  Or  il  n'est  pas  possible  non  plus  de 


le  résultat.  Il  n'y  a  rien  d'ab- 
solument nécessaire  dans  l'un 
ni  dans  l'autre  ;  mais  les  moyens 
à  employer  sont  nécessaires  pour 
atteindre  le  but  qu'on  se  pro- 
pose. 

§  11.  Pour  les  phénomènes 
naturels.  Pour  les  faits  de  la 
nature,  il  y  a  également  une 
nécessité  hypothétique,  c'est-à- 
dire  que,  la  nature  se  proposant 
une  certaine  fin,  il  faut  qu'elle 
emploie  nécessairement  certains 
organes  et  certains  procédés, 
pour  l'atteindre;  c'est  ce  que 
Cuvier  a  si  bien  appelé  les  Con- 
ditions d'existence;  voir  ma 
Préface  à  l'Histoire   des   Ani- 


maux, tome  I,p.  cxxiv. —  Dans 
d'autres  ouvrages.  C'est  sans 
doute  la  Métaphysique  que 
l'auteur  veut  désigner,  loc.  cit. 
et  aussi  la  Physique,  liv.  II 
ch.  VIII,  p.  58  de  ma  traduction 
Mais  l'indication  est  bien  vague 
et  on  aurait  pu  préciser  davan 
tage.  —  Ce  qui  est.  En  d'au 
très  termes,  l'observation  de  la 
réalité.  Dans  l'art,  au  contraire, 
l'homme  est  le  créateur  secon- 
daire, et  il  lui  est  donné  de  pro- 
duire quelque  chose  en  sous- 
ordre.  —  //  ne  s'ensuit  pas...  La 
pensée  n'est  pas  aussi  nette  qu'on 
pourrait  le  désirer. 

§  12.  De  rattacher  à  l'éter^ 


/ 


^ 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  13  M 

rattacher  à  l'éternel  la  nécessité  que  suppose  une 
démonstration  de  ce  genre,  de  manière  à  pouvoir 
dire  :  Puisque  telle  chose  est,  telle  autre  chose  est 
aussi.  Du  reste,  ce  sont  là  des  questions  que  nous 
avons  également  approfondies  ailleurs  ;  nous  y  avons 
indiqué  les  choses  auxquelles  la  nécessité  s'applique 
et  celles  auxquelles  elle  est  inapplicable  ;  et  nous  avons 
montré  la  cause  de  cette  différence, 

*^  Mais  un  point  qu'il  ne  faut  jamais  perdre  de  vue, 
c'est  de  savoir  s'il  faut  procéder  comme  les  philo- 
sophes antérieurs  l'ont  fait  dans  leurs  théories,  et  s'il 
convient  de  rechercher  avec  eux  comment  les  choses 
se  sont  naturellement  produites  au  début,  plutôt  que 
d'observer  comment  elles  sont  maintenant.  Ces  mé- 
thodes ne  diffèrent  pas  médiocrement  l'une  de  l'autre. 


nel.  Ici  encore  la  pensée  n'est 
pas  assez  développée;  il  est 
vrai  que  l'auteur  renvoie  à  d'au- 
tres ouvrages,  où  elle  l'était 
peut-être  davantage  ;  voir  plus 
haut  §  9.  Les  choses  éternelles 
sont  nécessaires  aussi  d'une 
manière  absolue,  tandis  que, 
dans  les  choses  périssables,  la 
nécessité  n'est  qu'hypothétique. 
—  Ailleurs.  Voir  le  §  précé- 
dent. —  ISous  y-  avons  indi- 
que.....  Ceci  peut  se  rapporter 
à  la  Métaphysique,  et  à  la  Phy- 
sique également  ;  mais  c'est  sur- 
tout à  ce  dernier  ouvrage, 
liv.  II,  ch.  IX,  p.  61  et  suiv. 
de  ma  traduction. 

§  13.  I^s  philosophes  anté- 
rieurs. C'est  donc  une  réforme 


qu'Aristoteveut  recommander; 
et  en  histoire  naturelle,  il  a  tenu 
le  plus  grand  compte  des  opi- 
nions de  ses  devanciers,  aussi 
bien  que  dans  tout  le  reste.  — 

Au   début maintenant.  Le 

texte  n'est  pas  tout  à  fait  aussi 
précis;  mais  le  sens  des  mots 
que  j'ai  ajoutés  est  impliqué 
dans  l'expression  grecque.  — 
Comment  elles  sont.  Ce  sont  là 
des  faits  qu'on  peut  observer, 
tandis  que  l'origine  des  choses, 
accessible  à  notre  raison  en  une 
certaine  mesure,  échappe  abso- 
lument à  notre  observation, 
puisqu'elle  est  à  jamais  dispa- 
rue. —  Ces  méthodes  ne  diffè^ 
rent  pas  médiocrement.  Il  y  a 
entre  elles  toute  la  distance  de 


12  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

Quant  à  nous,  il  nous  semble,  ainsi  que  nous  l'avons 
déjà  dit,  qu'il  faut  d'abord  recueillir  les  faits  dans 
chaque  genre  de  choses,  et  que  c'est  seulement  en- 
suite qu'on  peut  en  dire  les  causes  et  remonter  à  leur 
origine.  **  Cet  ordre,  il  est  vrai,  se  montre  encore  plus 
clairement  dans  certaines  choses,  par  exemple  dans  la 
construction  d'une  maison.  La  forme  essentielle  de  la 
maison  étant  telle  chose,  ou  la  maison  elle-même  étant 
telle  chose  aussi  d'un  certain  genre,  il  est  clair  qu'elle 
doit  être  construite  dans  telles  conditions,  puisque  la 
production  des  choses  dépend  de  ce  que  ces  choses 
sont  essentiellement,  et  que  leur  essence  ne  dépend 
pas  du  tout  de  leur  production. 

^"^  Aussi,  Empédocle  s'est-il  bien  trompé  quand  il  a 


la  théorie  à  la  réalité,  de  l'es- 
prit de  l'homme  à  l'œuvre  ac- 
tuelle de  la  nature.  —  Ainsi 
que  nous  l'avons  déjà  dit.  Voir 
plus  haut  §  7,  où  cette  pensée 
est  déjà  exprimée,  et  dans  une 
foule  de  passages  d'autres  trai- 
tés d'Aristote.  —  D'abord  re- 
cueillir les  faits.  Il  est  impos- 
sible de  s'exprimer  plus  nette- 
ment sur  ce  point  capital  ;  et 
aujourd'hui  nous  ne  saurions 
dire  mieux.  —  En  dire  les  cau^ 
ses.  Ou  en  d'autres  termes  :  En 
faire  la  théorie  et  en  donner 
l'explication. 

§  14.  Dans  la  construction 
d'une  maison.  Voir  plus  haut, 
§  10.  —  La  production  des 
choses.  L'exemple  de  la  maison 
est   de   la   dernière   évidence. 


L*idée  de  la  maison,  conçue  par 
l'esprit  de  l'architecte,  ne  peut 
être  réalisée  qu'à  certaines  con- 
ditions, qui  sont  dès  lors  néces- 
saires. —  De  ce  que  ces  choses 
sont  essentiellement.  Au  fond, 
cette  théorie  se  rapproche  beau- 
coup de  la  théorie  des  Idées 
platoniciennes.  —  Leur  essence 
ne  dépend  pas  du  tout  de  leur 
production.  L'idée  de  la  maison 
n'en  subsiste  pas  moins,  que  la 
maison  soit  faite,  ou  qu'elle  ne 
soit  pas  faite  réellement. 

§15.  Empédocle.  Ce  passage 
est  le  seul  où  Aristote  parle  de 
cette  opinion  d'Empédocle  sur 
la  formation  des  vertèbres.  Il 
faisait  d'ailleurs  assez  grand  cas 
du  philosophe  sicilien,  comme 
on  peut  le  voir  dans  la  Physi- 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  15 


13 


prétendu  qu'une  foule  de  choses  dans 'les  animaux 
sont  par  cette  seule  raison  qu'elles  ont  été  comme 
elles  sont  dès  leur  origine  :  par  exemple,  que  les  ani- 
maux ont  la  colonne  vertébrale  faite  telle  que  nous  la 
voyons  en  eux,  parce  qu'en  se  tournant  sur  elle-même 
il  lui  est  arrivé  de  se  briser.  En  ceci,  Empédocle  a 
oublié  et  méconnu  deux  choses  :  d'abord  qu'il  faut 
que  le  germe  constitutif  existe  avec  une  puissance  rela- 
tive à  son  objet  ;  et  en  second  lieu,  il  a  oublié  que 
l'agent  qui  a  fait  la  chose  devait  exister  antérieure- 
ment au  produit,  non  pas  seulement  au  point  de  vue 
de  la  pure  raison,  mais  aussi  dans  le  temps.  Car  c'est 
l'homme  qui  engendre  l'homme  ;  et  c'est  parce  que 
l'homme  est  constitué  de  telle  manière  qu'il  en  résulte 
que  l'être  qu'il  produit  est  constitué  également  de 


que,  liv.  II,  ch.  viii,  pages  52 
et  suiv.  de  ma  traduction,  et 
dans  la  Métaphysique,  liv.   I, 
ch.  VII,  passim.  Plus  loin,  Empé- 
docle est  encore  cité  deux  fois 
dans  le  premier  livre  du  Traité 
des  Parties,  et  dans  le  premier 
chapitre  §36,  et  liv.  II,  ch.  ii, 
§  8.   Empédocle   est  très   fré- 
quemment nommé  dans  le  Traité 
de  la  Génération,    notamment 
dans  le  second  et  le  quatrième 
livres.  —   Dès     leur   origine. 
Cette  théorie  générale  d'Empé- 
docle est  rappelée  et  critiquée 
dans  la  Physique,  liv.  I,  ch.  v, 
§  8,  et  liv.  II,  ch.  viii,  §  3.  — 
Parce  qu'en  se  tournant  sur  elle- 
même.  On  pourrait  comprendre 
encore  que   c'est   l'animal  qui 


aurait  tourné  sur  lui-même,  et 
non  la  colonne  vertébrale,  ou 
râchis.  —  Oublié  et  méconnu. 
Il  n'y  a  qu'un  mot  dans  le  texte. 
—  Avec  une  puissance  relative 
à  son  objet.  C'est  là  encore  l'ob- 
jection qu'on  pourrait  faire  de 
nos  jours  aux  partisans  de  ré- 
volu tionisme,  et  de  la  cellule  ou 
Monère.  Voir  la  Préface  à  V His- 
toire des  Animaux  y  p.  cxxx.  — 
Dans    le    temps.    C'est-à-dire 
substantiellement  et  matérielle- 
ment. —  C^est  l'homme  qui  en- 
gendre Vhomme,  Formule  fré- 
quemment employée  par  Aris- 
tote, pour  affirmer  que  l'être 
complet  existe  avant  le  germe 
qu'il  produit,  et  qui  doit  don- 
ner plus  tard  un  être  semblable 


14 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


telle  manière  déterminée.  **  On  peut  penser  que,  pour 
les  choses  qui  semblent  se  produire  d'une  façon  toute 
spontanée,  il  en  est  identiquement  de  même  que  pour 
les  productions  de  Tart,  puisqu'il  y  a  certaines  choses 
qui  se  produisent  spontanément,  toutes  pareilles  à 
celles  que  Tart  produit,  la  santé,  par  exemple  ;  mais 
pour  les  productions  naturelles,  il  y  a  préalablement 
un  producteur  semblable  à  Têtre  produit,  comme  il  y 
en  a  un  dans  la  sculpture  ;  car  il  n'y  a  dans  la  sculp- 
ture rien  de  spontané.  L'art  y  est  la  raison  de  l'œuvre 
sans  la  matière  ;  et  il  en  est  de  même  pour  les  choses 
que  le  hasard  produit,  puisque  tel  est  l'art,  telle  est 
l'œuvre  produite.  *'I1  faut  donc  affirmer  à  plus  forte 
raison    que,  l'essence  de  l'homme  devant  être  ce 


et  aussi  développé.  Voir  1'^/^- 
toire  des  Animaux^  liv.  V, 
ch.  XII,  §  16. 

§  16.  D'une  façon  sponta^ 
née,.,  le  a  productions  de  Vart. 
Voir,  sur  cette  opposition,  la 
Physique,  liv.  II,  ch.  viii,  pages 
52  et  suiv.  de  ma  traduction. 
La  pensée  de  l'auteur  n'est  pas 
d'ailleurs  très-claire  ;  elle  n'est 
pas  assez  développée.  La  com- 
paraison entre  les  produits  de 
l'art,  et  les  accidents  même 
heureux  que  le  hasard  peut 
amener,  ne  semble  pas  très- 
juste.  —  Un  producteur  sem- 
blable à  l'être  produit.  C'est  là 
un  principe  que  la  zoologie 
moderne  admet  généralement, 
aussi  bien  que  l'admettait  Aris- 
tote  ;  la  vie,  dans  l'état  actuel 
des  choses,  vient  toujours  de 


la  vie  ;  c'est  un  être  vivant  qui 
la  transmet  à  un  autre.  Voir  la 
Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, page  cLv.  Voir  aussi 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
première  leçon,  page  6,  édit. 
de  l'an  VIII,  et  Règne  ani- 
mal, tome  I,  page  15,  deuxième 
édit.  —  Comme  dans  la  sculp- 
ture. Où  l'artiste  précède  né- 
cessairement l'œuvre  qu'il  pro- 
duit. —  De  même  pour  les 
choses  que  le  hasard  produit. 
Ceci  ne  se  comprend  pas,  et  il 
semble  qu'il  y  a  là  quelque 
contradiction  avec  ce  qui  pré- 
cède, à  moins  que  l'on  ne  sup- 
pose, sous  le  hasard  apparent, 
l'action  cachée,  mais  toujours 
intelligente,  de  la  nature. 

§  17.  L'essence  de  l'homme. 
Il  y  a  encore  dans  cette  théorie 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  18  15 

qu'elle  est,  c'est  là  ce  qui  fait  que  les  choses  aussi 
sont  ce  qu'elles  sont,  puisqu'il  n'est  pas  possible  que 
l'homme  existe  sans  ces  organes  et  ces  conditions. 
Si  toutes  ces  conditions  ne  sont  pas  remplies,  c'est  du 
moins  celles  qui  s'en  rapprochent  le  plus  qui  doivent 
Têtre  ;  elles  sont,  ou  absolues  parce  qu'il  est  impos- 
sible qu'il  en  soit  autrement,  ou  tout  au  moins  elles 
sont  ce  qu'elles  sont,  parce  qu'il  est  bien  qu'il  en  soit 
comme  il  en  est.  Ce  sont  là  des  conséquences  inévi- 
tables. Du  moment  qu'un  être  quelconque  est  ce  qu'il 
est,  il  y  a  nécessité  que  sa  production  ait  lieu  de  telle 
ou  telle  manière,  et  qu'elle  soit  ce  qu'elle  est.  Même 
c'est  là  ce  qui  explique  que  telle  partie  de  l'animal  se 
produit  la  première  de  toutes,  et  que  telle  autre  ne 
peut  venir  qu'à  la  suite. 

"  Voilà  donc  bien  ce  qui  se  passe  uniformément 
pour  tous  les  êtres  que  la  nature  organise.  Les  anciens 
philosophes  qui,'  les  premiers,  ont  étudié  la  nature, 
n'ont  regardé  qu'au  principe  de  la  matière  et  s'en  sont 


aristotélique  quelque  chose  de 
la  théorie  Platonicienne  des 
Idées.  —  Sans  ces  organes  et 
ces  conditions.  Il  n'y  a  qu'un 
seul  mot  dans  le  texte.  On  peut 
comparer,  à  ces  considérations 
d'Aristote,  celles  de  Cuvier 
sur  le  principe  des  conditions 
d'existence;  voir  le  Règne 
animal,  t.  I,  p.  5,  2«  édit.  Voir 
la  Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.  cxxiv.  —  Ait  lieu  de 
telle Voir    un    peu    plus 


haut  la  fin  du  §  15.  —  La  pre- 
mière de  toutes.  Selon  Aristote, 
c'est  le  cœur,  qui  est  le  pre- 
mier de  tous  les  organes  à  se 
montrer  ,  et  l'embryologie  con- 
temporaine est,  à  cet  égard, 
d'accord  avec  lui. 

§  18.  Les  anciens  philoso» 
phes...  au  principe  de  la  ma" 
tière.  La  même  critique  se  re- 
trouve avec  beaucoup  plus  de 
développements  dans  la  Mé- 
taphysique,   liv.    I,    ch.    VII, 


t'y» 


16 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  20 


17 


tenus  à  la  cause  matérielle  ;  ils  ont  recherché  ce  que 
cette  cause  est  en  elle-même,  quelles  qualités  elle  a, 
comment  Tunivers  entier  en  est  sorti,  et  ils  ont  re- 
cherché ensuite  quel  en  a  été  le  principe  moteur.  Ils 
ont  supposé  que  c'est  la  Discorde,  par  exemple,  ou 
r  Amour,  ou  F  Intelligence,  ou  le  Hasard.  Mais  ils 
admettaient  toujours  que  cette  matière,  fond  de  tout 
le  reste,  a,  de  toute  nécessité,  telle  ou  telle  nature 
définie  :  par  exemple,  la  nature  chaude  du  feu,  ou 
la  nature  froide  de  la  terre,  légère  avec  Tun,  pesante 
avec  l'autre.  *^Du  moment  que  ces  philosophes 
forment  de  cette  façon  le  monde  lui-même,  ils  expli- 
quent semblablement  la  production  des  animaux  et  la 
production  des  plantes.  Ainsi,  ils  prétendent  que  l'eau, 
venant  à  couler  dans  le  corps,  il  s'y  est  produit  une 
cavité  destinée  à  être  le  réceptacle  commun  de  la 
nourriture  et  des  excrétions  ;  que  le  souffle  traversant 


p.  70  et  suiv.  de  ma  traduc- 
tion. —  La  Discorde. . .  l'Amour. 
C'est  Empédocle.  —  Vlntelll- 
gence.  C'est  Anaxagore.  —  Le 
Hasard.  C'est  peut-être  Dé- 
mocrite.  Voir  la  Métaphysique, 
liv.  I,  ch.  IV,  p.  37  et  suiv.  de 
ma  traduction. 

§  19.  Ces  philosophes.  11  est 
regrettable  que  ces  philosophes 
ne  soient  pas  ici  désignés  plus 
précisément.  —  l^  monde  lui- 
même.  Dans  cette  théorie,  la 
matière  des  êtres  animés  est  la 
même  que  celle  de  l'univers. 
C'est  la  combinaison  des  quatre 
éléments  qui  forme  tout  ce  qui 


est.  —  Des  animaux  et  des 
plantes.  La  chimie  contem- 
poraine retrouve  à  peu  près 
les  mêmes  éléments,  ou  plutôt 
les  mêmes  corps  simples,  dans 
l'organisation  des  animaux  et 
des  plantes.  Il  n'y  a  que  les 
rapports  qui  varient  entre  le 
carbone,  l'hydrogène,  l'oxy- 
gène et  l'azote  et  quelques  au- 
tres corps  simples  analogues. 
—  L'eau  venant  à  couler.  Ces 
théories  nous  semblent  sans 
doute  bien  grossières  ;  mais 
une  partie  de  la  science  de  nos 
jours  y  revient;  et  elle  s'ef- 
force de  prouver  que  la  vie  est 


le  corps,  les  narines  se  sont  formées  par  rupture  ;  ils 
en  concluent  que  l'air  et  l'eau  sont  la  matière  de  tous 
les  corps  sans  exception  ;  car  c'est  de  corps  ainsi  for- 
més que  tous  ces  philosophes  entendent  composer  la 
nature  entière. 

^^  Mais  si  l'homme  et  les  animaux  existent  dans  la 
nature,  les  parties  dont  ils  sont  formés  n'existent  pas 
moins  ^  et  dès  lors,  il  convient  de  parler  de  la  chair, 
des  os,  du  sang  et  de  toutes  les  parties  similaires.  Il 
faut  également  parler  des  parties  qui  ne  sont  pas 
similaires,  telles  que  le  visage,  la  main,  le  pied,  et 
expliquer  ce  que  sont  chacune  de  ces  parties  en  elles- 
mêmes  et  la  fonction  que  remplit  chacune  d'elles.  Il 
ne  suffirait  pas  de  nous  dire  de  quels  éléments  ces 
parties  sont  formées,  et  si,  par  exemple,  elles  sont 
formées  de  feu  ou  de  terre  ;  car  en  supposant  que 
nous  ayons  à  parler  d'un  lit  ou  de  tel  autre  meuble 
semblable,  nous  nous  attacherions  à  en  définir  l'idée 


née  du  concours  fortuit  de  mo- 
lécules chimiques,  agissant  mé- 
caniquement les  unes  sur  les 
autres.  —  L'air  et  l'eau...  Ce 
sont  les  deux  systèmes  de  Dio- 
gène  d'Apollonie,  d'Anaximène, 
et  de  Thaïes;  voir  la  Méta- 
physique, liv.  I,  ch.  III,  §§14 
et  17  de  ma  traduction. 

§  20.  Les  parties  similaires. 
Voir  sur  cette  expression  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,  ch.  i, 
§  1.  —  Qui  ne  sont  pas  simi- 
laires. Id.,  ibid.  —  De  quels 
éléments.  Purement  matériels  ; 

T.    ï. 


s'en  tenir  à  cette  combinaison 
des  éléments,  ce  serait  ne  rien 
expliquer,  pas  plus  que  de  nos 
jours  on  n'expliquerait  ce  que 
sont  les  animaux,  chacun  en 
particulier,  si  l'on  se  bornait 
à  énumérer  les  éléments  chi- 
miques dont  ils  sonl  composés. 
—  De  feu  ou  de  terre.  L'ana- 
lyse nécessairement  imparfaite 
des  Anciens  n'allait  pas  plus 
loin  que  ces  distinctions  super- 
ficielles. —  L'idée  et  la  forme. 
Il  n'y  a  qu'un  seul  mot  dans  le 
texte  ;  mais  il  a  les  deux  sens. 


~v 


Imm 


18 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


et  la  forme  bien  plutôt  que  la  matière,  que  cette  ma- 
tière soit  de  l'airain  ou  du  bois  ;  et  si  nous  ne  don- 
nions pas  cette  définition  même,  nous  donnerions  au 
moins  la  définition  du  tout  et  de  Tensemble  qui  com- 
pose le  lit.  C'est  qu'en  effet  le  lit  est  essentiellement 
telle  chose  dans  telle  chose,  ou  une  chose  faite  de 
telle  ou  telle  façon  ;  et,  par  conséquent,  il  faudrait 
toujours  parler  de  sa  forme  et  dire  quelle  en  est  la 
figure  idéale. 

'^  Cela  tient  à  ce  que  la  nature  résultant  de  la 
forme  est  bien  supérieure  à  la  nature  matérielle.  Si 
donc  chaque  animal,  comme  toutes  ses  parties,  ne 
consistait  que  dans  sa  figure  et  sa  couleur,  Démo- 
crite  aurait  pleine  raison  ;  car  il  semble  que  voici  sa 


—  Bien  plutôt  que  la  matière. 
La  pensée  est  fort  juste  ;  et  la 
manière  dont  elle  est  exprimée 
est  d'une  clarté  parfaite.  —  Du 
tout  et  de  l'ensemble .  Il  n'y  a 
encore  ici  qu'un  seul  mot  dans 
le  grec.  On  pourrait  définir  le 
lit  en  joignant  à  l'indication  de 
son  idée  celle  de  la  matière 
dont  il  est  fait  ;  mais  cette  se- 
conde indication  n'est  pas  du 
tout  nécessaire  ;  car  le  lit  est 
toujours  un  lit,  qu'il  soit  en 
bois,  en  airain,  ou  môme  en 
pierre.  —  Le  lit  est  essentielle- 
ment.  C'est  à  cela  que  doit  se 
borner  en  effet  la  définition 
du  lit  lui-même.  —  Dans  telle 
chose.  Ou  peut-être  aussi  : 
«  Dans  telle  matière  ».  —  Sa 
jorme...   la  figure  idéale.  J'ai 


dû  ajouter  cet  adjectif  pour 
rendre  toute  la  force  du  texte. 
Cuvier,  Règne  animal,  t.  I, 
p.  11,  éd.  de  1829,  établit 
aussi  que  dans  le  corps  vivant 
la  forme  est  plus  essentielle  que 
la  matière.  Voir  plus  loin,  §  37. 
§  2 1 .  /^^  nature  résultant  de 
la  forme.  J'ai  conservé  la  tour- 
nure même  du  texte,  qui  est 
très-claire  et  qui  a  l'avantage 
d'être  concise.  La  forme  se  con- 
fond ici  avec  la  figure  idéale, 
en  d'autres  termes,  avec  l'idée 
essentielle  que  la  définition 
essaie  de  réaliser  dans  ses  for- 
mules. —  La  nature  maté" 
rielle.  A  laquelle  seule  s'étaient 
arrêtés  presque  tous  les  phi- 
losophes antérieurs.  —  //  sem- 
ble que    voici    sa   doctrine.    Il 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  22 


19 


doctrine  :  «  Il  est  clair  pour  tout  le  monde,  dit-il, 
»  que  l'homme  est  ce  qu'il  est  par  la  forme  dont  il 
»  est  doué,  comme  si  Ton  ne  reconnaissait  l'homme 
»  qu'à  sa  figure  et  à  sa  couleur.  »  On  peut  répondre 
qu'un  cadavre  a  aussi  la  même  forme  apparente,  et  que 
pourtant  le  cadavre  n'est  pas  un  homme.  ^^  On  peut 
répondre  encore  qu'il  n'est  pas  moins  impossible  qu'une 
main  soit  réellement  une  main  dans  une  combinaison 
quelconque,  par  exemple  si  elle  est  en  airain  ou  en 
bois.  Il  n'y  a  là  qu'une  homonymie^  comme  serait 
celle  d'un  médecin  en  peinture.  La  main  ne  pourrait 
pas  alors  accomplir  son  œuvre  propre,  pas  plus  que 
des  flûtes  en  pierre  n'accompliraient  la  leur,  non  plus 
que  le  médecin  peint  dans  un  tableau  n'accomplirait 
la  sienne.  Semblablement  à  tous  ces  cas,  il  n'est  pas 
une  des  parties  du  cadavre  qui  soit  encore  une  partie 
véritable  du  corps,  par  exemple,  l'œil,  la  main,  etc.,  etc. 


faut  remarquer  cette  réserve  et 
cette  hésitation  d'Aristote  ;  il 
n'est  pas  très-sur  que  ce  soit 
bien  là  l'opinion  de  Démocrite  ; 
il  l'induit  sans  doute  de  quel- 
ques théories  peu  précises.  — 
Dit-il. . .  on  peut  répondre.  Le 
texte  n'est  pas  aussi  net  ;  mais 
le  sens  ne  peut  être  douteux. 

§  22.  On  peut  répondre  en- 
core. Même  remarque.  —  Une 
main  soit  réellement  une  main. 
Exemple  dont  Aristote  se  sert 
très-souvent,  et  qu'il  paraît 
affectionner.    Cet   exemple   est 


d'ailleurs  décisif.  —  //  n'y  a 
là  qu'une  homonymie.  Voir  le 
début  des  Catégories,  ch.  i, 
§  1 .  —  Une  des  parties  du  ca^ 
davre.  Voir  plus  haut,  §  21,  où 
ce  qui  est  dit  de  l'animal  en- 
tier doit  s'appliquer  également 
à  chacune  de  ses  parties.  On 
peut  voir  dans  Cuvier,  pre- 
mière leçon  de  son  Anatomie 
comparée,  des  idées  analogues 
à  celles-ci,  exprimées  dans  un 
langage  admirable,  pour  faire 
comprendre  et  définir  ce  que 
c'est  que  la  vie.  Quelques  phy- 


m» 


20 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  25 


21 


23 


Toutes  ces  explications  des  philosophes  anté- 
rieurs sont  par  trop  simples;  et  elles  ressemblent 
beaucoup  à  celle  que  nous  donnerait  un  maçon  qui 
nous  dirait  que,  pour  son  travail,  il  se  sert  d'une  main 
de  bois.  Ce  n*est  pas  autrement  que  nos  naturalistes 
nous  entretiennent  des  origines  et  des  causes  de  la 
figure  des  êtres.  Il  est  bien  vrai  que  les  origines  et  les 
causes  ont  dû  être  le  résultat  de  Faction  de  certaines 
forces;  mais  Touvrier  pourrait  nous  parler  de  sa 
hache  et  de  sa  vrille,  tout  comme  le  philosophe  nous 
parle  d'air  et  de  terre.  Seulement  l'ouvrier  explique- 
rait encore  mieux  les  choses;  car  il  ne  se  contenterait 
pas  de  nous  dire  qu'avec  son  outil  dirigé  et  tombant 
de  telle  ou  telle  façon,  il  se  produit  tantôt  un  trou,  et 
tantôt  une  surface  plane.  Il  nous  dirait  de  plus  pour- 
quoi il  a  donné  tel  coup  de  son  instrument,  et  quel 
a  été  son  but;  enfin,  il  ajouterait  l'explication  de  la 


siologistes  ont  cru  devoir  cri- 
tiquer, mais  bien  à  tort,  ce 
morceau  digne  de  tout  éloge. 

§  23.  Par  trop  sunptcw  II  y 
a  dans  le  mot  du  texte  comme 
une  nuance  de  dédain,  que  j'ai 
conservée  sans  vouloir  l'accen- 
tuer davantage.  Ceci  est  tout  à 
fait  conforme  à  ce  que  l'auteur 
a  dit  de  la  philosophie  anté- 
rieure à  Anaxagore,  quand  il 
en  trace  l'histoire  dans  les  pre- 
miers chapitres  de  la  Méta- 
physique. —  Pour  son  travail. 
Le  texte  n'est  pas  aussi  expli- 
cite. On  pourrait  le  comj)rendre 
encore  en  ce  sens  que  l'ouvrier 


ferait  une  main  de  bois,  et  nous 
en  parlerait  comme  d'une  main 
véritable.  Les  deux  sens  sont 
également  acceptables.  Le  texte 
dit  simplement  :  «  Comme  l'ou- 
vrier parlerait  d'une  main  en 
bois  ».  —  //  est  bien  vrai.  Le 
texte  est  moins  précis.  —  Le 
philosophe.  Le  texte  n'a  qu'un 
simple  article  ;  il  est  probable 
que  ceci  s'adresse  à  Démocrite. 
—  Quel  a  été  son  but.  De  même 
qu'en  étudiant  la  nature,  le 
philosophe  doit  arriver,  non 
sans  peine,  à  comprendre  quel 
a  été  son  but  dans  tout  ce 
qu'elle  ftiit. 


cause  qui  fait  que  son  ouvrage  prend  telle  forme,  ou 
bien  telle  autre  forme,  à  son  gré.  ^*  Il  est  donc  certain 
que  nos  philosophes  se  trompent,  et  qu'il  faut  dire 
d'abord  que  c'est  de  tel  animal  qu'on  entend  parler;  et 
ensuite,  après  l'avoir  indiqué,  il  faut  expliquer  ce  qu'il 
est  en  lui-même  et  quelles  sont  ses  qualités;  il  faut 
en  faire  autant  pour  chacune  de  ses  parties,  comme 
on  le  faisait  pour  expliquer  la  forme  du  lit.  ^^  Si  donc 
c'est  l'âme  ou  une  partie  de  l'âme  qui  constitue  réel- 
lement l'animal,  ou  que  du  moins  l'animal  ne  puisse 
pas  exister  sans  l'âme,  puisque  l'âme  une  fois  dis- 
parue, il  n'y  a  plus  d'animal,  et  qu'aucune  de  ses 
parties  ne  demeure  plus  la  même,  si  non  en  appa- 
rence, comme  dans  la  mythologie  certains  êtres  sont 
changés  en  pierres  ;  si,  dîs-je,  la  chose  est  bien  ainsi, 


§  24.  ISos  philosophes.  Le 
texte  n'a  qu'une  expression 
tout  à  fait  vague.  —  De  tel 
animal. . .  chacune  de  ses  par^ 
ties.  Voir  plus  haut,  §§  21  et 
22.  La  même  méthode  s'ap- 
plique au  corps  entier  de  l'ani- 
mal d'abord,  et  ensuite  à  cha- 
cune de  ses  parties,  les  unes 
après  les  autres. 

§  25.  Si  donc  c'est  l'âme. 
Ici  le  mot  d'ame  doit  être  com- 
pris dans  le  sens  de  principe 
vital,  de  vie,  comme  il  l'est 
dans  le  Traité  de  l'Ame,  qu' Aris- 
tote  a  spécialement  consacré  à 
cette  grande  question.  Voir  le 
début  de  l'Anatomie  comparée 
de  Cuvier,  sur  l'idée  qu'il  faut 
se  faire  de  la  vie,  et  sur  les 


conditions  nombreuses  qui  la 
rendent  possible  et  la  mani- 
festent actuellement.  —  Ou  une 
partie  de  l'âme.  Puisque  l'a- 
nimal consiste  surtout  dans  la 
sensibilité,  qui  le  distingue  des 
plantes.  —  L'Ame  une  fois 
disparue.  C'est  bien  la  vie  dont 
il  s'agit  ici.  —  Aucune  de  ses 
parties  ne  demeure  plus  la 
même.  Voir  la  description  frap- 
pante des  transformations  hi- 
deuses que  subit  le  corps  dès 
que  la  vie  Ta  quitté  ;  Cuvier, 
loc.  cit.  —  Certains  êtres.  Nio- 
bé,  par  exemple.  —  Si,  dis-je. 
J'ai  conservé  cette  longue  pé- 
riode telle  qu'elle  est  dans  le 
texte,  tout  en  m'efforçant  de  la 
faire  aussi  claire  que  possible. 


22 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


le  naturaliste  doit  parler  de  rame  et  bien  savoir  ce 
qu'elle  est.  S* il  n'a  pas  à  étudier  l'âme  tout  entière,  il 
doit  l'étudier  tout  au  moins  dans  ce  point  de  vue 
spécial  qui  sert  à  expliquer  ce  qu'est  précisément 
l'animal;  il  doit  connaître  ce  qu'est  l'âme  ou  cette 
partie  spéciale,  avec  toutes  les  conditions,  qui  à  cet 
égard,  constituent  son  essence.  Le  philosophe  doit 
prendre  ce  soin  avec  d'autant  plus  d'attention  que  le 
mot  de  Nature  se  présente  sous  deux  aspects,  et 
qu'elle  peut  être  considérée,  soit  comme  matière,  soit 
comme  essence,  de  même  qu'elle  peut  encore  être 
étudiée,  et  comme  cause  initiale  du  mouvement,  ou 
comme  but  final.  C'est  bien  là  le  rapport  de  l'âme 
tout  entière  à  l'animal,  ou  du  moins  le  rapport  d'une 
partie  de  l'âme. 

^^  Il  faut  donc  que  le  philosophe  qui  observe  et 
contemple  la  nature  se  préoccupe  de  l'âme  plus  que 
de  la  matière;  et  il  y  est  tenu  d'autant  plus  étroite- 
ment que  la  matière  ne  peut  devenir  la  nature  d'un 


—  Le  naturaliste  doit  parler 
de  l'dme.  En  d'autres  termes  : 
«  de  la  vie  ».  —  Ce  point  de 
vue  spe'cial.  C'est-à-dire  la  sen- 
sibilité, qui  constitue  essen- 
tiellement l'animal,  et  qui  est 
la  première  de  toutes  ses  qua- 
lités. —  Cette  partie  toute  spé- 
ciale. A  savoir  la  sensibilité, 
qui  constitue  en  effet  l'essence 
de  l'animal.  —  Le  mot  de  Na- 
ture. Voir  dans  la  Métaphysi- 
que, liv.  V,  ch.  IV,  la  défini- 


tion du  mot  de  Nature,  p.  102 
de  ma  traduction.  — Matière... 
essence. .  .  mouvement .  . .  but 
final.  Les  quatre  causes,  ou  les 
quatre  principes  que  reconnaît 
Aristote. 

§  26.  Qui  observe  et  con- 
temple. Il  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte.  —  De  l'dme  plus 
que  de  la  matière.  Ce  principe 
est  excellent  dans  sa  généralité, 
et  la  science  zoologique  l'a  trop 
souvent  négligé.  —  Bien  plutôt 


LIVRE  I.  CHAP.  I,  §  27 


23 


être  que  grâce  à  l'âme,  bien  plutôt  qu'à  l'inverse 
l'âme  ne  deviendrait  nature  que  grâce  à  la  matière, 
puisqu'en  effet  le  bois  n'est  le  lit  ou  le  trépied  qu'au- 
tant qu'il  est  l'un  et  l'autre  en  puissance. 

^^  Il  est  vrai  qu'on  peut  se  demander,  à  l'encontre 
de  ce  que  nous  venons  de  dire,  si  c'est  le  devoir  de 
l'histoire  naturelle  d'étudier  l'âme  dans  toute  sa  géné- 
ralité, ou  seulement  d'étudier  une  certaine  partie  de 
l'âme.  Si  c'est  de  l'âme  dans  sa  totalité,  alors  il  ne 
reste  plus  aucune  place  à  la  philosophie  en  dehors  de 
la  science  de  la  nature.  Comme  l'intelligence  fait 
partie  des  intelligibles,  le  domaine  de  la  science  natu- 
relle s'étendrait  à  tout  sans  exception;  car  c'est  à 
une  seule  et  même  science  qu'il  appartient  de  consi- 
dérer l'intelligence  et  les  intelligibles.  L'intelligence 


qu'à  l'inverse.  Le  texte  s'arrête 
là,  et  j'ai  cru  devoir  ajouter  ce 
qui  suit,  comme  développement 
nécessaire  d'une  expression  trop 
concise.  —  L'un  et  l'autre  en 
puissance.  D'où  il  suit  que  la 
matière  n'est  l'animal  qu'en 
puissance,  et  que  l'ame  seule 
réalise  et  complète  l'animal, 
qu'elle  constitue  essentielle- 
ment. 

§  27.  //  est  vrai  qu'on  peut 
se  demander.  La  forme  du 
texte  n'est  peut-être  pas  aussi 
déterminée  —  A  l'encontre.  Le 
texte  dit  simplement  :  «  En  re- 
gardant à  ce  qu'on  vient  de 
dire  ».  —  Dans  toute  sa  géné- 
ralité. C'est  l'objet  de  la  psy- 


chologie, et  spécialement  du 
Traité  de  l'Ame,  parmi  les  ou- 
vrages d'Aristote.  —  Une  cer- 
taine partie.  La  sensibilité,  à 
l'exclusion  des  autres   parties. 

—  Comme  l'intelligence  fait 
partie  des  intelligibles.  C'est- 
à-dire  que  l'intelligence  peut 
se  prendre  elle-même  pour 
objet  de  ses  études,  comme  elle 
peut  prendre  aussi  à  cette  fin 
tous  les  objets  extérieurs  à  elle. 

—  De  la  science  naturelle.  En 
d'autres  termes,  l'étude  de  la 
nature.  —  L'intelligence  et  les 
choses  intelligibles.  Voir  le 
Traité  de  l'Ame,  liv.  III, 
ch.  IV,  §  3,  pp.  291  et  suiv. 
de  ma  traduction. 


I 


w 


24 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


et  les  intelligibles  sont  réciproquement  en  rapport; 
et  ce  doit  être  une  seule  et  même  étude  qui  s^applique 
à  toutes  les  choses  qui  ont  ce  rapport  de  réciprocité. 
Ainsi,  par  exemple,  c'est  une  seule  et  même  étude  qui 
s'applique  à  la  sensation  et  aux  choses  sensibles.  ^®  Ou 
bien,  ne  doit-on  pas  dire  que  ce  n'est  pas  toute  l'àme 
qui  est  le  principe  du  mouvement,  non  plus  que  ne 
le  sont  toutes  ses  parties,  sans  distinction  ;  mais  que 
tantôt  c'est  une  de  ses  parties  qui  est  le  principe  de 
la  croissance,  et  c'est  celle  qui  agit  aussi  dans  les 
plantes;  que  telle  autre  est  le  principe  de  l'altération, 
et  que  c'est  la  partie  sensible  de  l'âme  ;  que  le  prin- 
cipe de  la  locomotion  est  encore  une  autre  partie, 
mais  que  ce  n'est  pas  la  partie  intellectuelle  qui  cause 
ce  phénomène,  puisque  la  locomotion  se  voit  dans 
bien  d'autres  animaux  que  l'homme,  tandis  que  la 
pensée  et  l'intelligence  ne  se  trouvent  dans  aucun 
autre  être  que  lui? 


§  28.  Ce  n'est  pas  toute 
l*dme.  Mais  simplement  une 
partie  de  l'âme,  celle  qui  ré- 
pond à  la  volonté,  et  qui,  met- 
tant les  muscles  en  mouvement 
par  l'intermédiaire  des  nerfs, 
détermine  les  mouvements  du 
corps.  —  Qui  est  le  principe 
de  la  croissance.  C'est  l'âme 
nutritive,  qui  se  manifeste  dans 
les  plantes  elles-mêmes.  —  La 
partie  intellectuelle.  Qui  est  la 
partie  supérieure  de  l'âme,  la 
faculté  de   la  pensée  et  de  la 


réflexion,  dont  Aristote  fait  le 
privilège  de  l'homme.  —  La 
locomotion.  Qui  appartient  in- 
distinctement à  la  plupart  des 
animaux.  Toute  la  première 
partie  de  l'Anatomie  comparée 
de  Cuvier  est  consacrée  aux 
organes  du  mouvement,  comme 
la  seconde  l'est  aux  organes 
des  sensations.  —  Dans  aucun 
autre  être  que  lui.  Voir  le  dé- 
but de  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  I,  ch.  I,  §  26,  p.  19,  de 
ma  traduction. 


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1 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  30 


25 


^^  Il  est  donc  bien  clair  que  le  naturaliste  n'a  point 
à  étudier  l'àme  tout  entière  ;  car  ce  n'est  pas  l'âme 
entière  qui  constitue  la  nature  de  l'animal  ;  c'est  une 
de  ses  parties  uniquement,  ou  peut-être  plusieurs  de 
ses  parties.  Ce  qui  est  tout  aussi  certain,  c'est  que 
l'histoire  naturelle  n'a  jamais  à  étudier  des  choses 
abstraites,  puisque  la  nature  fait  tout  ce  qu'elle  fait 
en  vue  d'une  fin  spéciale.  Il  semble  en  effet  que  de 
même  qu'au  fond  des  productions  de  l'art,  il  y  a  tou- 
jours l'art,  de  même  aussi  dans  les  choses  mêmes  de 
la  nature,  il  doit  y  avoir  quelque  autre  cause,  quelque 
autre  principe  de  même  genre  que  nous  tirons  du 
Tout,  par  abstraction,  comme  nous  en  tirons  la  chaleur 
et  le  froid.  ^^  Ce  serait  donc  à  une  telle  cause  qu'il 
faudrait  vraisemblablement  rapporter  l'origine  du 
monde,  s'il  a  toutefois  une  origine,  bien  plutôt  que 


§  29.  Qui  constitue  la  na- 
ture de  l'animal.  Le  texte  dit 
simplement  :  «  qui  est  na- 
ture ».  J'ai  cru  devoir  préciser 
davantage  les  choses,  et  rap- 
porter ceci  au  sujet  même  de  ce 
Traité  des  Parties,  c'est-à-dire, 
la  nature  spéciale  et  propre  de 
l'animal.  La  suite  de  la  pensée 
semble  exiger  cette  interpré- 
tation. —  Des  choses  abs- 
traites.  Cette  théorie  est  par- 
faitement vraie,  et  la  science 
de  l'histoire  naturelle  se  fonde 
avant  tout  et  exclusivement 
sur  l'observation  ;  voir  la  Pré- 
face à  l'Histoire  des  Animaux, 
p.  cxiv. —  La  nature...  en  vue 


d'une  fin  spéciale.  Aristote 
n'a  jamais  hésité  sur  ce  grand 
principe  des  causes  finales  ;  et 
il  l'a  répété  sous  toutes  les 
formes.  Cuvier  l'a  soutenu  non 
moins  constamment  ;  voir  en- 
core la  Préface  à  l'Histoire  des 
Animaux,  p.  clix.  —  Il  y  a  tou- 
jours l'art.  Plus  haut,  §  16, 
Aristote  a  dit  que  l'art  est  la 
raison  de  l'œuvre  sans  la  ma- 
tière. —  Quelque  autre  cause. 
La  cause  même  de  l'univers, 
que  nous  induisons  de  l'obser- 
vation des  choses  prises  et  étu- 
diées dans  leur  totalité. 

§   30.    L'origine   du   monde. 
Voir    dans    la    Métaphysique, 


'f 


Itù 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  32 


27 


lui  rapporter  Torigine  des  êtres  mortels.  L'ordre  et  la 
stabilité  immuablement  définis  éclatent  dans  les 
choses  du  ciel  beaucoup  plus  fortement  que  dans  ce 
qui  nous  entoure.  Pour  les  choses  mortelles,  ce  qui 
se  manifeste  surtout,  c'est  le  changement  perpétuel 
des  choses,  qui  fait  qu'elles  sont  tantôt  d'une  façon, 
tantôt  d'une  autre,  et  qu'elles  vont  au  hasard.  Nos 
philosophes  disent  bien  que  chaque  animal  existe  ou 
naît  grâce  à  la  nature  ;  mais  ils  soutiennent  que  le 
monde  s'est  constitué  tel  que  nous  le  voyons  au  hasard 
et  spontanément,  le  monde,  où  rien  cependant  ne 
semble  être  jamais  du  au  hasard  et  où  rien  n'est  sujet 
au  désordre. 


liv.  XII,  ch.  VII,  §  5,  p.  184, 
et  ch.  X,  p.  209,  de  ma  tra- 
duction. —  L* origine  des  ctres 
mortels.  On  peut  ici  n'être  pas 
d'accord  avec  Aristote  ;  et  il 
semble  en  outre  qu'il  n'est  pas 
tout  à  fait  d'accord  avec  lui- 
même,  puisque  dans  la  Méta- 
physique, liv.  XII,  ch.  X,  §  2, 
p.  210,  il  déclare  que  tout 
dans  l'univers  est  soumis  à  un 
seul  et  unique  principe,  et  que 
tous  les  êtres  mortels,  |)oissons, 
volatiles  et  plantes,  font  partie 
d'un  seul  et  même  ordre.  — 
C'est  le  changement.  Opinion 
profondément  vraie  ;  elle  n'a 
plus  rien  de  neuf  pour  nous  ; 
mais  du  temps  d' Aristote,  elle 
devait  paraître  très-nouvelle  et 
très- frappante.  —  Nos  philoso- 
phes. Le  texte  est  un  peu  plus 
vague.  —  Grâce  à  la  nature. 


C'est  prêter  à  la  nature  une  in- 
dépendance qu'elle  n'a  pas. 
Dans  les  animaux  aussi  bien 
que  dans  tout  le  reste,  la  na- 
ture est  soumise  à  une  loi  su- 
périeure. —  Le  monde  s'est 
constitue'...  au  hasard.  Aris- 
tote a  toujours  combattu  cette 
explication  de  l'origine  des 
choses;  et  voilà  pourquoi  il  a 
tant  admiré  Anaxagore,  pla- 
çant l'Intelligence  au-dessus  de 
tous  les  principes  purement 
matériels  que  les  philosophes 
invoquaient  avant  lui.  —  Rien 
n'est  sujet  au  desordre.  Sous 
une  autre  forme,  c'est  le  «  Cœli 
enarrant  gloriam  Dei  ».  Le 
sens  commun  est  en  ceci  d'ac- 
cord avec  la  philosophie  ;  et  la 
science  est  bien  aveugle  quand 
elle  se  met  en  opposition  avec 
cette  unanimité  du  genre  hu- 


^*  Quant  à  nous,  nous  affirmons  qu'une  chose  a  lieu 
en  vue  d'une  autre  chose  partout  et  toutes  les  fois 
que  se  montre  une  fin  vers  laquelle  se  dirige  et  s'ac- 
complit le  mouvement,  si  aucun  obstacle  ne  vient 
l'arrêter.  Il  est  donc  de  toute  évidence  que  c'est  bien 
quelque  chose  de  ce  genre  que  nous  appelons  la  Na- 
ture. Certes,  ce  n'est  pas  un  être  quelconque  que  le 
hasard  fait  sortir  de  chacun  des  germes  ;  mais  toujours 
de  telle  chose,  c'est  précisément  telle  autre  chose  qui 
sort  ;  pas  plus  que  ce  n'est  au  hasard  que  de  tel  corps 
il  sort  tel  germe  indifféremment.  ^^  Sans  doute,  le 
germe  est  un  principe,  et  c'est  bien  lui  qui  fait  l'être 


main  et  des  sages.  Voir  la  Pré- 
face à  l'Histoire  des  Animaux, 

p.    CLXVII. 

§  31.  Quant  à  nous.  Le  texte 
est  un  peu  moins  formel.  — 
Quelque  chose  de  ce  genre.  Il 
est  difficile  de  définir  la  nat-ure 
mieux  qu'elle  n'est  définie  dans 
ce  passage.  Soit  dans  le  règne 
animal,  soit  dans  le  règne 
végétal,  l'organisme  présente 
toujours  un  but  qui  est  atteint 
par  des  moyens  qui  varient, 
mais  qui  sont  toujours  également 
ingénieux.  Il  est  impossible 
de  méconnaître  une  intention 
intelligente,  arrivant  presque 
toujours  infailliblement  à  la  fin 
qu'elle  se  propose.  L'œil  est  fait 
pour  voir;  l'oreille  est  faite 
pour  entendre  ;  et  ainsi  du 
reste.  Supposer  que  tant  de 
merveilles  sont  dues  au  hasard, 
et  qu'elles  se  produisent  fortui- 


tement, c'est  sacrifier  la  raison 
humaine  tout  entière  et  s'in- 
surger follement  contre  la  vérité. 
Voir  l'admirable  ouvrage  d'A- 
gassiz  :  De  l'espèce  et  des 
classifications.    —    De   chacun 

des  germes de  tel  corps  il 

sort  tel  germe.  C'est  le  fonde- 
ment même  de  la  perpétuité  des 
espèces,  si  légèrement  niée  de 
nos  jours.  De  tel  corps,  il  pro- 
vient toujours  tel  germe  ;  et  de 
ce  germe,  provient  toujours  tel 
être  parfaitement  déterminé  ; 
autrement,  c'est  revenir  au 
chaos,  imaginé  par  les  premiers 
philosophes,  qui  croyaient  à  la 
confusion  primordiale  de  toutes 
choses. 

§  32.  Sans  doute ^  le  germe  en 

principe Aujourd'hui  nous 

ne  saurions  mieux  dire  ;  et  les 
deux  aspects  sous  lesquels  on 
peut  envisager  le  germe   sont 


•n 


28 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  35 


29 


qui  vient  de  lui.  Tout  cela  est  dans  la  nature,  puisque 
c  est  du  germe  que  cela  sort.  Pourtant,  il  n'en  faut 
pas  moins  avouer  que  ce  dont  vient  le  germe  est  en- 
core antérieur  au  germe  même;  le  germe  n'est  qu'un 
produit  qui  se  développe,  et  c'est  l'être  substantiel 
qui  est  le  but  et  la  fin.  Bien  plus,  ce  dont  vient  le 
germe   lui-même   existe  antérieurement  aux  deux, 
c'est-à-dire  d'abord  au  germe,  et  ensuite  à  l'être  que 
le  germe  produit  ;  car  le  germe  peut  être  considéré 
en  deux  sens,  en  premier  lieu,  dans  l'être  d'où  il  vient 
lui-même,  et  en  second  lieu,  dans  l'être  dont  il  est  le 
germe.  C'est  qu'en  effet  le  germe  est  à  la  fois  le  germe 
de  l'être  d'où  il  vient,  par  exemple,  le  germe  qui 
vient  d'un  cheval  ;  mais  il  est  aussi  le  germe  de  l'être 
qui  viendra  de  lui,  par  exemple,  du  mulet.  Ce  n'est 
pas,  si  l'on  veut,  de  la  même  manière  ;  mais  l'expres- 
sion de  Germe  s'applique  également  à  l'un  et  à  l'autre. 
*^ Ajoutons  que  le  germe  n'est  qu'en  simple  puis- 
sance, et  nous  savons  quel  est  le  rapport  de  la  puis- 
sance à  la  réalité  complète,  à  l'entéléchie. 


parfaitement  exacts.  Le  germe 
produit  un  certain  être  ;  mais 
lui-même  a  été  produit  par  un 
être  antérieur.  —  Pourtant  il 
n'en  faut  pas  moins  avouer.  Le 
texte  n*est  pas  aussi  explicite. 
—  N'est  qu'un  produit.  Peut- 
être  faudrait-il  traduire  :  «  N'est 
qu'un  devenir  »,  par  opposition 
au  but  final,  qui  répond  à  un 
être  complet  et  parfaitement 
développé.  —    Aux  deux.  Le 


texte  ne  va  pas  plus  loin.  J'ai 
ajouté  la  paraphrase  qui  suit, 
pour  que  la  pensée  fût  aussi 
claire  que  possible.  —  Le  but 
et  la  fin.  Il  n'y  a  qu'un  seul 
mot  dans  le  texte.  —  En  deux 
sens.  La  remarque  est  très- 
juste;  et  elle  est  très-nettement 
exprimée. 

§  33.  N'est  qu'en  simple  puis- 
sance. Relativement  à  l'être  qui 
sort  de  lui,  et  qui  se  développe 


- 


^*Nous  devons  aussi  savoir  qu'il  y  a  deux  causes 
qu'il  faut  distinguer  :  l'une  qui  a  une  fin  en  vue,  et 
l'autre  qui  vient  de  la  nécessité  ;  car  il  y  a  beaucoup 
de  choses  qui  arrivent  uniquement  parce  qu'elles  sont 
nécessaires.  Mais  quand  les  philosophes  parlent  de 
nécessité,  on  peut  se  demander  de  quelle  nécessité 
ils  entendent  parler  positivement.  Des  deux  faces  de 
la  nécessité  qui  ont  été  définies  par  nous  dans  nos 
livres  sur  la  Philosophie,  aucune  en  histoire  naturelle 
n'est  possible,  ^"Mais  il  y  a  une  troisième  espèce  de 
nécessité  qui  se  trouve  dans  les  choses  sujettes  à  naître 


ensuite  complètement,  selon  son 
essence.  —  Nous  savons.  Voir 
la  Métaphysique,  liv.  V,  ch.  xi, 
§19.  Aristote  a  d'ailleurs  traité 
très-fréquemment  ce  sujet;  voir 
spécialement  dans  la  Métaphy- 
sique, liv.  IX,  ch.  III,  §  7  et 
aussi,  ch.  vi,  §  2,  et  ch.  ix,  §  5. 
—  La  réalitc  complète.  C'est  à 
peu  près  la  paraphrase  du  mot 
d'Entéléchie,  qui  a  toujours 
pour  nous  quelque  chose  d'assez 
étrange. 

§  34.  L'une  qui  a  une  fin  en 
vue.  C'est  une  cause  intelligente 
et  libre.  —  Qui  vient  de  la  né- 
cessite. Dans  le  sens,  indiqué 
plus  bas,  d'une  nécessité  résul- 
tant d'une  hypothèse,  laquelle 
n'est  pas  elle-même  nécessaire, 
mais  dont  les  conséquences  le 
sont.  —  Dans  nos  livres  sur  la 
Philosophie.  Aristote  mentionne 
encore  cet  important  ouvrage 
dans  la  Physique,  liv.  II,  ch.  ii. 


§13,  p.  16  de  ma  traduction. 
Selon  Diogène  de  Laérte,  cet 
ouvrage  était  en  trois  livres, 
liv.  V,  ch.  I,  p.  118,  édit.  Di- 
dot.  Quelles  sont  les  deux  faces 
de  la  nécessité  dont  Aristote  y 
parlait?  C'est  à  la  Métai)hysi- 
que,  loc.  cit.^  qu'il  faut  deman- 
der une  réponse,  d'ailleurs  plus 
ou  moins  directe,  à  cette  inté- 
ressante question. 

§  35.  Une  troisième  espèce 
de  nécessité.  C'est  la  nécessité 
qu' Aristote  appelle  très-juste- 
ment Hypothétique,  ou  en  d'au- 
tres termes.  Conditionnelle. 
Cette  nécessité  résulte  de  l'hy- 
pothèse qu'on  s'est  posée,  et 
qui  exige  certaines  conditions 
pour  être  remplie.  Ainsi  quand 
on  veut  construire  une  maison, 
il  y  a  certaines  conditions  abso- 
lument nécessaires  pour  qu'elle 
puisse  être  construite  ;  mais  la 
maison  elle-même  n'est  pas  né- 


30 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  I,  CHAP.  I,  §  37 


31 


et  à  devenir.  En  ce  sens  nous  disons  de  la  nourri- 
ture qu'elle  est  nécessaire,  sans  que  ce  soit  dans  aucun 
de  ces  deux  premiers  sens,  mais  uniquement  parce 
que,  sans  elle,  il  ne  serait  pas  possible  de  vivre.  Cette 
nécessité-là  est  donc  comme  une  nécessité  hypothé- 
tique ;  car,  de  même  que  pour  couper  quelque  chose 
avec  une  hache,  il  faut  que  la  matière  de  la  hache 
soit  dure  et  qu'en  tant  que  dure,  elle  peut  être  en 
airain  ou  en  fer;  de  même  aussi,  le  corps  n'étant 
qu'un  instrument,  attendu  que  chacune  de  ses  parties 
comme  le  corps  entier  lui-même  a  un  certain  but,  il  y 
a  nécessité  que  le  corps  soit  fait  de  telle  façon,  et  qu  il 
soit  composé  de  tels  éléments,  pour  que  cet  instru- 
ment puisse  remplir  son  office  particulier. 

^®La  notion  de  cause  a  donc  deux  nuances  diverses  ; 
et  quand  on  parle  de  cause,  on  doit  tenir  le  plus  grand 
compte  de  toutes  les  deux.  Si  Ton  ne  prend  pas  ce 
soin,  il  faut  au  moins  essayer  de  les  mettre  en  évi- 


cessaire,  et  l'on  peut  ne  pas  la 
construire.  —  De  la  nourriture. 
On  peut  dire  de  la  même  façon 
que  la  nourriture  est  nécessaire 
à  l'animal,  puisqu'il  ne  peut 
pas  vivre  sans  elle  ;  mais  l'ani- 
mal n'est  pas  plus  nécessaire 
que  la  maison.  L'exemple  de  la 
hache  et  de  la  vrille  donné  un 
peu  plus  bas  s'explique  de  la 
même  manière.  Il  n'est  pas  né- 
cessaire de  couper  du  bois  ; 
mais  si  l'on  se  propose  d'en 
couper,  il  faut  nécessairement 
un  instrument  de  matière  dure. 


—  Il  y  a  nécessite'  que  le  corps 

soit  fait C'est  la  théorie  de 

Cuvier  sur  les  conditions  d'exis- 
tence ;  voir  la  Préface  à  l'His- 
toire des  Animaux,  p.  cxxiv. 

§  36.  Deux  nuances  diverses. 
Ces  deux  nuances  sont  celles 
qui  viennent  d'être  indiquées  : 
telle  cause  est  nécessaire  d'une 
manière  absolue  ;  telle  autre  ne 
l'est  qu'hypothétiquement.  — 
On  doit  tenir  le  plus  grand 
compte.  Excellent  conseil  de 
méthode,  que  l'auteur  a,  pour 
sa  part,  toujours  essayé  d'appli- 


dence  ;  et  tous  ceux  qui  n'éclaircissent  pas  ce  point 
ne  nous  apprennent  rien,  pour  ainsi  dire,  sur  la  na- 
ture des  choses,  quoique  la  nature  soit  un  principe 
bien  plus  que  ne  Test  la  matière.  Parfois,  Empédocle 
lui-même,  entraîné  par  la  force  de  la  vérité,  est  obligé 
de  retomber  sur  ce  principe  et  contraint  de  dire  que 
la  substance  et  la  nature  des  êtres  sont  le  rapport  des 
éléments  entre  eux.  C'est  ce  qu'il  fait,  par  exemple, 
dans  sa  définition  de  l'os  ;  car  il  ne  dit  pas  que  l'os 
soit  un  des  éléments,  ni  deux,  ni  trois,  ni  la  réunion 
de  tous  les  éléments;  mais  il  dit  précisément  que 
c'est  le  rapport  de  leur  mélange.  Il  est  clair  que  la 
même  explication  s'appliquerait  également  à  la  chair 
et  à  chacune  des  autres  parties  du  corps  analogues  à 
celle-là.  ^^  Ce  qui  a  pu  empêcher  nos  prédécesseurs 


quer.  —  Sur  la  nature  des 
choses.  Le  texte  dit  simplement  : 
«  Sur  la  nature  ».  Peut-être 
serait-il  encore  mieux  de  tra- 
duire :  «  Sur  la  nature  des 
êtres  »,  puisqu'il  s'agit  d'his- 
toire naturelle.  —  La  nature.., 
la  matière.  Il  est  clair  que  ceci 
se  rapporte  plus  particulière- 
ment aux  animaux.  —  Empc- 
docle.  Voir  plus  haut,  §  15.  — 
EntraCne'  par  la  force  de  la 
vérité'.  C'est  une  expression  qui 
paraît  plaire  beaucoup  à  Aris- 
tote,  et  qu'il  a  employée  plus 
d'une  fois  ;  elle  montre  bien 
toute  l'importance  qu'il  atta- 
chait à  l'observation,  méthode 
recommandée  sans  cesse  par  lui. 


—  Le  rapport  des  éléments.  Et 
non  plus  la  matière  même  de 
ces  éléments.  Le  rapport  pro- 
portionnel suppose  toujours 
l'intervention  d'une  intelligence 
se  proposant  un  but  et  réglant 
le  rapport.  —  Sa  définition  de 
l'os.  Aristote  cite  les  versd'Em- 
pédocle  sur  la  composition  des 
os  dans  le  Traité  de  l'Ame, 
liv.  I,  ch.  v,  §  6,  p.  150  de  ma 
traduction.  —  Le  rapport  de 
leur  mélange.  Au  lieu  de  Rap- 
port, on  pourrait  traduire  aussi  : 
«  La  Raison  de  leur  mélange  » . 
Quelques  commentateuis  ont 
même  compris  qu'il  s'agissait 
ici  de  l'Idée,  qui  préside  au 
mélange  et  qui  en  mesure  la  pro- 


32 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


d'arriver  à  la  découverte  de  la  vérité,  c'est  qu'ils 
n'étaient  pas  en  état  de  définir  l'essence  et  la  sub- 
stance qui  font  que  la  chose  est  ce  qu'elle  est.  Ce  fut 
Démocrite  qui,  le  premier,  l'essaya,  bien  qu'on  ne 
crût  pas  que  ce  fût  nécessaire  à  l'étude  de  la  nature  ; 
mais  il  fut  arraché  à  cette  erreur  par  la  réalité  même. 
Grâce  à  Socrate,  cette  direction  nouvelle  se  déve- 
loppa ;  mais,  du  même  coup,  l'étude  de  la  nature  se 
ralentit,  et  ceux  qui  faisaient  alors  de  la  philosophie 
penchèrent  vers  l'étude  des  vertus  utiles  et  de  la  poli- 
tique. 

^^  En  résumé,  le  mode  de  démonstration  qu'il  faut 
adopter  est  celui-ci  :  en  supposant,  par  exemple,  qu'il 
s'agisse  de  la  fonction  de  la  respiration,  il  faut  démon- 
trer que,  la  respiration  ayant  lieu  en  vue  de  telle  fin, 
cette  fonction  a  besoin,  pour  s'exercer,  de  telles 
conditions,  qui  sont  indispensablement  nécessaires. 


portion.  —  A  la  chair.  Aussi 
bien  qu'à  l'os,  dans  les  théories 
d'Empédocle. 

§  37.  Démocrite.  Voir  dans  la 
Métaphysique,  liv.  I,  ch.  iv  et 
suiv.,  ce  qu'Aristote  dit  de  Dé- 
mocrite, à  qui  il  ne  fait  pas  une 
part  aussi  belle  qu'ici.  —  Grâce 
à  Socrate.  Voir  la  Métaphysi- 
que, liv.  I,  ch.  VI,  §  3,  p.  59 
de  ma  traduction.  Dans  ce  pas- 
sage, Aristote  dit  de  Socrate  à 
peu  près  ce  qu'il  en  dit  ici,  bien 
que  sous  une  autre  forme.  Il 
fait  une  gloire  à  Socrate  de 
s'être  occupé  sui'tout  des  défi- 
nitions. Cette  préoccupation  se 


retrouve  en  effet  et  éclate  dans 
la  plupart  des  Dialogues  plato- 
niciens .D'ailleurs,  cette  impor- 
tance supérieure  de  la  forme 
comparée  à  la  matière  est  re- 
connue après  Aristote  par  Cu- 
vier,  s'exprimant  dans  les  mê- 
mes termes  :  «  La  forme  du 
»  corps  vivant  lui  est  plus 
»  essentielle  que  sa  matière  »  ; 
Règne  animal,  tome  I,  p.  11, 
1829.  Voir  plus  haut,  §20. 

§  38.  Qu*il  faut  adopter. 
Sous-entendu  ;  «  En  histoire 
naturelle  ».  —  Qui  sont  indis- 
pensablement nécessaires.  Il 
n'y  a  donc  ici,  comme  on  l'in- 


LIVRE  1,  GHAP.  I,  §  39  33 

Tantôt,  donc.  Nécessité  veut  dire  que,  si  le  pourquoi 
de  la  chose  est  de  telle  façon,  il  y  a  nécessité  que  cer- 
taines conditions  se  réalisent;  et  tantôt  Nécessité 
signifie  simplement  que  les  choses  sont  de  telle  ma- 
nière et  que  telle  est  leur  nature.  Ainsi,  Ton  voit  que, 
pour  la  respiration,  il  est  nécessaire  que  la  chaleur 
sorte  du  corps  et  qu'elle  y  rentre  de  nouveau  par 
répercussion,  pour  que  l'air  puisse  s'introduire  et  cir- 
culer. C'est  là  une  nécessité  évidente  ;  grâce  à  la 
chaleur  intérieure  qui  résiste  au  refroidissement  et 
qui  le  compense,  l'air  venu  du  dehors  peut  entrer  et 
sortir. 

®^  Tel  est  donc  le  procédé  de  la  méthode  que  nous 
suivrons  ;  tel  est  le  nombre  et  la  nature  des  objets 
dont  nous  aurons  à  rechercher  les  causes. 


diquait  un  peu  plus  haut, 
qu'une  nécessité  hypothétique. 
\a\  respiration  en  elle-même 
n'est  pas  nécessaire  plus  que 
l'animal  qu'elle  fait  vivre  ; 
mais  du  moment  qu'elle  existe, 
elle  ne  peut  exister  qu'avec  des 
conditions  qui  sont  nécessaires 
absolument,  puisque  sans  elles 
la  respiration  ne  serait  pas  pos- 
sible.   —      Tantôt tantôt. 

Voilà  les  deux  nuances  de  né- 
cessité dont  il  est  parlé  plus 
haut,  §  36.  L'une  est  simple- 
ment hypothétique  ;  l'autre  est 
absolue.  —  Pour  la  respiration. 
Il  faut  se  rappeler  qu'Aristote  a 
fait  un  traité  fort  curieux  sur  la 
Respiration;  voir  les  Opuscu- 

T.    I. 


les,  pages  349  et  suiv.  de  ma 
traduction.  Il  y  réfute  tout  au 
long  les  théories  antérieures  à 
la  sienne;  et  les  principes  qu'il 
y  expose  sont  tout  à  fait  d'ac- 
cord avec  ceux  qu'il  résume 
ici. 

§  39.  De  la  méthode  que 
nous  suivrons.  Peut-être  le  sens 
du  texte  n'est-il  pas  tout  à  fait 
aussi  général;  et  peut-être 
faut-il  le  borner  à  l'étude  des 
deux  nuances  de  la  nécessité. 
La  méthode  de  l'histoire  natu- 
relle n'est  pas  exposée  tout  en- 
tière dans  ce  premier  chapitre; 
et  elle  sera  complétée  dans  les 
chapitres  suivants,  jusqu'à  la 
fin  de  ce  livre. 


^1 

il 


"v 


II 


34 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  II 

De  la  méthode  de  division  ;  son  insuffisance  ;  elle  disloque  tous 
les  genres  et  sépare  les  animaux  les  plus  semblables  pour  les 
réunir  aux  plus  dissemblables. 

*  Quelques  naturalistes  prétendent  arriver  à  la  con- 
naissance de  l'individu  en  divisant  toujours  le  genre 
en  deux  différences.  Mais  c'est  là  un  procédé  qui 
tantôt  n'est  pas  très  focile,  et  qui  tantôt  est  imprati- 
cable. Certains  cas  ne  présentent  qu'une  seule  et 
unique  différence,  et  alors  tout  le  reste  est  parfaite- 
ment inutile.  C'est,  par  exemple,  quand  on  dit  :  Ani- 
mal pourvu  de  pieds,  animal  pourvu  de  deux  pieds, 
animal  pourvu  de  pieds  fendus,  animal  dépourvu  de 
pieds  ;  il  n'y  a  que  cette  dernière  différence  qui  soit 
importante.  Si  l'on  ne  s'y  tient  pas,  on  se  voit  forcé 
de  faire  nécessairement  bien  des  répétitions  de  la 


deux  objections  principales 
qu'Aristote  oppose  à  la  méthode 
de  division,  sans  compter  d'au- 
tres objections,  moins  impor- 
tantes, qui  trouveront  place  au 
chapitre  suivant.  —  Tout  le 
reste...  L'exemple  qui  suit 
négation.    Cette      éclaircit  bien    le    sens   de   ces 

mots.  —  Cette  dernière  diffé' 

rence Ceci  doit  se  rapporter 

à  :  «  Dépourvu  de  pieds  »  ;  il 
y  a  des  commentateurs  qui  ont 
supprimé  cette  petite  phrase  ; 
elle  me  semble  indispensable  ; 


1.  De  l'Individu.  C'est 
l'expression  même  du  texte  ; 
on  doit  entendre  par  là  les  es- 
pèces dans  lesquelles  le  genre 
se  divise.  —  En  deux  diffé- 
rences. La  première,  qui  est 
positive  ;  la  seconde,  qui  est 
toujours  une  négation.  Cette 
méthode  de  division  par  deux, 
la  Dichotomie,  est  essentielle- 
ment Platonicienne,  et  l'on  en 
peut  voir  des  spécimens  dans 
le  Sophiste,  et  dans  le  Politique. 
—  Tantôt....  tantôt.  Voilà  les 


• 


LIVRE  I,  CHAP.   II,  g  3 


35 


même  chose.  *De  plus,  il  conviendrait  de  ne  pas  dis- 
loquer les  genres,  et,  par  exemple,  celui  des  oiseaux, 
en  plaçant  ceux-ci  dans  telle  division,  et  ceux-là  dans 
telle  autre.  Or,  c'est  là  ce  que  font  les  divisions  qu'on 
en  a  tracées,  où  l'on  voit  tels  oiseaux  divisés  et  ran- 
gés parmi  les  animaux  aquatiques,  et  tels  autres 
oiseaux  classés  dans  un  genre  tout  différent.  D'abord, 
d'après  une  ressemblance  quelconque,  on  attribue  à 
l'animal  le  nom  d'oiseau  ;  puis,  d'après  une  autre 
ressemblance,  on  en  fait  un  poisson.  ^D'autres  divi- 
sions sont  restées  sans  nom,  et  l'on  peut  citer  celle 
des  animaux  qui  ont  du  sang  et  des  animaux  qui  n'ont 


car  c'est  le  contraire  de  Pourvu 
de  pieds  ;  et  sans  elle,  l'opposi- 
tion serait  incomplète.  Tous  les 
intermédiaires  :  Pourvu  de  deux 
pieds,  Pourvu  de  pieds  fendus, 
etc. ,  sont  inutiles. 

§  2.  De  ne  pas  disloquer  les 
genres.  Cette  objection  est  très- 
grave  ;  et  la  méthode  de  divi- 
sion ne  peut  pas  éviter  cet  in- 
convénient. —  Par  exemple, 
celui  des  oiseaux.  Il  semble 
bien,  d'après  ce  passage,  qu'A- 
ristote avait  directement  en 
vue  certaines  classiflcations  où 
le  genre  des  oiseaux  se  trouvait 
entièrement  disloqué;  mais  nous 
ne  savons  pas  précisément  si  ces 
classifications  appartenaient  à 
l'École  Platonicienne,  ou  à  toute 
autre.  —  Parmi  les  animaux 
aquatiques.  Parce  qu'en  effet  il 
y  a  des  oiseaux  qui  vivent  dans 
l'eau,  ou  sur  le  bord  de  l'eau  ; 
et  cependant,  on  ne  saurait  les 


classer  parmi  les  poissons, 
comme  le  faisaient  sans  doute, 
ou  tendaient  à  le  faire,  les  classi- 
fications critiquées  par  Aristote. 
—  On  en  fait  un  poisson.  Il  est 
donc  probable  que  les  nomen- 
clatures obtenues  par  la  Dicho- 
tomie conduisaient  à  ce  résultat 
bizarre,  qui  était  en  contradic- 
tion flagrante  avec  la  réalité. 

§  3.  Sont  restées  sans  nom. 
Cette  objection  n'est  pas  fort 
grave  ;  car  il  serait  toujours  pos- 
sible de  trouver  des  noms  nou- 
veaux pour  des  divisions  nouvel- 
les ;  mais  il  semblerait  que  cette 
critique  d'Aristote  se  rapporte  à 
des  lacunes  dans  les  classifica- 
tions tentées  avant  lui.  Si,  en 
effet,  ces  classifications,  quoique 
très-imparfaites,  ont  existé,  ce 
serait  un  détail  fort  curieux  pour 
l'histoire  de  la  zoologie.  —  Qui 

ont  du  sang qui  n'ont  pas  de 

sang.  Cette  division  suffisait  à  la 


Mi 


%i 


36 


DES  PARTIES   DES  A\iMVU\ 


pas  de  sang,  puisqii^il  n  y  a  pas  de  nom  unique  et 
commun  applicable  à  chacun  des  deux.  Si  donc  c'est 
un  principe  de  ne  jamais  séparer  les  êtres  homo- 
gènes, la  division  par  deux,  la  dichotomie,  peut  pa- 
raître absolument  vaine  ;  car,  en  divisant  les  choses 
par  ce  procédé,  on  ne  peut  nécessairement  que  les 
séparer  et  les  disloquer  ;  et  c  est  ainsi  que,  parmi  les 
polypes,  les  uns  se  trouvent  classés  avec  les  animaux 
terrestres,  tandis  que  les  autres  le  sont  avec  les  ani- 
maux aquatiques. 


CHAPITRE   III 

Suite  de  la  critique  de  la  méthode  de  division  ;  cette  méthode  ne  peut 
s'appliquer  à  la  privation  ;  elle  ne  peut  pas  descendre  jusqu'aux 
individus,  ni  les  définir  ;  conditions  générales  de  la  classifi- 
cation des  êtres  selon  leurs  espèces  ou  selon  leurs  fonctions  ;  i\ 
est  impossible  de  faire  la  division  par  deux,  quand  l'espèce 
possède  à  la  fois  les  deux  qualités  que  l'on  divise  ;  exemp  es 
divers  ;  il  faut  revenir  aux  anciennes  méthodes  et  étudier  les 
anima  Jx  par  genres  ;  et  alors  les  privations  même  peuvent 
fournir  des  diftérences  ;  condamnation  absolue  de  la  méthode 
de  division. 

^  On  doit  ajouter  qu'on  est  nécessairement  amené, 


Dichotomie;  et  l'unité  de  dési- 
gnation résultait  de  ce  que  les  uns 
et  les  autres  sont  des  animaux. 
—  La  division  par  deux.  C'est 
la  traduction  du  mot  grec,  que 


j'ai  reproduit  sous  sa  forme 
même,  en  guise  de  paraphrase. 
—  Les  uns  se  trouvent  classe's... 
Nouvel  indice  d'essais  de  clas- 
sification avant  celle  d'Aristote. 


LIVRE  I,  CHAP.  III,  §  2  37 

avec  cette  méthode,  à  faire  les  divisions  sous  forme 
négative  et  par  privation  ;  et  c'est  bien  là,  en  effet, 
le  procédé  des  partisans  de  la  division  par  deux. 
Mais  la  privation,  en  tant  que  privation,  ne  présente 
plus  de  différences,  puisqu'il  est  bien  impossible  de 
trouver  des  espèces  dans  ce  qui  n'existe  pas;  par 
exemple,  dans  la  classe  des  animaux  sans  pieds  ou 
dans  la  classe  des  animaux  sans  ailes,  comme  on  en 
trouve  dans  la  classe  des  animaux  qui  ont  des  ailes 
ou  dans  la  classe  des  animaux  qui  ont  des  pieds.  Il 
n'y  a  qu'une  différence  générale  qui  puisse  avoir  des 
espèces.  ^  S'il  en  était  autrement,  comment  pourrait- 
il  y  avoir  des  espèces  pour  des  universaux  et  n'y  en 
aurait-il  pas  pour  les  individus  ?  Il  y  a  des  différences 
qui  sont  générales  et  universelles,  et  alors  elles  ont 
des  espèces,  comme,  par  exemple,  la  qualité  d'être 
ailé  ;  car  on  peut  diviser  l'aile  en  aile  fendue,  en  aile 


§  1 .  Sous  forme  négative  et  par 
privation.  Il  n'y  a  qu'un  seul 
mot  dans  le  texte  grec  ;  celui  de 
Privation  ne  m'a  pas  semblé  pou- 
voir suffire  par  lui  seul.  —  Et 

c'est  bien  là,  en  effet Dans 

la  division  par  deux,  le  premier 
membre  affirme;  et  le  second 
nie  ce  que  le  premier  a  affirmé  : 
«  Animal  qui  a  des  afles  :  Ani- 
mal qui  n'a  pas  d'ailes  »,  etc., 
etc.  —  Des  espèces  dans  ce  qui 
n'existe  pas.  Dans  la  négation 
qui  constitue  toujours  le  second 
membre  de  la  division.  —  Une 
différence  générale.  Et  affir- 
mative. 


§  2.  Comment  pourrait-il  y 
avoir  des  espèces...  Le  texte  est 
plus  vague,  et  j'ai  cru  devoir  le 
préciser.  Si  en  effet  il  y  avait 
des  espèces  pour  une  différence 
qui  ne  serait  pas  générale,  on 
finirait  par  trouver  des  espèces 
même  dans  une  différence  pure- 
ment individuelle.  Le  contexte 
qui  suit  semble  confirmer  cette 
interprétation.  —  Générales  et 
universelles.  Il  n'y  a  qu'un  seul 
mot  dans  le  grec.  —  Être  aile'. 
C'est  là  une  différence  généri- 
que, qui  s'applique  à  toutes  les 
espèces  d'oiseaux,  et  qui  les 
distingue  de  tout  autre  genre. 


% 


1 


t- 


38  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

non  fendue,  de  même,  que  pour  la  qualité  d'avoir 
des  pieds,  on  peut  distinguer  le  pied  qui  a  plus  de 
deux  divisions,  le  pied  qui  a  deux  divisions,  comme 
lont  les  animaux  à  pied  fourchu  ;  et  aussi  le  pied 
non  divisé  et  non  fendu,  comme  Font  les  solipèdes. 
'  Il  est  déjà  assez  difficile  de  bien  diviser,  même  par 
celles  des  différences  qui  ont  des  espèces,  de  façon  à 
ce  que,  après  avoir  classé  un  animal  dans  une  de  ces 
différences,  on  ne  répète  pas  le  même  animal  dans 
plusieurs  autres  classes,  en  le  faisant  tout  à  la  fois  ailé 
et  sans  ailes  ;  car  le  même  animal  peut  avoir  les  deux 
qualités  à  la  fois,  comme  la  fourmi,  la  lampyre  et 
quelques  autres. 


On  peut  diviser  l'ai  le 

C'est  en  effet  le  procédé  de  la 
zoologie;  et  sans  que  les  ailes 
soient  le  seul  caractère  qui  dis- 
tingue l'oiseau,  on  en  tire  ce- 
pendant des  distinctions  très 
réelles  entre  les  espèces  d'oi- 
seaux. —  Vaile  non  fendue. 
C'est  par  exemple  celle  des 
chauve-souris,  qui  est  une  mem- 
brane et  non  une  plume.  Sur  les 
plumes,  voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  xivMecon,  p.  604  et 
suiv  ,  édit.  de  1800.  —  Pied 
fourchu.,,  solipèdes.  Voir  Cu- 
vier, id.  ibid,  v^  leçon,  p.  388 
et  suiv. 

§  3.  Il  est  déjà  assez  difficile. 
La  remarque  est  parfaitement 
juste,  et  les  zoologistes  de  nos 
jours  sentent  cette  difliculté  tout 
autant  que  pouvait  la  sentir 
Aristote.  La  nature  est   si  di- 


verse et  si  féconde  dans  ses  œu- 
vres qu'il  est  impossible  à 
l'homme  de  les  classer  toutes 
sans  exception  dans  un  ordre 
systématique.  —  ï/i  fourmi.... 
L'observation  est  exacte  ;  dans 
la  première  famille  des  Hétéro- 
gynes,  les  fourmis  neutres  n'ont 
point  d'ailes,  tandis  que  les  mâ- 
les en  ont,  ainsi  que  les  femelles  ; 
voir  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  V,  pp.  306  et  308,  édit. 

1829.  —  I^  lampyre C'est 

le  ver-luisant.  Dans  cette  espèce 
des  Malacodermes,  il  y  a  des 
femelles  qui  n'ont  point  d'ailes; 
voir  Cuvier,  id.  ibid.,  tome  IV, 
p.  163.  Les  mâles  en  général 
sont  ailés.  Au  lieu  d'ailes,  les 
femelles  ont  deux  petites  écail- 
les ;  voir  la  Zoologie  descrip- 
tive de  M.  Claus,  p.  637. 

§  4.  Des  animaux  qui  n'ont 


LIVRE  I,  CHAP.  III,  §  4  39 

*  Mais  quand  on  fait  une  classe  des  animaux  qui 
n'ont  pas  de  sang,  la  division  est  bien  autrement  diffi- 
cile ou  même  impossible  ;  car  nécessairement  chaque 
différence  doit  s'appliquer  à  une  des  espèces  particu- 
lières ;  et  la  différence  opposée  ne  s'y  applique  pas 
moins.  Mais  s'il  n'est  pas  possible  qu'une  seule  espèce 
de  substance,  indivisible  et  une,  appartienne  à  des 
êtres  d'espèce  différente,  et  s'il  doit  y  avoir  toujours 
entre  eux  une  différence,  comme  il  y  en  a  une,  par 
exemple,  de  l'oiseau  à  l'homme  ;  car  la  qualité  d'être 
bipède  est  autre  et  toute  différente  pour  ces  deux 
genres  d'animaux,  on  aura  beau  faire  de  l'homme  et 
de  l'oiseau  des  animaux  qui  ont  du  sang,  c'est  alors 
le  sang  qui  devrait  être  la  différence  entre  eux  ;  mais 


pas  de  sang.  C'est  le  second 
membre  de  la  dichotomie,  où 
la  division  ne  repose  que  sur 
une  privation,  ou  négation.  — 
Même  impossible.  Par  la  raison 
qui  a  été  dite  plus  haut,  g  1. 
La  privation  ne  peut  pas  con- 
tenir de  différences.  —  A  une  des 
espèces  particulières.  Contenues 
dans  cette  division  générique 
d'Animaux  qui  n'ont  pas  de 
sang.  —  La  différence  opposée 
ne  s'y  applique  pas  moins.  La 
pensée  reste  obscure  à  force  de 
concision  ;  et  la  suite  ne  sert  pas 
davantage  à  l'éclaircir.  Ce  que 
l'auteur  veut  prouver,  c'est  que 
la  division  par  deux  ne  peut 
pas  donner  une  classification 
qui  réponde  à  la  réalité  des 
choses  ;  mais  les  arguments  dont 


il  se  sert  pour  cette  réfutation 
sont  bien  difficiles  à  saisir. —  S'il 
n'est  pas  possible.. . .  La  phrase 
grecque  est  fort  longue  ;  et  j'ai 
dû  en  conserver  l'allure   dans 
ma  traduction.  —  Une  seule  es- 
pèce de  substance^  indivisible  et 
une.  Par  exemple,  d'avoir  du 
sang,  comme  pour  l'homme  et 
l'oiseau,  cités  un  peu  plus  bas. 
L'homme  et  l'oiseau  n'en  sont 
pas  moins  d'espèces  différentes, 
bien  qu'on  les  classe  tous  deux 
parmi  les  animaux  bipèdes.  — 
Des  animaux  qui  ont  du  sang. 
C'est  exact  ;   mais  ce  caractère 
qui  les  unit  ne  suffit  pas  pour 
distinguer    leurs    es[>èces,    qui 
sont  pourtant  fort  différentes. — 
Qui  devrait  être  la  différence. 
Le  texte  n'est  pas  aussi  net. 


40 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


ne  faut-il  pas  reconnaître  que  le  sang  n'a  rien  à  faire 
dans  Tessence  des  êtres  ?  ^  Si  le  sang  ne  peut  être  pris 
pour  différence,  il  ne  restera  plus  que  la  seule  et 
même  différence  pour  les  deux.  Il  faut  donc  conclure 
de  ceci  qu'il  ne  se  peut  pas  que  la  privation  constitue 
une  différence.  Les  différences  seront  au  même 
nombre  que  les  individus-animaux;  et  s'ils  sont  indi- 
visibles, et  que  les  différences  le  soient  ainsi  qu'eux, 
il  n'y  a  plus  de  différence  commune.  ^  Mais  s'il  n'est 
pas  possible  qu'une  différence  commune  soit  en  même 
temps  indivisible,  il  est  évident  que,  sous  le  rapport 
tout  au  moins  de  cette  différence  commune,  certains 
animaux,  tout  en  étant  d'espèce  différente,  seront 
compris  dans  la  même  classe.  Une  conséquence  néces- 
saire, si  les  différences  sous  lesquelles  tombent  toutes 


§  5.  />«  seule  et  même  diffé- 
rence. C'est  d'être  l'un  et  l'autre 
des  animaux  qui  ont  du  sang. 

—  //  faut  donc  conclure. . .  C'est 
bien  là  en  effet  le  but  que  l'au- 
teur se  propose,  et  l'on  voit 
qu'il  repousse  formellement  et 
avec  toute  raison  la  dichotomie, 
qui  ne  mène  pas  à  une  classi- 
fication vraie  ;  mais  la  force 
des   objections  nous   échappe. 

—  Au  même  nombre...  Le  texte 
ne  peut  pas  offrir  un  autre 
sens;  et  cependant  on  ne  voit 
pas  bien  comment  les  diffé- 
rences se  réduisent  à  être  pure- 
ment individuelles.  —  Que  les 
Individus -animaux.  C'est  la 
traduction   littérale;    mais  elle 


exigerait  une  explication,  que 
l'auteur  ne  donne  pas. 

§  6.  En  même  temps.  J'ai 
ajouté  ces  mots,  dont  le  sens  me 
semble  implicitement  compris 
dans  l'expression  du  texte.  — 
Indivisible.  Il  est  clair  que  du 
moment  que  la  difiérence  est 
commune,  elle  se  divise  né- 
cessairement entre  toutes  les 
espèces  auxquelles  elle  s'appli- 
que. —  De  cette  différence 
commune.  Présentée  sous  forme 
négative.  —  Tout  en  étant  d'es- 
pèce différente.  Par  exemple, 
dans  la  classe  des  animaux 
sans  pieds,  il  pourra  se  trouver 
tout  à  la  fois  des  reptiles  et  des 
poissons.  —   Une    conséquence 


X. 


i« 


LIVRE  I,  CHAP.  III,  §  7  41 

les  espèces  individuelles  leur  étaient  particulièrement 
applicables,  c'est  qu'aucune  de  ces  différences  ne 
pourrait  être  commune.  Sinon  des  animaux,  tout  en 
étant  autres,  rentreraient  dans  la  même  différence. 
Or,  il  ne  faut  ni  qu'un  être  qui  reste  le  même  et  qui 
est  indivisible  puisse  aller  d'une  différence  à  une 
autre  différence  dans  les  divisions  que  l'on  fait,  ni 
que  des  êtres  différents  rentrent  dans  la  même  divi- 
sion ;  mais  il  faut  que  tous  soient  compris  dans  ces 
différences  sans  distinction. 

^  On  voit  donc  clairement  qu'on  ne  peut  atteindre 
les  espèces  indivisibles  avec  la  méthode  qui  consiste  à 
diviser  toujours  par  deux  les  animaux,  ou  tout  autre 
genre  d'objets  ;  car  selon  cette  méthode,  il  faut  néces- 
sairement que  les  dernières  différences  soient  en  un 
nombre  égal  à  celui  de  tous  les  animaux  qui  sont 


nécessaire.  Ceci  est  en  partie 
la  répétition  de  la  fin  du  §  5. 
—  Puisse  aller  d'une  différence 
à  une  autre  différence.  C'est 
la  traduction  mot  à  mot  du 
grec.  La  théorie  est  juste; 
mais  il  faudrait  prouver  en 
outre  que,  dans  la  méthode 
de  division  par  deux,  cet  in- 
convénient est  inévitable  et 
qu'elle  arrive  à  faire  figurer  le 
même  animal  dans  plusieurs 
classes.  Ce  qui  est  certain,  c'est 
qu'elle  confond  dans  une  même 
classe  des  animaux  d'espèces 
fort  différentes. 

§  7.  Atteindre  les  espèces  in- 
divisibles.   11    est    difficile     de 


comprendre  ce  que  l'auteur  en- 
tend par  cette  expression  ;  les 
espèces  indivisibles  se  rédui- 
sent aux  individus,  au  delà  des- 
quels il  n'y  a  plus  rien.  —  Ou 
tout  autre  genre  d'objets.  On 
peut  voir  en  effet,  par  les  dia- 
logues de  Platon,  le  Sophiste 
et  le  Politique,  que  la  dicho- 
tomie peut  s'appliquer  à  tout 
autre  chose  que  l'histoire  na- 
turelle, bien  qu'elle  s'y  appli- 
que mieux  que  partout  ailleurs. 
—  Les  dernières  différences. 
Celles  qui  caractérisent  les  in- 
dividus et  qui  dès  lors  n'ont 
plus  rien  de  commun;  elles 
sont  purement  individuelles.  — 


•V 


I 


I' 


l\ 


42 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


spécifiquement  indivisibles.  Ainsi,  un  certain  genre 
étant  donné  dont  les  différences  premières  seraient  la 
blancheur  de  certains  êtres,  l'un  et  Tautre  membre 
de  la  division  ayant  encore  d'autres  différences,  et  ce 
procédé  étant  poussé  ainsi  jusqu'aux  individus  eux- 
mêmes,  les  dernières  différences  seront  au  nombre  de 
quatre,  ou  en  tel  autre  nombre,  en  doublant  toujours 
à  partir  de  l'unité.  Les  espèces  aussi  seraient  donc  éga- 
lement nombreuses.  *Mais  la  différence  n'est  que 
l'espèce  dans  la  matière,  puisque  aucune  partie  de 
l'animal  ne  peut  exister  sans  matière,  pas  plus  que  la 
matière  ne  peut  exister  toute  seule.  Un  animal  ne 
peut  pas  exister  en  ayant  un  corps  fait  au  hasard  et 
d'une  façon  quelconque,  non  plus  qu'aucun  de  ses  or- 
ganes ne  peut  exister  à  cette  condition,  ainsi  que  nous 
t  avons  répété  bien  souvent.  ^11  faut  encore  que  la 
division  porte  sur  les  éléments  compris  dans  l'essence 


La  blancheur  de  certains  êtres. 
Le  texte  ne  va  pas  plus  loin  ;  mais 
il  semble,  d'après  ce  qui  suit, 
qu'il  faudrait  ajouter  le  Noir 
au  Blanc,  de  manière  que,  dans 
chaque  membre  de  la  division 
première,  il  y  eût  encore  une 
grande  division  par  deux,  et  de 
manière  à  ce  qu'en  effet  les 
dernières  divisions  fussent  au 
nombre  de  quatre. 

§  8.  Z^  dijfcrence  n'est  que 
l'espèce  dans  la  matière.  Dé- 
finition ingénieuse  et  profonde. 
—  Sans  matière.  Puisque  le 
corps  de  l'animal  est  toujours 
nécessairement  matériel.  —  Ne 


peut  exister  toute  seule.  Il  faut 
que  l'ame  se  joigne  à  la  matière 
pour  former  l'Entéléchie  du 
corps.  —  Au  hasard  et  d'une 
façon  quelconque.  Il  n'y  a 
qu'un  seul  mot  dans  le  texte  ; 
j'ai  cru  devoir  préciser  davan- 
tage les  choses  dans  ma  tra- 
duction. —  Nous  l'avons  répété 
bien  souvent.  La  nature  se  pro- 
posant toujours  un  but  dans 
tout  ce  qu'elle  fait,  il  s'ensuit 
qu'il  y  a  certaines  conditions 
indispensables  [)our  atteindre 
ce  but  ;  c'est  la  nécessité  hypo- 
thétique. 

§  9.  Sur  des  éléments  coni' 


LIVRE  I,  CHAP.  III,  §  il  43 

même  et  non  pas  sur  de  simples  attributs  de  la  chose 
en  soi  ;  et  par  exemple,  si  ce  sont  les  figures  géomé- 
triques qu'on  divise,  il  faut  dire  que  les  unes  ont  leurs 
angles  égaux  à  deux  droits,  et  que  les  autres  les  ont 
égaux  à  plus  de  deux;  car  ce  n'est  qu'un  attribut 
accidentel  du  triangle  d'avoir  ses  angles  égaux  à  deux 
angles  droits.  ''  On  peut  encore  diviser  par  les  oppo- 
sés ;  car  les  opposés  sont  différents  les  uns  des  autres, 
comme  le  sont  le  blanc  et  le  noir,  le  droit  et  le  courbe. 
Si  tous  les  deux  sont  différents,  l'opposé  peut  servir  à 
la  division  ;  mais  l'on  ne  pourrait  pas  diviser  si  l'un 
des  opposés  était,  par  exemple,  la  natation,  et  que 
l'autre  fût  la  couleur. 

''  Il  faut  dire  en  outre  que  les  êtres  animés  ne  peu- 
vent pas  être  classés  selon  les  fonctions  qui  sont  com- 


pris  dans   l'essence   même.  Il 
aurait  fallu  citer  des  exemples 
pour  rendre  ceci  plus  clair.  — 
De  simples  attributs.  Le  texte 
dit  précisément   :   «  Des  attri- 
buts en  soi  »,  des  attributs  es- 
sentiels. —  I^s  unes. . .  les  au- 
tres.   Ceci    est    exact    évidem- 
ment ,•  mais  c'est  retomber  dans 
la  méthode  dichotomique,  cri- 
tiquée plus  haut.  —  Un  attri- 
but accidentel  du    triangle.   Il 
semble  au  contraire  que  ce  soit 
l'essence    même    du    triangle, 
comme    son     nom     l'indique  ; 
mais   on    peut  dire   aussi   que 
l'essence  du  triangle  c'est  d'a- 
voir trois    côtes,    l'égalité  des 
angles   à   deux    droits   n'étant 


qu'une  conséquence  nécessaire 
de  la  première  propriété. 

§  10.  Par  les  opposés.  Voir 
dans  les  Catégories,  ch.  x, 
p.  109  de  ma  traduction,  la 
différence  des  Opposés  et  des 
Contraires,  ch.  xi,  p.  121.  — 
Le  blanc  et  le  noir.  Voir  plus 
haut,  §  T.  —  Si  tous  les  deux 
sont  différents.  Il  faut  sous- 
entendre  ;  «  Dans  le  même 
genre  »,  comme  le  prouve 
l'exemple  qui  suit.  —  La  na- 
tation... la  couleur.  Ce  ne  sont 
pas  de  vrais  opposés  ;  ce  sont 
simplement  des  choses  diffé- 
rentes. 

§11.  Selon  les  fonctions  qui 
sont  communes...    Comme    les 


f 


v 


44 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX: 


LIVRE  I,  CHAP.  III,  §  13 


45 


i 


munes  au  corps  et  à  Tame,  ainsi  qu'on  le  fait  dans  les 
divisions  qui  viennent  d'être  indiquées,  quand  on  les 
classe  en  êtres  qui  marchent  sur  le  sol  et  en  êtres  qui 
volent  ;  car  il  y  a  des  genres  où  ces  deux  organisa- 
tions se  réunissent,  et  qui  sont  à  la  fois  pourvus 
d'ailes  et  privés  d'ailes,  comme  l'est  le  genre  des 
fourmis.  *^Mais  on  peut  encore  moins  diviser  les 
animaux  en  animaux  sauvages  et  en  animaux  privés; 
car  ici  encore  on  semblerait  séparer  et  diviser  des 
espèces  qui  pourtant  sont  les  mômes,  puisque  tous 
les  animaux  privés  peuvent  tous  à  peu  près  se  trou- 
ver aussi  à  l'état  sauvage  :  hommes,  chevaux,  bœufs, 
chiens  de  l'Inde,  porcs,  chèvres,  moutons.  Chacun 
d'eux  a  beau  recevoir  un  nom  homonyme,  il  n'a  pas 
cependant  été  classé  séparément,  et  s'ils  ne  forment 


exemples  cités  plus  bas,  où  l'on 
divise  les  animaux  en  animaux 
sauvages  et  animaux  privés.  Le 
caractère  des  animaux  tient  en 
partie  à  leur  organisation  ;  et 
comme  il  varie  d'un  individu  à 
un  autre,  il  ne  peut  servir  à 
les  classiHer.  —  Qui  viennent 
d'être  indiquées.  Le  texte  est 
moins  formel.  —  Oà  ces  deux 
organisations  se  re'unissent...  le 
genre  des  fourmis.  Ceci  a  déjà 
été  dit  un  peu  plus  haut,  §  3. 
§  12.  Mais  on  peut  encore 
moins.  Quelques  commenta- 
teurs ont  voulu  introduire  ici 
une  négation  dans  le  texte  ; 
elle  est  en  eflet  indisj)ensable  ; 
mais  elle  est  dans  la  phrase 
précédente,  et  elle  agit  égale- 


ment sur  celle-ci,  sans  qu'il 
soit  nécessaire  de  l'y  intercaler 
de  nouveau.  —  Séparer  et  di- 
viser. Il  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte.  —  Se  trouver 
aussi  à  l'c'tat  sauvage.  Ceci 
est  vrai,  mais  n'empêche  pas 
l'histoire  naturelle  de  pouvoir 
faire  une  distinction  très-réelle 
entre  les  animaux  sauvages 
et  les  animaux  domestiques, 
comme  l'a  particulièrement  fait 
BufFon.  Il  y  a  bien  quelques 
espèces,  comme  celles  que  cite 
Aristote,  qui  peuvent  présenter 
les  deux  caractères,  et,  selon 
les  individus,  être  sauvages  ou 
privées.  Mais  il  y  a,  en  outre, 
des  espèces  qui  ne  sont  jamais 
que  sauvages  et  qui  ne  peuvent 


réellement  qu'une  seule  espèce,  le  sauvage  et  le  privé 
ne  peuvent  constituer  une  différence. 

^^  Voilà  les  conséquences  où  l'on  aboutit  nécessai- 
rement en  ne  divisant  une  différence  quelconque 
qu'une  seule  fois.  Ce  qu'il  faut  essayer  de  faire  au  con- 
traire, c'est  de  prendre  les  animaux  genre  à  genre, 
comme  le  fait  le  vulgaire,  qui  se  contente  de  distin- 
guer, par  exemple,  le  genre  de  l'oiseau  et  le  genre 
du  poisson.  On  reconnaît  alors  dans  l'un  et  dans 
l'autre  des  différences  nombreuses,  sans  recourir  à 
la  dichotomie.  En  suivant  cette  méthode,  ou  l'on  ne 
pourra  pas  du  tout  arriver  à  classer  les  êtres,  parce 
que  le  même  animal  se  trouvera  rangé  dans  plusieurs 
divisions,  et  que  les  contraires  rentreront  dans  la 
même  division  ;  ou  bien,  il  n'y  aura  plus  qu'une  seule 
et  unique  différence  ;  et  cette  différence  elle-même, 
qu'elle  soit  simple  ou  qu'elle  soit  complexe,  formera 


j)as  être  autrement,  quels  que 
soient  les  efforts  de  l'homme 
pour  les  modifier  à  son  usage. 
—  Le  sauvage  et  le  prive'... 
Ceci  est  exact  d'une  manière 
générale,  et  ce  caractère  ne  sert 
pas  en  effet  à  former  des  clas- 
sifications en  histoire  naturelle. 
§  13.  Qu'une  seule  fois. 
C'est-à-dire,  par  une  affirmation 
et  une  négation  :  «  Pourvu  de 
pieds,  sans  pieds  ».  —  Comme 
le  fait  le  vulgaire.  C'est  en 
effet  la  méthode  que  doit  adop- 
ter l'histoire  naturelle,  en  es- 
sayant de  classifier  tous  les 
genres    le    plus   systématique- 


ment possible.  —  Sans  recou- 
rir à  la  dichotomie .  On  peut 
sentir  dans  cette  objection  une 
sorte  d'ironie  contre  la  mé- 
thode de  division.  —  L'on  ne 
pourra  pas  du  tout...  L'ob- 
jection est  très-forte,  et  la  di- 
chotomie n'a  qu'une  rigueur 
apparente;  au  fond,  elle  con- 
fond une  foule  d'êtres  sous  une 
négation,  qui  peut  faire  con- 
naître ce  qu'ils  ne  sont  pas, 
mais  non  ce  qu'ils  sont.  — 
L'espèce  dernière.  C'est-à-dire 
qu'elle  ne  peut  se  subdiviser 
en  d'autres  espèces.  —  Comme 
l'on  ne  peut  pas  faire. . .  Cette 


X 


46 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


Tespèce  dernière.  Comme  Ton  ne  peut  pas  faire  une 
différence  de  différence,  il  y  aura  une  autre  nécessité  : 
à  savoir,  que  de  même  que,  dans  une  phrase  on  con- 
stitue Tunité  par  une  conjonction  qui  enjoint  les  par- 
ties, de  même  ici  il  faudra  rendre  la  division  continue 
par  un  procédé  analogue.  **  Je  veux  dire  que  c'est  là 
ce  qu'on  fait,  quand  après  avoir  divisé  un  genre  en 
non-ailé  et  en  ailé,  on  divise  ensuite  le  genre  ailé  en 
sauvage  et  en  domestique,  ou  bien  encore  en  blanc  et 
en  noir.  La  différence  du  genre  ailé  n'est  pas  le 
genre  domestique,  pas  plus  que  ce  n'est  le  Blanc  ;  c'est 
le  principe  d'une  tout  autre  différence,  et  ici  ce 
n'est  qu'un  pur  accident.  Aussi  est-ce  par  plusieurs 
différences  qu'il  faut  distinguer  tout  d'abord,  ainsi  que 
nous  le  prétendons,  l'être  unique  dont  il  s'agit,  parce 
qu'alors  les  privations  mêmes  peuvent  fournir  une 
différence,  tandis  qu'elles  n'en  fournissent  pas  dans 
la  division  par  deux,  dans  la  dichotomie. 


phrase  entière  peut  sembler 
n'être  qu'une  interpolation,  et 
arrêter  quelque  peu  la  suite  des 
pensées  ;  mais  elle  est  néces- 
saire, comme  le  prouve  le  con- 
texte, puisque  l'auteur  l'expli- 
que en  détail.  11  veut  prouver 
que  les  différents  éléments  que 
donne  la  dichotomie  ne  for- 
ment pas  un  tout  régulier,  et 
qu'on  est  obligé  de  les  joindre 
par  un  rapprochement  factice, 
comme  on  joint  les  diverses 
parties  d'une   proposition    par 


une  conjonction,   qui  unit   les 
mots  sans  unir  les  pensées. 

§  14.  Je  veux  dire...  C'est  là 
ce  qui  justifie  la  phrase  pré- 
cédente. —  ISon  aile'...  ailé. 
C'est  la  dichotomie  ordinaire. 
—  Sauvage...  prive'..,  blanc... 
noir.  Divisions  qui  n'ont  plus 
aucun  rapport  avec  la  première, 
et  qui  ne  peuvent  y  être  jointes 
qu'arbitrairement,  et  par  un 
lien  de  pure  forme.  —  Le  prin- 
cipe d'une  tout  autre  diffé- 
rence.    Soit  une  différence   de 


LIVRE  I,  CHAP.  III,  §  15 


47 


*^  Qu'il  soit  impossible  d'atteindre  aucune  espèce 
individuelle  quand  on  ne  fait  que  diviser  le  genre  en 
deux,  comme  se  le  sont  imaginé  quelques  philo- 
sophes, c'est  ce  que  prouvent  encore  d'autres  argu- 
ments. D'abord,  il  ne  se  peut  pas  qu'il  n'y  ait  qu'une 
seule  différence  pour  les  espèces  ainsi  divisées,  soit 
qu'on  les  prenne  séparément,  soit  qu'on  les  prenne 
réunies.  Par  Séparément,  j'entends  qu'elles  n'aient 
point  de  différences,  par  exemple  les  fissipèdes  ;  et 
par  Réunies,  j'entends  qu'elles  ont  une  différence 
comme  celle  qui  distingue  l'animal  dont  le  pied  a 
plusieurs  divisions  de  l'animal  dont  le  pied  n'en  a 


caractère,    soit   une   différence 
de  couleur. 

§  15.  Quelques  philosophes... 
C'est  évidemment  l'École  de 
Platon  qu'Aristote  veut  dési- 
gner ici.  —  Encore  d'autres 
arguments.  Ces  nouveaux  ar- 
guments pour  repousser  la  di- 
chotomie ne  sont  pas  plus  clairs 
que  les  précédents;  et  il  est 
toujours  fort  difficile  de  suivre 
la  pensée  de  l'auteur.  —  Soit 
qu'on  les  prenne  séparément . 
C'est-à-dire,  soit  qu'on  prenne 
chacune  des  espèces  com{)rises 
sous  la  négation  générale  en  la 
considérant  seule,  soit  en  la 
réunissant  à  toutes  les  autres 
espèces  que  comprend  égale- 
ment la  négation.  —  J'entends. 
L'explication  que  prétend  don- 
ner Aristote  n'éclaircit  pas  da- 
vantage sa  pensée.  —  Par 
exemple.,  les  fissipèdes.  On  con- 


sidère que  les  fissipèdes  for- 
ment un  genre  en  opposition 
aux  animaux  qui  sont  soli- 
pèdes  ;  il  n'y  a  entre  les  fissi- 
pèdes pris  dans  leur  ensemble 
aucune  différence ,  puisqu'ils 
ont  tous  le  pied  fendu  ;  mais 
il  y  a  dans  ce  genre  bien  des 
nuances  ;  car  les  divisions  du 
pied  peuvent  être  plus  ou 
moins  nombreuses,  et  outre  ce 
caractère  général,  il  peut  y  en 
avoir  une  foule  d'autres  qui 
sufffîsent  à  constituer  des  es- 
pèces particulières,  dont  la  di- 
chotomie ne  tient  aucun  compte. 
—  Par  réunies.  L'exemple  qui 
suit  est  suffisamment  clair.  Au 
lieu  d'indiquer  un  seul  carac- 
tère, on  en  énoncerait  plusieurs 
qui  se  compléteraient  mutuelle- 
ment par  leur  opposition  même  ; 
les  solipèdes  seraient  opposés 
aux  fissipèdes. 


48 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


qu'une  seule.  *®  C'est  là  ce  qu'exige  en  eiret  la  conti- 
nuité des  différences  sorties  du  genre  par  voie  de 
division,  de  manière  à  ce  que  le  tout  forme  une  unité 
véritable.  Mais  en  dépit  de  ce  que  Ton  énonce,  il 
semble  bien  qu'il  ne  reste  plus  absolument  que  la 
dernière  différence  toute  seule,  par  exemple,  celle 
d'animal  dont  le  pied  a  plusieurs  divisions,  ou  celle 
de  bipède;  et  alors,  les  distinctions  d'animal  Pourvu 
de  pieds  et  d'animal  à  plusieurs  pieds  deviennent 
tout  à  fait  inutiles.  Il  est  évident  qu'il  ne  peut  pas  y 
avoir  plusieurs  différences  de  ce  genre  ;  car  en  avan- 
çant toujours  sur  cette  route,  on  arrivera  bien  à  une 
différence  extrême,  mais  ce  n'est  pas  encore,  ni  la  dif- 
férence dernière,  ni  l'espèce.  Cette  différence  dernière 
est  la  seule  distinction  d'animal  à  Pieds  divisés  ;  ou  la 
complexité  totale,  s'il  s'agit  de  la  division  relative  à 


§  16,  C'est  là  ce  qu'exige 
en  effet,,.  Pour  faire  de  cha- 
cune (les  parties  de  la  dicho- 
tomie une  sorte  de  tout,  qui 
embrasse  de  part  et  d'autre 
toutes  les  espèces  comprises 
dans  l'affirmation,  et  toutes 
celles  qui  le  sont  dans  la  néga- 
tion. —  En  dépit  de  ce  que  l'on 
énonce.  Le  texte  n'est  pas  aussi 
précis  ;  mais  le  sens  ne  peut 
être  douteux.  —  La  dernière 
diffc'renee.  C'est  à  cela  que 
tend  toujours  la  dichotomie  ; 
mais  elle  parcourt  diverses 
nuances  inutiles  avant  d'arriver 
au  caractère  essentiel,  qui  sé- 
pare les  espèces   les  unes  des 


autres.  —  Pourvu  de  pieds... 
à  plusieurs  pieds.  Nuances  in- 
termédiaires, qui  ne  servent  à 
rien,  et  qui  ne  font  qu'em- 
barrasser la  classification  ;  voir 
le  chapitre  ii,  §  1,  où  se  trouve 
la  même  critique.  —  Une  diffc'- 
renee extrême. . .  diffc'renee  der- 
nière. La  nuance  n'est  pas  assez 
marquée  dans  le  texte;  et  ma 
traduction  n'a  pas  pu  la  marquer 
davantage.  —  A  pieds  divises. 
C'est  la  seule  diflérence  qui 
s'applique  alors  dans  sa  géné- 
ralité aux  espèces  les  plus  dis- 
semblables, depuis  l'homme 
jusqu'aux  oiseaux,  en  passant 
par  tous  les  ordres  de  mam- 


LIVRE  I,  CHAP.  III,  §  18 


49 


l'homme,  comme,  par  exemple,  si  l'on  faisait  cette  ac- 
cumulation :  Pourvu  de  pieds.  Pourvu  de  deux  pieds. 
Pourvu  de  pieds  divisés.  *^  Si  l'on  disait  simplement  : 
L'homme  est  un  animal  dont  les  pieds  sont  divisés,  ce 
serait  bien  alors  la  différence  unique  de  l'homme,  et 
ce  serait  ce  qu'on  cherche.  Mais  comme  ce  n'est  pas 
ce  qu'on  fait  ici,  il  faut  nécessairement  qu'il  y  ait  plu- 
sieurs différences,  mais  qui  ne  rentrent  plus  sous  une 
seule  division  ;  or,  il  n'est  pas  possible  que  sous  une 
seule  division  par  deux,  il  y  ait  plusieurs  différences 
pour  une  seule  et  même  chose  ;  mais  il  ne  peut  y  en 
avoir  qu'une  pour  une. 

*®  Ainsi,  en  résumé,  il  est  de  toute  impossibilité,  aA  ec 
la  division  par  deux,  d'atteindre  un  être  particulier 
quelconque. 


I 


mifères  et  de  fissipèdes.  — 
Pourvu  de  pieds..,  de  deux 
pieds...  de  pieds  divisés.  Il 
n'y  a  que  cette  dernière  divi- 
sion qui  ait  réellement  de  l'im- 
portance. 

^17.  Si  l'on  disait  simple- 
ment. Pour  définir  l'homme. 
—  Et  ce  serait  ce  qu'on  cher- 
che. Le  texte  n'est  pas  tout  à 
fait  aussi  précis.  —  Ce  n'est 
pas  ce  qu'on  fait  ici.  Puisque 
chaque  degré  de  la  dichotomie 
ajoute  toujours  une  diflérence 
de  plus.  Il  faut  ensuite  réunir 
toutes   ces  différences   par    un 


lien  factice,  pour  en  constituer 
la  définition  totale  que  l'on 
cherche. 

§  18.  Il  est  de  toute  impossi- 
bilité... C'est  la  conclusion  dé- 
finitive de  la  discussion  pré- 
cédente contre  la  méthode  de 
dichotomie.  —  Un  être  parti- 
culier quelconque .  Ou  bien  en- 
core :  «  Aucune  espèce  par- 
ticulière ».  L'expression  du 
texte  est  indéterminée.  Dans  la 
science  actuelle,  on  fait  deux 
grandes  classes  d'animaux,  les 
vertébrés  et  les  invertébrés  ; 
c'est  encore  de  la  dichotomie. 


ê 


T.    ï. 


\ 


50 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  I,  CHAP.  IV,  §  3 


51 


CHAPITRE  IV 

De  la  véritable  méthode  en  histoire  naturelle  ;  les  genres  se  consti- 
tuent par  les  simples  différences  en  plus  et  en  moins;  les  diffé- 
rences de  simple  analogie  séparent  et  isolent  les  genres  ;  exemples 
divers;  la  classification  ne  peut  pas  descendre  jusqu'aux  indi- 
vidus; importance  de  la  configuration  des  parties  et  du  corps 
entier;  importance  relative  des  dimensions  plus  ou  moins 
grandes.  —  Résumé  sur  la  méthode  à  suivre  en  histoire  natu  - 
relie. 

*  On  peut  se  demander  comment  il  se  fait  que  les 
hommes  n  aient  pas  tout  d'abord,  et  dès  longtemps, 
renfermé  et  compris  sous  un  seul  nom,  tout  un  genre 
qui  aurait  embrassé  à  la  fois  les  animaux  aquatiques 
et  les  animaux  volatiles;  c'eût  été  possible,  parce  que 
ces  deux  ordres  d'animaux  ont  entre  eux  quelques 
propriétés  communes,  comme  en  ont  aussi  tous  les 
autres  animaux.  'Néanmoins,  la  division  ordinaire 


§  1.  On  peut  se  demander. 
La  question  ne  laisse  pas  que 
d'être  curieuse;  mais  il  ne 
semble  pas  qu'elle  soit  ici  bien 
à  sa  place,  ni  qu'elle  soit  sufli- 
samment  amenée.  —  Les  ani- 
maux aquatiques.  Peut-être  il 
ne  s'agit  ici  que  des  oiseaux 
qui  vivent  sur  l'eau,  et  non 
pas  d'une  manière  générale  des 
animaux  qui  vivent  dans  l'élé- 
ment liquide  ;  ce  qui  compren- 
drait évidemment  les  poissons. 
La   question  alors  ne  pourrait 


plus  guère  se  poser  ainsi,  puis- 
qu'il est  impossible  d'appliquer 
une  dénomination  unique  aux 
oiseaux  et  aux  poissons  simul- 
tanément, ni  de  les  confondre, 
comme  on  peut  confondre  toutes 
les  espèces  de  poissons,  ou  toutes 
les  espèces  d'oiseaux,  sous  les 
dénomimitions  génériques  de 
poissons  et  d'oiseaux.  —  Ces 
deux  ordres  d'animaux.  Les 
oiseaux  aquatiques  et  les  oi- 
seaux de  terre. 

§  2.   La   division  ordinaire. 


est  bien  faite,  et  elle  est  régulière  telle  qu'elle  est  ; 
car  tous  les  genres  qui  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
une  certaine  quantité,  c'est-à-dire  en  plus  et  en 
moins,  sont  réunis  sous  un  seul  genre  supérieur  ; 
mais  aôUKqui  n'ont  que  des  rapports  d'analogie  sont 
essentiellement  séparés.  Je  veux  dire,  par  exemple, 
qu'un  oiseau  ne  diffère  d'un  autre  oiseau  que  du  plus 
au  moins,  ou  par  une  supériorité  de  grosseur,  puisque 
l'un  peut  en  effet  avoir  des  ailes  plus  larges  et  que 
l'autre  peut  les  avoir  plus  courtes.  Au  contraire,  les 
poisssons  diffèrent  des  oiseaux  par  des  rapports  d'ana- 
logie; et  par  exemple  ce  qui  est  la  plume  pour  l'un 
est  l'écaillé  pour  l'autre.  ^Mais  il  n'est  pas  toujours 
facile  de  faire  cette  distinction,  parce  que  l'analogie 
se  trouve  être  la  même  pour  un  très-grand  nombre 


C'est-à-diie  la  division  vul- 
gairement reçue,  qui  distingue 
les  poissons  des  oiseaux,  malgré 
les  analogies  que  peuvent  pré- 
senter à  certains  égards  ces 
deux  ordres  d'animaux.  —  Est 
bien  faite  et  elle  est  régulière. 
Le  texte  est  moins  développé. 
—  Par  une  certaine  quantité'. 
Ce  caractère  est  fort  bien  choisi  ; 
et  cette  différence  dans  la  masse 
du  corps  ne  constitue  pas  un 
genre,  quand  d'ailleurs  toutes 
les  autres  conditions  restent 
semblables.  —  Des  rapports 
d'analo<^ic.  On  en  citera  des 
exemples  à  la  fin  du  §.  —  Des 
ailes  plus  larges.. .  plus  courtes. 
C'est  une  simple  différence  de 
grosseur  ;  ce  n'est  pas  une  dif- 


férence d'espèce.  —  La  plume 
pour  l'un .  . .  l'écaillé  pour 
l'autre.  Ce  rap[)rochement  est 
au?si  exact  qu'ingénieux  ;  et 
Cuvier  l'a  reproduit  dans  son 
Anatomie  comparée,  xiv^  leç., 
art.  7,  où  il  traite  successive- 
ment, en  décrivant  la  peau, 
des  poils,  des  plumes,  des  cor- 
nes, des  ongles  et  des  écailles. 
«  Les  écailles,  dit-il,  ont  avec 
les  poils,  les  plumes,  les  cornes 
et  les  ongles,  les  plus  grands 
rapports  »,  p.  618,  édit.  de 
l'an  VIII. 

^  3.  De  faire  cette  distinc- 
tion. Le  texte  n'est  pas  aussi 
précis,  et  l'expression  qu'il  em- 
ploie est  plus  vague.  —  L'ana- 
logie  se  trouve  être  la  même. 


I 


À 


N 


52 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


d'animaux.  En  effet,  comme  les  espèces  dernières  sont 
des  substances  individuelles,  et  que  ces  substances  ne 
présentent  plus  entre  elles  de  différences  spécifiques, 
par  exemple,  Socrate,  Coriscus,  etc.,  il  devient  né- 
cessaire d'exprimer  en  premier  lieu  leurs  attributs 
universels;  ou  bien.  Ton  s'exposerait  à  des  répétitions 
sans  fin,  ainsi  que  nous  Tavons  déjà  dit.  Les  termes 
universels  sont  des  termes  communs,  puisque  nous 
appelons  du  nom  d'universaux  les  attributs  appli- 
cables à  plusieurs  objets.  *Le  seul  doute  en  ceci,  c'est 
de  savoir  comment  il  convient  de  procéder.  Comme 
c'est  l'être  qui  est  indivisible  spécifiquement  qui  est 
substance,  le  mieux  serait  de  pouvoir  étudier  à  part 
chacun  des  êtres  particuliers  et  des  êtres  indivisibles 
spécifiquement,  aussi  bien  pour  le  genre  oiseau,  par 
exemple,  que  pour  le  genre  homme  ;  car  le  genre 
oiseau  a  de  nombreuses  espèces.  '  Mais  étudier  à  part 
une  individualité  spécifique  d'oiseau  quelconque,  le 


Il  eût  été  bon  de  citer  quelques 
exemples.  —  Des  substances 
individuelles .  Le  texte  dit  sim- 
plement :  «  Des  substances  «; 
mais  la  suite  prouve  qu'il  s'agit 
des  individus,  qui  sont  en  eilet 
les  substances  dernières,  c'est- 
à-dire  les  moins  étendues.  — 
Nous  l'avons  déjà  dit.  Voir 
plus  haut,  ch.  i,  §  7.  —  Uni- 
versels... communs.  Au  fond, 
c'est  la  même  chose.  —  A  plu- 
sieurs objets.  Ou,  «  A  plusieurs 
êtres  ». 

§  4.  Comment  il  convient  de 


procéder.  Voir  plus  haut,  ch.  i, 
§  7,  cette  question  déjà  traitée. 

—  Indivisible  spécifiquement. 
C'est  l'hidividu  ;  et  d'après 
l'exemple  cité  un  peu  plus 
haut,    Socrate,     Coriscus,    etc. 

—  De  pouvoir  e'tudier  à  part. 
Mais  alors  on  serait  conduit  à 
des  répétitions  interminables  ; 
et  par  conséquent,  ce  n'est  pas 
le  meilleur  procédé.  —  Pour  le 
genre  homme.  Puisqu'on  vient 
de  parler  un  peu  plus  haut  d'in- 
dividus de  l'espèce  humaine. 

5^  5.    Une  individualité  spe'^ 


LIVRE  I,  CHAP.  IV,  §  5 


53 


moineau,  la  grue  ou  tel  autre  oiseau,  ce  serait 
s'exposer  à  se  répéter  bien  souvent  en  étudiant  la 
même  fonction,  parce  qu'elle  peut  être  l'attribut  com- 
mun de  plusieurs  espèces  d'animaux.  Il  est  donc  assez 
peu  raisonnable  et  bien  long  de  traiter  séparément  ce 
qui  concerne  chaque  espèce  d'animaux.  Peut-être, 
la  méthode  la  meilleure  c'est  de  traiter  les  propriétés 
communes  de  chaque  genre,  en  acceptant  tout  ce  que 
les  hommes  en  ont  pu  en  dire  d'exact,  et  de  réunir 
les  êtres  qui  ont  une  seule  et  unique  nature  commune, 
et  qui  ont  des  espèces  où  les  êtres  sont  peu  distants 
entre  eux,  comme  en  ont  l'oiseau  et  le  poisson.  On 
appliquerait  la  même  méthode  à  telle  autre  propriété 
qui  serait  encore  anonyme,  mais  qui  en  genre  com- 
prendrait également  des  espèces.  Tout  ce  qui  n'est 


eifique.  Ou  «  Une  espèce  par- 
ticulière »,  comme  l'indiquent 
les  exemples  qui  suivent.  — 
Ce  serait  s'exposer.  Ceci  a  été 
déjà  dit;  mais  la  remarque  n'en 
est  pas  moins  juste.  —  //« 
même  fonction.  Dans  chaque 
espèce  étudiée  séparémeit;  voir 
plus  haut,  ch.  i,  §  5.  —  Chaque 
espèce  d'animaux.  L'expres- 
sion du  texte  est  plus  vague  ; 
mais  le  sens  ne  peut  être  dou- 
teux. —  I^s  proprie'tes  com- 
munes de  chaque  genre.  C'est 
la  méthode  que  Cuvier  a  suivie 
dans  son  Anatomie  comparée  ; 
et  c'est  la  seule  qui  puisse  con- 
venir à  la  science  ;  voir  la  Pré- 
face à  l'Histoire  des  Animaux, 


p.  cxxiii;  voir  aussi  le  Manuel 
d'Anatomie  comparée  de  M.  Ge- 
genbauer,  et  d'autres  ouvrages 
de  même  composition.  —  Tout 
ce  que  les  hommes.  Voir  plus 
haut,  §  1.  Il  est  certain  qu'a- 
vant toute  science  et  toute 
observation  méthodique,  l'ins- 
tinct de  l'humanité  a  su  dis- 
tinguer quelques-unes  des  dif- 
férentes classes  d'êtres  dont 
s'occupe  l'Histoire  naturelle. 
Les  grandes  divisions  frappent 
les  regards  les  moins  attentifs  ; 
et  les  êtres  se  classent  immé- 
diatement selon  leurs  affinités 
ou  leurs  dissemblances  ;  voir 
la  Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.   CLXX.  —  Individuel 


. 


54 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


pas  cela  est  individuel  et  isolé,  comme  l'est  un  individu, 
l'homme,  ou  tel  autre  être  pris  individuellement. 

^  C'est  presque  uniquement  d'après  la  configuration 
des  parties  et  d'après  celle  du  corps  entier,  du  moment 
qu'il  y  a  ressemblance,  qu'on  peut  classifier  les  genres, 
comme  par  exemple  le  genre  des  oiseaux  les  uns  par 
rapport  aux  autres,  ou  le  genre  des  poissons,  des  mol- 
lusques et  des  crustacés.  Dans  chacun  de  ces  genres, 
les  parties  ne  diffèrent  pas  parce  que  la  ressemblance 
n'y  est  que  de  l'analogie,  comme,  dans  l'homme  com- 
paré au  poisson,  l'os  diffère  de  l'arête;  mais  la  diffé- 
rence ne  porte  bien  plutôt  que  sur  de  simples  modi- 
fications corporelles,  la  grandeur  et  la  petitesse,  la 
mollesse  et  la  dureté,  la  surface  lisse  ou  rugueuse, 
et  telles  autres  qualités  de  cet  ordre  ;  en  un  mot,  la 
différence  n'est  qu'entre  le  plus  et  le  moins. 

^  On  doit  donc  voir  maintenant  quelle  est  la  mé- 


et  isole.  Il  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte. 

§  6.  Zrts  configuration  des 
parties.,.  C'est  en  effet  le  ca- 
ractère le  plus  général,  qui 
rapproche  ou  éloigne  les  ani- 
maux les  uns  des  autres.  — 
Et  celle  du  corps  entier.  Même 
remarque.  —  Qu'on  peut  clas- 
sifier les  genres.  La  zoologie 
moderne  a  pu  aller  plus  loin  ; 
et  sans  négliger  les  ressem- 
blances de  formes  partielles  ou 
totales,  elle  s'est  attachée  plus 
particulièrement  à  l'anatomie  et 
à  l'organisation  générale  ;  voir 


Cuvier,  Règne  animal,  t.  I, 
pp.  48  et  suiv.,  édit.  de  1820  ; 
voir  aussi  la  Préface  à  l'His- 
toire des  Animaux,  p.  cxv.  — 
La  ressemblance  n'y  est  que  de 
l'analogie.  On  voit  nettement 
la  différence  de  l'analogie  et  de 
la  ressemblance.  —  Sur  de 
simples  modifications  corpo~ 
relies.  Dans  une  même  espèce, 
il  n'y  a  guère  que  des  modi- 
fications de  j)cu  d'importance. 
—  La  grandeur  et  la  peti- 
tesse. L'espèce  canine  offre  des 
exemples  frappants  de  ces  dif- 
férences considérables. 


LIVRE  I,  GHAP.  IV,  §  7 


55 


thode  qu'il  convient  d'adopter  pour  fétude  de  la 
nature,  et  quelle  est  la  marche  à  la  fois  la  plus  directe 
et  la  plus  facile  pour  observer  les  phénomènes.  Nous 
avons  montré  aussi,  pour  la  méthode  de  division, 
qu'on  peut  en  tirer  un  parti  utile,  en  sachant  l'appli- 
quer; mais  nous  avons  prouvé  comment  la  dichoto- 
mie, ou  la  division  par  deux,  est,  tantôt  impossible, 
tantôt  absolument  vaine.  Ces  points  une  fois  fixés, 
passons  à  d'autres  considérations  qui  sont  la  suite  de 
ce  qui  précède,  et  remontons  pour  les  exposer  à  un 
principe  que  nous  allons  indiquer. 


I 


§  7.  La  méthode  qu  ilconvient 
d'adopter.  Quelques  commen- 
tateurs se  sont  plaints  qu'Aris- 
tote  n'eût  pas  de  méthode  ;  on 
peut  voir  que  cette  critique  est 
sans  fondement.  Sa  méthode  est 
bien  claire  :  Accepter  d'abord 
les  grandes  divisions  que  l'ins- 
tinct de  l'humanité  a  établies  à 
première  vue,  entre  les  ani- 
maux ;  puis,  étudier  les  fonc- 
tions communes  aux  diverses 
espèces,  et  ne  pas  descendre  aux 
individus,  parce  qu'alors  il  fau- 
drait se  répéter  sans  cesse.  — 
Observer  les  phénomènes ,  C'est 
une  règle  qu' Aristote  n'a  jamais 


négligée  pour  sa  part,  et  qu'il  a 
toujours  recommandée  à  ses  suc- 
cesseurs. —  La  méthode  de  di- 
vision. Prise  dans  toute  sa  gé- 
néralité, et  non  pas  seulement 
la  division  par  deux,  la  dicho- 
tomie, qu' Aristote  proscrit  ab- 
solument.—  Tantôt  impossible ^ 
tantôt  absolument  vaine.  Voir 
plus  haut,  ch.  II,  §  1.  —  Que 
nous  allons  indiquer.  Dans  le 
chapitre  qui  suit,  un  des  plus 
importants  de  toute  la  zoologie 
Aristotélique,  et  l'on  pourrait 
dire,  dans  toute  l'histoire  de  la 
science,  par  la  grandeur  et  la 
vérité  des  aperçus. 


V 


f 


56 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  V 

Des  choses  éternelles  et  des  choses  passagères;  difficulté  et  gran- 
deur des  premières;  facilité  et  intérêt  des  secondes;  ces  deux 
études  sont  également  admirables;  de  l'étude  de  l'histoire  natu- 
relle; il  y  a  toujours  à  admirer  dans  la  nature;  mot  d'IIéraclite 
sur  la  présence  des  dieux  partout  ;  rien  n'est  à  dédaigner  dans 
l'étude  de  la  nature,  toujours  prévoyante  et  toujours  intelligente; 
de  la  méthode  à  suivre  dans  l'histoire  naturelle  ;  constater 
d'abord  les  faits  et  essayer  ensuite  de  remonter  à  leurs  causes  ; 
qualités  communes  à  tous  les  animaux  ;  qualités  spéciales  à 
quelques-uns  ;  définition  de  quelques  expressions  dont  l'emploi 
devra  être  fréquent  en  histoire  naturelle.  —  Résumé  de  cette 
introduction. 

*Ce  principe  nouveau,  c'est  que,  parmi  les  sub- 
stances dont  la  nature  se  compose,  les  unes,  étant  in- 
créées et  impérissables,  existent  de  toute  éternité, 
tandis  que  les  autres  sont  sujettes  à  naître  et  à  périr. 
Quelque  admirables  et  quelque  divines  que  soient 


Ch.  V.  Ce  chapitre  cinquième 
du  Premier  livre  du  Traité  des 
Parties  contient  quelques-unes 
des  plus  belles  pages  qui  aient 
jamais  été  écrites  en  histoire 
naturelle.  Dans  ce  domaine, 
l'Antiquité  n'a  rien  de  plus 
grand  ni  de  plus  vrai  ;  et  dans 
les  temps  modernes,  il  n'est 
rien  qui  les  surpasse.  Ces  con- 
sidérations générales  méritent 
toute  l'attention  du  lecteur. 
Voir  la  Préface  à  l'Histoire  des 
Animaux,  p.  lxxxiii. 

§  l.  Ce  principe  nouveau .  Le 


texte  n'est  pas  aussi  formel. — 
Incn'ces  et  impe'rissablcs.  L'ex- 
pression est  très- noble;  mais 
elle  n'est  peut-être  pas  très- 
juste.  Il  n'y  a  d'incréé  que  le 
Créateur;  il  n'y  a  d'impérissable 
que  ce  qui  n'est  |)as  né.  Sans 
doute,  Aristote  veut  appliquer 
ces  deux  épithctes  solennelles 
aux  grands  cor|)s  célestes  ;  mais 
ils  ne  sont  pas  plus  impéris- 
sables que  tout  le  reste  ;  et  il 
n'y  a  que  l'Eternel  qui  le  soit, 
c'est-à-dire.  Dieu,  —  Sujettes 
à  naître  et  à  périr.  Ce  sont  les 


LIVRE  I,  CHAP.  V,  §  2  57 

les  choses  impérissables,  nos  observations  se  trou- 
vent, en  ce  qui  les  regarde,  être  bien  incomplètes. 
Pour  elles,  nos  sens  nous  révèlent  excessivement  peu 
de  choses  qui  puissent  nous  les  faire  connaître,  et  ré- 
pondre à  notre  ardent  désir  de  les  comprendre.  'Au 
contraire,  pour  les  substances  mortelles,  plantes  et 
animaux,  nous  avons  bien  plus  de  moyens  d'infor- 
mation, parce  que  nous  vivons  au  milieu  d'elles;  et 
que,  si  Ion  veut  appliquer  à  ces  observations  le  travail 
indispensable  qu  elles  exigent,  on  peut  en  apprendre 
fort  long  sur  les  réalités  de  tout  genre.  'D'ailleurs 


substances  qui   sont  le  plus  à 
notre  portée.  —  Nos  observa- 
tions.., beaucoup  moins   com- 
plètes. Ou,  Moins  nombreuses. 
Ceci  est  parfaitement  exact  ;  et 
quoique  nous  en   sachions  sur 
les  mondes  beaucoup  plus  que 
n'en  pouvaient  savoir  les  An- 
ciens, notre  science  est  surtout 
étendue    et   précise  en  ce  qui 
regarde  notre  terre  et  le  monde 
particulier  où  nous  sommes  pla- 
cés. —  ISos  sens  nous  révèlent... 
La  puissance  merveilleuse  des 
instruments  dont  la  science  se 
sert  aujourd'hui  n'a  pas  beau- 
coup changé  l'état  des  choses  ; 
et  quelques  progrès  que  l'homme 
puisse    faire    dans    l'étude    de 
l'infini,  son  savoir  se   réduira 
toujours  à  bien  peu  de  chose 
en  comparaison  de  ce  qui  lui 
restera  à  connaître . 

§  2.  Plantes  et  animaux. 
Aristote  avait  essayé  d'embras- 
ser la  nature  entière  ;  et  s'il  n'a 


pas  fondé  lui-même  la  botanique, 
il  est  certain  que  c'est  lui  qui 
l'a  fait  faire  par  son  disciple 
Théophraste;  voir  la  Préf.  à  l'His- 
toire des  Animaux,  p.  clxxiv. 
Il  faut  se  rappeler  qu'il  n'a  jamais 
isolé  l'étude  des  plantes  de  l'é- 
tude des  êtres  vivants,  les  plan- 
tes ayant  comme  les  animaux 
la  faculté  nutritive.  Il  a  insisté 
souvent  sur  ce  point  de  ressem- 
blance, notamment  dansleTraité 
de  l'Ame,  Uv.  II,  ch.  m,  §  2, 
p.  181  de  ma  traduction.  — 
Bien  plus  de  moyens  d'informa- 
tion. Ceci  est  de  toute  évidence. 

I^     travail    indispensable 

qu'elles  exigent.  C'est  ce  que 
font  les  siècles  en  accumulant 
sans  cesse  les  observations  et 
les  faits.  —  On  peut  en  appren- 
dre fort  long.  C'est  là  ce  qui 
constitue  le  progrès  de  la 
science  ;  et  Aristote  le  pressen- 
tait, aussi  bien  que  personne  a 
pu  ie  sentir  après  lui. 


V 


58 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


ces  deux  études,  bien  que  différentes,  ont  chacune  leur 
attrait.  Pour  les  choses  éternelles,  dans  quelque  faible 
mesure  que  nous  puissions  les  atteindre  et  y  toucher, 
le  peu  que  nous  en  apprenons  nous  cause,  grâce  à  la 
sublimité  de  ce  savoir,  bien  plus  de  plaisir  que  tout 
ce  qui  nous  environne,  de  môme  que,  pour  les  choses 
que  nous  aimons,  la  vue  du  plus  insignifiant  et 
du  moindre  objet  nous  est  mille  fois  plus  douce  que 
la  vue  prolongée  des  objets  les  plus  variés  et  les  plus 
beaux.  Quant  à  Tétude  des  substances  périssables, 
comme  elle  nous  permet  tout  ensemble  de  connaître 
mieux  les  choses  et  d*en  connaître  un  plus  grand 
nombre,  elle  passe  pour  être  le  comble  de  la  science; 


§  3.  Ces  deux  études.  JjG 
texte  est  plus  vague.  —  Ont 
chacune  leur  attrait.  On  ne 
saurait  mieux  dire  ;  et  les  rai- 
sons qu'en  donne  l'auteur  sont 
d'une  solidité  inébranlable.  — 
Les  atteindre  et  j  toucher.  Il 
n'y  a  qu'un  seul  mot  dans  le 
grec.  —  Grâce  à  la  sublimité 
de  ce  savoir.  Voilà  la  vraie 
raison  ;  et  de  là,  vient  la  solen- 
nité particulière  du  Timée  de 
Platon,  malgré  les  imperfections 
qui  le  déparent.  —  Pour  les 
choses  que  nous  aimons.  On 
pourrait  entendre  aussi  les  «  per- 
sonnes »  au  lieu  des  choses; 
l'expression  du  texte  se  prête- 
rait également  à  cette  impréta- 
tion.  —  Du  plus  insig/ti fiant  et 
du  moindre  objet.  L'idée  est  gra- 
cieuse, et  elle  n'en  est  pas  moins 


juste.  Aristote  ne  cherche  ja- 
mais ces  éclats  de  style  ;  mais  il 
ne  les  repousse  pas,  quand  ils 
sortent  du  fond  même  du  sujet. 

—  De  connaître  mieux  les  cho- 
ses.  L'observation  est  directe  ; 
et  si  elle  est  suffisamment  atten- 
tive, elle  peut  être  très-féconde. 

—  Un  plus  grand  nombre. 
Ceci  était  déjà  vrai  du  temps 
d'Aristote  ;  ce  l'est  de  jour  en 
jour  davantage  ;  aujourd'hui  le 
nombre  des  faits  bien  connus 
est  prodigieux,  et  l'avenir  ne 
peut  que  l'accroître  sans  limite. 

—  Pour  être  le  comble  de  la 
science.  C'est  surtout  de  nos 
jours  que  cette  remarque  est 
exacte  ;  mais  elle  l'était  dès  le 
temps  d'Aristote,  qui  ne  semble 
pas  partager  cetle  prédilection 
peu  fondée  pour  les  sciences  na- 


LIVRE  ï,  CHAP.  V,  §  4  59 

et  comme,  d'autre  part,  les  choses  mortelles  sont  plus 
conformes  à  notre  nature  et  nous  sont  plus  fami- 
lières, cette  dernière  étude  devient  presque  la  rivale 
de  la  philosophie  des  choses  divines.  Mais,  ayant 
déjà  traité  de  ce  grand  sujet  et  ayant  exposé  ce  que 
nous  en  pensons,  il  ne  nous  reste  plus  ici  qu'à  parler 
de  la  nature  animée,  en  ne  négligeant,  autant  qu'il 
dépendra  de  nous,  aucun    détail,    quelque   bas   ou 
quelque  relevé  qu'il  soit.  ^  C'est  qu'en  effet,  même 
dans  ceux  de  ces  détails  qui  peuvent  ne  pas  flatter 
nos  sens,  la  nature  a  si  bien  organisé  les  êtres  qu'elle 
nous  procure,  à  les  contempler,  d'inexprimables  jouis- 
sances, pour  peu  qu'on  sache  remonter  aux  causes  et 


turelles.  —  La  rivale  de  la  phi- 
losophie    des    choses    divines. 
Dans  notre  siècle,    ce  sont  les 
sciences  physiques  et  mathéma- 
tiques qui  tiennent  la  première 
place  ;  et  la  Métaphysique,  ou 
philosophie  première,  est  acca- 
blée de  dédain  ;  ce  qui  ne  l'é- 
meut guère  et  ne  la  diminue  pas, 
si  ce  n'est  aux  yeux  de  la  foule, 
qui  la  juge  sans  la  connaître. — 
J  vaut  déjà  traite  de  ce  grand  su- 
jet.  Sans  doute  ceci  fait  allusion 
à  la  Météorologie,  au  Traité  du 
Ciel,  et  aussi  à  la  Métaphysique. 
De  la  nature  animée.  C'est- 
à-dire  des  animaux  particuliè- 
rement,  bien    que   les   plantes 
soient  comprises  aussi  dans  la 
nature  animée. —  Jucun  détail. 
Précepte  excellent  et  très-prati- 
que. Aristote  n'a  pas  cessé  de 


l'appliquer  dans  toutes  ses  re- 
cherches zoologiques. 

§  4.  Qui  peuvent  ne  pas  flat- 
ter nos  sens.  Ceci  est  vrai  ;  et 
parmi  les  animaux,  s'il  y  en  a 
beaucoup  qui  nous  plaisent,  il 
y  en  a  aussi  beaucoup  qui  nous 
répugnent,  parleurs  formes  sou- 
vent hideuses,  par  leurs  odeurs 
insupportables,  ou    par   telles 
autres  conditions  également  re- 
poussantes. La  dissection  même 
des  plus  beaux  êtres  a  quelque 
chose   qui  révolte  nos  sens  et 
notre  instinct.  Il  faut  que  le  na- 
turaliste brave  tous  ces  incon- 
vénients.  —    D'inexprimables 
jouissances.    —    Il    est    clair 
qu' Aristote  ne  fait  que  traduire 
ici  ses  impressions  personnelles  ; 
mais  tous  les  vrais  naturalistes 
éprouvent  des    impressions  de 


V 


60 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


qu'on  soit  réellement  philosophe.  Quelle  contra- 
diction et  quelle  folie  ne  serait-ce  donc  pas  de  se  com- 
plaire à  regarder  de  simples  copies  de  ces  êtres,  en 
admirant  lart  ingénieux  qui  les  produit,  en  peinture 
ou  en  sculpture,  et  de  ne  point  se  passionner  encore 
plus  vivement  pour  la  réalité  de  ces  êtres  que  crée 
la  nature,  et  dont  il  nous  est  donné  de  pouvoir  com- 
prendre le  but  ! 

^  Aussi,  ce  serait  une  vraie  puérilité  que  de  reculer 
devant  l'étude  des  êtres  les  plus  infimes.  Car  dans 
toutes  les  œuvres  de  la  nature,  il  y  a  toujours  place 
pour  l'admiration,  et  l'on  peut  leur  appliquer  à  toutes 
sans  exception  le  mot  qu'on  prête  à  Heraclite,  répon- 
dant aux  étrangers  qui  étaient  venus  pour  le  .  oir  et 
s'entretenir  avec  lui.  Comme  en  l'abordant,  ils  le 
trouvèrent  qui  se  chauffait  au  feu  de  la  cuisine  : 
((  Entrez  sans  crainte,  entrez  toujours,  »  leur  dit  le 
philosophe,  ((  les  Dieux  sont  ici  comme  partout.  » 
De  même,  dans  l'étude  des  animaux,  quels  qu'ils 


même  genre;  voir  la  Préface 
à  l'Histoire  des  Animaux,  p. 
Lxxviii.  —  Quelle  contradic- 
tion . . .  Celte  forme  d'exclamation 
n'est  pas  dans  le  texte  ;  mais  l'ex  - 
pression  qu'il  emploie  n'est  pas 
moins  vive.  —  De  simples  co- 
pies. L'idée  est  très  juste,  quel- 
que difiërence  qu'il  y  ait  entre 
l'art  et  la  nature,  r  un  où  l'homme 
se  reconnaît,  et  l'autre  où  il  n'est 
pour  rien.  —  De  comprendre  le 
but.  Le  texte  dit  précisément  : 
«  Les  causes  ». 


§  5.  Zx'  mot  qu'on  prête  à 
Heraclite,  Le  mot  qu'Aristote 
nous  a  conservé  est  superbe,  et 
l'application  en  est  d'une  jus- 
tesse parfaite.  Sur  Heraclite, 
voir  M.  Zeller,  Philosophie  des 
Grecs,  tome  I,  pp.  550  et  suiv. 
3^  édit.,  et  trad.  franc.,  tome  II, 
pp.  149  et  suiv.  L'empreinte 
divine  est  et  se  retrouve  dans 
la  nature  entière,  et  elle  éclate 
dans  les  moindres  détails.  La 
nature,  comme  Aristote  l'a  dit, 
est   quelque   chose     de    divin. 


LIVRE  I,  CHAP.  V,  §  7 


61 


soient,  nous  ne  devons  jamais  détourner  nos  regards 
dédaigneux,  parce  que,  dans  tous  indistinctement,  il  y 
a  quelque  chose  de  la  puissance  de  la  nature  et  de  sa 
beauté.  Il  n'y  a  jamais  de  hasard  dans  les  œuvres 
qu'elle  nous  présente.  Toujours  ces  œuvres  ont  en 
vue  une  certaine  fm  :  et  il  n'v  a  rien  au  monde  où 
le  caractère  de  cause  finale  éclate  plus  éminemment 
qu'en  elles.  Or  la  fin  en  vue  de  laquelle  une  chose 
subsiste  ou  se  produit,  est  précisément  ce  qui  consti- 
tue pour  cette  chose  sa  beauté  et  sa  perfection. 

'  Que  si  quelqu'un  était  porté  à  mépriser  comme 
au-dessous  de  lui  l'étude  des  autres  animaux,  qu'il 
sache  que  ce  serait  aussi  se  mépriser  soi-même;  car  . 
ce  n'est  pas  sans  la  plus  grande  répugnance  qu'on 
parvient  à  connaître  l'organisation  de  l'homme,  sang, 
chairs,  os,  veines  et  tant  d'autres  parties  du  genre  de 
celles-là.  De  même  il  faut  encore  penser,  quand  on 


C'est  le  a  Cœli  enarrant  »  du 
Psalmiste;  c'est  même  le  mot 
du  malheureux  Vanini  devant 
ses  bourreaux. 

§  6.  Il  n'y  a  jamais  de  ha- 
sard. C'est  un  principe  qu'Aris- 
tote a  formulé  le  premier,  et 
qui  inspire  toute  sa  science  zoo- 
logique. La  science  contempo- 
raine ferait  bien  d'imiter  le 
philosophe  grec,  dans  la  mesure 
où  ces  idées  générales  peuvent 
intervenir  et  être  utiles.  —  Ou 
le  caractère  de  cause  finale .  Le 
texte  n'est  pas  aussi  développé. 
—  Sa  beauté'  et  sa  perfection. 
Ceci    est    incontestable  ;    mais 


c'est  revenir,  en  partie  et  sous 
une  autre  forme,  à  la  théorie  des 
Idées  Platoniciennes,  qu'Aris- 
tote a  toujours  combattue,  et 
qu'il  approuve  ici  sans  peut- 
être  s'en  apercevoir. 

§  7.  Que  si  quelqu'un...  L'ar- 
gument est  très-fort,  et  il  aurait 
aujourd'hui  autant  de  valeur 
qu'au  temps  d' Aristote.  —  La 
plus  grande  répugnance...  Le 
mot  grec  peut  signifier  simple- 
ment aussi  :  «  difficulté  »  ;  mais 
la  nuance  que  j'ai  préférée 
donne  encore  plus  de  force  à 
l'argumentation,  et  elle  est  plus 
d'accord  avec  le  contexte.  — 


• 


\ 


()2 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


1'  ! 


s'occupe  d'une  partie  du  corps  ou  d'un  organe  quel- 
conque, qu'on  ne  doit  pas  seulement  foire  mention 
de  la  matière  et  ne  songer  qu'à  elle,  mais  qu'on  doit 
s'attacher  à  la  forme  totale  de  l'être  qu'on  étudie,  de 
même  qu'à  l'occasion  on  parle  de  la  maison  tout  en- 
tière, et  non  pas  uniquement  des  moellons,  du  ciment 
et  des  bois  qui  la  composent.  C'est  ainsi  qu'en  étu- 
diant la  nature,  il  faut  s'occuper  de  la  composition 
totale  des  êtres  et  de  toute  leur  substance,  et  non  pas 
uniquement  de  ces  attributs  qui  ne  sauraient  subsis- 
ter séparément  de  leur  substance  même.  ^  Le  premier 
soin  doit  donc  être  de  discerner  et  d'exposer  pour 
chaque  genre  d'animaux  les  conditions  qui  s'appli- 
quent en  soi  et  essentiellement  à  tous  les  animaux  en 
général,  et  de  ne   songer  qu'ensuite  à  scruter  les 
causes  de  tous  ces  faits.  Antérieurement,  nous  avons 
dit  que  beaucoup  de  choses  sont  communes  à  une 
foule    d'animaux,     tantôt    d'une    manière    absolue 
comme  les  pieds,  les  ailes,  les  écailles,  ainsi  que  tant 
d'autres  modifications  semblables;  et  tantôt  les  choses 
communes  ne  le  sont  que  par  simple  analogie.  "  J'en- 


De  la  matière...  C'était  ce  qu'a- 
vait fait  surtout  l'École  Io- 
nienne. —  A  la  forme  totale. 
Principe  très-bon,  et  que  Cuvier 
appliquait  en  grand  dans  ses 
classilications  du  Règne  animal. 
—  De  l'être  qu'on  étudie,  j^e 
texte  n'est  pas  aussi  formel. 

§  8.  Les  eoiiditions...  en  soi 
et  essentiellement.  C'est  aussi  ce 


que  fait  la  science  moderne, 
quand  elle  est  méthodique  et 
qu'elle  se  rend  compte  de  ses 
procédés;  voir  Cuvier,  Règne 
animal,  Introduction,  pp.  11  et 
suiv.  —  A  scruter  les  causes.  La 
vraie  méthode  est  en  effet  de  re- 
cueillir d'abord  les  faits,  et  de 
les  expliquer  ensuite.  Voir  plus 
haut,  ch.  I,  §  7.  —  Antérieure" 


LIVRE  I,  CHAP.  V,  §  10 


63 


tends  par  Analogie  que  certains  animaux  ont,  par 
exemple,  un  poumon,  tandis  que  certains  autres 
animaux  n'en  ont  pas,  mais  qu'ils  ont  un  autre  or- 
gane à  la  place  du  poumon  qu'ont  les  premiers.  De 
même  encore,  ceux-ci  ont  du  sang;  ceux-là  ont  un 
liquide  analogue,  qui  remplit  le  même  rôle  que  le 
sang  chez  les  animaux  qui  en  ont.  Nous  devons  dire 
encore  de  nouveau  qu'on  s'exposerait  à  de  fréquentes 
répétitions,  si  l'on  traitait  séparément  de  chaque  phé- 
nomène dans  chaque  genre  particulier,  puisque  nous 
avons  à  parler  de  tous  les  organes  essentiels,  et  que 
les  mêmes  organes  se  retrouvent  chez  un  grand 
nombre  d'animaux. 

*^  Voici  donc  comment  on  peut  résoudre  cette  diffi- 
culté. Comme  tout  organe  a  certain  but,  et  que  cha- 
cune des  parties  du  corps  a  son  but  également, 
lequel  but  est  une  fonction  d'un  certain  genre,  il  en 
résulte  évidemment  que  le  corps  tout  entier  a  été 
constitué  en  vue  d'une  certaine  fonction  qui  com- 


ment.  Voir  plus  haut,  ch.  ii,  §  3. 
—  Par  simple  analogie.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  I, 
ch.  I,  §  8,p.  6  de  ma  traduction. 
§  9.  J'entends  par  Analogie. 
L'analogie  consiste  surtout  dans 
la  ressemblance  plus  ou  moins 
complète  des  organes  remplis- 
sant les  mômes  fonctions,  quoi- 
que sous  des  formes  diverses. 
C'est  une  sorte  d'équivalence  ; 
les  branchies  dans  les  poissons 
remplissent,  on  peut  dire,  le 
rôle  du  poumon  chez  les  Mam- 


mifères. —  Un  liquide  analo- 
gue. Les  animaux  à  sang  blanc 
au  lieu  de  sang  rouge.  —  De 
fréquentes  répétitions .  C'est  ce 
que  l'auteur  a  déjà  dit  en  effet, 
plus  haut,  ch.  i,  §  5. 

j^  10.  Le  corps  tout  entier  a 
été  constitué.  Sous  une  autre 
forme,  c'est  la  théorie  de  Cu- 
vier sur  les  conditions  d'exis- 
tence. Tout  dans  l'organisation 
de  l'animal  concourt  à  un  but 
unique,  qui  est  l'entretien  de  la 
vie,  dans  tous  les  détails  que  la 


i 
U 


•  ! 


^1  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

prend    toutes  les   autres.    En   effet  le   sciage ,  par 
exemple,  n  est  pas  fait  en  vue  de  la  scie  qui  Topère  ; 
mais  tout  au  contraire  c  est  la  scie  qui  est  faite  en  vue 
du   sciage,  puisque  le  sciage  n'est  que  l'emploi  pra- 
tique de  la  scie.  ''  De  même,  le  corps  a  été  fait  on 
peut  dire  en  vue  de  Tàme,  et  les  parties  sont  faites 
pour  les   fonctions   qu'elles  remplissent  d'après  la 
règle  que  la  nature  a  établie  pour  chacune  d'elles.  Il 
s'ensuit  qu'en  premier  lieu  il  flmt  parler  des  fonctions 
qui  sont  communes  à  tous  les  animaux,  puis  des  fonc- 
tions prof)res  au  genre,  et  enfin  des  fonctions  propres 
à  l'espèce.  Par  fonctions  communes,  j'entends  celles 
qu'accomplissent  tous  les  animaux  sans  exception; 
les  fonctions  propres  au  genre  sont  toutes  celles  où 
nous  n'observons  que  des  différences  plus  marquées 
chez  les  uns,  moins  marquées  chez  les  autres;  et  par 
exemple,  je  prends  l'oiseau  considéré  dans  son  genre, 
et  l'homme  considéré  dans  son  espèce,  avec  tout  ce 


vie  comporte  et  suppose.  —  Le 
sciage.  En  d'autres  termes,  l'ac- 
tion pratique  de  scier,  et  le  ré- 
sultat que  cette  action  produit. 
L'exemple  n'est  peut-être  pas 
très- bien  choisi. 

^  {{.  Le  corps...  en  me  de 
l'dme.  Sans  ce  principe  fonda- 
mental, il  est  impossible  de  rien 
comprendre  à  la  nature  de 
l'homme,  à  sa  nature  intellec- 
tuelle, aussi  bien  qu'à  sa  nature 
morale  ;  ce  principe  est  essen- 
tiellement Platonicien.  —   Des 


fonctions  qui  sont  communes.,. 
C'est  le  début  nécessaire  de  la 
science  zoologique;    et   aucun 
des   grands   naturalistes  n'y  a 
manqué,  Bulfon  et  Cuvier  entre 
autres.  Il  faut  définir  ce  qu'on 
entend   par   animal,    ayant  de 
traiter  des  animaux  particuliers, 
et  de  leurs  espèces.  — Pln^  mar- 
quées...  moins  marquées.   Par 
les    diflérences   de  plus  et   de 
moins,   ou  par  des   diflérences 
plus  importantes  et  moins  ma- 
térielles. 


LIVRE  I,  CHAP.  V,  §  13  65 

qui  ne  présente  plus  la  moindre  différence,  sous  le 
rapport  de  la  définition  générale  de  l'être. 

*^  Puis,  tels  animaux  n'ont  rien  de  commun  entre 
eux  que  par  analogie;  d'autres  sont  communs  en 
genre;  d'autres  le  sont  en  espèce.  Lors  donc  que  les 
fonctions  ont  un  autre  but,  il  est  clair  que  les  êtres 
qui  accomplissent  ces  fonctions  sont  éloignés  les  uns 
des  autres  de  la  même  distance  que  le  sont  les  fonc- 
tions elles-mêmes.  Pareillement  encore,  si  certaines 
fonctions  sont  antérieures  à  certaines  autres,  et  si 
elles  ont  d'autres  fonctions  pour  objet,  les  parties 
diverses  dont  ces  fonctions  relèvent  doivent  être  dans 
le  même  rapport  entre  elles  ;  et  toutes  ces  conditions 
étant  réalisées,  il  en  sort  nécessairement  ce  troisième 
résultat,  que  l'animal  peut  vivre.  *^  J'entends  par  les 
modifications  et  les  fonctions  de  l'animal  celles-ci 
par  exemple  :  la  naissance ,  le  développement ,  l'ac- 
couplement, la  veille,  le  sommeil,  la  locomotion,  et 
tant  d'autres  phénomènes  de  cet  ordre  qui  se  retrou- 
vent chez  les  animaux.  Par  parties,  j'entends  le  nez, 
l'œil,  le  visage  entier,  chacune  pouvant  d'ailleurs  re- 


§  12.  Que  par  analogie. \o\y 
plus  haut,  §§  8  et  9.  —  Les  fonc- 
tions ont  un  autre  but.  Par 
exemple,  on  ne  peut  pas  con- 
fondre le  mouvement  et  ses  or- 
ganes avec  la  digestion  et  tous 
les  organes  préparatoires,  ou 
successifs,  qui  la  rendent  possi- 
ble et  qui  la  complètent.  —  Que 
l'animal  peut  vivre.  C'est  le  ré- 


T.     I. 


sultat  dernier  auquel  tendent 
toutes  les  opérations  antérieures. 
§  13.  La  naissance^  le  de've- 
loppement...  Ce  sont  là  des 
fonctions  communes  à  tous  les 
animaux.  Aristote  a  consacré 
des  études  spéciales  à  quelques- 
unes  d'entre  elles,  notamment 
la  veille,  le  sommeil,  le  mouve- 
ment, etc.,  etc.  Voir  les  Opus- 

5 


•1 


66 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


cevoir  le  nom  de  membre.  Mêmes  remarques  sur 
tout  le  reste. 

**  Tel  est  Texposé  de  la  méthode  que  nous  comptons 
suivre;  avec  elle,  nous  allons  essayer  d'expliquer  les 
causes  de  tous  ces  faits,  soit  en  traitant  des  propriétés 
communes,  soit  en  traitant  des  propriétés  spéciales; 
et  nous  commencerons  tout  d'abord  par  les  premières, 
ainsi  que  nous  Tavons  indiqué  déjà. 


cules  psychologiques,  complé- 
tant le  traité  de  l'Ame.  —  Le 
nom  de  membre.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,  ch.  i, 
§  2  de  ma  traduction. 

§14.  L'expose  de  la  métho- 
de... On  ne  conçoit  pas  qu'en 
présence  de  telles  déclarations, 
on  ait  pu  soutenir  qu'Aristote 
n'avait  pas  de  méthode.  Dans 
ces  assertions  tranchantes,  qui 
sont  tout  au  moins  inexactes,  il 
entre  beaucoup  d'orgueil  ;  et  si 
des  savants  modernes  nient  que 
les  Anciens  aient  appliqué  la 
méthode  d'observation,  c'est 
pour  se  parer  eux-mêmes  de 
cette  gloire,  qu'ils  font  remonter 
à  Bacon,  et  qu'ils  croient  par- 


tager avec  lui.  Rien  n'est  plus 
faux.  Voir  la  Préface  à  l'His- 
toire des  Animaux,  pp.  xlii  et 
cxiv,  et  aussi  la  Préface  à  la  Lo- 
gique, p.  111  etsuiv.  de  ma  tra- 
duction. —  Des  propriétés  com- 
munes. A  toute  l'animalité.  — 
Des  proprie'les  spéciales...  A 
quelques  genres  d'animaux,  à 
l'exclusion  de  certains  autres. 
—  Par  les  premières.  Ce  serait 
alors  les  fonctions  communes  ; 
mais  je  ne  suis  pas  très-sûr  de 
ce  sens  ;  et  il  est  bien  possible 
qu'Aristote  veuille  dire  sim^ile- 
ment  qu'il  commencera  par  les 
premiers  principes  ;  formule 
qui  lui  est  assez  habituelle  et 
qui  rend  bien  sa  pensée. 


i 


LIVRE  II,  CHAP.  I,  §  1 


67 


LIVRE  II 


CHAPITRE   PREMIER 

Citation  de  l'Histoire  des  Animaux;  après  avoir  constaté  les  faits, 
il  faut  en  expliquer  les  causes;  des  quatre  éléments  primitifs  des 
choses  ;  leur  première  combinaison  ;  la  seconde  forme  les  parties 
similaires,  et  la  troisième  forme  les  parties  non-similaires;  rap- 
ports de  la  substance  et  de  la  génération  ;  de  la  matière  et  de  la 
forme  ;  du  rôle  des  parties  similaires  et  non-similaires  dans  l'or- 
ganisation des  animaux  ;  fonctions  des  unes  et  des  autres  ;  simpli- 
cité des  parties  similaires;  complexité  des  parties  non-similaires; 
erreur  des  physiologues  ;  explication  de  la  sensibilité  ;  impor- 
tance du  sens  du  toucher;  siège  unique  de  la  sensation,  de  la 
locomotion  et  de  la  nutrition;  rôle  supérieur  du  cœur;  rôle 
secondaire  de  tous  les  organes  internes,  dépendants  du  cœur. 

*  Nous  avons  exposé  dans  THistoire  des  Animaux 
plus  clairement  que  nous  ne  pourrions  le  faire  ici 


§  1 .  Dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux. Ainsi,  l'Histoire  des  Ani- 
maux vient  la  première,  selon 
l'intention  de  l'auteur,  aussi  bien 
que  dans  l'ordre  logique  ;  elle 
donne  les  faits  observés  ;  le 
Traité  des  Parties  expose  les 
causes  et  les  lins  d'une  manière 
générale;  en  définitive,  le  traité 
de  la  Génération  est  consacré  à 


cette  fonction,  qui  est  le  but 
dernier  de  toutes  les  autres. 
C'est  ainsi  que  notre  grand  Cu- 
vier  a  exposé  d'abord  le  Règne 
animal  ;  puis  ensuite,  dans  son 
Anatomie  comparée,  il  a  exposé 
les  diverses  fonctions  aux- 
quelles l'anatomie  s'applique, 
et  il  a  terminé  son  admirable 
ouvrage  par  l'étude  delaGéné- 


% 


•  1 


6g  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

quelles  sont  les  parties  qui  composent  tout  animal  et 
quel  est  le  nombre  de  ces  parties  ;  notre  but  mainte- 
nant doit  être  de  rechercher  en  vue  de  quelles  fins 
chacune  de  ces  parties  ont  été  organisées  comme 
elles  le  sont  ;  et  nous  isolerons  ces  détails  spéciaux  de 
tous  les  foits  déjà  consignés  dans  cette  Histoire.  '  Les 
combinaisons  des  choses  pouvant  être  de  trois  genres 
différents,  on  pourrait  admettre  que  la  première 
combinaison  est  celle  des  matières  que  certains  philo- 
sophes ont  appelées  les  éléments,  c'est-à-dire,  la  terre, 
l'air,  Teau  et  le  feu.  Peut-être  même  serait-il  préfé- 
rable d'étudier  les  propriétés  et  les  forces  de  chacun 
de  ces  éléments,  non  pas  cependant  toutes  leurs 
propriétés,  mais  en  bornant  notre  étude,  comme  nous 


ration.  C'est  absolument  la 
marche  du  philosophe  grec,  au 
début  de  lasr,ience,il  y  a  vingt- 
deux  siècles.  —  Nous  isolerons 
ces  détails  spéciaux.  En  etfet, 
c'est  de  l'anatomie  et  de  la  phy- 
siologie comparée  que  l'auteur 
va  faire  dans  le  Traite  des  Par- 
ties, tandis  que  l'Histoire  des 
Animaux  devait,  avant  tout, 
être  descriptive.  La  science  ac- 
tuelle distingue  encore  la  jiartie 
descriptive  de  la  partie  anato- 
mique  et  physiologique. 

§  2.  Les  combinaisons  des 
choses...  de  trois  genres.  Ces 
trois  sortes  de  combinaisons 
sont  exposées  dans  les  §§  qui 
suivent.  Aujourd'hui,  la  chimie 
organique  a  reconnu  des  com- 
binaisons plus  exactes.  Les  élé- 


ments généraux  du  corps  animal 
sont  le  carbone,  l'hydrogène,  l'o- 
xygène et  l'azote  ;  ces  éléments  et 
qiaelques  autres  se  trouvent  en 
grande  partie  dans  le  sang,  qui 
est  le  fluide  nourricier,  et  qui 
contient  en  outre  de  la  fibrine, 
de  la  gélatine,  de  l'albumine, 
de  la  chaux,  du  phosphore,  du 
fer,  etc.  C'est  la  proportion  de 
ces  éléments  qui  varie  ;  mais 
les  éléments  ne  changent  guère. 
Voir  Cuvier,  Règne  animal, 
Introduction,  p.  23,  2«  édition. 
—  Certains  pldlosophes.  C'est 
surtout  à  Empédocle  qu'on  at- 
tribue la  théorie  des  quatre  élé- 
ments. —  La  terre,  l'air,  l'eau, 
et  le  feu.  Cette  analyse,  toute 
insuflisante  qu'elle  est,  a  été 
généralement  acceptée  jusqu'au 


LIVRE  II,  CHAP.  I,  §  4 


69 


l'avons  fait  ailleurs  et   antérieurement;   en  effet  le 
liquide  et  le  sec,  le  chaud  et  le  froid,  sont  la  matière 
de  tous  les  corps  composés.  '  Les  autres  différences 
que  les  corps  présentent  ne  sont  que  les  conséquences 
de  celles-là  :  par  exemple,  la  pesanteur  et  la  légèreté, 
l'épaisseur  et  la  minceur,  le  rude  et  le  poli,  et  tous 
les  autres  phénomènes  de  même  genre  qu'on  peut 
remarquer  dans  les  corps.  La  seconde  combinaison 
de  ces  premiers  éléments  est,  dans  les  animaux,  celle 
des  parties  similaires,  telles  que  l'os,  la  chair  et  les 
parties  semblables  à  celles-là.  Enfin,  la  troisième  et 
dernière  combinaison,  numériquement  parlant,  est 
celle  des  parties  non-similaires,  par  exemple  le  visage 
ou  la  main,  et  les  parties  qui  y  ressemblent. 

*  Il  faut  bien  savoir  que  la  production  des  choses 


seizième  siècle  tout  au  moins. 
—  Les  propriétés  et  les  forces. 
Il  n'y  a  qu'un  seul  mot  dans  le 
texte.  —  Ailleurs  et  antérieu- 
rement. Parmi  les  ouvrages  d'A- 
ristote  auxquels  ce  passage  fait 
allusion,  on  pourrait  citer  plus 
particulièrement  la   Météorolo- 
gie, liv.  I,  ch.  III,  §  14  de  ma 
traduction;  la  Physique,  liv.  III, 
ch.  VII,  §§  7  et  suiv.  id.  ;  Traité 
du  Ciel,  iiv.  IV,  ch.  iv,  §§  1  et 
suiv.  id.  —  A«  matière  de  tous 
les  corps  composés.  Peut-être  le 
mot  de  Matière  n'est-il  pas  très- 
juste.  Il  vaudrait  mieux  dire  : 
Propriétés  ;    mais  le    texte    est 
formel,  et  il  ne  peut  avoir  un 
autre  sens. 

§  3.     Les    conséquences    de 


celles-là.  On  ne  doit  pas  s'é- 
tonner de  ce  qu'il  y  a  d'incor- 
rect et  de  vague  dans  ces  théo- 
ries.—  L.a  seconde  combinaison. 
Voir  plus  haut,  §  2.  —  Celle  des 
parties  similaires.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,  ch.  i, 
g  1 .  —  La  chair  et  les  parties 
semblables.  La  chair  se  divise 
toujours  en  chair,  l'os  en  os,  le 
nerf  en  nerf,  etc.  — Des  parties 
non-similaires.  Voir   l'Histoire 
des   Animaux,    loc,     cit.     Les 
exemples   que  donne  Aristote 
sont     d'ailleurs      parfaitement 

clairs. 

§4.  Jl  faut  bien  savoir.... 
Aristote  a  traité  le  même  sujet 
d'une  manière  très-étendue 
dans  un  ouvrage  spécial  :  de  la 


70 


DES  PARTIES  DES  ANLMAUX 


et  Tessence  des  choses  sont  contraires  entre  elles. 
Les  choses  qui  sont  postérieures  sous  le  rapport  de 
leur  génération  sont  antérieures  en  nature;  et  le  pre- 
mier en  nature  est  le  dernier  à  se  produire  et  à  naître. 
La  maison  n  est  pas  faite  pour  les  poutres  et  les 
pierres;  mais  ce  sont  au  contraire  les  pierres  et  les 
poutres  qui  sont  faites  pour  la  maison;  et  cette  même 
observation  s'appliquerait  également  à  toute  autre 
espèce  de  choses.  ^  Mais  ce  n  est  pas  Pinduction  seule 
qui  nous  démontre  qu'il  en  est  bien  ainsi  ;  c'est  en 
outre  la  raison  qui  nous  l'atteste.  En  effet,  tout  ce  qui 
nait  et  se  produit  provient  de  quelque  chose  et  tend  à 
quelque  chose;  il  va  d'un  principe  à  un  principe  ;  il  part 


Production  et  de  la  Destruction 
des  choses  ;  voir  mu  traduction 
passlm.  La  distinction  faite 
ici  entre  l'essence,  qui  est  an- 
térieure, et  la  production,  qui 
ne  vient  rationnellement  qu'a- 
près l'essence,  est  une  des  théo- 
ries les  plus  importantes  du 
système  d'Aristote.  11  revient 
par  cette  voie,  et  sans  peut-être 
en  avoir  conscience,  à  la  théorie 
Platonicienne  des  Idées.  —  Sont 
contraires  entre  elles.  Dans  la 
mesure  qu'Aristote  indique  un 
peu  plus  bas  ;  mais  l'opposition 
n'est  pas  absolue  ;  et  l'essence 
et  la  génération  ne  se  compren- 
nent pas  l'une  sans  l'autre.  — 
Postérieures  sous  le  rapport  de 
la  génération.  L'essence  de  la 
chose  n'est  notoire  qu'après 
que  la  chose  a  été  réalisée.  — 
Lo  premier  en    nature,,.   J'ai 


conservé  la  formule  du  texte 
dans  toute  sa  généralité.  —  Im 
maison.  Exemple  dont  Aristote 
se  sert  très-souvent,  sans  doute 
à  cause  de  sa  vulgarité,  qui  le 
rend  parfiiitemcnt  clair.  Il  est 
répété  un  peu  plus  loin,  s<  6. 

§  5.  L'induction.  C'est-à-dire 
le  raisonnement  général  appli- 
qué aux  faits  particuliers  que 
l'on  a  observés.  —  La  raison. 
l/opposition  entre  la  raison  et 
l'induction  consiste  à  peu  près 
uniquement  en  ceci  que  la  rai- 
son se  passe  prescjue  entière- 
ment des  faits  et  les  suppose 
déjà  connus,  sans  pouvoir  ce- 
pendant s'en  passer  d'une  ma- 
nière absolue.  —  Provient  de 
quelque  chose.  C'est  ainsi  que  la 
vie  suppose  toujours  la  vie  ;  et 
que,  selon  la  formule  péripatéti- 
cienne, répétée  un  peu  plus  bas  : 


LIVRE  II,  GHAP.  I,  §  7 


71 


d'un  premier  principe  qui  le  met  en  mouvement,  et 
qui  a  déjà  lui-même  une  certaine  nature,  pour  arriver 
à  une  certaine  forme,  ou  à  telle  autre  fin  de  ce  genre. 
L'homme  produit  l'homme,   la  plante  produit  la 
plante,  selon  la  matière  qui  fait  le  fond  de  chaque 
chose.  *  Chronologiquement,  c'est  la  matière  et  la 
production  des  choses  qui  nécessairement  sont  anté- 
rieures; mais  en  raison,  c'est  l'essence  et  la  forme  de 
chacune  d'elles.  Ceci  devient  évident  si  l'on  prend  la 
peine  de  définir  ce  que  c'est  que  la  production.  Ainsi, 
la  définition  de  la  construction  d'une  maison  suppose 
la  définition  de  la  maison;  mais  la  définition  de  la 
maison  ne  suppose  pas  celle  de  la  construction.  Ceci 
s'appliquerait  encore  aussi  bien  à  toute  autre  chose. 
'  Il  en  résulte  que  la  matière  des  éléments  est  faite 
nécessairement  en  vue  des  parties  similaires ,  parce 


«  L'homme  engendre  l'homme  » . 
Sur  cette  grande  question,  voir 
la  Préface  à  l'Histoire  des  Ani-- 
maux,  p.  CLV.  —  Qui  a  déjà 
lui-même  une  certaine  nature. 
De  là,  la  perpétuité  de  l'es- 
pèce, qu'Aristote  a  si  bien  éta- 
blie, et  que  la  science  de  nos 
jours  conteste  si  étrangement, 
égarée  |)ar   le  Transformisme. 

La  plante  produit  la  plante. 

Le  chêne  est  avant  le  gland, 
comme  la  poule  est  avant  l'œuf, 
etc.,  etc.  —  Selon  la  matière, 
qui   varie   avec  les   différents 

êtres. 

§  6.  Chronologiquement,.,  en 

raison.    L'opposition   est  aussi 


nette  que  possible.  Dans  le 
temps,  la  production  est  la  pre- 
mière ;  mais  au  point  de  vue 
de  la  raison,  c'est  l'essence  de 
la  chose,  ou  son  Idée,  qui  est 
antérieure.  Sans  la  notion  essen- 
tielle de  la  maison,  l'architecte 
ne  saurait  construire  la  maison  ; 
et  en  la  construisant,  il  ne  fait 
que  réaliser  la  notion  préalable, 
ou  l'essence.  —  />«  définition 
de  la  construction.  Opposée  à 
la  définition  de  la  maison  elle- 
même.  La  définition  ne  repré- 
sente au  fond  que  l'idée. 

§  7.  L«  matière  des  éléments. 
Voir  plus  haut,  §  2.  —  En  me 
des    parties    similaires.    Voir 


72 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


que  les  parties  similaires  ne  se  produisent  que  posté- 
rieurement aux  éléments,  de  même  que  les  parties 
non-similaires  sont  postérieures  à  elles.  A  leur  tour, 
celles-ci  sont  la  limite  et  la  fin  de  tout  le  reste,  n'attei- 
gnant leur  composition  définitive  qu'en  troisième  lieu 
par  ordre  numérique,  de  la  môme  façon  que,  dans 
bien  des  cas,  s'achèvent  aussi  d'autres  productions. 

^  Les  animaux  se  composent  donc  de  ces  deux  es- 
pèces de  parties;  et  si  les  parties  similaires  sont  faites 
en  vue  des  non-similaires,  c'est  que  ce  sont  ces  der- 
nières qui  accomplissent  les  fonctions  et  les  actes  : 
par  exemple,  les  fonctions  de  l'œil,  du  nez,  du  visage 
entier,  du  doigt,  de  la  main,  du  bras  pris  dans  sa 


plus  haut  le  §  3,  et  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  I,  eh.  i,  §  1. 
—    Postérieurement    aux    élé- 
ments.   En   supposant   que  les 
parties  similaires  se  composent 
des  quatre  éléments   combinés 
de   certaines    manières,    il   est 
évident    qu'elles     ne    peuvent 
venir  qu'après  eux,   de  même 
que  les  parties    non-similaires 
supposent  l'existence  préalable 
des  parties  similaires.  La  science 
moderne    emploierait    d'autres 
expressions    pour    représenter 
d'autres   faits;   mais   elle  pro- 
cède aussi  de  la  même  manière, 
en    commençant    par    les    élé- 
ments chimiciues  dont  le  corps 
des  animaux  est  formé.  —  En 
troisième  //cm.  D'abord  les  qua- 
tre éléments;   puis  les  parties 
similaires    que    forment    leurs 


diverses  combinaisons  ;  et  en 
troisième  lieu,  les  parties  non- 
similaires,  qui  forment  le  cou- 
ronnement de  tout  ce  qui  les 
précède. 

§  8.  /?<?  ces  deux  espèces 
de  parties.  La  distinction  est 
exacte  ;  et  la  science  de  nos 
jours  pourrait  encore  s'en  servir 
utilement.  —  Qui  accomplissent 
les  fonctions  et  les  actes.  L'ex- 
pression grecque  a  cette  nuance 
que  les  fonctions  ne  regardent 
en  quelque  sorte  que  l'organi- 
sation intérieure  des  animaux, 
tandis  que  les  actes  sont  sur- 
tout extérieurs.  —  De  l'œil^  du 
nez^  ctc.  Chacun  de  ces  organes 
ou  de  ces  membres  contient 
beaucoup  de  parties  diverses, 
qui  se  résolvent  délinitivement 
en    parties    similaires.    —    Du 


^ 


LIVRE  II,  CHAP.  I,  §  9  73  . 

totalité,  etc.   Comme  les  actes  et  les  mouvements 
des  animaux  sont  excessivement  variés,  soit  pour  le 
corps  entier,  soit  pour  les  parties  dont  on  vient  de 
parler,  il  est  de  toute  nécessité  que  les  éléments  qui 
les  constituent  aient  aussi  des  forces  non  moins  dis- 
semblables. '  Pour  certaines  parties,  c'est  de  la  mol- 
lesse qu'il  faut;  pour  d'autres,  c'est  de  la  dureté;  les 
unes  doivent  pouvoir  se  tendre;  d'autres,  pouvoir 
se  fléchir.  Aussi,  les  parties  similaires  ont-elles  été 
douées  partiellement  de  puissances  et  de  propriétés 
de  ce  genre.  L'une  est  molle;  l'autre  est  sèche;  celle- 
ci  est  visqueuse  ;  celle-là  est  cassante.   Les  parties 
non-similaires  ont  aussi  des  fonctions  et  des  forces 
très-diverses,  combinées  entre  elles  de  cent  façons. 
En  effet,  telle  de  ces  forces  permet  à  la  main  de  serrer 


bras  pris  dans  sa  totalité'.  Le 
bras,  en  tant  que  membre,  pré- 
sente plusieurs  parties  très-di- 
verses, le  haut  du  bras,  l'avant- 
bras,   le  poignet,    la  main,   les 
doigts,    les    phalanges,    etc., 
chacune   de   ces   parties   étant 
formée    elle-même    d'éléments 
non  moins  divers.  —  Excessive- 
ment variés.  C'est   surtout  en 
étudiant  l'anatomie   comparée, 
dans  Cuvier,  par  exemple,  qu'on 
peut  vérilier  combien  cette  vue 
d' Aristote  est  juste  ;  sans  doute, 
il  ne  savait  encore  que  peu  de 
choses  sur  les  fonctions  et  les 
actes  des  animaux  ;   mais  il  en 
savait  assez  déjà  pour  être  émer- 
veillé de  leur  nombre  et  de  leur 


diversité.  —  Des  forces.  C'est 
le  mot  même  du  texte;  on 
pourrait  dire  aussi  :  «  Des  pro- 
priétés ». 

§  9.    C'est  de  la  mollesse,.. 
Toutes   ces    observations    sont 
profondément    vraies.    —    De 
puissances  et  de  propriétés.  Il 
n'y   a   qu'un  seul  mot  dans  le 
texte.  —  L'une  est  molle.  La 
chair,  par  exemple.  —  Vautre 
est  sèche.  Comme  les  os. —  Les 
parties    non-similaires...    Ces 
parties  ont  les  mêmes  variétés 
que  les  parties  similaires,  parce 
qu'elles  en  ont  également  besoin 
pour  accomplir  leurs  mouve- 
ments et  leurs  fonctions  com- 
plexes. —  A  la  main,  L'exem- 


74  DES  PARTIES  DES  AiNIMAUX 

les  choses;  telle  autre  lui  permet  de  les  saisir.  *^  Les 
parties  qui  forment  les  organes  sont  composées  d  os, 
de  nerfs,  de  chairs  et  d'autres  matières  analogues, 
tandis  que  ces  dernières  parties  ne  sont  pas  compo- 
sées de  parties  organiques.  C'est  donc  en  vue  d'une 
certaine  fin  qui  doit  être  atteinte  par  cette  cause  que 
ces  dernières  parties  sont  faites,  comme  on  vient  de 
le  dire.  Que  si  Ton  cherche  à  savoir  encore  comment 
il  est  nécessaire  que  les  choses  soient  ce  qu'elles  sont, 
on  voit  évidemment  qu'elles  étaient  nécessairement 
dès  le  début  dans  ces  rapports  réciproques.  Il  se  peut 
que  les  parties  non-similaires  soient  formées  de  par- 
ties similaires,  soit  de  plusieurs  de  ces  parties,  soit 
même  d'une  seule,  comme  on  le  voit  pour  quelques 
viscères.  ''  Mais  bien  que  ce  soit  d'un  seul  corps  simi- 
laire qu'elles  soient  composées,  absolument  parlant, 


pie  est  parfaitement  choisi.  Il 
faut  se   reporter    au    liv.    IV, 
ch.  X,  §§  14  et  suiv.  pour  voir 
jusqu'à  quel  point  Aristote  ad- 
mire l'organisation  de  la  main 
de  l'homme,  tout  en   réfutant 
Anaxagore,  qui  croit  que  c'est 
à  la  main  que  l'homme  doit  son 
intelligence  ;  voir  aussi  la  Pré- 
fiice  à  l'Histoire  des  Animaux, 
p.  c  XXXVI. —  Telle  autre  lui  per- 
met de  les  saisir.  Voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  iv»  leçon, 
article  IX,  des  os  de  la  main; 
article    x,    des    muscles   de    la 
main,  etc. 

^  \0.  Les  parties  qui  forment 


les  organes.  Le  texte  dit  sim- 
plement :  «  Les  parties  organi- 
ques ».  Ce  sont,  par  exemple, 
les  membres  avec  toutes  les  di- 
visions particulières  qu'ils  com- 
portent. —  D'os,  de  nerfs,   de 
chairs...    Ce    sont   les    parties 
similaires;   voir   l'Histoire   des 
Animaux,  liv.  I,  ch.  i,  §  1.  — 
En  vue  d'une  certaine  fin .  Ap- 
plication particulière  du  grand 
principe     des     causes    finales, 
qu' Aristote  a  proclamé  le  pre- 
mier ;  voir  la  Préface  à  l'His- 
toire des  Animaux,  p.  clix.  — 
Comme  on  le  voit  pour  quelques 
viscères.    Ceci    répond    à    des 


LIVRE  II,  CHAP.  I,  §  12 


75 


elles  diffèrent  par  la  variété  infinie  de  leurs  formes. 
D'ailleurs,  il  est  impossible  que  les  parties  similaires 
soient  composées  de  celles-là  ;  car  alors  le  similaire 
serait  le  résultat  d'une  foule  de  choses  non-simdaires. 
''  C'est  par  ces  causes  que  certaines  parties  du 
corps  dans  les  animaux  sont  simples  et  similaires, 
tandis  que  d'autres  parties  sont  composées  et  non- 
similaires.  Comme  il  y  a  des  parties  qui  sont  des  or- 
ganes et  d'autres  qui  sont  des  sens  dont  les  animaux 
ont  besoin,  toute  partie  formant  un  organe  est  non- 
similaire,  comme  je  viens  de  l'indiquer.  Mais  dans 
tous  les  animaux,  la  sensation  a  lieu  dans  des  parties 
similaires,  parce  qu'une  sensation,  quelle  qu'elle  soit, 
n'est  jamais  que  d'un  seul  et  unique  genre,  et  que 


théories  anatomiques  qu'accep- 
tait Aristote,  mais  que  nous  ne 
connaissons  pas.  ,  .   ^   • 

SU.  Par  la  variété  infinie 
de^ leurs  formes.    Cette  obser- 
vation est   fort   exacte  ;    et    la 
forme  seule  suffit  pour  établir 
de  profondes  différences,  en  sup- 
posant que  la   matière  reste  la 
même.  — -  Soient  composées  de 
celles-là.  C'est-à-dire   des  par- 
ties non-similaires.  La  chose  est 
tellement  évidente  qu'il  semble 
assez  inutile  de  la  dire. 

8  12.  C'est  par  ces  causes. 
On  peut  trouver  ceci  un  peu 
trop  vague.  -  Simples  et  simi- 
laires,,. Composées  et  non-simt- 
laires.  Voir  le  début  du  pre- 
mier livre,  ch.  I,  SI.  —  l]^'^ 
organes...   des    sens.    La   dis- 


tinction  aurait    pu    être    plus 
fortement  indiquée,  puisque  les 
sens  sont   aussi    des   organes. 
Mais  le  mot  d'Organes,  ou  ins- 
truments, a  un  sens  plus  large, 
et  il  comprend  aussi  les  mem- 
bres et  les  viscères.  —  Dont  les 
animaux  ont  besoin.    J'ai    dû 
développer  un  peu  le  texte  pour 
rendre  toute  la  force  de  l'ex- 
pression grecque.  —  Est  non-si- 
milaire. C'est-à-dire,  composée 
de  matériaux   de  diverses  es- 
pèces  et   de   plusieurs  parties 
qui  ne  se  ressemblent  pas.  — 
J^a  sensation  a  lieu  dans  des 
parties   similaires.  L'observa- 
tion est  iwofonde  ;  et  la  raison 
qu'Aristote  en   donne    est  très- 
soliu^  '  '-natomie  comparée  de 
nos  jours  ne  peut  qu'approuver 


76 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,  CHAP.  I,  §  15 


77 


chaque  organe  des  sens  est  fait  pour  recevoir  les  im- 
pressions des  choses  sensibles  qui  le  concernent. 

"  Ce  qui  n'est  qu'en  puissance  subit  et  souffre 
l'influence  de  ce  qui  est  réellement  en  acte,  de  telle 
sorte  que  c'est  une  même  chose  qui,  sous  le  rapport 
du  genre,  est  tout  ensemble  et  l'objet  sensible  et  la 
sensation.  Voilà  comment,  pas  un  seul  physiologue 
n'a  osé  dire  que  la  main,  le  visage  ou  telle  autre 
partie  de  cet  ordre  soit  de  la  terre,  ou  de  l'eau,  ou  du 
feu,  tandis  qu'ils  accouplent  chacun  de  nos  sens  avec 
chacun  des  éléments,  affirmant  que  tel  sens  est  de 
l'air,  et  que  tel  autre  est  du  feu.  **  Comme  la  sensa- 
tion est  dans  les  parties  simples,  il  est  tout  à  fait  ra- 
tionnel que  le  toucher  se  trouve  surtout  dans  un  sens 
similaire,  mais  non  point  seulement  dans  un  sens 
simple  et  absolu.  C'est  le  toucher  en  effet  qui   se 


cette  théorie.  —  Chaque  organe 
des  sens.  Ceci  revient  à  dire  que 
la  rétine  seule  peut  voir,  que  la 
pulpe  auditive  est  la  seule  qui 
puisse  entendre,  etc.  Sur  tous 
ces  détails,  voir  le  Traité  de 
l'Ame,  liv.  II,  ch.  xii,  et  liv.  III, 
ch.  I  et  II,  pp.  247  et  suiv.  de 
ma  traduction. 

§  13.  Ce  qui  n'est  qu'en  puis- 
sance... Cqqx  ne  s'applique  qu'à 
la  sensation,  qui  résulte  à  la 
fois  de  l'organe  et  de  l'objet 
extérieur  auquel  il  répond.  — 
Et  l'objet  sensible  et  la  scn~ 
sation.  Voir  le  Traité  de  l'Ame, 
liv.  III,  ch.  II,  §  1,  p.  264  de 
m^  traduction.  —  Physiologue. 


J'ai  conservé  le  mot  grec  ;  on 
pourrait  traduire  aussi  :  «  Na- 
turaliste ».  —  La  main^  le  vi- 
sage... Parce  que  ce  sont  des 
parties  non-similaires.  —  Tel 
sens  est  de  l'air.  Voir  le  Traité 
de  l'Ame,  liv.  II,  ch.  vu,  §  5, 
p.  214  de  ma  traduction.  — 
L'air.,,  du  feu.  Id.,  ibid., 
liv.  III,  ch.  I,  §2,  p.  255. 

§  14.  Est  dans  les  parties 
simples.  Ou  Similaires  ;  voir  le 
§  12.  —  Simple  et  absolu.  Il 
n'y  a  qu'un  seul  mot  dans  le 
texte.  Ceci  veut  dire  sans  doute 
que  le  toucher  n'a  pas  un  or- 
gane spécial  comme  les  autres 
sens,  l'œil,  l'oreille,  etc.,  etc.  ; 


montre  le  plus  varié  de  tous  les  sens;  et  le  sensible 
auquel  il  s'applique  présente  le  plus  grand  nombre 
d'oppositions  et  de  contrariétés,  le  chaud  et  le  froid, 
le  liquide  et  le  sec,  et  cent  autres  oppositions  de  cettô 
sorte.  L'organe  qui  reçoit  toutes  ces  sensations,  la 
chair,  et  ce  qui  correspond  à  la  chair,  est  le  sens  qui 
tient  le  plus  de  place  dans  le  corps  entier. 

'^  Comme  il  n'est  pas  possible  qu'un  animal  existe 
sans  la  sensibilité,  il  en  résulte  que  nécessairement 
les  animaux  doivent  avoir  certaines  parties  similaires, 
parce  que  la  sensibilité  réside  dans  ces  parties;  mais 
les  actes  auxquels  les  animaux  se  livrent  ne  leur  sont 
possibles  qu'à  l'aide  des  parties  non-similaires.  La 


mais  qu'il  est  répandu  dans  le 
corps  entier.  —  Le  plus  varie 
de  tous  les   sens.  Le  texte  dit 
mot  à  mot  :  «  Qui  a  le  plus  de 
genres  ».  —  Le  sensible  auquel 
il  s'applique.  J'ai  conservé  la 
formule  même  du  texte,  parce 
qu'elle  est  très-claire,  quoique  un 
peu  étrange.  —  Ce  qui  corres- 
pond à  la  chair.  Dans  les  ani- 
maux qui  n'ont  pas  de  chair 
proprement  dite,  par  exemple 
les  insectes.  —  Qui  tient  le  plus 
de  place.  Ou  pour  mieux  dire, 
qui  est  répandu  dans  le  corps 

entier. 

§  15.  Sans  la  sensibilité. 
Puisque  c'est  la  sensibilité  qui 
constitue  essentiellement  l'être 
animé,  l'animal  proprement  dit, 
et  le  distingue  de  la  plante.  Voir 
le  Traité  de  l'Ame,  liv.  II,  ch.  ii, 


§  4,  p.   174  de  ma  traduction, 
où  cette  distinction  de  l'animal 
et  de  la  plante  est  exposée  lon- 
guement. —  Dans  ces  parties. 
Et    particulièrement     dans    la 
chair,  où  se  ramifient  les  nerfs 
de  la   sensibilité.    Aristote   ne 
pouvait  pas  connaître  ces  détails 
anatomiques  et  physiologiques, 
qui  n'ont    été  découverts   que 
dans  notre  siècle  ;  mais  sa  théo* 
rie  générale  n'en  est  pas  moins 
juste.  —  Mais  les  actes.  L'ex- 
pression dont  se  sert  le  texte  est 
peut-être  moins  large  ;  et  elle 
s'applique  particulièrement  aux 
actes  intérieurs  de  l'organisme 
plus  encore  qu'aux  actes  pro- 
prement dits.  —  A  l'aide  des 
parties  non-similaires.  Et  spe* 
cialement  à  l'aide  des  membres, 
instruments   indispensables   de 


•«naMMMMa 


78 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


faculté  de  sentir,  la  faculté  qui  meut  Tanimal,  et  la 
faculté  nutritive  étant  toutes  trois  clans  la  même  por- 
tion du  corps,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  antérieure- 
ment dans  d'autres  ouvrages,  il  est  indispensable  que 
la  partie  qui  contient  primitivement  de  tels  principes, 
en  tant  qu  elle  peut  recevoir  l'impression  de  tous  les 
objets  sensibles,  soit  une  partie  simple;  mais  en  tant 
que  motrice  et  active,  elle  doit  être  une  partie  non- 
similaire.  ***  Voilà  comment,  dans  les  animaux  qui 
n'ont  pas  de  sang,  c'est  la  partie  correspondante  au 
cœur  qui  joue  ce  rôle,  et  comment  c'est  le  cœur  dans 
les  animaux  qui  ont  du  sang.  Le  cœur  enefTet  se  divise 
en  éléments  similaires,  comme  se  divisent  aussi  tous 
les  autres  viscères;  mais  par  sa  configuration  et  sa 
forme,  il  est  une  partie  non-similaire.  Tous  les  organes 


l'activité  extérieure.  —  Dans 
la  marne  portion  du  corps.  Dans 
le  Traité  de  l'Ame,  auquelil  est 
fait  allusion  ici,  c'est  l'Ame  et 
non  une  partie  du  cor|)s  qui  est 
le  siège  des  facultés  de  nutri- 
tion, de  sensibilité,  de  locomo- 
tion et  de  pensée  ;  voir  le  Traité 
de  l'Ame,  liv.  II,  ch.  ii,  §  6, 
p.  175  de  ma  traduction;  et 
liv.  III,  ch.  XII,  pp.  341  et 
suiv.  —  Dans  d'autres  ouvra- 
ges. Ce  ne  peut  être  que  le 
Traité  de  l'Ame.  —  Une  partie 
simple^  et  similaire.  —  Une 
partie  non-similaire.  Parce  que 
la  volonté  a  besoin  d'organes  et 
de  membres  pour  déterminer 
le  mouvement. 

§  16.    La  partie  correspond 


dantc  au  cœur.  C'est  dans  l'a- 
natomie  comparée  qu'il  faut 
étudier  l'organisation  du  cœur, 
ou  des  organes  qui  le  rempla- 
cent dans  toute  la  série  animale. 

—  C'est  le  cœur.  Il  semblerait 
donc  que  le  cœur  est,  dans  la 
théorie  d'Aristote,  la  portion  du 
corps  qui  est  le  siège  des  trois 
facultés  de  la  sensibilité,  de  la 
locomotion  et  de  la  nutrition, 
dont  il  est  parlé  au  §  précédent. 

—  //  est  une  partie  non-si mi~ 
laire.  Le  cœur  est  formé  en 
effet  d'éléments  nombreux,  et 
il  ne  se  peut  pas  diviser  en  plu- 
sieurs cœurs,  ce  qui  serait  le 
propre  d'une  partie  similaire  ; 
voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  I,  ch.  I,  §  1,  p.  1,  de  ma 


\ 


t 


LIVRE  II,  GHAP.   I,  S  n 


79 


qu'on  appelle  des  viscères  sont  dans  le  même  cas 
que  le  cœur  ;  et  ils  se  composent  de  la  même  matière 
que  lui.  La  nature  de  tous  ces  viscères  est  sanguine, 
parce  qu'ils  sont  posés  sur  des  vaisseaux  veineux  et 
sur  leurs  ramifications.  *'  Semblables  au  limon  d'une 
eau  courante,  tous  les  autres  viscères  sont  comme  les 
embranchements  du  courant  du  sang  s'écoulant  dans 
les  veines;  mais  le  cœur,  qui  est  le  principe  des  veines 
et  qui  renferme  en  lui  l'initiative  et  la  faculté  pre- 
mière d'élaborer  le  sang,  doit,  par  une  suite  inévi- 
table, être  formé  lui  aussi  de  la  même  nourriture  que 
celle  qu'il  reçoit.  On  voit  donc  pourquoi  les  viscères 
doivent,  sous  le  rapport  de  leur  forme,  être  sanguins. 


traduction.  —  De  la  même  ma- 
tière que  lui.  L'erreur  est  ici  de 
toute  évidence  ;  et  les  viscères 
tels  que  le  foie,  la  rate,  le  pan- 
créas, etc.  sont  formés  d'une 
tout  autre  matière  que  le  cœur  ; 
mais  Aristote  les  assimile  au 
cœur  parce  que  tous  les  viscères 
reçoivent  du  sang,  qui  les  nour- 
rit'et  les  entretient.  Cette  géné- 
ralité, à  ce  point  de  vue,  n'est 
pas  fausse  ;  mais  elle  n'autorise 
pas  à  dire  que  la  matière  des 
viscères  soit  identique  à  celle 
du  cœur.  —  Pose's  sur  des  vais- 
seaux veineux.  C'est  la  traduc- 
tion littérale  du  texte  ;  mais 
cette  théorie  ne  répond  pas  à  la 
réalité  des  faits. 

§  17.  Semblables  au  limon 
d'une  eau  courante.  Aristote 
fait  rarement  des  comparaisons 
de    ce  genre  ;  et   celle-ci  n'est 


pas  très- exacte  ;  mais  l'anatomie 
et  la  physiologie   des  viscères 
sont  si  difficiles  et  si  délicates 
qu'il  n'y  a  pas  à  s'étonner  qu'au 
début  des  observations,  on  ait 
pu  commettre  de  ces  erreurs  et 
imaginer  de  telles  théories. Voir 
r Anatomie  comparée  de  Cuvier, 
tome  IV,   l'^  édit.,  p.  181   et 
suiv.  24®  leçon,  article  2.-—  Le 
principe  des  veines.  Voir  l'His- 
toire   des  Animaux,    liv.    III, 
ch.  II,  pp.  215  et  suiv.  de  ma 
traduction.  —  L'initiative  et  la 
faculté  première.  Il  n'y  a  qu'un 
seul  mot  dans  le  texte.  —  Z)V- 
laborer  le  sang.  C'est  plutôt  le 
poumon  qui  élabore  le  sang  en 
le  mettant  en  contact  avec  l'air; 
mais  c'est  le  cœur  qui  donne  au 
sang  le  mouvement  indispensa- 
ble à  la  circulation  et  à  la  vie . 
—  Être  sanguins.  C'est  la  Ira- 


80 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


et  pourquoi  ils  sont,  tantôt  similaires  et  tantôt  non- 
similaires. 


CHAPITRE  IL 

De  la  nature  des  diverses  parties  dans  les  oiseaux  ;  parties  simi- 
laires, parties  non  similaires  ;  rôle  des  liquides  et  des  solides  ; 
rôle  des  parties  sèches  et  des  parties  molles  ;  du  sang  et  de  son 
importance  dans  l'organisation;  les  qualités  du  sang  influent 
beaucoup  sur  la  force  et  sur  l'intelligence  ;  pour  expliquer  la 
nature  du  sang,  il  faut  savoir  ce  que  c'est  que  le  chaud  et  le 
froid  ;  contradictions  des  philosophes  sur  cette  question  ;  Par- 
ménide  et  Empédocle  ;  des  acceptions  diverses  du  mot  de  Chaud  ; 
sens  nombreux  où  l'on  dit  qu'une  chose  est  plus  chaude  qu'une 
autre;  exemples  divers  de  l'eau  bouillante  et  du  feu,  de  l'huile 
et  de  la  graisse  ;  de  la  chaleur  étrangère  aux  objets  chauds  ;  de 
la  chaleur  propre  de  certains  objets  ;  le  froid  a  sa  nature  spé- 
ciale et  n'est  pas  une  simple  privation  ;  action  du  froid  ;  le  froid 
et  le  chaud  en  puissance  ou  en  réalité.  —  Résumé. 

*  Entre  les  parties  similaires  qu'on  observe  dans 
les  animaux,  il  y  en  a  qui  sont  molles  et  liquides, 
tandis  que  d'autres  sont  dures  et  solides.  Les  parties 
liquides,  ou  le  sont  complètement,  ou  le  sont  dans  la 
mesure  que  leur  nature  exige.  Tels  sont  :  le  sang,  la 


duction  littérale  du  texte  ;  mais 
l'expression  n'est  pas  très-claire  ; 
et  peut-être  faudrait-il  enten- 
dre que  les  viscères  sont  pleins 
de  sang,  comme  lest  le  cœur. 
—  Tantôt  similaires  et  tantôt 
non-similaires .  Ce  résumé  par- 


tiel ne  représente  peut-être  pas 
très-bien  ce  qui  précède. 

§  1.  Entre  les  parties  simi- 
laires. Le  sang,  l'os,  le  nerf,  la 
bile,  etc.;  voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  I,  ch.  i,  §  1.  — 
—  Molles  et  liquides Dures 


LIVRE  II,  CHAP.  II,  §  3  81 

lymphe,  la  graisse,  le  suif,  la  moelle,  la  liqueur  sémi- 
nale, la  bile,  le  lait  dans  les  animaux  qui  en  ont,  la 
chair,  et  toutes  les  matières  analogues  à  celles-là. 
^  Les  animaux  n'ont  pas  tous  sans  exception  été  pour- 
vus de  toutes  ces  parties;  et  certains  animaux  n'ont 
que  des  parties  correspondantes  à  quelques-unes 
d'entre  elles.  Les  parties  sèches  et  solides  sont  simi- 
laires, comme  le  sont  los,  l'arête,  le  nerf,  la  veine. 
Mais  la  division  des  parties  similaires  présente  des  dif- 
férences. Ainsi,  pour  quelques  cas,  la  partie  porte  le 
même  nom  que  le  tout,  et  par  exemple,  la  partie 
d'une  veine  est  une  veine;  mais  la  partie  peut  encore 
n'être  pas  homonyme,  pas  plus,  par  exemple,  qu'une 
partie  du  visage  n'est  du  tout  un  visage. 

^  D'abord,  il  y  a,  en  ce  qui  regarde  les  parties 


et  solides.  Les  exemples  sui- 
vent, bien  qu'ils  ne  concernent 
guère  que  les  parties  molles  ou 
liquides.  —  Les  matières  ana- 
logues, Ou,  équivalentes. 

§  2. —  Les  animaux  n'ont  pas 
tous....  L'organisation  des  ani- 
maux de  tout  ordre  est  variée  à 
l'infini,  bien  qu'au  fond  le  but 
poursuivi  par  la  nature  soit  le 
même,  et  soit  toujours  atteint 
malgré  des  diversités  innombra- 
bles, comme  le  démontre  l'ana- 
tomie  comparée. —  Des  parties 
correspondantes .  Par  exemple, 
les  branchies  des  poissons  cor- 
respondent aux  poumons  des 
vertébrés.  —  Le  nerf,  Ou,  le 
muscle.  —  La  division  des  par- 
ties similaires.  Comparées  sans 

T.    I. 


doute  aux  parties  non-simi- 
laires ;  la  pensée  n'est  pas  dou- 
teuse ;  mais  l'expression  n'est 
pas  suffisamment  exacte.  — 
Pour  quelques  cas.  Il  semble 
que,  pour  les  parties  similaires, 
la  règle  est  générale,  puisque  ce 
sont  celles  où  la  partie  ressem- 
ble toujours  au  tout  :  une  goutte 
de  sang  est  toujours  du  sang, 
aussi  bien  que  la  masse  du  sang 
dans  le  corps  entier.  —  N'être 
pas  homonyme.  Ceci  ne  s  appli- 
que qu'aux  parties  non-simi- 
laires, qui  peuvent  être  même 
des    membres.  —    Une  partie 

du   visage Voir    le   même 

exemple  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  I,  ch.  i,  §  i,  p.  2 
de  ma  traduction. 


N> 


82 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


liquides  et  les  parties  solides,  plusieurs  nuances  dans 
la  cause  pour  laquelle  elles  sont  ce  qu'elles  sont.  Les 
unes  en  effet  sont  comme  la  matière  des  parties  non- 
similaires;  elles  composent  chacun  des  organes  aux- 
quels il  faut  des  os,  des  nerfs,  des  chairs  et  tant 
d'autres  cléments  constitutifs,  dont  les  uns  contri- 
buent à  former  la  substance  de  l'animal,  et  les  autres, 
à  rendre  ses  fonctions  possibles.  i:)'autres  parties  qui 
servent  à  la  nourriture  des  organes  sont  liquides  ;  car 
toujours,  c'est  du  liquide  que  les  êtres  tirent  leur 
développement.  *  C'est  aussi  des  liquides  et  des  so- 
lides que  viennent  les  excréments,  qui  sont  le  résidu 
de  la  nourriture  sèche,  et  le  résidu  de  la  nourriture 
liquide,  dans  les  animaux  qui  ont  une  vessie.  Les 


§  3.  Plusieurs  nuances  dans 
la  cause.  Cela  revient  à  dire 
que  les  parties  liquides  et  soli- 
des ont  plusieurs  destinations, 
et  qu'elles  servent  dans  le  corps 
à  plusieurs  objets.  Ainsi,  la  bile 
n'a  pas  le  même  objet  ([ue  le 
sang  ,•  la  lymphe,  le  suc  gastri- 
que, ont  chacun  aussi  leur  objet 
particulier  ;  l'os  ne  remplit  pas 
les  mêmes  fonctions  (juc  les 
muscles  ou  les  cartilages,  etc. 
—  Comme  la  matlcrc  des  par- 
ties non-similaires.  Les  parties 
non-similaires  ne  se  composent 
que  de  parties  similaires  dans 
des  proportions  diverses.  — 
Substance  de  l'animal...  ses 
fonctions.  La  distinction  est 
très-juste.  —  So/it liquides^  Ou, 
fluides.  —  C'est  du  liquide 


Voir  des  idées  tout  à  fait  ana- 
logues dans  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  i''  leçon.  Economie 
animale,  Fonctions  organiques, 
pp.  15  et  suiv.,  r^  édit.  C'est 
ainsi  que  Tlndcs  avait  fondé  son 
système,  qui  rapportait  tout  à 
l'action  de  l'eau  et  du  liquide. 
Voir  la  Métaphysique,  liv.  I, 
ch.  m,  §  12,  p.  28  de  ma  tra- 
duction. 

§  4.  Zc  résidu.  C'est-a-dire, 
la  partie  qui  n'a  |)as  pu  être 
cm|)l()}'ée  à  la  nutrition.  — 
Dans  les  animaux  qui  ont  une 
vessie.  Ceci  ne  se  rapporte  qu'à 
l'excrétion  li(iuide  et  aux  ani- 
maux qui  ont  une  vessie  ;  mais 
l'idée  d'excréments  est  plus  gé- 
nérale ;  et  tous  les  animaux  en 
ont  sous  une  forme  ou  sous  une 


LIVRE  II,  CHAP.  II,  i^  5  83 

différences  de  tous  ces  éléments  les  uns  relativement 
aux  autres  n'ont  pas  d'autre  but  qu'une  meilleure 
disposition  des  choses;  et  sans  parler  d'autres  parties, 
c'est  là  le  rapport  du  sang  relativement  au  sang.  Tel 
sang  en  effet  est  plus  léger;  tel  autre  est  plus  épais; 
celui-ci  est  plus  pur;  celui-là  est  plus  boueux.  En 
outre,  tel  sang  est  plus  froid;  tel  autre,  plus  chaud, 
non  pas  seulement  pour  les  parties  d'un  même  ani- 
mal,  où  ces  différences  peuvent  être  remarquées  dans 
les  parties  supérieures  comparativement  aux  infé- 
rieures, mais  aussi  d'un  animal  à  un  autre. 

'  Dans  l'ensemble  des  animaux,  les  uns  ont  du 
sang;  les  autres  ont,  à  la  place  du  sang,  une  sorte  de 
liquide  qui  y  ressemble.  Un  sang  plus  épais  et  plus 
chaud  donne  plus  de  vigueur;  un  sang  plus  léger  et 
plus  froid  donne  à  la  fois  plus  de  sensibilité  et  d'intel- 


autre,  quelle  que  soit  d'ailleurs 
leur  organisation.  —  Une  meil- 
leure disposition  des  choses.  Le 
texte  dit  simplement  :  Le  mieux. 
—  C'est  là  le  rapport.  C'est-à- 
dire  qu'il  y  a  du  sang  meilleur 
ou  moins  bon,  comparativement 
à  tel  autre  sang.—  Plus  boueux. 
C'est  l'expression  du  texte.  — 
Comparativement     aux      infé- 
rieures. Je  ne  sais  pas  si  la  phy- 
siologie   moderne    a     fait   des 
observations  spéciales    sur    ce 
point.   —    D'un    animal  à    un 
autre.    La    différence  alors  est 
bien  plus  sensible. 

§  5 .  Les  uns  ont  du  sang 

un  autre  liquide  qui f  ressemble. 


La  science  moderne  reconnaît 
également  cesdeuxgrandesclas- 
ses  d'animaux  qui  ont  du  sang 
rouge,  et  d'animaux  qui  ont  du 
sang  blanc    ou  incolore.   C'est 
toujours  un  fluide  qui  les  nour- 
rit les  uns  et  les  autres,  comme 
le  dit  Aristote.  —  Plus  léger  et 
plus  froid...  Toutes  ces  obser- 
vations sont  dignes  d'attention, 
en  supposant  même  qu'elles  ne 
soient   pas  toutes  parfaitement 
exactes.  La  science  moderne  n'a 
peut-être  pas  fait  assez  de  re- 
cherches  sur    ces   variétés  du 
sang,    dans  ses   rapports   avec 
l'intelligence  ou   l'instinct.  Un 
fait  qui  paraît  assez  constant 


i 


11 


N. 


84 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


ligence.  On  peut  observer  les  mêmes  différences  dans 
les  liquides  qui  correspondent  au  sang.  C'est  amsi 
que  les  abeilles  et  les  animaux  de  cette  espèce  sont 
de  nature  beaucoup  plus  intelligente  que  bien  des 
animaux  qui  ont  du  sang;  et  parmi  les  animaux  qui  ^ 
ont  du  sang,  ceux  dont  le  sang  est  froid  et  léger  sont 
plus  intelligents  que  ceux  dont  le  sang  est  tout  le  con- 
traire. Les  plus  distingués  de  tous  sont  ceux  dont  le 
sang  est  chaud,  léger  et  pur;  car  les  natures  de  ce 
genre  sont  les  mieux  douées  en  fait  de  courage  et 

de  pensée. 

'  C'est  là  aussi  d'où  vient  la  différence  qu'on  peut 
trouver  entre  les  parties  hautes  et  les  parties  infé- 
rieures du  corps,  et  encore  entre  le  maie  et  la  femelle, 
et  entre  les  parties  de  droite  et  les  parties  de  gauche. 
Par  suite,  on  peut  admettre  c[uc  cette  même  diffé- 
rence existe  aussi  pour  toutes  les  autres  parties  de 
cette  espèce,  et  pour  les  parties  non-similaires  égale- 


LIVRE  II,   GHAP.   II,  §  7 


85 


c  est  que,  clans  les  hommes  les 
plus  intelligenls,  la  circulation 
est  très-lente,  et  que  les  pulsa- 
tions du  pouls  sont  relative- 
ment très-faibles.  —  Les  abeil- 
les. Il  n'est  pas  probable  que 
l'intelligence  des  abeilles  tienne 
il  ce  qu'elles  n'ont  pas  de  sang. 
Beaucoup  d'autres  insectes  en 
sont  privés  comme  elles,  ou  plu- 
tôt ont  comme  elles  un  sang 
blanc;  et  cependant  ils  n'ont 
pas  leur  intelligence.  —  Chaud, 
Ic'^cr  et  pur.  Il  est  diflicile  de 


savoir  par  quels  procédés  Aris- 
tote  avait  pu  constater  ces  va- 
riations dans  la  nature  du  sang. 
§  6.  La  dijfcrcnce  qu'on  peut 
trouver.  Il  est  évident  qu'on 
avait  dû  faire  des  observations 
directes  sur  la  chaleur  relative 
du  sang,  selon  les  diverses  |)ar- 
ties  du  corps  où  on  l'observe,  et 
selon  les  sexes.  —  Les  autres 
parties.  Du  corps,  soit  intérieu- 
res, soit  extérieures.  —  Nou' 
similaires.  Il  y  a  sans  doute 
des  diilérences  de  température 


ment.  De  ces  différences,  les  unes  se  rapportent 
directement  aux  fonctions  et  à  la  substance  des  ani- 
maux; les  autres  ne  se  rapportent  qu'au  mieux  ou  au 
pis.  C'est  ainsi  qu'entre  deux  espèces  qui  ont  des 
yeux,  les  unes  les  ont  durs;  les  autres  les  ont  liquides; 
ceux-ci  n'ont  pas  de  paupières,  tandis  que  ceux-là  en 
ont,  pour  que  la  vision  soit  plus  puissante. 

^  Afin  de  bien  démontrer  que  nécessairement  les 
animaux  doivent  avoir  du  sang,  ou  tout  autre  liquide 
de  même  nature  que  lui,  et  pour  expliquer  la  nature 
propre  du  sang,  nous  commencerons  par  traiter  du 
chaud  et  du  froid  ;  et  nous  examinerons  ensuite  les 
causes  qui  font  que  le  sang  est  ce  qu'il  est.  La  nature 
de  bon  nombre  d'animaux  se  rattache  à  ces  principes; 


dans  les  parties  non-similaires, 
comme  il  y  en  a  dans  les  parties 
similaires.  —  De  ces  différences. 
Le  texte  est  moins  précis. —  Ju 
mieux  ou  au  pis.  J'ai  conservé 
la  concision  et  la  tournure  du 
texte.  Le  mieux  et  le  pis  sont 
des  dispositions  qui  contribuent 
plus  ou  moins  au  bien-être,  à 
la  santé,  ou  même  à  la  beauté 
de  l'animal.  — Les  unes  les  ont 
durs.  Comme  certains  insectes. 

—  La; s  autres  les  ont  liquides. 
Comme  les  mammifères  et  les 
poissons,  etc.,  etc.  Voir  l'Ana- 
tomie  comparée  de  Cuvier, 
XI i^  leçon,  tome  II,  pp.  361  et 
suiv.  —  De  paupières .  Id.  ibid. 
Article  ii,  pp.  428  et  suiv.  — 

—  Plus  puissante.  Le  texte  dit 
précisément  :  Plus  exacte. 


§  7 .  Ajin  de  bien  démontrer. 
On  voit  avec  quelle  méthode  et 
avec  quelle  régularité  procède 
Aristote.  —  Ou  tout  autre  li- 
quide de  même  nature.  Pour 
remplir  des  fonctions  analogues, 
dans  l'organisation  de  chaque 
espèce.  —  Du  chaud  et  du 
froid.  La  recherche  était  inté- 
ressante et  curieuse  ;  mais,  les 
Anciens  ne  connaissant  pas  le 
thermomètre,  il  leur  était  bien 
plus  diflicile  de  faire  des  obser- 
vations exactes,  pour  servir  de 
fondement  à  leurs  théories.  — 
Nous  examinerons  ensuite  les 
causes.  D'abord  les  faits  positifs, 
et  après  la  constatation  des  faits, 
les  explications  qu'on  peut  en 
donner. —  Qui  font  que  le  sang 
est  ce  quil  est.  Ou  plutôt  :  En 


fil 

j! 


86 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


et  parmi  les  philosophes,  on  dispute  beaucoup  pour 
savoir  quels  animaux  sont  chauds  ou  froids,  et  quelles 
parties  sont  chaudes  ou  froides.  Les  uns  prétendent 
que  les  animaux  aquatiques  sont  plus  chauds  que  les 
animaux  terrestres,  attendu,  disent-ils,  que  la  cha- 
leur de  leur  nature  doit  contrebalancer  la  froideur  du 
lieu  où  ils  vivent.  ®  On  ajoute  encore  que  les  animaux 
qui  n'ont  pas  de  sang  sont  plus  chauds  que  ceux  qui 
en  ont,  et  que  les  femelles  ont  plus  de  chaleur  que 
les  maies.  C'est  ainsi  que  Parménide  et  quelques 
autres  ont  avancé  que  les  femmes  ont  plus  de  chaleur 
que  les  hommes,  attendu  que  les  évacuations  fémi- 
nines ne  tiennent  qu'à  la  chaleur  et  à  l'abondance  du 
sang.  Empédocle  soutient  absolument  le  contraire. 
De  plus,  d'autres  naturalistes,  sans  faire  aucune  dis- 


vue  des  actions  que  le  sang  doit 
exercer  et  des  fonctions  qu'il 
doit  entretenir.  —  Parmi  les 
plùlosoplies.  Il  est  à  regretter 
qu'Aristote  ne  les  ait  pas  nom- 
més ;  mais  cette  indicatif)n  suffit 
pour  montrer  qu'il  n'était  pas 
le  seul  à  s'occuper  de  ces  ques- 
tions, qui,  de  son  temps,  étaient 
encore  fort  neuves.  —  f.cs  ani- 
maux aquatiques  sont  plus 
chauds.  Cette  opinion  n'est  pas 
exacte  ;  et  la  raison  qu'on  en 
donne  ici  est  purement  abstraite. 
Je  ne  crois  pas  que  la  science 
moderne  ait  fait  des  observa- 
tions tr(  s-étendues  sur  la  chaleur 
comparative  des  animaux.  Cu- 
vier  n'en  dit  que  quelques  mots, 
Anatomie  comparée,  leç.  xxvi®. 


§  8.  On  ajoute  encore.  C'est 
une  nouvelle  erreur,  que  du 
reste  Aristote  ne  partage  pas 
plus  que  l'autre.  Comme  c'est 
le  sang  qui  porte  la  vie  et  la 
chaleur  dans  toutes  les  parties 
du  corps,  il  semble  qu'il  était 
|)lus  naturel  (jue  les  animaux  ex- 
sangues fussent  moins  chouds 
que  les  autres.  —  Les  femel- 
les... les  mâles...  La  remarque 
est  générale  ;  et  quelques  lignes 
j)lus  loin,  elle  est  restreinte, 
d'après  Parménide,  aux  femmes 
et  aux  hommes. —  Parménide . . . 
Empédocle.  Voir,  sur  ces  deux 
philoso[)!ies  et  leurs  travaux 
physiologiques,  la  Préface  à 
l'Histoire  des  Animaux,  p.  lviii. 
—  D'autres  naturalistes.  Il  est 


LIVRE  11,  CIIAP.   H,  §  10  87 

tinction,  disent  que  toute  espèce  de  sang  ou  de  bile 
est  plus  chaude;  d'autres  soutiennent  que  ces  liquides 
sont  froids. 

®  Si  le  chaud  et  le  froid  donnent  lieu  à  de  telles  con- 
troverses, que  doit-ce  être  pour  les  autres  qualités 
des  éléments,  puisque  celles-là  sont  les  plus  claires 
de  toutes,  à  cause  de  la  perception  que  nos  sens  nous 
en  donnent?  Ce  qui  peut  provoquer  ces  discussions, 
c'est  que  le  mot  de  Plus  chaud  peut  se  prendre  dans 
des  acceptions  nombreuses.  Chacun  semble  avoir  de 
son  côté  quelque  raison,  quoique  en  disant  tout  le 
contraire.  ^"  Aussi  doit-on  bien  se  rendre  compte, 
quand  on  parle  des  composés  naturels,  de  ce  qu'on 
entend  par  Chauds  et  par  Froids,  par  Secs  et  par 
Liquides,  puisque  évidemment  ce  sont  ces  qualités 
qui  sont  presque  les  seules  causes  de  la  mort  et  de  la 
vie  des  êtres.  Ce  sont  aussi  les  causes  du  sommeil  et 


regrettable  qu'ils  ne  soient  pas 
désignés  nominativement. —  De 
sa/i^'ou  de  bile  est  plus  chaude. 
Cette  opinion  est  la  j)lus  vraie. 
§  9 .  Si  le  chaud  et  le  froid. . . 
Critique  fort  juste.  La  tempé- 
rature des  êtres  animés  ou  ina- 
nimés est  en  effet  une  des  sen- 
sations les  plus  distinctes  que 
nous  puissions  avoir.  Les  An- 
ciens n'avaient  i)as  comme  nous 
des  instruments  précis  pour  la 
mesurer  ;  mais  ils  l'observaient 
avec  soin,  comme  l'atteste  tout 
ce  passage.  —  Plus  chaud...  La 
discussion  qui  va  suivre  peut 
paraître  un   peu  longue;  mais 


elle  prouve  avec  quel  soin  Aris- 
tote cherchait  à  éclaircir  les 
questions,  en  déterminant  le 
sens  des  mots  le  plus  exacte- 
ment possible.  Il  sent  bien  que 
c'est  l'équivoque  qui  fait  le  plus 
souvent  le  fond  de  toutes  les 
controverses. 

§  10.  Se  rendre  compte.  On 
voit  quelle  importance  s'attache 
à  la  question,  puisque  c'est  de  la 
chaleur  plus  ou  moins  grande 
(juc  dépendent  la  vie  et  la  mort. 
—  Des  composes  naturels.  J'ai 
pris  cette  expression  générale, 
qui  rend  fidèlement  le  texte  ; 
mais  la  suite  montre  qu'il  s'agit 


m 


i 


i 


s. 


88 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


de  la  veille,  de  la  vigueur,  de  la  virilité,  de  Taffai- 
blissement,  de  la  vieillesse,  de  la  maladie  et  de  la 
santé.  Mais  ce  ne  sont  pas  ces  qualités  qui  font  que 
les  choses  sont  rudes  ou  polies,  qu'elles  sont  lourdes 
ou  légères,  ni  qu'elles  ont  aucune  autre  des  qualités 
de  cet  ordre,  pour  ainsi  dire.  '*  Ceci  est  tout  à  fait 
conforme  à  la  raison;  car,  ainsi  que  nous  Tavons  déjà 
dit  dans  d'autres  ouvrages,  les  principes  des  éléments 
naturels  sont  précisément  le  chaud  et  le  froid,  le  sec 
et  le  liquide.  Est-ce  que,  quand  on  dit  Chaud,  on  en- 
tend quelque  chose  d'absolu  ?  Ou  bien  le  mot  de  Chaud 
n'a-t-il  pas  des  acceptions  diverses?  Pour  répondre  à 
cette  question,  il  faut  voir  d'abord  le  résultat  que 
produit  nne  chaleur  plus  grande,  et  combien  il  y  a 
de  ces  résultats,  s'il  y  en  a  plusieurs. 


LIVRE  11,  CHAP.  11,  §  13  89 

*^  On  dit  donc  en  un  sens  qu'une  chose  est  plus 
chaude  quand  elle  peut  échauffer  davantage  ce  qui 
la  touche.  En  un  autre  sens,  une  chaleur  plus  grande 
est  celle  qui  donne  une  sensation  plus  vive,  quand 
on  la  perçoit  par  le  toucher,  surtout  si  cette  impres- 
sion est  accompagnée  de  douleur.  Parfois,  cette  im- 
pression peut  n'être  qu'une  erreur  ;  car  parfois  c'est 
la  disposition  oii  l'on  est  qui  fait  que  la  sensation 
nous  est  douloureuse.  Une  chaleur  plus  grande  est 
encore  celle  qui  dessèche  davantage  ce  qui  peut  être 
desséché,  et  celle  qui  brûle  davantage  ce  qui  peut  être 
brûlé.  D'autres  fois,  on  entend  aussi  par  Plus  chaud 
que  la  même  chose,  pouvant  être  tantôt  plus  grande 
tantôt  plus  petite,  plus  grande,  elle  est  plus  chaude 
que  quand  elle  est  plus  petite.  *^En  outre,  de  deux 


surtout  des  animaux  que  forme 
la  nature.  —  Ce  sont  aussi  les 
causes.  L'action  de  la  chaleur 
s'étend  en  effet  aussi  loin  ;  et 
Aristote  n'exagère  rien  en  lui 
donnant  cette  puissance.  —  Du 
sommeil  et  de  la  veille.  Voir  le 
traité  spécial  qu'Aristote  a  con- 
sacré à  celte  question,  Opuscu- 
les psychologiques,  pp.  145  et 
suiv.,  et  spécialement,  ch.  m, 
8  12,  p.  164.  —  ririlitc..... 
vieillesse.  Voir  les  mêmes  Opus- 
cules psychologiques.  —  Ce  ne 
sont  pas  ces  qualités.  Ceci  ne 
paraît  pas  une  suite  bien  régu- 
lière de  ce  qui  précède. 

§11.  Conforme  à  la  raison. 
C'est  une  formule  qu'Aristote 
aime  à  employer  souvent;  et  il 


oppose  ainsi  la  raison  à  l'obser- 
vation, et  la  réalité  à  la  théorie. 
D'ailleurs,  à  son  point  de  vue 
optimiste,  l'esprit  de  l'homme 
n'a  guère  qu'à  approuver  la 
nature,  en  s'efforçant  de  la 
comprendre  dans  tout  ce  qu'elle 
a  d'admirablement  sage.  — 
Dcjà  (lit  dans  d'autres  ouvra- 
ges. Voir  plus  haut,  ch.  i,  §  2,  et 
surtout  la  Météorologie,  liv.  IV, 
ch.  I,  p.  273  et  suiv.  de  ma 
traduction  ;  le  IV*^  livre  est 
consacré  presque  tout  entier  à 
la  question  de  la  chaleur  et  du 
froid,  telle  qu'on  la  posait  dans 
ces  temps  recules.  —  Est-ce  que 

quand  on  dit  chaud Voir 

plus  haut,  §  9.  —  Une  chaleur 
plus  grande Sans   doute, 


parce  que  les  effets  de  la  cha- 
leur sont  d'autant  plus  évidents 
qu'elle  est  plus  grande. 

§  12.  En  un  sens...  Les  dis- 
tinctions qui  suivent  peuvent 
paraître  un  peu  subtiles  ;  mais 
elles  ne  sont  pas  fausses.  — 
Echauffer  davantage  ce  qui  la 
touche.  Il  n'y  avait  pour  les 
Anciens  que  la  sensation  qui 
pût  servir  de  témoignage  et  de 
mesure  ;  nous  avons  aujourd'hui 
le  thermomètre,  qui  sent  à 
notre  place  et  qui  sent  mieux 
que  nous  ne  pourrions  le  faire. 
—  Une  sensation  plus  vive. 
Nous  avons  toujours  ce  moyen 
d'information.  —  Accompagne'e 
de  douleur .  C'est  vrai  en  par- 
tie ;  mais  quand  la  sensation  est 


trop  forte  et  trop  douloureuse, 
on  ne  sait  pas  tout  d'abord  si 
elle  vient  du  chaud  ou  du  froid. 
Les  températures  excessives  cau- 
sent le  même  effet.  Il  n'y  a  que 
les  sensations  moyennes  que 
l'on  perçoive  bien.  —  Qu'une 
erreur.  Remarque  fort  juste. 
La  sensation  du  froid  et  du 
chaud  dépend  pour  beaucoup 
de  la  disposition  où  est  le  corps 
qui  l'éprouve.  —  Une  chaleur 
plus  grande...  Autre  distinc- 
tion, qui  est  exacte,  mais  qui 
n'est  pas  très-nécessaire.  —  La 
me  me  chose.  Autre  remarque 
non  moins  vraie,  la  quantité  de 
chaleur  dépendant  souvent  de 
l'étendue  de  l'objet  échauffé  ou 
refroidi  ;  car  la  même  remarque 


il 


90 


DES  PAIIJIES  DES  ANIMAUX 


choses  que  Ton  compare,  celle  qui  ne  se  refroidit  pas 
promptement,  mais  peu  à  peu,  passe  pour  plus  chaude 
que  celle  qui  se  refroidit  très-vite,  de  môme  qu'on 
dit  encore  qu'une  chose  qui  s'échauffe  plus  rapide- 
ment est  d'une  nature  plus  chaude  que  celle  qui  ne 
s'échauffe  que  lentement,  comme  si  nous  pensions 
que  l'un  est  contraire  parce  qu'il  est  éloigné,  et  que 
l'autre  nous  parût  semblable  parce  qu'il  est  proche. 
Si  ce  ne  sont  pas  là  des  acceptions  absolument  dif- 
férentes, ce  sont  tout  au  moins  des  nuances  qu'il 
faut  distinguer,  quand  on  dit  qu'une  chose  est  plus 
chaude  qu'une  autre.  **  Seulement,  il  est  impossible 
que  toutes  ces  nuances  se  réunissent  à  la  fois  dans 
le  même  objet.  Ainsi,  l'eau  bouillante  échauffe  plus 
que  la  flamme,  quoique  la  flamme  puisse  brûler  et  des- 
sécher ce  qui  est  combustible  et  desséchable,  etquoi- 
que  l'eau  ne  fasse  rien  de  pareil.  On  peut  dire  encore 


s'applique  au  froid  aussi  bien 
qu'au  chaud. 

§  13.  Que  Von  compare.  Le 
texte  n'est  pas  tout  à  fait  aussi 
précis;  mais  le  duel  qu'il  em- 
ploie implique  une  idée  de 
comparaison.  —  Passe  pour 
plus  chaude.  Et  elle  l'est  en 
réalité.  —  I/un  est  contraire... 

l'autre semhlahle.    J'ai    dû 

conserver  dans  la  traduction 
l'indécision  du  texte  ;  mais*  le 
sens  n'est  pas  douteux,  quoique 
l'expression  ne  soit  pas  aussi 
claire  qu'on  pourrait  le  désirer. 
(Contraire,  Eloigné,  Semblable, 
Proche,  se  rapportent  à  la  dispo- 


sition actuelle  de  notre  sensibi- 
lité, quand  nous  |)ercevons  ces 
impressions  diverses.  —  Des 
acceptions  absolument  diifc- 
rentes.  Le  texte  n'est  pas  aussi 
formel.  —  Des  nuances  (pi  il 
faut  distinguer.  Ceci  est  vrai  ; 
mais  il  faudrait  montrer  com- 
ment la  question  se  rattache  à 
l'organisation  animale. 

s^  14.  A  la  fois.  J'ai  ajouté 
ces  mots,  qui  me  paraissent  né- 
cessaires pour  compléter  la  pen- 
sée. —  Ee/iau(fe  plus  que  la 
flamme,  (^'est  l'expression  du 
texte;  on  peut  la  trouver  bien 
vague  ;  et  la  comparaison  entre 


LIVRE  11,  CllAP.  11,  §  15  91 

que  l'eau  bouillante  est  plus  chaude  qu'un  petit  feu; 
mais  l'eau  chaude  se  refroidit  plus  vite  et  plus  complè- 
tement qu'un  feu  faible,  puisque  le  feu  ne  devient 
jamais  froid,  et  que  l'eau  devient  entièrement  froide. 
Au  toucher,  l'eau  bouillante  est  plus  chaude  que 
l'huile;  mais  elle  refroidit  et  gèle  plus  vite  qu'elle. 
Quand  on  touche  le  sang,  on  le  trouve  plus  chaud 
que  l'eau  et  que  l'huile  ;  mais  il  gèle  plus  vite.  Les 
pierres,  le  fer  et  tant  d'objets  analogues,  s'échauf- 
fent moins  vite  que  l'eau;  mais  une  fois  échauffés, 
ils  brûlent  bien  davantage. 

^"  Il  faut  ajouter  que,  parmi  les  choses  qu'on  ap- 
pelle chaudes,  la  chaleur  des  unes  leur  est  étrangère, 
tandis  que  la  chaleur  des  autres  leur  est  propre.  Pour 
la  chaleur,  il  y  a  une  extrême  différence  à  ce  qu'elle 
soit  de  l'une  ou  de  l'autre  de  ces  deux  façons.  Car  l'un 


la  chaleur  de  l'eau  bouillante  et 
celle  du  feu  pouvait  être  expli- 
quée plus  nettement.  Peut-être 
faudrait-il  traduire  par  «  Plus 
chaude  »  au  lieu  de  dire  : 
«  Echaullc  |)lus  ».  —  Est  plus 
chaude  qu'un  petit  feu.  Le  texte 
a  changé  ici  d'expression, 
comme  ma  traduction  le  fait. — 
Ixi  feu  ne  devient  jamais  froid. 
Cet  argument  n'est  pas  très- 
fondé.  —  L'eau  bouillante  est 
plus  chaude  que  l'huile.  Ce 
détail  et  ceux  qui  suivent  peu- 
vent i)araître  ne  se  rattacher 
que  de  très-loin  à  la  question 
de  la  chaleur  animale.  L'huile 
dont  se  servaient  les  Grecs  n'a- 


vait pas  sans  doute  les  mêmes 
qualités  que  les  huiles  dont 
nous  nous  servons.  L'eau  se 
congèle  à  0°;  et  il  y  a  des 
huiles  qui  ne  gèlent  qu'à  —  4**,  et 
même  au-dessous.  L'huile  grec- 
que se  congèle,  à  ce  qu'on 
croit,  même  avant  que  la  tem- 
pérature soi»;  à  0^.  —  Ils  brû- 
lent bien  davantage.  C'est  l'ex- 
pression même  du  texte. 

§  15.  //  faut  ajouter.  La  di- 
gression continue  ;  et  tous  ces 
détails  sont  un  peu  prolixes.  — 

Etrangère propre.    Ceci   se 

rapproche  davantage  de  la 
question  relative  aux  animaux. 
L'eau  n'est  pas  chaude  par  elle- 


n 


:\\\ 


II 


92 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,   CHAP.  II,  §  18 


93 


fil 


des  deux  est  bien  près  alors  de  n'avoir  qu'une  chaleur 
purement  accidentelle  et  de  n'être  pas  essentiellement 
chaud.  C'est  comme  si,  d'une  personne  qui  a  la  fièvre 
et  qui  est  en  outre  musicienne,  on  allait  dire  que  le 
musicien  a  plus  de  chaleur  que  celui  qui  n'a  que  la 
chaleur  de  la  santé.  *^  Comme  on  peut  distinguer  ce 
qui  est  chaud  par  soi-même  et  ce  qui  n'est  chaud 
qu'accidentellement,  ce  qui  en  soi  est  chaud  se  re- 
froidit plus  lentement;  mais  ce  qui  l'est  par  accident 
a  souvent  davantage  de  chaleur,  d'après  la  sensation 
qu'il  nous  cause.  Réciproquement,  ce  qui  est  chaud 
en  soi  bride  davantage,  comme  la  flamme  qui  bride 
plus  que  Tcau  bouillante,  tandis  que  l'eau  bouil- 
lante, qui  n'est  chaude  qu'accidentellement,  a  plus 
de  chaleur  quand  on  la  touche.  *^Tout  ceci  suffit  à 
faire  voir  que,  juger  entre  deux  choses  laquelle  est  la 
plus  chaude  des  deux,  ce  n'est  pas  si  simple  ni  si 
absolu  qu'on  pourrait  le  croire.  Telle  chose  sera  plus 
chaude  à  un  certain  point  de  vue  ;  et,  à  un  point  de 


même  ;  le  feu,  au  contraire,  est 
essentiellement  chaud,  bien  que 
sa  chaleur  puisse  dans  certains 
cas  être  moins  durable  que  celle 
de  l'eau.  —  C'est  comme  si.. .  . 
La  comparaison  peut  paraître 
assez  singulière,  bien  qu'elle  ne 
soit  pas  fausse. 

§  16.  Par  sol~mcme,. .  acci- 
dentellement. La  distinction  est 
très-juste,  comme  le  prouvent 
tous  les  exemples  qui  viennent 
d'être  cités.  —  D'après  la  sen- 


sation qu'il  nous  cause.  J'ai  dû 
développer  un  peu  le  texte. — 
A  plus  de  chaleur  quand  on  la 
touche.  Ceci  ne  paraît  pas  exact  ; 
mais  le  texte  ne  peut  offrir  un 
autre  sens. 

§  17.  laquelle  est  la  plus 
chaude.  La  remarque  d'Aris- 
tote  est  juste,  si  l'on  considère 
les  ressources  de  la  science  au 
temps  où  il  écrivait.  Aujour- 
d'hui, les  instruments  dont  nous 
disposons  nous  permettent  de 


vue  différent,  ce  sera  une  autre  chose  qui  le  sera.  Il  y 
a  même  de  ces  objets  dont  on  ne  saurait  dire  d'une 
manière  absolue,  ni  qu'ils  sont  chauds,  ni  qu'ils  ne  le 
sont  pas.  Tel  objet,  quand  il  est  seul,  et  qu'il  est  ce 
qu'il  est,  n'est  pas  chaud;  réuni  à  un  second,  il 
devient  chaud.  C'est  ainsi  qu'on  peut  appliquer  le  nom 
de  chaud  soit  à  l'eau,  soit  au  fer;  et  c'est  de  cette 
façon  que  le  sang  est  chaud. 

**On  peut  voir  encore,  par  tous  ces  exemples,  que 
le  froid  est  bien  une  nature  d'une  certaine  espèce,  et 
non  pas  une  simple  privation,  toutes  les  fois  que  l'on 
considère  un  objet  qui  ne  devient  chaud  que  par  une 
modification  qu'il  subit.  La  nature  du  feu,  pour 
prendre  cet  exemple,  montre  bien  sur-le-champ  ce 
qu'elle  est.  Supposons  que  l'objet  à  considérer  soit  de 
la  fumée  ou  un  charbon.  L'un  des  deux  est  toujours 
chaud,  puisque  la  fumée  est  une  évaporation  du  feu  ; 
mais  l'autre,  le  charbon,  une  fois  éteint,  devient  froid. 
L'huile  et  la  poix  aussi  le  deviennent  également. 
*^  Presque  toutes  les  matières  brûlées  par  le  feu  ont 


comparer  la  chaleur  relative  des 
différents  corps.  —  J  un  cer- 
tain point  de  vue...  à  un  point 
de  vue  différent.  C'est  ce  que 
la  science  actuelle  peut  vérilier 
dans  ses  expériences  de  chaque 
jour. — lly  a  même  de  ces  objets. 
Les  exemples  qui  suivent,  de 
l'eau  et  du  fer,  expliquent  clai- 
rement la  pensée. 

§  18.    Est    bien   une   nature 
d'une  certaine  espèce.   Le  fait 


est  incontestable  ;  et  grâce  au 
thermomètre,  le  froid  commence 
pour  nous  ti  zéro,  de  même  que 
la  chaleur  commence  au-des- 
sus. Chez  les  Anciens,  la  limite 
n'était  pas  aussi  facile  à  déter- 
miner. —  De  la  fumée  ou  un 
charbon.  La  fumée  est  chaude 
par  nature  comme  le  feu,  tandis 
que  le  charbon  ne  devient  chaud 
que  comme  le  deviennent  le  fer 
et   l'eau,   cités   plus    haut.    — 


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94 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


de  la  chaleur,  par  exemple,  la  poussière  et  la  cendre, 
ainsi  que  les  déjections  des  animaux,  et,  dans  les  ex- 
crétions, la  bile,  parce  que  ces  matières  ont  été 
brûlées  par  le  feu,  et  qu'il  leur  en  est  resté  quelque 
chose.  Sous  un  autre  rapport,  la  poix  et  les  graisses 
sont  chaudes,  parce  qu'elles  se  changent  bien  vite  en 
un  véritable  feu.  Il  semble  aussi  que  la  chaleur  coa- 
gule et  dessèche.  Les  matières  qui  sont  simplement 
aqueuses  se  coagulent  par  le  froid,  et  c'est  le  feu  qui 
coagule  les  matières  uniquement  terreuses.  Entre  les 
objets  chauds,  ceux  qui  sont  plus  terreux  se  coagu- 
lent vite  par  le  froid;  et  alors  ces  matières  ne 
sont  plus  solubles  ;    mais  celles  qui  sont   purement 


L'huile  et  la  poix.  Exemples 
analogues.  Ces  deux  maliôres 
ne  deviennent  chaudes  qu'à  la 
façon  de  l'eau  par  le  contact  du 
feu.  De  plus,  la  poix  se  liquéfie 
sous  ractit)n  de  la  chaleur. 

§  19.  La  poussière  et  la  cen- 
dre.  La  cendre  vient  du  feu 
sans  doute  ;  mais  elle  se  refroi- 
dit tout  aussi  bien  que  l'eau,  et 
elle  n'a  pas  de  chaleur  par  elle- 
même  ;  la  poussière  en  a  encore 
moins.   —   Les  déjections  des 

animaux Il  semble,  d'après 

ce  passage,  qu'Aristote  a  pres- 
senti la  grande  théorie  moderne 
qui,  dans  la  respiration  et  l'en- 
tretien de  la  vie,  voit  une  com- 
bustion, qu'alimente  sans  cesse 
l'oxygène  tiré  de  l'air  extérieur. 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
leçon  xxiv®,  pp.  172  et  suiv., 
1"  édit.  et  XXVI®  leçon,  pp.  296 


et  suiv.  —  Et  qu'il  leur  en  est 
reste'  quel(iue  chose.  Le  texte 
n'est  pas  plus  précis.  —  La 
poix  et  les  graisses.,.  Qui  se 
liquéfient  d'abord  par  l'action 
du  feu,  et  qui  ensuite  devien- 
nent brûlantes,  comme  l'eau 
bouillante.  —  />«  chaleur  coa- 
gule et  dessèche.  Cette  action 
de  la  chaleur  varie  avec  les  di- 
vers objets  auxquels  elle  s'ap- 
plique ;  et  selon  ce  qu'ils  sont 
par  eux-mêmes.  —  Aqueuses... 
terreuses.  Il  faut  se  rappeler 
que,  pour  les  Anciens  et  spécia- 
lement dans  les  théories  d'Aris- 
tote,  il  n'y  a  que  quatre  élé- 
ments, à  l'aide  desquels  on 
essaie  d'expliquer  la  composi- 
tion de  tous  les  corps,  vivants 
ou  bruts.  Aujourd'hui,  les  élé- 
ments ou  cor[)s  simples  de  notre 
chimie    sont     infiniment     plus 


LIVRE  II,  CHAP.  II,  ::<  22 


95 


aqueuses  peuvent  redevenir  solubles.  ^^  Du  reste, 
nous  avons  expliqué  tout  cela  plus  clairement  dans 
d'autres  ouvrages,  et  nous  avons  indiqué  les  matières 
qui  se  coagulent,  et  par  quelles  causes  elles  peuvent 
se  coaguler.  Mais  comme,  en  parlant  d'une  chose  qui 
est  chaude  et  d'une  autre  chose  qui  a  une  chaleur 
plus  forte,  on  peut  exprimer  ces  nuances  de  bien 
des  manières^  ce  ne  sera  pas  de  la  même  manière 
qu'elles  se  présenteront  dans  tous  les  objets  ;  et 
il  faudra  toujours  bien  spécifier  que  telle  chose  est 
chaude  en  soi,  et  qu'une  autre  ne  l'est  souvent  que 
d'une  façon  tout  accidentelle. 

^^  Ce  qu'il  faut  bien  distinguer  encore,  c'est  la  cha- 
leur en  puissance,  ou  la  chaleur  effective  ;  et  que 
tel  objet  est  de  telle  façon,  parce  qu'il  échauffe  da- 
vantage notre  organe  du  toucher,  tandis  que  tel  autre 
est  d'une  façon  différente,  parce  qu'il  fait  de  la  flamme 
et  brille  comme  le  feu.  ^^11  va  sans  dire  que,  le  chaud 
étant  pris  sous  ces  acceptions  diverses,  le  froid  sera 
pris  sous  autant  d'acceptions,  et  par  la  même  raison. 


nombreux  et  surtout  plus  réels, 
parce  que  l'analyse  a  été  pous- 
sée beaucoup  plus  loin. 

§  20.  Dans  d'autres  ouvrages . 
Voir  la  Météorologie,  liv.  IV, 
ch.  X,  pp.  340  et  suiv.  de  ma 
traduction. —  Les  matières  qui 
se  coagulent.  Ou,  «  qui  gèlent  » . 
Id.  ibid.,  liv.  IV,  ch.  vu,  viii, 
IX  et  x.  —  Exprimer  ces  nuan- 
ces de  bien  des  manières.  Ces 
déterminations    ne     pouvaient 


jamais  être  que  très-vagues,  en 
l'absence  d'instruments  qui  per- 
missent de  les  ])réciser.  — 
Chaude   en    soi...  d'une   façon 

*  * 

tout  accidentelle.  C'est  là  en 
effet  une  distinction  qu'il  faut 
toujours  faire. 

§  21.  L.a  chaleur  en  puis" 
sance...  ejfective.  Ces  distinc- 
tions, qui  sont  surtout  métaphy- 
siques dans  Aristote,  ne  sont  pas 
ignorées  de  la  physique  et  de 


il 


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96 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,  CHAP.  III,  8  3 


97 


^^  Voilà  ce  que  nous  avions  à  exposer  concernant 
le  chaud  et  le  froid,  et  l'excès  de  l'un  ou  de  Tautre. 


CHAPITRE  TH. 


Du  sec  et;  de  l'humide;  considérations  générales;  application  à 
l'étude  du  sang;  il  n'est  pas  chaud  par  lui-même,  mais  il  peut 
le  devenir  comme  il  peut  devenir  froid  ;  ra])ports  du  sang  et  de 
la  nourriture;  accroissement  venant  toujours  de  la  nourriture; 
r(*)le  des  racines  dans  les  végétaux,  tirant  de  la  terre  une  nour- 
riture tout  élaborée;  fonction  de  la  bouche,  première  phase  de 
la  digestion  ;  fonctions  successives  des  autres  viscères  ;  l'estomac 
et  le  ventre;  nMedes  veines;  citations  des  Dessins  anatomiques 
et  de  l'Histoire  naturelle;  le  sang  n'a  pour  objet  que  de  nourrir 
les  animaux  ;  l'élaboration  en  est  insensible  comme  celle  de  toutes 
les  excrétions;  il  est  renfermé  dans  le  cœur  et  les  veines  ;  citîi- 
tion  du  Traité  de  la  Génération.  —  Résumé. 

*  Comme  suite  à  ce  que  nous  venons  de  dire,  nous 


la  chimie  modernes,  où  l'on 
pourrait  trouver,  sous  une  autre 
forme,  des  théories  analogues. 

§22.  //  va  sans  dire...  Le 
froid  étant  l'opposé  de  la  cha- 
leur, il  s'ensuit  que  tout  ce  qui 
est  dit  de  la  chaleur  peut,  en 
sens  inverse,  s'appliquer  au  froid 
également.  Les  choses  sont  plus 
ou  moins  froides,  de  même 
qu'elles  sont  plus  ou  moins 
chaudes,  etc.,  etc. 

§  23.  Ce  que  nous  avions  à 
exposer...  On  peut  trouver  que 
l'explication  a  été  un  peu  lon- 


gue ;  mais  elle  était  nécessaire 
pour  bien  comprendre  ce  qu'est 
la  chaleur  du  sang,  qui  est  le 
véritable  objet  de  toute  cette 
digression.  Du  reste,  la  ques- 
tion est  une  des  plus  importan- 
tes que  la  biologie  générale 
puisse  se  proposer.  Il  suffit  pour 
s'en  convaincre  délire  ce  qu'en 
dit  Guvier,  à  propos  de  la  res- 
piration, dans  son  Anatomie 
comparée,  leçons  xxiv^  et  xxvi*, 
pp.  167  et  296. 

§  1.  Comme  suite...  Après  le 
froid  et  le  chaud,  Aristote  doit 


étudierons  aussi  le  sec  et  l'humide.  Ces  termes  se 
prennent  en  plusieurs  sens,  selon  qu'on  les  consi- 
dère en  puissance  et  en  acte.  La  glace  et  tout  liquide 
qui  est  gelé,  est  sec  en  réalité  et  par  accident,  bien 
qu'en  puissance  et  essentiellement  ces  corps  soient  li- 
quides. La  terre  et  la  cendre  mêlées  à  un  liquide  sont 
en  acte  et  accidentellement  liquides  aussi,  quoique  en 
soi  et  en  puissance  ce  soient  des  corps  secs.  ^  Quand  les 
matières  se  sont  séparées,  les  parties  aqueuses,  qui 
font  remplissage,  sont  en  acte  et  en  puissance  des  li- 
quides ;  et  toutes  les  parties  dites  terreuses  sont  sèches. 
^  C'est  en  ce  sens  principalement  qu  on  dit  d'une  chose 
qu  elle  est  sèche  d'une  manière  spéciale  et  absolue.  De 
même  pour  les  liquides,  on  les  appelle  proprement  et 
absolument  des  liquides  par  la  même  raison,  comme 


étudier  l'action  du  sec  et  de 
l'humide,  puisque  ces  quatre 
qualités  sont  celles  des  quatre 
éléments.  Ces  théories  se  tien- 
nent; et  Aristote  les  a  toujours 
jointes  dans  ses  recherches  cos- 
mologiques ;  voir  la  Météorolo- 
gie, liv.  II,  ch.  IV,  §  1,  p.  141 
de  ma  traduction,  et  surtout 
liv.  IV,  ch.  I,  p.  273.  —  En 
puissance  et  en  acte.  Distinc- 
tion qui  est  très-réelle  en  toutes 
choses,  mais  qui  l'est  particuliè- 
rement ici,  comme  plus  haut 
pour    la  chaleur   et   le    froid. 

—  La  glace  et  tout  liquide 

L'exemple  est  d'une  clarté  par- 
faite. —  La  terre  et  la  cendre, . . 
Toutes  ces   observations,  plus 


T.    I. 


ou  moins  exactes,  se  trouvent 
déjà  dans  la  Météorologie, 
liv.  II,  ch.  III,  §  29,  p.  133  de 
ma  traduction,  et  liv.  IV,  ch.  ii, 
§§  2  et  3,  p.  349,  même  traduc- 
tion. 

§  2.  Quand  les  matières  se 
sont  séparées.  C'est-à-dire,  la 
terre  et  la  cendre,  se  séparant 
de  l'eau  à  laquelle  elles  ont  été 
mêlées,  chacune  retourne  à  sa 
nature  propre,  l'une  sèche, 
l'autre  liquide. 

§  3.  —  C'est  en  ce  sens 

C'est-à-dire  quand  les  choses 
ont  en  elles-mêmes  une  qualité 
naturelle  qui  leur  est  propre, 
et  qu'elles  ne  perdent  qu'acci- 
dentellement pour  la  reprendre 

7 


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V 


98 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


on  Ta  fait  plus  haut  pour  les  corps  chauds  et  les  corps 
froids. 

''  Ces  points  une  fois  fixés,  il  est  clair  que  le  sang 
n'est  chaud  que  dans  le  sens  où  l'est  aussi  ce  qui  le 
fait  être  du  sang.  En  effet,  il  en  est  de  même  pour  le 
sang  que  quand  nous  exprimons  d'un  seul  et  unique 
mot  ce  qu'est  leau  bouillante  ;  Tobjet  quel  qu'il 
soit  qui  devient  du  sang,  n'est  pas  davantage  chaud  par 
lui-même;  et  si,  d'une  part,  il  est  chaud  réellement, 
d'autre  part,  il  ne  l'est  pas.  La  chaleur  ne  sera  com- 
prise dans  la  définition  du  sang  que  dans  la  mesure 
où  la  blancheur  est  comprise  dans  la  définition  de 
l'homme  blanc.  En  tant  que  le  sang  peut  être  affecté 
d'une  certaine  façon,  il  est  chaud;  mais  il  n'est  pas 
chaud  en  soi  et  essentiellement.  ^  Nous  en  pouvons 
dire  autant  du  sec  et  de  l'humide.  Aussi  en  ce  qui 


quand  les  circonstances  vien- 
nent à  changer.  —  Plus  haut. 
Voir  plus  haut,  ch.  ii,  §  10. 

§  4 .  Ces  points  une  fois  fixes. 
La  discussion,  après  ces  théo- 
ries préUminaires,  en  revient 
au  sang,  dont  il  faut  expliquer 
la  chaleur.  L'explication  don- 
née ici  n'est  pas  bonne  sans 
doute  ;  mais  c'était  déjà  beau- 
coup que  d'essayer  de  la  don- 
ner. —  Ce  qui  le  fait  être  du 
'  sang.  Ou  bien  «  L'élément  quel- 
conque qui  devient  du  sang  ». 
Quant  à  la  question  même  de  la 
chaleur  communiquée  au  sang, 
il  aurait  fallu,  pour  la  résoudre, 
connaître  la  circulation  pulmo- 


naire, et  l'action  spéciale  de 
l'air  introduit  par  les  bronches 
dans  le  poumon.  Cette  belle 
découverte  était  réservée  à  Har- 
vev  et  au  xvii®  siècle.  —  Dans 
la  de' finition  de  l'homme  blanc. 
C'est-à-dire,  d'une  manière  tout 
à  fait  accidentelle-  L'exemple 
d'ailleurs  peut  sembler  assez 
étrange  et  assez  obscur.  —  // 
n'est  pas  chaud  en  soi.  C'est  la 
conclusion  de  cette  discussion, 
qui  aurait  pu  être  plus  concise. 
§  5.  Nous  en  pouvons  dire 
autant  du  sec  et  de  l'humide. 
C'est-à-dire  qu'il  y  a  des  corps 
qui  sont  essentiellement  secs  ou 
humides,  et  qu'il  y  en  a  d'au- 


LIVRE  II,  CHAP.  III,  §  6  99 

concerne  la  nature  des  corps  liquides  ou  secs,   les 
uns  sont  chauds  et  liquides,  bien  que,  lorsqu'ils  sont 
isolés  ils  se  congèlent  et  paraissent  froids,  comme  le 
sang;    d'autres    sont  chauds   et   deviennent    épais, 
comme  la  bile.   Mais  quand  on  les  isole  de  la  nature 
des  corps  qui  les  contiennent,  ils  se  présentent  sous 
l'aspect  contraire,  c'est-à-dire  qu'ils  se  refroidissent 
et  se  liquéfient.  Le  sang  alors  devient  plus  sec,  tandis 
que  la  bile  jaune  devient  plus  liquide.  Ainsi,  parti- 
ciper aux  opposés  en  plus  et  en  moins  doit  être  re- 
gardé comme  une  propriété  de  ces  deux  corps. 

'  C'est  donc  là  à  peu  près  tout  ce  qu'on  peut  dire 
pour  expliquer  comment  le  sang  est  chaud  et  li- 
quide, et  comment  sa  nature  peut  participer  des 
qualités  contraires. 


très  qui  ne  le  sont  qu'accidentel- 
ment.  —  Lorsqu'ils  sont  isoles. 
C'est-à-dire,  quand  ils  sont  dans 
leur  état  naturel,  et  qu'ils  n'ont 
pas  subi  une  action  extérieure, 
comme  celle  du  feu.  —  Comme 
le  sang...  comme  la  bile.  Entre 
le  sang  et  la  bile,  il  n'y  a  pas 
cette  différence  de  tcmjiiérature 
qu'Aristote  croit  y  voir.  —  Ils 
se  refroidissent  cl  se  liquéfient. 
Ils  redeviennent  ce  qu'ils  sont 
par  nature,  froids  et  liquides. 
—  Plus  sec.  Le  sang  finit  par 
se  dessécher  complètement,  par 
suite  de  l'action  de  l'air,  à  la- 
quelle on  l'expose.  —  La  bile 
jaune...  Par  cette  épithète  don- 
née à  la  bile,  Aristote  semble- 


rait en  distinguer  plusieurs 
espèces;  ce  qui  ne  serait  pas 
exact.  Voir  Cuvier,  Anatomie 
comjxirée,  tome  IV,  pp.  35  et 
suiv.,  i'«"  édit. 

§  6.  ^  peu  près  tout  ce  qu'on 
peut  dire.  On  peut  trouver  que 
ce  que  dit  ici  Aristote  n'est  pas 
suffisant  pour  exphquer  la  na- 
ture du  sang  ;  mais  il  ne  faut 
pas  perdre  de  vue  que  la  science 
en  est  à  ses  premiers  pas.  — Par- 
ticiper des  qualités  contraires. 
En  ce  sens  qu'il  peut  être  tantôt 
froid  et  tantôt  chaud.  Mais  le 
sang,  considéré  dans  son  état 
naturel,  qui  est  de  circuler  dans 
les  artères  et  les  veines,  est 
essentiellement  chaud,  puisque 


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100 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


'Nécessairement  tout  être  qui  se  développe  et 
s'accroît  doit  prendre  de  la  nourriture,  et  toute  nour- 
riture ne  peut  venir  que  d'une  matière  liquide  et 
d  une  matière  sèche.  La  digestion  et  le  changement 
des  deux  ne  peuvent  avoir  lieu  que  par  la  puissance 
de  la  chaleur.  Tous  les  animaux,  toutes  les  plantes 
doivent  nécessairement  pour  cette  cause,  si  ce  n  est 
pour  d'autres  causes  encore,  avoir  un  principe  de 
chaleur  naturelle,  qui  se  trouve  dans  plusieurs  parties 
de  leur  organisation,  de  môme  que  les  élaborations 
successives  de  la  nourriture  s'accomplissent  égale- 
ment dans  plusieurs  parties  du  corps.  ^  La  première 


dans  le  corps  humain,  il  est 
toujours  à  plus  de  35%  au-des- 
sus de  zéro. 

§  7.  Nécessairement...  Tou- 
tes les  considérations  qui  sui- 
vent sur  la  nutrition  et  la  cha- 
leur sont  trcsrjustes,  bien  que 
peu  précises  ;   nous  en  savons 
aujourd'hui    bien    davantage  ; 
mais  au  temps  d'Aristote,    les 
notions  qu'il  donne  étaient  bien 
neuves. —  Se  dc\'eloppe  et  s'ac- 
croît. 11  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte.  —  Doit  prendre 
de  la  nourriture.   De   là  vient 
que  la  fonction  de  la  nutrition 
est  générale  dans  toute  la  nature 
animée,  dans  les  plantes  aussi 
bien  que  dans  les  animaux.  -- 
Liquide   et...  sèche.   Il    aurait 
mieux  valu  dire  :  Ou,  au  lieu  de 
Et.  L'alimentation  se  fait  néces- 
sairement  sous    l'une    de    ces 
deux  formes,  ou  sous  les  deux 


à  la  fois.  —  La  dt gestion j  Ou,  la 
Goction,  le  mot  grec  a  les  deux 
sens  ;  et  la  digestion  est  bien  en 
fait  une  sorte   de   cuisson  des 
aliments.  —  La  puissance,  Ou, 
la  Force.  —  Tous  les  animaux., 
toutes  les  plantes...  La  théorie 
est  juste  et  irréfutable  ;  mais  on 
ne  sait  rien  pour  ainsi  dire  de 
la  digestion  et    de    la  coction 
chez  les  plantes,  tandis  que  l'on 
connaît    assez    bien    ces   deux 
fonctions  chez  les  animaux.  — 
Un  principe  de  chaleur  natU' 
relie.  C'est  le  résultat  de  l'action 
du   cœur  et   de   la  circulation 
chez  les  animaux  supérieurs. — 
Plusieurs  parties  de  leur  orga- 
nisation. 11  aurait  fallu  désigner 
quelques-unes   de  ces   parties. 
—  Les  élaborations .  Ce  mot  est 
le   mot   même   du    texte;  j'ai 
ajouté  l'épithcte  de  Successives. 
Voir   dans   Cuvier,     Anatomie 


m 


LIVRE  II,  CHAP.  m,  §  9 


101 


opération  nutritive  qui  se  manifeste  clairement  chez 
les  animaux,  c'est  celle  qui  s'accomplit  par  la  bouche, 
et  par  les  différentes  parties  de  la  bouche,  dont  la 
nourriture  a  besoin  pour  être  divisée.  La  bouche  elle- 
même  n'est  pour  rien  dans  la  digestion  proprement 
dite;  mais  elle  prépare  plutôt  une  bonne  digestion. 
La  réduction  de  la  nourriture  en  petites  parcelles 
rend  l'élaboration  plus  facile  à  la  chaleur  ;  mais  l'ac- 
tion de  la  cavité  supérieure  et  de  la  cavité  inférieure 
achève  la  digestion,  avec  l'aide  de  la  chaleur  naturelle. 
®  De  même  que  la  bouche  est  le  conduit  de  la  nour- 


comparée,  tome  III,  1"^®  édit., 
le  préambule  de  la  xvi^  leçon 
sur  les  organes  de  la  digestion. 
§  8 .  La  première  ope'ration. . . 
par  la  bouche.  C'est  également 
ainsi  que  Cuvier  commence  l'é- 
tude de  la  digestion.  Cet  ordre 
est  nécessaire,  et  il  résulte  évi- 
demment de  la  nature  des  cho- 
ses ;  mais  Aristote  a  le  mérite 
de  l'avoir  appliqué  le  premier. 
—  Pmir  être  divisée.  Cette  fonc- 
tion est  accomplie  dans  la  bou- 
che par  les  dents,  dont  les  for- 
mes   diverses    répondent   aux 
diverses  phases  de  cette  pre- 
mière  élaboration.    Plus   loin, 
liv.  III,  ch.  I,  Aristole  revien- 
dra longuement  sur  ce  rôle  des 
dents  et  de   la  bouche.  —  La 
bouche...  n'est  pour  rien...  elle 
prépare.  Nous  ne  saurions  mieux 
dire  aujourd'hui.  —  Une  bonne 
digestion.  C'est  un  point  d'hy- 
giène incontestable;  et   de  là, 
l'importance  que  tous  les  mé- 


decins et  les  grands  zoologistes 
ont  attachée  à  l'étude  des  mâ- 
choires et  des  dents;  voir  l'A- 
natomie  comparée  de  Cuvier, 
qui  y  a  consacré  trois  leçons 
entières,  xvi*,  xvii®  etxviiiê. — 

En  petites  parcelles C'est 

reflet  de  la  mastication.  — 
Plus  facile  à  la  chaleur.  Ceci 
n'est  pas  faux  ;  mais  c'est  sur- 
tout l'action  de  l'estomac  qui 
est  facilitée  par  la  première  éla- 
boration des  dents. —  La  cavité' 
supérieure...  inférieure.  La  ca- 
vité ici,  c'est  d'abord  la  bouche, 
et  ensuite  l'estomac,  qui  l'un  et 
l'autre  sont  creux  et  forment 
une  cavité.  Peut-être  faut-il 
aussi  comprendre  l'estomac  et 
le  conduit  intestinal,  l'estomac 
étant  considéré  comme  la  partie 
supérieure,  et  l'intestin  comme 
la  partie  inférieure  ;  mais  le 
sens  que  je  donne  dans  la  tra- 
duction me  semble  préférable,  à 
cause  de  ce  qui  précède. 


I 


I 


102 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


riture  non  encore  élaborée,  et  que  cette  partie  atte- 
nante à  la  bouche  qu  on  appelle  l'œsophage  va  jusqu  à 
Festomac  dans  les  animaux  qui  ont  cet  organe,  de 
même  il  faut  encore  que  d'autres  principes  agissent 
pour  que  le  corps  entier  puisse  prendre  la  nourriture, 
comme  dans  une  crèche,  en  la  recevant  de  l'estomac 
et  des  autres  viscères,  selon  leur  nature.  Les  végé- 
taux, par  leurs  racines,  puisent  leur  nourriture  tout 
élaborée  dans  la  terre,  d'où  ils  la  tirent  ;  et  c'est  là  ce 
qui  fait  que  les  végétaux  n  ont  pas  d'excrétions,  parce 
que  la  terre  et  la  chaleur  qui  est  en  elle  leur  tiennent 
lieu  d'estomac. 


§  9.   Le  conduit^  Ou,  le  Pas- 
sage. —  ISoti  encore  claborce. 
Au  moment  de  l'introduction, 
les  aliments  ne  sont  pas  élabo- 
rés ;   mais  ils  subissent  dans  la 
bouche  une  première  transfor- 
mation, qui  vient    non  seule- 
ment des  dents,  mais  aussi  des 
glandes  salivaires  et  du  liquide 
qu  elles  sécrètent.  Voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  tome  III, 
xviii*'  leçon,  pp.  203  et  suiv., 
\^^  édit.,  et  aussi  pi).   362  et 
suiv.,  sur  le  suc  gastrique.  — 
Attenante  à  la  bouche.  Ce  n'est 
pas  faux  ;  mais  l'analyse  n'est 
pas  cependant  assez  exacte.  — 
L'œsophage.  Voir  Cuvier,   Id. 
ibid.    XX*   leçon,   p.    366.    — 
D'autres    principes.    Ceci    est 
très-vrai  ;  et,  parmi  ces  autres 
principes  qu'Aristote  ne  nomme 
pas,  on  peut  citer  les  canaux 
lymphatiques.  —  Comme  dans 
une  crèche.    Cette    métaphore 


est  à  remarquer  dans  Aristote, 
qui  prend  bien  rarement  de  ces 
formes  de  style.  —  Et  des  au- 
tres viscères.  Cette  généralité 
est  encore  très-vraie,  quoique 
un  peu  vague. —  Les  végétaux. 
Aristote  ne  manque  jamais  de 
ra[)procher  les  plantes  des  ani- 
maux, toutes  les  fois  qu'il  en 
trouve  l'occasion.  —  L.es  ve'gc- 
tau.v  n'ont  pas  d'excrétions .  Il 
faudrait  ajouter  :  «  Matérielles 
et  apparentes  »,  bien  qu'il  fût 
facile  de  suj)poser  que  les  végé- 
taux, se  nourrissant,  devraient 
avoir  aussi  quelques  résidus  de 
la  nutrition.  —  La  terre  et  la 
chaleur  qui  est  en  elle.  L'expli- 
cation est  plus  ingénieuse  que 
vraie;  mais  même  aujourd'hui 
on  ne  sait  pas  encore  d' une  ma- 
nière bien  précise  comment  les 
végétaux  se  nourrissent. —  Leur 
tiennent  lieu  d'estomac.  Ceci 
encore  est  fort  ingénieux. 


LIVRE  II,  CHAP.  III,  §  10 


103 


*^  Mais  tous  les  animaux  presque  sans  exception,  et 
bien  manifestement  ceux  qui  marchent,  ont  en  eux- 
mêmes  la  cavité  de  l'estomac,  qui  est  pour  eux  une 
sorte  de  terre  ;  c'est  de  l'estomac  que,  comme  les 
végétaux  par  leurs  racines,  ces  animaux  doivent,  au 
moyen  de  quelque  organe,  tirer  leur  nourriture,  jus- 
qu'à ce  que  la  digestion  qui  en  est  la  suite  soit  achevée 
et  complète.  Le  travail  de  la  bouche  transmet  les 
aliments  à  l'estomac,  et  c'est  de  l'estomac  qu'un  autre 


§  10.  Une  sorte  de  terre. U QTL- 
pression  est  très-remarquable,  à 
la   fois   parce   qu'elle   est  fort 
juste  et  parce  que  les  métapho- 
res de  ce  genre  sont  excessive- 
ment  rares  dans  Aristote.  On 
trouvera  dans  Cuvier  des  idées 
tout  à  fait  analogues,  revêtues 
aussi  d'un  langage  admirable, 
Anatomie  comparée,  P®  leçon, 
pp.  12  et  suiv.,  l""®  édit.  JLprès 
avoir  parlé  des  végétaux   qui 
sont  attachés  au  sol,  il  ajoute  : 
«  Les  animaux,   au  contraire, 
qui  ne   sont  pas    fixés,  et  qui 
changent  souvent  de  lieu,  de- 
vaient pouvoir  transporter  avec 
eux  la  provision  de   sucs  né- 
cessaires à  leur  nutrition.  Aussi 
ont-ils  reçu    une   cavité   inté- 
rieure dans  laquelle  ils  placent 
les  matières  qui  doivent    leur 
servir  d'aliments,    etc.,   etc.  » 
Puis,  Cuvier  répète  l'expression 
énergique   de    Boerhaave,   qui 
voit  dans  les  vaisseaux  absor- 
bants des  viscères  «  de  vérita- 
bles  racines   intérieures  ».    Il 
était  possible,  comme  le  montre 


notre  texte,  de  remonter  jus- 
qu'au naturaliste  grec  pour  lui 
faire  honneur  de  cette  image, 
que  les  plus  grands  physiolo- 
gistes seraient  heureux  d'avoir 
trouvée.  —  Tirer  leur  nourri- 
ture. C'est  ce  que  font  les  vais- 
seaux lymphatiques,  pompant 
successivement  le  liquide  nour- 
ricier dans  le  canal  intestinal, 
pour  le  répartir  dans  toutes  les 
parties  du  corps.  —  Transmet 
les  aliments  à  l'estomac.  C'est 
bien  l'ensemble  du  phénomène 
dans  sa  partie  essentielle  ;  mais 
les  ])rogrcs  de  l' anatomie  et  de 
la  physiologie  ont  permis  à  la 
science  moderne  de  pousser  l'a- 
nalyse beaucoup  plus  loin.  Il 
faut  lire  dans  l'Anatomie  com- 
parée de  Cuvier  tout  ce  qui 
concerne  la  digestion,  leç.  xvi" 
et  suivantes,  depuis  les  dents 
jusqu'aux  excrétions.  —  Un 
autre  organe.  Ceci  est  trop  va- 
gue pour  expliquer  tout  ce  tra- 
vail qui  se  fait  dans  les  intestins 
après  celui  de  l'estomac  ;  Aris- 
tote ne  connaissait  pas  les  vais- 


N, 


104 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,  GHAP.   III,  g  13 


105 


organe  doit  nécessairement  les  prendre  encore.  **  Du 
reste,  c'est  bien  ainsi  que  les  choses  se  passent  ;  et  les 
veines  se  dirigent  partout  à  travers  le  mésentère, 
commençant  d'en  bas  pour  aller  jusqu'au  ventre.  On 
peut  voir  cette  disposition  des  veines  d'après  les  des- 
sins Anatomiques  et  d'après  l'Histoire  naturelle.  Mais 
comme  il  faut  un  organe  qui  reçoive  toute  la  nour- 
riture et  les  excréments  qui  en  résultent,  et  que  les 
veines  sont  en  quelque  sorte  le  vase  du  sang,  il  est 
clair  que  le  sang  est  la  nourriture  définitive  des  ani- 
maux qui  ont  du  sang,  et  que  c'est  la  partie  qui  tient 
lieu  du  sang  pour  ceux  qui  n'en  ont  pas.  *^  De  là 
vient  que  le  sang  diminue  dans  les  animaux  qui  ne 
prennent  pas  de  nourriture,  et  qu'il  augmente  au 


seaux  chylifères  et   lymphati- 
ques. 

§  11.  Les  veines  se  dirigent 
partout,..  Il  est  difficile  de  voir 
à  quels  fiiits  anatomiques  Aris- 
tote  veut  faire  allusion,  bien 
qu'il  eût  pris  la  peine  de  joindre 
des  dessins  à  sa  description.  — 
Jusqu'au  ventre.  On  pourrait 
traduire  aussi  :  Jusqu'à  l'esto- 
mac; le  mot  grec  a  les  diîux 
sens.  Mais  il  est  impossible  de 
se  rendre  compte  clairement  du 
trajet  «  des  veines  partant  d'en 
bas  ».  —  Des  dessins  Anatomi^ 
ques.  On  sait  que  c'est  Aristote 
qui  a  pensé  le  premier  à  cet  in- 
génieux procédé.  Voir  M.  Emile 
Heitz,  Les  écrits  perdus  d*  Aris- 
tote, 1805,  p.  71. —  L'Histoire 
naturelle.     C'est     l'expression 


même  du  texte;  et  c'est  évidem- 
ment l'Histoire  des  Animaux, 
qui  se  trouve  désignée  ainsi, 
liv.  III,  ch.  III,  §2  et  iv,  §  l,de 
ma  traduction.  —  Le  sang  est 
la  nourriture  de'flnitive.  C'est  le 
sang  que  la  science  moderne 
appelle  le  fluide  nourricier;  au 
fond,  elle  adopte  la  pensée  du 
naturaliste  grec,  ou  plutôt  elle 
constate  le  même  fait.  —  Qui 
tient  lieu  du  sang.  Par  exemple, 
chez  les  insectes  et  chez  tous  les 
animaux  à  sang  blanc;  voir  la 
Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, pp.  xxxii  et  suiv. 

i^  12.  Diminue.  Ou  peut-être  : 
Manque.  —  Qui  ne  prennent 
pas  de  nourriture.  La  privation 
absolue  de  nourriture  amène  la 
mort  ;  il  ne  s'agit  sans  doute  ici 


contraire  chez  ceux  qui  en  prennent.  Si  la  nourri- 
ture est  saine,  le  sang  l'est  aussi;  si  elle  est  mauvaise, 
le  sang  ne  vaut  pas  mieux.  De  ces  considérations  et 
de  celles  qu'on  pourrait  y  joindre,  on  doit  conclure 
que  le  sang,  dans  les  animaux  qui  en  ont,  n'a  pour 
objet  que  de  les  nourrir.  *^  C'est  !à  ce  qui  fait  que, 
même  en  étant  touché  dans  les  organes,  il  n'y  cause 
pas  de  sensation,  non  plus  qu'aucune  des  autres  ex- 
crétions. En  ceci,  la  nourriture  n'est  pas  comme  la 
chair,  puisque  celle-ci,  quand  on  la  touche,  ne  manque 
pas  de  causer  une  sensation  ;  mais  le  sang  n'est  pas 


que  d'une  privation  relative, 
qui  réduit  la  quantité  du  sang 
et  l'altère.  —  Chez  ceux  qui  en 
prennent.  Le  fait  est  évident 
dans  cette  généralité;  le  point 
le  plus  délicat,  ce  serait  de 
fixer  le  rapport  de  la  quantité 
du  sang  à  la  quantité  de  la 
nourriture  ;  mais  je  ne  sais  si 
des  calculs  de  ce  genre  ont  ja- 
mais été  faits.  —  IS'a  pour  objet 
que  de  les  nourrir. Ciiwier^  Ana- 
tomie  comparée,  tome  III,  de 
la  digestion  en  général,  p.  4, 
dit  :  «  Tous  les  aliments  se  dé- 
»  composent  et  se  confondent 
»  par  l'acte  de  la  digestion,  en 
»  un  fluide  homogène,  d'où 
»  chaque  partie  reçoit  les  ali- 
»  ments  qui  la  doivent  nourrir, 
»  les  attire  à  elle  par  une  es- 
»  pèce  de  choix,  et  les  combine 
»  entre  eux  dans  les  proportions 
»  convenables.  C'est  l'emploi  de 
»  ce  fluide  nourricier  qui  cons- 


»  titue  la  nutrition  proprement 
»  dite.  » 

§  13.  Même  en  e'tant  touché 
dans  les  organes...  Le  texte 
semble  dire  que  le  sang  quand 
on  le  touche  ne  cause  pas  de 
sensation  ;  ce  qui  n'aurait  pas 
un  sens  très-clair  ;  j'ai  préféré 
l'interprétation  que  je  donne  à 
cause  de  ce  qui  suit  ;  mais  je 
reconnais  que  le  texte  ne  s'y 
prête  pas  beaucoup.  Le  sang, 
pourrait-on  dire  encore,  n'est 
pas  plus  sensible  qu'aucune 
des  autres  sécrétions  du  corps, 
tandis  que  la  chair,  par  exem- 
ple, est  très-sensible,  dès  qu'on 
la  touche.  Ce  rapprochement  de 
la  chair  et  du  sang  n'est  pas 
très-exact  ;  mais  cette  observa- 
tion se  réduit  à  ceci  que  le  sang 
elles  autres  excrétions  du  corps 
ne  sentent  pas,  comme  la  chair 
sent  dans  le  corps  entier.  — 
N'est  pas  en    contact   avec  la 


:    il 


V. 


106 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


en  contact  avec  la  chair  ;  il  n'y  est  pas  mêlé  ;  et  il  est 
comme  renfermé  en  un  vase,  que  forment  pour  lui 
le  cœur  et  les  veines.  Comment  les  diverses  parties 
du  corps  tirent-elles  du  sang  leur  développement  et 
leur  croissance?  Qu'est-ce  que  c'est  en  général  que  la 
nutrition  ?  Ce  sont  là  des  questions  qui  seront  étudiées 
plus  convenablement  dans  le  traité  de  la  Génération 
des  Animaux,  et  ailleurs.  Pour  le  moment,  ce  qui  pré- 
cède doit  suffire,  puisque  c'est  tout  ce  qui  peut  nous 
servir  ici,  et  nous  savons  maintenant  que  le  sang  a  pour 
but  de  nourrir  l'animal  dans  sa  totalité  et  de  nourrir 
ses  parties  diverses. 


chair.  Ceci  n'est  pas  exact  ;  et 
par  la  ramification  des  vais- 
seaux de  plus  en  plus  ténus,  le 
sang  se  mêle  à  la  chair  et  la 
nourrit.  Mais  au  temps  d'Aris- 
tote,  l'analyse  anatomique  ne 
pouvait  pas  être  poussée  aussi 
loin.  —  En  un  vase.  C'est  l'ex- 
pression même  du  texte,  que  la 
science  moderne  conserve  en 
grande  partie,  quand  elle  nous 
parle  du  «  système  vasculaire  ». 
—  Et  les  veines.  Nous  ajoute- 
rions :  «  Et  les  artères  »  ;  mais 


Aristote  ignorait  cette  distinc- 
tion .  —  Leur  développement  et 
leur  croissance.  Il  n'y  a  qu'un 
seul  mot  dans  le  texte.  —  Le 
traite  de  la  Génération  des  Ani- 
maux. Voir  cet  ouvrage  spé- 
cial, liv.  III,  p.  222,  de  l'édition 
et  traduction  de  MM.  Aubert  et 
VVimmer.  —  Et  ailleurs.  Aris- 
tote a  parlé  souvent  de  la  nu- 
trition ;  il  avait  fait  un  ouvrage 
particulier  sur  ce  grand  sujet  ; 
mais  cet  ouvrage  est  malheu- 
reusement perdu. 


LIVRE  II,  CHAP.  IV.  §  2 


107 


CHAPITRE  IV. 

Des  fibres  et  de  leur  rôle  ;  le  sang  n'en  a  pas  toujours  ;  il  en  a  plus 
ou  moins;  les  fibres  sont  terreuses;  influence  de  la  composition 
du  sang  sur  l'intelligence  et  la  nature  des  animaux  ;  les  taureaux 
et  les  sangliers;  effet  de  la  présence  ou  de  l'absence  des  fibres 
dans  le  sang  ;  effets  de  la  chaleur  ou  de  la  froideur  du  sang  ;  la 
lymphe. 


*  Tel  sang  contient  ce  qu'on  appelle  des  fibres  ;  tel 
autre  sang  en  est  privé,  comme  l'est  celui  des  cerfs  et 
des  chevreuils.  Cette  absence  de  fibres  empêche  ce 
dernier  sang  de  se  coaguler  ;  car  la  partie  aqueuse 
du  sang  est  plutôt  froide,  et  c'est  ce  qui  fait  qu'il  ne 
se  coagule  pas.  Mais  la  partie  terreuse  se  coagule,  par 
suite  de  l'évaporation  de  la  partie  liquide,  et  les  fibres 
sont  terreuses  essentiellement.  Ml  y  a  des  animaux 


Kl 


|:j  1 .  Ce  qu'on  appelle  des 
fibres.  La  science  aujourd'hui 
en  sait  fort  long  sur  la  compo- 
sition du  sang,  grâce  au  mi- 
croscope, et  aussi  à  la  chimie  ; 
mais  il  est  déjà  bien  remarqua- 
ble qu' Aristote  ait  compris  si 
nettement  le  rôle  de  la  fibrine, 
qui  est  la  cause  principale  de  la 
coagulation  du  sang.  Privé  de 
ses  fibres,  le  sang  ne  se  coagule 
plus.  —  La  partie  aqueuse  du 
sang.  C'est  le  sérum,  liquide  de 
couleur  jaunâtre,  qui  se  sépare 
de  la  partie  du  sang  qui  se  coa- 
gule plus  spécialement,  c' est-a- 


dire  le  caillot.  —  La  partie 
terreuse.  C'est  le  caillot  propre- 
ment dit.  —  Les  fibres  sont  ter- 
reuses essentiellement.  Cette 
théorie  se  rapporte  à  celle  des 
quatre  éléments,  la  terre,  l'eau, 
l'air,  le  feu,  premiers  linéa- 
ments de  la  théorie  des  corps 
simples,  tels  que  les  comprend 
la  chimie  actuelle.  Aristote  n'a 
rien  pu  connaître  des  globules 
rouges  et  blancs,  que  le  micros- 
cope nous  a  révélés  dans  le 
sang  de  l'homme  et  de  tous  les 
animaux. 

§  2.    Une    intelligence  plus 


i 


•v 


I  li 


108 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,  CHAP.  IV,  §  4 


109 


qui  ont  une  intelligence  plus  brillante  que  d'autres, 
non  pas  à  cause  de  la  froideur  du  sang,  mais  bien 
plutôt  parce  qu'il  est  léger  et  pur.  Le  terreux  n'a  ni 
Tune  ni  l'autre  de  ces  qualités.  Les  animaux  qui  ont 
des  humeurs  plus  légères  et  plus  pures  ont  aussi  la 
sensibilité  plus  vive  et  plus  mobile.  ^De  là  vient  que 
même  certains  animaux  qui  n'ont  pas  de  sang  ont  ce- 
pendant l'âme  bien  plus  intelligente  que  d'autres  qui 
en  ont,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  antérieurement; 
telles  sont  l'abeille,  la  fourmi,  et  telle  autre  espèce 
rapprochée  de  celles-là.  Les  animaux  où  le  sang  est  trop 
aqueux  sont  plus  timides,  parce  que  la  peur  refroidit; 


brillante...  Ces  considérations 
sur  le  rapport  du  sang  à  l'in- 
telligence sont  fort  ingénieuses  ; 
et  l'on  peut  regretter  que,  dans 
la  science  moderne,  on  ne  les  ait 
pas  reprises  et  poussées  plus 
loin.  —  A  cause  de  la  froideur 
du  sang.  Il  semblerait  plutôt 
que  c'est  la  chaleur  qu'il  fau- 
drait dire.  Toutefois  il  semble 
constaté  par  de  récentes  recher- 
ches qu'en  général  les  hommes 
de  génie  et  de  haute  intelligence 
ont  le  pouls  très-faible  et  extrê- 
mement lent  ;  ce  qui  rentrerait 
dans  la  théorie  d'Aristote, 
croyant  que  la  froideur  du  sang 
contribue  à  aiguiser  l'esprit. — 
Le  terreux.  J'ai  conservé  la  for- 
mule môme  du  texte,  qui  d'ail- 
leurs est  très-claire.  —  Des 
humeurs.  Le  grec  dit  mot  à 
mot:  L'humidité. 

§  3.   Qui  n'ont  pas  de  sang. 


Ce  sont  les  insectes,  selon  les 
théories  ordinaires    d'Aristote. 

—  Antérieurement.  Voir  plus 
haut,  ch.  I,  §  16,  et  ch.  ii,  |^§  4 
et  suivants.  —  L'abeille^  la 
fourmi...  Il  faut  voir  la  longue 
étude  qu'Aristote  a  consacrée 
aux  abeilles  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IX,  ch.  xxvi  et 
xxvii  de  ma  traduction  ;  voir 
aussi  la  Préface  à  cet  ouvrage, 
p.  XLi.  —  Le  sang  est  trop 
aqueux.  Ceci  atteste  que  les  ob- 
servations d'Aristote  sur  le  sang 
étaient  exactes  et  profondes.  La 
trop  grande  liquidité  du  sang 
est  une  cause  d'afliiiblissement 
très-réel  ;  et  chacun  de  nous 
|)eut  sans  trop  de  peine  en  faire 
l'expérience.  L'anémie,  dont 
on  parle  tant  de  nos  jours,  n'a 
pas  très-souvent  d'autre  cause. 

—  Sont  plus  timides.  Ceci  n'a 
rien     d'impossible.     —     Cette 


et  les  animaux  chez  qui  cette  mixtion  humide  qui  est 
dans  le  cœur  est  ainsi  faite  sont  prédisposés  à  la 
crainte.  Comme  l'eau  se  coagule  par  le  froid,  les 
animaux  privés  de  sang  sont  en  général  plus  crain- 
tifs que  les  animaux  qui  en  ont;  dans  leur  terreur,  ils 
restent  sans  mouvement;  d'autres  laissent  partir  leurs 
excréments,  et  il  y  en  a  qui  changent  de  couleur. 

*  Mais  ceux  qui  ont  beaucoup  de  fibres  dans  le  sang, 
et  des  fibres  épaisses,  sont  d'une  nature  plus  ter- 
reuse ;  leur  caractère  est  plus  courageux,  et  ils  se 
laissent  emporter  davantage  à  leur  colère.  C'est  que 
la  colère  produit  de  la  chaleur,  et  que  les  solides  une 
fois  échauffés  produisent  plus  de  chaleur  que  les  li- 


mixtion  humide  qui  est  dans 
le  cœur.  Le  texte  n'est  pas  plus 
précis.  —  Prédisposés  à  la 
crainte.  11  est  certain  que  la 
frayeur  nous  cause  un  re- 
froidissement subit,  et  parfois 
même,  quand  elle  est  trop 
forte,  elle  arrête  la  circula- 
tion du  sang  et  la  vie.  Tous 
les  phénomènes  qu'Aristote  dé- 
crit sont  d'une  parfaite  exac- 
titude; et  ce  sont  des  obser- 
vations qu'il  est  facile  de  vé- 
rifier sur  les  animaux  qui  vi- 
vent autour  de  nous.  —  Sans 
m.ouvement, . .  leurs  excré- 
ments... changent  de  couleur. 
Ce  sont  là  des  faits  certains, 
qui  se  renouvellent  "fréquem- 
ment. 

§  4.    Beaucoup    de  fibres... 
épaisses.    Cette    généralité  est 


fort  exacte  ;  et  c'est  bien  la 
fibrine,  en  effet,  qui  donne  au 
sang  sa  consistance.  —  Plus 
terreuse.  C'est-à-dire,  plus  so- 
lide ;  c'est  le  caillot,  qui  peut 
se  séparer  du  sérum,  qui  est  la 
partie  liquide  du  sang.  —  L^eur 
caractère  est  plus  courageux. 
Ces  études  ne  semblent  pas 
avoir  été  poursuivies  par  la 
science  moderne,  toutes  cu- 
rieuses qu'elles  sont.  Quelle 
influence  la  composition  du 
sang  peut-elle  avoir  sur  le 
caractère  des  animaux  ?  Quel 
est  le  rapport  de  l'une  à  l'au- 
tre ?  —  La  colère  produit  de  la 
chaleur.  Ceci  encore  est  incon- 
testable. —  Plus  de  chaleur 
que  les  liquides.  Voir  plus  haut 
la  théorie  sur  les  degrés  de 
calorique    dans   les    différents 


s    tj 


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Û 


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N 


110 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


quides;  or  les  fibres  sont  solides  et  terreuses.  Elles 
sont  en  quelque  sorte  des  ctuves  dans  le  sang,  et 
elles  causent  dans  les  cœurs  un  véritable  bouillon- 
nement. ^De  là  vient  que  les  taureaux  et  les  san- 
gliers sont  pleins  de  courage  et  d'emportements  fu- 
rieux. Leur  sang  est  celui  qui  a  le  plus  de  fibres;  et 
c'est  le  sang  du  taureau  qui  se  coagule  le  plus  rapi- 
dement de  tous.  Si  Ton  enlève  les  fibres  du  sang,  il 
ne  se  coagule  plus;  et  de  même  que,  lorsqu'on  enlève 
d'une  masse  de  boue  la  partie  terreuse,  Teau  ne  se 


corps,  liv.  II,  ch.  ii,  §§  11  et 
suivants.  —  Sont  solides  et 
terreuses.  C'est  bien  là  la  dif- 
férence du  sérum  et  du  caillot; 
c'est  le  caillot  qui  est  solide, 
et,  pour  prendre  le  langage 
aristotélique,  qui  est  terreux. 
La  fibrine  est  dissoute  dans  le 
sérum,  qui  est  liquide.  —  Des 
ctuves  dans  le  sang.  Ceci  est 
justifié  par  ce  qui  suit.  —  Un 
véritable  bouillonnement.  Ce 
n'est  pas  fétat  habituel  du 
sang  ;  mais  cette  ardeur  du 
sang  est  très-réelle  dans  les  cas 
exceptionnels  de  vives  émo- 
tions ou  de  lièvres. 

§  5.  Les  taureaux  et  les  san- 
gliers. Le  caractère  prêté  ici 
aux  sangliers  et  aux  taureaux 
est  bien  le  leur;  ce  caractère 
tient-il  à  la  composition  du 
sang  ?  C'est  là  une  question 
difficile,  que  la  science  mo- 
derne aurait  sans  doute  grand' - 
peine  à  résoudre.  —  Celui  qui 
a  le  plus  de  fibres.  Le  fait 
serait  facile  à  vérifier.  La  chi- 


mie actuelle  a  constaté  que  le 
sang  se  compose  de  globules, 
rouges  et  blancs,  en  quantité 
prodigieuse,  d'albumine,  de 
fibrine,  d'eau  et  de  substances 
diverses,  dans  des  proportions 
qui  sont  par  ordre,  127,  70,  3, 
790  et  10,  pour  une  quantité 
totale  de  1,000.  —  Qui  se  coa- 
gule le  plus  rapidement.  Le 
fait  paraît  exact.  —  Ne  se 
coagule  plus.  La  science  ac- 
tuelle a  constaté  le  fait,  qui  est 
absolument  indubitable.  C'est 
la  fibrine  seule  qui  se  coagule 
dans  le  sang  ;  mais  on  ne  sait 
pas  encore  comment  elle  se 
coagule.  Ce  n'est  pas  le  froid 
qui  produit  la  coagulation,  puis- 
qu'elle est  plus  rapide  si  le 
sang  est  maintenu  à  la  tem- 
pérature ordinaire  du  corps. — 
D'une  masse  de  bouc.  La  com- 
paraison peut  paraître  assez 
singulière  ;  mais  elle  n'est  pas 
fausse,  et  il  est  certain  que,  si 
d'une  masse  de  boue,  on  sépare 
feau   et   la   terre,    feau   reste 


t 


.. 


LIVRE  II,  CHAP.  IV,  §  6 


111 


solidifie  plus ,  de  même  le  sang  ne  se  coagule  pas  da- 
vantage, parce  que  les  fibres  sont  de  la  terre.  Mais  si 
Ton  n'enlève  pas  les  fibres,  le  sang  se  coagule,  comme 
la  terre  liquéfiée  se  solidifie  par  le  froid.  La  chaleur 
étant  expulsée  par  le  fi^oid,  la  partie  liquide  s'évapore 
en  même  temps,  ainsi  qu'on  l'a  déjà  dit,  et  le  liquide 
se  coagule,  desséché,  non  par  la  chaleur,  mais  bien 
par  le  froid. 

Ml  n'y  a  d'humidité  dans  les  corps  des  animaux 
que  grâce  à  la  chaleur  qui  est  en  eux.  La  nature  par- 
ticulière du  sang  cause  de  nombreuses  modifications 
dans  le  caractère  des  animaux  et  dans  leur  sensi- 
bilité. Cela  se  conçoit  sans  peine  puisque  le  sang 
est  la  matière  du  corps  tout  entier  ;  car  la  nourriture 
est  la  matière  du  corps,  et  le  sang  en  est  la  nour- 
riture définitive.  Il  est  donc  tout  simple  que  le  sang 


liquide  et  ne  se  solidifie  pas, 
comme  lorsqu'elle  est  mêlée  à 
la  partie  terreuse.  —  Ne  se 
solidifie  pas.  Comme  la  terre 
en  se  desséchant  ;  le  froid  ne 
joue  ici  aucun  rôle.  —  Sous  de 
la  terre.  Voir  plus  haut,  §  4. 

—  Si  l'on  n'enlève  pas  les 
fibres.  Ceci  prouve  qu'Aristote 
avait  fait  de  nombreuses  expé- 
riences sur  la  composition  du 
sang,  aussi  curieusement  qu'on 
pouvait  en  faire  de  son  temps. 

—  Ainsi  qu'on  l'a  déjà  dit. 
Voir  plus  haut,  §  1  ;  il  serait 
d'ailleurs  difficile  de  savoir  à 
quoi  se  rapporte  précisément 
cette  référence.  —  Mais   bien 


par  le  froid.  Ce  n'est  pas  exact. 
§  6.  //  n'y  a  d'humidité,.. 
Ces  théories  peuvent  nous  pa- 
raître aujourd'hui  contestables 
et  fausses;  au  temps  d'Aristote, 
elles  étaient  neuves,  et  elles  de- 
vaient paraître   fort  avancées. 

—  Dans  le  caractère  des  ani- 
maux. Voir  le  §  précédent.  — 

—  La  matière  du  corps  tout 
entier.  Ceci  est  exagéré  ;  la 
fonction  du  sang  est  de  nourrir 
le  corps  en  le  développant  jus- 
qu'à un  certain  point,  et  en  le 
nourrissant  ;  mais  on  ne  peut 
pas  dire  qu'il  en  soit  absolu- 
ment la  matière.  —  La  nourri^ 
turc  définitive.  Ceci  est  exact, 


V.-. 


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\ 


112 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


produise  de  notables  différences,  selon  qu'il  est  chaud 
ou  froid,  léger  ou  épais,  bourbeux  ou  pur.  La  lymphe 
est  la  partie  aqueuse  du  sang,  soit  que  cette  partie  ne 
soit  pas  encore  bien  digérée  et  bien  cuite,  soit  qu'elle 
soit  corrompue  ;  et  par  conséquent,  dans  le  premier 
cas,  c'est  nécessairement  de  la  lymphe;  dans  le  second, 
elle  appartient  au  sang. 


bien  qu'Aristote  n'ait  pas  pu 
savoir,  sur  la  formation  du  chyle 
et  l'action  des  vaisseaux  lym- 
phatiques, tout  ce  qu'on  en  sait 
aujourd'hui.  Voir  l'Anatomie 
comparée  deCuvier,  xxiv®  lec, 
tome  IV,  pp.  166  et  suiv., 
!''«  édition  ;  voir  aussi  M.  Ed- 
mond Perrier,  Anatomie  et  Phy- 
siologie animales,  pp.  410  et 
suiv.,  édit.  1882.  —  La  lymphe 
est  la  partie  aqueuse.  INous 
dirions  le  sérum,  que  l'on  dis- 
tingue de  la  lymphe  propre- 
ment dite.  La  lymphe  est  liquide, 
incolore,  et  elle  circule  dans  les 
vaisseaux  dits  lymphatiques,  à 
peu  près  comme  le  sang  circule 
dans  les  artères  et  dans  les  vei- 
nes. —  Elle  soit  corrompue.  La 


lymphe  n'a  rien  de  corrompu  ; 
elle  a  seulement  une  nature  spé- 
ciale, qui  n'a  été  analysée  que 
dans  ces  derniers  temps. —  Dans 
le  premier  cas.  C'est-à-dire, 
quand  elle  n'est  pas  encore  bien 
digérée,  comme  parle  Aristote, 
et  n'est  pas  arrivée  à  toute  sa 
perfection.  —  Dans  le  second. 
C'est-à-dire,  quand  elle  est  com- 
plètement formée.  —  Elle  ap- 
partient au  sang.  Ou  peut-être  : 
«  Elle  n'existe  qu'en  vue  du 
sang  ».  Ceci  pourrait  égale- 
ment s'appliquer,  soit  à  la  lym- 
phe, soit  au  sérum.  On  ne  sait 
pas  encore  si  les  globules  lym- 
phatiques se  convertissent  en 
globules  sanguins,  bien  que  ce 
soit  assez  probable. 


LIVRE  II,  CHAP.   V,  {^  1 


1 1 3 


CHAPITRE  V. 

De  la  graisse  et  du  suif;  leurs  rapports  avec  le  sang  ;  les  animaux 
qui  n'ont  pas  de  sang  n'ont  ni  graisse  ni  suif;  animaux  qui 
ont  plus  particulièrement  du  suif  et  de  la  graisse  ;  utilité  et 
danger  de  ces  matières  dans  l'organisation  animale  ;  les  ani- 
maux  gras  vieillissent  plus  vite  ;  ils  sont  plus  souvent  impuis- 
sants. ~  Résumé  sur  le  sang  et  les  autres  matières. 

*  La  graisse  et  le  suif  diffèrent  entre  eux  selon  la 
différence  même  du  sang.  Vun  et  Tautre  en  effet  ne 
sont  que  du  sang  cuit  et  mûri  par  1  abondance  de 
nourriture,  mais  qui,  dans  Tanimal,  n  a  pas  été  con- 
verti en  cette  portion  qui  fait  sa  chair,  et  qui  n'en 
est  pas  moins  bien  mûr  et  bien  nourricier.  L'éclat 


%  \.  La  graisse  et  le  suif.  La 
science  actuelle  étudie  aussi  la 
composition  des  substances 
graisseuses,  après  celle  du  sang. 
La  graisse  joue  un  ro\e  très- 
important  dans  l'organisme  gé- 
néral des  animaux,  soit  terres- 
tres, soit  surtout  aquatiques, 
chez  lesquels  la  graisse  est  hui- 
leuse. Dans  les  animaux  terres- 
tres, la  graisse  est  solide  à  des 
degrés  divers.  Le  suif  est  la 
graisse  particulière  de  certains 
animaux,  et  spécialement  de 
l'espèce  ovine  et  bovine.  «  La 
graisse,  dit  Buffon,  diffère  du 
suif,  en  ce  qu'elle  reste  toujours 
molle,  tandis  que  le  suif  durcit 
en  se  refroidissant  »  ;  Quadru- 

T.    I. 


pèdes,  tome  I,  p.  248,  citation 
de  Littré,  Dictionnaire,  article 
Suif.  —  En  cette  portion  qui 
fait  sa  chair.  On  peut  accepter 
cette  définition  de  la  graisse.  — 
—  Bien  mûr  et  bien  nourricier. 
La  fonction  réelle  de  la  graisse 
est  bien  celle-là.  C'est  le  tissu 
cellulaire  qui  sécrète  aussi  la 
graisse  ;  seulement  cette  sécré- 
tion spéciale  reste  dans  les  cel- 
lules, au  lieu  d'en  être  expulsée, 
comme  l'urine  et  les  fèces.  — 
L'éclat  dont  ils  brillent.  Peut- 
être  l'expression  est-elle  un  peu 
forte,  surtout  pour  le  suif;  elle 
est  plus  exacte  pour  la  graisse. 
Observées  au  miscrocope,  les 
gouttelettes  et  les   gouttes  de 

8 


114 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


dont  ils  brillent  le  prouve  bien,  puisque  l'éclat  bril- 
lant des  liquides  est  un  mélange  d'air  et  de  feu.  *  Ce 
qui  fait  que  les  animaux  qui  n'ont  pas  de  sang  n'ont 
jamais  de  graisse  ni  de  suif,  c'est  précisément  parce 
que  le  sang  leur  manque.  Parmi  les  animaux  qui  ont 
du  sang,  ceux  dont  le  sang  a  beaucoup  de  corps  ont 
plus  de  suif;  car  le  suif  est  terreux;  il  se  coagule 
comme  la  matière  fibreuse,  et  comme  les  agglomé- 
rations liquides  qu'elle  forme,  et  qui  ont  peu  d'eau  et 
beaucoup  de  terre.  ^  Aussi,  les  animaux  qui  n'ont  pas 
les  deux  rangées  de  dents  et  qui  portent  des  cornes 
ont-ils  du  suif.  Ce  qui  prouve  bien  que  leur  nature 
est  pleine  de  cet  élément,  c'est  qu'ils  ont  des  cornes 
et  des  osselets,  attendu  que  leur  nature  à  tous  est 


graisse  ont  une  vive  réfringence. 
—  L'éclat  brillant  des  liquides. 
En  réalité,  les  liquides  font  l'efiet 
de  miroirs  quand  la  lumière  les 
frappe.  —  Un  mélange  d'air  et 
de  feu.  Ce  sont  les  théories  qui 
sortaient  nécessairement  de  la 
théorie  des  quatre  éléments. 

§  2 .  Kont  jamais  de  graisse 
ni  de  suif.  Précisément  parce 
que  le  suif  et  la  graisse  ne  pro- 
viennent que  des  matières  char- 
riées par  le  sang,  dans  l'acte  de 
la  nutrition.  —  A  beaucoup  de 
corps.  C'est  l'expression  même 
du  texte.  Le  corps  du  sang  est 
formé  par  le  caillot,  qui  lui 
donne  sa  consistance  et  qui 
vient  de  la  fibrine.  —  Les  ag- 
glomérations liquides.  Le  sens 
exact  du  mot  grec  est  assez 
obscur.  —  Peu  d'eau  et  beau- 


coup de  terre.  Peut-être  ceci 
pourrait-il  se  rapporter  directe- 
ment au  suif,  composé,  selon  les 
théories  de  cette  époque,  de 
beaucoup  de  terre  et  d'une  pe- 
tite quantité  d'eau. 

§  3.  Qui  n'ont  pas  les  deux 
rangées  de  dents.  Ce  sont  en 
général  les  ruminants,  qui  n'ont 
d'incisives  qu'à  la  mâchoire  in- 
férieure. Voir  l'Anatomie  com- 
parée de  Cuvier,  xvii®  leçon, 
tome  Ili,  p.  142,  l'«  édition. 
—  Ont-ils  du  suif.  Le  fait  est 
exact  ;  mais  l'explication  qui  en 
est  donnée  ici  ne  l'est  pas  au- 
tant. —  Pleine  de  cet  élément. 
C'est-à-dire,  de  l'élément  ter- 
reux, dans  les  théories  d'Aris- 
tote.  —  C'est  qu'ils  ont  des 
cornes  et  des  osselets.  Ceci  en- 
core est  exact  ;  et  Aristote  sup- 


LIVRE  II,  CHAP.  V,  §  4  115 

terreuse  et  sèche.  Au  contraire,  les  animaux  qui  ont 
les  deux  rangées  de  dents,  qui  n'ont  pas  de  cornes 
et  dont  les  pieds  sont  à  plusieurs  divisions,  ont  de  la 
graisse  au  lieu  de  suif;  leur  graisse  ne  se  coagule  pas  ; 
et  elle  ne  s'égrène  pas  en  séchant,  parce  que  sa  nature 
n'est  pas  terreuse. 

*  Quand  ces  matières  n'entrent  qu'en  quantité  me- 
surée dans  les  organes  des  animaux,  elles  leur 
sont  profitables.  Elles  n  empêchent  en  rien  les  sen- 
sations, et  elles  contribuent  à  donner  de  la  santé  et 
de  la  force.  Mais  si  elles  sont  par  trop  abondantes, 
elles  nuisent  et  elles  sont  funestes.  Si  tout  le  corps 
n'était  que  graisse  et  que  suif,  il  périrait  infaillible- 
ment.  L'animal  consiste  surtout  dans  sa  partie  sen- 
sible; et  c'est  la  chair,  ou  la  matière  correspondante. 


pose  que  les  cornes  et  les  osse- 
lets,  qui    sont   des    conditions 
spéciales  de  ces  animaux, ne  peu- 
vent provenir  que  de  l'élément 
terreux.  —  Qui  ont  les  deux 
rangées  de  dents.  Ce  sont  les 
mammifères  en  général,  sauf  les 
ruminants,    et  les  édentés,  qui 
ont  plus  d'un  rapport  avec  les 
ruminants.  Voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  I,  p.  224,  édit. 
de  1829.  —  Ne  se  coagule  pas. 
Voir  plus  haut,  §  1.  —  A>  s'é- 
grène pas.  C'est  le  sens  exact 
du   mot   grec,    et  l'expression 
répond  bien  au  fait.  —  Sa  na- 
ture n'est  pas  terreuse.  Comme 
celle   du  suif;   elle  est  plutôt 
aqueuse. 

§  4.    En    quantité  mesurée. 


L'observation  est  fort  juste  ;  et 
la  santé  s'arrange  mieux  en  effet 
d'un   état  moyen  qui  n'est,  ni 
trop  d'embonpoint,  ni  trop  de 
maigreur.—  Elles  sont  funestes. 
Observation  non  moins  exacte 
que  la  précédente.  Ce  sont  là 
des   faits  certiiins  que  l'expé- 
rience   de    chaque  jour  nous 
permet  de  vérifier,  sans  parler 
d'une  observation  personnelle. 
—   Il  périrait  infailliblement. 
Parce  que  les  fonctions  les  plus 
importantes  ne  pourraient  s'ac- 
complir. —    L'animal  consiste 
surtout...  C'est  en  effet  la  sen- 
sibilité qui  disringue  essentiel- 
lement l'animal  de  la  plante  et 
du  minéral.  —  La  chair.  Voir 
plus  haut,  ch.  I,  §  12  et  §  15. 


"V 


116 


DES  PARTIES  DES  AMMAUX 


qui  est  douée  de  la  sensibilité.  Le  sang,  comme  on  Ta 
dit  un  peu  plus  haut,  n'est  pas  sensible,  non  plus  que 
la  graisse  et  le  suif,  qui  ne  sont  que  du  sang  cuit  et 
mûri.  Par  conséquent,  si  le  corps  entier  devenait  suif 
et  graisse,  il  n'aurait  plus  la  moindre  sensibilité. 

^  De  là  vient  que  les  êtres  trop  gras  vieillissent  vite; 
ils  ont  peu  de  sang,  parce  que  leur  sang  s'est  dépensé 
en  engraissement;  et  la  diminution  du  sang  est  un 
acheminement  vers  la  destruction,  qui  n  est  elle- 
même  qu'un  sang  appauvri,  et  qui  amène  la  presque 
insensibilité  à  toute  espèce  de  froid  ou  de  chaleur.  Par 
la  même  cause,  les  animaux  gras  sont  aussi  moins 
féconds;  car  cette  portion  du  sang  qui  devrait  tourner 
en  liqueur  séminale  et  en  sperme  passe  tout  entière 
en  graisse  et  en  suif.  Le  sang  mûri  par  la  coction 
devient  l'une  et  l'autre  de  ces  matières,  de  telle  sorte 


—  Un  peu  plus  haut.  Ch.  m, 
§  12,  Aristote  a  établi  que  le 
sang,  non  plus  que  les  excré- 
tions diverses  du  corps,  n'est 
pas  sensible,  sans  dire  d'ailleurs 
par  quel  procédé  il  a  constaté 
le  fait  qu'il  affirme.  —  Cuit  et 
mûri.  11  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte.  Voir  plus  haut 
§  1.  —  //  n'aurait  plus  la 
moindre  sensibilité'.  Ceci  paraît 
également  exact. 

§  5.  —  Fieillissent  vite.  11 
ne  semble  pas  que  la  science 
moderne  ait  étudié  ce  sujet 
d'une  manière  particulière  ; 
mais  on  peut  croire  que  la  théo- 
rie d' Aristote  est  vraie  ;  et  qu'en 


effet  les  personnes  grasses  vieil- 
lissent en  général  plus  vite  que 
les  personnes  maigres.  —  La 
diminution  du  sang.  Ceci  peut 
se  comprendre  à  la  fois  sous  le 
rapport  de  la  quantité,  et  aussi 
de  la  qualité.  Le  sang  diminue 
de  volume,  et  il  est  profondé- 
ment altéré.  —  Un  achemine- 
ment vers  la  destruction.  Cette 
remarque  est  juste  comme  toutes 
les  précédentes,  et  l'expression 
est  ingénieuse.  —  Moins  féconds . 
Ceci  est  encore  facile  à  vérifier. 
—  En  liqueur  séminale  et  en 
sperme.  Les  deux  mots  sont 
dans  le  texte,  bien  qu'ils  signi- 
fient tous    les  deux   la   même 


LIVRE  II,  CHAP.  VI,  §  1  117 

que,  dans  les  animaux  organisés  ainsi,  ou  il  n'y  a  au- 
cune excrétion,  ou  bien  il  n'y  en  a  que  très-peu. 

^  Voilà  ce  que  nous  pouvons  dire  sur  le  sang,  la 
lymphe,  la  graisse  et  le  suif,  pour  expliquer  la  nature 
de  chacune  de  ces  matières  et  les  fonctions  pour  les- 
quelles elles  sont  faites. 


CHAPITRE  VI. 

De  la  moelle  ;  elle  est  une  modification  du  sang;  observation  sur 
les  animaux  tout  jeunes  ;  nature  diverse  de  la  moelle  ;  tous  les 
animaux  en  ont  presque  sans  exception;  le  lion;  l'arête  dans 
les  animaux  aquatiques  renferme  la  moelle  ;  ils  n'ont  que  la  moelle 
du  rachis;  mais  cette  moelle  est  différente.  —  Résumé  de  ces 
explications  sur  la  moelle. 

^  La  moelle  est  une  certaine  nature  de  sang  ;   et 
elle  n'est  pas  du  tout,  comme  on  le  suppose  quelque- 


chose,  si  ce  n'est  que  peut-être 
le  second  s'applique  plutôt  à 
l'homme  qu'au  reste  des  ani- 
maux. —  Aucune  excrétion. 
Sous-entendu  :  Spermatique. 

§  6.  Le  sang ^  la  lymphe 

Résumé  des  chapitres  précé- 
dents, à  partir  du  second.  Voir 
l'Anatomie  comparée  de  Cuvier, 
tome  V,  dernière  leçon,  des  Sé- 
crétions, pp.  201  et  suiv. 

§1.  La  moelle...  Il  semble 
que  la  zoologie  moderne  ait 
donné    peu    d'attention    à    la 


moelle,  ou  du  moins  elle  ne  lui 
en  a  pas  donné  autant  que  le 
naturaliste  ancien;  voir  l'Ana- 
tomie comparée  de  Cuvier, 
II®  leçon,  pp.  107  et  111,  pre- 
mière édit.;  et  IX®  leçon,  t.  Il, 
p.  188.  —  Une  certaine  nature 
de  sang.  C'est  la  traduction 
exacte  du  texte  ;  mais  cette 
théorie  n'est  peut-être  pas  fort 
exacte.  La  moelle  est  très-dif- 
férente du  sang,  bien  que  les 
artères  et  les  veines  soient 
fort  nombreuses  dans  la  moelle; 


X 


118 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


fois,  la  force  spermatiqiie  delà  semence.  On  peut  s  en 
convaincre  en  observant  les  très-jeunes  animaux. 
Toutes  leurs  parties  étant  formées  de  sang  et  le  sang 
étant  la  seule  nourriture  des  embryons,  la  moelle  que 
contiennent  alors  les  os  est  aussi  toute  sanguine; 
mais  en  grandissant  et  en  mûrissant,  les  viscères 
changent  de  couleur,  ainsi  que  toutes  les  autres  par- 
ties; or,  dans  les  jeunes  sujets,  les  viscères  sont  tous 
excessivement  sanguins.  'La  moelle  ne  change  pas 
moins.  Dans  les  animaux  gras,  elle  est  onctueuse,  et 
elle  ressemble  tout  à  fait  à  la  graisse.  Ceux  où  elle 
n'est  pas  pareille  à  de  la  graisse,  mais  chez  qui  le 
sang  paraît,  en  mûrissant,  devenir  du  suif,  ont  aussi 
la  moelle  comme  du  suif.  Dans  les  animaux  à  cornes, 
et  qui  n'ont  pas  les  deux  rangées  de  dents,  elle  est 


elle  est  recouverte  de  mem- 
branes, et  quand  on  les  lui 
enlève,  elle  se  liquéfie  presque 
aussitôt  ;  elle  est  composée  de 
substance  blanche,  venant  de 
l'encéphale  par  le  grand  trou 
occipital  ;  le  cerveau  et  le  cer- 
velet y  contribuent.  Les  mem- 
branes du  cerveau  se  prolon- 
gent dans  le  canal  vertébral  et 
recouvrent  la  moelle  épinière. 
—  La  force  spermatiquc  de  la 
semence.  Ce  qui  a  pu  donner 
lieu  à  cette  théorie,  c'est  que  sou- 
vent la  consomption  dorsale,  si 
bien  décrite  par  Hippocrate, 
tient  à  l'excès  des  plaisirs  vé- 
nériens. Aristote  d'ailleurs  au- 
rait dil  nommer  les  naturalistes 
auxquels  il  prête  l'opinion  qu'il 


combat.  Voir  aussi  le  Manuel 
d'anatomie  comparée  de  M.  Ge- 
genbaur,  p.  695. —  Toute  san- 
guine. Cette  appréciation  ne 
paraît  pas  fort  exacte  ;  mais  elle 
prouve  cependant  avec  quel 
soin  Aristote  avait  étudié  cette 
(juestion. —  En  mûrissant.  C'est 
1  expression  même  du  texte  ;  la 
maturité  ne  signifie  que  le  déve- 
loppement complet  de  l'animal; 
voir  plus  loin,  liv.  III,  ch.  iv, 
§  3. 

§  2 .  Elle  est  onctueuse. 
Comme  l'est  la  graisse,  dont  elle 
se  rapproche  par  l'apparence. 
—  À  la  graisse...  comme  du 
suif.  Voir  plus  haut,  le  chapitre 
précédent  sur  la  graisse  et  le 
suif.  —  Qui  n'ont  pas  les  deux 


LIVRE  II,  GHAP.  VI,  §  4  119 

suiffeuse  ;  mais  elle  est  plutôt  graisseuse  dans  ceux 
qui  ont  les  deux  rangées  de  dents  et  les  pieds  à  plu- 
sieurs divisions.  ^Ce  n'est  pas  là  du  tout  ce  qu'est 
la  moelle  du  rachis,  puisqu'elle  doit  être  continue 
et  parcourir  tout  le  rachis  divisé  en  vertèbres.  Si  cette 
moelle  était  onctueuse  ou  suiffeuse,  elle  ne  serait  pas 
aussi  tenace  qu'elle  doit  l'être,  et  elle  serait  ou  friable 
ou  liquide.  Il  y  a  d'ailleurs  très-peu  d'animaux,  s'il 
vaut  la  peine  d'en  parler,  qui  n'aient  pas  de  moelle  ; 
ce  sont  ceux  dont  les  os  sont  très-forts  et  compacts 
comme  ceux  du  lion.  Ses  os  n'ayant  aucune  marque 
particulière  de  moelle  semblent  n'en  avoir  pas  du 
tout. 

*  Comme  il  est  indispensable  que  les  animaux  aient 
des  os  ou  la  partie  correspondante  aux  os,  l'arête  par 


rangées  de  dents.  Les  bœufs  et 
les  moutons.  —  Suiffeuse.... 
graisseuse.  SuifTeux  n'est  pas 
français  ;  mais  j'ai  cru  devoir 
risquer  ce  barbarisme,  pour  re- 
produire autant  que  possible  le 
parallélisme  du  texte  grec. 

§  3.  La  moelle  du  rachis.  La 
moelle  épinière  n'est  qu'un  pro- 
longement de  l'encéphale,  formé 
par  les  appendices  du  cervelet 
et  du  cerveau.  Sa  grosseur  va- 
rie dans  les  différents  points  du 
canal  vertébral  ;  c'est  vers  la 
partie  inférieure  du  col  qu'elle 
est  la  plus  grosse,  parce  que 
c'est  là  que  les  vertèbres  ont 
leur  plus  fort  diamètre.  A  l'ex- 
trémité du  canal  vertébral,  elle 
n'est  guère  plus  qu'un  filet.  — 


Il  X  a  — très'peu  d'animaux. 
En  général,  la  zoologie  moderne 
s'est  surtout  occupée  de  la 
moelle  chez  l'homme  ;  mais  elle 
n'a  pas  étendu  ses  recherches  à 
la  série  animale  tout  entière. — 
Comme  ceux  du  lion.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  III, 
ch.  XV,  §  3,  et  ch.  vu,  §  8, 
p.  300  de  ma  traduction.  — 
Aucune  marque  particulière  de 
moelle.  Le  texte  n'est  pas  aussi 
développé. 

§  4.  Que  les  animaux  aient 
des  os.  Cette  généralité,  si  on 
la  prenait  dans  toute  son  éten- 
due, ne  serait  pas  exacte,  puis- 
qu'il y  a  beaucoup  d'animaux 
qui  n'ont  pas  d'os;  il  s'agit 
surtout    des     animaux     supé- 


120 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


exemple  dans  les  animaux  aquatiques,  il  n'est  pas 
moins  nécessaire  que,  dans  quelques  animaux,  il  se 
forme  de  la  moelle  par  l'absorption  simultanée  de  la 
nourriture  qui  produit  aussi  les  os.  On  vient  de  dire 
que,  dans  tous  les  animaux,  la  nourriture  est  du  sang; 
et  Ton  doit  voir  que,  par  suite,  il  est  tout  simple  que  la 
moelle  devienne  suiffeuse  ou  graisseuse.  Le  sang  se 
cuit  par  la  chaleur  qui  se  développe  en  étant  ren- 
fermée dans  les  os.  La  coction  du  sang  est  en  soi 
du  suif  et  de  la  graisse.  "On  conçoit  donc  bien  que, 
dans  ceux  qui  ont  les  os  compacts  et  très-forts,  tantôt 
il  ny  ait  pas  du  tout  de  moelle,  et  que  tantôt  il  y  ait 
très-peu  de  ces  animaux  qui  en  aient,  parce  que  la 
nourriture  est  absorbée  dans  les  os.  Dans  ceux  qui 
au  lieu  d  os  ont  une  arête,  il  n'y  a  que  le  rachis  quijait 


rieurs  et  des  vertébrés.  —  Par 

l'absorption    simultanée Il 

serait  difficile  de  savoir  com- 
ment la  moelle  se  forme  ;  mais 
il  est  à  croire  qu'elle  a  la  même 
origine  que  les  os,  en  partie  du 
moins,  quand  on  dit  d'une  ma- 
nière générale  que  les  os  sont 
formés  par  l'absorption  de  la 
nourriture.  C'est  là  en  effet  la 
condition  uniforme  et  indispen- 
sable du  développement  de  tou- 
tes les  parties  du  corjjs.  —  La 
nourriture  est  du  sang.  C'est  là 
un  fait  indiscutable  pour  tous 
les  animaux,  soit  à  sang  rouge, 
soit  à  sang  blanc.  —  Se  cuit 
par  la  chaleur.  La  digestion  et 
la  nutrition  qui  produisent  le 
sang  ne  sont  qu'une  combustion 


d'un  certain  genre;  et  il  est 
exact  que  c'est  de  là  que  vient 
la  chaleur  naturelle.  —  En  étant 
renfermée  dans  les  os.  Cette 
théorie  n'est  pas  exacte  ;  et  la 
chaleur  n'est  dans  les  os  que 
très-indirectement. 

§  5.  Il  j  ait  très-peu  de  ces 
animaux  qui  en  aient.  Il  semble 
que  la  suite  naturelle  de  ce  qui 
précède,  ce  serait  de  dire  que 
certains  animaux  n'ont  que  très- 
peu  de  moelle  ;  mais  le  sens  du 
texte  est  celui  que  j'ai  donné,  et 
il  n'est  pas  douteux  malgré  sa 
singularité,  aucun  manuscrit 
n'offrant  de  variante.  —  Ont 
une  arête.  Ce  sont  les  poissons. 
Je  ne  crois  pas  que  la  zoologie 
moderne  se  soit  particulièrement 


LIVRE  II,  CHAP.  VI,  §  7  121 

de  la  moelle.  Comme  ils  ont  naturellement  peu  de 
sang,  l'arête  seule  du  rachis  est  creuse,  et  c'est  dans 
cette  arête  que  la  moelle  se  produit.  Il  n'y  a  que  dans 
elle  en  effet  qu'il  y  ait  la  place  suffisante,  et  seule 
aussi  elle  a  besoin  d'un  lien  qui  unisse  ses  divisions. 
*  Voilà  pourquoi,  dans  les  arêtes,  la  moelle  est  tout 
autre,  ainsi  qu'on  l'a  déjà  dit;  et  comme  elle  y  joue 
le  rôle  de  boucle,  elle  est  visqueuse  et  nerveuse  afin 
qu'elle  puisse  recevoir  la  tension  nécessaire. 

'  On  voit  donc  comment  les  animaux  ont  de  la  moelle, 
quand  ils  en  ont;  et  en  résumant  tout  ceci  pour  savoir 
ce  qu'est  la  moelle,  on  peut  dire  que,  dans  la  nour- 
riture sanguine  qui  se  répartit  aux  os  et  aux  arêtes, 
la  moelle  est  l'excrétion  qui  y  est  renfermée  et  qui 
est  cuite  et  digérée. 


occupée  de  la  moelle  dans  les 
arêtes  des  poissons,  où  il  y  en 
a  cependant  pour  quelques  es- 
pèces. —  Im  place  suffisante. 
Les  vertèbres  des  poissons  s'u- 
nissent par  des  surfaces  remplies 
de  cartilage;  et  l'axe  de  la  ver- 
tèbre est  un  canal  qui  les  fait 
communiquer  entre  elles  ;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  II, 
p.  124. 

§6.  Ainsi  qu'on  Va  déjà  dit.  11 
est  difficile  de  citer  précisément 
le  passage  auquel  ceci  se  rap- 
porte ;  c'est  peut-être  au  §  2 
ci-dessus.  —  De  boucle.  C'est 
la  suite  de  ce  qui  vient  d'être 


dit  sur  la  conformation  de  l'arête 
des  poissons,  dont  la  moelle 
semble  unir  les  diverses  vertè- 
bres. —  La  tension  nécessaire. 
L'explication  peut  ne  pas  sem- 
bler suffisante. 

§  7.  Voilà  donc...  Ce  résumé 
ne  s'applique  pas  très-bien  aux 
considérations  précédentes,  où 
l'on  n'a  pas  indiqué  la  cause  de 
la  moelle  dans  les  animaux.  La 
question  est  d'ailleurs  fort  obs- 
cure ;  et  personne,  parmi  les 
naturalistes  modernes,  ne  l'a 
expliquée  plus  qu'Aristote.  — 
Cuite  et  digérée.  Il  n'y  a  qu'un 
seul  mot  dans  le  texte. 


N 


122 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE    VU 

Du  cerveau;  erreurs  sur  les  rapports  du  cerveau  et  de  la  moelle 
épinière  ;  nature  propre  de  l'encéphale  ;  c'est  dans  le  cerveau 
que  probablement  l'àme  est  placée;  nécessité  de  la  chaleur 
pour  la  vie  de  l'animal;  il  n'y  a  d'encéphale  que  chez  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  ;  c'est  le  cerveau  qui  produit  le  sommeil  ; 
explication  du  sommeil  par  le  refroidissement  ;  citations  du 
Traité  de  la  Sensation  et  du  Traité  du  Sommeil  ;  l'homme,  entre 
tous  les  animaux,  a  le  cerveau  le  plus  considérable  ;  station 
droite  de  l'homme  ;  humidité  et  froideur  du  cerveau  ;  la  fonta- 
nelle. —  Résumé  :  citation  du  Traité  des  Aliments  et  citation 
du  Traité  de  la  Génération. 


'  Une  suite  assez  naturelle  de  ce  qui  précède,  c'est 
de  parler  du  cerveau.  Bien  des  naturalistes  s'ima- 
ginent que  le  cerveau  est  de  la  moelle,  ou  du  moins 
qu'il  est  le  principe  et  l'origine  de  la  moelle,  parce 
qu'ils  voient  que  la  moelle  de  l'épine  dorsale  est  le 
prolongement  du  cerveau.  Mais  on  pourrait  dire  sans 
exagération  que  le  cerveau  est  tout  le  contraire  de  la 
moelle.  De  toutes  les  parties  du  corps,  le  cerveau  est 


§  i.  Du  cerveau.  Il  semble 
qu'il  eût  été  plus  naturel  de  par- 
ler du  cerveau  avant  de  parler 
de  la  moelle  épinière  et  de  la 
moelle  des  os,  puisque  la  moelle 
épinière  n'est  qu'un  prolonge- 
ment de  la  matière  cérébrale  et 
de  la  moelle  allongée.  —  Bien 
des  naturalistes.  Il  eût  été  cu- 
rieux de  savoir  les  noms  de  ces 
zoologistes   qu'Aristote   réfute. 


C'est  à  tort  qu'il  les  combat  ; 
car,  en  effet,  la  moelle  épinière 
vient  du  cerveau,  qui  peut  en 
être  considéré  comme  l'origine; 
elle  en  est  bien  le  prolonge- 
ment ;  voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  ix«  leçon,  article  12, 
p.  188,  r«  édition.  —  Est  tout 
le  contraire  de  la  moelle.  L'er- 
reur continue;  et  si  la  moelle 
diffère  du  cerveau  par  la  forme, 


LIVRE  II,  CHAP.  VII,  §  2  123 

certainement  la  plus  froide,  tandis  que  la  moelle  est 
naturellement  chaude,  comme  le  prouve  son  luisant 
et  sa  nature  graisseuse.  ^  Si  la  moelle  du  rachis  est  le 
prolongement  du  cerveau,  c'est  que  toujours  la  na- 
ture dispose,  contre  l'excès  d'un  objet  quelconque, 
le  secours  et  le  voisinage  de  l'objet  contraire  au  pre- 
mier, afin  que  l'un  puisse  compenser  l'excès  de 
l'autre.  Une  foule  de  faits  démontre  bien  que  la 
moelle  est  chaude,  tandis  que  la  froideur  du  cerveau 
est  manifeste,  rien  qu'à  y  toucher.  De  plus,  le  cerveau 
est  de  toutes  les  parties  liquides  du  corps  celle  qui 
contient  le  moins  de  sang,  puisqu'il  n'en  a  pas  du 
tout  par  lui-même  ;  et  il  est  la  plus  exsangue  de 


elle  s'en  rapproche  beaucoup  par 
la  matière.  —  La  plus  froide... 
naturellement  chaude.  Ce  ne  sont 
pas  des  différences  suffisantes 
pour  séparer  la  moelle  aussi 
complètement  de  la  substance 
encéphalique. 

§  2.  Si  la  moelle....  Aristote 
semble  revenir  ici  à  l'opinion 
qu'il  combattait  tout  à  l'heure. 
—  Toujours  la  nature  dis- 
pose... 'Témoignage  nouveau  de 
l'admiration  d* Aristote  pour  la 
sagesse  de  la  nature.  —  La 
moelle  est  chaude.  Il  est  diffi- 
cile de  voir  comment  Aristote  a 
pu  s'assurer  de  la  température 
de  la  moelle  ;  et  de  celle  du 
cerveau.  Il  ne  suffit  pas  d'y  tou- 
cher, comme  il  le  croit,  puisque 
ce  n'est  jamais  qu'après  la  mort 
qu'on  peut  y  porter  le  doigt, 


ainsi  qu'à  la  moelle.  Durant  la 
vie,  aucune  expérience  n'est 
possible,  ni  sur  l'encéphale,  ni 
sur  la  moelle  des  os.  — De  toutes 
les  parties  liquides.  On  ne  peut 
pas  dire  que  le  cerveau  soit  li- 
quide, bien  qu'il  soit  très-loin 
d'être  aussi  compact  et  aussi 
solide  que  les  os.  —  Le  moins 
de  sang. . . ,  par  lui-même.  Dans 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  I, 
ch.  XIII,  §  2,  p.  73  de  ma  tra- 
duction, Aristote  dit  encore  que 
le  cerveau  est  humide,  ou  li- 
quide; id.  ibid.  §  5,  p.  74,  il 
répète  que  l'encéphale  n'a  pas 
de  sang  et  qu'il  n'a  point  de 
veines.  —  La  plus  exsangue* 
Le  grec  dit  précisément  :  La 
plus  sèche;  voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  III,  ch.  iii,§  13, 
p.  236  de  ma  traduction. 


N 


124 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


toutes.  *  Le  cerveau  n'est  pas  une  excrétion,  et  il  n'est 
pas  un  de  ces  organes  qui  sont  continus  à  d'autres  ; 
mais  il  est  d'une  nature  qui  n'est  qu'à  lui,  et  on  com- 
prend bien  qu'il  en  soit  ainsi.  Il  suffit  du  plus  simple 
coup  d'œil  pour  voir  qu'il  n'a  point  la  moindre  con- 
nexité  avec  les  parties  qui  servent  à  sentir  ;  et  il  n'est 
pas  moins  évident  que,  quand  on  le  touche,  il  ne  sent 
rien,  non  plus  que  ne  sentent,  ni  le  sang,  ni  les  excré- 
tions quelconques  des  animaux.  Mais  dans  l'animal 
il  est  chargé  de  conserver  tout  ce  que  l'animal  est 
par  sa  nature  entière.  *Il  y  a  des  philosophes  qui 
prennent  l'âme  de  l'animal  pour  du  feu  ou  pour  telle 


s^  3.  if  est  pas  une  cxcrc'ùon. 
Il  semble  que  ceci  est  d'une  évi- 
dence telle  qu'il  n'y  avait  au- 
cun besoin  de  le  dire.  —  Con- 
tinus. Ou  Contigus.  Mais  de 
quelque  façon  qu'on  traduise, 
ceci  n'est  pas  très-exact,  puisque 
l'encéphale  tient  à  la  moelle  al- 
longée et  à  la  moelle  épinière. 
—  //  est  d'une  nature  qui 
n'est  qu'à  lui.  Ceci  est  plus 
exact.  —  Avec  les  parties  qui 
servent  à  sentir.  Ceci  encore 
n'est  pas  exact,  et  il  semble  que 
bien  des  passages  dans  le  Traité 
de  l'Ame  et  dans  les  diflérents 
ouvrages  d'histoire  naturelle, 
supposent  tout  le  contraire.  Le 
moindre  coup  d'œil,  comme  le 
dit  l'auteur,  pouvait  montrer 
que  la  vue,  l'ouïe,  l'odorat  doi- 
vent avoir  des  rapports  avec 
l'encéphale,  puisque  les  «  con- 
duits »  de  ces  divers  sens  pénè- 


trent dans  la  tête  et  dans  l'en- 
céphale. —  //  ne  sent  rien.  Au 
contraire,  c'est  lui  seul  qui  sent 
tout;  mais  Aristote  ne  pouvait 
pas  connaître  le  véritable  rôle 
des  nerfs.  Pour  le  cerveau, 
voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  III,  ch.  XIV,  p.  2,  p.  293  de 
ma  traduction,  où  la  même 
chose  est  dite  du  sang  et  des 
excrétions  des  intestins.  —  De 
conserver  tout  ce  que  l'animal. . . 
Ceci  semble  un  peu  contredire 
ce  qui  vient  d'être  dit.  La  con- 
tradiction semble  encore  plus 
forte  dans  le  paragraphe  qui 
suit. 

§  4.  Il  y  a  des  philosophes. 
Il  eût  été  à  propos  de  les  nom- 
mer. —  L'âme  de  l'animal 
pour  du  feu.  Ceci  pourrait  se 
rapporter  à  l'école  d'Heraclite, 
qui  donnait  tant  d'importance  à 
l'élément  du  feu.  Voir  le  Traité 


LIVRE  II,  CHAP.   VII,  î<  5 


i-25 


V 


autre  force  du  même  genre  ;  c'est  là  une  hypothèse 
grossière.  Il  est  peut-être  bien  préférable  de  supposer 
que  l'âme  est  placée  dans  un  corps  pareil  au  cerveau. 
Ce  qui  doit  faire  admettre  cette  opinion,  c'est  que  la 
chaleur  est,  de  tous  les  corps,  celui  qui  est  le  plus  utile 
aux  actes  de  l'àme.  Or,  l'œuvre  propre  de  l'âme, 
c'est  de  nourrir  et  de  mouvoir  l'animal,  et  ces  fonc- 
tions sont  remplies  à  peu  près  exclusivement  par 
l'action  de  cette  force.  Donc  supposer  que  l'âme  est 
du  feu,  c'est  tout  comme  si  l'on  prétendait  que  la 
scie  et  la  tarière  sont  l'ouvrier  lui-même  ou  l'art  de 
l'ouvrier,  sous  prétexte  que  l'œuvre  ne  s'accomplit 
que  par  le  contact  étroit  de  l'un  avec  l'autre. 

^  Que  la  chaleur  soit  absolument  nécessaire  aux 


de  l'Ame,  liv.  I,  ch.  v,  §  18, 
p.  156  de  ma  traduction,  et 
aussi,  liv.  III,  ch.  1®',  §  3, 
p.  250,  où  est  discuté  le  rap- 
port de  l'ame  aux  éléments.  — 
Dans  un  corps  pareil  au  cer- 
veau. C'est  là  en  effet  l'opinion 
la  plus  naturelle  et  la  plus  pro- 
bable, parce  que  c'est  au  cer- 
veau que  semblent  aboutir  tous 
les  sens,  et  toutes  les  facultés 
qui  constituent  l'ame  dans  ses 
parties  les  plus  élevées.  —  La 
chaleur  est  de  tous  les  corps... 
L'argument  n'est  pas  très-fort; 
et  si  la  chaleur  est  in  iispensable 
à  l'âme,  elle  a  moins  besoin 
du  cerveau  que  de  tout  autre 
organe,  puisque  dans  les  théo- 
ries d'Aristote,  le  cerveau  est 
essentiellement     froid.    —     De 


nourrir  et  de  mouvoir  l'animal. 
Ce  sont  bien  là  des  facultés 
qu' Aristote  prête  toujours  à 
l'âme  ;  mais  c'est  surtout  la  sen- 
sibilité qui  distingue  et  fait 
l'animal;  et  c'est  l'âme  qui  le 
rend  sensible.  —  Supposer  que 
l'dme  est  du  feu.  Ainsi,  selon 
Aristote,  l'âme  se  servirait  du 
feu  et  de  la  chaleur  ;  mais  elle 
ne  serait  elle-même  ni  chaleur 
ni  feu.  Il  ne  faut  pas  plus  con- 
fondre l'âme  avec  le  feu  dont 
elle  se  sert  qu'on  ne  doit  con- 
fondre l'ouvrier  et  son  outil. 

§  5.  Absolument  nécessaire 
aux  animaux.  Le  fait  est  évident 
par  lui-même  ;  et  l'explication 
qu'en  donne  Aristote  n'est  pas  as- 
sez démonstrative,  parce  qu'elle 
est  trop  abstraite.  —  D'un  con- 


126 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


animaux,  ce  qui  le  prouve,  c'est  que  toutes  les  choses 
ont  besoin  d'un  contrepoids  contraire  pour  arriver  à 
la  juste  mesure  et  au  milieu,  qui  seuls  donnent  l'es- 
sence et  le  rapport  vrai  des  choses,  tandis  qu'aucun 
des  deux  extrêmes  pris  à  part  ne  les  peut  donner.  De 
là  vient  que,  vers  la  région  du  cœur  et  pour  com- 
penser la  chaleur  qui  s'y  trouve,  la  nature  a  organisé 
le  cerveau  ;  c'est  pour  atteindre  ce  résultat  que 
cette  partie  existe  dans  les  animaux  et  qu'elle  y  pré- 
sente la  double  et  commune  nature  de  l'eau  et  de  la 
terre.  *  C'est  là  aussi  ce  qui  fait  que  tous  les  animaux 
qui  ont  du  sang  ont  un  cerveau,  tandis  qu'aucun 
autre  animal,  pour  ainsi  dire,  n'en  a  un,  à  moins  que 
ce  ne  soit  une  simple  analogie,  comme  dans  le  po- 
lype. Tous  ces  animaux  ont  peu  de  chaleur  précisé- 
ment à  cause  qu'ils  n'ont  pas  de  sang.  Le  cerveau 


trepoids,..  Voir  plus  haut  §  2. 
—  La  nature  a  organisé  le  cer- 
veau.  Le  cerveau  ne  fait  pas 
équilibre  au  cœur,  en  étant 
froid  tandis  que  le  cœur  est 
chaud.  Dans  toutes  ces  théories 
Aristotéliques,  on  peut  trouver 
comme  un  reste  des  théories 
platoniciennes,  telles  qu'elles 
sont  exposées  dans  le  Timée. 

§  6.  Tous  les  animaux  qui 
ont  du  sang  ont  un  cerveau. 
L'observation  ici  est  exacte, 
surtout  quand  on  se  rappelle 
que  la  classe  des  animaux  qui 
ont  du  sang  est  très-limitée 
dans  la  zoologie  d'Aristote;  il 
est  clair  qu'il  a  surtout  en  vue 


les  animaux  vertébrés.  — 
Comme  dans  le  polype.  L'ex- 
pression est  bien  générale  ;  mais 
apphquée  aux  mollusques,  il  est 
certain  que  leur  cerveau  n'est 
qu'une  masse  médullaire,  un 
peu  plus  grosse  que  d'autres 
masses  analogues  dispersées,  en 
différents  points  du  corps.  Ce 
prétendu  cerveau  est  situé  en 
travers  de  l'œsophage,  qu'il  en- 
veloppe d'un  collier  nerveux; 
voir  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  III,  p.  2,  édition  de 
1830.  Il  est  bien  remarquable 
qu'Aristote  ait  déjà  vu  qu'on 
pouvait  assimiler  cet  organe  à 
un  cerveau.  —  Le  cerveau  do' 


LIVRE  II,  CHAP.  VII,  15  8  127 

tempère  et  domine  la  chaleur  et  le  bouillonnement 
qui  sont  dans  le  cœur.  '  Pour  que  cet  organe  n'eût 
aussi  qu'une  chaleur  moyenne,  les  veines  secondaires 
parties  de  chacune  des  deux  veines,  c'est-à-dire  la 
grande  veine  et  celle  qu'on  appelle  l'aorte,  se  ter- 
minent à  la  méninge  qui  enveloppe  le  cerveau  ;  et  de 
peur  que  la  chaleur  ne  vînt  à  nuire,  au  lieu  de  grosses 
veines  en  petit  nombre,  ce  sont  des  veines  nom- 
breuses et  très-fines  qui  l'entourent  ;  au  lieu  d'un 
sang  abondant  et  épais,  c'est  un  sang  léger  et  pur. 
*  Aussi,  les  fluxions  qui  ont  lieu  dans  les  corps  par- 
tent-elles originairement  de  la  tète,  toutes  les  fois  que 
les  parties  qui  environnent  le  cerveau  sont  plus 
froides  que  ne  l'exigerait  la  température  convenable. 


mine  et  tempère...  Ce  n'est  pas 
là  du  tout  la  fonction  du  cer- 
veau. Il  semble  que  la  fonction 
supérieure  du  cerveau,  c'est 
d'être  le  centre  de  la  sensibilité 
et  l'organe  de  la  pensée  et  de 
l'instinct,  chez  l'homme  et  chez 
les  animaux. 

§  7.  Pour  que  cet  organe... 
Ici  encore  on  peut  trouver  la 
trace  des  théories  platoniciennes, 
telles  qu'elles  sont  exposées 
dans  le  Timée,  pp.  213  et  suiv. 
traduction  de  M.  Victor  Cousin. 
—  A  la  méninge...  Dans  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,  ch. 
XIII,  §  3,  Aristote  reconnaît 
deux  méninges,  ou  membranes 
du  cerveau.  Une  anatomie  plus 
attentive  reconnaît  aujourd'hui 
trois    membranes    au    lieu    de 


deux.  —  De  peur  que  la  cha- 
leur ne  vint  à  nuire.  Celte  ex- 
plication est  la  conséquence  des 
précédentes;  mais  si  elle  est 
fausse,  elle  peut  du  moins  pa- 
raître ingénieuse.  —  Un  sang 
léger  et  pur.  Il  ne  semble  pas 
que  le  sang  qui  se  rend  au  cer- 
veau ait  des  qualités  particu- 
lières. 

§  8.  Aussi  les  fluxions.  Cette 
théorie  pourrait  bien  venir 
d'Hippocrate,  qui  plaçait  dans 
la  tête  l'origine  de  nombreuses 
fluxions;  voir  le  Traité  des 
Lieux  dans  l'homme,  t.  VI, 
p.  294,  édit.  et  traduction  Lit- 
tré.  Les  fluxions  de  la  tête,  ou 
plutôt  du  nez,  des  oreilles  et 
des  yeux  sont  les  plus  appa- 
rentes de  toutes  ;  et  voilà  com- 


/ 


N 


128 


DES  PARTIES  DES  ANLMAUX 


La  nourriture  venant  à  s'évaporer  en  haut  par  les 
veines,  Texcrétion,  refroidie  par  la  force  particulière 
à  cette  région  du  corps,  produit  les  flux  du  phlegme 
et  de  la  lymphe.  On  peut  supposer,  en  comparant,  il 
est  vrai,  une  petite  chose  à  une  grande,  qu'il  en  est 
de  ceci  comme  de  la  production  de  la  pluie  :  la  vapeur 
qui  sort  et  qui  s'élève  de  la  terre  est  portée  par  sa 
chaleur  dans  les  parties  supérieures,  et  quand  elle 
arrive  dans  Tair  froid  qui  est  au-dessus  de  la  terre, 
elle  se  condense  et  se  change  en  eau,  sous  l'action  du 
refroidissement,  pour  retomber  de  nouveau  sur  la 
terre. 

'Mais    c'est  dans  l'étude  des    phénomènes   d'oij 
viennent  les  maladies  qu'il  sera  convenable  de  traiter 


ment  elles  ont  dû  être  obser- 
vées les  premières.  —  La  nour' 
riture  venant  à  s'évaporer. 
Cette  singulière  physiologie 
peut  nous  étonner  aujourd'hui; 
elle  était  fort  avancée  au  temps 
d'Aristote.  —  La  force  particu- 
lière à  cette  région  du  corps. 
Voir  plus  haut,  §  2.  —  Les  flux 
du  phlegme  et  de  la  lymphe. 
Par  ces  mots,  les  Anciens  n'en- 
tendaient pas  précisément  ce 
que  les  Modernes  peuvent  en- 
tendre. La  nature  de  la  lymphe 
proprement  dite  n'a  été  connue 
que  depuis  la  découverte  des 
vaisseaux  lymphatiques.  — 
Comme  de  la  production  de  la 
pluie.  La  théorie  de  la  froideur 
du  cerveau  étant  donnée,  la 
comparaison  doit  paraître  ingé- 
nieuse, si,  comme  le  dit  Aristote, 


on  peut  comparer  une  petite 
chose  à  une  grande.  —  La  cha- 
leur qui  sort...  Cette  théorie 
de  la  pluie  est  très-exacte,  et 
l'on  peut  s'en  étonner  quand  on 
songe  à  l'époque  où  Aristote  la 
conçoit.  Voir  la  Météorologie, 
liv.  I,  ch.  II,  §§  1  et  suiv. ,  p.  6 1 
de  ma  traduction. 

§  9.  Les  maladies.  C'est  sous 
ce  rapport  seulement  que  la 
météorologie  peut  intéresser  la 
zoologie,  parce  que  la  santé  des 
animaux  dépend  beaucoup  du 
climat  et  de  la  température  où 
ils  vivent.  Aristote  a  traité  des 
maladies  des  animaux  dans 
l'Histoire  des  Animaux, Uv.VIII, 
chap.  XX  et  xxi,  pp.  86  et  suiv. 
de  ma  traduction.  C'est  sans 
doute  à  cette  étude  qu'il  se  ré- 
fère ici. 


LIVRE   H,   CIÏAP.   VU.   5;   11 


129 


ce  sujet,  du  moins  dans  cette  mesure  où  la  philo- 
sophie naturelle  peut  avoir  à  s'en  occuper. 

*®Dans  les  animaux  qui  ont  un  cerveau,  c'est  cet 
organe  aussi  qui  produit  le  sommeil  ;  et  dans  ceux 
qui  n'en  ont  pas,  c'est  l'organe  correspondant.  En 
refroidissant  l'afflux  du  sang  venu  de  la  nourriture, 
ou  peut-être  encore  par  d'autres  causes  semblables, 
le  cerveau  alourdit  cette  région  du  corps  ;  et  c'est  là 
ce  qui  explique  comment,  lorsqu'on  a  sommeil,  on  a 
la  tète  lourde  et  pesante.  De  plus,  il  chasse  la  cha- 
leur en  bas  avec  le  sang.  La  chaleur  s'accumulant 
dans  les  parties  basses  amène  le  sommeil  ;  et  en  même 
temps  disparaît  la  faculté  de  se  tenir  debout,  pour 
tous  les  animaux  auxquels  la  station  droite  est  natu- 
relle ;  et  pour  les  autres,  cesse  la  position  droite  de  la 
tête.  '*  Du  reste,  nous  avons  spécialement  traité  cette 


^i 


§  10.  Qui  produit  le  sommeil. 
C'est  la  même  théorie  qu'on 
retrouve  dans  le  traité  spécial 
<hi  Sommeil  et  de  la  Veille, 
ch.  m,  §  IG,  p.  170  de  ma  tra- 
duction. Dans  ce  passage,  se 
retrouve  aussi  la  comparaison 
avec  la  formation  de  la  pluie,  à 
peu  près  dans  les  mêmes  termes. 
—  L'organe  correspondant. 
Voir  plus  haut,  §  6. —  D'autres 
causes  semblables.  On  voit 
qu'Aristote  ne  se  flatte  pas  d'a- 
voir expliqué  complètement  ce 
singulier  phénomène  du  som- 
meil, ch.  III,  §  15.  Il  a  bien  vu 
la  difficulté.  —  La  tête  lourde 

T.    I. 


et  pesante.  Le  fait  est  très-exact. 
—  //  chasse  la  chaleur.  Ici 
encore  c'est  absolument  la  même 
théorie  que  dans  le  traité  du 
Sommeil.  Cette  ressemblance 
prouve  l'authenticité  des  deux 
ouvrages.  —  Dans  les  parties 
basses.  Ceci  n'est  pas  assez  clair; 
et  l'on  ne  sait  si  ce  sont  les  jKir- 
ties  b;isses  du  corps  entier,  ou 
seulement  du  cerveau.  —  La  fa- 
culte  de  se  tenir  debout.  Ceci 
s'aj)plique  à  peu  près  exclusi- 
vement à  l'homme. —  Pour  tous 
les  animaux.  Bien  des  oiseaux 
dorment  en  gardant  leur  station 
habituelle. 


s> 


140 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE   H,   CHAP.   1\,   i;  l 


141 


II! 


corps  ne  fût  pas  trop  susceptible  de  se  déchirer  et  de 
se  rompre. 


CHAPITRE  IX: 

Des  os  et  des  veines  ;  ressemblances  et  différences  des  uns  et  des 
autres  ;  il  n'y  a  pas  d'os  isolé,  non  plus  qu'une  veine  isolée  ;  les 
os  se  rattachent  au  rachis,  leur  principe  commun,  de  même  que 
les  veines  se  rattachent  au  cœur  ;  système  osseux  ;  son  organi- 
sation générale  en  vue  des  flexions  et  des  mouvements,  mais 
surtout  en  vue  de  la  solidité  et  de  la  conservation  du  corps; 
rapports  des  cartilages  aux  os  qu'ils  relient  les  uns  aux  autres  ; 
nature  spéciale  du  cartilage  ;  de  la  dureté  plus  ou  moins  grande 
des  os  ;  os  du  lion  ;  os  des  oiseaux  ;  arêtes  des  poissons  ;  ma- 
tières analogues  aux  os,  ongles,  soles,  pinces,  cornes,  becs; 
leurs  emplois  ;  étude  de  ces  matières  et  de  quelques  autres  ren- 
voyée à  des  ouvrages  ultérieurs  et  plus  spéciaux  ;  citation  des 
Recherches  sur  la  Génération. 

*  La  nature  des  os  et  celle  des  veines  se  ressemblent 
en  certains  points.  L'une  et  l'autre  partent  d'une 
seule  origine  et  se  développent  sans  discontinuité. 
Pas  un  seul  os  n'est  séparé  et  isolé  des  autres  ;  et  tout 


ii-dire  plus  semblable  à  la  chair. 
—  JP/mv  osseuse  et  plus  ter^ 
reuse.  Ceci  doit  être  compris 
dans  le  sens  de  la  théorie  des 
quatre  éléments.  Voir  plus  haut, 
ch.  Il,  §  19.  —  De  se  dé- 
chirer et  de  se  rompre.  11  n'y  a 
(|u'un  seul  mot  dans  le  texte. 

§  1 .  5<?  ressemblent  en  certains 
points.  La  restriction  est  utile  ; 
car  on  ne  voit  pas  bien  quelle 


ressemblance  il  peut  y  avoir 
entre  les  veines  et  les  os.  — 
Partent  d'une  seule  origine. 
Les  os  se  rattachent  au  rachis, 
comme  les  veines  se  rattachent 
ail  cœur  ;  le  rachis  et  le  cœur 
sont  censés  les  points  de  départ. 
—  Pas  un  seul  os  n*est  sépare. 
Ceci  n'est  pas  absolument  exact, 
bien  cpie  les  os  qui  composent 
le  squelette  soient  tous  articulés 


os  est  ou  une  partie  d'un  autre  os  qu'il  continue  et 
prolonge,  ou  il  y  touche  et  y  est  rattaché,  pour  que 
la  nature  puisse  s'en  servir  à  la  fois  comme  s'il  était 
seul  et  continu,  et  comme  s'il  y  avait  deux  os  qui  ne 
fussent  séparés  que  pour  faciliter  la  flexion.  De  même 
non  plus,  il  n'y  a  pas  une  seule  veine  qui  soit  isolée  et 
indépendante  des  autres  ;  mais  toutes,  sans  exception, 
font  partie  d'une  seule  et  unique  veine.  ^Si  un  os 
quelconque  eût  été  séparé  des  autres  os,  il  n'aurait 
pas  pu  d'abord  remplir  la  fonction  à  laquelle  est  des- 
tinée la  nature  des  os,  puisqu'il  n'aurait  pas  pu  pro- 
curer ni  une  flexion,  ni  un  redressement  quelconque, 
n'étant  pas  continu  à  d'autres  et  faisant  lacune  ;  et  en 
second  lieu,  il  aurait  pu  nuire  comme  une  épine  ou 


de  manière  à  former  un  ensem- 
ble dont  toutes  les  parties  sont 
liées;  voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  ii®  leçon,  art.  5,  t.  I, 
p.  144,  F®  édition.  iMais  il  y  a 
quelques  os  isolés  comme  celui 
de  la  rotule,  et  les  sésamoldes, 
dans  l'homme;  voir  l'Anatomie 
descriptive  de  M.  Jamain,  p.  8. 
—  Est  ou  une  partie  d'un  autre 
os.  C'est  trop  dire  ;  les  os  ne  sont 
pas  des  parties  les  uns  des 
autres.  —  Et  y  est  rattache'. 
Ceci  est  exact  ;  et  les  os  tien- 
nent les  uns  aux  autres  par  des 
articulations,  des  sutures,  des 
ligaments,  des  emboîtements, 
etc.  ;  voir  l'Anatomie  comparée 
de  Cuvier,  ii*  leçon,  article  3, 
Des  jonctions  des  os  et  de  leurs 
mouvements,  pp.   123  et  suiv. 


—  Pour  que  la  nature  puisse 
s'en  servir.  Ceci  est  un  nouveau 
fait,  avec  tant  d'autres,  à  l'ap- 
pui de  la  théorie  des  causes 
finales,  telle  que  la  comprend 
Aristote.  —  Une  seule  veine. 
Ceci  confirme  le  début  du  pa- 
ragraphe ;  mais  il  est  parfaite- 
ment exact  qu'il  n'y  a  pas  de 
veine  séparée,  tandis  que  l'os 
peut  être  isolé. 

§  2 .  Si  un  os  quelconque. . .  . 
Ces  théories  sont  ingénieuses  ; 
mais  le  fait  sur  lequel  elles  s'ap- 
puient est  en  partie  inexact.  — 
Ni  une  Jle.mon^  ni  un  redresse^ 
ment  quelconque.  Ceci  est  au 
contraire  d'une  parfaite  vérité. 

—  Une  opine  ou  une  flèche.  Il 
était  possible  que  l'os  fût  arrondi 
comme  il   l'est   en  effet  à   ses 


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DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


une  flèche  pénétrant  dans  les  chairs.  ^Dc  même,  si 
une  veine  quelconque  eût  été  séparée,  au  lieu  d'être 
continue  à  son  origine  et  à  son  principe,  elle  n'au- 
rait pu  retenir  et  conserver  le  sang  qui  est  en  elle  ; 
car  la  chaleur  qu'elle  cause  empêche  qu'il  ne  se 
coagule.  Et  de  plus,  tout  ce  qui  est  séparé  tend  évi- 
demment à  se  gâter.  *  Le  principe  des  veines,  c'est  le 
cœur  ;  le  principe  des  os,  c'est  ce  qu'on  nomme  le 
rachis,  qui  se  retrouve  dans  tous  les  animaux  qui  ont 
des  os;  et  cest  au  rachis  que  se  rattachent  tous  les 
autres  os,  sans  aucune  interruption  ;  car  l'objet  propre 
du  rachis,  c'est  de  conserver  aux  animaux  toute  leur 
grandeur  et  leur  rectitude.  Mais  comme  il  faut  néces- 
sairement, quand  l'animal  se  meut,  que  son  corps 
s'infléchisse,  le  rachis  est  tout  à  la  fois  un,  parce  qu'il 


extrémités  ;  et  sous  cette  forme 
il  ne  devrait  plus  déchirer  les 
chairs. 

§  3.  Si  une  veine  quelconque . 
Suite  de  la  comparaison  du  sys- 
tème des  os  et  du  système  des 
veines.  ~  Ui  chaleur  qu'elle 
cause.  Le  texte  dit  précisément: 
«  La  chaleur  qui  est  en  elle.  » 
La  chaleur  ne  vient  pas  des 
veines  ;  mais  elle  vient  du  pou- 
mon, oij  se  fait  l'espèce  de  com- 
bustion qui  constitue  l'hématose 
et  la  respiration  dans  les  ver- 
tébrés. —  Tout  ce  qui  est  sé- 
pare. Peut-être  faut-il  restrein- 
dre à  la  veine  cette  maxime  par 
trop  générale. 

§  4.  C'est  le  cœur.  Voir  pour 
cette  théorie  l'Histoire  des  Ani- 


maux, liv.  III,  ch.  III,  §  2, 
p.  228  de  ma  traduction.  —  Ce 
qu'on  nomme  le  rachis.  Il  pa- 
raîtrait, d'après  cette  formule, 
que  le  mot  de  Rachis,  appliqué 
à  la  colonne  vertébrale,  était  en- 
core assez  récent  au  temps  d'A- 
ristote.  —  Dans  tous  les  ani- 
maux qui  ont  des  os.  Aujour- 
d'hui nous  dirions  :  «  Dans  tous 
les  vertébrés  ».  — Sans  aucune 
interruption.  Ceci  est  exact  ;  et 
les  os  tiennent  ou  médiatement 
ou  directement  à  la  colonne 
vertébrale,  qui  peut  seule  en 
effet  donner  à  l'animal  toute  sa 
grandeur,  et  sa  station  droite  ou 
horizontale.  —  Tout  à  la  fois 
un....  divise'  en  parties  nom- 
breuses. Le  nombre  des  vertè- 


J.IVRE   II,  GHAP.   IK,  îs  0  443 

est  continu,  et  divisé  en  parties  nombreuses,  par  la 
multiplicité  de  ses  vertèbres. 

'  Dans  les  animaux  pourvus  de  membres  qui  se  rat- 
tachent au  rachis,  c'est  du  rachis  que  viennent  leurs 
os  ;  alors  les  os  sont  en  harmonie  avec  le  rachis,  en 
ce  sens  que  les  membres  s'infléchissent,  en  étant 
reliés  entre  eux  par  des  nerfs,  et  que  leurs  extrémités 
se  combinent  régulièrement.  Tune  étant  creuse  et 
Tautre  étant  ronde  ;  ou  même  les  deux  extrémités 
étant  creuses  à  la  fois,  elles  sont  du  moins  reliées  au 
reste  par  leur  milieu  comme  un  coin  et  un  osselet,  afin 
que  l'inflexion  et  l'extension  puissent  avoir  lieu.  Au- 
trement, les  os  auraient  été  absolument  incapables  de 
produire  ce  mouvement;  ou  du  moins,  ils  ne  l'auraient 
produit  que  très-imparfaitement.  'Quelques  os,  dont 
l'un  a  son  commencement  au  point  où  un  autre  os  se 
termine,  lui  sont  joints  par  des  nerfs.  Entre  les  join- 


bres  varie  selon  les  espèces. 
Cuvier  en  a  dressé  ua  long  ta- 
bleau, loc.cit.^[y,  155etsuiv., 
depuis  l'homme  jusqu'au  dau- 
phin et  au  marsouin. 

§  5 .  />c  membres  qui  se  rat- 
tachent au  rachis.  Ce  sont  les 
bras  et  les  jambes  chez  l'homme; 
et  les  membres  antérieurs  et 
postérieurs  chez  les  quadrupè- 
des. ~  Par  des  nerfs.  Le  ter- 
me de  Nerfs,  qu'emploie  Aris- 
tote,  est  trop  général,  et  il 
comprend  une  foule  de  choses 
qu'il  aurait  fallu  distinguer, 
muscles,  tendons,  aponévroses, 
ligaments,  etc.;  mais  la  langue 


zoologique  dont  se  sert  Aristote 
est  encore  peu  avancée,  parce 
qu'elle  en  est  à  ses  débuts.  — 
Par  leur  milieu.  Ceci  n'est  pas 
assez  clair,  non  plus  que  ce  qui 
suit.  —  jifin  que  l'inflexion  et 
l'extension.  C'est  bien  là  l'objet 
des  fonctions  des  os  entre  eux  ,• 
mais  l'explication  n'est  pas  suf- 
fisante. Voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  ii^  leçon,  pp.  124  et 
suiv.,  où  se  trouve  une  longue 
étude  sur  les  jonctions  des  os, 
et  sur  les  diverses  espèces  d'ar- 
ticulations. 

§  6.  Lui  sont  joints  par  des 
nerfs.  Voir  la  remarque  ci-des- 


V. 


144 


DES  PARTIES  DES  AMMAUX 


W' 


i 


tureset  les  flexions,  il  y  a  des  parties  cartilagineuses, 
qui,  comme  la  synovie, empêchent  que  les  os  ne  s'usent 
et  ne  se  choquent  Tun  contre  Tautre.  Les  chairs  sont 
placées  autour  des  os  et  sont  retenues  par  des  liens 
légers  et  fibreux.  C'est  pour  les  chairs  que  les  os  sont 
faits.  Car  de  môme  que  les  artistes,  pour  mo- 
deler un  animal  quelconque  avec  de  la  terre  glaise  ou 
avec  quelque  autre  substance  humide,  ont  soin  de 
mettre  dessous  quelque  corps  solide  sur  lequel  ils 
adaptent  la  matière  dont  ils  se  servent,  de  même  c'est 
avec  les  chairs  que  la  nature  a  construit  l'animal. 
'  Sous  les  autres  parties  qui  sont  charnues  sont  pla- 
cés les  os.  Quand  certaines  de  ces  parties  se  meuvent 
par  flexion,  c'est  en  vue  de  cette  flexion  même  ;  quand 


sus  sur  le  mot  de  Nerfs.  —  Des 
parties  cartilagineuses.  Les  li- 
gaments de  toute  sorte,  qui  unis- 
sent les  os  d'une  foule  de  ma- 
nières, que  les  zoologistes 
modernes  ont  étudiés  avec  le 
plus  grand  soin.  —  La  synovie. 
C'est  l'humeur  sécrétée  par  les 
membranes  qui  tapissent  les  ca- 
vités articulaires.  Le  mot  du 
texte  indique  une  sorte  de  dis- 
tillation et  de  filtration,  qui 
représente  assez  bien  le  pro- 
cédé par  lequel  se  forme  la 
synovie.  La  fonction  de  la  sy- 
novie est  bien  celle  que  lui 
attribue  Aristote;  elle  lubrifie 
les  articulations  ;  et  quand  elle 
manque,  les  os  se  choquent  en 
effet  et  font  entendre  un  bruit 
très-reconnaissable.     —     Les 


chairs  sont  placées  autour  des 
os.  L'observation  est  juste,  bien 
que  l'expression  soit  trop  géné- 
rale. —  De  même...  que  les  ar- 
tistes     La   comparaison   est 

frappante  ;  et  ce  détail  donné 
par  Arislote  sur  les  procédés  de 
la  sculpture  de  son  temps  nous 
prouve  que  ces  procédés  n'ont 
guère  changé  jusqu'au  nôtre. 
—  Jvec  les  chairs.  Il  semble 
qu'il  aurait  fallu  dire  plutôt  : 
«  Avec  les  os  »,  au  lieu  des 
chairs,  puisque  les  os  répondent 
à  la  partie  solide  que  les  sculp- 
teurs mettent  dans  leur  ma- 
quette. Voir  le  paragraphe  sui- 
vant. 

§  7.    C'est  en    vue    de   cette 

flexion   même.    Sous-entendu  : 

«  que  les  os  sont  disposés  com- 


\u 


LIVRE  ir,   GHAP.   IX,  ^  8  ,45 

les  parties  sont  immobiles,  c'est  en  vue  de  les  pi^é- 
server;  telles  sont,  par  exemple,  les  côtes  qui  enve- 
loppent et  ferment  la  poitrine,  pour  garantir  les  viscères 
qui  se  trouvent  autour  du  cœur.  Dans  tous  les  ani- 
maux, les  parties  du  ventre  sont  dépourvues  d'os, 
d'abord  pour  que  rien  ne  gêne  le  gonflement  que 
cause  nécessairement  la  nourriture  quand  les  animaux 
la  prennent,  et  ensuite,  pour  que,  dans  les  femelles, 
rien  ne  gêne  le  développement  des  embryons  qu'elles 
nourrissent. 

'  Les  animaux  qui  sont  vivipares  soit  en  eux-mêmes, 
soi  au  dehors,  ont  à  peu  près  également  la  charpente 
des  os  forte  et  solide.  Toutes  les  espèces  ont  ces  parties 
beaucoup  plus  grandes  que  les  animaux  qui  ne  sont 
pas  vivipares,  du  moins  relativement  à  la  dimension 
de  leurs  corps.  C'est  qu'il  y  a  des  pays  où  il  se  trouve 
une  foule  de  grands  vivipares,  comme  il  y  en  a  en 


me  ils  le  sont  ».  —  I^s  côtes. 
On  ne  peut  pas  dire  que  les 
cotes  soient  absolument  immo- 
biles, puisqu'elles  s'élèvent  et 
s'abaissent  selon  les  besoins  de 
la  respiration  ;  mais  elles  sont 
très-peu  mobiles,  et  ce  ne  sont 
guère  que  les  fausses  côtes  qui 
le  sont.  —  Autour  du  cœur. 
L'expression  est  trop  restreinte, 
puisque  les  côtes  protègent 
aussi  en  partie  les  viscères  pla- 
cés sous  le  diaphragme. —  Le 
gonflement  que  cause. . .  la  nour- 
riture. Cette  première  cause  est 
vraie  ;  mais  on  peut  croire  que 
cette  organisation  favorise  aussi 

T.    I. 


l'acte  de  la  respiration  dans 
bien  des  cas.  —  U  dcveloppc- 
ment  des  embryons.  Ceci  s'ap- 
plique à  l'organisation  des  fe- 
melles, mais  ne  s'applique  plus  à 
celle  des  maies  ;  voir  plus  loin 
liv.  IV,  ch.  X,  §  30. 

§  8.  —  Qui  sont  vivipares. 
Observation  ingénieuse;  il  est 
certain  que  les  vivipares  ont 
besoin  d'une  charpente  osseuse 
très-solide,  pour  préserver  pen- 
dant la  gestation  le  fruit  qu'ils 
portent  et  nourrissent.  —  En 
Libye  et  dans  les  régions  chau- 
des. Sur  la  Libye,  voir  l'His- 
toire des  Animaux,   liv.  VIII, 

iO 


146 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


Libye  et  dans  les  régions  chaudes  et  desséchées. 
*Pour  ces  grands  êtres,  il  faut  des  appuis  plus  forts 
et  plus  grands,  en  même  temps  que  plus  durs, 
et  surtout  pour  les  plus  féroces  de  ces  animaux. 
C'est  là  pourquoi  les  os  des  mâles  sont  plus  durs  que 
ceux  des  femelles,  et  que  ceux  des  carnassiers  le  sont 
également,  parce  qu'ils  ne  peuvent  se  nourrir  que 
par  la  lutte  et  le  combat.  Tels  sont  les  os  du  lion  ;  ils 
sont  naturellement  si  durs  qu'en  les  frappant  on  en 
fait  jaillir  des  étincelles,  comme  on  en  tire  des  cail- 
loux. Le  dauphin  a  aussi  des  os  et  non  des  arêtes, 
parce  qu'il  est  vivipare.  '^Dans  les  animaux  qui  ont 
du  sang,  mais  qui  ne  sont  pas  vivipares,  la  nature  a 
fait  une  déviation  légère.  Ainsi,  pour  les  oiseaux,  elle 


ch.  XXVII,  §  4 ,  p.  1 1 5  de  ma  tra- 
duction ;  et  Traité  de  la  Géné- 
ration, liv.  II,  ch.  VII,  §  119, 
p.  198,  édit.  et  trad.  Aubert  et 
Wimmer.  La  Libye  offrait  aux 
Anciens  un  vaste  champ  de 
récits  fabuleux  et  légendaires, 
bien  qu'elle  fût,  sans  doute, 
connue  par  eux  mieux  que  nous 
ne  la  connaissons  aujourd'hui. 
D'ailleurs,  l'observation  sur  la 
grandeur  des  vivipares  dans  les 
climats  chauds  est  très-juste; 
l'éléphant,  la  girafe,  le  cha- 
meau, l'hippopotame,  le  rhino- 
céros, etc.  en  sont  des  preuves. 
§  9.  Les  plus  féroces .  La  rai- 
son en  est  qu'ils  ne  vivent  que 
de  proie.  —  Les  os  des  mdles 
sont  plus  durs.  Je  ne  crois  pas 
que  ceci^soit  très-exact.  —  fx;s 


os  du  lion.  Les  mêmes  détails 
sont  donnés  sur  les  os  du  lion, 
presque  dans  les  mêmes  termes. 
Histoire  des  Animaux,  liv.  III, 
ch.  VII,  §  8,  p.  259  de  ma  tra- 
duction. —  Le  dauphin...  Voir 
encore  le  même  passage  de 
l'Histoire  des  Animaux  sur  le 
dauphin,  cité  également  après 
le  lion.  Pour  le  dauphin,  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  287,  édit.  de  1829. 

§  10.  Une  déviation  légère. 
Sous-entendu  :  «  Au  plan  qu'elle 
a  suivi  pour  les  autres  ani- 
maux ».  —  Pour  les  oiseaux. 
Les  os  des  oiseaux  sont  en  effet 
fort  remarquables  ;  et  le  vol  eût 
été  presque  impossible  si  les 
oiseaux  avaient  des  os  du  genre 
de  ceux  des  mammifères  ;  voir 


LIVRE  II,  CHAP.  IX,  §  11  147 

leur  a  donné  des  os,  mais  des  os  plus  faibles.  Les 
poissons  ovipares  ont  une  arête.  La  nature  des  os  des 
serpents  est  assez  semblable  à  larête,  si  ce  n'est  dans 
les  très-grandes  espèces,  parce  que  ces  dernières  es- 
pèces ont,  par  les  mêmes  raisons  que  les  vivipares 
besoin  d'appuis  plus  forts,  afin  d'avoir  la   vigueur 
indispensable.   "Les  animaux  appelés  les  Sélaciens 
ont  une  nature  qui  tient  du  cartilage  et  de  l'arête 
Il  faut  en  effet  de  toute  nécessité  que  leur  mouve- 
ment soit  plus  souple;  et  par  conséquent,  le  mou- 
vement  de  leurs  points  d'appui  ne  doit  pas  être  trop 
rigide,  mais  plus  mou  également  ;  pour  eux,  la  nature 
a  dépensé  toute  la  partie  terreuse  sur   leur  peau, 
parce  que  la  nature  ne  peut  pas  répartir  à  la  fois 
sur    une  foule    de  points  la  même   exubérance  de 
matière. 


sur  celte  organi.sation  des  oi- 
seaux, Cuvier,  Anatomie  com- 
parée, iiMeç.,p.  111,  perdit. 
—  Plus  faibles.  Ceci  n'est  pas 
exact  ;  et  Cuvier  trouve  au  con- 
traire que  les  os   des  oiseaux, 
qui  sont  toujours  sans  moelle  et 
qui  sont  pleins  d'air,  réunissent 
la  force  et  la  légèreté.  —  Des 
os  des  serpents.  Sur  les  os  des 
reptiles  et  sur  leurs  vertèbres, 
voir  Cuvier,    Anatomie   com- 
parée, me  leçon,  pp.  1 72  et  sui- 
vantes, l'e  édition. 

§11.  Appelés  les  Sélaciens. 
Voir  sur  les  sélaciens,  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  III,  ch.  i, 
§21,  page  210  de  ma  traduc- 


tion. —  Une  nature  qui  tient 
du  cartilage.  Voir  la  descrip- 
tion des  sélaciens  par  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  I,  p.  383. 

edit.de  1829.  Les  sélaciens  for' 
ment  la   première   famille  des 
chondropiérygiens,  comprenant 
les  squales,  roussettes,  requins, 
lamies,  marteaux,  scies,   raies,' 
etc.,     etc.,    torpilles,  pasténa- 
gues,    lamproies,  etc.  —  Plus 
souple.  Le   texte   dit   précisé- 
ment :    «   Plus    humide,    plus 
hquide  ».  —  iVe  doit  pas  être 
trop   rigide.    L'explication    ne 
paraît  pas  très-satisfaisante.  — 
—  Toute  la  partie  terreuse  sur 
leur  peau.  Même  remarque. 


LIVRE  II,  CHAP.  IX,  §  14 


149 


148 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


**Les  vivipares  ont  également  beaucoup  d'os  qui 
ne  sont  que  cartilagineux  ;  ce  sont  toutes  les  fois  qu'il 
importe  que  la  partie  solide  soit  assez  molle  et  assez 
spongieuse  pour  ménager  la  chair  qui  les  environne. 
Cest  ce  qui  se  produit,  par  exemple,  pour  les 
oreilles  et  pour  le  nez,  parce  que  les  matières  trop 
dures  sont  bien  vite  usées  dans  les  parties  qui  s'avan- 
cent. La  nature  du  cartilage  est  la  même  que  celle 
de  Tos  ;  entre  eux,  il  n'y  a  qu'une  différence  du  plus 
au  moins.  Ainsi,  ni  Tun  et  l'autre,  une  fois  coupés, 
ne  repoussent.  ''Dans  les  animaux  terrestres,  les 
cartilages  n'ont  pas  de  moelle,  en  ce  sens  qu'ils  n'ont 
pas  de  moelle  séparée  ;  mais  la  partie  qui  pourrait 
être  de  la  moelle  séparée,  se  répartit  dans  le  tout,  où 
elle  fait  que  la  composition  du  cartilage  est  molle  et 


gluante.  Pourtant,  dans  les  sélaciens,  le  rachis  est  car- 
tilagineux ;  et  il  n'en  a  pas  moins  de  la  moelle  ;  car 
pour  eux,  cette  partie  du  corps  doit  tenir  la  place 
des  os. 

**  Il  y  a  dans  le  corps  des  matières  qui,  au  tou- 
cher, se  rapprochent  beaucoup  des  os,  telles  que 
les  ongles,  les  soles,  les  pinces,  les  cornes  et  les 
becs  chez  les  oiseaux.  Les  animaux  ont  reçu  ces  or- 
ganes  pour  leur  défense;  car  les  corps  entiers  qui 
sont  formés  de  ces  matières  et  qui,  dans  leur  en- 
semble, portent  le  même  nom  que  leurs  parties, 
comme  c'est  le  cas  pour  la  sole  entière  ou  pour  la  corne 
entière,  sont  destinés  dans  chaque  animal  à  le  pro- 
téger et  à  assurer  sa  conservation.  On  peut  encore 
ranger  dans  cette  classe  tout  ce  qui  regarde  l'organi- 
sation des  dents,  qui  tantôt  n'a  qu'un  seul  objet,  à 


§  12.  Que  cartilagineux.  Les 
os  ne  doivent  pas  être  confondus 
avec  les  cartilages;    mais  bien 
que  les  os  ne  soient  pas  carti- 
lagineux, ils  ne  sont  pas  égale- 
ment durs  dans  tout  le  sque- 
lette ;  ou  plutôt  il  y  en  a  qui  se 
terminent  en  cartilages,  comme 
le   sternum   par    exemple  ;    et 
c'est  sans  doute  ce  qu'Aristote 
aura  voulu  dire.  Guvier  traite 
des  tendons  en  même  temps  que 
des   os  ;    Anatomie  comparée, 
II®  leçon,  p.   133.   —  Pour  les 
oreilles  et  pour  le  /zez.  L'exemple 
est  bien  choisi.  —  Qui  s'avan- 
cent. Comme  le  nez  plus  particu- 
lièrement, et  aussi  comme   les 
oreilles,  qui,  dans  l'homme  par- 
ticulièrement, se  détachent  beau- 


coup de  la  tête. — Est  la  mcnie  que 
celle  de  l'os.  Ceci  n'est  pas  très- 
exact.   Le  cartilage  se  distingue 
de  l'os  en  ce  qu'il  est  flexible, 
tandis  que  l'os  n'a  pas  la  moin- 
dre  élasticité;   voir    Anatomie 
et  Physiologie  animales  de  M. 
Ed.   Perrier,    p.  231.  -—    Une 
fois  coupes^  ne  repoussent.  Je  ne 
sais  pas  si  la  science  actuelle 
ratifie  cette  ressemblance  pré- 
tendue entre  l'os  et  le  cartilage, 
bien  que  l'un  et  l'autre  parais- 
sent  composés    d'une   matière 
analogue. 

§  13.  Les  cartilages  n'ont  pas 

de  moelle Cette  explication 

de  la  nature  du  cartilage  est 
ingénieuse  ;  mais  il  est  douteux 
que    la     physiologie  comparée 


puisse  l'admettre.  —  Molle  et 
gluante.  C'est  bien  là  en  effet  la 
nature  du  cartilage,  telle  qu'elle 
se  présente  à  première  vue.  — 
Le  rachis  est  cartilagineux.  Je 
ne  vois  pas  que  la  science  mo- 
derne se  soit  prononcée  sur  ce 
point;  mais  en  général  les  os 
des  poissons,  et  leurs  vertèbres 
chez  ceux  qui  en  ont,  sont  d'une 
nature  plus  molle  que  chez  les 
quadrupèdes.  Voir  l' Anatomie 
comparée  de  M.  Gegenbaur, 
p.  627  et  632. 

§  14.  Se  rapprochent  beau- 
coup des  os.  C'est  exact  dans 
une  certaine  mesure  ;  et  Aris- 
tote  a  soin  de  faire  une  réserve 


en  disant  :  «  Au  toucher  »  ;  ce  qui 
n'implique  qu'une  ressemblance 
superficielle.  —  Ia^s  soles,  les 

pinces Selon  la  diversité  des 

espèces.  —  Le  même  nom  que 
leurs  parties.  Ceci  n'est  pas 
assez  clair,  bien  que  le  sens  ne 
puisse  être  douteux;  un  mor- 
ceau de  corne  s'appelle  de  la 
corne  aussi  bien  qu'une  corne 
entière.  Mais  cette  observation, 
quoiqu'elle  soit  vraie,  ne  se 
rapporte  pas  assez  directement 
à  la  pensée  générale  de  ce  pas- 
sage, qui  signifie  seulement  que 
toutes  ces  parties  de  l'animal 
sont  faites  pour  sa  défense.  — 
L'organisation   des     dents.   Ce 


il    '! 


\ 


150 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


savoir  le  travail  des  aliments,  et  qui  tantôt,  comme 
dans  les  animaux  dont  les  dents  sont  en  scie  ou  sont 
saillantes,  ont  d'abord  cette  disposition,  et  en  outre 
ont  pour  but  de  leur  permettre  la  lutte  contre  leurs 
ennemis. 

*^  Nécessairement,  toutes  ces  matières  sont  de  na- 
ture terreuse  et  solide  ;  car  c'est  là  précisément  la 
force  qu'une  arme  doit  avoir.  Aussi,  toutes  ces  con- 
ditions se  réunissent-elles  plus  particulièrement  dans 
les  quadrupèdes  vivipares,  parce  que  tous  ces  ani- 
maux ont  une  nature  plus  terreuse  que  riiommc. 
**Du  reste,  tous  ces  détails,  avec  ceux  qui  en  sont  la 
conséquence,  et  qui  concernent  la  peau,  la  vessie,  les 
membranes,  les  poils,  les  plumes,  et  les  parties  qui 
les  remplacent,  et  d'autres  s'il  en  est  qu'on  puisse  en- 
core citer,  trouveront  leur  place  plus  tard,  et  seront 
expliquées  cïi  même  temps  que  nous  étudierons   les 


sujet  spécial  a  été  traité  assez 
longuement  dans  l'Histoire  des 
Animaux-,  liv.  II,  ch.  m,  §  12, 
p.  126  de  ma  traduction;  voir 
l'étude  complète  des  dents  dans 
l'Anatomie  comparée  de  Cuvier, 
XVII®  leçon,  tome  III,  p.  103  et 
suiv.,  r®  édition.  —  Le  travail 
des  aliments.,,  la  lutte.  Môme 
chez  l'homme,  les  dents  peu- 
vent servir  à  ces  deux  usages. 
Voir  plus  loin,  liv.  III,  ch.  i. 

§  15.  Terreuse  et  solide.  Ceci 
est  tout  à  fait  conforme  aux 
opinions  générales  d'Aristote, 
d'après  la  théorie  des  quatre 
éléments  reconnus  pour  la  ma- 


tièi'c  de  tous  les  corps.  —  Une 
arme  doit  avoir.  Il  faut  en  effet 
qu'une  arme  soit  solide  pour 
pouvoir  agir;  ce  qui  n'empêche 
pas  que,  dans  certains  animaux, 
des  liquides  ne  puissent  avoir 
la  même  action  que  les  solides 
les  plus  résistants;  témoin  le 
venin  de  certains  reptiles.  — 
Plus  terreuse  que  l'homme. 
Même  remarque  qu'au  début 
du  paragraphe. 

§  16.  Plus  tard.  Voir  plus 
loin,  liv.  m,  ch.  viii,  ch.  xi, 
et  liv.  IV,  ch.  XII.  —  Quand 
nous  c'tudierons  les  parties  non- 
similaires.  C'est  l'objet  des  cha- 


■n:w!i>liii-|||ijiiwiiiiiii..iniiiia.iuiiiuiw-ii  mmtmBÊiKm 


LIVRE  II,  CHAP.  IX,  §  17  151 

parties  non-similaires,  et  que  nous  montrerons  com- 
ment et  pourquoi  chaque  espèce  d'animal  en  est 
pourvue.  Il  est  indispensable  de  constater  les  fonc- 
tions et  les  faits  pour  connaître  ces  nouvelles  parties, 
aussi  bien  que  les  autres.  Mais  comme  ces  parties  ont 
reçu  le  même  nom  que  le  tout  oii  elles  sont  com- 
prises, c'est  ce  qui  nous  a  porté  à  leur  donner  place 
ici  dans  l'étude  des  parties  similaires;  car  les  prin- 
cipes de  toutes  ces  parties  similaires  et  non-similaires, 
ce  sont  toujours  l'os  et  la  chair.  *'C]'est  encore  ainsi 
que  nous  avons  laissé  de  côté  l'étude  de  la  liqueur 
séminale  et  du  lait,  en  traitant  des  liquides  et  des 
parties  similaires,  parce  que  ces  considérations  vien- 
nent plus  convenablement  dans  les  Recherches  sur 
la  Génération.  L'une  de  ces  deux  matières  est  en  eftét 
le  principe  même  des  animaux,  et  l'autre  devient  leur 
nourriture,  une  fois  qu'ils  sont  nés. 


pitres  qui  suivent  celui-ci,  et 
l'objet  du  liv.  III.  Ce  sont  des 
parties  non-similaires  que  les 
viscères,  d(mt  l'étude  va  succé- 
der à  ce  qui  précède.  —  Les 
fonctions  et  les  faits.  Il  n'y  a 
qu'un  seul  mot  dans  le  tevtc.  — 
Comme  ces  parties  ont  reçu  le 
même  nom.  Ceci  ne  se  comprend 
pas  bien;  et  en  l'absence  de 
toute  variante,  il  est  difficile 
de  proposer  une  conjecture 
pour  éclaircir  la  pensée.  Il 
semble  qu'il  y  a  ici  quelque 
confusion  des  parties  similaires 
et  des  parties  non-similaires, 
qu'Aristote  a  si  soigneusement 


distinguées  au  début  de  l'His- 
toire des  Animaux  ;  voir  aussi 
le  chapitre  précédent,  §  1 . 

§  17.  Recherches  sur  la  Gc'- 
ncration.  Voir  le  traité  de  la 
Génération,  liv.  I,  ch.  x,  §  1, 
où  la  même  pensée  est  exprimée 
presque  dans  les  mêmes  termes, 
sur  le  sperme  et  sur  le  lait. 
Quant  à  l'étude  particulière  sur 
le  lait,  elle  ne  se  trouve  pas  dans 
le  traité  de  la  Génération,  bien 
qu'il  soit  souvent  question  du 
lait,  mais  toujours  en  passant; 
c'est  plutôt  dans  l'Histoire  des 
Animaux  qu'elle  se  trouve,  no- 
tamment, liv.  VII,  ch.  VI  et  x, 


152 


DES  PARTIES  DES  AIN  IM AUX 


CHAPITRE  X 

Nouvelles  considérations  plus  générales  ;  les  trois  parties  essen- 
tielles des  animaux,  à  l'exclusion  des  plantes;  annonce  d'études 
sur  les  végétaux  ;  la  sensibilité  est  une  vie  supérieure;  privi- 
lège de  l'homme;  sa  supériorité  sur  le  reste  des  êtres  ;  sa  station 
droite;  organisation  de  sa  tête,  qui  n'est  pas  charnue;  erreurs 
à  ce  sujet;  citation  du  Traité  de  la  Sensation;  réj)artition  des 
cinq  sens  ;  c'est  le  cœur  qui  est  le  principe  des  sensations,  sur- 
tout de  celle  du  toucher  et  des  saveurs;  l'ouïe  et  la  vue  sont 
dans  la  tête;  l'une  à  la  circonférence,  et  l'autre  en  avant  ;  admi- 
rable disposition  de  tous  les  sens;  ils  sont  tous  doubles,  excepté 
le  toucher;  fonction  spéciale  des  narines  pour  la  respiration. 

A  cette  heure,  reprenons  les  choses  comme  si  nous 
les  recommencions  dès  le  principe,  en  étudiant  pi-e- 
mièrement  les  premières  et  les  plus  importantes.  Tous 
les  animaux,  quand  ils  sont  complètement  formés,  ont 
deux,  parties  qui  leur  sont  les  phis  indispensables  de 


de  ma  traduction.  —  /x' 
principe  me  me  des-  animaux. 
C'est  pour  cela  qu'Aristote  y  a 
donné  tant  d'attention,  ainsi 
(pie  tous  les  grands  zoologistes. 
—  î.cur  nourriture.  Chez  les 
mammifères. 

§  1 .  Premièrement  les  pre- 
mières. Cette  tautologie  est  dans 
le  texte  ;  et  c'est  une  forme  de 
style  assez  habituelle  à  Aris- 
totc.  —  Et  les  plus  importantes. 
J'ai  ajouté  ces  mots,  dont  le 
sens  me  semble  implicitemenl 
compris  dans  rexjiression  grec- 


que. —  Tous  les  animaux 

ont  deux  parties.  La  pensée  est 
l)arfaitcment  juste,  et  la  science 
a  conservé  cette  observation  ; 
mais,  dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux, ces  deux  parties  essen- 
tielles à  l'animal  ne  sont  pas 
tout  à  fait  les  mêmes  qu'ici  ; 
voir  ma  traduction  liv.  I,  ch.  ii, 
si  1,  pp.  20  et  suiv.  Dans  ce 
dernier  passage,  Aristote  semble 
reconnaître  trois  parties,  qui 
sont  la  bouche,  l'intestin  et 
l'anus.  La  division  faite  ici  est 
à  la  fois  la  plussim])le  et  la  plus 


LIVRE  II,  CHAP.  X,  §  2 


153 


toutes,  la  partie  par  laquelle  ils  prennent  leur  nour- 
riture, et  la  partie  par  laquelle  ils  doivent  rejeter  les 
excréments.  Sans  la  nourriture,  ils  ne  pourraient  ni 
vivre  ni  croître.  Les  plantes,  quoique,  selon  nous, 
elles  soient  bien  vivantes  aussi,  n*ont  pas  d  organes 
pour  expulser  les  résidus  devenus  inutiles.  Elles  em- 
pruntent à  la  terre  leur  nourriture  toute  digérée  ;  et 
au  lieu  d'excréments,  elles  donnent  les  graines  et  les 
fruits.  M3ans  tous  les  animaux,  il  y  a  enfin  une  troi- 
sièine  partie  qui  est  placée  entre  les  deux  autres  et 
qui  renferme  le  principe  même  de  la  vie.  La  nature 
des  plantes  étant  d'être  immobiles,  ne  présente  pas 
beaucoup  de  combinaisons  des  parties  non-similaires; 
pour  des  fonctions  peu  nombreuses,  il  n'y  a  besoin 
(jue  d'organes  aussi  peu  nombreux  qu'elles.    Nous 


exacte.  Voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal,  pp.   34    et    54,   édit.    de 
1829.  —  Les  plantes.  Ce  rap- 
prochement des  plantes  et  des 
animaux  était  très-neuf  et  très- 
frappant  du  temps  d'Aristote. — 
Expulser  les  résidus.  Il  n'y  a 
pas  dans  les   plantes    d'excré- 
ments ;  mais  il  y  a  une  sorte  de 
transpiration  qui  en  tient  lieu. 
—  Toute  digérée.  Ceci  n'est  pas 
très-exact,  et  bien  que  la  terre 
soit   la  même    pour   toutes  les 
plantes  dans  les  différents  lieux, 
elles  en  tirent  toutes  une  nour- 
riture spéciale,     que     chacune 
d'elles  élabore.  Cette  modifica- 
tion des  sucs  tirés  de  la  terre 
par  les  radicules  des  plantes,  est 
un  mystère  encore  plus  obscur 


peut-être  que  la  nutrition  des 
animaux. 

§  2.  Une  troisième  partie. 
Ceci  revient  à  la  théorie  de 
l'Histoire  des  Animaux.  La  par- 
tie qu'Aristote  place  ici  en  troi- 
sième lieu  est  en  effet  indispen- 
sable ;  mais  comme  elle  se  passe 
dans  l'intérieur  de  l'animal,  elle 
est  moins  facile  à  observer  que 
les  deux  autres.  On  sait  d'ail- 
leurs qu'il  y  a  des  animaux,  les 
plus  inférieurs  de  tous,  chez 
lesquels  l'intestin  n'étant  qu'un 
sac  sans  issue,  les  excréments 
ressortent  par  la  bouche;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  t.  I, 
p.  3  4,  édit.  de  1829. —  I^  prin- 
cipe même  de  la  vie.  C'est  la 
nutrition  qui  se  fait  dans  lin- 


154 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


aurons  à  étudier  à  part  la  nature  qui  leur  est  propre. 
'Mais  dans  les  êtres  qui,  outre  la  vie,  possèdent  en- 
core la  sensibilité,  les  choses  se  présentent  sous  des 
formes  bien  plus  diverses.  Les  uns  ont  des  rapports 
plus  nombreux  et  beaucoup  plus  compliqués  les  uns 
que  les  autres,  quand  leur  nature  comporte  non  pas  la 
vie  seulement,  mais  la  vie  dans  toutes  ses  perfections, 
fi'espècc  humaine  jouit  de  cet  avantage,  puisque,  do 
tous  les  êtres  à  nous  connus,  Thomme  seul  participe 
du  divin,  ou  du  moins  il  en  participe  plus  que  tous 
les  autres  êtres.  Ainsi,  par  ce  premier  motif,  et  en 
même  temps  par  cet  autre  motif  que  l'homme  nous 
est  plus  connu  que  tout  autre  dans  la  forme  de  ses 
parties  extérieures,  c'est  par  lui  qu'il  convient  de 
débuter. 


testin  par  les  vaisseaux  chyli- 
fères  et  lymphatiques.  —  Nous 
aurons  à  étudier  à  part.  Aris- 
tote  avait  fait  des  travaux  per- 
sonnels sur  la  botanique  ;  mais 
c'est  surtout  ïhéophraste,  qui, 
sous  sa  direction,  a  exécuté  les 
projets  du  maître.  Diogcne  de 
Laérte  cite  dans  son  catalogue 
un  ouvrage  d'Aristote  sur  les 
plantes  en  deux  livres  ;  mais  le 
traité  des  Plantes  qu'on  met 
quelquefois  parmi  ses  œuvres, 
est  apocryphe. 

§  3.  Possèdent  encore  la  sen- 
sibilité. Ce  sont  les  animaux. — 
Sous  des  formes  bien  plus  di- 
verses, l^es  phénomènes  de  la 
vie  et  de  la  sensibilité  se  mul- 
tiplient de  plus  en  plus  à  me- 


sure que  les  animaux  devien- 
nent plus  parfaits.  La  science 
moderne  ne  saurait  dire  mieux 
que  ce  qu'Aristote  dit  ici.  — 
L'homme  seul  participe  du  di- 
vin. Ceci  est  peut-être  excessif, 
et  l'homme  seul  n'est  pas  mar- 
qué au  sceau  de  Dieu  ;  mais 
c'ett  chez  lui  que  l'empreinte 
est  la  plus  vive.  On  peut  d'ail- 
leurs reconnaître  dans  ces  théo- 
ries d'Aristote  quelque  souve- 
nir de  celles  de  son  maître, 
Platon. —  Ou  du  moins...  Cette 
restriction  est  nécessaire.  — 
Cest  par  lui  qu'il  convient  de 
débuter. Yo'iv  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  I,ch.  VI,  §  12,  p.  41, 
de  ma  traduction,  et  la  Préface, 
p.  cxv. 


LIVRE  II,  CHAP.  X,  §  5  155 

*  Il  est  le  seul  être  chez  qui  les  parties  mêmes  dont 
la  nature  Ta  formé  sont  précisément  dans  Tordre  na- 
turel ;  le  haut  dans  l'homme  est  dirigé  vers  le  haut 
de  Tunivers,  et  l'homme,  entre  tous  les  animaux,  est 
le  seul  qui  se  tienne  droit.  D'après  ce  que  nous  avons 
dit  du  cerveau,  on  doit  voir  que  l'homme  devait  né- 
cessairement avoir  une  tête  qui  ne  fut  pas  chargée  de 
chair.  Ce  n'est  pas,  comme  (juclques-uns  le  pré- 
tendent, que,  si  la  tête  eiit  été  charnue,  la  vie  de  notre 
espèce  eût  été  plus  longue;  ce  n'est  pas  non  plus, 
comme  on  l'affirme,  que  la  tête  doive  être  dépourvue 
de  chair  pour  faciliter  la  sensation;  car  on  prétend 
que,  comme  c'est  par  le  cerveau  que  nous  sentons, 
des  parties  par  trop  charnues  ne  serviraient  pas  bien 
à  la  sensibilité.  ^Aucune  de  ces  deux  explications 
n'est  exacte.  Mais  ce  (jui  est  vrai,  c'est  ([ue,  si  la  ré- 
gion du  cerveau  avait  été  surchargée  de  chair,  le  cer- 


vij  4.  Dans  l'ordre  naturel. 
C'est-à-dire  dans  le  sens  de 
l'axe  même  du  monde,  et  «vers 
le  haut  de  l'univers.  »  Ceci  est 
vrai  à  la  lettre,  autant  du  moins 
que  l'univers  nous  est  actuel- 
lement connu  ;  c'est  le  pôle  qui 
doit  nous  servir  de  point  de  re- 
père d'abord,  puisque  notre  terre 
semble  tourner  autour  de  lui. 
—  Le  seul  qui  se  tienne  droit. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  I,  ch.  XII,  §  2  et  suiv.,  p. 
69  de  ma  traduction. —  Ce  que 
nous  avons  dit.  Ceci  se  réfère 
sans  doute  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  I,  ch.vii,  S  2,  p.  43. 


—  Quelques-uns  le  prétendent. 
On  aimerait  à  savoir  à  qui  Aris- 
tote  fait  allusion.  —  Comme  on 
l'affirme.  Même  remarque.  — 
Par  le  cerveau  que  nous  sentons. 
Il  est  certain  que  la  tête  est  le 
centre  auquel  nous  rapportons 
toutes  nos  sensations,  parce 
qu'elle  est  le  siège  exclusif  de 
quatre  organes  des  sens. 

§  5.  N'est  exacte.  Aristote  a 
raison  sans  doute  contre  les 
théories  qu'il  vient  de  rappe- 
ler ;  mais  la  sienne  ne  vaut 
guère  mieux,  et  il  n'est  pas  du 
tout  prouvé  que  le  cerveau  ait 
pour  fonction  spéciale  le  refroi- 


r 


W\ 


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156 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


li 

t     a 


veau  aurait  fonctionné  d'une  façon  toute  contraire  à 
la  fonction  pour  laquelle  il  a  été  donné  aux  animaux. 
Du  moment  qu'il  aurait  été  trop  chaud  lui-même,  il 
eût  été  hors  d'état  de  refroidir  l'organisation  ;  et  il 
n'est  cause  d'aucune  espèce  de  sensations,  parce 
qu'il  est  absolument  insensible,  comme  le  sont  d'ail- 
leurs toutes  les  autres  excrétions,  ^  Mais  ne  dccouvraut 
pas  la  cause  qui  a  fait  que  quelques  sens  sont,  chez 
les  animaux,  places  dans  la  tète,  et  voyant  (|ue  la 
tète  est  plus  propre  que  toutes  les  autres  parties  à  les 
recevoir,  les  naturalistes  ont  réuni  par  une  simple 
conjecture  le  cerveau  et  la  sensibilité  l'un  à  l'autre. 
Dans  nos  ouvrages  sur  la  Sensation,  nous  avons  anté- 
rieurement démontré  (jue  c'est  la  région  du  cœur  qui 
est  le  principe  des  sensations,  et  (|u'il  y  a  deux  sens 


il 


dissement  du  corps,  comme  il 
le  dit.  —  //  a  été  donné  aux 
animaux.  Le  cerveau  est  admi- 
rablement organisé  ;  mais  il  n'est 
pas  facile  de  savoir  quelle  est 
sa  fonction  principale,  sous  le 
rapport  purement  physiologi- 
que. —  Trop  chaud  lul-mémc. 
Aristote  admet  toujours  que, 
par  lui-même,  le  cerveau  est 
essentiellement  froid.  —  //  eut 
absolument  insensible.  Ceci  est 
inexact.  —  Toutes  les  autres 
excrétions.  Voir  ce  qui  est  dit 
du  sang  et  des  excrétions  en 
général,  Histoire  des  Animaux, 
livre  III,  ch.  xiv,  §  2,  p.  293 
de  ma  traduction.  Dans  ce  der- 
nier passage,  Aristote  parle  aussi 
de  l'encéphale.  Mais  cette  théo- 


rie reste  toujours  assez  obscure. 
§  6.  Réuni....  le  cerveau  et  la 
sensibilité.  C'est  là,  en  effet,  ce 
qui  semble  le  plus  naturel  ;  et 
la  sensibilité  générale  est  bien 
plutôt  dans  le  cerveau,  où  abou- 
tissent tous  les  nerfs,  par  la 
moelle  épinière,  que  dans  le 
cœur,  comme  le  veut  Aristote. 
—  Nos  ouvrages  sur  la  Sensa- 
tion. C'est  évidemment  le  traité 
de  la  Sensation  et  des  choses 
Sensibles  qui  est  indiqué  ici  ; 
mais  ce  n'est  pas  dans  ce  traité, 
c'est  dans  le  traité  de  la  Jeu- 
nesse et  de  la  Vieillesse,  chap. 
III,  §  7,  p.  321  de  ma  traduc- 
tion, que  le  cœur  est  pris  pour 
le  principe  des  sensations.  — 
Deux  sens  qui  évidemment  dé' 


LIVRE  H,  CHAP.  X,  §  7 


157 


qui  évidemment  dépendent  du  cœur,  le  sens  des 
choses  tactiles,  et  le  sens  des  saveurs.  L'odorat  est, 
entre  les  trois  premiers  sens,  un  sens  intermédiaire. 
Quant  à  l'ouïe  et  à  la  vue,  ces  deux  sens  sont  surtout 
dans  la  tête,  à  cause  de  la  nature  même  de  ces  or- 
ganes particuliers;  et  c'est  dans  la  tête  que  la  vue  est 
placée  chez  tous  les  animaux.  '  L'ouïe  et  l'odorat, 
tels  qu'ils  sont  dans  les  poissons  et  autres  animaux 
semblables,  prouvent  bien  la  vérité  de  ce  que  nous 
venons  de  dire.  Les  poissons  entendent  et  odorent; 
et  cependant  ils  n'ont  dans  la  tête  aucun  organe  pour 
percevoir  les  objets  sensibles  de  cet  ordre.  La  vue 
est  aussi  très-bien  placée  dans  le  cerveau  pour  tous 


pendent  du  cœur.  On  ne  com- 
prend pas  comment  on  a  pu  rap- 
porter au  cœur  les  deux  sens 
du  toucher  et  du  goût.  —  /.e.v 
trois  premiers  sens.  Le  toucher, 
le  goût  et  l'odorat.  —  Un  sens 
intermédiaire.  L'odorat  n'est 
pas  précisément  intermédiaire 
entre  le  toucher  et  le  goût  ;  il 
n'est  guère  plus  matériel  que 
l'ouïe  et  même  que  la  vue.  — 

.^  cause  de  la  nature Cette 

raison  n'est  pas  suffisante  ;  ou 
du  moins,  il  aurait  fallu  expli- 
quer quelle  est  la  nature  parti- 
culière de  ces  deux  sens,  com- 
parativement aux  autres. 

§  7 .  L'ouïe  et  l'odorat. . .  dans 
les  poissons.  La  science  mo- 
derne a  constaté  non  seulement 
que  les  poissons  entendent  et 
odorent  ;  mais  par  des  dissec- 
tions fort  délicates,  elle  a  re- 


connu chez  eux  les  organes  de 
l'odorat  et  de  l'ouïe.  Il  est 
vrai  que  ces  organes  sont  en 
général  si  cachés  et  si  ténus, 
qu'il  n'y  a  rien  d'étonnant  à  ce 
que  les  premiers  observateurs 
ne  les  aient  pas  distingués  ;  voir 
l'Anatomie  comparée  de  Cuvier, 
xiii*'  leçon,  article  2,  pp.  453  et 
suiv.,  tome  II,  f®  édition.  La 
seule  partie  essentielle  du  sens 
de  l'ouïe  est  la  pulpe  gélati- 
neuse, où  aboutissent  les  extré- 
mités du  nerf  acoustique.  Cu- 
vier a  donné  des  détails  sur 
l'ouïe  de  l'écrevisse,  de  la  seiche 
et  des  poissons  à  branchies  libres 
et  à  branchies  fixes,  id.  ibid. 
pp.  454  et  460.  Pour  l'odorat 
chez  les  poissons,  voir  Cuvier, 
id.  ibid.,  leçon  xv**,  article  3, 
pp.  648,  655  et  669.  —  La  vue 
est  aussi  très-'hien  placée.  Voir 


ti  m 


(♦ 


158 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


les  animaux  qui  en  ont  un.  Le  cerveau  est  humide  et 
froid.  La  vue  est  de  la  nature  de  Teau  ;  car  Teau  est 
de  toutes  les  matières  diaphanes  celle  qui  peut  se 
garder  le  mieux.  ^11  faut  en  outre  que  les  sens  les 
plus  délicats  le  soient  encore  davantage  dans  les  par- 
ties qui  ont  un  sang  plus  pur.  Le  mouvement  causé 
par  la  chaleur  qui  est  dans  le  sang  fait  obstacle  à 
Faction  de  la  sensibiHté,  et  c'est  pour  ces  différentes 
causes  que  les  organes  de  ces  sens  sont  placés  dans  la 
tête. 

'Non  seulement  le  devant  de  la  tète  doit  être  dé- 
garni de  chair;  mais  il  faut  en  outre  que  le  derrière 
le  soit  également,  parce  que,  chez  tous  les  animaux 
qui  ont  une  tête,  il  faut  que  cette  partie  soit  la  plus 
droite  possible.  Or  rien  de  ce  qui  porte  un  trop  lourd 


la  XII*  leçon  de  l'Anatomie  com- 
parée de  Ciivier,  t.  II,  pp.  364, 
403,  434,  etc.,  etc.  —  La  vue 
est  de  la  nature  de  Veau.  Ce 
qui  a  pu  justifier  cette  théorie 
dans  l'Antiquité,  c'est  que  le 
globe  de  l'œil  se  compose  de 
plusieurs  humeurs,  aqueuse,  vi- 
trée, etc.,  en  avant  et  en  arrière 
du  cristallin.  Voir  Cuvier,  id. 
ibid.  p.  368.  Dans  le  Traité  de 
l'Ame,  Aristote  a  fait  une  théo- 
rie spéciale  de  la  vision,  liv.  II, 
ch.  7,  p.  208  de  ma  traduction; 
mais  cette  théorie  est  différente 
de  celle  qu'il  expose  ici.  —  Se 
garder  le  mieux.  L'expression 
du  texte  n'est  pas  plus  précise  ; 
et  la  pensée  reste  obscure. 
§  8.    l^s   plus   délicats.   Ce 


sont  en  première  ligne  la  vue, 
l'ouïe,  Todorat,  et,  en  dernière 
ligne,  le  goût  et  le  toucher.  — 
Dans  les  parties  qui  ont  un 
sang  plus  pur.  Ces  parties,  dans 
les  théories d' Aristote,  sont  celles 
de  la  tête  et  du  cerveau.  —  A 
l'action  de  la  sensibilité'.  Ce 
serait  plutôt:  A  l'action  de  l'in- 
telligence. —  Sont  places  dans 
la  tête.  C'est-à-dire,  dans  un 
lieu  plus  froid  et  plus  calme, 
d'après  les  théories  Aristoté- 
liques. 

§  9.  Doit  être  dégarni  de 
chair.  Ceci  doit  s'appliquer  au 
crâne  et  au  front  plutôt  qu'au 
visage.  —  Im  plus  droite  pos- 
sible. Ceci  s'applique  surtout  à 
l'homme  et  à   l'oiseau  ;    mais, 


LIVRE  II,  CHAP.  X,  §  40 


159 


fardeau  ne  peut  être  bien  droit;  et  si  la  tète  était 
charnue,  cette  partie  ne  pourrait  se  redresser.  Ce 
qui  montre  bien  encore  que  ce  n'est  pas  en  vue  de  la 
sensibilité  du  cerveau  que  la  tête  est  dénuée  de  chair, 
c'est  que  le  derrière  n'a  pas  de  cerveau,  et  que  cette 
partie  est  sans  chair  également.  *°La  raison  comprend 
très-bien  aussi  que,  chez  quelques  espèces  d'animaux, 
l'ouïe  soit  placée  dans  la  région  de  la  tête.  En  effet,  ce 
qu'on  appelle  le  vide  est  rempli  d'air;  et  nous  disons 
que  le  sens  de  Touïe  dépend  de  l'air.  Les  conduits 
qui  partent  des  yeux  vont  aboutir  aux  veines  qui  en- 
vironnent l'encéphale.  De  même,  le  canal  qui  part 
des  oreilles  aboutit  également  au  derrière  de  la  tête. 
Aucun  organe  privé  de  sang  n'est  sensible,  pas  plus 
que  ne  l'est  le  sang  lui-même;  mais  ce  qui  est  sen- 
sible, c'est  une  des  matières  qui  en  viennent,  et  c'est 


dans  les  quadrupèdes,  la  tête 
est  horizontale  :  «  Pronaque 
dum  spectent....»  —  Si  la  tête 
était  charnue.  Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  I,  ch.  vu, 
page  43  de  ma  traduction,  et 
ch.  XIII,  p.  72.  —  Le  derrière 
n'a  pas  de  cerveau.  Il  est  difiî- 
cile  de  comprendre  cette  erreur 
anatomique,  puisque  la  boîte 
osseuse  du  crâne  est  remplie 
derrière  comme  devant  par  la 
masse  encéphalique  et  par  le 
cervelet. 

§  10.  L'ouïe.  Il  y  a  peut-être 
ici  quelque  désordre  dans  le 
texte,  puisqu'il  a  été  déjà  ques- 
tion de  l'ouïe,  plus  haut  §  7. 
Pour  la  théorie  de  l'ouïe,  voir 


le  Traité    de   l'Ame,  livre  II, 
ch.  8,  §  5,  p.  219  de  ma  tra- 
duction, où  l'explication  est  la 
même  qu'ici.  —  Le   vide.   Ce 
n'est  pas  le  vide  absolu,  comme 
l'entend   la  science  moderne  ; 
les  Anciens  ne  connaissaient  pas 
ce  vide;   et,  pour  eux,  le  vide 
n'était  guère  autre   chose  que 
l'air.  —  Les  conduits  qui  par- 
tent  des  yeux.  Nous  dirions  :  Les 
nerfs  optiques.  —  Le  canal  qui 
part  des  oreilles.  C'est-à-dire 
le  conduit  auditif.  Sur  les  rap- 
ports de  la  vue  et  de  l'ouïe,  voir 
Cuvier,    Anatomie    comparée, 
XII®  et  xiii®  leçons,  tome  II,  pp. 
364  et  446,  et  sur  le  méat  au- 
ditif, p.  511.  —  Une  des  ma- 


n 


160 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


Kl 


parce  que  dans  les  animaux  qui  ont  du  sang,  aucune 
partie  privée  du  sang  n'est  sensible,  que  le  sang  lui- 
même  ne  l'est  pas  davantage  ;  car  il  n'est  pas  une 
partie  des  animaux.  "  Tous  les  êtres  qui  ont  un  cer- 
veau Font  dans  la  portion  antérieure  de  leur  corps, 
parce  que  c'est  en  avant  que  se  présente  Tobjet  que 
Ton  sent,  que  la  sensation  vient  du  cœur  qui  est 
aussi  en  avant,  que  la  sensation  ne  se  produit  que 
grâce  aux  parties  du  corps  qui  ont  du  sang  ;  et  que  la 
cavité  postérieure  de  la  tête  est  dépourvue  de  veines. 
La  nature  a  rangé  dans  un  ordre  admirable  les  organes 
des  sens,  en  plaçant  le  sens  de  rouïeverslc  milieu  de 
la  circonférence;  car  on  n'entend  pas  uniquement  en 
ligne  droite;  on  entend  de  toutes  parts.  Au  contraire, 
la  vue  a  été  placée  en  avant,  parce  que  la  vue  s'exerce 
toujours  en  ligne  directe;  et  comme  le  mouvement 


tirrex  qui  en  viennent.  Et  par 
exemple,  la  chair,  que  le  sang 
contribue  à  former.  —  //  n'est 
pas  une  partie  des  animaux. 
Ceci  est  en  contradiction  avec 
toutes  les  théories  d'Aristote  sur 
le  sang,  et  M.  le  docteur  de 
Frantzius  soupçonne  avec  raison 
que  ce  passage  doit  être  altéré; 
mais  les  manuscrits  ne  fournis- 
sent rien  pour  le  corriger. 

§  11.  Dans  la  portion  ante'- 
rieure.  Cette  observation  est 
exacte  ;  mais  il  ne  paraît  pas 
que  la  science  moderne  y  ait 
attaché  autant  d'importance 
qu'Aristote.  Voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  ix^  leçon,  art. 


9,  tome  II,  p.  172.  —  I^i  sen- 
sation vient  du  cœur.  Voir  plus 
haut,  §  6.  —  ÏM  cavité  poste^ 
rieure  de  la  tJte  est  dépourvue 
de  veines.  L'anatoraie  ne  con- 
firme pas  cette  opinion,  bien 
qu'il  y  ait  moins  de  veines  der- 
rière la  tête  que  devant.  — 
Dans  un  ordre  admirable.  C'est 
un  des  principes  essentiels  des 
théories  d'Aristote  ;  voir  la  pré- 
face à  l'Histoire  des  Animaux, 
p . L X X VI 1 1 . — L'ouïe  vers  le  m ilieu 
de  la  circonférence .  C'est  bien 
là,  en  effet,  la  position  de  l'ouïe, 
placée  de  chaque  côté  de  la  tête. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  I,  ch.  xii,  §  6,  p.  71  de 


LIVRE  II,  CHAP.  X,  §  13  161 

qu'on  fait  a  lieu  en  avant,  il  faut  voir  d'avance  l'objet 
vers  lequel  le  mouvement  se  dirige. 

**  C'est  avec  non  moins  de  raison  que  le  sens  de 
l'odorat  a  été  placé  entre  les  yeux.  Chaque  sens  en 
effet  est  double,  parce  que  le  corps  est  double  aussi, 
puisqu'il  a  la  droite  et  la  gauche.  Cette  disposition  ne 
se  voit  plus  dans  le  sens  du  toucher.  La  cause  paraît 
en  être  que  l'organe  initial  du  toucher  n'est  pas  la 
chair  uniquement,  ni  telle  partie  analogue  à  la  chair, 
mais  que  ce  sens  est  tout  intérieur.  '^  Pour  le  sens 
dont  la  langue  est  l'organe,  c'est  moins  clair  que  pour 
d'autres  sens  ;  mais  ce  l'est  plus  que  pour  le  toucher; 
car  ce  sens  lui-même  est  aussi  une  espèce  de  toucher. 
Cette  duplicité  d'organes  est  cependant  visible  pour  la 


Û 


ma  traduction.  —  En  ligne 
droite.  Comme  la  vue,  qui  a 
toujours  lieu  directement,  parce 
que  les  rayons  lumineux  venant 
des  objets  ne  peuvent  avoir  un 
autre  cours.  —  A  lieu  en  avant. 
Dans  le  cours  naturel  et  néces- 
saire de  nos  actes. 

§  12.  Entre  les  yeux.  L'odo- 
rat est  placé  dans  le  nez,  qui 
est  placé  entre  les  yeux.  — 
Chaque  sens....  est  double.  C'est 
vrai  pour  quatre  sens,  puisqu'on 
peut  aussi  trouver  une  double 
organisation  dans  la  langue; 
mais  Aristote  exclut  avec  raison 
le  toucher,  qui  est  simple  et  ré- 
pandu par  tout  le  corps  —  Ne 
se  voit  plus  dans  le  sens  du 
toucher.  C'est-à-dire  que  le  tou- 
cher n'a  rien  de  la  double  orga- 

T.    I. 


nisation  des  autres  sens.—  Tout 
intérieur.  C'est  bien  vague;  et 
la  physiologie  moderne  a  essayé 
de  déterminer  davantage  les 
choses,  en  constatant  que  tous 
les  nerfs  aboutissent  à  l'encé- 
phale, qui  serait  alors  le  centre 
du  toucher,  comme  de  toutes  les 
autres  perceptions. 

§  13.  C'est  moins  clair.  L'ob- 
servation est  exacte  ;  et  celle 
qui  suit  ne  l'est  pas  moins.  — 
Une  espèce  de  toucher.  C'est 
aussi  l'avis  de  Cuvier,  qui  dit 
que  le  sens  du  goût  est,  de  tous 
les  sens,  celui  qui  s'éloigne  le 
moins  du  toucher;  Anatomie 
comparée,  xv**  leçon,  p.  676  du 
tome  II,  r«  édition;  voir  aussi, 
xvui®  leçon,  tome  III,  pp.  260 
et  suiv.  —  Cette  duplicité  d'or- 

11 


162 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


langue  elle-même,  qui  paraît  aussi  divisée  en  deux. 
Mais  pour  les  autres  sens,  la  sensation  est  partagée  en 
deux  d'une  manière  plus  évidente.  Ainsi,  il  y  a  deux 
oreilles;  il  y  a  deux  yeux;  et  la  disposition  des  narines 
est  double  également.  Placé  d'une  autre  manière  et 
séparé  en  des  lieux  différents,  comme  l'est  l'ouïe,  le 
nez  ne  remplirait  pas  son  office,  non  plus  que  l'organe 
dans  lequel  il  est  posé  ;  car  c'est  pour  la  respiration 
que  l'organe  de  l'odorat  a  été  donné  aux  animaux  qui 
ont  des  narines;  et  cet  organe  a  dû  être  placé  au  mi- 
lieu et  dans  les  parties  antérieures.  **La  nature  a 
donc  réuni  les  narines  au  milieu  des  trois  autres  sens, 
comme  si  elle  eût  voulu  établir  une  règle  unique 
pour  le  mouvement  que  cause  la  respiration.  Ces  sens 
d'ailleurs  sont  aussi  merveilleusement  disposés  dans 


gancs.,.  Cette  observation  sem- 
ble avoir  échappé  à  l'attention 
de  Guvier.  —  Aussi  divisée  en 
deux.  Il  y  a  du  moins  une  par- 
faite symétrie  entre  les  deux 
parties  de  la  langue.  —  La  sen- 
sation est  partagée  en  deux. 
Dans  les  organes  ;  mais  la  per- 
ception n'en  est  pas  moins  uni- 
que pour  la  vue,  l'ouïe,  l'odo- 
rat. —  Le  nez  ne  remplirait  pas 
son  office.  Cette  théorie  n'est 
pas  très-juste,  puisque  les  oreil- 
les et  les  yeux  ne  remplissent 
pas  moins  leurs  fonctions,  bien 
que  les  deux  organes  soient  sé- 
parés ;  l'odorat  aurait  pu  être 
disposé  de  même  par  la  nature. 
Ici  donc  le  mieux,  c'est  de  s'en 
tenir  au  fiiit  tel  qu'il  est,  sans 


chercher  à  l'expliquer.  —  Pour 
la  respiration .  Le  nez  contribue 
à  la  respiration,  sans  doute  ; 
mais  ce  n'est  pas  lui  qui  la  fait, 
comme  Aristote  semble  le  sup- 
poser. —  ./  du  être  place'  au 
milieu.  C'est  une  simple  affir- 
mation, à  l'appui  de  laquelle  on 
ne  donne  aucun  argument. 

§  14.  j4u  milieu  des  trois  au- 
tres sens.  La  vue,  l'ouïe  et  le 
goût.  L'expression  grecque  est 
littéralement  rendue  ;  et  l'ob- 
servation est  ingénieuse,  puis- 
qu'en  effet  les  narines  sont  pla- 
cées entre  les  trois  sens,  sans 
être  à  égale  distance  de  tous. — 
Une  règle  unique.  Les  deux  na- 
rines sont  accolées  et  ne  for- 
ment qu'un  nez.  —  Jussi  mer- 


"f^mmmm 


LIVRE  II,  CHAP.  XI,  §  2  163 

les  animaux  autres  que   l'homme,   selon  la  nature 
propre  de  chacun  d'eux. 


CHAPITRE  XI 

Des  oreilles  dans  les  quadrupèdes  ;  leur  position  apparente  et 

réelle  ;  leur  utilité. 

*  Les  quadrupèdes  ont  les  oreilles  toutes  dressées, 
et,  au-dessus  des  yeux,  du  moins  à  ce  qu'il  semble  ; 
mais  en  réalité  les  oreilles  ne  sont  pas  plus  hautes; 
ce  n'est  qu'une  apparence,  venant  de  ce  que  les  ani- 
maux ne  sont  pas  droits  et  qu'ils  baissent  la  tête. 
'  Comme  les  animaux  se  meuvent  le  plus  ordinaire- 
ment dans  cette  position,  les  oreilles  leur  sont  d'au- 
tant plus  utiles  qu'elles  se  dressent  et  peuvent  se 


] 


veilleusement  disposes....  C'est 
l'admiration  habituelle  d'Aris- 
tote  pour  la  nature. 

§  1.  Ont  les  oreilles  toutes 
dressées.  Ceci  n'est  pas  exact  de 
tous  les  quadrupèdes,  qui  ont, 
dans  bien  des  espèces,  les 
oreilles  pendantes  et  non  pas 
droites,  par  exemple  les  chiens, 
les  moutons,  les  chèvres  et  tant 
d'autres.  Dans  l'homme  même, 
on  ne  peut  pas  dire  que  l'o- 
reille soit  au-dessus  des  yeux. 
—  Ils  baissent  la  tête.  L'obser- 
vation  est  juste  ;   et  il  est  cer- 


tain qu'en  redressant  la  tête 
d'un  animal,  au  lieu  de  la  lais- 
ser horizontale,  les  oreilles  se 
trouvent  placées  à  peu  près  au 
niveau  des  yeux. 

§  2.  Dans  cette  position.  Qui 
est  d'avoir  la  tête  basse  et  tour- 
née vers  la  terre.  —  Qu'elles 
se  dressent.  Mais  seulement  dans 
quelques  espèces.  Chez  l'hom- 
me, les  oreilles  ne  se  dressent 
pas.  On  peut  trouver  que  cette 
étude  sur  les  organes  de  l'ouïe 
est  bien  concise;  et  il  semble 
que,  sans  pousser  l'analyse  aussi 


li! 


164 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


mouvoir  ;    car  en   se  tournant  en  tous   sens,  elles 
recueillent  bien  mieux  tous  les  bruits  qui  surviennent. 


r 


I 


CHAPITRE  XII 

Les  oiseaux  n'ont  pas  d'oreilles  et  pourquoi;  les  quadrupèdes  ovi- 
pares et  à  écailles  n'en  ont  pas  non  plus;  exception  pour  le 
phoque  parmi  les  vivipares. 

*  Les  oiseaux  n  ont  pas  d'oreilles;  ils  n'en  ont  que 
les  conduits,  parce  que  leur  peau  est  trop  dure,  et 
qu'au  lieu  des  poils  qu'ils  n'ont  pas,  ils  ont  des 
plumes.  Il  n'y  a  pas  là  une  matière  que  la  nature 
aurait  pu  employer  à  faire  des  oreilles.    Parmi  les 


loin  que  l'a  pu  faire  la  science 
de  nos  jours,  Aristote  aurait  pu 
en  dire  bien  davantage.  Le 
chapitre  qui  suit  celui-ci  n'est 
pas  moins  insuffisant.  Voir  l'A- 
natomie  comparée  de  Cuvier, 
XIII*'  leçon,  tome  II,  pp.  446  et 
suiv.  i^^  édit.  Cuvier  d'ailleurs 
s'est  peu  occupé  de  l'oreille 
extérieure;  mais  il  a  étudié 
avec  le  plus  grand  soin  l'orga- 
nisation intérieure  du  labyrin- 
the, du  tympan,  des  osselets, 
etc.,  etc.,  la  distribution  des 
nerfs  auditifs  ;  voir  aussi  l'Ana- 
tomie  comparée,  de  M.  Gegen- 
baur,  p.  726,  trad.  franc.  La 
théorie  de  l'ouïe  est  peut-être 


une  des  moins  avancées  de  toute 
la  science. 

§  1 .  Les  oiseaux  n*ont  pas 
d'oreilles.  Sous-entendu  :  Exté- 
rieures, dans  le  genre  du  pavil- 
lon de  l'oreille  chez  l'homme 
ou  d'autres  animaux  supérieurs. 
Voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, xiii®  leçon,  sur  les  oiseaux, 
pp.  464,  481,505,  531, 1^"  édit. 

—  Leur  peau  est  trop  dure. 
L'explication  peut  ne  pas  pa- 
raître très-satisfaisante.  —  Ils 
ont  des  plumes.  Il  n'y  aurait 
eu  rien  d'incompatible  entre  des 
plumes  et  une  oreille  extérieure. 

—  //  ny  a  pas  là  une  matière. 
C'est  vrai  ;  mais  rien  ne  s'op- 


LIVRE  II,  CHAP.  XIII,  §  1 


165 


quadrupèdes,  ceux  qui  sont  ovipares,  et  qui  ont  des 
écailles,  sont  dans  le  même  cas,  et  la  raison  est  aussi 
la  même  pour  eux.  Cependant,  parmi  les  vivipares,  le 
phoque  n'a  pas  d'oreilles,  et  il  n'a  non  plus  que  les 
conduits  auditifs;  ce  qui  tient  à  ce  qu'il  n'est  qu'un 
quadrupède  imparfait. 


CHAPITRE  XIII 

De  la  vue  et  des  appareils  qui  la  protègent  chez  l'homme  et  cer- 
tains animaux  ;  organisation  de  l'œil  et  de  la  pupille  ,*  les  pau- 
pières ;  différences  du  jeu  des  paupières  chez  les  différentes 
espèces  d'animaux  ;  les  oiseaux  à  vol  pesant  ont  la  vue  peu 
longue  ;  vue  excessivement  perçante  des  oiseaux  de  proie  ;  élé- 
vation prodigieuse  de  leur  vol  ;  yeux  des  poissons  et  des  in- 
sectes ;  dureté  de  leurs  yeux  ;  mobilité  des  yeux  dans  les  in- 
sectes ;  les  poissons  et  les  insectes  n'ont  pas  de  paupières  ; 
merveilleuse  prévoyance  de  la  nature,  qui  ne  fait  jamais  rien 
en  vain. 


*  L'homme,  les  oiseaux,  les  quadrupèdes  vivipares 


posait  à  ce  que  la  nature  ne  fît 
les  choses  autrement.  —  Ovipa- 
res^ et  qui  ont  des  écailles.  Ce 
sont  les  sauriens,  qui  forment  le 
deuxième  ordre  des  reptiles, 
a  Leur  peau,  dit  Cuvier,  est 
revêtue  d'écaillés  plus  ou  moins 
serrées,  ou  au  moins  de  petits 
grains  écailleux  »  ;  Règne  ani- 
mal, tome  II,  p.  17,  édit.  de 
1829.  Les  sauriens  comprennent 
les  crocodiles,  les  gavials,  les 


caïmans,  les  lézards  proprement 
dits,  les  iguanes,  etc.,  etc.,  jus- 
qu'aux bipèdes  et  aux  bimanes. 
—  Le  phoque.  Il  ne  paraît  pas 
que  la  science  moderne  se  soit 
arrêtée  à  cette  particularité ,  que 
présente  l'organisation  du  pho- 
que ;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  I,  p.  166,  édit.  de 
1829.  —  Un  quadrupède  im- 
parfait.  Voir  la  description  du 
phoque,  Histoire  des  Animaux, 


166 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


et  ovipares,  ont  tous  des  appareils  protecteurs  pour 
la  vue.  Les  vivipares  ont  deux  paupières,  qui  leur 
servent  à  fermer  les  yeux.  Les  oiseaux  à  vol  pesant 
et  quelques  autres,  ainsi  que  les  quadrupèdes  ovi- 
pares, ferment  les  yeux  par  la  paupière  inférieure. 
Les  oiseaux  ordinaires  clignent  par  des  membranes 
qui  viennent  des  coins  de  l'œil.  Ce  qui  fait  que  les 
yeux  ont  besoin  d'être  protégés,  c'est  qu'ils  sont 
liquides,  et  la  nature  les  a  faits  ainsi  pour  que  la  vue 


liv.  II,  ch.  I,  §  12,  où  Aristote 
se  sert  de  la  même  expression 
qu'il  emploie  ici.  Cuvier  dit  en 
parlant  des  amphibies,  Règne 
animal,  tomel,  p.  166,  édit.  de 
1829  :  «  Leurs  pieds  sont  si 
courts  et  tellement  enveloppés 
dans  la  peau,  qu'ils  ne  peuvent, 
sur  terre,  leur  servir  qu'à  ram- 
per ;  mais  comme  les  intervalles 
des  doigts  y  sont  remplis  par 
des  membranes,  ce  sont  des 
rames  excellentes.  »  Les  pho- 
ques et  les  morses  sont  les  deux 
seuls  genres  qui  forment  la  troi- 
sième et  dernière  tribu  des  car- 
nassiers mammifères. 

§  1.  —  Des  appareils  pro- 
tecteurs pour  la  vue.  Voir  l'A- 
natomie  comparée  de  Cuvier, 
XII®  leçon,  tome  II,  pp.  364 
et  428,  l*"®  édit.  —  Deux  pau- 
pières... à  fermer  les  yeux. 
C'est  exact  ;  mais  les  paupières 
ont  aussi  d'autres  fonctions  ;  si 
elles  couvrent  l'œil  dans  l'état 
de  repos,  elles  en  nettoient  la 
surface  par  leurs  mouvements  ; 
en  se  fermant  subitement,  elles 


en  écartent  les  petits  objets  qui 
pourraient  l'offenser  ;  et  par 
le  clignotement,  elles  diminuent 
la  trop  grande  affluence  ou  in- 
tensité des  rayons  lumineux  ; 
Cuvier,  loc.  cit.  —  Par  la  pau- 
pière inférieure.  Tous  ces  dé- 
tails sont  également  exacts.  — 
Les  oiseaux.,,,  des  coins  de 
l'œil.  On  sait  que  les  oiseaux 
ont  trois  paupières,  les  deux 
ordinaires,  et  une  troisième  qui 
est  verticale,  et  qui  est  située 
dans  l'angle  nasal  de  l'œil.  C'est 
surtout  la  paupière  inférieure 
qui  couvre  l'œil  en  s' élevant  ; 
elle  est  plus  grande  et  plus 
épaisse  que  la  supérieure  ;  voir 
Cuvier,  loc.  cit.  p.  430. —  C'est 
qu'ils  sont  liquides.  L'expres- 
sion n'est  peut-être  pas  très- 
juste  dans  cette  généralité;  mais 
ce  qui  l'explique  en  partie, 
c'est  que  l'œil  en  effet  a  deux 
humeurs,  l'aqueuse  en  avant  du 
cristallin,  et  la  vitrée  en  arrière, 
qui  ont  toutes  deux  la  densité 
de  l'eau  pure,  bien  que  la  vitrée 
soit  un  peu  plus  épaisse.  —  Ixi 


LIVRE  II,  CHAP.  XIII, 


167 


soit  perçante.  ^  Si  les  yeux  avaient  eu  une  peau  un 
peu  dure,  ils  eussent  été  sans  doute  moins  exposés 
au  mal  que  peuvent  leur  faire  en  y  tombant  les  objets 
extérieurs;  mais  ils  n'auraient  pas  constitué  une 
bonne  vue.  C'est  pour  cela  que  la  peau  qui  revêt  la 
pupille  est  excessivement  mince.  Les  paupières  sont 
faites  pour  protéger  et  détendre  les  yeux  ;  et  c'est  pour 
cette  raison  que  tous  les  animaux,  et  spécialement 
riiomme,  peuvent  les  cligner.  C'est  pour  repousser 
les  objets  qui  pourraient  tomber  dans  les  yeux  que 
tous  les  animaux  peuvent  les  cligner.  Ce  mouvement 
ne  dépend  pas  d'eux,  et  c'est  la  nature  qui  le  fait; 
mais  si  l'homme  cligne  les  yeux  plus  souvent  que  tout 
autre    animal,  c'est  qu'il  a   cette  peau   plus  mince 


nature  les  a  faits  ainsi.  La 
constitution  de  l'œil  est  plus 
compliquée  qu' Aristote  ne  sem- 
ble le  croire  ici,  et  elle  est  en- 
core plus  admirable  qu'il  ne  le 
pensait  ;  mais  les  observations 
n'étaient  pas  de  son  temps 
poussées  fort  loin. 

§2.  Une  peau  un  peu  dure, 
La  première  tunique  de  l'œil 
est  la  sclérotique,  qui  enveloppe 
tout  le  globe,  sauf  à  la  partie 
antérieure,  où  elle  laisse  un 
grand  vide  que  ferme  la  cornée, 
recouverte  elle-jnême  par  la 
conjonctive.  C'est  la  cornée  qui 
forme  le  blanc  de  l'œil,  en  pas- 
sant sur  la  sclérotique.  La  se- 
conde tunique  de  l'œil  est  la 
choroïde.  —  La  peau  qui  revct 
la  pupille.  Toutes  les  tuniques 


de  l'œil  sont  extrêmement  min- 
ces :  sclérotique,  cornée,  cho- 
roïde, uvée,  etc.,  etc.  ;  voir 
Cuvier,  loc.  cit..  pj).  39 i  et 
suiv.,  XII*  leçon.  —  Les  pau- 
pières sont  faites...  C'est  bien 
là  l'office  des  paupières,  quoique 
quelques  animaux  n'en  aient 
pas,  par  exemple  les  reptiles; 
la  plupart  des  poissons  n'ont  pas 
de  paupière  mobile. —  Ce  mou- 
vement ne  dépend  pas  d'eux. 
En  ceci  éclate  très-sensiblement 
la  prévoyance  de  la  nature.  Si 
ce  mouvement  protecteur  de  la 
vue  eût  dépendu  de  la  volonté, 
il  ne  se  serait  jamais  produit  à 
temps  ;  au  contraire,  étant  auto- 
matique, il  est  instantané,  et 
salutaire  dans  presque  tous  les 
cas.  —  Cette  peau  plus  mince. 


V 


'à 


168 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


1 


que  ne  l'ont  tous  les  autres.  ^  La  paupière  est  entourée 
de  peau  ;  et  c'est  ce  qui  fait  que,  ni  la  paupière,  ni  le 
prépuce,  ne  repoussent  jamais,  parce  que  ce  sont  de 
simples  peaux  sans  chair.  Tous  les  oiseaux  qui  ferment 
leurs  yeux  par  la  'paupière  inférieure  et  les  quadru- 
pèdes ovipares,  ne  les  ferment  de  cette  façon  qu'à 
cause  de  la  dureté  de  la  peau  qui  environne  leur  tête. 
Chez  les  oiseaux  à  vol  pesant,  précisément  parce 
qu'ils  volent  peu,  la  croissance  des  plumes  tourne  à 
épaissir  et  à  durcir  la  peau;  et  de  là  vient  qu'ils  fer- 
ment aussi  les  yeux  par  la  paupière  d'en  bas.  Les 
pigeons  et  les  oiseaux  de  cette  espèce  ferment  les  yeux 
par  les  deux  paupières  à  la  fois. 

*  On  a  vu  que  les  quadrupèdes  ovipares  ont  des 
écailles  ;  et  ces  écailles  sont  toujours  plus  dures  que 
les  poils,  de  sorte  que  leur  peau  est  aussi  plus  dure 


11  n'est  pas  très-sûr  que  ceci 
soit  exact. 

§  3.  Entourée  de  peau.  C'est 
la  traduction  littérale  ;  mais  la 
paupière  elle-même  est  une 
peau.  —  Ne  repoussent  jamalx. 
Ce  fait  paraît  exact.  —  A  cause 
de  la  dureté'  de  la  peau.  L'ex- 
plication n'est  peut-être  pas 
aussi  satisfaisante  que  l'auteur 
le  suppose.  Il  ne  semble  pas 
que  la  dureté  ou  la  mollesse  de 
la  peau  ait  rien  à  faire  en  ceci . 
—  Tourne  à  épaissir  et  à  dur- 
cir. Il  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte.  Il  n'est  pas  cer- 
tain d'ailleurs  que  cette  ex|)Ii- 
cation  nouvelle  soit  plus  exacte 
que  les  précédentes.  —  Et  de 


là  vient.  Il  eût  sans  doute  été 
préférable  de  se  borner  à  cons- 
tater le  fait  sans  chercher  à  l'ex- 
pliquer. —  Les  pigeons Je 

ne  sais  pas  si  la  physiologie 
moderne  a  reconnu  cette  orga- 
nisation de  la  vue  chez  les  pi- 
geons; voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  I,  p.  488.  —  Les 
oiseaux  de  cette  espèce.  C'est- 
à-dire  les  gallinacés,  qui  com- 
prennent tous  les  oiseaux  de 
basse-cour. 

§  4.  On  a  vu.  La  tournure  du 
texte  n'est  pas  aussi  précise;  j'ai 
cru  devoir  adopter  cette  forme, 
pour  rappeler  que  ceci  a  déjà  été 
dit  plus  haut,  ch.  xii,  §  1.  — 
Plus  dures  que  les  poils.  C'est 


■•  .' 


LIVRE  II,  CHAP.  XIII,  §  5 


169 


que  la  peau  ordinaire.  La  peau  de  leur  tête  est  dure 
comme  le  reste  ;  et  ce  n'est  pas  de  cette  peau  que 
peut  être  formée  leur  paupière.  Au  contraire,  celle 
d'en  bas  est  charnue,  de  façon  que  leur  paupière  est 
tout  à  la  fois  mince  et  extensible.  Les  oiseaux  à  vol 
pesant  ferment  les  yeux,  non  pas  avec  la  paupière, 
mais  par  une  membrane.  C'est  que  le  mouvement  de 
la  paupière  eût  été  trop  lent  et  qu'il  faut  au  contraire 
qu'il  soit  très-rapide  ;  or,  c'est  précisément  ce  que 
peut  faire  une  membrane  nictitante.  ^  C'est  à  partir 
du  coin  de  l'œil,  qui  est  près  du  nez,  qu'ils  ferment 
leurs  yeux,  parce  qu'il  est  mieux  que  cette  organi- 
sation naturelle  vienne  en  eux  d'un  seul  et  unique 
principe.  Aussi  a-t-elle  pour  point  de  départ  l'excrois- 
sance qui  est  auprès  du  nez;  et  ce  qui  est  en  avant 
et  direct  est  plus  principe  que  ce  qui  est  oblique 


exact;  mais  les  écailles  sont, 
chez  les  animaux  qui  en  ont,  des 
espèces  de  poils.  —  Ce  n'est  pas 
de  cette  peau....  En  effet,  cette 
peau  n'aurait  pas  été  assez  fle- 
xible. —  Mince  et  extensible. 
Le  texte  dit  plutôt  :  «Etendue  ». 

—  Par  une  membrane.  C'est-à- 
dire,  par  la  troisième  paupière, 
qui  part  du  coin  nasal  de  l'œil. 

—  Eût  été  trop  lent.  L'explica- 
tion est  ingénieuse,  en  suppo- 
sant que  la  peau  des  paupières 
soit  aussi  dure  que  celle  de  la 
tête.  —  Nictitante.  J'ai  ajouté 
ce  mot. 

§  5.  Du  coin  de  l'œil.  C'est- 
à-dire,     la     caroncule,     petite 


excroissance  charnue,  qui  est 
au  coin  de  l'œil  près  du  nez.  ; 
voir  l'Anatomie  comparée  de 
Cuvier,  xii«  leçon,  tome  II, 
p.  430,  \y^  édition,  sur  la  troi- 
sième paupière  des  oiseaux.  Il 
semble  que  Cuvier  n'attribue 
pas  à  cette  troisième  paupière 
autant  d'importance  qu'Aris- 
tote  ;  pour  lui,  c'est  surtout  la 
paupière  inférieure  qui  fonc- 
tionne. —  D'un  seul  et  unique 
principe.  C'est-à-dire,  d'une 
seule  paupière  au  lieu  de  deux. 
—  Principe.  Sous-entendu  :  De 
mouvement. — L'excroissance.. 
La  caroncule,  dans  l'angle  nasal 
de  l'œil. — Ce  qui  est  en  avant. . . 


170 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


I 


il 


et  décote.  ^  Les  quadrupèdes  ovipares  ne  ferment  pas 
les  yeux  de  la  même  manière,  parce  qu'il  n'est  pas 
nécessaire  aux  quadrupèdes  d'avoir  la  pupille  liquide, 
ni  d'avoir  une  vue  très-longue,  attendu  qu'ils  vivent 
sur  la  terre.  Mais  pour  les  oiseaux,  c'est  absolument 
nécessaire,  parce  qu'ils  ne  peuvent  employer  leur 
vue  que  de  très-loin.  C'est  là  ce  qui  fait  que  les 
oiseaux  armés  de  serres  ont  tous  une  vue  excessive- 
ment longue.  C'est  de  très-haut  qu'ils  peuvent  aper- 
cevoir la  proie  qui  est  leur  nourriture.  Aussi  sont-ils 
de  tous  les  oiseaux  ceux  dont  le  vol  s'élève  de  beau- 
coup le  plus  haut.  Les  oiseaux  de  terre  qui  volent 
mal,  comme  le  coq  et  les  espèces  semblables,  n'ont 
pas  une  bonne  vue  ;  car  ils  n'en  ont  pas  un  besoin 
absolu  pour  rechercher  leurs  aliments. 


oblique.  Celte  explication  méta- 
physique est  peu  satisfaisante; 
et  il  semble  qu'ici  le  mouve- 
ment, partant  de  la  caroncule, 
est  moins  direct  que  celui  des 
paupières  :  seulement  l'organe 
est  unique,  au  lieu  d'être  dou- 
ble. —  Et  de  côte.  J'ai  ajouté 
ces  mots,  qui  sont  comme  une 
paraphrase. 

§  6.  Les  quadrupèdes  ovipa- 
res. Dans  le  genre  des  croco- 
diles, des  tortues,  des  lézards, 
etc.  —  Ne  ferment  pas  les  yeux 
de  la  manie  manière.  Que  les 
oiseaux  dont  on  vient  de  parler. 
Le  crocodile  et  la  tortue  ont  une 
troisième  paupière  comme  les 
oiseaux  ;  les  grenouilles  en  ont 
également  trois  ;  mais  la  troi- 


sième est  horizontale,  comme 
les  deux  autres  ;  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  loc.  cit.  p.  432. 
De  plus,  elle  est  transparente,  et 
elle  se  meut  d'avant  en  arrière 
pour  couvrir  l'œil  entier.  —  La 
pupille  liquide.  Ceci  se  rappoi'te 
encore  aux  diverses  humeurs 
de  l'œil;  mais  ce  n'est  pas  à 
proprement  parler  la  pupille 
qui  est  liquide.  —  Une  vue 
très-longue.  Il  est  certain  que, 
comparativement  à  la  vue  des 
oiseaux,  celle  des  animaux  ter- 
restres n'est  pas  très-perçante. 
—  Pour  les  oiseaux.  Sur  l'or- 
ganisation particulière  de  l'œil 
chez  les  oiseaux,  voir  l'Ana- 
tomie  comparée  de  Cuvier,  loc. 
cit.,  p.  il 4. 


LIVRE  II,  GHAP.  XIII,  §  7 


171 


'  Les  poissons  et  les  insectes  et  les  animaux  à  peau 
dure  ont  des  yeux  fort  différents;  mais  aucune  de 
ces  espèces  n'a  de  paupières.  D'abord,  ceux  qui  ont  la 
peau  des  yeux  dure  n'en  ont  pas  du  tout.  L'usage  de 
la  paupière  exige  un  acte  rapide,  qui  demande  une 
peau  pour  pouvoir  s'accomplir.  Aussi,  au  lieu  de  cette 
protection  qui  leur  manque,  tous  ont  les  yeux  durs, 
comme  s'ils  voyaient  au  travers  d'une  paupière  adven- 
tice. Mais  comme,  à  cause  de  la  dureté  même  de  cette 
partie,  ils  ne  peuvent  nécessairement  avoir  qu'une 
vue  obtuse,  la  nature  a  donné  aux  insectes  des  yeux 


§  7 .  Les  poissons  et  les  insec- 
tes. Il  n'aurait  pas  fallu  réunir  ces 
deux  espèces  d'animaux,  dont 
les  yeux  sont  fort  différents.  — 
Les  animaux  à  peau  dure. C'est 
la  traduction  exacle  du  texte  ; 
mais  l'expression  est  bien  va- 
gue, puisqu'elle  peut  s'adresser 
à   plusieurs  classes  d'animaux. 
—  Des  jeux    fort    différents. 
C'est  pour  cela  qu'il  fallait  sé- 
parer l'étude  des  uns  de  celle 
des  autres. —  N'a  de  paupières. 
Ceci    est   exact,    du   moins  en 
partie  ;  la  plupart  des  poissons 
n'ont  pas  de  paupières  mobiles; 
voir   l'Anatomie   comparée   de 
Cuvier,  xii®  leçon,  article  11, 
p.  434,  l""®  édition.  Le  poisson- 
lune    a    une   paupière,  qui   se 
ferme  par  un  sphincter  circu- 
laire.—  Ceux  qui  ont  la  peau  dés 
jeux  dure.  Ceci  s'applique  sur- 
tout aux  insectes,  qui/mt  tantôt 
des  yeux  dits  chagrinés,  à  cause 
des  tubercules  nombreux  qui  les 


couvrent,  tantôt  des  yeux  sim- 
ples, et  tantôt  aussi  des  yeux 
chagrinés  et  simples  concurrem- 
ment ;  Cuvier,  loc.  cit.  p.  371, 
et  surtout,  p.  442,  l'étude  spé- 
ciale consacrée  aux  yeux  des 
insectes  et  des    crustacés.    La 
structure  de  l'œil  chez  les  in- 
sectes   est     très-différente    de 
ce  qu'elle  est  dans   les  autres 
animaux.  —  Ju  lieu  de  cette 
protection    qui    leur    manque. 
C'est  toujours  à  la  prévoyante 
sagesse  de  la  nature  qu'Aristote 
fait    allusion.     —    Au     travers 
d'une  paupière  adventice.  Les 
facettes   nombreuses   de    l'œil 
des  insectes  forment  une  sorte 
de  membrane,  qui  est  fort  trans- 
parente ;  et  derrière  cette  mem- 
brane, il  y  a  un  enduit  opaque, 
qui,  malgré  sa  consistance,  ne 
semble  pas  devoir  empêcher  le 
passage  de  la  lumière,  jusqu'au 
point  où  l'insecte  peut  la  perce- 
voir ;  voir  Cuvier,  loc.  cit.  pp. 


îl 


172 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


mobiles,  et  surtout  à  ceux  qui  ont  la  peau  des  yeux 
dure,  tout  de  même  qu'elle  a  donné  des  oreilles  à 
certains  quadrupèdes.  Ces  insectes  peuvent  ainsi 
beaucoup  mieux  voir  en  tournant  les  yeux  vers  la 
lumière,  et  en  recevant  la  clarté  indispensable  à  la 
vision.  *  Les  poissons  ont  des  yeux  liquides,  attendu 
que,  pour  les  animaux  qui  font  beaucoup  de  mouve- 
ments, l'emploi  de  la  vue  est  utile  de  loin.  Les  ani- 
maux de  terre  peuvent  voir  aisément  au  travers  de 
Tair  ;  mais  pour  les  poissons,  Teau  s'oppose  à  ce  qu'ils 
voient  bien.  Comme  elle  ne  présente  pas,  ainsi  que 
l'air,  une  foule  d'objets  qui  peuvent  gêner  et  offenser 
la  vue,  les  poissons  n'ont  pas  de  paupières  ;  car  la 
nature  ne  fait  rien  en  vain  ;  et  c'est  à  cause  de  l'épais- 
seur de  l'eau  que  les  poissons  ont  les  yeux  liquides. 


442  et  suiv.  —  Des  yeux  mo- 
biles. Ceci  n'est  ptis  très-exact. 

—  Ces  insecte  s. \o\Y^  outre  Cu- 
vier,  la  Zoologie  de  M.  P.  Ger- 
vais,  p.  288,  3®  édition. 

§  8.  Les  poissons.  Sur  les 
yeux  des  poissons,  voir  l'Ana- 
tomie  comparée  de  Cuvier, 
xii®  leçon,  p.  374,  1"  édition. 

—  Des  yeux  liquides.  Voir  plus 


haut,  §  1.  —  L'eau  s* oppose.... 
La  remarque  est  fort  juste  ;  et 
il  est  de  toute  évidence  que  la 
conformation  de  l'œil  doit  varier 
avec  le  milieu  ambiant  où  l'ani- 
mal doit  vivre.  —  Gêner  et 
offenser.  Il  n'y  a  qu'un  seul 
mot  dans  le  texte.  —  N'ont  pas 
de  paupières.  Voir  le  paragra- 
phe précédent. 


LIVRE  II,  CHAP.  XIV,  §  2 


173 


CHAPITRE  XIV 

Des  cils  et  de  leur  rôle  ;  l'autruche;  l'homme  est  le  seul  animal  à 
avoir  des  cils  aux  deux  paupières  ;  pas  un  quadrupède  n'a  de 
cils  à  la  paupière  inférieure  ;  de  la  queue  des  animaux  ;  leurs 
crinières  ;  longueur  de  la  queue  en  raison  inverse  de  celle  des 
poils  qui  la  garnissent;  intelligence  de  la  nature;  la  tête  de 
l'homme  est  couverte  de  poils,  et  pourquoi  ;  l'auteur  s'excuse 
de  cette  digression  à  propos  des  cils. 


*  Tous  les  animaux  qui  ont  des  poils  ont  des  cils 
aux  paupières.  Les  oiseaux  et  les  animaux  à  écailles 
n'en  ont  pas,  parce  qu'ils  n'ont  pas  de  poils  non  plus. 
Nous  parlerons  plus  tard  du  moineau  de  Libye  ;  et 
nous  expliquerons  la  cause  de  son  organisation  ;  car 
cet  oiseau  a  des  cils.  ^  Parmi  les  animaux  qui  ont  des 
poils,  l'homme  est  le  seul  à  avoir  des  cils  aux  deux 
paupières.   En  général,   les  quadrupèdes  n'ont  pas 


§  1 .  Les  animaux  qui  ont  des 
poils  ont  des  cils.  Aristote  sem- 
ble avoir  attaché  aux  cils  plus 
d'importance  que  la  zoologie 
moderne,  qui  s'est  peu  occupée 
de  ce  détail  de  l'organisation  de 
l'œil.  —  Parce  qu'ils  n'ont  pas 
de  poils  non  plus.  Le  fait  est 
exact,  si  d'ailleurs  on  peut  con- 
tester cette  relation  étroite  des 
poils  et  des  cils.  —  Plus  tard. 
Voir  plus  loin  livre  IV,  ch.  xiv. 
—  Du  moineau  de  Libye.  J'ai 
conservé  la  dénomination  grec- 
que ;  mais  on  sait  que  c'est  de 
l'autruche  qu'il  s'agit.  —  Cet 


oiseau  a  des  cils.  Voir  livre  IV, 
ch.  XIV,  §  2. 

§  2 .  L'homme  est  le  seul. . . . 
L'observation  est  très-exacte.  — 
Aux  deux  paupières.  Le  texte 
n'est  pas  aussi  précis  ;  son  ex- 
pression est  plus  générale,  et  il 
dit  simplement:  «  Des  deux 
côtés.  »  On  peut  donc  entendre 
tout  à  la  fois  et  qu'il  s'agit  des 
paupières  supérieures  et  infé- 
rieures, et  qu'il  s'agit  des  par- 
ties du  corps,  antérieures  et 
postérieures,  ou  des  parties  hau- 
tes et  basses.  Le  premier  sens 
paraît  ici  le  plus  vraisemblable  ; 


?i 


V 


If! 
v'i 


174 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


(le  poils  dans  les  parties  inférieures  qui  forment  le 
dessous  du  corps;  ils  en  ont  bien  plutôt  dans  les 
parties  supérieures  et  le  dessus.  Les  hommes,  tout  au 
contraire,  en  ont  plus  dans  le  dessous  du  corps  que 
dans  les  parties  supérieures.  Les  poils  servent  comme 
de  rempart  et  de  couverture  aux  animaux  qui  en  sont 
pourvus;  et,  dans  les  quadrupèdes,  ce  sont  surtout  les 
parties  de  dessus  qui  ont  besoin  d'être  protégées  et  cou- 
vertes, plus  que  le  dessous  du  corps.  Les  parties  du 
devant  sont  les  plus  importantes;  et  elles  sont  dégar- 
nies en  vue  de  la  courbure  et  de  la  flexion.  Mais  dans 
rhomme,  comme  le  devant  du  corps  est  en  cela  par- 
faitement semblable  au  derrière,  à  cause  de  sa  station 
droite,  la  nature  s'est  surtout  occupée  de  prêter 
secours  aux  plus  nobles  parties;  car  toujours  elle  pro- 
duit ce  qu'il  y  a  de  mieux,  avec  les  matériaux  dont 


s 

i 


le  second  semblerait  plus  con- 
forme à  ce  qui  suit,  si  le  texte 
n'en  était  pas  également  équi- 
voque. —  Qui  forment  le  des- 
sous du  corps.  Le  texte  n'est 
pas  aussi  développé.  —  Et  le 
dessus.  —  Même  remarque.  — 
Le  dessous  du  corps.  Dans  l'es- 
pèce humaine,  le  dessous  du 
corps  doit  s'entendre  de  la  par- 
tie antérieure,  qui  répond  en 
effet  au-dessous  du  corps  des 
quadrupèdes.  —  De  rempart  et 
de  couverture.  Il  n'y  a  qu'un 
seul  mot  dans  le  texte.  —  Les 
parties  de  dessus.  Ce  sont  en 
effet  ces  parties  qui  sont  les  plus 
exposées  aux   intempéries  des 


saisons,  indépendamment  des 
autres  accidents  de  tout  genre. 
—  Les  parties  du  devant.  Chez 
les  quadrupèdes,  c'est  le  dessous 
du  corps. —  Parfaitement  sem- 
blable. Il  y  a  peut-être  quelque 
exagération  dans  l'expression, 
qui,  d'ailleurs,  ne  signifie  sans 
doute,  dans  la  pensée  de  l'au- 
teur, rien  autre  chose  que  l'é- 
galité des  deux  faces  du  corps 
humain  relativement  à  la  station 
droite,  —  La  nature...  produit 
ce  qu'il  j  a  de  mieux.  Nouvelle 
affirmation  de  ce  grand  principe, 
qui  est  profondément  vrai,  et 
que  la  philosophie  aristotélique 
a  mis  en  pleine  lumière. 


LIVRE  II,  CHAP.  XIV,  §  4  175 

elle  dispose.  '  Voilà  comment  pas  un  quadrupède  n  a 
de  cils  à  la  paupière  inférieure;  et  si, chez  quelques- 
uns,  il  y  a  sous  cette  paupière  des  poils  peu  nom- 
breux et  rares,  il  n  y  en  a  jamais,  ni  sous  les  aisselles, 
ni  au  pubis,  comme  il  y  en  a  chez  Thomme.  A  la  place 
de  ces  derniers  poils,  quelques  animaux  sont  velus 
sur  le  dessus  du  corps  tout  entier,  comme  les  chiens; 
les  autres  ont  un  toupet  de  crins,  comme  les  chevaux 
et  les  animaux  de  cet  ordre.  D*autres  enfin  sont 
pourvus  d  une  crinière,  comme  le  lion  mâle.  *  Dans 
les  espèces  qui  ont  des  queues  de  quelque  longueur, 
la  nature  a  orné  ces  queues  de  crins,  qui  sont  longs 
quand  la  queue  a  peu  de  portée,  comme  dans  les  che- 


§  3.  IS'a  de  cils  à  la  paU' 
picre  inférieure.  Ceci  ne  sem- 
ble pas  une  conséquence  bien 
rigoureuse  de  ce  qui  précède  ; 
voir  la  fin  du  §  1 .  —  ISi  sous 
les  aisselles.  Ceci   n'est  peut- 
être  pas   très-exact   pour   cer- 
taines espèces  de  singes.  —  Ni 
au  pubis.  Ceci  est  fort  exact. — 
A    la    place    de   ces    derniers 
poils.  Le  texte  est  un  peu  plus 
vague,   et    il   n'emploie    qu'un 
pronom    tout   indéterminé.   — 
F  élus  sur  le  dessus  du  corps. 
Ce  sont  surtout  les  chiens  à  longs 
poils  que  l'auteur  veut  désigner 
ici.  —  Un  toupet.  C'est  le  mot 
qui,    dans    notre    langue,    me 
semble   répondre  le  mieux  au 
mot  grec.  —  D'une  crinière.  On 
dit  aussi  dans  notre  langue  la 
crinière  d'un  cheval,  aussi  bien 
que  la  crinière  d*un  lion,  bien 


que  ces  deux  crinières  soient 
fort  différentes  à  quelques 
égards. 

§  4.  Dans  les  espèces La 

pensée  de  tout  ce  paragraphe 
est  très-profonde,  et  elle  mérite 
d'être  remarquée,  à  la  fois  pour 
elle-même,  et  aussi  pour  l'étude 
plus  complète  de  la  philosophie 
naturelle  d'Aristote.    Ces  com- 
pensations   qu'établit    la    pré- 
voyance de  la  nature  dans  la 
constitution  générale   des  ani- 
maux, sont  très-réelles;  et  celle 
que    signale  ici  le    philosophe 
l'est  très-particulièrement.  L'op- 
position qu'il  observe  entre  la 
queue  de  l'ours  et  celle  du  che- 
val   est   frappante   :   l'une   est 
courte,  parce  que  l'animal  est 
très- velu  ;  l'autre  est  assez  lon- 
gue, parce  quel'animal  n'a  qu'un 
poil  ras.  —  Peu  de  portée.  Le 


1*1 


I 


176 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


vaux,  et  qui  sont  très-courts  quand  au  contraire  la 
portée  est  étendue,  le  tout  s'accordant  d'ailleurs  avec 
le  reste  du  corps.  Car  toujours  la  nature,  lorsqu'elle 
veut  favoriser  un  côté,  prend  une  compensation  sur 
l'autre  côté.  Là  où  elle  a  fait  un  corps  très-velu,  elle 
diminue  l'ampleur  de  la  queue,  qui  se  réduit  comme 
on  le  voit  sur  les  ours. 

^L'homme  est,  de  tous  les  animaux,  celui  dont  la 
tête  est  la  plus  velue.  C'était  nécessaire  par  suite  de 
l'humidité  du  crâne,  et  aussi  à  cause  de  ses  sutures; 
car  là  où  il  y  a  beaucoup  de  liquide  et  de  chaleur,  il 
faut  nécessairement  que  là  aussi  il  y  ait  beaucoup  de 
végétation  ;  et  les  cheveux  sont  destinés  à  protéger  et 
à  conserver  Tanimal,  en  le  couvrant  et  en  le  garan- 
tissant des  excès  du  froid  et  de  la  chaleur.  L'encé- 
phale de  l'homme,  étant  le  plus  gros,  est  aussi  le  plus 
humide  de  tous  ;  et  il  a  par  suite  plus  besoin  de  pro- 


fait n'est  peut-être  pas  très- 
exact,  il  moins  qu'on  n'applique 
spécialement  l'idée  de  portée 
aux  vertèbres,  qui  sont  la  par- 
tie solide  de  la  queue  des  che- 
vaux. —  Sur  les  ours.  En  effet, 
la  queue  des  ours  est  tout  à  fait 
rudimentaire. 

§  5.  Dont  la  tête  est  la  plus 
velue.  L'observation  peut  pa- 
raître fort  exacte  ;  et  il  est  clair 
que  la  nature  a  eu  un  but  très- 
nettement  défini  en  donnant  à 
l'homme  cette  organisation  d'une 
chevelure  épaisse.  Quel  est  ce 
but?  Les  explications  peuvent 
varier;   mais  celle  que  donne 


Aristote  est  tout  au  moins  fort 
ingénieuse.  Voir  sur  le  cerveau 
de  l'homme,  plus  haut,  ch.  vu, 
§§  13  et  suiv.  —  Des  excès  du 
froid  et  de  la  chaleur.  Il  ne 
semble  pas  que  ce  soit  là  pré- 
cisément la  destination  des  che- 
veux ;  il  est  bien  certain  qu'ils 
protègent  la  tête  ;  mais  c'est  plu- 
tôt contre  les  accidents  que 
contre  la  température.  On  peut 
croire  aussi  que  la  nature  a 
voulu  donner  au  visage  de 
l'homme  un  ornement.  Les  che- 
veux sont  surtout  une  parure  ; 
et  ce  n'est  pas  là  le  seul  témoi- 
gnage qui  peut  faire  supposer 


LIVRE  il,  CHAP.  XV,  i<  1 


177 


tection  que  tout  le  reste.  Ce  qui  est  le  plus  humide 
peut  tout  à  la  fois  s'échauffer  et  se  refroidir  le  plus  ; 
ce  qui  est  dans  l'état  contraire  est  bien  moins  suscep- 
tible  d'être  affecté. 

'Nous  nous  sommes  laissé  entraîner  à  cette  digres- 
sion sur  un  sujet  qui  fait  suite  à  la  question  des  pau- 
pières et  des  cils,  parce  que  ces  études  se  tiennent 
de  fort  près.  Mais  nous  saurons  nous  rappeler,  en 
temps  convenable,  ce  qui  peut  encore  nous  rester  à 
dire  sur  ces  sujets. 


CHAPITRE  XV. 

Des  sourcils  ;  comparaison  de  leur  destination  avec  celle  des  cils  • 
épaisseur  des  sourcils  dans  la  vieillesse  ;  les  sourcils  sont  des 
prolongements  des  os  ;  les  cils  sont  au  bout  de  petites  veines  ; 
usage  principal  des  sourcils  pour  arrêter  les  gouttelettes  dé 
sueur  qui  descendent  de  la  tête  dans  les  yeux  ;  la  nature  les 
destine  peut-être  encore  à  quelque  autre  fonction. 

*  Les  sourcils,  aussi  bien  que  les  cils,  n'ont  pour 


que  la  nature  ne  dédaigne  pas 
de  descendre  à  ces  soins  secon- 
daires. —  Ce  qui  est  le  plus 
humide.  Ces  généralités  sont 
bien  vagues  ;  et  elles  supposent 
toujours  que  le  cerveau  est  l'or- 
gane le  plus  humide  de  toute 
notre  organisation  ;  ce  qui  n'est 
pas  du  tout  prouvé. 

§  6.  Nous  nous  sommes  laisse' 


T.     I. 


entraîner.  Cette  réflexion  dans 
la  bouche  d'Aristote  est  d'au- 
tant plus  remarquable  que  ce 
retour  sur  lui-même  ne  lui  est 
pas  habituel.  JNJais  ici  il  s'aper- 
çoit qu'il  a  fait  une  trop  longue 
digression;  et  il  semble  se 
promettre  de  ne  pas  retomber 
dans  cette  faute. 
§  1 .  Les  sourcils.  La  fonction 

12 


\ 


h  « 


178 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


but  que  de  protéger  les  yeux.  Les  sourcils  les  pré- 
servent contre  les  liquides  qui  y  descendent,  et  leur 
font  comme  une  toiture  qui  les  défend  contre  les 
sueurs  venant  de  la  tète.  Les  cils  sont  faits  pour 
écarter  les  objets  qui  peuvent  tomber  dans  l'œil, 
comme  les  haies  qu'on  met  parfois  en  avant  des  rem- 
parts. 

^  Les  sourcils  se  rapprochent  de  la  composition 
des  os  ;  et  souvent  dans  la  vieillesse,  ils  deviennent  si 
épais  qu'il  faut  absolument  les  couper.  Les  cils  sont  au 
contraire  au  bout  de  petites  veines  ;  car  là  où  la  peau 
finit,  là  aussi  les  veinules  terminent  leur  parcours. 
®  Par  conséquent,  il  était  nécessaire  d'arrêter  les  gout- 


attribuée  aux  sourcils  n'est  pas 
fausse  sans  doute  ;  mais  ici  en- 
core on  peut  admettre  qu'ils 
sont  une  parure  du  visage.  Ci- 
céron  a  reproduit  et  imité  tout 
ce  passage  et  emprunté  une 
foule  d'idées  à  Aristote  sur  la 
bonté  de  la  nature  ;  voir  le  trai- 
té De  natura  Deorum,  liv.  II, 
ch.  57,  p.  299  et  301,  édit. 
V.  Leclerc,  in- 12.  Cicéron  avait 
l'Histoire  des  Animaux  d'Aris- 
tote  sous  les  yeux,  en  écrivant 
ces  pages  admirables,  où  l'en- 
thousiasme pour  la  nature  s'ex- 
prime en  termes  si  magnifiques 
et  s'appuie  sur  des  raisons  si 
solides.  —  Comme  les  haies. 
Cette  comparaison  est  également 
il  remarquer,  parce  qu'Aristote 
emploie  bien  rarement  ces  for- 
mes de  style. 

§  2.    Se    rapprocitent  de    la 


eomposltioti  des  os.  C'est  peut- 
être  trop  dire,  bien  que  les 
sourcils  soient  une  espèce  de 
poils  dont  la  nature  est  à  peu 
près  celle  des  ongles,  et  que  la 
nature  des  ongles  soit  à  peu  près 
celle  des  os.  —  Jls  deviennent 
si  épais.  Ceci  est  fort  exact; 
mais  ce  n'est  pas  une  preuve 
que  les  sourcils  soient  composés 
comme  les  os.  Cuvier  n'a  rien 
dit  des  sourcils  dans  son  Anato- 
mie  comparée,  et  il  n'a  dit  qu'un 
seul  mot  des  cils.  Voir  leç.  XIV, 
pp.  596  et  suiv.  —  Ju  bout  de 
'petites  veines.  Ceci  est  exact. 
—  Les  veinules.  Les  ramifica- 
tions des  vaisseaux  sanguins 
vont  en  effet  sans  cesse  en  di- 
minuant. 

§  3.  Par  conse'quent.  Cette 
conséquence  n'apparaît  pas  très- 
nettement,   et  elle  n'a  rien  de 


LIVRE  II,  CHAP.  XVI,  S  1  179 

telettes  qui  sortent  de  la  tète  et  qui  sont  toutes  maté- 
rielles, si  aucun  autre  besoin  ne  vient  à  empêcher 
cette  œuvre  de  la  nature  ;  et  ce  motif  suffisait  pour 
que,  dans  cet  endroit  du  corps,  il  dût  se  trouver  néces- 
sairement des  poils  destinés  à  cet  usage. 


CHAPITRE  XVI 

Du  nez  chez  les  animaux ,  du  nez  de  l'éléphant  ;  son  organisation 
toute  particulière  ;  sa  trompe  lui  sert  de  main  ;  c'est  par  elle 
qu'il  respire  quand  il  est  dans  l'eau  ;  des  pieds  de  l'éléphant  ;  du 
nez  chez  les  reptiles  et  les  oiseaux  ;  de  la  respiration  chez  les 
poissons  et  les  insectes  ;  des  lèvres  ;  leur  destination  pour  pro- 
téger les  dents  ;  de  l'organisation  particulière  des  lèvres  chez 
l'homme  ;  elles  servent  à  deux  fins,  la  conservation  des  dents, 
et  la  parole  ;  de  la  langue  de  l'homme,  pouvant  à  la  fois  perce- 
voir les  saveurs  et  servir  au  langage  ;  partage  des  articulations 
du  langage  entre  la  langue  et  les  lèvres  ;  mollesse  des  chairs  de 
l'homme. 

*  Dans  la  plupart  des  quadrupèdes  vivipares,  Tor- 
gane  de  Todorat  ne  diffère  en  quelque  sorte  que  très- 
peu  des  uns  aux  autres;  mais  ceux  qui  ont  des  mâchoires 


nécessaire,  malgré  ce  qu'en  dit 
Aristote.  —  Qui  sortent  de  la 
tcte.  C'est  la  sueur,  quand  elle 
est  assez  abondante  pour  se 
former  matériellement  en  gout- 
telettes ;  mais  ce  n'est  pas  là  un 
état  constant.  —  Nc'cessairement 
des  poils.. .  Même  remarque  que 
plus  haut. 


§  1.  Vorgane  de  l'odorat. 
Voir  l'Anatomie  comparée  de 
Cuvier,  où  la  xv®  leçon  est  con- 
sacrée  tout  entière  à  l'organe  de 
l'odorat  et  à  celui  du  goût.  — 
Des  mâchoires  allongées.  Ce 
sont  presque  tous  les  animaux 
autres  que  l'homme.  Sur  les 
mâchoires,  et  sur  leurs  mouve- 


180 


DES  PARTIES  DES  AMMAUX 


allongées,  et  resserrées  étroitement,  ont  aussi,  dans  ce 
qu'on  appelle  leur  museau,  la  partie  des  narines  orga- 
nisée comme  elle  peut  Tètre  d'après  leur  confor- 
mation. ^  Dans  les  autres  animaux,  cette  partie  est 
plus  rapprochée  du  long  des  joues.  Mais  l'éléphant 
présente,  entre  tous  les  animaux,  l'organisation  la 
plus  singulière  de  cette  partie,  qui  a  chez  lui  une  lon- 
gueur et  une  force  étonnantes.  C'est  par  son  nez, 
dont  il  se  sert  comme  d'une  main,  qu'il  saisit  sa 
nourriture  et  la  porte  à  sa  bouche,  que  cette  nourri- 
ture soit  ou  sèche  ou  liquide  ;  c'est  avec  sa  trompe 
qu'il  entoure  les  arbres  et  qu'il  les  arrache,  comme 
sa  main,  s'il  en  avait  une,  pourrait  le  faire.  Par 
sa  nature,  il  est  tout  à  la  fois  un  animal  qui  peut  vivre 
dans  les  marécages  et  sur  terre  ;  et  par  conséquent, 
comme  il  peut  tirer  sa  nourriture  de  l'eau,  il  fallait 
qu'il  pût  y  respirer,  en  tant  qu'animal  terrestre  qui  a 


ments  et  leurs  formes,  voir  la 
seizième  leçon  de  l'Anatomie 
comparée  de  Cuvier,  tome  III, 
pp.  11  et  suiv.,  r*'  édition. 

§  2.  Dans  les  autres  animaux. 
C'est-à-dire,  Autres  que  les  qua- 
drupèdes vivipares.  —  Plus 
rapprochée  du  long  des  Joncs. 
Chez  les  quadrumanes,  le  nez 
est  plus  ou  moins  proéminent 
comme  il  l'est  chez  l'homme  ; 
mais  dans  les  oiseaux,  dans  les 
reptiles,  dans  les  poissons,  etc., 
l'organe  olfïictif  est  fixé  sur  le 
côté  de  la  tête  plus  qu'il  ne  l'est 
chez  les  animaux  supérieurs. — 


Mais  l'éléphant...  Les  détails 
donnés  ici  sur  l'éléphant  sont 
déjà  en  partie  dans  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  II,  ch.  i,  §  4, 
p.  100  de  ma  traduction  ;  mais 
ces  détails  sont  ici  mieux  placés 
puisqu'il  s'agit  du  nez  en  gé- 
néral, et  que  celui  de  l'éléphant 
est  de  beaucoup  le  plus  singu- 
lier de  tous.  —  Dont  il  se  sert 
comme  d'une  main.  Aristote  em- 
ploie les  mêmes  expressions 
dans  l'Histoire  des  Animaux, /oc. 
cit. —  Qu'il  entoure  les  arbres. 
Même  des  arbres  assez  gros.  — 
—  Il  peut  tirer  sa  nourriture  de 


LIVRE  II,  CHAP.   XVI,  §  i 


181 


du  sang,  et  qu'il  ne  fût  pas  forcé  de  passer  trop  vite, 
par  un  brusque  changement,  du  liquide  au  sec,  comme 
le  font  quelques-uns  des  vivipares,  qui  ont  du  sang 
et  qui  respirent.  ^  D'autre  part,  quoiqu'il  soit  d'une 
extrême  grosseur,  il  n'était  pas  moins  nécessaire 
qu'il  pût  vivre  dans  l'eau  aussi  bien  que  sur  terre. 
De  même  que  les  plongeurs  savent  parfois  se  faire 
des  instruments  pour  respirer  et  pouvoir  rester  long- 
temps au  fond  de  la  mer,  et  tirer  par  ce  moyen  l'air 
qui  est  en  dehors  de  l'eau,  de  même  la  nature  a 
donné  une  aussi  grande  dimension  au  nez  de  l'élé- 
phant pour  qu'il  en  fit  un  usage  analogue.  Quand  les 
éléphants  ont  à  faire  route  dans  l'eau,  ils  élèvent 
leur  nez  au-dessus  de  l'eau,  et  ils  respirent  ainsi  ;  car 
la  trompe  des  éléphants,  avons-nous  dit,  est  leur 
nez.  *  Or,  il  était  bien  impossible  qu'un  nez  de  cette 
forme  ne  fût  pas  mou  et  qu'il  ne  pût  pas  être  flexible. 


l'eau.  Ceci  ne  paraît  pas  exact; 
car  l'éléphant  est  surtout  her- 
bivore. —  Quelques-uns  des 
vivipares.  Il  aurait  fallu  préci- 
ser davantage  et  citer  ces  vivi- 
pares. 

§  3.  Fivre  dans  Veau  aussi 
bien  que  sur  terre.  C'est  exa- 
géré ;  et  c'est  par  exception 
que  l'éléphant  vit  dans  l'eau. 
—  De  même  que  les  plongeurs . . . 
Ce  détail  montre  que  l'art  du 
plongeur  était  déjà  assez  avancé 
dans  l'Antiquité,  quoiqu'il  dût 
nécessairement  être  fort  loin  de 
ce  qu'il  est  devenu  aujourd'hui 
dans  nos  scaphandres.  —  L*air 


qui  est  en  dehors  de  l'eau.  Il 
semble  donc  que  dès  cette  épo- 
que reculée,  on  avait  imaginé 
des  moyens  d'emmagasiner  l'air 
extérieur  pour  en  conserver  une 
assez  grande  quantité  au  fond 
de  l'eau.  —  Avons-nous  dit.  Au 
paragraphe  précédent,  et  aussi. 
Histoire  des  Animaux,  liv.  I, 
ch.  IX,  §  10,  p.  55  de  ma  tra- 
duction. 

§  4.  Ne  fût  pas  mou.  L'ex- 
plication est  très-ingénieuse, 
ainsi  que  toutes  celles  qui  sui- 
vent sur  l'éléphant.  L'étude 
étendue  qu'Aristote  a  consacrée 
à  la  trompe  de  l'éléphant  est  le 


182 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


Sa  longueur  aurait  empêché  que  Tanimal  put  prendre 
sa  nourriture  qui  est  au  dehors,  comme  on  dit  que  les 
cornes  gênent  certains  bœufs  qui  sont  obligés  de 
paître  à  reculons,  et  qui,  à  ce  qu'on  assure,  ne 
peuvent  manger  qu'en  reculant  pas  à  pas.  ^  La 
trompe  de  Téléphant  étant  ce  qu'elle  est,  la  nature, 
selon  son  habitude,  emploie  ici  les  mêmes  organes  à 
plusieurs  fonctions,  et  la  trompe  supplée  au  service 
des  pieds  de  devant.  Les  quadrupèdes  polydactyles 
ont  les  pieds  de  devant  à  la  place  des  mains,  et  ils  ne 
les  ont  pas  seulement  pour  supporter  le  poids  de 
leur  corps.  Les  éléphants  sont  polydactyles  et  n'ont, 
ni  pieds  fendus  en  deux,  ni  pieds  à  sole  unique.  Mais 


digne  préliminaire  des  études 
de  la  science  moderne,  sur  cet 
organe  merveilleux  et  unique 
en  son  genre.  Voir  Guvier, 
Anatomie  comparée,  xv®  leçon, 
pp.  664  et  suiv.,  T^  édit.;  voir 
aussi  Buffon,  t.  XVI,  pp.  317 
et  324,  édit.  de  1830.  —  Les 
cornes  gênent  certains  bœufs... 
Je  ne  sais  si  ce  fait  est  bien 
exact  ;  mais  Aristote  ne  le 
donne  que  comme  un  On  dit  ; 
il  ne  le  garantit  pas. 

§  5.  Selon  son  habitude .CqHq 
remarque  est  très-vraie  ;  et  dans 
bien  des  cas,  la  nature  emploie 
un  même  organe  à  plusieurs 
fins;  mais  cependant  elle  fait 
en  général  le  contraire,  et  elle 
n'emploie  un  organe  qu'à  une 
seule  et  unique  fonction.  Aris- 
tote l'en  loue  formellement  dans 
la  Politique,  liv.  I,  ch.   i,  p.  4 


de  ma  traduction,  3*  édit.  11  v  a 
donc  ici  une  contradiction  for- 
melle entre  les  opinions  diver- 
ses d' Aristote  ;  mais  ce  défaut 
est  bien  rare  chez  lui.  —  Au 
service  des  pieds  de  devant. 
Qui  pour  beaucoup  d'animaux, 
par  exemple  les  carnassiers, 
leur  servent  à  saisir  et  à  déchi- 
rer leur  proie. —  A  la  place  des 
mains.  Ceci  ne  veut  pas  dire 
que  ces  pieds  puissent  absolu- 
ment remplacer  les  mains,  qui 
n'ont  été  données  qu'à  l'homme 
dans  toute  leur  perfection,  et  en 
partie  aux  quadrumanes.  —  Les 
éléphants  sont  polydactyles . 
Voir  Buffon,  loc.  cit.,  p.  328 
et  surtout  p.  335.  L'éléphant  a 
cinq  doigts  recouverts  par  la 
peau  et  non  apparents  ;  il  a  gé- 
néralement aussi  cinq  ongles. 
Sa  plante  du  pied  est  une  se- 


LIVRE  II,  CHAP.  XVI,  i;  7 


183 


comme  Tanimal  est  très-grand  et  que  le  poids  de  son 
corps  est  énorme,  les  pieds  ne  sont  faits  absolument 
que  pour  le  soutenir  ;  ils  ne  pourraient  servir  à 
quoique  ce  soit,  si  ce  n'est  à  cela,  à  cause  de  la  lenteur 
de  leur  marche,  et  à  cause  de  leur  inaptitude  naturelle 
à  fléchir. 

*  L'éléphant  a  donc  un  nez  pour  respirer,  comme 
doivent  le  faire  tous  les  animaux  qui  ont  un  pou- 
mon. Mais  comme  il  doit  vivre  dans  Teau  et  que  le 
mouvement  est  très-lent  pour  lui  dans  le  liquide,  sa 
trompe  peut  se  replier  et  elle  est  fort  longue.  L'usage 
des  pieds  lui  ayant  été  refusé,  la  nature  emploie,  en 
compensation,  cet  organe  pour  suppléer  au  secours 
que  les  pieds  auraient  pu  donner. 

^  Au  contraire,  les  oiseaux,  les  serpents  et  tous  les 


melle  de  cuir  aussi  dure  que  la 
corne  et  qui  déborde  tout  au- 
tour. —  Que  pour  le  soutenir. 
C'est  parfaitement  exact.  —  L.a 
lenteur  de  leur  marche.  Le  pas 
de  l'éléphant  n'est  pas  j)lus  ra- 
pide que  celui  du  cheval  ;  mais 
comme  les  jambes  sont  fort 
longues  quoique  massives,  le  pas 
se  trouve  proportionnellement 
beaucoup  plus  grand.  —  Leur 
inaptitude  naturelle  à  fléchir... 
Ceci  est  fort  exact  ;  et  Buffon, 
en  parlant  des  jambes  de  l'élé- 
phant, dit  qu'elles  ressemblent 
moins  à  des  jambes  qu'à  des  pi- 
liers, ou  des  colonnes  massives, 
de  quinze  à  dix-huit  pouces  de 
diamètre,  et  de  cinq  ou  six 
pieds  de    hauteur;     loc.    cit.^ 


p.  338.  On  conçoit  que  de  pa- 
reils membres  ne  peuvent  pas 
être  très-flexibles. 

§  6.  Un  nez  pour  respirer. 
C'est  en  effet  une  des  fonctions  de 
la  trompe. —  //  doit  vivre  dans 
Veau.  Ceci  est  exagéré,  comme 
je  l'ai  déjà  remarqué  plus  haut. 
Ce  qui  est  vrai,  c'est  que  l'élé- 
phant peut,  grâce  à  sa  trompe 
qui  reste  à  l'air,  nager  long- 
temps entre  deux  eaux.  —  Lui 
ayant  été  refusé.  Sous- entendu  : 
Pour  tout  autre  usage  que  de  le 
soutenir.  —  Que  les  pieds  au- 
raient pu  donner.  S'ils  eussent 
été  organisés  comme  ils  le  sont 
chez  d'autres  quadrupèdes. 

§  7.  Au  contraire.  Ceci  ne 
tient  pas  très-directement  à  ce 


184 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


quadrupèdes  ovipares  qui  ont  du  sang  ont  les  conduits 
du  nez  en  devant  de  la  bouche;  et  ce  sont  des  narines 
uniquement,  peut-on  dire,  à  cause  de  leurs  fonc- 
tions; mais  ce  ne  sont  pas  des  narines  visiblement 
articulées;  et  c'est  à  peine  si,  en  parlant  des  oiseaux, 
on  peut  dire  qu'ils  ont  des  nez.  Cela  vient  de  ce 
qu'au  lieu  de  mâchoires,  ils  ont  ce  qu'on  appelle  leur 
bec.  ^  C'est  la  nature  de  l'oiseau,  faite  comme  elle 
l'est,  qui  est  cause  de  ces  différences.  Ayant  deux 
pieds  et  des  ailes,  il  fallait  nécessairement  que  le 
poids  du  cou  fut  très-faible,  ainsi  que  celui  de  la  tète, 
et  que  la  poitrine  fût  étroite.  Aussi,  lc:r  oiseaux  ont- 
ils  un  bec  osseux  pour  pouvoir  s'en  servir  à  se  dé- 
fendre et  à  prendre  leur  nourriture,  et  étroit,  à  cause 
de  la  petitesse  de  leur  tête.  D'ailleurs,  ils  ont  les  con- 


qui  précède  ;  et  c'est  plutôt  une 
suite  du  §  1.  —  Qui  ont  du 
sang.  Nous  dirions  plus  préci- 
sément :  Qui  ont  du  sang  rouge. 

—  En  devant  de  la  bouche. 
C'est  la  traduction  exacte  du 
texte  ;  mais  l'expression  ne 
répond  pas  bien  à  la  réalité,  ni 
sans  doute,  à  la  pensée  de  l'au- 
teur. Le  nez  est  au-dessus  de  la 
bouche  et  non  point  en  avant. 

—  Des  narines  visiblement  ai- 
ticule'es,..  en  parlant  des  oi- 
seaux. Voir  l'Anatomie  com- 
parée de  Cuvier,  xv®  leçon, 
p.  646,  tome  II,  1"^®  édition.  -— 
Au  lieu  de  mâchoires ^  ils  ont... 
leur  bec.  Voir  Cuvier,  id,  ibid., 
viii®  leçon,  p.  27  et  xvi*'  leçon, 
pp.  60  et  suiv. 


§  8.  C'est  la  nature  de  l'oi~ 
seau.  Sur  la  nature  de  l'oiseau, 
voir  Cuvier,  Règne  animal, 
pp.  301  etsuiv.,  édit.  de  1829; 
et  M.  Claus,  Zoologie  descrip- 
tive, pp.  936  et  suiv.,  trad. 
franc.  Les  généralités  exposées 
ici  par  Aristote  sont  très-exac- 
tes, bien  que  la  science  moderne 
ait  poussé  l'analyse  beaucoup 
plus  loin.  —  Un  bec  osseux. 
Dans  toute  la  classe  des  oiseaux, 
le  bec  a  nécessairement  beau- 
coup de  consistance,  parce  que 
autrement  il  ne  pourrait  pas 
remplir  son  oflice.  —  Les  con- 
duits de  l'odorat  dans  le  bec. 
Ce  détail  est  fort  exact;  et  il 
suffit  d'un  simple  coup  d'œil 
pour  le  constater.  —   //  était 


LIVRE  II,  CHAP.  XVI,  §  10  185 

duits  de  l'odorat  dans  le  bec;  mais  il  était  bien  impos- 
sible qu'ils  eussent  un  nez. 

^  Quant  aux  autres  animaux  qui  ne  respirent  pas, 
nous  avons  expliqué  plus  haut  pourquoi  ils  n'ont  pas 
de  narines,  et  comment  ils  sentent  les  odeurs  les  uns 
par  des  branchies,  les  autres  par  un  évent,  les 
insectes,  parle  corselet;  et  comment  tous  se  meuvent 
en  quelque  sorte  par  le  souffle  que  reçoit  leur  corps 
dès  leur  naissance,  souffle  qui  se  trouve  dans  tous 
les  animaux,  sans  qu'ils  aient  à  l'emprunter  au  de- 
hors pour  le  faire  entrer  en  eux. . 

^^  Au-dessous  des  narines,  se  trouvent  naturelle- 
ment les  lèvres  chez  tous  les  animaux  qui  ont  du 


. . .  impossible.  La  configuration 
du  bec  s'y  oppose  absolument. 
§  9.  Qui  ne  respirent  pas... 
Sous-entendu  :  De  la  môme 
manière  que  les  animaux  dont 
il  vient  d'être  question;  car 
tous  les  animaux  respirent  ; 
seulement  les  appareils  sont 
fort  différents,  poumons,  bran- 
chies, peau,  etc.  —  Plus  haut. 
Voir  plus  haut,  ch.  x,  §  7  ; 
mais  ce  passage  même  ne  ré- 
pond pas  très-directement  à 
celui-ci.  —  Par  des  branchies. 
C'est  une  erreur,  à  ce  qu'il 
semble  ;  les  poissons  n'odorent 
point  par  les  branchies  ;  et  ils 
ont  un  appareil  spécial,  que 
Cuvier  décrit  dans  son  Anato- 
mie  comparée,  xv®  leç.  p.  669, 
V^  édition.  —  Par  le  corselet. 
Ce  n'est  pas  non  plus  par  le 
corselet  que  les  insectes  sentent 
les  odeurs  ;  on  ne  sait  pas  au 


juste  comment  la  perception  se 
produit  en  eux  ;  mais  il  paraît 
probable  que  c'est  par  la  mem- 
brane interne  des  trachées  ; 
parfois  on  a  cru  que  c'était  par 
les  antennes;  voir  Cuvier,  loc. 
cit.^  p.  675.  L'indication  don- 
née par  Aristote  n'est  pas  très- 
éloignée  de  la  vérité.  —  Souffle 
qui  se  trouve  dans  tous  les  ani- 
maux. Ceci  est  vrai  si  l'on  en- 
tend parler  de  la  chaleur  ani- 
male et  de  la  vie  en  général  ; 
mais  il  est  bien  certain  que  tous 
les  animaux  ont  besoin,  à  un 
degré  plus  ou  moins  grand,  de 
l'air  extérieur  pour  vivre.  — 
Sans  qu'ils  aient  à  l'emprunter 
au  dehors.  Au  contraire  l'em- 
prunt à  l'extérieur  est  indis- 
pensable dans  une  certaine 
mesure. 

§  10.  Les  lèvres,  Aristote  in- 
dique   lui-même    quelles   sont 


V 


186 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,  GHAP.  XVI,  §  13 


187 


sang  et  des  dents.  Dans  les  oiseaux,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  le  bec  est  osseux,  en  vue  de  la 
nourriture  et  de  la  défense.  Le  bec  peut  se  réunir  en 
une  seule  pièce  et  tenir  lieu  de  dents  et  de  lèvres, 
comme  si  sur  l'homme  on  enlevait  les  lèvres,  qu'on 
joignît  en  une  masse  séparée  les  dents  d'en  haut,  et 
qu'on  avançât  celles  d'en  bas,  en  donnant  à  chaque 
côté  un  prolongement  qui  irait  en  se  rétrécissant. 
Cette  transformation  constituerait  un  bec  dans  le 
genre  de  celui  des  oiseaux.  **  Chez  tous  les  autres 
animaux,  les  lèvres  sont  faites  à  la  fois  pour  protéger 
les  dents  et  pour  les  conserver.  Voilà  pourquoi  autant 
les  dents  sont  régulières  et  belles,  ou  sont  le  con- 
traire, autant  cette  partie  chez  ceux  qui  en  sont 
pourvus  est  bien  articulée.  Mais  l'homme  a  des  lèvres 
molles  et  charnues,  qui  peuvent  s'ouvrir  et  se  sépa- 
rer, destinées  à  la  fois  à  préserver  les  dents,  comme 
chez  le  reste  des  animaux,  et  faites  bien  plus  encore 
dans  une  vue  de  bien  et  de  perfection  ;  ainsi,  les  lèvres 
de  l'homme  peuvent  en  outre  servir  à  la  parole. 


ces  limites  assez  étroites  chez  les 
animaux. —  Comme  nous  venons 
de  le  dire.  Plus  haut,  §  8.  — 
Tenir  lieu  de  dents  et  de  lèvres. 
L'observation   est   très-exacte. 

—  Comme  si  sur  l'homme 

L'hypothèse  est  ingénieuse;  et 
elle  fait  bien  comprendre  quels 
sont  les  rapports  que  la  confor- 
mation de  l'oiseau  peut  avoir, 
à  quelques  égards,  avec  celle 
de  l'homme. 


§  11.  Chez  tous  les  autres 
animaux.  L'expression  est  peut- 
être  trop  générale,  puisqu'elle 
ne  s'applique  qu'aux  animaux 
pourvus  de  lèvres  véritables. — 
—  Molles  et  char  nues.  Ce  n'est 
pas  le  privilège  de  l'homme 
seul  ;  et  chez  beaucoup  d'autres 
animaux,  les  lèvres  sont  orga- 
nisées de  même.  —  Servir  à  la 
parole.  Aristote,  on  le  sait,  a 
été  un  des  premiers  à  procla- 


*^  De  même  que  la  nature  a  donné  à  l'homme  une 
langue  qui  ne  ressemble  pas  à  celle  des  autres  ani- 
maux et  qu'elle  a  destiné  cette  langue  à  deux  usages, 
comme  elle  le  fait  d'ailleurs  dans  une  foule  de  cas 
ainsi  que  nous  l'avons  dit,  de  même  elle  a  fait  notre 
langue  à  la  fois  pour  percevoir  les  saveurs  et  pour 
parler,  et  les  lèvres,  pour  parler  et  pour  préserver 
les  dents.  *^  Le  langage  que  forme  notre  voix  se  com- 
pose de  lettres;  si  la  langue  n'était  pas  ce  qu'elle  est, 
et  si  les  lèvres  n'étaient  pas  humides,  nous  ne  sau- 
rions prononcer  la  plupart  des  lettres,  parce  que  les 
lettres  ne  sont  que  des  percussions  de  la  langue,  ou 


mer  ce  privilège  de  l'homme  ; 
et  personne  ne  T'a  apprécié  plus 
haut  que  lui,  bien  qu'il  n'ait 
pas  tiré  de  cette  observation 
toutes  les  conséquences  qu'elle 
renferme.  L'action  des  lèvres 
dans  le  langage  articulé  est 
indispensable  pour  produire 
certains  sons. 

§  12.  Qui  ne  ressemble  pas  à 
celle  des  autres  animaux.  Ceci 
n'est  pas  absolument  exact  ;  et 
dans  toute  la  classe  des  mammi- 
fères, la  langue  ne  diffère  pas 
sensiblement  de  celle  de  l'hom- 
me. Chez  tous  sans  exception, 
elle  est  charnue  et  flexible  dans 
toutes  ses  parties,  attachée  par 
une  portion  de  sa  base  à  la  mâ- 
choire inférieure,  et  par  sa  ra- 
cine à  l'os  hyoïde  ;  elle  ne  diffère 
d'un  animal  à  l'autre  que  par 
la  longueur  et  l'extensibilité  de 
sa  partie  libre.  Voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  xv®  leçon, 


pp.  678  et  suiv.,  l^*'  édition. 
Mais  elle  diffère  beaucoup, 
comme  le  dit  Aristote,  chez  les 
oiseaux,  les  reptiles,  et  les  pois- 
sons, dont  quelques-uns  n'en 
ont  pas  du  tout,  comme  les  chon- 
droptérygiens,  chez  les  mollus- 
ques, qui  n'en  ont  pas  davan- 
tage, et  chez  les  insectes  de  tout 
genre.  —  A  deux  usages.  Le 
goût  et  la  parole.  —  Ainsi  que 
nous  l'avons  dit.  Voir  plus  haut, 
§5. —  Les  saveurs  et  pour  par- 
ler. La  langue  est,  en  outre,  un 
organe  de  déglutition.  On  peut 
donc  dire  qu'elle  a  trois  usages 
et  non  pas  deux. 

§  13.  Ze  langage.  Ce  qu'A- 
ristote  dit  ici  de  la  langue  et  des 
lèvres  comme  instruments  de 
parole,  est  profondément  vrai. 
Il  y  a  des  consonnes  linguales 
et  d'autres  qui  sont  labiales  ;  et 
sans  la  langue  et  les  lèvres  on 
ne    pourrait   prononcer  ni    les 


■\ 


188 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,  CHAP.  XVII,  ^  2 


189 


des  contractions  des  lèvres.  Mais  c'est  aux  maîtres 
de  métrique  de  nous  apprendre  toutes  les  différences 
que  ces  organes  présentent,  la  qualité,  le  nombre  et 
la  nature  de  ces  diversités.  **  Par  suite,  il  était  néces- 
saire que  chacune  de  ces  deux  parties  fussent  conve- 
nablement disposées  en  vue  de  l'usage  qu'on  vient 
de  dire,  étant  propres  à  leurs  fonctions  et  ayant  la 
nature  que  nous  leur  voyons.  De  là  vient  qu'elles 
sont  charnues;  car  la  chair  de  l'homme  est  la  plus 
molle  de  toutes;  et  c'est  cette  organisation  qui  fait  de 
lui  le  plus  sensible  de  tous  les  animaux,  en  ce  qui 
concerne  le  sens  du  toucher. 


unes  ni  les  autres. —  Aux  maî- 
tres de  me  trique  Ceci  prouve 
que  les  études  sur  l'organe  de 
la  voix  et  ses  emplois  divers 
étaient  dès  lors  poussées  fort 
loin.  Aujourd'hui  même,  nous 
ne  les  cultivons  pas  sans  doute 
autant  que  les  Grecs  les  culti- 
vaient. C'est  une  lacune  de 
notre  éducation. 

§  14.    Chacune  de   ces  deux 
parties ,  La  langue  et  les  lèvres. 


—  Qu'o/i  vieut  de  dire.  Aux 
piiragra plies  précédents.  —  Le 
plus  sensible  de  tous  les  ani- 
maux. Cuvier  dit  également 
que  l'homme  est  de  tous  les 
animaux  vertébrés  celui  qui  a 
le  toucher  le  plus  parfait.  Dans 
les  animaux  qui  sont  réduits  au 
seul  sens  du  toucher,  il  paraît 
encore  plus  exquis  que  chez 
l'homme  même  ;  Anatomie com- 
parée, XI v^  leçon,  p.  538. 


CHAPITRE  XVII 

De  la  langue  ;  sa  position  chez  la  plupart  des  animaux  ;  la  langue 
de  l'homme;  son  double  usage;  son  organisation;  bégaiement 
et  bredouillement;  de  la  langue  des  oiseaux  et  des  quadrupèdes; 
les  petits  oiseaux  sont  ceux  dont  la  voix  est  la  plus  variée  ;  les 
oiseaux  communiquent  entre  eux;  citation  de  l'Histoire  des 
Animaux;  langwe  des  ovipares;  langue  bifurquée  des  serpents 
et  des  lézards;  et  pourquoi;  de  la  bouche  et  de  la  langue  des 
poissons  ;  de  la  langue  des  crocodiles  ;  elle  est  soudée  à  la  mâ- 
choire inférieure,  qui,  chez  eux  par  exception,  est  immobile; 
[)ourquoi  la  langue  est  à  peine  sensible  chez  les  poissons;  désir 
général  de  la  nourriture  dans  les  animaux  ;  de  la  bouche  des 
mollusques,  des  crustacés,  des  testacés,  des  insectes  ;  de  la 
trompe  des  mouches  et  leur  dard.  —  Résumé. 

^  La  langue  des  animaux  est  placée  dans  leur  bouche 
sous  le  palais;  dans  presque  tous  les  animaux  qui 
vivent  sur  la  terre,  la  disposition  de  la  langue  est  la 
même;  mais  chez  quelques-uns  cette  disposition  est 
différente,  soit  entre  les  individus  dans  une  même 
espèce,  soit  entre  d'autres  espèces.  C'est  Thomme  qui 
a  la  langue  la  plus  mobile  et  la  plus  molle.  ^  Elle  est 
aussi  la  plus  large  pour  pouvoir  servir  à  ses  deux 


§  1.  La  langue  des  animaux. 
Ce  qui  vient  d'être  dit  de  la 
langue  s'applique  particulière- 
ment à  l'homme  ;  il  reste  à  voir 
ce  qu'est  la  langue  chez  les 
autres  animaux.  —  Dans  pres- 
que tous  les  animaux.  Voir 
pour  toute  la  série  animale  l' Ana- 
tomie  comparée  de  Cuvier,  loc. 


cit.  —  Cette  disposition  est  dif' 
fe'rente.  Cette  généralité  est 
très-vraie,  bien  que  l'analyse 
ne  soit  pas  poussée  assez  loin. 
—  La  plus  mobile  et  la  plus 
molle.  Voir  au  chapitre  précé- 
dent, §  12. 

§  2.  La  plus  large.  Sous-en- 
tendu :  Proportionnellement. — 


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494) 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  II,  CHAP.  XVII,  §  5 


191 


fonctions.  D'abord,  elle  doit  percevoir  les  saveurs, 
puisque  Thomme  est  de  tous  les  êtres  celui  qui  les 
perçoit  le  mieux;  et  que,  si  sa  langue  est  molle,  c'est 
pour  qu'elle  puisse  le  mieux  possible  toucher  les 
choses,  le  goût  n*étant  qu'une  sorte  de  toucher.  En 
second  lieu,  la  langue  doit  servir  à  l'articulation  des 
lettres  ;  et  il  fallait  pour  le  langage  qu'elle  fût  molle 
et  large.  ^  C'est  surtout  en  étant  tellp  qu'elle  est  et 
en  étant  mobile,  qu'elle  pouvait  le  mieux  émettre  des 
sons  de  tout  genre  et  les  combiner  de  toute  manière. 
On  le  voit  bien  clairement  chez  les  personnes  qui 
n'ont  pas  la  langue  assez  détachée  ni  assez  libre;  elles 
bégaient  et  elles  bredouillent,  parce  qu'il  leur  manque 
de  pouvoir  former  certaines  lettres.  En  même  temps 
que  la  langue  est  large,  elle  peut  aussi  se  rétrécir; 
car  le  petit  peut  se  trouver  dans  le  grand,  tandis  que 
le  grand  ne  peut  pas  se  trouver  dans  le  petit.  *  C'est 
là  ce  qui  fait  que,  parmi  les  oiseaux,  ceux  qui  peuvent 


Percevoir  les  saveurs.  Voir  plus 
haut,  chapitre  précédent,  §  12, 
où  ceci  a  déjà  été  dit.  —  Qui 
les  perçoit  le  mieux.  Ceci  n'est 
peut-être  pas  très-exact. —  Tau» 
cher  les  choses.  Le  goût  est  en 
effet  un  toucher  spécial,  puisqu'il 
faut  toucher  les  choses  sapides 
pour  en  avoir  la  perception, 
comme  l'auteur  le  dit  fort  bien. 
—  L'articulation  des  lettres. 
Répétition  de  ce  qui  vient  d'être 
dit,  chapitre  précédent,  §  13. 
^^.  Et  en  étant  mobile,  La 
mobilité  était  en  effet  une  con- 


dition indispensable  pour  Tac- 
complissement  de  la  fonction. 
Sans  cette  mobilité,  ni  la  pa- 
role, ni  la  déglutition  n'eussent 
été  possibles.  —  On  le  voit  clai- 
rement . . .  Observation  très- 
exacte  et  fort  ingénieuse.  — 
Peut  aussi  se  rétrécir.  Celte 
observation  est  également  très- 
juste.  —  Car  le  petit  peut  se 
trouver  dans  le  grand.  C'est  la 
traduction  fidèle  du  texte  ; 
mais  la  pensée  aurait  pu  être 
présentée  sous  une  forme  plus 
précise  et  plus  spéciale. 


t 


le  mieux  prononcer  certaines  lettres  sont  aussi  ceux 
qui  ont  la  langue  la  plus  large.  Les  quadrupèdes  qui 
ont  du  sang  et  qui  sont  vivipares  n'ont  qu'une  articu- 
lation très-peu  étendue  de  la  voix,  parce  que  leur 
langue  est  dure,  peu  détachée  et  épaisse.  Quelques 
oiseaux  ont  une  forte  voix,  et  ceux  qui  ont  des  serres 
ont  en  général  une  langue  plus  large.  "  Les  oiseaux 
les  plus  petits  ont  aussi  le  plus  de  chant.  Tous  les 
oiseaux  se  servent  de  la  voix  qu'ils  ont  pour  se  faire 
comprendre  les  uns  des  autres;  mais  il  y  en  a  qui 
sont  mieux  doués  que  d'autres  sous  ce  rapport.  Il  y 
a  même  des  espèces  où  il  semble  qu'ils  s'instruisent 
mutuellement  entre  eux.  Du  reste,  on  a  traité  ce  sujet 
dans  l'Histoire  des  Animaux. 


§  4.  Ceux  qui  ont  la  langue 
la  plus  large.  Ceci  fait  sans 
doute  allusion  à  la  langue  du 
perroquet,  qui  est  très-épaisse, 
charnue  et  arrondie  en  devant  ; 
voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, XV®  leçon,  p.  691,  l"*®  édit. 
La  langue  des  canards  est  ap- 
platie,  large  et  charnue.  —  Est 
dure,  peu  détachée  et  épaisse. 
Ceci  n'est  pas  très-exact  pour 
l'ordre  entier  des  mammifères  ; 
voir  au  chapitre  précédent,  §  12. 
—  Une  forte  voix.  Voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  xxviii®  le- 
çon, p.  450,  1"^®  édition;  le 
grand  naturaliste  français  a 
commencé  ses  études  sur  la  voix 
des  animaux,  par  celle  des  oi- 
seaux comme  la  plus  simple,  et 
une  des  plus  merveilleuses. 
Aussi,  s'est-il  appliqué  à  l'ana- 


lyser avec  le  plus  grand  soin.  La 
voix  des  oiseaux  est  un  instru- 
ment à  vent  pur  et  simple,  dans 
le  genre  des  cors  et  des  trom- 
pettes, id.  ibid.  p.  463  et  491. 
§  5.  Les  oiseaux  les  plus 
petits.  Il  suffit  de  citer  le  rossi- 
gnol pour  montrer  combien 
cette  observation  est  exacte.  — 
Se  faire  comprendre  les  uns 
des  autres.  Le  fait  est  incontes- 
table, bien  qu'il  soit  très-diffi- 
cile de  savoir  jusqu'où  vont  ces 
communications  des  animaux 
entre  eux.  Nous  n'avons  pas 
fait  de  grands  progrès  dans  cette 
voie  ;  et  il  est  probable  que  le 
mystère  nous  restera  toujours  à 
peu  près  impénétrable. —  Dans 
l'Histoire  des  Animaux.  Le  su- 
jet de  la  voix  des  animaux  y  a 
été  traité  tout  au  long,  liv.  IV, 


"v 


19-2 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


^  Dans  la  plupart  des  animaux  terrestres,  qui  sont 
ovipares  et  qui  ont  du  sang,  la  langue  est  absolument 
inutile  pour  la  fonction  de  la  voix;  chez  eux,  elle  est 
liée  et  dure.  Quant  à  la  perception  du  goût  et  des 
saveurs,  les  serpents  et  les  lézards  ont  une  langue 
longue  et  partagée  en  deux.  Les  serpents  Tont  telle- 
ment longue  qu'ils  peuvent  Tétendre  peu  à  peu  fort 
loin.  Ils  Tout  double,  et  le  bout  en  est  mince  comme 
un  cheveu,  parce  que,  de  leur  nature,  ils  sont  très- 
friands,  et  ils  ont  le  plaisir  de  goûter  deux  fois  les 
saveurs,  comme  ayant  un  double  sens  du  goût.  "'  Les 
animaux  qui  sont  privés  de  sang,  aussi  bien  que  tous 
ceux  qui  en  ont,  sont  pourvus  de  Torganedes  saveurs; 


cil.    9  ;    voir   spécialement   les 
§§  13  et  18. 

§  6.  Qui  sont  ovipares  et  qui 
ont  du  sang.  Voir  sur  les  oi- 
seaux l'Anatomie  comparée  de 
Cuvier,  xxviii*'  leçon,  pp.  450 
et  suiv.  —  Inutile  pour  la  fonc^ 
tion  de  la  voix.  11  faut  com- 
prendre qu'il  s'agit  de  la  voix 
articulée  comme  elle  l'est  dans 
l'homme.  —  Les  serpents  et  les 
lézards.  Toutes  ces  observations 
sont  exactes,  et  la  science  mo- 
derne n'a  pu  que  les  confirmer. 
Voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, xv*-*  leçon,  p.  680,  1'^  édi- 
tion. —  L'étendre  peu  à  peu 
fort  loin.  Cuvier  dit  aussi  que  la 
langue  des  lézards  est  singuliè- 
rement extensible,  comme  celle 
des  serpents,  et  qu'elle  se  ter- 
mine par  deux  longues  pointes 
flexibles    demi-cartilagineuses. 


Celle  du  chaméléon,  qui  est  cy- 
lindrique, peut  s'allonger  consi- 
dérablement, grâce  à  un  méca- 
nisme spécial.  —  Ils  l'ont  dou- 
ble. Ou  plutôt  :  «  Bifide.  »  — 
Ils  sont  très-friands .  Le  fait  est 
vrai;  mais  l'explication  est  plus 
ingénieuse  que  réelle.  —  Ils  ont 
le  plaisir  de  goûter  deux  fois  les 
saveurs.  Ce  n'est  peut-être  pas 
impossible. 

§  7.  Privés  de  sang.  Ce  sont 
surtout  les  insectes  qu'Aristote 
entend  désigner  par  là,  et  aussi 
les  poissons,  comme  la  suite  le 
prouve.  —  De  l'organe  des 
saveurs.  Voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  xv®  leçon,  p.  682 
sur  les  insectes,  et  pp.  681  et 
695  sur  les  poissons  ;  voir  en 
outre  xviii^  leçon,  pp.  260  et 
suiv.,  sur  la  langue  considérée 
comme  organe  mobile  de  déglu- 


LiVKK   II,   CHAP.   KVII,  5;  8 


193 


car  ceux  même  qui  passent  vulgairement  pour  ne  pas 
ravoir,  par  exemple  quelques  poissons.  Font  cepen- 
dant dans  une  certaine  mesure  incomplète,  à  peu 
près  comme  l'ont  aussi  les  crocodiles  de  rivières. 

*  Ce  qui  fait  croire  que  la  plupart  des  poissons  ne 
possèdent  pas  ce  sens  spécial,  c'est  une  très-bonne 
raison;  car  dans  tous  ces  animaux,  l'endroit  de  la 
bouche  a  quelque  chose  de  la  nature  de  Tarète;  et 
comme  les  animaux  aquatiques  ne  peuvent  jamais 
percevoir  les  saveurs  que  très-peu  d'instants,  il  en 
résulte  que,  de  même  que  chez  eux  l'usage  de  ce  sens 


tition.  —  Par  exemple  quel- 
ques poissons.  Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  IV,  ch.  viii, 
§§  6  et  suiv.  sur  le  sens  du  goût 
chez  les  poissons;  voir  aussi 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
XVIII®  leçon,  p.  277.  —  Croco- 
diles de  rivières.  Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  H,  ch.  vi, 
§  2.  Le  crocodile  n'est  jamais 
que  dans  les  cours  d'eau  douce, 
comme  est  le  crocodile  du  Nil  ; 
le  crocodile  terrestre  n'est  pas 
un  vrai  crocodile  ;  c'est  un  grand 
lézard,  auquel  on  avait  donné 
le  nom  de  crocodile  terrestre 
dans  quelques  contrées  de  la 
Grèce,  où  il  se  trouve  ;  voir 
MM.  Aubert  et  Wimmer,  His- 
toire des  Animaux, t.  I,  p.  117, 
n°  10.  On  ne  comprend  pas 
bien  sur  quel  fondement  repo- 
serait cette  distinction.  C'est  à 
tort  qu'Aristote  a  dit  dans  ce 
passage  que  le  crocodile  n'a  pas 
de  langue;  il  en  a  une;   mais 

T.    T. 


elle  est  plate  et  attachée  jusque 
près  de  ses  bords  ;  voir  Cuvier, 
Règne  animal,  t.  H,  pp.  18  et 
19,  édit.  de  1829.  Il  fout  beau- 
coup d'attention  pour  discerner 
cette  langue  du  reste  de  la 
bouche. 

§  8.  Ne  possèdent  pas  ce 
sens  spécial.  Ainsi,  Aristote 
n'attribue  qu'une  seule  fonction 
à  la  langue  chez  les  poissons; 
selon  lui,  cet  organe  ne  sert 
absolument  qu'à  la  perception 
des  saveurs.  —  De  la  nature 
de  l'arétc.  Cette  observation 
est  fort  exacte  ;  et  la  bouche 
des  poissons  a  toujours  quelque 
chose  de  cartilagineux.  —  Que 
très-peu  d'instants.  La  raison 
en  est  donnée  un  peu  plus  bas, 
puisque  les  poissons  ne  peuvent 
pas  rester  longtemps  la  bou- 
che ouverte.  Cependant  cette 
raison  n'est  pas  très-bonne  ;  car 
la  perception  du  goût  peut  avoir 
lieu,    quoique   la    bouche    soit 

13 


>s 


194 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX. 


est  très-rapide  et  très-court,  de  même  la  conforma- 
tion de  la  langue  est  tout  aussi  écourtée.  Le  passage 
des  aliments  à  Testomac  est  d'une  extrême  rapidité, 
et  il  leur  est  impossible  de  rester  longtemps  à  dégus- 
ter les  saveurs,  parce  que  Teau  leur  entrerait  dans 
la  bouche.  C'est  si  vrai  qu'à  moins  de  tenir  leur 
bouche  très-inclinée,  on  ne  croirait  pas  même  que 
cette  partie  est  distincte  et  détachée,  tant  cette  région 
ressemble  à  la  nature  de  l'arête;  en  effet,  elle  est  for- 
mée de  la  superposition  des  branchies,  qui  sont  tout  à 
fait  de  la  consistance  que  les  arêtes  peuvent  avoir. 


fermée.  —  Très-rapide  et  très- 
court.  Il  n'y  qu'un  seul  mot 
clans  le  texte.  —  Ecourtcc.  J'ai 
pris  ce  mot  poui*  reproduire 
autant  que  possible  la  répétition 
qui  est  dans  le  texte.  —  Est 
d'une  extrême  rapidité'.  Le  fait 
est  très-exact  ;  et  d'ordinaire 
on  signale  la  voracité  de  la  plu- 
part des  poissons.  L'explication 
que  dcmne  Aristote  est  peut- 
être  encore  la  plus  plausible. 
—  L'eau  leur  entrerait  dans  la 
bouche.  L'eau  entre  bien  dans 
la  bouche  des  poissons,  mais  en 
petite  quantité  ;  et  c'est  par  les 
branchies  qu'ils  respirent.  La 
zoologie  moderne  ne  paraît  pas 
avoir  étudié  spécialement  la  con- 
formation de  la  bouche  des  pois- 
sons, bien  qu'une  classe  tout 
entière  s'appelle  les  cyclostomes, 
parce  que  les  mâchoires  sont 
soudées  en  un  anneau  immo- 
bile ;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  I,  p.   128,  édit.   de 


1829.  —  Très'inclinee.  Afin  de 
mieux  voir  comment  leur  lan- 
gue est  faite.  —  Distincte  et  dé- 
tacJicc.  Il  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte.  On  se  rappelle 
que  toute  la  classe  des  chon- 
droptérygiens  est  dépourvue  de 
langue  ;  et  dans  la  plupart  des 
poissons  il  branchies  libres,  la 
langue  n'est  formée  que  par  la 
protubérance  d'un  os,  auquel 
s'articulent  ceux  qui  supportent 
les  branchies  ;  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  xv*^  leçon,  tome 
II,  p.  681,  r«  édition*  En  gé- 
néral, la  langue  des  poissons 
est  osseuse,  et  parfois  même  elle 
est  couverte  de  dents  ;  ce  qui 
la  rend  peu  sensible.  C'est  sur- 
tout par  la  membrane  du  palais, 
à  ce  qu'il  semble,  que  les  pois- 
sons sentent  les  saveurs. — For^ 
mce  de  la  superposition  des 
branchies.  Cette  description 
n'est  pas  très-exacte,  et  elle 
n'est  pas  non  plus  très-claire. 


li>' 


LIVRE  II,  CHAP.  XVII,  §  10  195 

"  Ce  qui  contribue  à  rendre  chez  les  crocodiles 
cette  partie  plus  imparfaite  encore,  c'est  l'immobilité 
de  leur  mâchoire  inférieure.  Leur  langue  est  attachée 
il  la  mâchoire  d'en  bas,  avec  laquelle  elle  se  confond; 
et  c'est  en  haut  qu'ils  ont  la  mâchoire  d'en  bas;  ce 
([ui  est  un  complet  renversement,  puisque,  chez  tous 
les  autres  animaux,  c'est  la  mâchoire  supérieure  ((ui 
est  immobile.  Ils  n'ont  pas  cependant  une  langue  qui 
touche  à  la  mâchoire  supérieure,  parce  qu'alors  elle 
aurait  contrarié  l'introduction  des  aliments.  Mais  leur 
langue  est  attachée  à  la  mâchoire  d'en  bas,  puisque 
celle  d'en  haut  est,  en  quelque  sorte,  hors  de  place. 
*®  Il  faut  ajouter  que  le  crocodile,  tout  en  étant  un 
animal  terrestre,  vit  cependant  de  la  vie  des  poissons  ; 
et  c'est  à  cause  de  cela  que,  dans  son  organisation,  il 
fallait  qu'il  eut  cet  organe  sans  aucune  articulation. 


§  9.  L'immobilité  de  leur 
mâchoire  inférieure.  Il  ne  sem- 
ble pas  que  cette  immobilité  de 
la  mâchoire  inférieure  chez  les 
crocodiles  soit  aussi  complète 
qu  Aristote  et  les  Anciens  l'ont 
cru.  —  Leur  langue  est  atta- 
chée... Cuvier,  Règne  animal, 
tome  II,  p.  17,  suppose  que  les 
Anciens  niaient  que  le  crocodile 
eût  une  langue  ;  on  voit  par  ce 
passage  qu'il  n'en  est  rien.  Aris- 
tote avait  très-bien  vu  la  con- 
formation de  la  langue  du  cro- 
codile, qui  est  plate  et  attachée 
jusque  près  de  ses  bords.  — 
C'est  en  haut  qu'ils  ont  la  md- 
chnircd'cn  /;<7v. Cette  explication 


est  fort  ingénieuse,  quoique  la 
pensée  ne  soit  pas  très-juste. 
Par  suite  de  la  masse  énorme 
d'os  que  le  crocodile  a  dans  la 
tête,  la  mâchoire  inférieure  est 
peu  mobile  ;  mais  elle  l'est  dans 
une  certaine  mesure,  bien 
qu'elle  compte  douze  pièces 
ossenses,  tandis  que  celle  de 
l'homme  adulte  ne  présente 
qu'un  seul  os,  courbé  en  arc  dans 
son  milieu;  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  xvi®  leçon, 
p.  13,  !'•'' édition;  et  Règne 
animal,  t.  ii,  p.  18. 

§  10.  Fit  cependant  de  la  vie 
des  poissons.  En  d'autres  termes, 
Ir    crocodile  est    un   amphibie 


V 


196 


DES  PARTIES  DES  AMMAUX 


*'  Beaucoup  de  poissons  ont  le  palais  charnu  ;  et, 
dans  les  rivières,  quelques  espèces  Tonl  excessive- 
ment chargé  de  chair  et  mou,  comme  les  poissons 
qu'on  appelle  les  carpes.  C'est  à  ce  point  que,  si  Ton 
n'y  regarde  pas  de  très-près,  il  semble  qu'ils  ont  là 
une  langue.  Mais,  par  la  raison  qu'on  vient  de  dire, 
si  les  poissons  ont  une  langue,  l'articulation  de  cette 
langue  n'est  pas  très-distincte.  Comme  le  sens  des 
saveurs  ne  s'exerce  qu'en  vue  de  la  nourriture  qu'elles 
renferment,  cette  partie  doit  avoir  l'apparence  d'une 
langue,  non  pas  cependant  dans  toute  son  étendue, 
mais  principalement  à  son  extrémité.  C'est  là  com- 
ment, chez  les  poissons,  il  n'y  a  que  cette  partie 
extrême  qui  soit  bien  déterminée. 


d'un  certain  genre. —  Sans  au- 
cune articulation  y o\v  plus  haut 
i^  8,  où  l'auteur  explique  l'or- 
ganisation particulière  de  la 
bouche  des  poissons. 

§  11.  Ont  le  palais  charnu. 
L'observation  est  exacte. — Char- 
}^c  (le chair.  Ceci  est  la  répétition 
de  ce  qui  vient  d'être  dit  ;  mais 
cette  répétition  est  dans  le  texte. 
C'est  que  sans  doute  l'auteur  a 
d'abord  parlé  des  poissons  de 
mer,  et  qu'ensuite  il  leur  op- 
pose les  poissons  d'eau  douce. 
—  [.es  carpes.  Le  mot  du  texte 
est  Cyprinoi  ;  mais  l'identifica- 
tion paraît  tout  à  fait  certaine; 
c'est  le  Cyprinus  carpio  de  la 
zoologie  moderne  ;  voir  MM. 
Vubert  et  Wiramer,  Histoire 
des  Animaux,  t.  1,  p.  1 33,  n"*  39 


du  Catalogue  des  poissons.  — 
Si  l'on  n'y  regarde  pas  de  très- 
près.  Voir  plus  haut,  §  8.  — 
Qu'elles  renferment.  Il  serait 
plus  exact  de  dire;  «  Qui  les 
renferme  ;  »  car  les  saveurs 
sont  dans  les  aliments  et  les 
aliments  ne  sont  pas  dans  les 
saveurs  ;  mais  j'ai  dû  suivre  le 
texte.  —  Mais  principalement 
à  son  extrémité^  qui  est  la  seule 
à  être  détachée  assez  nettement 
pour  qu'on  la  reconnaisse.  C'est 
que,  dans  les  poissons,  la  langue 
est  assez  généralement  soutenue 
par  un  os  ou  un  cartilage  ;  cette 
langue  n'a  pas  toujours  de 
muscles  propres;  et  elle  a  très- 
peu  de  mouvements  ;  voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée,  xviu'* 
leçon,  p.  277,  1"*  édition.  Il  y 


13 


LIVRE  11;  CHAP.  XVlï,  §  12  197 

Tous  les  animaux  sans  exception  ont  le  désir  et 
l'appétit  de  la  nourriture,  parce  qu'ils  sentent  tous  le 
plaisir  qu'elle  cause,  le  désir  s'attachant  toujours  à  ce 
qui  peut  plaire.  Mais  l'organe  par  lequel  ils  perçoivent 
la  sensation  de  la  nourriture  est  loin  d'être  le  même 
dans  tous;  dans  les  uns,  cet  organe  est  détaché  et 
libre;  dans  les  autres,  il  est  soudé;  et  ce  sont  les  ani- 
maux où  la  voix  n'a  rien  à  faire.  Chez  ceux-ci,  il  est 
dur;  chez  ceux-là,  il  est  mou  et  charnu.  Aussi,  dans 
les  crustacés,  tels  que  les  crabes  et  les  animaux  de  cet 
ordre,  et  chez  les  mollusques,  comme  les  seiches  et 
les  polypes,  cette  partie  est-elle  à  l'intérieur  de  la 
bouche.  Dans  quelques  insectes,  cette  partie  est 
également  au  dedans,  comme  dans  les  fourmis,  et, 
en  outre,  dans  beaucoup  de  testacés.  D'autres  l'ont 
en  dehors  comme  une  espèce  de  dard;  et  alors  la 


a  cependant  quelques  poissons, 
comme  le  congre,  qui  ont  la 
langue  très-longue. 

§  12.  Le  désir  et  Vappe'tit. 
Il  n'y  a  qu'un  mot  dans  le  texte. 
—  Le  plaisir  qu'elle  cause. 
C'est  vrai  ;  mais  la  vivacité  de 
cette  sensation  varie  avec  les 
diverses  espèces,  puisque  les 
uns  sont  voraces  et  que  les  au- 
tres ne  le  sont  pas.  —  L'or- 
gane.,, est  loin  d'être  le  même. 
L'observation  est  exacte;  et  la 
diversité  des  moyens  que  la  na- 
ture emploie  pour  procurer  aux 
animaux  leur  nourriture  spé- 
ciale, est  une  des  parties  les  plus 
curieuses  de  Tanatomie  compa- 


rée. La  revue  que  fait  ici  Aris- 
tote  n'est  pas  complète  sans 
doute  ;  mais  elle  n'en  est  pas 
moins  louable  et  digne  d'atten- 
tion. S'il  s'occupe  peu  des  ani- 
maux supérieurs,  c'est  que  chez 
eux  les  faits  sont  de  toute  évi- 
dence;  et  il  s'arrête  plus  parti- 
culièrement aux  espèces  où  ils 
sont  beaucoup  moins  clairs  : 
crustacés,  mollusques,  insectes, 
etc.  —  A  l'intérieur.  L'expres- 
sion est  bien  vague  ;  et  il  était 
possible  de  préciser  les  choses 
davantage.  —  Comme  dans  les 
fourmis.  Ici  encore  il  eût  été 
possible  de  donner  plus  de  dé- 
tails. —  Comme  une  espèce  de 


N 


198 


DES  PARTIES  DES  AMiMAUX 


nature  en  est  spongieuse  et  creuse;  et  cest  par  là 
que,  tout  à  la  fois,  ces  animaux  goûtent  et  attirent 
leur  nourriture.  *^  C'est  ce  qu'on  peut  bien  voir  sur 
les  mouches,  les  abeilles  et  tous  les  insectes  ana- 
logues, et  aussi  chez  quelques  crustacés.  Dans  les 
pourpres,  cette  partie  a  une  telle  force  qu'ils  traver- 
sent et  percent  de  part  en  part  la  coquille  de  certains 
testacés,  tels  que  les  escargots,  avec  lesquels  les  pé- 
cheurs les  amorcent.  Les  taons  et  les  grosses  mouches 
percent  tantôt  la  peau  de  l'homme,  et  tantôt  la  peau 
d'autres  animaux.  Dans  toutes  ces  petites  bétes,  la 
nature  de  leur  langue  en  fait  comme  un  équivalent  de 
la  trompe  de  l'éléphant.  Dans  l'éléphant,  la  trompe 
est  une  utilité  et  une  défense  pour  l'animal;  et  dans 
les  insectes,  la  langue  tient  la  place  d'un  aiguillon. 


dard.  Dans  quelques  insectes, 
c'est  un  organe  aussi  puissant 
que  peut  l'être  un  dard  propre- 
ment dit,  notamment  chez  cer- 
taines espèces  de  mouches, 
comme  l'auteur  l'indique  au 
paragraphe  suivant.  —  Et  atti- 
rent leur  nourriture.  En  faisant 
le  vide  par  une  aspiration  éner- 
gique, comme  le  fait  aussi  la 
trom|)e  de  l'éléphant,  citée  éga- 
lement au  paragraphe  suivant. 
§  13.  Sur  les  mouches.  C'est 
une  observation  que  tout  le 
monde  peut  faire  sur  ces  in- 
sectes. —  Dans  les  pourpres. 
Voir  les  mêmes  observations  à 
peu  près  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IV,  ch.  4,  §  11, 


p.  44  de   ma  traduction,  t.   H. 

—  Comme  un  équivalent  de  la 
trompe.  Cette  conformation  est 
surtout  très-marquée  dans  les 
mouches^  quelque  ténus  que 
soient  leurs  organes.  —  Une 
utilité  et  une  défense.  Il  n'y  a 
qu'un  seul  mot  dans  le  texte  ; 
mais  il  a  les  deux  sens  que  j'ai 
dû   indiquer  en   le  traduisant. 

—  ï.a  place  d'un  aiguillon. 
Sur  les  aiguillons  des  insectes, 
voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.  VII,  §s5  5  et  suivants, 
p.  71  de  ma  traduction. 

§  14.  Im,  langue  est  donc  or- 
ganisée... Cette  étude  sur  la 
langue  dans  les  diverses  espèces 
d'animaux  est  très-remarquable 


V 


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LIVRE  H,   CHAP.    \VH,  :<   Il 


199 


^*  La  langue  est  donc  organisée  chez  tous  les  ani- 
maux, comme  nous  venons  de  le  dire. 


quoique  incomplète.  C'est  un 
cadre  où  la  science  n'a  eu  qu'à 
faire  entrer  successivement  tous 
les  faits  qu'elle  peut  constater. 
C'est  du  reste  la  marche  que  la 
science  a  dû  toujours  suivre 
nécessairement  depuis  l'Anti- 
quité jusqu'à  nous;  c'est  la 
marche  qu'elle  suivra  aussi  dans 


hivenir.  Les  observations  d'A- 
ristote  étant  en  général  fort 
exactes,  il  n'y  a  point  à  les 
changer  ;  on  ne  peut  qu'y  ajou- 
ter; et  les  accroissements  de  la 
science  seront  sans  limite,  com- 
me les  faits  que  la  nature  livre 
sans  cesse  à  l'infatigable  curio- 
sité de  l'homme. 


FIN 


DU    TOME    PREMIER 


Chartres.  —  Imp.  Durand,  rue  Fulbert. 


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ŒUVRES 


D'ARISTOTE 


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TRAITES 

DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


ET 


DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


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TRAITES 
DES  PARTIES   DES  ANIMAUX 


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DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


D'ARISTOTE 


TKADUITS    EN    FRANÇAIS    POUR    LA   PREMIERE   FOIS 

o 

ET 

ACCOMPAGNÉS   DE   NOTES   PERPETUELLES 

PAR 

J.  BARTHELEMY-SAINT  HILAIRE 

MEMBRE  DE  l'iNSTITUT,    SENATEUR 


TOME   SECOND 


PARIS 
LIBRAIRIE    HACHETTE    ET   C'« 

79,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,     79 


1885 


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TRAITÉ 


DES 


PARTIES  DES  ANIMAUX 

D'ARISTOTE 


LIVRE   m 


CHAPITRE  PREMIER 

Des  dents  et  de  la  bouche  ;  double  destination  des  dents  :  élaborer 
les  aliments  et  servir  à  la  défense  de  l'animal  ;  rôles  des  dents 
aiguës,  des  molaires  et  des  canines  ;  rôle  des  dents  chez  l'homme 
pour  l'articulation  de  la  parole  ;  des  crocs  et  des  dents  en  scie  ; 
prévoyance  de  la  nature;  différences  des  organes  selon  les 
sexes  ;  dents  des  poissons  sur  la  langue  et  sur  le  palais  ;  rôle  de 
la  bouche  ;  ses  diverses  fonctions,  pour  la  respiration,  pour  le 
combat;  pour  le  langage  ;  le  bec  des  oiseaux  leur  tient  lieu  de 
bouche  ;  différences  du  bec  selon  les  espèces  ;  bec  recourbé  des 
oiseaux  carnivores  et  à  serres  crochues  ;  becs  droits  et  forts 
pour  frapper  les  arbres  ;  becs  des  oiseaux  herbivores  et  des 
palmipèdes  ;  becs  dentelés,  et  à  quelle  intention  ;  résumé  ;  le 
visage  de  l'homme,  seul  animal  qui  se  tienne  droit. 

*  Aux  organes  dont  il  vient  d'être  question,  tient  de 
très-près  chez  les  animaux  l'organisation  des  dents  et 


§  1 .  ^organisation  des  dents. 
Pour  tout  ce  qui  va  suivre  sur 
les  dents  dans  les  diverses  es- 
pèces d'îinimaux,  on  fera  bien 


T.    11. 


d'avoir  sans  cesse  sous  les  yeux 
l'Anatomie  comparée  de  Cuvier, 
qui  a  consacré  à  ce  sujet  toute 
la  XVII®  leçon,  t.   III,  pp.   103 

1 


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--' 


2  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

celle  de  la  bouche,  que  les  dents  environnent  et 
qu'elles  constituent.  Pour  les  animaux  autres  que 
rhomme,  les  dents  ont  une  destination  commune,  et 
elles  servent  à  élaborer  les  aliments  ;  mais  dans  cer- 
taines espèces  particulières,  les  dents  servent  aussi  à 
la  défense,  qui  se  partage  elle-même  en  deux  objets 
consistant  à  faire  et  à  ne  pas  souffrir.  En  effet, 
certains  animaux  ont  des  dents  pour  ces  deux  fins, 
de  ne  pas  souffrir  et  de  faire,  par  exemple  les  ani- 
maux sauvages  qui  sont  carnassiers  par  nature  ; 
crautres,  au  contraire  n'ont  des  dents  que  pour  leur 
|)roprc  conservation,  comme  sont  bon  nombre  d'ani- 
maux sauvages  et  d'animaux  domestiques.  ^  Mais 
l'homme  a  reçu  de  la  nature  des  dents  qui  sont  admi- 


et  siiiv.,  V"  édition.  —  Et  celle 
de  la  bouche.  L'étude  de  la 
bouche  tient  de  trcs-prcs  à  celle 
des  dents.  La  zoologie  moderne 
a  peut-être  un  peu  trop  négligé 
la  seconde,  tout  en  donnant  une 
grande  et  juste  importance  à 
la  première.  —  Autres  que 
l'homme.  Le  texte  ne  peut  avoir 
un  autre  sens  ;  mais  il  semble 
qu'il  serait  mieux  d'employer 
une  formule  plus  générale  et  de 
dire  :  «  Pour  tous  les  animaux.  » 
—  Une  destination  commune. 
Dans  r.homme  aussi,  comme 
dans  le  reste  des  animaux,  les 
dents  servent  à  broyer  les  ali- 
ments, bien  que  ce  ne  soit  pas 
leur  seul  usage. —  Elles  servent 
aussi  à  la  défense.  Presque 
tous  les  animaux  emploient  leurs 


dents  aux  combats  qu'ils  sont 
obligés  de  livrer.  —  A  faire  et 
à  ne  pas  souffrir.  La  distinc- 
tion est  vraie,  bien  qu'elle  ne 
soit  pas  indispensable,  après  ce 
qui  précède.  —  Les  animaux 
sauvages.  Cette  expression  s'ap- 
plique surtout  aux  carnassiers, 
comme  l'auteur  le  dit;  mais 
beaucoup  d'animaux  qui  ne 
sont  pas  carnassiers  se  servent 
de  leurs  dents  pour  se  défendre, 
en  même  temps  que  pour  man- 
ger.—  D'animaux  domestiques, 
11  serait  difficile  de  citer  un 
animal  domestique  qui  ne  se 
serve  de  ses  dents  que  pour  l'a- 
limentation. 

§  2.  Mais  l'homme...  Toutes 
ces  observations  sur  la  denture 
de  l'homme  sont  très-justes,  et 


LIVRE  III,  CHAP.   I,  §  4  3 

rablement  propres  à  l'usage  commun,  les  dents  de 
devant  étant  aiguës  pour  pouvoir  déchirer,  et  les 
molaires  étant  larges  et  plates  pour  pouvoir  broyer. 
Les  canines  se  rapprochent  des  unes  et  des  autres, 
et  elles  tiennent,  par  leur  nature,  le  milieu  entre  les 
deux.  Le  milieu  participe  toujours  des  deux  extrêmes 
à  la  fois  ;  et  les  canines  sont  tout  ensemble  aiguës  et 
larges.  Du  reste,  il  en  est  de  même  dans  ceux  des 
animaux  dont  les  dents  ne  sont  pas  toutes  aiguës. 
^  Mais  les  dents,  dans  la  forme  et  dans  le  nombre  oii 
l'homme  les  possède,  servent  surtout  à  la  parole  ;  car 
les  dents  de  devant  sont  de  la  plus  grande  utilité  pour 
prononcer  les  lettres.  *  Il  y  a  des  animaux  qui,  comme 
on  vient  de   le  dire,   n'ont   de  dents  que   pour  se 


elles  étaient  bien  neuves  du 
temps  d'Aristote.  —  Les  dents 
de  devant.  Les  incisives.  — 
Aiguës  pour  pouvoir  déchirer. 
C'est  en  effet  le  rôle  propre  des 
incisives.  —  Les  molaires. 
Même  remarque,  pour  la  fonc- 
tion et  la  forme,  soit  des  molai- 
res, soit  des  canines.  —  Aiguës 
et  larges.  C'est  peut-être  exa- 
géré. —  Dans  ceux  des  ani- 
maux. . .  Il  n'y  a  que  trois  classes 
d'animaux  qui  aient  des  dents 
proprement  dites  :  les  mammi- 
fères, les  reptiles  et  les  poissons; 
encore  toutes  les  espèces  sans 
exception  n'en  ont-elles  pas; 
voir  Cuvier,  loc.  cit.  xvii^  lec, 
p.  103. 

§  3.  Surtout  à  la  parole.  Les 
dents  servent  sans  doute  beau- 


coup à  la  parole  dans  l'homme  ; 
mais  en  tant  que  l'homme   est 
animal,  les  dents  servent  bien 
plutôt   à  son  alimentation.   — 
Les  dents  de  devant. . .  En  effet, 
toutes  les  consonnes  dites  den- 
tales ne  pourraient  être  articu- 
lées sans  le  secours  des  dents. 
Ces     différentes     lettres    sont 
disséminées  dans  tout  notre  al- 
phabet;  mais   dans   l'alphabet 
sanskrit,    elles   sont    groupées 
avec  la  plus  parfaite  exactitude, 
et  mises  au  rang  qu'elles  occu- 
pent réellement  dans  la  vocalise 
humaine.  Le  peu  qu'Aristote  dit 
ici  des  dentales  est  fort  exact, 
quoique   très-concis  ;    mais  en 
histoire  naturelle,  il  n'avait  pas 
à  s'étendre  davantage. 

§  4.  On  vient  de  le  dire.  Au 


4  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

nourrir.  Mais  ceux  qui  en  ont  à  la  fois  pour  leur 
défense  et  aussi  pour  Tattaque,  ont  tantôt  des  crocs 
comme  le  sanglier  ;  tantôt  ils  ont  des  dents  aiguës  et 
chevauchant  les  unes  dans  les  autres,  d'où  vient  qu'on 
dit  de  ces  animaux  qu'ils  ont  les  dents  en  scie.  En 
effet,  comme  toute  la  force  de  ces  animaux  réside 
dans  leurs  dents,  qui  ne  peuvent  être  puissantes  qu'à 
la  condition  d'être  aiguës,  celles  qui  doivent  servir  à 
la  lutte  s'emboîtent  et  entrent  les  unes  entre  les  autres, 
afin  qu  elles  ne  puissent  pas  s'émousser  en  se  frottant 
entre  elles.  '  Du  reste,  pas  un  seul  animal  n  est  tout 
à  la  fois  armé  de  dents  en  scie  et  de  crocs,  parce  que 
la  nature  ne  fait  jamais  rien  en  vain,  ni  rien  d'inutile. 
Parmi  les  animaux,  les  uns  se  défendent  en  frappant; 
les  autres,  en  mordant  ;  et  c'est  là  ce  qui  fait  que  les 


§  1 .  —  Des  crocs.  Ce  n'est  pas 
tout  à  fait  le  mot  propre  pour 
le  sanglier;  mais  j'ai  dû  éviter 
la  répétition  du  mot  de  Défense, 
employée  un  peu  plus  haut  dans 
un  autre  sens.  —  Qu'Us  ont  les 
dents    en    scie.    C'est    toute   la 
force  du   mot  dont  se  sert  le 
texte.  Voir  la  même  expression 
dans  l'Histoire  des   Animaux, 
liv,  II,  ch.iii,  §  13,  p.  127  de 
ma  traduction.  Dans  ce  passage, 
Aristote  a  déjà  traité  des  dents, 
mais  moins complètementqu'ici. 
— S'émousseren  se  frottant  entre 
elles.  L'explication  est  fort  in- 
génieuse, et  elle  est  incontes- 
table. 

§  5.  Pas  un  seul  animal 


Voir  des  observations  analogues 
dans  l'Histoire   des  Animaux, 
loc.  cit.  —  La  nature  ne  fait 
jamais  rien  en  ('«///.Grand  prin- 
cipe, qu' Aristote  a  cent  fois  ré- 
pété et  toujours  soutenu,  chaque 
fois  qu'il  en  a  trouvé  l'occasion. 
Avec  lui,  il  faut    accepter   ce 
principe,  qui  est  profondément 
vrai,  quoique  parfois  il  soit  bien 
difiicile  de  discerner  le  but  que 
la  nature  se  propose.  Voir  Buf- 
fon  sur  cette  même   question, 
tome   XIV,   p.    189,   édit.    de 
1830.  —  Les  femelles  des  san- 
gliers. J'ai  conservé  la  formule 
grecque  ;  mais  on  pourrait  dire  : 
Les  laies. —  Parce  qu'elles  n'ont 
pas  de  crocs.  Ou,  boutoirs.  Je 


LIVRE  HI,  CHAP.  1,  §  7  5 

femelles  des  sangliers  doivent  mordre,  parce  qu'elles 
n*ont  pas  de  crocs. 

^  Il  nous  faut  ici  faire  une  remarque  qui  nous  ser* 
vira  pour  le  sujet  que  nous  traitons,  et  pour  bien  des 
choses  que  nous  aurons  à  dire  plus  tard.  En  ce  qui 
concerne  les  organes  qui  peuvent  être  utiles  pour  l'at- 
taque et  pour  la  défense,  la  nature  les  répartit  aux 
animaux  qui  peuvent  seuls  les  employer,  ou  qui  les 
emploient  davantage  ;  elle  les  donne  surtout  à  ceux 
qui  en  font  le  plus  d'usage,  aiguillon,  ergot,  cornes, 
crocs,  et  tel  autre  organe  de  cette  sorte  ;  et  comme 
le  mâle  est  plus  fort  et  plus  courageux,  c'est  tantôt 
lui  seul  qui  a  des  organes  de  ce  genre,  et  tantôt 
c'est  lui  qui  les  a  plus  que  la  femelle.  ^  Quand  ce  sont 
des  organes  indispensables  même  aux  femelles,  par 
exemple  les  organes  relatifs  à  l'alimentation,  elles  en 
ont  de  plus  faibles,  mais  elles  les  ont.  Quant  aux 
organes   qui  ne  servent  pas  à  des  fonctions  abso- 


ne  vois  pas  que  cette  observa- 
tion ait  été  recueillie  par  Buffon, 
qui  a  consacré  une  seule  et 
même  étude  au  cochon  et  au 
sanglier,  tome  XIV,  pp.  186  et 
suiv.,  édit.  de  1830.  Il  paraît 
bien  que  le  sanglier  est  la  sou- 
che de  nos  cochons  domestiques. 
Voir  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  I,  p.  243,  édit.  de  1829. 
§  6 .  //  nous  faut  ici  faire  une 
remarque.  Cette  forme  de  style 
est  fort  rare  dans  Aristote  ;  et 
ce  retour  sur  sa  propre  pensée 
et  sur  la  marche  qu'il  lui  donne, 


ne  lui  est  pas  du  tout  habituelle. 
L'observation  qu'il  signale  ici 
à  l'attention  de  ses  lecteurs  est 
profondément  juste.  Ce  sont  des 
considérations  tout  à  fait  pa- 
reilles qu'il  présente  sur  la  main 
de  l'homme,  plus  loin,  liv.  IV, 
ch.  X,  §§  14  et  suiv.  —  Crocs. 
Ou,  boutoirs.  —  Plus  fort  et 
plus  courageux .  Ceci  est  vrai 
dans  presque  tous  les  cas  et  dans 
toutes  les  espèces. 

§  7.  Des  organes  indispeU' 
sables  même  aux  femelles.  Dis- 
tinction très-exacte,  et  qui  ne 


6 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


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lument  nécessaires,  les  femelles  ne  les  ont  plus  ;  et 
voilà  comment,  dans  Tespèce  des  cerfs,  les  mâles  ont 
des  cornes,  et  comment  les  femelles  n*en  ont  pas. 
Les  cornes  des  bœufs-femelles  diffèrent  également 
des  cornes  des  taureaux  ;  et  la  même  différence  se 
retrouve  chez  les  moutons.  Dans  les  espèces  qui 
sont  armées  d'ergots,  le  plus  souvent  les  femelles  n'en 
sont  pas  pourvues. 

*  Les  mêmes  variétés  se  retrouvent  pour  d'autres 

organes  de  même  ordre.  Tous  les  poissons  ont  les 

dents  alternées  en   scie,  excepté  le    poisson  qu'on 

appelle  le  scare.  Beaucoup  de  poissons  ont  même  des 

dents  sur  la  langue  et  au  voile  du  palais.  I^a  cause  de 

cette    organisation,    c'est    qu'étant    nécessairement 

plongés  dans  le  liquide,  ils  l'avalent  en  même  temps 

que  leur  nourriture,  et  qu'ils  doivent  rejeter  bientôt 

le   liquide  absorbé.   Ils  ne  peuvent  donc  pas  être 

longtemps  à   broyer  leurs   aliments,   parce   que   le 

liquide  pénétrerait  jusque  dans  leurs  cavités   inté- 


pouvait  échapper  à  l'esprit  d'A- 
ristote.  — yi  des  fonctions  abso- 
lument nécessaires.  Les  exem- 
ples cités  un  peu  plus  bas  sont 
frappants.  —  Des  cornes.  Ou  : 
Des  bois. —  Des  bœufs-femelles. 
Ici  encore,  j'ai  conservé  la  for- 
mule du  texte,  qui  reproduit 
mieux  que  le  mot  de  Vaches  la 
pensée  de  l'auteur.  —  Le  plus 
souvent.  Cette  restriction  est 
exacte  et  nécessaire. 

§  8.  Tous  les  poissons. .  .Cette 
généralité  sur  les  dents  des  pois- 


sons n'est  peut-être  pas  très- 
juste  ;  car,  selon  Cuvier,  la 
classe  des  poissons  varie  plus 
que.  toutes  les  autres  en  ce 
qui  concerne  les  dents  ;  voir 
Anatomie  comparée,  xvii®  leç., 
p.  111,  1''®  édit.  —  Le  scare. 
Voir  sur  le  scare  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  II,  ch.  ix,  §§  7, 
9  et  10,  p.  162  de  ma  traduc- 
tion. —  Sur  la  langue  et  au 
voile  du  palais.  Ces  détails  sont 
exacts.  —  En  même  temps  que 
leur  nourriture.  Remarque  fort 


LIVRE  III,  CHAP.  I,  §  9  7 

Heures.  Aussi,  toutes  leurs  dents  sont-elles  aiguës  pour 
déchirer  la  nourriture  qu'ils  prennent.  Aussi  encore, 
ces  dents  sont-elles  nombreuses  et  répandues  en 
plusieurs  endroits,  afin  qu'au  lieu  de  broyer,  elles 
divisent,  grâce  à  leur  nombre,  en  une  foule  de  mor- 
ceaux les  aliments  que  prend  l'animal.  Elles  sont  en 
outre  recourbées,  parce  que  c'est  dans  ces  conditions 
que  consiste  toute  leur  force. 

®  La  bouche  que  la  nature  a  donnée  aux  animaux 
leur  sert  pour  ces  diverses  fonctions  et  leur  sert  aussi 
pour  la  respiration,  dans  toutes  les  espèces  qui  res- 
pirent et  qui  tirent  leur  refroidissement  du  dehors. 
Ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,   la  nature,  dans 


neuve  au  temps  d'Aristote.  — 
Sont-elles  aiguës.  L'observation 
est  juste  pour  le  plus  grand 
nombre  des  poissons  ;  mais  il  y 
a  des  exceptions.  —  Elles  divi- 
sent grâce  à  leur  nombre.  Il  est 
bien  probable  que  c'est  là  en 
effet  le  but  de  la  nature. —  Toute 
leur  force.  Tous  ces  détails  sont 
des  plus  curieux  et  des  plus  in- 
téressants. 

§  9.  La  bouche.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,  ch.  ii, 
§  1,  p.  21  de  ma  traduction, 
et  aussi  livre.  II,  chapitre  iv, 
page  133  de  ma  traduction.  — 
Pour  la  respiration.  C'est  sans 
contredit  une  des  fonctions  de 
la  bouche  ;  mais  c'est  plutôt 
encore  par  le  nez  qu'on  res- 
pire l'air  du  dehors,  puisque 
les  narines  sont  toujours  ouver- 


tes, tandis  que  la  bouche  ne  Test 
pas  toujours.  —  Leur  refroi- 
dissement du  dehors.  Voir  le 
traité  spécial  de  la  Respiration 
dans  les  Opuscules  psychologi- 
ques, pp.  359  et  suiv.  Aristote 
y  réfute  les  opinions  de  ses  pré- 
décesseurs, Démocrite,  Ana- 
xagore,  Diogène,  Empédocle, 
Platon  dans  le  Timée  ;  il  établit 
que  c'est  par  la  bouche  bien 
plus  que  par  le  nez  qu'on  res- 
pire, et  qu'il  y  a  nécessairement 
besoin  que  la  fonction  de  la  res- 
piration vienne  à  refroidir  le 
feu  vital,  qui  consumerait  l'ani- 
mal, si  rien  ne  venait  le  tempé- 
rer, id.  ibid.,  ch.  viii,  p.  374. 
Voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, leçon  xxvi®,  consacrée  à  la 
respiration.  —  ISous  venons  de 
le  dire.  Plus  haut,  8  5.  —  Au 


8 


DES  PARTIES  DES  Ai^MAUX 


les  combinaisons  qui  lui  sont  propres,  emploie  les 
organes  communs  de  toutes  ces  fonctions  à  certaines 
fonctions    particulières.    Par    exemple,    la    fonction 
générale  de  la  bouche  dans  tous  les  animaux,,  c'est 
de  servir  à  leur  alimentation  ;  mais  chez  quelques- 
uns,  la  bouche  sert  très-spécialement  au  combat  et  à 
la  lutte  ;  chez  d^autres,  elle  sert  au  langage  ;  mais  elle 
n'est  pas  chez  tous  les  animaux  employée  à  la  respi- 
ration.   *"  La  nature  a  réuni  toutes  ces  fonctions  en 
un  seul  organe,  faisant  que  la  variation  de  cette  seule 
et  unique  partie  puisse  servir  à  des  usages  variés. 
Ainsi,  tels  animaux  ont  la  bouche  plus  étroite  ;  tels 
autres  ont  une   grande   bouche.    Tous  ceux   où  la 
bouche  sert  tout  ensemble  à  Talimentation,  à  la  respi- 
ration et  au  langage,  ont  une  bouche  plus  petite.  Mais 
quand  la  bouche  doit  servir  à  la  défense,  les  animaux 
à  dents  alternées  ont  tous  des  bouches  très-ouvertes. 
La  lutte,  pour  eux,  consistant  dans  des  morsures,  il 
fallait  que  louverture  de  la  bouche  fût  très-grande 


combat  et  à  la  lutte.  Il  n'y  a 
qu'un  seul  mot  dans  le  texte. — 
Chez  d'autres.  Il  n'y  a  que 
l'homme  tout  seul  qui  ait  la  pa- 
role.—  Chez  tous  les  animaux. 
Le  traité  de  la  Respiration 
commence  par  constater  que 
tous  les  animaux  sans  excep- 
tion ne  respirent  pas;  les  seuls 
animaux  qui  respirent  sont  ceux 
qui  ont  des  poumons;  voir  ch.  i, 
p.  350  de  ma  traduction. 

§   10.    Variation...    variées. 
Le  texte  a  une  tautologie  ana- 


logue.—  La  bouche  plus  étroite . . 
une  grande  bouche.  La  science 
moderne  ne  paraît  pas  avoir 
insisté  sur  ces  considérations, 
qui  sont  cependant  aussi  justes 
qu'importantes. —  Tous  ceux... 
Ceci  s'applique  exclusivement  à 
l'espèce  humaine,  où  la  bouche 
sert  en  effet  à  ces  trois  fonctions. 
—  J  dents  alternées.  Voir  plus 
haut,  §  4,  et  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  passim.  Ce  sont  les 
dents  qu'on  peut  aussi  appeler 
Carnassières.  —  Pans  des  mor- 


f^ 


LIVRE  III,  CHAP.  I,  §  12  9 

pour  leur  être  utile  à  cette  condition.  Ils  peuvent 
,  mordre  alors  avec  plus  de  dents  et  surplus  d'étendue, 
en  proportion  même  de  louverture  de  leur  gueule. 
**  Les  poissons  qui  mordent  et  qui  sont  carnassiers 
ont  une  bouche  de  ce  genre  ;  mais  ceux  qui  ne  sont 
pas  carnivores  ont  la  bouche  en  pointe  et  tronquée, 
parce  que  de  cette  façon  elle  leur  est  utile,  et  que  de 
l'autre  façon  elle  ne  le  leur  serait  pas. 

*^  Les  oiseaux  ont  pour  bouche  ce  qu  on  appelle 
leur  bec  ;  le  bec  leur  tient  lieu  en  effet  de  lèvres  et  de 
dents.  Le  bec  diffère  selon  les  usages  auxquels  il  sert, 
et  selon  le  secours  dont  l'être  a  besoin.  Les  oiseaux 
à  serres  recourbées,  comme  on  les  appelle,  ont  tous 
le  bec  recourbé  aussi,  parce  qu'ils  mangent  de  la  chair 
et  qu'ils  ne  se  nourrissent  jamais  de  fruits.  Ainsi  fait, 
le  bec  leur  sert  à  vaincre  l'ennemi  ;  et  sous  cette  forme, 
il  est  plus  solide  pour  leur  assurer  la  victoire.  La  force 


sures.  L'explication  est  excel- 
lente. —  De  leur  gueule.  J'ai 
cru  devoir  ici  changer  le  mot 
de  Bouche,  que  le  texte  emploie 
toujours  ;  mais  ici  il  s'agit  sur- 
tout des  quadrupèdes  carnas- 
siers, de  même  qu'au  paragra- 
phe suivant  il  est  question  des 
poissons. 

§  11.  Les  poissons  qui  mor- 
dent.Teh  que  les  requins,  parmi 
leschondroptérygiens  par  exem- 
ple, et  aussi  les  dauphins,  que 
Cuvier  signale  comme  les  plus 
carnassiers  et  les  plus  cruels  de 
l'ordre  des  cétacés,  Règne  ani- 
mal, tome  I,  p.  287,  édit.  de 


1^29,  et  tome  II,  p.  387.  —  En 
pointe  et  tronquée.  Il  n'y  a 
dans  le  texte  qu'un  seul  mot, 
qui  me  semble  avoir  cette  force. 
§  12.  Ce  quon  appelle  leur 
bec.  Voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  II,  ch.  VIII,  §  5, 
p.  151  de  ma  traduction  ;  Aris- 
tote  s'y  sert  des  mêmes  expres- 
sions à  peu  près.  —  Comme  on 
les  appelle.  Ceci  indique  pro- 
bablement que  ce  terme  était 
d'un  usage  récent  dans  la  lan- 
gue grecque.  —  Qu'ils  mangent 
de  la  chair.  Ce  sont  les  oiseaux 
de  proie. —  A  vaincre  l'ennemi. 
Le  texte  est  moins  précis.  — 


10 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


nécessaire  à  ces  oiseaux  pour  le  combat  est  dans  leur 
bec  et  dans  leurs  serres,  qui,  dans  cette  vue,  sont  plus 
recourbées.  *^  Chez  les  autres  espèces,  le  bec  sert  à 
chacune  pour  leur  genre  de  vie.  Ainsi,  dans  les  oiseaux 
qui  frappent  les  arbres,  le  bec  est  fort  et  dur,  comme 
il  lest  chez  les  corbeaux  et  dans  les  espèces  analogues 
au  corbeau.  Dans  les  petits  oiseaux,  le  bec  est  mince, 
pour  qu'ils  puissent  recueillir  les  fruits  et  attraper 
les  animaux  tout  petits.  **  Ceux  qui  mangent  des 
herbes  et  qui  vivent  près  des  marais,  comme  les 
nageurs  et  les  palmipèdes,  ont  tantôt  un  bec  qui  leur 
est  utile  d'une  autre  façon,  tantôt  ils  ont  un  bec  très- 
large.  Avec  un  bec  de  ce  genre,  ils  peuvent  aisément 
creuser  la  terre,  comme  le  fait,  dans  les  quadrupèdes, 
le  groin  du  cochon,  qui  vit  de  racines.  Les  oiseaux  qui 


Pour  Leur  assurer  la  victoire. 
Même  remarque.  —   Plus  re- 
courbées. Que  dans  les  autres 
espèces  d'oiseaux , sous-entendu. 
§  13.  Qui  frappent  les  arbres. 
Il  y  a  une  espèce  d'oiseau  qui 
a   reçu    ce  nom  spécial  ;    voir 
r  Histoire  des  Animaux ,  li  v .  VII I , 
eh.  V,  §  8,  p.  32,  de  ma  ti-aduc- 
tion.  Ce  sont  les  grimpeurs,  et 
particulièrement  les  pics,  dont 
le   bec  est  long,   droit,  angu- 
leux, comprimé  en  coin  à  son 
extrémité,  et  propre  à  fendre 
l'écorce  des  arbres;  voir  Cu- 
vier,    Règne  animal,    tome    I, 
p.  448,  édit  de  1829.  —  Chez 
les  corbeaux.  Voir  Cuvier,  id. 
ibid.,  p.  420.  Le  bec  des  cor- 
beaux   est    très-fort,    plus  ou 


moins  aplati  sur  les  côtés.  Dans 
les  grandes  espèces,  il  est  encore 
plus  puissant,  et  la  mandibule 
supérieure  est  plus  arquée.  — 
Le  bec  est  mince.  Ce  n'est  pas 
un  fait  général  ;  et  il  y  a  de  pe- 
tits oiseaux  qui,  proportion 
gardée,  ont  le  bec  très-gros. 

§  14.  Les  nageurs  et  les  pal- 
mipèdes. La  science  moderne 
distingue  aussi  dans  l'ordre  des 
palmipèdes  les  plongeurs,  tels 
que  les  grèbes,  les  plongeons, 
etc.  —  D'une  autre  façon. 
Cette  expression  est  bien  vague. 
—  Le  groin  du  cochon.  Le  texte 
n'est  pas  aussi  précis  ;  d'ail- 
leurs, la  comparaison  est  très- 
juste.  —  Qui  vit  de  racines. 
Bien  qu'il  puisse  manger  de  la 


LIVRE  III,  CHAP.  I,  §  15 


il 


se  nourrissent  également  de  racines,  et  quelques-uns 
de  ceux  qui  vivent  comme  eux,  ont  les  extrémités  du 
bec  dentelées  ;  car  pour  manger  de  Therbe,  un  bec 
ainsi  fait  rend  leur  alimentation  facile. 

*^  Ainsi,  nous  venons  de  parler  de  presque  toutes  les 
parties  qui  sont  dans  la  tète.  Chez  Thomme,  la  partie 
qui  est  comprise  entre  la  tète  et  le  cou  s'appelle  le 
visage,  et  Ton  peut  croire  qu'on  l'a  nommé  ainsi  à 
cause  de  la  fonction  qu'il  remplit.  Comme  l'homme 
est  le  seul  animal  qui  se  tienne  droit,  il  regarde  en 
avant  de  lui;  et  c'est  également  en  avant  qu'il  émet 
sa  voix. 


chair,  dont  il  est  très-friand.  — 
Les  e.vt remîtes  du  bec  dente- 
lées. Je  ne  sais  si  c'est  bien  la 
nuance  exacte  du  mot  qu'em- 
ploie le  texte.  Il  y  a  des  palmi- 
pèdes dont  le  bec  est  échancré 
à  la  pointe,  et  cette  pointe  est 
un  peu  arquée  ;  ce  sont,  par 
exemple,  les  guillemets  ;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  547. 

§  15.  Qui  sont  dans  la  tête. 
Voir  plus  haut,   liv.  Il,   ch.  x 


et  chapp.  suivants.  Ce  résumé 
d'ailleurs  n'est  pas  très-exact,  et 
l'on  peut  croire  qu'il  y  a  ici 
quelqiie  interpolative.  —  On  l'a 
nomme'  ainsi .  C'est  une  allusion 
à  l'étymologie  du  mot  dans  la 
langue  grecque.  Dans  notre 
langue  aussi,  le  mot  de  Visage 
a  la  même  racine  que  le  mot  de 
Vision  ;  et  c'est  en  effet  à  cause 
de  la  station  droite  que  l'homme 
regarde  devant  lui  et  en  haut, 
et  non  point  en  bas. 


12 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  Ui.   GHAP.   II,  î;j  2 


13 


CHAPITRE  II 

Des  cornes  ;  toujours  placées  sur  la  tête  des  animaux  ;  destination 
des  cornes  ;  les  animaux  qui  ont  plusieurs  doigts  n'ont  pas  de 
cornes;  diversité  des  moyens  de  défense  que  la  nature  a 
ménagés  aux  animaux  ;  elle  leur  a  donné  deux  cornes,  parce 
qu'il  y  a  deux  parties  dans  le  corps,  gauche  et  droite  ;  excep- 
tions ;  animaux  unicornes;  explication  de  cette  anomalie  ;  justi- 
fication de  la  nature  contre  le  Momus  d'Ésope  ;  nature  parti- 
culière de  la  corne  du  cerf;  cornes  creuses,  toujours  à  pointe 
solide;  sagesse  de  la  nature  dans  la  composition  des  cornes; 
rapport  des  cornes  et  des  os  ;  pourquoi  dans  l'espèce-cerf  les 
femelles  n'ont  pas  de  cornes  ;  rapport  des  cornes  avec  les  os 
et  les  crocs. 

'  C'est  aussi  le  lieu  de  parler  des  corues,  parce 
qu  elles  sont  placées  sur  la  tête  dans  les  animaux  qui 
en  ont.  Il  n  y  a  que  les  vivipares  qui  en  aient.  Il  est 
bien  quelques  autres  espèces  dont  on  dit  par  assimi- 
lation et  par  métaphore  qu'elles  ont  des  cornes; 
mais,  dans  aucune  des  ces  espèces,  il  n'y  a  de  cornes 
véritables,  remplissant  leur  office.  Les  vivipares  ont 


§  1 .  Parler  des  cornes.  Voir 
sur  les  cornes  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  II,  ch.  ii,  §  18, 
p.  118  de  ma  traduction;  mais 
ce  qui  en  est  dit  ici  est  bien 
plus  complet.  —  Sur  la  tctc. 
Ceci  semblerait  faire  suite  au  § 
dernier  du  chapitre  précédent. 
—  Que  les  vivipares.  Dans 
l'Histoire    des    animaux,    loc. 


cit. ,  Aristote  attribue  les  cornes 
surtout  aux  quadrupèdes.  — 
Par  assimilation  et  par  meta' 
p/iore.  Les  mêmes  expressions 
se  retrouvent  presque  identi- 
quement dans  l'Histoire  des 
Animaux,  loc.  cit.,  où  Aristote 
repousse  l'opinion  vulgaire  qui 
donne  des  cornes  à  certains  ser- 
pents d'Egypte. 


.i 


des  cornes  pour  la  défense  et  pour  Tattaque,  ce  qui 
ne  se  voit  dans  aucune  de  ces  espèces  auxquelles  on 
attribue  de  prétendues  cornes  ;  car  il  n'en  est  pas  une 
qui  se  serve  de  ses  cornes  pour  se  défendre,  ni  pour 
vaincre  ses  ennemis  ;  ce  qui  est  proprement  l'œuvre 
de  la  force.  ^  Il  n'y  a  pas  d'animal  ayant  des  pieds  à 
plusieurs  divisions  qui  soit  pourvu  de  cornes.  La 
cause  en  est  que  la  corne  n'est  qu'un  moyen  de 
défense,  et  que  les  animaux  ayant  des  pieds  à  plusieurs 
divisions  ont  des  moyens  de  défense  différents  de 
celui-là.  Aux  uns,  la  nature  a  donné  des  ongles  ;  aux 
autres,  elle  a  donné  des  dents  meurtrières;  à  d'autres 
encore,  tels  autres  moyens  très-suflîsants  de  se 
défendre.  Mais  la  plupart  des  animaux  à  double  pince 
ont  des  cornes  propres  à  la  lutte  et  au  combat  ;  ainsi 
que  quelques  solipèdes,  d'autres  en  ont  aussi  pour 
se  défendre.  Ceux  auxquels  la  nature  n'a  pas  donné 
de  cornes  ont,  pour  leur  conservation,  une  autre  res- 
source ;  ils  ont  reçu  d'elle  la  rapidité  de  la  course, 


§  2.  Jjant  des  pieds  à  plu- 
sieurs divisions.  Ce  sont  les 
animaux  que  la  science  mo- 
derne appelle  Fissipèdes,  ou  Po- 
lydactyîes  ;  c'est-à-dire  ceux 
dont  le  pied  a  plus  de  deux  di- 
visions. Les  animaux  à  cornes 
ont  simplement  le  pied  fourchu, 
divisé  en  deux  portions.  —  Des 
ongles.  Ou  mieux.  Des  griffes. 
J'ai  conservé  le  mot  du  texte, 
qui  est  plus  général.  —  .4  dou- 
ble pince.  Ce  sont  surtout  les  ru- 
minants qui  sont  les  animaux  à 


pieds  fourchus  ;  ils  ont  à  cha- 
que pied  deux  doigts,  envelop- 
pés dans  deux  sabots  qui  s'ap- 
pliquent l'un  contre  l'autre  ; 
mais  il  y  a  des  ruminants  sans 
cornes,  comme  le  chameau  et  le 
lama  ;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  I,  pp.  254  et  260, 
édit.  de  1829.  On  appelle  aussi 
ces  animaux  Bifurques.  —-  .4 
la  lutte  et  au  combat.  Il  n'y  a 
qu'un  seul  mot  dans  le  texte.  --- 
Quelques  solipèdes.  Il  aurait 
fallu  désigner  ces  solipèdes  plus 


14  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

comme  le  cheval,  ou  la  grandeur  du  corps,  comme  les 
chameaux  ;  car  une  supériorité  de  grandeur  suffit  pour 
empêcher  qu'un  animal  ne  soit  détruit  par  les  autres 
animaux  ;  ce  qui  est  le  cas  des  chameaux,  et  bien 
plus  encore  des  éléphants.  D'autres  animaux  qui 
ont  des  crocs  ou  boutoirs,  comme  les  sangliers, 
ont  deux  pinces.  '  Toutes  les  fois  que  le  développe- 
ment des  cornes  aurait  été  inutile,  la  nature  assure  à 
ranimai  un  autre  genre  de  défense  ;  ainsi,  elle  donne 
aux  cerfs  la  vélocité  ;  car  la  grandeur  et  la  division 
du  bois  leur  nuit  plutôt  qu'elle  ne  leur  sert.  La 
nature  a  donné  cette  même  vélocité  aux  buffles  et  aux 
gazelles,  qui  se  défendent  d'abord  avec  leurs  cornes 
contre  certaines  attaques,  et  qui  peuvent  échapper 
par  la  rapidité  de  leur  fuite  aux  bêtes  fauves  et  aux 


LIVRE  III,  GHAP.  II,  i^  5 


15 


précisément.    —   Ux  ont   reçu 
d'elle...  On  retrouve  ici  comme 
partout  le    sentiment    d'admi- 
ration que  la  nature  inspire  à 
l'auteur.     —    Des    éléphants. 
L'observation   n'est   pas   aussi 
juste    pour   les   éléphants  que 
pour  les  chameaux  ;  car  l'élé- 
phant a   ses  énormes  défenses 
et  sa   trompe.    —   Comme  les 
sangliers.  Le  pied  des  sangliers 
ou  des  cochons  a  deux  doigts 
grands  et  armés  de  forts  sabots, 
et  deux  doigts  latéraux,  plus 
courts  et  touchant   à  peine  la 
terre  ;    Cuvier,  Règne  animal, 
tomel,  p.  243,  édit.  de  1829. 
§    3.    —   Le    développement 

des  cornes aux  cerfs.  On 

ne  peut  pas  dire  que  le  bois 


des  cerfs  leur  soit  inutile  ;  mais 
il  est  vrai  que  l'animal  s'en 
rapporte  bien  plutôt  à  sa  vélo- 
cité pour  échapper  à  ses  en- 
nemis. —  La  grandeur  et  la 
division  du  bois.CQCÀ  est  exact; 
et  Lafontaine  en  a  fait  le 
sujet  d'une  de  ses  plus  jolies 
fables,  liv.  I,  fable  X.  —  Aux 
buffles.  Cette  identification  peut 
paraître  douteuse  ;  et  comme 
l'auteur  joint  ici  les  gazelles  aux 
buffles,  il  est  possible  qu'il  s'a- 
gisse, non  du  Bubalus,  qui  est 
bien  le  buffle  de  l'espèce  bo- 
vine, mais  du  Bubalus  de  l'es- 
pèce de  l'Antilope;  voir  la  Zoo- 
logie descriptive  de  M.  Claus, 
pp.  1056  et  1057.  Ces  deux 
animaux  sont  également  des  ru- 


animaux  belliqueux.  Même  aux  bonases  qui  ont  des 
cornes  recourbées  Tune  vers  l'autre,  la  nature  va 
jusqu'à  donner  la  faculté  de  lancer  leurs  excréments; 
ce  qui  les  aide  à  se  défendre,  quand  ils  ont  peur.  Il  v 
a  d'autres  animaux  encore  qui  se  sauvent  par  une 
projection  semblable  de  leurs  excréments. 

'"  D'ailleurs,  la  nature  n'a  pas  accumulé,  pour  les 
mêmes  animaux,  plusieurs  moyens,  quand  un  seul  suf- 
fisait à  les  défendre.  La  plupart  des  animaux  pourvus 
de  cornes  ont  le  pied  fourchu  ;  on  cite  même  comme 
ayant  des  cornes  le  solipède  qu'on  nomme  l'Ane 
indien.  "  Dans  la  plupart  des  animaux,  de  même  que 
les  organes  du  corps  au  moyen  desquels  ils  se  meu- 
vent se  partagent  en  droite  et  en  gauche,  de  même, 
et  par  une  raison  toute  pareille,  la  nature  leur  a  fait 
deux  cornes.  Il  y  en  a  cependant  quelques-uns  qui 
n'ont  qu'une  seule  corne,   comme   l'Oryx   et   l'âne 


minants.  —  Bonases.  C'est  le 
bison,  presque  sans  aucun  doute; 
voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  Il,  §  17,  page  118 
de  ma  traduction,  et  liv.  IX, 
ch.  xxxii,  §  1,  page  280  de  ma 
traduction.  Ce  dernier  chapitre 
est  consacré  tout  entier  au  bison. 

—  Lancer  leurs  excréments, 
Voirl'Histoire  des  Animaux,  loc. 
cit.^  liv.  IX,  ch.  xxxii,§5.  — 
Ce  qui  les  aide  à  se  défendre. 
Si  cela  est,  ce  ne  peut  être  que 
dans  une  mesure  très-restreinte. 

—  D'autres  animaux.  II  eût 
été  bon  de  citer  quelques  exem- 
ples spéciaux. 


§  4.  L'dne-indien.  Aristote 
semble  n'être  pas  très-sûr  de 
ce  qu'il  avance  sur  l' âne-indien, 
qui  serait  solipède  et  qui  aurait 
des  cornes.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  II,  ch.  i,  §  14, 
p.  116,  où  il  est  question  aussi 
de  l'âne-indien,  qui  aurait  à  la 
fois  une  corne  unique  et  un  seul 
sabot.  C'est  sans  doute  un  ani- 
mal fabuleux. 

§  5.  La  nature  leur  a  fait 
deux  cornes.  La  raison  est  ex- 
cellente et  de  toute  évidence. 
—  L'Oryx,  L'Oryx  est  encore 
mentionné  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  II,  ch.  ii,  §  14, 


^g  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

indien,  dont  on  vient  de  parler.  L'Oryx  a  le  pied 
fourchu  ;  mais  Tàne  de  Tlnde  est  solipède.  Les  ani- 
maux à  une  corne  unique  Font  au  milieu  de  la  tête; 
car  cette  position  est  la  plus  propre  à  donner,  en 
quelque  sorte,  une  corne  à  chaque  côté,  puisque  le 
milieu  est  commun  aux  deux  extrêmes.  '  H  semble- 
rait  plus  rationnel  que  le  solipède  eût  une  corne  unique 
plutôt  que  ranimai  à  pied  fourchu.  La  sole  etlapmce 
sont  de  même  nature  que  la  corne,  de  telle  manière 
que  les  soles  et  les  cornes  se  divisent  tout  ensemble 
et  de  la  même  manière  chez  les  mêmes  animaux.  De 
plus,  la  division  et  la  double  pince  ne  sont  qu  un 
défaut  de  la  nature  ;  et  il  est  conforme  à  la  raison 
qu'ayant  donné  aux  solipèdes  un  avantage  dans  leurs 
soles,  la  nature  leur  ôte  quelque  chose  par  en  haut 
et  ne  leur  accorde   qu'une  seule  et  unique  corne. 
''  C/est  encore  avec  grande  sagesse  que  la  nature 


LIVRE  III,  CHAP.  II,  §  8 


47 


p.  116,  comme  ayant  une  seule 
corne  et  deux  pinces.  Cet  ani- 
mal est  fabuleux,  comme  l'âne- 
indien.  La  zoologie  moderne  a 
donné    le  nom   d'Oryx   à   une 
espèce  d'antilope;  mais  cet  ani- 
mal a  deux  cornes  très-longues 
et  recourbées  ;   voir  M.  Claus, 
Zoologie  descriptive,  p.   1056, 
trad.  franc.  —  L'Orfx  a  le  pied 
fourchu.  Ainsi,  Aristote  consi- 
dérait Toryx  comme  un  animal 
très-réel.   —    Les  animaux   à 
une  corne.  Il  est   certain  qu'il 
n'y  en  a  pas,  du  moins  pour  la 
science    dans   tout    ce   qu'elle 
connaît  actuellement. 


§  6.  //  semblerait  plus  ra- 
tionnel. L'argument  serait  juste, 
si  le  fait  était  exact.  —  De 
même  nature  que  la  corne.  La 
sole  et  la  pince  sont  elles-mêmes 
de  la  corne  ;  la  seule  différence 
est  dans  la  position,  les  unes 
aux  pieds,  les  autres  sur  la 
tête.  f^i  défaut  de  la  na- 
ture     une  seule  et    unique 

corne.  Ces  considérations  peu- 
vent sembler  bien  subtiles,  sur- 
tout quand  on  songe  que  le  fait 
sur  lequel  elles  reposent  n'est 

pas  vrai. 

§  7.  Les  cornes   sur  la  tête. 
Ici  au  contraire,  l'argument  est 


a  placé  les  cornes  sur  la  tête  ;  et  elle  n'a  pas 
fait  les  choses  comme  le  voulait  le  Momus  d*Ésope, 
qui  reprochait  au  taureau  de  n'avoir  pas  les  cornes 
sur  les  épaules,  ce  qui  Taurait  aidé,  disait-il,  à 
frapper  les  coups  les  plus  terribles,  et  de  les  avoir 
sur  la  partie  la  plus  faible  de  la  tête.  C'est  faute 
d'avoir  porté  ses  regards  assez  loin  que  Momus  ris- 
quait cette  critique  ;  car  de  même  que,  si  la  nature 
avait  mis  les  cornes  sur  toute  autre  partie  du  corps, 
elles  n'auraient  eu  qu'un  poids  excessif  qui  les  aurait 
rendues  absolument  inutiles  et  qu'elles  eussent  été 
gênantes  dans  une  foule  de  cas  et  de  mouvements, 
de  même  les  cornes  placées  sur  les  épaules  auraient 
été  également  embarrassantes.  ^  C'est  qu'il  ne  faut 
pas  regarder  seulement  au  point  du  corps  d'où  les 
coups  seraient  les  plus  vigoureux  ;  il  faut  aussi 
regarder  au  point  d'où  ils  peuvent  porter  le  plus  loin 
possible.  Par  conséquent,  comme  les  animaux  n'ont 
pas  de  mains  et  qu'il  était  bien  impossible  de  placer 
leurs  cornes  sur  leurs  pieds,  puisque,  placées  sur  les 
genoux,  elles  eussent  empêché  toute  flexion,  il  fallait 


très-solide,  et  la  tête  est  en  effet 
la  seule  j)artie  du  corps  où  les 
cornes  peuvent  être  utiles,  — 
Le  Momus  d'Esope.  C'est  sans 
doute  quelque  personnage  au- 
quel le  fabuliste  prêtait  ces 
idées  bizarres.  La  réponse  d'A- 
ristote  est  décisive.  Dans  la 
mythologie,  Momus  est  le  Dieu 
de  la  moquerie;   et  l'on  citait 


T.    n 


de  lui  des  critiques  du  genre  de 
celle  qui  est  rappelée  ici,  et 
notamment  sur  la  nature  de 
l'homme.  —  Faute  d'avoir  porte' 
SCS  regards  assez  loin.  On  ne 
peut  jamais  faire  à  Aristote  un 
reproche  pareil. 

§  8.  Seraient  les  plus  vigou- 
reux. C'est  le  complément  de 
ce  qui  précède,  et  la  réfutation 

2 


48  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

nécessairement  les  leur  mettre  sur  la  tête,  comme  ils 
les  ont  maintenant  ;  et  c  est  grâce  à  cette  disposition 
que  les  cornes  empêchent  aussi  le  moins  possible 
tous  les  autres  mouvements  du  corps. 

'  Il  n'y  a  que  les  cerfs  qui  aient  des  cornes  pleines 
d'un  bout  à  l'autre  ;  et  le  cerf  est  le  seul  animal  qui 
les  perde.  Cette  chute  de  leurs  bois  leur  est  bonne 
en  ce  qu'elle  les  allège,  et  elle  est  nécessaire,  parce  que 
ces  bois  sont  très-pesants.  Dans  tous  les  autres  ani- 
maux, les  cornes  sont  creuses  jusqu'à  une  certaine 
limite  ;  mais  la  pointe  est  toujours  solide,  parce  que 
cette  solidité  est  utile  pour  porter  les  coups.  Et  pour 
que  le  creux  ne  fut  pas  trop  faible,  la  nature  n'a  pas 
pris  les  cornes  sur  la  peau  ;  mais  elle  a  mis  la  partie 


directe  des  théories  de  Momus. 

Les   leur  mettre  sur  la  te  te. 

La  physiologie  comparée  des 
Modernes  ne  paraît  pas  avoir 
repris  ces  considérations,  qui  ne 
sont  pas  cependant  sans  impor- 
tance. —  Empcchcnt  aussi  le 
moins  possible.  Autre  argument 
non  moins  soUde  que  les  pre- 
miers. 

§  9.  //  n'y  a  que  les  ecrfs... 
Cette  remarque  est  très-juste; 
et  cette  particularité  doit  être 
soigneusement  notée  par  la 
science;  le  bois  du  cerf  est  autre 
chose  que  la  corne,  à  la  fois  par  sa 
nature  et  par  ses  intermittences. 

Parce  que  ces  bois  sont  très- 

pesants.  C'est  vrai;  mais  la 
raison  donnée  ici  n'est  pas  bon- 
ne, puisque  le  bois  repousse  et 


qu'il  charge  de  nouveau  l'ani- 
mal. —  N'a  pas  pris  les  cornes 
sur  la  peau.  Tandis  que  chez  le 
cerf,  c'est  un  os  qui  naît  de  la 
peau;  ce  qui  le  fait  appeler 
Dermique.  La  ramure  se  déta- 
che de  la  protubérance  fron- 
tale vers  la  fm  de  l'hiver,  ou  au 
début  du  printemps;  voir  la 
Zoologie  descriptive  de  M. 
Claus,  p.  654,  delà  trad.  franc. 
Aussi,  la  science  moderne  a-t- 
elle  fait  une  famille  de  Cavi- 
cornes, dans  laquelle  sont  com- 
pris les  moutons,  les  bœufs,  les 
bisons,  les  antiloi)es,  etc.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  200,  édit.  de  1829.  —  En 
accord  avec  les  os.  En  donnant 
aux  cornes  la  consistance  des 
os,  et  en  les  faisant  naître  de  l'os. 


LIVRE  III,   CHAP.  II,  S  11  19 

solide  de  la  corne  en  accord  avec  les  os.  *^  Les  cornes 
disposées  comme  elles  le  sont  naturellement,  sont  tout 
ensemble  le  plus  utiles  possible  pour  la  lutte,  et  le 
moins  gênantes  pour  toutes  les  autres  fonctions  de 
la  vie. 

''  Nous  venons  d'expliquer  quel  est  le  but  de  la 
disposition  que  la  nature  a  donnée  aux  cornes,  et 
nous  avons  dit  pourquoi  tels  animaux  ont  des  cornes 
ainsi  faites,  et  tels  autres  n'en  ont  pas.  Voyons  main- 
tenant comment,  la  nature  des  cornes  étant  néces- 
sairement ce  qu'elle  est  dans  les  animaux  qui  en 
sont  pourvus,  la  nature,  qui  est  toujours  raisonnable, 
a  dû  nécessairement  aussi  les  employer  à  des  usages 
de  diverses  sortes.  D'abord,  comme  la  partie  maté- 
rielle et  terreuse  est  plus  grande  dans  les  animaux 
plus  grands,  nous  ne  connaissons  pas  de  très-petit 
animal  qui  ait  des  cornes  ;  le  plus  petit  de  tous  ceux 


§10.  Disposées  comme  elles  le 
sont.  C'est-à-dire,  toujours  sur 
la  tête  et  non  sur  les  épaules, 
comme  l'aurait  voulu  le  Momus 
d'Esope.  —  Le  moins  gênantes. 
II  est  certain  que  les  défenses 
de  l'éléphant,  qu'on  peut  jus- 
qu'à un  certain  point  rapprocher 
des  cornes,  le  gênent  beaucoup 
et  qu'elles  finissent  par  lui  de- 
venir si  pesantes  que,  malgré 
sa  force,  il  a  la  plus  grande 
peine  à  les  porter.  Sur  la  tête, 
elles  l'auraient  beaucoup  moins 
gêné;  mais  il  y  a  là  une  raison 
naturelle  que  la  science  humaine 
ne  peut  pas  pénétrer. 


§  11.  Qui  est  toujours  rai- 
sonnable. C'est  là  un  principe 
essentiel  qu'Aristote  n'a  pas 
cessé  de  proclamer  en  toute  oc- 
casion .  —  J  des  usages  de  di- 
verses sortes.  Voir  plus  haut, 
ch.  I,  §  1.  —  Matérielle.  Le 
texte  dit  précisément  :  Corpo- 
relle.—  Et  terreuse.  Cette  ex- 
pression, assez  bizarre  pour 
nous,  se  rapporte  pour  Aristote 
à  la  théorie  des  quatre  éléments, 
qui  a  subsisté  dans  la  science 
jusqu'au  siècle  dernier.  —  Est 
la  gazelle.  Je  ne  sais  pas  si 
cette  observation  est  bien  ex- 
acte ;  mais  certainement  la  ga- 


20  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

qu  on  connaît  est  la  gazelle.  ''  Mais  pour  bien  savoir 
ce  qu'est  la  nature,  il  faut  regarder  à  la  majorité  des 
cas  ;  car  Tordre  vrai  de  la  nature  se  montre,  ou  dans 
Tensemble  de  tous  les  cas,  ou  du  moins  dans  leur 
pluralité.  Or,  la  partie  osseuse  dans  le  corps  des  ani- 
maux est  terreuse  ;  aussi  la  plus  grande  quantité  de'ma- 
tière  osseuse  se  rencontre-t-elle  dans  les  plus  grands 
animaux,  si  Ton  regarde  à  la  généralité.   Comme  il  y 
a  un  excès  de  cette  sécrétion  spéciale  dans  les  plus 
grands  animaux,  la  nature  la  détourne  pour  en  faire 
une  ressource  et  une  utilité  ;  et  comme  cette  matière 
se  dirige  et  afflue  nécessairement  en  haut,  la  nature 
la  répartit  chez  certains  animaux  en  dents  et  en  crocs; 
et  chez  d'autres,  elle  la  répartit  en  cornes.  ''  De  là 
vient  que  pas  un  animal  à  cornes  n  a  la  double  rangée 
de  dents  ;  car  les  dents  de  devant  leur  manquent  à 
la   mâchoire    supérieure.    En    les  leur  enlevant,    la 
nature  en  a  fait  profiter  les  cornes  ;  et  la  nourriture 


zelle  est  une  des  plus   petites 

espèces. 

§  12.  Regardera  la  majorité 

des  cas.  C'est  là  un  principe  ex- 
cellent, puisque  le  reste  fait 
exception.  —  La  partie  osseu- 
se  est  terreuse.  Voir  la  note 

du  §  précédent.  —  La  plus 
grande  quantité  de  matière  os- 
seuse   les  plus  grands  ani- 
maux. C'est  une  espèce  de 
tautologie.  —  La  nature  la 
détourne la  nature  la  re- 
partit. Nouvel  hommage  d'A- 
rislote  à  la  sagesse  de  la  nature; 


voir  la  Préface  à  ma  traduction 
de  l'Histoire  des  Animaux,  p. 
Lxxxiii.— £/i  crocs.On,  Boutoirs 
comme  ceux  des  sangliers;  mais 
j'ai  préféré  un  mot  plus  général, 
§  13.  N'a  la  double  rangée 
de  dents.  Le  fait  est  vrai;  mais 
la  relation  entre  les  cornes  et  la 
denture  n'est  peut-être  pas  aussi 
évidentequ  Aristote  le  croit. — 
En  a  fait  profiter  les  cornes.  Il 
eût  été  facile  de  voir  que  cette 
théorie  n'est  pas  exacte,  puis- 
qu'il y  a  des  ruminants,  tels  que 
le  chameau,  qui  n'ont  pas  de  cor- 


LIVRE  III,  CHAP.   II,  §  15  2i 

qu'elle  eût  donnée  à  ces  dents-là,  est  employée  à 
faire  croître  les  cornes.  **  Si  les  femelles  des  cerfs 
n  ont  pas  de  cornes,  tandis  qu'elles  ont  des  dents 
toutes  pareilles  à  celles  des  maies,  c'est  que  les 
femelles  et  les  maies  ont  la  même  nature,  et  que  tous 
deux  sont  des  bêtes  à  cornes.  Si  les  cornes  sont 
refusées  aux  femelles,  c'est  qu'elles  ne  sont  pas 
même  utiles  aux  mâles,  qui  en  souffrent  moins  à 
cause  de  leur  force.  *^  Quant  aux  autres  animaux  chez 
lesquels  cette  partie  du  corps  ne  produit  pas  cette 
sécrétion,  tantôt  la  nature  leur  fait  croître  à  tous  des 
dents  énormes  ;  tantôt  elle  leur  donne  des  crocs,  qui 
sont  comme  des  cornes  sortant  des  mâchoires. 


nés,  et  qui  manquent  en  même 
temps  de  dents  à  la  mâchoire 
supérieure. 

§  14.5/  les  femelles  des  cerfs 

Il  ont  pas  de  cornes Le  fait 

est  exact;  mais  l'explication  n'est 
pas  aussi  bonne,  et  l'auteur  sem- 
ble se  contredire  lui-même  en 
reconnaissant  que  la  nature  de 
la  femelle  est  la  même  que  celle 
du  mâle,  et  que  l'une  et  l'autre 
sont  des  bêtes  à  cornes.  —  Ne 
sont  pas  même  utiles  aux  mciles. 
Ceci  est  peut-être  exagéré.  —  A 
cause  de  leur  force .  Qui  fait  que 
le  bois  leur  est  moins  pesant. 

§    15.     Cette    sécrétion.    Les 
cornes  se  forment  en  effet  comme 


les  os,  et  elles  en  naissent.  — 
Des  dents  énormes.  Il  aurait 
fallu  citer  expressément  quel- 
ques espèces,  pour  que  ce  rap- 
prochement fût  plus  scientifique 
et  plus  facile  à  vérifier.  —  Des 
crocs.  Ou,  Des  boutoirs.  —  Com- 
me des  cornes.  La  comparaison 
est  ingénieuse  ;  mais  elle  ne  pa- 
raît pas  très-exacte.  Quoi  qu'il 
en  soit  de  toutes  ces  théories  sur 
les  cornes,  il  est  certain  que 
tout  ce  chapitre  est  très-curieux, 
et  la  zoologie  moderne  n'a  pas 
produit  sur  ce  sujet  rien  de 
plus  remarquable  ni  de  plus 
complet.  Elle  y  viendra  sans 
doute  plus  tard . 


22 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,   CHAP.   III,  §  2 


23 


CHAPITRE  III 

Du  cou  et  des  différents  organes  qu'il  renferme,  le  pharynx  et 
l'œsophage,  pour  la  respiration  et  pour  les  aliments  ;  rcMe  et 
organisation  de  l'œsophage;  rcMe  du  pharynx  dans  la  voix; 
rôle  de  l'artère,  qui  ne  reçoit  pas  la  boisson,  comme  on  le  croit 
généralement  ;  rôle  de  l'épiglotte  dans  les  animaux  à  poumon  ; 
comment  le  pharynx  supplée  à  l'épiglotte  chez  les  animaux  qui 
n'ont  pas  cet  organe  ;  prévoyance  de  la  nature  ;  position  néces- 
saire de  l'artère  et  du  pharynx  en  avant  de  l'a^sophîige  ;  l'artère 
et  le  pharynx  vont  au  poumon  ;  l'œsophage  va  à  l'estomac  ;  le 
devant  et  le  derrière,  le  haut  et  le  bas,  la  droite  et  la  gauche. 

^  Après  avoir  parlé,  comme  nous  venons  de  le  faire, 
des  diverses  parties  dans  la  tête,  nous  trouvons,  au- 
dessous  de  la  tête,  le  cou,  dans  les  animaux  auxquels 
la  nature  en  a  donné  un.  Tous  les  animaux,  en  effet, 
n  en  ont  pas  ;  et  les  seuls  qui  en  aient  sont  ceux  qui 
ont  les  organes  pour  lesquels  le  cou  est  naturelle- 


§  1 .  Comme  nous  venons  de 
le  faire.  Le  sujet  qui  est  résumé 
ici  en  quelques  mots  a  com- 
mencé avec  le  chapitre  x  du 
premier  livre,  et  s'est  poursuivi 
dans  les  chapitres  suivants  et 
les  deux  premiers  du  sec(;nJ 
livre.  L'auteur  a  successivement 
traité  des  sens  qui  sont  dans  la 
tête,  Touîe,  la  vue  avec  les  cils 
et  les  sourcils,  l'odorat,  le  goût 
avec  la  bouche,  la  langue  et  les 
dents,  et  il  a  fini  par  les  cornes. 
De  la  tête,  il  passe  au  cou  ;  et 


ses  études  s'étendent  de  l'homme 
à  toute  la  série  animale,  telle 
qu'il  la  connaît  et  qu'il  l'a  éta- 
blie. —  Tous  les  animaux. . .  n'en 
ont  pas.  Notamment  les  pois- 
sons. —  Les  organes  pour  les- 
quels... Ces  organes  pour  Aris- 
tote  se  réduisent  à  deux  :  le  pha- 
rynx et  l'œsophage.  Il  est  évi- 
dent que  le  cou  contient  beau- 
coup d'autres  organes;  mais 
lanatomie  de  cette  région  paraît 
moins  avancée  que  quelques 
autres,  pour  le  naturaliste  grec. 


ment  fait.  Ce  sont  le  pharynx,  et  ce  qu'on  appelle 
l'œsophage.  Le  pharynx  est  destiné  par  sa  nature  à  la 
respiration  ;  c'est  par  ce  conduit  que  les  animaux 
font  entrer  Tair  dans  leur  intérieur,  et  le  rejet- 
tent, en  aspirant  et  en  expirant.  Aussi,  les  animaux 
qui  n'ont  pas  de  poumon  n'ont-ils  pas  non  plus  de 
cou  ;  et  tel  est  le  genre  des  poissons.  L'œsophage  est 
le  canal  par  où  les  aliments  passent  dans  l'estomac, 
de  telle  sorte  que  les  animaux  qui  n'ont  pas  de  cou 
n'ont  pas  non  plus  d'œsophage,  par  une  conséquence 
évidente.  ^  Il  n'est  pas  de  nécessité  absolue  pour 
l'alimentation  qu'il  y  ait  un  œsophage  ;  car  il  ne  sert 
point  à  la  préparer  en  quoi  que  ce  soit.  De  plus,   la 


—  Le  pharynx l'œsophage. 

Le    pharynx   est   confondu  ici 
avec  le  larvnx,  et  il  ne  s'en  dis- 
tingue  pas;   c'est    une    erreur 
grave.  Voir  plus  bas  §  4.  Pour 
que  la  déglutition  ait  lieu,  c'est- 
à-dire   pour  que  les    aliments 
arrivent  de  la  bouche  à  l'esto- 
mac, il  faut  le  concours  de  plu- 
sieurs organes  :  la  langue,  l'os 
hyoïde,   le  voile  du  palais,  le 
pharynx,    et    l'épiglotte.    Voir 
Cuvier,  Anatomie  comparée,  Des 
organes  de  la  digestion,  t.  III, 
p.  6,  l""*"  édit.,   et  xviii®  leçon, 
pp.  260  et  suiv.  —  J  la  respi- 
ration.   C'est     le    larynx,     qui 
remplit  cet  office,  et  non  le  pha- 
rynx. —  Pas  de  poumon..,  non 
plus  de  cou.  Observation  exacte. 
—  Le  genre  des  poissons.  Cette 
absence  de  cou  est  plus  remar- 
quable chez   les    poissons   que 


chez  toute  autre  espèce  d'ani- 
maux.   —    1/ œsophage   est   le 
canal. . .  L'étymologie  seule  suf- 
fit à  expliquer  la  fonction  spé- 
ciale de  cet  organe  ;  elle  signifie 
«  qu'il  porte  les  aliments  »  de 
la    bouche    à    l'estomac  ;    voir 
Cuvier,     Anatomie     comparée 
xxe  leçon,  p.  306,  V^  édit.  — 
N'ont  pas  non  plus  d'œsophage. 
C'est  peut-être  trop  dire  ;  mais 
dans  les  poissons,  l'œsophage  se 
distingue  à  peine  de  l'estomac; 
et  en  essayant  de  les   décrire 
tous  deux,  Cuvier  est  obligé  de 
les  confondre,  loc.  cit.,  p.  416. 
La  partie  du  canal  alimentaire 
qui  répond    à   l'œsophage    est 
presque    toujours    très-courte, 
])arce  qu'il  y  a  très-peu  de  dis- 
tance entre  l'arrière-bouche  et 
la  cavité  abdominale. 

§  2.  //  n'est  pas  de  nécessite' 


\ 


W 


24 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


position  de  la  bouche  étant  donnée,  Testomac  peut 
venir  immédiatement  après  elle,  tandis  que  ce  n*est 
pas  possible  pour  le  poumon.  En  effet,  il  faut  qu'il  y 
ait  comme  un  tuyau  commun  par  où  Tair  puisse  se 
répandre  par  les  artères  dans  les  bronches,  puisque 
ce  conduit  est  double  ;  et  c*est  à  cette  condition  qu'il 
remplit  le  plus  complètement  son  office  d'aspirer  et 
d'expirer.  ^  Mais,  l'organe  indispensable  à  la  respira- 
tion ayant  nécessairement  une  certaine  longueur,  il 
faut  non  moins  absolument  que  l'œsophage  soit  entre 
la  bouche  et  l'estomac.  L'œsophage  est  charnu  ;  il  a  la 
tension  d'un  nerf;  il  est  nerveux  pour  pouvoir  se 
distendre  quand  la  nourriture  arrive  et  y  passe;  il  est 
charnu  pour  pouvoir  rester  mou,  se  distendre,  et  n'être 


absolue. . .  L'exemple  des  pois- 
sons le  prouve  bien.  —  V esto- 
mac peut  venir  immédiatement. 
Même  remarque.  —  Ce  n'est  pas 
possible  pour  le  poumon.  Le 
poumon  est  toujours  placé, 
quand  il  y  en  a  un,  assez  loin 
de  la  bouche,  sans  doute  pour 
que  l'air  extérieur  ait  le  temps 
de  se  mettre  en  équilibre  de 
température  avec  la  substance 
même  du  poumon.  —  Par  les 
artères.  Il  serait  plus  exact  de 
dire  :  «  Par  la  trachée-artère  ». 
—  Ce  eonduit.  Celui  des  bron- 
ches, la  trachée- artère  se  sépa- 
rant pour  aller  à  l'un  et  à  l'au- 
tre poumon. 

§  3 .  V organe  indispensable  à 
la  respiration.  Cet  organe  com- 
prend le  larynx,  la  trachée-ar- 
tère, placée  immédiatement  au- 


dessous  et  se  prolongeant  dans 
la  poitrine  jusqu'à  la  troisième 
vertèbre  dorsale,  où  elle  se  bi- 
furque en  bronches.  La  bronche 
droite  est  plus  courte,  voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée, 
xxvi**  leçon,  p.  307,  l""®  édit. — 
Entre  la  bouche  et  l'estomac. 
Lji  fonction  même  de  l'œso- 
phage exige  absolument  cette 
position  intermédiaire. —  Char- 
nu. Ce  n'est  pas  précisément  la 
nature  de  l'œsophage  ;  les  tuni- 
ques qui  le  forment  et  le  revê- 
tent sont  nombreuses  et  diverses; 
elles  se  rapprochent  de  l'orga- 
nisation de  la  peau  plutôt  que 
de  la  chair  ;  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  xx®  leçon, 
pp.  352  et  suiv.  —  /yz  tension 
d'un  nerf.  Ou  :  D'un  muscle. — 
//  est  charnu.   La    suite  de   la 


LIVRE  III,  CHAP.  III,  §  5 


25 


pas  endommagé,  en  étant  trop  dur,  par  les  aliments 
qui  y  descendent.  *  Ce  qu'on  nomme  le  pharynx  et 
l'artère  sont  formés  d'un  corps  cartilagineux  ;  car  le 
pharynx  ne  doit  pas  servir  seulement  à  la  respiration  ; 
il  sert  en  outre  à  la  voix;  et  pour  résonner,  il  doit 
être  lisse  et  avoir  de  la  solidité.  L'artère  est  placée  en 
avant  de  l'œsophage,  bien  qu'elle  puisse  l'empêcher 
de  recevoir  la  nourriture  ;  car  si  quelque  chose  de 
sec  ou  de  liquide  vient  à  entrer  dans  l'artère,  ce 
corps  étranger  y  cause  des  suffocations,  cies  douleurs 
et  des  toux  très-pénibles.  "  Aussi,  c'est  ce  dont  pour- 
rait s'étonner  quelqu'un  de  ceux  qui  soutiennent 
que  c'est  par  l'artère  que  l'animal  reçoit  et  avale  sa 


phrase  explique  dans  quel  sens 
il  faut  entendre  le  mot  de 
Charnu.  —  En  étant  trop  dur. 
L'explication  est  exacte. 

§  4.  Le  pharynx  et  l'artère. 
En  réunissant  ainsi  le  pliarynx 
et    la   trachée-artère,    l'auteur 
confond  évidemment  le  larynx 
et   le    pharynx,    bien   que   les 
fonctions  soient  fort  différentes. 
Le   pharynx,   organe  principal 
de  la  déglutition,  est  musculo- 
membraneux,  ainsi   que  l'œso- 
phage,qui  en  est  la  continuation. 
La  trachée-artère  est  plutôt  car- 
tilagineuse, dans  toute  sa  lon- 
gueur. —  ./  la  respiration..., 
à  la  voix.  L'erreur  continue,  et 
elle  devient  de  plus  en  plus  ma- 
nifeste. —  Lisse  et  avoir  de  la 
solidité.  Ceci   s'applique  très- 
bien  au  larynx,  situé  entre  l'ar- 
rière-bouche  et  la  trachée-ar- 


tère ;  c'est  dans  le  larynx  que 
se  forme  la  voix,  chez  l'homme 
et  chez  les  animaux.  11  est  com- 
posé de  quatre  cartilages,  d'une 
lame  fibreuse,  de  l'épiglotte  et 
de   différents   muscles.    Il    est 
séparé  de  l'épine  dorsale  par  le 
pharynx.  —  L'artère.  Par   ce 
mot,  c'est  évidemment  le  larynx 
qui  est  désigné  ;  mais  j'ai  dû 
rester     fidèle     à      l'expression 
même  du  texte,  bien  qu'elle  soit 
incorrecte.    —     Bien     qu'elle 
puisse. . .  Il  faudrait  bien  plutôt  : 
«  Afin  qu'elle  puisse  »  ;  mais  ici 
j'ai  dû  suivre  le  texte.  — Dans 
l'artère.  C'est  toujours  du  la- 
rynx  qu'il    s'agit,    comme    le 
prouve,  du  reste,  le  détail  même 
que  donne    l'auteur.    —    Des 
douleurs  et  des  toux...  Il  n'est 
personne  qui  n'ait  éprouvé  de 
ces  accidents. 


B^l 


26 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  III,  §  8 


27 


boisson.  Tout  le  monde  peut  savoir  bien  clairement 
ce  qu'il  en  est,  quand  un  peu  de  nourriture  vient  à 
s'égarer  dans  l'artère.  Mais  on  aurait  cent  raisons 
de  trouver  vraiment  plaisant  de  soutenir  que  c'est  là 
le  canal  de  la  boisson  ;  car  il  n'y  a  pas  de  canal  qui 
aille  du  poumon  à  l'estomac,  ainsi  que  nous  voyons 
l'œsophage  partir  de  la  bouche.  *^  En  outre,  dans  les 
vomissements,  soit  à  terre,  soit  sur  mer,  on  ne  peut 
pas  avoir  le  moindre  doute  sur  l'organe  par  où  passe 
le  liquide  qu'on  rejette.  Il  n'est  pas  moins  clair,  non 
plus,  que  ce  n'est  pas  dans  la  vessie  immédiatement 
que  le  liquide  se  réunit,  mais  que  c'est  d'abord  dans 
l'estomac.  Ce  que  l'estomac  rejette  alors  de  ses  excré- 
tions a  une  couleur  de  lie  de  vin  rouge.  C'est  d'ail- 
leurs ce  qu'on  a  pu  voir  bien  souvent  dans  les  blessures 


§  5.  Que  c'est  par  l'artère... 
Il  est  évident  que  c'est  là  une 
erreur,  et  les  raisons  qu'en 
donne  Aristote  sont  les  vraies  ; 
mais  ce  n'est  pas  une  moindre 
erreur  de  confondre  le  pharynx 
avec  le  larynx.  —  Car  il  n'y  a 
pas  de  canal...  Il  est  certain 
qu'il  n'y  a  pas  de  vaisseau  qui 
fosse  communiquer  le  poumon 
et  l'estomac  ;  mais  on  ne  voit 
pas  assez  nettement  la  consé- 
quence que  l'auteur  prétend 
tirer  de  ce  fait  ;  l'argument 
n'est  pas  présenté  clairement. 
—  L'œsophage  partir  de  la 
bouche.  C'est  bien  en  effet  la 
position  de  l'œsophage  ;  mais 
ceci  ne   sert  pas    davantage    à 


la   démonstration  que    l'auteur 

poursuit. 

§  6.  Les  vomisscinents....  11 
faut  remarquer  l'emploi  que  fait 
ici  Aristote  de  ces  observations, 
qui  sont  fréquentes,  et  qui  sont 
décisives.  —  L'organe.  Le  texte 
dit  positivement  :  Le  lieu.  — 
Ce  n'est  pas  dans  la  vessie.  Le 
fait  est  exact  ;  mais  la  vessie  est 
anatomiquement  si  loin  de  l'es- 
tomac qu'on  ne  comprend  pas 
bien  comment  la  méprise  avait 
pu  être  commise.  —  Une  cou- 
leur de  lie  de  vin.  Ceci  dépend 
surtout  de  la  qualité  des  ali- 
ments ingérés.  —  Dans  les 
blessures  du  ventre.  Ici  encore, 
la  pensée  n'est  pas  assez  déve- 


du  ventre.  Mais  ne  montrons  pas  nous-mêmes  trop 
de  naïveté,  en  nous  arrêtant  trop  longtemps  à  des 
arguments  si  naïfs. 

'  L'artère,  placée  en  avant  comme  elle  l'est,  ainsi 
que  nous  venons  de  l'expliquer,  est  gênée  par  la 
nourriture  ;  mais  c'est  dans  cette  vue  que  la  nature  a 
imaginé  l'épiglotte.  Tous  les  vivipares  n'ont  pas  cet 
organe;  mais  ceux-là  seuls  en  sont  pou  vus  qui 
ont  un  poumon,  qui  ont  la  peau  velue,  et  qui  n'ont 
ni  écailles  ni  plumes.  *  Chez  ces  derniers  animaux, 
Tépiglotte  est  suppléée  par  le  pharynx,  qui  se  con- 
tracte et  qui  s'ouvre  de  la  même  manière  où  chez 
les  autres  l'épiglotte  s'abaisse  et  se  relève  par  l'en- 


loppée.  —  Trop  de  naïveté'..,., 
si  naïfs.  La  répétition  est  dans 
le  texte,  que  la  traduction  a  dû 
reproduire. 

§  7.  L'artère.  Il  est  évident 
que  par  l'artère  on  doit  enten- 
dre ici  le  larynx.  —  Nous  ve- 
nons de  l'expliquer.  Voir  plus 
haut,  §  4.  — La  nature  a  ima- 
giné l'épiglotte.  Le  mécanisme 
de  l'épiglotte  est  admirable,  et 
Aristote  n'a  pas  manqué  de  le 
signaler  pour  en  faire  honneur 
à  la  sagesse  de  la  nature.  L'épi- 
glotte est  une  valvule  cartilagi- 
neuse placée  sur  l'ouverture  de 
la  glotte,  ou  du  larynx,  pour  en 
défendre  l'entrée  aux  substances 
alimentaires,  qui  passent  de  la 
bouche  dans  le  pharynx  ;  voir 
Cuvier,    Anatomie    comparée, 
xvme  leçon,  pp.   278  et  suiv. 
Le  bol  alimentaire  est  forcé  de 


suivre  sa  route  et  d'entrer  dans 
l'œsophage,  parce  qu'il  est  pressé 
entre  les  fosses  nasales,  que  lui 
ferme  le  voile  du  palais,  et  le 
larynx,  que  lui  ferme  l'épiglotte. 
—  Tous  les  vivipares  n'ont  pas 
cet  organe.  Ce  ne  sont  guère 
que  les  mammifères  qui  ont  une 
épiglotte  ;  voir  Cuvier,  loc.  cit., 
p.  279. 

§  8.  Suppléée  par  le  pharynx . 
Dans  les  oiseaux,  il  n'y  a  pas 
d'épiglotte  ;  chez  eux  le  larynx 
s'ouvre    dans    l'arrière-bouche 
par  une  fente  longitudinale,  hé- 
rissée de  papilles  cartilaginelU- 
ses;     voir    Cuvier,     loc.    cit., 
p.  280  ;  et  outre  ces  papilles,  il 
y  a  des  mucosités  qui  servent  à 
garantir  la  glotte  de  l'accès  des 
corps     liquides.    Les     reptiles 
n'ont  qu'un    rudiment    d'épi- 
glotte;  mais  le  pharynx  ne  peut 


|! 


•28 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


trée  et  la  sortie  de  la  respiration,  en  se  refermant 
pour  que,  quand  la  nourriture  y  arrive,  rien  ne 
puisse  pénétrer  dans  Tartcre.  S'il  y  a  quelque 
chose  qui,  par  négligence,  vient  à  gêner  le  mouve- 
ment et  si  Ton  vient  à  respirer  quand  les  aliments  y 
sont  apportés,  on  a  des  accès  de  toux  et  des  suffo- 
cations, ainsi  que  nous  venons  de  le  dire.  ^  Ce  mou- 
vement du  larynx  et  de  la  langue  est  si  admirablement 
combiné,  que  la  nourriture  ayant  été  triturée  dans  la 
bouche,  et  traversant  le  long  de  Tartère,  il  en  reste 
très-peu  sous  les  dents,  et  qu'il  ne  s'en  détourne  que 
bien  rarement  une  parcelle  dans  l'artère.  ^^  Les  ani- 
maux dont  on  vient  de  parler  n'ont  pas  d'épiglotte, 
parce  que  leur  chair  est  sèche  et  que  leur  peau  est 
dure,  de  telle  sorte  que  cet  organe,  formé  chez  eux  de 
cette  chair  et  de  cette  peau,  n'aurait  pas  eu  assez  de 
mobilité  ;  mais  la  contraction  des  extrémités  de  l'ar- 


'M  i 
11 


jamais  suppléer  complctement  à 
répiglotte.  —  Dans  l'artère. 
Nous  dirions:  Dans  le  larynx, 
qui  est  à  l'entrée  de  la  trachée- 
artère.  —  Ainsi  que  nous  venons 
de  le  dire.  Voir  plus  haut,  §  6. 
§  9.  Ce?  mouvement  du  larynx. 
Le  texte  dit  toujours  :  De  l'ar- 
tère. J'ai  cru  pouvoir  substituer 
quelquefois  le  larynx  à  l'artère, 
parce  que  c'est  surtout  à  la 
hauteur  du  larynx  que  se  mar- 
que la  direction  des  aliments 
vers  l'œsophage  ;  la  trachée- 
artère  proprement  dite  ne  vient 
qu'un  peu  plus  bas.  —  Si  ad- 
mirablement combine'.  La  science 


ne  peut  que  partager  ce  senti- 
ment du  philosophe  grec.  — 
Le  long  de  l'artère.  Pour  se  di- 
riger à  rœso[)hage,  derrière  la 
trachée-artère.  —  Bien  rare- 
ment. Observation  très-exacte 
d'un  mécanisme  qui  est  tout 
instinctif,  et  qui  ne  dépend  pas 
de  notre  volonté,  parce  qu'elle 
se  tromperait  trop  souvent. 

§  10.  Dont  on  vient  de  parler . 
Voir  plus  haut,  §  7.  Ce  sont  les 
animaux  qui  ont  des  écailles  ou 
des  plumes.  —  Leur  ehair  est 
sèehe.  Cette  explication  est  bien 
vague,  et  peut  ne  pas  paraître 
trcs-salisfaisante.  —  Assez  de 


LIVRE  III,  CHAP.   III,  §  12  29 

tère  aurait  eu  lieu  plus  vite  que  celle  de  l'épiglotte, 
formée  de  la  chair  spéciale  qu'ont  les  animaux  cou- 
verts de  poils. 

'*  Telles  sont  les  raisons  qu'on  peut  donner  pour 
expliquer  comment  tels  animaux  ont  une  épiglotte, 
et  pourquoi  tels  autres  n'en  ont  pas,  et  comment  la 
nature  a  porté  remède  à  la  position  défectueuse  de 
l'artère,  en  imaginant  l'épiglotte. 

*'  Quant  au  pharynx,  il  y  a  nécessité  qu'il  soit  en 
avant  de  l'œsophage.  En  effet,  le  cœur  est  sur  le 
devant  et  dans  le  milieu  ;  et  c'est  dans  le  cœur  que 
nous  plaçons  la  source  de  la  vie,  de  tout  mouve- 
ment, de  toute  sensation.  La  sensation  et  le  mouve- 


mobilité.  Et  de  souplesse.  — 
Ix:s  animaux  couverts  de  poils. 
Et  en  général,  les  mammifères. 
§11.  Telles  sont  les  raisons. 
On  peut  ne  pas  accepter  les 
raisons  que  donne  Aristote; 
mais  on  doit  rendre  pleine  jus- 
tice aux  efforts  ingénieux  qu'il 
fait  ici,  comme  toujours,  pour 
pénétrer  le  secret  de  la  nature. 
—  En  imaginant  l'e'piglotte. 
Voir  la  même  expression  plus 
haut,  §  7. 

§  12.  Au  pharynx.  On  voit 
sans  peine  qu'il  s'agit  ici  du 
larynx  et  non  du  pharynx  ;  voir 
la  même  confusion  un  peu  plus 
haut,  §  4.  Le  pharynx  est  le 
commencement  de  l'œsophage, 
comme  le  larynx  est  le  com- 
mencement de  la  trachée-ar- 
tère. —  En  avant  de  l'œso- 
phage. Anatomiquement,  la  tra- 


chée-artère est  en  avant  de 
l'œsophage,  qui  est  plus  rap- 
proché de  la  colonne  vertébrale  ; 
mais  c'est  le  larynx,  et  non  le 
pharynx,  comme  ledit  Aristote. 

—  E'i  ^ffety  le  cœur On  ne 

voit  pas  bien  comment  ces  con- 
sidérations sur  la  position  du 
coeur  sont  en  rapport  avec  le 
sujet.  La  pensée  de  l'auteur 
semble  se  réduire  à  ceci  que, 
de  même  que  le  cœur  est  placé 
sur  le  devant  de  la  poitrine  et 
au  milieu,  de  même  le  larynx, 
qu'il  appelle  pharynx,  est  placé 
en  avant  de  l'œsophage.  —  La 
source  de  la  vie,  de  tout  mouve- 
ment... Sur  ces  fonctions  essen- 
tielles attribuées  au  cœur,  voir 
les  Opuscules  psychologiques, 
Traité  du  Sommeil,  ch.  ii,  §  10, 
p.  158  de  ma  traduction, 
Traité  de  la  Jeunesse,  ch.  m, 


30 


DES  PAR'J'IES  DES  ANIMAUX 


ment  sont  placés  dans  ce  qu'on  appelle  le  devant,  et 
c'est  d'après  cette  même  notion  qu'on  distingue  le 
devant  et  le  derrière  dans  l'animal.  Le  poumon  est 
placé  là  où  est  le  cœur,  qu'il  entoure;  et  la  respiration 
se  fait  par  le  poumon,  et  par  le  principe  qui  réside 
dans  le  cœur.  Or  la  respiration  des  animaux  a  lieu 
par  l'artère,  de  telle  sorte  que,  le  cœur  étant  néces- 
sairement placé  le  premier  sur  le  devant,  il  est  néces- 
saire, par  suite,  que  l'artère  et  le  pharynx  soient  placés 
devant  l'œsophage.  Le  pharynx  et  l'artère  se  rendent 
au  poumon,  tandis  que  l'œsophage  se  rend  à  l'es- 
tomac. On  peut  dire  qu'en  général  le  meilleur  et  le 
plus  important  se  trouvent,  quand  rien  de  plus  grand 


§7,  p.  321,cb.iv,§3,  p.  323, 
Traité  du  Mouvement,  ch.  x, 
§   3,   p.  272,   et  ch.  xi,   §   5, 
p.  277.  Voir  aussi  ,le  Traité  de 
l'Ame,  passim.  —  La  sensation 
et   le  mouvement...   le  devant. 
Ces  généralités  ne  sont  pas  très- 
exactes,  puisque,  si  la  vue  porte 
en  avant,  l'ouïe  a  une   action 
circulaire,  et  que,  si  le  mouve- 
ment est  plus  naturel  en  avant, 
il  n'est  pas  non  plus  impossible 
en   arrière.  —    IJ artère    et   le 
pharynx.  Ici  comme  plus  haut 
c'est   le   larynx    qu'il    faudrait 
dire,    puisqu'on    le  joint  à    la 
trachée-artère.  —  Le  pharynx 
et  l'artère  se  rendent  au  pou- 
mon. Le    pharynx    n'a   aucun 
rapport  avec  le  poumon,  et  il 
ne  communique  qu'avec  l'esto- 
mac par  l'œsophage.  —  Onpeut 


dire.  Toute   cette   pensée  peut 

paraître  bien  subtile,  quoiqu'elle 

ne  soit  pas  fausse.  Comme  on 

doit  s'étonner    qu'Aristote    ait 

pu  confondre  deux  choses  aussi 

distinctes  que  le  pharynx  et  le 

larynx,  il   est  possible  que   la 

faute  en  soit  aux  copistes  plutôt 

qu'à  lui  ;  comme  les  deux  mots 

sont    fort   rapprochés   l'un   de 

l'autre,  l'erreur  a  pu  être  facile; 

et  une  fois  commise,  elle  aura 

persisté.     Je    donne   d'ailleurs 

cette  conjecture  pour  ce  qu'elle 

vaut  ;   et   en    supposant  même 

qu'Aristote  ait  commis  lui  aussi 

cette  erreur  anatomique,  ce  ne 

serait  au    fond   qu'une   simple 

méprise    de    mots,  puisqu'il  a 

soigneusement  distingué    dans 

son  anatomie  l'œsophage  de'  la 

trachée-artère. 


LIVRE  III,   CHAP.   IV,  §   1 


3i 


n'y  fait  obstacle,  pour  le  haut  et  le  bas,  dans  ce  qui 
est  plus  en  haut  ;  pour  le  devant  et  le  derrière,  dans 
ce  qui  est  sur  le  devant  ;  et  pour  la  droite  et  la  gauche, 
dans  ce  qui  est  à  droite. 


CHAPITRE  IV 


Des  viscères  ;  il  n'y  en  a  que  dans  les  animaux  qui  ont  'du  sang  ; 
erreur  de  Démocrite  ;  le  cœur  et  le  foie  se  distinguent  dès  les 
premiers  instants  de  la  naissance  ;  le  cœur  est  le  principe   des 
veines  ;  position  du  cœur  ;  raisons  de  cette  position  ;  démonstra- 
tion  que   les  veines  partent  toutes  du  cœur  ;   observations  et 
Dessins  anatomiques  ;  le  cœur  est  aussi  le  centre  de  toutes  les 
sensations  ;  le  foie  ne  peut  être,  ni  le  principe  du  sang,  ni   le 
principe  de  la  sensibilité  ;  position  particulière  du  cœur  dans 
l'homme;  le  cœur  de   quelques   animaux  a  un  os  ;    des   trois 
cavités  du  cœur  ;  pureté  du  sang  plus  ou  moins  grande  ;  variétés 
dans  les  dimensions  du  ca-ur  ;  influence  du  cœur  sur  le  carac- 
tère des  animaux  ;   le  cœur  ne  peut  être  longtemps  malade  • 
observations  sur  les  victimes  des  sacrifices  ;  désordres  propres 
au  cœur. 

*  Après  avoir  parlé  du  cou,  de  l'œsophage  et  de  l'ar- 
tère, la  suite  naturelle  est  de  parler  des  viscères.  Il 
n'y  a  de  viscères  que  dans  les  animaux  qui  ont  du 
sang.  Les  uns  ont  tous  les  viscères  ;  les  autres  ne  les 


%  \.  Du  cou.  Voir  plus  haut 
ch.  III,  §  1.  Il  faut  remarquer 
qu'Aristote  suit  ici  avec  la  plus 
grande   exactitude    la    marche 


qu'il  s'est  tracée  lui-même.  — 
Des  viscères.  C'est  le  terme  le 
plus  général  pour  désigner  les 
organes  intérieurs,  tant   de   la 


32 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


IM 


\ 


ont  pas  tous  sans  exception.  Pas  un  seul  des  animaux 
exsangues  n  a  de  viscères.  A  cet  égard,  Démocrite 
semble  n'avoir  pas  bien  compris  les  choses  quand  il 
croyait  que,  dans  les  animaux  qui  n'ont  pas  de  sang, 
les  viscères  ne  sont  pas  visibles  à  cause  de  leur  peti- 
tesse. ^  Dans  les  animaux  qui  ont  du  sang,  le  cœur  et 
le  foie  sont  reconnaissables  immédiatement  après  la 
constitution  de  ces  animaux,  et  tout  petits  qu'ils  sont 
encore.  Parfois,  dans  des  œufs  qui  ne  sont  que  de  trois 
jours,  on  distingue  ces  viscères,  qui  n'ont  que  la 
dimension  d'un  point,  et  on  les  retrouve  excessive- 
ment petits  dans  les  fœtus  venus  avant  terme.  On 
peut  ajouter  que,  de  même  que  pour  les  parties  exté- 
rieures, chez  lesanimaux,  elles  ne  sont  pas  employées 


cavité  thoracique  que  de  la 
cavité  abdominale.  —  Que  dans 
les  animaux  qui  ont  du  sang. 
C'est  une  erreur  ;  et  les  insectes 
ont  des  viscères  dans  l'abdo- 
men,  notamment  les  organes 
sexuels  et  les  ovaires.  Seule- 
ment ces  viscères  sont  très- 
petits  ;  mais  Démocrite  avait 
raison;  et  si  l'on  ne  voit  pas  les 
viscères  des  insectes,  c'est  uni- 
quement à  cause  de  leur  ténuité, 
et  non  point  parce  qu'ils  n'en 
ont  pas.  On  doute  même  encore 
aujourd'hui  que  le  cordon  dor- 
sal des  insectes  leur  tienne  lieu 
de  cœur.  Cuvier  soutenait  la 
négative  ;  d'autres  anatomistcs 
soutenaient  le  contraire  ;  mais 
personne  ne  doute  que  les  insec- 
tes n'aient  des  viscères  analo- 


gues à  ceux  des  animaux  qui 
ont  du  sang.  —  De mocri te. Y o'iv 
ma  Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, pp.  Lxi  et  suiv. 

§  2.  Jprès  la  constitution. 
Cette  indication  est  peut-être 
un  peu  vague  ;  et  elle  paraît  se 
rapporter  surtout  aux  œufs 
d'oiseaux. —  Que  de  trois  jour  s. 
Ce  n'est  donc  pas  immédiate- 
ment, mais  après  quelque  temps 
déjà  que  le  phénomène  est  dis- 
tinct. Si  l'on  prend  la  poule 
pour  exemple,  trois  jours  sont 
le  septième  de  l'incubation  to- 
tale, qui  est  de  vingt  et  un  jours. 
—  Dans  les  fœtus.  Il  aurait 
fallu  dire  à  quelle  espèce  d'ani- 
mal et  d'oiseau  on  faisait  allu- 
sion ;  c'est  sans  doute  encore  à 
des  œufs  de  poule.  —  Lefi  par- 


LIVRE  m,  CHAP.  IV,  .î<  /i  33 

dans  tous  aux  mêmes  usages,  mais  que  chacune  a 
une  destination  spéciale  appropriée  aux  genres  de 
vie  et  aux  mouvements  de  l'animal,  de  même  les 
parties  internes  varient  d'une  espèce  à  l'autre.  'Les 
viscères   sont  particuliers  aux  animaux  qui  ont  du 
sang  ;  et  voilà  comment  chacun  d'eux  se  compose  de 
matière  sanguine.  On  le  voit  sans  peine  sur  les  nou- 
veau-nés; ils  sont  plus  pleins  de  sang  et  propor- 
tionnellement plus  grands,   parce  qu'alors  la  forme 
de  la  matière  et  la  quantité  se  voient  de  la  façon 
la    plus  manifeste  dans  cette  première  constitution. 
Le  cœur  se  trouve  dans  tous  les  animaux  qui  ont  du 
sang,  et  nous  avons  dit  antérieurement  pourquoi  il 
en  est  ainsi.  '  Il   est  évident  d'abord  que,  dans  les 
animaux  qui  ont  du  sang,  le  sang  est  nécessaire.  Le 
sang  étant  liquide,  il  fallait  qu'il  y  eût  un  vaisseau  pour 
le  contenir;  aussi  est-ce  là  la  fonction  à   laquelle 


ties  extérieures...  les  parties 
internes.  C'est  la  grande  divi- 
sion qu'Aristotc  a  toujours  sui- 
vie pour  ses  descriptions  dans 
l'Histoire  des  Animaux;  tou- 
jours il  a  passé  du  dehors  au 
dedans,  c*est-à-dire  du  plus 
connu  au  moins  connu. 

§  3.  Particuliers  aux  ani- 
maux qui  ont  du  sang.  C'est  le 
principe  posé  un  peu  plus  haut, 
au  §  1.  —  Se  compose  de  ma- 
tière  sanguine.  C'est  la  traduc- 
tion exacte  du  texte;  mais  la 
pensée  n'est  pas  assez  claire. — 
Sur  les  nouveau'ne's .  Il  ne 
semble  pas  que  ceci    s'adresse 

T.     II. 


exclusivement  à    l'espèce    hu- 
maine, et  aux  enfants  nouveau- 
nés  ;     l'observation    est    plus 
générale;    et   c'est  sans  doute 
encore  des  poussins  qu'il  s'agit 
plus  particulièrement.  Il  est  bien 
possible  que  toute  cette  phrase 
soit  une  interpolation.  —  An- 
térieurement. Peut-être  ceci  se 
rapporte  à  ce  qui  a  été  dit  plus 
haut,  liv.  II,  ch.  vi,  §  1,  sur  le 
sang  des  embryons,    et  sur  la 
nature  toute  sanguine  de  leurs 
viscères. 

%  k.  Le  sang  est  nécessaire. 
Voir  sur  le  sang  et  ses  fonctions 
diverses,    l'Histoire    des    Ani- 

3 


4 


34 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


H 


la  nature  a  destiné  les  veines.  Il  faut  nécessairement 
encore  qu'il  nW  ait  qu'une  seule  origine  pour  les 
veines  ;  car  là  où  c'est  possible,  une  seule  ori- 
gine vaut  mieux  que  plusieurs.  C'est  le  cœur  qui 
est  le  principe  et  l'origine  des  veines  ;  car  les  veines 
partent  évidemment  du  cœur  et  ne  le  traversent  pas  ; 
la  nature  du  cœur  est  veineuse,  parce  que  le  cœur  est 
de  même  genre  que  les  veines.  ^  La  position  même 
du  cœur  est  bien  la  place  qui  convient  à  un  principe  ; 
il  est  vers  le  centre  du  corps,  plutôt  en  haut  qu'en 
bas,  et  plutôt  en  avant  qu'en  arrière.  C'est  que,  dans 
les  choses  qui  sont  plus  importantes,  la  nature  attribue 
le  siège  le  plus  important  à  ce  qui  n'a  rien  de  plus 
^rand  que  lui  qui  lui  fasse  obstacle.  ^  On  peut  vérifier 
le  fait  de  la  manière  la  plus  certaine  chez  l'homme; 


maux,  liv.  III,  ch.  xiv,  p.  291 
de  ma  traduction.  —  Une  seule 
origine  pour  les  veines.  Voir 
les  théories  d'Aristote  sur  le 
système  veineux  dans  l'homme, 
Histoire  des  Animaux,  livre  111, 
ch.  m  et  IV,  pp.  227  et  suiv. 
Selon  sa  théorie  et  ses  observa- 
tions anatomiques,  il  fait  partir 
toutes  les  veines  du  cœur.  — 
Une  seule  origine  vaut  mieux. 
Ce  principe  est  bien  vague; 
mais  ici  il  est  d'une  applica- 
tion assez  exacte;  l'unité  du 
système  veineux  dans  l'animal 
serait  détruite  si  les  veines  par- 
taient de  centres  ditiérents  ;  ve- 
nant toutes  du  cœur,  elles  as- 
surent bien  mieux  la  vie  orga- 
nique de  l'animal.  —  C'est  le 


cœur Voir  le  chapitre  pré- 
cédent, §  12.  —  La  nature  du 
cœur  est  veineuse.  Ceci  n'est 
pas  exact;  et  le  cœur  est  un 
muscle  bien  plutôt  que  tout 
autre  chose. 

%h.La  place  qui  convient  à  un 
principe.  Cette  théorie  est  trop 
subtile  sans  cependant  être 
fausse;  mais  elle  résulte  des 
théories  plus  générales  d'Aris- 
tote sur  la  sagesse  de  la  nature. 
Voir  la  description  du  cœur  et 
sa  position  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  I,  ch.  xiv,  pag. 
281  et  suiv.  de  ma  traduction. 
—  Fers  le  centre  du  corps.  Le 
cœur  est  plutôt  placé  dans  la 
partie  supérieure  du  corps.  Le 
centre  serait  plus  bas. 


LIVKK   III,  CHAP.   IV,  ^  7  or 

mais  même  dans  les  autres  animaux,  la  nature  veut 
pareillement  que  le  cœur  soit  placé  dans  le  centre  de 
la  partie  du  corps  qui  est  indispensable;  et  l'extrémité 
(le  cette  partie  du  corps  est  celle  par  où  sortent  les 
excréments.  Les  membres  peuvent  naturellement 
différer  d'une  espèce  à  une  autre,  parce  que  les 
membres  ne  sont  pas  absolument  nécessaires  à  la  vie, 
puisque  les  animaux  peuvent  vivre  avec  des  membrel 
de  moins  ;  et  il  est  tout  aussi  évident  que  des  membres 
surajoutés  ne  les  empêchent  pas  de  vivre  non  plus. 

■  Mais  quand  on  suppose  que  le  principe  des  veines 
est  dans  la  tête,  on  méconnaît  la  vérité.  D'abord 
c'est  créer  à  plaisir  plusieurs  principes  et  des  prin- 
cipes disséminés  ;  ensuite,  c'est  les  mettre  dans  un 
lieu  froid  ;  car  ce  lieu  est  évidemment  d'une  froideur 
extrême,  tandis  que  la  région  du  cœur  est  tout  le 
contraire.    Ainsi  qu'on   l'a  dit,  les  veines  passent  à 


§  6.  Chez  l'homme,  11  est  tout 
simple  qu'Aristole  prenne    ici 
l'homme  pour  type,   comme   il 
l'a  fait  dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  I,  ch.  VI,  §12,  p.  41 
de  ma  traduction.  —  Dans  le 
centre.  Voir  le  §  précédent.  — 
Qui  est  indispensable.  Ce  n'est 
pas   la   seule   partie   du   corps 
qui  soit  indispensable  à  Ja  vie  ; 
mais  celle-là  peut  sembler  l'être 
plus  que  toutes  les  autres.  —  Les 
membres  ne  sont  pas  absolument 
nécessaires.  Le  fait  est  exact,  et 
la  raison  qu'en  donne  l'auteur 
est  péremptoire  ;  l'animal  peut 


vivre   sans  ses  membres,  bien 
qu'alors  il  soit  mutilé. 

%  1.   Le  principe  des  veines 
est  dans  la  tête.  Ce  système  est 
attribué  à  Syennésis  de  Chypre, 
Histoire  des  Animaux,  liv.  III* 
ch.  II,  p.  218  de  ma  traduction' 
---Dans  un  lieu  froid.  Selon  les 
théories  Aristotéliques,  le   cer- 
veau est  essentiellement  froid 
Voir  plus  haut,  livre  II,  ch.  i;' 
etch.  II,  §  5,  et  surtout  ch.  vu, 
§  5.  —  La  région  du  cœur  est 
tout  le  contraire.  C'est  dans  le 
cœur  qu'Aristote  met   le  foyer 
de  la  chaleur  animale.  —  Ainsi 


N 


36  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

travers  les  autres  viscères;  mais  il  n'y  a  pas  de  veine 
qui  traverse  le  cœur  ;  et  c'est   là  ce    qui  démontre 
bien  que  le  cœur  est  une  partie  des  veines  et  qu'il 
est  leur  principe.  Cela  se  conçoit  aisément.  Le  centre 
du  cœur  est  un  corps  naturellement  épais   et  creux, 
•plein  de  sang,  puisque  c'est  de  lui   que  partent  les 
veines  qui  en  sont  remplies;  il  est  creux  pour  pouvoir 
être  le  réceptacle  du  sang,  et  épais,  afin  de  pouvoir 
conserver  le  principe  de  la  chaleur.  '  Parmi  les  viscères 
et  dans  le  corps  entier,  le  cœur  est  le  seul  à  avoir  du 
sang,  sans  avoir  de  veines,  tandis  que  tous  les  autres 
organes  du  corps   ont   du  sang  contenu  dans   des 
veines.    Cette  disposition  se  comprend    tout  à  fait, 
puisque  le  sang  part  du  cœur  pour  se  précipiter  dans 
les  veines,  tandis  que  le  sang  ne  vient  d'aucune  autre 
partie  dans  le  cœur.  C'est  lui  qui  est  le  principe  et  la 

§  8.  ^  vcm/  à  avoir  du  sang. 
Voir  les  mêmes  théories   dans 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  I, 
ch.  XIV,  §  8,  p.   88  de  ma  tra- 
duction. —  Sans  avoir  dévei- 
nes.   D'une   manière  générale, 
ceci  est  vrai,  parce  que  les  ar- 
tères et  les  veines,  ou  emprun- 
tent le  sang  au  cœur,  ou  le  lui 
rapportent;  il  est,  comme  le  dit 
Aristote  :  «  Le  réceptacle  com- 
mun   ».  —  Pour  se  précipiter 
dans  les  veines.  Il  faut  dire  : 
«  dans  les  artères  »;  mais  du 
temps    d' Aristote   on    ne   dis- 
tinguait pas  encore  les  artères 
et   les  veines.   —  Le  sang  ne 
vient  d'aucune    autre    partie. 
C'est  le  contraire  qui  est  exact. 


qu'on   ta  dit.   Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  III,  ch.  m, 
§§  2  et  3,  p.  228  de  ma  traduc- 
tion. —  Qui  traverse  le  cœur. 
Ceci  est  très-exact;  tous  les  vais- 
seaux  partent  du  cœur  ou   y 
aboutissent;  mais  aucun  ne   le 
traverse  ;    et    c'est    de  ce   fait 
qu' Aristote  a  conclu  que  tous 
les  vaisseaux  partent  du  cœur, 
veines  ou  artères.  —  Une  par- 
tie des  veines.  C'est  l'expression 
même  du  texte  ;  mais  cela  ne  se 
comprend  pas  bien.  —  Le  centre 
du  cœur.  On  pourrait  traduire 
aussi  :  «  Le  corps  du  cœur  qui 
est  placé  au  milieu  est  naturel- 
lement épais  et  creux.  »  La  dif- 
iérence  est  légère. 


LIVRE  m,  CHAP.  IV,  §  9  37 

source  du  sang,  ou,  si  l'on  veut,  son  premier  récep- 
tacle. 

^  Tout  cela  est  démontré  bien  plus  clairement 
encore  par  TAnatomie;  et  on  le  voit  sans  peine  en 
observant  les  naissances  des  animaux.  De  toutes  les 
parties  qui  les  composent,  c'est  le  cœur  qui  est  la 
première  à  avoir  immédiatement  du  sang.  Evidem- 
ment, c'est  du  cœur  aussi  que  partent  toutes  les  émo- 
tions causées  par  les  choses  agréables  ou  pénibles  ; 
en  un  mot,  le  cœur  est  le  point  de  départ  de  toutes 
les  sensations,  de  même  aussi  que  c'est  au  cœur 
qu'elles  aboutissent.  De  cette  façon,  les  choses  sont 
merveilleusement  arrangées  ;  car  il  faut  qu'il  n'y  ait 
qu'un  seul  principe,  là  où  la  chose  est  possible  ;  et 
le  centre  est  le  lieu  qui  est  le  mieux  disposé  pour 
l'être. 

Le  centre,  ou  milieu,  est  un  et  unique;  tout  peut 


Le  sang  revient  des  extrémités 
au  cœur  parles  veines,  de  même 
qu'il  va  du  cœur  aux  extré- 
mités par  les  artères;  mais  ce 
n'est  qu'au  xvii®  siècle  et  par 
les  travaux  d'Harvey  qu'on  a 
enfin  connu  la  vraie  circulation 
du  sang. 

§  9.  Par  VAnatomie,  Ceci 
peut  s'entendre  à  la  fois  des 
dessins  d'anatomie  qu' Aristote 
joignait  à  ses  descriptions,  ou 
des  dissections  qui  en  étaient  la 
base.  —  Les  naissances  des  ani- 
maux. C'est  la  traduction  ex- 
acte du  texte  ;  et  l'expression 
est  claire,  bien  qu'elle  soit  un 


peu  étrange.  La  suite  dé  la 
phrase  l'explique  de  reste.  — 
Cest  du  cœur. . .  Cette  théorie 
est  fort  contestable,  en  ce  sens 
que  ce  n'est  pas  du  cœur  que 
partent  les  émotions  ;  mais  il  y 
participe  pour  sa  part.  —  De 
toutes  les  sensations.  Voir  plus 
haut,  ch.  III,  §  12,  la  note  sur 
les  ouvrages  où  Aristote  a  sou- 
tenu cette  théorie.  VoirlesOpus- 
cules  psychologiques.  Traité  du 
Sommeil  et  de  la  Veille,  et  Traité 
de  la  Jeunesse  et  de  la  Vieillesse. 
—  Merveilleusement  arrangées. 
Nouvel  hommage  à  la  sagesse 
de  la  nature, 


•  .'•^.i  t  '4' 


38 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  IV,  §  12 


39 


s'y  rendre  également,  ou  tout  au  moins  s'en  rappro- 
cher. *^  D'un  autre  côté,  comme  aucune  partie  dé- 
pourvue de  sang  n'est  sensible  et  que  le  sang  lui- 
même  ne  l'est  pas  non  plus,  il  est  clair  que  la  partie 
qui,  primitivement,  contient  le  sang  comme  le  ferait 
un  vase,  doit  nécessairement  en  être  le  principe. 
Mais  ce  n'est  pas  la  raison  seulement  qui  approuve 
cette  disposition  des  choses,  c'est  en  outre  l'obser- 
vation sensible  qui  l'atteste.  Ainsi,  dans  les  fœtus  qui 
viennent  de  naître,  la  première  partie  que  l'on  voit  se 
mouvoir,  c'est  le  cœur,  comme  s'il  était  déjà  un 
animal,  parce  qu'il  est  le  principe  de  la  nature  qu'ont 
les  animaux  pourvus  de  sang.  **  Ce  qui  prouve  bien 
encore  que  nous  sommes  dans  le  vrai  à  cet  égard, 
c'est  que  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang  ont  un 
cœur,  parce  qu'il  faut  de  toute  nécessité  qu'ils  pos- 
sèdent le  principe  de  leur  propre  sang.  *^  Il  n'est  pas 


§  10.  Le  sang  lui-même  ne 
l'est  pas  non  plus.  Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  III,  eh.  xiv, 
§  2,  p.  203  de  ma  traduction. 

—  //  est  clair Cette  consé- 
quence n'est  pas  aussi  évidente 
que  l'auteur  semble  le  croire. 

—  Comme  le  ferait  un  vase.  La 
comparaison  n'est  pas  très- 
exacte,  puisque  le  cœur  ne 
garde  pas  le  sang,  qui  ne  fait 
que  le  traverser.  —  La  raison.,, 
l'observation  sensible.  Voilà  les 
deux  conditions  de  l'excellente 
méthode  qu'Aristote  a  toujours 
suivie  et  qui  est  la  vraie.  —  La 
première  partie  que  l'on  voit  se 


mouvoir.  Voir  la  même  théorie, 
|)resque  avec  les  mêmes  expres- 
sions, dans  le  Traité  de  la  Jeu- 
nesse et  de  la  Vieillesse,  ch.  m, 
§  1,  p.  318  de  ma  traduction  ; 
dans  ce  dernier  passage,  l'auteur 
cite  le  Traité  des  Parties. 

§  11.  Tous  les  animaux  qui 
ont  du  sang  ont  un  cœur.  Cette 
généralité  n'est  peut-être  pas 
absolument  exacte,  du  moins 
dans  les  théories  d'Aristote.  Les 
mollusques,  céphalopodes  ou 
gastéropodes  ou  acéphales,  et 
les  crustacés,  qu'il  classe  parmi 
les  animaux  exsangues,  ont  ce- 
pendant un  cœur;  les  insectes  et 


moins  certain  que  le  foie,  comme  le  cœur,  se  retrouve 
dans  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang  ;  mais  personne 
ne  pourrait  supposer  que  c'est  le  foie  qui  est  le  prin- 
cipe du  reste  du  corps,  non  plus  que  le  principe  du 
sang.  Sa  position  n'a  rien  qui  représente  celle  d'un 
principe  ;  et  dans  les  animaux  les  plus  complets,  la 
rate  est  en  quelque  sorte  le  pendant  du  foie.  De 
plus,  le  foie  n'a  pas  en  lui  le  réceptacle  du  sang, 
comme  l'a  le  cœur  ;  mais,  ainsi  que  pour  toutes  les 
autres  parties  du  corps,  le  sang  qu'il  a  est  dans  une 
veine.  On  peut  ajouter  que  la  veine  traverse  le  foie, 
tandis  que  pas  une  veine  ne  part  de  lui,  puisque  toutes 
les  veines  partent  uniformément  du  cœur. 


les  zoophytes  n'en  ont  pas,  à 
moins  qu'on  ne  prenne  pour 
un  cœur  leur  vaisseau  dorsal. 
§  12.  Le  foie,  Aristote  a 
raison  de  donner  une  place  se- 
condaire au  foie,  malgré  le  rôle 
important  qu'il  remplit  dans 
l'organisme  entier  de  l'animal  ; 
celui  du  cœur  est  plus  essentiel. 
Voir  Cuvier,  Anatomie  com- 
parée, tome  IV,  pp.  1  et  suiv., 
l'"  édit.  —  Non  plus  que  le 
principe  du  sang.  Le  foie  verse 
seulement  dans  l'intestin  la  bile, 
qu'il  sécrète  du  sang  veineux  ; 
et  il  contribue  à  l'action  géné- 
rale sans  la  constituer,  comme  le 
sang  peut  le  faire.  —  Sa  posi- 
tion. Le  foie  est  la  plus  grosse 
des  glandes  conglomérées;  il 
est  situé  en  grande  partie  dans 
l'hypocondre  droit;  il  s'étend 
dans  la  région  ombilicale,  et  il 


se  prolonge  quelquefois  jusqu'à 
l'hypocondre  gauche;  il  s'adap- 
te par  sa  concavité  supérieu- 
re à  la  concavité  du  diaphra- 
gme ;  sa  face  inférieure  repose 
à  gauche  sur  l'estomac,  et  à 
droite  sur  le  rein  de  ce  côté. 
Voir  Cuvier,  loc.  cit.,  p.  7.  — 
La  rate  est  en  quelque  sorte  le 
pendant  du  foie.  On  ne  sait  pas 
encore  au  juste  quelle  est  la 
fonction  de  la  rate,  bien  qu  elle 
existe  dans  tous  les  animaux 
vertébrés;  elle  occupe  l'hypo- 
condre droit.  Voir  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  xxii®  leçon, 
article  5,  tome  IV,  p.  56,  l''^ 
édit.  —  Le  réceptacle  du  sang. 
On  sait  que  le  foie,  à  l'exception 
de  tous  les  autres  viscères,  est 
surtout  alimenté  par  du  sang 
veineux.  Aristote  ne  pouvait 
pas  faire  cette  distinction  ;  mais 


iO 


DES  PARTIES   DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.   IV,  ^  16 


il 


*^  Puis  donc  qu'il  faut  que  l'un  de  ces  deux  organes 
soit  le  principe  du  sang,  et  que  ce  n'est  pas  le  foie,  le 
cœur  est  nécessairement  le  principe  du  sang.  Ce  qui 
constitue  et  détermine  Tanimal,  c'est  la  sensibilité  ; 
le  premier  sensible  est  le  sensible  qui  est  le  premier 
à  avoir  du    sang;  c'est  là  précisément  ce  qu'est  le 
cœur,  qui  est  le  principe  du  sang,  et  le  premier  à  en 
avoir.   Son  extrémité  est  pointue  et  plus  dure  que 
le  reste  ;   il  est  placé  dans  la  poitrine  ;  et  généra- 
lement   dans   la    partie   antérieure   du   corps,   pour 
n'être  point  exposé  à  se  refroidir.  **  Dans  tous  les  ani- 
maux, la  poitrine  est  la  partie  la  moins  charnue  ;  les 
parties  postérieures  le  sont  au  contraire  davantage  ; 
aussi  de  cette  façon,  la  chaleur  a-t-elle,  grâce  au  dos, 
une  forte  couverture.  Tous  les  animaux  autres  que 


on  pourrait  dire  que  son  génie 
la  devinait.  —  Pas  une  veine 
ne  part  de  lui.  Le  fait  est  ana- 
tomiquement  fort  exact.  Le  sang 
qui  alimente  le  foie  a  déjà  cir- 
culé puisqu'il  est  veineux,  et  il 
n'est  pas  retourné  au  cœur;  voir 
Cuvier,  loc.  cit.,  p.  1. 

§  13.  Ztf  cœur  est  nécessai- 
rement le  principe  du  sang.  La 
théorie  générale  est  juste,  bien 
que  les  arguments  ne  le  soient 
pas  également.  C'est  bien  le  cœur, 
et  le  cœur  seul,  qu'on  doit  con- 
sidérer comme  le  principe  du 
sang,  qu'il  fait  circuler  dans  le 
corps  entier.  —  Cest  la  sensi- 
bilité. La  plante  se  nourrit; 
l'animal  se  nourrit  et  sent; 
l'homme    se    nourrit,    sent   et 


pense  ;  voir  le  Traité  de  l'Ame, 
passim.  C'est  la  sensation  qui 
constitue  réellement  l'animal  et 
la  vie.  —  Son  extrémité  est 
pointue.  Voir  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  I,  ch.  xiv,  con- 
sacré tout  entier  au  cœur,  p.  83 
de  ma  traduction.  —  Placé 
dans  la  poitrine.  Au-dessus 
du  diaphragme,  tandis  que  le 
foie  et  la  rate  sont  placés  au- 
dessous,  dans  la  cavité  abdomi- 
nale. —  Dans  la  partie  anté- 
rieure.  C'est  exact,  quoique 
cette  position  du  cœur  n'ait 
peut-être  pas  la  destination 
qu'Aristote  lui  assigne. 

§  14.  La  partie  la  moins 
charnue.  Ceci  n'est  pas  exact,  si 
l'on  regarde,  par  exemple,  l'or- 


l'homme  ont  le  cœur  au  centre  de  la  région  thora- 
cique  ;  mais  chez  l'homme,  il  incline  un  peu  à  gauche, 
afin  de  contrebalancer  le  refroidissement  de  la  partie 
gauche,  parce  que  c'est  l'homme  qui  de  tous  les 
animaux  a  la  partie  gauche  la  plus  froide. 

*^  Nous  avons  dit  antérieurement  que,  dans  les 
poissons,  le  cœur  est  placé  de  même,  et  nous  avons 
expliqué  pourquoi  il  semble  qu'il  n'est  pas  dans  la 
même  position.  Il  a  sa  pointe  vers  la  tète  ;  et  la  tète 
est  le  devant,  puisque  c'est  dans  ce  sens  que  le  mou- 
vement a  lieu.  **  Le  cœur  a  encore  une  multitude  de 
nerfs  ;  et  cela  est  très-sage,  puisque  c'est  du  cœur  que 


ganisation  de  la  femme.  —  // 
incline  un  peu  à  gauche.  L'ob- 
servation est  vraie;  mais  le 
motif  ne  l'est  pas  sans  doute 
également.  Le  cœur  n'est  pas 
situé  dans  les  autres  mammi- 
fères tout  à  fait  de  même  que 
chez  l'homme;  à  cause  de  leur 
marche  horizontale,  chez  la  plu- 
part, le  cœur  est  placé  sur  la 
ligne  médiane  du  corps,  dans 
une  situation  presque  droite 
d'avant  en  arrière,  et  à  une 
certaine  distance  du  diaphrag- 
me. —  La  partie  gauche  la 
plus  froide.  L'auteur  aurait 
bien  dû  nous  apprendre  com- 
ment il  avait  pu  constater  ce 
fait.  Je  ne  crois  pas  que  la 
science  moderne  ait  fait  des 
recherches  particulières  sur  ce 
point. 

§    15.   Antérieurement.   Ceci 
se  rapporte  àrilisloire  des  Ani- 


maux, livre  II,  ch.  \ii,  §  3, 
p.  177  de  ma  traduction.  La 
différence  de  position  du  cœur 
chez  les  poissons  n'est  au  fond 
qu'une  apparence,  et  elle  tient 
surtout  à  la  forme  générale  de 
leur  corps.  —  Est  le  devant. 
De  sorte  que,  même  chez  les 
poissons,  le  cœur  a  sa  pointe 
dirigée  vers  le  devant.  Voir  le 
Traité  de  la  Respiration,  chap. 
XVII,  §  3,  p.  394  de  ma  traduc- 
tion ;  voir  aussi  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  xxiv®  leçon, 
p.  226,  r**  édition. 

§  16.  Une  multitude  de  nerf  s , 
Il  faut  se  rappeler  que  l'anato- 
mie  du  temps  d'Aristote  n'avait 
pas  encore  distingué  les  nerfs 
et  les  muscles.  Le  cœur  est  un 
muscle  creux,  ayant,  selon  les 
espèces  d'animaux  qui  ont  un 
cœur,  de  deux  à  quatre  cavi- 
tés. Les  nerfs  qui  vont  au  cœur 


N. 


42 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


partent  les  mouvements,  et  ils  s'exécutent  par  Tadduc- 
tion  et  la  détente.  Le  cœur  doit  rendre  ce  service  et 
avoir  cette  force.  Le  cœur  est  donc  par  sa  nature, 
ainsi  que  nous  Tavons  dit  antérieurement,  une  sorte 
d'animal  à  part  dans  les  animaux  qui  ont  un  cœur. 
Il  est  sans  os  dans  tous  ceux  que  nous  avons 
nous-mêmes  observés,  sauf  les  chevaux  et  certaine 
espèce  de  bœufs.  Pour  ces  animaux,  c'est  à  cause  de 
leur  grandeur,  que  l'os  qu'ils  ont  dans  le  cœur  est 
une  sorte  de  soutien,  comme  ils  en  ont  dans  tout  le 
reste  de  leur  corps.  *^  Les  cœurs  des  grands  animaux 
ont  trois  cavités.  Dans  de  plus  petits  animaux,  le  cœur 


viennent  pour  la  plupart  du 
grand  sympathique  ou  du  tri- 
splanchnique.  VoirCuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  tome  IV,  page 
184,  i'^  édit.  —  Par  l'adduc- 
tion et  la  détente.  Ce  sont  les 
deux  mouvements  de  systole  et 
de  diastole,  de  contraction  et 
de  dilatation.  L'oreillette  droite, 
recevant  le  sang  veineux  par  la 
veine-cave  supérieure,  le  chasse 
en  se  contractant  dans  le  ven- 
tricule droit.  Ce  ventricule  le 
chasse  à  son  tour  dans  l'artère 
pulmonaire  ;  les  veines  pulmo- 
naires ramènent  le  sang  dans 
l'oreillette  gauche  et  dans  le 
ventricule  gauche,  d'où  il  passe 
dans  le  reste  du  corps  par  l'aorte. 
—  Antérieurement.  Le  passage 
auquel  il  est  fait  allusion  ici  ne 
se  retrouve,  je  crois,  dans  au- 
cun des  grands  ouvrages  d'A- 
ristote  que  nous  possédons  au- 
jourd'iïui.   Mais,  dans  le  petit 


Traité  du  Mouvement  dans  les 
animaux,  ch.  ii,  §  5,  p.  277  de 
ma  traduction,  il  a  comparé  le 
cœur  à  un  animal  dans  un  ani- 
mal. Cette  comparaison,  aussi 
juste  qu'ingénieuse,  a  été  appli- 
quée aussi  par  lui  aux  parties 
génitales  chez  l'homme.  Ibid., 
§  1 .  On  voit  que  cette  comparai- 
son, qui  a  été  répétée  plus  tard 
par  bien  d'autres,  appartient  à 
Aristote. —  Sauf  les  chevaux... 
Ce  sont  toujours  des  exceptions 
fort  rares  ;  et  je  ne  sais  pas  si  la 
science  moderne  en  a  constaté 
beaucoup.  —  Une  sorte  de 
soutien.  Le  cœur  est  organisé 
de  façon  à  n'avoir  aucun  besoin 
de  cet  appui,  qui  gênerait  les 
mouvements  dont  il  est  chargé. 
—  Dans  tout  le  reste  de  leur 
corps.  L'organisation  de  tout  le 
reste  du  corps  est  absolument 
différente  de  celle  du  cœur. 

17.    Ont    trois    cavités.... 


LIVRE  III,  CHAP.  IV,  §  18  43 

a  deux  cavités  ;  et  tous  les  cœurs  en  ont  une.  Nous 
avons  déjà  expliqué  la  cause  de  cette  organisation. 
C'est  qu'il  doit  y  avoir  un  lieu  spécial  pour  le  cœur, 
et  un  réceptacle  pour  le  premier  sang.  Nous  avons 
démontré  déjà  plus  d'une  fois  que  le  sang  se  produit 
tout  d'abord  dans  le  cœur,  et  qu'il  y  a  deux  veines 
principales,  l'une  qu'on  appelle  la  grande  veine,  et 
l'autre  l'aorte.  L'une  et  l'autre  étant  le  principe  des 
veines  et  présentant  des  différences,  sur  lesquelles 
nous  aurons  à  revenir  plus  tard,  il  valait  mieux  que 
les  principes  de  toutes  les  deux  fussent  séparés  ;  et 
ce  résultat  est  obtenu  à  l'aide  d'un  sang  qui  est  de 
deux  natures  et  qui  se  sépare.  **  Aussi,  dans  tous  les 
cas  où  cette  séparation  est  possible,  y  a-t-il  deux 
réceptacles  du  sang  ;  or,  elle  est  possible  dans  les 


déjà  expliqué.  Voir  la  descrip- 
tion du  cœur  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  I,  ch.  xiv,  p.  83 
de  ma  traduction.  Aristote  n'a 
jamais  reconnu  que  trois  cavités 
au  cœur  ;  mais  il  est  vrai  que 
les  oreillettes  et  les  ventricules 
ne  sont  pas  tellement  distincts 
qu'on  ne  puisse  les  méconnaî- 
tre ;  et  sans  doute  Aristote,  tout 
en  disséquant  avec  le  plus  grand 
soin,  aura  confondu  l'oreillette 
et  le  ventricule  d'un  même  côté. 
—  Nous  avons  démontré  déjà. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
loc.  cit.  §  5,  pages  86  et  suiv. 
de  ma  traduction. —  La  grande 
veine.  C'est  la  veine  cave  supé- 
rieure. —  Nous  aurons  à  reve- 
nir plus  tard.  Voir   plus    loin 


ch.  V,  §§  1  et  suiv.  —  D'un 
sang  qui  est  de  deux  natures. 
Ce  passage  prouve  évidemment 
qu'Aristote  et  les  Anciens,  sans 
connaître  précisément  la  circu- 
lation vraie  du  sang,  avaient  dis- 
tingué cependant  les  deux  es- 
pèces de  sang,  très-probable- 
ment à  cause  delà  couleur,  l'un 
qui  était  dans  la  veine  cave  ; 
c'était  le  sang  veineux  ;  l'autre, 
qui  était  dans  l'aorte;  c'était  le 
sang  artériel.  —  Et  qui  se  sé- 
pare. Quelques  pas  de  plus,  et 
l'Antiquité  aurait  fait  la  décou- 
verte, qui  a  été  réservée  au 
xvii*  siècle  et  à  Harvey. 

§  18.  Dans  tous  les  cas.  On 
pourrait  traduire  aussi,  a  Dans 
tous  les  animaux  »  ;  mais  l'ex- 


\ 


44 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  m,  CHAP.   IV,  55  .>0 


45 


grands  animaux  ;  car  leurs  cœurs  sont  également  de 
grande  dimension.  Il  était  mieux  aussi  qu'il  y  eût  trois 
cavités,  afin  qu'il  n'y  eût  qu'un  seul  principe  commun. 
Le  milieu  et  l'impair  est  le  principe.  Il  faut  donc  tou- 
jours à  ces  cœurs  des  dimensions  plus  grandes  ;  et 
aussi  il  n'y  a  que  les  cœurs  les  plus  gros  qui  aient  trois 
cavités.  Ce  sont  les  cavités  de  droite  qui  ont  le  plus 
de  sang,  et  le  sang  le  plus  chaud  ;  et  c'est  ce  qui  fait 
que  les  parties  droites  sont  plus  chaudes  que  les 
autres  parties.  Les  cavités  gauches  en  ont  le  moins, 
et  celui  qu'elles  ont  est  le  plus  froid.  Celles  du 
milieu  ont  le  sang  qui  tient  le  milieu  en  quantité  et 
en  chaleur.  "  C'est  aussi  le  sang  le  plus  pur;  car  il 
faut  que  le  principe  soit  dans  le  calme  le  plus  com- 
plet possible  ;  et  en  effet,  le  calme  est  le  plus  complet 
quand  le  sang  est  pur  et  qu'il  est  entre  deux  comme 


pression  du  texte  est  aussi  géné- 
rale que  celle  dont  je  me  suis  servi 
pour  la  rendre  en  notre  langue. 
—  Sont  également  de  grande 
dimension.  Et  alors,  l'observa- 
tion est  plus  facile  et  plus  sûre. 
On  conçoit  bien,  en  l'absence 
du  microscope,  ces  recomman- 
dations réitérées  d'Aristote.  — 
Un  seul  principe  commun.  Ceci 
ne  se   comprend    pas   bien,    à 
moins  qu'on  ne  suppose  qu'une 
des  trois  cavités   doit    être   le 
centre  des  deux  autres  ;  ce  qui 
ne  semble  pas  être  le  cas  pour 
le  cœur.  —  Le  milieu  et  l'im- 
pair. Ceci  encore  est  bien  va- 
cno.  —   Les  cavitc's  de  droite. 


C'est  l'oreillette  et  le  ventricule 
de  droite. — Et...  le  plus  chaud. 
Il  est  diflicile  de  dire  comment 
cette  différence  de  température 
avait  pu  être  constatée  ;  voir 
plus  haut,  §  13.  —  Les  cavités 
gauches.  11  semble  donc  qu'A- 
ristote  reconnaissait  deux  cavi- 
tés à  gauche  aussi  bien  qu'à 
droite;  et  alors  il  aurait  dû 
donner  quatre  cavités  au  cœur, 
au  lieu  de  trois. 

§  19.  Le  sang  le  plus  pur.  Le 
sang  le  plus  pur  serait  le  sang 
artériel,  puisque  la  combustion 
qui  a  lieu  dans  le  poumon  par 
le  contact  de  l'oxygène,  l'a  puri- 
fié de  tous  les  éléments  étran- 


quantité  et  comme  chaleur.  Les  cœurs  ont  aussi  une 
division  d'un  certain  genre  qui  ressemble  assez  à  des 
sutures  ;  ces  sutures  ne  se  confondent  pas  comme  il 
arrive  dans  un  composé  formé  de  plusieurs  parties; 
mais  ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,  c'est  plutôt  une 
division.  ^"  Les  cœurs  des  animaux  très-sensibles  sont 
plus  divisés  et  compliqués;  ceux  des  animaux  qui 
sont  moins  sensibles,  sont  moins  compliqués  aussi  ; 
par  exemple,  ceux  des  cochons.  Les  différences  du 
cœur  relativement  à  sa  grosseur  et  à  sa  petitesse,  à 
sa  dureté  et  à  sa  mollesse,  ne  laissent  pas  que  d'avoir 
une  certaine  influence  sur  le  caractère  de  l'animal. 
Les  animaux  insensibles  ont  le  cœur  dur  et  compact  ; 
ceux  qui  sont  sensibles  l'ont  plus  mou.  Ceux  qui  ont 
de  gros  cœurs  sont  lâches;  ceux  qui  ont  le  cœur 


gers  qu'il  a  pu  charrier  dans  le 
parcours  du  corps. —  Une  divi- 
sion d'un  certain  genre.  Le 
cœur  est  dans  sa  totalité  com- 
posé en  quelque  sorte  de  deux 
cœurs  apposés  l'un  à  l'autre,  le 
cœur  droit  et  le  cœur  gauche  ; 
c'est  sans  doute  ce  qu'Aristote 
aura  voulu  dire  ;  mais  c'est  aller 
trop  loin  que  de  parler  de  su- 
tures ;  et  il  le  sent  lui-même  en 
apportant  certaines  réserves  à 
cette  théorie.  Voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  xxiv®  lec, 
p.  196,  l""®  édition. 

§  20.  Les  cœurs  des  animaux 
très-sensibles.  Ces  distinctions 
sont  bien  difficiles  à  établir.  — 
Ceux  des  cochons.  Il  ne  paraît  pas 
que  le  cœur  des  cochons  ait  de 


si  grandes  différences  avec  celui 
des  autres  mammifères;  voir 
Cuvier,  loc.  cit.  pp.  205,  207, 
209  et  211,  Ire  édit.  —  Les 
différences  du  cœur...  sur  le 
caractère  de  l'animal.  Ces  con- 
sidérations sont  fort  ingénieu- 
ses ;  et  il  est  bien  probable  qu'il 
y  a  en  effet  des  relations  réelles 
entre  l'organisation  du  cœur  et 
le  moral  des  animaux  ;  mais  il 
est  bien  difiScile,  pour  ne  pas 
dire  impossible,  de  les  consta- 
ter. Les  rapports  du  physique  et 
du  moral  sont  certains;  mais 
Descartes,  aussi  bien  que  Ca- 
banis, n'ont  pu  les  fixer  précisé- 
ment, et  il  est  probable  qu'ils 
échapperont  toujours  aux  obser- 
vateurs même  les  plus  attentifs. 


V. 


46 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE   III,   CHAP.   IV,   î^  es 


47 


i^ 


plus  petit  et  de  grosseur  moyenne  sont  plus  braves. 
L'impression  que  cause  la  peur  est  préalablement 
déjà  dans  ces  gros  organes  des  animaux,  parce  que  la 
chaleur  n'est  pas  chez  eux  en  proportion  avec  leur 
cœur,  et  qu'étant  très-faible  dans  les  grands  animaux, 
elle  s'éteint  chez  eux  ;  car  le  sang  alors  devient  plus 
froid.  ^*  Le  lièvre,  le  cerf,  le  rat,  l'hyène,  l'àne,  le 
léopard,  le  chat  ont  de  très-gros  cœurs,  comme  en  ont 
aussi  presque  tous  les  autres  animaux  qui  sont  mani- 
festement lâches,  ou  qui  ne  sont  malfaisants  que  par 
peur.  Il  en  est  à  peu  près  des  cavités  du  cœur  comme 
il  en  est  des  veines  ;  les  grosses  veines  et  les  grandes 
cavités  sont  également  froides.  Car  de  même  que, 
dans  une  petite  ou  dans  une  grande  chambre,  un  feu 
égal  donne  moins  de  chaleur  dans  une  pièce  plus 
grande,  de  même  la  chaleur  agit  pareillement  dans 
ces  animaux.  La  veine  et  la  cavité  sont  des  vaisseaux. 


~—  Dans  ces  gros  organes  des 
animaux.  J'ai  ajouté  l'épilhète  ; 
le  texte  n'est  pas  aussi  précis, 
—  Dans  les  grands  animaux. 
Peut-être  vaudrait-il  mieux 
dire  :  a  Dans  les  gros  cœurs  »  ; 
le  texte  est  tout  à  fait  indéter- 
miné. 

§  21.  Z^  lièvre,  le  cerf...  Ce 
sont  certainement  des  animaux 
timides  ;  mais  il  n'est  pas  cons- 
taté qu'ils  aient  des  cœurs  pro- 
portionnellement plus  gros.  — 
Le  chat.  Il  est  difficile  de  com- 
prendre le  chat  parmi  les  ani- 
maux lâches.  —  Malfaisants 
que  par  peur.  Ce  serait  à  prou- 


ver. —  Sont  également  froides . 
Par  quelles  expériences  ou 
quelles  observations  Aristote 
avait-il  pu  arriver  à  ces  con- 
clusions ?  —  De  même  que,  dans 
une  petite...  chambre,  La  com- 
paraison n'est  pas  exacte,  parce 
que,  si  l'on  peut  constater  le 
degré  précis  de  chaleur  dans 
une  chambre,  on  ne  peut  pas 
également  le  faire  dans  le  cœur 
des  animaux. 

§  22.  Les  mouvements  de  cho- 
ses étrangères.  Le  texte  dit 
précisément  :  a  Les  mouvements 
étrangers  ».  Il  est  probable  que 
l'auteur  veut  désigner  par  là  des 


"  De  plus,  les  mouvements  de  choses  étrangères 
refroidissent  toujours  ce  qui  est  chaud  ;  mais  il  y  a 
plus  d'air  dans  des  mouvements  plus  étendus,  et  l'air 
y  a  plus  de  force.  Aussi,  aucun  des  animaux  qui  ont  de 
grandes  cavités,  non  plus  qu'aucun  de  ceux  qui  ont 
de  grandes  veines,  ne  sont  jamais  chargés  dégraisse 
ni  de  chair  ;  tous  les  animaux  qui  sont  gras,  ou  du 
moins  le  plus  grand  nombre,  n'ont  que  des  veines 
imperceptibles,  ou  de  très-petites  cavités. 

'"  De  tous  les  viscères,  et  généralement  de  toutes 
les  parties  du  corps,  le  cœur  est  la  seule  qui  ne  puisse 
supporter  jamais  la  moindre  lésion  sérieuse;  et  cela 
se  conçoit  bien,  puisque,  le  principe  une  fois  dé- 
truit, il  n'y  a  plus  de  salut  possible  pour  toutes  les 
autres  parties  qui  s'y  rattachent.  Ce  qui  prouve  que 
le  cœur  ne  peut  supporter  de  lésion  d'aucun  genre. 


mouvements  qui  ne  viennent 
pas  de  l'animal  lui-même,  et 
qui  lui  sont  communiqués  du 
dehors.  —  Il  y  a  plus  d'air..,. 
Ceci  encore  est  assez  obscur. — 
■ISe    sont  jamais    chargés    de 

graisse Je  ne  sais  pas  si  la 

science  moderne  a  confirmé  ces 
observations,  qui  sont  tout  au 
moins  très-curieuses.  —  Qui 
sont  gras.  J'ai  ajouté  ces  mots 
pour  plus  de  clarté  ;  le  texte  dit 
simplement  :  a  Qui  sont  de  cette 
façon  ».  Il  semble  que  cette 
indication  ne  peut  se  rapporter 
qu'aux  animaux  qui  viennent 
d'être  désignés,  comme  chargés 
de  chair  et  de  graisse. 


§  23.  ZâJ  moindre  lésion  se" 
rieuse.  Il  faut  sans  doute  enten- 
dre par  là  une  blessure  quel- 
conque, bien  que  le  texte  ne  le 
dise   pas    clairement  ;   mais  le 
cœur  n'en  a  pas  moins  ses  ma- 
ladies, comme   tous   les  autres 
organes  ;  et  ces  maladies  peu- 
vent durer  fort  longtemps;  Aris- 
tote ne  pouvait  l'ignorer.  —  De 
lésion  d'aucun  genre.  La  preuve 
qu'Aristote  essaie  de  donner  de 
cette  assertion  n'est  pas  décisive  ; 
et  il  est  bien  probable  qu'en  ob- 
servant   de   plus  près  le  cœur 
des  victimes,  on  y  aurait  souvent 
découvert  des  lésions  de  diverses 
sortes.  —    Comme   le  sont  les 


{W\ 


48 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  V,  §  1 


49 


.   !  ! 


c  est  que,  dans  les  victimes  qu'on  sacrifie,  on  n'a  jamais 
vu  le  cœur  être  malade  comme  le  sont  les  autres 
viscères.  Ainsi,  les  reins  sont  souvent  remplis  de 
pierres,  de  végétations,  de  boutons,  ainsi  que  le  foie, 
et  aussi  le  poumon,  et  surtout  la  rate.  Bien  d'autres 
maladies  semblent  atteindre  ces  organes  ;  mais  elles 
atteignent  bien  moins  le  poumon  près  de  Tartère,  et 
le  foie  près  de  sa  jonction  avec  la  grande  veine.  Ceci, 
d'ailleurs,  est  dans  l'ordre,  parce  que  c'est  par  là  que 
ces  organes  communiquent  surtout  avec  le  cœur.  Les 
animaux  qui  meurent  de  maladie,  ou  de  ces  affections, 
ne  présentent  jamais,  quand  on  les  dissèque,  les  dé- 
sordres morbides  que  dans  les  environs  du  cœur. 


autres  viscères.  Le  cœur  a  ses 
maladies   spéciales  comme   les 
autres  viscères  ont  les  leurs,  des 
hypertrophies,    des   inflamma- 
tions, etc.  Mais  quoi  qu'il    en 
soit,  on  doit  louer  Aristote  d'a- 
voir  porté   ses    investigations, 
même  insuffisantes,  sur  les  vic- 
times,   qui,    dans    l'Antiquité, 
étaient  l'occasion  d'observations 
nombreuses  et  faciles.  —  Ainsi 
les  reins...  Tous  ces  détails  sont 
exacts  ;  mais  le  cœur  n'est  pas 
exempt  de  toutes  ces  affections. 
—   Près   de  L'artère.    Aristote 
entend  par  là  la  trachée-artère 
exclusivement  ;  mais  la  trachée- 
artère  est  encore  assez  éloignée 
du  poumon,  avec  lequel  elle  ne 
communique  que  par  ses  deux 
branches,  les  bronches.  —  De 
saj onction  avec  la  grande  veine. 
Ordinairement,  la  grande  veine 


pour  Aristote  est  la  veine  cave 
supérieure;  le  foie  en  est  fort 
éloigné,  puisqu'il  est  au-des- 
sous du  diaphragme  et  que  la 
veine  cave  est  au-dessus.  Un 
sillon  que  présente  le  foie  à  sa 
partie  moyenne  et  postérieure 
renferme  le  tronc  de  la  veine- 
porte,  celui  des  artères  hépati- 
ques et  des  canaux  biliaires.  — 
Communiquent...  avec  le  cœur. 
Il  n'y  a  pas  de  communication 
du  foie  avec  le  poumon  ;  et  le 
cœur  lui-même  ne  communique 
que  très-indirectement  avec  le 
poumon,  si  toutefois  on  peut 
dire  même  qu'il  communique  ; 
voir  la  même  erreur  dans  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  III, 
ch.  III,  §  6,  p.  230  de  ma  tra- 
duction.—  Quand  on  les  dissè- 
que, lit  texte  ne  peut  avoir  un 
autre  sens;  et  ceci  est  une  preuve 


CHAPITRE  V 

Des  veines  et  spécialement  de  la  grande  veine  et  de  l'aorte; 
destination  des  veines,  qui  n'ont  toutes  pour  principe  que  le 
cœur  ;  le  cœur  est  aussi  le  principe  unique  de  la  sensibilité  et  de 
la  chaleur  ;  séparation  des  veines  dans  le  corps  entier;  citation 
des  Traités  sur  la  Génération  ;  ramifications  des  veines,  pareilles 
aux  canaux  d'irrigation  ;  observation  des  veinules  sur  les  ani- 
maux maigres  et  sur  les  feuilles  desséchées  de  certaines  plantes; 
explication  de  la  sueur  ;  sueurs  de  sang  ;  saignements  de  nez, 
hémorrhoïdes,  hémoptysies  ;  rapports  de  la  grande  veine  et  de 
l'aorte  ;  citation  des  Traités  d'Anatomie  et  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux . 

'  Nous  venons  de  parler  du  cœur,  de  sa  nature,  de 
sa  destination  et  des  fonctions  qu'il  doit  remplir,  dans 
les  animaux  qui  en  ont  un  ;  la  suite  de  ce  qui  précède, 
c'est  de  traiter  des  veines,  c'est-à-dire  de  la  grande 
veine  et  l'aorte.  Ce  sont  elles  qui  reçoivent  les  pre- 
mières le  sang  du  cœur  ;  et  les  autres  veines  ne  sont 


de  plus  à  joindre  à  tant  d'autres 
pour  affirmer  qu'Aristote  a 
beaucoup  disséqué,  et  qu'il  a 
étudié  les  viscères  des  animaux 
avec  autant  de  soin  que  nous, 
si  ce  n'est  avec  autant  de 
succès. 

§  1 .  C'est  de  traiter  des  vei- 
nes. Il  faut  voir  les  théories 
anatomiques  d'Aristote  sur  le 
système  veineux,  dans  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  III, 
ch.  III  et  IV,  pp.  227  et  suiv. 
de   ma    traduction.   —    De  la 

T.     II. 


grande  veine  et  de  l'aorte.  La 
grande  veine  ne  peut  être  que 
la  veine-cave  inférieure  et  supé- 
rieure, apportant  le  sang  au  ven- 
tricule droit  par  l'oreillette  droi- 
te. Le  diamètre  de  la  veine-cave 
inférieure  est  plus  grand  que 
celui  de  la  veine -cave  supé- 
rieure.—  Reçoivent...  le  sang 
du  cœur.  Ceci  est  vrai  pour  les 
artères  qui  reçoivent  le  sang  du 
cœur  par  l'aorte  ;  mais  les  vei- 
nes, au  contraire,  apportent  le 
sang    au   cœur,  qui  les  reçoit 


50 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


i 


que  des  ramifications  de  celles-là.  *  Nous  avons  déjà 
dit  que  les  veines  sont  faites  en  vue  du  sang.  Tout 
liquide  a  besoin  d'un  vaisseau  pour  le  contenir;  toutes 
les  veines  ne  sont  qu  un  vaisseau  ;  et  le  sang  est  ren- 
fermé dans  les  veines.  Expliquons  maintenant  com- 
ment il  n  y  en  a  que  deux,  qui,  partant  d'une  origine 
unique,  se  répandent  dans  le  corps  entier.  Si  les 
veines  aboutissent  toutes  à  un  seul  point  de  départ, 
d'où  elles  sortent  également  toutes,  c'est  que  tous 
les  êtres  n'ont  en  acte  et  en  fait  qu'une  seule  et  unique 
âme  sensitive;  il  en  résulte  qu'il  n'y  a  dans  le  corps 
qu'un  seul  organe  qui  puisse  avoir  primitivement 
cette  âme,  chez  les  animaux  qui  ont  du  sang,  en  puis- 
sance et  en  acte,  et  dans  quelques  animaux  privés  de 


d'elles  par  roreillette  droite.  — 
Que  des  ramifications  de  celles- 
là.  Cette  généralité  est  exacte. 
§  2.  Nous  avons  déjà  dit. 
Voir  plus  haut,  liv.  II,  ch.  ii, 
§§4  et  5,  ch.  III,  §§  10  et  12. 
Voir  aussi  l'Histoire  des  Ani- 
maux, livre  III,  ch.  ii,  §  1,  et 
le  ch.  m,  où  Aristote  expose 
ses  idées  personnelles  sur  le  sys- 
tème vasculaire,  après  avoir  ré- 
futé les  théories  de  ses  devan- 
ciers. —  Qui^  partant  d'une  ori- 
gine unique.  On  sait  que  c'est 
une  erreur,  et  il  est  ditlicile  de 
comprendre  comment  Aristote  a 
pu  donner  aux  vaisseaux  qui 
contiennent  le  sang  une  origine 
unique  ;  la  veine-cave  et  l'aorte 
se  rapportent  toutes  deux  au 
coeur  sans  doute  ;  mais  elles  ne 
tiennent    pas  l'une    à    l'autre, 


et  il  est  clair  que  leur  ori- 
gine n'est  pas  la  même.  Dans 
cette  multiphcité  de  vaisseaux 
qui  se  rendent  au  cœur  ou  qui 
en  sortent,  il  est  tout  simple 
que  les  premières  observations 
n'aient  point  été  fort  exactes. 

—  C'est  que  tous  les  êtres 

Cet  argument  est  plus  méta- 
physique que  zoologique,  et  il 
n'explique  pas  les  faits.  —  Qui 
puisse  avoir  primitivement  cette 
âme.  C'est  dans  le  cœur  qu'A- 
ristote  place  le  siège  de  l'àme, 
avec  plus  de  raison  peut-être 
qu'on  ne  l'a  placé  plus  tard 
ailleurs.  —  En  puissance  et  en 

acte uniquement  en  acte.  — 

Ces  distinctions  ne  se  compren- 
nent pas  bien  ;  et  je  ne  trouve 
rien  dans  la  théorie  psycholo- 
gique d' Aristote  qui  les  justifie. 


LIVRE  III,  CHAP.  V,  §  4  51 

sang,   uniquement  en  acte.  Ml  y  a  donc  nécessité 
absolue  que  le  principe  de  la  chaleur  réside  aussi  dans 
le  même  point;  et  c'est  là  précisément  d'où  vient 
que  le  sang  est  tout  ensemble  liquide  et  chaud.  C'est 
parce  que  le  principe  de  la  sensibilité,  ainsi  que  celui 
de  la  chaleur,  est  dans  un  seul  organe,  que  la  cha- 
leur du  sang  vient  aussi  d'un  seul  principe  ;  et  cette 
unité  du  sang  fait  que  celle  des  veines  vient  égale- 
ment d'un  principe  unique.  '  S'il  y  a  deux  veines, 
c  est  que  le  corps  est  formé  de  deux  parties  dans  les 
animaux  qui  ont  du  sang  et  qui  se   meuvent.    On 
distingue  dans  tous  ces  animaux  le  devant  et  le  der- 
rière, la  droite  et  la  gauche,  le  haut  et  le  bas.  Autant 
le  devant  est  plus  important  et  plus  foit  pour  diricrer 


§  3.    Le  principe  de  la  c/ia- 

l^tir On   peut  bien    placer 

le  principe  de  la   chaleur  dans 
le  cœur,  à  cause  du  mouvement 
que  le  cœur  communique  à  tout 
l'organisme;    mais    la   chaleur 
vient  bien  plutôt  du  poumon,  où 
se  fait  une  sorte  de  combustion 
par   le   contact   du    sang  avec 
l'oxygène   de  l'air,   amené  par 
les  bronches.  —  Le  principe  de 
la  sensibilité.   Il  est  bien  diffi- 
cile de  rapporter   au  cœur  le 
principe  de  la  sensibilité,  après 
celui    de  la  chaleur;  car   sans 
parler    des  découvertes  de   la 
science  moderne,  il  paraît  bien 
que  l'instinct   seul  suffit   pour 
nous  faire  croire  que  toutes  nos 
sensations  se   rapportent   à    la 
tête  et  à  l'encéphale,  bien  plutôt 
qu'au  cœur,  [l  est  à  remarquer 


que  cette  théorie,  qui  aurait  du 
être  placée,  ce  semble,  dans  le 
Traité  de  l'Ame  ne  s'y  trouve 
pas;  mais  elle  est  dans  les 
Opuscules  psychologiques.  Trai- 
té du  Sommeil,  ch.  11,  §  10, 
p.  158  de  ma  traduction;  traité 
de  la  Jeunesse,  ch.  m,  §  7, 
p.  321,  et  Traité  du  Mouve- 
ment dans  les  aninmux,  ch.  xi, 
§  5,  p.  277. 

§  4.  S'il  y  a  deux  veines 

Cet  argument  n'est  pas  plus 
acceptable  que  quelques-uns 
des  précédents.  —  Le  corps  est 
forme  de  deux  parties.  Ce  fait 
est  de  toute  évidence  ;  mais 
pour  que  le  rapprochement  fait 
ici  eût  quelque  exactitude,  il 
aurait  fallu  que  les  deux  vei- 
nes correspondissent  aux  deux 
parties  dont  le  corps  se  coiii- 


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52  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

que  le  derrière,  autant  la  grande  veine  est  plus 
importante  que  l'aorte.  Celle-là  est  dans  la  région  du 
devant,  celle-ci  est  dans  la  région  postérieure  ;  tous 
les  animaux  qui  ont  du  sang  ont  l'une  tout  à  fait 
visible,  tandis  qu'ils  n'ont  l'autre  que  très-impar- 
faitement, ou  même  qu'elle  disparaît  tout  à  fait  chez 
eux.  '  Ce  qui  fait  que  les  veines  sont  répandues  dans 
le  corps  entier,  c'est  que  la  matière  de  tout  le  corps 
c'est  le  sang,  ou  ce  qui  correspond  au  sang  dans  les 
animaux  exsangues  ;  le  sang  et  la  matière  correspon- 
dante vont  dans  la  veine  et  dans  ce  qui  correspond  a 

la  veine. 

«  Il  est  plus  convenable  de  réserver  pour  les  re- 
cherches sur  la  Génération,  ce  qu'on  doit  obser^er  et 


pose,  et  cela  n'est  pas.  —  ^w- 
tant  la  grande   vcitie  est  plus 
importante.    On    ne   peut   pas 
dire  que   la   veine-cave   supé- 
rieure soit  plus  importante  que 
l'aorte  ;  elles  le  sont  toutes  les 
deux  également.  —  Celle-là  est 
dans  la  région  du  devant.  C'est 
à  peine  si  l'on  peut  dire  anato- 
miquement  que  la    veine-cave 
supérieure   soit    au-devant   de 
l'aorte;  elles  sont   à  peu  près 
sur  le  même  niveau,  la  veine- 
cave  venant  à  l'oreillette  droite, 
et  l'aorte  sortant  du  ventricule 
gauche.   —   Tous  les  animaux 

qui  ont  du  sang Ces  détails 

anatomiques  sont  peu  exacts; 
mais  ils  prouvent  du  moins 
qu'Aristote  avait  fait  de  grands 
efforts  pour  s'expliquer  l'orga- 
nisation réelle  de   tout  le  sys- 


tème vasculaire  chez  les  ani- 
maux. 

§  5.  Zrt  matière  de  tout  le 
corps,  c'est  le  sang.  Cette  géné- 
ralité est  exacte,  en  ce  sens  que 
le  sang  est  le  fluide  nourricier. 

Ou  ce   qui  correspond   au 

sang.  C'est  encore  la  formule 
que  doit  adopter  la  science  mo- 
derne. —  y  ont  dans  la  veine. 
L'Antiquité,  au  temps  d'Aris- 
tote,  ne  distinguait  pas  les  ar- 
tères et  les  veines. 

§  6.  Les  recherches  sur  la 
Génération,  Voir  le  traité  spé- 
cial qui  porte  ce  nom,  liv.  I, 
ch.  IV,  §  2.  Mais  dans  ce  der- 
nier passage,  l'auteur  renvoie 
la  discussion  qu'il  annonce  à 
un  traité  sur  la  Croissance  et  la 
Nutrition,  qu'il  se  proposait  de 
faire,  et  qui  n'est  pas  parvenu 


LIVRE  III,  CHAP.  V,  §  7  53 

ce  qu'on  peut  dire  de  la  manière  dont  les  animaux  se 
nourrissent,  de  quels  matériaux  et  de  quelle  façon  ils 
s'alimentent  par  les  fonctions  de  Testomac.  Mais 
comme  toutes  les  parties  du  corps  ne  vivent  que  par 
le  sang,  ainsi  que  nous  Tavons  déjà  dit^  la  raison 
veut  que,  selon  les  lois  de  la  nature,  les  veines  courent 
dans  le  corps  tout  entier,  puisqu'il  faut  que  le  sang 
aussi  aille  partout  et  pénètre  tout,  chacune  des  parties 
du  corps  n'étant  formée  que  par  le  sang.  ^  C'est  ainsi 
que,  dans  les  jardins,  des  conduites  d'eau  partent 
d'une  seule  origine  et  d'une  seule  source,  pour  se 
diviser  en  une  foule  de  canaux  de  plus  en  plus  nom- 
breux, et  pour  se  ramifier  en  tous  sens.  De  même 
encore  que,  dans  la  construction  de  nos  maisons,  on 
pose  d'abord  des  pierres  qui  dessinent  les  fondations, 
de  manière  que,  d'une  part,  les  plantes  potagères 
puissent  recevoir  l'eau  qui  les  nourrit,  et  que,  d'autre 
part,  les  fondations  soient  toutes  en  pierres  solides, 
de  même  la  nature  a  canalisé  le  sang  dans  tout  le 


jusqu'à  nous,  si  d'ailleurs  il  a 
été  réellement  composé.  Cette 
partie  des  théories  zoologiques 
d' Aristote  nous  manque  ;  et  cette 
lacune  est  fort  regrettable,  quoi- 
qu'on trouve  dans  le  Traité  de 
la  Génération  beaucoup  de  dé- 
tails épars  sur  l'action  des  ali- 
ments. —  Ainsi  que  nous  Va^ 
vons  déjà  dit.  Dans  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  III,  ch.  ii, 
p.  282  de  ma  traduction  et 
passim. 

§  7.  C'est  ainsi  que  dans  les 


jardins.  La  comparaison  se 
présente  tout  naturellement  à 
l'esprit  ;  mais  il  faut  remarquer 
cette  forme  de  style  dans  Aris- 
tote, parce  qu'elle  lui  est  peu 
habituelle.  —  Des  conduites 
d'eau.  Il  paraît  d'après  ce  pas- 
sage que  la  pratique  des  irriga- 
tions était  déjà  poussée  assez 
loin  chez  les  Grecs.  —  J  cana- 
lisé le  sang.  J'ai  cru  pouvoir 
adopter  cette  expression  qui 
répond  bien  à  celle  dont  le  texte 
se  sert.  Du  reste,  il  semble  qu'ici 


54 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  V,  §  10 


55 


corps,  parce  qu'elle  en  a  fait  la  matière  du  corps  tout 
entier.  *  C'est  ce  qu'on  peut  observer  très-clairement 
dans  les  animaux  d'une  excessive  maigreur  ;  on  n'y 
voit  plus  que  des  veines,  à  peu  près  comme  on  en 
remarque  sur  les  feuilles  desséchées  de  vigne  ou  de 
figuier,  et  sur  toutes  les  autres  plantes  pareilles,  où  la 
dessiccation  n'a  laissé  absolument  que  des  nervures. 
Cela  vient  de  ce  que  le  sang,  ou  son  analogue,  est  en 
puissance  le  corps  et  la  chair,  ou  ce  qui  correspond  à 
la  chair  ou  au  corps.  De  même  encore  que,  dans  les 
irrigations,  ce  sont  les  fossés  les  plus  grands  qui 
subsistent  et  que  les  plus  petits  disparaissent  les  pre- 
miers et  le  plus  vite,  comblés  par  la  vase,  mais  repa- 
raissant quand  on  l'ôte  ;  de  même  les  plus  grandes 
veines  subsistent  toujours,  tandis  que  les  plus  petites 
deviennent  effectivement  des  chairs,  bien  qu'en  puis- 
sance elles  ne  cessent  pas  d'être  de  véritables  veines. 
'^  Aussi,  dans  toutes  les  chairs  qui  sont  parfaitement 
saines,  le  sang  coule  aussitôt  dans  quelque  partie 
qu'on  les  coupe  ;  or  il  n'y  a  pas  de  sang  sans  veine  ; 


les  maisons  n'ont  rien  à  faire,  et 
qu'il  devrait  s'agir  seulement  de 
la  construction  des  canivaux. 

§  8.  D'une  excessive  mai- 
prient  .Yoïv  des  idées  analogues 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  III,  ch.  II,  §  3,  p.  217  de 
ma  traduction.  —  Sur  les  feuil- 
les desséchées,  l/exemple  est 
bien  choisi,  quoique  les  ramifi- 
cations des  vaisseaux  sanguins 


soient  bien  visibles  directement 
sur  le  corps  humain.  —  Des 
nervures.  Le  texte  dit  :  «  Des 
veines  ».  —  Dans  les  irriga- 
tions... L'auteur  revient  à  la 
comparaison  qu'il  a  faite  dans 
le  paragraphe  précédent.  — 
Deviennent  effectivement  des 
chairs.  Ou  plutôt  :  «  Disparais- 
sent dans  les  chairs  ».  —  En 
puissance.   Et    en     fait    aussi, 


et  cependant  on  n'aperçoit  pas  de  veines  dans  ces 
chairs,  de  même  que,  dans  les  irrigations,  on  ne 
distingue  plus  les  fossés  avant  que  la  vase  n'en  soit 
enlevée.  Les  veines  vont  toujours  en  se  rapetissant, 
de  plus  grosses  en  plus  petites,  jusqu'à  ce  que  les 
vaisseaux  deviennent  trop  étroits  pour  l'épaisseur 
du  sang.  Ceux  où  le  sang  ne  peut  plus  circuler  lais- 
sent encore  circuler  la  sécrétion  de  l'humeur  liquide 
que  l'on  appelle  la  sueur,  et  qui  provient  de  la  cha- 
leur du  corps  et  de  l'ouverture  de  petites  veines. 
^^  On  a  vu,  dans  certaines  maladies,  des  gens  suer 
une  excrétion  sanguine  par  suite  de  leur  mauvaise 
constitution,  le  corps  s' écoulant  en  quelque  sorte  et 
devenant  de  plus  en  plus  vide,  et  le  sang  se  conver- 
tissant en  eau,  faute  de  coction,  parce  que  la  chaleur 
des  petites  veines  était  trop  faible  pour  pouvoir  le 


puisqu'elles  charrient  toujours 
du  sang,  quelque  ténues  qu'elles 
soient. 

§  9.  On  n'aperçoit  pas  de 
veines.  Si  on  ne  les  voit  pas, 
c'est  uniquement  à  cause  de  la 
ténuité.  Ces  veinules  échap- 
paient à  la  vue  des  Anciens  ; 
mais  elles  n'échappent  plus  à 
nos  microscopes.  —  De  même 
que,  dans  les  irrigations.  Ici  la 
comparaison  cesse  d'être  juste. 
—  Font  toujours  en  se  rapetis- 
sant. C  est  là  uniquement  ce  qui 
empêche  de  les  voir.  —  La 
sueur.  Physiologiquement,  l'ex- 
plication n'est  pas  exacte.  La 
sueur  n'est  pas  excrétée  par  les 


veines;  mais  ce  sont  des  glandes 
particulières  qui  produisent  le 
liquide  dont  la  sueur  est  com- 
posée ;  ces  glandes  sont  réparties 
dans  tout  le  corps,  et  sur  toute 
la  surface  de  la  peau.  L'organi- 
sation de  ces  glandes  est  fort 
compliquée,  et  elle  n'a  été  étu- 
diée qu'assez  récemment. 

§  10.  Une  excrétion  sanguine . 
Le  fait  est  certain,  bien  qu'il  soit 
assez  rare.  —  Le  sang  se  con- 
vertissant en  eau .  Cette  altéra- 
tion du  sang  est  très- fréquente 
dans  les  maladies.  —  Pour 
pouvoir  le  mûrir.  C'est-à-dire 
pour  lui  donner  toutes  les  qua- 
lités qui  constituent  vraiment  le 


il 
■|.l 


56 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  V,  §  13 


57 


I  I 


mûrir.  On  sait  que  tout  corps  qui  est  un  composé  de 
terre  et  d'eau  s'épaissit  en  cuisant  ;  et  la  nourriture 
et  le  sang  ne  sont  qu  un  mélange  des  deux.  **  Ce 
n'est  pas  seulement  parce  que  la  chaleur  est  trop 
faible  qu'à  elle  seule  elle  ne  peut  pas  accomplir  la 
coction  ;  mais  c'est  aussi  à  cause  de  la  quantité  exces- 
sive de  nourriture  qui  a  été  ingérée  ;  la  chaleur  alors 
n'est  plus  de  force  à  agir  contre  cette  surabondance. 
Cet  excès  peut  être  de  deux  espèces,  en  quantité  et 
en  qualité.  Tout  n'est  pas  également  susceptible  de 
coction.  Le  sang  coule  surtout  aisément  dans  les 
canaux  les  plus  larges  ;  c'est  là  ce  qui  fait  qu'il  \  a 
des  flux  de  sang  dans  la  moindre  maladie  par  le  nez, 


sang.  —  Compose  de  terre  et 
d'eau.  Ce  sont  les  éléments  que 
les  Anciens  supposaient  dans  le 
sang;  aujourd'hui  on  sait  que 
la  plus  grande  partie  du  sang 
est  de  l'eau  ;  mais  il  contient 
aussi  d'autres  matières,  albu- 
mine, fibrine,  globules,  et  quel- 
ques substances  diverses.  Du 
reste,  il  fallait  tous  les  progrès 
de  l'analyse  chimique  pour  que 
l'on  connût  la  composition  du 
sang.  —  Ne  sont  qu'un  mélange 
des  deux.  C'est  vrai  pour  la 
partie  d'eau  que  le  sang  con- 
tient ;  mais  c'est  faux  pour  le 
reste,  parla  raison  qu'à  l'époque 
d'Aristote  la  chimie  n'était  pas 
née,  ni  même  près  de  naître, 
quoiqu'on  eût  déjà  fait  beau- 
coup d'observations  sur  l'action 
réciproque  des  corps  les  uns  à 
l'égard  des  autres. 


§11.  De  la  quantité  excessive 
de  nourriture.  Cette  observation 
est  d'une  grande  justesse  ;  et  il 
est  certain  que  la  quantité  des 
aliments  s'oppose  à  une  bonne 
digestion,  plus  encore  que  leur 
mauvaise  qualité. —  Egalement 
susceptible  de  coction.  Cette  se- 
conde observation  n'est  pas 
moins  juste  que  la  précédente. 
Sous  une  forme  qui  n'est  plus 
la  nôtre,  cela  revient  à  dire  que 
tous  les  aliments  ne  sont  pas 
également  digestifs.  —  Dans  les 
canaux  les  plus  larges.  Ceci  est 
vrai  ;  mais  ce  n'est  pas  applica- 
ble au  nez,  qui  n'est  pas  un  ca- 
nal naturel  pour  le  sang.  Les 
saignements  de  nez  ne  viennent 
que  d'une  rupture  de  quelque 
vaisseau  intérieur;  les  fosses 
nasales  n'y  sont  pour  rien,  et 
elles  ne  servent  qu'à  la  sortie 


par  d'anciennes  cicatrices,  par  le  fondement,  quel- 
quefois même  par  la  bouche,  sans  qu'il  y  ait  besoin 
de  la  violence  qu'exige  la  sortie  du  sang  par  l'artère. 
*^  La  grande  veine  et  l'aorte,  divisées  en  haut,  se  re- 
joignent en  bas  pour  faire  un  corps  continu.  En  avan- 
çant, elles  se  partagent  comme  se  partagent  les  deux 
membres  eux-mêmes  ;  l'une  va  de  devant  en  arriére  ; 
et  l'autre,  au  contraire,  va  de  derrière  en  avant;  et 
là,  elles  se  réunissent  en  une  seule.  De  même  que  la 
continuité  devient  plus  grande  dans  les  choses  qui 
sont  fortement  reliées  entre  elles,  de  même,  par  l'en- 
chevêtrement des  veines,  les  parties  antérieures  des 
corps  sont  étroitement  rattachées  aux  parties  posté- 
rieures. *^  Il  en  est  absolument  de  même  pour  les 


du  liquide.  —  Par  la  bouche. 
Même  remarque  que  pour  le  nez  ; 
les  hémoptysies  ne  viennent  pas 
de  la  bouche  ;  elles  viennent  de 
beaucoup  plus  loin,  et  de  quel- 
que membrane  du  poumon,  qui 
est  enflammée  par  une  cause 
quelconque. 

§  12.  La  grande  veine  et 
l'aorte  divisées. . .  se  ré  joignent. . 
ïont  ce  passage  est  rempli  d'er- 
reurs évidentes.  L'aorte  ne  se 
réunit  à  aucune  veine  ni  à  au- 
cune autre  artère,  puisqu'elle 
est  l'origine  commune  de  toutes 
les  artères  du  corps  ;  elle  part 
du  ventricule  gauche,  et  après 
être  remontée  un  peu  au-dessus 
du  cœur,  elle  redescend  pour  se 
séparer  en  deux  branches,  les 
artères  iliaques  primitives  ;  elle 
se    termine    à    l'artère    sacrée 


moyenne,  avant  sa  bifurcation. 

—  Elles  se  partagent.  C'est  la 
bifurcation  de  l'aorte  seule  ;  la 
grande  veine  n'a  rien  à  faire 
ici  ;  et  surtout  elle  ne  se  réunit 
pas  à  l'aorte.  —  L'une  va  de 
devant  en  arrière  j  et  l'autre ,  au 
contraire.  Tous  ces  détails  ana- 
tomiques  sont  inexacts  ;  mais  si 
Aristote  n'a  pas  bien  vu  les 
choses,  il  n'en  est  pas  moins 
certain  qu'il  a  essayé  de  les  voir 
à  l'aide  de  dissections  atten- 
tives. —  Elles  se  réunissent  en 
une  seule.  Je  ne  saurais  dire  à 
quel  fait  réel  ceci  peut  répondre. 

—  Par  l'enchevêtrement  des 
veines.  Les  veines  et  les  vais- 
seaux ne  suffiraient  pas  pour 
relier  les  parties  du  corps  assez 
fortement  entre  elles  ;  ils  y 
contribuent  sans  doute  ;    mais 


'i  I' 


58 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  VI,  §  2 


59 


régions  supérieures  du  corps  à  partir  du  cœur.  Pour 
voir  maintenant  le  rapport  que  les  veines  ont  les  unes 
avec  les  autres,  il  faut  recourir  aux  Anatomies  et  à 
l'Histoire  des  Animaux.  La  méthode  que  nous  ve- 
nons de  suivre  pour  les  veines  et  le  cœur  va  être 
appliquée  à  tous  les  autres  viscères. 


CHAPITRE  VI 

Du  poumon;  sa  fonction  principale  est  de  rafraîchir  l'animal, 
soit  par  l'air,  soit  par  l'eau  ;  les  poissons  ont  des  branchies  an 
lieu  de  poumons  ;  citation  du  Traité  de  la  Respiration  ;  ani- 
maux amphibies;  organisation  du  poumon;  ce  n'est  pas  lui  qui 
fait  battre  le  cœur;  battement  du  cœur  dans  l'homme;  sa  cause; 
différences  du  poumon  sehm  les  espèces;  poumon  des  quadru- 
pèdes ovipares  ;  poumon  des  oiseaux  ;  rapports  de  la  chaleur  à 
la  station  droite  chez  l'homme  ;  fonctions  générales  du  pou- 
mon. 

*  Le  poumon  est  indispensable  à  certaiïis  animaux 


les  os,  les  cartilages,  les  liga- 
ments de  toute  sorte  y  contri- 
buent bien  davantage. 

§  13.  Il  faut  recourir  aux 
Anatomies.  C'est  la  traduction 
littérale  du  texte.  Cette  désigna- 
tion peut  tout  à  la  fois  s'appli- 
quer aux  ouvrages  spéciaux 
d'anatomie  qu'avait  faits  Aris- 
tote,  ou  aux  dessins  anatomiques 
dont  il  avait  accompagné  ses 
descriptions.  —  J  l'Histoire  des 
Animaux.  Voir  sur  le  système 
veineux  tel  qu'Aristote  le  com- 


prend l'Histoire  des  Animauxi 
liv.  III,  ch.  III  et  ch.  iv,  pp.  227 
et  suiv.  de  ma  traduction.  — 
Im.  méthode...  Ceci  atteste  ime 
fois  de  plus  toute  l'importance 
qu'Aristote  attache  à  la  mé- 
thode. Voir  la  Préface  à  l'His- 
toire des  Animaux,  tome  I, 
p.  XLii  et  suiv.  Aristote  a  tracé 
les  véritables  règles  de  la  mé- 
thode, et  il  ne  s'en  est  jamais 
écarté. 

%\.  Le  poumon  est  Indispen- 
sable....   vivre   sur  terre.   Les 


pour  qu'ils  puissent  vivre  sur  terre.  Il  faut  néces- 
sairement qu'il  y  ait  un  refroidissement  à  leur  cha- 
leur; et  les  animaux  qui  ont  du  sang  ne  peuvent  em- 
prunter ce  refroidissement  que  du  dehors,  parce  qu'ils 
sont  eux-mêmes  trop  chauds.  Les  animaux  qui  n'ont 
pas  de  sang  peuvent  se  refroidir  rien  que  par  le  souf- 
fle qui  leur  est  inné.  ^  Nécessairement,  le  refroidis- 
sement extérieur  ne  peut  venir  que  de  l'eau  ou  de 
l'air.  Aussi,  aucune  espèce  de  poissons  n'a  de  pou- 
mon ;  et  en  place  de  poumon,  ils  ont  des  branchies, 
comme  on  Ta  dit  dans  le  Traité  de  la  Respiration. 
Les  poissons  se  rafraîchissent  par  l'eau  ;  les  animaux 


poumons,  étant  les  organes  de 
la  respiration,  sont  nécessaires 
aux  animaux  qui  respirent  l'air 
ambiant.  Aristote  n'a  pas  connu 
leur  véritable  fonction,  qui  n'a 
été  constatée  que  par  la  décou- 
verte d'Harvey  ;   mais  ce  qu'il 
dit  du  poumon  en  général  n'en 
est  pas  moins  curieux,  ni  par- 
fois moins  exact.  Les  poissons, 
vivant  dans  l'eau,  ont  des  bran- 
chies au  lieu  de  poumons  ;  les 
mollusques  ont,  les  uns  des  pou- 
mons, les  autres  des  branchies; 
les   crustacés  sont  organisés   à 
peu  près  de  même  ;  les  insectes 
respirent  par  des  trachées  et  par 
des   stigmates,    placés  sur    les 
côtés  de  l'animal.    —    Un   re- 
froidissement à  leur  chaleur. 
C'est  la  théorie  d' Aristote  et  de 
toute  l'Antiquité;  mais  il  semble 
plutôt  que  la  respiration  entre- 
tient la  chaleur,  loin  de  la  dimi- 


nuer. —  Que  du  dehors.  Ceci 
est  exact;  et  c'est  toujours  l'air 
extérieur  qui  fournit  à  la  res- 
piration, de  quelque  manière 
qu'elle  s'exerce.  —  Par  le 
soujfle  qui  leur  est  Inné.  Ceci 
est  une  erreur  ;  mais  Aristote  ne 
connaissait  pas  la  respiration 
des  insectes. 

§  2 .  Z>(?  l'eau  ou  de  l'air.  On 
peut  dire  plus  exactement  :  De 
l'air  seul,  puisque  c'est  l'air  qui 
est  dans  l'eau  que  les  poissons 
respirent  par  leurs  branchies. 
—  Aucune  espèce  de  poissons 
n'a  de  poumon.  C'est  exact,  et 
l'auteur  a  très-bien  vu  quel  est 
le  rôle  des  branchies.  —  Dans 
le  Traité  de  la  Respiration. 
Voir  ce  traité  spécial,  ch.  xii, 
§  6,  p.  385  de  ma  traduction 
des  Opuscules  psychologiques. 
Dans  ce  dernier  passage,  Aristote 
s'en  réfère  à  l'Histoire  des  Ani- 


60  DES  PARTIES  DES  AÏS  IM AUX 

qui  respirent  se  rafraîchissent  par  Tair  ;  et  de  là  vient 
que  tous  les  animaux  qui  respirent  ont  un  poumon. 
Les  animaux  qui  vivent  sur  la  terre  respirent  tous 
sans  exception;  quelques  animaux  aquatiques  res- 
pirent également  :  la  baleine,  par  exemple,  le  dau- 
phin et  tous  les  cétacés  qui  soufflent.  '  Bon  nombre 
d'animaux  réunissent  ces  deux  organisations  à  la  fois 
dans  leur  nature;  et  il  y  en  a  beaucoup  qui,  vivant  à 
terre  et  aspirant  Tair,  peuvent,  par  la  constitution  et 
Téquilibre  de  leur  corps,  passer  dans  l'eau  la  meil- 
leure partie  du  temps  ;  de  même  que,  parmi  les  ani- 
maux aquatiques,  il  y  en  a  qui  participent  si  bien  de 
la  nature  des  animaux  vivant  à  terre,  que  h\  condition 
de  leur  existence,  c  est  de  respirer  dans  Tair.  Or  c  est 
le  poumon  qui  est  Torgane  de  la  respiration,  rece- 
vant du  cœur  le  principe  du  mouvement,  et  faisant 


maux.  Ce  petit  traité  de  la  Res- 
piration est  un  des  plus  curieux 
et  des  plus  importants  de  toute 
la  zoologie  Aristotélique.  —  l^ 
baleine.,,  le  dauphin  et  tous  les 
cétacés.  Sur  la  respiration  des 
cétacés  selon  Aristote,  voir  le 
Traité  de  la  Respiration,  ch.  xii, 
p.  383  de  ma  traduction.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
pp.  281  et  285,  édit.  de  1829, 
et  son  Anatomie  comparée, 
XXVI®  leçon. 

§  3.  Réunissent  ces  deux  or- 
ganisations. Ce  sont  précisé- 
ment les  amphibies.  —  Par  la 
constitution  et  l'équilibre.  Il  n'y 
a  qu'un  mot  dans  le  texte.  Voir 


Cuvier,  Règne  animal,  amphi- 
bies, t.  I,  p.  166  ;  les  amphibies 
contiennent   deux    genres,    les 
phoques  et  les  morses.  Il  est  à 
remarquer  qu'Aristote  ne  nom- 
me ici  aucune  espèce  d'amphi- 
Ijies^  —  Recevant  du  cœur  le 
principe   du   mouvement.    Ceci 
est  exact  ;  et  l'auteur  réfute  un 
peu  plus  bas  l'opinion  contraire. 
—    Spongieux    et  très-grand. 
C'est  bien  là  ce  qu'est  le  pou- 
mon dans  tous  les  animaux  qui 
en  ont  un.  Il  est  essentiellement 
formé  de   canaux   aériens,    de 
vésicules     membraneuses ,     de 
vaisseaux   sanguins,    et    d'une 
membrane  extérieure  envelop- 


LIVRE  III,  CHAP.  VI,  §  4 


61 


une  large  place  à  la  circulation  du  souffle,  parce  qu'il 
est  spongieux  et  très-grand.  Quand  Ip  poumon 
s'élève,  le  souffle  y  entre;  quand  il  se  contracte, 
l'air  en  sort.  *  On  a  eu  tort  de  croire  que  le  poumon 
est  destiné  à  faire  battre  le  cœur.  L'homme  est,  on 
peut  dire,  le  seul  animal  chez  qui  le  cœur  batte,  parce 
qu'il  est  aussi  le  seul  qui  puisse  ressentir  l'espérance 
ou  la  crainte  de  l'avenir.  Mais  dans  la  plupart  des 
animaux,  le  cœur  est  à  une  grande  distance  du  pou- 
mon ;  et  il  est  placé  plus  haut  que  lui,  de  telle  sorte 
que  le  poumon  ne  peut  alors  contribuer  en  rien  au 
battement  du  cœur. 


n 


pant  le  tout  ;  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  xxvi®  leçon, 
pp.  306  et  suiv.  —  Le  soujjlc  y 
entre...  l'air  en  sort.  Cette  des- 
cription est  exacte  dans  sa  gé- 
néralité. Voir  aussi  tout  le 
Traité  de  la  Respiration,  et  spé- 
cialement, ch.  I,  §  2,  et  ch.  ii, 
§  5,  pp.  350  et  353  de  ma  tra- 
duction. 

§  4 .  On  a  eu  tort  de  croire. 
A  qui  doit-on  attribuer  cette 
erreur  ;  Aristote  ne  le  dit  pas  ; 
pourtant  il  a  raison  contre  ceux 
qu'il  attaque,  puisqu'en  réalité 
la  fonction  du  poumon  n'est  pas 
de  faire  battre  le  cœur.  Mais  à 
son  tour,  Aristote  commet  une 
erreur  non  moins  grande  en  di- 
sant que  l'homme  est  le  seul 
animal  dont  le  cœur  batte.  — 
On  peut  dire.  C'est  là  une  atté- 
nuation de  cette  étrange  théorie. 
—  ÏjC  seul  qui  puisse  ressentir. . . 


Il  est  bien  probable  que  la  peur 
produit  sur  le  cœur  de  tous  les 
animaux  le  même  effet  que  sur 
le  cœur  de  l'homme.  On  peut 
aisément  s'en  assurer  pour  le 
cœur  des  petits  oiseaux,  quand 
on  les  tient  dans  sa  main  ;  leur 
cœur    bat    avec    violence.  — 

L'homme de    l'avenir.    On 

pourrait  supposer  que  toute 
cette  phrase  est  une  interpola- 
tion ;  elle  interrompt  le  cours 
de  la  pensée,  et  on  la  supprime- 
rait sans  inconvénient.  —  Il  est 
placé  plus  haut  que  lui.  C'est 
une  erreur  manifeste,  et  il  est 
difficile  de  comprendre  com- 
ment on  a  pu  la  commettre.  Le 
cœur  est  placé  entre  les  deux 
poumons,  dont  une  grande  par- 
tie est  beaucoup  plus  haute  que 
lui.  —  De  telle  sorte.  L'expli- 
cation n'est  pas  plus  juste  que 
le  fait. 


62 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


"'D'ailleurs,  le  poumon  offre  de  grandes  différences 
dans  les  animaux.  Les  uns  Font  plein  de  sang  et  très- 
développé  ;  chez  les  autres,  il  est  plus  petit  et  spon- 
gieux. Les  vivipares,  dont  la  nature  est  très-chaude. 
Tout  plus  grand  et  rempli  de  sang;  les  ovipares  Tout 
au  contraire  sec  et  petit.  Il  peut  beaucoup  se  distendre 
en  se  gonflant  par  le  souffle,  comme  on  le  voit  sur  les 
quadrupèdes  terrestres  ovipares,  tels  que  les  lézards, 
les  tortues  et  autres  animaux  de  ce  même  ordre,  et 
aussi  tels  que  les  animaux  qui  volent  et  qu'on  appelle 
des  oiseaux.  ^  Dans  tous  ces  animaux,  le  poumon  est 
spongieux  et  semblable  à  de  Técume.  En  effet,  l'écume, 
en  se  condensant,  se  réduit  considérablement  ;  et  le 
poumon  de  toutes  ces  bêtes  est  petit  et  membraneux. 
C'est  ce  qui  explique  qu'en  général  ces  animaux  n'ont 
pas  soif  et  boivent  très-peu,  et  qu'ils  peuvent  rester 


§  5.  De  grandes  différences.,. 
Ceci  est  très-exact.  VoirCuvier, 
Anatomie  comparée,  xxvi"  leç., 
pp.  296,  339  et  suiv.  —  L'ont 
plus  grand.  Ceci  est  exact  ;  et 
chez  les  mammifères,  le  poumon 
tient  plus  de  place  dans  le  tho- 
rax que  chez  les  autres  verté- 
brés. —  Sec  et  petit.  Ce  détail 
est  également  assez  exact.  Chez 
les  oiseaux,  le  poumon  est  rela- 
tivement petit,  et  il  ne  forme 
qu'une  seule  masse,  qui  n'est 
jamais  divisée  en  lobes;  voir 
Cuvier,  loc.  cit.  p.  346.  —  // 

peut  beaucoup  se  distendre 

Je  ne  sais  pas  si  la  science  mo- 
derne a  ratifié  cette  observation. 


La  forme  et  le  volume  des  pou- 
mons varient  beaucoup  plus 
dans  les  reptiles  que  dans  les 
oiseaux  et  les  mammifères.  Dans 
les  chéloniens,  ce  sont  des  sacs 
ovales,  qui  s'étendent  le  long  du 
dos  jusqu'au  bassin;  voir  Cuvier, 
loc.  cit.  —  Qu'on  appelle  des 
oiseaux.  Cette  forme  de  style 
n'est  employée  d'ordinaire  par 
Aristote  que  pour  des  choses  ou 
des  êtres  peu  connus. 

§  6.  Et  semblable  à  de  l'écu- 
me. La  comparaison  est  assez 
naturelle,  et  elle  se  présente 
tout  d'abord,  bien  qu'elle  ne 
soit  pas  fort  exacte. —  N'ont  pas 
soif.  L'explication  est  tout  au 


LIVRE  III,  CHAP.   VI,  §  8 


63 


très-longtemps  dans  Teau.  Comme  ils  ont  peu  de 
chaleur,  ils  se  rafraîchissent  suffisamment  pendant 
un  temps  assez  long,  rien  que  par  le  mouvement  du 
poumon,  qui  est  aéré  et  vide.  '  On  peut  observer 
aussi  que  les  dimensions  de  tous  ces  animaux  sont 
moins  grandes,  on  peut  dire  ;  car  la  chaleur  amplifie 
les  choses;  et  l'abondance  du  sang  est  un  indice  de 
chaleur;  elle  fait  que  les  corps  sont  plus  droits.  Voilà 
comment  l'homme  est  de  tous  les  animaux  celui  qui 
se  tient  le  plus  droit,  et  comment  les  vivipares  sont 
les  plus  droits  entre  les  quadrupèdes  ;  car  aucun  vivi- 
pare, dépourvu  de  pieds  ou  pourvu  de  pieds,  ne  se 
tapit  sous  terre  comme  d'autres  animaux. 

*  Ainsi,  le  poumon,  à  le  considérer  en  général,  est 


moins  ingénieuse,  et  peut-être 
est-elle  juste.  —  Rien  que  par 
le  mouvement  du  poumoti.  On  ne 
peut  pas  dire  que  le  poumon  ait 
un  mouvement.  —  À  ère  et 
vide.  Dans  le  grec,  ces  deux  ad- 
jectifs se  rapportent  au  mouve- 
ment du  poumon  et  non  au  pou- 
mon lui-même. 

§  7.  Les  dimensions 'lont 

moins  grandes.  Il  ne  paraît  pas 
que  ceci  soit  fort  exact,  puis- 
qu'il y  a  des  tortues  énormes. 
Il  faudrait  d'ailleurs  savoir 
quels  sont  précisément  les  ani- 
maux dont  Aristote  entend  par- 
ler ici.  A  la  fin  du  paragraphe 
5,  il  a  cité  les  oiseaux  avec  les 
chéloniens;  les  comprend-il  en- 
core dans  l'expression  générale 
dont  il  se  sert  ?  —  f^  chaleur 


amplifie  les  choses.  C'est  bien 
là  en  effet  l'action  de  la  cha- 
leur ;  mais  on  ne  peut  pas  dire 
avec   Aristote  qu'elle   rend  les 
corps  plus  droits.  Chez  l'hom- 
me, la  station  droite  tient  à  de 
tout  autres  causes  que  la  cha- 
leur. L'homme  a  en  moyenne 
37  degrés  de  chaleur  dans  son 
intérieur,  tandis  que  les  oiseaux 
en  ont  40.  C'est  surtout  la  di- 
gestion   qui    cause   la  chaleur 
dans   l'animal.    —  Ou    pourvu 
de  pieds.  M.  le  D''  de  Frantzius 
propose   de    lire  Rampant,   au 
lieu  de  Pourvu  de  pieds;  mais 
aucun  manuscrit  n'autorise  ce 
changement.  Du  reste,  Aristote 
veut  dire  sans  doute  que  les  vi- 
vipares n'ont  pas  besoin  pour 
se  réchauffer  de  s'enfouir  dans 


/ 


e4  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

fait  en  vue  de  la  respiration  ;  il  n'a  pas  de  sang,  et  il 
est  constitué  comme  il  Test  pour  certaines  classes 
d'animaux;  mais  ces  animaux  n'ont  pas  reçu  à  ce  titre 
d'appellation  commune,  et  il  n'y  a  pas  ici  de  nom 
spécial,  comme  on  applique  celui  d'oiseau  à  un  cer- 
tain genre  d'êtres.  Tout  ce  qu'on  peut  dire,  c'est  que 
de  même  qu'être  oiseau  vient  d'une  certaine  orga- 
nisation, de  même  dans  ces  animaux  une  de  leurs 
conditions  essentielles,  c'est  d'avoir  un  poumon. 


LIVRE  IIÏ,  CHAP.  VII,  §  1 


65 


la  terre,  parce  qu'ils  ont  assez 
de  chaleur  par  eux-mêmes.  Ce 
fait  pourrait  être  contesté. 

§  8.  Est  fait  en  vue  delà  res- 
piration. Le  fait  est  très-exact, 
quoique  Aristote  n'ait  pas  connu 
la  fonction  véritable  du  pou- 
mon. —  //  n'a  pas  de  sang.  Au 
contraire,  le   poumon  a  beau- 
coup de  sang,  et  Aristote  dit 
positivement  dans  l'Histoire  des 
Animaux,   liv.   I,  ch.  xiv,  §  7, 
p.   88  de   ma  traduction,  que, 
de   tous   les   viscères,   c'est  le 
poumon  qui  a  le  plus  de  sang  ; 
il  dit  à  peu  près  la  même  chose 
liv.  III,  ch.  III,  §  8,  p.  233.  Il 
semble  donc  qu'au  lieu  de  :  «  Il 
n'a  pas  de   sang   »,  il  faudrait 
dire  ici  :  «  Il  a  du  sang  »,  et  il 


suffirait   alors   du    changement 
d'une  seule   lettre    pour    faire 
cette  variante  ;  mais  aucun  ma  - 
nuscrit  ne  l'autorise.  Il  est  bien 
possible  d'ailleurs  que  l'opinion 
d'Aristote  sur  l'organisation  du 
poumon  ait  varié  d'un  ouvrage 
à    l'autre.     —    Pour    certaines 
classes  d'animaux. ^n  effet,  tous 
les  animaux  n'ont  pas  de  pou- 
mons.  —  D'appellation    com- 
mune. Ainsi,  il  y  a  des  appel- 
lations communes  pour  les  vi- 
vipares, pour  les  quadrupèdes, 
etc.,  mais  il  n'y  en  a  pas  pour 
les  animaux  pourvus  de  pou- 
mons. —  Dans  ces   animaux. 
C'est-à-dire  dans  ceux  qui  ont 
un  poumon,  cet  organe  est  es- 
sentiel à  la  vie. 


CHAPITRE  VII 

Du  foie  et  de  la  rate  ;  leur  organisation  ;  dualité  de  tous  les  vis- 
cères ;  difficulté  et  incertitude  des  observations  sur  le  foie  et  la 
rate  ;  le  foie  est  plus  nécessaire  que  la  rate  dans  les  animaux  ; 
leur  rôle  à  l'un  et  à  l'autre  dans  la  digestion  et  la  coction  des 
aliments  ;  le  foie  et  le  cœur  sont  les  deux  seuls  viscères  indis- 
pensables dans  tous  les  animaux  ;  les  dimensions  de  la  rate  sont 
très- variables  selon  les  animaux  ;  exemples  divers  ;  rate  des 
oiseaux,  des  poissons  et  des  quadrupèdes  ovipares;  fonction 
particulière  des  reins  dans  l'élaboration  de  l'urine  ;  leurs  rap- 
ports à  la  vessie. 

*  Il  y  a  des  viscères  qui  paraissent  d'une  seule  nature, 
comme  le  cœur  et  le  poumon  ;  d'autres  semblent 
composés  de  deux  portions,  comme  les  reins  ;  pour 
d'autres  encore,  il  serait  difficile  de  dire  quelle  est 
leur  composition.  Le  foie  et  la  rate  semblent  bien 
participer  de  ces  deux  organisations.  L'un  et  l'autre 
paraissent  simples  ;  et  tout  ensemble,  ils  présentent 


§  1.  Comme  le  cœur  et  le 
poumon.  Il  est  difficile  de  bien 
voir  ce  qu' Aristote  a  voulu  dire 
ici;  le  cœur  est  évidemment 
composé  de  plusieurs  pièces  ;  le 
poumon  a  non  moins  évidem- 
ment deux  grands  lobes,  qui 
même  se  divisent  encore  en  lo- 
bules. Il  n'y  a  que  le  poumon 
des  oiseaux  dont  on  pourrait 
dire  qu'il  forme  une  masse  uni- 
que. Mais  les  poumons  des  mam- 
mifères sont  séparés  aussi  net- 
tement que  leurs  reins  peuvent 


l'être.  —  Participer  de  ces 
deux  organisations.  C'est-à- 
dire  qu'ils  sont  tout  à  la  fois 
simples  et  composés.  La  forme 
du  foie  est  très-difficile  à  dé- 
finir ;  mais  en  général  on  y  re- 
connaît deux  lobes,  droit  et 
gauche,  sans  parler  de  la  vési- 
cule biliaire.  La  rate  est  moins 
divisée;  mais  elle  n'est  pas  non 
plus  absolument  simple.  Voir 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
XXIP  leçon,  pp.  6  et  56,  1 
édition. 


re 


T.    H, 


X 


tl 


66  DES  PARTIES  DES  A  MM  AUX 

deux  parties  au  lieu  d'une  seule  ;  et  ces  deux  parties 
ont  une  nature  fort  voisine.  '  Tous  les  viscères  sont 
doubles.  La  cause  en  est  la  disposition  même  du 
corps,  qui  est  double,  bien  qu  elle  se  rattache  à  un 
principe  unique.  On  y  distingue  en  effet  le  haut 
et  le  bas,  le  devant  et  le  derrière,  la  droite  et  la 
gauche.  C'est  encore  ainsi  que  le  cerveau  tend  à  être 
composé  de  deux  parties  dans  tous  les  animaux,  ainsi 
que  le  sont  les  organes  des  sens  ;  c'est  là  aussi  la 
raison  des  cavités  du  cœur.  '  Dans  les  ovipares,  le 
poumon  est  si  profondément  séparé  qu'on  pourrait 
croire  que  ces  animaux  ont  deux  poumons.  Quant 
aux  reins,  tout  le  monde  les  connaît.  Mais  le  foie  et 
la  rate  donnent  lieu  à  des  doutes  assez  justifiés.  Ce 


§  2.  Tous  les  viscères  sont 
doubles.  Ceci  n'est  pas  exact, 
et  il  y  a  plusieurs  viscères  qui 
sont  simples,  comme  le  pan- 
créas, par  exemple.  Il  est  bien 
vrai  que  la  disposition  générale 
du  corps,  tout  en  formant  une 
unité,  est  composée  de  deux 
parties  accolées  l'une  à  l'autre  ; 
mais  ceci  ne  s'étend  pas  à  tous 
les  viscères,  comme  Aristote  l'a- 
vance. —  Tend  à  être  composé 
de  deux  parties.  Ceci  est  fort 
exact;  la  division  est  de  toute  évi- 
dence dans  le  cerveau  de  l'hom- 
me, et  dans  ses  deux  hémis- 
phères. Voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  1X«  leçon,  pp.  1*^5 
et  suiv.,  r*'  édition;  et  surtout 
pp.  172  et  suiv.  —  Les  organes 
des  sens.  Il  faut  excepter  le  tou- 


cher, répandu  dans  le  corps  en- 
tier.—  Des  cavités  du  cœur.  La 
science  moderne  reconnaît  tou- 
jours deux  parties  fort  dis- 
tinctes dans  le  cœur  de  l'hom- 
me :  le  cœur  droit  et  le  cœur 
gauche,  chacun  de  ces  cœurs 
ayant  son  oreillette  et  son  ven- 
tricule. Aristote  semble  avoir 
pressenti  cette  distinction. 

§  3 .  Dans  les  ovipares Ce 

que  dit  Aristote  des  poumons 
des  ovipares  est  fort  exact;  et  il 
suffit  de  regarder  les  poumons 
de  la  poule  pour  voir  combien 
la  séparation  est  profonde.  — 
Deux  poumons.  Ce  sont  bien 
en  effet  deux  poumons,  formant 
chacun  une  masse,  qui  n'est  pas 
divisée  en  lobes.  Voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  xxvi''  le- 


«7 


LIVRE  III,  CHAP.  VII,  ;<  4 

(jui  peut  faire  naître  ces  doutes  à  leur  égard,  c'est  que, 
dans  les  animaux  qui  ont  nécessairement  une  rate, 
elle  paraît  être  une  sorte  de  foie  manqué;  et  que  dans 
ceux  où  elle  n'est  pas  indispensable,  et  oii  elle  est 
excessivement  petite  et  à  l'état  de  simple  indice,  le 
foie  est  évidemment  formé  de  deux  parties,  dont  l'une 
tend  à  être  à  droite,  et  dont  l'autre,  plus  petite,  tend  à 
se  placer  à  gauche.  '  Cependant  cette  disposition  n'est 
pas  moins  évidente  chez  les  ovipares  que  dans  ces 
animaux-là  ;  et  chez  quelques-uns  d'entre  eux,  aussi 
bien  que  chez  les  vivipares,  le  foie  est  évidemment 
partagé  en  deux,  comme,  dans  certaines  contrées, 
les  lièvres  paraissent  avoir  deux  foies,  de  même  qu'en 
ont  quelques  poissons,  et  spécialement  les  sélaciens. 


çon,  pp.  296  et  suiv.,  T^  édi- 
tion. —  Une  sorte  de  foie  man- 
que.  Ceci  ne    peut  s'entendre 
tout  au  plus  que  de  la  forme  de 
la  rate  ;   ce  viscère  existe  assez 
développé  dans  tous    les  ver- 
tébrés;   mais   on   ne   sait   pas 
bien  encore  quelle  est  sa  fonc- 
tion;   voir    Cuvier,    Anatomie 
comparée,    xxii«  leçon,  pp.   56 
et  suiv.  Le  volume  de  la  rate 
diminue  des  mammifères  aux  oi- 
seaux, des  oiseaux  aux  reptiles, 
et  des  reptiles  aux  poissons.  — 
Dans  ceux  où  elle  n  est  pas  in- 
dispensable. Ceci  est  trop  va- 
gue, et  il  aurait  fallu  déterminer 
davantage  la  classe  des  animaux 
auxquels   on  fait    allusion. 

A    droite à 

vrai  pour  le  foie. 


gauche.   C'est 


§  4.  Ces  animaux-là.  Même 
remarque  qu'au  paragraphe  pré- 
cédent. —  Les  lièvres  parais- 
sent avoir  deux  foies.  Cette  ap- 
parence   n'est   pas  absolument 
fausse;  et  comme  dans  le  lièvre, 
il  y  a  trtys  grands  lobes  et  deux 
petits,  on    peut  croire  que   ce 
sont  en  effet  deux  foies  au  lieu 
d'un;    voir    Cuvier,    Anatomie 
comparée,   xxii*  leçon,   p.   H, 
i*"^  édition.   —   Quelques  pois- 
sons. Généralement,  les  poissons 
ont   un  foie    très-volumineux  ; 
Cuvier,   id.    ib.,    p.    15.    Il  a 
parfois  deux  lobes,   et  souvent 
aussi  il  forme  une  seule  masse  ; 
il  n'y  a  pas  de  canal   hépati- 
que. —    Les   sélaciens.  Je  ne 
crois  pas  que  la  science   mo- 
derne se  soit  occupée  particn- 


I 


m 


68 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


'  Comme  le  foie  est  placé  plutôt  à  droite,  la  rate 
est  devenue  nécessaire  en  quelque  mesure,  sans  être 
néanmoins  absolument  nécessaire  dans  tous  les  ani- 
maux. Ce  qui  fait  que  la  nature  a  fait  des  viscères 
doubles,  c'est  qu'ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,  il 
y  a  deux  côtés  dans  l'animal,  la  droite  et  la  gauche. 
Chacun  de  ces  côtés  exige  et  cherche  son  semblable  ; 
ils  tendent  à  avoir  une  nature  qui  se  rapproche,  sans 
cesser  néanmoins  d'être  double  ;  et  de  môme  que  les 
animaux  sont  doubles,  bien  que   ne  formant  qu'un 
seul  et  même  tout,  de  même  se  forme  aussi  chacun 
des  viscères.  '  Les  viscères    placés  au-dessous  du 
diaphragme  sont  tous  faits  généralement  en  vue  des 
veines,  afin  que,  libres  et  suspendues  comme  elles  le 
sont,  elles  restent  attachées  par  ce  lien  au  reste  du 
corps.  On  dirait  qu'elles  sont  jetées  comme  des  an- 


lil 


t(J 


lièrement  du  foie  des  sélaciens. 
§    5.    Plutôt  à   droite.  C'est 
exact.   —  La  rate  est  devenue 
nécessaire...  A  titre  de  contre- 
poids au  foie,  selon  la  théorie 
d'Aristote;  mais  alors    la  rate 
devrait   être   plutôt  à  gauche, 
tandis  qu'elle  est  dans  l'hypo- 
condre   droit,  comme  y   est  le 
foie,   du  moins  dans  l'homme. 
Dans  les   autres  animaux,  elle 
est  très-rapprochée   de   l'esto- 
mac, et  du  canal  intestinal.  — - 
Nous  venons   de    le  dire.  Voir 
plus  haut  paragraphe  1 .  —  Son 
semblable.  Cette  théorie  est  pu- 
rement logique,  et   les  faits  n'y 
répondent  pas  assez  ;  il  y  a  plu- 


sieurs viscères  simples,  comme 
la  vessie.  —  Chacun  des  vis- 
cères. C'est  vrai  pour  quelques- 
uns;  ce  ne  l'est  pas  pour  un 
grand  nombre. 

§    6.    Au-dessous    du    dia^ 
phragme.  Ce  sont  les  viscères 
abdominaux;   la   fonction   spé- 
ciale que  leur  prête  Aristote  n'a 
rien  de  réel  ;  et  contre  son  ha- 
bitude, il  ne  s'appuie  pas  sur 
l'observation  de  faits  réels.  — 
Attachées  par  ce  lien  au  reste  du 
corps.  Les  veines  ou  artères  se 
rendent  aux   viscères  pour  les 
nourrir;   mais  les   viscères   ne 
rattachent  pas  les   veines  aux 
diverses  parties  du  corps.  — 


\\ 


LIVRE  III,   CHAP.  VII,  i5  7 


69 


cres  dans  le  corps  à  travers  les  organes  qu*elles  dé- 
coupent, partant  de  la  grande  veine  pour  se  diriger 
vers  le  foie  et  la  rate.  La  nature  de  ces  viscères,  c'est 
d'être  en  quelque  sorte  des  clous  qui  riveraient  la 
grande  veine  au  corps.  Sur  les  côtés,  ce  sont  le  foie  et 
la  rate  qui  circonscrivent  la  grande  veine,  puisque 
c'est  uniquement  d'elle  que  partent  les  veines  qui 
aboutissent  aux  parties  transversales,  et  que  les  reins 
jouent  le  même  rôle,  dans  les  parties  postérieures. 

^  Quant  aux  reins  en  particulier,  une  veine  se  dirige 
vers  eux,  non  pas  seulement  de  la  grande  veine,  mais 
aussi  de  Taorte,  pour  se  rendre  à  chacun  d'eux.  C'est 
ainsi  que  les  fonctions  de  ces  viscères  tiennent  une 
place  dans  la  constitution  des  animaux.  Le  foie  et  la 


Comme  des  ancres.  C'esl  une 
comparaison  poétique.  —  Par- 
tant de  la  grande  veine.  Ce 
serait  bien  plutôt  de  l'aorte 
qu'il  faudrait  dire.  L'aorte  four- 
nit dans  l'abdomen,  entre  au- 
tres artères,  l'hépatique  et  la 
splénique  ;  ce  sont  celles-là  qui 
vont  au  foie  et  à  la  rate  ;  l'ar- 
tère hépatique  se  ramifie  dans 
tout  le  foie,  et  quelques-unes 
de  ses  ramifications  vont  à  la 
rate.  —  Des  clous.  Métaphore 
nouvelle,  qui  ne  vaut  pas  mieux 
que  la  précédente.  —  La  gran- 
de veine.  C'est  toujours  à  l'aorte 
que  ceci  semble  s'adresser;  peut- 
être  c'est  aussi  à  la  veine-cave 
inférieure;  ce  qui  pourrait  le 
faire  croire,  c'est  ce  que  l'au- 
teur dit  du  foie  et  de  la  rate 


«  qui  circonscrivent  la  grande 
veine  ».  Le  paragraphe  suivant 
indique  encore  plus  clairement 
la  distinction  de  l'aorte  et  de  la 
grande  veine,  qui  ne  peut  être 
que  la  veine-cave  inférieure, 
remontant  jusqu'à  l'oreillette 
droite  dji  cœur. 

§  7 .  Non  pas  seulement  de  la 
grande  veine. . .  Ces  détails  sont 
exacts  ;  il  y  a  des  veines  de  la 
veine-cave  qui  vont  aux  reins, 
comme  il  y  a  des  artères  qui 
vont  de  l'aorte  aux  reins; 
mais  Aristote  ne  pouvait  pas 
savoir  que  les  artères  vont  de 
l'aorte  aux  reins,  tandis  qu'au 
contraire  les  veines  viennent 
des  reins  à  la  veine-cave.  Pour 
faire  cette  distinction,  il  aurait 
fallu  connaître  le  véritable  sys- 


X 


70 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


rate  aident  puissamment  à  la  coction  et  à  la  digestion 
des  aliments;  car  étant  pleins  de  sang,  leur  nature  est 
très-chaude.  Les  reins  servent  à  la  sécrétion  qui  se 
distille  dans  la  vessie.  ^  Le  cœur  et  le  foie  sont  donc 
indispensables  à  tous  les  animaux.  D'une  part,  le  cœur 
est  nécessaire  comme  le  principe  de  la  chaleur;  car 
il  faut  une  sorte  de  foyer  où  soit  déposée  la  flamme 
vitale  de  la  nature,  et  ce  foyer  doit  être  bien  gardé, 
comme  si  c'était  la  citadelle  du  corps  ;  d'autre  part, 
le  foie  est  destiné  à  aider  la  digestion.  Tous  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  ont  besoin  de  Tun  et  de  l'autre 
de  ces  viscères.  Aussi,  ces  animaux  sont-ils  les  seuls 
qui  possèdent  ces  deux  viscères  à  la  fois  ;  et  ceux  qui 
respirent  en  ont  nécessairement  un  troisième,  qui  est 
le  poumon.*  Quant  à  la  rate,  ce  n'est  qu'indirectement 


LIVRE  m,  CHAP.  VII,  §  10 


71 


tème  de  la  circulation  du  sang. 

Aident  puissamment..,  à  la 

digestion.  On  n'en  saurait  dou- 
ter, quoiqu'on  ignore  toujours 
le  véritable  rôle  de  la  rate.  — 
Leur  nature  est  très-chaude. 
Cest  là  une  simple  hypothèse. 
—  Les  reins  servent. . .  Voir  sur 
les  reins  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  I,  ch.  XIV,  §  13,  p.  92  de 
ma  traduction. 

§  8.  Le  cœur  et  le  foie... 
Cette  conclusion  ne  tient  pas 
assez  directement  à  ce  qui  pré- 
cède. —  Comme  le  principe  de 
la  chaleur.  Voir  plus  haut,  ch. 
Vj  §  3.  —  La  citadelle  du 
corps.  L'expression  est  juste, 
bien  qu'elle  soit  plus  littéraire 
que  scientilique.  —  A  aider  la 


digestion.  Voir  Cuvier,  Anato- 
mie  comparée,  xxii®  leçon,  pp. 
2  et  suiv.  Le  foie  verse  la  bile 
qu'il  sécrète  dans  le  canal  ali- 
mentaire, et  il  contribue  essen- 
tiellement à  l'acte  de  la  diges- 
tion. Il  est  alimenté  lui-même 
par  le  sang  veineux  qu'il  reçoit 
de  la  veine-cave  ;  tous  les  autres 
viscères,  excepté  lui,  sont  ali- 
mentés par  du  sang  artériel.  — 
Tous  les  animaux  qui  ont  du 
sang.  Ce  sont  les  mammifères, 
les  oiseaux,  les  reptiles  et  les 
poissons;  voir  Cuvier,  loc.  cit. 
—  Un  troisième^  qui  est  le  pou- 
mon. Cette  généralité  est  en 
partie  exacte. 

§  9 .  Quant  à  la  rate. . .  Comme 
aujourd'hui  même,  on  ne  sait 


qu'elle  est  nécessaire  aux  animaux  qui  en  ont  une, 
de  même  que  les  sécrétions,  tant  celle  du  ventre  que 
celle  de  la  vessie.  Aussi,  la  rate  est-elle  de  très-petite 
dimension  dans  quelques  animaux,  par  exemple  dans 
quelques  volatiles,  qui  ont  le  ventre  très-chaud ,  comme 
le  pigeon,  Tépervier,  le  milan.  D'ailleurs,  on  re- 
marque une  disposition  toute  semblable  dans  les 
quadrupèdes  ovipares,  qui  l'ont  excessivement  petite, 
et  dans  bon  nombre  d'animaux  à  écailles,  qui  n'ont 
pas  non  plus  de  vessie,  parce  que  la  sécrétion  liquide, 
passant  par  des  chairs  peu  serrées,  se  convertit  ici 
en  plumes,  et  là  en  écailles.  *"  La  rate  tire  de  l'estomac 
les  humeurs  surabondantes  ;  et  comme  elle  est  pleine 
de  sang,  elle  peut  leur  donner  une  coction  complète. 


pas  encore  quelle  est  précisé- 
ment la  fonction  de  la  rate,  il 
n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  qu'A- 
ristote  l'ait  ignorée,  et  qu'il  se 
soit  borné  à  une  assertion  vague 
sur  ce  point  obscur.  —  De  très- 
petite  dimension.  C'est  parfaite- 
ment exact  ;  et  Cuvier  lui  môme 
remarque  que  la  rate  varie  beau- 
coup de  volume,  et  qu'elle  dimi- 
nue sensiblement  des  mammi- 
fères aux  poissons.  Le  marsouin 
a  des  rates  très-petites  ;  dans 
les  oiseaux,  elles  ne  sont  que 
des  rameaux  des  artères  du 
ventricule  succenturié  et  du  gé- 
sier. La  position  de  la  rate  ne 
varie  pas  moins  que  son  volu- 
me et  sa  couleur.  Voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  xxii®  leçon, 
pages  56  et  suiv.  et  surtout 
p.  67.  —  Dans  les  quadrupèdes 


ovipares.  Ceci  est  exact  ;  voir 
Cuvier,  loc.  cit.  —  Bon  nombre 
d'animaux  à  écailles.  Par  là, 
on  peut  entendre  surtout  les 
poissons,  et  aussi  les  reptiles. 

§  10.  La  rate  tire  de  l'esto- 
mac... Ces  détails  sur  la  fonc- 
tion de  h^rate  peuvent  être  fort 
ingénieux  ;  mais  ils  ne  repré- 
sentent pas  des  faits  réels  ;  et 
avec  les  exigences  actuelles  de 
la  science,  ils  ne  sont  que 
curieux.  —  Pleine  de  sang. 
C'est  exagéré  ;  et  aujourd'hui 
on  considère  seulement  la  rate 
comme  une  glande  vasculaire 
sanguine,  qui  a  plus  ou  moins 
de  sang,  selon  la  santé  et  selon 
l'âge.  Elle  reçoit  l'artère  splé- 
nique,  qui  est  très-volumineuse  ; 
et  la  veine  splénique  l'est  éga- 
lement. Sans  attacher  plus  d'im- 


N 


/ 


72  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

Mais  si  cette  sécrétion  est  trop  considérable,  ou  si  la 
rate  n  est  pas  assez  chaude,  ces  parties  engorgées  de 
nourriture  deviennent  malades;  et  par  le  refoulement 
des  liquides  qui  y  affluent,  le  ventre  se  durcit  chez 
beaucoup  d'animaux,  qui  ont  alors  mal  à  la  rate,  de 
même  qu'il  se  durcit  quand  les  urines  sont  trop  abon- 
dantes, parce  qu'alors  les  liquides  sont  violemment 
entraînés.  "  Ceux  des  animaux  qui  ont  cette  sécré- 
tion très-faible,  comme  les  oiseaux  et  les  poissons, 
n  ont  pas  la  rate  développée,  ou  ne  lont  même  qu'à 
l'état  d'indice.  Chez  les  quadrupèdes  ovipares,  la  rate 
est  petite,  raccornie,  et  semblable  à  des  reins,  parce 
que  le  poumon  est  spongieux,  que  l'animal  boit  très- 
peu,  et  que  la  sécrétion  superflue  qui  se  produit  tourne 
au  profit  du  corps  et  en  écailles,  comme  elle  tourne 
en  plumes  chez  les  oiseaux.  Au  contraire,  dans  les 
animaux  qui  ont  une  vessie  et  le  poumon  plein  de 
sang,  la  rate  est  humide,  par  le  motif  qu'on  vient  de 
rapporter,  et  aussi  parce  que  les  parties  de  gauche 
sont  naturellement  plus  humides  et  plus  froides. 


portance  qu'il  ne  convient  à  ce 
qui  est  dit  ici  de  la  rate,  les 
physiologistes  feraient  bien  d'y 
donner  quelque  attention,  parce 
qu'il  est  clair  que  tous  ces  ren- 
seignements résultent  d'obser- 
vations sérieuses. 

§  11.  Cette  sécrétion  très- 
faible.  C'est  de  la  sécrétion  uri- 
naire  qu'il  s'agit.  Je  ne  sais  jus- 
qu'où peuvent  aller  les  rapports 
de  la  rate  à  la  sécrétion  de  l'u- 


rine ;  mais  la  remarque  n'en 
est  pas  moins  digne  d'étude.  — 
A  l'état  d'indice.  Le  fait  est 
exact,  comme  ceux  qui  suivent 
concernant  les  quadrupèdes  ovi- 
pares. —  En  écailles...  enflâ- 
mes. Répétition  de  ce  qui  vient 
d'être  dit,  au  §  9.  —  Lex  parties 
de  gauche...  Cette  théorie,  in- 
diquée déjà  plus  haut,  ch.  iv, 
§  4,  n'est  pas  appuyée  sur  des 
faits  certains.    Il  est  d'ailleurs 


LIVRE  III,  CHAP.  VII,  §  13  73 

*^  Chacun  des  deux  contraires,  en  effet,  se  divise 
en  une  série  analogue  et  correspondante,  de  façon 
îi  ce  que  la  droite  soit  contraire  à  la  gauche,  et  que 
le  chaud  soit  contraire  au  froid  ;  car  ces  oppositions 
sont  corrélatives  les  unes  aux  autres,  de  la  manière 
qu'on  vient  d'indiquer. 

*^  Mais  les  reins,  chez  les  animaux  qui  ont  ces 
organes,  ne  leur  sont  pas  absolument  nécessaires;  ils 
n'ont  pas  d'autre  but  que  de  très-bien  constituer  l'ani- 
mal. Leur  nature  propre  n'a  pas  d'autre  objet  que  de 
préparer  la  sécrétion  qui  s'accumule  dans  la  vessie, 
afin  que  la  vessie  accomplisse  d'autant  mieux  sa  fonc- 
tion, dans  les  animaux  où  le  résidu  de  ce  genre  est 
plus  considérable  que  chez  les  autres.  Mais  comme 


exact  que  la  rate  est  à  gauche, 
et  elle  est  placée  sous  l'estomac, 
et  elle  y  est  fixée  par  l'épiploon 
gastro-splénique.  Elle  est  lon- 
gue dans  l'homme  d'un  déci- 
mètre environ  et  un  peu  moins 
large,  avec  une  épaisseur  de 
trois  centimètres.  C'est  une  sorte 
d'ellipsoïde. 

§  12.  Chacun  des  deux  con- 
traires. Ici,  les  contraires  sont 
le  froid  et  le  chaud  ;  et  l'on  ne 
voit  pas  quelles  séries  corres- 
pondantes et  symétriques  ils 
forment  dans  les  deux  moitiés 
du  corps,  qu'ils  sont  censés  se 
partager.  —  Ces  oppositions 
sont  corrélatives.  C'est  ce  qu'il 
aurait  fallu  prouver  en  étudiant 
chaque  viscère  à  part,  de  droite 
et  de  gauche.  Toutes  ces  théo- 


ries sont  subtiles  et  ne  répon- 
dent pas  à  des  réalités. 

§  13.  Ne  leur  sont  pas  absolu- 
ment nécessaires.  Ceci  est  vrai  si 
on  l'entend  d'une  manière  géné- 
rale, puisque  tous  les  animaux 
n'ont  pas  d'urine  et  de  vessie. 
Maisf  chez  les  animaux  qui  en 
ont,  les  reins  peuvent  sembler  in- 
dispensables, puisque,  sans  eux, 
une  fonction  fort  importante  ne 
pourrait  pas  s'accomplir.  Ils 
existent  dans  tous  les  vertébrés 
au  nombre  de  deux,  et  ils  re- 
çoivent chacun  de  l'aorte  une 
artère  considérable.  Voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée,  tome 
V,  pp.  220  et  suiv.,  l'«  édit. 
—  Que  de  très-bien  constituer 
l'animal.  Les  reins  ont  encore 
un  autre  but,  comme  l'auteur 


il  ' 


74 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  VIII,  §  2 


75 


c'est  pour  la  même  fonction  en  effet  que  les  animaux 
ont  été  pourvus  de  Torgane  des  reins  et  de  celui  de 
la  vessie,  nous  parlerons  maintenant  de  la  vessie,  en 
laissant  de  côté  tous  les  organes  qui  viendraient  à  la 
suite  des  reins  ;  car  nous  n'avons  encore  rien  dit  du 
diaphragme,  qui  fait  bien  aussi  partie  des  viscères. 


CHAPITRE  VIII 

De  la  vessie  ;  les  animaux  à  poumon  ont  seuls  une  vessie  ;  causes 
de  cette  organisation  ;  absence  de  vessie  chez  les  insectes  et 
les  poissons,  chez  les  oiseaux  et  les  animaux  à  écailles  et  à 
carapace  ;  exception  pour  les  tortues  marines  et  terrestres  : 
cause  de  cette  exception  ;  c'est  que  toutes  les  tortues  ont  une 
vessie  plus  ou  moins  grande. 

*  Tous  les  animaux  n'ont  pas  une  vessie  ;  et  Ion 
dirait  que  la  nature  n'a  voulu  en  donner  une  qu'aux 


l'indique  lui-même  dans  ce  qui 
suit.  —  Nous  parlerons  main- 
tenant  de  la  vessie.  Voir  le  cha- 
pitre suivant.  —  A  la  suite  des 
reins.  C'est  bien  vague.  Plus 
loin,  au  chapitre  IX,  il  sera 
spécialement  traité  des  reins. 
—  Du  diaphragme.  Voir  plus 
loin  le  chapitre  X,  consacré  au 
diaphragme.  —  Des  viscères. 
C'est  à  peine  si  l'on  peut  dire 
du  diaphragme  que  ce  soit  un 
viscère.  C'est  une  cloison  qui 
sépare  l'abdomen  du  thorax,  le 


ventre  de  la  poitrine,  et  qui 
sert  beaucoup  à  la  respiration  ; 
voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, xxvi®  leçon,  tome  IV,  page 
355,  !'■*' édition.  Le  diaphragme 
est  un  muscle  impair  et  non 
symétrique.  La  science  actuelle 
le  range  dans  la  myologie,  et 
non  dans  la  splanchnologie. 

§  1 .  Tous  les  animaux  n'ont 
pas  une  vessie.  Ceci  est  très- 
exact,  et  il  n'y  a  même  qu'une 
partie  des  animaux  vertébrés 
qui  possède    une    vessie.    Les 


animaux  qui  ont  un  poumon  plein  de  sang.  La  vessie 
est  du  reste  très-bien  placée  chez  ceux-là  ;  car  la  sur- 
abondance naturelle  qu'ils  ont  dans  cet  organe  fait  qu'ils 
ont  plus  soif  que  tous  les  autres,  et  qu'ils  ont  besoin, 
outre  la  nourriture  sèche  qu'il  leur  faut,  d'une  nour- 
riture liquide  plus  considérable.  Par  une  suite  néces- 
saire, cette  sécrétion  se  produit  en  plus  grande  quan- 
tité, et  elle  ne  se  produit  pas  seulement  en  une  quantité 
qui  puisse  être  digérée  par  l'estomac,  et  être  éliminée 
avec  Texcrétion  que  le  ventre  contient.  ^  Il  fallait  donc 
nécessairement  qu'il  y  eût  aussi  un  réceptacle  de  cette 
excrétion.  De  là  vient  que  tous  les  animaux  qui  ont  un 
poumon  ainsi  organisé  ont  une  vessie.  Mais  ceux  qui 
n'ont  pas  un  poumon  ainsi  organisé,  ou  boivent  très- 
peu,  parce  que  leur  poumon  est  spongieux  ;  ou  même 


mammifères  en  ont  une  ;  les 
oiseaux  n'en  ont  pas  ;  parmi  les 
reptiles,  les  chéloniens  et  les 
batraciens  en  ont  ;  elle  manque 
dans  les  crocodiles,  les  lézards, 
les  ophidiens,  etc.;  voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  xxxe  le- 
çon, tome  V,  pp.  237  et  suiv., 
!'■''  édition. —  Un  poumon  plein 
de  sang.  Je  ne  sais  pas  si  la 
physiologie  comparée  de  notre 
temps  approuve  ce  rapproche- 
ment entre  la  vessie  et  le  pou- 
mon. —  Très-bien  placée  chez 
ceux-là.  La  raison  que  donne 
ici  Aristote  n'est  peut-être  pas 
satisfaisante  ;  mais  elle  est  tout 
au  moins  fort  ingénieuse.  — 
Dans  cet  organe.  C'est-à-dire, 
dans  le  poumon  ;  le  texte  n'est 


pas  plus   précis.    Il    n'est  pas 
prouvé    d'ailleurs  que   l'afflux 
du  sang  dans  le  poumon  pro- 
voque davantage  le   besoin  de 
la  soif,  chez  les  animaux  qui  ont 
un  poumon.  —  Par  une  suite 
nécesscâre.  Il  aurait  fallu  dé- 
montrer  par  des   expériences, 
ou  tout  au  moins  des  observa- 
tions décisives,  cette  correspon- 
dance de  la  sécrétion  du  pou- 
mon avec  la  sécrétion  de  l'urine. 
§  2.    Un  réceptacle  de  cette 
excrétion.  Ceci  est  de  toute  évi- 
dence pour  la  vessie  ;  on  ne  voit 
pas  aussi  bien  ce  qu'est  l'excré- 
tion du  poumon  selon  Aristote. 
—  Boivent  très -peu.  Ce  sont  en 
général   les   oiseaux.  —    Leur 
poumon  est  spongieux.  Les  pou- 


N 


76 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


I  .  -A 


le  liquide  qu'ils  absorbent  ne  leur  sert  pas  pourboire, 
mais  pour  se  nourrir,  comme  les  insectes  et  les  pois- 
sons, et  même  encore  comme  les  animaux  qui  ont 
des  plumes,  des  écailles  ou  des  carapaces,  lesquels 
n  ont  jamais  de  vessie,  à  cause  de  la  faible  quantité  de 
liquide  qu'ils  prennent,  et  parce  que  le  surplus  de 
l'excrétion  se  convertit  chez  eux  dans  les  matières 
qui  les  recouvrent.  ^  Cependant,  parmi  les  animaux  à 
carapaces,  la  tortue  fait  exception;  et  même  dans 
cette  espèce,  la  nature  n'est  encore  qu'imparfaite,  et 
la  cause  en  est  que  les  tortues  de  mer  ont  un  poumon 
charnu  et  plein  de  sang,  assez  pareil  à  celui  du  bœuf, 
tandis  que  les  tortues  terrestres  l'ont  de  dimension 
disproportionnée.  De  plus,  comme  leur  enveloppe 


mons  sont  essentiellement  spon- 
gieux, afin  de  pouvoir  être 
flexibles  et  dilatables,  dans  la 
partie  de  la  cavité  thoraciqae 
qu'ils  occupent.  —  Ne  leur  sert 
pas  pour  boircy  mais  pour  se 
nourrir,  La  distinction  est  très- 
fine  et  très-juste  ;  mais,  chez 
les  poissons,  le  liquide  absorbé 
est  indispensable  à  la  respira- 
tion ;  il  ne  sert  ni  à  boire,  ni  à 
se  nourrir  ;  mais  il  sert  à  la  vie. 
—  Les  insectes  et  les  poissons. 
Ce  qui  est  dit  ici  des  insectes 
est  insuffisant  pour  bien  faire 
comprendre  la  pensée  de  l'au- 
teur. Les  insectes  n'ont  pas  de 
poumon  ;  et  ils  respirent  par 
les  trachées  et  les  stigmates,  ca- 
naux placés  sur  les  deux  côtés 
de  ranimai. 


§  3.  L«  tortue  fait  exception. 
La  vessie  est  très-grosse  chez 
les  chéloniens.  Voir  Guvier,  Ana- 
tomie  comparée,  xxx**  leçon,  p. 
239,  1^«  édit. —  La  nature  n'est 
encore  qu'imparfaite.  Le  texte 
dit  plus  précisément  :  N'est  que 
boiteuse  ou  estropiée.  Cette  ré- 
serve de  l'auteur  tient  à  la  dis- 
tinction qu'il  fait  entre  les  tor- 
tues de  mer  et  celles  de  terre, 
dont  les  unes  ont  une  vessie 
considérable,  et  les  autres  une 
vessie  beaucoup  plus  petite.  — 
De  dimension  disproportionnée. 
C'est-à-dire  très-petite,  comme 
l'auteur  le  rappelle  à  la  fin  du  pa- 
ragraphe. Je  n'ai  pas  trouvé  dans 
la  zoologie  moderne  des  recher- 
ches sur  la  différence  des  ves- 
sies dans  les  tortues  d'eau  et 


LIVRE  III,  CHAP.  IX,  §  1  77 

est  une  sorte  de  coquille  et  qu'elle  est  épaisse,  l'hu- 
mide ne  pouvant  pas  suinter  dans  des  chairs  relâ- 
chées, comme  il  suinte  dans  les  oiseaux,  ou  dans  les 
serpents  et  dans  les  autres  animaux  à  écailles,  le 
dépôt  qui  se  fait  est  assez  fort  pour  que  leur  nature 
ait  besoin  de  quelque  organe  qui  serve  de  réceptacle, 
et  qui  ait  une  forme  de  vase.  De  là  vient  donc  que  les 
tortues  seules,  parmi  ces  animaux,  ont  une  vessie,  la 
tortue  de  mer  l'ayant  fort  grande,  et  les  tortues  de 
terre  l'ayant  excessivement  petite. 


CHAPITRE  IX 


Des  reins  ou  rognons  ;  différentes  espèces  d'animaux  qui  en  sont 
dépourvues  ;  les  animaux  qui  ont  le  poumon  sanguin  ont  des 
reins  ;  maladies  des  reins  chez  l'homme;  organisation  des  reins  ; 
canaux  qui  s'y  rendent  et  qui  en  partent  ;  place  des  rognons  ; 
le  rein  droit  est  toujours  plus  haut  que  le  gauche  ;  explication  de 
cette  disposition  ;  de  la  graisse  des  i^ins  ;  ils  en  ont  plus  que 
les  autres  viscères  ;  utilité  de  la  graisse  qui  environne  les  ro- 
gnons ;  les  moutons  meurent  quand  leurs  rognons  sont  trop 
gras  ;  du  suif  chez  les  moutons  ;  graisse  maladive  des  reins  chez 
l'homme  ;  explication  de  la  maladie  des  moutons. 

*  Il  en  est  de  même  aussi  des  reins  ou  rognons. 


dans  les  tortues  de  terre.  —  De 
là  vient  donc...  Les  arguments 
ne  paraissent  pas  très-décisifs. 
—  Fort  grande. . .  excessivement 


petite.  Je  ne  sais  pas  si  ces  faits 
sont  bien  exacts.  Voir  le  §  1  du 
chapitre  suivant. 

§  1 .  Jl  en  est  de  même  aussi 


\ 


78 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  ni,  CHAP.  IX,  S  3 


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Pas  un  animal  à  plumes,  à  écailles  ou  à  carapaces,  n*a 
de  reins,  excepté  les  tortues  de  mer  et  de  terre  ;  on 
dirait  que  la  chair  destinée  aux  reins,  n'ayant  pas 
trouvé  sa  place  spéciale  et  s'étant  dispersée  en  plu- 
sieurs lambeaux,  dans  quelques  oiseaux,  il  y  a  chez 
eux  des  espèces  de  reins  aplatis  et  larges.  ^  Mais  la 
tortue  d'eau  douce,  Thémys,  n'a  ni  vessie  ni  reins.  Chez 
elle,  le  liquide  suinte  aisément  à  cause  de  la  mollesse 
de  la  carapace;  et  c'est  pour  cela  ({ue  l'hémys  ne  doit 
avoir  ni  Tun  ni  l'autre  de  ces  deux  organes.  Mais  les 
autres  animaux  qui  ont  le  poumon  plein  de  sang  ont 
tous  des  rognons,  comme  on  vient  de  le  dire  plus 
haut;  car  la  nature  s'en  sert  tout  à  la  fois  pour  la 
fonction  des  veines  et  pour  l'élaboration  de  Texcré- 


des  reins.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  Uv.  I,  ch.  xiv,  §§13 
et  suiv.,  p.  92  de  ma  traduc- 
tion ;  et  liv.  II,  ch.  XII,  §  1, 
p.  176.  Voir  aussi  sur  les  ma- 
ladies des  reins,  id.,  liv.  III, 
ch.  XIII,  §  5,  p.  290.  —  Ou 
rognons.  J'ai  ajouté  ce  syno- 
nyme. —  Les  tortues  de  mer  et 
de  terre.  Sur  les  reins  des  ché- 
loniens,  voir  Guvier,  Anatomie 
comparée,  xxx®  leçon,  tome  V, 
p.  231,  r®  édit.  —  Dans  quel- 
ques  oiseaux.  Guvier,  loc.  cit. 
p.  229,  remarque  aussi  que, 
dans  les  oiseaux,  les  reins  diffè- 
rent beaucoup  des  reins  des 
mammifères;  ils  sont  mieux  assu- 
jettis, et  ils  sont  enfoncés  der- 
rière le  péritoine  dans  plusieurs 
fosses,  creusées  le  long  de  la  face 
supérieure  du  bassin.  —  Dis^ 


perses  en  plusieurs  lambeaux. . . 
aplatis  et  larges.  Cette  descrip- 
tion reproduit  assez  bien  la  réa- 
lité, d'une  manière  générale. 

§  2.  /^  tortue  d'eau  douce. 
J'ai  ajouté  le  mot  grec  Hémys, 
que  la  zoologie  moderne  a  con- 
servé aussi;  voir  Guvier,  Règne 
animal,  tome  II,  p.  10,  édit.  de 
1829.  —  N'a  ni  vessie  ni  reins. 
Ceci  contredit  ce  qui  vient  d'ê- 
tre dit  pour  la  vessie  des  tortues, 
à  la  fin  du  paragraphe  précé- 
dent. De  plus,  c'est  une  erreur, 
que  Rondelet  a  réfutée,  De  Pis- 
cibus,  p.  446,  comme  le  remar- 
que M.  le  D'  de  Frantzius.  La 
tortue  a  une  vessie  et  des  reins 
charnus,  auprès  des  testicules. 
—  Suinte  aisément.  Nouvelle 
contradiction  avec  le  dernier 
paragraphe  du  chapitre  précé- 


ment liquide  ;  et  un  canal  partant  de  la  grande  veine 
aboutit  aux  reins.  ^  Les  rognons  ont  toujours  une 
cavité  plus  ou  moins  grande,  excepté  ceux  du  phoque. 
Les  reins  de  cet  animal,  assez  pareils  à  ceux  du 
bœuf,  sont  les  plus  compacts  de  tous.  Dans  l'homme, 
les  reins  sont  pareils  aussi  aux  rognons  de  bœuf; 
car  ils  sont  en  quelque  sorte  composés  de  plusieurs 
rognons  très-petits,  et  ils  ne  sont  point  uniformes, 
comme  ceux  des  moutons  et  des  autres  quadrupèdes. 
Aussi,  quand  les  reins  sont  malades  chez  l'homme. 


dent.  —  Plus  haut.  Ch.  viii, 
§  1 .  —  Un  canal  partant  de  la 
grande  veine.  Ceci  se  rapporte 
sans  doute  à  l'anatomie  de 
l'homme  spécialement;  mais  si 
par  la  grande  veine  on  doit  en- 
tendre la  veine-cave,  il  ne  serait 
pas  exact  de  dire  qu'un  canal 
part  de  cette  veine  ;  au  con- 
traire, la  veine  rénale,  qui  est 
très-volumineuse  se  rend  du 
rein  à  la  veine-cave.  Quant  à 
l'artère  rénale,  qui  n'est  pas 
moins  volumineuse,  elle  part  à 
angle  droit  de  l'aorte  pour  en- 
trer dans  le  rein  où  elle  se 
ramifie. 

§  3.  Une  cavité' plus  ou  moins 
grande.  C est  sans  doute  le  bas- 
sinet, qui  est  en  effet  une  poche 
membraneuse  ;  elle  se  rétrécit 
presque  immédiatement  et  re- 
çoit alors  le  nom  d'uretère.  — 
Excepté  ceux  du  phoque.  Les 
reins  du  phoque  ont  ceci  de 
remarquable  qu'ils  sont  formés 
d'une  multitude  de  petits  lobes 


au  nombre  de  120  à  140  ;  voir 
Guvier,    Anatomie     comparée. 
xxx«  leçon,  p.  225,  r«  édit.  Le 
marsouin  et  le  dauphin  sont  or- 
ganisés de  même.  —  I^s  plus 
compacts  de  tous.  Ceci  n'est  pas 
exact  ;  seulement,  Aristote  aura 
pris  pour  une  masse  unique  cet 
assemblage  de  petits  lobes.  — 
Dans  l'homme.  Au  lieu  de  com- 
parer l'homme  au  bœuf,  il  au- 
rait été  mieux  au  contraire  de 
comparer  le  bœuf  à  l'homme, 
qui  a  éfé  pris  pour  type  de  l'or- 
ganisation animale.  —  Compo- 
ses  de  plusieurs  rognons.  Ceci 
est  très-exact  ;    mais    dans   le 
bœuf,  les  lobes  sont  séparés  plus 
que  chez  l'homme,  et  ils  sont 
déjà  au  nombre  de  26  ou  30. — 
Comme  ceux  des  moutons.  Les 
rognons  qui  se  présentaient  le 
plus  fréquemment  et  le  plus  ai- 
sément aux  yeux  de  l'observa- 
teur,  devaient    être   ceux    des 
moutons  et  des  bœufs,  immolés 
pour  les  sacrifices,  ou  tués  pour 


\ 


80 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


est-il  très-difficile  de  les  guérir,  et  la  guérison  est 
d'autant  moins  sûre  que  c'est  comme  si  Ton  avait  plu- 
sieurs reins  malades,  au  lieu  de  n  en  avoir  qu'un  seul 

d'attaqué. 

*  Le  canal  qui  part  de  la  veine  ne  vient  pas  aboutir 
précisément  â  la  cavité  dés  rognons  ;  mais  il  se  perd 
dans  le  corps  des  reins  ;  aussi  ne  trouve-t-on  jamais 
de  sang  dans  ces  cavités,  et  le  sang  ne  s'y  arrête 
jamais  après  la  mort.  De  la  cavité  des  rognons,  par- 
tent deux  canaux  assez  faibles  et  privés  de  sang  qui 
se  rendent  à  la  vessie,  un  de  chacun  des  reins,  tandis 
que  d'autres  qui  partent  de  l'aorte  sont  forts  et  con- 
tinus. "  Ces  parties  sont  ainsi  disposées  afin  que  Tex- 
crétion  du  liquide,  partant  de  la  veine,  se  rende  dans 
les  reins  ;  et  que,  des  reins,  le  dépôt  que  forment  les 
liquides,  en  se  filtrant  dans  le  corps  des  reins,  puisse 


ralimentation.  —  Très -difficile 
de  les  gue'rir.  La  difficulté  tient 
moins  alors  à  la  structure  des 
reins  qu'à  leur  position  viscé- 
rale. 

§  4 .  Ze?  canal  qui  part  de  la 
veine,,.  Ce  ne  peut-être  que  la 
veine  rénale,  qui  va  des  reins  à 
la  veine  cave.  —  //  se  perd 
dans  le  corps  des  reins.  La 
veine  rénale  se  divise  d'abord  en 
plusieurs  branches,  subdivisées 
elles-mêmes  en  un  certain  nom- 
bre de  veinules  ;  elles  se  réunis- 
sent ensuite  pour  ne  former 
qu'une  seule  grosse  veine.  — 
Deux  canaux.  Ce  sont  les  ure- 
tères, qui  conduisent  l'urine  du 


bassinet  à  la  vessie.  Les  uretères 
sont  assez  minces;  mais  ils  peu- 
vent se  distendre  beaucoup.  — 
D'autres  qui  partent  de  l'aorte. 
Ce  sont  les  artères  rénales,  dé- 
tachées en  effet  de  l'aorte,  à 
chaque  rein. 

§  5.  L'excrétion  du  liquide 
partant  de  la  veine.  Ceci  ne  se 
comprend  pas  bien,  à  moins 
que  l'on  n'entende  simplement 
parler  du  sang  que  les  vais- 
seaux apportent  au  rein,  et  que 
le  rein  sécrète  sous  forme  d'u- 
rine. —  En  se  filtrant.  L'urine, 
sécrétée  par  les  tubes  urinifères 
de  la  substance  corticale,  s'y 
accumule;  et  à  mesure  que  ces  tu- 


LIVRE  III,  CHAP.  IX,  §  6  81 

se  réunir  au  centre,  où  le  plus  souvent  les  réins^^nt 
leur  cavité.  Aussi,  de  tous  les  viscères,  sont-ce  les  reins 
qui  exhalent  l'odeur  la  plus  mauvaise.  A  partir  du 
centre  et  par  ces  canaux,  la  sécrétion  déjà  plus  formée 
se  rend  dans  la  vessie,  qui  est  le  port  oii  converge  ce 
qui  vient  des  reins  ;  car,  ainsi  qu'on  l'a  dit,  il  y  a  de 
très-forts  canaux  qui  se  rendent  à  la  vessie. 

^  Voilà  donc  quelle  est  la  fonction  des  reins  ;  et  ils 
ont  les  facultés  que  nous  venons  de  rappeler.  Dans 
tous  les  animaux  qui  ont  des  rognons,  le  droit  est  plus 
haut  que  le  gauche  ;  car  le  mouvement  partant  de  la 
droite,  et  la  nature  de  la  droite  étant  plus  forte  par  ce 
motif,  il  s'ensuit  que  toutes  les  parties  sont  prédispo- 
sées à  s'élever  davantage  par  ce  mouvement.  C'est 
ainsi  qu'on  élève  le  sourcil  droit  plus  haut  que  le 
sourcil  gauche  et  qu'on  l'a  toujours  plus  froncé  ;  et 
comme  le  rognon  droit  est  tiré  davantage  en  haut, 


besse  remplissent,  l'urine  gagne 
les  calices  et  le  bassinet,  pour 
passer  dans  les  uretères,  qui  la 
conduisent  à  la  vessie.  —  Ainsi 
qu'on  l'a  dit.  Voir  l'Histoire 
dès  Animaux,  liv.  I,  ch.  xiv, 
g§  13  et  suiv.,  p.  92  de  ma  tra- 
duction. —  Très-forts  canaux. 
Ceci  semble  contredire  ce  qui  a 
été  dit  plus  haut,  §  4. 

§  6.  Quelle  est  la  fonction 
des  reins.  C'est  l'élaboration  de 
l'urine.  —  Le  droit  est  plus 
haut  que  le  gauche.  Ceci  est 
parfaitement  exact  dans  la  gé- 
néraUté     des    mammifères;     et 

T.     II. 


Aristote  l'a  déjà  dit  dans  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  I, 
ch.  XIV *§  13,  p.  92.  Seulement, 
il  est  certain  que  dans  l'homme 
le  rein  droit  est  plus  bas  que  le 
gauche,  parce  qu'il  est  pressé 
par  le  foie.  Voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  loc.  cit.  p.  22 1 . 
—  I^  mouvement  partant  de  la 
droite.  Ces  arguments"  sont  plus 
du  domaine  de  la  métaphysique 
que  de  l'histoire  naturelle.  — 
Le  sourcil  droit.  Ceci  pourrait 
être  exact,  sans  contribuer  à 
éclaircir  le  fait  que  cite  Aristote 
et  qui  n'est  pas  réel.  —  Le  foie. . . 


X 


I 


82  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

le  foie  dans  tous  les  animaux  touche  au  rein  droit, 
parce  que  le  foie  est  à  droite.  '  De  tous  les  viscères, 
ce  sont  les  reins  qui  ont  le  plus  de  graisse,  et  c'est 
nécessaire,  puisque  Texcrétion  doit  être  filtrée  par 
les  reins.  Le  sang  qui  y  reste,  étant  très-pur,  est 
d'une  facile  coction  ;  et  le  résultat  final  d'une 
bonne  coction  du  sang,  c'est  la  graisse  et  le  suif.  De 
même  que,  dans  les  combustibles  secs  tels  que  la 
cendre,  il  reste  toujours  un  peu  de  feu,  de  même 
dans  les  liquides  digérés  et  bien  cuits  il  reste  toujours 
une  certaine  partie  de  la  chaleur  qui  a  été  élaborée. 
C'est  là  ce  qui  fait  que  la  graisse  est  légère,  et  qu'elle 
surnage  à  la  surface  des  liquides.  Ce  n'est  pas  dans  les 
reins  eux-mêmes  que  la  graisse  se  forme,  parce  que 
ce  viscère  est  compact  et  serré  ;  mais  elle  se  forme 
autour  et  extérieurement,  dans  les  animaux  qui  ont  de 
la  graisse;  et  c'est  le  suif  qui  se  forme  dans  ceux  qui 


touche  au  relu  droit.  La  partie 
supérieure  du  rein  droit  est  en 
rapport  avec  le  foie  et  avec  la 
seconde  partie  du  duodénum,  de 
même  que  le  rein  gauche  est  en 
rapport  avec  la  rate  et  le  grand 
cul-de-sac  de  l'estomac. 

§  7 .  Us  reins  qui  ont  le  plus 
degraisxe.  Ceci  est  exact;  et 
chaque  rein  est  entouré  d'une 
couche  de  tissu  cellulo-grais- 
seux.  La  graisse  du  rein  a-t- 
elle  l'influence  qu'Aristote  lui 
attribue,  c'est  plus  que  douteux; 
mais  nous  ne  devons  pas  trop 
nous  étonner  de  toutes  ces  ex- 
plications hypothétiques  que  la 


science  essaie  a  ses  débuts.  — 
Est  d'une  facile  coction.  Rien 
ne  prouve  que  ceci  soit  vrai; 
mais  ce  qui  est  certain,  c'est  que 
le  rein  est  organisé  de  manière 
à  sécréter  l'urine.  —  C'est  la 
graisse  et  le  suif.  Selon  que  les 
animaux  ont  l'une  ou  l'autre. — 
Dans  les  reins  eux-mêmes.  Ce 
n'est  pas  en  effet  dans  les  reins 
que  la  graisse  se  forme,  mais 
autour.  —  Compact  et  serré.  Ce 
n'est  peut-être  pas  là  précisé- 
ment la  structure  du  rein,  bien 
que,  des  deux  substances  dont  il 
se  compose,  la  substance  tubu- 
leuse    soit   plus   dure    que    la 


LIVRE  III,  CHAP.  IX,  8  9 


83 


ont  du  suif.  Nous  avons,  dans  d'autres  ouvrages, 
expliqué  la  différence  du  suif  et  de  la  graisse.  *  C'est 
donc  là  ce  qui  fait  que  les  reins  deviennent  gras  néces- 
sairement, par  suite  des  conditions  nécessaires  où  se 
trouvent  les  animaux  qui  ont  des  reins;  et  c'est  tout 
à  la  fois  pour  la  santé  de  l'animal  et  pour  garder  la 
chaleur  naturelle  des  reins  eux-mêmes.  Comme  ils 
sont  placés  les  derniers,  ils  ont  besoin  d'une   plus 
grande  chaleur.  En  effet,  le  dos  est  charnu  pour  être 
un  rempart  et  une  protection  aux  viscères  qui  envi- 
ronnent le  cœur  ;  mais  la  hanche  n'est  pas  charnue 
comme  le  dos,  parce  que,  dans  tous  les  animaux,  les 
jointures  sont  dépourvues  de  chair.  '  C'est  donc  la 
graisse  qui,  au  lieu  de  la  chair,  devient  la  couverture 
des  reins.  De  plus,  les  rognons  étant  gras  filtrent  et 
cuisent  mieux  le  liquide  ;  car  ce  qui  est  graisseux  est 
chaud  ;  et  c'est  la  chaleur  qui  fait  la  coction.  Voilà  les 
causes  qui  font  que  les  reins  ont  de  la  graisse  ;  mais, 
dans  tous  les  animaux,  c'est  le  rein  droit  qui  en  a  le 
moins.  C'est  que  la  nature  des  parties  du  corps  qui 


substance  corticale.  —  Dans 
d'autres  ouvrages.  Ceci  se  rap- 
porte à  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  III,  ch.  XIII,  p.  288  de  ma 
traduction,  où  tout  un  chapitre 
est  consacré  à  l'étude  de  la 
graisse  et  du  suif. 

§  8.  Nécessairement...  néces- 
saires. La  répétition  est  dans  le 
texte.  —  Pour  garder  la  cha^ 
leur.  Il  n'est  pas  impossible  en 
effet  que  la  graisse  ait  cet  objet. 


—  Placés  les  derniers.  Ceci 
demanderait  une  explication 
plus  complète.  —  La  hanche. 
Le  fait  est  exact  ;  mais  l'expli- 
cation ne  l'est  pas  autant. 

§  9.  C'est  donc  la  graisse.... 
Même  remarque  que  dans  les 
paragraphes  précédents  sur  le 
rôle  de  la  graisse.  —  Cest  le 
rein  droit  qui  en  a  le  moins. 
Aristote  ne  dit  pas  comment  ce 
fait  a  pu  être  constaté.  —  Im 


m 


N. 


IfHl 


84  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

sont  à  droite  est  sèche,  et  plus  propre  à  donner  le 
mouvement;  or  le  mouvement  est  contraire  à  la 
graisse,  et  il  amaigrit  plutôt  ce  qui  est  gras. 

'»  Tous  les  animaux  en  général  se  trouvent  bien 
d'avoir  des  rognons  gras,  et  parfois  ils  en  ont  qui  tout 
entiers  sont  remplis  de  graisse.  Mais  quand  les  mou- 
tons  ont  des  reins  ainsi  développés,  ils  en  meurent. 
Leurs  reins  ont  beau  être  gras,  il  y  a  toujours  quelque 
défaut,  si  ce  n  est  dans  les  deux,  au  moins  dans  le 
rein  de  droite.  Ce  qui  tait  que  cette  affection  ne  se 
produit  que  chez  les  moutons,  ou  du  moins  qu  elle  se 
produit  davantage  chez  eux,  c'est  que,  dans  les  ani- 
maux qui  ont  de  la  graisse,  la  graisse  est  liquide,  et 


nature...  est  sèche.  Cet  argu- 
ment nouveau  est  analogue  à 
ceux  qui  ont  été  donnés  un  peu 
plus  haut,  et  qui  ne  valent  pas 
mieux.  —  //  amaigrit  plutôt. 
C'est  bien  là  en  effet  le  résultat 
du  mouvement,  qui  fortitie  tout 
en  maigrissant. 

§  10.  Tous  les  animaux 

II  ne  semble  pas  que  la  science 
moderne  ait  attaché  autant 
d'importance  qu'Aristote  à  la 
graisse  des  reins;  mais  il  est 
vrai  que  les  reins  sont  géné- 
ralement revêtus  d'une  masse  de 
graisse,  plus  ou  moins  abon- 
dante, chez  les  vertébrés.  La 
graisse  paraît  donc  nécessaire 
à  la  fonction  des  reins,  qui  est 
d'éliminer  par  l'urine  les  subs- 
tances azotées  qui  ne  peuvent 
plus  servir  à  l'entretien  de  l'orga- 
nisme. —  //y  en  meurent.  Buffbn 


dit  à  peu  près  la  même  chose, 
mais  sans  parler  précisément  de 
la    graisse   des   reins    dans    le 
mouton  :  «  La  surabondance  de 
la  graisse,  dit-il,   les  fait  quel- 
quefois   mourir  »,   tome  XIV, 
page    161,  édit.    de  1830.  La 
graisse  excessive  des  moutons 
provient  souvent  de  la  grande 
quantité   d'eau  qu'ils  ont  bue. 
Les  reins  ont  alors  trop  à  faire 
et  ils  deviennent  malades,  id. 
ibid.   p.     169.    Buffon    ajoute, 
p.  172,  que  c'est  surtout  autour 
des  reins  que  le  suif  s'amasse  en 
grande  quantité,  et  que  le  rein 
gauche  en  a  toujours  plus  que 
le  droit. —  Qui  ont  de  la  graisse. 
Le  mouton  n'a  que  du  suif  dans 
toutes  les  parties  du  corps,  et 
non  de  la  graisse.—  La  graisse 
est  liquide.  Ou  peut-être  sim- 
plement :  Humide  ;  ce  qui  serait 


LIVRE  III,  CHAP.  IK,  §  12  85 

par  suite  Tair  n'y  étant  pas  partout  également  bien 
renfermé  y  cause  la  maladie.  **  Voilà  ce  qui  pro- 
duit la  crampe  et  la  convulsion,  et  comment  chez  les 
hommes  qui  ont  une  maladie  des  reins,  il  survient 
des  douleurs  mortelles,  quoiqu'il  soit  bon  que  les 
reins  engraissent,  sans  pourtant  engraisser  par  trop. 
Dans  les  autres  animaux  qui  ont  du  suif,  il  y  en  a 
moins  que  chez  les  moutons,  qui  en  ont  une  quantité 
extraordinaire.*^  Les  moutons  acquièrent  de  très-forts 
rognons  plus  vite  que  tout  autre  animal.  L'humidité 
s'y  renfermant,  ainsi  que  l'air,  la  crampe  saisit  les 
moutons,  qui  meurent  en  un  instant.  Par  l'aorte  et  la 
veine,  la  maladie  monte  immédiatement  jusqu'au 
cœur;  et  il  y  a  des  canaux  qui  se  continuent  jusqu'aux 
reins  à  partir  de  ces  veines. 


plus  conforme  à  la  réalité.  — 
L'air...  bien  î enferme'.  Il  n'y  a 
pas  lieu  de  s'arrêter  à  cette  théo- 
rie ;  voir  sur  la  graisse  et  le 
suif,  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  III,  ch.  XIII,  p.  288  de  ma 
traduction.  —  Y  cause  la  ma- 
ladie. Cette  explication  est  bien 
vague  ;  mais  il  est  exact  que  la 
graisse  des  moutons  n'est  sou- 
vent qu'une  boursoufflure. 

§  11 .  Z«  crampe  et  la  convul- 
sion. Il  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte,  dont  le  sens  n'est 
pas  très-précis.  Peut-être  vau- 
drait-il mieux  traduire  :  La  gan- 
grène, ou  la  pourriture,  lespha- 
cèle.  —  Des  douleurs  mortelles. 
Ce  sont  sans  doute  les  douleurs 
néphrétiques,  qui  en  eftet  cau- 


sent quelquefois  la  mort.  — 
Qui  en  ont  une  quantité'  extraor" 
dinaire.  C'est  fort  exact  ;  voir 
Buffon,  loc.  cit. 

8  12.  V humidité'  s'y  renfer- 
mant.  On  v6it  d'après  les  divers 
passages  de  Buffon  qui  viennent 
d'être  cités,  qu'Aristote  a  raison 
d'attribuer  à  l'eau  la  maladie 
des  moutons  ;  ils  boivent,  ou  on 
les  fait  boire,  à  l'excès,  et  les 
reins  deviennent  très-vite  mala- 
des. —  La  crampe.  Ou  comme 
plus  haut  :  La  gangrène.  Buffon 
dit,  p.  169,  qu'ils  périssent  de 
pourriture,  si  on  ne  les  tue  pas 
sur-le-champ,  quand  ils  sont 
chargés  de  cette  fausse  graisse. 
—  Des  canaux  qui  se  continuent 
jusqu'aux  reins.  Voir  plus  haut 


X 


m 


86 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  X 

Du  diaphragme  ;  sa  place  et  sa  fonction  ;  tous  les  animaux  qui  ont 
du  sang  ont  un  diaphragme  ;  prévoyance  de  la  nature,  en  sépa- 
rant le  haut  et  le  bas  dans  l'animal,  et  en  laissant  la  pensée  dans 
une  région  plus  calme  ;  effet  du  chatouillement  et  du  rire  ; 
blessures  au  bas-ventre  provoquant  le  rire  ;  l'homme  est  le  seul 
animal  qui  rie  ;  contes  absurdes  sur  les  têtes  parlant  après  avoir 
été  coupées  ;  citation  d'Homère  ;  singulier  jugement  rendu  en 
Carie  ;  le  corps  peut  avoir  encore  (quelque  mouvement  après 
que  la  tête  a  été  coupée. 

*  Le  cœur,  le  poumon,  le  foie,  la  rate  et  les  reins, 
dont  nous  venons  de  parler,  sont  séparés  les  uns  des 
autres  par  le  diaphragme.  Quelquefois  aussi  on 
appelle  le  diaphragme  le  centre  phrénique,  qui  isole 
le  poumon  et  le  cœur  des  autres  viscères.  Dans  les 
animaux  qui  ont  du  sang,  le  diaphragme  propre- 
ment dit  est  ce  qu'on  appelle  aussi  le  centre  phré- 


1 1 


§  4.  Il  y  a  dans  cette  descrip- 
tion des  erreurs  d'anatomie  évi- 
dentes ;  nous  les  avons  signalées, 
et  nous  avons  dit  comment  Aris- 
tote  avait  pu  les  commettre. 

§  1 .  Sont  séparés par  le 

diaphragme.  Cette  description 
est  fort  exacte,  et  le  diaphragme 
est  une  cloison  musculaire  en 
forme  de  voûte  qui  sépare  la 
cavité  thoracique  de  la  cavité 
abdominale  ;  le  cœur  et  le  pou- 
mon sont  dans  le  thorax  ;  le 
foie,  la  rate,  les  reins  sont  dans 
l'abdomen;  Aristote oublie  l'es- 


tomac. Ce  sont  les  organes 
principaux  de  la  digestion,  et  de 
ce  qu'on  peut  appeler  la  dépu- 
ration. —  Le  centre plnéiùque. 
J'ai  pris  cette  expression  pour 
reproduire,  du  moins  en  partie, 
celle  même  du  texte.  L'anato- 
mie  actuelle  l'a  conservée  aussi. 
Le  centre  phrénique  occupe  la 
partie  médiane  du  diaphragme, 
et  un  peu  au-dessous  de  la  par- 
tie supérieure.  —  Des  autres 
viscères.  J'ai  ajouté  ceci  pour 
plus  de  clarté  ;  et  c'est  une  con- 
séquence   de   ce    que    l'auteur 


LIVRE  III,  CHAP.  X,  §  3  87 

nique,  du  nom  qu'on  vient  de  citer.  ^  Tous  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  ont  également  un  diaphragme, 
de  même  qu'ils  ont  un  cœur  et  un  foie.  La  fonction 
du  diaphragme  a  pour  objet  de  séparer  la  région  du 
ventre  de  la  région  du  cœur,  afin  que  le  principe  de 
Tàme  sensible  soit  à  Tabri  de  toute  influence,  et  ne 
soit  pas  tout  à  coup  surpris  par  l'évaporation  qui 
viendrait  des  aliments,  et  par  Texcès  de  la  chaleur 
qu'ils  introduisent.  La  nature  a  eu  cette  précaution  de 
faire  de  la  poitrine  et  de  la  cloison  comme  une  sorte 
de  vestibule;  et  par  là,  elle  a  isolé  le  plus  précieux  du 
moins  précieux,  chez  tous  les  animaux  où  l'on  peut 
distinguer  le  haut  et  le  bas.  Le  haut  est  ce  pourquoi 
tout  le  reste  est  fait,  et  le  haut  est  le  meilleur  ;  le  bas 
est  fait  pour  le  haut,  et  il  est  nécessaire,  puisque 
c'est  lui  qui  reçoit  la  nourriture.  ^  Le  diaphragme  est, 
vers  les  côtes,  plus  charnu  et  plus  fort  ;  au  centre,  il 


1 

I 


vient  de  dire.  —  Du  nom  qu'on 
vient  de  citer.  Le  texte  est  un 
peu  moins  explicite. 

§  2.  Tous  les  animaux..^.. 
Cette  généralité  est  exacte.  — 
A  pour  objet...  Le  diaphragme 
a  bien  l'objet  que  signale  Aris- 
tote ;  mais  l'explication  que 
donne  le  philosophe  n'est  pas 
aussi  acceptable.  On  ne  com- 
prend pas  bien  que  le  dia- 
phragme [)rotège  l'âme  sensible, 
et  la  soustraie  à  l'influence  des 
aliments.  —  Une  sorte  de  vesti- 
bule. Ces  métaphores  peu  habi- 
tuelles à  Aristote  rappellent  le 
Timée  de  Platon.  —  Le  plus 


précieux  du  moins  précieux. 
L'idée  n'est  peut-être  pas  très- 
juste,  et  la  partie  abdominale, 
qui  est  en  bas,  n'est  pas  moins 
précieuse  que  la  partie  thoraci- 
que, qui  est  en  haut.  L'une  et 
l'autre  sont  indispensables  à  la 
vie  de  l'animal.  —  Puisque 
c'est  lui  qui  reçoit  la  nourri- 
ture. C'est  vrai  ;  mais  c'est  le 
haut  qui  la  reçoit  d'abord  et 
qui  la  lui  envoie  par  la  bouche, 
la  déglutition  du  pharynx  et 
l'œsophage. 

§  3 .  Z.e  diaphragme  est,  vers 

les   côtes C'est  sans  doute 

aux  piliers  du  diaphragme  que 


\ 


88 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  X,  §  5 


89 


est  plus  membraneux  ;  organisé  de  cette  manière,  il 
est  plus  utile  pour  se  raidir  et  pour  se  tendre.  Que  le 
diaphragme  soit  comme  une  défense  naturelle  contre 
la  chaleur  venue  d'en  bas,  c'est  ce  que  prouvent  les 
faits  bien  observés.  Lorsque,  par  suite  du  voisinage, 
ces  parties  attirent  à  elles  de  l'humidité  chaude  et 
excrémentitielle,  sur-le-champ  on  voit  manifestement 
que  la  pensée  et  la  sensibilité  se  troublent  ;  et  c'est 
là  aussi  ce  qui  fait  qu'on  donne  à  cette  partie  le  nom 
de  phrénique,  comme  participant  à  la  pensée.  A  vrai 
dire,  cette  partie  dite  phrénique  n'a  rien  de  la  pensée  ; 
mais  comme  elle  est  fort  voisine  des  parties  qui  la 
possèdent,  cette  proximité  rend  évident  le  change- 
ment que  la  pensée  éprouve.  *  Aussi,  le  diaphragme 
est-il  mince  à  son  milieu,  non  seulement  parce  qu'il 


ceci  fait  allusion  ;  la  description 
(l'Aristote  est  bien  concise  en 
comparaison  de  celles  qu'exige 
actuellement  la  science;  mais 
elle  n'est  pas  fausse.  —  Au  cen^ 
tre,  il  est  plus  membraneux. 
C'est  le  centre  phrénique  des 
Modernes.  —  Pour  se  raidir. 
Ou  peut-être  :  Pour  faire  force. 
—  Une  défense...  contre  la  cha- 
leur. Cette  théorie  physiologi- 
que n'est  pas  exacte,  quoique 
l'auteur  prétende  l'appuyer  sur 
des  faits  bien  observés.  —  La 
pensée  et  la  sensibilité'  se  trou- 
blent. Il  est  certain  que  l'état 
des  viscères  inférieurs  influe 
très-vivement  sur  les  disposi- 
tions de  l'intelligence  et  du  ca- 
ractère. —   Le  nom  de  phre'" 


nique.  Dans  la  langue  grecque, 
le  mot  qui  répond  à  celui  de 
Phrénique  peut  s'appliquer  aussi 
à  la  pensée  ;  et  c'est  là  ce  qui 
justifie  le  rapprochement  éty- 
mologique que  fait  Aristote.  — 
N'a  rien  de  la  pensée.  Cette  res- 
triction était  nécessaire.  —  Fort 
voisine.  Ceci  ne  se  comprend 
pas  très-bien,  si  l'on  admet 
qu'il  est  question  ici  de  voisi- 
nage matériel,  car  le  diaphrag- 
me est  fort  loin  de  la  tète  et  de 
l'encéphale;  maissans  doute  l'au- 
teur veut  dire  seulement  que  le 
centre  phrénique  est  presque 
aussi  sensible  que  peut  l'être 
l'organe  de  la  pensée. 

§  4.  Mince  à  son  milieu.  Ceci 
n'est   pas    inexact,    quoique   la 


y  a  une  nécessité  qu'étant  charnu  par  lui-même, 
il  le  soit  davantage  encore  vers  les  côtes,  mais  aussi 
parce  qu'il  faut  qu'il  reçoive  le  moins  de  fluide  pos- 
sible ;  car  en  étant  charnu,  il  aurait  et  il  attirerait 
bien  davantage  de  vapeur  humide.  ^  Ce  qui  prouve 
bien  qu'en  recevant  de  la  chaleur,  le  diaphragme 
manifeste  aussitôt  la  sensation  qu'il  éprouve,  c'est  ce 
qui  se  passe  dans  le  rire.  Pour  peu  qu'on  soit  cha- 
touillé, on  se  met  à  rire,  parce  que  le  mouvement 
s'étend  bien  vite  jusqu'à  cette  région.  Même  quand 
elle  s'échauffe  peu,  le  trouble  n'est  pas  moins  évident; 
et  la  pensée  est  mise  en  mouvement  en  dépit  de  la 
volonté  la  plus  réfléchie.  Ce  qui  fait  que  l'homme  est 
le  seul  animal  qui  soit  chatouilleux,  c'est  la  finesse 
de  sa  peau,  et  aussi  cette  circonstance  que  l'homme 


description  du  diaphragme 
donnée  ici  soit  insuffisante; 
voir  l'Anatomie  descriptive  de 
M.  Jamain,  p.  245,  3'  édi- 
tion. —  Davantage  encore  vers 
les  côtes.  Ce  sont  sans  doute 
les  deux  gros  faisceaux  char^ius 
qu'on  appelle  les  piliers  du 
diaphragme,  et  qui  s'insèrent  à 
la  seconde  et  à  la  troisième  ver- 
tèbres lombaires.  —  //  faut  qu'il 
reçoive  le  moins  de  fluide  pos- 
sible. Cette  théorie  est  la  suite 
des  précédentes  et  ne  vaut  pas 
mieux.  —  //  attirerait  bien 
davantage  de  vapeur  humide. 
Même  remarque. 

§  5.  Dans  le  rire.  Les  phy- 
siologistes modernes  expliquent 
le  rire  par  une  inspiration  lon- 


gue, suivie  d'inspirations  courtes 
et  saccadées,  auxquelles  succède 
une  inspiration  nouvelle  assez 
prolongée,  suivie  encore  d  ins- 
pirations écourtées.  Quand  le 
rire  est  trop  fort,  il  fatigue  les 
muscles  abdominaux  et  parti- 
culièrement le  diaphragme;  et 
voilà  sans  doute  comment  Aris- 
tote est  amené  à  s'en  occuper 
ici.  —  Qu'on  soit  chatouillé. 
Le  chatouillement  provoque  le 
rire  ;  mais  ce  n'en  est  pas  la 
cause  unique.  —  Jusqu'à  cette 
région.  Celle  du  diaphragme.  — 
La  pensée  est  mise  en  mouve- 
ment. C'est-à-dire  que  l'on  rit 
sans  le  vouloir.  —  C'est  la  fi- 
nesse de  sa  peau.  Je  ne  sais  pas 
si  la  physiologie  moderne   ac- 


\ 


90 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  X,  §   8 


91 


est  le  seul  animal  qui  rie,  le  chatouillement  et  le 
rire  se  produisant  par  le  mouvement  de  cette  partie 
qui  avoisine  l'aisselle.  ^  On  prétend  qu'à  la  guerre  des 
blessures  reçues  dans  le  voisinage  du  diaphragme 
provoquent  le  rire,  à  cause  delà  chaleur  que  la  bles- 
sure développe.  D'après  des  témoins  dignes  de  foi, 
ce  phénomène  est  bien  plus  croyable  que  ce  qu'on 
dit  d'une  tête  d'homme  parlant  encore  après  avoir 
été  coupée.  A  l'appui  de  cette  opinion,  quelques  per- 
sonnes citent  Homère  lui-même,  qui  dit  dans  un  de 
ses  vers  : 

«  Sa  tête  parle  encore  en  roulant  dans  la  poudre  » 
et  l'on  fait  remarquer  que  le  poète  dit  Sa  tête  et  non 


m 


cepte  cette  explication;  ce  se- 
rait la  sensibilité  de  la  peau 
plutôt  que  sa  iinesse. —  Le  seul 
animalquirie.  Cette  observation 
a  sans  doute  été  faite  pour  la  pre- 
mière fois  par  Aristote.  —  Qui 
avoisine  Vaisselle.  Le  texte  ne 
peut  pas  avoir  un  autre  sens,  et 
les  manuscrits  n'otfrent  pas  de 
variante  ;  mais  il  est  positif  que 
le  chatouillement  sous  l'aisselle 
n'est  pas  une  cause  de  rire. 

§  6.  Des  blessures.  Le  fait  est 
assez  fréquent  pour  qu'on  ait  pu 
l'observer  d'une  manière  sufii- 
sante,  soit  dans  l'Antiquité,  soit 
de  nos  jours.  —  Dans  le  voisin 
nage  du  diaphragme.  Ceci  est 
exact,  bien  que  l'explication 
qu'en  donne  Aristote  puisse  ne 
pas  l'être.  Il  ne  semble  pas  que 


la  chaleur  ait  rien  à   faire  ici. 

—  D'une  tête  d'homme.  Aris- 
tote a  bien  raison  de  réfuter  ce 
conte.  —  Homère,  Voir  l'Iliade, 
chant  X,  vers  457;  c'est  Dio- 
mède  abattant  la  tête  de  Dolon, 
qui  parle  encore  au  moment  où 
il  reçoit  le  coup  mortel.  Le  vers 
d'Homère  n'a  pas  du  tout  le 
sens  qu'on  voulait  y  prêter  ;  et 
l'on  conçoit  très-bien  que  la 
tête  soit  coupée  au  moment  où 
l'homme  parle  encore.  J'ai  lais- 
sé avec  intention  une  sorte  d'é- 
quivoque dans   ma  traduction. 

—  Sa  tête  et  non  pas  Lui.  Ceci 
indique  une  variante  dans  le 
texte  d'Homère  au  temps  d'A- 
ristote;  cette  variante  repose  sur 
une  seule  lettre.  Le  texte  actuel 
n'a  rien  de  douteux  ;  le   par- 


pas  Lui.  '  En  Carie  on  a  si  bien  cru  à  la  possibilité  de 
ce  fait,  qu'on  est  allé  jusqu'à  mettre  en  jugement  un 
indigène.  Un  prêtre  du  Jupiter  «  à  l'armure  »  ayant 
été  tué  sans  qu'on  sût  par  qui,  quelques  personnes 
prétendirent  avoir  entendu  la  tête  coupée  répéter  à 
plusieurs  reprises  :  ce  C'est  Cercidas  qui  a  tué  homme 
»  pour  homme.  »  On  chercha  dans  le  pays  l'homme 
qui  s'appellait  Cercidas,  et  on  le  mit  à  mort.  *  Mais 
il  est  bien  impossible  de  parler  quand  l'artère  a  été 
coupée  et  séparée,  et  quand  le  mouvement  qui  doit 
venir  du  poumon  ne  peut  plus  avoir  lieu.  Chez  les 
barbares,  qui  coupent  si  lestement  les  têtes,  on  n'a 
jamais  rien  vu  de  pareil.  Mais  pourquoi  ne  le  voit-on 
pas  chez  d'autres  animaux  que  l'homme.^  On  com- 
prend d'ailleurs,  sans  peine,  que  les  animaux  ne  rient 
pas  quand  le  diaphragme  est  blessé,  puisque  l'homme 


ticipe  qu'emploie  le  poète  se 
rapporte  à  Dolon,  et  non  point 
à  sa  tête,  comme  le  voulait  la 
variante  antique. 

§  7.  £/i  Carie.  Dans  la  partie 
sud-ouest  de  l'Asie  iMineure.  La  * 
contrée  était  habitée  par  des 
Grecs  en  même  temps  que  par 
des  indigènes.  Halicarnasse,  pa- 
trie d'Hérodote,  était  la  princi- 
pale ville,  sur  le  bord  de  la 
mer,  en  face  de  l'île  de  Cos. 
Les  Cariens  passaient  pour  peu 
intelligents  ;  et  le  conte  absurde 
que  cite  Aristote  ne  dépare  pas 
la  réputation  qu'on  leur  avait 
faite.  — Jupiter  «  à  l'armure  ». 
C'était  sans  doute  une  divinité 
locale. 


§  8.  Mais  il  est  bien  impos- 
sible. La  réfutation  est  péremp- 
toire  ;  la  trachée-artère  une  fois 
tranchée,  la  parole  ne  peut  plus 
se  produire.  —  Coupée  et  sépa- 
rée. Il  n'y  a  qu'un  seul  mot 
dans  le  texte.  —  Qui  coupent  si 
lestement  les  têtes.  II  y  a  cette 
nuance  d'ironie  dans  l'expres- 
sion du  texte.  Ces  mœurs  fé- 
roces n'ont  guère  changé  dans 
ces  pays  depuis  le  temps  d'A- 
ristote.  —  Chez  d'autres  ani- 
maux. Cet  argument  n'est  pas 
moins  fort  que  le  précédent.  — 

L'homme  est  le  seul  animal 

Répétition  de  ce  qui  vient  d  "être 
dit  plus  haut,  §  5.  —  Puisse 
faire  encore  quelques  pas.  C'est 


92 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


est  le  seul  animal  qui  ait  la  faculté  de  rire.  Mais  que 
le  corps  puisse  faire  encore  quelques  pas  après  que 
la  tête  est  coupée,  il  n  y  a  là  rien  que  la  raison  ne 
puisse  admettre,  puisque  les  animaux  qui  n  ont  pas  de 
sang  vivent  même  encore  longtemps  après  qu'on  les 
a  décapités.  Nous  en  avons  expliqué  les  raisons  dans 
d'autres  ouvrages. 

*  On  voit  donc  quelle  est  la  destination  de  chacun 
des  viscères,  et  Ton  comprend  qu'ils  sont,  de  toute 
nécessité,  placés  aux  extrémités  intérieures  des  veines  ; 
car  il  faut  que  la  vapeur  humide  puisse  sortir,  et  que 
cette  vapeur  soit  sanguine,  pour  qu'en  se  réunis- 
sant et  en  se  condensant,  elle  forme  le  corps  des  vis- 
cères. Voilà  aussi  pourquoi  les  viscères  sont  pleins  de 
sang,  et  pourquoi  ils  ont  entre  eux  la  même  nature 


l'impulsion  antérieure  qui  con- 
tinue et  achève  son  effet.  ~  Les 
animaux  qui  n'ont  pas  de 
sang.  Ce  sont  les  insectes.  — 
Dans  d'autres  ouvrages.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  llv.  IV, 
ch.  vil,  §  2,  p.  69  de  ma  tra- 
duction; voir  aussi  dans  les  O- 
puscules  psychologiques,  Traité 
de  la  Longévité,  etc.,  ch.  vi, 
§  4,  p.  301  de  ma  traduction. 
Aristote  est  revenu  à  plusieurs 
reprises  sur  ce  phénomène,  qui 
est  en  effet  très-curieux. 

§  9.0//  voit  donc Résumé 

des  chapitres  précédents  depuis 
le  chapitre  iv,  où  commence 
l'étude  des  viscères.  —  ^ux 
extrémités  intérieures  des  vei- 
nes. Ceci  veut  dire  seulement 


que  tous  les  viscères  sont  en 
rapport  avec  des  vaisseaux.  Cela 
est  vrai  d'une  manière  générale, 
puisqu'ils  sont  tous  alimentés 
par  des  artères  parties  de  l'aor- 
te. —  Que  la  vapeur  humide 
puisse  sortir..  Voir  plus  haut, 
§  4  et  §  1 .  —  Elle  forme  le 
corps  des  viscères.  Ceci  ne  se 
comprend  pas  très-bien,  et  la 
formation  des  viscères  ne  peut 
pas  évidemment  s'expliquer 
ainsi.  —  Pleins  de  sang.  C'est 
exact  ;  mais  Aristote  ne  savait 
pas  que  ce  sang  est  fourni  aux 
viscères  par  les  rameaux  arté-  ^ 
riels  de  l'aorte.  —  La  même 
nature  de  corps.  Ceci  n'est  pas 
moins  obscur  que  ce  qui  pré- 
cède,  et  le  corps   des  viscères 


LIVRE  III,  CHAP.  XI,  g  i 


93 


de  corps,  et  pourquoi  d'autres  ont  une  nature  dissem- 
blable. 


CHAPITRE  XI 

Des  membranes  qui  enveloppent  chaque  viscère  ;  conditions  que 
doit  remplir  la  membrane  pour  être  utile  ;  des  membranes  du 
cœur  et  du  cerveau  ;  ce  sont  les  plus  fortes  de  toutes;  raisons 
de  cette  organisation  ;  importance  souveraine  du  cœur  et  de 
l'encéphale  pour  la  conservation  de  la  vie. 

*  Tous  les  viscères  sont  renfermés  dans  une  mem- 
brane, parce  qu'il  faut  qu'ils  soient  garantis  pour 
que  rien  ne  puisse  les  atteindre  ;  et  il  faut  en  outre 
que  l'abri  qui  les  garantit  soit  léger.  C'est  là  précisé- 
ment ce  qu'est  la  membrane  par  sa  nature  même. 
D'une  part,  elle  est  assez  épaisse  pour  pouvoir  servir 


diffère  beaucoup  de  l'un  à  l'au- 
tre, comme  il  est  dit  à  la  fin  du 
paragraphe.  Le  chapitre  qui 
suit,  contenant  des  considéra- 
tions applicables  à  tous  les  vis- 
cères en  général,  doit  être  sé- 
paré de  celui  qui  précède.  Il 
se  borne  à  établir  que  tous  les 
viscères  sont  protégés  par  une 
membrane. 

§  1.  T'ous  les  viscères  sont 
renfermes  dans  une  membrane. 
Le  fait  est  exact  dans  sa  géné- 
ralité. Le  foie  tient  au  dia- 
phragme par  trois  replis  du  pé- 
ritoine ;  le  cœur  est  enveloppé 


^r  la  double  membrane  du 
péricarde  ;  les  parois  internes 
de  la  trachée-artère  sont  tapis- 
sées par  une  membrane  qui  vient 
de  r  arrière-bouche  ;  les  pou- 
mons sont  revêtus  d'une  mem- 
brane commune  qu'on  appelle 
la  plèvre,  et  qui  est  au  poumon 
ce  que  le  péritoine  est  aux  vis- 
cères de  l'abdomen  ;  la  rate  est 
presque  complètement  envelop- 
pée par  le  péritoine,  etc.,  etc. 
Ainsi,  l'assertion  d'Aristote  peut 
être  considérée  comme  vraie. — 
Qu  ils  soient  garantis. . .  l'abri. . . 
soit  léger.  Toutes  ces  explica- 


94 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  XII,  §  2 


95 


de  tégument;  et  d'autre  part,  elle  n'a  pas  de  chair,  de 
façon  qu'elle  n'attire  ni  ne  produit  aucune  humeur; 
elle  est  mince  pour  rester  légère  et  pour  ne  produire 
aucune  pesanteur.  *  Les  membranes  les  plus  grandes 
et  les  plus  fortes  sont  celles  qui  entourent  le  cœur  et 
l'encéphale.  C'est  fort  rationnel  ;  car  ce  sont-là  les 
parties  qui  ont  le  plus  besoin  d'être  protégées.  La 
bonne  conservation  est  surtout  nécessaire  pour  les 
parties  maîtresses  ;  et  ces  deux  parties-là  sont  avant 
tout  les  maîtresses  de  la  vie. 


CHAPITRE  XII 

Différences  dans  le  nombre  et  l'organisation  des  viscères,  dans  les 
vivipares,  dans  les  ovipares,  dans  les  poissons  ;  variétés  dans 
la  couleur  du  foie  ;  animaux  sans  fiel  ;  fonctions  du  foie  impor- 
tantes il  la  santé  ;  variétés  de  la  rate  selon  les  espèces. 

*  Certains  animaux  ont  tous  les  viscères  dont  il  vient 


lions  sont  très-justes,  —  Ju- 
cwie  humeur.  Ceci  est  moins 
exact,  parce  que  les  membranes 
sécrètent  généralement  quelque 
humeur  qui  leur  est  spéciale  et 
qui  les  lubrifie. 

§  2.  Z,e  cœur  et  l'encéphale. 
Le  péricarde  et  les  méninges. 
Mais  l'encéphale  est  surtout  pro- 
tégé par  la  boîte  osseuse  où  il 
est  renfermé.  Il  est  en  outre  en- 
veloppé, comme  tout  l'axe  céré- 


bro-spinal, de  trois  membranes  : 
la  pie-mère,  qui  est  la  plus  in- 
terne ;  l'arachnoïde,  qui  est  la 
seconde,  et  la  dure-mère,  qui 
est  la  plus  extérieure.  —  C'est 
fort  rationnel.  Nouveau  témoi- 
gnage d'admiration  pour  la  sa- 
gesse de  la  nature.  —  Les  maî- 
tresses de  la  vie.  C'est  une  belle 
expression,  qui  a  le  mérite  d'être 
parfaitement  vraie. 

§  1 .  Dont  il  vient  d'être  qnes» 


d'être  question;  mais  il  y  en  a  aussi  qui  ne  les  ont 
pas  tous  sans  exception.  Plus  haut,  nous  venons  de 
voir  ce  que  sont  ces  viscères,  et  quel  est  l'objet  de 
leur  organisation  ;  mais  les  viscères  diffèrent  même 
dans  les  animaux  qui  les  ont.  Ainsi,  tous  ceux  qui  ont 
un  cœur  ne  l'ont  pas  semblable,  non  plus,  on  peut 
dire,  qu'aucun  des  autres  viscères.  Le  foie,  par. 
exemple,  a  chez  les  uns  plusieurs  divisions;  chez  d'au- 
tres, il  forme  plutôt  une  seule  masse,  ceci  ne  s'appli- 
quant  d'abord  qu'aux  animaux  qui  ont  du  sang  et  qui 
sont  vivipares.  ^  Les  viscères  des  poissons  et  des 
quadrupèdes  ovipares  diffèrent  encore  plus  de  ceux 
des  vivipares,  et  ils  ne  diffèrent  pas  moins  entre  eux. 
Les  oiseaux,  au  contraire,  ont  un  foie  qui  se  rapproche 
beaucoup  de  celui  des  vivipares.  La  couleur  de  leur 


tion.  Dans  tous  les  chapitres 
qui  précèdent.  —  Qui  ne  les  ont 
pas  tous.  Ceci  est  très-exact, 
comme  le  prouve  l'anatomie  com- 
parée. —  Plus  haut.  A  partir 
du  chapitre  IV,  l'auteur  a  traité 
constamment  des  viscères.  — 
Diffèrent  même  dans  les  ani^ 
maux  qui  les  ont.  On  peut  voir 
les  détails  de  ces  différences, 
telles  que  les  connaît  la  science 
actuelle,  dans  l'Anatomie  com- 
parée de  Cuvier.  —  Ne  l'ont 
pas  semblable.  On  peut  voir 
dans  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, XXIV®  leçon,  ce  qu'est  le 
cœur  des  mammifères,  des  oi- 
seaux, des  reptiles,  des  pois- 
sons, pages  166  à  2^6,  et  ce 
que  sont  les  organes  de  la  cir- 


culation chez  les  animaux  sans 
vertèbres,  leçon  xxvii*,  pp.392 
et  suiv.  — Le  foie,  par  exemple. 
Id.  ibid.  xxii®  leçon,  pp.  6  et 
suiv* 

§  2.  Des  poissons  et  des  qua- 
drupèdes ovipares.  Observation 
très-exacte.  —  Les  oiseaux.., 
ont  un  foie.  Les  oiseaux  ont  un 
foie  profondément  divisé  en  deux 
lobes,  et  en  général  plus  volu- 
mineux que  celui  des  mammi- 
fères. Sa  figure  est  aussi  plus 
uniforme  ;  il  est  placé  au  mi- 
lieu, sans  incliner  plus  à  droite 
qu'à  gauche,  et  sous  les  deux 
hypocondres.  —  La  couleur  de 
leur  foie.  Dans  l'homme,  la 
couleur  du  foie  est  d'un  brun 
rougeâtre,  parce  qu'il  n'est  près- 


96 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  XII,  §  4 


97 


foie,  comme  celle  du  foie  des  vivipares,  est  pure  et  san- 
guine. Cela  tient  à  ce  que  le  corps  des  oiseaux  est  orga- 
anisé  pour  que  la  respiration  soit  facile,  et  ils  n  ont  pas 
une  surabondance  d'excrétion  qui  soit  nuisible.  ^  Par 
la  même  raison,  il  y  a  des  vivipares  qui  n'ont  pas  de 
fiel;  or  le  foie  contribue  puissamment  à  l'équilibre  du 
corps  et  à  sa  santé.  La  fonction  de  ces  organes  dépend 
surtout  du  sang;  et  après  le  cœur,  le  foie  est  le  plus 
sanguin  de  tous  les  viscères.  Chez  la  plupart  des  qua- 
drupèdes  ovipares,  les  viscères  sont  de  couleur  pâle  ; 
chez  quelques-uns,  ils  sont  à  peine  apparents,  parce 
que  leurs  corps  ont  une  mauvaise  constitution,  comme 
celle  du  crapaud  ou  de  la  tortue,  et  d'animaux  de  cet 


que  formé  que  de  vaisseaux  de 
différente  nature.  La  couleur  est 
à  peu  près  la  même  dans  les 
autres  mammifères.  Chez  les 
oiseaux,  elle  est  d'ordinaire 
aussi  d'un  rouge  brun,  et  par- 
fois d'un  rouge  vif  ou  pâle. 
Souvent  le  lobe  gauche  est  le 
plus  petit.  —  Surabondance 
d'excrétion.  Ainsi,  les  oiseaux 
n'ont  pas  d'urine;  ou  plutôt 
l'excrétion  liquide  se  mêle  chez 
eux  à  l'excrétion  sèche. 

§  3.  Qui  n'ont  pas  de  fiel. 
Dans  les  mammifères,  la  vési- 
cule du  fiel  est  générale  ;  mais 
il  y  a  quelques  exceptions,  no- 
tamment chez  les  rongeurs;  les 
pachydermes,  les  ruminants  en 
manquent,  ainsi  que  quelques 
amphibies  et  quelques  cétacés  ; 
voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, xxii^  leçon,  pp.  35  et  suiv., 


jre  édit.  —  yi  V équilibre  du 
corps  et  à  sa  santé.  Les  recher- 
ches les  plus  récentes  confirment 
cette  théorie.  La  bile,  extraite 
par  le  foie  du  sang  veineux  qui 
l'alimente,  est  indispensable  à 
la  digestion  ;  elle  contient  une 
sorte  de  savon  animal  très-odo- 
rant, qui  absorbe  la  plus  grande 
partie  du  sang  apporté  en  abon- 
dance par  la  veine-porte.  Voir 
Cuvier,  loc.  cit.,  pp.  3  et  suiv. 

—  Le  plus  sanguin  de  tous  les 
viscères.  Cette  assertion  n'a  rien 
de  faux,  bien  qu'elle  soit  peut- 
être  un  peu  exagérée.  Le  pou- 
mon a  plus  de  sang  que  le  foie. 

—  Des  quadrupèdes  ovipares. 
Chez  les  reptiles,  le  foie  est  re- 
lativement considérable  ;  il  se 
prolonge  fort  loin  en  arrière 
sous  les  intestins  ;  sa  couleur 
tire  plutôt  sur  le  jaune  que  sur 


ordre.  *  Les  animaux  à  cornes,  et  à  pieds  fourchus,  ont 
une  rate  arrondie,  comme  la  chèvre,  le  mouton  et  les 
autres  espèces  analogues,  excepté  quelques-unes  où, 
à  cause  de  sa  grosseur,  elle  a  pris  en  largeur  un  accrois- 
sement beaucoup  plus  grand,  ainsi  qu'on  le  voit  chez 
le  bœuf.  Tous  les  animaux  à  plusieurs  doigts  divisés 
ont  une  rate  très-longue,  comme  le  cochon,  l'homme 
et  le  chien.  Dans  les  solipèdes,  elle  tient  une  sorte 


le  rouge  brun  des  mammifères. 
—  Du  crapaud  ou  de  la  tortue. 
Chez  les  chéloniens,  le  foie  est 
partagé  en  deux  masses  arron- 
dies et  irrégulières  ;  celle  de 
droite  occupe  l'hypocondre  ; 
l'autre  tient  à  la  petite  courbure 
de  l'estomac.  Voir  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  xxii®  leçon, 
page  15,  1*^^  édit. 

§  4.  Les  animaux  à  cornes 
et  à  pieds  fourchus.  Aristote 
n'aurait  peut-être  pas  dû  se 
borner  à  une  seule  classe  d'ani- 
maux, en  parlant  de  la  rate.  Ce 
viscère  varie  beaucoup  de  for- 
me, de  volume,  de  couleur,  de 
consistance,  de  grosseur,  chez 
tous  les  vertébrés  autres  que 
l'homme.  Voir  Cuvier,  loc.  cit. 
pp.  59  et  suiv.  —  La  chèvre,  le 
mouton,  etc.  Cuvier  n'a  fait  au- 
cune remarque  particulière  sur 
la  rate  de  ces  animaux.  —  Ont 
une  rate  très-longue.  C'est  ce 
qu'a  observé  également  Cuvier, 
loc.  cit.  p.  66,  pour  le  cochon  et 
l'éléphant.  —  L'homme.  La  rate 
chez  l'homme  occupe  l'hypo- 
condre droit  ;  mais  cette  situa- 
tion varie  beaucoup,  ainsi  que 


II. 


sa  forme  et  son  volume  ;  Cuvier, 
id.  ibid.  p.  57.  —  Et  le  chien. 
La  rate  est  en  effet  chez  le  chien 
étroite  et  longue,  prismatique 
ou  aplatie  ;  Cuvier,  id.  ibid. 
p.  66.  —  Dans  les  solipèdes. 
Chez  le  cheval,  la  rate  est  plate 
et  triangulaire.  Bien  qu'Aristote 
ne  s'étende  pas  beaucoup  sur 
les  faits  qui  concernent  la  rate, 
l'étude  qu'il  en  fait  n'en  est  pas 
moins  très  -  remarquable .  Ses 
observations  sont  justes  ;  et 
quoi  qu'il  ne  connaisse  pas  les 
fonctions  de  la  rate,  encore 
ignorées  de  nos  jours,  il  sait  net- 
tement qu'elle  tient  une  place 
essentielle  dans  l'organisme,  et 
il  l'étudié  aussi  bien  qu'on  pou- 
vait le  faire  de  son  temps.  Il  est  à 
remarquer  du  reste  que,  dans 
l'Antiquité,  il  n'a  pas  été  le  pre- 
mier à  ouvrir  cette  route.  On 
peut  voir  dans  Hippocrate 
quelle  attention  la  médecine 
donnait  déjà  aux  affections  de 
la  rate,  plus  ou  moins  réelles  ; 
voir  l'article  Rate  dans  la  table 
générale  de  F  Hippocrate  de  E. 
Littré.  Voir  aussi  un  peu  plus 
haut,  ch.  VII,  §  3,  et  l'Histoire 

7 


/ 


98 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


de  milieu,  mélange  de  Tun  et  de  Tautre;  c'est-à-dire 
qu'elle  est  large  en  un  sens,  et  étroite  dans  l'autre, 
comme  on  le  voit  sur  le  cheval,  le  mulet,  Tàne. 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV,  §  i 


99 


CHAPITRE  Xllï 


Différences  de  la  chair  et  des  viscères;  cause  de  ces  différences. 

*Les  viscères  présentent  des  différences  avec  la 
chair,  non  pas  seulement  pour  leur  masse  matérielle, 
mais  en  outre  par  cette  circonstance  que  la  place  de 
la  chair  est  au  dehors,  tandis  que  les  viscères  sont  à 
l'intérieur.  Cela  tient  à  ce  que  la  nature  des  viscères 
participe  de  celle  des  veines  ;  et  que,  parmi  les  vis- 
cères, les  uns  sont  faits  pour  les  veines,  et  que  les 
autres  ne  sauraient  s'en  passer. 


des  Animaux,  liv.  II,   ch.  xi, 
§  5,  p.  170  de  ma  traduction. 

§  1.  Les  viscères.  L'étude  des 
viscères  a  été  commencée  plus 
haut,  ch.  IV  et  suivant.  —  Avec 
la  chair.  Cette  explication  de 
la  différence  de  la  chair  et  des 
viscères  est  très-insuflisante.  Il 
est  bien  vrai,  comme  le  dit 
l'auteur,  que  la  chair  est  au 
dehors,  et  les  viscères  à  l'inté- 
rieur; mais  il  y  a  bien  d'autres 
différences  plus  importantes  que 
celles-là.  Aristote  aurait  pu  les 
signaler.  —  Participe  de  celle 


des  veines.  Ceci  est  exact  dans 
cette  mesure  que  les  viscères 
sont  creux  ainsi  que  les  veines  ; 
mais  les  fonctions  des  viscères 
sont  très-diverses,  tandis  que  la 
fonction  des  veines  est  unique. 
—  Les  uns  sont  faits  pour  les 
veines.  Il  semble  au  contraire 
que  ce  sont  les  veines  (artères  et 
veines)  qui  sont  faites  pour  les 
viscères  qu'elles  alimentent.  — 
Les  autres  ne  sauraient  s'en 
passer.  Ceci  est  beaucoup  plus 
exact.  L'anatomie  et  la  physio- 
logie comparée  attestent  que  les 


CHAPITRE  XIV 

De  l'estomac;  sa  position;  des  intestins  et  de  leur  double  fonc- 
tion d'absorption  et  d'excrétion  ;  citations  des  Traités  de  la  Gé- 
nération et  de  la  Nourriture  ;  diversités  des  estomacs  selon  les 
espèces;  nombre  des  estomacs;  estomacs  multiples  du  chameau; 
animaux  ruminants;  citations  de  l'Histoire  des  Animaux  et  des 
Dessins  anatomiques;  estomac  des  oiseaux;  le  gésier;  estomac 
des  poissons  ;  leurs  dents  ;  leurs  appendices  intestinaux  ;  glou- 
tonnerie des  poissons;  des  intestins  à  la  suite  de  l'estomac;  con- 
formation générale  de  l'intestin  ;  diverses  parties  qui  le  for- 
ment; le  côhm,  le  caecum,  le  jéjunum;  éIaî)oration  successive 
des  aliments;  résidus  et  excréments;  point  précis  où  se  fait  la 
séparation  de  ce  qui  nourrit  et  de  ce  qui  ne  peut  plus  nourrir. 

*  Sous  le  diaphragme,  est  placé  l'estomac,  qui, 
dans  les  animaux  à  œsophage,  est  au  point  même  oii 
finit  cette  dernière  partie,  et  qui,  dans  ceux  qui  sont 
dépourvus  d'œsophage,  vient  immédiatement  après 
la  bouche.  A  la  suite  de  l'estomac,  se  trouve  ce  qu'on 


viscères  sont  nourris  par  le 
sang  que  leur  apportent  les 
artères  ;  sans  elles,  ils  ne  vi- 
vraient pas.  Le  foie  seul  est 
nourri  par  du  sang  veineux  ; 
mais  il  n'en  a  pas  moins  besoin 
de  sang. 

§  1 .  L'estomac,  On  aurait  pu 
traiter  de  l'estomac  avant  les 
viscères  ;  mais  on  peut  tout 
aussi  bien  en  traiter  après  ;  il 
n'y  a  point  ici  d'ordre  néces- 
saire. L'estomac  est  bien  placé, 


comme  le  dit  Aristote,  sous  l'œ- 
sophage ;  mais  il  eût  été  possi- 
ble de  préciser  davantage  les 
choses.  Beaucoup  d'autres  vis- 
cères sont  situés  de  même  ;  mais 
la  poche  que  forme  l'estomac  est 
plus  particulièrement  placée  en- 
tre l'œsophage  et  le  duodénum, 
dans  l'hypocondre  gauche,  qu'il 
remplit  en  grande  partie;  et  il 
s'avance  même  jusque  dans  l'hy- 
pocondre droit. —  Immédiate' 
ment  après  la  bouche.  Comme 


«; 


.1 


100 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IIÎ,  CHAP.  XIV,  §  5 


101 


I  » 


t. 


appelle  Tintestin.  'Tout  le  monde  peut  comprendre 
pourquoi  ces  parties  diverses  sont  ainsi  disposées 
dans  les  animaux.  C'est  évidemment  parce  qu'il  faut 
que  les  animaux  reçoivent  la  nourriture  ingérée,  et 
qu  ils  expulsent  ensuite  le  résidu  de  la  nourriture 
après  ravoir  épuisée  ;  or  il  est  bien  impossible  que 
ce  soit  dans  un  seul  et  même  lieu  du  corps  que  se 
trouvent  la  nourriture  non  encore  digérée  et  Texcré- 
ment  qui  doit  être  rejeté.  'Il  faut  absolument  un 
lieu  où  la  transformation  puisse  s'opérer.  Ainsi,  telle 
partie  recevra  la  nourriture  qui  entre,  et  telle  autre 
partie  recevra  Texcrément  qui  ne  peut  plus  être  uti- 
lisé. Mais,  de  même  que  le  temps  où  s'accomplit  cha- 
cune de  ces  fonctions  est  différent,  de  même  il  faut 
aussi  qu  elles  soient  séparées  pour  les  lieux  mêmes 
où  elles  se  passent.  Mais  Texplication  de  tous  ces 
phénomènes  est  mieux  à  sa  place  dans  les  ouvrages 


dans  bon  nombre  de  poissons. 
—  Vlntestln.  Cet  intestin,  c'est 
le  duodénum,  après  le  pylore. 

§  2.  Tout  le  monde  peut  com- 
prendre. L'objet  du  canal  ali- 
mentaire ou  intestinal  est  en 
effet  de  toute  évidence  ;  à  une 
de  ses  extrémités  il  reçoit  la 
nourriture  ;  et  à  l'autre,  il  en 
expulse  le  résidu,  ou  l'excré- 
ment. Voir  Guvier,  Anatomie 
comparée,  xx®  leç.,  pp.  352  et 
suiv.,  l""®  édit  ;  voir  aussi  la 
Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.  xxxii.  —  Dans  un 
seul  et  même  lieu  du  corps.  Ceci 
n'est  peut-être  pas  très-exact,  et 


Aristote  lui-même  a  constaté 
qu'il  y  a  des  animaux  chez  les- 
quels la  bouche  et  l'anus  se 
confondent.  Mais  il  est  vrai  que, 
même  dans  ce  cas,  il  y  a  eu  une 
élaboration  intermédiaire  pour 
la  nutrition  de  l'animal. 

§  3.  Il  faut  absolument  un 
lieu...  La  théorie  est  ici  parfai- 
tement exacte. —  Séparées  pour 
les  lieux  mêmes D'une  ma- 
nière générale,  ceci  est  encore 
très- vrai.  —  De  la  Génération. 
C'est  le  traité  qu' Aristote  a  con- 
sacré à  cette  grande  question, 
étudiée  avec  autant  de  soin 
par  Buffon  et  par  Cuvier.  —  La 


qui  traitent  de  la  Génération  et  de  la  Nourriture  des 


animaux. 

4 


Pour  le  moment,  bornons-nous  à  étudier  les 
différences  que  peuvent  présenter  Testomac  et  les 
parties  qui  le  complètent.  Les  animaux  n'ont  pas  tous 
les  uns  et  les  autres  des  estomacs  pareils,  ni  pour  la 
dimension,  ni  pour  la  forme.  Les  animaux  pourvus  de 
la  double  rangée  de  dents,  quand  ils  ont  du  sang  et 
qu'ils  sont  vivipares,  ont  un  seul  estomac  comme 
rhomme,  le  chien,  le  lion  et  beaucoup  d'animaux  po- 
lydactyles;  il  n'y  a  aussi  qu'un  seul  estomac  chez  les 
solipèdes,  comme  le  cheval,  le  mulet,  l'âne,  et  chez 
les  animaux  à  pied  fourchu,  qui  ont  la  double  rangée 
de  dents,  comme  le  cochon.  ^  La  seule  différence,  c'est 
que  quelques-uns,  soit  à  cause  de  la  grandeur  de 
leur  corps,  soit  par  l'effet  de  leur  nourriture,  qui 
n'est  pas  de  digestion  facile,  parce  qu'elle  est  faite 


Nourriture  des  animaux.  Aris- 
tote avait  également  fait  un  ou- 
vrage spécial  sur  ce  sujet  ;  mais 
cet  ouvrage  n'est  pas  parvenu 
jusqu'à  nous;  on  peut  s'en  faire 
une  idée  par  les  observations 
relatives  à  la  nutrition  qu'il  a 
répandues  dans  toute  son  his- 
toire naturelle. 

§  4.  Pour  le  moment les 

parties  qui  le  complètent.  L'é- 
tude des  fonctions  de  l'estomac 
est  en  effet  l'objet  particulier  de 
ce  chapitre  ;  elle  est  déjà  assez 
vaste  sans  la  compliquer.  — 
Des  estomacs  pareils.  On  peut 


voir  les  différences  que  présente 
l'eslomac  chez  l'homme,  les 
mammifères,  les  oiseaux,  les 
reptiles,  les  poissons,  etc.  dans 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
XX®  leçon,  pp.  352  à  416.  — 
—  Comme  le  cochon .  L'estomac 
du  cochon  a  une  conformation 
particulière  ;  il  est  globuleux , 
et  le  grand  cul-de-sac  est  sur- 
monté d'une  sorte  de  capuchon; 
voir  Cuvier,  loc.  cit.  p.  391. 

§  5.  Za  seule  différence.  D'a- 
près les  détails  donnés  plus  bas. 
il  semble  bien  qu'il  y  a  plus 
d'une  seule  différence.  —  D'é* 


f . 


102 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


In', 
î 

[^ 
■I 


d'épines  et  de  bois,  sont  pourvus  de  plusieurs  esto- 
macs, comme  le  chameau,  et  même  les  bêtes  à  cornes. 
En  effet,  les  bêtes  à  cornes  n'ont  pas  la  double  rangée 
de  dents.  Comme  le  chameau  n'a  pas  de  cornes,  il 
n'est  pas  compté  parmi  les  animaux  à  double  rangée 
de  dents,  et  il  lui  est  plus  nécessaire  d'avoir  l'estomac 
organisé  tel  qu'il  l'a,  plutôt  que  d'avoir  des  dents  de 
devant.  ®  Par  suite,  ayant  l'estomac  semblable  à  celui 
des  animaux  qui  n'ont  pas  la  double  rangée  de  dents, 
il  a  les  dents  disposées  tout  à  fait  comme  les  leurs, 
parce  que  les  dents  antérieures  lui  seraient  inutiles. 
Mais  comme  sa  nourriture  consiste  en  matière  aussi 
dure  que  des  épines,  il  faut  nécessairement  que  la 
langue  soit  charnue;  et,  par  la  dureté  du  palais,  la 
nature  supplée  à  la  partie  terreuse  qui  viendrait  des 


pines  et  de  bois'.  Cette  expres- 
sion est  exagérée.  —  Pourvus 
de  plusieurs  estomacs.  Ce  sont 
les  ruminants  ;  voir  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  II,  ch.  m, 
§  12,  p.  127  de  ma  traduction. 

—  Et  même  les  bétes  à  cornes. 
Bœufs,   chèvres,  moutons,  etc. 

—  N'ont  pas  la  double  rangée 
de  dent9.  Voir  Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  II,  ch.  II,  §  11, 
p.  112  de  ma  traduction,  et 
ch.  III,  §  12,  p.  126.—  Orga- 
nise' tel  qu'il  l'a.  Voir,  sur  les 
estomacs  des  ruminants,  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  II, 
ch.  XII,  §9,  pp.  181  et  182  de 
ma  traduction.  —  Des  dents  de 
devant.  Le  chameau  a  des  cani- 


nes aux  deux  mâchoires  ;  mais 
il  n'a  d'incisives  qu'à  la  mâ- 
choire inférieure,  au  nombre  de 
six  ;  à  la  mâchoire  d'en  haut, 
il  n'a  qu'un  bourrelet  calleux. 
Voir  Cuvier,  Règne  animal,  1. 1, 
pp.  25i  et  suiv. 

§  6.  L'estomac.  Il  serait  plus 
exact  de  dire  :  «  Les  estomacs  » . 
—  Antérieures.  Mais  le  chameau 
a  des  molaires  au  nombre  de 
dix-huit  ou  vingt. —  La  dureté 
du  palais.  Je  ne  vois  pas  que 
la  zoologie  moderne  ait  cons- 
taté cette  organisation  parti- 
culière. —  La  partie  terreuse. 
Ceci  se  rapporte  à  la  théorie 
des  quatre  éléments,  où  la  terre 
représente    toujours    la    partie 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV,  §  8  103 

dents.  D'ailleurs,  le  chameau  rumine  ainsi  que  les 
bêtes  à  cornes,  parce  que  ses  estomacs  sont  abso- 
lument pareils  aux  leurs.  ^  En  effet,  les  bêtes  à  cornes 
ont  plusieurs  estomacs;  et  tels  sont  le  mouton,  le 
bœuf,  la  chèvre,  le  cerf,  et  autres  animaux  de  ce 
genre.  Comme  dans  ces  animaux  l'office  de  la  bouche, 
qui  manque  de  dents,  est,  en  ce  qui  regarde  Tali- 
mentation,  insuffisamment  rempli,  l'un  des  estomacs, 
recevant  la  nourriture  après  l'autre,  le  premier  la 
reçoit  non  élaborée  :  le  second  la  reçoit  élaborée  un 
peu  mieux;  l'autre,  élaborée  entièrement;  l'autre, 
enfin  tout  à  fait  coulante  et  à  l'état  de  bouillie.  *  C'est 


solide  et  dure  des  corps.  —  Ru- 
mine ainsi  que  les  bétes  à  cor- 
nes. Bien  qu'il  n'ait  pas  de 
cornes.  —  Ses  estomacs...  Voir 
sur  les  estomacs  des  ruminants, 
Cuvier,  lac.  cit.  t.  I,  p.  255,  et 
M.  Claus,  Zoologie  descriptive, 
p.  1052,  trad.  franc. 

§  7.  Ont  plusieurs  estomacs. 
On  distingue  en  général  quatre 
estomacs  chez  les  ruminants  : 
panse,  bonnet,  feuillet  et  cail- 
lette ;  quelques  ruminants  n'en 
ont  que  trois  ;  mais  comme  tous 
ces  estomacs  se  communiquent, 
on  peut  dire  que  c'est  un  seul 
estomac,  qui  a  plusieurs  divi- 
sions. Ceux  des  ruminants  qui 
ont  des  cornes  se  distinguent 
aussi  selon  que  ces  cornes  sont 
creuses  ou  pleines. —  Le  premier 
la  reçoit  non  élaborée.  C'est  la 
panse,  où  descendent  d'abord 
les  herbes  qui,  arrachées  au  sol, 


ne  sont  que  concassées  grossiè- 
rement par  une  première  mas- 
tication. —  Le  second.  C'est  le 
bonnet;  quoique  petit  et  globu- 
leux, i)  saisit  l'herbe,  l'imbibe 
et  la  comprime  en  petites  pe- 
lotes, qui  remontent  à  la  bouche 
pour  y  être  remâchées. —  L'au- 
tre ^  élaborée  entièrement.  C'est 
peut-être  dire  trop  ;  mais  les 
aliments  remâchés  redescendent 
dans  le  troisième  estomac,  nom- 
mé le  feuillet,  à  cause  de  ses 
lames  longitudinales. — L'autre, 
enfin...  C'est  la  caillette,  qui  a 
des  rides  nombreuses,  et  qui 
ressemble  beaucoup  à  l'estomac 
des  animaux  ordinaires.  C'est  là 
que  s'accomplit  la  véritable  di- 
gestion. —  Coulante  et  à  Vétat 
de  bouillie.  Il  n'y  a  qu'un  seul 
mot  dans  le  texte.  On  voit  que 
la  description  des  quatre  esto- 
macs des  ruminants,  telle  que  la 


104 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


iii' 


pour  raccomplissement  de  toutes  ces  fonctions  que 
les  animaux  de  cet  ordre  ont  plusieurs  lieux  et  plu- 
sieurs parties,  qui  s'appellent  successivement  Tes- 
tomac,  la  résille,  le  hérisson,  la  caillette.  Si  l'on  veut 
savoir  leur  position  respective  et  leurs  formes  di- 
verses, nous  renvoyons  à  l'Histoire  des  Animaux  et 
aux  Dessins  anatomiques,  où  il  faut  les  étudier. 

'  C'est  pour  une  cause  toute  semblable  que  les  oi- 
seaux présentent  aussi  une  différence  dans  l'organe 
destiné  à  recevoir  les  aliments.  Comme  les  oiseaux 
non  plus  ne  peuvent  pas  accomplir  le  service  de  la 
bouche,  qui  n'a  pas  de  dents,  et  qu'ils  n'ont  pas  d'or- 
gane, soit  pour  diviser  la  nourriture,  soit  pour  la 
broyer  suffisamment,  ils  ont  avant  l'estomac  ce  qu'on 
appelle  le  gésier,  qui  remplace  le  travail  de  la  bouche. 


I 


donne  Aristote,  est  fort  exacte  ; 
et  les  Modernes  n'y  ont  pas 
beaucoup  ajouté. 

§  8.  Les  animaux  de  cet 
ordre.  C'est-à-dire  les  Rumi- 
nants. —  L'estomac^  la  résille^ 
le  hérisson,  la  caillette.  Ce  ne 
sont  pas  tout  à  fait  les  noms  ac- 
tuellement adoptés;  mais  les 
faits  sont  exacts  ;  et  les  obser- 
vations, identiques.  —  L'His- 
toire des  Animaux.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  II, 
ch.  XII,  §  9,  p.  181  de  ma  tra- 
duction. —  Dessins  anatomi- 
ques. Malheureusement  ces  des- 
sins ne  nous  ont  pas  été  conser- 
vés par  la  tradition.  Voir  la 
Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.  cLXvi.  Voir  aussi,  dans 


la  table  de  ma  traduction,  l'ar- 
ticle Dessins,  où  sont  rappelées 
toutes  les  citations  qu'en  fait 
Aristote. 

§  9.  Les  oiseaux.  Comme  les 
oiseaux  n'ont  pas  de  dents,  il 
leur  faut  un  appareil  qui  rem- 
place celui  de  la  mastication 
chez  les  mammifères.  11  faut 
voir,  sur  cette  différence  fonda- 
mentale, Buffon,  Discours  sur 
la  nature  des  oiseaux,  t.  XIX, 
pp.  51  et  suiv.,  édit.  de  1829  ; 
Cuvier ,  Anatomie  comparée , 
XXII®  leç.,  pp.  193  et  suiv.;  et 
aussi  XX®  leç.,  p.  404,  sur  l'œ- 
sophage et  l'estomac  des  oi- 
seaux. —  Le  gésier.  Ceci  est 
peut-être  un  peu  trop  général; 
et  dans  le  paragraphe  suivant, 


10 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV,  §  11  105 

Les  uns  ont  un  large  œsophage,  ou  bien,  en  avant 
de  l'estomac,  une  partie  gonflée  de  cet  œsophage,  où 
ils  amassent  d'avance  de  la  nourriture  non  élaborée  ; 
ou  bien  encore,  c'est  une  partie  de  l'estomac  qui  se 
renfle.  D'autres  oiseaux:  ont  l'estomac  lui-même  fort 
et  charnu,  afin  de  pouvoir  emmagasiner  longtemps 
et  cuire  la  nourriture  qui  n'est  pas  assez  amollie.  La 
nature  répare  ainsi  l'insuffisance  de  la  bouche  par 
l'énergie  et  la  chaleur  de  l'estomac.  ^*  Il  y  a  des  oi- 
seaux qui  n'ont  rien  de  tout  cela,  mais  qui  n'ont 
qu'un  vaste  gésier;  et  tels  sont  les  oiseaux  qui  ont  de 
longues  pattes  et  qui  vivent  dans  les  marais,  pour 
contrebalancer  la  liquidité  de  leur  nourriture.  C'est 
qu'en  effet  la  nourriture  de  tous  ces  oiseaux  est  faci- 


Aristote  pousse  l'analyse  un  peu 
plus  loin  et  la  rend  plus  minutieu- 
se. Avant  que,  dans  l'oiseau,  les 
aliments  n'arrivent  au  canal  in- 
testinal, ils  traversent  trois  po- 
ches, qui  sont  des  dilatations 
de  l'œsophage,  le  jabot,  puis  le 
ventricule  succenturié,  qui  est 
un  peu  moins  dilaté  que  le  jabot, 
et  enfin  le  gésier,  qui  est  l'esto- 
mac proprement  dit.  Ces  trois 
dilatations  successives  présen- 
tent bien  des  différences  chez 
les  diverses  espèces  d'oiseaux  ; 
voir  Cuvier,  loc.  cit.  pp.  407  et 
suiv. 

§  10.  Une  partie  gonflée  de 
cet  œsophage.  C'est  le  jabot, 
dont  la  distension  se  manifeste 
fortement  au  dehors.  —  La 
nourriture    non    élaborée.    Les 


aliments  ne  sont  digérés  en  effet 
que  par  le  gésier.  —  Une  partie 
de  l'estomac  qui  se  renfle.  Ceci 
est  moins  exact  ;  car  c'est  une 
partie  de  l'œsophage  bien  plutôt 
que  de  l'estomac.  —  Fort  et 
charnu.  Ceci  s'applique  très- 
bien  au  gésier,  qui  est  revêtu  de 
trois  membranes,  et  qui  a  des 
parties  presque  aussi  dures  que 
de  la  corne.  —  L'insuffisance 
de  la  bouche.  L'expression  est 
fort  heureuse. 

§11.   Il  y  a  des  oiseaux 

un  vaste  gésier.  Cuvier,  loc. 
cit.,  s'est  arrêté  assez  longue- 
ment à  décrire  le  gésier  du  hé- 
ron. Ce  gésier  a  des  muscles 
très-minces,  et  il  semble  ne  for- 
mer qu'un  seul  grand  sac  avec 
le    ventricule   succenturié.   On 


k 


1  * 


106 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV.  §  13 


107 


ïh 


lement  amollie;  et  c  est  pour  cela  qu^ils  ont  toujours 
des  estomacs  qui  sont  humides  par  une  coction  insuf- 
fisante et  par  leur  genre  de  nourriture. 

*^Les  poissons  ont  des  dents,  et  Ton  peut  presque 
dire  qu*ils  ont  tous  des  dents  alternantes,  qui  s'en- 
chevêtrent; car  il  n'y  a  que  très-peu  d'espèces  de 
poissons  qui  en  soient  dépourvues,  comme  le  scare, 
qui,  par  cette  raison  môme,  très-concevable  du  reste, 
est  peut-être  le  seul  poisson  qui  rumine.  Les  animaux 
qui  n'ont  pas  la  double  rangée  de  dents  et  qui  ont 
des  cornes,  ruminent.  Tous  les  poissons  ont  des  dents 
aiguës  capables  de  diviser  la  nourriture  ;  mais  elles 


dirait  qu'il  n'y  a  pas  là  de 
gésier  proprement  dit,  et  qu'il 
n'y  a  qu'un  estomac  membra- 
neux. On  voit  que,  dans  ses 
traits  généraux,  la  description 
du  naturaliste  grec  est  exacte, 
et  qu'il  avait  bien  aperçu  les 
différences  d'organisation.  — 
J)ex  estomacs  qui  sont  humides. 
Ceci  est  peut-être  obscur;  et 
sans  doute  c'est  d'après  les  ex- 
crétions de  ces  oiseaux  qu'A- 
ristote  juge  que  leur  estomac 
doit  être  humide  et  qu'il  digère 
imparfaitement  les  aliments. 

§  12.  Les  poissons  ont  des 
dents.  Cette  généralité  est  exac- 
te ;  mais  les  dents  des  poissons 
varient  beaucoup.  Cuvicr  y  a 
consacré  une  longue  étude,  Ana- 
tomie  comparée,  xvii®  leçon,  ar- 
ticle IV,  pp.  175  et  suiv.,  r« 
édition.  Les  dents  des  poissons 
se  distinguent  surtout  par  leur 


forme  et  par  leur  position,  en 
crochet,  en  cône,  à  couronne 
plaie,  tranchantes,  implantées 
dans  les  os  intermaxillaires,  ou 
dans  la  mâchoire  inférieure,  ou 
au  palais,  ou  sur  la  langue,  ou 
sur  les  osselets  des  branchies,  ou 
à  l'œsophage,  ou  au  pharynx. 
Toutes  ces  diversités  sont  isolées 
et  uniques,  ou  bien  mêlées  les 
unes  aux  autres.  Les  brochets 
de  nos  étangs  sont  au  nombre 
des  poissons  qui  ont  le  plus  de 
dents.  Le  requin  a  ses  dents  en 
triangle  isocèle,  plus  longues 
que  larges,  etc.  —  Le  scare. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  IX,  §§  7  et  10,  pp. 
IGO  et  162  de  ma  traduction. 

—  Les  animaux ruminent. 

Ce  retour  aux  ruminants  paraît 
assez  singulièrement  placé  ici; 
et  on  peut  croire  que  c'est  une 
interpolation,  puisque  la  phrase 


ne  la  divisent  que  très-imparfaitement,  parce  qu'il 
n'est  pas  possible  aux  poissons  d'y  mettre  le  temps 
qui  serait  indispensable  pour  la  broyer.  Aussi,  n'ont-ils 
pas  de  dents  larges  ;  et  comme  ils  ne  sont  pas  en  état 
de  triturer  la  nourriture,  les  dents  leur  seraient  bien 
inutiles.  *^  De  plus,  tels  poissons  n'ont  pas  du  tout  d' oe- 
sophage ;  ou  bien  ils  l'ont  très-court.  Mais  pour  faci- 
liter la  coction,  les  uns  ont  des  estomacs  du  genre  de 
celui  des  oiseaux,  et  bien  charnus,  comme  le  muge;  la 
plupart  ont  des  excroissances  compactes  près  de  l'es- 


suivante  revient  aux  poissons. 
—  fie  la  divisent  que  très- 
imparfaitement.  Ceci  est  plus 
exact  que  ce  qui  précède  ;  et  les 
poissons  en  général  ne  font  ordi- 
nairement qu'avaler  leur  nour- 
riture. —  Les  dents  leur  se- 
raient bien  inutiles.  Il  faut  sous- 
entendre  :  «  Si  ces  dents  étaient 
faites  comme  celles  des  quadru- 
pèdes. »  Sur  l'appareil  de  la  di- 
gestion chez  les  poissons,  voir 
la  Zoologie  descriptive  de  M. 
Claus,  p.  793,  trad.  franc.;  voir 
aussi  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  II,  p.  127,  édition  de 
1829. 

§  1 3  Du  genre  de  celui  des 
oiseaux.  Ceci  est  peu  exact, 
bien  que  l'auteur  essaie  de  jus- 
tifier cette  observation  par  les 
détails  qui  suivent.  Dans  la 
plupart  des  poissons,  l'œsophage 
ayant  le  même  diamètre  que 
l'estomac,  il  est  très-difficile  de 
les  distinguer  l'un  de  l'autre  ; 
et,  en  les  décrivant,  Cuvier  est 
obligé  de  les  confondre,  p.  4 16, 


Anatomie  comparée,  xx®  leçon. 
Ils  engouffrent  leur  proie  de  la 
bouche  dans  l'estomac.  Du  reste 
Aristote  a  raison  de  dire  que 
l'œsophage  des  poissons  est  très- 
court.  —  Des  excroissances 
compactes.  Il  est  difficile  de 
savoir  ce  qu'Aristole  a  voulu 
désigner  par  là,  surtout  sous 
cette  forme  générale.  Il  s'agit 
peut-être  des  replis  que  for- 
me chez  quelques  poissons  la 
membrane  interne,  et  parfois 
aussi  la  membrane  musculeuse; 
mais  il  aurait  fallu  désigner  plus 
précisément  les  poissons  dont  il 
s'agit.  L'épaisseur  de  ces  mem- 
branes est  très-variable.  Peut- 
être  est-ce  aussi  de  la  vessie  na- 
tatoire qu'Aristote  aura  voulu 
parler,  ou  peut-être  encore  des 
appendices  pyloriques.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  II, 
ch.  XII,  §  24,  p.  191  de  ma 
traduction,  et  la  note,  oii  les 
oiseaux  et  les  poissons  sont  com- 
parés comme  ici.  La  science 
moderne  paraît  avoir  attaché  à 


106 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


lement  amollie;  et  c'est  pour  cela  qu'ils  ont  toujours 
des  estomacs  qui  sont  humides  par  une  coction  insuf- 
fisante et  par  leur  genre  de  nourriture. 

**Les  poissons  ont  des  dents,  et  l'on  peut  presque 
dire  qu'ils  ont  tous  des  dents  alternantes,  qui  s'en- 
chevêtrent; car  il  n'y  a  que  très-peu  d'espèces  de 
poissons  qui  en  soient  dépourvues,  comme  le  scare, 
qui,  par  cette  raison  même,  très-concevable  du  reste, 
est  peut-être  le  seul  poisson  qui  rumine.  Les  animaux 
qui  n'ont  pas  la  double  rangée  de  dents  et  qui  ont 
des  cornes,  ruminent.  Tous  les  poissons  ont  des  dents 
aiguës  capables  de  diviser  la  nourriture  ;  mais  elles 


dirait  qu'il  n'y  a  pas  là  de 
gésier  proprement  dit,  et  qu'il 
n'y  a  qu'un  estomac  membra- 
neux. On  voit  que,  dans  ses 
traits  généraux,  la  description 
du  naturaliste  grec  est  exacte, 
et  qu'il  avait  bien  aperçu  les 
différences  d'organisation.  — 
Des  estomacs  qui  sont  humides. 
Ceci  est  peut-eti'e  obscur  ;  et 
sans  doute  c'est  d'après  les  ex- 
crétions de  ces  oiseaux  qu'A- 
ristote  juge  que  leur  estomac 
doit  être  humide  et  qu'il  digère 
imparfaitement  les  aliments. 

§  12.  Les  poissons  ont  des 
dents.  Cette  généralité  est  exac- 
te ;  mais  les  dents  des  poissons 
varient  beaucoup.  Cuvicr  y  a 
consacré  une  longue  étude,  Ana- 
tomie  comparée,  xvii®  leçon,  ar- 
ticle IV,  pp.  175  et  suiv.,  1™ 
édition.  Les  dents  des  poissons 
se  distinguent  surtout  par  leur 


forme  et  par  leur  position,  en 
crochet,  en  cône,  à  couronne 
plaie,  tranchantes,  implantées 
dans  les  os  intermaxillaires,  ou 
dans  la  mâchoire  inférieure,  ou 
au  palais,  ou  sur  la  langue,  ou 
sur  les  osselets  des  branchies,  ou 
à  l'œsophage,  ou  au  pharynx. 
Toutes  ces  diversités  sont  isolées 
et  uniques,  ou  bien  mêlées  les 
unes  aux  autres.  Les  brochets 
de  nos  étangs  sont  au  nombre 
des  poissons  qui  ont  le  plus  de 
dents.  Le  requin  a  ses  dents  en 
triangle  isocèle,  plus  longues 
que  larges,  etc.  —  Le  scare. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  Il,  ch.  IX,  §§  7  et  10,  pp. 
IGO  et   162  de  ma  traduction. 

—  Les  animaux ruminent. 

Ce  retour  aux  ruminants  paraît 
assez  singulièrement  placé  ici; 
et  on  peut  croire  que  c'est  une 
interpolation,  puisque  la  phrase 


lli 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV.  §  13 


107 


ne  la  divisent  que  très-imparfaitement,  parce  qu'il 
n*est  pas  possible  aux  poissons  d*y  mettre  le  temps 
qui  serait  indispensable  pour  la  broyer.  Aussi,  n*ont-ils 
pas  de  dents  larges  ;  et  comme  ils  ne  sont  pas  en  état 
de  triturer  la  nourriture,  les  dents  leur  seraient  bien 
inutiles.  *^  De  plus,  tels  poissons  n'ont  pas  du  tout  d'œ- 
sophage  ;  ou  bien  ils  l'ont  très-court.  Mais  pour  faci- 
liter la  coction,  les  uns  ont  des  estomacs  du  genre  de 
celui  des  oiseaux,  et  bien  charnus,  comme  le  muge;  la 
plupart  ont  des  excroissances  compactes  près  de  Tes- 


sui vante  revient  aux  poissons. 
—  Ne  la  divisent  que  très- 
imparfaitement.  Ceci  est  plus 
exact  que  ce  qui  précède  ;  et  les 
poissons  en  général  ne  font  ordi- 
nairement qu'avaler  leur  nour- 
riture. —  Les  dents  leur  se- 
raient bien  inutiles.  Il  faut  sous- 
entendre  :  «  Si  ces  dents  étaient 
faites  comme  celles  des  quadru- 
pèdes. »  Sur  l'appareil  de  la  di- 
gestion chez  les  poissons,  voir 
la  Zoologie  descriptive  de  M. 
Claus,  p.  793,  trad.  franc.;  voir 
aussi  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  II,  p.  127,  édition  de 
1829. 

§  1 3  Du  genre  de  celui  des 
oiseaux.  Ceci  est  peu  exact, 
bien  que  l'auteur  essaie  de  jus- 
tifier cette  observation  par  les 
détails  qui  suivent.  Dans  la 
plupart  des  poissons,  l'œsophage 
ayant  le  même  diamètre  que 
l'estomac,  il  est  très-difficile  de 
les  distinguer  l'un  de  l'autre  ; 
et,  en  les  décrivant,  Cuvier  est 
obligé  de  les  confondre,  p.  416, 


Anatomie  comparée,  xx®  leçon. 
Ils  engouffrent  leur  proie  de  la 
bouche  dans  l'estomac.  Du  reste 
Aristote  a  raison  de  dire  que 
l'œsophage  des  poissons  est  très- 
court.  —  Des  excroissances 
compactes.  Il  est  difficile  de 
savoir  ce  qu'Aristole  a  voulu 
désigner  par  là,  surtout  sous 
cette  forme  générale.  Il  s'agit 
peut-être  des  replis  que  for- 
me chez  quelques  poissons  la 
membrane  interne,  et  parfois 
aussi  la  membrane  musculeuse; 
mais  il  aurait  fallu  désigner  plus 
précisément  les  poissons  dont  il 
s'agit.  L'épaisseur  de  ces  mem- 
branes est  très- variable.  Peut- 
être  est-ce  aussi  de  la  vessie  na- 
tatoire qu' Aristote  aura  voulu 
parler,  ou  peut-être  encore  des 
appendices  pyloriques.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  II, 
ch.  XII,  §  24,  p.  191  de  ma 
traduction,  et  la  note,  où  les 
oiseaux  et  les  poissons  sont  com- 
parés comme  ici.  La  science 
moderne  paraît  avoir  attaché  à 


I. 


108 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV,  §  17 


109 


% 


tomac,  afin  que,  dans  ces  excroissances,  comme  dans 
une  cave  antérieure,  ils  amassent  la  nourriture  pour 
la  décomposer  et  pour  lui  donner  la  coction.  **Du 
reste,  ces  excroissances  sont  dans  les  poissons  le 
contraire  de  ce  qu'elles  sont  dans  les  oiseaux.  Les 
poissons  les  ont  en  haut  près  de  Testomac;  et  chez 
les  oiseaux  qui  ont  ces  excroissances,  elles  sont  en 
bas  à  l'extrémité  de  l'intestin.  C'est  pour  la  même 
raison  que  certains  vivipares  ont  aussi  de  ces  excrois- 
sances intestinales,  qui  sont  placées  en  bas. 

"L'espèce  entière  des  poissons  pourvue  si  incom- 
plètement des  moyens  d'élaborer  la  nourriture,  et 
chez  qui  elle  ne  fait  que  passer  sans  digestion,  est 
excessivement  gloutonne,  comme  d'ailleurs  tous  les 
autres  animaux  qui  ont  les  intestins  tout  droits.  Le 
passage  des  aliments  étant  très-rapide,  et  la  dégusta- 
tion n'étant,  par  cette  même  cause,  que  très-courte, 
il  fallait  nécessairement  aussi  que  le  désir  nouveau 
des  aliments  revînt  tout  aussi  rapidement. 


ces  appendices  beaucoup  moins 
d'importance  qu'Aristote. 

§  14.  Le  contraire  de  ce 
qu'elles  sont Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  loc.  cit. y  et 
aussi  p.  193.  —  Certains  vivi- 
pares. Il  aurait  follu  désigner 
plus  précisément  les  vivipares 
chez  lesquels  on  observe  ces  ex- 
croissances. On  ne  sait  pas  au 
juste  ce  qu'Aristote  entend  par 
ces  excroissances. 

§  15.  L'espèce  entière  des 
poissons.  Cette  organisation  est 


en  effet  générale  chez  les  pois- 
sons, et  tous  les  zoologistes  mo- 
dernes l'ont  reconnue.  —  Que 
passer  sans  digestion.  L'obser- 
vation est  très-juste.  —  Excès- 
sivement  gloutonne.  Le  fait  est 
en  général  incontestable,  quoi- 
qu'il y  ait  encore  parmi  les 
poissons  des  espèces  plus  vo- 
races  les  unes  que  les  autres, 
—  La  de'gustation.  C'est  le  sens 
propre  du  mot  grec  ;  dans  notre 
langue,  le  mot  de  déglutition 
serait   beaucoup  moins    exact. 


*®0n  vient  de  dire  plus  haut  que  les  animaux  à 
double  rangée  de  dents  ont  un  estomac  très-petit  ;  et 
presque  tous  leurs  estomacs  ne  présentent  que  deux 
différences.  Les  uns  ont  un  estomac  pareil  à  celui  du 
chien  ;  les  autres,  pareil  à  celui  du  cochon.  L'estomac 
du  cochon  est  plus  grand,  et  il  a  quelques  petites  cir- 
convolutions, pour  que  la  digestion  y  soit  rendue  plus 
lente  ;  mais  l'estomac  du  chien  est  de  petite  dimen- 
sion; il  n'est  pas  beaucoup  plus  fort  que  l'intestin,  et 
les  parties  intérieures  en  sont  tout  unies. 

^^  Dans  tous  les  animaux,  les  intestins  viennent  à 
la  suite  de  l'estomac.  Cette  partie  de  l'animal  pré- 
sente, comme  l'estomac,  des  diiférences  nombreuses. 
Chez  les  uns,  l'intestin  est  simple  ;  et  en  le  déployant. 


—  Le  de'sir...  revint.  L'expli- 
cation est  fort  ingénieuse. 

§  16.  Plus  haut.  Voir  plus 
haut  §  4.  —  Très-petit.  Cette 
généralité  est  peut-être  exagé- 
rée. Chez  [les  mammifères,  par 
exemple,  l'estomac  n'est  pas  pe- 
tit. —  Du  chien...  du  cochon. 
Déjà  cette  théorie  des  deux  ty- 
pes d'estomacs  se  trouve  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  II, 
ch.  XII,  §  13,  p.  184  de  ma 
traduction.  Cuvier  a  décrit  l'es- 
tomac du  cochon,  comme  celui 
de  beaucoup  d'autres  mammi- 
fères, sans  y  rien  signaler  de 
très-particulier,  Anatomie  com- 
parée, xx"  leçon,  p.  391,  1" 
édit.  Cet  estomac  est  globuleux; 
le  grand  cul-de-sac  est  très-am- 
ple; mais  il  ne  paraît  pas  qu'il 


diffère  beaucoup  de  l'estomac 
de  tant  d'autres  mammifères. 
Celui  des  ruminants  est  bien 
plus  remarquable.  Cuvier  ne  dit 
rien  de  l'estomac  du  chien. 

§  17.  Les  intestins.  Ce  détail 
d' anatomie  comparée  est  fort 
exact.  Par  l'Intestin,  il  faut  en- 
tendre tous  les  viscères  placés 
au-dessous  de  l'estomac  et  après 
lui,  depuis  le  pylore  jusqu'au 
rectum  et  à  l'anus.  —  Des  dif- 
férences nombreuses.  Ces  diffé- 
rences sont  en  effet  aussi  nom- 
breuses que  réelles.  Voir  l' Ana- 
tomie comparée  de  Cuvier,  xxi« 
leçon,  pp.  433  et  suiv.,  T* 
édit.  —  L'intestin  est  simple. 
Ceci  veut  dire  sans  doute  que 
l'intestin  est  continu  d'un  bout 
à  l'autre,  et  qu'on  peut  le  dé- 


Vt, 


N 


110 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV,  §  20 


m 


i 


il  est  partout  semblable;  chez  les  autres,  il  est  dissem- 
blable. Chez  les  uns,  la  partie  de  Tintestin  qui  avoisine 
l'estomac  est  plus  large  ;  et  à  son  autre  extrémité, 
elle  est  plus  étroite  ;  et  c'est  cette  conformation  qui 
fait  que  les  chiens  ont  tant  de  peine  à  rendre  leurs 
excréments.  Pour  la  plupart  des  animaux  au  con- 
traire, l'intestin  est  plus  étroit  par  en  haut,  et  plus 
large  par  en  bas.  **  Les  intestins  des  animaux  à  cornes 
sont  plus  grands,  et  ils  ont  de  nombreux  replis.  L'am- 
plitude de  l'estomac  est  aussi  plus  forte  chez  ces  ani- 
maux, ainsi  que  celle  môme  des  intestins,  à  cause  de 
la  grandeur  de  ces  animaux  ;  car  tous  les  animaux  à 
cornes,  pour  ainsi  dire,  ont  des  intestins  de  grande 
dimension,  afin  de  pouvoir  élaborer  la  nourriture. 


plier  malgré  ses  circonvolutions. 

—  Partout  semblable.  C'est-à- 
dire  d'un  diamètre  égal,  tandis 
que  d'autres  intestins  peuvent 
avoir  des   diamètres  variables. 

—  Les  chiens.  Il  semble  que  la 
peine  qu'ont  les  chiens  à  ren- 
dre leurs  excréments  tient  à 
la  dureté  des  matières  plutôt 
qu'à  l'étroitesse  du  canal  intes- 
tinal. —  L'intestin  est  plus 
étroit...  On  peut  voir  que  dans 
l'homme,  l'intestin  grêle,  duo- 
dénum, jéjunum,  iléon,  va  en 
se  rétrécissant  de  haut  en  bas, 
et  qu'il  en  est  encore  de  même 
pour  le  gros  intestin.  —  Plus 
large  par  en  bas.  Ceci  n'est  pas 
très-exact,  s'il  s'agit  de  la  plu- 
part des  animaux,  comme  le 
dit  Aristote. 


§  18.  Sont  plus  grands. 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
XXI®  leç.,  a  donné  des  tables  de 
la  longueur  des  intestins  dans 
les  mammifères.  Le  bélier  a  en 
intestins  vingt-sept  fois  la  lon- 
gueur de  son  corps,  tandis  que 
dans  l'homme  c'est  seulement 
sept  ou  huit  fois.  • —  A  cause  de 
la  grandeur  de  ces  animaux. 
Ce  n'est  pas  la  principale  rai- 
son. Dans  les  ruminants,  la  lon- 
gueur du  canal  doit  suppléer  au 
défaut  de  boursoufflure  dans  les 
gros  intestins,  et  au  peu  de  volu- 
me du  caecum;  voir  Cuvier,  loc. 
c/r.,  p.  4 4 5. Chez  les  solipèdesau 
contraire,  la  longueur  est  beau- 
coup moindre,  parce  que  leurs 
gros  intestins  sont  énormes  et 
boursoufflés.  —  Jfin  de  pouvoir 


Dans  ceux  qui  n'ont  pas  les  intestins  droits,  cette 
partie  s'élargit  un  peu  plus  loin  ;  et  ils  ont  ce  qu'on 
appelle  le  côlon  et  une  certaine  partie  de  l'intestin 
aveugle  et  massive;  puis,  à  partir  de  là,  l'intestin 
redevient  plus  étroit  et  plus  enroulé.  ^^  Après  cette 
partie,  l'intestin  reste  droit  jusqu'à  la  sortie  des  excré- 
ments ;  dans  les  uns,  cette  partie  appelée  l'Archos 
est  graisseuse  ;  dans  les  autres,  elle  n'a  pas  de  graisse. 
T^a  nature  a  fabriqué  ingénieusement  tous  ces  organes 
pour  faciliter  les  élaborations  successives  de  la  nour- 
riture, et  la  sortie  des  excréments  qui  en  proviennent. 
En  s'avançant  et  en  descendant,  l'excrément  trouve 
un  espace  plus  large  et  où  il  peut  s'arrêter,  pour  se 
modifier  chez  les  animaux  qui  absorbent  plus  de  four- 
rage et  qui  ont  besoin  de  plus  de  nourriture,  par  suite 
de  l'amplitude  du  lieu  et  de  sa  chaleur.  ^^  A  partir  de 


élaborer  la  nourriture.  Cette 
explication  est  tout  à  fait  accep- 
table ;  et  les  intestins  sont  géné- 
ralement beaucoup  plus  longs 
dans  les  herbivores  que  dans  les 
carnassiers.  —  Ce  qu'on  appelle 
le  côlon.  La  science  actuelle  a 
conservé  cette  dénomination  :  le 
côlon,  ascendant,  transverse, 
descendant,  S  iliaque.  Le  gros 
intestin,  qui  est  le  côlon  dans 
toute  son  étendue,  commence 
après  le  cœcum;  et  va  jusqu'au 
rectum  et  à  l'anus.  —  Aveugle 
et  massive.  C'est  le  caecum.  — 
Plus  étroit.  Voir  au  paragraphe 
précédent  une  assertion  que 
celle-ci  semble  contredire. 
§  19.    Reste   droit.    C'est   le 


rectum,  comme  son  nom  l'indi- 
que. C'est  la  dernière  portion 
du  tube  digestif;  il  a  plusieurs 
courbures,  malgré  sa  direction 
générale.  Son  diamètre,  moindre 
que  celui  de  l'S  iliaque,  va  en 
augmentant  de  haut  en  bas,  jus- 
qu'à l'orifice.  —  L'Archos.  Ou 
Anus.  J'ai  conservé  le  mot  grec  ; 
voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  XII,  §  8,  p.  181  de 
ma  traduction,  et  la  note. —  La 
nature  a  fabriqué  ingénieuse^ 
ment.  C'est  toujours  l'admira- 
tion bien  connue  d'Aristote 
pour  la  sagesse  de  la  nature. — 
Qui  absorbent  plus  de  four* 
rage.  Ce  sont  les  ruminants  sur- 
tout. —   L'amplitude  du  lieu. 


N 


11 
f 

V 


1^' 


112 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  III,  CHAP.  XIV,  §  22 


113 


là  encore,  de  même  qu'à  partir  de  Testomac  supé- 
rieur, rintestin  devient  plus  étroit,  de  même,  à  partir 
du  côlon  et  de  Tamplitude  qui  se  trouve  dans  Tes- 
tomac  du  bas,  Texcrément  passe  en  un  lieu  plus 
rétréci,  et  tout  à  fait  desséché.  Il  se  tourne  en  spirale 
pour  que  la  nature  le  dispose  peu  à  peu,  et  que  la 
sortie  de  Texcrément  n*ait  pas  lieu  tout  à  la  fois.  Aussi, 
les  animaux  qui  doivent  être  plus  modérés  dans  l'éla- 
boration de  leur  nourriture,  n'ont-ils  pas  de  grands 
espaces  dans  la  cavité  d'en  bas  ;  mais  ils  ont  plus  de 
circonvolutions,  sans  avoir  des  intestins  tout  droits. 
L'amplitude  de   l'intestin  provoque   le   désir  d'une 


Il  est  certain  que  l'abdomen  est 
pîus  ample  chez  ces  animaux 
que  chez  les  autres.  Est-il  plus 
chaud,  comme  l'auteur  le  pense? 
C'est  douteux. 

§  20.  ^  partir  de  là.  Le 
point  de  départ  anatomique 
n'est  pas  assez  clairement  indi- 
qué ;  et  l'on  ne  voit  pas  nette- 
ment quelle  est  la  partie  du 
canal  alimentaire  que  l'auteur 
entend  désigner.  —  J  partir  de 
Vestomac  supérieur.  C'est  sans 
doute  l'estomac  proprement  dit, 
où  aboutit  l'œsophage,  et  qui  se 
termine  par  le  pylore.  —  L'In- 
testin devient  plus  e'trolt.  Ceci 
est  exact.  — J partir  du  côlon. 
En  supposant  même  que  tous 
ces  détails  ne  soient  pas  anato- 
miquement  aussi  exacts  que 
possible,  ils  témoignent  qu'A- 
ristote  avait  disséqué  avec  grand 
soin,  pour  pouvoir  les  recueillir. 
—  L'estomac  du  bas.  Peut-être 


vaudrait-il  mieux  traduire  :  «  La 
cavité  du  bas  »  ;  mais  le  texte 
emploie  le  même  mot  dans  l'un 
et  l'autre  cas;  et  j'ai  dû  l'imi- 
ter. —  Tout  à  fait  dessèche. 
C'est  un  peu  exagéré.  —  La 
sortie  de  l'excrément...  La  re- 
marque est  ingénieuse.  —  Plus 
modérés.  C'est  la  traduction  lit- 
térale ;  le  texte  dit  même  : 
«  Plus  sages  ».  —  De  grands 
espaces.  Peut-être  ceci  est-il  re- 
latif à  la  longueur  des  intestins. 
Sur  ces  rapports  du  canal  intes- 
tinal à  l'élaboration  plus  ou 
moins  rapide  des  aliments,  voir 
Cuvier ,  Anatomie  comparée , 
xxi®  leç.,  p.  141.  Les  étrangle- 
ments du  canal  suppléent  à  sa 
brièveté;  d'autres  fois,  c'est 
l'augmentation  du  diamètre  qui 
supplée  à  la  longueur  ;  ou  c'est 
sa  petitesse  qui  diminue  l'effet 
de  la  longueur.  —  Provoque  le 
désir...  L'explication  peut  sem- 


nourriture  qui  le  remplisse  ;  et  la  conformation  toute 
droite  de  l'intestin  produit  le  renouvellement  rapide 
de  ce  désir.  ^*  Aussi  tous  les  animaux  qui  ont  pour 
les  aliments  des  réceptacles  simples  et  très-larges, 
sont  voraces,  tantôt  pour  la  quantité  de  nourriture 
qu'ils  absorbent,  tantôt  pour  la  rapidité  avec  la- 
quelle ils  la  prennent.  Comme  nécessairement,  dans 
la  cavité  d'en  haut,  la  nourriture  est  toute  fraîche  lors 
de  sa  première  ingestion,  et  qu'en  avançant  en  bas 
elle  devient  de  plus  en  plus  stercorale  et  desséchée, 
il  faut  nécessairement  aussi  qu'il  y  ait  un  point  inter- 
médiaire, où  elle  change,  et  où  elle  ne  soit  plus  dans 
son  premier  état  de  fraîcheur,  et  où  elle  ne  soit  pas 
encoredelafiente.^^Aussi,tousces  animaux  ont-ils  l'in- 
testin qu'on  appelle  le  jéjunum,  dans  le  petit  intestin 
qui  vient  après  l'estomac.  Ce  point  des  entrailles  est 
situé,  d'une  part,  entre  l'estomac  d'en  haut  où  est  l'ali- 


bler  très-juste.  —  La  confor- 
mation   toute  droite Même 

remarque. 

§  21.  Des  réceptacles.  Ce 
sont  sans  doute  les  estomacs  des 
animaux  qui  n'en  ont  qu'un. — 
Sont  voraces.  Les  carnassiers  et 
les  poissons  en  général. —  Dans 
la  cavité  d'en  haut.  C'est  l'esto- 
mac proprement  dit,  précédant 
le  reste  du  tube  intestinal.  — 
En  avançant.  C'est  la  propul- 
sion du  bol  alimentaire,  dej)uis 
la  bouche  jusqu'à  l'anus. —  Un 
point  Intermédiaire.  La  théorie 
est  exacte  logiquement  ;  mais  la 
physiologie   aurait  sans  doute 

T.     II. 


beaucoup  de  peine  à  spécifier 
les  lieux  et  les  phases  de  cette 
transformation,  quelque  réelle 
qu'elle  puisse  être. 

§  22.  Le  jéjunum.  Le  mot 
grec  répond  tout  à  fait  à  celui 
que  nous  empruntons  du  latin  ; 
et  il  signifie  également  le  Jeûne. 
Le  jéjunum  est  la  seconde  par- 
tie de  l'intestin  grêle  entre  le 
duodénum  et  l'iléon  ;  il  est 
ainsi  nommé,  parce  que,  dans  le 
cadavre  qu'on  dissèque,  on  le 
trouve  presque  toujours  vide. 
—  Le  petit  Intestin.  C'est  l'in- 
testin grêle.  —  Qui  vient  après 
l'estomac.    En    effet,    l'intestin 

8 


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114 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


ment  non  encore  digéré,  et,  d'autre  part,  entre  l'es- 
tomac d'en  bas,  dans  lequel  se  trouve  déjà  l'excrément 
qui  ne  peut  plus  être  utilisé.  Cette  disposition  est  de 
toute  évidence  dans  les  animaux  qui  sont  plus  gros, 
quand  ils  sont  à  jeun  et  qu'ils  n'ont  pas  mangé.  Les 
deux  lieux  se  trouvent  à  la  fois  dans  une  sorte  d'état 
intermédiaire;  mais  quand  l'animal  a  mangé,  l'instant 
du  changement  est  extrêmement  court.  Dans  les 
femelles,  le  jéjunum  se  marque  dans  une  partie  quel- 
conque de  l'intestin  supérieur;  mais  dans  les  mâles, 
c'est  avant  le  cœcum,  et  la  cavité  d'en  bas. 


grêle  s'étend  de  l'estomac  au 
gros  intestin.  —  L'estomac  d'en 
haut.,,  l'estomac  d'en  bas.  Il 
serait  peut-être  mieux  de  dire  : 
«  La  cavité  d'en  haut,  la  cavité 
d'en  bas  »  ;  mais  le  texte  répète 
le  même  mot  qui,  un  peu  plus 
haut,  a  exprimé  l'Estomac.  — 
Qui  ne  peut  plus  être  utilise'. 
C'est  la  partie  des  aliments  qui 
doit  être  rejetée,  après  toutes  les 
élaborations  successives  dans 
toute  la  longueur  du  canal  in- 
testinal, depuis  la  mastication 
jusqu'à  la  défécation. —  Dans  les 
animaux  qui  sont  plus  gros. 
C'était  une  précaution  anatomi- 
que  tout  indiquée  d'observer 
surtout  les  animaux  les  plus 
gros.  Aristote  la  recommande 
souvent  ;  et  ceci  prouve  une  fois 
de  plus  qu'il  la  pratiquait  lui- 
même  avec  soin.  —  Ixs  deux 
lieux.  C'est-à-dire  l'estomac, 
rempli  par  l'oflice  de  l'œsopha- 
ge, et  le  canal  intestinal,  com- 


mençant au  pylore. —  Une  sorte 
d'état  intermédiaire.  Ceci  ne 
peut  se  rapporter  qu'à  l'acte  de 
la  chymification,  qui  commence 
dans  l'estomac,  peu  après  l'in- 
gestion des  aliments  ;  ils  se 
mélangent  au  suc  gastrique  ;  et 
quand  le  chyme  est  suffisam- 
ment élaboré,  il  sort  par  le  py- 
lore dans  le  duodénum,  et  il  s'y 
transforme  en  chyle,  qui  nourrit 
tout  l'organisme,  et  en  excré- 
ment, qui  doit  être  rejeté.  — 
L'instant  du  changement  est 
extrêmement  court.  La  remarque 
est  juste,  bien  que  l'expression 
soit  un  peu  vague.  —  Dans  les 
femelles...  dans  les  radies.  Ces 
détails  ne  paraissent  pas  exacts; 
et  les  sexes  n'ont  rien  à  faire 
ici.  J'ai  gardé  les  mots  de  Fe- 
melles et  de  Mâles,  qui  sont 
dans  le  texte,  quoique  ceci  sem- 
ble se  rapporter  à  l'espèce  hu- 
maine. —  Avant  le  cœcum.  Le 
caîcum,  ou  l'Aveugle,  est  ainsi 


LIVRE  III,  CHAP.  XV,  §  1 


115 


CHAPITRE  XV 


De  la  présure  ;  il  n'y  en  a  que  dans  les  animaux  à  plusieurs  esto- 
macs ;  place  de  la  présure  ;  exception  pour  le  lièvre  ;  la  présure 
vient  de  l'épaisseur  du  lait;  la  légèreté  du  lait  dans  les  animaux 
à  un  seul  estomac  ne  i)ermet  pas  la  présure;  différence  du  lait 
dans  les  animaux  à  cornes  et  dans  ceux  qui  n'ont  pas  de  cornes  ; 
citation  des  Problèmes. 

*  Tous  les  animaux  qui  ont  plusieurs  estomacs  ont 
ce  qu'on  appelle  la  présure  ;  et  parmi  ceux  qui  ont  un 
seul  estomac,- il  n'y  a  que  le  lièvre  qui  l'ait.  Les  ani- 
maux pourvus  de  plusieurs  estomacs  n'ont  la  présure, 
ni  dans  le  grand  estomac,  ni  dans  la  résille,  ni  dans  le 
dernier,  qui  est  la  caillette;  mais  ils  l'ont  placée  entre 


appelé  parce  qu'il  forme  une 
sorte  de  cul-de-sac;  c'est  la 
première  partie  du  gros  intes- 
tin, avant  le  colon  et  le  rectum. 
Tous  les  détails  qui  ont  été 
donnés  ici  par  Aristote  attestent 
que,  dès  cette  époque,  l'anato- 
mie  des  entrailles  était  assez 
avancée.  Les  parties  principales 
du  canal  alimentaire  sont  dis- 
tinguées ;  elles  ont  reçu  des 
noms  qui,  depuis  lors,  n'ont 
presque  pas  changé.  L'analyse 
n'est  pas  poussée  très-loin  ;  mais 
dans  ses  limites,  elle  est  exacte,  et 
c'est  déjà  beaucoup.  Hippocrate 
paraît  avoir  distingué  l'intestin 
grêle.  Aphorisme,  vi^  section, 
S  24,  p.  568,  tome  IV,  édit.  E. 
Littré,   et  le  gros  intestin.  Épi- 


démies, liv.  VI,  ivc  section,  §6, 
t.  V,  p.  308,  édit.  E.  Littré.' 

§  1.  La  présure.  La  forme  de 
style   que    prend    ici    le    texte 
semble   annoncer    que   le   mot 
était  assez  récent  dans  la  langue 
grecque,    et  assez    peu    connu 
encore.  La    présure  se   trouve 
dans  le  quatrième  estomac,  ou 
caillette,  des  jeunes  ruminants, 
et  notamment    du    veau,    tant 
qu'ils  sont    encore    nourris   de 
lait.  —  Il  n'y  a   que  le  lièvre 
qui  l'ait.   Je  ne  sais  pas  si  ce 
fait  est  bien  constaté.  —  Pour- 
vus  de  plusieurs  estomacs.  Ce 
sont  les  ruminants  surtout.  — 
Ni  dans  le  grand  estomac.  C'est 
le  premier  des  estomacs  des  ru- 
minants ;    voir    l'Histoire    des 


Hf. 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  I,  §  -2 


117 


le  dernier  et  les  deux  premiers,  dans  celui  qui  se 
nomme  le  hérisson.  '  Tous  ces  animaux  ont  la  présure, 
à  cause  de  l'épaisseur  de  leur  lait  ;  et  si  les  animaux 
qui  n'ont  qu  un  seul  estomac  n'ont  pas  de  présure, 
c'est  que  le  lait,  quand  il  n'y  a  qu'un  estomac  unique, 
est  léger.  Aussi,  le  lait  des  bêtes  à  cornes  se  caille, 
tandis  que  celui  des  bêtes  sans  cornes  ne  se  caille  pas. 
Ce  qui  foit  que  le  lièvre  a  de  la  présure,  c'est  qu'il  se 
nourrit  d'herbes  succulentes;  et  le  suc  de  ces  plantes 
fait  cailler  le  lait  dans  le  ventre  du  lièvre  pour  ses 
petits.  D'ailleurs,  nous  avons  expliqué  dans  les  Pro- 
blèmes pourquoi  la  présure  se  produit  dans  le  hérisson 
des  animaux  qui  ont  plusieurs  estomacs. 


Animaux,  liv.  III,  ch.  xvi, 
§11,  p.  307  de  ma  traduction. 
1—  Le  hérisson.  C'est  le  troisiè- 
me estomac  des  ruminants  ;  voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  II, 
ch.  XII,  §§9  et  10,  p.  181  de 
ma  traduction. 

§  2.  ^  cause  de  l'épaisseur 
de  leur  lait.  L'explication  n'est 
peut-être  pas  très-exacte,  non 
plus  que  celle  qui  suit.  La  pré- 
sure dans  quelques  animaux 
semble  être  une  sécrétion  toute 
particulière,  que  les  autres  n'ont 
pas.  —  Se  caille.  Quelle  que 
soit  la  valeur  réelle  de  ces  ob- 


servations, elles  montrent  tout 
au  moins  une  extrême  attention 
à  se  rendre  compte  des  faits.  — 
Le  lièvre  a  de  la  présure.  Dans 
le  lièvre,  le  cœcum  est  très-long 
et  très-large  ;  c'est  comme  un 
second  estomac.  Voir  Buffon, 
tome  XIV,  p.  128,  édit.  de 
1830.  —  Dans  les  Problèmes. 
Il  n'y  a  rien  dans  les  Problèmes, 
tels  que  nous  les  avons,  qui  se 
rapporte  à  la  présure.  Cette  par- 
tie des  Problèmes  a  dû  exister 
puisqu'elle  est  citée  ici;  mais 
elle  ne  nous  est  pas  parvenue, 
comme  tant  d'autres  ouvrages. 


LIVRE   IV 


CHAPITRE  PREMIER 

Des  intestins  et  de  l'estomac  chez  les  quadrupèdes  ovipares  et  chez 
les  reptiles;  analogies  des  reptiles  et  des  poissons;  leur  diffé- 
rence ;  la  vessie  de  la  tortue  ;  couleur  des  excréments  chez  tous 
ces  animaux  ;  rapports  de  la  vipère  et  des  sélaciens  ;  conforma- 
tion spéciale  des  intestins  chez  les  reptiles  ;  ressemblance  des 
viscères,  chez  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang. 

*  La  même  organisation  des  viscères  et  de  l'estomac, 
et  de  chacune  des  parties  dont  il  vient  d'être  question, 
se  retrouve  chez  les  quadrupèdes  ovipares,  et  aussi 
chez  les  animaux  dépourvus  de  pieds,  comme  sont  les 
serpents.  La  nature  du  serpent  se  rapproche  beaucoup 
de  ces  animaux,  puisqu'on  pourrait  dire  du  serpent 
qu'il  est  un  long  lézard  sans  pieds.  '  Du  reste,  tout  se 


§  1.  £«  même  organisation 
des  viscères Le  sujet,  com- 
mencé au  chapitre  iv  du  liv.  III, 
sur  les  viscères,  se  poursuit  ici  ; 
et  ce  premier  chapitre  du  liv.  IV 
est  la  suite  et  le  complément  du 
livre  précédent.  J'ai  cependant 
suivi  la  division  ordinaire  des 
livres,  bien  qu'elle  soit  peu  jus- 


tifiée ;  mais  il  y  a  toujours  plus 
d'inconvénient  que  d'avantage 
à  s'écarter  de  la  tradition  en  ce 
genre. —  Chez  les  quadrupèdes 
ovipares.  Comme  les  lézards, 
les  crocodiles,  etc.  —  Serpent... 
un  long  lézard.  Dans  la  classi- 
fication de  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  II,  les  reptiles  sonî 


\ 


118 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


ressemble  clans  les  serpents  et  les  poissons,  sauf  que 
les  uns  ont  un  poumon  parce  qu'ils  vivent  sur  terre, 
et  que  les  autres  ont  des  branchies  à  la  place  du  pou- 
mon. Les  poissons  n'ont  pas  de  vessie  ;  et  parmi  les 
reptiles,  la  tortue  est  le  seul  qui  en  ait  une.  Comme 
ces  animaux  ne  boivent  presque  pas,  parce  que  leur 
poumon  n'a  pas  de  sang,  l'humidité  tourne  chez 
eux  en  écailles,  de  môme  que,  chez  les  oiseaux,  elle 
tourne  en  plumes.  ^  Dans  tous  ces  animaux,  l'excré- 
ment revêt  une  couleur  blanchâtre,  de  même  que  chez 
les  oiseaux.  Gela  tient  à  ce  que,  dans  ceux  qui  ont  une 
vessie,  il  reste  une  saumure  terreuse  dans  les  vaisseaux, 
après  que  l'excrément  est  sorti.  La  portion  douce  et 
potable  des  fluides  est  employée  dans  les  chairs,  pré- 


divisés en  quatre  ordres,  ché- 
luniciis,  sauriens  ou  lézards, 
ophidiens  ou  serpents,  et  batra- 
ciens. Sur  les  lézards,  voir  loc. 
clt,^  pp.  30  et  suiv.,  édit.  de 
1829,  et  sur  les  serpents,  p.  7i. 
Le  rapprochement  qu'Aristote 
fait  ici  entre  les  serpents  et  les 
lézards  est  peut-être  exagéré. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  XII,  §  17,  pp.  186  et 
suiv. 

§  2.  Dans  les  serpents  et  les 
poissons.  La  ressemblance  est 
réelle  pour  certaines  espèces  ; 
mais  il  ne  faut  pas  l'étendre  trop 
loin.  —  Un  poumon.  Les  ser- 
pents en  général  n'ont  qu'un 
grand  poumon,  avec  un  petit 
vestige  d'un  second;  Cuvier, 
loc.   cit.j  p.   75.  Les  serpents 


dits  Rouleaux  n'ont  même  qu'un 
seul  poumon,  ainsi  que  les  Am- 
phisbcnes.  —  La  tortue...  Voir 
plus  haut,  ch.  viii,  §  3,  p.  76. 

—  V humidité'  se  tourne en 

écailles en   plumes.    Voir 

l'Histoire  des  Animaux,  liv.  I, 
ch.  i,  §  8,  p.  6  de  ma  tra- 
duction. 

§  3.  Une  couleur  blanchâtre. 
Le  fait  est  exact,  comme  on  peut 
le  vérifier  plus  particulièrement 
sur  la  tortue.  —  Une  saumure 
terreuse.  Ceci  se  rattache  à  la 
théorie  des  quatre  éléments, 
qu'Aristote  adopte  toujours.  Voir 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
xxxe  leç.,  tome  V,  p.  220, 
1""^  édit.  —  Douce  et  potable. 
La  science  moderne  ne  ratifie- 
rait pas  ces  théories. 


LIVRE  IV,  CHAP.  I,  §  6 


H9 


cisément  parce  qu'elle  est  légère.  *  Dans  le  genre  des 
reptiles,  la  vipère  présente,  comparativement  à  tous 
les  autres,  la  même  différence  qui  distingue  les  séla- 
ciens du  reste  des  poissons.  Les  sélaciens  et  les  vipères 
sont  également  vivipares  au  dehors,  mais  préalable- 
ment ils  sont  ovipares  à  l'intérieur.  D'ailleurs,  tous 
ces  animaux  n'ont  qu'un  seul  estomac,  comme  tous  les 
autres  aussi  qui  ont  une  double  rangée  de  dents.  Ils 
ont  également  de  très-petits  viscères,  comme  tous  les 
animaux  qui  manquent  de  vessie.  ^  Les  reptiles,  par 
suite  de  la  conformation  de  leur  corps  longue  et  étroite, 
ont  les  viscères  fort  allongés  par  la  même  raison,  et 
fort  dissemblables  de  ceux  des  autres  animaux,  parce 
qu'il  a  fallu  que  les  formes  de  ces  viscères  ne  fussent 
en  quelque  sorte  qu'esquissées  pour  se  modeler  sur  la 
place  où  ils  sont  posés.  ^  Tous  les  animaux  pourvus  de 


§  4.  Z«  vipère ..,  les  sélaciens . 
Le  rapprochement  entre  la  vi- 
père et  les  sélaciens  n'est  pas 
faux,  en  ce  sens  que,  parmi  les 
sélaciens,  les  femelles  de  quel- 
ques espèces  ont  des  oviductes 
qui   tiennent  lieu  de   matrice, 
pour  les  petits  qui  éclosent  dans 
le  corps.  D'autres  espèces  font 
des  œufs  revêtus  d'une  coque 
cornée.   La  vipère  aussi  a  des 
œufs  qui  éclosent  avant  d'avoir 
été  pondus;  Cuvier,  Règne  ani- 
mal,   t.   II,   p.   87  et  p.   384, 
édit.   de  1829.  —  Us  sont  ovi- 
pares à  l'intérieur.  C'est-à-dire 
que  les  petits  éclosent  au  dedans, 
avant  de  paraître  au  dehors. 


—  Tous  ces  animaux.  Ceci  est 
un  peu  vague,  et  l'on  ne  sait  à 
quoi  précisément  le  rapporter. 
Les  animaux  dont  on  vient  de 
parler  sont  les  reptiles,  les  séla- 
ciens, et  aussi  les  oiseaux.  — 
Une  double  rangée  de  dents. 
Ce  sont  tous  les  mammifères, 
sauf  les  ruminants. 

§  5.  Les  reptiles.  Aristote 
entend  parler  surtout  des  ser- 
pents, comme  le  prouvent  les 
détails  qui  suivent. —  L^ongueet 
étroite.  C'est  cette  conformation 
qui  frappe  tout  d'abord  dans  les 
serpents;  et  elle  entraîne  une 
foule  de  conséquences  dans  leur 
organisation  générale.  Les  vis- 


120 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  II,  §  1 


121 


sang  ont  un  épiploon,  un  mésentère,  et  tout  ce  qui  se 
rapporte  à  la  nature  des  viscères.  Tous  aussi  ont  un 
poumon  et  une  trachée-artère,  sauf  les  poissons,  Dans 
tous  ceux  qui  ont  une  trachée-artère  et  un  œso- 
phage, ces  parties  sont  disposées  de  la  même  manière, 
par  les  raisons  que  nous  en  avons  précédemment 
données. 


CHAPITRE  II 

Position  de  la  bile  dans  les  animaux  qui  ont  du  sang,  et  spéciale- 
ment dans  les  reptiles  et  les  poissons  ;  erreurs  sur  Ip  fonction  de 
la  bile  ;  différences  entre  des  espèces  diverses  et  dans  la  même 
espèce  ;  la  bile  dans  l'homme,  dans  les  moutons  et  les  chèvres 
de  Naxos  et  de  Chalcis  ;  réfutation  de  la  théorie  d'Anaxagore  ; 
nature  de  la  bile  dans  ses  rapports  avec  le  sang  ;  douceur  ou 
acreté  du  foie  ;  théories  anciennes  sur  la  corrélation  de  la  bile 
et  de  la  longévité  ;  observations  insuffisantes  ;  la  bile  est  néces- 
saire dans  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang  ;  c'est  une  sécrétion 
qui  les  purifie  ;  le  foie  est  le  seul  viscère  qui  puisse  accomplir 
cette  fonction  indispensable. 


*La 


plupart  des  animaux  pourvus  de  sang  ont  de 


cères  doivent  se  rétrécir  en  pro- 
portion, ainsi  qu  Aristote  le  fait 
observer  avec  toute  raison. 

§  6.  Ont  un  cpiploon^  un 
mésentère...  Tout  ce  paragra- 
phe peut  paraître  bien  écourté, 
et  même  assez  déplacé.  On  peut 
croire  que  c'est  quelque  addition 
qui  sera  passée  de  la  marge 
dans  le  texte.  —   Trachée-ar- 


tère... .  œsophage.  Même  remar- 
que.—  Précédemment  données. 
Ceci  doit  se  rapporter  à  tous  les 
développements  qui  ont  été 
donnés  sur  les  viscères,  depuis 
le  chapitre  iv  du  liv.  III  ;  mais 
on  peut  le  rapprocher  aussi  de 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  II, 
chap.  XI  et  xii. 

§  1 .  Ont  de  la  bile.  Cette  ge- 


la bile,  tantôt  dans  le  foie,  et  tantôt  isolée  et  suspen- 
due dans  les  intestins,  comme  si  la  nature  de  la  bile 
dépendait  tout  autant  que  le  reste  de  la  cavité  infé- 
rieure du  corps.  C  est  ce  qu'on  peut  vérifier  surtout 
chez  les  poissons  ;  ils  ont  tous  du  fiel,  et  presque  tous 
lont  dans  les  intestins.  Il  y  en  a  même  chez  qui  la 
bile  est  répandue  dans  tout  le  tissu  intestinal,  par 
exemple  Tamia.  La  plupart  des  reptiles  Font  égale- 


néralité  est  exacte  ;  et  tous  les 
vertébrés  ont  de  la  bile.  —  Tan- 
tôt dans  le  foie.  La  fonction 
propre  du  foie,  c'est  de  sécré- 
ter la  bile,  et,  en  la  versant  dans 
le  canal  intestinal,  de  modifier 
le  chyme  alimentaire,  qu'elle 
convertit  en  chyle.  En  même 
temps,  elle  excite  dans  le  canal 
une  irritation  qui  contribue  à  la 
propulsion  du  bol  alimentaire. 
Ce  sont  les  conduits  hépatiques 
qui  transportent  la  bile  à  l'in- 
testin ,•  mais  la  bile  est  dé- 
tournée, en  quantité  plus  ou 
moins  grande,  dans  un  réser- 
voir particulier,  qui  est  la  vési- 
cule du  fiel  ;  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  xxii^  leçon, 
t.  IV,  pp.  5  et  35,  1^*  édit.  — 
Tantôt  isolée  et  suspendue.  C'est 
la  vésicule  du  fiel  qu  Aristote 
désigne  ici.  Il  a  bien  raison  de 
signaler  cette  différence  dans  la 
sécrétion  de  la  bile,  puisqu'il  y 
a  une  foule  d'animaux  qui  en 
sont  dépourvus,  l'éléphant,  le 
rhinocéros,  les  cerfs,  les  cha- 
meaux, les  solipèdes,  le  mar- 
souin, le  dauphin,  etc.;  Cuvier, 


loc.  cit.,  p.  36.  —  Comme  si  la 
nature  de  la  bile...  Ceci  n'est 
pas  très-clair;  et  sans  doute 
Aristote  veut  faire  allusion  au 
nVle  delà  bile  dans  la  digestion. 

—  Chez  les  poissons .  Le  foie  est 
généralement  très-considérable 
dans  les  poissons  ;  et  d'ordinaire 
il  ne  forme  qu'une  seule  masse. 
La  situation  de  la  vésicule  est 
très-variable  ;  elle  est  fort  grosse 
dans  les  espèces  les  plus  vora- 
ces.  Voir  Cuvier,  loc.  cit.,  p.  41. 

—  Vamia.  Je  ne  sais  pas  si  la 
science  moderne  a  sanctionné 
cette  observation  d' Aristote  ; 
mais  ce  détail  prouve  qu'il  avait 
disséqué  ce  poisson  avec  grand 
soin  ;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, t.  II,  p.  327  sur  l'amia,  et 
la  Zoologie  descriptive  de  M. 
Claus,  p.  827,  trad.  franc.  ;  voir 
aussi  le  catalogue  de  MM.  Au- 
bert  et  Wimmer,  t.  I,  p.  124  de 
leur  édition  et  traduction  de 
l'Histoire  des  Animaux.  L'amia 
est  le  boniton,  la  pélamys  sarda 
de  la  Zoologie  moderne,  dont 
Cuvier  et  Valenciennes  ont  dé- 
crit la  vésicule  biliaire.  —  Im, 


122 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


ment  placée  de  cette  manière.  '  Cela  prouve  bien 
qu'on  est  dans  Terreur  quand  on  soutient  que  la  na- 
ture de  la  bile  doit  servir  à  la  sensation  ;  car  il  y  a  des 
naturalistes  qui  prétendent  que  la  bile  n'a  pour  fonc- 
tion que  de  corroder  la  partie  de  Tâme  qui  réside 
dans  le  foie  et  de  la  condenser  ;  et  que,  quand  elle 
s'épanche  librement,  elle  rend  l'àme  plus  douce. 
Certains  animaux  n'ont  pas  du  tout  de  fiel,  le  cheval, 
le  mulet,  l'âne,  le  cerf,  le  daim.  Le  chameau  n'a  pas 
de  vésicule  biliaire  isolée  ;  mais  ce  sont  plutôt  des  vei- 
nules qui  sont  comme  bilieuses.  Le  phoque  non  plus 
n'a  pas  de  fiel,  ni  encore  le  dauphin,  parmi  les  pois- 
sons de  haute  mer.  ^Parfois,  dans  un  même  genre, 
certains  animaux  ont  du  fiel,  tandis  que  certains 
autres  n'en  ont  pas  ;  par  exemple,  dans  le  genre  des 
rats.  Tel  est  l'homme  lui-même  ;  il  y  a  des  gens  chez 
qui  l'on  trouve  de  la  bile  dans  le  foie  ;  et  d'autres 


plupart  des  reptiles.  Voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée,  t.  IV, 
p.  40,  XXII*  leçon. 

§  2.  Doit  servir  à  la  sensa^ 
tion.  L'erreur  que  réfute  Aris- 
tote  est  assez  singulière,  et  il 
est  difficile  de  voir  quel  était  le 
fondement  de  cette  théorie. 
Peut-être  venait-elle  du  rapport 
qu'on  croyait  trouver  entre  le 
tempérament  bilieux  et  le  carac- 
tère. —  Elle  rend  l'âme  plus 
douce.  Les  gens  atrabilaires  sont 
en  général  fort  irritables.  —  Le 
cheval. . .  le  cerf. . ,  le  chameau . . . 
Toutes  ces  observations  sont 
fort  exactes,  et  la  zoologie  ac- 


tuelle les  a  confirmées.  —  Des 
veinules.  Ce  sont  sans  doute  les 
canaux  hépatiques,  qui  naissent 
dans  le  foie  par  une  foule  de 
racines  excessivement  fines.  — 
Le  phoque...  le  dauphin.  Ces 
remarques  sont  également  exac- 
tes. 

§  3.   Parfois  dans  un  même 

genre le  genre  des  rats 

l'homme.  Je  ne  sais  pas  si  la 
zoologie  moderne  a  reconnu 
l'exactitude  complète  de  tous 
ces  détails  ;  mais  ils  témoignent 
encore  une  fois,  après  tant 
d'autres,  et  du  soin  qu'Aristote 
apportait  dans  toutes  ces  études, 


LIVRE  IV,  CHAP.  II,  §  4 


123 


n'en  ont  pas.  De  là  des  doutes  en  ce  qui  concerne 
l'organisation  du  genre  dans  sa  totalité.  Parce  qu'on 
a  observé  par  hasard  des  sujets  qui  étaient  de  l'une 
ou  de  l'autre  façon,  on  prononce  sur  tous  les  autres 
comme  si  tous,  sans  exception,  étaient  organisés  de 
même.  C'est  ce  qu'on  peut  observer  aussi  sur  les 
moutons  et  les  chèvres.  Presque  toujours  ces  animaux 
ont  du  fiel  ;  et  parfois  même  ils  en  ont  un  tel  excès 
qu'on  y  voit  une  monstruosité,  comme  dans  le  bétail  de 
Naxos  ;  mais,  d'autres  fois,  ils  n'en  ont  pas  du  tout^ 
comme  dans  quelques  localités  qu'on  cite  aux  environs 
de  Chalcis,  en  Eubée.  *  On  peut  ajouter  que,  dans  les 
poissons,  le  fiel  est  fort  loin  du  foie,  ainsi  que  nous 
l'avons  déjà  dit.  Mais  Anaxagore  se  trompe  quand  il 
suppose  que  la  bile  est  cause  de  maladies  aiguës, 
lorsque,  par  suite  de  son  abondance  excessive,  elle 
reflue  vers  le  poumon,  les  veines  et  les  côtes,  qu'elle 


et  de  ses  travaux  anatomiques. 
Les  différences  entre  des  indi- 
vidus de  la  même  espèce  n'ont 
pu  être  reconnues  que  par  les 
dissections  les  plus  attentives. 

—  On  a  observe' par  hasard 

on  prononce.  C'est  toujours  l'er- 
reur qui  conclut  du  particulier 
au  général.  —  Les  moutons  et 
les  chèvres.  Ceci  est  exact.  — 
Naxos...  Chalcis  en  Eubée.  Les 
mêmes  faits  sont  rapportés  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  I, 
ch.  XIV,  §  11,  p.  91  de  ma  tra- 
duction. 

§  4.  Dans  les  poissons.  Sur  le 


foie  des  poissons  et  leur  vési- 
cule, on  peut  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  xxii®  leçon, 
pp.  15,  32et41,r«édit.,t.*IV. 

—  Fort  loin  du  foie.  Ceci  ne 
semble  pas  très-exact.  —  Nous 
l'avons  de'jà  dit.  Plus  haut,  §  1 . 

—  Anaxagore.  Sur  les  travaux 
zoologiques  d' Anaxagore,  voir 
la  Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.  Lix.  —  Elle  re- 
flue  Il  faut  sous-entendre  : 

«  D'après  la  théorie  d'Anaxa- 
gore  ».  —  La  peine  de  les  dis- 
séquer. Voilà  une  des  preuves 
les  moins  contestables  des  dissec- 


124 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


remplit.  En  général,  les  animaux  qui  souffrent  de  ces 
affections  morbides  n'ont  pas  de  bile  ;  et  c  est  ce  qu  on 
verrait  clairement  si  Ton  prenait  la  peine  de  les  dis- 
séquer. La  quantité  de  bile  qui  se  forme  dans  ces  ma- 
ladies et  celle  qui  s'épanche  n'ont  pas  le  moindre 
rapport.  ^  A  notre  avis,  de  même  que  la  bile  qui  peut 
se  trouver  dans  le  reste  du  corps  n'est  qu'une  excré- 
tion et  une  pourriture  de  certaine  espèce,  de  même 
celle  qui  est  dans  le  foie  n'est  également  qu'une 
excrétion  d'un  certain  genre,  et  n'a  pas  de  but  ulté- 
rieur, non  plus  que  le  dépôt  qui  se  forme  dans  le 
ventre  et  dans  les  intestins.  Il  est  vrai  que  parfois  la 
nature  utilise  les  excrétions  mêmes  ;  mais  ce  n'est  pas 
à  dire  qu'il  faille  chercher  toujours  à  découvrir  dans 
quel  but  la  chose  est  faite  ;  et  il  faut  se  borner  à 
constater  que,  telles  conditions  étant  données,  il  y  a 
beaucoup  d'autres  phénomènes  qui,  de  toute  néces- 
sité, suivent  ces  premières  conditions. 

*Les  animaux  chez  lesquels  la  constitution  du  foie 


lions  auxquelles  Aristote  a  dû 
se  livrer. —  N'ont  pas  le  moindre 
rapport.  Cette  affirmation  est 
bien  concise  ;  il  aurait  fallu  la 
développer  davantage. 

§  5.  Qui  peut  se  trouver  dans 
le  reste  du  corps.  Peut-être 
Aristote  veut-il  par  là  indiquer 
la  jaunisse.  —  N'a  pas  de  but 
ultérieur.  L'action  de  la  bile 
sur  la  digestion  et  sur  l'orga- 
nisme entier  n'a  été  bien  connue 
que  de  notre  temps  ;  voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée,  xxii* 


leçon,  r«  édit.  —  Chercher 
toujours  à  découvrir...  C'est  au 
contraire  ce  qu  Aristote  a  tou- 
jours fait,  et  ce  qu'il  a  fait  spé- 
cialement dans  le  présent  traité; 
on  ne  saurait  l'en  blâmer,  bien 
qu'il  soit  souvent  prudent  à  la 
science  de  ne  pas  prononcer  sur 
le  but  que  se  propose  la  nature. 
— ■  Se  borner  à  constater.  Règle 
de  méthode  très-sage,  quand 
elle  est  appliquée  avec  discer- 
nement. 

g  6.  /^  constitution  du  foie 


LIVRE  IV,  CHAP.  II,  §  6 


125 


est  saine  et  chez  lesquels  la  partie  du  sang  qui,  par  la 
sécrétion,  se  rend  dans  le  foie,  est  naturellement 
douce,  ne  retiennent  pas  du  tout  de  bile  dans  le  foie, 
ou  n'en  ont  que  dans  quelques  petites  veines  ;  ou  bien 
les  uns  en  ont,  tandis  que  les  autres  n'en  ont  pas. 
Aussi,  les  foies  de  ceux  qui  n'ont  pas  de  bile  sont  d'une 
belle  couleur  et  d'un  goût  agréable,  du  moins  le  plus 
ordinairement;  et  dans  ceux  qui  ont  de  la  bile,  la 
partie  du  foie  la  plus  douce  au  goût  est  précisément 
celle  qui  est  sous  la  bile.  Quand  la  constitution  des 
parties  est  d'un  sang  moins  pur,  l'excrétion  qui  en 
est  formée  devient  de  la  bile  ;  car  l'excrétion  est,  on 
peut  dire,  le  contraire  de  la  nutrition,  comme  la 
saveur  amère  est  le  contraire  de  la  saveur  douce;  et 
le  sang  qui  est  doux  est  celui  qui  fait  la  santé. 


est  saine.  C'est-à-dire,  qui  n'ont 
pas  de  maladie  de  foie.  —  Im, 
partie  du  sang.  Aristote  ne 
pouvait  pas  savoir  que  le  foie 
est  alimenté  par  du  sang  vei- 
neux, au  lieu  de  l'être  par  du 
sang  artériel,  comme  tous  les 
autres  viscères;  voir  Cuvier, 
Anatomie  comparée,  xxii''  leç., 
p.  2,  1'*  édit.  —  D'un  goût 
agréable.  Dans  les  animaux 
dont  le  foie  peut  servir  à  la 
nourriture  de  l'homme.  —  La 
plus  douce  au  goût.  Le  texte  dit 
simplement:  La  plus  douce.  — 
Qui  est  sous  la  bile.  Ceci  ne  se 
comprend  pas  bien  ;  c'est  la 
traduction  littérale  ;  mais  par  la 
bile,  il  faut  sans  doute  entendre 
ici  la  vésicule  biliaire.  A  propos 


de  la  douceur  du  foie,  quelques 
commentateurs  ont  cru  qu' Aris- 
tote avait  eu  comme  un  pressen- 
timent de  la  découverte  faite  de 
nos  jours  par  Claude  Bernard, 
sur  l'élaboration  du  sucre  par 
le  foie.  Cette  conjecture  trop 
favorable  au  naturaliste  grec 
n'a  rien  de  fondé,  et  Aristote  ne 
parle  ici  que  de  la  saveur  et  du 
goût  qu'offre  le  foie  quand  on 
le  mange.  —  Des  parties.  J'ai 
ajouté  ces  mots.  —  Devient  de 
la  bile.  Il  semblerait  d'après 
ceci  que  la  bile  résulterait  de 
quelque  corruption  du  sang  ;  il 
n'en  est  rien  ;  et  la  bile  est  un 
produit  indispensable  à  la  bonne 
digestion  et  à  la  santé  ;  ce  pro- 
duit est  tout  à  fait  naturel. 


126 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


^  On  doit  donc  bien  voir  que  la  bile  n'a  pas  un  but 
spécial  pour  cause  ;  mais  qu'elle  est  une  purgation. 
Aussi,  donnons-nous  pleine  raison  aux  anciens  natu- 
ralistes qui  disent  que  ce  qui  contribue  à  faire  vivre 
certains  êtres  plus  longtemps,  c'est  de  n'avoir  pas  de 
bile,  et  qui  rapportent  cette  observation  aux  solipèdes 
et  aux  cerfs  ;  ces  animaux,  en  effet,  n'ont  pas  de  bile, 
et  ils  vivent  très-vieux.  Mais  d'autres  animaux  dont 
ces  observateurs  n'ont  pas  dit  qu'ils  soient  sans  bile, 
comme  le  dauphin  et  le  chameau,  ont  aussi  une  exis- 
tence très-longue.  *La  raison  reconnaît  donc  que 
cette  fonction  du  foie,  qui  est  si  utile  et  si  nécessaire, 
se  trouve  dans  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang,  et 
que,  selon  ce  qu'elle  est,  elle  devient  la  cause  d'une 
vie  plus  ou  moins  longue.  Il  n'est  pas  moins  conforme 


§  7.  N'a  pas  un  but  spccuil. 
Tout  au  contraire  le  but  de  la 
bile,  pour  prendre  les  expres- 
sions aristotéliques,  est  très- 
bien  déterminé  ;  c'est  une  des 
humeurs  (jui  doivent  être  ver- 
sées dans  le  canal  alimentaire, 
et  qui  sont  absolument  néces- 
saires au  travail  dont  il  est  char- 
gé. —  Jncieiis  naturalistes.  11 
est  regrettable  que  l'auteur  ne 
les  nomme  pas.  —  C'est  de  n'a- 
voir pas  de  bile.  C'est  là  une 
erreur  qui  se  trouve  parfaite- 
ment réfutée  quelques  lignes 
plus  bas.  —  Aux  solipèdes  et 
aux  cerfs.  Sur  l'âge  des  che- 
vaux, voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, Hv.   VI,  ch.  XXII,  §  7, 


p.  371  de  ma  traduction,  et 
aussi  la  note  de  la  page  375. 
Pour  les  cerfs  et  leur  longévité, 
voir  le  même  ouvrage,  liv.  VI, 
ch.  XXVI,  S  5,  p.  387.  —  Le 
dauphin  et  le  chameau.  Ceci  est 
exact  ;  voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  xxii*'  leçon,  t.  IV, 
p.  36,  r^  édit.  Aristote  n'a  j)u 
connaître  ce  détail  anatomique 
que  par  la  dissection. 

§  8.  Qui  est  si  utile  et  si  né- 
cessaire. L'observation  est  par- 
faitement juste  ;  mais  elle  con- 
tredit ce  qui  a  été  dit  un  i)eu 
plus  haut,  §  7.  —  La  cause 
d'une  vie  plus  ou  moins  longue. 
Il  n'y  a  pas  de  preuve  suffisante 
de  l'exactitude  de  cette  théorie. 


LIVRE  IV,  CHAP.  II,  §  8  127 

à  la  raison  qu'une  sécrétion  de  ce  genre  appartienne 
à  ce  viscère  et  n'appartienne  à  aucun  autre.  Car  il 
n'est  pas  possible  qu'aucun  fluide  du  même  genre 
approche  du  cœur,  qui  ne  pourrait  supporter  aucune 
affection  violente.  Les  autres  viscères  ne  sont  jamais 
absolument  indispensables  aux  animaux  ;  et  il  n'y  a 
que  le  foie  qui  soit  dans  cette  condition.  On  aurait  cer- 
tainement tort  de  croire  qu'il  n'y  a  pas  d'excrétion 
partout  où  l'on  voit  du  flegme  ou  un  dépôt  du  ventre; 
mais  il  n'est  pas  moins  clair  que  la  bile  est  une  excré- 
tion, et  que  la  différence  des  lieux  n'a  en  ceci  aucune 
importance. 


—  Approche  du  cœur.  Il  est 
certain  que  le  cœur  a  une  tout 
autre  fonction,  et  qu'il  ne  sau- 
rait sécréter  la  bile,  qui  a  un 
organe  spécial  dans  le  foie.  — 
iV<?  sont  jamais  absolument  in- 
dispensables. Cette  théorie  n'est 
pas  exacte  ;  et  le  cœur,  ou  l'or- 
gane correspondant,  est  au 
moins  aussi  indispensable  que 
le  foie,  dans  toutes  les  espèces 
d'animaux.  —  //  n'x  a  que  le 
foie...  La  physiologie  moderne 
n'a  pas  ratifié  cette  théorie.  -— 


—  La  bile  est  une  excre'tion. 
Aristote  semble  croire  en  résu- 
mé que  la  bile  est  une  matière 
excrémenlitielle,  et  qu'elle  doit 
être  rejetée  du  corps,  comme  la 
partie  des  aliments  qui  ne  peut 
pas  être  utilisée  pour  la  nutri- 
tion ;  il  n'en  est  rien  ;  la  bile  est 
une  sécrétion  régulière,  comme 
celle  du  pancréas;  et  l'une  et 
l'autre  exercent  une  action  puis- 
sante, quoique  obscure,  sur  la 
masse  du  sang;  toutes  deux  sont 
très-utiles. 


128 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  III 

De  répiploon  ;  citation  d'études  antérieures  ;  position  et  fonction 
de  répiploon  dans  les  animaux,  terrestres  ou  aquatiques,  qui 
ont  du  sang  ;  formation  de  l'épiploon  ;  sa  nature  membraneuse; 
ses  rapports  avec  le  sang,  la  graisse  et  le  sui  ;  sa  fonction  est 
de  concourir  avec  le  foie  à  la  coction  des  aliments  aûn  que, 
dans  tous  les  animaux,  cette  cuisson  soit  plus  facile  et  aussi 
plus  rapide. 

'  Nous  venons  de  voir  ce  qu'est  la  bile,  et  pourquoi 
certains  animaux  en  ont,  tandis  que  d'autres  n'en 
ont  pas;  maintenant,  il  nous  reste  à  parler  du  mé- 
sentère et  de  répiploon,  puisque  ces  deux  viscères 
sont  aussi  dans  le  même  lieu  et  qu'ils  font  partie  de 
ces  organes.  L'épiploon  est  une  membrane  garnie  de 
suif  chez  les  animaux  qui  ont  du  suif,  et  garnie  de 
graissa  chez  ceux  qui  ont  de  la  graisse  ;  et  nous  avons 
expliqué  antérieurement  la  nature  de  la  graisse  et  du 


§  1.   Du  mésentère.  Voir  au 
chapitre   suivant;  celui-ci  sera 
exclusivement  consacré  à  l'épi- 
ploon. L'un  et  l'autre  ne  sont 
que  des  prolongements  du  pé- 
ritoine. Après  avoir  tapissé  l'ab- 
domen,  le   péritoine    se  replie 
sur  lui-même  pour  former  les 
mésentères,    et    les   épiploons, 
qui  fixent  et  enveloppent  dif- 
férentes portions  du  canal  ali- 
mentaire, ou  qui  forment   des 
culs-de-sac,  dont  les  parois,  or- 


dinairement chargées  de  grais- 
se, sont  plus  ou  moins  libres  et 
flottantes  dans  la  cavité  abdo- 
minale; voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  xxiiMeçon,  tomelV, 
pp.  68,  74  et  83,   1'"  édition. 

Garnie   de   suif.   Ou  plutôt 

dégraisse,  d'une  manière  géné- 
rale ;  mais  Aristote  a  soin  de 
faire  la  distinction  selon  les  di- 
verses espèces  d'animaux.  -— 
Antérieurement.  Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  III,  ch.  xiii, 


LIVRE  IV,  GHAP.  III,  §  3  129 

suif.  ^  Dans  les  animaux  qui  n'ont  qu'un  seul  estomac 
et  dans  ceux  qui  en  ont  plusieurs,  l'épiploon  est  de 
la  même  manière  suspendu,  à  partir  du  milieu  de  l'es- 
tomac, comme  une  couture  tracée  au-dessous.  Il  en- 
veloppe le  reste  du  ventre  et  la  totalité  des  intestins, 
dans  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang,  soit  terrestres, 
soit  aquatiques  ;  sa  disposition  y  est  toujours  sem- 
blable, et  l'organisation  de  ce  viscère  est  indispen- 
sable telle  qu'elle  est.  ^En  effet,  quand  un  mélange 
de  sec  et  d'humide  vient  à  s'échauffer,  l'extrémité  se 
change  toujours  en  une  sorte  de  peau  et  de  mem- 
brane ;  or  ce  lieu  du  corps  est  constamment  plein 
d'aliments  de  cette  espèce.  De  plus,  l'épaisseur  même 
de  la  membrane  fait  que  la  partie  du  sang  nourricier 
qui  y  filtre  devient  nécessairement  de  la  graisse, 
puisque  c'en  est  la  partie  la  plus  légère  ;  et  que,  re- 


p.  288  de  ma  traduction  ;  voir 
aussi  sur  l'épiploon  et  sa  place, 
id.  ibid.,  ch.  ii,  §  3,  p.  283. 

§  2.  L'épiploon  est sus- 
pendu. Cette  description  n'est 
pas  fausse,  mais  elle  est  incom- 
plète ;  pour  savoir  précisément 
quelle  est  la  place  des  épi- 
ploons,  il  faut  lire  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  tome  IV,  pp. 
83  et  suiv.  —  Une  couture 
tracée  au-dessous.  Ce  n'est  pas 
là  l'apparence  des  épiploons  ; 
et  ce  sont  évidemment  des  re- 
plis bien  plutôt  que  des  cou- 
tures. —  //  enveloppe Ceci 

s'applique  au  péritoine  et  non  à 
l'épiploon.    —   Sa    disposition 


y  est  toujours  semblable.  Ceci 
est  exagéré,  et  l'on  peut  voir 
dans  Cuvier,  loc.  cit.j  pp.  83  et 
suiv.,  toutes  les  variétés  que  pré- 
sente l'épiploon  dans  les  seuls 
mammifères. 

§  3.  £:/^  effet...  Toute  la 
théorie  qui  est  développée  dans 
ce  paragraphe  peut  paraître 
bien  insuffisante;  elle  tient  à 
celle  des  quatre  éléments,  qui 
a  régné  dans  toute  l'Antiquité, 
et  qui  n'a  disparu  que  devant 
les  progrès  de  la  chimie  mo- 
derne. —  L'e'paisseur  même  de 
la  membrane Cette  expli- 
cation est  la  suite  de  la  précé- 
dente. 


T.     II. 


^ 


130 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  IV,  §  1 


131 


y 


cuite  par  la  chaleur  qui  est  dans  ces  lieux,  elle  se 
change  en  suif  et  en  graisse,  au  lieu  de  rester  de  la 
chair  et  du  sang.  *  Telle  est  donc  Torigine  de  Tépi- 
ploon,  qui  est  ce  qu'on  vient  de  dire  ;  la  nature  rem- 
ploie pour  achever  la  complète  coction  des  aliments, 
et  faire  que  les  animaux  digèrent  et  cuisent  leur  nour- 
riture plus  aisément  et  plus  vite.  La  chaleur  fait  cuire 
les  choses  ;  or,  la  graisse  est  chaude,  et  l'épiploon 
est  gras.  Si  donc  Tépiploon  est  flottant  au  milieu  du 
ventre,  c'est  pour  que  la  partie  postérieure  concoure 
à  la  coction  avec  le  foie,  qui  est  placé  tout  auprès. 


§  4.  L^ origine  de  l'eplplooit. 
Il  est  toujours  fort  difficile  de  dé- 
couvrir la  vraie  cause;  mais  ici 
celle  qu'on  attribue  à  l'épiploon 
peut  paraître  bien  incomplète. 
Le  mieux  était  de  constater  sim- 
plement le  fait,  sans  essayer  de 
remonter  plus  haut.  —  La  na^ 

tare  l'emploie Il  est   bien 

certain  que  la  nature  a  eu  un 
but  en  faisant  l'épiploon  tel 
qu'il  est;  mais  quel  est  au  juste 
ce  but  ?  La  science  le  cher- 
che encore.  Mais  d'une  ma- 
nière toute  générale,  l'épiploon 
ou  les  épiploons,  par  la  place 
seule  qu'ils  occupent,  doivent 
concourir  à  la  fonction  de  la 
digestion.  —  L'épiploon  est 
gras.  Ceci  est  exact;   mais  la 


graisse 


est  moins  abondante 
dans  l'épiploon  gastro-hépati- 
que, que  dans  le  gastro-colique, 
et  dans  les  petits  appendices  des 
gros  intestins  ;  voir  Cuvier,  A- 
natomie  comparée,  loc.  oit,  y  p. 
85.  —  Flottant  au  milieu  du 
ventre.  C'est  de  là  que  lui  est 
venu  son  nom,  comme  on  sait. 
—  Jvcc  le  foie,  qui  est  place' 
tout  auprès.  L'épiploon  gastro- 
hépatique sert  de  moyen  d'u- 
nion entre  le  foie  et  l'estomac. 
De  la  surface  inférieure  du  foie, 
il  s'étend  à  la  petite  courbure 
de  l'estomac,  et  il  tient  aussi  à 
la  petite  courbure  depuis  l'œ- 
sophage jusqu'au  duodénum  ; 
voir  Cuvier,  Anatomie  com- 
parée, tome  IV,  p.  84. 


CHAPITRE  IV 

Du  mésentère  ;  sa  position,  son  organisation  ;  ses  fonctions  dans 
les  animaux  qui  ont  du  sang  ;  îl  conduit  le  produit  de  l'alimen- 
tation de  l'estomac  dans  les  veines;  les  veines  sont  comme  les 
racines  du  mésentère,  analogues  aux  racines  des  plantes  ;  com- 
plément de  cette  théorie  annoncé  pour  le  Traité  de  la  Géné- 
ration des  Animaux  et  pour  le  Traité  de  l'Alimentation. 

*  Après  avoir  parlé  de  Tépiploon,  nous  devons  dire 
que  le  viscère  nommé  le  mésentère  est  une  mem- 
brane qui  existe  sans  discontinuité,  à  partir  de  toute 
rétendue  des  intestins  jusqu'à  la  grande  veine  et  à 
Taorte  ;  il  est  rempli  de  veines  nombreuses  et  épais- 
ses, qui  se  rendent  des  intestins  à  Taorte  et  à  la  grande 
veine.  Nous  trouverons  que  son  organisation  est  aussi 
nécessaire  que  celle  de  toutes  les  autres  parties  du 


§  1.  Z,e  mésentère Voir  le 

chapitre  précédent,  §  1.  —  Le 
mésentère,  ou  plutôt  les  mésen- 
tères, sont  des  prolongements 
du  péritoine  qui  fournissent 
une  enveloppe  extérieure  au 
canal  intestinal,  et  qui  le  re- 
tiennent aux  parois  de  l'ab- 
domen; ils  existent  dans  tous 
les  vertébrés  ;  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie comparée,  tome  IV,  pp. 
74  et  suiv.,  f^  édit.  —  Jus- 
qu'à la  grande  veine  et  à 
l'aorte.  Ceci  est  assez  exact 
anatomiquement,  sans  être  d'ail- 


leurs assez  précis.  Le  mésen- 
tère proprement  dit  est  un  vaste 
repli  étendu  en  avant  de  la  co- 
lonne vertébrale,  non  loin  de 
laquelle  passent  en  effet  la  veine 
cave  et  l'aorte.  Puis,  viennent 
les  autres  mésentères,  mésocolon 
ascendant  et  descendant,  mé- 
socôlon transverse,  mésocôlon 
iliaque,  et  mésorectum.  Les 
mésentères  vont  des  parois  ab- 
dominales à  un  organe,  pour  y 
porter  les  vaisseaux  et  les  nerfs 
qui  lui  appartiennent.  —  Des 
intestins  à  V aorte Ces  dé- 


N 


132 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


corps  ;  et  pour  peu  qu'on  y  regarde,  on  comprendra 
pourquoi  le  mésentère  a  été  donné  aux  animaux  qui 
ont  du  sang.  'En  effet,  comme  nécessairement  les 
animaux  doivent  tirer  leurs  aliments  du  dehors,  et  que 
c'est  de  ces  aliments  que  provient  la  nourriture  défi- 
nitive qui  se  répartit  dans  toutes  les  parties  du  corps, 
et  qui,  n'ayant  pas  de  nom  dans  les  animaux  dépour- 
vus de  sang,  s'appelle  le  sang  dans  les  animaux  qui 
en  ont,  il  doit  y  avoir  quelque  organe  qui  permette  à 
la  nourriture  de  cheminer  de  l'estomac  dans  les 
veines,  comme  à  travers  des  racines.  '  Les  plantes  ont 
leurs  racines  dans  le  sol,  d'où  elles  tirent  leur  nour- 
riture ;  chez  les  animaux,  c'est  l'estomac  et  l'action 
puissante  des  intestins  qui  est  la  terre  destinée  à  leur 
fournir  l'alimentation.  La  nature  du  mésentère  est  en 
quelque  sorte  d'avoir  pour  racines  les  veines  qui  le 


tails  sont  assez  exacts.  —  Pour 
peu  qu'on  j  regarde.  Et  qu'on 
observe  les  faits  avec  le  soin 
qu'Aristote  a  toujours  recom- 
mandé. 

§  2 .  En  effets  comme L'ex- 
plication donnée  ici  ne  s'appli- 
que pas  assez  directement  au 
mésentère,  et  elle  pourrait  aussi 
bien  s'appliquer  à  tout  autre 
organe.  —  Il  doit  y  avoir  quel- 
que organe...  Ceci  est  exact; 
mais  ce  n'est  pas  là  la  fonction 
des  mésentères.  La  fonction 
qu'Aristote  veut  désigner  ici,  et 
qui  est  en  effet  indispensable,  est 
celle  des  vaisseaux  chylifères, 
qui  prennent  naissance  de  la 
paroi   interne  des  intestins,  et 


qui  sucent  dans  l'intestin  toutes 
les  portions  définitivement  nu- 
tritives ;  voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  tome  III,  p.  7,  De 
la  digestion  en  général.  —  A 
travers  des  racines.  Voir  plus 
haut,  livre  II,  ch.  m,  §  9,  cette 
métaphore  déjà  employée  par 
l'auteur.  Cuvier  se  sert,  loc. 
cit.,  de  la  même  métaphore, 
qui  se  présente  tout  naturelle- 
ment, et  il  parle  «  de  la  succion 
de  petites  racines  des  vaisseaux 
chylifères.  » 

§  3.  Qui  est  la  terre.  Suite 
de  la  métaphore  employée  dans 
le  paragraphe  précédent.  — 
D'avoir  pour  racines  les  veines. 
Ce  n'est  pas  là  une  condition 


LIVRE  IV,  CHAP.  IV,  §  4 


133 


traversent.  On  voit  par  là  ce  qu'est  la  fonction  du 
mésentère  et  son  objet.  Quel  est  le  procédé  par  lequel 
les  animaux  se  nourrissent,  et  comment,  extrait  des 
aliments  ingérés,  circule,  par  le  moyen  des  veines 
dans  les  diverses  parties  du  corps,  ce  qui  est  succes- 
sivement transporté  dans  les  veines,  c'est  ce  que  nous 
dirons  plus  tard  dans  nos  traités  sur  la  Génération 
des  animaux  et  sur  T Alimentation. 

*  Nous  venons  de  montrer  ce  qu'est  l'organisation 
des  animaux  qui  ont  du  sang  dans  les  parties  spéciales 
que  nous  avons  étudiées,  et  nous  en  avons  expliqué 
les  fonctions.  La  suite  et  le  complément  de  ce  qui  pré- 
cède seraient  de  parler  de  tout  ce  qui  se  rapporte  et 


particulière    aux    mésentères  ; 
tous  les  viscères,   tous  les  or- 
ganes du  corps  en  sont  là  ;  ils 
sont  tous  alimentés  par  le  sang 
que  leur  apportent  les  artères, 
et  qui  est  ramené  au  cœur  par 
les  veines.  Les  artères  princi- 
pales du  mésentère  sont  l'artère 
mésentérique    supérieure ,    qui 
naît  de  la  partie  antérieure  de 
l'aorte  au-dessous  du  trou  cœ- 
iiaque,  et  gagne  le  mésentère 
près  du  mésocôlon  transverse,  et 
l'artère  mésentérique  inférieure, 
moins  volumineuse.  —  On  voit 
parla...  Cette  explication  n'est 
pas   aussi   claire    que  l'auteur 
semble  le  croire.  —    C'est  ce 
que    nous    dirons    plus     tard. 
L'étude  qu'annonce  Aristote  est 
celle  de  la  digestion  tout  en- 
tière; c'est  une  des  plus  com- 


plexes de  toute  la  physiologie 
et  de  r  anatomie  ;  et  cette  fonc- 
tion n'a  été  bien  connue  que  de 
nos  jours,  sans  l'être  même  en- 
core tout  entière.  Cuvier  y  a 
consacré  près  de  deux  volumes 
de  son  Anatomie  comparée,  tout 
le  troisième,  et  une  partie  du 
quatrième,  1"  édition.  —  Sur 
la  Génération  des  animaux. 
Aristote,  dans  ce  traité  spécial, 
est  revenu  bien  des  fois  à  la 
question  de  la  nutrition;  mais 
il  ne  l'a  pas  exposée  d'une  façon 
particulière;  voir  la  table  de 
l'édition  de  MM.  Aubert  et 
Wimmer,  p.  436.  —  Sur  l'A- 
limentation. Ou  la  Nutrition.  Ce 
traité,  qui  est  mentionné  encore 
par  Aristote  dans  les  Opus- 
cules, du  Sommeil,  ch.  m,  §  2, 
p.  162  de  ma  traduction,  n'est 


"s 


134 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  GHAP.  V,  §  1 


135 


y 


concourt  à  la  génération,  en  tenant  compte  des  diffé- 
rences qui  distinguent  la  femelle  du  mâle  ;  mais, 
comme  nous  aurons  à  traiter  plus  tard  de  la  généra- 
tion, il  sera  plus  convenable  de  renvoyer  ce  que  nous 
aurons  à  dire  sur  ces  sujets  à  Tétude  spéciale  que 
nous  aurons  à  en  faire. 


pas  parvenu  jusqu'à  nous.  C'est 
une  perte  regrettable,  comme 
tant  d'autres. 

'^  k.  Et  concourt  à  la  gc'iic- 
ratioii.  C'est  l'objet  du  grand 
traité  qui  porte  ce  nom,  et  qui 
peut  passer  pour  le  chef-d'œu- 
vre zoologique  d'Aristote.    — 


Plus  tard...  plus  convenable... 
C'est  ce  qu'a  fait  le  philosophe; 
et  la  question  essentielle  de  la 
génération  a  été  étudiée  par  lui 
avec  toute  l'attention  qu'exige 
un  tel  sujet,  et  avec  une  pro- 
fondeur qui,  à  certains  égards, 
n'a  pas  été  dépassée. 


CHAPITRE  V 

Des  organes  de  l'alimentation  chez  les  animaux  qui  n'ont  pas  de 
sang  ;  les  deux  dents  des  mollusques  et  des  testacés  ;  œsophage 
des  mollusques  et  leur  gésier  pareil  à  celui  des  oiseaux  ;  motif 
de  cette  organisation  ;  l'encre  de  certains  mollusques;  son  em- 

'  ploi  dans  les  seiches,  les  teuthies  et  les  polypes  ;  c'est  par  peur 
que  ces  animaux  lancent  leur  encre  ;  organisation  des  crustacés 
et  des  testacés,  et  spécialement  des  colimaçons,  qui  ont  des 
dents  et  une  langue  ;  les  turbines,  les  bivalves  et  les  univalves  ; 
différence  des  crustacés  et  des  testacés  avec  les  mollusques  ;  ci- 
tation de  l'Histoire  des  Animaux  et  des  Descriptions  Anatomi- 
ques  ;  organisation  des  hérissons  de  mer  (oursins)  ;  leurs  cinq 
dents  et  leurs  œufs  ;  la  micon  ;  forme  des  hérissons  ;  le  nombre 
des  œufs  est  nécessairement  impair  ;  les  cinq  estomacs  ;  les  té- 
thyes  très-rapprochées  des  plantes  ;  éponges  et  holothuries  ; 
cnides  et  acalèphes  ;  rapports  des  animaux  inférieurs  et  des 
plantes  ;  nuances  insensibles  de  la  nature  ;  étoiles  de  mer  ; 
organes  de  l'alimentation  chez  tous  les  animaux  inférieurs  ;  la 
mytis  des  mollusques  ;  cœur  et  centre  de  la  sensibilité  chez  les 
mollusques,  chez  les  testacés  et  les  insectes  ;  organisation  parti- 
culière de  la  cigale  ;  sa  nourriture  ;  les  éphémères  ;  indication 
d'études  ultérieures. 

*  Les  animaux  qu'on  appelle  mollusques  et  crusta- 
cés présentent  une  grande  différence  avec  les  précé- 
dents ;  et  cette  différence  consiste  tout  d'abord  en  ce 


§  1 .  Les  animaux  qu'on  ap- 
pelle mollusques  et  crustacés... 
Il  ne  semble  pas  que  ce  su- 
jet tienne  assez  étroitement  à 
ce  qui  précède.  L'alimentation 
des  mollusques  et  des  crustacés 
est  sans  doute  fort  curieuse  à 
étudier  ;  mais  jusqu'ici  il  a  été 


surtout  question  des  viscères  in- 
térieurs; et  c'est  cette  étude  spé- 
ciale qui  paraîtrait  devoir  être 
continuée  dans  ce  chapitre.  Du 
reste,  tout  ce  que  dit  ici  Aris- 
tote  n'en  est  pas  moins  digne 
d'intérêt.  Sur  les  mollusques 
et  les  crustacés  en  général,  voir 


\ 


136 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


y 


qu'ils  n  ont  pas  une  organisation  intestinale  qui  soit 
complète,  non  plus  que  tous  les  animaux  qui  sont  pri- 
vés de  sang  ainsi  qu'eux.  On  sait,  en  effet,  qu'il  y  a 
encore  deux  autres  genres  d'animaux  exsangues,  les 
crustacés  et  les  insectes.  Aucun  de  ces  animaux  n'a 
le  fluide  qui  compose  les  entrailles,  c'est-à-dire  le 
sang,  qui  fait  essentiellement  partie  de  la  nature  des 
intestins.  '  Qu'il  y  ait  des  animaux  pourvus  de  sang 
et  d'autres  qui  en  sont  privés,  c'est  là  ce  qui  ressort  de 
la  définition  essentielle  des  uns  et  des  autres  ;  et  les 
exsangues  n'ont  rien  de  ce  qui  exige  des  viscères  in- 
testinaux dans  les  animaux  qui  ont  du  sang  ;  car, 
n'ayant  ni  veines  ni  vessie,  et  ne  respirant  pas  non 
plus,  ils  n'ont  nécessairement  besoin  que  d'avoir  un 


l'Histoire  des  Animaux,  liv.  I, 
ch.  VI,  p.  37  de  ma  traduction, 
et  liv.  IV,  ch.  I,  §2,  p.  2.  — 
Une  organisation  intestinale.... 
Voir  Cuvier,  Règne  animal,  to- 
me III,  pp.  1  et  suiv.,  édit.  de 
1830.  L'organisation  des  mol- 
lusques est  fort  singulière,  et  le 
naturaliste  français  s'est  appli- 
qué longuement  à  la  faire  con- 
naître, parce  qu'elle  est  com- 
pliquée; il  a  établi  six  classes 
de  mollusques,  tandis  qu  Aris- 
tote,  en  leur  donnant  un  nom 
commun,  semble  n'y  voir  qu'une 
seule  espèce.  —  Qui  sont  privés 
de  sang.  Comme  les  insectes  et 
les  crustacés,  ainsi  que  le  dit 
l'auteur;  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  I.  —  I-e 
fluide  qui  compose  les  entrail- 


les. Ce  fluide,  qui  est  le  sang, 
nourrit  les  viscères  ;  mais  on 
ne  peut  pas  dire  qu'il  les  com- 
pose. 

§  2.  Pourvus  de  sang...  qui 
en  sont  prives.  Ce  sont  là  les 
deux  classes  principales  qu'A- 
ristote  a  établies  entre  les  ani- 
maux, selon  qu'ils  ont  ou  n'ont 
pas  de  sang,  d'à  près  ses  théories. 
Mais  la  zoologie  actuelle  recon- 
naît que  tous  les  animaux  ont 
du  sang;  seulement  il  est  rouge 
chez  les  uns,  et  blanc  chez  les 
autres.  —  Ni  veine  ni  vessie... 
ne  respirant  pas.  Ces  détails  ne 
sont  pas  exacts.  Les  mollusques 
respirent  et  leur  circulation  est 
double  ;  les  testacés  respirent 
également,  ainsi  que  les  insec- 
tes, bien  que  par  des  organis- 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  3  137 

organe  qui  réponde  au  cœur,  puisque,  chez  tous  les 
animaux  sans  exception,  la  sensibilité  qui  appartient 
à  l'âme,  et  qui  est  la  cause  de  la  vie,  doit  résider  dans 
un  certain  principe  de  leurs  organes  et  de  leur  corps. 
^  Tous  les  animaux  exsangues  eux-mêmes  ont  néces- 
sairement aussi  des  organes  qui  servent  à  la  nutrition  ; 
et  la  manière  différente  dont  ils  s'alimentent  tient  aux 
lieux  de  leur  corps  qui  reçoivent  les  aliments.  Ainsi, 
les  mollusques  ont  deux  dents  autour  de  la  partie 
qu'on  appelle  leur  bouche;  et,  dans  cette  bouche,  il  y 
a,  en  place  de  langue,  un  appendice  charnu  qui  leur 
fait  sentir  le  goût  agréable  de  leurs  comestibles.  Les 
crustacés   ont  d'abord,  comme  les   mollusques,  les 
premières  dents  et  le  morceau  de  chair  analogue  à  la 
langue  ;  mais  les  testacés  ont  tous  aussi  un  organe 
de  ce  genre,  par  la  même  cause  qu'en  ont  les  animaux 
pourvus  de  sang,  c'est-à-dire  pour  goûter  leur  nour- 
riture. 


mes  différents.  —  Qui  réponde 
au  cœur.  Ceci  est  exact  ;  mais 
le  cœur  n'est  pas  le  principe 
de  la  sensibilité,  comme  Ans- 
tote  le  dit  ici,  et  comme  il  l'a 
répété  souvent. 

§  3.  Des  organes  qui  servent 
à  la  nutrition.  Puisque  autre- 
ment ils  ne  pourraient  pas  vivre. 
Au  fond,  la  fonction  est  la  mê- 
me ;  ce  sont  les  procédés  seuls 
qui  diffèrent.  Voir  Cuvier,  Rè- 
gne animal,  tome  I,  Introduc- 
tion, Fonctions  organiques,  pp. 
34  et  suiv.,  édit.  de  1830.  — 
Deux  dents...  Ceci  se  rapporte 


spécialement  aux  mollusques 
céphalopodes,  qui  ont  dans  leur 
bouche,  placée  entre  leurs  pieds, 
deux  fortes  mâchoires  de  corne, 
semblables  au  bec  d'un  perro- 
quet ;  Cuvier,  loc.  cit..,  p.  9. 
Entre  ces  deux  mâchoires,  est 
une  langue  hérissée  de  pointes 
cornées. —  Un  appendice  char- 
nu. Ce  n'est  pas  dire  assez.  -- 
Les  crustacés...  les  testacés. 
Les  choses  ne  sont  pas  aussi  évi- 
dentes dans  ces  deux  ordres  de 
mollusques  ;  voir  Cuvier,  tome 
III  du  Règne  animal,  édit.  de 
1830,  p.  U7  et  p.  183.— /»««/- 


I 

I 


138 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  7 


139 


y 


, 


*  Quant  aux  insectes,  quelques-uns  ont  également 
une  trompe,  qui  sort  de  leur  bouche  ;  et  telles  sont  les 
abeilles  et  les  mouches,  dont  on  a  parlé  déjà.  Ceux 
des  insectes  qui  n'ont  pas  un  aiguillon  antérieur,  ont 
un  organe  de  ce  genre  dans  la  bouche,  comme  Tout 
les  fourmis  et  tels  autres  insectes  analogues.  Parmi 
eux,  les  uns  ont  des  dents,  qui  sont  d'ailleurs  orga- 
nisées autrement,  comme  en  ont  les  mouches  et  les 
abeilles  ;  les  autres,  dont  la  nourriture  est  liquide, 
n'en  ont  pas  ;  car  beaucoup  d'insectes  ont  des  dents, 
qui  leur  servent  non  à  se  nourrir,  mais  à  se  défendre. 
^  Les  testacés  ont  tantôt,  comme  on  l'a  dit  au  début, 
cet  appendice  très-dur  qu'on  appelle  leur  langue,  et 
tantôt  les  deux  dents,  qu'ont  les  crustacés;  et  tel  est 
le  limaçon.  ^A  la  suite  de  la  bouche,  les  mollusques 
ont  un  long  œsophage;  et  après  l'œsophage,  un  gésier 


goûter  leur  nourriture.  Bien  que 
les  organes  du  goût  ne  soient 
pas  très-distincts  chez  ces  ani- 
maux, ils  doivent  nécessaire- 
ment posséder  ce  sens  par  l'ex- 
cellente raison  qu'en  donne 
Aristote  ;  voir  Guvier,  Règne 
animal,  Introduction,  pp.  il  et 
suiv. 

§  4.  Dont  on  a  parle'  déjà. 
Plus  haut,  livre  II,  ch.  iv,  §  3, 
il  a  été  question  de  l'abeille  ; 
mais  ceci  doit  se  rapporter  sur- 
tout à  l'étude  approfondie  qui  a 
été  faite  de  l'abeille  d.ins  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  IX,  ch. 
26  et  27 ,  p.228  et  suiv.  de  ma  tra- 
duction. Voir  également  sur  les 


mouches  et  les  fourmis  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  V,  ch.  7,  p. 
142  de  ma  traduction.  Tout  ce 
paragraphe  sur  les  insectes  pa- 
raît ici  déplacé,  puisque  l'auteur 
revient  immédiatement  aux  crus- 
tacés, qu'il  avait  commencé  à 
étudier  dans  le  paragraphe  pré- 
cédent. 

%h.  Au  de'but.  Plus  haut,  §  1 . 
—  Le  limaçon.  Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  IV,  ch.  1, 
§  4,  p.  3  de  ma  traduction,  et 
aussi  livre  IV,  ch.  2,  §  20;  ibid. 
ch.  4,  §11,  p.  44. 

§  6.  Un  long  œsophage... 
gésier  pareil  à  celui  des  oiseaux. 
Voir  l'Histoire   des   Animaux, 


pareil  à  celui  des  oiseaux.  Puis,  l'estomac  vient  après 
le  gésier;  et  tenant  à  l'estomac,  vient  l'intestin,  qui  est 
simple  jusqu'à  l'orifice  de  sortie.  Chez  les  seiches  et 
les  polypes,  l'estomac  est,  pour  sa  forme  et  pour  sa 
consistance  au  toucher,  organisé  de  la  même  manière. 
Dans  les  animaux  qu'on  appelle  des  teuthies,  on  voit 
également  deux  cloaques  en  forme  d'estomacs,  dont 
l'un  s'éloigne  davantage  d'un  gésier;  et  ils  diffèrent 
des  polypes  et  des  seiches  en  ce  que  leur  corps  tout 
entier  se  compose  d'une  chair  plus  molle.  'Du  reste, 
ces  parties  sont  ainsi  disposées  chez  ces  animaux  par 
le  même  motif  que  chez  les  oiseaux.  Aucun  d'eux,  en 
effet,  ne  peut  broyer  sa  nourriture;  et  voilà  pourquoi 


livre  IV,  ch,  i,  §  16,  p.  H  de 
ma  traduction.  Ces  détails  sont 
exacts,  si  on  les  rapporte  aux 
céphalopodes.  Après  la  bouche 
et  les  deux  mâchoires,  leur 
œsophage  se  renfle  en  jabot,  et 
donne  dans  un  gésier  aussi 
charnu  que  celui  d'un  oiseau. 
Puis,  vient  un  troisième  estomac 
où  le  foie,  qui  est  très-grand, 
verse  la  bile  par  deux  conduits. 
L'intestin  est  simple  et  peu  pro- 
longé ;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  III,  p.  9,  édition  de 
1830  ;  le  naturaliste  français 
s'accorde  de  tous  points  avec  le 
naturaliste  grec.  —  Les  seiches 
et  les  polypes.  Voir  Cuvier,  loc. 
cit. y  page  11.  —  Teuthies.  Ou 
ïeuthides.  C'est  le  calmar,  le 
petit  ou  le  grand,  Loligo  vul- 
garis,  ou  une  espèce  très-rap- 
prochée  ;   voir   Cuvier,    Règne 


animal,  tome  III,  p.  14  ;  et  le 
catalogue  de  MM.  Aubert  et 
Wimmer,  tome  I,  p.  150,  n*»  6. 
—  Deux  cloaques  en  forme 
d'estomacs.  Je  ne  trouve  pas 
des  détails  analogues  dans  les 
ouvrages  modernes  de  zoolo- 
gie. Les  céphalopodes  ont  deux 
branchies ,  une  de  chaque  côté  ; 
la  grande  veine  cave,  arrivée 
entre  elles,  se  partage  et  donne 
dans  deux  ventricules  charnus  ; 
ce  sont  ces  ventricules  qu' Aris- 
tote aura  appelés  des  estomacs. 
Voir  Cuvier,  id.  ibid.,  p.  9.  — 
D'une  chair  plus  molle.  Les 
calmars  n'ont  pas  de  coquille  ; 
mais,  en  place,  ils  ont  dans  le 
dos  une  lame  de  corne  en  forme 
de  lancette. 

§  7 .  Par  le  même  motif  que 
chez  les  oiseaux.  Ce  rapproche- 
ment   est  ingénieux    et  exact, 


Ilf 


140 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  10 


141 


/ 


il  y  a  un  gésier  placé  en  avant  de  Testomac.  C'est 
aussi  pour  se  défendre  et  assurer  leur  salut  que  ces 
animaux  sont  pourvus  de  ce  qu'on  appelle  leur  encre, 
contenue  dans  un  manteau  membraneux;  et  ce  man- 
teau a  une  issue  et  une  extrémité  par  laquelle  Tani- 
mal  rejette  les  excréments  du  ventre,  dans  Torgane 
qu'on  nomme  le  conduit.  Ce  conduit  est  placé  dans 
les  parties  de  devant.  *  Tous  les  mollusques  ont  cet 
organe  spécial  ;  mais  il  est  surtout  remarquable  chez 
la  seiche,  et  il  y  est  plus  développé.  Dans  les  moments  de 
crainte  et  de  péril,  les  seiches  font  une  sorte  de  rempart 
en  avant  de  leur  corps  en  noircissant  et  en  troublant 
Teau.  Les  teuthies  et  les  polypes  tiennent  leur  encre 
en  haut,  sur  la  mytis,  tandis  que  la  seiche  la  tient  en 


puisque  la  teuthis  ou  calmar  ne 
peut  pas  non  plus  broyer  ses 
aliments.  —  Leur  encre.  Les 
céphalopodes,  qui  forment  la 
première  classe  des  mollusques, 
ont  cette  sécrétion  particulière 
d'un  noir  très-foncé  qu'on  ap- 
pelle leur  encre;  ils  l'emploient 
à  teindre  l'eau  pour  se  cacher 
et  se  dérober  à  leurs  ennemis  ; 
elle  est  produite  par  une  glande 
et  déposée  dans  un  sac  qui  est 
diversement  situé  selon  les  espè- 
ces ;  Çuvier,  id.  ibid.,  p.  10. — 
Ce  manteau  a  une  issue.  Le 
manteau  des  céphalopodes  se 
réunit  sous  leur  corps,  et  forme 
un  sac  musculeux  qui  enveloppe 
tous  les  viscères  ;  un  entonnoir 
charnu,  placé  à  l'ouverture  du 
sac,  devant  le  col,  donne  pas- 


sage aux  excrétions  ;  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  III,  p.  8. 
—  Le  conduit.  Ou,  Le  sac. 

§  8.  Tous  les  mollusques .  Il 
faut  restreindre  ceci  aux  cépha- 
lopodes. —  Chez  la  seiche.  La 
bourse  de  l'encre  chez  les  sei- 
ches est  détachée  du  foie,  tandis 
que  chez  les  poulpes  elle  est 
enchâssée  dans  le  foie,  ainsi  que 
chez  les  calmars  ;  et  quoique 
cette  bourse  soit  enfoncée  plus 
profondément  dans  l'abdomen, 
on  la  distingue  davantage  ;  voir 
Cuvier,  loc.  cit..  pp.  12,  14  et 
16.  —  Dans  les  moments  de 
crainte.  Les  mêmes  détails  sont 
donnés  sur  la  seiche  et  son  en- 
cre dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.  I,  §  17,  p.  12  de 
ma  traduction.  —  En  haut 


bas  sous  le  ventre.  Elle  a  aussi  davantage  de  cette 
encre,  parce  qu'elle  s'en  sert  plus  souvent.  *La  seiche 
est  ainsi  organisée,  parce  que  sa  vie  se  passe  près  de  la 
terre  ;  elle  n'a  pas  d'autre  moyen  de  défense,  tandis 
que  le  polype  a  pour  lui  ses  tentacules,  dont  il  se  sert 
fort  utilement,  et  le  changement  de  couleur,  qu'il 
opère  comme  la  seiche,  qui,  dèsqu'ilyaquelquecrainte, 
projette  son  encre  par  la  même  cause.  La  teuthis  est 
la  seule  parmi  ces  animaux  à  être  de  haute  mer.  *"  La 
seiche  a  donc  comparativement  une  plus  grande  quan- 
tité d'encre  ;  et  comme  elle  en  a  davantage,  elle  l'a  au 
bas  du  corps.  Cette  quantité  plus  grande  lui  permet 
de  lancer  son  encre  plus  aisément  et  de  loin.  L'encre 
se  produit  dans  la  seiche,  comme  chez  les  oiseaux  se 


en  bas.  Ces  détails  sont  assez 
exacts,  comme  le  montrent  ceux 
qui  viennent  d'être  donnés  sur 
la  seiche  d'après  Cuvier.  — 
Davantage  de  cette  encre.  Je  ne 
sais  pas  si  cette  différence  a  été 
constatée  récemment  par  nos 
zoologistes. 

§  9.  «Srt  vie  se  passe  près  de 
la  terre.  Par  opposition  à  la 
teuthis,  qui,  selon  Aristote,  est 
de  haute  mer.  Je  ne  sais  pas 
d'ailleurs,  si  cette  différence  est 
bien  réelle.  —  Le  polype  a  pour 
lui...  L'expression  est  un  peu 
trop  générale,  à  moins  qu'on 
n'entende  par  là  le  polype  ap- 
pelé Polype  d'Aristote,  qui  a 
des  tentacules  six  fois  aussi  lon- 
gues que  son  corps  et  garnie^ 
de  cent  vingt   paires  de  ven- 


touses ;  Cuvier,  Règne  animal, 
t.  III,  p.  12,  édit.  de  1830.— 
Le  changement  de  couleur.  Ce 
phénomène  n'a  pas  été  constaté, 
à  ce  qu'il  semble,  par  la  science 
moderne.  Aristote  lui-mêmen'en 
parle  pas  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IV,  ch.  i,  §§  19 
et  suiv. ,  où  il  s'est  étendu  lon- 
guement sur  le  polype.  Il  y  dit 
seulement  que  les  polypes  sont 
de  diverses  couleui*s,  §  23,  p.  16 
de  ma  traduction  ;  mais  le  fait 
n'est  pas  faux,  puisque  Cuvier 
remarque  que  la  peau  des  poul- 
pes surtout  change  de  couleur 
par  place  et  par  taches,  plus  vite 
encore  que  celle  du  caméléon. 
Cuvier,  loc.  cit.^  p.  10. 

§  10.  ^«  bas  du  corps.  Répé- 
tition de  ce  qui  vient  d'être  di 


142 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  12 


443 


y 


■'I 

i 
11 


produit  le  dépôt  blanchâtre  et  terreux  sur  Texcré- 
ment.  Chez  la  seiche,  Tencre  se  produit  aussi,  parce 
que  la  seiche  non  plus  n'a  pas  de  vessie.  La  partie  la 
plus  terreuse  s  y  dépose  sur  Tencre,  qui  est  d'autant 
plus  abondante  dans  la  seiche  qu'elle  a  plus  de  ter- 
reux en  elle.  Ce  qui  prouve  que  l'encre  n'est  que  cela, 
c'est  l'os  de  la  seiche,  qui  est  également  terreux,  tandis 
que  le  polype  n'en  a  pas;  et  que  l'os  de  la  teuthis  est 
cartilagineux  et  léger. 

^*  On  vient  de  dire  pourquoi,  parmi  ces  animaux,  les 
uns  ont  de  l'encre  et  pourquoi  les  autres  n'en  ont  pas, 
et  dans  quelle  mesure  en  ont  les  espèces  organisées  de 
cette  façon.  Ces  animaux  n'ont  pas  de  sang;  et  par 
cela  même,  ils  sont  sujets  à  se  refroidir  et  à  être  crain- 
tifs, de  même  que,  chez  quelques  personnes,  le  ventre 


au  §  8.  —  La  seiche  non  plus 
n'a  pas  de  vessie.  Nouvelle 
preuve  du  soin  avec  lequel  Aris- 
tole  avait  disséqué  les  animaux 
dont  il  parlait.  —  La  plus  ter- 
reuse... plus  de  terreux  en  elle. 
C'est  toujours  l'application  de 
la  théorie  des  quatre  éléments. 
Le  terreux  ne  signifie  que  la 
partie  solide  dans  les  organes 
dont  il  s'agit.  —  L'os  de  la 
seiche.  Voir  dans  Cuvier,  Règne 
animal,  t.  III,  p.  IG,  édit.  de 
1830,  la  description  d'e  l'os  de 
la  seiche,  qui  n'est  réellement 
qu'une  coquille  d'une  nature 
particulière,  et  qui  est  friable.-- 
Le  polype  n'en  a  pas.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  IV, 
ch.  I,  §  18,  p.   13  de  ma  tra- 


duction. —  Cartilagineux  et 
léger.  Cette  description  paraît 
exacte;  voir  Cuvier,  Règne 
animal,  t.  III,  p.  14,  édit.  de 
1830.  La  zoologie  moderne  ne 
semble  pas  avoir  attaché  autant 
d'importance  à  ces  détails. 

§  11.  On  vient  de  dire...  Ce 
paragraphe  tout  entier  n'ajoute 
rien  à  ce  qui  précède  ;  et  il  est 
assez  inutile.  On  pourrait  sup- 
poser que  ce  n'est  qu'une  addi- 
tion faite  par  une  main  étran- 
gère. —  A  être  craintifs.  La 
privation  de  sang  n'est  pas  né- 
cessairement cause  de  la  timi- 
dité ;  des  insectes  qui  n'ont  pas 
de  sang,  par  exemple  les  abeil- 
les, n'en  sont  pas  moins  très- 
courageux  ;  mais  il  n'en  est  pas 


se  trouble  et  se  relâche,  pour  peu  qu'elles  aient  quelque 
crainte,  et  que,  chez  d'autres,  la  vessie  laisse  échapper 
sa  sécrétion.  De  même,  c'est  aussi  la  peur  qui  fait  que 
ces  animaux  lancent  leur  encre,  contraints  à  cette 
émission  nécessaire,  qui  leur  sort,  comme  l'urine  sort 
régulièrement  de  la  vessie.  Mais  ici  la  nature  emploie 
cette  sécrétion  telle  qu'elle  est,  tout  à  la  fois  pour 
défendre  l'animal  et  pour  le  sauver. 

"  Les  crustacés,  soit  de  l'espèce  des  langoustes, 
soit  de  l'espèce  des  crabes,  ont  les  deux  premières 
dents  ;  et  entre  ces  dents,  le  morceau  de  chair  en 
forme  de  langue,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit.  Ils 
ont  l'œsophage  immédiatement  après  la  bouche  ;  cet 
œsophage  est  petit  comparativement  à  la  dimension 
de  leur  corps,  et  les  plus  grands  l'ont  petit,  comparati- 
vement aux  plus  petits.  A  la  suite  de  l'œsophage,  vient 
l'estomac,  sur  lequel  les  langoustes  et  quelques  crabes 


moins  vrai  que  la  disposition  à 
la  peur  se  rattache  à  une  cer- 
taine disposition  matérielle  de 
l'organisme.  —  C'est  aussi  la 
peur...  Voir  plus  haut,  §  8. 

§  12.  Les  crustacés.  Sur  les 
crustacés,  voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IV,  ch.  ii,  p.  18 
de  ma  traduction.  —  Langous^ 
tes...  crabes.  Id.  ibid.,,  §  3, 
p.  19.  —  Les  deux  premières 
dents.  Voir  plus  haut,  §  3.  — 
Nous  l'avons  déjà  dit.  Plus  haut, 
§  5,  et  aussi  §  3.  Pour  tous  ces 
détails,  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, livre  IV,  ch.  ii,  §§  17  et 
suiv.,  p.  28  et  suiv.  —  /Is  ont 


l'œsophage La  science  mo- 
derne n'a  guère  donné  sur  l'or- 
ganisation des  crustacés  plus  de 
détails  qu'Arislote  n'en  donne 
ici  ;  voir  Cuvier,  Règne  animal, 
t.  IIÏ,  p.  183,  et  la  Zoologie 
descriptive  de  M.  Clans,  p.  398, 
trad.  franc.  Le  canal  digestif 
chez  les  crustacés  s'étend  en 
ligne  droite  de  la  bouche  à  l'a- 
nus, et  il  présente  dans  sa  partie 
gastrique  des  tubes  hépatiques 
simples  ou  ramifiés.  Dans  quel- 
ques espèces  plus  grosses,  l'oe- 
sophage s'élargit  avant  de  se 
terminer  dans  l'estomac,  pour 
constituer  un  estomac  mastica- 


X 


r 


144 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  GHAP.  V,  §  14 


145 


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ont  d'autres  dents,  parce  que  celles  d'en  haut  ne  sont 
pas  assez  tranchantes  ;  mais  à  partir  de  l'estomac,  ils  ont 
un  intestin  qui  est  simple  et  tout  droit  jusqu'à  l'orifice 
donnant  issue  aux  excréments.  *^  Les  testacés  ont  tous 
aussi  ces  mêmes  organes,  plus  distincts  chez  les  uns, 
moins  distincts  chez  les  autres  ;  ces  détails  sont  recon- 
naissables  surtout  chez  les  plus  grands.  Les  colimaçons 
ont,  ainsi  qu'on  l'a  dit,  des  dents  dures  et  aiguës  ;  l'in- 
tervalle de  ces  dents  est  charnu,  comme  dans  les  mol- 
lusques et  dans  le$  crustacés.  Ils  ont  également  la 
trompe,  qui  tient  le  miheu  entre  le  dard  el  la  langue, 
comme  on  l'a  dit  plus  haut.  A  la  suite  de  la  bouche, 
vient  une  sorte  de  gésier,  dans  le  genre  de  celui  des 
oiseaux.  Puis,  à  la  suite  de  ce  gésier,  vient  l'œsophage  ; 
l'œsophage  est  suivi  de  l'estomac,  dans  lequel  se  trouve 
ce  qu'on  nomme  la  micon  ;  et  après  la  micon,  vient 
l'intestin,  qui  en  part  tout  entier.  Cette  excrétion,  qui 
se  trouve  dans  tous  les  testacés,  est  la  partie  qui  est 
particulièrement  bonne  à  manger. 


teur,  armé  de  pièces  solides.  Ce 
sont  sans  doute  ces  pièces  qu'A- 
ristote  appelle  des  dents.  — 
Celles  d'en  haut.  On  ne  voit 
pas  clairement  à  quoi  ceci  peut 
répondre.  —  Simple  et  tout 
droit.  Ceci  est  exact. 

§  13.  Ijes  testacés.  Sur  les 
testacés,  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  IV,  pp.  37 
et  suiv.  de  ma  traduction.  — 
Chez  les  plus  grands.  Cette  re- 
commandation, que  fait  souvent 
jVristote,  était  surtout  nécessaire 


en  l'absence  du  microscope.  — 
Ainsi  qu'on  l'a  dit.  Un  peu  plus 
haut,  §  3.  —  On  l'a  dit  plus 
haut.  Voir  §  5.  Tout  ce  para- 
graphe n'est  en  grande  partie 
que  la  répétition  de  ce  qui  pré- 
cède; et  c'est  sans  doute  quelque 
main  étrangère  qui  aura,  sans 
nécessité,  fait  cette  addition.  — 
La  micon.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IV,  ch.  ii,  §  19, 
p.  29  de  ma  traduction.  La  mi- 
con semble  se  confondre  avec  la 
mvtis,  ou  encre,  des  céphalopo- 


**  Les  autres  turbines,  tels  que  les  pourpres  et  les 
buccins,  sont  organisés  de  même  que  le  colimaçon. 
D'ailleurs,  il  y  a  beaucoup  de  genres  et  d'espèces  ;  il 
y  a,  par  exemple,  les  turbines  comme  ceux  dont  on 
vient  de  parler;  d'autres  ont  deux  valves,  tandis  que 
d'autres  encore  n'en  ont  qu'une.  Les  turbines  ressem- 
blent bien  aussi  aux  bivalves  ;  ils  ont  tous,  dès  leur 
naissance,  des  opercules  sur  la  partie  découverte  de  la 
chair,  comme  en  ont  les  pourpres,  les  buccins,  les 
nérites  et  toutes  les  espèces  analogues.  Ces  opercules 
servent  à  les  défendre;  car  là  où  la  coquille  ne  s'étend 


des.  Sur  l'organisation  entière 
des  testacés,  voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IV,  ch.  iv,  pp.  37 
et  suiv.  —  Bonne  à  manger.  Il 
est  probable  que,  dans  la  Grèce, 
on  mangeait  les  escargots, comme 
on  en  mange  chez  nous. 

§  14.  Les  pourpres  et  les  buc- 
cins. Sur  l'organisation  des 
buccins  et  des  pourpres,  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  t.  III, 
pp.  97  et  99,  édit.  de  1829.— 
Beaucoup  de  genres  et  d'espèces. 
De  testacés.  Cuvier,  loc.  cit., 
fait  des  testacés  le  premier  or- 
dre des  acéphales;  et  il  y  place 
les  huîtres,  les  moules,  les  ca- 
macées,  les  cardiacés,  les  enfer- 
més, etc.  Le  deuxième  ordre  des 
acéphales  est  composé  des  acé- 
phales sans  coquille.  Id.  ibid., 
pp.  115,  135,141,  144,  153  et 
162.  —  D'autres  ont  deux  val' 
ves.  Ceci  est  exact;  et  il  semble, 
d'après  Cuvier,  que  tous  les 
testacés  sont  bivalves;  mais  les 


T.    II. 


turbines  sont  univalves  et  for- 
ment la  division  la  plus  nom- 
breuse des  pectinibranches  ; 
toutes  ces  coquilles  sont  unival- 
ves, en  spirale;  voir  Cuvier, 
loc.  cit.,  p.  70.  —  Des  opercu- 
les sur  la  partie  découverte  de 
la  chair.  Il  est  difficile  de  re- 
connaître clairement  dans  ces 
détails  trop  concis  l'organisa- 
tion réelle  des  turbines.  Peut- 
être  Aristote  veut-il  parler  de 
leurs  branchies,  composées  de 
nombreux  feuillets,  et  rangées 
parallèlement  comme  les  dents 
d'un  peigne,  d'où  leur  vient  le 
nom  de  Pectinibranches;  elles 
sont  attachées  au  fond  de  la  ca- 
vité pulmonaire,  qui  occupe  le 
dernier  tour  de  la  coquille.  Près 
des  branchies,  est  un  organe 
particulier,  formé  de  cellules  qui 
renferment  une  humeur  très- 
visqueuse.  Cette  humeur  forme 
une  enveloppe  commune,  qui 
couvre  les  œufs.  —  Servent  à 

10 


s. 


/ 


146 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


pas,  il  y  a  plus  de  chance  que  Tanimal  soit  blessé  par 
les  accidents  du  dehors.  ''  Les  univalves,  étant  atta- 
chés au  roc,  sont  protégés  par  la  déclivité  de  leur 
coquille;  et  grâce  à  une  couverture  qui  ne  leur  appar- 
tient pas,  elles  deviennent  en  quelque  sorte  des  bival- 
ves, comme  les  coquillages  qu  on  appelle  les  lépades. 
Au  contraire,  les  bivalves  tels  que  les  peignes  et  les 
moules  deviennent  univalves  en  se  contractant;  et  les 
turbines  deviennent,  par  cet  opercule,  en  quelque 
sorte  bivalves  d' univalves  qu'ils  étaient.  Le  hérisson 
de  mer  a  plus  de  ressources  que  tous  les  autres;  car 
sa  coquille  se  réunit  en  boule,  et  il  est  défendu  par  le 
rempart  de  ses  piquants  ;  c'est  une  propriété  toute 
spéciale  qu  il  possède  parmi  les  testacés,  ainsi  qu'on 

Ta  déjà  dit. 

*M.es  crustacés  et  les  testacés  ont  une  organisation 
absolument  opposée  à  celle  des  mollusques.  Les  uns 


lex  défendre  .C\x\\QV  \i?iv\e  aussi 
d'opercules,  loc.  cit.,  p.  72; 
mais  il  ne  dit  pas  que  l'opercule 
ait  été  donné  à  l'animal  pour  sa 
défense. 

§  15.  Qui  ne  leur  appartient 
pas.  C'est  le  rocher,  qui  tient 
lieu  d'une  seconde  valve  en 
quelque  sorte.  —  Les  lépades. 
Ou,Ecuelles;  voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IV,  ch.  ly,  §  17, 
page  48  de  ma  traduction.  La 
zoologie  actuelle  a  conservé  le 
nom  de  Lépade  ;  mais  elle  l'ap- 
plique à  une  espèce  de  cirrhi- 
pède  ;  voir  la  Zoologie  descrip- 
tive de  M.  Claus,  p.  409,  trad. 


franc.  La  lépade  dont  il  est 
ici  question  semble  être  la  Pa- 
tella  mammilaris,  qui  abonde 
dans  la  Méditerranée.  —  L^s 
peignes  et  les  moules.  Voir  Cu- 
vier,  Règne  animal,  tome  III, 
pp.  135  et  122.  —  Le  hérisson 
de  mer.  C'est  l'oursin,  échinus; 
voir  la  description  qu'en  donne 
Cuvier,  Règne  animal,  t.  III, 
pp.  230  et  suiv.,  édit.  de  1829. 
—  Ainsi  qu'on  l'a  déjà  dit. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.  V,  pp.  56  et  suiv. 
de  ma  traduction.  Tout  un  cha- 
pitre est  consacré  au  hérisson  de 
mer,  ou  oursin. 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  17 


147 


ont  la  partie  charnue  à  Textérieur;  les  autres  Font  en 
dedans,  avec  la  partie  terreuse  au  dehors;  mais  le 
hérisson  n'a  aucune  espèce  de  chair.  Du  reste,  tous 
ces  animaux  et  les  autres  testacés  ont  une  bouche, 
puis  une  sorte  de  langue,  un  estomac,  et  un  orifice 
pour  l'issue  des  excréments.  Il  n'y  a  de  différence  que 
dans  la  position  et  la  grandeur  de  ces  organes.  On  peut 
voir  la  constitution  de  chacun  de  ces  êtres,  soit  parce 
qui  en  est  dit  dans  l'Histoire  des  Animaux,  soit  d'après 
les  Descriptions  Anatomiques  ;  car  il  y  a  des  choses  qu'il 
est  plus  facile  de  faire  comprendre  clairement  par  des 
explications,  et  d'autres  par  la  vue.  *^  Parmi  les  tes- 
tacés, les  hérissons  et  l'espèce  de  ce  qu'on  appelle  les 
téthyes  présentent  une  organisation  singulière.  Ainsi, 


§  16.  Absolument  opposée  à 
celle  des  mollusques.  YoïrVWiS' 
toire  des  Animaux,  livre  IV, 
chapp.  III,  IV  et  v,  où  ces  diffé- 
rences d'organisation  sont  signa- 
lées souvent.  —  La  partie  ter- 
reuse. C'est-à-dire,  Solide.  — 
iV  'a  aucune  espèce  de  chair .  C'  est 
exact.  —  Une  bouche,  puis  une 
sorte  de  langue. . .  Pour  tous  ces 
détails,  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, locc.  citt.  —  Dans  l'His- 
toire des  Animaux.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  aux  lieux 
que  nous  venons  de  citer.  — 
D'après  les  Descriptions  Ana- 
tomiques. Par  malheur,  ces 
descriptions,  qui  eussent  été  si 
curieuses,  ne  sont  pas  arrivées 
jusqu'à  nous;  voir  la  Préface  à 
l'Hist.  des  Animaux,  p.  clxvi, 
et  la  Dissertation  préliminaire, 


p.  ccxviii.  —  Par  des  explica- 
tions... par  la  vue.  On  ne  sau- 
rait trop  remarquer  ce  passage, 
qui  montre  que  c'est  d'une  ma- 
nière systématique  qu'Aristote 
a  joint  des  dessins  spéciaux  à 
ses  descriptions  zoologiques. 

§  17.  Les  hérissons...  et  les 
téthyes.  On  ne  peut  guère  dou- 
. ter  que  les  téthyes  d'Aristote  ne 
répondent  aux  ascidies  de  la 
zoologie  actuelle,  comme  le  re- 
marquent le  docteur  de  Frant- 
zius,  édit.  des  Parties  des  Ani- 
maux, p.  309,  §  33  ;  et  Cuvier, 
Règne  animal,  t.  HI,  p.  165,  en 
confondant  les  ascidies,  avec  le 
Thétyon  des  Anciens  (téthyon). 
Dans  l'Histoire  des  Animaux, 
tout  unchap.,  6  du  liv.  IV,  est 
donné  aux  téthyes,  que  l'auteur 
rapproche  aussi  du  hérisson  de 


/ 


148 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


les  hérissons  ont  cinq  dents,  et  la  partie  charnue  est  au 
centre;  ce  qui  est  également  l'organisation  de  tous  les 
animaux  dont  on  vient  de  parler;  mais  ils  ont  à  la 
suite  un  œsophage,  et,  à  partir  de  ce  point,  un  estomac 
divisé  en  plusieurs  sections,  comme  si  l'animal  avait 
plusieurs  estomacs.  Tous  ces  estomacs  sont,  en  effet, 
isolés  les  uns  des  autres  et  pleins  d'excrétion  ;  ils  dé- 
pendent tous  d'un  seul  et  unique  œsophage,  et  ils  se 
terminent  à  une  seule  issue,  qui  est  celle  des  excré- 
ments. Sauf  l'estomac,  ils  n'ont  absolument  rien  de 
charnu,  ainsi  qu'on  l'a  dit.  Leurs  œufs,  ou  ce  qu'on 
appelle  de  ce  nom,  sont  nombreux  et  renfermés  cha- 
cun isolément  dans  une  membrane  ;  et  à  partir  de  la 
bouche  et  tout  autour,  ils  ont  certains  corpuscules 
noirs,  répandus  un  peu  confusément,  et  auxquels  on 


mer,  §  2,  p.  63  de  ma  traduc- 
tion. Mais  les  téthyes  sont  des 
zoophytes,  tandis  que  les  héris- 
sons de  mer  sont  encore  des 
mollusques.  Il  est  donc  possible 
que  le  nom  de  téthyes  intercalé 
ici  soit  une  addition  étrangère  ; 
et  ce  qui  autorise  cette  conjec- 
ture, c'est  qu'il  est  surtout 
question  des  hérissons  dans  ce 
paragraphe,  et  que  l'auteur  ne 
revient  aux  téthyes  que  plus 
loin,  §  29.  —  Ont  cinq  dents. 
C'est  ce  que  dit  aussi  Guvier, 
Règne  animal,  t.  III,  p.  231.— 
De  tous  les  animaux  dont  on 
t'/e/ï/r/e/?flf/7er.  C'est-à-dire,  des 
crustacés  et  des  testacés.  —  Un 
œsophage.  Ce  n'est  pas  précisé- 
ment un  œsophage;    mais  un 


intestin  fort  long,  attaché  en 
spirale  aux  parois  intérieures  du 
test  par  un  mésentère.  Ces  ani- 
maux ont  cinq  ovaires,  qui  sont 
la  partie  mangeable  des  oursins, 
et  qu'Aristote  a  peut-être  pris 
|)Our  des  estomacs.  Voir  Cuvier, 
loc.  cit. ,  p.  231 .  —  -4  une  seule 
issue.  Qui,  en  ell'et,  est  l'anus 
des  oursins.  —  Ainsi  qu'on  l'a 
dit.  Voir  plus  haut,  §  1 6  ;  et 
aussi  Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.v,  §l,p.  56  de  ma 
traduction.  —  Leurs  œufs.  Ce 
sont  les  ovaires  de  Cuvier.  — 
Certains  corpuscules  noirs.  On 
ne  sait  pas  précisément  ce  qu'A- 
ristote a  voulu  désigner  par  là  ; 
voir  la  note  de  M.  le  docteur 
de  Frantzius,  p.  309,  §  36. 


^ 


f^ 


LIVRE  IV,  GHAP.  V,  §  19 


149 


n*a  pas  donné  de  nom.  **  Les  genres  de  hérissons  étant 
fort  multipliés,  puisqu'il  n'y  a  pas  pour  eux  un  genre 
uniforme,  tous  sont  pourvus  de  ces  organes  ;  mais, 
chez  tous,  les  œufs  ainsi  nommés  ne  sont  pas  comes- 
tibles ;  et  ces  œufs  sont  très-petits,  à  l'exception  de 
ceux  de  la  surface.  Du  reste,  c'est  là  une  observation 
qu'on  peut  faire  sur  tous  les  autres  testacés  ;  la  chair 
de  tous  n'est  pas  également  bonne  ;  et  leur  excrétion 
qu'on  appelle  le  micon  est  mangeable  chez  les  uns, 
tandis  qu'elle  ne  l'est  pas  chez  les  autres.  Chez  les 
turbines,  le  micon  est  dans  la  spire  ;  dans  les  univalves, 
elle  est  dans  le  fond,  commechez  les  lépades  ;  et,  dans 
les  bivalves,  elle  est  à  la  jointure  qui  les  ferme. 

"Chez  les  bivalves,  ce  qu'on  appelle  l'œuf  est  à 
droite,  et  la  sortie  des  excréments  se  fait  de  l'autre 


§  18.  Etant  fort  multiplies. 
Ceci  est  fort  exact,  et  l'on  peut 
voir  dans  Cuvier,  t.  III,  pp.  218 
et  suiv.,  édit.  de  1829,  tous  les 
genres  et  les  espèces  des  échi- 
nodermes  pédicellés  et  sans 
pieds,  parmi  lesquels  on  peut 
distinguer  les  astéries,  les  our- 
sins, les  holothuries,  les  molpa- 
dies,  etc.,  etc.  —  Ainsi  nom- 
més. Cette  formule  prouve 
qu'Aristote  ne  se  trompait  pas, 
et  qu'il  voyait  bien  que  ces 
œufs  prétendus  n'étaient  pas  de 
véritables  œufs.  Aujourd'hui 
même,  l'organisation  de  ces  zoo- 
phytes, ou  rayonnes,  n'est  pas 
parfaitement  connue.  On  mange 
au  printemps  les  ovaires  des 
oursms,  qui  sont  rougeâtres  et 


d'un  goût  assez  agréable.  Voir 
Cuvier,  loc.  cit.,  j).  232.  —  Le 
micon. On  La  micon,  puisque  le 
mot  grec  est  féminin  ;  voir  sur 
le  micon,  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  II,  §  49,  et 
ch.  IV,  §  13,  p.  46  de  ma  tra- 
duction. On  ne  sait  pas  précisé- 
ment quelle  est  la  matière  qu'A- 
ristote appelle  le  micon  ;  il  est 
possible  que  ce  soit  la  liqueur 
qui  est  épanchée  dans  toute  la  ca- 
vité des  échinodermes,  et  qui  se 
porte  au  gré  de  l'animal  dans  la 
partie  extérieure,  qu'elle  étend, 
ou  qui  rentre  dans  la  partie  vé- 
siculaire  intérieure  ;  Cuvier, 
loç.  cit.,  p.  224.  —  Les  lépa- 
des. Voir  plus  haut,  §  13. 

§  19.  Ce  qu'on  appelle  l'œuf. 


X 


/ 


150 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


côté,  à  gauche.  On  a  tort  du  reste  d'appeler  cela  un 
œuf;  car  ce  n*est  que  de  la  graisse,  comme  chez  les 
animaux  qui  ont  du  sang,  quand  Tanimal  se  porte 
bien.  Aussi,  cet  œuf  prétendu  ne  se  montre-t-il  qu'aux 
époques  de  Tannée  où  Tanimal  est  en  pleine  santé,  au 
printemps  et  à  l'automne  ;  car  tous  les  testacés  souf- 
frent du  froid  et  de  la  grande  chaleur;  et  les  deux 
excès  de  température  leur  sont  également  nuisibles. 
*°  On  le  voit  bien  par  les  hérissons  de  mer  ;  car  ils  ont 
cet  œuf  dès  leur  naissance,  et  ils  Font  plus  gros  pen- 
dant les  pleines  lunes,  non  pas  parce  qu'ils  mangent 
davantage,  ainsi  qu'on  le  suppose,  mais  parce  que 
les  nuits  sont  plus  échauffées  par  la  lumière  de  la  lune. 
Comme  ils  n'ont  pas  de  sang,  ils  supportent  mal  le 
froid,  et  ils  ont  besoin  de  chaleur  pour  se  réchauffer. 
Aussi,  sont-ils  partout  mieux  portants  durant  Tété, 


11  est  difficile  de  savoir  ce  qu'A- 
ristote  appelle  l'œuf  dans  les 
bivalves  ;  et  il  n'y  a  rien  dans  la 
zoologie  moderne  qui  puisse 
servir  à  l'expliquer.  C'est  peut- 
être  le  pied,  qui  est  attaché 
entre  les  quatre  branchies.  La 
bouche  est  à  une  extrémité  et 
l'anus  à  l'autre  ;  aux  côtés  de 
la  bouche,  sont  quatre  autres 
feuillets  triangulaires,  qui  ser- 
vent de  tentacules.  Tout  en 
constatant  que  l'on  a  tort  d'ap- 
peler cette  partie  des  bivalves 
un  œuf,  Aristote  donne  des  dé- 
tails trop  longs  pour  qu'on 
puisse  croire  qu'il  s'est  complè- 
tement trompé;    voir    Guvier, 


loc.  cit.,  p.  117.  Si  ce  n'est  pas 
le  pied  des  bivalves  qu' Aris- 
tote prend  pour  un  œuf,  ce  ne 
peut  être  que  leur  bouche,  qui 
cependant  ne  doit  pas  varier 
avec  les  saisons. 

§  20.  Les  hérissons  de  mer. 
Ou,  Oursins.  —  Ils  ont  cet  œuf 
dès  leur  naissance.  Ici  encore, 
il  est  bien  difficile  de  voir  ce 
qu'Aristote  a  voulu  décrire  ;  il 
n'y  a  rien  dans  les  oursins  qui 
puisse  y  répondre  ;  voir  Cuvier, 
loc.  cit.,  p.  230. —  ^éinsi  qu'on 
le  suppose.  L'auteur  aurait  dû 
nommer  les  naturalistes  qu'il 
réfute.  —  Par  la  lumière  de  la 
lune.  C'est  une  observation  dé- 


î 


LIVRE  IV,  CHAP.   V,  §  21  151 

sauf  ceux  de  TEuripe  de  Pyrrha,  qui  ne  se  portent  pas 
moins  bien  en  hiver,  parce  qu'alors  leur  nourriture 
est  plus  abondante,  les  autres  poissons  quittant  ces 
lieux  durant  cette  saison.  ^*  Les  hérissons  ont  tous  le 
même  nombre  d'œufs,  et  toujours  en  nombre  impair; 
ils  en  ont  cinq,  c'est-à-dire  autant  que  de  dents  et 
d  estomacs.  Cela  tient  à  ce  que  cet  œuf  prétendu  n  est 
pas  du  tout  un  œuf,  ainsi  que  nous  venons  de  le  dire, 
et  que  c'est  seulement  l'embonpoint  de  l'animal  bien 
nourri.  Ce  prétendu  œuf  ne  vient  que  d'un  seul  côté 
chez  les  huîtres.  C'est  absolument  aussi  la  même  chose 
pour  les  hérissons.  Comme  le  hérisson  est  presque 
sphérique  et  que  le  cercle  du  corps  n'est  pas  unique, 
ainsi  qu'il  l'est  dans  les  autres  huîtres,  et  comme  le 
hérisson  ne  cesse  pas  d'être  sphérique,  l'étant  tantôt 
ici  et  tantôt  ne  l'étant  pas  là,  et  qu'il  est  partout  égal 
à  cause  de  sa  sphéricité,  il  y  a  nécessité  que  l'œuf  soit 


licate,  puisque  la  chaleur  de  la 
lune  est  à  peu  près  nulle.  — 
I/Euripe  de  Pyrrha.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  V, 
ch.  X,  §  3,  p.  157  de  ma  tra- 
duction, où  tous  ces  détails  sont 
déjà  donnés  presque  mot  pour 
mot. 

§  21.  Ils  en  ont  cinq.  On  ne 
peut  comprendre  par  là  que  les 
cinq  ovaires  des  oursins,  situés 
autour  de  l'anus,  et  ayant  cha- 
cun un  orifice  particulier.  Les 
oursins  ont  bien  les  cinq  dents 
dont  il  est  question  ici  ;  mais  on 
ne  peut  pas  dire  qu'ils  aient 
cinq  estomacs.  —  L'embonpoint 


de  l'animal.  Voir  plus  haut, 
g  19.  —  chez  les  huîtres.  Est-ce 
du  petit  ligament  de  la  charnière 
des  huîtres  que  l'auteur  veut 
parler  ici  ?  —  Presque  sphéri- 
que. C'est  exact.  —  N'est  pas 
unique.  En  effet,  le  corps  des 
oursins  est  composé  de  cinq 
pièces  anguleuses,  qui  se  joignent 
exactement.  —  Que  l'œuf  soit 
ainsi  disposé.  Ici  encore  l'expli- 
cation est  des  plus  obscures; 
l'oursin  n'a  pas  d'œuf;  et  s'il 
s'agit  des  ovaires,  il  faut  se  rap- 
peler qu'il  y  en  a  cinq,  et  non 
point  un  seul.  LTn  peu  plus  bas, 
il  est  question   non  plus   d'un 


I 


•N. 


152 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  24 


153 


aussi  disposé  de  la  même  façon;  car  le  cercle  ne  peut 
pas  être  dissemblable  comme  dans  les  autres  crusta- 
cés. *'  Tous  ces  animaux  ont  la  tête  au  centre  ;  et  cette 
partie  ressemblant  à  une  tête  se  trouve  en  haut.  Dès 
lors,  il  est  impossible  par  cela  même  que  l'œuf  soit 
continu  ;  il  n'est  que  dans  une  certaine  partie  du 
cercle,  et  non  dans  les  autres.  Il  faut  donc,  puisque 
cette  disposition  est  commune  dans  tous,  et  que  cet 
animal  est  le  seul  à  avoir  le  corps  sphérique,  que  les 
œufs  ne  soient  pas  en  nombre  pair.  L'animal  aurait 
été  organisé  en  diamètre,  parce  qu'il  aurait  fallu  que 
les  deux  parties  de  Tun  et  l'autre  côté  fussent  pareilles, 
si  les  œufs  avaient  été  en  nombre  pair  et  disposés  dia- 
métralement. S'il  en  eût  été  ainsi,  les  œufs  se  trou- 
veraient des  deux  côtés  du  cercle.  Mais  ceci  n'était  pas 
possible  pour  les  hérissons,  non  plus  que  pour  les 
autres  huîtres;  et,  en  effet,  les  huîtres  et  les  peignes 


œuf  unique,  mais  de  cinq  œufs, 

§23. 

^12.  La  tcte  au  centre.  D'une 
manière  générale,  ceci  est  exact. 
Comme  ces  animaux  sont  rayon- 
nés,  le  centre  a  pu  être  pris 
pour  leur  tête,  aussi  bien  que 
pour  leur  bouche. —  Que  l'œuf 
soit  continu.  Ceci  ne  se  com- 
prend pas  bien  ;  mais  les  ma- 
nuscrits n'offrant  pas  de  va- 
riante, il  faut  garder  le  texte 
tel  qu'il  est.  —  Les  œufs  ne 
soient  pas  en  nombre  pair.  Il  y 
a  autant  d'œufs,  si  ce  sont  des 
œufs  toutefois,  que  de  rayons 


composant  l'animal.  —  En  dia- 
mètre. C'est-à-dire,  composé  de 
deux  parties  correspondantes, 
comme  la  suite  l'explique.  — 
Les  huîtres  et  les  peignes.  Ces 
deux  espèces  font  partie  l'une 
et  l'autre  de  la  famille  des  tes- 
tacés  acéphales;  et  ici  encore, 
il  paraît  bien  qu'il  ne  peut  être 
question  de  la  charnière  qui  se 
trouve  également  chez  les  deux  ; 
voir  Cuvier,  Règne  animal, 
t.  III,  pp.  120  et  122,  édit.  de 
1829.  On  peut  croire  que  toute 
cette  portion  du  texte  à  été 
altérée. 


n'ont  cette  partie  que  d'un  seul  des  côtés  de  la  cir- 
conférence. 

"  Il  y  avait  donc  nécessité  qu'il  y  eût  trois  ou 
cinq  œufs,  ou  tel  autre  nombre  impair  ;  mais  à  trois, 
ils  eussent  été  trop  éloignés;  à  plus  de  cinq,  ils 
eussent  été  continus  en  se  touchant.  La  première  al- 
ternative n'était  pas  la  meilleure;  la  seconde  était  im- 
possible. Il  fallait  donc  que  ces  animaux  eussent  cinq 
œufs.  '*  C'est  par  la  même  raison  que  l'estomac  de 
ces  animaux  est  divisé  en  autant  de  parties,  et  que  le 
nombre  de  leurs  dents  est  ce  qu'il  est,  c'est-à-dire 
de  cinq.  Chaque  œuf  étant  en  quelque  sorte  un  corps 
de  l'animal,  il  fallait  nécessairement  que  chaque  œuf 
fût  dans  un  rapport  semblable  avec  son  genre  d'exis- 
tence, puisque  c'est  de  là  que  l'animal  tire  sa  crois- 
sance; car  s'il  n'y  avait  eu  qu'un  seul  estomac,  les 
dents  eussent  été  trop  loin,  ou  elles  auraient  rempli 
toute  la  place,  de  sorte  que  le  hérisson  eût  eugrand'- 
peine  à  se  mouvoir,  et  que  le  creux  ne  se  serait  pas 


§23.  Trois  ou  cinq cinq 

œufs.  Ceci  semble  bien  indiquer 
que  ce  qu' Aristote  appelle  ici  des 
œufs  n'est  que  la  division  des 
oursins  en  cinq  compartiments. 

§  24.  L'estomac  de  ces  ani- 
maux.... Si  tous  ces  renseigne- 
ments ne  sont  pas  exacts,  et  s'ils 
n'ont  pas  été  ratifiés  par  la 
science  moderne,  ils  prouvent  , 
du  moins  avec  quelle  attention 
Aristote  avait  étudié  et  cher- 
chait à  comprendre  toutes  ces 
organisations  inférieures.  —  Le 


nombre  de  leurs  dents.  Qui  est 
bien  de  cinq,  comme  le  dit  Aris- 
tote. —  Chaque  œuf.  Cette  in- 
dication semble  bien  correspon- 
dre aux  cinq  compartiments  des 
oursins.  Voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  V,  p.  56  de 
ma  traduction. —  A  se  mouvoir. 
Bien  que  les  oursins  fassent 
partie  des  échinodermes  pédi- 
cellés,  le  mouvement  est  bien 
peu  marqué  chez  eux.  Leurs 
pieds  ainsi  nommés  sont  les 
tentacules  qui  passent  par  les 


\ 


154 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


rempli  de  nourriture.  Mais  les  intervalles  étant  au 
nombre  de  cinq,  il  a  fallu  que  Testomac,  qui  corres- 
pond à  chacun  d'eux,  fût  également  partagé  en  cinq. 
C'est  par  la  même  raison  que  le  nombre  des  dents 
doit  être  de  cinq  aussi  ;  et  la  nature  sait  par  là  donner 
et  répartir  à  toutes  ces  parties  une  organisation  égale. 
^^  On  voit  donc  pourquoi  le  hérisson  a  des  œufs  en 
nombre  impair,  et  pourquoi  ces  œufs  sont  au  nombre 
de  cinq.  Ce  qui  fait  que  les  uns  ont  des  œufs  très- 
petits,  et  que  les  autres  ont  de  grands  œufs,  c'est 
que  les  derniers  ont  naturellement  plus  de  chaleur. 
La  chaleur  a  la  force  de  cuire  davantage  les  aliments; 
et  voilà  pourquoi  les  hérissons  qui  ne  sont  pas  co- 
mestibles sont  aussi  plus  remplis  d'excrétion.  C'est  la 
chaleur  de  leur  nature  qui  les  dispose  à  être  plus 
mobiles,  de  sorte  qu'ils  vont  à  la  pâture  et  ne  restent 
pas  en  place.  Ce  qui  le  prouve  bien,  c'est  que  ces 
sortes  de  hérissons  ont  toujours  quelque  chose  à  leurs 
piquants,  par    suite   évidemment   des   mouvements 


petits  trous  de  l'enveloppe.  On 
les  compte  par  centaines,  et  c'est 
en  les  allongeant  ou  en  les  rac- 
courcissant que  ces  animaux 
peuvent  se  mouvoir;  Cuvier, 
loc.  cit.,  p.  224.-^  L'estomac, 
partagé  en  cinq .  Dans  les  our- 
sins, la  bouche  est  garnie  de 
cinq  dents  enchâssées  dans  une 
charpente  calcaire  très  compli- 
quée, ressemblant,  dit  Cuvier, 
à  une  lanterne  à  cinq  pans. 
C'est  sans  doute  ce  qu'Aristote 
aura  nommé  des  estomacs  ;  Cu- 


vier, loc.  cit.^  p.  231,  édit.  de 
1829. 

§  25.  On  voit  donc...  La  con- 
clusion n'est  peut-être  pas  aussi 
certaine  que  l'auteur  semble  le 
croire.  —  Des  œufs.  Ou  plutôt  : 
Ce  qu^on  appelle  des  œufs.  — 
Plus  de  chaleur.  Le  fait  n'est 
pas  impossible  ;  mais  rien  ne  le 
prouve.  —  Qui  ne  sont  pas  co' 
mestibles.  Cette  traduction  n'est 
pas  certaine,  parce  que  la  signi- 
îication  du  mot  grec  lui-même 
ne   l'est  pas.    Les    manuscrits 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  27 


155 


qu'ils  se  donnent  en  tous  sens.  Leurs  piquants  leur 
servent  de  pieds.  ' 

*^  Quant  aux  téthyes,  leur  nature  diffère  très- 
peu  de  la  nature  des  plantes,  bien  qu'elles  soient 
plus  animales  que  les  éponges,  qui  sont  tout  à  fait 
dans  la  condition  de  la  plante.  C'est  que  la  nature 
passe  sans  discontinuité  des  êtres  sans  vie  aux  ani- 
maux qui  en  sont  doués,  par  l'intermédiaire  d'êtres 
qui  ont  la  vie,  sans  être  cependant  des  animaux  ;  et 
ces  êtres  sont  tellement  rapprochés  les  unsdes  autres, 
qu'ils  ne  semblent  offrir  qu'une  différence  excessi- 
vement légère.  ^'Pour  l'éponge,  qui  ne  peut  vivre, 
comme  on  l'a  dit,  que  quand  elle  est  attachée  à  quel- 
que chose,  et  qui  ne  vit  plus  quand  on  la  détache, 


n'offrent  pas  de  variante.  —  . 
Quelque  chose  à  leurs  piquants-. 
L'explication  est  ingénieuse,  et 
selon  toute  apparence,  elle  est 
vraie.  —  Leurs  piquants,  leur 
servent  de  pieds.  Ceci  n'est  exact 
qu'en  partie.  La  surface  du  test 
est  armée  d'épines  articulées 
sur  de  petits  tubercules,  et  mo- 
biles au  gré  de  l'animal  ;  elles 
servent  à  ses  mouvements  avec 
les  pieds,  qui  sont  situés  entre 
elles  ;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, t.  III,  p.  231,  édit.  de 
1829-1830. 

§  26.  Quant  aux  te'thjes.  Voir 
plus  haut,  §  17.  —  Diffère 
très'peu  de  la  nature  des  plan- 
tes. Et  de  là,  leur  nom  de  Zoo- 
phytes,  qu'Aristote  n'a  pas  in- 
venté, à  ce  qu'il  semble,  mais 
qu'il  a  indiqué  aussi  clairement 


que  possible.  —  Que  les  épon^ 
ges.  Cuvier  place  les  éponges, 
parmi  les  polypes  à  polypiers, 
à  la  suite  des  téthyes  (Théthyes) 
id.  ibid.,  p.  321.  —  La  condi- 
tion de  la  plante.  Les  éponges 
sont  des  corps  marins  fibreux  ; 
elles  n'ont  de  sensible  qu'une 
sorte  de  gélatine  ténue  qui  se 
dessèche  sans  laisser  aucune 
trace;  Cuvier,  id.  ibid., p. 322. 
—  C*est  que  la  nature.  La  zoo- 
logie actuelle  ne  pourrait  pas 
dire  mieux.  —  Excessivement 
légère.  Et  c'est  là  ce  qui  fait  que 
la  science  a  tant  de  peine  à  les 
classifier. 

§  27.  Comme  on  Va  dit.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  V, 
ch.  xiv,  §§  3  et  suiv.,  pp.  187 
et  suiv.  de  ma  traduction.  — 
Quand  on  la  détache.  Du  rocher, 


/ 


156 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


elle  ressemble  absolument  à  un  végétal.  Les  holo- 
thuries, ainsi  dénommées,  les  poumons  marins  et 
d'autres  animaux  analogues  qui  habitent  la  mer,  ne 
diffèrent  que  très-peu  de  ceux-là,  en  ce  qu'ils  peu- 
vent se  détacher.  Ces  êtres  n'ont  aucun  des  sens  ;  et 
ils  vivent  comme  des  plantes  qui  seraient  détachées  du 
sol.  "Car  même  parmi  les  plantes  de  terre,  il  y  en 
a  quelques-unes  qui,  étant  organisées  de  la  même  ma- 
nière, peuvent  tantôt  vivre  et  se  développer  aussi 
sur  d'autres  plantes  ;  et  tantôt  vivent  même  en  étant 
détachées,  comme  cette  plante  du  Parnasse  qu'on  ap- 
pelle l'Épipètre  (la  Pierreuse),  et  qui  vit  longtemps 
encore  après  qu'on  l'a  suspendue  au  sommet  des 
piquets. 

"Les  téthyes,  et  les  autres  animaux  de  cet  ordre. 


où  elle  est  implantée.  —  Les  ho' 
lothuriesy  ainsi  dénommées.  La 
science  moderne  a  conservé  ce 
nom  pour  des  échinodermes  pé- 
dicellés  ;  mais  elle  ne  place  pas 
les  holothuries  aussi  près  des 
éponges  que  le  fait  Aristote; 
elles  ont  une  organisation  assez 
compliquée,  avec  bouche,  in- 
testin, œsophage,  anus,  etc.; 
voir  Cuvier,  Règne  animal, 
t.  III,  p.  238.  —  Les  poumons 
marins.  Je  ne  sais  si  on  peut 
confondre  ces  poumons  marins 
d' Aristote  avec  les  pulmonés  de 
la  zoologie  moderne,  dont  l'or- 
ganisation est  très-supérieure  à 
celle  des  holothuries  et  surtout 
des  éponges  ;  Cuvier,  loc.  cit.y 
pp.   37  et    46.  —   Aucun   des 


sens.  Ceci  ne  peut  pas  s'appli- 
quer absolument  aux  holothu- 
ries ni  surtout  aux  pulmonés, 
qui  ont  au  moins  le  toucher. 

§  28.  L'Épipètre.  J'ai  con- 
servé le  mot  grec  en  mettant 
l'équivalent  français  entre  pa- 
renthèses. Il  paraît  que  cette 
plante  est  un  sédum  rupestre, 
ou  amplexicaule.  Théophraste, 
Histoire  des  plantes,  liv.  VII, 
ch.  VII,  §  4,  p.  119,  édit.  Fir- 
min-Didot,  nomme  l'épipètre  ; 
mais  c'est  seulement  pour  dire 
que  cette  plante  n'a  point  de 
fleur  ;  il  ne  parle  pas  de  la  pro- 
priété particulière  dont  il  est 
question  ici. 

§  29.  Les  téthyes.  Voir  plus 
haut,  §  26.  —  En  étant  atta- 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  30  157 

s'il  en  est,  se  rapprochent  de  la  plante  en  ce  qu'elles 
ne  peuvent  vivre  comme  elle  qu'en  étant  attachées 
à  quelque  chose.  On  pourrait  croire  qu'elles  ont 
quelque  sensibilité,  parce  qu'elles  ont  une  partie 
charnue  ;  maison  ne  sait  comment  on  doit  les  classer. 
Cet  animal  a  deux  conduits  et  une  seule  fente,  qui 
reçoit  le  liquide  propre  à  sa  nutrition,  et  qui  rejette 
le  résidu  de  ce  fluide.  On  ne  voit  pas  clairement  qu'il 
ait  des  excréments,  comme  les  autres  testacés.  ^®0n 
pourrait  donc  à  bien  juste  titre  et  très-particuliè- 
rement l'appeler  un  végétal,  ainsi  que  toutes  les 
espèces  d'animaux  qui  lui  ressemblent,  puisque  le 
végétal  n'a  pas  non  plus  d'excréments.  La  fente  lé- 
gère qui  est  au  milieu  peut  bien  être  prise  pour  le 
point  essentiel  de  la  vie.  Quant  aux  animaux  qu'on 
appelle  tantôt  Cnides,  et  tantôt  Acalèphes,  ce  ne  sont 


chées.  Comme  les  éponges.  — 
Quelque  sensibilité.  On  peut  le 
croire  d'après  hi  raison  qu'en 
donne  Aristote,  parce  qu'en  effet 
ces  animaux  ont  une  substance 
charnue  sans  os,  ni  corne  d'au- 
cun genre  ;  voir  Cuvier,  hc.  cit., 
p.  320.  La  croûte  des  téthyes 
comme  celle  des  éponges  pré- 
sente deux  ordres  de  trous  pour 
recevoir  l'eau  et  la  rejeter.  — 
Deux  conduits  et  une  seule  fente. 
On  pourrait  trouver  ici  que  les 
observations  du  naturaliste  grec 
ont  été  poussées  plus  loin  que 
celles  de  la  science  moderne. — 
On  ne  voit  pas  clairement. . .  Le 
fait  est  exact,  et  l'eau  que  les 


téthyes  rejettent  ne  peut  pas 
être  prise  pour  leur  excrément. 
—  Comme  les  autres  testacés. 
On  peut  douter  que  les  téthyes 
doivent  être  classées  parmi  les 
testacés. 

§  30.  Un  végétal.  Le  rapport 
indiqué  par  Aristote  est  réel, 
puisque  le  végétal  n'a  pas  non 
plus  d'excrétion  ;  mais  il  y  a 
encore  d'autres  rapports  non 
moins  importants,  l'immobilité, 
par  exemple.  —  Pour  le  point 
essentiel  de  la  vie.  C'est  là  une 
théorie  qui  peut  être  exacte; 
mais  qui  ne  semble  pas  s'ap- 
puyer sur  aucun  fait. — Cnides. . . 
Acalèphes.  Sur  la  cnide  ou  aca- 


V 


158 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


/ 


pas  des  testàcés;  ils  sortent  de  toutes  les  divisions 
admises,  et  leur  nature  participe  à  la  fois  de  la  plante 
et  de  ranimai.  En  effet,  ce  sont  des  espèces  d'ani- 
maux, puisque  quelques  espèces  se  détachent  et  vont 
chercher  leur  nourriture,  et  qu'elles  sentent  aussi  les 
corps  qui  se  détachent  d'elles.  De  plus,  elles  savent  se 
défendre  à  l'aide  de  la  dureté  de  leur  corps.  Mais  par 
leur  imperfection  et  aussi  par  leur  faculté  de  s'atta- 
cher vite  aux  rochers,  elles  se  rapprochent  beaucoup 
de  la  plante  ;  elles  s'en  rapprochent  en  outre  par  l'ab- 
sence de  tout  excrément,  du  moins  de  tout  excré- 
ment visible,  bien  qu'elles  aient  une  bouche. 

^*  L'espèce  des  étoiles  de  mer  ressemble  beaucoup 
aux  précédentes  ;  car  elles  se  jettent  sur  les  huîtres 


lèphe,  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  V,  ch.  XIV,  S  ^' 
p.  187  (le  ma  traduction.  La 
zoologie  moderne  a  conservé  le 
nom  d'Acalcphe  pour  les  orties 
de  mer,  qui  forment  la  troisième 
classe  des  zoophytes.  Ce  ne  sont 
pas  en  effet  des  lestacés,  et 
Aristote  a  raison  de  les  distin- 
guer. —  //.v  sortent  de  toutes 
les  divisions  admises.  Et  qui 
chez  les  Anciens  ne  pouvaient 
pas  être  poussées  aussi  loin  que 
chez  nous  ;  voir  Guvier,  Règne 
animal,  tome  III,  p.  274.  — 
De  la  plante  et  de  l'animal. 
D'où  leur  nom  de  zoophytes,  ou 
animaux  rayonnes,  quatrième 
et  dernier  embranchement  des 
animaux,  selon  Cuvier.  — 
Quelques  espèces  se  détachent. 
C'est  exact.    Par  exemple,  les 


méduses  nagent  en  contractant 
et  en  dilatant  leur  ombrelle, 
bien  que  leur  substance  soit  gé- 
latineuse et  sans  fibres  appa- 
rentes. Parmi  les  polypes,  les 
uns  se  fixent  par  leur  base  ;  les 
autres  peuvent  la  détacher  tout  ' 
à  fait  et  nager;  voir  Cuvier, 
loc.  cit.  pp.  274  et  290.  —Bien 
qu'elles  aient  une  bouche.  Le 
fait  est  exact;  et  dans  la  plupart 
des  espèces,  cette  bouche  tient 
lieu  aussi  d'anus. 

§  31.  Des  e' toiles  de  mer.  Ce 
sont  les  astéries  de  la  zoologie 
moderne,  qui  forment  la  pre- 
mière partie  des  Echinodermes 
pédicellés.  Leur  corps  est  divisé 
d'ordinaire  en  cinq  rayons,  au- 
dessous  desquels  est  la  bouche, 
qui  sert  aussi  d'anus  ;  Cuvier, 
loc.  cit.  p.  225.  —  Se  jettent  sur 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  32  159 

pour  en  sucer  plusieurs,  et  elles  ressemblent  aussi  à 
ceux  des  animaux  qui  se  détachent,  parmi  ceux  qu'on 
vient  de  nommer,  mollusques  et  crustacés.  On  pour- 
rait en  dire  autant  des  testàcés. 

^*Les  organes  de  Talimentation,  qui  sont  absolu- 
ment nécessaires  à  tous  les  animaux,  sont  tels  qu'on 
vient  de  les  décrire  ;  et  par  une  suite  non  moins  évi- 
dente, il  faut  aussi  qu'ils  aient  une  partie  corres- 
pondante à  celle  qui,  chez  les  animaux  pourvus  de 
sang,  constitue  le  siège  principal  de  la  sensibilité;  car 
c'est  là  une  partie  indispensable  à  tous  les  êtres 
animés.  Dans  les  mollusques,  c'est  une  partie  liquide 
placée  dans  une  membrane,  par  laquelle  l'œsophage 
s'étend  jusqu'à  l'estomac;  cette  membrane  est  plutôt 
en  arrière;  et  c'est  ce  qu'on  appelle  parfois  la  Mytis. 


les  huîtres.  Je  ne  sais  si  ce  dé- 
tail a  été  constaté  par  la  zoo- 
logie moderne.  —  On  pourrait 
et^  dire  autant  des  testaccs. 
Ceci  esr  tmp  concis,  et  n'est  pas 
assez  clair. 

§  32.  Les  organes  de  l'ali- 
mentation... Cette  étude  a  com- 
mencé plus  haut  avec  le  cha- 
pitre V,  pour  les  animaux  qui 
n'ont  pas  de  sang.  —  Le  siège 
principal  de  la  sensibilité'.  Il 
faut  se  rappeler  que,  dans  les 
théories  d' Aristote,  c'est  la  sen- 
sibilité qui  constitue  essentiel- 
lement l'animal  et  le  sépare  de 
la  plante,  qui  n'a  que  la  faculté 
de  nutrition.  Cette  théorie  est 
profondément  juste,  et  la  science 
l'a  conservée  comme  un  de  ses 


principes  fondamentaux.  — » 
Dans  les  mollusques. . .  Les  dé- 
tails anatomiques  qu'Aristote 
donne  ici  sur  les  mollusques  ne 
sont  pas  très-exacts  ;  mais  l'or- 
ganisation de  ces  animaux  est 
très-obscure,  et  il  est  fort  dif- 
ficile de  distinguer  les  viscères. 
—  Une  partie  liquide.  Ou, 
Humide.  —  Une  membrane... 
Je  ne  crois  pas  que  la  science 
actuelle  reconnaisse  rien  de 
pareil.  Est-ce  le  système  ner- 
veux, est-ce  la  circulation  des 
mollusques  qu'Aristote  veut 
décrire  ?  La  principale  masse 
médullaire,  qu'on  appelle  leur 
cerveau,  est  placée  en  travers 
de  l'œsophage,  qu'elle  enveloppe 
comme  d'un  collier.  Voir  Cu- 


V. 


160 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  35 


161 


/ 


Il  y  a  même  quelque  chose  de  ce  genre  à  peu  près 
dans  les  crustacés,  qu'on  nomme  la  Mytis  également. 
^^Cet  organe  est  tout  à  la  fois  liquide  et  solide  comme 
un  corps,  et  il  est  traversé  dans  son  milieu  par  l'œ- 
sophage, ainsi  qu'on  Ta  déjà  dit.  S'il  était  placé  entre 
l'œsophage  et  la  partie  postérieure  de  l'animal,  il 
n'aurait  pas  pu  prendre  aussi  aisément  la  distension 
indispensable  pour  la  nourriture  qui  entre;  la  dureté 
de  son  dos  eût  été  un  obstacle.  Mais  l'intestin  est  en 
dehors  sur  la  Mytis,  et  l'encre  est  sur  l'intestin, 
pour  que  ces  parties  fussent  le  plus  loin  possible  de 
l'orifice  de  sortie,  et  pour  que  tout  ce  qui  pouvait 
nuire  à  l'animal  fût  éloigné  de  sa  partie  la  meilleure, 


vier,  Règne  animal,  tome  III, 
p.  2,  édit.  de  1830.  —  La 
Mytis,  Dans  X  Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  cil.  I,  §  17, 
p.  12  de  ma  traduction,  la 
mytis  des  mollusques  est  la 
membrane  où  est  contenue  l'en- 
cre des  céphalopodes.  Ici,  la 
m^'tis  semble  être  plutôt  le  siège 
de  la  sensibilité.  —  Crustacés. 
Dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.  Il,  consacré  aux 
crustacés,  Aristote  ne  parle  pas 
de  leur  mytis. 

§  33.  Traversé  dans  son  mi- 
lieu par  l'œsophage.  Il  semble 
que  ceci  ne  peut  se  rapporter 
qu'à  la  masse  médullaire  qu'on 
nomme  quelquefois  le  cerveau 
des  mollusques.  —  <4insi  qu'on 
l'a  déjà  dit.  Au  paragra|)he 
précédent.  Mais  au  paragraphe 
qui  suit,  Aristote   assimile  cet 


organe  au   cœur.   —  La   dis" 
tension  indispensable.  Je  ne  sais 
pas  si   l'œsophage  des  mollus- 
ques se   développe    réellement 
autant   que   l'auteur   paraît    le 
croire.  —  De  son  dos.  Ceci  ne 
se  comprend    pas   bien  ;    mais 
les  manuscrits  n'offrent  pas  de 
variante.  —  L'encre  est  sur  l'in- 
testin. Ces  détails  ne  sont  peut- 
être    pas   très-exacts   analomi- 
quement  ;  sur  l'organisation  des 
mollusques  céphalopodes  et  sur 
leur  encre,  voir  Cuvier,  Règne 
animal,     tome    III,    pp.   9    et 
suiv.,  édit.  de  1830.  —  De  l'o^ 
rifice  de  sortie.  Ceci  non   plus 
ne  paraît  pas  fort  exact.  Dans  les 
céphalopodes,  l'entonnoir  char- 
nu qui  donne  passage  aux  ex- 
crétions est  placé  à  l'ouverture 
du  sac  devant  le  cou.  C'est  le 
manteau  qui  forme  le  sac  mus- 


et  de  son  principe.  ^*Ce  qui  prouve  bien  que  cet  or- 
gane est  analogue  au  cœur,  c'est  d'abord  le  lieu  où  il 
est  placé;  car  ce  lieu  est  le  même  ;  et  ensuite  c'est  la 
douceur  du  liquide,  qui  semble  parfaitement  cuit  et 
sanguin.  Dans  les  testacés,  le  siège  principal  de  la 
sensibilité  est  disposé  de  même  ;  mais  c'est  moins  ap- 
parent. Chez  les  animaux  qui  sont  immobiles,  on 
doit  toujours  chercher  ce  principe  dans  le  milieu  des 
deux  organes,  dont  Tun  reçoit  la  nourriture  et  dont 
l'autre  accomplit  la  sécrétion,  soit  spermatique,  soit 
excrémentitielle.  Dans  tous  les  animaux  qui  se  meu- 
vent, ce  milieu  est  toujours  à  chercher  entre  la  droite 
et  la  gauche.  ^^Chez  les  insectes,  ainsi  qu'on  l'a  dit 
dans  des  Études  antérieures,  l'organe  de  ce  principe 


culeux  dont  tous  les  viscères 
sont  enveloppés;  la  bouche  est 
percée  entre  les  pieds. 

§  34.  Analogue  au  cœur.  Le 
mécanisme  de  la  circulation  est 
assez  compliqué  chez  les  mol- 
lusques;   ils   ont  trois   ventri- 
cules ;    mais   il   ne   paraît  pas 
qu'ils   aient  un  organe    qu'on 
puisse  appeler  leur  cœur;  voir 
Cuvier,  loc.  cit.  —  La  douceur 
du    liquide.    De    quel    liquide 
peut-il  être  question  ici  ?  C'est 
ce  qu'on  ne  voit  pas.  —  Parfai- 
tement cuit  et  sanguin.  Quelle 
que  soit  la  valeur  de  ces  expli- 
cations, elles  prouvent  avec  quel 
soin  Aristote   avait   fait  l'ana- 
tomie  de  ces  animaux,  si  diffi- 
ciles à  observer,  même  aujour- 
d'hui, avec  tous  les  moyens  que 


T.    n. 


nous  possédons.  —  Le  siège 
principal  de  la  sensibilité.  Voir 
plus  haut,  §  32.  —  Est  disposé 
de  même.  Il  aurait  fallu  plus 
de  précision  dans  ce  rappro- 
chement. —  Dans  le  milieu  des 

deux    organes Ce    qui    ne 

veut  pas  dire  que  toujours  le 
siège  du  principe  sensible  soit 
à  égale  distance  des  deux  extré- 
mités, celle  par  où  entre  la 
nourriture,  et  celle  par  où  sort 
le  résidu.  —  Entre  la  droite  et 
la  gauche.  On  ne  sait  s'il  s'agit 
ici  du  cœur  dans  les  vertébrés, 
ou  du  centre  phrénique. 

§  35.  Dans  des  Études  anté- 
rieures. Ceci  se  rapporte  sans 
doute  à  l'Histoire  des  Animaux, 
où  tout  un  chapitre,  liv.  IV, 
ch.  VII,  pp.  67  et  suiv.  de  ma 

11 


162 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


/ 


est  placé  entre  la  tête  et  le  renflement  du  ventre. 
Parfois,  cet  organe,  qui  le  plus  souvent  est  unique, 
devient  multiple,  comme  on  le  voit  chez  les  loules  et 
les  insectes  allongés;  et  c'est  là  ce  qui  fait  qu^ils  vi- 
vent encore  après  qu'on  les  a  coupés  en  deux.  Le 
vœu  de  la  nature  est  bien  qu'un  tel  organe  soit  tou- 
jours unique  ;  et  quand  elle  ne  le  peut  pas,  elle 
fait  du  moins  cet  organe  unique  en  fait,  et  multiple 
en  puissance.  Du  reste,  ceci  est  plus  ou  moins  évident 
selon  les  divers  animaux. 

^^  D'ailleurs,  les  organes  nécessaires  à  Talimentation 
ne  sont  pas  les  mêmes  dans  tous  ces  animaux,  et  ils 
offrent  des  différences  considérables.  Chez  quelques- 
uns,  ce  qu  on  appelle  le  dard  est  dans  la  bouche  ;  et  Ion 
dirait  que  c  est  en  quelque  sorte  un  composé  qui 
réunit  tout  ensemble  les  fonctions  de  la  langue  et  celles 
des  lèvres.  Ceux  qui  n  ont  pas  leur  dard  en  avant 
ont  cet  organe  de  sensibilité  à  Tintérieur  des  dents  ; 


traduction,  u  été  consacré  aux 
insectes.  —  Entre  la  tête  et  le 
renflement  du  ventre.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  IV, 
ch.  VII,  §§2  et  suiv.,  p.  68.  — 
loules.  Le  nom  grec  a  été  con- 
servé par  la  science  moderne  à 
toute  une  famille  d'arthropodes 
chilognathes,  les  Iulides;  voir 
la  zoologie  de  M.  Claus,  p.  533, 
trad.  franc.  Les  anneaux  de  ces 
insectes  sont  en  nombre  indé- 
terminé. —  Après  qu'on  les  a 
coupes  en  deux.  Voir  l'Histoire 


des  Animaux,  liv.  IV,  ch.  vu, 
§  3,  p.  68. 

§  36.  Des  différences  considé- 
rables... Ces  observations  sont 
fort  exactes.  —  Ijcs  fonctions  de 
la  langue  et  celles  des  lèvres. 
Remarque  fort  ingénieuse,  et 
tout  à  fait  neuve  du  temps  d'A- 
ristote.  —  Cet  organe  de  sensi- 
bilité à  l'intérieur  des  dents. 
Cette  théorie  est  peut-être  moins 
acceptable  que  les  précédentes. 
Le  système  nerveux  des  insectes 
est  en  général  composé  d'un  cer- 


LIVRE  IV,  CHAP.  V,  §  37  163 

mais  chez  tous  vient  ensuite  l'intestin  tout  droit,  et 
simple  jusqu'à  Torifice  pour  la  sortie  des  excréments. 
Chez  quelques-uns,  l'intestin  est  en  spirale.  D'autres 
ont  l'estomac  après  la  bouche,  et  l'intestin,  enroulé 
après  l'estomac,  afin  que  ceux  qui  ont  plus  besoin  de 
manger,  et  qui  sont  plus  gros,  puissent  recevoir  une 
plus  grande  quantité  dç  nourriture.  ^^  C'est  la  cigale 
qui,  de  toutes  ces  espèces,  a  l'organisation  la  plus 
singulière.  C'est  un  même  organe  soudé  qui  lui 
sert  de  bouche  et  de  langue  ;  et  c'est  une  sorte  de 
racine  par  où  elle  prend  la  nourriture  qu'elle  puise 
dans  les  liquides.  Ce  sont  les  insectes  qui  mangent  le 
plus  comparativement  aux  autres  animaux,  non  pas 
tant  à  cause  de  leur  petitesse  qu'à  cause  de  leur  froi- 
deur ;  car  la  chaleur  a  besoin  d'aliments,  et  elle  les 
cuit  très-vite,  tandis  que  le  froid  ne  nourrit  pas  bien. 
Mais  à  cet  égard,  la  cigale  se  distingue  très-spéciale- 


veau  formé  de  deux  ganglions 
opposés,  donnant  huit  paires  de 
nerfs,  et  de  douze  ganglions  in- 
férieurs. Le  lieu  où  Aristote 
place  la  sensibilité  chez  les  in- 
sectes paraît  choisi  d'une  ma- 
nière arbitraire.  Voir  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  IV,  pp.  293 
et  suiv.,  édit.  de  1830;  voir 
aussi  la  zoologie  de  M.  le  D*" 
Claus,  pp.  548  et  suiv.,  trad. 
franc.  —  L'intestin  tout  droit  et 
simple.  Ceci  n'est  pas  très- 
exact;  et  le  tube  digestif  des 
insectes  est,  au  contraire,  éten- 
du et  compliqué  ;  voir  la  Zoo- 
logie de  M.  Claus,  p.  543. 


37.  C'est  la  cigale...  La 
science  moderne  s'est  surtout 
occupée  pour  la  cigale  d'expli- 
quer le  mécanisme  du  son  qu'elle 
produit;  elle  a  moins  étudié  son 
appareil  buccal.  Aristote  en  a 
fait  une  étude  particulière  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  IV, 
ch.  vu,  §  11,  p.  74  de  ma  tra- 
duction. —  J  cause  de  leur 
froideur.  Cette  théorie  peut 
être  fort  contestée  ;  mais  on  ne 
peut  pas  méconnaître  que  l'ex- 
plication donnée  ici  par  Aris- 
tote ne  soit  au  moins  fort  ingé- 
nieuse. —  De  l'humidité  qui 
provient  de  l'air.  Il    a   été  re- 


1 1 


/ 


164  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

ment.  Son  corps  se  contente  de  l'humidité  qui  pro- 
vient de  rair,  comme  les  éphémères  que  voit  naître 
le  Pont-Euxin,  si  ce  n'est  que  ces  derniers  ne  vivent 
que  l'espace  d'une  seule  journée,  tandis  que  les  cigales 
vivent  davantage  de  jours,  tout  en  n'en  vivant  encore 

que  fort  peu. 

^»  Après  avoir  parlé  des  parties  intérieures  des  ani- 
maux,  il  nous  faudrait  arriver  à  leurs  parties  exté- 
rieures. Mais  nous  pouvons  partir  de  ce  que  nous 
avons  déjà  dit,  sans  nous  occuper  de  ce  que  nous 
laissons  de  côté,  afin  qu'après  nous  être  peu  arrête  a 
ce  qui  exige  moins  d'attention,  notre  étude  puisse 
s'attacher  plus  longuement  à  ce  cpii  regarde  les  ani- 
maux parfaits  qui  ont  du  sang. 


LIVRE  IV,  CHAP.  VI,  g  1 


165 


connu  que  la  cigale  se  nourrit 
de  la  sève  des  arbres.  —  Les 
éphémères...  le  Pont-Euxin, 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  V,cli.xvii,§l9,  p.  216de 

ma  traduction.  —  Les  cigales 
vivent  davantage.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  V,  ch. 
XXIV,  consacré  tout  entier  a  la 
cigale,  pp.  218  et  suiv.  de  ma 
traduction;  mais  l'auteur  ny 
parle  pas  de  la  longévité. 

§  38.  Des  parties  intérieures. 
Cette  étude  a  commencé  sur- 
tout avec  le  chapitre  iv  du  li- 
vre III;  mais  on  peut  la  faire 
remonter  aussi  au  chapitre  i, 
du  livre  II.  Tout  ce  paragraphe 
peut  sembler  ici  hors  de  sa 
place,  malgré  la  précision  et  la 
justesse  des  considérations  qu  il 


présente  sur  la  méthode  de  l'au- 
teur;  mais  dans   les  chapitres 
qui    suivent,    Aristote    revient 
aux  insectes,  aux  crustacés,  aux 
mollusques,  pour  passer  ensuite 
à  des  matières  plus  importantes, 
l'homme  surtout,  et   finir   par 
des  matières  qui  le  sont  beau- 
coup moins.  On  ne  saurait  mé- 
connaître qu'il  y  a  quelque  dé- 
sordre dans  la  fin  de  ce  qua- 
trième livre.    Les    sujets   qu'il 
traite  sont  disparates  et   n'ont 
pas  entre  eux  un  lien  suffisant. 
Les  détails  sont  tcm  jours  du  plus 
grand  intérêt,  et  généralement 
d'une  grande  exactitude;  mais 
l'exposition  n'est  pas  régulière 
ni  assez  systématique.  Voir  sur 
ces  questions  la  Dissertation  sur 
la   composition  du    Traité  des 


CHAPITRE  VI 

Des  insectes  ;  leur  organisation  ;  relation  des  pattes  et  des  ailes  ; 
nombre  des  ailes;  leur  nature  diverse;  causes  et  objet  de  la 
segmentation  des  insectes  ;  rapports  des  insectes  et  des  plantes  ; 
du  dard  des  insectes  ;  sa  position  ;  ses  usages,  à  l'extérieur  et 
à  l'intérieur,  au  devant  ou  en  arrière  ;  règle  ordinaire  de  la 
nature  n'employant  qu'un  organe  à  une  fonction,  toutes  les  fois 
qu'elle  le  peut  ;  des  pattes  des  insectes  ;  leur  nombre  et  leur 
position  ;  de  l'organisation  des  pattes  dans  les  insectes  qui  sau- 
tent. 

*  Les  insectes  ne  sont  pas  formés  d'autant  de  parties 
que  d'autres  animaux,  bien  qu'ils  présentent  entre 
eux  assez  de  différences.  Ils  ont  tous  beaucoup  de 
pattes,  pour  que  cette  multiplicité  leur  rende  le  mou- 
vement plus  facile,  entravé  comme  il  l'est  en  eux  par 


Parties  des  Animaux,  et  aussi 
la  Dissertation  sur  la  composi- 
tion de  l'Histoire  des  Animaux. 
§  1.  Σs insectes. Yo\v\é\Màe 
générale  sur  les  insectes  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  IV, 
ch.  VII,  p.  67  de  ma  traduction. 

D'autant    de  parties.    Les 

trois  parties  les  plus  apparentes 
dans  les  insectes  sont  la  tête,  le 
thorax  et  l'abdomen  ;  mais  ce 
ne  sont  pas  les  seules  ;  et  avec 
les  pattes,  les  ailes,  les  élytres, 
etc.,  elles  forment  à  peu  près 
autant  de  parties  que  dans  une 
foule  d'autres  animaux.  — 
Assez  de  différences.  On  pour- 
rait même  dire  :  Les  plus  nom- 


breuses différences.  Le  nombre 
des  espèces  d'insectes  actuelle- 
ment connues  s'élève  à  plusieurs 
centaines  de  mille  ;  voir  la  Zoo- 
logie de  M.  Glaus,  p.  563,  trad. 
franc.    Il  n'y  a  pas  un  autre 
ordre  d'animaux  qui   en  pré- 
sente autant,  sans  compter  les 
espèces  fossiles,  qui  se  multi- 
plient  indéfiniment.    —     Tous 
beaucoup  de  pattes.  Ceux  qui 
en  général  en  ont  le  moins  en 
ont  six  ;  les  autres  en  ont  un 
nombre  considérable;    ce   qui 
leur   a  fait  donner  le  nom  de 
Myriapodes.  —  I^e  mouvement 
plus  facile.  L'explication  peut 
être  contestée  ;  car  les  insectes 


166 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


/ 


la  lenteur  et  la  froideur  de  leur  nature.  Ceux  qui  ont 
le  plus  de  pattes  sont  ceux  qui  sont  les  plus  froids,  à 
cause  de  leur  longueur,  comme  les  loules.  Les  in- 
sectes, ayant  plusieurs  principes  de  vie,  ont  aussi  plu- 
sieurs sections  ;  et  c'est  par  le  même  motif  qu'ils  ont 
beaucoup  de  pattes.  Ceux  qui  ont  les  pattes  plus 
petites  ont  des  ailes  pour  compenser  Tinsuffisance  de 
leurs  pattes.  *  Parmi  les  insectes  ailés  eux-mêmes, 
ceux  dont  la  vie  est  errante,  et  qui  doivent  néces- 
sairement changer  de  lieux  pour  pouvoir  vivre,  ont 
quatre  ailes;  et  le  volume  de  leur  corps  est  très-léger, 
comme  on  le  voit  chez  les  abeilles  et  leurs  congénères, 
qui  ont  deux  ailes  de  chaque  côté  du  corps.  Les  plus 
petits  de  ces  insectes  n'ont  que  deux  ailes,  comme 
l'espèce  des  mouches.  Ceux  qui  sont  courts  et  qui 
vivent  davantage  sur  place  ont  plusieurs  ailes  comme 
les  abeilles  ;  mais  ils  ont  des  ély  très  (fourreaux)  à  leurs 
ailes,  comme  les  hannetons  et  les  insectes  analogues. 


qui  ont  tant  de  pattes  ne  sont 
pas  ceux  qui  se  meuvent  le  plus 
vite.  —  Les  loules.  Voir  au 
chapitre  précédent,  §  35.  — 
L'insuffisance  de  leurs  pattes. 
Cette  théorie  ne  paraît  pas  non 
plus  très-exacte. 

§  2.  Ont  quatre  ailes.  Ce 
sont  surtout  les  coléoptères,  qui 
ont  six  pattes  et  quatre  ailes, 
les  deux  supérieures  recouvrant 
les  deux  autres,  comme  des  étuis 
ou  élytres.  —  Chez  les  abeilles. 
Les  abeilles  sont  comprises  au- 
jourd'hui dans  les  hyménoptères 


(ailes  membraneuses),  formant 
le  quatrième  ordre  des  insectes  ; 
elles  ont  également  six  pattes, 
et  quatre  ailes,  simplement  vei- 
nées, et  non  en  réseau  comme 
celles  des  nevroptères,  les  deux 
inférieures  plus  petites  que  les 
supérieures.  —  Des  mouches. 
C'est  l'ordre  des  diptères,  avec 
deux  ailes  membraneuses,  une 
trompe,  des  palpes,  des  anten- 
nes, etc.  C'est  le  septième  ordre 
des  insectes.  —  Les  hannetons. 
De  l'ordre  des  coléoptères,  six 
pattes,    quatre    ailes   dont  les 


LIVRE  IV,  CHAP.  VI,  §  3 


167 


pour  que  les  ailes  puissent  conserver  toute  leur  force; 
car,  restant  sédentaires,  ils  pourraient  s'abîmer  plus 
aisément  que  les  insectes  qui  sont  plus  mobiles  ;  et 
c'est  pour  cela  qu'ils  ont  un  abri  qui  les  protège. 

^  Leur  aile  n'est  pas  divisée  et  n'a  pas  de  tuyau.  Ce 
n'est  pas  une  plume;  mais  une  membrane  qui  se 
rapproche  du  cuir,  et  qui,  par  sa  sécheresse,  se  détache 
du  corps,  qui  est  refroidi  et  charnu.  Les  insectes  sont 
divisés  en  segments  par  les  raisons  qu'on  vient  de  dire, 
et  aussi  afin  de  pouvoir  se  conserver  et  se  défendre, 
en  se  repliant  et  en  ne  sentant  plus  rien.  Ceux  des 
insectes  qui  ont  quelque  longueur  s'enroulent  sur 
eux-mêmes;  ce  qui  leur  serait  impossible  s'ils  n'é- 
taient pas  segmentés.  Ceux  qui  ne  peuvent  pas  s'en- 
rouler ainsi  se  rendent  plus  durs,  en  rapprochant  leurs 
sections.  C'est  ce  dont  on  peut  se  convaincre  en  les 
touchant,  par  exemple  les  canthares  ;  quand  ils  ont 


deux  supérieures  sont  des  ély- 
tres,  d'où  l'on  a  tiré  le  nom  de 
ce  premier  ordre  des  insectes. 

—  C'est  pour  cela....  Théorie 
contestable. 

§  3.  N'est  pas  divisée.  Comme 
le  sont  les  ailes  et  les  plumes 
des  oiseaux.  —  Ce  nest  pas 
une  plume.  11  était  bon  de  noter 
cette  différence.  —  Qui  se  rap- 
proche du  cuir.  La  remarque 
est  juste,  bien  que  l'élytre  soit 
moins  souple  que  le  cuir.  —  En 
se  repliant.  Cette  faculté  n'ap- 
partient qu'à  certaines  espèces. 

—  S'enroulent  sur  eux-mêmes. . . 


se  rendent  plus  durs.  Tous  ces 
détails  sont  exacts.  —  Les  can- 
thares. Voir  sur  ces  insectes, 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  V, 
ch.  XVII,  §  15,  p.  213  de  ma 
traduction.  Le  nom  de  cantha- 
rus  a  été  donné  par  la  science 
moderne  à  un  poisson  de  la 
famille  des  acanthoptères,  et  ce- 
lui de  cantharis  a  été  conservé 
à  un  coléoptère,  du  genre  des 
pentamères,  ou  à  tarses  à  cinq 
articles;  voir  la  Zoologie  de  M. 
Claus,  pages  637  et  849.  — 
Quand  ils  ont  peur.  Beaucoup 
d'insectes  font  également  cette 


168 


DES  PAR'JIES  DES  ANIMAUX 


/ 


peur,  ils  se  tiennent  immobiles;  et  leur  corps  se 
durcit.  *  C/est  une  nécessité  pour  eux  d'être  des  in- 
sectes, puisque  leur  essence  est  d'avoir  plusieurs 
centres  de  vie  ;  ce  en  quoi  ils  se  rapprochent  des 
plantes.  En  effet,  de  même  que  les  plantes,  ils  peuvent 
vivre  encore  après  qu'on  les  a  divisés,  si  ce  n'est  que 
chez  les  insectes,  ceci  ne  va  que  jusqu'à  un  certain 
point,  tandis  que  les  plantes  peuvent  devenir  natu- 
rellement complètes  en  se  divisant,  et  que  d'une  seule 
plante  il  peut  en  sortir  deux  ou  même  davantage. 

Ml  y  a  des  insectes  qui,  en  outre,  ont  des  dards 
pour  se  défendre  contre  tout  ce  qui  leur  peut  nuire. 
Les  uns  l'ont  en  avant  ;  les  autres  l'ont  en  arrière. 
Ceux  qui  l'ont  en  avant  l'ont  à  la  langue  ;  ceux  qui 
l'ont  en  arrière  l'ont  à  la  queue.  De  même  que,  chez 
l'éléphant,  l'organe  du  sens  de  l'odorat  sert  tout  à  la 
fois  à  défendre  l'animal  et  à  lui  procurer  sa  nourri- 
ture, de  même  aussi,  dans  quelques  espèces  d'insectes, 
l'organe  placé  à  leur  langue  leur  rend  les  mêmes 


manœuvre,  quand  ils  éprouvent 
quelque  crainte. 

§  4.  Plusieurs  centres  de  vie. 
Parce  qu'ils  vivent  encore  après 
qu'on  les  a  coupés.  —  Ils  se 
rapprochent  des  plantes.  Ce 
rapprochement  est  peut-être  ici 
un  peu  exagéré.  Cette  théorie  se 
retrouve  plus  précise  et  j>lus  dé- 
veloppée dans  le  Traité  de  la 
Jeunesse  et  de  la  Vieillesse, 
ch.  II,  §§  3  et  suiv.,  p.  315  de 
ma   traduction.  —  Ne  va  que 


jusqu'à  un  certain  point.  Car  il 
faut  que  l'animal  ait  conservé 
les  organes  de  la  nutrition. 

§  5.  Ont  des  dards.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  IV, 
ch.  VII,  §  5,  p.  71  de  ma  tra- 
duction. —  Vont  à  la  langue. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
loc.  cit.,  §  4,  sur  la  langue  des 
insectes.  — L'organe  du  sens  de 
l'odorat.  C'est  la  trompe,  qui 
fait  aussi  l'office  d'un  nez  ;  mais 
il  est  assez  singulier  de  comparer 


LIVRE  IV,  CHAP.  VI,  §  6 


169 


offices  ;  c'est  par  cet  organe  qu'ils  sentent  leur  nour- 
riture, qu'ils  la  saisissent  et  qu'ils  l'attirent  à  eux. 
^  Ceux  qui  n'ont  pas  de  dard  en  avant  ont  des  dents, 
soit  pour  manger,  soit  pour  prendre  et  attirer  à  eux 
leurs  aliments,  comme  les  fourmis  et  le  genre  entier 
des  abeilles.  Ceux  qui  ont  le  dard  en  arrière  l'ont 
comme  une  arme  de  combat,  parce  qu'ils  sont  pleins 
de  courage.  D'autres  portent  leur  dard  au  dedans 
d'eux-mêmes,  comme  les  abeilles  et  les  guêpes,  parce 
qu'ils  volent  ;  car,  légers  comme  ils  sont  et  toujours 
dehors,  ils  seraient  facilement  détruits.  Si  leur  dard 
sortait  comme  chez  les  scorpions,  il  aurait  fait  un  poids 
trop  lourd.  Mais,  chez  les  scorpions,  qui  rampent  à 


V 


l'insecte  à  l'éléphant.  —  Par  cet 
organe.  Voir  sur  la  langue  des 
insectes,  Cuvier,  Anatomie  com- 
parée, XIX®  leç.,  tome  III,  pp. 
347  et  suiv..  Tiédit.  L'organi- 
sation de  la  trompe  est  surtout 
remarquable  et  très  variée  chez 
les  diptères. 

§  6.  Ont  des  dents.  Les  insec- 
tes n'ont  pas  de  dents,  à  pro- 
prement parler;  même  les  in- 
sectes broyeurs  n'en  ont  pas. 
Leur  bouche  est  formée  d'une 
lèvre  supérieure  nommée  labre  ; 
et  de  chaque  côté,  il  y  a  des 
mandibules  ;  en  dedans,  il  y  a 
les  palpes  maxillaires,  le  men- 
ton et  la  languette  ;  dans  les  in- 
sectes suceurs,  les  mâchoires  et 
le  labre  forment  en  s'allongeant 
une  trompe  tubuleuse  plus  ou 
moins  longue  ;  voir  la  Zoologie 
de    M.   Claus,    p.    539,    trad. 


fianç.  C'est  la  lèvre  supérieure, 
avec  les  mandibules,  qui  sert  à 
diviser  les  matières  solides.  — 
Ils  seraieni  facilement  détruits. 
Ceci  ne  se  comprend  pas  bien  ;  et 
l'expression  de  la  pensée  est 
insuffisante.  Peut-être  cette  re- 
marque s'applique-t-elle  aux 
dards  et  non  aux  insectes;  mais  le 
texte  ne  se  prête  pas  grammati- 
calement à  cette  dernière  inter- 
prétation. —  Chez  les  scorpions . 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.  VII,  §  5,  p.  71.  Le 
corps  des  scorpions  se  termine 
par  une  queue  longue  et  grêle, 
composée  de  six  nœuds,  dont  le 
dernier  finit  en  un  dard  ;  sous 
l'extrémité  de  ce  dard,  sont  pla- 
cés deux  petits  trous  par  lesquels 
sort  une  liqueur  venimeuse, 
contenue  dans  un  réservoir  in- 
térieur.   Voir    Cuvier,    Règne 


\ 


X 


170 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


/ 


terre  et  qui  ont  un  dard,  il  faut  nécessairement  qu'ils 
l'aient  de  cette  façon  ;  ou  autrement,  il  leur  serait 
inutile  pour  leur  défense.  '  Il  n'y  a  pas  d'insecte  à 
deux  ailes  qui  ait  le  dard  en  arrière.  Comme  ils  sont 
faibles  et  petits,  ils  ne  sont  pourvus  que  de  deux 
ailes,  parce  qu'étant  si  petits,  il  leur  suffit  pour  s'en- 
lever de  moyens  moins  nombreux.  C'est  encore  par 
cette  même  raison  qu'ils  ont  leur  dard  en  avant  ;  car 
ils  sont  si  faibles  que  c'est  à  peine  s'ils  peuvent  frapper 
avec  leurs  organes  antérieurs.  Ceux  au  contraire  qui 
ont  plusieurs  paires  d'ailes,  étant  d'une  nature  plus 
forte,  ont  aussi  des  ailes  en  plus  grand  nombre,  et  ils 
sont  plus  forts  dans  les  parties  postérieures.  '  Mais 
comme  il  vaut  mieux,  quand  cela  est  possible,  que  le 
même  organe  ne  serve  pas  à  des  usages  dissemblables, 
il  faut  que  le  dard  qui  doit  servir  à  la  lutte  soit  très- 
aigu,  et  que  celui  qui  se  rapproche  d'une  langue  soit 
spongieux  et  puisse  pomper  la  nourriture.  Toutes  les 


A 


aaimal,  t.  IV,  p.  267,  édit.  de 
1829. 

§  7.  ^  deux  ailes.  C'est  l'or- 
dre des  diptères,  comme  ce  nom 
l'indique  ;  il  comprend  le  cou- 
sin, le  taon,  la  mouche,  etc. 
Voir  le  Règne  animal  de  Cuvier, 
tome  IV,  p.  325,  et  la  Zoologie 
descriptive  de  M.  Claus,  p.  597, 
trad.  franc.  —  Etant  si  petits, . . 
si  faibles.  Cette  explication  n'est 
peut-être  pas  très-juste,  bien 
qu'elle  soit  certainement  fort 
ingénieuse  ;  mais  il  est  difficile 
de  savoir  pourquoi  la  nature  a 


mis  le  dard,  tantôt  en  avant, 
tantôt  en  arrière,  chez  quelques 
insectes. 

§  8.  /^e  me  me  organe...  des 
usages  dissemblables.  Sur  ce 
point,  l'opinion  d'Aristote  a  va- 
rié plus  d'une  fois;  et  tantôt  il 
loue  la  nature  d'avoir  appliqué 
un  seul  organe  à  plusieurs  usa- 
ges ;  tantôt  au  contraire,  il  la 
loue  d'avoir  consacré  exclusive- 
ment un  seul  organe  à  un  usage 
unique.  Voir  sur  cette  théorie  la 
Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.  Lxxviii.  Mais,  comme  il 


LIVRE  IV,  CHAP.  VI,  §  9 


171 


fois  que  la  nature  peut  se  servir  de  deux  organes  pour 
deux  fonctions  distinctes  et  ne  pas  gêner  Tun  aux 
dépens  de  l'autre,  elle  ne  fait  ordinairement  rien  de 
ce  que  font  les  fabricants  qui,  par  économie,  mettent 
une  lampe  au  bout  d'une  broche.  C'est  seulement  en 
cas  d'impossibilité  que  la  nature  se  sert  d'un  même 
moyen  pour  plusieurs  usages. 

*  Quelques  insectes  ont  les  pattes  de  devant  plus 
grandes  que  les  autres  pattes,  afin  qu'ayant  des 
yeux  durs  et  la  vue  mauvaise,  ils  puissent  repousser 
avec  leurs  pattes  antérieures  tout  ce  qui  peut  les  salir 
et  leur  nuire.  C'est  ce  que  font  les  mouches,  comme 
on  peut  l'observer,  ainsi  que  les  insectes  du  genre 
de  l'abeille,  qui  sont  sans  cesse  à  se  nettoyer,  en  croi- 
sant leurs  pattes  de  devant.  Les  pattes  de  derrière 


le  dit  ici,  il  vaut  mieux  que 
chaque  organe  n'ait  qu'une  seu- 
le fonction  toute  spéciale.  — 
Soit  spongieux.  Ce  n'est  pas  là 
tout  à  fait  la  nature  de  la  trom- 
pe de  certains  insectes.  —  Une 
lampe  au  bout  d'une  broche. 
C'était  un  instrument  à  deux 
fins,  comme  ces  couteaux  de 
Delphes,  dont  il  est  parlé  dans 
la  Politique,  liv.  I,ch.  i,§5,  p.  4 
de  ma  traduction,  3*  édit.Aris- 
tote,  dans  ce  dernier  passage, 
loue  la  nature  d'être  moins  par- 
cimonieuse que  les  fabricants  de 
ces  couteaux  à  plusieurs  fins. 
—  En  cas  d* impossibilité'. Y oiVd 
l'opinion  définitive  du  philo- 
sophe. 

§  9.  Les  pattes  de  devant  plus 


grandes...  Je  ne  crois  pas  que 
la  zoologie  moderne  ait  étudié 
particulièrement  ces  différences 
dans  la  longueur  des  pattes  des 

insectes.  —  Des  yeux  durs 

Voir,  sur  les  yeux  des  insectes, 
Cuvier,  Règne  animal,  t.  IV, 
p.  299,  et  Anatomie  comparée, 
t.  II,  xii®  leçon,  p.  442,  Inédit. 
Les  veux  des  insectes  sont  durs, 
comme  le  dit  Aristote  ;  mais  il 
ne  semble  pas  que  leur  vue  soit 
mauvaise.  —  C'est  ce  que  font 
les  mouches.  Observation  très- 
facile,  que  chacun  de  nous  a  pu 
faire.  —  Du  genre  de  V abeille. 
Cette  habitude  n'est  pas  aussi 
marquée  chez  l'abeille  que  chez 
la  mouche.  —  Les  pattes  de 
derrière  sont  plus  grandes.  Ceci 


/l 


N 


172 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  VII,  §  1 


173 


/ 


sont  plus  grandes  que  les  intermédiaires,  à  la  fois  pour 
aider  la  marche,  et  pour  que  Tanimal  puisse  s  en- 
lever plus  aisément  quand  il  part  de  terre.  *"  Dans 
ceux  des  insectes  qui  sautent,  cette  organisation  est 
encore  plus  évidente,  comme  dans  les  sauterelles,  et 
le  genre  des  pous  ;  car  en  étendant  leurs  pattes  de 
nouveau  après  les  avoir  fléchies,  il  faut  nécessai- 
rement qu'ils  s'élèvent  de  terre.  Ce  nest  pas  en 
avant,  mais  seulement  en  arrière  que  les  sauterelles 
ont  leurs  pattes,  en  forme  de  gouvernail.  La  flexion 
doit  se  faire  nécessairement  en  dedans  ;  et  aucun  des 
membres  de  devant  ne  pourrait  s'infléchir  de  cette 
façon.  Tous  les  insectes  qui  ont  ces  organes  du  saut 
sont  pourvus  de  six  pattes. 


semble  contredire  le  début  du 
paragraphe. 

§  10.  Qui  sautent.  Voir,  sur 
le    saut  des   insectes,    Cuvier, 
Anatomie    comparée,    tome  I, 
vii«  leçon,  p.  497,  r**  édit.  — 
En  étendant  leurs  pattes..,  La 
zoologie  moderne  ne  semble  pas 
avoir    étudié   spécialement    le 
mécanisme  du  saut  chez  les  in- 
sectes,   bien  qu'elle    fasse    un 
groupe  particulier  des  sauteurs, 
criquets,    sauterelles,    grillons, 
etc.  Voir  la  Zoologie  descriptive 
de  M.  Claus,   page  569,  trad. 
franc.  —  En  Jorme  de  gouver- 
naîl! Cette  comparaison  n'éclair- 


cit  pas  les  choses  ;  et  elle  ne  se 
comprend  pas  bien.  Les  manus- 
crits n'offrent  pas  de  variante  ; 
voir   l'Histoire    des    Animaux, 
liv.   IV,    ch.  vii,   §  7,    p.   73. 
Comme  l'étymologie  du  mot  de 
Gouvernail  en  grec  se  rapproche 
beaucoup   de   l'étymologie   du 
mot  de  Saut,  il  est  possible  qu'il 
y  ait  ici  quelque  erreur  de  co- 
piste. —  Sont  pourvus   de  six 
pattes.   Cette    observation   est 
exacte;  et  les  orthoptères,  se- 
cond   ordre   des   insectes,  ont 
tous  six  pattes,  comme  le  dit 
Aristote,  qui  ne  se  trompe  guère 
dans  tous  ces  détails. 


CHAPITRE  Vlï 


Des  testacés;  ils  ont  en  général  très-peu  de  mouvement  ;  et  de  là 
vient  l'indivision  de  leur  corps,  et  la  dureté  de  leur  coquille  ; 
les  univalves  et  les  bivalves  ;  leur  organisation  analogue  à  celle 
des  plantes;  position  de  l'organe  qui  sert  à  les  nourrir;  il  est 
dans  une  membrane;  tête  des  testacés;  les  autres  parties  du 
corps  n'ont  pas  reçu  de  nom. 

*  Le  corps  des  testacés  n  est  pas  divisé  en  plusieurs 
parties  ;  et  cette  organisation  tient  à  ce  qu'ils  sont 
naturellement  sédentaires.  Les  animaux  qui  se  meu- 
vent sont  nécessairement  divisés  en  plusieurs  sections, 
en  vue  des  actes  qu'ils  doivent  accomplir,  parce  que 
ceux  qui  ont  le  plus  de  mouvements  à  faire  ont  aussi 
besoin  de  plus  d'organes.  Mais  parmi  les  testacés, 
les  uns  sont  absolument  privés  de  mouvement;  d'au- 
tres n'ont  qu'un  mouvement  très-faible.  En  revanche, 
la  nature  leur  a  donné  pour  protection  la  dureté  des 


§  1.  Le  corps  des  testacés. 
L'auteur  revient  aux  testacés, 
dont  il  a  été  déjà  question  dans 
le  chapitre  v  ;  il  semble  de  plus 
qu'il  devrait  être  traité  des  testa- 
cés, avant  les  insectes.  On  peut 
donc  supposer  ici  quelque  désor- 
dre ;  ce  qui  n'ôte  rien  d'ailleurs  à 
l'exactitude  et  à  l'importance 
des  faits.  —  N'est  pas  divise  en 
plusieurs  parties.  Comme  le 
corps  des  insectes,  dont  on  vient 
de  parler.  —  Sédentaires.  Ceci 


est  peut-être  exagéré  et  trop 
général.  Les  acéphales  testacés, 
qui  sont  bivalves,  se  meuvent 
fort  peu  ;  mais  on  ne  peut  pas 
dire  qu'ils  soient  sans  mouve- 
ment, puisqu'il  y  a  des  espèces 
qui  nagent,  comme  les  peignes 
et  les  limes  ;  voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  III,  page  122.  — 
Qu'un  mouvement  très-faible. 
Ceci  n'est  pas  non  plus  très- 
exact;  car  il  y  a  des  testacés 
qui  nagent  très-vite  par  le  mou- 


174 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


/ 


coquilles  dont  elle  les  entoure.  *Les  uns  sont  uni- 
valves;  les  autres,  bivalves  ;  d'autres  encore  sont  tur- 
bines, ainsi  que  nous  Tavons  déjà  dit.  Parmi  ceux-là, 
les  uns  sont  en  spirale,  comme  les  buccins  ;  d'autres 
sont  purement  sphériques,  comme  le  genre  des  our- 
sins ou  hérissons  de  mer.  Dans  les  bivalves,  les  uns 
s'ouvrent,  par  exemple  les  peignes  et  les  moules, 
qui  se  ferment  d'un  côté,  de  telle  sorte  qu'ils  s'ou- 
vrent et  se  ferment  du  côté  opposé.  D'autres  se  re- 
joignent des  deux  côtés,  comme  est  le  genre  des 
solens. 

'Tous  les  testacés  ont,  ainsi  que  les  plantes,  la 
tète  en  bas  ;  cela  tient  à  ce  qu'ils  prennent  leur  nour- 


vement  de  leurs  valves.  —  La 
nature  leur  a  donne'...  C'est  là 
une  théorie  chère  à  Aristote  et 
qu'il  ne  manque  jamais  de  rap- 
peler. Elle  est  prondément  vraie; 
et  sans  elle,  il  est  impossible  de 
rien  comprendre  à  l'histoire  na- 
turelle; voir  la  Préface  à  l'His- 
toire des  Animaux,  p.  lxxxii. 
§  2.  Ainsi  que  nous  l'avons 
déjà  dit.  Voir  plus  haut,  ch.  v, 
§§13  et  suiv.  —  En  spirale ^ 
comme  les  buccins.  Tous  les 
buccinoldes  ont  une  coquille 
spirale,  dont  l'ouverture  a,  près 
de  la  columelle,  une  échancrure 
pour  le  passage  du  syphon,  qui 
lui-même  n'est  qu'un  repli  pro- 
longé du  manteau  ;  voir  Guvier, 
Règne  animal,  tome  III,  p.  91, 
édit.  de  1830.  —  Le  genre  des 
solens.  Voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  IV,  §  3,  p.  37 


de  ma  traduction.  Les  solens  de 
Cuvier  ont  la  coquille  bivalve  et 
oblongue;  leur  charnière,  pour- 
vue de  dents  saillantes,  a  tou- 
jours son  ligament  à  l'extérieur. 
Voir  la  Zoologie  descriptive  de 
M.  Claus,  p.  686,  trad.  franc. 
La  coquille  est  étroite  et  équi- 
valve,  en  manche  de  couteau. 

§  3.  La  te  te  en  bas.  Il  est 
difficile  de  comprendre  ce  qu'A- 
ristote  a  voulu  dire  ici,  bien  que 
les  détails  où  il  entre  attestent 
une  observation  fort  attentive. 
Les  testacés,  qui  forment  la 
quatrième  classe  des  mollusques, 
sont  appelés  acéphales,  parce 
qu'en  effet  ils  n'ont  point  de 
tête  apparente,  et  qu'ils  ont  seu- 
lement une  bouche  cachée  dans 
le  fond  du  manteau  ;  le  corps  de 
l'animal,  composé  du  foie  et  des 
viscères,  y  est  également  renfer- 


LIVRE  IV,  CHAP.  VIII,  §   1 


175 


riture  par  en  bas,  comme  les  plantes  la  prennent  par 
leurs  racines.  Chez  les  testacés,  en  effet,  le  bas  est  en 
haut,  et  le  haut  est  en  bas.  L'organe  par  lequel  filtre 
le  liquide  potable,  et  par  où  Tanimal  prend  sa  nour- 
riture, est  renfermé  dans  une  membrane.  Tous  le» 
testacés  ont  une  tête  ;  mais  à  Texception  de  la  partie 
qui  reçoit  la  nourriture,  les  autres  parties  de  leur 
corps  n'ont  pas  reçu  de  nom  spécial. 


CHAPITRE    VIII 


Des  crustacés  ;  leurs  quatre  genres  et  leurs  espèces  ;  différences  de 
quelques  parties  de  leur  organisation  ;  les  maias  ;  les  héra- 
cléotes  ;  leurs  pinces  ;  usages  divers  de  leurs  pieds  pour  nager 
ou  pour  marcher  ;  organisation  spéciale  des  femelles  des  crabes  ; 
elles  gardent  leurs  œufs  plus  que  d'autres  poissons;  différences 
des  pinces,  dont  la  droite  est  généralement  la  plus  forte  ;  pré- 
voyance delà  nature;  exceptions  des  homards;  citations  de  l'His- 
toire des  Animaux  et  des  Descriptions  Anatomiques. 

*  Les  crustacés  peu  vent  tous  se  mouvoir,  parce  qu'ils 


mé.  Le  cerveau  est  sur  la  bou- 
che, qui  est  à  une  extrémité, 
tandis  que  l'anus  est  à  l'autre  ; 
voir  Cuvier,  Règne  animal, 
t.  III,  pp.  115  et  suiv. —  Ren- 
ferme' dans  une  membrane.  Cette 
membrane  est  le  manteau,  qui  a 
deux  lames,  avec  les  quatre 
feuillets  branchiaux  ;  Cuvier, 
ibid.,  p.  117.  —  Tous  les  tes- 
tacés ont  une  tête,  La  science 


moderne  ne  reconnaît  pas  de 
tête  aux  testacés;  ce  que  le 
naturaliste  grec  prend  pour  une 
tête  n'est  que  la  bouche  de 
l'animal. 

§  1 .  Peuvent  tous  se  mouvoir. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.  II,  pp.  18  et  suiv. 
de  ma  traduction.  Cuvier  fait  des 
crustacés  la  seconde  forme  des 
animaux    articulés ,    troisième 


\ 


476 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.   VIII,  §  3 


177 


/ 


ont  beaucoup  de  pieds;  il  y  en  a  quatre  espèces  prin- 
cipales, ceux  qu'on  appelle  les  langoustes  (carabos), 
les  homards  (astacos),  les  squilles  (caris),  et  les  crabes 
(carcinos).  Dans  chacun  de  ces  genres,  il  y  a  beaucoup 
de  sous-espèces,  qui  ne  diffèrent  pas  seulement  par 
la  forme,  mais  aussi  par  la  grandeur,  les  unes  étant 
très-grandes,  et  les  autres  très-petites.  ^Les  crabes 
et  les  langoustes  se  ressemblent  en  ce  que  les  uns 
et  les  autres  ont  des  pinces.  Ces  pinces  ne  leur  ser- 
vent pas  à  marcher,  mais  leur  tiennent  lieu  de  mains 


grande  classe  du  règne  animal; 
il  reconnaît  aussi  que,  grâce 
à  leur  organisation,  on  retrouve 
en  eux,  comme  parmi  les  ver- 
tébrés, la  marche,  la  course,  le 
saut,  la  natation  et  le  vol  ; 
Règne  animal,  tome  III,  p.  180. 
L'étude  des  crustacés  ne  paraît 
pas  complète  dans  le  grand  ou- 
vrage de  Cuvier,  écrit  de  sa 
main  ;  mais  elle  est  reprise  dans 
le  IV®  volume  du  Règne  ani- 
mal, p.  30.  Voir  aussi  la  Zoo- 
logie descriptive  de  M.  Claus, 
pp.  398  et  suiv.,  trad.  franc., 
qui  divise  la  classe  des  crusta- 
cés en  six  ordres.  Les  quatre 
genres  d'Aristote  ne  sont  pas 
assez  étendus  ;  il  est  vrai 
qu'il  ne  prétend  citer  que  les 
principaux  ;  mais,  même  en  se 
bornant,  il  aurait  pu  être  plus 
précis.  L'identification  que  je 
donne  n'est  peut-être  pas  très- 
certaine.  Voir  le  catalogue  de 
MM.  Aubert  et  Wimmer,  His- 
toire des  Animaux,  tome  I,  page 


154.  —  De  sous-espèces.,.  Ceci 
est  très-exact,  et  l'on  peut  s'en 
convaincre  par  la  Zoologie  de 
M.  Claus,  loc.  cit.  M.  Latreille, 
Règne  animal  de  Cuvier,  p.  81, 
tome  IV,  édit.  de  1829,  recon- 
naît qu'Aristote  a  fait  sur  les 
langoustes  des  observations  in- 
téressantes . 

§  2.  Les  crabes  et  les  lan" 
goustes.  Voir,  pour  les  crabes, 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  IV, 
pp.  30  et  36,  de  la  main  de 
Latreille  ;  et  pour  les  langous- 
tes, p.  80,  ibid.  Les  crabes  se 
distinguent  des  langoustes  sur- 
tout par  la  difiérence  de  lon- 
gueur de  la  queue  ;  les  uns  for- 
ment la  famille  des  brachyures; 
les  secondes,  celle  des  macrou- 
res. —  Des  pinces.  Ce  sont, 
en  général,  les  deux  pieds  an- 
térieurs, qui  sont  en  forme  de 
serres,  et  parfois  aussi  les  sui- 
vants ;  voir  Cuvier,  id.  ibid., 
tome  IV,  p.  23.  —  Leur  tien- 
nent  lieu  de  mains.  Le  rappro- 


pour  prendre  et  retenir  les  objets.  C'est  pour  cela 
aussi  qu'ils  les  plient  en  sens  contraire  de  leurs  pieds  ; 
ils  fléchissent  et  roulent  les  unes  en  dedans,  les 
autres  en  cercle,  parce  que,  de  cette  façon,  les  pinces 
servent  à  porter  la  nourriture  à  la  bouche,  après 
Tavoir  prise.  ^La  différence,  c'est  que  les  langoustes 
ont  une  queue,  tandis  que  les  crabes  n'en  ont  pas.  La 
queue  sert  aux  unes  parce  qu'elles  nagent,  et  elles 
s'y  appuient  comme  sur  de  véritables  rames;  mais  la 
queue  ne  servirait  en  rien  aux  crabes,  parce  qu'ils  pas- 
sent leur  vie  près  de  la  terre,  et  qu'ils  vivent  dans 
les  trous.  Ceux  d'entre  les  crustacés  qui  habitent  la 
haute  mer  ont  des  pieds  beaucoup  moins  bien  dis- 
posés pour  la  marche,  comme  les  maïas,  et  les  crabes 
appelés  lesHéracléotes;  ils  n'ont  que  très-peu  de  mou- 


chement  est  exact. — Les  uns  en 
dedans.  Ce  sont  les  pieds.  — 
I^es  autres  en  cercle.  Ce  sont 
les  pinces  ;  mais  la  description 
n'est  pas  exacte;  et  il  eût  été 
bon  de  la  développer  un  peu 
davantage  pour  la  rendre  plus 
claire. 

§  3.  T^es  crabes  n'en  ont  pas. 
C'est  exagéré;  les  crabes  ont 
une  queue  ;  seulement  cette 
queue  est  moins  grande  que 
celle  des  langoustes.  —  Parce 
qu'elles  nagent.  Ceci  est  telle- 
ment vrai  que  les  langoustes  se 
tiennent  pendant  l'hiver  dans 
les  profondeurs  de  la  mer,  et 
qu'au  printemps  elles  se  rap- 
prochent de  la  terre  ;  voir  Cu- 
vier-Latreille,    Règne    animal, 

T.    If. 


tome  IV,  p.  80,  édit.  de  1829. 
—  Comme  sur  de  véritables 
rames.  ]^a  comparaison  est  très- 
juste.  —  Leur  vie  près  de  la 
terre.  Je  ne  sais  pas  si  ce  détail 
s'applique  très-bien  aux  crabes, 
qui  vont  aussi  en  pleine  mer  ; 
mais,  encore  une  fois,  l'identi- 
fication de  ces  crustacés  est  fort 
difficile  ;  il  s'agit  peut-être  des 
écrevisses  plutôt  encore  que  des 
crabes.  —  Les  maïas.  Le  nom 
grec  a  été  conservé  par  la  science 
moderne  pour  une  famille  de 
crustacés  brachyures  ;  voir  Cu- 
vier-Latreille,  tome  IV,  p.  59, 
édit.  de  1829,  et  la  Zoologie  de 
M.  Claus,  p.  495.  —  Les  Héra- 
cléotes.  Il  semble  bien  que  ces 
crabes  d'Héraclée  sont  nos  cra- 

12 


N 


178 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


vement  ;  et  leur  seule  ressource,  pour  leur  défense, 
c'est  d'être  durs  comme  des  huîtres.  *  C'est  par  ce 
motif  aussi  que  les  maïas  ont  les  pattes  très-grêles, 
et  que  les  Héracléotes  les  ont  très-courtes.  Les  tout 
petits  crabes,  qu'on  prend  avec  d'autres  petits  pois- 
sons, ont  leurs  derniers  pieds  fort  larges,  afin  de  pou- 
voir s'en  servir  pour  nager,  comme  si  leurs  pieds 
étaient  des  nageoires  ou  des  rames.  Les  carides  dif- 
fèrent des  crabes  en  ce  qu'elles  ont  une  queue  ;  et 
des  craboïdes  (langoustes),  en  ce  qu'elles  n'ont  pas  de 
pinces.  Si  elles  n'en  ont  pas,  c'est  qu'elles  ont  des 
pieds  en  plus  grand  nombre,  et  c'est  à  ces  pieds  qu'est 
employé  le  développement  que  les  pinces  pourraient 
prendre.  I^es  carides  ont  un  plus  grand  nombre  de 
pieds,  parce  qu'elles  nagent  plus  qu'elles  ne  marchent. 


bes  tourteaux  ;  voir  le  catalogue 
de  MM.  Aubert  et  Wimmer, 
Histoire  des  Animaux,  tome  I, 
p.  155.  Voir  aussi  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  IV,  ch.  ii, 
§  3,  p.  19  de  ma  traduction. 
Les  héracléotes  étaient  ainsi 
nommés,  sans  doute,  parce  qu'on 
les  trouvait  dans  le  voisinage 
d'une  ville  du  nom  d'Héraclée. 
§  4.  Les  pattes  très-grcles... 
très-courtes .  Ces  détails  parais- 
sent assez  exacts.  —  Avec  d'au- 
très  petits  poissons.  Le  sens  du 
texte  n'est  pas  très-net  ;  celui 
que  j'ai  adopté  me  paraît  en- 
core le  plus  probable.  —  Leurs 
derniers  pieds  fort  larges.  Les 
pieds  des  crabes  sont  attachés 
ur  les  cotés  de  la  poitrine  ;  les 


derniers  sont  terminés  par  un 
articljB  très-aplati  en  nageoire, 
plus  large  que  le  même  article 
des  pieds  précédents  ;  voir  Cu- 
vier-Latreille,  Règne  animal, 
tome  IV,  p.  31,  édit.  de  1829. 

—  Ou  des  rames.  Répétition  de 
ce  qui  vient  d'être  dit  au  §  3. 

—  Les  carides.  Ou  Les  squilles; 
voir  Cuvier-Latreille,  tome  IV 
du  Règne  animal,  p.  108.  — 
En  ce  qu'elles  ont  une  queue. 
Plus  haut,  dans  le  paragraphe 
précédent,  il  a  été  dit  déjà  que 
les  crabes  n'ont  pas  de  queue. 

—  Elles  n'ont  pas  de  pinces. 
Tandis  que  les  langoustes  en 
ont  de  très- fortes.  —  Un  plus 
grand  nombre  de  pieds.  L'au- 
teur aurait  pu  préciser  le  nom- 


LIVRE  IV,  CHAP.  VIII,  §  6  179 

"  Les  parties  inférieures  du  corps  et  celles  qui  avoi- 
sinent  la  tête  ressemblent  à  des  branchies,  pour  rece- 
voir le  liquide  et  le  rejeter.  Mais  les  femelles  des 
langoustes  ont  les  parties  du  bas  plus  larges  que  les 
mâles,  et  elles  sont  aussi  plus  velues  que  les  mâles 
dans  l'opercule,  parce  qu'elles  y  étalent  leurs  œufs, 
et  qu'elles  ne  les  déposent  pas  au  dehors  d'elles 
comme  le  font  les  poissons,  et  les  autres  animaux  qui 
pondent  des  œufs  ;  car  étant  plus  larges,  elles  offrent 
aussi  plus  d'espace  pour  leurs  œufs.  ^Les  langoustes 
et  les  crabes  ont  tous  la  pince  droite  plus  grosse  et 
plus  forte  que  la  gauche.  C'est  qu'en  général  tous  les 


bre  de   pieds  des   uns  et  des 
autres. 

§  5.  I^s  parties    inférieures 
du  corps.  Ceci  se  rapporte  plus 
particulièrement  aux  langoustes, 
comme  la  suite  le  prouve.  — 
Ressemblent   à   des   branchies. 
Ceci  est  très-exact.  Les  bran- 
chies dans  les  crustacés,  en  gé- 
néral, au  nombre  de  sept  paires, 
sont   placées  sur  les  côtés  du 
corps.  Dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux,  livre  IV,  ch.  ii,  §   11, 
p.  25  de  ma  traduction,  Aris- 
tote   a    minutieusement    décrit 
cette  organisation  chez  le  ho- 
mard. —  Les  femelles  des  lan- 
goustes.   Aristote    a    comparé 
aussi  la  femelle  et  le  mâle  de  la 
langouste,  mais  sur  des  points 
diflérents,   dans    l'Histoire  des 
Animaux,  livre  IV,  chapitre  ii, 
§§  8  et  suivants,  p.  22.  —  Les 
parties  du  bas.  Ceci  désigne  la 
queue.  —  Elles  j  étalent  lents 


œufs.  Dans  tous  les  crustacés, 
brachyures  ou  macroures,  cette 
organisation  est  presque  toujours 
pareille  ;  la  queue  de  la  femelle 
s'infléchit  et  se  recourbe  pour 
protéger  les  œufs.  —  Ju  dehors 
d'elles.  Le  texte  dit  précisé- 
ment: Au  loin. —  I^s  poissons. 
Dans  la  plupart  des  espèces  de 
poissons,  la  femelle  pond  ses 
œufs,  que  le  mâle  vient  ensuite 
couvrir  de  sa  laite,  qu'il  répand. 
—  Les  autres  animaux.  Comme 
les  oiseaux.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  IV,  ch.  ii,  §  14, 
p.  26  de  ma  traduction. 

§  6.  La  pince  droite  plus 
grosse.  Cette  observation  se 
trouve  déjà  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  IV,  ch.  ii,  §  15, 
p.  27. —  C'est  qu'en  général... 
Cette  explication  générale  n'est 
peut-être  pas  très-juste,  comme 
le  prouve  ce  qui  est  dit  au  pa- 
ragraphe suivant.  —  La  nature 


\ 


180  DES  PARTIES  DES  A?iIMAUX 

animaux  agissent  davantage  par  la  droite  ;  et  la  nature 
accorde  chacun  des  organes,  ou  seul,  ou  plus  éner- 
gique, à  ceux  qui  peuvent  s'en  servir,  comme  les 
crocs,  les  dents,  les  cornes,  les  ergots  et  d'autres 
organes  analogues  qui  servent  à  la  fois  à  la  préserva- 
tion de  ranimai  et  à  la  lutte.  '  Les  homards  seuls  ont 
indifféremment  Tune  des  pinces  plus  forte  que  Tautre, 
les  femelles  aussi  bien  que  les  mâles.  Ce  qui  fait  que 
les  homards  ont  des  pinces,  c'est  qu'ils  appartiennent 
à  un  genre  qui  en  a;  et  ce  qui  cause  l'irrégularité, 
c'est  que  ces  animaux  sont  mutilés,  et  qu'ils  n'em- 
ploient pas  la  pince  à  son  usage  naturel,  mais  à  la 

marche. 

*  Du  reste,  c'est  dans  les  Descriptions  Anatomiques 
et  dans  l'Histoire  des  Animaux  qu'on  peut  voir  et  étu- 


accorde...  Voir  l'étude  des 
dents,  en  général,  dans  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  II, 
ch.  lu,  §§  l^.ct  suiv.,  p.  12G 
de  ma  traduction. 

|;j  7.  Les  homards  seuls.  Je 
ne  sais  pas  si  la  science  mo- 
derne a  ratifié  ces  observations; 
voir  aussi  l'Histoire  des  Ani- 
maux,  livre  IV,   ch.  ii,   §   17, 
p.  27  de  ma  traduction.  —  Ils 
appartiennent  à  un  genre  qui 
en  a.  L'explication  peut  paraître 
un  peu   trop    simple.  —  Sont 
mutiles.  Ceci  n'est  pas  sudisam- 
ment  clair  ;   car  il  aurait  ftdlu 
dire  si  cette  mutilation  est  de 
nature,  ou  si  elle  est  purement 
accidentelle  chez  quelques  ho- 
mards mutilés  par  d'autres,  dans 


les  combats  qu'ils  se  livrent. 
Comme  les  pinces  de  la  première 
paire  de  pattes  sont  excessive- 
ment développées,  il  est  pos- 
sible qu'elles  se  brisent  souvent 
aux  obstacles  qu'elles  rencon- 
trent. 

§  8 .  Dans  les  Descriptions  Ana- 
tomiques. Malheureusement,  ces 
collections  anatomiques  de  des- 
sins et  d'explications  ne  sont 
pas  arrivées  jusqu'à  nous.  Elles 
eussent  été  infiniment  curieuses. 
—  Dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux. On  peutvoir,  pour  toutes 
les  références  qui  précèdent, 
les  études  fïiites  sur  les  crusta- 
cés dans  l'Histoire  des  Animaux, 
passim  ;  sur  cette  question  des 
dessins  et  des  explications  d'a- 


LIVRE  IV,  CHAP.  IX,  §  1 


181 


dier  chacune  de  ces  parties,  leur  position,  leurs  diffé- 
rences mutuelles,  et  les  différences  spéciales  des 
mâles  et  des  femelles,  pour  les  parties  autres  que 
celles-là. 


CHAPITRE  IX 


Des  mollusques  ;  leur  organisation  ;  leurs  pieds  ;  organisation  des 
testiicés  comparée  à  celle  des  autres  animaux  ;  représentation 
graphique  par  une  ligne  droite  recourbée  d'un  sommet  à  l'au- 
tre ;  l'orifice  des  excréments  se  trouve  ainsi  près  de  la  bouche  ; 
organisation  spéciale  des  seiches  et  des  teuthies  ;  rapports  que  la 
nature  a  mis  entre  le  manteau  et  les  pieds  ;  les  deux  trompes  ou 
tentacules  ;  leur  usage  ;  organisation  fibreuse  des  polypes  ;  leurs 
deux  suçoirs;  espèce  qui  n'a  qu'un  suçoir  unique  ;  position  de 
la  nageoire  dans  tous  ces  animaux  ;  sa  position  ;  ses  dimensions  ; 
l'animal  s'en  sert  pour  nager  et  pour  se  diriger;  la  nageoire  est 
très-petite  chez  les  polypes.  Résumé  sur  les  animaux  qui  n'ont 
pas  de  sang. 

*  Nous  avons  déjà  traité  des  organes  intérieurs  des 
mollusques,  comme  nous  l'avons  fait  pour  les  autres 
animaux.  A  l'extérieur,  ils  ont  le  sac  de  leur  corps. 


natomie,  je  me  permets  encore  de 
renvoyer  le  lecteur  à  ma  Préface 
de  la  traduction  de  l'Histoire 
des  Animaux,  tome  I,  p.  clxvi. 
§  1 .  Nous  avons  déjà  traité. 
Voir  plus  haut,  ch.  v,  §§^1  et 
suiv.  ;  voir  aussi  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  IV,  ch.  i,  pp.  1 
et  suiv.  de  ma  traduction.  — 


Comme  nous  l'avons  fait  pour 
les  autres  animaux.  Dans  le 
présent  traité  passim,  et  dans 
l'Histoire  des  Animaux.  —  A 
l'extérieur.  Par  opposition  à 
l'étude  des  viscères,  dont  il  a 
été  question  uniquement.  —  I^ 
sac  de  leur  corps.  Cette  descrip- 
tion générale  des  mollusques  est 


\ 


182 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


sans  divisions,  et  les  pieds  en  avant,  près  de  la  tête  ; 
en  dedans,  des  yeux  autour  de  la  bouche  et  des  dents. 
Parmi  les  animaux  pourvus  de  pieds,  les  uns  les  ont 
en  avant  et  en  arrière;  les  autres  les  ont  de  côté, 
comme  les  polypes  et  les  animaux  exsangues.  Mais 
les  mollusques  ont  cette  organisation  particulière  que 
tous  leurs  pieds  sont  sur  la  partie  qu'on  appelle  en  eux 
le  devant.  Cela  tient  à  ce  que,  chez  ces  animaux,  le 

• 

derrière  est  soudé  au  devant,  de  même  que  chez  les 
testacés  turbines.  *  En  général,  les  testacés  sont  orga- 
nisés en  partie  comme  les  crustacés,  et  en  partie 
comme  les  mollusques.  En  ce  qu'ils  ont  la  partie  ter- 
reuse au  dehors  et  la  partie  charnue  en  dedans,  ils 
ressemblent  aux  crustacés  ;  et  par  la  forme  de  leur 
corps,  ils  se  rapprochent  des  mollusques.  Tous  les  tes- 


exacte  dans  ses  traits  princi- 
paux ;  on  peut  la  comparer  à 
celle  qu'en  donne  Cuvier,  Rè- 
gne animal,  t.  III,  p.  7,  édit. 
de  1830.  —  Les  pieds  en  avant, 
près  de  la  tête.  Tout  ceci  s'a- 
dresse plus  particulièrement  à 
ceux  des  mollusques  qui  s'ap- 
pellent les  céphalopodes,  pre- 
mière classe  des  mollusques. 
Leur  manteau,  qui  se  réunit 
sous  le  corps,  forme  un  sac 
musculeux  qui  enveloppe  tous 
les  viscères  ;  leur  tête  sort  de 
l'ouverture  du  sac  ;  elle  est 
ronde  et  pourvue  de  deux 
grands  yeux,  et  couronnée  par 
des  bras  ou  pieds  charnus,  à 
l'aide  desquels  l'animal  peut 
saisir,  marcher  et  nager.  Entre 


les  bases  des  pieds,  est  percée  la 
bouche  dans  laquelle  deux  for- 
tes mâchoires  de  corne  sont 
assez  semblables  à  un  bec  de 
perroquet;  Cuvier,  loc.  cit., 
p.  9.  —  Le  derrière  est  soude' 
au  devant.  Ceci  est  expliqué 
dans  le  paragraphe  suivant,  par 
le  diagramme  que  trace  l'au- 
teur. —  Les  testace's  turbines. 
Dont  la  coquille  est  en  spirale 
d'un  bout  à  l'autre. 

§  2.  X«  partie  terreuse  au 
dehors.  C'est  toujours  la  théorie 
des  quatre  éléments,  qui  domine 
dans  ces  explications  ;  et  ici  la 
partie  terreuse  des  testacés,  c'est 
leur  coquille.  —  1m  forme  de 
leur  corps.  La  ressemblance 
n'est  pas  aussi  grande  que  l'au- 


LIVRE  IV,  CHAP.  IX,  §  4  183 

tacés  ont  ces  ressemblances  ;  mais  ce  sont  surtout  les 
turbines  à  hélice  qui  les  présentent.  ^  La  nature  des 
uns  et  des  autres  pourrait  être  figurée  par  une  ligne 
droite,  comme  le  serait  aussi  la  nature  des  quadru- 
pèdes et  des  hommes.  Au  sommet  de  la  ligne,  la  bou- 
che serait  représentée  par  A  ;  Toesophage  le  serait  par 
B  ;  Testomac,  par  C  ;  et  de  Tintestin  à  la  sortie  des 
excréments,  par  D.  Dans  les  animaux  qui  ont  du  sang, 
telle  est  leur  organisation  ;  sur  cette  ligne,  il  y  a  la  tête, 
et  ce  qu'on  appelle  le  tronc.  C'est  en  vue  de  ces  par- 
ties et  en  vue  du  mouvement  que  la  nature  a  disposé 
et  ajusté  toutes  les  autres  parties,  comme  les  membres 
de  devant  et  ceux  de  derrière.  *  Dans  les  crustacés  et 
les  insectes,  la  ligne  droite  tend  à  s'établir  de  la  même 


teur  semble  le  croire.  —  Les 
turbines  à  hélice.  C'est  en  géné- 
ral la  famille  des  pectinibranches 
de  la  zoologie  moderne  ;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  III, 
pp.  70  etsuiv. 

§  3.  Figurée  par  une  ligne 
droite.  L'idée  est  fort  ingé- 
nieuse ;  et  l'on  peut  y  recon- 
naitre  la  théorie  de  l'unité  de 
composition,  appliquée  à  toute 
la  série  animale,  telle  qu'Aris- 
tote  pouvait  la  connaître  ;  d'ail- 
leurs, il  ne  l'exagère  pas,  comme 
on  l'a  fait  de  nos  jours;  voir  ma 
Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.cxLix.  — La  tête  et  ce 
qu'on  appelle  le  tronc.  Ces  deux 
parties  ne  manquent  jamais 
dans  les  animaux  supérieurs, 
dont  Aristote  a  fait  la  classe  des 
animaux  qui  ont  du  sang.   — 


C'est  en  vue  de  ces  parties 

Cette  considération  est  très- 
vraie  ;  et  en  effet  la  tête  et  le 
tronc  sont  les  parties  essentielles 
de  l'animal.  —  Les  membres  de 
devant  et  ceux  de  derrière.  Ce 
ne  sont  que  des  accessoires,  fort 
utiles  sans  doute,  mais  non  in- 
dispensables. 

§  4 .  £a  ligne  droite  tend  à 
s'établir....  C'est  là  une  théorie 
que  la  science  moderne  a  négli- 
gée, et  qui  vaut  cependant  la 
peine  qu'on  la  recueille.  L'ani- 
mal, dans  toute  sa  généralité, 
peut  alors  être  représenté  par 
un  tube  ouvert  à  ses  deux  ex- 
trémités ;  et  ce  tube  est  tantôt  en 
ligne  droite,  et  tantôt  il  est 
infléchi  de  manière  à  ce  que  les 
deux  extrémités  se  touchent, 
comme  c'est  le  cas  dans  les  ce- 


N 


184 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


manière  pour  les  parties  intérieures  ;  mais  ils  diffèrent 
des  animaux  pourvus  de  sang  par  les  organes  exté- 
rieurs qui  doivent  servir  au  mouvement.  LesmoUusques 
et  les  testacés  turbines  se  rapprochent  entre  eux,  mais 
sont  l'opposé  des  autres.  L'extrémité  s'infléchit  vers  le 
point  de  départ,  comme  si,  sur  la  droite  représentée 
par  E,  on  pliait  D  vers  A.  Les  parties  intérieures  ayant 
pris  cette  position,  elles  sont  enveloppées  chez  les 
mollusques  par  le  manteau,  qui,  dans  les  polypes  seuls, 
prend  le  nom  spécial  de  tète  ;  et  dans  les  testacés, 
cette  partie  est  précisément  la  spire.  ^  La  seule  diffé- 
rence, c'est  que  chez  les  uns  la  partie  molle  est  placée 
à  la  circonférence,  tandis  que  chez  les  autres  la  nature 
a  mis  la  partie  dure  autour  du  charnu,  pour  les  pré- 
server des   dangers  que  peut  produire  la  difficulté 


phalopodes. —  Vextrcmité  s'in- 
fléchit. Ceci  est  fort  admissible  ; 
et,  depuis  Aristote,  on  n'a  pas 
donné  de  meilleure  explication. 

—  Par  le  manteau.  C'est  exact. 

—  Dans  les  polypes.  Qui  for- 
ment la  quatrième  classe  des 
zoophytes.  Parmi  les  céphalo- 
podes, on  distingue  les  polypes 
dits  d' Aristote.  Ce  sont  proba- 
blement ceux  dont  il  est  parlé 
ici  en  termes  généraux.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  III, 
p.  12,  édit.  de  1830.  —  Le 
nom  spécial  de  tête.  C'est  bien 
en  effet  une  tête  ;  et  cette  partie 
de  l'animal  ne  peut  pas  recevoir 
un  autre  nom.  —  La  spire.  Le 
mot  grec  est  Strombos  ;  et  la 
science  moderne    l'a    conservé 


pour  une  famille  de  mollusques 
à  siphon  ;  voir  la  Zoologie  des- 
criptive de  M.  Claus,  p.  715, 
de  la  trad.  franc.  La  coquille  est 
en  spirale  conique. 

§  5.  Chez  les  uns.  Chez  les 
mollusques,  qui  n'ont  point  de 
squelette  articulé,  ni  de  canal 
vertébral;  leur  peau  est  nue  et 
très-sensible,  Cuvier,  loc.  cit.  y 
p.  3.  Ceci  est  vrai  des  mollus- 
ques nus  surtout.  —  Chez  les 
autres.  Ce  sont  les  testacés,  où 
le  manteau  ne  peut  plus  conte- 
nir et  cacher  la  substance  plus 
ou  moins  dure  qui  s'y  dépose,  et 
qui  finit  par  former  une  co- 
quille; voir  Cuvier,  loc.  cit., 
p.  5.  Mais  les  testacés  sont  si 
près  des  mollusques  que  le  na- 


LIVRE  IV,  CHAP.  IX,  §  6  i85 

qu'ils  ont  à  se  mouvoir.  Voilà  comment,  chez  les  mol- 
lusques et  les  turbines,  l'excrément  sort  près  de  la 
bouche;  et  la  seule  différence,  c  est  que  dans  les  mol- 
lusques il  sort  en  bas,  tandis  qu'il  sort  de  côté  dans 

les  turbines. 

'  C'est  encore  pour  la  même  raison  que  chez  les 
mollusques  les  pieds  sont  disposés  comme  ils  le  sont, 
et  contrairement  à  ce  qu'ils  sont  chez  les  autres.  Les 
seiches  et  les  petits  calmars  (teuthies)  sont  en  cela 
dissemblables  aux  polypes,  en  ce  qu'ils  ne  font  que 
nager,  tandis  que  les  polypes  peuvent  aussi  marcher. 
Les  petits  calmars  (teuthies)  ont  les  dents  du  haut,  et 
les  deux  dernières  de  ces  dents  sont  plus  fortes  ;  des 


turaliste  français  a  pris  le  parti 
de  ne  plus  en  faire  un  ordre  par- 
ticulier. La  distinction  subsistait 
pour  Aristote.  —  ^oilà  com- 
ment... Ceci  se  rapporte  au  dia- 
gramme du  §  4.  —  Vexcrément 
sort  près  de  la  bouche.  Dans  les 
céphalopodes ,  un  entonnoir 
charnu,  placé  à  l'ouverture  du 
sac  devant  le  cou,  donne  pas- 
sage aux  excrétions. 

§  6.  Chez  les  mollusques,  les 
pieds...  Chez  les  mollusques  et 
particulièrement  chez  les  cépha- 
lopodes, les  pieds  peuvent  être 
pris  tout  aussi  bien  pour  des 
bras,  placés  près  de  la  tête. 
Longs  et  charnus,  en  forme  de 
cônes,  ils  peuvent  se  fléchir  en 
tous  sens,  et  ils  sont  très-vigou- 
reux ;  armés  de  suçoirs  et  de 
ventouses,  ils  peuvent  se  fixer 
avec  beaucoup    de    force   aux 


corps  qu'ils  embrassent;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  t.  III, 
p.  8.  —  Contrairement  à  ce 
qu'ils  sont  chez  les  autres.  C'est 
bien  vague.  —  Us  ne  font  que 
nager.  Ce  détail  ne  parait  pas 
très-exact  ;  car  la  seiche,  qui  a 
huit  pieds,  peut  aussi  ramper. 
—  Les  polypes.  Ce  sont  sans 
doute  les  polypes  dits  d' Aristote. 

Les  dents  du  haut.  Ce  qu'A- 

ristote  appelle  ici  des  dents  re- 
présente les  pieds  du  calmar; 
l'animal  en  a  huit  avec  des  su- 
çoirs, quatre  de  chaque  côté  ; 
puis,  la  tête  porte  encore  deux 
bras  beaucoup  plus  longs,  dont 
le  bout,  armé  de  suçoirs,  est 
élargi;  voir  Cuvier,  loc.  cit., 
p.  14.  Sur  les  teuthies  ou  petits 
calmars,  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  I,  §  8,  p.  6 
de    ma    traduction.    Peut-être 


186 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


huit  autres,  les  deux  du  bas  sont  les  plus  grandes  de 
toutes.  'De  même  que,  chez  les  quadrupèdes, ce  sont 
les  parties  postérieures  qui  sont  les  plus  fortes,  de 
même  aussi,  chez  les  seiches  et  les  teuthies,  ce  sont  les 
dents  d'en  bas  qui  sont  les  plus  grandes.  Celles-là 
surtout  portent  le  poids  et  le  meuvent;  et  les  deux 
dernières  sont  plus  fortes  que  les  moyennes,  afin  d'agir 
avec  elles  et  de  leur  venir  en  aide.  Chez  le  polype,  ce 
sont  les  quatre  dents  du  milieu  qui  sontles plus  grosses. 
*  Tous  ces  animaux  ont  huit  pieds  ;  mais  les  seiches  et 
les  teuthies  les  ont  tout  courts,  tandis  que  Tespèce  des 
polypes  les  a  très-grands.  Elles  ont  aussi  le  manteau 
du  corps  fort  grand,  tandis  que  les  polypes  lont  petit, 
de  telle  sortequela  nature  a  retranché  quelque  chose  à 


Aristote  veut-il  aussi  parler  des 
deux  nageoires  qu'a  le  sac  des 
calmars.  —  Des  huit  autres.  On 
ne  peut  pas  douter  qu'ici  Aris- 
tote entende  parler  des  pieds, 
bien  qu'il  les  appelle  des  dents. 
L'usage  des  tentacules  peut  les 
faire  prendre  pour  des  dents 
aussi  bien  que  pour  des  pieds. 

§  7.  Les  seiches  et  les  teu- 
thies. Dans  la  zoologie  moderne, 
il  y  a  encore  une  espèce  de  cal- 
mar qui  se  nomme  Onychoteu- 
this  ;  Guvier,  loc.  cit.^  p.  15. 
On  a  donné  aussi  le  nom  de 
teuthis  à  une  famille  de  poissons 
acanthoptères  ;  voir  la  Zoologie 
descriptive  de  M.  Claus,  p.  855, 
trad.  franc.  —  Portent  le  poids 
et  le  meuvent.  Ceci  prouve  qu'il 
s'agit  bien  de  pieds  et  non  pas 
de  dents  ;  mais  comme  ces  pieds 


sont  aussi  des  mâchoires,  la 
confusion  est  possible.  —  Chez 
le  polype.  Ce  sont  les  poulpes 
et  les  polypes  dits  d'Aristote  ; 
ce  ne  sont  pas  les  polypes  à  po- 
lypiers de  la  zoologie  actuelle. 
§  8.  Ont  huit  pieds.  Aristote 
revient  ici  à  parler  de  pieds  et 
non  plus  de  dents.  Le  nombre 
huit  est,  d'ailleurs,  exact.  Les 
huit  pieds  des  seiches  sont  tous 
à  peu  près  égaux  ;  mais  ils  ne 
sont  pas  petits,  comme  le  dit 
Aristote.  Cuvier  les  trouve,  au 
contraire,  très-grands,  à  propor- 
tion du  corps  ;  ils  sont  réunis  à 
leur  base  par  une  membrane. 
L'animal  peut  s'en  servir  pour 
ramper.  —  La  nature...  Aris- 
tote se  plaît  à  signaler  ces  com- 
pensations, où  il  reconnaît  la 
sagesse  prévoyante  de  la  nature. 


LIVRE  IV,  CHAP.  IX,  §  10 


187 


leur  corps  pour  développer  les  pieds  chez  ceux-ci,  tan- 
disque  chezcelles-là,  elle  apris  aux  pieds  pour  accroître 
le  corps.  '  C'est  là  ce  qui  fait  que  les  pieds  servent  aux 
uns  non  seulement  pour  nager,  mais  aussi  pour  mar- 
cher, tandis  qu'ils  sont  inutiles  aux  seiches  et  aux 
teuthies.  Les  pieds  sont  petits  ;  mais  le  manteau  est 
grand.  Puis,  comme  les  pieds  sont  petits  et  ne  peuvent 
leur  servir  pour  s'attacher  et  n'être  pas  emportés  par 
les  flots  et  la  tempête,  ni  pour  rapprocher  les  objets 
éloignés,  il  y  est  suppléé  par  deux  trompes  fort  lon- 
gues, qui  leur  permettent  de  lever  l'ancre  et  de  navi- 
guer, comme  un  bateau,  malgré  le  mauvais  temps.  Les 
seiches  et  les  teuthies  s'en  servent  aussi  pour  saisir 
leur  proie  et  s'approprier  les  objets  éloignés.  Les  po- 
lypes n'ont  pas  besoin  de  ces  trompes,  parce  que  leurs 
pieds  peuvent  leur  rendre  les  mêmes  services. 

*®  Ceux  qui  ont  aux  pieds  des  suçoirs  et  des  tenta- 
cules y  trouvent  la  même  force  et  la  même  disposition 


§  9.  Aux  uns...  pour  nager. 
Ce  sont  les  polypes  que  l'auteur 
veut  désigner.  —  Pour  marcher. 
L'expression  est  peut-être  un 
peu  exagérée.  —  Deux  trompes 
fort  longues.  Ceci  se  rapporte 
moins  spécialement  aux  polypes 
d'Aristote  qu'aux  calmars,  qui 
ont  près  de  la  tête  deux  bras 
beaucoup  plus  longs  que  leurs 
pieds,  et  qui  leur  servent  pour 
se  tenir  comme  à  l'ancre,  quand 
les  flots  sont  agités.  Voir  Cuvier, 
Règne  animal,  t.  III,  pp.  12  et 
14,  édit.de  1830.  Il  semble  du 


reste  que  le  naturaliste  grec  fait 
ici  quelque  confusion  entre  les 
seiches  et  les  polypes  ;  et  qu'il 
attribue  aux  uns  ce  qui  n'ap- 
partient qu'aux  autres.  Du 
moins,  c'est  ce  qui  résulte  des 
descriptions  que  la  science  mo- 
derne donne  de  ces  différents 
mollusques.  —  Les  polypes n  ont 
pas  besoin  de  ces  trompes.  Il 
reste  toujours  de  l'obscurité  sur 
ce  qu'il  faut  entendre  par  Po- 
lypes. 

§  10.  Des  suçoirs  et  des  ten- 
tacules. Tous  les  céphalopodes 


188 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


qu'offraient  les  tissus  où  les  anciens  médecins  insé- 
raient leurs  doigts.  C'est  ainsi  que  ces  animaux  sont 
tissus  de  fibres,  à  l'aide  desquelles  ils  attirent  à  eux 
les  petits  morceaux  de  chair  et  tout  ce  qui  vient  à  leur 
portée.  Comme  elles  sont  flexibles,  elles  entourent 
ces  objets;  et  quand  elles  se  resserrent,  elles  les  pres- 
sent et  les  gardent  dans  leur  intérieur,  qui  les  touche 
tout  entier.  N'ayant  rien  pour  attirer  leur  proie,  les 
uns  que  leurs  pieds  et  les  autres  que  leurs  trompes, 
ils  ont  ces  organes  au  lieu  de  mains,  pour  lutter  et 
pour  tout  autre  emploi  utile.  **  Toutes  les  autres 
espèces  ont  deux  rangs  de  suçoirs  ;  mais  une  espèce 
de  polype  n'en  a  qu'un  ;  cela  tient  à  leur  longueur  et 


ont  des  suçoirs  et  des  ventouses, 
qui  leur  rendent  tous  les  services 
que  signale  ici  Aristote.  —  Les 
tissus...  Il  est  assez  difficile  de 
bien  voir  de  quel  instrument  de 
chirurgie  il  peut  être  question 
ici.  Pour  certains  pansements 
ou  pour  certaines  opérations, 
les  médecins,  dès  le  temps 
d'Hippocrate,  revêtaient  leurs 
doigts  d'une  enveloppe  faite  de 
feuilles  de  palmiers  ;  mais  on 
ne  sait  pas  très-précisément 
comment  était  faite  cette  espèce 
de  gant  ;  voir  le  mot  Saura  dans 
le  Trésor  d'Henri  Etienne,  édit. 
FirminDidot.  Je  ne  trouve  rien 
dans  le  traité  de  l'Officine  du 
Médecin,  qui  ait  rapport  à  ce 
détail,  Œuvres  d'Hippocrate, 
t.  III,  pp.  273  et  suiv.,  édit.  et 
trad.  E.  Littré.  —  So/tt  tissus 
de  fibres.    Ceci    ne  représente 


pas  bien  la  conformation  de  ces 
animaux.  —  Tout  ce  qui  vient 
à  leur  portée.  Ce  sens  n'est  pas 
très-sûr,  parce  que  l'expression 
du  texte  est  très-vague.  — 
Comme  elles  sont  flexibles.  Ceci 
est  exact,  qu'il  s'agisse  des  pieds 
ou  des  tentacules  des  mollus- 
ques. —  Qui  les  touche  tout  en^ 
ticr.  Ceci  est  également  exact. 
—  Au  lieu  de  mains.  Le  rap- 
prochement est  tout  naturel  ;  et 
ces  tentacules,  longs  et  puissants, 
sont,  pour  bien  des  mollusques, 
des  armes  redoutables,  comme 
Cuvier  le  remarque,  loc.  cit.  y 
p.  12. 

§  II.  Toutes  les  autres  es- 
pèces.  Cette  indication  est  trop 
vague  ;  et  l'on  ne  voit  pas  assez 
clairement  de  quelles  espèces  il 
est  question  ici.  —  N'en  a 
qu'un.  Ce  détail  est  assez  précis 


LIVRE  IV,  CHAP.  IX,  §  12 


189 


à  leur  ténuité  ;  car,  étroits  comme  ils  sont,  ils  ne 
peuvent  avoir  qu'un  suçoir  unique.  Ce  n'est  pas  parce 
que  c'est  le  mieux  ;  mais  c'est  là  une  condition  néces- 
saire de  leur  organisation  toute  spéciale. 

*^  Tous  ces  animaux  ont  la  nageoire  placée  circu- 
lairement  autour  du  manteau.  Dans  les  autres  espèces, 
elle  est  continue  et  sans  interruption,  ainsi  que  dans 
les  grands  calmars.    Mais  les  plus  petites  espèces, 
qu'on  appelle  les  teuthies,  ont  la  nageoire  plus  large 
et  non  pas  étroite  comme  les  seiches  et  les  polypes  ; 
cette  nageoire  ne  commence  qu'au  milieu,  et  elle  ne 
rè«^ne  pas  circula irement  tout  autour.  Ces  animaux 
ont  cet  organe  pour  nager  et  pour  se  diriger,  comme 
le  croupion  chez  les  oiseaux,  et  la  caudale  chez  les 
poissons.   Si  la  nageoire  est  très-petite  et  à  peine 


pour  qu'il  puisse  faire  reconnaî- 
tre l'espèce  particulière  que  l'au- 
teur veut  signaler.  Les  élédons, 
dits  d' Aristote,  n'ont  qu'une 
rangée  de  ventouses  le  long  de 
chaque  pied  ;  voir  Cuvier,  Rè- 
gne animal,  t.  III,  p.  12,  édit. 
de  1830  ;  mais  je  ne  trouve  rien 
de  pareil  dans  les  ouvrages  ac- 
tuels de  zoologie  ;  voir  la  Zoo- 
logie descriptive  de  M.  Claus, 
pp.   725   et  suiv.,  trad.  franc. 

—  Le  mieux une  condition 

nccessaire.  Ce  sont  bien  là  les 
théories  ordinaires  d' Aristote. 
Le  nécessaire  dont  il  est  ques- 
tion ici  est  le  nécessaire  hypo- 
thétique, c'esl-à-dire  la  néces- 
sité de  certaines  conséquences 
d'après  les  conditions  initiales. 


§  12.  Tous  ces  animaux.  On 
doit  entendre  par  là  les  mollus- 
ques en  général.  Les  seiches  en 
particulier  ont,  oulre  leurs  deux 
longs  bras,  une  nageoire  char- 
nue régnant  de  chaque  côté  de 
leur  sac.  Les  calmars  ont  éga- 
lement deux  nageoires  aux  cô- 
tés de  leur  sac.    C'est  là  sans 
doute  ce  qu'Aristote  veut  dési- 
gner.   —    La     nageoire     plus 
large...  Tous  ces  détails  attes- 
tent de  nombreuses  observations, 
auxquelles  la  science  moderne 
ne  paraît  pas  avoir  attaché  la 
même  importance.  —  Pour  se 
diriger.  Cette  explication  paraît 
vraie.  —  Le  croupion...  la  cau- 
dale. Le  rapprochement  est  in- 
génieux et  exact.  —  Chez  les 


i90 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE   IV,  CHAP.  X,  §  2 


191 


visible  chez  les  polypes,  c'est  que  leur  manteau  est 
très-petit,  et  que  leurs  pieds  suffisent  à  les  diriger. 

"Voilà  ce  que  nous  avions  à  dire  des  insectes,  des 
crustacés,  des  testacés  et  des  mollusques,  en  ce  qui 
concerne  leurs  parties  intérieures  et  extérieures. 


CHAPITRE  X 

De  la  tête  et  du  cou  ;  leurs  fonctions  et  leur  place  ;  leurs  relations 
avec  le  reste  du  corps  et  le  tronc  ;   station  droite  de  l'homme, 
qui  a  seul  cette  attitude  ;  les  parties  supérieures  de  son  corps 
sont  les  moins  lourdes  ;  difformité  des  nains,  générale  dans  tous 
les  autres  animaux  ;  l'homme,  étant  le  plus  intelligent  des  êtres, 
est  seul  à  avoir  des  mains  ;  réfutation  d'Anaxagore  ;  admirable 
conformation  de  la  main  ;  rôle  du  pouce  et  des  ongles  ;  diffé- 
rente position  des  mamelles  chez  l'homme  et  les  autres  animaux  ; 
citations  de  l'Histoire  des  Animaux,  des  ouvrages  d'Anatomie 
et  du  Traité  de  la  Génération,  à  propos  des  organes  sexuels  ; 
disposition  spéciale  de  ces  organes  chez  l'homme  ;  organisation 
particulière  des  jambes  de  l'homme  et  des  parties  inférieures  ; 
les  fesses,  les  cuisses,  les  mollets  ;  leur  nature  charnue;  pour- 
quoi l'homme  n'a  pas  de  queue  ;  rôle  de  la  queue  chez'les  au- 
tres animaux  ;  différences   des    pieds  chez   les  quadrupèdes  ; 
solipèdes,    fissipèdes  ;  polydactiles  ;    usage  de  l'osselet  ;  orga- 
nisation particulière  des  pieds  de  l'homme. 

*Nous  allons  encore  une  fois,  pour  reprendre  les 


polypes.  Ici  encore  l'indication 
est  trop  peu  précise.  Dans  les  cal- 
mars, les  nageoires  sont  placées 
vers  la  pointe  du  sac. 

§13.  Des  insectes j  des  crus- 
tacés     Ces  études   diverses 


commencent  avec  le  chapitre  v, 
et  se  continuent  dans  les  chapi- 
tres suivants. 

§  1.  Encore  une  fois.  Ceci 
peut  se  rapporter  tout  à  la  fois 
et  à  ce  Traité  des  Parties,   et 


choses  dès  le  principe,  revenir  sur  les  animaux  vivi- 
pares qui  ont  du  sang,  et  nous  commencerons  par 
Tétude  des  parties  que  nous  avions  pu  laisser  de 
côté,  parmi  celles  dont  nous  avons  déjà  parlé.  Après 
que  nous  aurons  fait  cette  étude,  nous  en  arriverons, 
en  suivant  la  même  méthode,  aux  animaux  ovipares 
pourvus  de  sang. 

^  Antérieurement,  nous  avons.traité  des  parties  qui, 
dans  les  animaux,  sont  la  tête,  et  ce  qu'on  appelle  le 
cou  et  le  dos.  Tous  les  animaux  pourvus  de  san^  ont 
une  tète.  Chez  quelques-uns  de  ceux  qui  sont  exsan- 
gues, cette  partie  n'est  pas  distincte;  par  exemple, 
chez  les  crabes.  Tous  les  vivipares  ont  un  cou  ;  mais. 


aussi  à  l'Histoire  des  Animaux, 
passim.  Du  reste,  l'étude  annon- 
cée ici,  et  qui  se  poursuivra 
dans  les  chapitres  suivants,  n'a 
pas  la  prétention  d'être  com- 
plète ;  elle  ne  fait  qu'ajouter  des 
considérations  générales,  fort 
importantes,  aux  détails  qui  ont 
été  donnés  antérieurement.  — 
Vivipares  qui  ont  du  sang.  Ce 
sont  les  animaux  supérieurs,  les 
mammifères  de  la  science  mo- 
derne. —  Que  nous  avions  pu 
laisser  de  côté.  Le  texte  n'est 
pas  tout  à  fait  aussi  précis.  — 
Parmi  celles  dont  nous  avions 
déjà  parlé.  Aristote  ne  se  répé- 
tera pas  pour  cela  ;  et  dans  les 
questions  qu'il  a  étudiées  anté- 
rieurement, il  ne  prendra  que 
quelques  points  spéciaux  pour 
les  développer  de  nouveau,  et 
un  peu  davantage.  —  Auv  ani- 


maux ovipares  pourvus  de  sang. 
Le  chapitre  xi,  qui  suit,  traite 
surtout  des  reptiles  ;  le  chapitre 
XII  traite  des  oiseaux  ;  et  le 
chapitre  xiii,  des  poissons.  Ces 
chapitres  sont  fort  curieux  ;  mais 
ils  sont  bien  incomplets. 

§  ^l.  La  tête. . .  le  cou  ...le  dos. 
Il  n'a  pas  été  très-souvent  ques- 
tion de  ces  parties  de  l'animal, 
dans  le  présent  ouvrage,  bien 
qu'elles  n'aient  pas  été  tout  à 
fait  omises  ;  voir  plus  haut, 
liv.  III,  ch.  m;  mais  c'est  dans 
l'Histoire  des  Animaux  qu'il  en 
a  été  traité  tout  au  long,  liv.  I, 
ch.  vu,  p.  43  de  ma  traduction  ; 
ch.  X,  p.  58,  sur  le  cou  ;  ch.  xii, 
§  4,  p.  70,  ch.  xiii,  sur  le  cer- 
veau, p.  72  ;  et  liv.  II,  ch.  i, 
§  2,  p.  99.  —  C/iez  les  crabes. 
Voir  plus  haut,  ch.  viii,  §  1. 
Dans  les  crustacés  décapodes,  la 


i) 


192 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  GHAP.  X,  §  5 


193 


parmi  les  ovipares,  les  uns  en  ont  un  aussi  ;  les  autres 
n'en  ont  pas.  Tous  ceux  qui  ont  un  poumon  ont  un 
cou  également  ;  mais  ceux  qui  ne  tirent  pas  leur  res- 
piration du  dehors  n'ont  pas  non  plus  cette  partie. 
^La  tête  est  faite  surtout  pour  le  cerveau.  Cette  par- 
tie est  de  toute  nécessité  dans  les  animaux  pourvus 
de  sang;  et  elle  est  située  à  l'opposé  du  cœur,  par  les 
raisons  que  nous  avons  antérieurement  exposées.  La 
nature  a  aussi  placé  dans  la  tête  quelques-uns  des 
sens,  parce  que  le  mélange  du  sang  y  est  bien  tem- 
péré, et  qu'il  y  est  tout  à  fait  propre  à  entretenir  la 
chaleur  du  cerveau,  en  même  temps  que  le  calme  et 
la  vigueur  des  sens.  Au-dessous,  elle  y  a  joint  une  troi- 
sième partie  pour  Tingestion  des  aliments  ;  car  c'était 
là  que  ce  conduit  pouvait  être  le  mieux  placé.  *Il 


tête  est  tellement  unie  au  thorax 
qu'on  ne  peut  presque  pas  la 
distinguer  ;  ils  ont  cependant  un 
cerveau;  Cuvier,  Règne  animal, 
t.  IV,  pp.  18  et  30.  —  /^.v  uns 
en  ont  un  aussi.  Ce  sont  les  oi- 
seaux. —  Les  autres  nen  ont 
pas.  Ce  sont  les  poissons. —  Un 
poumon...  un  cou.  Ces  relations 
du  poumon  et  du  cou  sont 
exactes,  sous  la  forme  générale 
où  elles  sont  présentées  ici.  — 
Qui  ne  tirent  pas  leur  respira- 
tion du  dehors.  Ce  sont  sans 
doute  les  poissons  qu'Aristote 
veut  désigner  par  là.  Voir  plus 
haut,  Hv.  III,  ch.  vi,  sur  les 
fonctions  générales  du  poumon. 
§  3.  Pour  le  cerveau...  Voir 


l'Histoire  des  Animaux,  liv.  I, 
ch.  XIII,  §  2,  p.  73  de  ma  tra- 
duction. —  Située  à  l'opposé  du 
cœur.  C'est  encore  plus  une  op- 
position de  fonctions  qu'une 
opposition  de  lieu. —  Antérieu- 
rement exposées. \o\v  plus  haut, 
liv.  II,  ch.  VII  ;  et  aussi,  ch.  i, 
g  IG.  —  Quelques-uns  des  sens. 
Il  aurait  mieux  valu  dire  que  la 
nature  a  placé  tous  les  sens  dans 
la  tête,  sauf  un  seul,  le  toucher, 
qui  est  répandu  dans  tout  le 
corps.  —  tfne  troisième  partie. 
C'est  la  bouche,  ou  l'orilice  par 
lequel  doivent  entrer  les  ali- 
ments qui  servent  à  la  nutrition 
de  l'animal,  avant  que  le  résidu 
inutile  ne  soit  rejeté. 


était  bien  impossible  que  l'estomac  fût  mis  au-dessus 
du  cœur  et  du  point  de  départ  ;  et  Teslomac  étant  en 
bas,  comme  il  y  est  dans  l'état  actuel,  il  n'était  pas 
possible  que  le  passage  des  aliments  fût  placé  plus 
bas  encore  que  le  cœur,  parce  qu'alors  la  longueur 
du  corps  eût  été  trop  grande,  et  que  le  conduit  aurait 
été  trop  éloigné  du  centre  du  mouvement  et  de  la 
coction. 

^La  tête  est  donc  faite  en  vue  de  ces  organes.  Le 
cou  est  fait  pour  la  trachée-artère  ;  c'est  une  protec- 
tion ;  et  en  entourant  circulairement  l'artère  et  l'œso- 
phage, il  les  conserve  et  les  défend.  Dans  tous  les 
animaux,  le  cou  est  flexible,  et  il  a  des  vertèbres;  mais 


§  4.  Fat  mis  au-dessus  du 
cœur.  Cette  théorie  est  très- 
vraie,  bien  qu'Aristote  ne  con- 
nût pas  tout  ce  que  la  physio- 
logie a  pu  nous  révéler  sur  les 
rapports  nécessaires  des  viscères 
entre  eux.  D'ailleurs,  les  consi- 
dérations de  cet  ordre  appar- 
tiennent à  la  philosophie  bien 
plus  encore  qu'à  l'histoire  na- 
turelle. —  Le  passage  des  ali- 
ments. Qui  se  fait  surtout  par 
l'œsophage,  qui  commence  dès 
r arrière-bouche  et  le  pharynx. 
—  Du  centre  du  mouvement  et 
de  la  coction.  11  est  probable 
que  ceci  doit  s'appliquer  à  la 
fonction  du  cœur  et  à  la  diges- 
tion. 

§  5.  /^  cou  est  fait  pour  la 
trachée-artère.  C'est  trop  dire  ; 
le  cou  renferme  bien  la  trachée- 
artère  ;  mais  il  renferme  encore 

T.     II. 


bien  d'autres  organes  ;  et  il  n'est 
pas  fait  spécialement  pour  ce- 
lui-là, comme  d'ailleurs  l'auteur 
lui-même  le  reconnaît  quelques 
lignes  plus  bas,  en  comprenant 
dans  le  cou  la  trachée-artère 
et  l'œsophage.  —  Le  cou  est 
flexible.  C'est  exact;  mais  on  ne 
conçoit  pas  comment  Aristole  a 
pu  se  tromper  sur  l'ostéologie 
du  cou  chez  le  loup  et  le  lion. 
Cette  erreur  étrange  sur  le  lion 
a  été  déjà  commise  et  signalée 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  I,  §  2,  p.  99  de  ma 
traduction  ;  ici,  on  joint  une  se- 
conde erreur  sur  le  loup,  qui  n'a 
pas  plus  que  le  lion  cette  organi- 
sation irrégulière.  La  vue  qui  est 
prêtée  à  la  nature  relativement 
à  ces  animaux  est  donc  tout  à 
fait  fausse.  Si  le  cou  du  lion  et 
du  loup  n'eut  été  composé  que 

13     . 


o 


X 


194 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


les  loups  et  les  lions  n'ont  le  cou  composé  que  d'un 
seul  os.  Pour  eux,  la  nature  a  eu  en  vue  de  leur  assu- 
rer un  cou  qui  leur  donnât  surtout  de  la  force,  plu- 
tôt qu'il  ne  leur  servît  à  d'autres  usages.  ^Chez  les 
animaux,  les  membres  antérieurs  et  le  tronc  viennent 
à  la  suite  du  cou  et  de  la  tête.  Mais  l'homme,  au  lieu 
des  membres  et  des  pieds  de  devant,  a  des  bras,  et 
ce  qu'on  appelle  des  mains.  Entre  tous  les  êtres,  il 
est  le  seul  qui  ait  une  station  droite,  parce  que  sa 
nature  et  son  essence  sont  divines.  Or,  le  privi- 
lège du  plus  divin  des  êtres  est  de  penser  et  de  réflé- 
chir. Mais  ce  n'eût  pas  été  chose  facile  que  de  penser, 
si  la  partie  supérieure  du  corps  avait  été  trop  lourde 
et  trop  considérable.  Le  poids  rend  le  mouvement 
bien  difficile  pour  l'esprit  et  pour  l'action  générale 
des  sens. 


d'un  seul  os,  loin  d'être  plus 
fort,  il  eût  été  très-faible  et  pres- 
que inutile,  parce  qu'il  n'aurait 
presque  pas  eu  de  mouvement. 
Le  lion  a  treize  vertèbres  dor- 
sales, six  lombaires,  trois  sacrées 
et  vingt-trois  coccygiennes  ;  le 
loup  en  a  un  peu  moins  ;  mais 
elles  sont  disposées  de  même  ; 
voir  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, m"  leçon,  t.  I,  pp.  155  et 
157,  l""®  édit.  Ce  qui  est  vrai, 
c'est  que  dans  les  carnassiers, 
l'atlas  et  l'axis  sont  proportion- 
nellement beaucoup  plus  grands. 
§  6.  Chez  les  animaux.  Ceci 
s'applique  surtout  aux  quadru- 
pèdes, et  non  pas  aux  animaux 
en    général.    —    Au    lieu    des 


membres.  On  pourrait  traduire 
aussi  :  Des  pattes,  puisqu'il  s'a- 
git des  animaux.  —  Et  ce  qu'on 
appelle  des  mains.  La  tournure 
peut  paraître  assez  étrange, 
puisque  Aristote  ne  l'emploie 
habituellement  que  pour  des 
choses  peu  connues.  —  //  est  le 
seul  qui  ait  une  station  droite. 
Cette  remarque  était  très-neuve 
au  temps  d'Aristote.  —  Sont 
divines.  Cette  haute  estime  de 
la  nature  de  l'homme  est  toute 
platonicienne,  ou  plutôt  Socrate 
l'a  proclamée  le  premier  ;  voir 
les  Mémoires  de  Xénophon,  liv. 
1,  ch.  IV.  —  De  penser  et  de 
réfléchir.  La  philosophie  du 
XIX®  siècle  ne  saurait  dire  mieux. 


LIVRE  IV,  CHAP.   X,  §  8 


195 


'Quand  la  pesanteur  et  le  matériel  viennent  à 
l'emporter,  il  est  inévitable  que  le  corps  s'abaisse  vers 
la  terre  ;  et  voilà  comment  la  nature  a  donné  aux 
quadrupèdes,  au  lieu  de  bras  et  de  mains,  leurs  pieds 
de  devant,  placés  sous  leur  corps,  pour  qu'ils  puis- 
sent se  soutenir.  Tous  ceux  de  ces  animaux  qui  mar- 
chent ont  nécessairement  aussi  les  deux  pieds  de 
derrière  ;  et  ils  sont  devenus  des  quadrupèdes,  parce 
que  l'àme  ne  pouvait  supporter  tout  le  poids  du  corps. 
*  C'est  que  tous  les  animaux,  excepté  l'homme,  ont 
quelque  chose  de  la  constitution  du  nain  ;  car  il  faut 
entendre  par  Nain  tout  être  dont  la  partie  supérieure 
est  fort  grosse,  et  dont  la  partie  qui  porte  le  poids  et 
qui  marche  est  relativement  petite.  A  partir  de  la 
tête  jusqu'à  l'issue  des  excréments,  ce  qu'on  appelle 
le  tronc  est  en  haut.  Or,  dans  l'homme,  cette  partie 
de  son  corps  est  en  harmonie  avec  les  portions  infé- 
rieures ;  et,  dans  les  adultes,  elle  est  beaucoup  plus 


§  7.  /^  matc'riel...  Le  rap- 
port indiqué  ici  entre  la  matière 
et  l'esprit,  dont  est  composée  la 
nature  de  l'homme,  est  le  vrai  ; 
et  la  sagesse  moderne  n'a  rien  à 
y  changer.  —  Et  ils  sont  deve- 
nus des  quadrupèdes.  Cette  in- 
terprétation des  vues  du  Créa- 
teur peut  être  contestée  ;  mais 
elle  est  du  moins  bien  ingé- 
nieuse. 

§  8.  Quelque  chose  de  la 
constitution  du  nain.  La  suite 
explique  bien  ce  qu'Aristote 
entend    par  là.  D'une  manière 


générale,  le  nain  est,  dans  cette 
théorie,  l'être  dont  les  parties 
supérieures  sont  beaucoup  plus 
grosses  proportionnellement  que 
les  parties  inférieures  du  corps. 
—  Ce  qu'on  appelle  le  tronc 
est  en  haut.  Au  lieu  de  tronc, 
on  pourrait  garder  le  mot  grec 
de  Thorax,  qu'emploie  le  texte 
et  que  la  science  moderne  a 
conservé.  —  Dans  les  adultes. 
Par  opposition  aux  enfants, 
dont  il  est  parlé  plus  bas,  et 
chez  qui  la  disprojiortion  est 
manifeste. 


196 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


petite,  tandis  qu'au  contraire,  chez  les  enfants,  c'est 
la  partie  supérieure  qui  est  très-forte,  et  le  bas  qui  est 
très-petit.  '  Aussi  les  tout  jeunes  enfants  rampent-ils 
et  ne  peuvent-ils  marcher.  Et  même,  tout  cV abord, 
ils  ne  rampent  pas;  mais  ils  restent  immobiles.  Aussi, 
tous  les  petits  enfants  sont  des  espèces  de  nains; 
mais,  à  mesure  que  Thomme  grandit,  ce  sont  les  par- 
ties inférieures  qui  se  développent.  Chez  les  quadru- 
pèdes, au  contraire,  ce  sont  les  parties  inférieures 
qui  sont  d'abord  les  plus  grosses;  et,  en  grandissant, 
l'animal  se  développe  par  en  haut,  c'est-à-dire,  par 
le  tronc  compris  entre  le  siège  et  la  tête.  *H:'est  en- 
core ainsi  que  les  poulains  sont  aussi  hauts  ou  presque 
aussi  hauts  que  des  chevaux  ;  et,  quand  ils  sont  tout 
petits,  ils  peuvent  se  toucher  la  tête  avec  leur  jambe 
de  derrière,  tandis  que,  plus  âgés,  ce  mouvement  leur 
est  impossible.  Ce  sont  du  reste  les  solipèdes  et  les 
animaux  à  pieds  fourchus  qui  sont  ainsi  organisés; 


§  9 .  Rampent-ils. . .  C'est  aussi 
à  cause  de  la  faiblesse  de  leurs 
muscles  ;  car  les  enfants  se  re- 
dressent longtemps  avant  que 
leur  conformation  de  nains  ait 
disparu.  —  Ils  restent  immo- 
biles. C'est  en  effet  le  premier 
état  de  l'homme,  qui  exige  tous 
les  soins  des  parents  et  qui  pro- 
voque la  famille.  —  Les  parties 
inférieures  qui  se  développent. 
Il  ne  paraît  pas  que  la  science 
moderne  ait  porté  ses  observa- 
tions sur  ce  point,  qui  est  ce- 
pendant bien  curieux.  —  C/icz 


les  quadrupèdes.  Peut-être  cette 
différence  de  croissance  n'est- 
elle  pas  aussi  marquée  qu'Aris- 
tote  semble  le  croire. 

§  iO.  Les  poulains...  L'ob- 
servation est  juste  ;  et  cette  con- 
formation des  jeunes  chevaux 
est  en  effet  très-remarquable. — 
Se  toucher  la  téta  avec  la  jambe 
de  derrière.  On  peut  voir  très- 
souvent  les  poulains  faire  ce 
mouvement,  qui  leur  est  fami- 
lier, et  qui  plus  tard  devient 
beaucoup  plus  difficile,  si  ce 
n'e^t  tout  à  fait  impossible.  — 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  12 


197 


ceux  qui  sont  polydactyles  et  qui  sont  dépourvus  de 
cornes  ont  aussi  cette  forme  de  nains,  mais  dans  une 
moindre  mesure.  Ce  sont  alors  les  parties  basses  qui, 
relativement  aux  parties  hautes,  se  développent  pro- 
portionnellement à  la  différence  originelle.  *'  Les 
oiseaux,  les  poissons  et  tous  les  animaux  qui  ont  du 
sang  sont  également  conformés  comme  des  nains,  ainsi 
qu'on  l'a  dit.  C'est  là  ce  qui  fait  qu'ils  ont  tous  bien 
moins  d'intelligence  que  l'homme.  De  là  vient  encore 
que,  dans  l'espèce  humaine,  les  enfants  comparés  aux 
hommes,  ou,  entre  les  hommes  mêmes,  ceux  qui  ont, 
malgré  leur  âge,  quelque  chose  du  nain,  sont  moins 
intelligents,  bien  que  d'ailleurs  ils  puissent  avoir 
d'autres  facultés  assez  remarquables.  *^La  cause  en 
est,  redisons-le,  que  le  principe  de  l'àme  a  trop  de 
peine  à  se  mouvoir  et  qu'il  est  trop  corporel.  La  cha- 
leur qui  pousse  en  haut  s'amoindrissant  de  plus  en 
plus  et  la  partie  terreuse  s'accroissant,  les  corps  des 


Polydactyles dépourvus  de 

cornes.  Ceci  s'applique  plus  spé- 
cialement à  une  partie  des  qua- 
drupèdes. 

§  11.  Les  oiseaux^  les  pois- 
sons... Il  faut  toujours  sous- 
entendre  que  ces  animaux  sont 
considérés  ici  au  moment  de 
leur  naissance  ;  car  plus  tard, 
celte  observaticm  s'appliquerait 
à  eux  beaucoup  moins  bien.  — 
Ainsi  qu'on  Va  dit.  Voir  plus 
haut,  §  8.  —  Moins  d'intelli- 
gence que  l'homme.  Le  fait  est 
certain,  quoique  l'explication  ne 


le  soit  peut-être  pas  autant.  — 
Quelque  chose  du  nain.  Par 
exemple,  une  tête  démesurément 
grosse  i)ar  rapport  au  reste  du 
corps.  — •  D'autres  facultés. 
Toutes  physiques. 

§  12.  Redisons-le.  Voir  plus 
haut,  §  6.  —  Qui  pousse  en 
haut.  Le  mot  du  texte  est  d'un 
sens  obscur;  et  celui  que  je 
donne  paraît  encore  le  plus  pro- 
bable. —  La  partie  terreuse.  Ou 
Solide. — L'animal  s' allonge  vers 
la  terre.  L'expression  de  cette 
pensée   n'est   pas  assez  claire. 


\ 


198 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


animaux  deviennent  de  plus  en  plus  petits  ;  le  nom- 
bre des  pieds  s'augmente  ;  les  pieds  mêmes  finissent 
par  disparaître  entièrement,  et  Tanimal  s'allonge  vers 
la  terre.  En  allant  un  peu  plus  loin  encore  dans  cette 
voie,  les  êtres  animés  finissent  par  avoir  le  principe 
de  vie  tout  en  bas  ;  la  partie  qui  avoisine  la  tête  de- 
vient à  la  fin  immobile  et  insensible  ;  Tanimal  passe  à 
Tétat  de  plante,  ayant  le  haut  en  bas  et  le  bas  en 
haut.  C'est  que,  dans  les  plantes,  les  racines  remplis- 
sent les  fonctions  de  la  bouche  et  de  la  tête,  tandis 
que  la  graine  est  à  l'opposé  ;  car  elle  se  forme  en  haut 
et  à  l'extrémité  des  branches. 

^^On  doit  voir  maintenant  pourquoi,  parmi  les  ani- 
maux, les  uns  ont  deux  pieds,  pourquoi  les  autres 
en  ont  plusieurs,  et  pourquoi  quelques-uns  sont  dé- 
pourvus de  pieds.  On  voit  aussi  comment  tels  êtres 
sont  des  plantes,  et  tels  autres  des  animaux.  Enfin,  on 
a  vu   pourquoi  l'homme  est  le  seul  animal  qui  se 


Le  passage  de  l'animal  à  la 
plante  est  une  des  questions  les 
plus  curieuses  et  les  plus  difii- 
ciles  de  la  physiologie  générale 
ou  biologie;  et  il  semble  que 
pour  la  résoudre,  c'est  surtout  à 
l'étude  des  zoophytes  qu'il  fau- 
drait s'adresser.  Quoi  qu'il  en 
puisse  être,  M.  le  D""  de  Frant- 
zius  a  raison  de  trouver  que 
cette  théorie  est  une  des  plus 
importantes  de  tout  l'ouvrage. 
— •  l£  haut  en  bas.  C'est-à-dire, 
le  principe  de  vie  dans  les  raci- 
nes, qui  plongent  dans  la  terre, 


au  lieu  de  l'avoir  en  haut,  dans 
la  tête  et  le  cœur.  Cette  géné- 
ralité, ainsi  comprise,  est  vraie. 
—  Im  graine.  Le  texte  dit  po- 
sitivement: La  semence. 

§  13.  On  doit  voir...  pour- 
quoi. Ce  qu'on  voit  très-claire- 
ment, c'est  le  fait;  mais  on  n'en 
voit  pas  aussi  bien  la  cause  ;  et 
l'explication  du  philosophe  n'est 
pas  absolument  satisfaisante.  — 
Pourquoi  l'homme...  Quelle  que 
soit  l'opinion  que  l'on  porte  sur 
ces  théories,  on  doit  lendre 
cette  justice  à  Aristote  qu'il  a 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  15 


199 


tienne  droit.  Comme  sa  nature  était  d'avoir  une  station 
droite,  il  n'avait  aucun  besoin  des  membres  anté- 
rieurs ;  mais,  à  la  place  de  ces  membres,  la  nature 
l'a  pourvu  de  bras  et  de  mains.  **Anaxagore  prétend 
que  l'homme  est  le  plus  intelligent  des  êtres  parce 
qu'il  a  des  mains  ;  mais  la  raison  nous  dit,  tout  au  con- 
traire, que  l'homme  n'a  des  mains  que  parce  qu'il  est 
si  intelligent.  Les  mains,  en  effet,  sont  un  instrument; 
et  la  nature  sait  toujours,  comme  le  ferait  un  homme 
sage,  attribuer  les  choses  à  qui  est  capable  de  s'en 
servir.  N'est-il  pas  convenable  de  donner  une  flûte  à 
qui  sait  jouer  de  cet  instrument,  plutôt  que  d'imposer 
à  celui  qui  a  un  instrument  de  ce  genre  d'apprendre 
à  en  jouer  ?  La  nature  a  accordé  le  plus  petit  au  plus 
grand  et  au  plus  fort  ;  et  non  point  du  tout,  le  plus  grand 
et  le  plus  précieux  au  plus  petit.  *"  Si  donc  cette  dispo- 
sition des  choses  est  meilleure,  et  si  la  nature  vise  tou- 


senti  profondément  la  grandeur 
et  le  privilège  de  l'homme  par- 
mi tous  les  animaux.  —  //  n'a- 
vait aucun  besoin.  Ceci  est  par- 
faitement vrai. 

§  14.  Ànaxagore  prétend... 
Sur  la  haute  valeur  de  cette 
théorie  d'Aristote,  voir  ma  Pré- 
face à  l'Histoire  des  Animaux, 
p.  cxxxvi.  —  La  raison  nous 
dity  tout  au  contraire.  Cette  ré- 
futation est  d'une  finesse  et  d'un 
bon  sens  des  plus  rares  ;  la 
science  moderne  ne  saurait  dire 
mieux,  et  souvent  elle  est  loin 
de  dire  aussi  bien.  Sur  la  ques- 
tion générale,  voir  la  Physique, 


livre  II,  ch.  m,  p.  53  de  ma 
traduction.  —  La  nature  sait 
toujours...  Aristote  ne  cesse 
d'admirer  la  nature  dans  toutes 
ses  œuvres  ;  et  ici,  en  effet,  son 
admiration  ne  saurait  être  exa- 
gérée.—  De  donner  une  flûte.,. 
La. comparaison  est  frappante, 
quoique  un  peu  familière. —  Le 
plus  petit  au  plus  grand.,. 
L'expression  du  texte  est  aussi 
indéterminée  que  celle  de  ma 
traduction. 

§  15.  Est  meilleure...  C'est 
une  application  du  principe  de 
l'optimisme,  qu' Aristote  em- 
pruntait à  l'école  Platonicienne. 


200 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


jours  à  réaliser  ce  qui  est  le  mieux  possible  dans  des 
conditions  données,  il  faut  en  conclure  que  ce  n*est 
pas  parce  que  Thomme  a  des  mains  qu'il  a  une  intelli- 
gence supérieure,  mais  que  c'est  au  contraire  parce 
qu'il  est  éminemment  intelligent  qu'il  a  des  mains. 
C'est  en  effet  le  plus  intelligent  des  êtres  qui  pouvait 
se  bien  servir  du  plus  grand  nombre  d'instruments  ; 
or  la  main  n'est  pas  un  instrument  unique  ;  elle  est 
plusieurs  instruments  à  la  fois.  Elle  est,  on  peut  dire, 
un  instrument  qui  remplace  tous  les  instruments. 

*®  C'est  donc  à  l'être  qui  était  en  état  de  pratiquer 
le  plus  grand  nombre  d'arts  et  d'industries  que  la 
nature  a  concédé  la  main,  qui,  de  tous  les  instruments, 
est  applicable  au  plus  grand  nombre  d'emplois.  On  a 
bien  tort  de  croire  que  l'homme  est  mal  partagé  et 
que  sa  constitution  est  inférieure  à  celle  de  tous  les 
animaux,  parce  que,  dit-on,  l'homme  n'est  pas  aussi 


—  Dans  des  conditions  données. 
Cette  réserve  est  très-sage  et 
très-conforme  à  la  réalité  ;  seu- 
lement, les  conditions  primor- 
diales échappent  au  jugement 
de  l'homme  ;  et  il  doit  le  plus 
souvent  les  accepter  et  les  subir 
comme  des  faits,  qu'il  peut  com- 
prendre, mais  dont  il  ne  dispose 
pas.  —  Un  instrument  qui  rem- 
place tous  les  Instrnments.  On 
ne  peut  pas  faire  de  la  main 
humaine  une  description  plus 
exacte,  ni  une  appréciation  plus 
pratique. 

§  16.  La  nature  a  concc'de'... 
Voir  plus  haut,  §  14.  —  Appli- 


cable au  plus  grand  nombre 
d'emplois.  Il  serait  difficile  de 
trouver  rien  de  plus  juste  et  de 
plus  vrai  ;  et  la  supériorité  de 
l'homme  sur  le  reste  des  ani- 
maux éclate  dans  la  conforma- 
tion de  sa  main,  presque  autant 
que  dans  les  facultés  de  son  intel- 
ligence.—  Que  l'homme  est  mal 
partagé.  La  science,  aidée  de 
la  raison,  n'a  jamais  trouvé  des 
arguments  plus  simples  ni  plus 

forts.  —  Parce  que,  dit-on 

Il  serait  curieux  de  savoir  à 
qui  Aristote  répond  dans  ce 
passage  ;  c'étaient  sans  doute 
les  Sophistes,  qui  avaient  sou- 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  18 


201 


bien  chaussé  qu'eux,  parce  qu'il  est  nu,  et  qu'il  est 
sans  armes  pour  sa  défense.  *^  Mais  tous  les  animaux 
autres  que  l'homme  n'ont  jamais  qu'une  seule  et 
unique  ressource  pour  se  défendre  ;  il  ne  leur  est  pas 
permis  d'en  changer  pour  en  prendre  une  autre.  Mais 
il  faut  nécessairement  que,  de  même  que  toujours 
l'animal  dort  tout  chaussé,  il  fasse  aussi  tout  le  reste 
dans  les  mêmes  conditions  ;  il  ne  peut  jamais  mo- 
difier le  mode  de  protection  donné  à  son  corps,  ni 
l'arme  qu'il  peut  avoir,  quelle  qu'elle  soit.  Tout  au 
contraire,  l'homme  a  pour  lui  une  foule  de  ressources 
et  de  défenses;  il  peut  toujours  en  changer  à  son  gré, 
et  avoir  à  sa  disposition  l'arme  qu'il  veut  et  toutes 
les  fois  qu'il  le  veut.  La  main  devient  tour  à  tour 
griffe,  pince,  corne,  lance,  épée,  ou  toute  autre 
arme  et  tout  autre  instrument.  Si  elle  peut  être  tout 
cela,  c'est  qu'elle  peut  tout  saisir  et  tout  retenir. 
^*  La  conformation  même  de  la  main  a  été  parfaitement 
adaptée  à  sa  destination  naturelle.  Elle  est  à  la  fois 


tenu  cette  opinion.  —  Paicc 
qu'il  est  nu.  C'est  déjà  la  pensée 
reproduite  en  termes  si  simples 
et  si  grands  par  Pline  :  «  Nudum 
et  in  nuda  humo  »,  Livre  VII, 

ch.  I. 

§  17.  Une  seule  et  unique 
ressource.  L'observation  est  de 
toute  évidence  ,•  mais  Pline  ne 
l'a  pas  recueillie,  quoiqu'elle 
méritât  de  l'être.  —  Tour  à 
tour  griffe...  lance...  cpce... 
Tout  cela  est  aussi  ingénieux 
que  vrai.   On   ne  saurait  trop 


remarquer  des  considérations  si 
hautes  et  si  exactes.  —  Elle 
peut  tout  saisir  et  tout  retenir. 
En  ces  quelques  mots,  le  philo- 
sophe caractérise  l'utilité  prodi- 
gieuse de  la  main;  voir  sur 
toute  cette  théorie  Chateau- 
briand, Génie  du  christianisme, 
livre  V,  ch.  xiii,  citant  Cicéron 
et  Aristote. 

§  18.  La  conformation  même 
de  la  main.  Ceci  est  de  la  phy- 
siologie et  de  l'anatomie  d'une 
profonde  intelligence.    —   Ca- 


\ 


202 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  21 


203 


capable  de  s'écarter  et  de  se  diviser  en  plusieurs 
segments  ;  c'est  parce  qu  elle  peut  s'écarter,  qu  elle 
peut  aussi  se  réunir,  bien  que  la  faculté  de  se  réunir 
n  implique  pas  nécessairement  celle  de  s'écarter.  On 
peut  se  servir  de  la  main  d'une  seule  foçon,  ou  de 
deux,  ou  même  de  plusieurs.  '^  Les  flexions  des  doigts 
permettent  aisément  de  tout  saisir  et  de  tout  presser. 
Décote,  il  n'y  a  qu'un  seul  doigt;  et  celui-là  est  court 
et  épais;  il  n'est  pas  long.  De  même  que  sans  la  main 
on  ne  pourrait  absolument  rien  prendre,  de  même 
on  ne  le  pourrait  pas  davantage,  si  ce  doigt  n'était 
pas  ainsi  placé  de  côté  ;  il  presse  alors  de  bas  en  haut 
ce  que  les  autres  doigts  pressent  de  haut  en  bas. 
Cette  disposition  était  indispensable  pour  qu'il  pût 
fortement  serrer  ce  qu'il  prend,  comme  fait  un  lien 
puissant,  et  que,  dans  son  isolement,  il  pût  égaler  l'ac- 
tion de  tous  les  autres.  ^^  S'il  est  court,  c'est  pour 


pable  de  s'écarter  et  de  se  di- 
viser. Cette  analyse  générale 
suffit  pour  bien  faire  compren- 
dre le  rôle  de  la  main.  La  dif- 
férence de  la  longueur  et  de  la 
position  des  doigts  suffit  pour 
l'expliquer  entièrement;  voir 
Cuvier,  Anatomie  comparée, 
tome  I,  IV®  leçon,  Os  de  la 
main,  et  Muscles  de  la  main, 
pp.  300  et  317. 

§  19.  De  cote',  il  n'y  a  qu'un 
seul  doigt.  C'est  le  pouce,  «  le 
»  seul  doigt  dont  l'os  du  méta- 
»  carpe  puisse  s'écarter  et  se 
»  rapprocher  des  autres  d'une 
»  manière  sensible  ;  aussi  est-il 


»  opposable  aux  autres  doigts  »; 
Guvier,  loc.  cit.^  p.  307,  l""® 
édition.  —  Court  et  épais.  Ces 
deux  épithètes  conviennent  bien 
au  pouce,  comparé  aux  autres 
doigts.  —  De  bas  en  haut.,. 
C'est  bien  là  en  effet  l'office  du 
pouce.  —  Egaler  l'action  de 
tous  les  autres.  C'est  la  traduc- 
tion littérale  ;  mais  on  peut  trou- 
ver que  cette  pensée  pouvait 
être  exprimée  plus  exactement. 
§  20.  S'il  est  court...  L'ar- 
gument est  très-solide,  et  il  est 
certain  que,  si  le  pouce  était 
aussi  long  que  les  autres  doigts, 
il  rendrait  beaucoup  moins  de 


qu'il  ait  la  force  indispensable,  et  aussi  parce  qu'il 
n'aurait  pas  été  du  tout  utile  s'il  eût  été  long.  Il  con- 
vient aussi  que  le  dernier  doigt  soit  petit  et  que  celui 
du  milieu  soit  allongé,  comme  la  rame  au  milieu  du 
navire  ;  car  il  faut  de  toute  nécessité  que  l'objet  saisi 
soit  saisi  surtout  circulairement  par  son  milieu,  pour 
qu'on  puisse  l'utiliser  à  ce  qu'on  veut  faire.  C'est 
pour  cela  qu'on  appelle  le  pouce  le  grand  doigt,  bien 
qu'il  soit  très-petit  ;  car  on  peut  dire  que,  sans  lui, 
les  autres  doigts  ne  serviraient  presque  à  rien. 

^*  La  conformation  des  ongles  n'est  pas  moins  bien 
conçue.  Les  autres  animaux  ont  des  ongles  pour  s'en 
servir  ;  chez  l'homme,  ils  ne  sont  faits  que  pour  cou- 
vrir et  pour  protéger  l'extrémité  des  doigts.  Chez 
l'homme  aussi,  les  flexions  des  bras,  soit  pour  ap- 


ser vices.  —  Le  dernier  doigt  soit 
petit.  Il  s'agit  du  petit  doigt,  à 
ce  qu'il  semble  ;  cependant  la 
suite  tendrait  à  prouver  qu'il 
s'agit  toujours  du  pouce,  qui  en 
un  sens  est  bien  aussi  le  dernier 
doigt,  en  même  temps  qu'il  est 
le  plus  petit.  —  Celui  du  mi- 
lieu soit  allonge'.  C'est  le  fait; 
mais  la  comparaison  que  fait 
Aristote  du  doigt  du  milieu  à  la 
rame  d'un  navire  est  plus  poé- 
tique que  scientifique.  La  rame 
du  milieu  dans  un  navire  est  la 
plus  longue,  parce  qu'elle  cor- 
respond à  la  plus  grande  lar- 
geur du  vaisseau  ;  mais  la  main 
de  l'homme  n'offre  rien  de  pa- 
reil. —  Le  grand  doigt.  L'idée 
de  grandeur  équivaut  ici  à  celle 


d'importance;  il  ne  s'agit  pas 
de  la  grandeur  effective.  — Les 
autres  doigts  ne  serviraient 
presque  à  rien.  Cette  observa- 
tion est  parfaitement  juste,  et 
c'est  parce  que  le  pouce  est  op- 
posable, qu'il  est  si  utile.  On 
peut  remarquer,  relativement  à 
tout  ce  passage,  qu' Aristote  n'a 
pas  parlé  des  phalanges  des 
doigts,  qui  ont  cependant  aussi 
une  grande  importance. 

§  21.  La  conformation  des 
ongles.  Cette  seconde  théorie 
tient  essentiellement  à  celle  qui 
précède  et  qui  concerne  les 
doigts.  Le  rôle  assigné  aux  on- 
gles par  Aristote  est  bien  le  leur; 
ils  diffèrent  chez  l'homme  de 
ce  qu'ils  sont  chez  les  autres 


N 


204 


DES  PARTIES  DES  ANLMAUX 


procher  la  nourriture,  soit  pour  tout  autre  usage, 
sont  disposées  à  Tinverse  des  quadrupèdes.  Chez  ceux- 
ci  nécessairement,  les  membres  de  devant  se  replient 
en  dedans,  parce  que,  si  leurs  pieds  doivent  leur  servir 
pour  la  marche,  la  nature  veut  en  outre  que  les 
membres  de  devant  ne  servent  pas  seulement  à  la 
marche  dans  ceux  de  ces  animaux  qui  ont  plusieurs 
doigts,  mais  que  ces  membres  remplacent  les  mains, 
comme  Ton  voit  qu'effectivement  ces  animaux  s'en 
servent  à  cette  fin.  C'est  en  effet  avec  les  membres  de 
devant  qu'ils  saisissent  les  objets  et  qu'ils  combattent, 
de  même  que  c'est  avec  les  pieds^de  derrière  que  les 
solipèdes  se  défendent,  parce  que,  chez  eux,  il  n'y  a 
rien  dans  les  membres  de  devant  qui  ressemble  ni 
aux  bras  ni  aux  mains.  "(]'est  encore  pour  cela  que 
quelques  animaux  polydactyles  ont  cinq  doigts  aux 


animaux.  —  Les  flexions  des 
bras...  disposées  à  l'inverse.  Ces 
observations  ne  sont  pas  moins 
justes  que  les  précédentes.  — 
Que  ces  membres  remplacent  les 
mains...  Il  aurait  fallu  ajouter: 
«  Dans  une  certaine  mesure.  » 
—  Les  solipèdes.  Dans  la  zoo- 
logie moderne,  les  solipèdes 
forment  un  genre  très -nettement 
déterminé  qui  comprend  le  che- 
val, Tâne,  le  zèbre,  le  louagga 
et  le  dauw,  qui  peut-être  n'é- 
taient pas  tous  connus  d'Aris- 
tote.  Ce  sont  des  pachydermes 
à  sabot  et  non  ruminants;  sous 
leur  sabot,  ils  portent  de  cha- 
que côté  de  leur  métacarpe  et 


de  leur  métatarse  des  stylets, 
([ui  réprésentent  deux  doigts 
latéraux  ;  voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  I,  p.  251,  édit. 
de  1820.  Le  sabot  entoure  le 
doigt  du  milieu;  les  doigts,  dont 
il  reste  des  indices,  sont  le 
deuxième  et  le  quatrième.  Voir 
la  Zoologie  descriptive  de  M. 
Claus,  p.  1046,  trad.  franc.  — 
Jvec  les  pieds  de  derrière.  C'est 
en  effet  par  la  ruade  à  peu  près 
exclusivement  que  les  solipèdes, 
ou  équidés,  peuvent  se  dé- 
fendre. 

§  22.  C'est  encore  pour  cela. 
L'explication  peut  paraître  in- 
sufiisante;  il  fiUlait  se  borner  à 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  23 


205 


pieds  de  devant,  et  qu'ils  n'en  ont  que  quatre  aux 
pieds  de  derrière;  tels  sont  les  lions  et  les  loups,  les 
chiens  et  les  léopards.  Ce  cinquième  doigt  tient  chez 
eux  la  place  du  grand  cinquième  doigt  de  la  main. 
Quant  aux  petits  polydactyles,  ils  ont  aussi  cinq  doigts 
aux  pieds  de  derrière,  parce  qu'ils  rampent,  et  afin 
qu'appuyés  sur  un  plus  grand  nombre  de  doigts,  ils 
montent  plus  aisément  en  rampant  vers  tout  ce  qui  les 
dépasse  et  est  au-dessus  de  leur  tête. 

''Chez  l'homme,  il  y  a  entre  les  bras,  et  chez  les 
autres  animaux  entre  les  pattes  de  devant,  ce  qu'on 
appelle  la  poitrine.  Dans  l'homme,  il  est  convenable 
que  la  poitrine  ait  de  la  largeur;  car  la  position  des 
bras  n'empêche  pas  que  cette  région  du  corps  ne  soit 
large,  puisqu'ils  sont  de  côté.  Mais  dans  les  quadru- 


constater  les  faits.  —  Tels  sont 

les  lions  et  les  loups Cette 

conformation  des  doigts,    cinq 
en  avant  et  quatre  en  arrière, 
est  fort  exacte  pour  le  lion  et 
les  félidés  en  général,  léopards, 
panthère,  tigre,  puma,  etc.    Il 
en  est  de  même  pour  les  chiens 
et  les  loups.   Tous  ces  rensei- 
gnements donnés  par   Aristote 
sont  parfaitement  exacts;   voir 
la   Zoologie  descriptive  de  M. 
Claus,  pp.  1077  et  1079,  trad. 
franc.  —  Ce  cinquième  doigt... 
Des  pattes  de  devant.    —  Du 
grand   cinquième   doigt  de  la 
main.  C'est-à-dire  :  Du  pouce  ; 
mais  ceci  est  un  peu  exagéré  ; 
et  dans  ces  digitigrades,  à  on- 
gles rétractiles  ou  non-rétrac- 


tiles,  le  cinquième  doigt  anté- 
rieur n'est  pas  opposable  comme 
le  pouce.  —  Quant  aux  petits 
polydactyles.  C'est  sans  doute 
aux  lézards  que   ceci    se  rap- 
porte, et  aussi  aux  tortues.  Le 
nombre  des  doigts  varie  beau- 
coup dans  les  reptiles  ;  voir  Cu- 
vier,   Anatomie    comparée,    v® 
leçon,  p.  390,  l'^  édit.  —  Jfin 
qu'appuyés Ici  encore  l'ex- 
plication peut  ne  pas  satisfaire. 
§    23.    Ce   qu'on    appelle   la 
poitrine.  Il  semblerait,  d'après 
cette  tournure,  que  le  mot  dont 
Aristote  se  sert  était  encore  assez 
récent  ;  voir,    sur  la  poitrine, 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  I, 
ch.  viietch.  x,  §2,  pp.  43  et 
59,  de  ma  traduction.  Souvent 


206 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


pèdes,  cette  région  doit  être  étroite,  parce  que  les 
membres  antérieurs  doivent  s'étendre  en  avant,  pour 
la  marche  et  pour  tous  les  changements  de  lieu. 
**  C'est  là  encore  ce  qui  fait  que  les  quadrupèdes  n'ont 
pas  de  mamelles  dans  cette  partie  du  corps.  Dans 
l'homme,  au  contraire,  comme  la  place  est  fort  large 
et  qu'elle  doit  couvrir  et  protéger  la  région  du  cœur, 
et  que,  dans  cette  vue,  le  lieu  est  garni  de  chair,  les 
mamelles  s'y  développent  à  l'aise.  Chez  les  maies,  ce 
n'est  que  de  la  chair,  par  la  raison  qu'on  vient  de 
dire  ;  mais  chez  les  femmes,  la  nature  emploie  encore 
les  mamelles  à  un  second  usage,  ainsi  que  nous 
l'avons  déjà  fait  remarquer  bien  souvent.  Ici,  c'est 
dans  les  mamelles  qu'elle  dispose  la  nourriture  des 
nouveau-nés.  S'il  y  a  deux  mamelles,  c'est  qu'il  y  a 
aussi  deux  côtés  du  corps,  le  gauche  et  le  droit.  Elles 
sont  plus  fermes  chez  la  femme;  et  elles  sont  sé- 


la  poitrine  est  confondue  avec 

le  tronc.  —  Large étroite. 

Toutes  ces  considérations  sont 
parfaitement  justes  ;  et,  de  tous 
les  animaux,  c'est  l'homme  qui 
a  la  poitrine  la  plus  large. 

§  24.  C'est  là  encore  ce  qui 
fait...  Cet  argument  est  très- 
solide  ;  et  l'homme  seul  est  con- 
formé de  manière  à  avoir  des 
mamelles  sur  la  poitrine,  où, 
comme  le  dit  Aristote,  elles  se 
développent  librement.  —  Par 
la  raison  qu'on  vient  de  dire. 
La  chair  a  été  placée  sur  la  poi- 
trine de  l'homme,  selon  Aris- 
tote,   pour   protéger   la  région 


du  cœur.  Il  en  est  de  même 
chez  la  femme;  mais  de  plus, 
les  mamelles  de  la  femme  ser- 
vent à  l'allaitement  des  enfants. 
—  Déjà  fait  remarquer  bien 
souvent.  C'est  en  effet  une  théo- 
rie qu' Aristote  a  bien  souvent 
exposée  dans  ses  ouvrages  d'his- 
toire naturelle  et  dans  les  au- 
tres. Mais  cette  théorie  n'est  pas 
très-constante  chez  lui;  et  tantôt 
il  loue  la  nature  d'employer  un 
seul  organe  à  plusieurs  fins,  et 
tantôt  il  la  loue  de  n'appliquer 
qu'un  seul  et  unique  organe  à 
une  fonction  unique.  —  S'il  y 
a   deux  mamelles.    La    raison 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  25 


207 


parées,  parce  que  c'est  aussi  en  ce  point  que  les  côtes 
se  réunissent  les  unes  aux  autres,  et  pour  que  leur 
nature  ne  devînt  pas  une  fatigue.  ^"Chez  les  autres 
animaux,  il  était  bien  impossible  que  les  mamelles 
fussent  placées  sur  la  poitrine  entre  les  jambes,  parce 
qu'elles  auraient  été  un  obstacle  à  la  marche.  Aussi, 
chez  ces  animaux,  les  mamelles  sont-elles  disposées 
de  bien  des  manières.  Les  solipèdes,  qui  font  peu  de 
petits  et  qui  portent  des  cornes,  ont  les  mamelles 
entre  les  cuisses  ;  et  ils  n'en  ont  que  deux.  Au  con- 
traire, les  quadrupèdes  qui  font  beaucoup  de  petits 
et  qui  ont  le  pied  fendu  ont  les  mamelles  de  côté,  sur 
le  ventre,  et  en  grand  nombre,  comme  le  porc  et  le 
chien.  D'autres  n'en  ont  que  deux,  mais  vers  le  milieu 
du  ventre,  comme  le  lion  ;  cela  tient  chez  lui,  non 
pas  à  ce  qu'il  fait  peu  de  petits,  puisqu'il  en  fait  parfois 
plus  de  deux,  mais  cela  tient  à  ce  qu'il  a  peu  de  lait. 


x\ 


donnée  est  de  toute  évidence. 
—  Les  côtes  se  réunissent  les 
unes  aux  autres,  Anatomique- 
ment  ceci  n'est  pas  exact,  et  ne 
se  comprend  pas  bien.  M.  le  D*" 
de  Frantzius suppose  avec  raison 
que  ce  passage  doit  être  altéré. 
Les  côtes  ne  se  réunissent  pas  ; 
mais  elles  vont  s'appuyer  sur  le 
sternum. 

§25.  Un  obstacle  à  la  mar- 
che. L'argument  est  excellent 
et  très-clair.  —  Disposées  de 
bien  des  manières.  Selon  la  con- 
formation particulière  de  cha- 
que animal.  —  Les  solipèdes... 


les  mamelles  entre  les  cuisses. 
Les  juments,  les  Anesses,  parmi 
les  solipèdes,  ont  bien  les  ma- 
melles entre  les  cuisses;  mais 
elles  n'ont  pas  de  cornes.  On 
appelle  ces  mamelles  Inguinales. 
—  Et  Us  n'en  ont  que  deux. 
C'est  exact  dans  toute  la  famille 
des  équidés  (solipèdes,  union- 
gulésj.  —  Le  porc  et  le  chien. 
On  connaît  la  multiplicité  des 
mamelles  et  des  petits  chez  ces 
deux  espèces  d'animaux  domes- 
tiques. —  Comme  le  lion.  C'est 
également  exact;  voir,  sur  les 
mamelles  chez   les  divers  ani- 


208 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


Il  emploie  à  Tentretien  du  corps  toute  la  nourriture 
qu'il  absorbe,  et  il  en  prend  rarement,  parce  qu'il  est 
Carnivore.  "  Quant  à  l'éléphant,  il  n'a  que  deux  ma- 
melles seulement,  qui  sont  placées  sous  les  aisselles 
des  membres  antérieurs.  Ce  qui  fait  qu'il  n'a  que  deux 
mamelles  seulement,  c'est  qu'il  n'a  qu'un  petit;  si  ses 
mamelles  ne  sont  pas  dans  les  cuisses,  c'est  qu'il 
est  fissipèdc  et  qu'aucun  fissipède  ne  les  a  dans  cet 
endroit.  Et  si  elles  sont  placées  en  haut  près  des  ais- 
selles, c'est  que  ce  sont  là  les  premières  mamelles 
chez  les  animaux  qui  en  ont  de  nombreuses,  et  qu'elles 
sécrètent  plus  de  lait.  ''  On  peut  bien  s'en  convaincre 
en  observant  les  porcs.  Les  petits  cochons  qui  nais- 
sent les  premiers  occupent  les  premières  mamelles  ; 
mais  dans  l'animal  où  le  jeune  doit  rester  unique,  il 
faut  nécessairement  qu'il  n'y  ait  que  les  premières 
mamelles;  et  les  premières  sont  les  mamelles  qui  sont 


maux,  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  II,  ch.  m,  pp.  1 11)  etsuiv. 
de  ma  traduction. 

§26.  Quanta  l'éléphant 

Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
loc,  cit.  §  2,  p.  120.  —  C'est 
qu'il  est  fissipède.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  II, 
ch.  I,  §  4,  p.  100.  La  confor- 
mation des  pieds  de  l'éléphant 
est  très-curieuse.  —  C'est  que 
ce  sont  là  les  premières  ma- 
melles   On  ne  voit  pas  bien 

quel  est  le  rapport  que  l'auteur 
prétend  établir  ici.  —  Elles  sé- 
crètent plus  de  lait.  Je  ne  sais 
pas  si    la    science    moderne   a 


vérifié  le  fait  ;  mais  ce    détail 
prouve,  après  mille  autres,  com- 
bien les  observations  d'Aristote 
étaient  attentives  et  minutieuses. 
§  27.  On  peut  bien  s'en  con- 
vaincre.    Ces     renseignements 
sont  d'une  parfaite  exactitude. 
—    Oii    le    jeune    doit    rester 
unique.  En  général,  les  pachy- 
dermes,   comme  l'éléphant,    le 
cheval,  etc. ,  n'ont  qu'un  petit,  de 
même  que  l'espèce  humaine  n'a 
ordinairement  qu'un  enfant.  — 
Les    premières    mamelles.    Au 
nombre  de  deux  le  plus  habi- 
tuellement, parce  qu'il  peut  y 
avoir  quelquefois  deux  petits, 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  29 


209 


placées  sous  les  aisselles.  On  comprend  donc  bien 
pourquoi  l'éléphant  n'en  a  que  deux,  posées  dans  le 
lieu  où  elles  sont,  tandis  que  les  animaux  qui  font  de 
nombreux  petits  ont  les  mamelles  dans  la  région  du 
ventre,  puisqu'il  faut  plus  de  mamelles  à  ceux  qui 
ont  plus  de  petits  à  nourrir.  ^*  Comme,  en  largeur, 
il  ne  peut  y  en  avoir  que  deux  seulement,  attendu 
qu'il  n'y  a  également  que  deux  côtés,  le  gauche  et 
le  droit,  il  est  dès  lors  nécessaire  que  les  mamelles 
soient  placées  en  long  ;  car  la  région  placée  entre  les 
membres  de  devant  et  ceux  de  derrière  est  la  seule  à 
avoir  de  la  longueur.  Les  animaux  qui  n'ont  pas  le 
pied  fendu,  qui  ne  font  que  peu  de  petits,  ou  qui  ont 
des  cornes,  ont  aussi  les  mamelles  entre  les  cuisses, 
comme  le  cheval,  Tàne,  le  chameau,  qui  n'ont  tous 
qu'un  petit,  mais  dont  les  uns  sont  solipèdes  et  dont 
le  dernier  a  le  pied  fourchu  ;  puis  encore,  le  cerf,  le 
bœuf,  la  chèvre  et  tous  les  animaux  de  même  ordre. 
^^  Cela  tient  à  ce  que,  chez  ces  animaux,  la  croissance 
se  fait  par  le  haut  du  corps.  Aussi  faut-il  en  conclure 
que  c'est  là  où  l'excrétion  et  le  sang  se  réunissent  en 


et  parce  qu'il  y  a  deux  parties 
du  corps.  —  Dans  la  région  du 
ventre.  L'expression  du  texte 
est  aussi  indéterminée.  —  Qui 
ont  plus  de  petits  à  nourrir. 
L'explication  est  de  toute  évi- 
dence. 

§28.  En  largeur...  deux  seu- 
lement. Toutes  ces  considéra- 
tions sont  très-justes. —  Placées 


H. 


en  long.  C'est  évident,  du  mo- 
ment qu'il  y  a  plus  de  deux 
mamelles.  —  Ou  qui  ont  des 
cornes.  Comme  le  cerf,  le  bœuf, 
etc.,  énumérés  un  peu  plus  bas. 
—  N'ont  tous  qu'un  petit.  C'est 
exact.  —  Tous  les  animaux  de 
même  ordre.  C'est-à-dire,  les 
ruminants  en  général. 

§  29.  Se  fait  par  le  haut  du 

14 


210 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


I 


grande  abondance,  c'est-à-dire  dans  le  bas  du  corps 
et  vers  les  issues,  que  la  nature  a  placé  les  mamelles  ; 
car  c'est  où  se  dirige  le  mouvement  de  la  nourriture, 
que  là  aussi  les  animaux  peuvent  prendre  celle  qu'il 
leur  faut.  L'homme  femelle  et  maie  a  des  mamelles  ; 
mais,  dans  d'autres  espèces,  quelquefois  les  mâles 
n'en  ont  pas  ;  par  exemple,  dans  les  chevaux,  où  les 
uns  n'en  ont  pas,  et  où  les  autres  en  ont,  quand  les 
poulains  ressemblent  à  la  mère. 

*®  On  vient  de  voir  ce  que  sont  les  mamelles  ;  mais 
après  la  poitrine,  vient  la  région  du  ventre.  Le  ventre 
n'est  pas  limité  et  fermé  par  les  côtes,  à  cause  de  la 
raison  qu'on  vient  de  rappeler  tout  à  l'heure  ;  c'est- 
à-dire,  pour  que  les  côtes  n'empêchent  pas  le  gon- 
flement qu'amène  l'ingestion  des  aliments,  et  que 
provoque  nécessairement  la  chaleur  de  la  nourriture. 
C'est  en  outre  pour  que  les  côtes   ne  gênent  pas 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  32 


211 


corps.  Cette  théorie  n'est  peut- 
être  pas  très-sûre.  —  Que  la 
nature  a  placé  les  mamelles. 
L'explication  laisse  beaucoup  à 
désirer;  mais  il  n'est  pas  tou- 
jours facile  de  discerner  préci- 
sément les  vues  de  la  nature 
dans  tout  ce  qu'elle  fait.  — 
IJhomme  femelle  et  mdle.  J'ai 
conservé  la  formule  du  texte. — 
Dans  les  chevaux.,,  les  uns  n'en 
ont  pas...  les  autres  en  ont.  Je 
ne  sais  pas  si  la  zoologie  mo- 
derne a  confirmé  ces  observa- 
tions. Sur  les  mamelles  et  leur 
conformation  dans  la  série  ani- 
male, il  faut  lire  Cuvier,  Ana- 


tomie  comparée,  xxix"  leçon, 
t.  V,  pp.  153  et  suiv.,  l""®  édit. 
§  30.  La  région  du  ventre. 
C'est  le  terme  général  qu'emploie 
le  texte.  —  Le  ventre  n'est  pas 
limité. . .  L'observation  est  très- 
juste  ;  et  la  disposition  du  ven- 
tre et  de  l'abdomen  est  en  effet 
tout  autre  que  celle  de  la  poi- 
trine et  du  thorax.  Voir  l'Ana- 
tomie  comparée  de  Cuvier,  m* 
leçon,  pp.  202  et  suiv.  l'^édit. 
—  Les  côtes  n'empêchent  pas  le 
gonflement.  L'argument  est  très- 
vrai  ;  et  l'intention  de  la  nature 
est  en  ceci  parfaitement  mani- 
feste. —  Ne  gênent  pas  non  plus 


non  plus  la  matrice  dans  la  parturition.  L'extrémité 
de  ce  qu'on  nomme  le  tronc  est  la  région  de  la  sortie 
des  excréments,  soit  secs,  soit  liquides.  ^*  La  nature 
se  sert  d'un  même  organe  à  la  fois  pour  l'issue  de 
l'excrément  liquide  et  pour  l'accouplement,  dans 
toutes  les  femelles;  et  à  l'exception  d'un  petit  nombre 
de  mâles,  dans  tous  les  animaux  qui  ont  du  sang  et 
dans  tous  les  vivipares,  La  raison  en  est  que  la 
semence  est  un  liquide  de  certain  genre  et  une  excré- 
tion; nous  nous  bornons  ici  à  cette  affirmation,  que 
nous  nous  proposons  de  démontrer  plus  tard.  C'est 
par  là  aussi  que,  dans  les  femelles,  s'écoulent  les  men- 
strues, comme  c'est  également  par  là  qu'elles  émet- 
tent leur  fruit.  ^^  Nous  nous  réservons  encore  de 
démontrer  ceci  un  peu  plus  tard.  Mais  pour  le  mo- 
ment, nous  nous  bornons  à  dire  que  les  menstrues 
sont  aussi  chez  les  femelles  une  excrétion  ;  les  men- 


la  matrice Même  remarque. 

— L'extrémité  de  ce  quon  nomme 
le  tronc.  Il  aurait  peut-être  fallu 
.ijouter  :  l'extrémité  postérieure 
et  antérieure,  puisque  l'excré- 
tion sèche  ou  liquide  a  deux 
sorties  différentes. 

§  31../  l'exception  d'un  petit 
nombre  de  mâles.  L'auteur  au- 
rait dû  indiquer  plus  précisé- 
ment quelques  exemples.  Il  pa- 
raît que  chez  beaucoup  d'inver- 
tébrés, et  notamment  les  vers,  il 
n'y  a  qu'un  seul  conduit  pour 
les  deux  sécrétions.  Voir  l'Ana- 
tomie  comparée  de  M.  Gegen- 
baur,  p.  817,  trad.   franc.  — 


Nous  nous  proposons  de  démon- 
trer  plus  tard.  Dans  le  grand 
Traité  de  la  Génération  des 
Animaux,  où  la  question  du 
sperme  et  de  son  action  sera 
discutée  tout  au  long.  —  Qu'el- 
les émettent  leur  fruit.  Ce  sens 
me  paraît  le  plus  probable  ; 
mais  l'expression  du  texte  n'est 
pas  tellement  claire  qu'on  ne 
pût  aussi  l'interpréter  autre- 
ment. 

§  32.  Un  peu  plus  tard.  Dans 
le  Traité  de  la  Génération  des 
Animaux,  livre  I,  §§  68  à  86, 
édit.  et  trad.  de  MM.  Aubertet 
Wimmer. —  Une  excrétion. Ceci 


\ 


212 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


strues  sont  de  nature  liquide,  ainsi  que  la  semence, 
de  telle  sorte  que,  dans  ces  parties  du  corps,  ce  sont 
les  mêmes  matières  ou  des  matières  assez  semblables 
qui  sont  sécrétées  proportionnellement.  Quant  à  ce 
qui  concerne  l'organisation  intérieure  des  parties,  et 
la  différence  que  présentent  l'élaboration  du  sperme 
et  les  phénomènes  de  la  grossesse,  on  peut  voir  ce 
qu'il  en  est  dans  l'Histoire  des  Animaux:  et  dans 
TAnatomie;  et  il  en  sera  parlé  plus  tard  dans  le  Traité 
de  la  Génération. 

^^  Il  n'est  pas  difficile  d'ailleurs  de  remarquer  que 
les  formes  mêmes  de  ces  diverses  parties  sont  tout  à 
fait  nécessaires  pour  les  fonctions  qu'elles  doivent  rem- 
plir. L'organe  des  mâles  a  des  différences  qui  corres- 
pondent aux  différences  mêmes  du  corps.  Ces  organes 
ne  sont  pas  tous  également  nerveux  de  leur  nature. 
De  plus,  c'est  là  le  seul  organe  qui,  sans  altération 


est  de  toute  évidence. —  Des 
matières  assez  semblables.  Cette 
restriction  est  exacte  ;  et  si  les 
deux  matières  se  rapprochent 
l'une  de  l'autre,  la  ressemblance 
n'est  pas  une  identité.  —  Dans 
l'Histoire  des  Animaux.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  HI, 
ch.  XVII,  pp.  312  et  suiv.  de  ma 
traduction  ;  et  liv.  VII,  ch.  i, 
§§  2  et  suiv.,  p.  404  de  ma  tra- 
duction. —  Dans  V Anatomle. 
On  sait  que  les  nombreux  ou- 
vrages consacrés  par  Aristote  à 
l'anatomie  ne  sont  pas  parvenus 
jusqu'à  nous.  C'est  une  perte 
des  plus  regrettables.  Il  est  pos- 


sible qu'il  s'agisse  aussi  des 
Dessins  Anatoraiques;  voir  ma 
Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.  CLXvi. — Dan'ile  Traite' 
de  la  Génération,  Voir  ce  traité 
spécial,  loe.  cit. 

§  33.  Les  formes  mentes  de 
ces  diverses  parties.  Toutes  ces 
considérations  sont  aussi  justes 
que  profondes.  Il  ne  paraît  pas 
que  la  science  moderne  les  ait 
reprises,  bien  qu'elles  soient 
essentielles.  —  Nerveux,  Le 
terme  est  bien  général;  mais  j'ai 
dû  reproduire  l'expression  du 
texte,  sans  essayer  de  la  chan- 
ger.  Voir  l'Histoire   des  Ani- 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  34  213 

morbide,  se  gonfle  ou  s'abaisse  ;  car  l'un  de  ces  états 
est  indispensable  pour  que  l'accouplement  ait  lieu,  et 
l'autre  ne  l'est  pas  moins  à  la  disposition  habituelle 
du  corps,  qui  en  serait  fort  gêné  si  l'organe  était 
toujours  dans  le  même  état.  Mais  la  constitution 
naturelle  de  cet  organe  est  composée  d'éléments  qui 
permettent  ces  deux  situations  ;  il  est  à  la  fois  ner- 
veux et  cartilagineux,  de  manière  à  pouvoir  se  con- 
tracter et  à  pouvoir  s'étendre,  et  à  recevoir  l'air. 
^*  Chez  les  quadrupèdes,  toutes  les  femelles  urinent 
par  derrière,  parce  que  cette  position  leur  est  utile 
dans  l'accouplement;  mais  il  n'y  a  que  quelques 
mâles  qui  urinent  de  cette  façon  :  le  lynx,  le  lion. 


maux,  liv.  II,  ch.  m,  §  8,  p. 
124.  —  Sans  altération  mor- 
bide. La  remarque  est  exacte  et 
très-ingénieuse.—  Est  composée 
d'éléments  qui  permettent  ces 
deux  situations.  Cette  généralité 
est  vraie,  quoique  vague  ;  mais 
c'est  seulement  dans  ces  der- 
niers temps  que  l'anatomie  et  la 
physiologie  ont  bien  connu  l'or- 
ganisation très-compliquée  de 
ces  parties. —  Et  à  recevoir  l'air. 
Ceci  se  rapporte  aux  théories 
particulières  d' Aristote  sur  l'é- 
mission du  sperme  ;  voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  VII, 
ch.  VII,  §  1,  p.  437  de  ma  tra- 
duction. Voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  xxix**  leç.,  tome  V, 
pp.  63  et  suiv.,  i""^  édit. 

§  34.  C/iez  les  quadrupèdes. 
Ceci  s'applique  surtout  aux 
mammifères.    —    Urinent  par 


derrière.    Voir    l'Histoire    des 
Animaux,  liv.  H,  ch.  m,  §  7, 
p.    123    de  ma    traduction.  — 
Cette  position  leur  est  utile  dans 
l'accouplement.  C'est,  en  effet, 
par   derrière  que   s'accouplent 
les  quadrupèdes,  sauf  quelques 
rares  exceptions,  qui  du  reste  ne 
sont  pas  bien  constatées.  —  Le 
lynx.  Le  nom  a  été  conservé  par 
la  zoologie  actuelle  ;  le  lynx,  ou 
loup-cervier,   est  de  la  famille 
des  félidés  ;  il  a  presque  disparu 
de  l'Europe  ;  il  se  distingue  par 
les  pinceaux  de  poils  dont  ses 
oreilles  sont  ornées  ;   voir  Cu- 
vier, Règne  animal,  1. 1,  p.  163, 
édit.  de  1829;   et  la  Zoologie 
descriptive  de  M.  Claus,  jDage 
1079,  trad.  franc.   Les  détails 
donnés  ici   sont  exacts;    mais 
quoique   ces  animaux   urinent 
par    derrière ,    l'accouplemeut 


214 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


le  chameau,  le  lièvre.  Pas  un  seul  solipède  n  urine 
par  derrière. 

"  Chez  rhomme,  la  disposition  des  parties  posté- 
rieures et  celle  des  jambes  est  très-spéciale  compara- 
tivement aux  quadrupèdes.  Presque  tous  les  quadru- 
pèdes ont  une  queue,  non  seulement  les  vivipares, 
mais  aussi  les  ovipares;  et  lorsque  chez  eux  cette 
partie  n'est  pas  développée,  elle  leur  donne  encore  un 
moignon  dans  sa  petitesse.  Mais  Thomme  est  sans 
queue  ;  et  il  a  des  fesses,  tandis  qu'aucun  quadrupède 
n'en  a.  De  plus,  Thomme  a  des  membres  inférieurs 
charnus,  des  cuisses  et  des  jambes  ;  dans  tous  les  autres 
animaux,  ces  parties  sont  dépourvues  de  chair.  Ce 
ne  sont  pas  seulement  les  vivipares,  ce  sont  aussi 
tous  ceux  qui  ont  des  pattes.  Ces  parties  sont  chez 
eux  musculeuses,  ou  osseuses,  ou  même  épineuses. 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  37 


215 


n'en  a  pas  moins  lieu,  en  avant 
du  mâle,  comme  chez  les  autres 
quadrupèdes.  ~  Pas  un  seul 
solipède.  Ajoutez  :  Maie. 

§  35.  La  disposition des 

jambes,  La  raison  en  est  donnée 
au  paragraphe  suivant  ;  c'est  la 
station  droite  qui  exige  cette 
conformation  des  parties  infé- 
rieures du  corps  humain.  — 
Mais  l'homme  est  sans  queue. 
Ceci  est  exact,  bien  que  le  coc- 
cyx puisse  passer  pour  un  ru- 
diment de  queue,  et,  comme 
dirait  Aristote,  un  indice  de 
queue.  Placé  à  l'extrémité  du 
sacrum,  il  en  est  le  prolonge- 
ment. II  répond  aux  vertèbres 


de  la  queue  chez  les  mammifè- 
res. Cuvier,  en  parlant  des  ver- 
tèbres dans  l'homme,  dit  que  la 
région  de  la  Queue  a  très-peu 
d'étendue  ;  Anatomie  comparée, 
iiiMeç.,  p.  150,  r^édit.  —  // 
a  des  fesses...  Sur  la  conforma- 
tion de  l'homme,  voir  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  I,  chapp.  xi 
et  XII,  pp.  66  et  suiv.  de  ma 
traduction;  et  liv.  II,  ch.  ii, 
§  12,  p.  114.  —  Sont  dépour- 
vues de  chair.  Tandis  que  chez 
l'homme  elles  sont  remarquable- 
ment charnues.  —  Épineuses. 
Il  est  difiGcile  de  comprendre 
ceci,  à  moins  que  l'on  ne  sup- 
pose que  l'auteur  désigne  parla 


^®  La  cause,  unique  peut-on  dire,  de  toutes  ces  parti- 
larités,  c'est  que  l'homme  est  le  seul  de  tous  les  ani- 
maux qui  se  tienne  droit.  En  vue  de  lui  faire  porter 
aisément  les  parties  supérieures  rendues  légères,  la 
nature  a  diminué  le  matériel  des  parties  d'en  haut 
pour  ajouter  du  poids  à  celles  d'en  bas.  Voilà  com- 
ment, dansl'homme,  elle  afait  le  siège  charnu,  ainsi  que 
les  cuisses  et  les  mollets.  En  même  temps,  elle  a  dis- 
posé l'organisation  des  fesses  de  manière  à  ce  qu'elles 
pussent  servir  aussi  au  repos.  Les  quadrupèdes  se 
tiennent  sans  peine  debout,  et  ils  ne  souffrent  pas 
d'y  rester  continuellement;  car  avec  leurs  quatre 
supports,  ils  sont,  on  peut  dire,  toujours  couchés. 
Mais  chez  l'homme,  ce  n'est  pas  chose  facile  que  de 
rester  longtemps  debout;  et  son  corps  a  besoin  de 
repos  et  d'assiette. 

"  Ainsi,  l'homme  a  des  fesses  et  des  jambes  Char- 


les ergots  de  certains  volatiles. 

§36.    La    cause    unique 

Toutes  ces  considérations  sont 
d'une  exactitude  irréprochable, 
et  la  science  denosjoursn'arien 
à  y  ajouter.  —  La  nature  a  di- 
minué... On  ne  peut  guère  con- 
tester cette  vue  de  la  nature 
dans  les  proportions  qu'elle  a 
données  au  corps  de  l'homme, 
a^llégeant  les  parties  hautes  et 
donnant  du  poids  aux  parties 
inférieures.  —  Servir  aussi  au 
repos.  Cette  destination  est  de 
toute  évidence;  et  la  théorie 
des  causes  finales  reçoit  ici  une 
application  dont  il  n'est  guère 


permis  de  douter  ;  l'homme  ne 
s'asseoit  pas  simplement  parce 
qu'il  a  des  fesses  ;  mais  il  a  des 
fesses  pour  s'asseoir.  Ce^e  par- 
tie de  l'organisation  humaine 
n'a  point  été  étudiée  récemment 
à  ce  point  de  vue  ;  voir  Buffon, 
Description  de  l'homme,  t.  XI, 
pp.  412  et  suiv.,  édit.  de  1830. 
—  Avec  leurs  quatre  supports.. . 
toujours  couchés.  C'est  là  ce  qui 
fait  que  bon  nombre  de  quadru- 
pèdes  dorment  habituellement 

debout.   —   Chez    l'homme 

Observation  dont  chacun  de 
nous  peut  vérifier  la  justesse  par 
une  expérience  constante. 


N 


216 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  X, 


40 


217 


nues  pour  le  motif  qu'on  vient  de  rappeler  ;  et  c'est 
là  aussi  ce  qui  fait  qu'il  est  sans  queue.  La  nourri- 
ture qui  se  porte  vers  ces  parties  du  corps  est  em- 
ployée à  la  former;  et  du  moment  que  l'homme  a  des 
fesses,  l'usage  de  la  queue  n'est  plus  nécessaire.  Mais 
chez  les  quadrupèdes  et  les  autres  animaux,  c'est  tout 
le  contraire.  Comme  ils  ont  des  formes  de  nains,  tout 
le  poids  et  tout  le  matériel  se  portent  et  s'accu- 
mulent vers  le  haut,  aux  dépens  des  parties  infé- 
rieures. Voilà  comment  ils  n'ont  pas  de  fesses,  et 
comment  ils  ont  des  jambes  très-sèches.  ^^  Mais  pour 
que  la  partie  qui  procure  l'expulsion  des  excréments 
fût  protégée  et  couverte,  la  nature  leur  a  donné  ce 
qu'on  appelle  la  queue  et  le  croupion,  en  retranchant 
quelque  chose  de  la  nourriture  qui  se  porte  aux 
jambes.  Quant  au  singe,  comme  il  participe  des  deux 
formes,  et  qu'il  n'appartient  à  aucune  tout  en  appar- 
tenant aux  deux,  il  n'a  ni  queue  ni  fesses,  étant  sans 


§  37.  Qu'il  est  sans  queue. 
Voir  plus  haut,  §  35.  —  L'usage 
de  la  queue  n'est  plus  néces- 
saire. L'équilibre  de  poids  que 
la  queue  doit  établir  est  obtenu 
par  le  poids  des  fesses  ;  et  la 
queue  n'est  plus  indispensable. 
—  Des  formes  de  nains.  Voir 
plus  haut,  §§  1 1  et  1 2 .  —  Des  jam- 
bes très-sèches.  C'est  surtout  aux 
pattes  que  ceci  s'applique  ;  car 
chez  beaucoup  de  quadrupèdes, 
le  haut  de  la  cuisse  est  très- 
charnu  ;  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  II,  ch.  II,  p.  113  de 
ma  traduction. 


§  38.  Protégée  et  couverte 

Cette  partie  de  l'explication  est 
acceptable  ;  mais  la  théorie  de 
la  répartition  de  la  nourriture 
entre  le  croupion  et  les  pattes, 
l'est  bien  peu;  et  ici,  il  aurait 
fallu  se  borner  à  constater  les 
faits  sans  chercher  à  les  expli- 
quer. —  Quant  au  singe.  Voir, 
sur  le  singe,  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  II,  ch.  V,  pp.  134  et 
suiv.  de  ma  traduction.  —  Des 
deux  formes.  Moitié  bipède, 
moitié  quadrupède.  —  Il  n'a  ni 
queue  ni  fesses.  Ceci  n'est  pas 
exact  si  on  le  prend  d'une  ma- 


queue  parce  qu'il  est  bipède,  et  n'ayant  pas  de  fesses 
parce  qu'il  est  quadrupède.  ''  Du  reste,  il  y  a  de  très- 
grandes  différences  dans  ce  qu'on  appelle  les  queues  ; 
et  la  nature  emploie  aussi  ces  organes  à  plusieurs 
usages  détournés,  puisqu'elle  ne  protège  et  ne  couvre 
pas  seulement  le  siège  avec  les  queues,  mais  qu'elle 
les  fait  servir  à  la  commodité  et  aux  besoins  des  ani- 
maux qui  en  sont  pourvus. 

*"  Les  pieds  ne  sont  pas  moins  différents  chez  les 
quadrupèdes.  Les  uns  sont  solipèdes  ;  les  autres  ont 
deux  pinces  ;  d'autres  ont  plusieurs   divisions.   Les 


nière  générale.  Ainsi,  les  orangs 
n'ont  pas  de  queue,  et  ce  sont 
les  singes  propres,  dont  Bufion 
faisait  sa  première  classe  ;   les 
gibbons  n'en  ont  pas  non  plus  ; 
mais  ils  ont  des  fesses  calleuses 
comme  les  guenons,  tandis  que 
les  orangs  n'ont  pas  de  callosi- 
tés aux  fesses.  Les  guenons  sont 
pourvues  de  queue  et  de  fesses 
calleuses,  etc.,  etc.;  mais  ce  que 
dit  Aristote  n'est  pas  faux  ce- 
pendant, en  ce  sens  queles  ca- 
ractères indiqués  par  lui  ne  se 
retrouvent  que  dans   quelques 
singes,  et  non  dans  tous  ;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
pp.  86  et  suiv.,  édit.  de  1829. 
§  39.   De  très-grandes  dif- 
férences.  Le  fait  est  exact  ;  et 
les  queues  sont  de  formes,  de 
longueur   et  de  mobilité   très- 
diverses  selon  les  espèces  d'ani- 
maux. Voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux,   livre    II,   ch.    u,    §   1, 
p.    106  de   ma  traduction,    et 


ch.  VI,  §  1,  p.  140.  Je  ne  con- 
nais pas  dans  la  science  mo- 
derne une  étude  générale  de  la 
queue  ;  c'est  un  sujet  qui  mé- 
riterait une  investigation  parti- 
culière. 

§  40.  Les  pieds  ne  sont  pas 
moins  différents.  Voir  Cuvier, 
Anatomie   comparée,    tome    I, 
pp.  387  et  suiv.,  réédition.— 
Sont  solipèdes.  Ou  Equidés.  Ils 
n'ont  qu'un  doigt  parfait  et  deux 
imparfaits,  réduits  à  un  seul  os 
en  forme  de  stilet  ;  voir  Cuvier, 
loc.  cit.,  p.  390.  —  Deux  pin- 
ces. Ce  sont  les  pieds  fourchus, 
ou  bisulques.    —  D'autres  ont 
plusieurs  divisions.  Ce  sont  les 
pol3'dactyles  ou  fissipèdes.  Les 
animaux  à  pieds  fourchus  sont 
en   général  les  ruminants,  for- 
mant, selon  Buffon,  une  quaran- 
taine d'espèces.  Tous  les  autres 
quadrupèdes     sont     lissipèdes, 
ainsi  que  l'homme.  Voir  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  I,  p.  254, 


N 


218 


DBS  PARTIES  DES  ANIMAUX 


solipèdes  sont  ceux  chez  lesquels,  à  cause  de  leur 
grosseur  et  de  Tabondance   de   Télément   terreux, 
cette  partie  a  pris  la  sécrétion  pour  la  tourner  à  la 
nature  de  Tongle,  au  lieu  de  cornes  et  de  dents  ;  et 
alors  cette  surabondance  fait  qu'au  lieu  de  plusieurs 
ongles,  il  n'y  a  plus  qu'un  seul  ongle  qui  est  la  sole. 
**  En  général,  et  par  la  même  raison,    les  quadru- 
pèdes n'ont  pas  d'osselet,  parce  que  la  flexion  de 
la  jambe  de  derrière  eût  été  beaucoup  moins  mobile, 
s'il  y  avait  eu  un  osselet  dedans.   Avec   une   seule 
articulation,   le   membre   s'ouvre  et    se  ferme  plus 
vite  qu'avec  plusieurs.    L'osselet,  qui  est  un  gond, 
s'introduit  comme  un  membre  étranger  entre  les  deux 
autres  ;  et  tout  en  donnant  du  poids,  il  rend  la  base 
plus  solide  et  plus  sûre.  Voilà  pourquoi  les  animaux 
qui  ont  un  osselet  ne  l'ont  jamais  dans  les  parties 
antérieures,  et  qu'ils  l'ont  dans  les  membres  posté- 


édit.  de  1829.  —  Z>e  l'élément 
terreux.  C'est  toujours  la  théorie 
des  quatre  éléments,  où  tous  les 
corps  solides  sont  assimilés  à  la 
terre.  —  Au  lieu  de  cornes  et 
de  dents.  Les  solipèdes  n'ont 
pas  de  cornes  ;  mais  ils  ont  des 
dents. 

§41.  N'ont  pas  d'osselet.  Sur 
le  rôle  de  l'osselet,  voir  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  II, 
ch.  II,  §  15,  p.  116  de  ma  tra- 
duction. —  Qui  est  un  gond. 
La  comparaison  est  simple  et 
ingénieuse  ;  et  le  rôle  de  l'os- 
selet est  bien  en  effet  celui-là  ; 
mais   il   est  difficile  de  savoir 


pourquoi  cet  os,  donné  à  cer- 
tains animaux,   a  été  refusé  à 
certains    autres.    L'explication 
d^Aristote  est  acceptable,  faute 
d'une  meilleure,    que  les  mo- 
dernes n'ont    pas   donnée.   — 
Plus  solide  et  plus  sure.  Il  n'y 
a  qu'un  seul  mot  dans  le  texte. 
Mais  il  semble  que  ceci  tend  à 
faire  l'éloge  de  l'osselet,  dont 
l'auteur  ne  semblait  pas  d'abord 
approuver   l'intervention  entre 
les  deux  parties  du  membre.  — 
Voilà  pourquoi. . .  Cette  explica- 
tion est  excellente  pour  la  po- 
sition de  l'osselet,  placé  toujours 
dans  les  membres  de  derrière  et 


LIVRE  IV,  CHAP.  X,  §  42 


219 


rieurs,  parce  qu'il  faut  que  les  parties  qui  guident 
le  mouvement  soient  légères  et  flexibles  ;  et  que  ce 
qui  fait  la  solidité  et  l'aplomb  soit  par  derrière.  **  L'os- 
selet fait  en  outre  que  le  coup  est  bien  plus  pesant, 
lorsque  l'animal  doit  se  défendre.  Les  animaux  ainsi 
organisés  se  servent  des  membres  postérieurs  pour 
ruer  contre  ce  qui  les  gêne.  Les  quadrupèdes  à  deux 
pinces  ont  un  osselet,  parce  que  les  parties  de  der- 
rière ont  chez  eux  moins  de  poids  ;  et  comme  ils  ont 
l'osselet,  ils  ne  sont  pas  solipèdes.  On  dirait  que  la 
partie  osseuse  qui  manque  aux  pieds  s'arrête  en 
quelque  sorte  dans  la  flexion.  Les  polydactyles  n'ont 
pas  d'osselet;  car  s'ils  en  avaient  un,  ils  ne  seraient 
plus  polydactyles  ;  et  la  largeur  s'est  agrandie  autant 
que  l'osselet  prend  de  place.  Aussi,  la  plupart  de  ceux 
qui  ont  l'osselet  sont-ils  pourvus  de  deux  pinces. 


non  dans  ceux  de  devant.  —  Ce 
qui  fait  la  solidité  et  l'aplomb. 
On  peut  répondre  que  les  ani- 
maux qui  n'ont  pas  d'osselet, 
ont,  dans  leur  train  de  derrière, 
au  moins  autant  d'aplomb  et  de 
solidité  que  les  autres. 

§  42.  Le  coup  est  bien  plus 
pesant.  Il  n'est  pas  impossible 
que  la  présence  de  l'osselet  ait 
ce  résultat;  mais  les  membres 
dans  lesquels  l'osselet  existe  ne 
l'appliquent  guère  de  cette  fa- 
çon. —  Pour  ruer  contre  ce  qui 
les  gêne.  Ceci  ne  paraît  pas 
exact  ;  et  l'auteur  semble  se  con- 
tredire lui-même,  en  supposant 
que  les  solipèdes  ne  ruent  pas. 


—  On  dirait...  Cette  théorie 
des  compensations  naturelles  est 
une  de  celles  auxquelles  Aris- 
tote  se  plaît  à  revenir  le  plus 
souvent.  —  Les  polydactyles 
nont  pas  d'osselet.  Le  fait  est 
exact.   —   Et  la  largeur  s'est 

agrandie Le  sens  n'est  pas 

très-sûr;  et  l'expression  du  texte 
présente  la  même  obscurité  que 
ma  traduction.  —  Pourvus  de 
deux  pinces.  Ce  sont  les  bisul- 
ques,  ou  pieds  fourchus,  comme 
la  plupart  des  ruminants,  Il  est 
remarquable  que  ces  études  sur 
l'osselet  et  ses  fonctions  n'aient 
pas  été  reprises  par  les  Mo- 
dernes. 


•220 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


*'  L'homme  a  des  pieds  plus  grands  que  ceux 
d'aucun  autre  animal,  comparativement  à  la  dimen- 
sion de  son  corps  ;  et  on  le  comprend  bien.  Comme 
il  est  le  seul  être  qui  se  tienne  droit,  les  deux  pieds 
devant  à  eux  seuls  supporter  tout  le  poids  du  corps 
doivent  avoir  aussi  longueur  et  largeur.  La  dimension 
des  doigts  est  avec  toute  raison  contraire  dans  les 
pieds  et  dans  les  mains.  La  fonction  des  mains  étant 
de  saisir  et  de  serrer  les  objets,  il  faut  que  les  doigts  soient 
longs,  puisque  la  main  enveloppe  les  objets  saisis  par 
sa  partie  fléchissante  ;  mais  la  fonction  des  pieds  est 
de  rendre  la  marche  aussi  sûre  que  possible  ;  et  l'on 
doit  croire  que  c'est  à  cela  que  sert  la  partie  du  pied 
qui  n'est  pas  fendue  comme  les  doigts.  **  Il  est  préfé- 
rable que  l'extrémité  soit  fendue  plutôt  qu'elle  ne  le 
soit  pas.  Car  le  pied  tout  entier  ressentirait  par  sym- 
pathie la  souffrance  d'une  seule  de  ses  parties  ;  mais 
cet  effet  ne  se  produit  plus  autant  avec  la  division  des 


§  43.  L'homme  a  des  pieds 
plus  grands.  Cette  observation 
est  très-juste,  et  tout  ce  qu'A- 
ristote  dit  du  pied  de  l'homme 
est  le  digne  pendant  de  ce  qu'il 
a  dit  plus  haut  de  la  main.  La 
science  actuelle  a  presque  com- 
plètement abandonné  ces  con- 
sidérations générales,  qui  sont 
cependant  plus  importantes  que 
les  faits  de  détail,  accumulés 
avec  tant  de  soin,  et  parfois 
d'inutilité.  —  Le  seul  être  qui 
se  tienne  droit.  Voilà  la  véri- 
table raison  de  la  conformation 
du  pied.  —  Etant  de  saisir  et 


de  serrer  les  objets.  La  fonction 
de  la  main  ne  peut  pas  être  ex- 
pliquée avec  plus  de  concision 
et  de  vérité.  Ces  explications, 
devenues  aujourd'hui  banales, 
étaient  fort  neuves  du  temps 
d'Aristote.  —  La  partie  du 
pied  qui  n'est  pas  fendue.  Et 
que  nous  appelons  la  plante  du 
pied. 

§44.  //  est  préférable Il 

n'y  a  pas  moins  de  vérité  dans 
ces  considérations  que  dans  les 
précédentes,  et  l'on  serait  fort 
embarrassé  de  nos  jours  d'ex- 
pliquer la  conformation  du  pied 


LIVRE  IV,  CHAP.  XI,  §  1 


221 


doigts  telle  qu'elle  est.  De  plus,  les  doigts  étant  courts 
peuvent  avoir  beaucoup  moins  à  souffrir.  Voilà  com- 
ment les  pieds  de  l'homme  ont  plusieurs  divisions, 
et  comment  les  doigts  n'en  sont  pas  longs.  C'est 
encore  pour  la  même  raison  que  l'homme  a  égale- 
ment des  ongles  sur  les  mains,  dont  les  extrémités 
doivent  être  couvertes  plus  que  tout  le  reste,  à  cause 
de  leur  délicatesse. 


CHAPITRE  XI 

Des  ovipares  ;  organisation  spéciale  des  serpents  ;  citation  du  Traité 
de  la  Marche  des  Animaux;,  de  la  langue  des  poissons;  fonction 
de  la  langue  chez  les  animaux  ;  forme  de  la  langue  des  serpents 
et  des  quadrupèdes  ovipares  ;  organisation  des  yeux  chez  les 
ovipares  ;  paupières  des  oiseaux  ;  leur  vue  perçante  ;  organi- 
sation et  rôle  des  mâchoires  ;  le  crocodile  seul  remue  sa  mâchoire 
supérieure  ;  cause  de  cette  organisation  ;  organisation  analogue 
des  pinces  dans  les  crabes;  rôle  et  fonctions  du  cou  chez  les 
animaux  ;  le  serpent  seul  peut  tourner  la  tête  en  arrière  sans 
mouvoir  le  reste  du  corps  ;  fonctions  et  place  des  mamelles  ; 
citation  du  Traité  de  la  Génération,  et  du  Traité  de  la  Marche 
des  Animaux;  analogie  du  lait  et  de  l'œuf  ;  le  caméléon;  causes  , 
de  ses  changements  de  formes  ;  sa  timidité.  —  Résumé. 

*   Jusqu'ici   nous    avons    étudié   presque  tous  les 


de  l'homme  mieux  que  ne  le  fait 
le  naturaliste  grec.  —  Des  ongles 
.sur  les  mains.  Voir  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  I,  ch.  xi, 
g  8,  p.  69  de  ma  traduction.  — 


A  cause  de  leur  délicatesse.  Le 
texte  dit  précisément  :  «  A  cause 
de  leur  faiblesse.  » 

§  1 .  Nous  avons  étudié  presque 
tous  les  anima u. T.  Sous  les  points 


222 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


animaux  qui  ont  du  sang,  qui  sont  vivipares  et  qui 
marchent  à  terre.  Parmi  les  animaux  qui  ont  aussi 
du  sang,  mais  qui  sont  ovipares,  les  uns  sont  quadru- 
pèdes ;  les  autres  sont  dépourvus  de  pieds.  Il  n'y  a 
qu'un  seul  genre  d'ovipares  terrestres  qui  soit  sans 
pieds,  c  est  celui  des  serpents  ;  nous  avons  expliqué 
d'où  vient  qu'ils  n'ont  pas  de  pieds,  dans  les  études 
que  nous  avons  consacrées  à  la  Marche  des  Animaux. 
*  Tous  les  animaux  ovipares  autres  que  les  serpents 
ont  une  forme  qui  se  rapproche  de  celle  des  quadru- 
pèdes vivipares.  Ainsi,  ils  ont  une  tête,  et  les  parties 
que  la  tète  renferme,  à  peu  de  chose  près  comme  les 
autres  animaux  qui  ont  du  sang,  de  même  qu'ils  ont 


de  vue  où  ils  sont  considérés  dans 
le  présent  traité  ;  car  le  but  de 
l'Histoire  des  Animaux  est  tout 
autre  et  purement  descriptif, 
tandis  qu'ici  l'objet  que  s'est 
proposé  l'auteur,  c'est  d'expli- 
quer le  mécanisme  des  fonctions 
de  chaque  organe  et  de  chaque 
viscère.  —  Les  uns  sont  qua^ 
drupèdes.  Ce  sont  les  chélo- 
niens  et  les  sauriens.  —  C'est 
celui  des  serpents.  Ou  comme 
les  appelle  la  science  moderne, 
les  Ophidiens  ;  ce  sont  les  ser- 
pents proprement  dits,  parmi  les 
reptiles.  —  A  la  Marche  des 
Animaux.  Voir  ce  traité,  ch.  vu, 
édition  de  Berlin,  p.  707,  b,  21. 
Il  faut  bien  distinguer  ce  traité 
de  la  Marche  des  Animaux,  du 
traité  du  Mouvement  dans  les 
Animaux.  Ce  dernier  se  trouve 
dans  les  Opuscules  psychologi- 


ques, p.  237  de  ma  traduction; 
mais  il  s'occupe  exclusivement 
du  principe  général  du  mouve- 
ment dans  l'animal,  rattaché  au 
mouvement  même  de  l'univers. 
Sur  les  reptiles,  voir  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  II,  pp.  i  et 
suiv. 

§  2.  Autres  que  les  serpents. 
L'exception  est  fort  exacte.  Les 
ophidiens  sont  seuls  sans  pieds, 
et  par  cette  raison,  ils  méritent 
le  mieux  le  nom  de  reptiles  ; 
voir  Cuvier,  loc.  cit.,  p.  68.  — 
Une  forme  qui  se  rapproche.... 
L'observation  est  très-juste,  et 
les  détails  qui  suivent  la  forti- 
fient. —  Le  crocodile  de  rivière. 
C'est  le  crocodile  ordinaire, 
spécialement  celui  du  Nil.  Aris- 
tote  l'appelle  ainsi  pour  le  dis- 
tinguer de  l'animal  que  les 
Grecs  appelaient  le  crocodile  de 


LIVRE  IV,  CHAP.  XI,  §  3 


223 


comme  eux  aussi  une  langue  dans  la  bouche.  Il  faut 
toutefois  excepter  le  crocodile  de  rivière,  qui  ne  peut 
pas  sembler  avoir  précisément  une  langue,  et  qui  n'en  a 
que  la  place.  Cela  tient  à  ce  qu'il  est  en  quelque  sorte 
tout  à  la  fois  un  animal  terrestre  et  un  animal  aqua- 
tique. En  tant  que  terrestre,  il  a  la  place  de  la  lan- 
gue ;  mais  en  tant  qu'il  est  aquatique,  il  n'en  a  pas. 
^  Les  poissons,  comme  on  l'a  vu  plus  haut,  semblent 
tantôt  ne  pas  en  avoir  du  tout,  si  on  ne  leur  ouvre 
fortement  la  bouche  en  l'inclinant;  et  tantôt  ils  n'en 
ont  qu'une,  qui  est  sans  aucune  articulation.  La  cause 
en  est  qu'une  langue  serait  bien  peu  utile  aux  pois- 
sons, parce  qu'ils  ne  peuvent,  ni  mâcher,  ni  déguster 
leurs  aliments,  mais  que  la  sensation  et  le  plaisir  que 
les  aliments  leur  causent  à  tous  ne  consistent  qu'à  les 


terre,  et  qui  n'est  qu'un  saurien 
stellion  de  grande  taille  ;  voir  le 
catalogue  de  MM.  Aubert  et 
Wimmer,  tome  I,  p.  117;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  II, 
p.  32.  —  Une  langue...  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  II, 
ch.  VI,  §  2,  p.  141  de  ma  tra- 
duction. —  Un  animal  terrestre 
et  un  animal  aquatique.  C'est 
en  effet  parmi  les  amphibies 
qu'on  peut  classer  les  croco- 
diles. —  La  place  de  la  langue. 
L'expression  est  exagérée  ;  le 
crocodile  a  bien  une  langue  ; 
mais  elle  est  non-protractile,  et 
elle  est  attachée  presque  com- 
plètement jusque  sur  les  bords  ; 
voir  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  II,   page   18.    Cuvier  n'a 


presque  rien  dit  de  cette  orga- 
nisation du  crocodile  dans  son 
Anatomie  comparée,  xviii®  leç., 
article  III,  c,  sur  la  langue  des 
reptiles  ;  voir  aussi  xv*  leçon, 
t.  II,  p.  680. 

§  3.  Plus  haut.  Voir  plus 
haut  liv.  II,  ch.  17,  §8;  etaussi 
l'Histoire  des  Animaux,  loc.  cit., 
où  il  est  dit  également  que,  pour 
bien  voir  la  langue  des  poissons, 
il  faut  leur  ouvrir  fortement  la 
bouche.  Les  chondroptérygiens 
n'ont  même  pas  de  langue.  — 
Une  langue  serait  bien  peu  utile 
aux  poissons.  L'explication  est 
vraie,  et,  tout  au  moins,  fort 
ingénieuse.  —  Ni  mâcher,  ni 
déguster.  Le  fait  est  incontes- 
table. —  ISe  consistent  qu'à  les 


\ 


224  DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

avaler.  C'est  la  langue  qui  fait  sentir  les  saveurs  des 
choses,  et  le  plaisir  que  Tanimal  éprouve  ne  consiste 
que  dans  le  passage  des  aliments.  C'est  en  avalant 
que  les  poissons  ont  la  sensation,  soit  de  la  graisse,  soit 
de  la  chaleur,  soit  des  autres  impressions  de  ce  genre. 
*  Les  vivipares  aussi  possèdent  donc  ce  sens  ;  et  la 
plupart  des  comestibles  cuits  ou  crus  qu'ils  avalent 
leur  causent  cette  satisfaction  par  le  gonflement  de 
l'œsophage.  D'ailleurs,  les  animaux  de  même  espèce 
ne  sont  pas  tous  également  avides  des  aliments  liquides 
ou  solides,  ni  des  aliments  naturels  ou  de  ceux  qu'on 
leur  prépare.  Les  autres  animaux  ont  bien  le  sens  du 
goût  ;  mais  ceux-ci  ont  en  quelque  sorte  un  autre 


avaler.  De  là  vient  la  voracité 
bien  connue  des  poissons,  et  par- 
ticulièrement des  squales  et  des 
raies.  —  I-a  langue  qui  fait 
sentir  les  saveurs.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,  ch. 
IX,  §  13,  p.  56  de  ma  traduc- 
tion. On  n'est  pas  d'accord, 
même  aujourd'hui,  sur  la  par- 
tie de  la  langue  qui  fournit  sur- 
tout la  gustation  ;  voir  la  Phy- 
siologie comparée  de  M.  G. 
Colin,  2«édit.,  tome  I,  p.  299; 
voir  aussi  la  Zoologie  de  M.  P. 
Gervais,  3«  édition,  p.  266.  Il 
paraît  que  c'est  le  nerf  lingual 
de  la  cinquième  paire  qui  donne 
plus  particulièrement  la  sen- 
sation de  la  saveur. 

§  4.  Possèdent  donc  ce  sens. 
C'est-à-dire  que  tous  les  vivi- 
pares ont  le  sens  du  goût  beau- 
coup  plus  développé    que  les 


autres  animaux  dont   il   vient 
d'être  question.  —  Par  le  gon- 
flement de  l'œsophage.  Je    ne 
sais  pas  si  la  science  moderne 
accepte  cette  théorie  ;  mais  elle 
reconnaît  au  moins  que  la  par- 
tie supérieure  des  voies  diges- 
tives,  le  pharynx,  partage  avec 
la  langue  la  propriété  de  trans- 
mettre les  impressions  du  goût  ; 
voir   le  Traité   élémentaire  de 
physiologie  humaine  de  M.  J. 
Béclard,  pp.928et934,6«édit. 
Il  semble  que,  pour  Cuvier,  la 
langue  est  exclusivement  l'or- 
gane du  goût  ;  voir  l'Anatomie 
comparée,  xv^  leç.,  articles  I  et 
II,  pp.  676  et  suiv.  —  Ont  en 
quelque  sorte   un    autre   sens. 
Malgré  la  forme  restrictive  de 
l'expression,  ceci  peut  paraître 
un  peu  exagéré  ;  les  vivipares 
n'ont  pas,  à  proprement  parler, 


LIVRE  IV,  CHAP.  XI,  §  5 


225 


sens.  ^  Parmi  les  quadrupèdes  ovipares,  les  lézards, 
ainsi  que  les  serpents,  ont  la  langue  bifide  ;  et  à  l'extré- 
mité, cette  langue  est  aussi  fine  qu'un  cheveu,  ainsi 
que  nous  Tavons  déjà  dit.  Les  phoques  ont  aussi  la 
langue  fendue  ;  et  par  suite,  tous  ces  animaux  sont 
friands.  Les  quadrupèdes  ovipares  ont  encore  les 
dents  carnassières,  comme  les  ont  les  poissons.  Ils 
possèdent,  du  reste,  tous  les  organes  des  sens,  comme 


un  autre  sens  ;  mais  il  est  cer- 
tain qu'en  général  le  sens  du 
goût  est  beaucoup  moins  déve- 
loppé chez  les  animaux  que  le 
sens  de  l'odorat.  C'est  peut-être 
là  ce  qu'Aristote  a  voulu  indi- 
quer. 

^h.  La  langue  bifide.  Ceci 
est  un  fait  évident  ;  la  zoologie 
moderne  ne  paraît  pas  y  avoir 
donné  grande  attention,  bien  que 
cette  conformation  soit  certaine- 
ment fort  curieuse.  Voir  plus 
haut,  liv.  II,  ch.  XVII,  §6,  p.  192. 

—  Ainsi  que  nous  l'avons  déjà 
dit.  Ceci  se  rapporte  à  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  II,  ch. 
XII,  §  19,  p.  188  de  ma  traduc- 
tion, où  Aristote  parle  de  la 
langue  des  serpents,  à  peu  près 
dans  les  mêmes  termes  qu'ici. 

—  Les  phoques.  Dans  ce  même 
passage  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux, Aristote  parle  également 
de  la  langue  du  phoque.  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  I,  p.  167, 
édit.  de  1829,  ditque  la  langue 
du  phoque  est  échancrée  ;  mais 
on  peut  trouver  qu'elle  est  bifi- 
de comme  celle  du  serpent, 
quoique   moins   fine.  —   Sont 


T.     II. 


friands.  Je  ne  suis  pas  sûr  de  ce 
sens  ;  le  mot  du  texte  ne  signi- 
fie habituellement  que  Maigre, 
et  c'est  la  signification  qui  lui  est 
donnée  plus  d'une  fois  dans 
l'Histoire  des  Animaux.  Cette 
signification  n'est  pas  acceptable 
ici  ;  et  bien  des  commentateurs 
ont  compris  que  ces  animaux 
étaient  Avides  et  non  pas  Mai- 
gres. J'ai  suivi  cet  exemple.  — 
Les  dents  carnassières.  C'est  le 
sens  le  plus  probable  du  mot 
grec  ;  il  est  souvent  employé 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  III,  §  13,  p.  127  de 
ma  traduction.  On  pourrait  tra- 
duire encore  :  «  Les  dents  en 
scie  »,  ou  simplement  :  «  Dents 
aiguës  ».  —  Comme  les  ont  les 
poissons.  L'expression  est  bien 
vague  ;  il  faudrait  dire  plutôt  : 
«  Certains  poissons  » .  Voir  Cu- 
vier, Anatomie  comparée,  xvii® 
leçon,  article  IV,  Denis  des 
poissons,  pp.  175  et  suiv.  — 
Tous  les  organes  des  sens.  Tan- 
dis que  dans  beaucoup  d'es- 
pèces d'animaux,  il  n'y  a  que 
quelques-uns  des  sens,  à  l'ex- 
clusion des  autres.  Ici,  les  qua- 

15 


\ 


226 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  XI,  §  7 


227 


les  autres  animaux  ;  ainsi,  ils  ont  les  narines  pour 
sentir  l'odeur,  les  yeux  pour  voir,  les  oreilles  pour 
entendre  ;  mais  chez  eux,  ces  derniers  organes  ne  sont 
pas  proéminents,  non  plus  que  dans  les  oiseaux,  et  il 
n'y  a  que  le  simple  conduit.  *  La  cause  en  est  pour 
les  uns  et  pour  les  autres  la  dureté  de  leur  peau  ;  car 
les  uns,  parmi  ces  animaux,  ont  des  plumes;  et  les 
derniers  ont  tous  des  carapaces.  La  carapace  tient 
lieu  de  l'écaillé  et  y  est  assez  semblable,  quoique  par 
sa  nature  elle  ait  plus  de  dureté.  C'est  ce  qu'on  peut 
bien  voir  sur  les  tortues,  sur  les  gros  serpents  et  sur  les 
crocodiles  de  rivière.  Leurs  écailles  deviennent  plus 
dures  que  des  os,  ce  qui  montre  bien  que  c'est  là  leur 


drupèdes  ovipares  sont  les  ché- 
loniens  et  les  sauriens  de  Cuvier, 
et  aussi  les  batraciens  ;  il  y 
a  quelques  sauriens  à  deux 
pieds.  Voir  le  Règne  animal  de 
Cuvier,  t.  Il,  pp.  4  et  suiv., 
édit.  de  1829.  —  //  n'y  a  que 
le  simple  conduit.  Ceci  est  vrai 
pour  beaucoup  de  quadrupèdes 
ovipares  ;  mais  ce  n'est  pas 
exact  pour  le  crocodile,  qui  a 
pour  l'oreille  deux  sortes  de 
lèvres  charnues,  lesquelles  se 
ferment  à  volonté;  Cuvier,  id. 
ibid.,  p.  18.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  II,  ch.  vi,  §  3, 
p.  141  de  ma  traduction. 

'  §  6.  La  cause  en  est...  la  du- 
reté'de  leur  peau,  La  physiologie 
actuelle  n'admettrait  pas  sans 
doute  cette  explication.  —  Les 
uns...  Ce  sont  les  oiseaux  dont 


on  vient  de  parler.  —  Les  der- 
niers. Ce  sont  les  quadrupèdes 
ovipares,  dont  il  est  surtout 
question.  —  Des  carapaces .  Le 
sens  du  mot  grec  est  assez  indé- 
terminé, et  il  est  plus  général. 
Les  carapaces  appartiennent 
surtout  aux  chéloniens  ;  les  sau- 
riens, comme  les  crocodiles,  ont 
une  peau  très-dure  ;  mais  ce 
n'est  pas  précisément  une  cara- 
pace. Voir  sur  cette  synonymie 
douteuse  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  I,  ch.  VI,  §  5,  p.  38 
de  ma  traduction,  et  la  note.  — 
Les  gros  serpents.  Ils  n'ont  que 
des  écailles  ou  des  plaques.  — 
Les  crocodiles  de  rivière.  Ce 
sont  les  crocodiles  ordinaires 
pour  les  distinguer  des  crocodi- 
les de  terre,  qui  ne  sont  qu'une 
espèce  de  gros  lézard  ;  voir  plus 


nature.  Ces  animaux  n'ont  pas  la  paupière  supé- 
rieure, non  plus  que  les  oiseaux,  et  ils  ferment  l'œil  à 
l'aide  de  la  paupière  d'en  bas,  par  la  raison  qu'on  a 
déjà  donnée  pour  ces  derniers.  Il  y  a  quelques  oiseaux 
qui  ferment  encore  leurs  yeux  par  le  mouvement  de 
la  membrane  qui  vient  des  coins  de  l'œil;  mais  ces 
autres  animaux  ne  clignent  pas  de  cette  façon,  parce 
qu'ils  ont  les  yeux  plus  durs  que  les  oiseaux.  C'est 
que  les  oiseaux  étant  destinés  à  voler  ont  plus  besoin, 
pour  leur  subsistance,  d'une  vue  perçante,  tandis  que 
les  autres  en  ont  bien  moins  besoin;  ils  vivent  en 
effet  toujours  dans  des  trous.  "'  La  tête  étant  divisée 
en  deux  portions,  celle  d'en  haut  et  la  mâchoire 
d'en  bas,  l'homme  et  les  quadrupèdes  ovipares  re- 
muent les  mâchoires  en  haut,  en  bas  et  de  côté  ;  mais 


haut,  liv.  II,  ch.  XVII,  §7. —  N'ont 
pas  la  paupière  supérieure. 
L'expression  est  insuffisante  ;  et 
l'auteur  veut  dire  seulement 
(|ue,  chez  ces  animaux,  la  pau- 
pière supérieure  ne  sert  pas  à 
fermer  l'œil  comme  la  paupière 
d'en  has  chez  les  oiseaux;  voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  II, 
ch.  VIII,  §  6,  p.  151  de  ma  tra- 
duction. —  Par  la  raison  qu'on 
a  déjà  donnée.  Ceci  se  réfère 
sans  doute  au  passage  de  l'His- 
toire des  Animaux  qui  vient 
d'être  cité.  —  Il  y  a  quelques 
oiseaux.  Dans  l'Histoire  des 
Animaux,  loc.  cit.^  ce  sont  sur- 
tout les  oiseaux  lourds,  et  qui 
volent  mal.  —  Ces  autres  a  ni- 
maux.  C'est-à-dire,  lesquadru- 


[)èdes  ovipares.  —  Ont  les  yeux 
plus  durs.  Le  fait  peut  être 
exact;  mais  l'explication  paraît 
assez  douteuse.  —  Ont  plus 
besoin....  d'une  vue  perçante. 
Cette  théorie  est  vraie. 

^  1.  La  tête  étant  divisée... 
en  has  seulement.  Ces  détails 
sont  exacts  ;  mais  ils  sont  ici 
hors  do  place,  ainsi  que  tous 
ceux  qui  suivent  jusqu'à  la  (in 
du  chapitre.  On  peut  supposer 
qu'il  y  a  quelque  désordre  ;  mais 
ces  renseignements  n'en  sont 
pas  moins  curieux.  Quant  à  la 
tête,  c'est  l'expression  du  texte; 
mais  ce  n'est  pas  précisément 
de  la  tête  qu'il  s'agit;  c'est 
plutôt  des  deux  mâchoires.  On 
peut  voir  l'importance  que  Cu- 


N 


228  Ï>ES  PARTIES  DES  ANIMAUX 

les  poissons,  les  oiseaux  et  les  quadrupèdes  ovipares, 
ne  les  remuent  qu'en  haut  et  en  bas  seulement. 

•  La  cause  en  est  que  ce  dernier  mouvement  peut 
servir  à  déchirer  et  à  mordre,  tandis  que  le  mouvement 
oblique  ne  sert  qu'à  broyer.  Le  mouvement  oblique 
est  fait  pour  les  animaux  qui  ont  des  molaires  ;  mais 
il  ne  servirait  en  rien  à  ceux  qui  n'en  ont  pas;  aussi 
manque-t-il  à  tous  les  animaux  qui  sont  organisés  de 
cette  façon,  parce  que  la  nature  ne  fait  jamais  rien 
d'inutile.  '  Chez  tous  les  autres  animaux,  c'est  la 
mâchoire  d'en  bas  qui  est  mobile  ;  le  crocodile  de 
rivière  est  le  seul  qui  fasse  mouvoir  la  mâchoire 
d'en  haut.  Cela  tient  à  ce  que  ses  pieds  ne  servent 
aucunement,  ni  à  retenir,  ni  à  saisir  les  choses,  parce 


vier  attache  a  la  fonction  des 
mâchoires,  Anatomie  comparée, 
tome  m,  pp.  il  et  sniv.,  xm*^ 
leçon. 

§  8.  Xrt  cause  en  est.  L'expli- 
cation est  excellente;  et  c'est 
déjà  la  théorie  de  Cuvier  sur 
les  conditions  d'existence.  Voir 
ma  Préface  à  l'Histoire  des 
Animaux,  p.  cxxiv.  —  Ne  sert 
qu'à  broyer.  Gomme  on  le  voit 
chez  les  ruminants  ou  chez  le 
cheval.  —  Qui  ont  des  molai- 
res. Voir  Cuvier,  Anatomie  com- 
parée, xvii«  leçon,  Des  molaires 
chez  les  mammifères,  tome  III, 
p.  158etsuiv.  V'^càxt.  — La  na- 
ture ne  fait  jamais  rien  d'inutile. 
Grand  et  solide  principe,  qu'A- 
ristote  a  cent  fois  répété,  et 
qu'on  ne  saurait  répéter    trop 


souvent;  voir  ma  Préface  à  l'His- 
toire des  animaux,  p.  lxxviii. 

§  9.  Qui  fasse  mouvoir  la 
mac/ioire  d'en  haut.  C'est  une 
erreur  énoncée  déjà  dans  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  I,  ch. 
IX,  §  11,  p.  r)5  de  ma  traduc- 
tion; et  livre  III,  ch.  vu,  §  4, 
p.   255.  —  Cela  tient  à  ce  que 

ses  pieds Sur  les  pieds  du 

crocodile,  voir  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  II,  ch.  i,  §  7, 
p.  103  de  ma  traduction.  Il  ne 
paraît  pas  que  la  science  mo- 
derne ait  trouvé  rien  de  parti- 
culier dans  les  pieds  du  croco- 
dile ;  ils  sont  petits  comme  tous 
ceux  des  sauriens  ;  et  il  est  vrai, 
comme  le  remarque  Aristote, 
qu'ils  ne  peuvent  servir,  ni  à 
saisir  ni  à  retenir  les  choses.  — 


LIVRE  IV,  CHAP.  XI,  §  10 


229 


qu'il  sont  excessivement  petits  ;  et  alors  la  nature  a 
donné  au  crocodile,  au  lieu  de  pieds,  une  bouche  qui 
lui  est  fort  utile  pour  remplacer  les  emplois  auxquels 
les  pieds  ne  peuvent  pas  servir.  Quand  il  s'agit  de  rete- 
nir ou  de  prendre,  c'est  dans  le  sens  où  le  coup  peut 
être  le  plus  fort  que  le  mouvement  est  le  plus  utile- 
ment dirigé.  Or  le  coup  est  toujours  plus  fort  d'en 
haut  que  d'en  bas.  Mais  comme  la  bouche  peut  rendre 
ces  deux  offices,  et  peut  à  la  fois  prendre  et  mordre, 
et  que  le  mouvement  de  retenir  est  plus  nécessaire  à 
un  animal  qui  n'a  ni  mains  ni  pieds  adaptés  à  cet 
usage,  il  en  résulte  que  le  mouvement  de  la  mâchoire 
d'en  haut  est  bien  plus  utile  au  crocodile  que  le  mou- 
vement  de  la  mâchoire  d'en  bas.   ''  C'est  pour  la 
même  raison  que  les  crabes  remuent  la  partie  supé- 
rieure de  leur  pince,  et  ne  remuent  pas  la  partie  d'en 
bas.  Comme  ils  ont  des  pinces  au  lieu  de  mains,  il 
faut  que  la  pince  puisse  leur  servir  à  prendre  les 
choses  et  non  à  les  déchirer  ;  ce  sont  les  dents  qui 
sont  chargées  de  déchirer  et  de  mordre.  Aussi,  chez 


Oii    le  coup   peut  être  le  plus 
fort.  L'explication  serait  ingé- 
nieuse, si  elle  était  exacte  ;  mais 
elle  ne  l'est  pas,  puisque  la  mâ- 
choire d'en  haut  chez  le  croco- 
dile n'est  pas  mobile  ;  elle  ne  se 
meut   qu'avec  la  tête   entière; 
voir  Cuvier,  Règne  animal,  tome 
II,  p.  18,  édit.  de  1829.  Ce  qui 
fait  l'illusion,  c'est  que  la  mâ- 
choire inférieure    se   prolonge 
derrière  le  crâne.   —  Le  mou- 


vement   de    la    mâchoire    d'en 
haut.  C'est  une  simple  supposi- 
tion, que  l'observation  dément. 
§  10.  I^s  crabes.  Voir  plus 
haut,  ch.  VIII,  §  1,  p.  176.  —  De 
leur  pince.  Ou  peut-être  plutôt: 
«  De  leur  serre  » .  Elle  est  placée 
sur  la  première  paire  de  pieds. 
—  Il  jautque  la  pince...  L'ex- 
plication   est   exacte.    —   Les 
dents  qui  sont  chargées  de  dé- 
chirer.  Voir  dans  l'Histoire  des 


X 


230 


DES  PARTIES  DES  AiMMAUX 


les  crabes  et  chez  tous  les  animaux  qui  n'ont  pas  à  se 
presser  de  saisir  les  choses,  parce  que  dans  Teau  la 
bouche  ne  serait  pas  utile,  la  fonction  est  divisée  ;  ils 
prennent  avec  des  mains  ou  des  pieds,  et  ik  divisent 
et  ils  mordent  avec  la  bouche.  Dans  les  crocodiles, 
la  nature  a  fait  une  bouche  qui  peut  leur  rendre  les 
deux  services  à  la  fois;  par  le  mouvement  particulier 
qu'ont  les  mâchoires. 

**  Tous  ces  animaux  ont  aussi  un  cou,  parce  qu'ils 
ont  un  poumon  ;  ils  reçoivent  l'air  par  la  trachée- 
artère,  qui  est  fort  longue.  Si  Ton  entend  par  le  Cou 
la  partie  placée  entre  la  tète  et  les  épaules,  c'est,  de 
toutes  cesbètes,  le  serpent  qui  paraîtra  avoir  le  moins 
de  cou  véritable,  et  seulement  quelque  chose  d'ana- 
logue à  un  cou,  si  l'on  peut  définir  cette  partie  d'après 
les  animaux  qu'on  vient  de  désigner  en  dernier  lieu. 


LIVRE  IV,  CHAP.  XI,  §  13 


231 


Une  particularité  qui  sépare  les  serpents  de  leurs 
congénères,  c'est  qu'ils  peuvent  tourner  la  tête  en 
arrière  sans  que  le  reste  du  corps  vienne  à  bouger. 
**  La  cause  en  est  que,  comme  les  insectes,  le  serpent 
peut  se  rouler,  et  que  ses  vertèbres  doivent  être  très- 
flexibles  et  cartilagineuses.  Pour  la  même  raison, 
cette  organisation  était  d'absolue  nécessité  chez  les 
serpents;  mais  elle  a  lieu  aussi  en  vue  du  mieux  pour 
les  défendre  contre  tout  ce  qui  pourrait  leur  nuire 
par  derrière.  Le  serpent,  long  comme  il  est,  dépourvu 
de  pieds,  n'est  pas  fait  naturellement  pour  se  re- 
tourner à  son  aise,  et  pour  rechercher  ce  qui  se  passe 
derrière  lui  ;  il  ne  lui  servirait  de  rien  de  lever  la  tête 
s'il  ne  pouvait  la  tourner. 

*^  Les  animaux  de  ce  genre  ont  bien  une  partie  de 
leur  corps  qui  répond  à  la  poitrine  ;  mais  ils  n'ont 


Animaux,  livre  II,  ch.  m,  §  12, 
p.  120  de  ma  traduction,  une 
longue  étude  sur  les  dents.  — 
Qui  n  ont  pas  à  se  presser.  Le 
sens  n'est  pas  très-clair;  mais 
l'expression  du  texte  n'est  pas 
plus  nette  que  celle  que  j'ai  dû 
employer.  —  La  fonction  est 
divisée.  L'explication  est  ingé- 
nieuse et  vraie.  —  Les-  deux 
services  à  la  fois.  Il  ne  paraît 
pas  en  réalité  que  cette  organi- 
sation delà  bouche  du  crocodile 
ait  rien  de  particulier. 

§  il.  Parce  qu'ils  ont  un 
poumon.  Cette  relation  du  cou 
et  du   poumon  n'est  pas  aussi 


générale  dans  la  série  animale 
que  l'auteur  semble  le  croire. 

—  Si  l'on  entend  par  le  Cou 

Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  I,  ch.  vu,  p.  43,  etch.  x, 
p.  58  de  ma  traduction.  —  Le 
serpent...  de  cou  ve'ritable.  En 
général,  les  ophidiens  ont  une 
trachée-artère  très -longue;  ils 
n'ont  qu'un  grand  poumon  avec 
vestige  d'un  second  très-petit  ; 
et  l'on  comprend  que  cette  or- 
ganisation, jointe  à  celle  de  leurs 
mâchoires,  ne  comporte  guère 
de  cou.  La  physiologie  moderne 
ne  paraît  pas  s'être  arrêtée, 
comme  Aristote,  à  cette  étude 


du  cou  des  serpents.  —  Une 
particularité  qui  sépare...  Cette 
particularité  est  en  effet  fort  re- 
marquable et  méritait  d'être 
notée.  Cuvier  en  dit  un  mot, 
Anatomie  comparée,  m®  leçon, 
p.  175,  1"  édition;  et  il  ex- 
plique l'absence  du  cou  dans  les 
serpents  par  la  disposition  gé- 
nérale de  leurs  vertèbres  ;  mais 
il  ne  parle  pas  du  mouvement 
giratoire  du  cou. 

§  12.  Peut  se  rouler.  Voir 
Cuvier,  loc.  cit.  p.  176.  Ses 
vertèbres  doivent  être  très-flexi- 
bles. C'est  très-vrai;  et  de  plus, 
ces  vertèbres  sont  très-nom- 
breuses ;  le  boa-constrictor  en 


a  304,  dont  252  portant  les 
côtes  ;  les  autres  serpents  en  ont 
presque  autant.  Les  vertèbres 
de  la  queue  ne  portent  point  de 
côtes.  —  Cartilagineuses.  C'est 
peut-être  trop  dire.  —  En  vue 
du  mieux.  C'est  une  application 
du  principe  de  l'optimisme,  qu' A- 
ristote  a  toujours  soutenu.  —  // 
ne  lui  servirait  de  rien.  Tout 
cela  est  fort  ingénieux. 

§  13.  Les  animaux  de  ce 
genre.  Ceci  se  rapporte  sans 
doute  exclusivement  aux  ser- 
pents ;  mais  l'expression  aurait 
pu  être  plus  précise  ;  j'ai  dû  la 
rendre  telle  qu'elle  est.  —  Qui 
répond  à  la  poitrine.  Les  ser- 


N 


) 


232 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


pas  (le  mamelles,  ni  dans  cette  région,  ni  dans  aucune 
autre,  pas  plus  que  les  oiseaux  ou  les  poissons. 
Cela  tient  à  ce  qu'aucun  d'eux  non  plus  n*a  de  lait. 
La  mamelle  est  le  réservoir  et  comme  le  vase  du 
lait  ;  mais  le  lait  ne  se  trouve,  ni  dans  ces  animaux, 
ni  dans  aucun  de  ceux  qui  ne  sont  pas  vivi- 
pares en  eux-mêmes  ;  aussi,  ils  font  des  œufs; 
et  dans  Tceuf  se  trouve  la  nourriture  analogue  à 
ce  qu'est  le  lait  dans  les  vivipares.  Nous  parlerons 
du  reste  plus  complètement  de  tout  ceci  dans  le 
Traité  de  la  Génération.  **  Nous  avons  antérieure- 
ment parlé  de  la  flexion  des  jointures  dans  le  Traité 
de  la  Marche  des  animaux,  où  nous  avons  exposé  ce 


pents  proprement  dits  n'ont  pas 
de  sternum  ;  et  il  n'est  pas 
exact  de  dire  qu'ils  ont  une 
partie  de  leur  corps  répondant 
à  la  poitrine  des  autres  ani- 
maux. —  Ils  n'ont  pas  de  ma- 
nielles.  La  chose  est  tellement 
évidente  qu'il  n'y  avait  pas  besoin 
de  le  dire  ;  mais  Aristote  aura 
cru  nécessaire  de  la  mentionner, 
parce  qu'il  y  a  des  reptiles  vivi- 
pares, tels  que  la  vipère.  —  La 
mamelle...  Voir  sur  les  fonc- 
tions des  mamelles,  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  VII,  ch.  i, 
§  10,  p.  409,  et  aussi  livre  I, 
ch,  X,  §  2,  p.  59  de  ma  traduc- 
tion.—  Le  lait  ne  se  trouve... 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  III,  ch.  xvi,  p.  301,  et 
livre  VII,  ch.  vi,  p.  431  de  ma 
traduction.  —  La  nourriture 
analogue.    C'est    le    jaune    de 


l'œuf;  voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, livre  VI,  ch.  ii,  p.  258 
de  ma  traduction.  —  Dans  le 
Traite'  de  la  Ge'ne'ration.  Voir 
ce  traité  livre  III,  §  40,  édit.  et 
trad.  de  MM.  Aubert  et  Wim- 
mer  ;  mais  dans  ce  traité  spé- 
cial, livre  III,  §  41,  Aristote 
renvoie  à  l'Histoire  des  Animaux 
pour  des  détails  plus  complets  ; 
voir  ce  dernier  traité,  loc.  cit. 

§  14.  Traite'  de  la  Marche 
des  animaux.  Voir  ce  traité, 
ch.  I  et  chap.  xii  et  suiv.  A  la 
fin  du  ch.  I,  Aristote  se  réfère 
aussi  à  l'Histoire  des  Animaux, 
où,  en  effet,  il  a  étudié  les  diffé- 
rents modes  de  flexion  dans  les 
Animaux,  livre  II,  ch.  i,  §  6, 
p.  102  de  ma  traduction.  Sur 
les  queues  des  animaux,  voir 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  II, 
ch.  II,  p.  107  de  ma  traduction; 


.. 


,> 


LIVRE  IV,  CHAP.  XI,  §  16 


233 


sujet  dans  ce  qu'il  a  de  commun  et  de  général.  Nous 
y  avons  expliqué  également  pourquoi  les  animaux  ont 
une  queue,  les  uns  plus  grande,  et  les  autres  plus 
petite.  *^  Le  caméléon  est  le  plus  lent  de  tous  les 
vivipares  terrestres,  parce  que  c'est  celui  de  tous  qui 
a  le  moins  de  sang.  C'est  le  caractère  de  cet  animal 
qui  en  est  cause.  La  peur  lui  fait  sans  cesse  changer 
déforme;  et  la  peur  n  est  pas  autre  chose,  que  le  refroi- 
dissement amené  par  la  pauvreté  du  sang  et  le  défaut 
de  chaleur. 

*®  Nous  en  avons  à  peu  prés  fini  avec  ce  que  nous 
avions  à  dire  sur  les  animaux  qui  ont  du  sang,  soit 
dépourvus  de  pieds,  soit  quadrupèdes;  et  nous  avons 
étudié  leurs  parties  extérieures  et  les  fonctions  de  ces 
parties  diverses. 


et  sur  la  queue  des  oiseaux,  voir 
le  Traité  de  la  Marche,  ch.  x. 
§  15.  I^  caméléon.  Il  est 
évident  que  ce  passage  sur  le 
caméléon  est  ici  complètement 
déplacé;  c'est  sans  doute  une 
erreur  des  premiers  copistes. 
D'ailleurs,  Aristote  a  traité  tout 
au  long  du  caméléon  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  II, 
ch.  VII,  p.  143  de  ma  traduc- 
tion. —  La  peur Voir  plus 


haut,  livre  II,  ch.  iv,  §  3.  Il  ne 
paraît  pas  d'ailleurs  que  ce  soit 
la  peur  qui  fasse  changer  le 
caméléon  de  couleur. 

§  16.  T^ous  en  avons  à  peu 
près  fini,..  Le  résumé  n'est  pas 
très-exact,  puisque  l'auteur, 
dans  tout  ce  qui  précède,  a  parlé 
aussi  fort  longuement  des  ani- 
maux qui  n'ont  pas  de  sang,  par 
exemple  au  ch.  ix,  de  ce  livre  IV, 
qui  leur  est  consacré. 


234 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  XII 

De  l'organisation  commune  à  tous  les  oiseaux  ;  ils  ne  diffèrent 
entre  eux  que  du  plus  au  moins  ;  comparaison  de  leur  organi- 
sation à  celle  des  autres  animaux  ;  leurs  ailes  ;  leur  bec  ;  leur 
cou,  plus  ou  moins  long,  suivant  leur  genre  de  vie;  leurs  pattes; 
flexions  des  pattes  ;  les  ailes  tiennent  chez  les  oiseaux  la  place 
de  membres  antérieurs;  leur  poitrine;  absence  de  nombril; 
puissance  ou  faiblesse  du  vol  ;  les  ergots  ;  les  serres  crochues  ; 
les  palmipèdes  ;  organisation  des  pieds  et  des  doigts  ;  l'oiseau 
ne  se  tient  pas  droit  comme  l'homme;  conformation  de  la 
hanche  ;  les  doigts  sont  toujours  au  nombre  de  quatre  malgré 
les  répartitions  exceptionnelles  ;  citations  du  Traité  de  la  Géné- 
ration des  Animaux. 

*  Pour  les  oiseaux,  la  différence  qui  les  sépare  les 
uns  des  autres,  c'est  la  prédominance  ou  le  défaut  de 
certaines  parties,  qui  sont  ou  plus  grosses  ou  plus 
petites.  Ainsi,  les  uns  ont  de  longues  pattes  ;  les  autres 
en  ont  de  très-courtes  ;  les  uns  ont  une  large  langue  ; 
d'autres  ont  la  langue  étroite.  Les  mêmes  différences 
se  remarquent  encore  pour  d'autres  parties  du  corps. 
Les  oiseaux  ont  peu  de  parties  qui  différent  spéciale- 
ment des  uns  aux  autres  \  mais  ils  différent  de  tous 


§  1.  Pour  les  oiseaux Il 

faut  comparer  ces  généralités  sur 
les  oiseaux  à  celles  qu'a  pré- 
sentées Cuvier,  Règne  Animal, 
tome  I,  pp.  301  et  suiv.,  édit. 
de  1829;  et  celles  de  Bufîbn, 
Discours  sur  la  nature  des  oi- 
seaux, tome  XIX,  pp.  24  et 
suiv.,  édition  de  1829.  —  Les 


oiseaux  ont  peu  de  parties..^.. 
Ils  diffèrent  de  tous  les  ani~ 
maux.  Cuvier  reconnaît  aussi, 
loc.  cit. y  p.  310,  «  que  de  toutes. 
»  les  classes  d'animaux,  celle 
»  des  oiseaux  est  la  mieux  ca- 
»  ractérisée,  celle  dont  les  es- 
»  pèces  se  ressemblent  le  plus 
»  et  qui  est  séparée  de  toutes 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  §  3 


235 


les  animaux  par  l'organisation  des  parties  qui  leur 
sont  propres.  *  Ils  ont  tous  des  ailes  ;  et  c'est  une 
particularité  qui  les  distingue  de  tous  les  autres.  Dans 
les  autres  animaux,  certaines  parties  sont  velues; 
d'autres  sont  écailleuses;  d'autres  sont  cornées;  mais 
ce  sont  des  ailes  qu'ont  les  oiseaux.  L'aile  est  divisée, 
et  elle  n'est  pas  de  la  même  espèce  chez  ceux  qui 
ont  des  ailes  pleines  ;  tantôt  elle  n'est  pas  fendue  ; 
tantôt  elle  l'est  ;  tantôt  elle  a  un  tuyau  ;  et  tantôt 
elle  en  est  privée.  ^  Les  oiseaux  ont  en  outre  dans  la 
tète  cet  organe  du  bec,  qui  est  fort  remarquable,  et 
qui  leur  est  spécial,  comparativement  aux  autres  ani- 
maux. Chez  l'éléphant,  la  trompe  sert  de  main  ;  chez 


»  les  autres  par  un  plus  grand 
»  intervalle.  »  Buffon  a  énu- 
méré  également  les  qualités 
particulières  et  distinctives  dé 
l'oiseau,  qu'il  loue  avec  une 
sorte  d'enthousiasme  ;  voir  sur- 
tout p.  70,  loc.  cit. 

§  2 .  //^  ont  tous  d^s ailes.  C'est 
en  effet  la  particularité  essen- 
tielle qui  sépare  l'oiseau  du 
reste  des  êtres;  voir  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  I,  ch.  v, 
§  9,  p.  32  de  ma  traduction.  — 
Vaile  est  divisée.  Ceci  est  vrai 
pour  la  plupart  des  oiseaux.  — 
Des  ailes  pleines .  C  e^t  là  sans 
doute  une  allusion  aux  ailes  des 
chauves-souris.  La  membrane 
qui  remplit  les  intervalles  des 
bras,  des  avant-bras  et  des 
doigts,  est  une  aile  véritable, 
plus  étendue  en  surface  que 
l'aile  des  oiseaux,   et  qui  per- 


met à  l'animal  de  voler  très- 
haut  et  très-rapidement.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  112,  édit.  de  1829.  —  Tan- 
tôt elle  a  un  tuyau.  Ce  détail 
se  rapporte  à  la  plume  et  non 
plus  à  l'aile  ;  mais  en  grec,  le 
même  mot  désigne  l'aile  et  la 
plume. 

§  3.  Cet  organe  du  bec.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  II, 
ch.  VIII,  §  5,  p.  151  de  ma  tra- 
duction. —  Chez  V  éléphant.  On 
ne  comprend  pas  bien  que  l'au- 
teur parle  aussi  brusquement  de 
l'éléphant,  qui  semble  n'avoir 
rien  à  faire  ici.  Le  bec  de  l'oi- 
seau remplace  en  quelque  sorte 
le  nez;  et  par  une  association 
d'idées  assez  naturelle,  on  passe 
du  nez  à  la  trompe;  mais  dans 
tout  ceci,  la  pensée  n'est  pas 
suffisamment  exprimée.  —  Chez 


•236 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


quelques  insectes  la  langue  remplace  la  bouche;  dans 
les  oiseaux,  le  bec,  qui  est  osseux,  remplit  la  fonction 
des  dents  et  des  lèvres.  Nous  avons  antérieurement 
parlé  des  sens  chez  les  oiseaux.  Ils  ont  un  cou,  qui 
naturellement  est  tendu,  et  par  la  même  raison  qui 
fait  que  les  autres  animaux  en  ont  également  un. 
Mais  les  uns  l'ont  court,  les  autres  ont  le  cou  très- 
long;  et  pour  la  plupart,  le  cou  correspond  à  peu 
près  à  la  longueur  des  pattes.  Ceux  qui  ont  de  longues 
pattes  ont  aussi  un  long  cou  ;  ceux  qui  ont  des  pattes 
courtes  ont  un  cou  qui  Test  également.    Cependant 
les  palmipèdes  font  exception.  Si  leur  cou  était  tout 
court  avec  de  longues  pattes,  il  ne  leur  permettrait  plus 
de  ramasser  la  nourriture  qui  est  à  terre  ;  et  s'il  était 
long  chez  ceux  qui  ont  des  pattes   courtes,  il  leur 


quelques  insectes.  11  eût  été  bon 
de  désigner   plus    précisément 
quelques-uns   de   ces    insectes. 
L'appareil  buccal  est  très-divers 
selon  que  l'insecte  se  nourrit  de 
liquides,  ou  qu'il  est  broyeur 
comme  les  coléoptères,  les  né- 
vroptères,  etc.,  etc.,  ou  suceur 
comme    les   lépidoptères,    etc. 
Voir  la  Zoologie  descriptive  de 
M.  Claus,  p.  540,  trad.  franc.  ; 
voir  aussi  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  IV,   pp.  4  et  suiv.  et  p. 
297,  édit.  de  1829.  —  Remplit 
la  fonction  des  dents  et  des  /è- 
vres.  Cette  appréciation  est  fort 
exacte. —  Des  sens,  chez  les  oi- 
seaux. Ceci  n'est  pas  dans  le 
texte  ;  mais  j'ai  cru  devoir  faire 
cette  addition,    à  cause   de  ce 


qui  suit.  Il  a  été  question  de  la 
répartition  des  sens  chez  les  ani- 
maux en  général  dans  l'Histoire 
des  Animaux,  livre  IV,  ch.  8, 
pp.  77  et  suiv.   de  ma  traduc- 
tion. —  Ils  ont  un  cou.  Ce  dé- 
tail se  rapporte  évidemment  aux 
oiseaux.  —  Par  la  même  rai" 
son...  Sur  le  cou  des  animaux, 
voir    l'Histoire    des   Animaux, 
livre  II,  ch.  viii,   pp.   148  et 
suiv.  —  Court...  très-long.  Tous 
ces    détails    sont    parfaitement 
exacts;  et  c'étaient  les  premiers 
qui   devaient    frapper   l'obser- 
vateur. Voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, t.  I,  p.  302.  —  Les  pal- 
mipèdes. Voir  Cuvier,  loc.  cit. y 
pp.  311  et  543  et  suiv.  Ce  sont 
les  seuls  oiseaux  dont  le  cou  dé- 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  §  5 


237 


serait  également  peu  utile.  *  Pour  ceux  des  oiseaux 
qui  sont  carnivores,  la  longueur  du  cou  les  empê- 
cherait presque  complètement  de  trouver  leur  vie  ; 
car  un  long  cou  est  toujours  faible;  et  ceux-là  ne  peu- 
vent vivre  qu'à  la  condition  d'employer  la  force.  Aussi, 
aucun  oiseau  pourvu  de  serres  recourbées  n'a-t-il  un 
long  cou.  Les  palmipèdes  et  les  oiseaux  qui,  ayant 
comme  eux  des  pieds  divisés,  les  ont  néanmoins  fort 
écourtés,  ont,  parce  qu'ils  sont  du  même  genre  que 
les  palmipèdes,  un  long  cou  qui  leur  sert  à  prendre 
leur  nourriture,  tirée  de  l'eau  ;  mais  les  pattes  qui 
leur  servent  à  nager  sont  courtes. 

^  Les  becs  n'offrent  pas  moins  de  différences,  selon 
la  vie  que  mènent  les  oiseaux.  Tels  oiseaux  l'ont  tout 
droit  ;  tels  autres  l'ont  recourbé  ;  le  bec  tout  droit 
est  à  ceux  qui  en  ont  besoin  pour  se  nourrir  ;  et  les 
carnivores  ont  un  bec  crochu.  Cette  forme  du  bec 
leur  est  indispensable  pour  triompher  dans  la  lutte. 


passe,  et  quelquefois  de  beau- 
coup, la  longueur  des  pattes. — 
La  nourriture  qui  est  à  terre. 
Et  aussi,  dans  la  profondeur  de 

l'eau. 

§  4.  Qui  sont  carnivores.  Ces 

observations  ne  sont  pas  moins 
exactes  que  les  précédentes.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
pp.  313  et  suiv.  Les  oiseaux 
de  proie  sont  parmi  les  oiseaux 
ce  que  les  carnassiers  sont  par- 
mi les  quadrupèdes.  —  N'a-t-il 
un  long  cou.  Cette  remarque  est 
exacte.  —  Les  palmipèdes 


fort  écourtés.  Ce  sont  les  na- 
geurs,   comme    le    cygne,    le 
canard,  etc.  C'est  plus  parti- 
culièrement la  famille  des  La- 
mellirostres  de  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  I,  pp.  565  et  suiv. 
§  5.   Les   becs  n'offrent  pas 
moins  de  différences.  Sur  le  bec 
des  oiseaux,  voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  xvi^leç.,  t.  III, 
pp.    60   et   suiv.,   l"'  édit.  —- 
Tout  droit.  Comme  les  pics,  qui 
en  ont  besoin  pour  percer  l'é- 
corce    des    arbres.  —    Un  bec 
crochu.  Comme  celui  de  tous  les 


s 


238 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  §  8 


239 


parce  que  nécessairement  ils  ne  se  nourrissent  guère 
que  d'animaux  vivants,  et  qu'ils  doivent  le  plus  souvent 
les  vaincre  à  force  ouverte.  ®  Ceux  qui  vivent  dans  les 
marais  et  qui  mangent  de  l'herbe  ont  le  bec  fort  large; 
car  c'est  à  cette  condition  que  le  bec  leur  sert  à  fouiller 
l'eau,  à  arracher  et  à  dépecer  leurs  aliments.  Quel- 
ques-uns de  ces  oiseaux  ont  le  bec  long,  ainsi  que  le 
cou,  pour  pouvoir  prendre  leur  nourriture  à  de  grandes 
profondeurs  ;  car  la  plupart  de  ces  oiseaux  et  des  pal- 
mipèdes ne  vivent  des  petites  bètes  qui  se  trouvent 
dans  l'eau  qu'en  les  saisissant  ou  directement,  ou 
grâce  à  ce  cou  si  long.  Le  cou  leur  sert  alors  comme 
d'une  ligne  à  pêcher,  et  leur  bec  est  comme  le  flot- 
teur et  l'hameçon.  '  Chez  les  oiseaux,  les  parties  supé- 
rieures de  leur  corps,  ainsi  que  le  dessous  et  ce  qu'on 
nomme  le  tronc  chez  les  quadrupèdes,  tout  cela  est 
de  la  même  venue.  Au  lieu  de  bras  et  de  membres  de 


oiseaux  de  proie.  —  Les  vaincre 
à  force  ouverte.  Ceci  est  une 
sorte  de  répétition  de  ce  qui  a 
été  dit  au  paragraphe  précédent. 
§  6.  Ceux  qui  vivent  dans  les 
marais...  de  C herbe.  Le  cygne, 
par  exemple,  vit  également  de 
poissons  et  de  végétaux.  — 
Le  bec  leur  sert  à  fouiller 
l'eau...  La  description  est  fort 
exacte.  —  Le  bec  long.,  ainsi  que 
le  cou.  Ceci  convient  particu- 
lièrement aux  échassiers,qui  ont 
un  bec  proportionné  à  la  lon- 
gueur de  leurs  pattes. —  Vivent 
des  petites  bétes.  Les  échassiers 
vivent  de  poissons,  de  reptiles, 


de  vers,  d'insectes  ;  quelques- 
uns  se  contentent  d'herbages,  et 
vivent  éloignés  de  l'eau;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  494,  édit.  de  1829. —  Com- 
me d'une  ligne  à  pécher.  Il  est 
possible  que  ceci  ne  soit  qu'une 
interpolation.  La  comparaison 
n'est  pas  tout  à  fait  fausse  ;  mais 
elle  n'est  guère  dans  les  habitu- 
des du  style  aristotélique.  — 
Comme  le  flotteur  et  l'hameçon. 
Ce  rapprochement  est  exagéré. 
%  1 .  Est  de  la  même  venue. 
L'expression  du  texte  ne  semble 
avoir  que  ce  sens  ;  mais  elle  est 
bien  vague  et  bien  incomplète,  et 


devant,  ils  ont  des  ailes,  qui  peuvent  se  déployer,  et 
qui  forment  pour  eux  une  partie  toute  spéciale  ;  ils 
ont,  au  lieu  d'omoplate,  les  extrémités  des  ailes  sur  le 
dos.  D'ailleurs  ils  ont  deux  jambes,  ainsi  que  l'homme; 
mais  ces  jambes  se  plient  en  dedans  comme  chez  les 
quadrupèdes,  et  non  pas  en  dehors,  comme  elles  se 
plient  chez  l'homme.  ^  Les  ailes,  ainsi  que  les  mem- 
bres antérieurs  des  quadrupèdes,  sont  à  la  circon- 
férence du  corps.  Mais  il  y  a  nécessité  que  l'oiseau  soit 
bipède  ;  car  la  nature  de  l'oiseau  le  range  parmi  les 
animaux  qui  ont  du  sang,  et  en  même  temps  il  est  de 
la  race  ailée.  Or  les  animaux  pourvus  de  sang  ne  se 
meuvent  pas  par  plus  de  quatre  appareils,  et  les 
quatre  parties  rattachées  au  corps  se  retrouvent  dans 
les  oiseaux,  de  même  que  chez  les  autres  animaux 


elle  ne  donne  pas  une  description 
suffisante  de  la  constitution  de 
l'oiseau,  bien  que  cette  descrip- 
tion ne  soit  pas  fausse.  —  Au 
lieu  de  bras.  Comparativement 
à  l'homme.  —  Et  de  membres 
de  devant.  Comparativement  au 
reste  des  animaux.  —  Qui  peu- 
vent se  déployer.  Ou  peut-être, 
Suspendues. —  Une  partie  toute 
spéciale.  Et  qui  est  le  caractère 
essentiel  de  leur  organisation. 
—  Ju  lieu  d'omoplate.  Ceci 
n'est  pas  exact  ;  et  l'épaule  des 
oiseaux  est  composée  de  trois 
os,  la  clavicule,  la  fourchette 
et  l'omoplate.  Voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  iv®  leç.,  t.  I, 
p.  248,  r«  édit.  La  fourchette 
est  un  os  particulier  à  l'oiseau  ; 


il  est  étonnant  qu'Aristote  l'ait 
omis.  —  Se  plient  en  dedans. 
Voir,  sur  les  flexions  dans  les 
membres  des  animaux,  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,ch.  xi, 
§  3,  p.  65  de  ma  traduction. 

8  8.  Sont  à  la  circonférence 
du  corps.  C'est  la  traduction 
littérale  du  texte;  mais  l'ex- 
pression n'est  pas  tout  à  fait 
juste  ;  et  il  aurait  mieux  valu 
dire  :  Aux  côtés  du  corps.  — 
Il  X  a  nécessité.  Afin  que  l'oi- 
seau conservât  encore  quelques 
affinités  avec  les  quadrupèdes,  et 
que  la  nature  procédât,  ici  com- 
me ailleurs,  par  nuances  pres- 
que insensibles.  —  Par  plus  de 
quatre  appareils.  Voir  l'Hk- 
toire  des  Animaux,  liv.  I,  eh.  v, 


\ 


240 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


pourvus  de  sang  qui  vivent  sur  terre  et  qui  y  mar- 
chent. Seulement,  tandis  que  les  autres  ont  des  bras 
et  quatre  membres,  ce  qui  distingue  l'oiseau,  c'est 
d'avoir  des  ailes  au  lieu  des  membres  antérieurs  et 
des  bras. 

®  Les  ailes  de  l'oiseau  sont  très-puissantes  ;  et  il  est  de 
l'essence  de  l'oiseau  de  pouvoir  voler.  Il  faut  donc  de 
toute  nécessité  quelesoiseaux  aientdeux pieds; etgrâce 
à  leurs  ailes,  ils  peuvent  se  mouvoir  avec  quatre  appa- 
reils. Ils  ont  tous  la  poitrine  en  pointe  et  charnue  ; 
elle  est  pointue  en  vue  du  vol  ;  car,  trop  large,  elle  se 
meut  difficilement,  parce  qu'elle  déplace  beaucoup 
d'air  ;  et  elle  est  charnue,  parce  qu'une  pointe  est 
toujours  faible  si  elle  n'a  pas  un  grand  revêtement. 
*®  Sous  la  poitrine,  est  le  ventre  qui  s'étend  jusqu'à 
la  sortie  des  excréments,  et  à  la  flexion  des  pattes, 


§14,  p.  34  de  ma  traduction. 
—  Qui  vivent  sur  terre  et  qui  y 
marchent.  C'est  bien  aussi  ce 
que  fait  l'oiseau  ;  mais  il  a  de 
plus  le  privilège  de  voler.  — 
Seulement, . .  Cette  restriction  est 
très-juste. 

§  9.  Sont  très -puissantes. 
Ceci  est  surtout  vrai  des  oiseaux 
de  proie;  mais  on  peut  dire 
d'une  manière  générale  que  les 
muscles  des  ailes  des  oiseaux 
sont  les  plus  puissants  de  toute  la 
création.  Le  vol  exige  un  effort 
prodigieux  ;  et  l'organisation 
entière  de  l'oiseau  correspond  à 
cette  nécessité  primordiale  ;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 


pp.  301  et  suiv.;  et  aussi  Buf- 
fon,  Discours  sur  la  nature  des 
oiseaux,  p.  34,  édit.  de  1829. 
—  Jvec  quatre  appareils.  C'est 
ce  qui  vient  d'être  dit,  plus 
haut,  §  8.  —  La  poitrine  en 
pointe  et  charnue.  C'est  la  four- 
chette et  le  sternum,  qui  chez 
les  oiseaux  ont  une  forme  toute 
particulière.  Voir  M.  Claus,  Zoo- 
logie descriptive,  p.  941,  trad. 
franc.  —  Pointue  en  vue  du  vol. 
C'est  évident.  —  Un  grand  revê- 
tement. L'expression  grecque 
n'est  pas  plus  précise. 

§  10.  Sous  la  poitrine.  Ou 
plutôt  :  Sous  la  partie  qui  ré- 
pond à  la  poitrine.  —  La  flexion 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  §  H  241 

tout  comme  chez  les  quadrupèdes  et  chez  l'homme. 
Ces  parties  sont  placées  entre  les  ailes  et  les  membres. 
Tous  les  animaux  venant  de  vivipares  ou  d'ovipares 
ont  à  leur  naissance  un  nombril  ;  mais  chez  les  oi- 
seaux adultes,  il  disparaît.  Nous  en  expliquons  claire- 
ment la  cause  dans  les  Etudes  sur  la  Génération. 
C'est  que  la  suture  se  fait  à  l'intestin,  et  ce  n'est  pas 
une  partie  des  veines,  comme  dans  les  vivipares. 

**  Il  y  a,  parmi  les  oiseaux  qui  sont  faits  pour  le  vol, 
des  espèces  qui  ont  des  ailes  étendues  et  puissantes, 
comme  les  oiseaux  à  serres  recourbées,  et  comme  les 
carnassiers.  Ne  pouvant  vivre  qu'à  la  condition  de 


des  pattes.  C'est  précisément  le 
haut  de  la  cuisse  plus  que  la 
flexion  des  pattes  ;  on  pourrait 
traduire  aussi  ;  La  flexion  des 
membres.  —  Un  nombril.  Sur 
l'organisation  de  l'œuf,  voir 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  VI, 
ch.  III,  §  2,  p.  269  de  ma  tra- 
duction. —  //  disparaît.  Il  est 
certain  qu'il  n'y  a  pas  trace  de 
nombril  chez  les  oiseaux  adultes, 
comme  il  en  reste  chez  l'homme 
durant  toute  sa  vie  ;  mais  ceci 
tient  à  tout  le  développement  de 
l'oiseau.  Tant  qu'il  est  dans 
l'œuf,  il  a  nécessairement  cer- 
taines attaches,  d'abord  avec 
l'oviducte  de  la  mère,  puis  en- 
suite avec  le  jaune,  qui  le  nourrit; 
mais  une  fois  né,  il  n'a  plus  rien 
de  tous  ces  rapports  ombilicaux; 
la  vésicule  germinative  répond 
peut-être  à  l'ombilic.  Voir  M. 
Claus,  Zoologie  descriptive,  p. 


T.     II. 


95 G,  trad.  franc.  —  Les  Études 
sur  la  Génération.  Voir  le  Traité 
de  la  Génération  des  Animaux, 
liv.  III,  §  29,  édit.  et  trad.  de 
MM.  Aubert  et  Wimmer,  page 
226  et  passim  ;  notamment, 
liv.  II,  §66,  p.  168.  —  La  su- 
ture se  fait  à  l'intestin.  L'ex- 
pression du  texte  n'est  pas  plus 
claire;  et  je  ne  trouve  pas  dans 
la  science  actuelle  des  investi- 
gations spéciales  sur  ce  sujet, 
qui  mérite  d'ailleurs  l'attention 
qu'Aristote  y  a  donnée.  Voir  Cu- 
vier, Règne  animal,  1. 1,  p.  309, 
édit.  de  1829.  —  Une  partie 
des  veines.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  VII,  ch.  vu,  §  6, 
p.  440  de  ma  traduction. 

§  11.  Des  ailes  étendues  et 
puissantes.  Ceci  s'applique  sur- 
tout aux  oiseaux  de  proie 
diurnes.  —  A  la  condition  de 
voler  beaucoup.  La  science  ac- 

16 


Mi 


242 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


voler  beaucoup,  il  faut  qu'ils  aient,  dans  cette  vue,  des 
plumes  en  abondance  et  de  grandes  ailes.  Mais  ce  ne 
sont  pas  seulement  les  espèces  des  rapaces  qui  volent 
bien;  ce  sont  aussi  toutes  celles  qui  ne  peuvent 
trouver  leur  subsistance  que  grâce  à  la  rapidité  de 
leur  vol,  ou  qui,  pour  vivre,  sont  forcées  de  changer  de 
lieux.  *^  Il  y  a  aussi  des  espèces  d'oiseaux  qui  ne  vo- 
lent guère,  et  qui  sont  fort  lourdes.  Ce  sont  les  es- 
pèces qui  vivent  à  terre,  qui  mangent  des  fruits,  ou 
encore  qui  nagent  et  vivent  près  de  l'eau.  Les  oiseaux 
à  serres  crochues  ont  de  très-petits  corps,  à  les  con- 
sidérer sans  leurs  ailes,  parce  que  c'est  dans  leurs 
ailes  que  passe  toute  la  nourriture,  pour  faire  à  l'animal 
des  armes  qui  puissent  le  défendre.  Au  contraire,  les 
oiseaux  qui  ne  volent  pas  ont  des  corps  volumineux. 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  J5  14 


243 


tuelle  ne  pourrait  pas  trouver 
des  explications  plus  complètes, 
ni  plus  vraies.  —  Des  plumes 
en  abondance.  Selon  Cuvier, 
«  les  plumes  ont  été  données  à 
l'oiseau  pour  le  garantir  contre 
les  rapides  variations  de  tem- 
pérature, auxquelles  ses  mou- 
vements l'exposent  »  ;  Règne 
animal,  t.  I,  p.  304  et  p.  396, 
édit.  de  1829.  —  Et  de  grandes 
ailes.  L'envergure  varie  beau- 
coup de  dimension  ;  elle  est 
surtout  étendue  chez  les  rapa- 
ces. —  La  rapidité'  de  leur  vol. 
Voir  la  Zoologie  descriptive  de 
M.  Claus,  page  956  de  la  trad. 
franc. 

§  12.  Qui  ne  volent  guère, .. 


fort  lourdes.  Ce  sont  surtout  les 
gallinacés,  dont  le  port  est  pe- 
sant et  dont  le  vol  est  court. 
Voir  Cuvier,  Règne  animal,  1. 1, 
pp.  311  et  468,  édit.  de  1829. 
Les  muscles  pectoraux  sont  très- 
faibles  et  rendent  le  vol  difficile. 
—  Qui  mangent  des  fruits.  Les 
gallinacés  vivent  principalement 
de  grains.  —  Qui  nagent  et  vi- 
vent près  de  l'eau.  Ce  sont  les 
oies,  les  canards,  les  cygnes, 
etc.  —  [jes  oiseaux  à  serres 
crochues.  Ce  sont  les  oiseaux  de 
proie.  —  De  très -petits  corps. 
Comparativement  à  l'envergure 
des  ailes.  —  Des  corps  volumi- 
neu.v.  Comme  on  peut  le  voir 
chez  les  gallinacés. 


et  c'est  ce  qui  les  rend  si  lourds.  *^  Quelques  espèces 
d'oiseaux  pesants  ont  aux  pattes  pour  se  défendre  ce 
qu'on  appelle  des  ergots,  au  lieu  d'ailes  ;  mais  les  oi- 
seaux ne  sont  jamais  tout  ensemble  pourvus  d'ergots 
et  de  serres   crochues.    C'est  que  la  nature  ne  fait 
jamais  rien  d'inutile.  Des  ergots  ne  serviraient  en  quoi 
que  ce  soit  aux  oiseaux  à  serres  crochues  et  à  grand 
vol,  tandis  que  les  ergots  servent  beaucoup  dans  les 
combats  qui  se  livrent  à  terre.  C'est  pour  ce  motif  que 
certaines  espèces  d'oiseaux  lourds  en  sont  armés  •  car 
pour  ceux-là,  les  serres  Crochues  ne  seraient  pas  seu- 
lement inutiles,  elles  seraient  en  outre  dangereuses, 
attendu  que,  faites  pour  empoigner,  elles  gêneraient 
beaucoup  la  marche.  ''Aussi,  tous  les  oiseaux  à  serres 
recourbées  marchent  mal,  et  ne  se  posent  jamais  sur 
des  pierres  ;  car  dans  ces  deux  cas,  la  nature  de  leurs 
ongles  est.  absolument  contraire  à  ces  deux  emplois. 
C'est  là  une  suite  nécessaire  de  leur  constitution;  car 


§  13.  Des  ergots.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  II,  ch. 
VIII,  §  9,  p.  154  de  ma  traduc- 
tion. —  Ju  lieu  d'ailes.  Ceci 
n  est  pas  exact  ;  les  ergots  n'ex- 
cluent pas  les  ailes;  mais  ils 
vont  d'ordinaire  avec  de  mau- 
vaises ailes.  —  D'ergots  et  de 
serres  croc/mes.  C'est  exact.  — 
Ne  fait  jamais  rien  d'inutile. 
Grand  principe,  dont  Aristotene 
cesse  jamais  de  montrer  les  ap- 
plications. —  Ne  serviraient  en 
quoi  que  ce  soit.  C'est  peut-être 
trop  dire;  lesoiseauxde  proie  ont 


assez  d'armes  sans  celle-là  ;  elle 
pourrait  néanmoins  leur  servir, 
s'ils  l'avaient  avec  les  autres. 
—  Elles  seraient  en  outre  dan- 
gereuses. Ceci  est  parfaitement 
vrai  ;  et  il  suffit  de  voir  marcher 
des  vautours  et  des  aigles,  pour 
se  convaincre  de  l'exactitude  de 
cette  observation.  —  Faites 
pour  empoigner.  C'est  la  force 
de  l'expression  du  texte. 

§  14.  Marchent  mal.  Tout 
au  contraire,  les  gallinacés,  par 
exemple,  et  tant  d'autres  oi- 
seaux non  carnassiers,  marchent 


N, 


^44 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


la  partie  terreuse  de  leur  corps  et  leur  chaleur  native 
leur  deviennent  des  instruments  utiles  pour  la  lutte. 
Se  portant  en  haut,  cet  élément  fait  la  dureté  ou  la 
grosseur  de  leur  bec;  et  s'il  se  porte  en  bas,  il  y  fait 
les  ergots  sur  les  pattes;  ou  bien,  dans  les  ongles 
des  pieds,  il  fait  leur  grosseur  et  leur  force.  Du  reste, 
les  deux  choses  ne  se  produisent  pas  à  la  fois  en  plusieurs 
lieux  différents  ;  car  la  nature  de  cette  excrétion  s'af- 
faiblit en  se  dispersant.  *•*  Aux  uns,  la  nature  donne  la 
longueur  des  pattes.  A  quelques  autres,  au  lieu  de 
cette  longueur,  elle  remplit  Tintervalle  des  doigts  des 
pieds.  Aussi,  les  oiseaux  qui  nagent  ont-ils  nécessai- 
rement, ou  des  pieds  qui  sont  entièrement  palmés,  ou 


très- fermement  sur  le  sol.  —  Im 
partie  terreuse  de  leur  corps  et 
leur  chaleurnatlve .  C'est  une  ap- 
plication de  la  théorie  des  qua- 
tre éléments,  adoptée  par  Aris- 
tote,  et  qui  a  régné,  quelque 
fausse  qu  elle  fût,  jusque  dans 
les  temps  modernes.  —  Les 
ergots  sur  les  pattes.  Dans  l'or- 
dre des  gallinacés,  par  exemple. 
—  Dans  les  ongles  des  pieds. 
Dans  l'ordre  des  oiseaux  de 
proie.  —  S'affaiblit  en  se  dis- 
persant. Il  ne  faut  pas  attacher 
trop  d'importance  à  ces  théories 
singulières  ;  la  physiologie  était 
alors  privée  de  trop  de  secours 
pour  être  plus  exacte  dans  ses 
analyses. 

§  15.  Jux  uns,  la  nature 
donne...  Toutes  ces  observa- 
tions sont  pleines  de  sagacité, 


et  la  science  moderne  les  ra- 
tifie. —  La  longueur  des  pattes. 
Ce  sont  les  échassiers  de  la 
zoologie  actuelle.  «  Le  bas  de 
leurs  jambes  est  nu  ;  leurs  tarses 
sont  très-hauts;  et  ils  peuvent 
ainsi  entrer  dans  l'eau  jusqu'à 
une  certaine  profondeur  sans  se 
mouiller  les  plumes,  et  y  pêcher 
au  moven  de  leur  cou  et  de 
leur  bec,  dont  la  longueur  est 
généralement  proportionnée  à 
celle  des  jambes  »  ;  voir  Cu- 
vier.  Règne  animal,  tome  I, 
p.  493,  édit.  de  1829.  —  Elle 
remplit  V intervalle  des  doigts 
des  pieds.  Ce  sont  les  palmi- 
pèdes, «  dont  les  pieds  sont 
faits  pour  la  natation,  implantés 
à  l'arrière  du  corps,  portés  sur 
des  tarses  courts  et  comprimés 
et  palmés  entre  les  doigts  »  ; 


L 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  §  17 


245 


des  doigts  qui,  tout  en  étant  divisés  séparément  les 
uns  des  autres,  ont  pourtant,  chacun  une  sorte  de 
rame,  qui  est  absolument  continue  pour  le  pied  entier. 
C'est  là  une  organisation  qui,  pour  des  causes  faciles 
à  comprendre,  est  tout  à  fait  nécessaire.  *^  Chez  ces 
oiseaux,  c'est  en  vue  du  mieux  et  pour  faciliter  leur  vie 
qu'ils  ont  les  pieds  ainsi  disposés;  car  vivant  dans 
l'eau  et  leurs  ailes  étant  à  peu  près  inutiles,  ils  ont 
des  pieds  faits  pour  leur  servir  à  nager.  En  effet,  les 
nageoires  des  poissons  sont  bien  également  des  es- 
pèces de  rames,  comme  celles  des  bateaux.  Aussi,  de 
même  que  les  poissons  cessent  de  pouvoir  nager 
quand  les  nageoires  leur  manquent,  de  même  ces 
oiseaux  ne  nagent  plus  quand  la  membrane  intermé- 
diaire de  leurs  pieds  vient  à  faire  défaut. 

"  Si  quelques  espèces  d'oiseaux  ont  des  pattes  fort 
longues,  cela  vient  de  ce  qu'ils  doivent  vivre  dans  les 
marécages.  Or  la  nature  fait  les  organes  pour  l'action 


Cuvier,  id.  ibid.,  p.  545.  — 
Une  sorte  de  rame.  La  compa- 
raison est  fort  juste.  —  Des 
eauses  faciles  à  comprendre. 
Ces  causes  sont  les  circonstances 
diverses  qui  dominent  la  vie  de 
ces  oiseaux,  habitant  le  long  des 
eaux  ou  vivant  dessus. 

§  16.  £/^  vue  du  mieux.  C'est 
le  principe  de  l'optimisme,  qu' A- 
ristote  a  toujours  soutenu.  — 

Les   nageoires des  espèces 

de  rames.  Nouvelle  comparaison 
aussi  juste  que  la  précédente. 
Cette  forme  de  style   est   fort 


rare  dans  Aristote.  —  Les  pois- 
sons   ces  oiseaux.  Le  rap- 
prochement est  frappant  ;  et  la 
science  moderne  pourrait  en  te- 
nir compte.  —  Fient  à  faire 
défaut.  Soit  par  suite  de  l'orga- 
nisation naturelle,  soit  par  suite 
d'un  accident. 

§  17.  Ils  doivent  vivre  dans 
les  marécages.  C'est  là  en  effet 
la  vie  des  échassiers,  sur  les 
rives  des  fleuves  et  des  lacs,  au 
bord  de  la  mer  et  des  étangs, 
en  un  mot,  dans  les  contrées  ma 
récageuses.   Perchés  sur  leurs 


N 


246 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


à  laquelle  ils  doivent  s'appliquer,  et  non  pas  laction 
pour  les  organes.  Comme  ces  oiseaux  ne  nagent  pas, 
ils  ne  sont  pas  palmipèdes;  mais  comme  ils  doivent 
vivre  dans  une  matière  qui  cède  sous  leurs  pieds,  ils 
ont  de  longues  pattes  et  de  longs  doigts  ;  et  presque 
tous  ont,  en  outre,  plusieurs  flexions  dans  ces  doigts 
mêmes.  ''  N  étant  pas  faits  pour  voler,  et  toutes  les 
parties  du  corps  étant  composées  de  la  même  matière, 
la  nourriture  qui  se  dirige  vers  le  croupion  passe  dans 
les  pattes  et  les  développe.  Aussi,  quand  ils  volent, 
se  servent-ils  de  ces  pattes  au  lieu  de  leur  croupion  ; 
ils  volent  en  les  étendant  en  arrière;  de  cette  façon, 
les  pattes  leur  sont  alors  utiles,  tandis  qu'autrement 


longues  jambes,  ils  cherchent 
de  petits  insectes,  des  mollus- 
ques, des  vers,  des  grenouilles, 
des  poissons.  Leurs  pattes  très- 
hautes  ont  les  tibias  nus,  avec 
des  tarses  fort  allongés.  —  De 


longs 


doigts.  Parmi  les  ëchas- 


siers,  les  uns  n'ont  pas  de  doigts 
postérieurs.  Ils  doivent  marcher 
dans  les   eaux  basses,   sur  des 
fonds    vaseux.    Le    quatrième 
doigt  est  tantôt  rudimentaire, 
tantôt  long  et  armé  ;  tantôt  aussi 
à  demi-palmé,  ou  tantôt  tout  à 
fait  libre.  —  Plusieurs  flexions . 
Je  ne  vois  pas  que  la  science 
moderne  ait  observé  ce  dernier 
détail  ;  voir  sur  les  échassiers  en 
général  M.  Claus,  Zoologie  des- 
criptive,  p.    970,   trad.  franc. 
Les  échassiers  s'appellent  aussi 
Oiseaux   de  rivage,   dans    les 
nomenclatures    actuelles.    Voir 


encore  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  I,  p.  /i33  sur  les  doigts  des 
échassiers  ;  et  sur  les  doigts  des 
oiseaux,  id.  ibid.,  p.  304,  édit. 
de  1829;  voir  M.  Claus,  Zoo- 
logie  descriptive,  p.  946,  édit. 
franc. 

§18.  N'e'tant  pas  faits  pour 
voler.  Ceci  n'est  pas  applicable 
à  tous  les  échassiers;  car  les 
hérons  volent  très-haut  et  très- 
longtemps.  — La  nourriture  qui 

se   dirige Voir  plus    haut, 

si  li  et  la  note.  —  En  les  éten- 
dant en  arrière.  L'observation 
est  fort  exacte;    et   les  pattes 
ainsi  placées  font  équilibre,  avec 
la  queue,  qui  est  très-courte  en 
général,  à  la  partie  antérieure 
du  corps.  Cuvier  adopte  aussi  en 
partie  le  système  des  compen- 
sations d'organes;  ainsi  en  par- 
lant des  brévipennes,  il  dit  que 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  §  20  247 

elles  ne  feraient  que  les  gêner.  Un  petit  nombre 
d'espèces  qui  ont  des  pattes  très-courtes  sous  le  ventre 
peuvent  aisément  voler.  Dans  ces  oiseaux,  les  pattes 
ainsi  disposées  ne  les  gênent  plus  ;  et  dans  les  oiseaux 
à  serres  crochues,  ces  pieds  leur  servent  à  saisir  leur 
proie. 

^®  Parmi  les  oiseaux  qui  ont  un  long  cou,  les 
uns,  quand  ce  cou  est  plus  épais,  Tétendent  en 
volant  ;  ceux  qui  Tout  léger  et  long  volent  en 
le  repliant,  afin  que,  quand  ils  s'abattent  quelque 
part,  le  cou  ainsi  couvert  soit  moins  exposé  à  des 
accidents.  ^"  Tous  les  oiseaux  ont  une  hanche,  pla- 
cée là  où  il  semblerait  qu'ils  n'en  doivent  pas  avoir; 
et  ils  ont  deux  cuisses  à  cause  de  la  longueur  de  la 


leurs  extrémités  postérieures  ont 
repris  en  force  ce  que  leurs  ailes 
ont  perdu  ;  Règne  animal,  tome 
I,  p.  494,  édit.  de  1829.— -C^/^ 

petit   nombre    d'espèces Il 

aurait  fallu  désigner  plus  précisé- 
ment ces  espèces,  puisque  ce  dé- 
tail ne  s'applique,  ni  aux  échas- 
siers, ni  aux  palmipèdes  dont 
il  vient  d'être  question.  —  Dans 
les  oiseaux  à  serres  crochues. 
Ceci  peut  sembler  une  interpo- 
lation, ou  tout  au  moins  une 
addition  mal  placée. 

§  19.  L' étendent  en  volant. 
Cette  observation  est  encore  très- 
exacte  ;  et  cette  extension  du 
cou  en  avant  est  faite  aussi  pour 
équilibrer  le  corps  entraîné  dans 
un  vol  rapide.  —  Volent  en  le 
repliant.  Il  aurait  fallu  ici  en- 
core indiquer  précisément  quel- 


ques espèces  de  volatiles.  —  Soit 
moins  exposé  à  des  accidents.  Il 
n'est  pas  sûr  que  cette  explica- 
tion soit  aussi  bonne  que  l'au- 
teur semble  le  croire;  et  cette 
position  du  cou  tient  sans  doute 
plutôt  aux  conditions  mêmes  du 
vol. 

§  20.  Ont  une  hanche.  Voir 
sur  cette  conformation  de  Foi- 
seau  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  II,  ch.  viii,  §  2,  p.  149 
de  ma  traduction,  et  la  note. 
Voir  aussi,  sur  cette  articulation 
des  membres  postérieurs  chez 
les  oiseaux ,  la  Zoologie  descrip- 
tive de  M.  Claus,  pp.  942  et 
945,  trad.  franc.  ;  voir  égale- 
ment Cuvier,  Règne  animal, 
t.  I,  p.  304,  oii  il  n'y  a  que  des 
indications  succinctes.  —  Ils 
ont  deux  cuisses.  Ceci  est  exa- 


N 


248 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


hanche,  qui  s  étend  en  dessous  jusqu'au  milieu  du 
ventre.  C'est  pour  cela  que  l'oiseau,  bien  qu'ayant 
deux  pieds,  ne  se  tient  pas  droit,  comme  il  pourrait  le 
faire  s'il  avait,  ainsi  que  l'homme  et  les  quadrupèdes, 
une  hanche  courte  à  partir  du  siège,  et  la  jambe  ve- 
nant immédiatement  après.  L'homme  se  tient  droit  ; 
et  les  quadrupèdes  ont  pour  soutenir  le  poids  du  corps 
les  membres  de  devant,  sur  lesquels  ils  reposent  soli- 
dement ;  mais  les  oiseaux  ne  sont  pas  droits,  parce 
que  leur  conformation  naturelle  est  celle  des  nains 
et  qu'ils  n'ont  pas  de  membres  antérieurs  ;  à  la  place 
de  ces  membres,  ils  ont  des  ailes.  "  La  nature  leur 
ayant  fait  une  longue  hanche,  au  lieu  de  cette  partie, 
les  a  soutenus  fortement  par  le  milieu.  Puis,  elle  a 
posé  les  pattes  par  dessous,  afin  que  le  poids  du  corps 
étant  également  réparti,  l'oiseau  pût  tantôt  marcher, 
ou  tantôt  se  tenir  en  repos,  en  équilibrant  l'un  et 


géré;,  et  le  bassin  des  oiseaux, 
tout  allongé  qu'il  est,  ne  peut 
pas  être  assimilé  à  une  cuisse. 
Le  fémur  est  court  et  solide,  et  la 
jambe  est  beaucoup  plus  longue 
que  la  cuisse;  la  cuisse  est  pres- 
cjue  horizontale;  et  par  suite,  la 
jambe  doit  être  reportée  en 
avant;  voir  M.  Claus,  Zoologie 
descriptive,  pp.  942  et  945, 
comme  ci-dessus.  —  Ne  se  tient 
pas  droit.  L'explication  est  ex- 
cellente; le  tronc  chez  les  oi- 
seaux est  toujours  placé  plus  ou 
moins  obliquement  ;  il  ne  peut 
jamais  être  droit  comme  chez 


r  hom  me .  —  Est  celle  des  nains . 
Dans  les  théories  mêmes  d' Aris- 
tote,  ceci  n'est  pas  très-exact, 
puisque  la  tête  et  le  cou  des 
oiseaux  sont  en  général  assez 
petits,  tandis  que,  chez  les  nains, 
la  partie  supérieure  du  corps 
est  trop  grosse,  et  particulière- 
ment la  tête.  Voir  plus  haut, 
ch.  x,  §§  8,  9,  11  et  38. 

§  21.  Au  lieu  de  cette  partie. 
Le  texte  est  aussi  vague  que  ma 
traduction;  «  Cette  partie  »  dé- 
signe sans  doute  la  partie  supé- 
rieure du  corps.  —  Le  milieu. 
C'est   le   sternum  des  oiseaux 


i 


LIVRE  IV,  CHAP.  XII,  §  22  249 

l'autre  côté.  On  voit  par  là  comment  l'oiseau,  tout 
en  ayant  deux  pieds,  ne  se  tient  pas  droit  cependant. 
D'ailleurs,  ce  qui  fait  que  leurs  pattes  n'ont  pas  de 
chair  est  aussi  ce  qui  cause  la  même  disposition  chez 
les  quadrupèdes  ;  et  l'on  s'est  déjà  expliqué  plus  haut 
à  ce  sujet. 

^^  Tous  les  oiseaux  sans  exception  ont  quatre  doigts 
aux  pieds,  les  palmipèdes  aussi  bien  que  les  fissipèdes. 
Quant  au  moineau  de  Libye  (l'autruche),  nous  verrons 
plus  tard  qu'il  n'a  que  deux  divisions  aux  pieds,  sans 
parler  d'autres  différences  qu'il  offre  encore  avec  le 
reste  des  oiseaux.  Tantôt,  les  oiseaux  ont  trois  doigts 
en  avant,  et  un  seul  en  arrière,  au  lieu  de  talon,  et 


avec  tous  ses  appendices.  —  Ne 
se  tient  pas  droit  cependant. 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  302,  édit.  de  1829,  a  expli- 
qué aussi  pourquoi  l'oiseau  ne 
peut  se  tenir  droit.  «  Les  extré- 
»  mités  antérieures,  destinées  à 
»  les  soutenir  dans  le  vol,  ne 
»  pouvaient  servir  ni  à  la  sta- 
»  tion,  ni  à  la  préhension  ;  ils 
»  sont  donc  bipèdes  ;  leur  corps 
»  devait  être  penché  en  avant 
»  de  leurs  pieds  ;  les  cuisses  se 
»  portent  donc  en  avant,  et  les 
»  doigts  s'allongent  pour  lui 
»  fournir  une  base  suffisante  ; 
»  le  bassin  est  très-étendu  en 
»  longueur...  les  ischions  et  sur- 
»  tout  les  pubis  se  prolongent 
»  en  arrière,  etc.,  etc.  »  Voir 
aussi  la  Zoologie  descriptive  de 
M»  Claus,   p.   938,  trad.  franc. 


et  p.  942.  -—  Zâ5  même  dispo^ 
sition  chez  les  quadrupèdes .  Les 
jambes  des  quadrupèdes  sont  en 
général  osseuses  et  sèches,  en 
vue  de  rendre  le  mouvement 
plus  facile.  —  Plus  haut.  Voir 
plus  haut,  ch.  x,  §  35,  et  aussi 

§  '7. 

§  22.  Sans  exception.  J'ai 
ajouté  ces  mots  pour  rendre 
toute  la  force  de  l'expression 
grecque  ;  mais  le  fait  n'est  pas 
exact;  et  il  y  a  des  oiseaux, 
comme  l'outarde,  qui  n'ont  que 
trois  doigts.  Il  est  bien  vrai 
que  l'autruche  (le  moineau  de 
Libye)  n'en  a  que  deux,  à  quatre 
phalanges  chacun.  —  Les  pal- 
mipèdes  aussi  bien  que  les  fis- 
sipèdes. Ces  détails  ne  sont  pas 
tout  aussi  vrais  que  l'auteur 
semble  le  croire  ;  voir  Cuvier, 


N 


250 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


pour  assurer  leur  marche.  Dans  les  oiseaux  à  longues 
pattes,  ce  dernier  doigt  n'a  aucune  longueur,  comme 
c  est  le  cas  pour  la  crex.  Les  oiseaux  n  ont  jamais  plus 
de  quatre  doigts.  ''  Telle  est  la  position  des  doigts  chez 
tous  les  autres  oiseaux  ;  mais  le  torcol  est  le  seul  à 
avoir  deux  doigts  en  arrière  et  deux  en  avant  ;  c  est 
peut-être  parce  que,  dans  cet  oiseau,  le  corps  est  moins 
porté  en  avant  que  chez  les  autres.  Tous  les  oiseaux 
ont  des  testicules;  mais  ils  les  ont  à  Tintérieur.  Nous 
expliquerons  la  cause  de  cette  organisation  en  traitant 
de  la  Génération  des  Animaux. 


Anatomie  comparée,   v©  leçon, 
tome  I,  p.  390,  r«  édit.  ;  voir 
aussi  M.  Claus,   Zoologie  des- 
criptive, p.  942,trad.  franc.  — 
Plus  tard.  Voir  le  ch.  xiv,  qui 
termine  l'ouvrage.   —  I^s  oi- 
seaux ont  trois  doigts.  On  au- 
rait   pu   désigner   précisément 
quelques  espèces.  —  N'a  au- 
cune longueur.  C'est  ce  qu'on 
observe  souvent  chez  les  échas- 
siers,  dont  le  pouce  est  en  géné- 
ral oblitéré.  —  Pour  la  crex. 
J'ai  dû  conserver  le  nom  grec, 
parce  que   l'identification  n'est 
pas  sûre  ;    voir  le  catalogue  de 
MM.  Aubert  et  Wimmer,  édit. 
et  trad.  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux,   tome    I,     p.    100;     ils 
croient   que    la   crex   pourrait 
être   l'himantopus    rufipes,    ou 
ostralegus.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  IX,  ch.  n,  §  10, 
p.  137  de  ma  traduction.  Dans 
la  zoolope  moderne,  la  crex  est 
une  espèce  de  râle,  dont  le  doigt 


postérieur  est  plus  court  que  les 
autres  ;  mais  ce  ne  serait  pas  un 
échassier,  comme  on  l'avait  cru 
quelquefois,  et  comme  le  dit 
ici  Aristote.  —  Jamais  plus  de 
quatre  doigts.  Cette  observation 
est  exacte. 

§  23.    Torcol.  Le  mot  grec 
est  Yunx,  que  la  zoologie  mo- 
derne a  conservé,  en  y  ajoutant 
l'épithètedeTorquilla.'^Cettecon- 
formation  singulière  des  pieds 
du    torcol    est    signalée    aussi 
dans  l'Histoire   des   Animaux, 
livre  II,  ch.  viii,  §  3,  p.  150  de 
ma  traduction.  —  Moins  porté 
en  avant.  Je  ne  sais  pas  si   la 
science  moderne  a  noté  ce  dé- 
tail.—  Tous  les  oiseaux  ont  des 
testicules.  Ceci  ne  tient  pas  à 
ce  qui  précède,  et  cette  fin  du 
chapitre  n'est  peut-être  qu'une 
interpolation.  Voir,  sur  les  tes- 
ticules  intérieurs  des   oiseaux, 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  IV, 
ch.  I.  §  4,   p.  199  de  ma  tra- 


LIVRE  IV,  GHAP.  XIII,  §  1 


251 


CHAPITRE  XIII 

De  l'organisation  des  poissons  ;  leur  conformation  générale  ;  des 
nageoires  et  de  leur  nombre  ;  citation  des  traités  sur  la  Marche 
et  le  Mouvement  des  Animaux  ;  poissons  à  deux  nageoires  ;  va- 
riétés dans  la  position  des  nageoires  ;  les  branchies  des  pois- 
sons; citation  du  Traité  de  la  Respiration;  organisation  des 
branchies  dans  les  sélaciens  ;  du  nombre  et  de  la  dimension  des 
branchies  ;  citations  des  Descriptions  Anatomiques  et  de  l'His- 
toire des  Animaux  ;  variétés  des  formes  de  la  bouche  dans  les 
poissons  ;  de  la  bouche  des  dauphins  et  des  sélaciens  ;  leurs 
mouvements  nécessaires  pour  saisir  leur  proie  ;  de  la  peau  des 
poissons  ;  leurs  écailles  ;  les  poissons  n'ont  jamais  de  testicules  ; 
évent des  dauphins,  des  baleines,  etc.;  rôle  de  l'évent  et  des 
branchies  ;  organisation  équivoque  des  phoques  et  des  chauves- 
souris. 

*  On  vient  de  voir  ce  que  sont  les  différents  mem- 
bres des  oiseaux  ;  mais,  chez  les  poissons,  les  parties 
extérieures  sont  encore  bien  plus  déformées.  Ils  n'ont, 
ni  jambes,  ni  mains,  ni  ailes;  et  nous  avons  expliqué 
antérieurement  les  causes  de  cette  organisation.  Mais 
le  volume  de  leur  corps  entier  est  continu  de  la  tète 


duction.  —  De  la  Géne'ration 
des  Animaux.  Voir  ce  traité 
spécial,  livre  I,  §  32,  p.  60, 
édit.  et  trad .  Aubert  et  Wimmer. 
§  1 .  Bien  plus  déformées .  Aris- 
tote établit  donc  une  sorte  de 
gradation  entre  les  animaux,  les 
oiseaux  venant  après  les  qua- 
drupèdes, les  reptiles  après  les 
oiseaux,  et  les  poissons  après 
les  reptiles.  C'est  encore  à  peu 
près   l'ordre    que   suit   Cuvier 


dans  son  Règne  animal.  —  Ni 
jambes^  ni  mains,  ni  ailes.  Ce 
sont  là  en  effet  les  premières 
différences  qui  doivent  frapper 
tout  d'abord  les  observateurs, 
bien  qu'elles  ne  soient  pas  les 
seules.  —  Antérieurement.  Ceci 
se  rapporte  sans  doute  à  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  II, 
ch.  IX,  p.  155  de  ma  traduc- 
tion. —  Est  continu  de  la  tête 
à  la  queue.  C'est-à-dire  qu'ils 


«*k 


N 


•4^ 


250 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


pour  assurer  leur  marche.  Dans  les  oiseaux  à  longues 
pattes,  ce  dernier  doigt  n*a  aucune  longueur,  comme 
c'est  le  cas  pour  la  crex.  Les  oiseaux  n'ont  jamais  plus 
de  quatre  doigts.  "  Telle  est  la  position  des  doigts  chez 
tous  les  autres  oiseaux  ;  mais  le  torcol  est  le  seul  à 
avoir  deux  doigts  en  arrière  et  deux  en  avant  ;  c'est 
peut-être  parce  que,  dans  cet  oiseau,  le  corps  est  moins 
porté  en  avant  que  chez  les  autres.  Tous  les  oiseaux 
ont  des  testicules;  mais  ils  les  ont  à  l'intérieur.  Nous 
expliquerons  la  cause  de  cette  organisation  en  traitant 
de  la  Génération  des  Animaux. 


Anatomie  comparée,  v®  leçon, 
tome  I,  p.  390,  V"  édit.  ;  voir 
aussi  M.  Claus,  Zoologie  des- 
criptive, p.  942,trad.  franc.  — 
Plus  tard.  Voir  le  ch.  xiv,  qui 
termine  l'ouvrage.  —  I^s  oi- 
seaux ont  trois  doigts.  On  au- 
rait pu  désigner  précisément 
quelques  espèces.  —  N'a  au- 
cune  longueur.  C'est  ce  qu'on 
observe  souvent  chez  les  échas- 
siers,  dont  le  pouce  est  en  géné- 
ral oblitéré.  —  Pour  la  crex. 
J'ai  dû  conserver  le  nom  grec, 
parce  que  l'identification  n'est 
pas  sûre;  voir  le  catalogue  de 
MM.  Aubert  et  Wimmer,  édit. 
et  trad.  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux, tome  I,  p.  100;  ils 
croient  que  la  crex  pourrait 
être  l'himantopus  rufipes,  ou 
ostralegus.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  IX,  ch.  ii,  §  10, 
p.  137  de  ma  traduction.  Dans 
la  zoologie  moderne,  la  crex  est 
une  espèce  de  râle,  dont  le  doigt 


postérieur  est  plus  court  que  les 
autres  ;  mais  ce  ne  serait  pas  un 
échassier,  comme  on  l'avait  cru 
quelquefois,  et  comme  le  dit 
ici  Aristote.  —  Jamais  plus  de 
quatre  doigts.  Cette  observation 
est  exacte. 

§  23.  Torcol.  Le  mot  grec 
est  Yunx,  que  la  zoologie  mo- 
derne a  conservé,  en  y  ajoutant 
l'épithète  de  ïorquilla.  Cette  con- 
formation singulière  des  pieds 
du  torcol  est  signalée  aussi 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  II,  ch.  viii,  §  3,  p.  150  de 
ma  traduction.  —  Moins  porté 
en  avant.  Je  ne  sais  j)as  si  la 
science  moderne  a  noté  ce  dé- 
tail.—  Tous  les  oiseaux  ont  des 
testicules.  Ceci  ne  tient  pas  à 
ce  qui  précède,  et  cette  fin  du 
chapitre  n'est  peut-être  qu'une 
interpolation.  Voir,  sur  les  tes- 
ticules intérieurs  des  oiseaux, 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  IV, 
ch.  I.  §  4,   p.  199  de  ma  tra- 


LIVRE  IV,  CHAP.  XIII,  §  1 


251 


CHAPITRE  XIII 

De  l'organisation  des  poissons  ;  leur  conformation  générale  ;  des 
nageoires  et  de  leur  nombre  ;  citation  des  traités  sur  la  Marche 
et  le  Mouvement  des  Animaux  ;  poissons  à  deux  nageoires  ;  va- 
riétés dans  la  position  des  nageoires  ;  les  branchies  des  pois- 
sons; citation  du  Traité  de  la  Respiration;  organisation  des 
branchies  dans  les  sélaciens  ;  du  nombre  et  de  la  dimension  des 
branchies  ;  citations  des  Descriptions  Anatomiques  et  de  l'His- 
toire des  Animaux  ;  variétés  des  formes  de  la  bouche  dans  les 
poissons  ;  de  la  bouche  des  dauphins  et  des  sélaciens  ;  leurs 
mouvements  nécessaires  pour  saisir  leur  proie  ;  de  la  peau  des 
poissons  ;  leurs  écailles  ;  les  poissons  n^ont  jamais  de  testicules  ; 
évent des  dauphins,  des  baleines,  etc.;  rôle  de  l'évent  et  des 
branchies  ;  organisation  équivoque  des  phoques  et  des  chauves- 
souris. 

*  On  vient  de  voir  ce  que  sont  les  différents  mem- 
bres des  oiseaux  ;  mais,  chez  les  poissons,  les  parties 
extérieures  sont  encore  bien  plus  déformées.  Ils  n'ont, 
ni  jambes,  ni  mains,  ni  ailes;  et  nous  avons  expliqué 
antérieurement  les  causes  de  cette  organisation.  Mais 
le  volume  de  leur  corps  entier  est  continu  de  la  tête 


duction.  —  De  la  Génération 
des  Animaux.  Voir  ce  traité 
spécial,  livre  I,  §  32,  p.  60, 
édit.  et  trad.  Aubert  et  Wimmer. 
§  1 .  Bien  plus  déformées .  Aris- 
tote établit  donc  une  sorte  de 
gradation  entre  les  animaux,  les 
oiseaux  venant  après  les  qua- 
drupèdes, les  reptiles  après  les 
oiseaux,  et  les  poissons  après 
les  reptiles.  C'est  encore  à  peu 
près   l'ordre    que   suit   Cuvier 


dans  son  Règne  animal.  —  Ni 
jambes^  ni  mains,  ni  ailes.  Ce 
sont  là  en  effet  les  premières 
différences  qui  doivent  frapper 
tout  d'abord  les  observateurs, 
bien  qu'elles  ne  soient  pas  les 
seules.  —  Antérieurement.  Ceci 
se  rapporte  sans  doute  à  l'His- 
toire des  Animaux,  livre  II, 
ch.  IX,  p.  155  de  ma  traduc- 
tion. —  Est  continu  de  la  tête 
à  la  queue.  C'est-à-dire  qu'ils 


s 


•252 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


à  la  queue.  Tous  les  polissons  n'ont  pas  la  queue  faite 
de  la  même  manière  ;  les  uns  l'ont  à  peu  près  pa- 
reille; quelques  autres,  parmi  les  poissons  larges, 
Font  épineuse  et  longue.  ^A  partir  de  la  queue,  le 
poisson  se  développe  en  largeur,  ainsi  qu'on  le  voit 
dans  les  torpilles,  dans  les  trygons,  et  autres  espèces 
de  sélaciens.  Dans  ces  poissons,  la  queue  est  épineuse 
et  longue  ;  dans  d'autres,  elle  est  charnue  et  courte, 
par  la  même  cause  que  dans  les  torpilles  ;  il  n'y  a  au- 
cune diflerence,  ou  à  ce  qu'elle  soit  courte  et  plus 


n'ont  pas  de  cou  distinct.  Cu- 
vierse  borne  à  dire,  Règne  ani- 
mal, tome  II,  p.  123,  que  les 
membres  étant  peu  utiles  aux 
poissons  sont  fort  réduits.  Le 
corps  des  poissons  a  générale- 
ment la  forme  d'un  fuseau,  plus 
ou  moins  comprimé;  voir  M. 
Claus,  Zoologie  descriptive,  pp. 
778  et  779,  trad.  franc.  La  tête 
est  immédiatement  réunie  au 
tronc  et  solidement  articulée 
avec  lui.  La  région  cervicale 
mobile  fait  presque  complète- 
ment défaut.  —  La  queue  faite 
de  la  même  manière.  La  queue 
est  chez  les  poissons  une  pièce 
essentielle  ;  car  c'est  elle  qui 
sert  surtout  à  la  progression  et 
à  la  natation.  Aristote  a  toute 
raison  d'y  attacher  beaucoup 
d'importance. 

§  2.  Dans  les  torpilles.  M.  le 
docteur  de  Frantzius,  p.  319, 
note  108,  pense  qu'il  y  a  ici 
quelque  erreur  ;  la  torpille  a  la 
queue  courte  et  assez  charnue  ; 


voir  aussi  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  II,  p.  396,  édit.  de 
1829.  —  Les  trygons.  Le  try- 
gon  est  une  espèce  de  pasténa- 
gue  et  de  raie,  dont  la  queue  est 
armée  d'un  aiguillon,  et  est  assez 
grêle  ;  c'est  un  repli  en  forme 
de  nageoire  ;  voir  Cuvier,  Rè- 
gne animal,  t.  II,  p.  399,  édit. 
de  1829;  voir  aussi  l'Histoire 
des  Animaux,  liv.  I,  ch.v,  §4, 
p.  30  de  ma  traduction.  —  Et 
autres  espèces  de  sélaciens.  Les 
poissons  ici  nommés  sont  bien 
des  sélaciens,  c'est-à-dire  des 
chondroptérygiens  à  branchies 
fixes;  les  squales,  les  raies  en 
font  partie.  —  Epineuse  et  lon^ 
gue,  La  queue  des  squales  est 
grosse  et  charnue,  particulière- 
ment celle  des  rhinobates,  par- 
mi les  raies,  qui  ont  en  général 
la  queue  mince  ;  voir  Cuvier, 
loc.  cit.,  pp.  385.  395  et  397. 
—  Par  la  même  cause.  L'auteur 
n'a  pas  dit  cette  cause  pour  les 
torpilles  ;  il  a  seulement  signalé 


LIVRE  IV,  CHAP.  XIII,  §  4 


253 


charnue,  ou  à  ce  qu'elle  soit  longue  et  moins  char- 
nue. C'est  le  contraire  qu'on  observe  dans  les  gre- 
nouilles ;  car,  comme  leur  largeur  en  avant  n'est  pas 
charnue,  toute  la  chair  qui  a  été  enlevée  est  reportée 
par  la  nature  en  arrière  et  à  la  queue.  ^  Si  les  poissons 
n'ont  pas  de  membres  indépendants,  c'est  qu'ils  sont 
faits  naturellement  pour  nager,  comme  l'indique  leur 
définition  essentielle,  attendu  que  la  nature  ne  fait 
jamais  rien  de  superflu  ni  d'inutile.  Comme,  d'après 
leur  essence,  ils  ont  du  sang,  ils  ont  reçu  des  na- 
geoires pour  nager  ;  et  comme  ils  ne  sont  pas  faits 
pour  marcher,  ils  n'ont  pas  reçu  de  pieds,  parce  que 
Tappendice  des  pieds  n'est  utile  que  pour  se  mouvoir 
sur  le  sol.  *Mais  il  n'était  pas  possible  qu'ils  eussent 


le  fait.  —  Dans  les  grenouilles. 
Il  s'agit  ici  des  grenouilles  ma- 
rines, et  non  des  grenouilles  or- 
dinaires ;    voir    l'Histoire    des 
Animaux,  liv.  Il,  ch.  ix,  §  5, 
p.  1 59  de  ma  traduction  ;  et  liv. 
IX,  ch.  xxv,  §  1,  p.  214.  Voir 
aussi  le  catalogue  de  MM.  Au- 
bert  et  Wimmer,  édit.  et  trad. 
de  l'Histoire  des  Animaux,  t.  I, 
p.   146,   no   90.  La  grenouille 
marine  d'Aristote  paraît  être  le 
Lophius   piscatorius    ou    Bau- 
droie, qui  n'est  pas  une  espèce 
de  raie,  et  qui  n'est  pas  un  sé- 
lacien  ;  voir  M.  le  docteur  de 
Frantzius,  loc.  cit.,  p.  320,  note 
109.  Il  y  a  encore  dans  la  zoo- 
logie moderne   une  famille  de 
poissons  appelés  les   batrachi- 


des  ;   voir  M.   Claus,  Zoologie 
descriptive,  p.  856. 

§  3.   N'ont  pas  de  membres 
indépendants.  Ceci  est  en  par- 
tie une  répétition  du  paragra- 
phe 1.  —  Sont  faits  naturelle- 
ment pour  nager.  Il  y  a  d'autres 
animaux  que  les  poissons    qui 
nagent  aussi;  mais  ce  n'est  pas 
là  leur  qualité  essentielle,  comme 
pour  les  poissons.  —  La  nature 
ne  fait  jamais  rien  de  superflu. 
Principe  de  la  plus  haute  im- 
portance, qu' Aristote  a  toujours 
soutenu,   et   dont  il  démontre 
l'application  réelle  chaque  fois 
que  l'occasion  s'en  présente.  — 
Comme. . . .  ils  ont  du  sang.  Cette 
réflexion  ne  paraît  pas  ici  bien 
placée. 


,  ^-^0it  -^K'^e'  ^^^^^vpi 


254 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


tout  ensemble  quatre  nageoires  et  des  pieds,  ni  rien 
de  ce  qui  ressemble  à  des  pieds  en  fait  de  membres,  du 
moment  qu'ils  avaient  du  sang.  Pourtant  les  cordyles, 
qui  ont  des  branchies,  ont  des  pieds  ;  en  revanche,  ils 
n'ont  pas  de  nageoires,  mais  ils  ont  une  queue  sèche 
et  large.  Ceux  des  poissons  qui  ne  sont  pas  larges, 
comme  le  sont  le  balos  et  le  trygon,  ont  quatre  na- 
geoires, deux  en  avant  et  les  autres  en  arrière  ;  aucun 


§  4.  Quatre  nageoires  et  des 
pieds.  II  semblerait  résulter  de 
ceci  que  tous  les  poissons  au- 
raient quatre  nageoires  ;  ce  se- 
rait une  erreur,  puisque  beau- 
coup de  poissons  en  ont  moins 
ou  plus,  ou  même  n'en  ont  pas 
du  tout.  —   Du  moment  qu'ils 
avaient  du   sang.  Ceci    ne    se 
comprend  pas  bien  ;  et  ce  pour- 
rait être  une  interpolation.  — 
Les  cordyles.    Sur  le  cordyle, 
voir  l'Histoire    des   Animaux, 
liv.  I,  ch.  i,§  13,  p.  10,  etch.  v, 
§  6,  p.  31  de  ma  traduction,  et 
liv.  VIII,  ch.  II,  §  8,  p.  12.  — 
Qui  ont  des  branchies ^  ont  des 
pieds.    Il  semble   que   ceci  se 
rapporterait  assez  bien  au  têtard 
des  grenouilles,  comme  le  croit 
M.  le  docteur  de  Frantzius.  Le 
têtard  est,  à  sa  naissance,  pourvu 
d'une   longue  queue   charnue, 
sans   autres   membres   que   de 
petites  franges  autour  du  cou  ; 
elles  disparaissent  au   bout  de 
quelques  jours  pour  devenir  des 
branchies  ;  les  pattes  de  derrière 
et  de  devant  se  développent  ;  la 
queue   disparaît,  ainsi  que  les 


branchies,  et  les  poumons  restent 
seuls  à  respirer  ;  voir  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  II,  p.  103, 
édit.  de  1829.   MM.  Aubert  et 
Wimmer,  édit.  ettrad.  de  l'His- 
toire des  Animaux,  t.  I,  catalo- 
gue, p.  116,  §8,  croient  que  le 
cord}'le  est  la  larve  du  Triton 
palustris,  comme  le  soupçonnait 
Cuvier.  —  Le  batos.  Sur  le  ba- 
tos,    voir    l'Histoire   des    Ani- 
maux, liv.  I,  ch.  IV,  §2,  p.  26 
de  ma  traduction.  On  nes^iit  pas 
au  juste   ce   qu'est    le   batos  ; 
mais  il  paraît  bien  qu'il  est  de 
la  famille  des   sélaciens  plats; 
voir  le  catalogue  de  MM.  Au- 
bert et  Wimmer,  p.  145.  —  Le 
trygon.  C'est    la   Pasténague  ; 
voir  l'Histoire   des    Animaux, 
liv.  I,  ch.  v,  §  4,  p.  30  de  ma 
traduction.  Le  corps  des  raies, 
dont  le  trygon  fait  partie,  est 
horizontalement  aplati  et  res- 
semble à    un   disque;   mais  il 
n'est  pas  exact  de  dire  qu'elles 
sont  sans  nageoires  ;  il  est  vrai 
que  les  nageoires  des  pasténa- 
gues  sont  moins  développées  que 
celles  des  raies  communes.  Voir 


LIVRE  IV,  CHAP.  XÏII,  §  6 


255 


de  ces  poissons  n'en  a  plus  de  quatre  ;  car,  autrement, 
ils  seraient  dépourvus  de  sang.  ^Presque  tous  ont  les 
nageoires  du  dos  ;  mais  quelques-uns  des  poissons, 
longs  et  épais,  nont  pas  les  nageoires  du  ventre; 
telles  sont  Tanguille,  le  congre  et  Tespèce  de  kestres 
qui  se  trouve  dans  le  lac  de  Siphées.  Ceux  qui  sont 
plus  longs  encore  et  qui  se  rapprochent  davantage 
des  serpents,  comme  la  murène,  n  ont  pas  du  tout  de 
nageoires;  ils  se  meuvent  par  des  flexions  succes- 
sives, se  servant  de  leau  ainsi  que  les  serpents  se 
servent  de  la  terre;  car  les  serpents  nagent  de  la 
même  manière  qu'ils  rampent  sur  la  terre.  *^La  raison 
qui  est  cause  que  les  poissons  ressemblant  à  des  ser- 
pents n  ont  pas  de  nageoires,  est  celle  même  qui  fait 
que  les  serpents  n  ont  pas  de  pieds.   C  est  ce  que 
nous  avons  expliqué  dans  nos  Traités  sur  la  Marche  et 
sur  le  Mouvement  des  Animaux.  S'ils  avaient  eu  quatre 


Cuvier,  Règne  animal,  tome  II, 
pp.  395  et  399,  édit.  de  1829. 
—  Car  autrement  ils  seraient 
dépourvus  de  sang.  Ceci  encore 
peut  paraître  une  interpolation. 
§  5.  L'anguille,  le  congre. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  I,  ch.  V,  §  2,  p.  29.  —  Des 
kestres.  J'ai  cru  devoir  conser- 
ver le  mot  grec,  parce  que 
l'identification  est  fort  douteuse; 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  IX,  §  4,  p.  157,  j'ai 
traduit  kestres  par  mulets;  mais 
cette  identification  non  plus 
n'est  pas  sûre.  —  Dans  le  lac 
(ou  l'étang)  de  Siphées.  Voir,  siu* 


le  même  fait,  l'Histoire  des  Ani- 
maux, loc.  cit.  Siphées  ou  Ti- 
phées  est  en  Béotie.  —  IS'ont 
pas  du  tout  de  nageoires.  La 
même  observation  se  trouve 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  IX,  §  5,  p.  158  de 
ma  traduction. 

§  6.  La  raison...  L'explica- 
tion est  fort  ingénieuse.  —  La 
Marche. . .  Voir  le  traité  spécial 
sur  la  Marche  des  Animaux, 
ch.  VII  et  VIII,  où  il  est  ques- 
tion aussi  des  Kestres  de  l'étang 
de  Siphées.  —  l^e  Mouvement 
des  Animaux.  Voir  ce  traité 
spécial,  ch.  ix,  p.   268  de  ma 


'■*,,  »•»• 


256 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


appareils  de  mouvement,  ils  auraient  eu  grand  peine 
à  se  mouvoir  ;  car,  soit  que  les  nageoires  fussent  rap- 
prochées, ils  ne  pourraient  presque  pas  avoir  de  mou- 
vement ;  et  soit  qu'elles  fussent  éloignées,  il  en  serait 
encore  de  même,  parce  que  Tintervalle  serait  trop 
grand.  Si  les  appareils  de  locomotion  étaient  plus  de 
quatre,  c*est  que  ces  animaux  seraient  exsangues. 

^  C'est  encore  la  même  cause  qui  veut  que  certains 
poissons  n'aient  que  deux  nageoires.  Ces  poissons 
ressemblent  à  des  serpents,  et  ils  sont  fort  longs  ;  et 
c'est  par  la  flexion  qu'ils  remplacent  les  deux  na- 
geoires. Aussi,  rampent-ils  sur  le  sol,  et  vivent-ils  long- 
temps hors  de  l'eau  ;  les  uns  ne  frétillent  pas  tout  de 
suite  ;  les  autres  frétillent  moins,  parce  qu'ils  sont  près 


traduction,  Opuscules  psycho- 
logiques ;  mais  cette  référence 
n'est  peut-être  pas  très-exacte  ; 
et  il  n'y  a  rien  dans  ce  petit 
traité  qui  se  rapporte  précisé- 
ment aux  serpents.  —  Exsan- 
gues. C'est  toute  la  classe  des 
insectes. 

§  7.  Deux  nageoires.  Aristote 
attache  une  grande  importance 
au  nombre  des  nageoires  ;  et 
c'est  une  opinion  que  partage 
encore  Linné  ;  mais  la  science 
actuelle  ne  semble  pas  en  tenir 
autant  de  compte  ;  les  nageoi- 
res ne  lui  fournissent  que  des 
caractèi*es  secondaires  par  leur 
nature  plus  encore  que  par  leur 
nombre  (Malacoptérygiens, 
Acanthoptérygiens) .  Aristote 
aurait  dû  nommer  les  poissons 


à  deux  nageoires.  L'anguille  a 
deux  nageoires,  près  des  bran- 
chies. Histoire  des  Animaux, 
liv.  IV,  ch.  IX,  §  4.  —  Ressem- 
blent à  des  serpents.  Telles  sont 
les  anguilles  et  les  lamproies. 
C'est  la  famille  des  malacopté- 
rygiens apodes,  qui,  outre  les 
anguilles,  contient  le  congre 
commun,  le  serpent  de  mer,  les 
murènes,  etc.;  voir  Cuvier,  Rè- 
gne animal,  t.  Il,  p.  348,  édit. 
de  1829.  —  I^s  deux  nageoi- 
res. Sous-entendu  :  «  Qui  leur 
manquent  » .  —  Longtemps  hors 
de  l'eau.  Dans  les  Fragments 
de  ïhéophraste,  p.  455,  édit. 
Firmin-Didot,  on  trouve  une 
étude  sur  les  poissons  qui  peu- 
vent vivre  plus  ou  moins  long- 
temps hors  de  l'eau.  —  Ne  fré- 


LIVRE  IV,  CHAP.  XIII,  §  8  257 

d'avoir  une  nature  qui  serait  capable  de  marcher.  Les 
poissons  qui  n'ont  que  deux  nageoires  ont  ces  na- 
geoires sur  le  dos;  et  ce  sont  ceux  qui  ne  sont  pas 
gênés  dans  leur  mouvement  par  leur  largeur.  Ceux 
qui  ont  ces  nageoires  les  ont  près  de  la  tète,  parce 
qu'en  ce  lieu  il  n'y  a  pas  de  largeur  qui  pourrait  les 
aider  à  se  mouvoir  en  place  des  nageoires;  et,  en  effet, 
le  corps  de  ces  poissons  est  fort  développé  vers  la 
queue. 

*  Le  batos  et  les  poissons  de  cette  espèce  se  servent, 
pour  nager,  de  cette  extrémité,  qui  est  fort  large,  en 
place  des  nageoires  qu'ils  n'ont  pas.  La  torpille  et  la 
grenouille-marine  ont  les  nageoires  du  dessous  en  bas, 
à  cause  de  la  largeur  d'en  haut  ;  et  celles  du  dessus, 
près  de  la  tête.  En  effet,  de  cette  façon,  la  largeur  ne 
les  empêche  pas  de  nager  ;  mais,  pour  compenser  les 
nageoires  du  haut,  ces  parties  sont,  chez  ces  pois- 


tillent.  C'est  le  sens  le  plus  cer- 
tain du  mot  grec. —  Une  nature 
qui  serait  capable  de  marcher. 
A  la  manière  des  serpents  ;  mais 
l'organisation  de  l'appareil  res- 
piratoire chez  les  serpents  ne 
leur  permet  pas  de  vivre  long- 
temps ainsi .  —  Ces  nageoires  sur 
le  dos.  C'est  exact.  —  Près  de  la 
tête.  Même  remarque.  —  A  se 
mouvoir  en  place  des  nageoires. 
C'est  ce  qui  arrive  aux  raies,  qui 
se  meuvent  surtout  grâce  à  leur 
largeur.     . 

§  8.  Ze  batos.  Voir  plus  haut 
§  4.  —  Et  les  poissons  de  cette 


T.    H. 


espèce.  Cette  indication  reste 
obscure,  parce  que  nous  ne  sa- 
vons pas  ce  qu'est  précisément 
le  batos,  si  ce  n'est  peut-être 
qu'il  est  de  la  famille  des  raies. 
—  En  place  des  nageoires 
quils  n'ont  pas.  On  ne  peut  pas 
dire  que  la  raie  n'a  pas  de  na- 
geoires, bien  qu'elle  soit  fort  lar- 
ge; elle  a  des  pectorales  extrême- 
ment étendues,  qui  se  joignent 
en  avant  l'une  à  l'autre.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  II, 
p.  395.  —  La  grenouille-ma- 
rine. Voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  II,  ch.  IX,  §  5,  page 

17 


H 


258 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


sons,  plus  petites  que  celles  du  dos.  La  torpille  a  ses 
deux  nageoires  à  la  queue  ;  et  au  lieu  des  deux  na- 
geoires qui  lui  manquent,  elle  se  sert  de  sa  largeur 
et  de  Tun  et  l'autre  de  ses  demi-cercles,  comme  si 
elle  avait  deux  nageoires. 

^  Nous  avons  déjà  parlé  des  organes  qui  se  trouvent 
dans  la  tête  des  poissons,  et  aussi  de  leurs  sens.  Ce 
qui  distingue  les  poissons  entre  tous  les  animaux  qui 
ont  du  sang,  c'est  l'organisation  des  branchies  ;  nous 
avons  expliqué  à  quoi  elles  servent,  dans  le  Traité  de 
la  Respiration.  Ceux  des  poissons  qui  ont  des  bran- 
chies les  ont,  en  général,  couvertes  ;  mais  les  séla- 
ciens, qui  ont  des  épines  cartilagineuses,  ont  les  bran- 
chies découvertes.  La  cause  en  est  que  certains  pois- 


159  de  ma  traduction.  —  La 
torpille  a  ses  deux  nageoires  à 
la  queue.  Ceci  est  vrai  de  toute 
la  famille  des  raies,  dont  la  tor- 
pille fait  partie  ;  ce  sont  les 
nageoires  dorsales  qui  sont  sur 
la  queue;  voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  II,  pp.  395  et 
397  ,•  mais  Cuvier  donne  plus 
d'attention  à  la  faculté  électri- 
que de  la  torpille  qu'à  ses  na- 
geoires. —  Ses  demi-cercles. 
Ceci  se  rapporte  à  la  conforma- 
tion générale  de  la  famille  des 
raies,  dont  le  disque  est  rhom- 
boîdal.  Les  cyclostomes  n'ont 
qu'une  nageoire  sur  le  dos. 

§  ^.  Nous  avons  déjà  parlé. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  eh.  IX,  pp.  155  et  suiv. 
de  ma  trad. —  Et  aussi  de  leurs 


sens.  Voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  VIII,  §  6, 
p.  80  de  ma  traduction.  —  Des 
branchies.  C'est  ce  qui  a  été  éta- 
bli dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch .  IX,  §  4,  p.  1 57,  et  dans 
l'étude  générale  sur  les  poissons, 
comparés  aux  autres  animaux. 

—  Dans  le  Traité  de  la  Respi- 
ration. Voir  le  Traité  spécial  de 
la  Respiration,  chap.  ii  et  m, 
pp.  351  et  354  de  ma  traduc- 
tion, Opuscules  psychologiques. 

—  Les  sélaciens...  ont  les  bran- 
chies découvertes.  Ceci  n'est 
peut-être  pas  tout  à  fait  exact. 
Les  branchies  des  sélaciens  ne 
sont  pas  libres  par  le  bord  ex- 
terne, comme  chez  les  autres 
poissons  ;  elles  sont  adhérentes 
par  ce    bord,   et  elles   laissen 


LIVRE  IV,  CHAP.  Xni,  §11  259 

sons  sont  épineux  et  que  l'opercule  de  leurs  bran- 
chies Test  également,  tandis  que  tous  les  sélaciens 
sont  cartilagineux. 

*^I1  faut  ajouter  que  les  mouvements  de  ces  der- 
niers poissons  sont  lents,  parce  que  les  branchies  ne 
sont  pas  épineuses  ni  nerveuses,  tandis  que  le  mou- 
vement des  branchies  épineuses  est  rapide.  Or,  il 
faut  que  le  mouvement  de  lopercule  ait  beaucoup  de 
rapidité,  puisque  les  branchies  sont  faites  naturelle- 
ment, on  peut  dire,  pour  l'expiration  ;  et  de  là  vient 
que,  chez  les  sélaciens,  la  réunion  des  conduits  mêmes 
qui  composent  les  branchies  a  lieu  directement,  et  il 
ne  faut  pas  d  opercule  pour  qu'elle  soit  aussi  rapide 
que  possible.  '*  Certains  poissons  ont  de  nombreuses 
branchies  ;  d'autres  en  ont  très-peu  ;  ceux-ci  les  ont 


échapper  l'eau  par  des  trous. 
C'est  là  ce  qui  fait  ranger  les 
sélaciens  parmi  les  chondropté- 
rygiens  à  branchies  fixes  ;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  II, 
p.  383.  —  Sont  cartilagineux. 
C'esl-à-dire  que  leurs  os,  au 
lieu  d'être  durs,  ne  sont  que  des 
cartilages.  Voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  II,  p.  376,  édit. 
de  1829. 

§  10.  Les  mouvements...  sont 
lents.  Ceci  semble  se  rapporter 
uniquement  au  mouvement  des» 
branchies;  car  le  mouvement 
des  squales -sélaciens  est,  au 
contraire,  d'une  rapidité  prodi- 
gieuse ;  mais  j'ai  dû  conser- 
ver  dans   ma    traduction   l'in- 


décision qui  est  dans  le  texte. 
D'ailleurs,  la  suite  explique  assez 
clairement  la  pensée  de  l'auteur. 
—  Puisque    les  branchies.  Le 
texte  ne  désigne  pas  expressé- 
ment les  branchies  ;  mais  il  ne 
peut  être  ici  question  que  de  ces 
organes.  —  Pour  l'expiration. 
Il  serait  mieux  de  dire  d'une 
manière  générale  :  «  Pour  la  res- 
piration ».  Voir  le  Traité  de  la 
Respiration,  loc.  cit.^  oh  Aris- 
tote  réfute  Anaxagore,    Démo- 
crite  et  Diogène  d'Apollonie,  sur 
la  respiration  des  poissons.  — 
Une  faut  pas  d'opercule.  Quelle 
que  soit  la  valeur  de  ces  théo- 
ries physiologiques,  elles  attes- 
tent une  fois  de  plus  l'attention 


^6Ô 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


doubles,  ceux-là  les  ont  simples.  Il  faut  voir  les  dé- 
tails précis  sur  ces  différences  dans  les  Descriptions 
Anatomiques  et  dans  l'Histoire  des  Animaux.  Ce  qui 
fait  que  les  branchies  sont  plus  ou  moins  nombreuses, 
c'est  la  plus  ou  moins  grande  chaleur  dont  le  cœur 
est  animé.  Le  mouvement  est  nécessairement  plus 
rapide  et  plus  énergique  chez  ceux  qui  ont  plus  de 
chaleur  ;  et  des  branchies  nombreuses,  bu  des  bran- 
chies doubles,  ont  aussi  cette  vigueur  naturelle  plus 
que  ne  Font  des  branchies  simples  ou  plus  petites. 
De  là  vient  que  certains  de  ces  poissons  peuvent  aussi 
vivre  longtemps  hors  de  Teau;  et  ce  sont  ceux  qui  ont 
des  branchies  en  moindre  nombre  et  moins  fortes  ; 
par  exemple,  Tanguille  et  les  poissons  à  forme  de  ser- 
pents, qui  n'ont  pas  besoin  de  beaucoup  de  refroi- 
dissement. 

*^La  bouche  des  poissons  offre  aussi  de  grandes 
variétés.  Les  uns  ont  la  bouche  en  avant  et  fort  proé- 


extrême  qu'Aristote  apportait  à 
observer  les  faits,  pour  arriver 
à  les  expliquer. 

§11.  Les  Descriptions  Anato- 
miques. Malheureusement  cet 
ouvrage  d' Aristote  nous  manque 
comme  tant  d'autres  ;  voir  la 
Préface  à  ma  traduction  de  l'His- 
toire des  Animaux,  p.cLxvi. — 
Dans  l'Histoire  des  Animaux. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  IX,  §  4,  pp.  157  et 
suiv.  de  ma  traduction.  —  Ce 
qui  fait. . .  Cette  explication  est 
la  conséquence  des  théories  d' A- 


ristote  sur  les  quatre  éléments 
et  sur  la  chaleur  animale.  La 
science  moderne  ne  paraît  pas 
s'être  occupée  du  nombre  plus 
ou  moins  grand  des  branchies. 
§  12.  La  bouche  des  poissons. 
Cette  observation  est  très-juste; 
et  la  conformation  de  la  bouche 
dans  les  poissons  est  un  carac- 
tère assez  important  pour  cons- 
tituer toute  une  famille,  celle  des 
cyclostomes  ou  suceurs.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  II, 
p.  402,  et  M.  Claus,  Zoologie 
descriptive,  p.  808,  trad.  franc. 


LIVRE  IV,  CHAP.  XIII,  §  13  261 

minente  ;  les  autres  Font  en  dessous,  comme  les  dau- 
phins et  les  sélaciens,  qui  se  retournent  sur  le  dos 
pour  saisir  leur  proie.  La  nature  les  a  ainsi  organisés, 
non  pas  seulement  pour  préserver  les  autres  ani- 
maux, puisque,  grâce  à  la  lenteur  de  ce  mouvement  né- 
cessaire pour  se  retourner,  les  autres  poissons  ont  le 
temps  de  se  sauver  de  ceux-là,  qui  sont  tous  carni- 
vores, mais  c'est  aussi  pour  ne  pas  trop  favoriser  leur 
voracité  excessive;  car,  s'ils  pouvaient  saisir  leur 
proie  plus  facilement,  ils  périraient  bien  vite  à  force 
de  se  gorger  de  nourriture.  '^1  faut  ajouter  que  la 
forme  de  leur  museau  circulaire  et  étroit  les  empêche 
de  l'ouvrir  beaucoup.  On  peut  remarquer  en  outre 
que  ceux  même  qui  ont  la  bouche  en  haut  ont,  les  uns 
la  bouche  tout  ouverte,  les  autres  l'ont  pointue.  Tous 
les  poissons  carnivores  ont  la  bouche  très-fendue, 
comme  les  poissons  à  dents  alternantes,  parce  que, 
pour  ces  poissons,  toute  leur  force  est  placée  dans  la 


Les  cyclostomes  paraissent  être, 
en  fait  de  squelette,  les  plus  im- 
parfaits de  tous  les  vertébrés. 
—  En  dessous.  Tous  ces  détails 
sont  exacts.  —  Qui  se  retour- 
nent sur  le  dos.  La  même  ob- 
servation est  déjà  faite  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  livre 
VIII,  chapitre  IV,  §  8,  page  24, 
de  ma  traduction.  —  La  na~ 
turc...  C'est  la  théorie  ordi- 
naire d' Aristote  sur  la  sagesse 
qui  éclate  dans  toutes  les  œu- 
vres de  la  nature.  —  De  se  gor- 
ger de  nourriture.  Ces  poissons 


sont  en  effet  très -voraces  et  sem- 
blent l'être  même  plus  que  tous 
les  autres.  Parmi  les  sélaciens, 
lei  requins  ont  une  renommée 
terrible,  qui,  comme  le  dit  Cu- 
vier, en  fait  l'effroi  des  naviga- 
teurs; Règne  animal,  tome  II, 
p.  388. 

§  13.  Leur  museau  circulaire 
et  étroit...  C'est  fort  exact.  — 
Aa  bouche  tout  ouverte.  Ce  sont 
les  cyclostomes,  seconde  famille 
des  chondroptérygiens.  —  ^ 
dents  alternantes.  Ou,  En  forme 
de  scie.  —   Ceux  qui  ne  sont 


262 


DES  PARTIES  DES  AÎNIMAUX 


bouche  ;  mais  ceux  qui  ne  sont  pas  carnivores  ont  la 
bouche  en  pointe. 

**  Certains  poissons  ont  la  peau  écaiileuse  ;  et  le- 
caille  se  détache  du  corps  par  son  éclat  et  sa  légèreté. 
D'autres  poissons  ont  la  peau  rugueuse,  comme  la 
raie  et  le  batos,  et  les  poissons  de  ce  genre.  Il  y  a  très- 
peu  de  poissons  qui  aient  la  peau  lisse.  Les  sélaciens 
n'ont  pas  d'écaillés  ;  et  leur  peau  est  rugueuse,  parce 
qu'ils  ont  des  piquants  cartilagineux.  Chez  eux,  la  na- 
ture a  employé  l'élément  terreux,  qu  elle  prenait  aux 
écailles,  pour  en  faire  leur  peau. 

*^  Aucun  poisson  n'a  de  testicules,  ni  au  dehors,  ni 
à  l'intérieur,  pas  plus  que  n'en  a  aucun  animal  privé 
de  pieds  ;  et  voilà  comment  les  serpents  n'en  ont  pas 


pas  carnivores. . .  Je  ne  sais  pas 
si  la  science  moderne  accepte  ces 
généralités. 

§  14.  Ont  la  peau  e'cal  lieuse. 
Voir  Cuvier  ,  Règne  animal , 
Tome  II,  p.  125.  Les  écailles 
sont  générales  chez  les  poissons  ; 
mais  elles  manquent  parfois, 
comme  dans  les  clycostomes. 
Quand  il  y  en  a,  elles  sont  im- 
plantées dans  la  peau  ;  quelque- 
fois aussi  elles  sont  tellement 
petites  qu'elles  paraissent  man- 
quer, comme  dans  les  anguilles. 
D'ordinaire ,  elles  constituent 
des  lamelles  solides,  et  elles  se 
recouvrent  les  unes  les  autres, 
comme  les  tuiles  d'un  toit,  etc., 
etc.  Voir  la  Zoologie  descrip- 
tive de  M.  Claus,  p.  782,  Irad. 
franc.  —  Par  son  éclat.  Cet 
éclat  très-réel   est  produit  par 


des  paillettes  cristallines  irisées  ; 
ce  sont  des  pigments  de  la  cou- 
che épidermique  ;  mais  parfois 
aussi,  la  peau  est  rugueuse  et 
comme  chagrinée,  par  exemple 
dans  les  squales,  ainsi  que  l'au- 
teur le  dit  un  peu  plus  bas.  — 
Des  piquants  cartilagineux.  Ce 
n'est  pas  tout  à  fait  le  cas  des 
sélaciens.  La  zoologie  moderne 
a  souvent  employé  les  écailles 
comme  caractères  distinctifs  des 
espèces. 

§  15.  Aucun  poisson  n'a  de 
testicules.  La  même  observation 
se  trouve  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  III,  ch.  i,  §  4, 
p.  199  de  ma  traduction.  C'est 
d'ailleurs  une  erreur;  et  chez 
les  poissons,  la  laite  tient  lieu 
de  vrais  testicules.  —  Les  ser^ 
pents  n'en   ont  pas.   Tout  ceci 


LIVRE  IV,  CIIAP.  XIII,  §  17 


263 


non  plus.  Le  canal  des  excréments  et  celui  de  la  gé- 
nération est  le  même  daus  les  poissons,  ainsi  qu'il  l'est 
chez  les  quadrupèdes  ovipares,  parce  qu'ils  n'ont  pas 
de  vessie  ni  d'excrément  liquide. 

*®Telles  sont  les  différences  générales  qu'offrent  les 
poissons  comparativement  à  tous  les  autres  animaux. 
Mais  les  dauphins,  les  baleines  et  tous  les  cétacés  de 
cette  espèce  n'ont  pas  de  branchies,  et  ils  ont  un 
évent,  parce  qu'ils  ont  un  poumon.  Ils  reçoivent  l'eau 
de  la  mer  par  la  bouche,  et  ils  l'expulsent  par  l'évent. 
D'abord,  ils  sont  forcés  de  recevoir  le  liquide,  parce 
que  c'est  dans  le  liquide  qu'ils  trouvent  leur  nourri- 
ture ;  mais,  après  l'avoir  reçu,  c'est  une  nécessité 
non  moins  grande  de  le  rejeter.  *^  Les  branchies  ne 


encore  n'est  guère  qu'une  répé- 
tition de  ce  qui  est  dit  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  loc.  cit. 
Les  serpents  ont  aussi  des  tes- 
ticules, contrairement  à  ce  que 
croit  le  naturaliste  grec.  —  Le 
canal  des  excréments  et  celui 
de  la  génération.  Le  fait  est 
exact  ;  mais  comme  ceci  ne  tient 
pas  assez  à  ce  qui  précède,  on 
peut  su|)poser  que  c'est  une  in- 
terpolation. —  Ils  n'ont  pas  de 
vessie.  Dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux, Aristote  fait  une  excep- 
tion pour  la  tortue,  livre  II, 
ch.  XII,  §  1,  p.  176  de  ma  tra- 
duction. Il  répète  la  même  ob- 
servation livre  III,  ch.  11,  §  4, 
et  livre  V,  ch.  iv,  §  5  ;  il  se 
répète  encore  dans  le  Traité  de 
la  Génération,   livre    I,    §  25, 


p.  62,  édit.  et  trad.  Aubert  et 
Wimmer.  Voir  aussi  plus  haut, 
dans  ce  Traité  des  Parties,  livre 
III,  ch.  VIII,  §  3. 

§  16.  Les  différences  géné- 
rales qu'offrent  les  poissons. 
Voir  les  généralités  sur  les  pois- 
sons dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux, livre  II,  ch.  ix,  p.  155 
de  ma  traduction.  —  Un  évent. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux,  li- 
vre I,  ch.  IV,  §  2,  p.  26  de  ma 
trad.;  et  liv.  IV,  ch.  x,  §  8, 
p^  107.  —  Ils  reçoivent  l'eau  de 
la  mer.  Sur  la  respiration  du 
dauphin,  voir  l'Histoire  des 
Animaux,  liv.  VIII,  ch.  ii,  §  4, 
p.  10  de  ma  trad.  Voir  aussi 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  285,  édit.  de  1829.  —  Une 
nécessité  non  moins  grande  de 


N 


264 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


sont  utiles  qu  aux  animaux  qui  ne  respirent  pas.  Nous 
en  avons  expliqué  le  motif  dans  nos  études  sur  la  Res- 
piration, et  nous  avons  dit  qu'il  est  impossible  d'avoir 
tout  ensemble  la  respiration  et  des  branchies.  L'évent 
des  cétacés  est  fait  précisément  pour  expulser  le  li- 
quide ;  et  il  est  placé  en  avant  de  leur  encéphale  ; 
autrement,  il  aurait  séparé  l'encéphale  du  rachis.  Ce 
qui  fait  que  ces  animaux  ont  un  poumon  et  qu'ils 
respirent,  c'est  que  les  gros  animaux  ont  besoin  de 
plus  de  chaleur  pour  se  mouvoir;  et  c'est  dans  cette 
vue  que  leur  a  été  donné  le  poumon,  qui  est  rempli 
de  la  chaleur  du  sang.  Ces  animaux  sont  en  quelque 
sorte  tout  à  la  fois  terrestres  et  aquatiques.  En  tant 
que  terrestres,  ils  reçoivent  l'air  ;  mais  ils  sont  dé- 
pourvus de  pieds;  et  ils  tirent  leur  nourriture  du  li- 
quide, comme  les  animaux  aquatiques. 


le  rejeter.  Toutes  ces  explica- 
tions sont  remarquables  d'exac- 
titude. 

§  17.  Sur  la  Respiration .\o\\: 
le  traité  spécial  sur  la  Respira- 
tion, ch.  XII  consacré  toul  entier 
au  mécanisme  de  la  respiration 
chez  les  cétacés  à  évent  ;  au  §  G 
de  ce  chapitre,  Aristote  renvoie 
il  l'Histoire  des  Animaux,  Opus- 
cules psychologiques,  p.  385  de 
ma  trad.  —  La  respiration  et 
des  branchies.  Cette  opposition 
n'est  pas  aussi  nettement  mar- 
quée dans  le  Traité  de  la  Respi- 
ration, ch.  II,  §  2,  p.  382  de  ma 
trad.   Aristote  croyait   que   les 


branchies  ne  servaient  qu'au 
refroidissement  de  l'animal;  il 
ne  savait  pas  que  les  branchies 
ne  servent  qu'à  la  respiration. 
—  En  avant  de  leur  encéphale. 
Voir  l'organisation  particulière 
des  céfacés  dans  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  I,  p.  285,  édit.  de 
1829.  L'ouverture  par  laquelle 
s'échappe  le  jet  d'eau  est  percée 
au-dessus  de  la  tête.  —  Ce  qui 
fait...  L'explication  peut  parai- 
tre  insuffisante.  —  Terrestres 
et  aquatiques.  Ceci  peut  sem- 
bler exagéré  ;  mais  l'auteur  in- 
dique lui-même  ce  qu'il  entend 
par  là. 


LIVRE  IV,  CHAP.  XIII,  §  18  265 

^Mjes  phoques  et  les  chauves-souris,  qui  sont  des 
deux  genres,  les  premiers  se  rapprochant  des  ani- 
maux aquatiques  et  terrestres,  les  autres  se  rappro- 
chant des  animaux  volatiles  et  terrestres,  participent 
de  tous  les  deux,  sans  être  précisément  d'aucun.  Les 
phoques,  quoique  aquatiques,  ont  des  pieds;  et  quoi- 
que terrestres,  ont  des  nageoires  ;  leurs  pieds  de  der- 
rière les  rapprochent  tout  à  fait  des  poissons,  et  toutes 
leurs  dents  sont  en  scie  et  fort  aiguës.  Quant  aux 
chauves-souris,  elles  ont  des  pieds  comme  volatiles, 


§18.  Ijes phoques  et  les  chau- 
ves'Souris.    Au    premier    coup 
d'oeil,  le  rapprochement  paraît 
étrange  ;  mais  ce  qui  le  justifie, 
c'est  que  ces  deux  espèces  d'a- 
nimaux  sont  mammifères.  On 
peut  voir  que,  dans  la  science 
actuelle,  les  chauves-souris  sont 
rangées  aussi  parmi  les  carnas- 
siers chéiroptères,  entre  les  sin- 
ges, les  ours   et  les  phoques; 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  ï, 
pp.  111,   135  et   166,  édit.  de 
1820.  Ainsi  la  classiOcation  d'A- 
ristote  n'a  rien  de  faux  ;  et  mê- 
me elle  doit  paraître  très-pro- 
fonde. —    Les  phoques^   quoi- 
que aquatiques...  Voir  sur   le 
phoque,  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  I,   §  11,  p.  105  de 
ma  trad.  Dans  le  livre  I,  ch.  i, 
§   17,    p.    13,  le  phoque  et  la 
chauve-souris  sont  rapprochés 
comme  ils  le  sont  ici.  —  Ont  des 
pieds.  Le  fait  est  exact  ;   mais 
les  pieds  du  phoque  ne  lui  ser- 
vent presque  pas  à    marcher, 
comme  Aristote  lui-même  le  re- 


marque, loc.  cit.  Voir  Cuvier, 
Règne  animal,  t.  I,  p.  167.  Le 
phoque  a  cinq  doigts  à  tous  les 
pieds.  Les  doigts  vont  en  dé- 
croissant  du    pouce    au   petit 
doigt;  aux    pieds   de  derrière 
c'est  le  pouce  et  le  petit  doigt 
qui   sont    les  plus  longs.   Les 
pieds  sont  enveloppés  dans  la 
peau  du  corps  en  avant  jusqu'au 
poignet,  en  arrière  jusqu'au  ta- 
lon. Les  intervalles  des  doigts 
sont  remplis  par  des  membranes. 
—  Les  rapprochent  tout  à  fait 
des  poissons.  Ceci  est  peut-être 
un  peu  exagéré.  —  Sont  en  scie 
et  fort  aiguës.  Les  phoques  ont 
quatre  ou  six  incisives  en  haut, 
quatre  ou  deux  en  bas,  des  ca- 
nines pointues,  et  des  raacheliè- 
res  au  nombre  de  vingt,  vingt- 
deux   ou  vingt-quatre,    toutes 
tranchantes  et  coniques;  Cuvier, 
loc.  cit.,  p.  166.  —  Quant  aux 
chauves-souris^    elles   ont   des 
pieds.  Les  pieds  des  chauves- 
souris  sont  faibles  ;  ils  ont  cinq 
doigts,  en  général  égaux,  armés 


266 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


mais  elles  n'en  ont  pas  comme  quadrupèdes  ;  elles 
n'ont  ni  queue,  ni  croupion,  pas  de  queue  comme 
elles  pourraient  en  avoir  en  tant  que  volatiles,  pas  de 
croupion  comme  elles  en  auraient  en  tant  qu'animaux 
terrestres.  C'est  là,  pour  les  chauves-souris,  une  orga- 
nisation nécessaire.  Leurs  ailes  sont  de  la  peau  ;  et  il 
n'y  a  pas  d'animal  qui  ait  un  croupion,  si  ce  n'est  à  la 
condition  d'avoir  des  ailes  divisées  ;  car  c'est  des  ailes 
de  ce  genre  que  se  forment  le  croupion.  La  queue 
serait  en  outre  un  obstacle  à  la  fonction  des  ailes. 


d'ongles   tranchants    et   aigus. 

—  Comme  volatiles.  Le  texte 
n'est  pas  plus  explicite  que 
ma  traduction,  et  le  sens  reste 
assez  obscur  ;  les  manuscrits 
ne    donnent    aucune  variante. 

—  Pas  de  queue Ceci  ne 

serait  pas  exact,  si  l'auteur  ne 
faisait  lui-même  une  restriction  ; 
absolument  parlant,  les  chauves- 
souris  ont  une  queue,  plus  ou 
moins  courte  selon  les  espèces  ; 
mais  cette  queue  n'est  pas  en 
effet  comme  celle  des  volatiles. 
Le  croupion  non  plus  ne  ressem- 
ble pas  à  celui  des  gallinacés. 

—  Leurs  ailes  sont  de  la  peau. 
C'est  là  en  effet  le  caractère  dis- 
tinctif  des  chéiroptères.  Le  repli 
de  la  peau  qui  prend  aux  côtes 
du  cou  s'étend  entre  les  quatre 
pieds  et  leurs  doigts  ;  cette  ap- 
pareil les  soutient  dans  l'air  et 
leur  permet  de  voler.  L'inter- 
valle des  bras,  des  jivant-bras 


et  des  doigts  est  rempli  par  une 
membrane,  qui  constitue  des 
ailes  plus  étendues  en  surface 
que  celles  des  oiseaux.  Aussi 
les  chauves-souris  volent  très- 
haut  et  très-rapidement.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  I, 
p.  112,  édit.  de  1829.  —  Des 
ailes  divisées.  Tandis  que  celles 
des  chauves-souris  ne  le  sont 
pas.  Quelles  que  soient  l'exac- 
titude et  la  valeur  des  rensei- 
gnements donnés  ici,  ils  mon- 
trent tout  au  moins  l'attention 
qu'Aristote  avait  donnée  à  l'é- 
trange organisation  de  la  chau- 
ve-souris et  des  animaux  qui  lui 
ressemblent.  —  La  queue  serait 
en  outre  un  obstacle Peut- 
être  aurait-il  fallu  expliquer 
ceci  un  peu  davantage,  puisque 
chez  les  oiseaux,  la  queue,  loin 
d'être  un  obstacle,  facilite  au 
contraire  le  vol,  comme  on  l'a 
établi  plus  haut. 


LIVRE  IV,  CHAP.  XIV,  §  2 


267 


.. 


1 


CHAPITRE  XIV 


De  l'autruche,  ou  moineau  de  Libye  ;  sa  double  organisation  d'oi- 
seau  et  de  quadrupède  ;  ses  ailes  inutiles  ;  les  pinces  de  ses 
pattes  ;  annonce  d'études  sur  la  Génération  des  animaux. 

*  Une  double  organisation  se  retrouve  aussi  chez 
l'autruche,  ou  moineau  de  Libye  ;  elle  a  des  parties 
d  oiseau  et  des  parties  de  quadrupède.  En  tant  que 
cet  oiseau  n'est  pas  quadrupède,  il  a  des  ailes  ;  en 
tant  qu'il  n'est  pas  oiseau,  il  ne  vole  pas,  en  s'élevant 
dans  l'air  ;  et  il  a  des  ailes  qui  ne  lui  servent  pas  à 
voler,  et  qui  sont  assez  pareilles  à  des  poils.  'De  plus, 
en  qualité  de  quadrupède,  il  a  des  cils  aux  paupières 
supérieures,  et  il  est  pelé  sur  la  tète  et  sur  le  sommet 


§    1 .    Une   double  organisa- 

tion C'est  ce  caractère  qui 

permet  de  joindre  l'autruche  aux 
animaux  dont  il  vient  d'être 
question  dans  le  chapitre  pré- 
cédent. Comme  le  phoque,  com- 
me la  chauve-souris,  l'autruche 
semble  tenir  de  deux  natures, 
de  l'oiseau  et  du  quadrupède 
tout  à  la  fois.  —  ^'est  pas  qua- 
drupède.., n'est  pas  oiseau.  La 
zoologie  moderne  range  l'au- 
truche parmi  les  échassiers  bré- 
vipennes,  quoiqu'elle  présente 
de  grandes  différences  avec  les 
oiseaux  de  cette  famille  ;  ils  vo- 
lent en  général  très-bien,  tan- 
dis qu'elle  ne  vole  pas,  comme 


Aristote  le  remarque;  voir  Cu- 
vier, Règne  animal,  t.  I,  p.  395, 
édit.  de  1829.  —  A  des  poils. 
Ceci  est  très-exact.  On  sait  que 
les  plumes  de  l'autruche  sont 
très -particulières  ;  elles  sont 
lâches  et  flexibles;  leurs  tiges 
sont  minces;  les  barbes,  quoique 
garnies  de  barbules,  ne  s'accro- 
chent point  ensemble  comme 
celles  des  autres  oiseaux  ;  Cu- 
vier, loc.  cit. 

§  2.  Des  cils  aux  paupières 
supérieures.  Cuvier  remarque 
aussi  que  les  paupières  de  l'au- 
truche sont  garnies  de  cils  ; 
mais  il  ne  dit  pas  que  ce  soit 
exclusivement  la  paupière  supé- 


•268 


DES  PARTIES  DES  ANIMAUX 


du  COU  ;  les  cils  qu'il  a  sont  comme  des  crins.  Puis,  en 
tant  qu'oiseau,  ses  parties  inférieures  sont  couvertes 
de  plume  ;  il  a  deux  pattes  comme  un  oiseau  ;  il  a 
deux  pinces  comme  un  quadrupède  ;  car  il  n  a  pas 
de  doigts,  mais  des  pinces.  'Cette  singularité  vient 
de  ce  que  sa  grosseur  n'est  pas  celle  d'un  oiseau, 
mais  bien  celle  d'un  vrai  quadrupède.  Or  il  y  a  né- 
cessité absolue  que  la  grosseur  du  corps  chez  les 
oiseaux  soit  en  général  la  plus  petite  possible,  parce 
qu'il  serait  par  trop  difficile  de  mouvoir  et  d'élever 
dans  l'air  un  corps  d'une  masse  considérable. 


rieure,  ni  que  les  cils  soient 
durs  comme  des  crins.  —  Dcu.v 
pinces  comme  un  quadrupède. 
Ceci  n'est  pas  tout  à  fait  exact  ; 
mais  l'autruche  n'a  que  deux 
doigts,  dont  l'externe,  plus 
court  de  moitié  que  l'autre, 
manque  d'ongle.  Aristote  se 
trompe  quand  il  dit  que  ce  sont 
des  pinces  et  non  pas  des  doigts. 
On  connaît  des  autruches  à  trois 
doigts;  mais  elles  sont  d'Amé- 
rique et  d'Australie. 

§  3.  5«  grosseur.  Cuvier  fïiit 
aussi  la  même  observation,  et  il 
semble  qu'il  avait  sous  les  yeux 
le  texte  d' Aristote,  en  décrivant 
les  échassiers  brévipennes  com- 
me il  le  fait.  Selon  lui,  les  forces 
musculaires  dont  la  nature  dis- 
pose auraient  été  insuffisantes 
pour  mouvoir  les  énormes  ailes 
que  la  masse  de  ces  oiseanx 
aurait  exigées,  s'ils  avaient  dû  se 
soutenir  dans  l'air  ;  mais  leurs 
extrémités  postérieures  ont  re- 


pris en  force  ce  que  leurs  ailes 
ont  perdu.  Les  muscles  des  cuis- 
ses et  des  jambes  ont  une  épais- 
seur énorme;  l'autruche  court 
si  vite  qu'aucun  animal  ne  peut 
l'atteindre  à  la  course.  Aussi, 
dans  la  zoologie  contemporaine, 
a-t-on  pu  faire  des  autruches 
un  ordre  à  part  sous  le  nom  de 
coureurs;  voir  Buffon,  l'Au- 
truche, tome  XIX,  p.  3 19,  éd.  de 
1829,  et  la  Zoologie  descriptive 
de  M.  Claus,  page  1003,  Irad. 
franc.;  voir  aussi  M.  Pettigrew, 
la  Locomotion  chez  les  animaux, 
1874,  p.  65  et  71.  Dans  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  IX,  ch. 
XVI,  §  1,  page  185  de  ma  trad. 
Aiistote  parle  du  nombre  con- 
sidérable des  œufs  du  moineau 
de  Libye,  l'autruche.  Il  ne  rap- 
pelle pas  ici  ce  détail,  qui  est 
très-exact  ;  les  œufs  sont  au 
nombre  de  16  à  20  ;  et  c'est  le 
maie  qui  les  couve.  La  nomen- 
clature actuelle  a  conservé  en 


LIVRE  IV,  CHAP.  XIV,  §  4  269 

*  Dans  tout  ce  qui  précède,  il  a  été  traité  des  organes 
des  animaux,  afin  d'expliquer  dans  quel  but  chacun 
de  ces  organes  leur  a  été  donné,  et  l'on  a  exposé  ces 
détails  pour  chaque  espèce  d'animal  en  particulier. 
Après  toutes  ces  descriptions,  c'est  une  suite  natu- 
relle d'en  venir  à  ce  qui  concerne  la  génération  des 
animaux. 


partie  le  mot  grec  qui  répond  à 
Moineau,  et  elle  appelle  l'au- 
truche Struthio-camelus. 

§  4 .  Dans  tout  ce  qui  précède. 
Ce  résumé, quoique  un  peu  bref, 
est  exact  ;  et  c'est  de  la  physio- 
logie comparée,  comme  nous 
dirions,  qu'Aristote  a  faite  dans 
le  Traité  des  Parties.  Il  a  posé 
les  fondements  de  la  science, 
voilà  plus  de  vingt-deux  siècles; 
et  si  les  observations  récentes 
ont  accumulé  un  nombre  im- 
mense de  faits  nouveaux,  elles 


n'ont  rien  ajouté,  ni  aux  princi- 
pes, ni  à  la  méthode.  Voir  sur 
ces  généralités  la  Préface  au 
Traité  des  Parties  et  la  Disser- 
tation ;  voir  aussi  la  Préface  à 
l'Histoire  des  Animaux.  —  La 
génération.  Voir  le  traité  spécial 
où  Aristote  a  étudié  ce  sujet 
essentiel,  avec  une  profondeur 
qui,  depuis  lui,  n'a  guère  été 
surpassée  ;  sur  bien  des  points, 
la  science  moderne  n'a  eu  qu'à 
confirmer  ses  observations  et  ses 
théories. 


FIN 


DU    TRAITE    DES    PARTIES    DES    ANIMAUX 


TRAITE 


DE    LA 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


«» 


PRÉFACE 


AU    TRAITÉ     DE    LA     MaRCHE     DES    AnIMAUX 


Place  du  traité  de  la  Marche  des  Animaux  dans  Tliistoire 
de  la  science  et  dans  l'encyclopédie  aristotélique  ;  ana- 
lyse de  ce  traité  ;  la  question  n'est  reprise  et  continuée 
qu'au  XVII®  siècle  ;  Fabrice  d'Acquapendente  ;  Borelli 
abus  des   mathématiques  ;    Claude  Perrault  ;    BufFon 

•    Barthez;  Cuvier  ;   M.  H.  Milne  -  Edwards  ;  M.   Colin 
M.  J.   Bell-Pettigrew  ;  M.  Marey.  —  Conclusion. 


'  Le  principal  mérite  du  petit  traité  d'Aristote 
sur  la  Marche  des  Animaux,  c'est  d'être  le 
premier  en  date  ;  il  a  devancé  de  deux  mille 
ans  la  science  moderne;  et  quoîqu'à  son  tour, 
elle  l'ait  dépassé  de  beaucoup,  c'est  de  lui 
qu'elle  est  sortie.  Il  est  probable  que,  dans 
notre  xvi®  siècle,  cette  étude  serait  née  spon- 
tanément, comme  tant  d'autres,  si  le  génie 
grec  ne  l'avait  pas  eu  créée  dès  longtemps  ; 
mais  l'initiative  en  appartient  exclusivement  à 
l'Antiquité,  et  cette  théorie  doit  compter  parmi 


T.    II. 


i8 


PRÉFACE 


AU    TBAÎTÉ    DE    LA    MaRCHE    DES    AnIMAUX 


Place  du  traité  de  la  Marche  des  Animaux  dans  l'histoire 
de  la  science  et  dans  Tencyclopëdie  aristotélique  ;  ana- 
lyse de  ce  traité  ;  la  question  n'est  reprise  et  continuée 
qu'au  XVII®  siècle  ;  Fabrice  d'Acquapendente  ;  Borelli 
abus  des   mathématiques  ;    Claude  Perrault  ;    BufFon 

•    Barthez;   Cuvier  ;   M.  H.  Milne  -  Edwards  ;  M.   Colin 
M.  J.  Bell-Pettigrew  ;  M.  Marey.  —  Conclusion. 


'  Le  principal  mérite  du  petit  traité  d'Aristote 
sur  la  Marche  des  Animaux,  c'est  d'être  le 
premier  en  date  ;  il  a  devancé  de  deux  mille 
ans  la  science  moderne;  et  quoiqu'à  son  tour, 
elle  l'ait  dépassé  de  beaucoup,  c'est  de  lui 
qu'elle  est  sortie.  Il  est  probable  que,  dans 
notre  xvi®  siècle,  cette  étude  serait  née  spon- 
tanément, comme  tant  d'autres,  si  le  génie 
grec  ne  l'avait  pas  eu  créée  dès  longtemps  ; 
mais  l'initiative  en  appartient  exclusivement  à 
l'Antiquité,  et  cette  théorie  doit  compter  parmi 


T.    II. 


18 


274 


PRÉFACE 


les  richesses  que  nous  lui  devons.  Quatre  cents 
ans  avant  notre  ère,  ce  fut  une  idée  très-neuve 
que  de  prendre  pour  objet  d'un  examen  scien- 
tifique la  locomotion  des  êtres  animés,  et  de 
détacher  ce  curieux  phénomène  du  reste  de 
la  zoologie.  De  nos  jours,  les  sciences  sont 
tellement  distinctes  les  unes  des  autres  que 
rien  ne  paraît  plus  simple  que  leur  sépara- 
tion ;  mais  à  cette  époque  lointaine,  en  face 
de  la  nature  inexplorée,  au  milieu  de  tant 
de  recherches  ardentes  et  d'abord  très-con- 
fuses, il  fallait  un  discernement  bien  éner- 
gique, et  une  rare  pénétration  d'esprit,  pour 
tirer  toute  une  science  de  faits  qu'il  était 
facile  d'observer  isolément,  mais  que  per- 
sonne, avant  Aristote,  n'avait  songé  a  réunir 
en  un  ensemble  systématique.  On  voyait  bien 
les  animaux  se  mouvoir,  selon  les  lois  que  la 
nature  leur  impose,  ici  pour  marcher  sur  le 
sol,  là  pour  voler  dans  les  airs,  ailleurs  pour 
ramper,  ailleurs  encore  pour  nager,  en  un 
mot  pour  changer  de  lieu  et  satisfaire  les 
besoins  divers  de  l'existence  ;  mais  le  philo- 
sophe a  été  le  seul  qui,  dtms  ces  faits  si  variés, 
découvrit  des  rapports  propres  à  constituer 


PRÉFACE 


275 


méthodiquement  une  science  réelle  et  géné- 
rale. Commencée  par  lui,  cette  science  est  très- 
loin  d'être  achevée,  même  de  notre  temps; 
et  il  faudra  bien  des  labeurs  encore,  pour  ex- 
pliquer tous  les  ressorts  ingénieux  que  la  na- 
ture emploie  à  mouvoir  les  êtres  auxquels  elle 
a  donné  la  vie. 

De  tous  les  phénomènes  naturels,  le  mou- 
vement est  celui  qui  nous  frappe  le  plus;  il 
est  partout  dans  l'univers,  depuis  les  sphères 
immenses   qui   parcourent   l'espace   sur   nos 
têtes,  jusqu'à  ces  animalcules  presque  invisi- 
bles qui  se  meuvent  aussi  ;  depuis  les  organes 
dont  tous  les  animaux  sont  composés  dans 
leur  intérieur  mystérieux,  jusqu'aux  plantes 
elles-mêmes,  et  peut-être  jusqu'à  un  degré  en- 
core plus  bas  qu'elles.  Le  mouvement  est  le 
signe  le  plus  manifeste  de  la  vie,  qu'il  révèle 
mieux  encore  que  la  sensibilité.  Un  fait  si  ré- 
pandu et  si  nécessaire,  non  moins  clair  qu'é- 
tonnant, devait  attirer  puissamment  l'attention 
d'Aristote  ;  et  en  effet,  îl  y  a  consacré  trois  de 
ses  ouvrages,  parmi  ceux  qui  nous  sont  par- 
venus, sans  parler  de  sa  psychologie.  Le  plus 
considérable  des  trois  est  sa  Physique,  théo- 


N 


276 


PREFACE 


rie  complète  du  mouvement,  où  il  se  montre 
le  précurseur  de  Descartes,  de  Newton  et  de 
Laplace  ;  il  y  approfondit  le  mouvement  dans 
sa  nature  et  dans  son  action  universelle,  avec 
ses  conditions  indéfectibles  de  temps,  d'es- 
pace et  d'infini.  Mais  outre  cette  théorie  géné- 
rale, la  question  l'a  occupé  à  un  point  de  vue 
plus  restreint,  dans  le  traité  du  Mouvement 
dans  les  animaux,  et  dans  le  traité  plus  spécial 
encore,  qui  nous  intéresse  ici  particulière- 
ment. Ces  trois  ouvrages,  la  Physique,  le  traité 
du  Mouvement  dans  les  animaux,  et  le  traité  de 
la  Marche  des  animaux,  forment  entre  eux,  et 
avec  le  traité  de  l'Ame,  un  tout  indissoluble, 
où  l'on  trouve  la  pensée  du  philosophe  sur  cet 
inépuisable  sujet,  que  l'homme  étudiera  sans 
cesse,  et  dont  il  ne  se  rassasiera  jamais,  sen- 
tant en  lui-même  le  mouvement,  tout  aussi  bien 
qu'il  le  voit  dans  tout  ce  qui  entoure  et  domine 
sa  personne  fragile  et  merveilleuse. 

Une  brève  analyse  nous  apprendra  ce  qu'est 
le  traité  de  la  Marche  des  Animaux,  ce  qu'il 
vaut,  et  aussi  quelles  en  sont  les  bien  pardon- 
nables lacunes. 

Aristote  débute  ici,  comme  dans  ses  ou- 


PREFACE 


277 


vrages  les  meilleurs,  par  l'exposé  de  la  mé- 
thode qu'il  veut  suivre,  et  il  énumère  les  ques- 
tions qu'il  va  discuter.  Il  se  propose  donc  de 
comparer,  dans  tout  le  règne  animal,  les  or- 
ganes de  la  locomotion  et  les  appareils  que  la 
nature  a  su  y  adapter,  avec  autant  de  variété 
que  de  justesse.  Avant  tout,  l'auteur  observera 
exactement  les  faits  ;  et  il  n'essaiera  d'en  dé- 
.  couvrir  les  causes  qu'en  fondant  ses  théories 
''  sur  des  observations  nombreuses  et  bien  fai- 
tes. Les  explications  qu'on  pourra  donner  se- 
ront éclairées  et  guidées  par  ce  principe  su- 
périeur, à  savoir  que  la  nature  ne  fait  jamais 
rien  en  vain,  et  qu'elle  fait  toujours  le  mieux 
possible.  En  scrutant  ses  œuvres,  on  peut  être 
assuré  de  découvrir  le  but  qu'elle  poursuit,  et 
les  moyens  infaillibles  dont  elle  se  sert  pour 
l'atteindre. 

Le  mouvement  ne  peut  avoir  lieu  que  dans 
six  directions,  qui  se  répartissent  en  trois  sé- 
ries de  deux  termes  chacune  :  le  haut  et  le  bas, 
le  devant  et  le  derrière,  la  droite  et  la  gauche. 
Dans  ces  directions,  le  corps  se  meut  soit  en 
totalité,  soit  partiellement.  Par  exemple,  les 
saltigrades  déplacent  leur  corps  tout  entier. 


kv 


278 


PREFACE 


dans  le  saut  qui  leur  est  naturel  et  pour  lequel 
ils  sont  faits  ;  chez  la  plupart  des  autres  ani- 
maux, le  mouvement  n'est  d'ordinaire  que  par- 
tiel et  successif.  Mais  de  quelque  manière  que 
le  mouvement  se  produise,  il  faut  toujours 
qu'il  y  ait  en  dehors  de  l'animal,  ou  dans  l'ani- 
mal lui-même,  un  point  d'appui  qui  permette 
et  facilite  le  jeu  des  appareils  dont  il  est  pourvu . 
La  vie  étant  aussi  dans  les  végétaux,  quoi- 
qu'elle y  soit  à  un  degré  moindre,  il  faut  re- 
marquer que  le  haut  et  le  bas  sont  dans  les 
plantes  à  l'inverse  de  ce  qu'ils  sont  dans  les 
êtres  animés.  Le  haut  véritable  de  la  plante, 
c'est  sa  racine;  le  bas  véritable,  c'est  sa  tige, 
quoique  le  témoignage  de  nos  yeux  semble 
nous  dire  le  contraire.  Mais  comme  dans  l'ani- 
mal le  haut  est  la  partie  dans  laquelle  est  re- 
çue la  nourriture  qui  se  distribue  à  tout  l'or- 
ganisme, et  comme  c'est  par  la  racine  que  les 
plantes  se  nourrissent.,  c'est  pour  cette  cause 
que,  chez  elles,  la  racine  doit  être  regardée 
comme  le  haut,  quoiqu'elle  paraisse  être  le 
bas.  C'est  la  fonction,  et  non  la  position,  qui 
fait  la  différence.  Dans  l'animal,  le  devant  et 
le  derrière  sont  déterminés  par  la  situation 


PREFACE 


279 


des  sens,  et  spécialement  par  la  situation  de 
la  vue,  chargée  de  le  conduire.  La  droite  et 
la  gauche  se  distinguent  en  ceci  que  la  partie 
qui  a  l'initiative  habituelle  du  mouvement  est 
prise  pour  la  droite,  et  que  la  partie  opposée 
à  celle-là  est  prise  pour  la  gauche.  La  troi- 
sième série,  celle  du  devant  et  du  derrière, 
est  en  quelque  sorte  mutilée,  en  ce  que  les 
animaux  marchent  naturellement  devant  eux, 
et  qu'aucun  ne  marche  en  arrière,  si  ce  n'est 
par  un  mouvement  contre  nature.  11  y  a  cepen 
dant  certaines  classes  d'animaux  inférieurs 
telles  que  les  mollusques  et  les  crustacés  tur 
binés,  où  il  est  malaisé  de  distinguer  le  der 
rière  et  le  devant,  ou  la  droite  et  la  gauche 
soit  par  leur  conformation,  soit  par  leurs  al 
lures. 

C'est  dans  l'homme  que  toutes  ces  diffé- 
rences sont  le  mieux  marquées,  parce  qu'il 
est  le  plus  complet  des  êtres,  et  que  le  haut 
et  le  bas,  le  devant  et  le  derrière,  la  droite  et  la 
gauche,  sont  chez  lui  le  plus  nettement  caracté- 
risés. La  station  droite  n'appartient  guère  qu'à 
l'homme  ;  il  est  essentiellement  bipède,  et  sa 
position  verticale  concorde  avec  celle  de  l'uni- 


N 


280 


PREFACE 


vers  lui-même.  L'oiseau  a  bien  cette  espèce  de 
station  ;  mais  en  lui  elle  est  moins  régulière  ;  et 
pour  pouvoir  se  tenir  debout,  il  a  reçu  une 
ossature  du  bassin  toute  spéciale,  fort  diffé- 
rente du  bassin  de  l'homme.  D'ailleurs,  les 
ailes  sont  pour  l'oiseau  ce  que  les  bras  et  les 
mains  sont  pour  nous. 

Gomme  c'est  la  droite  qui  commence  le  mou- 
vement, on  peut  dire  qu'elle  est  plus  impor- 
tante que  la  gauche,  de  même  que  le  haut  est 
plus  important  que  le  bas,  et  le  devant,  plus 
important  que  le  derrière. 

Entre  les  deux  termes  de  chaque  série,  il  y 
a  des  rapports  qu'il  est  assez  difficile  de  bien 
définir.  Le  principe  qui  produit  le  mouvement 
à  droite  est  le  même  qui  produit  le  mouve- 
ment à  gauche  ;  rien  ne  sépare  distinctement 
l'une  de  ces  directions  de  la  direction  con- 
traire, et  il  est  évident  qu'il  n'y  a  pas  là  de 
discontinuité.  On  en  peut  dire  autant  du  haut 
et  du  bas,  du  devant  et  du  derrière.  11  y  a  donc 
entre  chacun  des  deux  termes  un  terrain  com- 
mun où  ils  se  rencontrent  et  se  confondent. 
Ce  point,  c'est  le  principe  moteur  que  l'animal 
porte  en  lui-même,^  et  qui  décide  la  locomo- 


PREFACE 


281 


tion  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  selon  le  be- 
soin ou  la  volonté.  Le  principe  moteur  est  im- 
mobile; car  il  faut  toujours  un  point  d'inertie 
pour  que  le  mouvement  soit  possible  dans 
une  des  directions. 

Les  animaux  qui  ont  du  sang  ont  quatre 
appareils  de  locomotion,  et  ils  ne  peuvent  en 
avoir  davantage.  Mais  les  animaux  dépourvus 
de  sang  peuvent  en  avoir  un  plus  grand 
nombre.  Une  autre  différence  entre  ces  deux, 
genres  d'animaux,  c'est  que  ceux  qui  ont  du 
sang  cessent  de  se  mouvoir  et  de  vivre  quand 
on  les  coupe  en  deux,  tandis  que  les  exsan- 
gues peuvent  vivre  et  se  mouvoir  longtemps 
après  qu'on  les  a  coupés.  On  dirait  que  ceux-là 
sont  composés  de  plusieurs  animaux  réunis, 
ayant  chacun  une  vie  à  part.  Les  serpents  et 
certains  poissons  qui  n'ont  pas  de  nageoires^ 
par  exemple  les  murènes,  remplacent  les  qua- 
tre appareils  qui  leur  manquent  par  les  flexions 
de  leur  corps  allongé,  tantôt  convexes,  tantôt 
concaves,  à  droite  et  à  gauche,  en  haut  et  en 
bas.  Là  encore,  on  peut  retrouver  les  quatre 
appareils,  bien  que  sous  une  autre  forme.  .: 
.  Les  pieds  de  l'animal  sont  toujours  en  nom- 


282 


PREFACE 


bre  pair,  quel  qu'en  soit  le  nombre.  Avec  quatre 
pieds,  il  a  une  station  très-solide;  mais  on  ne 
pourrait  pas  concevoir  qu'il  pût  marcher  avec 
trois  ;  et  en  réalité,  la  nature  n'offre  pas  une 
seule  combinaison  de  cette  espèce.  Les  scolo- 
pendres polypodes  auxquels  on  a  retranché 
quelques  pieds  peuvent  marcher,  il  est  vrai, 
avec  un  nombre  impair  de  pieds  ;  mais  c'est 
seulement  en  suppléant  à  ceux  qu'on  leur  a 
retranchés  par  ceux  qui  leur  restent  ;  et  la  loi 
de  parité  n'en  est  pas  moins  applicable  à  ces 
animaux  comme  à  tous  les  autres • 

Le  mouvement,  quelles  qu'en  soient  la  di- 
rection et  la  nature,  n'est  possible  qu'à  la  con- 
dition d'une  flexion.  Dans  la  progression,  le 
membre  qui  s'avance,  tandis  que  l'autre  de- 
venu perpendiculaire  soutient  le  corps,  doit 
nécessairement  s'infléchir  avant  de  toucher  le 
sol,  et  avant  de  devenir  droit  à  son  tour,  pour 
fournir  successivement  au  corps  l'appui  qui 
lui  est  indispensable.  La  flexion  du  membre 
est  tantôt  convexe  comme  celle  du  genou,  et 
tantôt  concave  comme  celle  des  bras.  Si  le 
membre  ne  s'infléchissait  pas,  la  marche  se- 
rait caduque,  et  l'animal  ne  ferait  que  tomber. 


PREFACE 


28a 


En  même  temps  que  le  membre  avance,  la  tête 
s'abaisse,  en  se  projetant  pour  contribuer  à 
transporter  le  poids.du  corps  sur  la  jambe  qui 
va  le  recevoir.  La  flexion  nécessaire  au  mouve- 
ment est  évidente  également  dans  la  reptation 
des  serpents,  dans  les  ondulations  des  che- 
nilles, dans  les  battements  des  ailes  des  oi- 
seaux, dans  les  battements  des  nageoires  des 
poissons,  qui  sont  tantôt  droites  et  tantôt  re- 
courbées. Enfin,  c*estpar  la  flexion  de  la  queue 
et  du  corps  que  les  poissons  plats,  même  quand 
ils  sont  dépourvus  de  nageoires,  progressent 
dans  le  liquide,  qu'ils  couvrent  de  leur  largeur 
exceptionnelle. 

Le  mouvement  des  volatiles  est  plus  com- 
pliqué ;  les  pattes  sont  nécessaires  aux  oiseaux 
pour  voler,  de  même  que  les  ailes  le  leur  sont 
pour  marcher.  Ces  corrélations  indirectes  sem- 
blent du  premier  coup  d'œil  assez  étranges  ; 
mais  il  en  est  pour  les  oiseaux  comme  pour 
l'homme,  qui  ne  saurait  marcher  sans  le  mou- 
vement alternatif  de  ses  épaules,  si  ce  n'est  de  , 
ses  bras.  Chez  l'oiseau,  la  queue,  appendue  au 
croupion,  dirige  le  vol,  à  la  façon  dont  le  gou- 
vernail dirige  le  navire.  Les  volatiles  à  ailes 


284 


PREFACE 


PREFACE 


285 


pleines,  comme  les  coléoptères,  qui  n'ont  pas 
de  plumes  à  leurs  croupions,  non  plus  qu'aux 
ailes,  volent  mal,  et  s'abattent  lourdement, 
comme  un  vaisseau  désemparé.  Voilà  aussi 
pourquoi  les  oiseaux  qui  volent  peu,  comme 
le  paon,  le  coq,  les  gallinacés,  ne  sauraient 
diriger  leur  vol  en  ligne  droite.  Les  oiseaux 
de  grand  vol,  hérons  et  flamands,  étendent,  en 
volant,  leurs  pattes  en  arrière,  pour  suppléer 
à  leur  queue,  qui  ne  les  dirige  point.  Chez  les 
oiseaux  de  proie,  pour  qui  la  rapidité  du  dé- 
placement est  une  condition  d'existence,  tout 
est  calculé  dans  cette  vue.  Leur  tête  est  petite  ; 
leur  col  est  mince.  Leur  thorax,  très-charnu, 
est  puissant  et  taillé  comme  la  proue  d'un  na- 
vire, afin  qu'ils  puissent  d'autant  mieux  fendre 
l'air  ;  les  parties  postérieures  de  leur  corps  sont 
à  la  fois  plus  légères  et  plus  rétrécies,  pour 
ne  ralentir  en  quoi  que  ce  soit  leur  vélocité. 
Si  la  partie  haute  du  corps  des  oiseaux  était 
plus  lourde,  ils  ne  pourraient  se  tenir  debout,^ 
pas  plus  que  les  enfants,  qui,  avant  de  mar- 
cher tout  droits,  se  traînent  d'abord  sur  le 
sol,  en  s'appuyant  sur  leurs  quatre  membres.. 
Mais,  comme,  plus  tard,  c'est  la  partie  infév 


rieure  du  corps  qui,  chez  les  enfants,  se 
développe  davantage,  ils  peuvent  se  redresser, 
et  ils  finissent  par  marcher  comme  il  convient 
à  la  race  humaine.  Si  les  oiseaux  ne  sont  pas 
conformés  pour  avoir  jamais  une  station  aussi 
droite  que  la  nôtre,  notre  conformation  nous 
rendrait  leurs  ailes  bien  inutiles  ;  aussi  la  na- 
ture ne  nous  en  a-t-elle  pas  donné,  bien  que 
parfois  les  peintres  se  permettent  d'en  attri- 
buer aux  Amours  qu'ils  représentent  dans 
leurs  tableaux. 

En  comparant  les  flexions  telles  qu'elles 
sont  dans  l'homme,  non  plus  aux  flexions  de 
l'oiseau,  mais  à  celles  du  quadrupède  vivipare, 
on  voit  qu'elles  s'accomplissent  en  sens  con- 
traires. Chez  l'homme,  les  flexions  des  bras, 
c'est-à-dire  des  membres  antérieurs,  se  font 
en  creux;  et  celles  des  membres  postérieurs, 
en  cercle.  Dans  les  quadrupèdes,  c'est  tout 
l'opposé;  les  membres  de  devant  s'infléchis- 
sent en  rond,  et  les  membres  postérieurs  s'in- 
fléchissent en  creux.  Ici  encore,  il  faut  admi- 
rer la  sagesse  de  la  nature.  Si  les  quadrupèdes 
fléchissaient  leurs  pattes  de  devant  en  forme 
concave,  au  lieu  de  la  forme  convexe,  ils  ne 


286 


PREFACE 


PREFACE 


m 


les  élèveraient  pas  suffisamment  au-dessus  du 
sol,  et  ils  ne  marcheraient  pas  à  l'aise;  et  de 
même,  si  leurs  pattes  de  derrière  s'infléchis- 
saient en  cercle,  elles  gêneraient  la  marche 
sous  leur  ventre  ;  et  ils  auraient  en  outre  beau- 
coup plus  de  peine  pour  allaiter  leurs  petits. 

D'ailleurs,  les  flexions  ne  peuvent  avoir  lieu 
que  de  quatre  manières  :  ou  les  membres  de 
devant  et  de  derrière  pourraient  être  fléchis 
dans  un  seul  et  même  sens,  soit  convexes, 
soit  concaves,  ou  fléchis  à  l'opposé  les  uns 
des  autres,  les  uns  étant  concaves,  tandis  que 
les  autres  seraient  convexes.  De  ces  quatre 
combinaisons  possibles,  la  nature  n'en  admet 
que  deux,  les  autres  n'étant  pas  commodes 
pour  l'animal.  Dans  un  seul  et  même  membre, 
les  flexions  se  contrarient,  afin  de  rendre  le 
mouvement  plus  facile  et  plus  harmonieux. 
Ainsi,  la  cuisse  fléchit  en  creux  sur  la  hanche; 
le  genou  fléchit  en  rond  sur  la  cuisse,  et  le 
pied  fléchit  en  creux  sur  le  tibia;  enfin,  les 
doigts  fléchissent  en  rond  sur  le  pied.  Tout 
devient  ainsi  plus  souple  et  plus  stable. 

Dans  la  marche  des  quadrupèdes,  le  mou- 
vement a  lieu  en  diagonale,  le  pied  gauche  de 


derrière  se  levant  en  même  temps  que  le  pied 
droit  de  devant;  et  le  pied  droit  de  derrière, 
en  même  temps  que  le  pied  gauche  antérieur. 
Si  les  deux  membres  de  devant  se  lèvent  à  la 
fois,  ce  n'est  plus  une  allure  de  marche,  c'est 
un  saut  véritable,  qui,  exigeant  un  très  grand 
effort,  ne  peut  avoir  que  très-peu  de  durée, 
ainsi  qu'on  le  voit  pour  les  chevaux  de  course. 
Si,  dans  la  marche  ordinaire,  les  deux  pieds 
de  devant  partaient  ensemble,  l'animal  ris- 
querait de  tomber  à  chaque  pas.  L'animal 
peut  marcher  encore  en  mettant  simultané- 
ment en  mouvement  les  deux  membres  d'un 
même  côté  ;  mais  alors  l'allure  est  moins  na- 
turelle et  moins  solide.  L'allure  la  plus  ferme 
et  la  plus  facile  est  l'allure  en  diagonale,  qui 
assure  constamment  des  appuis  aux  deux  par- 
ties, droite  et  gauche,  du  corps  en  mouve- 
ment. Quoique  la  marche  par  diagonale  soit 
de  règle,  il  y  a  des  animaux  qui,  comme  les 
crabes,  marchent  obliquement,  au  lieu  de  mar- 
cher droit  devant  eux.  Cependant  les  crabes 
mêmes  ne  font  exception  qu'à  moitié  ;  car  la 
nature  a  eu  soin  de  placer  leurs  yeux  oblique- 
ment aussi,  de  sorte  que,  grâce  à  cette  parti- 


288 


PREFACE 


PREFACK 


289 


cularité,  on  peut  dire  que  les  crabes  marchent 
en  ligne  droite  comme  tous  les  autres  animaux. 
L'organisation  des  oiseaux  n'est  peut-être 
pas  aussi  loin  de  celle  des  quadrupèdes  qu'on 
pourrait  le  croire.  Les  ailes,  qui,  chez  eux, 
remplacent  les  membres  de  devant,  se  replient 
dans  le  même  sens  que  les  membres  antérieurs 
des  quadrupèdes.  La  plus  grande  différence, 
c'est  la  position  delà  cuisse,  qui,  chez  l'oiseau, 
est  avancée  bien  davantage  sous  le  ventre, 
afin  de  soutenir  le  corps,  qui  ne  peut  jamais 
être  aussi  droit  que  celui  de  l'homme.  Les 
ailes  sont  placées  sur  les  côtés,  comme  les 
nageoires  le  sont  en  général  chez  les  pois- 
sons; car  c'est  par  cette  disposition  que  les 
nageoires  et  les  ailes  peuvent  être  le  plus  utiles, 
les  unes  et  les  autres,  pour  fendre  l'air  ou  le 
liquide.  C'est  dans  une  intention  pareille  que 
les  quadrupèdes   ovipares,   crocodiles,    stel- 
lions,  émydes,  tortues,  lézards,  ont  les  pattes 
tournées  de  côté,  afin  de  pouvoir  entrer  plus 
facilement  dans  les  trous  où  ils  vivent,  et  pour 
que  l'incubation  des  œufs  leur  soit  plus  aisée. 
On  peut  voir  encore  une  intention  du  même 
genre  dans  la  conformation  des  polypodes, 


c'est-à-dire  des  animaux  qui  ont  plus  de  quatre 
pieds  ;  leurs  pieds  antérieurs,  qui  dirigent  le 
mouvement,  sont  droits;  ceux  de  derrière,  qui 
ne  font  que  suivre  la  direction  des  premiers, 
sont  obliques  et  légèrement  cagneux.  La  lo- 
comotion des  langoustes  et  celle  des  crabes 
mériteraient  une  étude  spéciale.  Dans  les  oi- 
seaux palmipèdes,  les  pieds,  armés  de  leurs 
membranes,  sont  des  nageoires;  les  pattes 
sont  courtes,  parce  qu'elles  perdent  ce  que 
les  pieds  gagnent;  et  elles  sont  placées  en  ar- 
rière, afin  que  la  propulsion  soit  plus  efficace. 

La  raison  comprend  très-bien  pourquoi  les 
oiseaux  nageurs  ont  des  pieds,  et  pourquoi 
les  poissons  n'en  ont  pas.  Les  oiseaux  nageurs, 
tout  en  nageant  fréquemment,  doivent  pou- 
voir marcher  sur  le  sol,  tandis  que  les  pois- 
sons ne  doivent  vivre  que  dans  le  liquide.  Ils 
ne  respirent  pas  l'air,  comme  les  oiseaux;  c'est 
l'eau  qu'ils  respirent  ;  leurs  nageoires  et  leur 
queue  correspondent  aux  ailes  et  aux  pieds 
des  volatiles,  et  en  font  l'office  très-suffisam- 
ment. 

On  pourrait  pousser  plus  loin  ces  rapproche- 
ments entre  les  diverses  classes  d'animaux; 


T.    II 


19 


im^mÊàm 


\ 


290 


PRKFACK 


mais  sur  les  êtres  inférieurs,  comme  les  crus- 
tacés par  exemple,  l'observation  est  très-dif- 
ficile, et  l'on  ne  sait  guère  s'ils  ont  du  mou- 
vement ou  s'ils  n'en  ont  pas.  Tenons-nous  en 
donc  aux  études  précédentes,  qui  nous  ap- 
prennent ce  qu'est  la  locomotion  chez  les  ani- 
maux supérieurs,  et  qui  préparent  naturelle- 
ment d'autres  études  dont  l'âme  peut  être 
l'objet. 

Voilà  le  traité  de  la  Marche  des  animaux 
résumé  dans  ses  traits  essentiels.  L'histoire 
ultérieure  de  la  science  nous  montrera  que  ce 
traité  est  incomplet  a  bien  des  égards;  mais, 
pour  en  porter  un  jugement  équitable,  il  faut 
ne  jamais  perdre  de  vue  que  c'est  Aristote  qui 
a  frayé  le  chemin  ;  et  qu'il  a  fait,  du  premier 
coup,  un  pas  si  gigantesque  et  si  sûr  que, 
pendant  des  milliers  d'années,  on  n'a  rien 
ajouté  à  ce  qu'il  avait  dit.  Quand  l'esprit  hu- 
main est  revenu  à  la  science  méthodique  et  h 
l'observation  de  la  nature,  il  n'a  pu  que  con- 
tinuer la  route  que  le  philosophe  avait  ouverte. 
On  a  bien  tardé  h  l'y  suivre  ;  et  pour  la  ques- 
tion de  la  locomotion  animale,  l'interruption 
a  été  beaucoup  plus  grande  encore  que  pour 


PREFACE 


^91 


l'Histoire  des  Animaux,  ou  pour  le  traité  des 
Parties.  Entre  Aristote  et  Fabrice  d'Acqua- 
pendente,  au  xvii*  siècle,  il  n'y  a  rien  absolu- 
ment ;  car  on  ne  peut  pas  compter  pour  quel- 
que chose  des  commentaires,  d'ailleurs  fort 
rares,  qui  ne  sont  que  des  répétitions,  et  qui 
ne  procurent  h  la  science  aucun  progrès  sen- 
sible, pas  même  un  progrès  de  style  et  d'ex- 
position. 

Fabrice,  élève  et  successeur  de  Fallope,  a 
été  professeur  éminent  d'anatomie  pendant 
cinquante  ans,  a  l'université  de  Padoue  ;  il 
meurt  en  1619,  et  son  ouvrage  sur  la  locomo- 
tion des  animaux  ne  paraît  qu'un  an  avant  sa 
mort.  C'est  le  fruit  d'un  long  et  célèbre  ensei- 
gnement, dont  il  fait  concevoir  une  haute  idée. 
Voilà  bien  la  science  telle  que  la  Grèce  l'a  en- 
tendue et  pratiquée,  observatrice  avant  tout, 
patiente  autant  que  régulière,  recueillant  les 
faits  et  ne  cherchant  à  en  expliquer  la  cause 
qu'après  les  avoir  constatés,  passionnée  pour 
les  œuvres  de  la  nature  et  croyant  à  sa  sagesse, 
qui  est  la  sagesse  même  de  Dieu.  Fabrice,  en 
s'adressant  à  ses  élèves,  ne  leur  cache  point 
ce  qu'il  doit  à  Aristote;  et  il  se  plaît  à  leur 


N. 


PKEFACK 


rappeler  que,  depuis  le  philosophe,  personne 
ne  s'est  occupé  de  ce  beau  sujet,  oc  Doctrina 
pulcherrima  et  utilissima,  neque  ab  alio  quam 
ab  unico  Aristotele  exculta.  ))  Il  a  étudié  très- 
attentivement  les  deux  traités  aristotéliques 
sur  le  Mouvement  et  la  Marche  des  animaux  ; 
et  il  croit  répondre  à  la  pensée  de  l'un  et  de 
l'autre  en  intitulant  le  sien  :  (c  De  motu  lo- 
cali  animalium  secundum  totum.  ))  Par  là,  Fa- 
brice indique  qu'il  veut  ne  s'occuper  que  du 
mouvement  où  l'animal  se  déplace  tout  entier; 
et  il  exclut  les  mouvements  qui  se  passent  in- 
térieurement, comme  ceux  du  cœur,  du  pou- 
mon, du  sang  et  de  toutes  les  sécrétions,  des 
muscles,  des  nerfs,  etc.  Aristote  avait  aperçu 
cette  distinction  ;  mais  il  ne  l'avait  pas  faite 
avec  autant  de  précision. 

Fabrice  étudie  d'abord  le  mouvement  de  pro- 
gression dans  l'homme,  et  il  s'aide  de  tous 
les  secours  que  lui  offre  une  anatomie  déjà 
fort  avancée  par  ses  prédécesseurs  et  par  lui- 
même;  il  décrit  les  mouvements  de  la  cuisse, 
du  genou,  de  la  jambe,  des  pieds  et  des  doigts, 
faisant  une  part  à  chaque  membre  dans  l'ac- 
tion totale  du  déplacement.  De  la  marche  de 


PREFACE 


•m 


l'homme,  il  passe  à  celle  des  volatiles,  et  à 
celle  des  quadrupèdes.  (De  gressu  pennato- 
rum,  de  gressu  quadrupedum.)  Enfin,  il  s'ar- 
rête assez  longuement  au  vol  des  oiseaux  et  à 
l'action  des  ailes,  et  il  termine  par  l'explica- 
tion de  la  natation  chez  les  poissons,  et  de  la 
reptation  chez  les  serpents.  C'est,  comme  on 
le  voit,  toute  la  pensée  aristotélique,  avec  plus 
d'ordre  et  avec  des  connaissances  plus  éten- 
dues, en  anatomie  et  en  physiologie.  Fabrice 
les  complète  encore  par  des  opuscules  parti- 
culiers sur  l'organisation,  les  fonctions  et  l'uti- 
lité des  muscles,  sur  les  articulations  des  os, 
sur  la  respiration,  et  sur  les  mouvements  du 
cœur  et  des  intestins.  Ces  travaux  font  grand 
honneur  à  l'université  de  Padoue,  et  ils  n'ont 
été  possibles  qu'à  la  condition  de  tout  ce  que 
cette  illustre  école  avait  antérieurement  ac- 
compli, en  formant  des  anatomistes  tels  que 
Vésale,  Fallope  et  tant  d'autres. 

Soixante  ans  après  Fabrice,  vers  la  fin  du 
XVII*  siècle,  Borelli  et  Claude  Perrault  repren- 
nent la  question  de  la  locomotion  animale,  en 
la  traitant  par  des  méthodes  fort  différentes. 
Borelli  •1608-1679),  né  à  Naples,  professeur 


V 


294 


PREFACE 


d'anatomie  à  Pise  et  à  Florence,  était  mathé- 
maticien plus  encore  que  médecin  et  physio- 
logiste. Editeur  d'Euclide  et  d'Apollonius  de 
Perge,  astronome,  météorologiste,  il  est,  avec 
son  élève,  Bellini  de  Florence,  le  chef  de  la 
doctrine  iatro-mathématique ,  qui  n'a  guère 
plus  servi  la  médecine  que  les  mathématiques 
elles-mêmes.  Son  ouvrage  ce  De  motu  anima- 
lium  ))  est  dédié  à  Christine  de  Suède,  et  il 
n'a  paru  qu'un  an  après  sa  mort.  Dans  une 
préface  dédicatoire,  Borelli  se  montre  d'une 
grande  piété,  et  il  admire  l'œuvre  de  Dieu 
dans  les  êtres  animés  plus  vivement  encore 
que  dans  le  reste  de  la  nature.  Il  sent  toutes 
les  difficultés  du  sujet  qu'il  aborde,  et  il  ne 
se  les  dissimule  pas  :  ce  Aggredior  arduam  phy- 
siologiam  de  motibus  animalium.  ))  C'est  par 
les  mathématiques  et  la  géométrie  qu'il  se 
promet  de  résoudre  ces  problèmes.  Docile  au 
conseil  et  à  la  pratique  d'Aristote,  il  divise  son 
ouvrage  en  deux  parties  :  l'une  consacrée  à 
la  pure  exposition  des  faits;  l'autre,  à  l'expli- 
cation des  causes.  11  étudie  donc  en  premier 
lieu  les  mouvements  externes,  la  marche  chez 
les  bipèdes  et  les  quadrupèdes  (gressus,  in- 


PREFACE 


•295 


cessus);  la  natation  et  le  vol;  puis,  les  mou- 
vements de  la  main,  des  jambes  et  de  la  tête. 
Arrivant  aux  mouvements  internes,  il  les  dé- 
crit pour  les  viscères,  pour  le  cœur,  les  ar- 
tères, les  veines,  les  muscles,  les  os,  pour  la 
circulation  du  sang  et  celle  des  humeurs.  A 
toutes  ces  descriptions,  qui  attestent  beaucoup 
de  science  anatomique,  il  joint  des  figures 
géométriques,  et  des  planches  nombreuses. 
Après  de  savantes  définitions,  à  la  façon  des 
mathématiciens,  il  avance  des  propositions;  il 
en  tire  des  scholies,  pour  arriver  à  des  con- 
clusions, qu'il  regarde  comme  démontrées  et 
définitives. 

Dans  la  seconde  et  dernière  partie,  où  il  es- 
saie de  remonter  aux  causes,  il  applique  les 
mêmes  procédés  pour  rendre  compte  des  mou- 
vements intérieurs  du  sang,  du  cœur,  de  la 
respiration,  des  reins,  du  foie,  des  nerfs,  de 
la  transpiration  insensible,  de  la  nutrition,  de 
la  faim,  de  la  soif,  de  la  fatigue,  des  convul- 
sions, du  tremblement  et  du  frisson  que  cause 
la  fièvre.  Toutes  ces  recherches  témoignent 
de  beaucoup  de  science  et  d'application.  Cet 
ouvrage  a  fait  la  renommée  de  Borelli  ;  et  c'est 


296 


PllEFACE 


PREFACE 


-297 


à  peu  près  le  seul  que  l'on  connaisse  aujour- 
d'hui. On  peut  toujours  le  consulter;  mais  on 
devrait  se  garder  de  le  prendre  pour  modèle. 
Il  a  fait  abus  des  mathématiques  dans  une 
question  qui  est  surtout  physiologique;  il  a 
considéré  les  êtres  animés  à  peu  près  comme 
des  machines,  non  pas  dans  leur  nature  es-' 
sentielle,  mais  dans  leurs  actes.  Il  est  certain 
que  les  lois  les  plus  profondes  de  la  mécani- 
que sont  employées  par  la  nature  à  faire  mou- 
voir les  animaux;  et  les  relations  des  muscles 
et  des  os,  par  exemple,  sont  celles  des  leviers 
et  des  points  d'appui.  La  raison  de  l'homme 
n'a  rien  inventé  dans  cette  partie  de  la  géo- 
métrie qui  ne  se  trouve  déjà  dans  la  locomo- 
tion animale.  Mais  dans  l'organisation  vivante, 
il  y  a  bien  autre  chose  encore  que  des  lignes, 
et  des  angles.  Tout  y  est  concret,  et  mêlé  au 
principe  même  de  la  vie,  dont  les  abstractions 
mathématiques  ne  peuvent  pas  rendre  compte. 
Il  faut  être  très-sobre  de  ces  considérations 
en  physiologie,  où  elles  ne  doivent  tenir  qu'une 
place  secondaire.  On  a  dès  longtemps  banni 
de  la  science  ce  procédé,  qui  était  fort  en  fa- 
veur au  temps  où  Borelli  écrivait;  et  si  main- 


tenant on  parle  encore  quelquefois  de  la  théo- 
rie des  leviers  en  histoire  naturelle,  on  s'y 
arrête  peu,  et  l'on  a  raison  de  laisser  à  la  mé- 
canique rationnelle  des  développements  que 
la   physiologie  et  l'anatomie  ne  comportent 

pas. 

Claude  Perrault  (1613-1688)  n'a  pas  commis 
la  même  faute  ;  il  est  cependant  géomètre  et 
architecte,  et  architecte  qui  construit  la  co- 
lonnade du  Louvre.  Il  intitule  son  ouvrage  : 
c(  De  la  méchanique  des  animaux  y>  (1680); 
mais  il  se  garde  bien  de  faire  de  la  géomé- 
trie ;  c'est  uniquement  de  physiologie  et  d'a- 
natomie  qu'il  s'occupe  (tome  II,  3*  volume  de 
l'édition  de  Leide,  in-4.%  1721).  L'ouvrage  est 
divisé  en  trois  parties  :  la  première  traite*  des 
organes  des  sens;  la  seconde,  des  organes  du 
mouvement;  et  la  dernière,  des  organes  de  la 
nutrition,  aboutissant  à  la  génération.  Per- 
rault présente  d'abord  quelques  considéra- 
tions générales  ;  et  pour  éviter  l'équivoque 
que  pourrait  causer  le  titre  de  son  ouvrage, 
il  déclare  qu'il  ne  regarde  pas  les  animaux 
comme  de  pures  machines;  il  avertit  ses  lec- 
teurs qu'il  entend  par  Animal  un  être  doué 


\ 


298 


PRÉFACE 


PREFACE 


^99 


de  sentiment,  et  capable  d'exercer  les  fonc- 
tions de  la  vie  par  un  principe  que  Ton  ap- 
pelle Ame  ;  cette  âme  conduit  toutes  les  pièces 
de  la  machine  animale,  comme  l'organiste 
conduit  l'orgue  qu'il  touche.  Nous  voilà  loin 
de  Borelli  et  des  mathématiques. 

Selon  Claude  Perrault,  o:  le  mouvement  a 
c:  été  donné  à  l'animal  pour  rechercher  ou 
(C  fuir  ce  qu'il  a  connu  par  les  sens  lui  être 
o:  propre  ou  contraire.  y>  Il  distingue  dans  l'a- 
nimal deux  sortes  de  mouvement  :  l'un  qui 
est  obscur,  comme  celui  de  la  sensation  et 
de  la  digestion;  l'autre  qui  est  manifeste, 
comme  celui  de  la  progression,  ou  à  l'inté- 
rieur, celui  de  la  respiration,  de  la  voix  et  de 
la  circulation.  Les  organes  du  mouvement 
sont  les  fibres  des  muscles,  dont  raccourcis- 
sement, qui  est  assez  difficile  à  expliquer,  met 
les  membres  et  les  articulations  en  jeu.  Les 
muscles  sont  en  général  fixés  sur  les  os  ;  mais 
dans  quelques  animaux,  comme  les  écrevisses, 
les  muscles  sont  situés  en  dedans  des  parties 
dures,  qui  font  tout  ensemble  fonction  d'os 
et  de  peau. 

La  progression   est  très-diverse  selon  les 


espèces,  depuis  l'huître  qui  n'a  de  locomotion 
que  celle  qui  lui  est  imprimée  par  les  vagues, 
depuis  le  traînement  des  limaçons,  le  rampe- 
ment  des  serpents,  la  traction  des  polypes  et 
des  seiches,  jusqu'au  marcher  des  animaux 
terrestres,  dont  les  pieds  et  les  ongles  sont 
appropriés  à  une  foule  d'usages,  jusqu'au  vol 
des  oiseaux,  dont  les  ailes  sont  une  des  mer- 
veilles les  plus  étonnantes  de  la  nature,  et 
enfin,  jusqu'au  nager  des  poissons,  «  qui  a 
beaucoup  de  rapport  au  voler  des  oiseaux  :ù. 
Les  organes  de  la  progression  servent  en 
outre  à  l'animal  pour  sa  défense  ou  pour  l'at- 
taque, tout  aussi  bien  que  les  dents  et  les 
cornes.  Les  mouvements  des  parties  qui  pro- 
duisent la  voix  ne  sont  pas  moins  variés  ;  la 
voix  diffère  dans  les  animaux  en  ce  qu'elle  est 
articulée  plus  ou  moins  complètement.  Tantôt 
elle  est  simple  et  uniforme,  comme  chez  les 
serpents,  les  lions,  les  tigres,  les  hibous,  les 
roitelets.  Le  chant  des  oiseaux,  même  le  plus 
agréable,  est  peu  articulé;  il  n'y  a  que  l'homme 
qui  jouisse  d'une  voix  capable  de  produire 
une  variation  de  tons  et  d'accents  presque  in- 
finie.  Mais  cette  perfection  elle-même  tient 


N 


300 


l*REfACE 


PREFACK 


301 


beaucoup  moins  aux  organes  qu'à  Tintelli- 
gence  dont  Thomme  a  été  doué  ;  car  il  y  a  des 
animaux  qui,  comme  le  singe,  ont  tous  les 
organes  de  la  parole,  y  compris  la  luette,  et 
qui  cependant  ne  parlent  point. 

C'est  le  cerveau  qui  est  le  premier  principe 
du  mouvement  ;  il  est  divisé  en  trois  parties 
principales  :  le  cerveau  proprement  dit,  le 
cervelet,  et  la  moelle  de  l'épine.  Il  a  ses  ar- 
tères, ses  veines  et  ses  vaisseaux  excrétoires. 
Selon  les  espèces,  le  nombre  de  ses  ventri- 
cules et  de  ses  anfractuosités  varie  beaucoup. 
Il  est  très  petit  chez  la  plupart  des  poissons 
et  chez  le  crocodile  ;  il  est  également  peu  dé- 
veloppé en  général  chez  les  oiseaux.  Le  cer- 
veau des  poissons  est  encore  moins  fort  que. 
celui  des  oiseaux,  bien  que  leur  corps  soit 
plus  gros  proportionnellement. 

Telles  sont  à  peu  près  les  théories  de  Claude 
Perrault  sur  le  mouvement  animal;  elles  ne 
sont  pas  absolument  originales  ;  mais  elles 
sont  fondées  sur  des  recherches  anatomiques 
fort  étendues,  où  Perrault  se  faisait  aider  par 
ses  amis,  qu'il  guidait.  On  a  peut-être  exagéré 
la  valeur  de  ces  théories  en  plaçant  Claude 


Perrault   à   côté   de   Cuvier,   ainsi   que  l'ont 
fait  des  physiologistes  contemporains.  Sa  part 
n'est  pas  aussi  grande;  et  si  l'on  se  souvient 
des  travaux  antérieurs  de  Borelli,  de  Fabrice 
et  d'Aristote,  les  siens  perdent  un  peu  de  leur 
prix,  bien  qu'ils  restent  toujours  fort  louables. 
Claude  Perrault  est  trop  instruit  pour  ne  pas 
connaître  les  ouvrages  physiologiques  d'Aris- 
tote ;  il  cite  même  le  philosophe  une  ou  deux 
fois  ;  mais  il  ne  semble  pas  accorder  au  père 
de  la  science  toute  l'estime  qui  lui  est  due. 
D'ailleurs,  il  admire  autant  qu'Aristote  les  œu- 
vres de  la  nature;  et  pieux  comme  il  l'est,  il 
se  trouve  en  parfait  accord  avec  le  païen  qui 
l'avait  précédé  de  si  loin  dans  cet  hommage  de 
la  raison,  qui  est  aussi  l'hommage  de  la  foi. 
Bufîon,  qui   n'est   pas   moins  spiritualiste 
que  Perrault,  n'a  pas  consacré  une  étude  spé- 
ciale au  mouvement,  bien  qu'il  ait  fait  un  ce  Dis- 
cours sur  la  nature  des  animaux  jd.  Il  établit 
une  distinction  profonde  entre  les  fonctions 
qui  agissent  perpétuellement  dans  l'animal, 
comme  celles  du  cœur  et  du  poumon,  et  les 
fonctions  intermittentes,  comme  celles  du  mou- 
vement, suspendues  ou  excitées  par  le  sommeil 


N 


302 


PREFACE 


et  la  veille.  La  cause  du  mouvement  est  le  désir, 
qui,  dans  l'animal,  le  pousse  à  son  insu,  mais 
dont  l'homme  a  conscience,  grâce  au  privilège 
de  la  double  nature  qui  lui  a  été  accordée  (Homo 
Duplex).  L'animal  est  une  machine,  qui  obéit 
à  l'impression  des  objets  extérieurs. 

Buffon  s'en  tient  à  ces  généralités,  qui  sont 
surtout  de  la  psychologie.  Elles  ne  regardent 
pas  très-directement  l'histoire  naturelle  ;  mais 
on  peut  y  trouver  une  sorte  de  protestation 
contre  le  sensualisme  qui  a  régné  dans  le 
XVIII*  siècle,  et  qui  refusait  à  l'ame  toute  acti- 
vité. On  dirait  que  Buffon  commence  déjà  la 
réaction  qui,  de  notre  temps,  a  fait  justice  de 
cette  erreur  dangereuse. 

A  la  fin  du  siècle,  Barthez,  le  célèbre  pro- 
fesseur de  Montpellier,  reprend  la  question 
telle  que  l'avaient  posée  Perrault,  Borelli  et 
Fabrice,  après  Aristote.  Son  ouvrage  est  inti- 
tulé :  (T  Nouvelle  méclianique  des  mouve- 
ments de  l'homme  et  des  animaux  d  (Garcas- 
sonne,  1798,  in4°).  En  sa  qualité  de  vitaliste, 
Barthez  considère  le  principe  vital  comme  le 
premier  moteur  des  organes  ;  et  dans  un  dis- 
cours préliminaire,  il  essaie  de  résumer  sa 


PREFACE 


m 


théorie  personnelle  sur  ce  principe  essentiel, 
qui  est  (r  en  dehors  de  toute  matière  »,  sur 
ses  forces  et  ses  fonctions.  Selon  Barthez,  les 
lois  du  principe  vital  dépendent  de  la  nature 
universelle  et  sont  absolument  étrangères  aux 
lois  connues  de  la  mécanique,  de  l'hydrau- 
lique, de  la  physique  et  de  la  chimie.  Mais 
Barthez  se  hâte  d'ajouter  c  que  ces  lois  ne 
ec  sont  pas  moins  étrangères  aux  facultés  de 
(!C  liberté  et  de  prévoyance,  qu'on  regarde  gé- 
cc  néralement  comme  étant  caractéristiques  de 
(c  l'âme  pensante.  y>  Par  une  contradiction  as- 
sez singulière,  il  reconnaît  que  les  organes 
des  animaux  et  de  l'homme  sont  admirable- 
ment conformés,  et  que  les  affections  de  l'âme 
ont  une  certaine  influence  sur  les  affections 
du  corps;  puis,  dans  une  phrase  obscure  et 
peu  correcte,  il  déclare  que  a:  ce  qu'il  importe 
))  surtout  de  connaître  le  plus  possible  dans 
»  l'homme  vivant,  c'est  VEtre  sympathique  ^ 
))  qui,  obéissant  à  ses  lois  primordiales,  fait 
D  se  correspondre  entre  elles,  et  les  forces 
))  qui  vivifient  toutes  les  parties  de  son  corps 
»  et  les  facultés  de  son  âme  pensante.  ]&  C'est 
presque  de  l'Harmonie  préétablie. 


PREFACK 


305 


-.Wi 


PRÉFACE 


Cette  théorie,  que  Barthez  appelle  un  dogme, 
et  qu'il  croit  généralement  admise  sur  son 
autorité,  ne  doit  pas  nous  retenir;  et  il  vaut 
mieux  passer  avec  lui  a  la  considération  ce  des 
3)  causes  prochaines  et   méchaniques   »    des 
mouvements  qu'il  se   propose  de  découvrir. 
Ce  sujet  lui  semble  entièrement  neuf,  même 
après  le  fameux  ouvrage  de  Borelli,  qu'il  cri- 
tique vivement,  en  y  trouvant  d'ailleurs  des 
vues  de  détail  ingénieuses.  11  critique  égale- 
ment tous  ceux  qui  ont  écrit  sur  cette  matière, 
ou  ont  exprimé  une  opinion  sur  les  causes 
du  mouvement,  Gassendi,  Descartes,  Willis, 
Mayow,  Parent,  Haller  même;  et  il  rappelle 
que  les  erreurs  mathématiques  de  Borelli  ont 
été  réfutées  par  un  grand  nombre  de  mathé- 
maticiens, à  la  tête  desquels  il  nomme  Vari- 
gnon.  Barthez  en  conclut  que  toutes  les  ex- 
plications données  jusqu'à  lui  sont  vaines  et 
vagues  ;  et  il  se  flatte  que  ses  théories  per- 
sonnelles sont  les  véritables. 

Aussi,  tient-il  a  constater  comment  il  les  a 
conçues.  Il  nous  apprend  donc  que  Chirac,  le 
médecin  de  Louis  XV,  avait  fondé  deux  chaires 
à  l'école   de   Montpellier  :    l'une   d'anatomie 


comparée  ;  l'autre,  pour  l'explication  de  l'ou- 
vrage de  Borelli.  Ce  dernier  cours  avait  été 
négligé;  et  Barthez,  chancelier  de  l'Université 
de  médecine,  avait  cru  devoir  réparer  ce  re- 
grettable oubli,  en  se  chargeant  lui-même  de 
commenter  les  idées  de  Borelli.  De  là,  le 
livre  qu'il  se  décide  à  publier,  ce  malgré  des 
circonstances  défavorables  et  le  dérangement 
de  sa  santé  3). 

L'ouvrage  se  divise  en  six  parties,  où  l'au- 
teur traite  successivement  de  la  station  chez 
l'homme,  le  singe  et  l'oiseau,  des  diverses 
espèces  de  saut,  des  mouvements  progressifs 
de  l'homme,  des  mouvements  progressifs  des 
quadrupèdes,  du  ramper  des  chenilles  et  des 
serpents,  du  nager  des  poissons,  sans  ou- 
blier le  nager  des  quadrupèdes  et  de  l'homme  ; 
et  enfin,  dans  la  sixième  et  dernière  partie,  du 
vol  des  oiseaux,  en  s'arrêtant  assez  longue- 
ment, comme  l'avait  fait  Aristote,  au  vol  très- 
singulier  de  l'autruche.  Dans  toutes  ces  étu- 
des, Barthez  montre  de  grandes  connaissances 
d'anatomie  et  de  physiologie;  il  a  en  outre 
une  érudition  étendue,  et  il  cite  souvent  ses 
prédécesseurs,  pour  les  réfuter,  sans  toujours 


T.     II. 


20 


V, 


306 


PREFACE 


PREFACE 


W 


les  bien  comprendre,  parce  qu'il  est  trop  épris 
de  ses  propres  pensées.  Ses  prétentions  ex- 
cessives ne  sont  pas  justifiées;  et  il  n'a  pas  ré- 
solu définitivement  tous  les  problèmes,  comme 
il  l'espérait.  Néanmoins,  il  a  le  mérite  d'avoir 
poussé  de  minutieuses  recherches  plus  loin 
que  personne  avant  lui  ;  et  il  a  fait  voir,  par 
les  détails  dans  lesquels  il  est  entré,  que  la 
mécanique  des  animaux  est  beaucoup  plus 
compliquée  qu'on  ne  le  croit  ordinairement, 
et  qu'il  y  avait  là  matière  aux  analyses  les  plus 
prolongées  et  les  plus  ardues.  Si  Barthez  n'a 
pas  clos  la  question,  il  Ta  certainement  agran- 
die par  l'exemple  de  théories  subtiles  et  d'a- 
perçus profonds.  La  forme  sous  laquelle  il  les 
présente  n'est  pas  très-heureuse;  et  le  style, 
sans  être  mauvais  précisément,  laisse  néan- 
moins beaucoup  a  désirer.  Ce  défaut  est  en- 
core augmenté  par  l'étrange  ponctuation  que 
l'auteur  s'est  faite,  contre  toutes  les  règles  de 
la  logique.  Ce  n'est  pas  du  reste  la  seule  bi- 
zarrerie qu'on  puisse  signaler  en  lui  ;  et  c'est 
ainsi  qu'il  croit  que  l'homme  peut  être  qua- 
drupède, en  dépit  de  toutes  les  preuves  con- 
traires que  nous  fournit  l'anatomie  (page  2). 


Barthez  conclut  tout  son  travail  en  reve- 
nant à  sa  théorie  favorite  du  vitalisme,  et  en 
déclarant  (s:  que  les  facultés  automatiques,  que 
y>  le  principe  de  vie  exerce  dans  des  organes 
D  qui  lui  sont  inconnus,  opèrent  d'une  ma- 
7>  nière  si  transcendante  que  l'intelligence  hu- 
y>  maine  ne  peut  parvenir  qu'à  en  voir  quelques 
))  effets,  dont  elle  doit  renoncer  à  découvrir 
y>  les  causes  premières.  y>  La  conclusion  est 
modeste  ;  mais  elle  peut  sembler  assez  timide, 
après  les  démonstrations  d'Aristote  sur  les 
causes  finales,  et  après  l'adhésion  unanime  des 
plus  grands  esprits  qui  ont  agité  ces  ques- 
tions. 

Cuvier,  qui  se  range  parmi  les  partisans  les 
plus  décidés  des  causes  finales,  n'avait  à  dire 
sur  le  mouvement  que  très-peu  de  choses  dans 
son  Règne  animal,  qui  est  surtout  une  classi- 
fication. Même  dans  son  admirable  ouvrage 
d'Anatomie  comparée,  il  ne  devait  étudier  que 
la  forme  des  organes  du  mouvement,  sans 
presque  s'occuper  du  jeu  de  ces  organes  em- 
ployés par  la  vie.  11  y  a  consacré  un  volume 
sur  cinq,  et  sept  de  ses  précieuses  leçons. 
Après  des  généralités  sur  les  rapports  de  la 


N 


308 


PREFACK 


sensibilité  et  du  mouvement,  facultés  carac- 
téristiques de  l'être  animé,  et  sur  le  rôle  des 
nerfs  et  des  muscles,  il  décrit  un  à  un  tous 
les  instruments  de  la  locomotion,  la  fibre  mus- 
culaire, les  os,  ou  les  parties  dures  qui  en 
tiennent  lieu,  la  jonction  des  os,  les  tendons 
et  l'action  des  muscles.  Dans  cette  vue,  il  mon- 
tre successivement  ce  que  sont  les  os  et  les 
muscles  du  tronc,  ceux  de  l'extrémité  anté- 
rieure ou  membre  pectoral,  ceux  de  l'extré- 
mité postérieure  ou  membre  abdominal.  Il  ana- 
lyse ainsi  en  détail  les  organes  dans  l'homme, 
les  mammifères,  les  oiseaux,  les  reptiles  et 
les  poissons,  c'est-à-dire  dans  les  vertébrés. 
Il  applique  la  même  méthode  aux  animaux 
sans  vertèbres,  mollusques,  céphalopodes, 
gastéropodes  ou  acéphales,  crustacés,  insec- 
tes, vers  et  zoophytes;  et  il  termine  cette 
magistrale  exposition  par  l'étude  des  orga- 
nes locomoteurs  considérés  en  action  :  sta- 
tion sur  un  ou  plusieurs  pieds,  marche  sur 
deux  pieds  ou  quatre  pieds,  action  de  saisir 
et  de  grimper,  saut  et  course,  natation  et  vol. 
A  propos  du  vol,  les  dernières  observations 
de  (aivier,  comme  celles  d'Aristote,  portent 


PREFACE 


309 


sur  des  oiseaux  qui  ne  volent  point  du  tout, 
tels  que  l'autruche  parmi  les  terrestres,  le 
pingouin  et  le  manchot  parmi  les  aquatiques, 
et  sur  les  mammifères,  tels  que  la  chauve-sou- 
ris, qui  volent  assez  bien  sans  avoir  de  plu- 
mes. Enfin,  il  dit  quelques  mots  sur  d'autres 
mammifères  qui  peuvent  se  soutenir  dans  l'air, 
sans  y  fournir  un  vol  continu,  non  plus  que 
les  poissons  volants. 

Tel  est  l'ensemble  des  travaux  de  Cuvier 
sur  le  mouvement  ;  ils  sont  considérables  ;  et 
aucun  naturaliste  n'en  a  fait  dans  le  même 
cadre  de  plus  exacts  ni  de  plus  minutieux. 
Mais  c'est  à  l'anatomie  uniquement  qu'il  s'est 
attaché  ;  et  il  a  laissé  presque  entièrement  de 
côté  la  physiologie.  Peut-être  y  serait-il  re- 
venu plus  tard,  s'il  lui  eût  été  donné  de  four- 
nir une  plus  longue  carrière  ;  mais  la  physio- 
logie, avec  les  obscurités  inévitables  que  la 
vie  présente  toujours  même  aux  observateurs 
les  plus  sagaces,  convenait  moins  que  l'ana- 
tomie au  génie  de  Cuvier  ;  et  il  n'a  point  tenté, 
après  tant  d'autres,  d'expliquer  le  mécanisme 
du  mouvement,  dans  toutes  ses  nuances  si 
délicates  et  encore  si  obscures. 


\ 


310 


PREFACE 


II  semble  (jne,  pendant  tout  un  demi-siècle 
après  Cuvier,  la  question  ait  été  négligée  ;  du 
moins,  elle  n'a  pas  été  étudiée  spécialement; 
mais  de  nos  jours,  elle  a  été  reprise  avec  une 
ardeur  qui  promet  les  plus  heureuses  consé- 
quences. On  pourrait  citer  d'abord  le  grand 
et  complet  ouvrage  de  M .  Henri  Milne-Ed  wards , 
l'illustre  doyen  des  naturalistes  français  :  Le- 
çons sur  la  physiologie  et  l'anatomie  compa- 
rée de  l'homme  et  des  animaux  (1857-1881), 
tomes  XI,  XII  et  XIII,  sur  les  fonctions  de  re- 
lation ;  le  traité  de  Physiologie  comparée  de 
M.  G.  Colin,  1871,  livre  III,  des  Mouvements, 
pp.  340-522  ;  et  les  ouvrages  spéciaux  de 
M.  J.  Bell-Pettigrew,  la  Locomotion  chez  les 
animaux,  1874;  et  de  M.  Marey,  la  Machine 
animale,  1882. 

Les  recherches  de  M.  Pettigrew  sont,  à 
notre  avis,  les  plus  originales  de  toutes.  II 
s'est  posé  la  question  sous  le  point  de  vue  le 
plus  général  et  le  plus  vrai  ;  il  l'a  discutée 
avec  une  perspicacité  rare  ;  et  il  a  porté  plus 
loin  que  personne  les  observations  qui  peu- 
vent conduire  à  la  résoudre  dans  toute  son 
étendue.  Ces  observations,  commencées  par 


PREFACE 


311 


lui  depuis  plus  de  vingt  ans,  ont  été  poursui- 
vies sans  relâche.  Les  trois  mouvements  qu'il 
s'agit  d'expliquer  étant  la  marche  sur  le  sol, 
la  natation  dans  l'eau,  et  le  vol  dans  l'air,  c'est 
surtout  au  vol  que  l'auteur  s'est  attaché,  pour 
deux  raisons  :  d'abord,  le  vol  est  le  plus  beau 
de  tous  les  mouvements  dont  la  nature  a  doué 
les  animaux;  c'est  la  poésie  du  mouvement, 
dit  M.  Pettigrevs^,  par  une  expression  aussi 
juste  que  brillante;  en  second  lieu,  malgré 
les  investigations  les  plus  attentives,  on  ne 
sait  toujours  sur  le  vol  que  peu  de  choses;  et 
le  mécanisme  des  ailes  de  l'oiseau  reste  à 
bien  des  égards  un  mystère  que  la  science 
n'a  pas  pénétré.  L'albatros,  ce  prince  de  la 
tribu  ailée,  comme  l'appelle  M.  Pettigrew,  vole 
non  seulement  avec  une  rapidité  extraordi- 
naire ;  mais  il  plane  quelquefois  à  des  hauteurs 
prodigieuses,  ses  immenses  ailes  demeurant 
étendues  et  sans  mouvement,  pendant  des 
heures  entières.  L'aile  des  moindres  oisillons 
décrit,  avec  une  vélocité  presque  insaisissable, 
une  série  de  courbes  géminées,  dont  on  n'a 
pas  pu  jusqu'à  présent  se  bien  rendre  compte. 
L'oiseau  ne  fait  pas  plus  d'efforts  que  le  qua- 


N 


312 


PREFACE 


PREFACE 


313 


drupècle  qui  marche  sur  terre,  ou  le  poisson 
qui  fend  les  eaux;  c'est  le  milieu  seul  qui  est 
différent,  ainsi  que  les  surfaces  motrices.  La 
locomotion  animale  est  soumise  aux  mêmes 
lois  que  le  mouvement  des  corps  en  général  ; 
et  M.  Pettigrew  indique  les  lois  principales 
du  mouvement,  sans  d'ailleurs  accorder  plus 
de  place  qu'il  ne  faut  aux  théories  mathéma- 
tiques, dont  Borelli  a  fait  abus.  Il  est,  comme 
Aristote,  comme  Buffon,  un  admirateur  pas- 
sionné de  la  nature,  ce  qui  ne  travaille  jamais 
contre  elle-même  y>;  elle  squelette  osseux  est, 
à  ses  yeux,  un  miracle  de  composition.  Mais 
les  os,  quelque  bien  agencés  qu'ils  soient,  ont 
moins  d'importance  que  les  muscles,  puisqu'il 
y  a  des  animaux  qui  se  meuvent  sans  avoir  de 
squelette. 

Après  ces  généralités,  où  la  largeur  des 
vues  n'ôte  rien  à  une  savante  exactitude,  l'au- 
teur consacre  trois  livres  successifs  à  détail- 
ler la  progression  sur  terre,  la  progression 
sur  l'eau  et  dans  l'eau,  et  la  progression  dans 
l'air.  En  parlant  des  quadrupèdes  et  des  bi- 
pèdes, M.  Pettigrew  s'arrête  particulièrement 
à  l'homme  et  au  cheval,  dont  les  allures  ré- 


sument en  quelque  sorte  celles  de  tous  les 
autres  animaux  qui  marchent  sur  terre.  11 
donne  aussi  beaucoup  d'attention  à  la  marche 
de  l'autruche,  qui  avait  déjà  frappé  vivement 
Aristote,  ainsi  qu'on  l'a  vu,  parce  que  cette 
marche  est  une  sorte  d'intermédiaire  entre  le 
mouvement  des  quadrupèdes  et  le  mouvement 
des  oiseaux,  moitié  l'un,  moitié  l'autre. 

Les  surfaces  motrices  sont  beaucoup  plus 
grandes  chez  les  poissons  que  chez  les  qua- 
drupèdes, attendu  que  le  milieu  ambiant  est 
beaucoup  plus  dense.  La  queue  du  poisson 
est  bien  un  gouvernail,  comme  Aristote  l'avait 
dit  le  premier;  et  elle  sert  à  la  progression 
plus  encore  que  les  nageoires,  contrairement 
à  ce  que  croyait  Borelli.  Sans  parler  de  tant 
d'autres  animaux  aquatiques,  la  baleine,  le 
marsouin,  le  lamentin,  le  dugong,  le  phoque, 
l'ours  marin,  le  morse,  la  tortue,  le  triton,  le 
crocodile,  ont  chacun  des  appareils  de  queues, 
ou  semblables  ou  analogues.  Le  résultat  final 
est  le  même,  «  parce  que  la  nature  n'est  ja- 
mais en  faute  ^  ;  mais  les  moyens  qu'elle  em- 
ploie et  les  formes  qu'elle  adopte  varient  à 
l'infini. 


N 


314 


PREFACE 


Ce  qu'elle  a  fait  de  plus  parfait,  entre  tant 
de  merveilles,  c'est  la  progression  dans  l'air, 
dC  où  elle  n'a  rien  laissé  au  hasard,  non  plus 
que  dans  le  reste  des  êtres  vivants  )).  L'aile 
est  un  levier  de  troisième  genre,  c'est-à-dire 
que  la  puissance  agit  entre  le  point  d'appui 
et  la  résistance  ;  l'air  est  le  point  d'appui  ;  la 
puissance  est  l'origine  de  l'aile;  et  la  résis- 
tance est  le  corps  de  l'oiseau.  De  tous  les  na- 
turalistes, c'est  peut-être  M.  Pettigrew  qui  a 
expliqué  avec  le  plus  de  détails  et  de  préci- 
sion les  phases  diverses  de  cette  action  puis- 
sante, qu'on  admire  de  plus  en  plus  à  mesure 
qu'on  la  comprend  mieux.  Monter,  descendre, 
tourner,  avancer  en  ligne  droite,  l'oiseau  ac- 
complit tous  ces  actes  avec  une  facilité  dont 
rien  n'approche;  et  le  poids  de  son  corps, 
qui  est  fort  lourd  relativement  à  l'air  où  il  se 
meut,  est  un  des  éléments  nécessaires  de 
sa  rapidité.  Mais  c'est  dans  l'ouvrage  même 
de  l'auteur  qu'il  faut  suivre  pas  à  pas  cette 
analyse,  qui  n'a  peut-être  pas  encore  épuisé 
tout  le  sujet,  mais  qui  fait  voir  du  moins,  dans 
les  procédés  de  la  nature,  des  profondeurs 
jusque-là  trop  peu  aperçues. 


PREFACE 


315 


M.  Pettigrew  conclut  en  recommandant  aux 
aéronautes  d'imiter,  s'ils  le  peuvent,  le  vol  de 
l'oiseau  et  de  ne  pas  chercher,  pour  s'élever 
dans  l'air,  une  matière  qui  ait  moins  de  poids 
que  l'air  lui-même.  La  nature  a  résolu  ce  pro- 
blème par  un  moyen  absolument  opposé,  puis- 
que le  corps  de  l'oiseau  est  d'un  poids  consi- 
dérable relativement  au  milieu  qu'il  parcourt 
si  aisément.  C'est  aux  aéronautes  de  profiter 
de  ce  conseil,  s'il  leur  semble  acceptable;  il 
est  tout  au  moins  spécieux  ;  et  l'histoire  na- 
turelle peut  bien  l'adresser  aux  gens  prati- 
ques. Mais,  quoi  qu'il  en  soit  de  cet  épisode, 
M.  Pettigrew^  aura  fait  faire  de  très-sérieux 
progrès  à  la  science  de  la  locomotion  ;  et  la 
voie  qu'il  a  ouverte,  notamment  sur  le  vol  de 
l'oiseau,  est  celle  que  la  science  doit  désor- 
mais adopter,  en  usant  des  ressources  toutes 
nouvelles  que  lui  peut  offrir  la  photographie 
instantanée,  pour  fixer  des  mouvements  qui 
échappent  aux  regards  de  l'observateur  le  plus 

exercé. 

Ici  doit  s'arrêter  la  carrière  que  nous  avions 
à  parcourir  ;  et  après  avoir  essayé  de  rendre 
justice     aux     successeurs    d'Aristote,     c'est 


316 


PREFACE 


toujours  à  lui  que  nous  croyons  devoir  rap- 
porter le  principal  honneur  de  la  science  ; 
c'est  lui  qui  Ta  créée  ;  sans  son  génie  elle  se- 
rait peut-être  encore  à  naître.  11  n'a  pas  tout 
fait  sans  doute  à  lui  seul  ;  mais  en  regardant 
à  ce  qui  reste  à  faire  dans  ce  champ  indéfini, 
nous  pouvons  être  équitables  envers  un  passé 
à  qui  nous  devons  tant,  et  nous  montrer  re- 
connaissants par  modestie. 


DISSERTATION 


SUR  l'authenticité  et  la  composition 


DU  TRAITÉ  DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX 


Il  faut  se  garder  de  confondre,  comme  on  Fa  fait 
quelquefois,  le  Traité  de  la  Marche  des  Animaux  avec 
le  Traité  du  Mouvement  dans  les  Animaux.  Ce  dernier 
traité  fait  partie  des  Opuscules,  joints  ordinairement  au 
Traité  de  TAme,  dont  ils  sont  la  suite,  et  qu'ils  com- 
plètent à  bien  des  égards.  (Voir  les  Opuscules  psycho- 
logiques, p.  237  de  ma  traduction.)  Quoique  les  deux 
traités,  du  Mouvement  et  de  la  Marche,  se  tiennent  de 
fort  près  et  qu'ils  aient  des  théories  communes,  il  im- 
porte de  les  distinguer,  en  ce  que  le  premier  s'occupe 
du  principe  du  mouvement,  volontaire  ou  involontaire, 
dans  toute  sa  généralité,  l'étudiant  dans  l'univers  aussi 
bien  que  dans  les  êtres  animés,  tandis  que  le  second  s'oc- 
cupe exclusivement  des  organes  et  des  modes  particuliers 
que  le  mouvement  présente  à  notre  observation  dans  les 
diverses  séries  d'animaux. 

Le  Traité  de  la  Marche,  qu'on  pourrait  intituler  aussi 
de  la  Locomotion  des  Animaux,  n'est  mentionné,  ni  dans 


318 


DISSERTATION  SUR  L'AUTHENTICITE 


le  catalogue  de  Diogène  Laërce,  non  plus  que  le  Traité 
des  Parties,  ni  dans  celui  d'Hésychius  ;  il  ne  se  trouve 
que  dans  le  catalogue  de  l'Arabe;  et  le  titre  en  est  traduit, 
dans  le  latin  de  Casiri,  par  ces  mots,  qui  correspondent  à 
ridée  de  la  locomotion  :  «  De  motibus  animalis  loca- 
libus.  »  (Voir  l'édition  de  Berlin,  tome  V,  p.  1471,  n°  45  ; 
et  M.  Chaignet,  Psychologie  d'Aristote,  p.  98.)  Malgré 
cet  oubli  des  deux  principaux  catalogues,  l'authenticité 
de  l'étude  sur  la  Marche,  ou  Locomotion,  des  Animaux, 
quelque  imparfaite  que  soit  la  composition,  ne  peut  être 
douteuse.  Partout  la  pensée  d'Aristote  y  est  reconnais- 
sable  dans  les  théories,  si  ce  n'est  dans  le  style  qui  les 
exprime.  Cette  preuve  doit  suffire  à  qui  la  comprend 
bien,  en  dépit  de  quelques  défauts  de  rédaction  ;  mais 
à  cette  preuve-lh,  qui  est  déjà  frappante,  on  peut  en 
ajouter  d'autres,  qu'il  ne  faut  non  plus  négliger. 

D'abord,  le  Traité  de  la  Marche  est  très  clairement  in- 
diqué, sans  l'être  nommément,  dans  le  Traité  du  Mouve- 
ment dans  les  Animaux,  qui  débute  en  résumant,  de  la 
manière  la  plus  exacte,  le  Traité  de  la  Marche.  Il  marque 
la  différence  des  sujets  dans  l'un  et  dans  l'autre,  celui-ci 
très  spécial,  et  celui-là,  tout  général.  Il  n'y  a  pas  à  s'y 
tromper;  et,  l)ien  que  le  nom  même  du  Traité  de  la  Mar- 
che ne  soit  pas  rappelé  dans  ce  passage,  le  doute  n'est 
pas  possible.  C'est  ainsi  que  nous  devons  en  juger  aujour- 
d'hui à  la  simple  lecture,  et  qu'en  jugeaient  les  commen- 
tateurs dans  l'Antiquité,  tels  que  Michel  d'Ephèse.  (Voir 
les  Opuscules  psychologiques,  p.  238  de  ma  traduction, 
et  la  note.) 


DU  TRAITÉ  DE  LA  MARCHE  DES  ANIMAUX       319 

A  cette  première  indication  tirée  d'un  ouvrage  aristo- 
télique, on  doit  en  joindre  deux  autres,  qui  se  trouvent 
dans  le  Traité  des  Parties  des  Animaux,  liv.  IV,  ch.  ii, 
§  14,  et  ch.  xni,  §  6.  Le  premier  de  ces  deux  passages 
rappelle  la  théorie  des  jointures  et  des  flexions  ;  le  se- 
cond rappelle  l'organisation  des  serpents,  qui  se  meuvent 
par  la  reptation.  Ces  deux  références  sont  d'une  parfaite 
exactitude. 

Quant  aux  citations  que  fait  le  Traité  même  de  la 
Marche  des  Animaux,  elles  ne  sont  également  que  deux. 
La  première,  ch.  i,  §  6,  nomme  l'Histoire  de  la  Nature; 
et  sous  cette  appellation,  qui  est  peut-être  unique  dans 
toutes  les  œuvres  d'Aristote,  il  faut  entendre  l'Histoire 
des  Animaux,  caractérisée  si  précisément  qu'il  n'y  a  pas 
à  s'y  tromper  un  instant.  La  seconde  citation  concerne 
le  Traité  de  l'Ame,  et  elle  termine  le  petit  Traité  de  la 
Marche,  ch.  xix,  §  3,  en  annonçant  les  études  psycho- 
logiques, dont  il  est  en  quelque  sorte  l'introduction  et 
comme  le  préambule. 

Voilà  tout  ce  qu'on  peut  dire  de  l'authenticité  du 
Traité  de  la  Marche  des. Animaux.  Ces  renseignements 
sont  très-courts  ;  mais  ils  suffisent,  du  moment  qu'on 
peut  affirmer,  comme  on  doit  le  faire,  que  ce  petit  ouvrage 
est,  pour  le  fond,  sinon  pour  la  forme,  digne  d'Aristote. 
C'est  ce  qu'on  a  essayé  d'établir  plus  haut,  en  le  com- 
parant aux  travaux  qui,  depuis  deux  siècles  et  parti- 
culièrement de  notre  temps,  ont  été  consacrés  à  la  même 
question,  c'est-à-dire  à  la  locomotion  animale,  marche, 
vol,  natation,  reptation,  etc.,  dans  toutes  leurs  nuances. 


N 


1 


82(1 


DISSEKTATION  SUR  L'AUTHENTICITE 


Aristote,  par  la  vue  profonde  du  génie,  a  devancé  de  deux 
mille  ans  tous  les  labeurs  anciens  ou  contemporains.  Le 
sien  est  la  première  base  de  tout  ce  qui  a  suivi  ;  et  il  doit 
toujours  tenir  une  place  éminente,  non  pas  seulement 
dans  rhistoire  de  la  science,  mais  en  outre  dans  la  science 
elle-même,  quelques  progrès  qu'elle  ait  faits  et  quelque 
juste  orgueil  qu'elle  puisse  en  concevoir.  Tout  avancés 
que  nous  sommes,  il  n'est  pas  un  zoologiste  qui  ne  doive 
consulter  Aristote,  et  savoir  ce  que  l'étude  de  la  nature 
a  pu  lui  inspirer.  Ce  respect  pour  un  ancêtre  et  pour  le 
fondateur  est  en  même  temps  un  acte  de  prudence.  Dans 
les  annales  de  l'intelligence  humaine,  il  n'y  a  pas  un 
esprit  plus  puissant,  plus  fécond,  plus  étendu,  plus  obser- 
vateur, ni  plus  méthodique.  A  quelle  école  meilleure 
pourrait-on  se  mettre,  quand  on  ainje  la  vérité  et  qu'on 
ne  recherche  qu'elle  ? 

Enfin,  si  la  doctrine  du  petit  Traité  de  la  Marche  des 
Animaux  n'était  pas  d'Aristote,  il  resterait  toujours  à 
savoir  de  qui  elle  pourrait  être  ;  et,  de  même  que  pour  le 
Traité  des  Parties,  il  faut  dire  encore  pour  celui-ci  qu'A- 
ristote  seul  était  capable  de  le  faire  et  que  la  gloire  doit 
exclusivement  lui  en  rester.  C'est  une  preuve  négative, 
dira-t-on  ;  soit,  mais  elle  n'est  pas  moins  péremptoire. 

Cette  appréciation  équitable  n'empêche  pas  de  recon- 
naître que,  si  la  pensée  est  bien  d'Aristote  et  ne  peut  être 
que  de  lui,  la  rédaction  laisse  beaucoup  à  désirer  ;  il  y  a 
des  répétitions  assez  nombreuses  et  inutiles  ;  il  y  a  des 
négligences  d'expressions,  qui  ne  permettent  pas  toujours 
de   bien  saisir   l'idée   qu'elles    rendent    incomplètement  ; 


OU  TRAITE  DE  LA  MARCHE  DES  ANLMAUX       321 


enfin,  on  peut  trouver  dans  la  composition  générale  un 
désordre  parfois  choquant.  Pour  expliquer  ces  défauts,  on 
peut  recourir  à  deux  hypothèses.  L'une,  c'est  qu'Aristote 
n'a  pas  pu  mettre  la  dernière  main  à  ce  petit  ouvrage  ; 
l'autre,  que  ce  n'est  pas  lui  personnellement,  mais  un  de 
ses  élèves,  qui  l'aura  écrit,  comme  résumé  des  leçons  du 
maître.  Dans  l'une  ou  l'autre  de  ces  hypothèses,  le  fond 
des  pensées  appartient  bien  à  Aristote  ;  et  c'est  à  cette 
conclusion  qu'il  convient  de  s'arrêter. 


T.     II. 


21 


TRAITE 


DE    LA 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  PREMIER 

Enumération  des  questions  que  présente  l'étude  de  la  locomotion 
dans  les  animaux;  différences  des  organes  locomoteurs;  leur 
nombre  variable,  mais  toujours  pair;  l'homme,  l'oiseau,  le 
poisson;  flexions  des  a|)pareils  locomoteurs  en  sens  inverses 
chez  l'homme,  chez  l'oiseau,  chez  les  quadrupèdes  vivipares  et 
ovipares  ;  mouvement  diagonal  des  appareils  locomoteurs;  cita- 
tion de  l'Histoire  de  la  Nature  ;  résumé  des  questions  à  traiter. 

*  Pour  étudier  les  organes  dont  se  servent  les  ani- 
maux en  exécutant  des  mouvements  de  locomotion, 
nous  rechercherons  pourquoi  chacun  de  ces  organes 
est  tel  qu'il  est,  et  dans  quelle  vue  il  a  pu  être  donné 


§  1 .  Pour  étudier.  Ce  premier 
chapitre  et  le  suivant  sont  consa- 
crés à  exposer  la  méthode  qui 
sera  adoptée  dans  ce  petit  traité. 
C'est  un  soin  qu'Aristote  a  tou- 
jours pris,  ainsi  qu'on  peut  le 
constater  déjà  dans  l'Histoire 
des  Animaux  ;  mais  on  le  voit 
surtout  dans  le  Traité  des  Par- 
ties, dont  le  premier  livre  tout 


entier  n'a  pas  d'autre  objet.  Sur 
cette  question  de  la  méthode, 
consulter  le  début  de  l'Histoire 
desAnimaux,  avec  la  note  qui  s'y 
rapporte  ;  voir  aussi  la  Préface 
à  ma  traduction,  page  cxiv.  — 
Pourquoi...  dans  quelle  vue. 
C'est  toujours  la  théorie  des  cau- 
ses finales,  qu'Aristote  le  pre- 
mier a  préconisée,  et  qui  seule 


N, 


324  MARCHE  DES  ANIMAUX 

à  1  animal  qui  l'emploie.  Nous  aurons  également  à 
observer  les  diflférences  que  ces  organes  peuvent  pré- 
senter,  de  Tun  à  Tautre,  dans  un  seul  et  même  ani- 
mal, ou  relativement  aux  organes  d'autres  animaux 
qui  appartiennent  à  un  genre  différent.  '  Mais  d'abord, 
déterminons  bien  toutes  les  questions  dont  nous 
aurons  à  nous  occuper.  Un  premier  point  qu'il  faut 
fixer,  c'est  le  minimum  des  appareils  par  lesquels  les 
animaux  ont  la  possibilité  de  se  mouvoir.  Nous  ver- 


peut  donner   à   la    science  de 
la  nature  un  véritable  intérêt, 
quand  elle  est  appliquée  avec 
discrétion  et  sagacité.  Sans  cette 
théorie,  la  nature  n'a  pas   de 
sens;  elle  n'est  plus  qu'une  col- 
lection   de   faits    curieux    sans 
doute,  mais  profondément  obs- 
curs. Tous  les  grands  naturalis- 
tes ont  cru,  comme  Aristote,  aux 
causes  finales;   et  comme   lui, 
ils  se  sont  efforcés  de  les  scruter, 
avec  la  certitude  de  pouvoir  les 
découvrir.  —  Dcms  un  seul  et 
m 'me   animal.    Par    exemple, 
dans  un  seul  et  même  quadru- 
pède, où  les  membres  de  devant 
et  ceux  de  derrière,  qui  servent 
également  à  la  locomotion,  of- 
frent de  grandes  différences. — 
D'autres  animaux.,.  Par  exem- 
ple, le  quadrupède  et  le  reptile, 
l'oiseau  et  le  poisson,  qui  appar- 
tiennent à  des  genres  éloignés 
les  uns  des  autres.  Mais,  malgré 
de  grandes  et  évidentes  dissem- 
blances, le  but  est  le  même,  et  le 
moyenseuldiffère;  c'est  toujours 

à  la  locomotion  que  servent  les 


organes,  quelque  divers  qu'ils 
soient.  —  ^  un  genre  différent. 
C'est  de  l'anatomie  comparée,  au 
sens  où  l'entendent  les  Moder- 
nes. Aristote  n'a  pas  créé  le  mot; 
mais  il  a  créé  la  science,  en  la 
fondant  sur  des  observations  et 
des  comparaisons  aussi  nom- 
breuses qu'exactes,  comme  le 
prouve  le  présent  traité,  analy- 
sant une  question  spéciale,  après 
les  généralités  fécondes  de  l'His- 
toire des  Animaux,  et  du  Traité 
des  Parties. 

§  2.  Toutes  les  questions.  Les 
questions  énumérées  ici  seront 
développées       successivement , 
dans  les  chapitres  suivants,  avec 
plus  ou  moins  d'étendue.  —  Le 
minimum  des  appareils.  Dans 
les  bipèdes,  les  appareils  sont 
au  nombre  de  deux,  du  moins 
à  ce  qu'il  semble  ;  mais  les  bras 
chez  l'homme,  et  les  ailes  chez 
l'oiseau,  complètent  le  nonabre 
des  appareils,  qui  sont  toujours 
quatre.  Ce  point  d'ailleurs  sera 
éclairci  dans  les  chapitres  sui- 
vants. —  Pourvus  de  sang.  Ce 


CHAP.  I,  §  3 


325 


rons,  ensuite,  pourquoi  tels  animaux  pourvus  de  sang 
ont  reçu  quatre  de  ces  appareils,  tandis  que  ceux  qui 
n'ont  pas  de  sang  en  ont  un  nombre  plus  grand;  ou 
plutôt,  nous  rechercherons,  d'une  manière  toute  géné- 
rale, pourquoi  tels  animaux  sont  sans  pieds,  pour- 
quoi tels  autres  en  ont  deux,  pourquoi  d'autres  en 
ont  quatre,  et  pourquoi  d'autres  encore  en  ont  reçu 
davantage.  ^  Après  ceci,  nous  aurons  à  nous  demander 
pourquoi  tous  les  animaux  qui  sont  pourvus  de  pieds 
ont  les  pieds  en  nombre  pair,  et  pourquoi,  absolument 
parlant,  c'est  toujours  en  un  nombre  pair  que  se 


sont  presque  tous  les  animaux 
supérieurs.  —  Ceux  qui  n'ont 
pas  de  sang.  Pour  Aristote,  ce 
sont  surtout  les  insectes.   Dans 
la  science  moderne,  ces  dénomi- 
nations ont  disparu  ;  et  l'on  ne 
connaît  plus  que  les  animaux  à 
sang  rouge,   et   les  animaux  à 
sang  blanc.  De  part  et  d'autre, 
il  y  a  du  sang  indistinctement, 
c'est-à-dire,  un  fluide  nourri- 
cier,  qui  est  indispensable,   et 
qui  ne  diffère  qu'en   couleur. 
Cependant   Cuvier,    dans    son 
Anatomie  comparée,   tome  IV, 
p.    163,    1"  édition,  penche  à 
croire  que  la  nutrition  des  in- 
sectes se  fait  par  imbibition  et 
qu'ils  n'ont  ni  vaisseaux  lactés, 
ni  vaisseaux  sanguins  ;  mais  Cu- 
vier n'en   croit   pas  moins   au 
sang  des  insectes,  que  l'air  vient 
chercher  en  quelque  sorte  par 
les  trachées,  puisque  le  sang  ne 
peut   pas,    chez   ces  animaux, 
aller    chercher  l'air    dans    les 


poumons.  «   Le  suc  nourricier 
est  absorbé  par   les  parois  de 
l'intestin,  et  se   répand  immé- 
diatement  dans   la  spongiosité 
du  corps  ;  »  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  I,  p.  35,  édition  de 
1829.  —  Sans  pieds.  Ce  sont 
la  plupart  des  reptiles,  et  par- 
ticulièrement les  ophidiens  ;  ce 
sont  aussi  les  poissons.  —  Reçu 
davantage.   Comme   une  foule 
d'insectes,   les    hexapodes,   les 
décapodes,  les  myriapodes,  par 
exemple,  et  aussi  les  crustacés. 
§   3.    En  nombre  pair.    La 
question  est  importante,  et  ce- 
pendant on  ne  voit  pas  qu'elle 
ait  été  reprise  depuis  Aristote  ; 
c'est  peut-être  que  la  raison  de 
ce  phénomène  est  évidente.  Le 
corps  étant  composé  de  deux 
parties,  l'une   droite  et  l'autre 
gauche,  la  locomotion  ne  pou- 
vait se  faire  que  des  deux  cotés. 
Pour  les  animaux  qui  n'ont  ni 
droite  ni  gauche,  la  question  est 


326 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


montrent  les  organes  de  la  locomotion.  Une  autre 
question  qu'il  faudra  cclaircir  comme  les  précé- 
dentes, c'est  de  savoir  comment  il  se  fait  que  l'homme 
et  l'oiseau  ont  deux  pieds,  tandis  que  les  poissons 
n'en  ont  pas  du  tout  ;  et  comment,  dans  l'homme  et 
dans  l'oiseau,  qui  sont  l'un  et  l'autre  pourvus  de  deux 
pieds,  les  flexions  des  jambes  se  font  dans  des  sens 
contraires,  l'homme  fléchissant  la  jambe  en  un  cercle 
convexe,  tandis  que  l'oiseau  la  fléchit  en  un  sens  con- 
cave. *  Bien  plus,  l'homme  lui-même  fléchit  en  sens 
contraire  ses  jambes  et  ses  bras,  creusant  en  forme 
concave  les  bras  pour  les  fléchir,  et  fléchissant  le 
genou  en  une  sorte  de  Cercle  convexe.  Puis,  nous 
verrons  que  les  quadrupèdes  vivipares  ont  des  flexions 
qui  sont  opposées  à  celles  de  l'homme,  et  qui  sont 
également  opposées  entre  elles.  Ainsi,  ils  fléchissent 


CHAP.  1,  §  6 


327 


différente;  ou  plutôt,  elle  ne 
peut  être  posée.  —  L'homme  et 
l'oiseau...  les  poissons.  Ce  sont 
là  de  simples  questions  de  fait  ; 
il  faut  constater  les  réalités  ; 
mais  il  faut  préalablement  les 
admettre.  —  N'en  ont  pas  du 
tout.  Les  poissons  ne  diffèrent 
peut-être  pas  autant  qu  Aristote 
semble  le  croire  ;  on  retrouve 
aussi  en  eux  des  organes  cor- 
respondants à  ceux  des  autres 
animaux.  C'est  là  ce  qui  fait  que 
la  natation  chez  les  animaux 
aquatiques  et  le  vol  chez  les  oi- 
seaux se  confondent  à  plus  d'un 
égard.  —  Se  font  dans  des  sens 
contraires.  Ceci  est  parfaitement 


exact  ;  et  Aristote  reviendra  plus 
d'une  fois  sur  cette  curieuse  ob- 
servation. 

§  4.  En  sens  contraire  ses 
jambes  et  ses  bras.  Cette  obser- 
vation n'est  pas  moins  exacte. 
—  Concave...  convexe.  Le  texte 
n'est  pas  aussi  précis  ;  mais  le 
sens  n'a  rien  de  douteux. —  Des 
flexions  qui  sont  opposées  à 
celles  de  l'homme.  Ceci  est  éga- 
lement exact  ;  Aristote  reviendra 
plus  loin  sur  ce  détail.  Cette 
conformation  différente  des  fle- 
xions est  la  suite  nécessaire  de 
la  conformation  même  des  qua- 
drupèdes, portés  sur  quatre  ap- 
[Hiis  au  lieu  de  deux.  C'est  à  la 


les  jambes  de  devant,  en  formant  une  espèce  de  cir- 
coniérence,  et  les  jambes  de  derrière  en  les  creusant. 
Quant  aux  quadrupèdes  qui  sont,  non  pas  vivipares 
mais  ovipares,  ils  ont  une  flexion  particulière,  qui  est 
dirigée  en  un  sens  oblique. 

^  Enfin,  une  dernière  question  qu'il  faudra  encore 
nous  poser,  c'est  celle  de  savoir  pourquoi  les  quadru- 
pèdes se  meuvent  toujours  en  diagonale. 

*  Tels  sont  donc  tous  les  sujets  que  nous  aurons  à 
étudier,  en  y  joignant  aussi  ceux  qui  tiennent  de  près 
à  ceux-là,  afin  de  découvrir  les  causes  de  tous  ces 
phénomènes.  Déjà  l'Histoire  de  la  nature  nous  a  fait 


condition  seule  de  flexions  de 
ce  genre  que  leur  locomotion  est 
possible.  —  Qui  est  dirigée  en 
un  sens  oblique.  Ceci  se  rapporte 
aux  membres  des  reptiles,  cro- 
codiliens,  chéloniens  et  batra- 
ciens ;  les  ophidiens  ont  pour  se 
mouvoir  les  torsions  et  les  ondu- 
lations de  leur  corps  entier,  au 
lieu  des  membres  qui  leur  man- 
quent. 

§  5.  Toujours  en  diagonale. 
Le  fait  n'est  pas  général  ;  et  au 
lieu  de  la  diagonale,  certains 
quadrupèdes  ont  une  autre  al- 
lure, l'amble,  qui  est  naturelle 
chez  quelques-uns  et  qui  peut 
aussi  être  factice  ;  les  deux  par- 
ties du  corps  semblent  avancer 
l'une  après  l'autre,  les  deux  mem- 
bres du  même  côté  se  mouvant 
ensemble,  au  lieu  de  se  mouvoir 
alternativement.  Mais  la  ques- 
tion qa«  se  pose  Aristote  n'en  est 


pas  moins  curieuse  et  digne  d'é- 
tude; voir  l'Histoire  des  Ani- 
maux, liv.  II,  ch.  I,  §  12,  page 
105  de  ma  traduction.  La  mar- 
che des  quadrupèdes,  et  notam- 
ment celle  du  cheval,  est  beau- 
coup plus  compliquée  qu'elle  ne 
le  paraît  au  premier  coup  d'oeil. 
On  y  reviendra  plus  loin. 

§  6.  Les  causes  de  tous  ces 
phénomènes.  C'est  la  recherche 
des  causes  finales,  qui  doit  venir 
après  l'observation  des  faits  ; 
elle  est  la  partie  essentielle  de  la 
science,  en  dépit  des  préjugés, 
fort  en  vogue  aujourd'hui,  qui 
veulent  l'en  bannir.  —  L'His- 
toire  de  la  nature.  Ou,  si  l'on 
veut,  par  une  traduction  non 
moins  exacte,  l'Histoire  natu- 
relle. Cette  dernière  expression 
a  peut-être  un  air  trop  moderne  ; 
et  c'est  là  ce  qui  m'a  empêché 
de  l'adopter,  bien  qu'elle  soit 


N 


328 


MARCHE  DES  AiNIMAUX 


voir  ce  qu'ils  sont  réellement;  mais  maintenant  il 
nous  faut  chercher  à  comprendre  pourquoi  ils  sont  ce 
qu'ils  sont. 


CHAPITRE  II 

Application  de  la  méthode  générale  à  l'histoire  naturelle;  deux 
principes  généraux  ;  optimisme  ;  sagesse  de  la  nature  ;  les  trois 
dimensions  des  corps  ;  deux  principes  du  mouvement  et  de  la 
locomotion;  différence  du  moteur  et  du  mobile,  l'un  agissant 
par  lui-même,  et  l'autre  mû  par  une  force  étrangère. 

*  Après  avoir  indiqué  préalablement,  selon  notre 
habitude,  la  méthode  si  souvent  appliquée  par  nous  à 
Tétude  de  la  nature,  nous  poserons,  pour  point  de 
départ  de  nos  recherches,  Texamen  de  tout  ce  qui  peut 
être  soumis  à  cette  méthode  dans  les  œuvres  que  la 


l'équivalent  absolu  de  l'expres- 
sion grecque.  Du  reste,  on  doit 
penser  qu'ici  Arislote  entend, 
par  l'Histoire  de  la  nature,  dé- 
signer l'Histoire  des  Animaux, 
dont  le  caractère  général  est 
bien  celui  qui  est  rappelé  dans  ce 
passage.  — Pourquoi  ils  sont  ce 
qu'ils  sont.  C'est  l'explication 
scientiûque,  après  l'observation 
matérielle. 

§  1 .  Après  avoir  indique.  — 
la  méthode  si  souvent  appli- 
quée     Ceci   démontre   bien 

qu'Aristote  ne  s'est  pas  astreint 
à  la  méthode  d'observation  uni- 
quement par  l'instinct  de  son 


génie  ;  il  a  fait  plus  ;  et  c'est, 
avec  une  réflexion  profonde, 
qu'il  a  posé  la  théorie  de  cette 
méthode  à  la  tête  de  tous  ses 
ouvrages  principaux.  A  cet 
égard,  la  méthode  d'observa- 
tion, dont  il  est  le  père,  lui 
appartient  en  propre.  Notre 
dix-septième  siècle  ne  peut  en 
revendiquer  l'honneur;  et  les 
Modernes  auraient  tort  d'usur- 
per une  gloire  qui  revient  à  la 
Grèce  toute  seule.  —  Dans  les 
œuvres,..  C'est  l'expression  mê- 
me du  texte  ;  et  cette  expression, 
générale  comme  elle  l'est,  sem- 
ble s'appliquer  à  l'ensemble  des 


CHAP.  H,  §  3 


329 


nature  produit.  ^  Le  premier  principe  que  nous  affir- 
mons, c  est  que  la  nature  ne  fait  jamais  rien  en  vain, 
et  qu'elle  réalise  toujours  le  mieux  dans  le  possible, 
conformément  à  fessence  de  chaque  espèce  d'animal. 
Aussi,  quand  une  chose  est  mieux  d'une  certaine 
façon,  on  peut  s'assurer  qu'elle  est  aussi  de  cette 

façon  même  dans  la  nature.  '  En  second  lieu,  nous 

* 
aurons  à  considérer  les  différentes  dimensions  de  la 


choses,  et  non  pas  seulement  aux 
êtres  animés  que  produit  la  na- 
ture. 

'^I.  La  nature  ne  fait  jamais 
rien  en  vain.  C'est  le  principe 
dont  Aristote  a  fait   le  fonde- 
ment inébranlable  de  toute  son 
histoire  naturelle  ;  c'est  le  prin- 
cipe même  des  causes  finales,  et 
par  suite  de  l'optimisme.  Sous 
une  forme  ou  sous  une  autre, 
tous  les  grands  esprits  et  tous 
les  grands  naturalistes  s'y  sont 
rangés.    Sans  ce    principe,    la 
science  est  un  chaos.   Voir  la 
Préface  à  l'Histoire  des    Ani- 
maux, pp.  Lxxxii  et  suiv.  Voir 
aussi  Claude  Perrault,  Mécha- 
nique  des   Animaux,   édit.    de 
1721,  pp.   334  et  suiv.;  et  M. 
J.  Bell-Pettigrew,  la  Locomotion 
chez  les  Animaux,  p.  35,  édit. 
de  1874.  —  le  mieux  dans  le 
/?o.v.y/6/e. C'est,  au  fond,  la  même 
théorie  que  celle  des  conditions 
d'existence,  établie  par  Cuvier. 
—  Conformément  à  l'essence  de 
chaque  espèce.  C'est  ainsi  que  les 
conditions  changent  de  l'homme 
au  quadrupède,  du  quadrupède 
à  l'oiseau,  de  l'oiseau  au  pois- 


son. —    On  peut  s'assurer 

Et  l'esprit  de  l'homme  s'associe 
par  là,  dans  la  mesure  qui  lui  est 
accordée,  à  l'intelligence  infinie, 
qui  éclate  partout  dans  la  nature; 
il  en  comprend  les  intentions,  en 
partant  de  la  réalité  qu'il  obser- 
ve, pour  atteindre,  dans  ses  se- 
crets les  plus  éloignés,  le  but 
poursuivi.  Les  grandes  décou- 
vertes de  la  science  ne  sont  pas 
autre  chose  ;  et  de  nos  jours, 
on  peut  citer  la  découverte  de 
Neptune  par  Leverrier.  Les  per- 
tu bâtions  d'Uranus  exigeaient  la 
présence  d'un  corps  dans  l'es- 
pace ;  l'homme  pouvait  être  sûr 
à  l'avance  que  la  nature  l'y  avait 
mis,  dès  qu'il  a  une  foi  absolue 
aux  lois  que  le  créateur  a  impo- 
sées à  la  matière. 

§  3.  En  second  lieu.  Après  le 
principe  posé  dans  le  paragra- 
phe précédent,  celui-ci  paraît 
d'une  importance  secondaire  ;  il 
est  nécessaire  cependant  d'en 
tenir  compte  en  histoire  natu- 
relle. Aristote  s'en  est  servi  dans 
son  Histoire  des  Animaux ,  liv.  I , 
chap.  XI  et  xii,  pp.  63  et  suiv. 
de  ma  traduction  ;   mais  il  n'a 


s 


330 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


GHAP.   III,  g   l 


331 


grandeur,  et  à  marquer  comment  sont  réparties  ces 
dimensions  selon  les  êtres  différents.  On  distingue  six 
dimensions,  qui  se  divisent  en  trois  séries  de  deux 
chacune;  une  première  série,  c'est  le  haut  et  le  bas  ; 
une  seconde,  le  devant  et  le  derrière;  et  la  dernière, 
la  droite  et  la  gauche.  *  Il  convient  d'y  ajouter  les 
principes  des  mouvements  de  locomotion,  c'est-à- 
dire  la  pulsion  et  la  rétraction.  Ces  deux  mouvements 
existent  et  agissent  par  eux-mêmes  ;  mais  Tobjet  qui 
est  déplacé  par  un  autre  objet  n'a  qu'un  mouvement 
accidentel  ;  car  ce  qui  est  déplacé  par  quelque  chose 
d'extérieur  n'a  évidemment  pas  la  faculté  de  se  mou- 


pus  fuit  ù  ce  principe  une  uussi 
grande  place  qu'ici.  —  Les  dif- 
férentes dimensions.  Ces  six  di- 
mensions de  la  grandeur  ou  de 
l'espace  sont  très-réelles  ;  et  elles 
se  divisent,  comme  le  dit  Aris- 
tote,  en  trois  séries  de  deux 
chacune.  Il  a  insisté  sur  ces 
distinctions  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  loc,  cit. y  plus  qu'il 
ne  le  fait  actuellement  ;  voir 
aussi  le  Timée  de  Platon,  trad. 
V.  Cousin,  p.  141. 

§  4 .  //  convient  d'jr  ajouter. . . 
Dans  la  suite  des  pensées  d'A- 
ristote,  ce  principe  devrait  se 
placer  avant  ceux  dont  il  vient  de 
parler,  et  immédiatement  après 
le  principe  des  causes  finales. 
L'objet  spécial  du  présent  traité, 
c'est  d'expliquer  la  locomotion 
des  animaux  ;  et  cette  considé- 
ration particulière  devait  l'em- 
porter sur  toutes  les  autres.  — 


La  pulsion  et  la  re'traction. 
D'une  manière  générale,  ce  sont 
bien  là  les  deux  sortes  de  mou- 
vements qui  servent  à  détermi- 
ner la  locomotion  et  le  dépla- 
cement des  êtres  ;  les  bipèdes  et 
les  quadrupèdes  en  particulier 
doivent  pousser  leurs  membres 
et  les  retirer  successivement, 
pour  que  leur  corps  puisse  avan- 
cer.—  Agissent  par  eux-mêmes. 
Celte  pensée  n'est  pas  assez 
claire.  Sans  doute,  Aristote  veut 
distinguer  les  mouvements  vo- 
lontaires et  les  mouvement  invo- 
lontaires; mais  l'expression  pou- 
vait être  plus  nette  pour  une 
pensée  aussi  simple.  Du  reste, 
pour  les  principes  généraux  du 
mouvement,  c'est  la  Physique 
qu'il  faut  consulter,  ainsi  que  le 
petit  traité  du  Mouvement  dans 
les  Animaux,  Opuscules  psy- 
chologiques, de  ma  traduction. 


voir  soi-même;  et  c'est  d'un  autre  qu'il  reçoit  son 
mouvement. 


CHAPITRE  III 

Conséquences  de  ces  principes  ;  les  deux  modes  de  locomotion  chez 
les  saltigrades  et  chez  les  animaux  qui  marchent  ;  condition 
commune  d'un  |)oint  d'appui  pour  les  uns  et  pour  les  autres  ; 
nécessité  d'une  base;  exemple  des  athlètes  qui  sautent  avec  des 
haltères  ;  balancement  des  bras  dans  la  course  ;  partie  de  l'a- 
nimal qui  comprime  ;  partie  qui  est  comprimée. 

*  Ces  points  étant  bien  fixés,  voyons  quelles  en  sont 
les  conséquences.  Chez  les  animaux  qui  peuvent 
changer  de  lieu,  tantôt  ce  changement  se  fait  par  le 
déplacement  du    corps   entier   en    une    seule    fois, 


§  1 .  Quelles  en  sont  les  con- 
séquences. Peut-être  les  consi- 
dérations qu' Aristote  va  exposer 
ne  soni-elles  pas  celles  qui  sor- 
tent les  premières  des  principes 
antérieurement  indiqués  ;  mais 
ces  considérations  n'en  sont  pas 
moins  justes  ;  et  la  distinction 
entre  le  saut  et  la  marche  ordi- 
naire des  animaux  est  parfai- 
tement réelle.  —  Par  le  dépla- 
cement du  corps  entier.  Il  n'y 
a  pas  un  naturaliste  qui  n'ait 
distingué  le  saut  des  autres 
espèces  de  mouvement  ;  mais  il 
eût  été  plus  naturel  de  ne  par- 
ler du  saut  qu'après  avoir  traité 
de  la  marche.  —  Les  saltigra- 


des... On  pourrait  prendre  une 
expression  plus  générale,  et  ne 
rapporter  celle  du  texte  qu'aux 
animaux  qui  sautent,  que  ce 
soit  d'ailleurs  leur  mode  habi- 
tuel de  locomotion,  comme  il 
arrive  pour  les  saltigrades  pro- 
prement dits  (Attides),  ou  que 
ce  soit  un  mode  exceptionnel  de 
mouvement,  comme  il  arrive 
j)0ur  les  quadrupèdes  et  pour 
les  reptiles,  ou  même  pour  les 
poissons,  quand  ils  font  des 
sauts  et  des  bonds  ;  voir  pour 
les  saltigrades  M.  Clans,  Zoolo- 
gie descriptive,  p.  520,  trad. 
franc.;  et  pour  le  saut,  voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée,  t.  I, 


X 


332 


MARCHE  DES  ANLVlàUX 


CHAP.  III,  S  ^ 


33:^ 


comme  on  Tobserve  chez  les  saltigrades  ;  tantôt  le 
changement  s*opère  par  certaines  parties  du  corps, 
comme  on  le  voit  chez  tous  les  animaux  qui  mar- 
chent. *  Dans  ces  deux  changements,  l'être  mis  en 
mouvement  change  toujours  de  lieu  en  s'appuyant  sur 
la  base  qui  est  placée  au-dessous  de  lui,  soit  qu'il 
ne  s'y  appuie  qu'en  un  rapide  instant,  soit  qu'en 
accomplissant  le  mouvement  sur  cette  base,  l'être  ait 
tout  le  temps  de  s'y  appuyer.  Il  en  résulte  que,  si 
cette  base  vient  à  disparaître  avant  que  l'être  qui  doit 
se  mouvoir,  en  s'appuyant  dessus,  ait  pu  y  prendre 
son  point  d'appui,  ou  s'il  n'y  a  pas  du  tout  de  base 
pour  les  êtres  qui  doivent  se  déplacer,  aucun  alors 
ne  peut  se  mouvoir,  en  s'appuyant  sur  lui-même. 
^  L'animal   qui   saute  ne  peut  faire  ce  saut  qu'en 


p.  496,  septième  leç.,  art.  IV, 
l'«  édit.  ;  et  M.  G.  Colin,  Phy- 
siologie comparée,  t.  II,  p.  446, 
édit.  de  1871.  —  Par  certaines 
parties  du  corps.  Le  corps  en- 
tier arrive  à  se  déplacer  ;  mais 
c'est  par  des  organes  spéciaux 
qu'il  est  mis  en  mouvement, 
pieds,  pattes,  ailes,  nageoires. 
—  Qui  marchent.  Sur  le  sol  par 
un  mouvement  de  progression, 
qui  est  le  mouvement  qu'Aris- 
tote  a  surtout  en  vue  dans  la 
présente  étude. 

§  2.  £/i  s' appuyant  sur  la 
base.  Le  texte  n'est  pas  tout  à 
fait  aussi  développé  ;  mais  le 
sens  est  très-exactement  rendu. 
Il  est  reconnu  par  tous  les  phy- 
siologistes et  les  mathématiciens 


que  le  mouvement  ne  peut  ja- 
mais avoir  lieu  dans  l'animal 
qu'à  cette  condition.  Quelle  que 
soit  l'espèce  de  levier  qu'em- 
ploie la  locomotion  animale,  il 
faut  de  toute  nécessité  un  point 
d'appui.  Sans  ce  point  fixe,  le 
mouvement  est  impossible.  Voir 
M.  Marey,  la  Machine  Animale, 
pp.  107  et  108,  édit.  de  1882. 
—  Aucun  alors  ne  peut  se  mou- 
voir. Cet  axiome  de  mécanique 
est  incontestable;  et  l'animal, 
spécialement  considéré,  ne  peut 
se  mouvoir  qu'à  la  condition  de 
s'appuyer  sur  une  base  résis- 
tante, même  dans  le  saut,  com- 
me Aristote  le  dit  dans  le  para- 
graphe suivant. 

§  3.  Ranimai  qui  saute. Wo'ir 


appuyant  la  partie  supérieure  de  son  corps  sur  lui- 
même,  et  en  s'appuyant  aussi  sur  ce  qui  est  sous  ses 
pieds.  C'est  que,  dans  les  flexions,  les  diverses  parties 
du  corps  s'appuient  réciproquement  les  unes  sur  les 
autres;  et  que,  d'une  manière  générale,  ce  qui  presse 
s'appuie  sur  ce  qui  est  pressé.  *  Voilà  comment  les 
athlètes  du  pentathle  sautent  plus  loin  en  tenant  des 
haltères  que  quand  ils  n'en  ont  pas;  et  comment  l'on 
court  plus  vite  lorsqu'on  balance  les  bras  ;  car  il  y  a 
comme  un  point  d'appui  dans  le  développement  des 
bras  et  des  mains.  '  Toujours  l'être  qui  est  en  mouve- 


Cuvier  et  M.  G.  Colin,  loc.  cit. 
—  Dans  les  flexions . . .  La  théo- 
rie est  présentée  ici  d'une  ma- 
nière trop  concise  ;  et  la  science 
moderne  en  peut  dire  beaucoup 
plus  sur  le  jeu  des  flexions  dans 
les  animaux  ;  mais  cette  consi- 
dération générale  est  bien  con- 
forme aux  faits,  quoique  l'ana- 
lyse n'ait  pas  été  poussée  assez 
loin.  —  S'appuient  réciproque- 
ment. C'est  la  conséquence  né- 
(!essaire  de  la  constitution  en- 
tière de  l'animal,  et  du  système 
complet  qu'il  forme.  Voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée,  t.  I, 
p.  56,  r*  édit.  —  Ce  qui  presse 
s'appuie  sur  ce  qui  est  presse. 
Ainsi,  le  pied  de  l'homme  s'ap- 
puie sur  le  sol  qu'il  presse  ;  et 
le  sol  est  pressé  par  notre  pied 
dans  la  marche,  ou  dans  la  sta- 
tion ;  en  un  mot,  dans  toutes  les 
attitudes. 

§  4.  Foilâ  comment  les  ath- 
lètes. Le  fait  est   parfaitement 


exact;  et  l'on  saute  beaucoup 
plus  loin  quand  on   tient    des 
haltères  et  qu'on  lance  ses  bras 
en  avant;  le  poids  des  haltères 
contribue  à  entrainer  le  corps. 
Mais  quelle  que  soit  l'exactitude 
de   cette  observation,   on  peut 
trouver  qu'elle  n'est  pas  placée 
très-bien  ici  ;  ce  n'est  peut-être 
qu'une  interpolation.  —   Lors- 
qu'on balance  les  bras.  Chacun 
de  nous  a  pu  faire  cent  fois  celte 
observation  sur  lui-même  ;  voir 
Cuvier,  Anatomie  comparée,  t. 
I,  p.  488,   r^  édit.;   et  M.  J. 
Bell-Pettigrew,  h\    Locomotion 
chez  les  Animaux,  p.   14,  édit. 
de  1874,  et  page  30  ;  voir  aussi 
M.  G.  Colin,   p.  453,  loc.  cit. 
Voir  enfin  Barthez,  Méchanique 
nouvelle    des   mouvements  de 
l'homme  et  des  animaux,  p.  64. 
§  5.  Toujours  l'être.  Ce  para- 
graphe semble,  à  première  vue, 
ne  faire  que  répéter  ce  qui  vient 
d'être  dit;  mais  cependant  on 


N 


881 


MAKCHE  DES  ANIMAUX 


CHAP.  IV,  îi?  1 


835 


1 


!  i 


Il  t 


ment  a  tout  au  moins  besoin  de  deux  parties  orga- 
niques pour  opérer  son  déplacement  :  l'une  qui  est 
en  quelque  sorte  chargée  de  comprimer,  et  l'autre 
qui  souffre  la  compression.  Le  point  qui  reste  immo- 
bile est  comprimé,  puisqu'il  porte  quelque  chose;  et 
l'être  ainsi  soulevé  se  projette  grâce  à  ce  qui  porte  le 
poids.  Aussi,  un  être  destitué  de  parties  et  de  mem- 
bres ne  pourrait  jamais  avoir  un  mouvement  de  ce 
genre,  puisqu'il  n'y  aurait  pas  en  lui  de  distinction 
possible  entre  la  partie  qui  doit  supporter  et  celle  qui 
doit  agir  et  faire  le  mouvement. 


peut  penser  qu'Aristote  restreint 
ici  le  principe  général  au  corps 
même  de  l'animal  qui  se  meut. 
Il  faut  toujours  qu'il  y  ait  là, 
comme  ailleurs,  deux  points, 
dont  l'un  est  nécessairement  fixe 
pour  que  l'autre  puisse  s'y  ap- 
puyer. —  Deux  parties  organi- 
ques. L'expression  est  bien  va- 
gue ;  et  aujourd'hui  on  précise- 
rait bien  davantage  les  choses 
par  le  rapport  des  muscles  aux 


os.  Ces  derniers  sont  le  point 
fixe  à  l'égard  des  fibres  muscu- 
laires, comme  le  sol  est  le  point 
résistant  sur  lequel  le  tout  doit 
s'appuyer.  —  //  ny  aurait  pas 
en  lui.  Ceci  confirme  l'explica- 
tion que  je  donne  de  ce  passage  ; 
il  s'agit  des  réactions  qui  se  pas- 
sent dans  l'animal  lui-même,  et 
non  plus  des  conditions  exté- 
rieures du  mouvement  ;  les  deux 
questions  sont  différentes. 


CHAPITRE  IV 

Entre  les  six  dimensions,  le  haut  et  le  bas  se  retrouvent  dans  les 
plantes  ;  mais  la  position  est  renversée  ;  les  racines  sont  le  haut, 
parce  que  c'est  d'elles  que  vient  la  nourriture;  distinction  du 
devant  et  du  derrière,  de  la  droite  et  de  la  gauche  ;  la  droite 
et  la  gauche  sont  plus  ou  moins  apparentes  selon  que  l'animal  a 
des  organes  plus  spéciaux  et  plus  distincts  ;  preuves  que  c'est 
par  la  droite  que  le  mouvement  commence  ;  port  des  fardeaux  ; 
attitudes  pour  se  mettre  en  défense  et  pour  lancer  quelque 
chose;  exemples  des  turbines,  où  la  spire  est  tournée  à  gauche, 
le  mouvement  se  faisant  à  droite;  exemple  encore  plus  frap- 
pant dans  l'homme. 

'  Nous  venons  de  dire  qu'il  v  a  six  dimensions  qui 
déterminent  la  forme  naturelle  des  êtres  animés,  le 
haut  et  le  bas,  le  devant  et  le  derrière,  la  droite  et  la 
gauche.  Tous  les  êtres  vivants  ont  sans  exception  le 
haut  et  le  bas  ;  car  ce  n'est  pas  seulement  dans  les 
animaux,  c'est  aussi  dans  les  plantes  que  le  haut  et 
le  bas  se  retrouvent,  parce  que  le  haut  et  le  bas  se 
distinguent  ot  se  séparent,  d'après  les  fonctions  réél- 


it 


1.  Nous  venons  de  dire. 
Voir  plus  haut,  ch.  ii,  §  3.  — 
Tous  les  êtres  vivants.  Par  cette 
expression  générale,  Aristote 
comprend  les  plantes  aussi  bien 
que  les  animaux  ;  les  plantes 
vivent,  bien  qu'elles  ne  soient 
|)as  animées.  —  C'est  aussi  dans 
/es plantes.  Aristote  s'était  beau- 
coup occupé  de  botanique  ;  mais 
ses  ouvrages  sur  les  plantes  ne 


sont  pas  parvenus  jusqu'à  nous. 
Il  a  fait  faire  la  botanique  par 
son  disciple  Théophraste,  ne 
pouvant  à  lui  seul  développer 
toutes  les  sciences  que  créait  son 
génie.  Voir  la  Dissertation  sur 
l'authenticité  et  la  composition 
de  l'Histoire  des  Animaux,  p. 
cxci  de  ma  traduction.  —  D'à- 
])rcs  les  fonctions  réelles.  La 
distinction  est  fort  ingénieuse  ; 


N 


336 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


GHAP.   IV,  S  5 


337 


I 


les,  et  que  leur  différence  ne  consiste  pas  dans  leur 
simple  position,  soit  relativement  à  la  terre,  soit  rela- 
tivement au  ciel.  *  Le  point  du  corps  d'où  partent 
la  distribution  de  la  nourriture  et  la  croissance  des 
êtres  constitue  le  haut  pour  chacun  d'eux  ;  le  bas,  au 
contraire,  est  le  point  extrême  et  dernier  où  la  nour- 
riture se  répartit.  L'un  est  en  quelque  sorte  un  prin- 
cipe et  un  commencement,  tandis  que  Tautre  est  un 
terme  et  une  borne.  C'est  bien  le  haut  qui  est  le 
principe;  et  cependant  il  pourrait  sembler  que,  dans 
les  plantes  spécialement,  c'est  plutôt  le  bas.  C'est  que 
dans  les  plantes  le  haut  et  le  bas  n'ont  pas  la  même 
position  que  dans  les  animaux.  '  Il  est  bien  certain 
que,  relativement  au  tout,  la  position  des  uns  et  des 


■  !''       ^ 


peut-être  n'est-elle  pas  égale- 
ment vraie  ;  mais  la  raison  qu'en 
donne  Aristote  est  assez  justifiée. 
Si  la  situation  de  l'organe  de  la 
nutrition  indique  le  haut  dans 
l'être  vivant, il estcertainque les 
racines  sont  le  haut  de  la  plante, 
puisqu'elles  la  nourrissent. 

§  2.  Le  point  du  corps.... 
Cette  définition  est  fort  accep- 
table ;  mais  ailleurs  Aristote 
rapporte  le  haut  dans  le  corps 
des  animaux  à  une  autre  cause; 
le  haut  et  le  bas  dans  l'homme 
coïncident  avec  le  haut  et  le  bas 
de  l'univers  ;  voir  l'flistoire  des 
Animaux,  livre  I,  ch.  xii,  §  2, 
p.  69  de  ma  traduction.  —  Le 
point  extrême  et  dernier.  Ce 
point  n'est  pas  assez  précisé  ;  et 
l'on  peut  comprendre  qu'il  s'a- 


git soit  de  l'orifice  excrétoire, 
soit  de  l'extrémité  des  membres 
inférieurs,  où  la  nourriture  se 
répartit  comme  partout.  —  // 
pourrait  sembler  que  dans  les 

plantes D'après  la  théorie 

d'Aristote,  ce  n'est  qu'une  appa- 
rence trompeuse,  puisque  c'est 
par  la  racine  que  la  plante  se 
nourrit.  —  Le  haut  et  le  bas 

n'ont  pas  la  même  position 

Une  fois  qu'on  admet  la  théorie 
d'Aristote,  cette  conséquence  est 
nécessaire. 

§  3.  Relativement  au  tout. 
C'est  la  traduction  littérale  du 
texte  ;  par  le  Tout,  Aristote  en- 
tend l'univers,  comme  le  prouve 
le  passage  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux, cité  au  paragraphe  pré- 
cédent. Voir  le  Traité  de  Platon, 


autres  est  différente  ;  mais,  en  fait  et  en  résultat,  elle 
est  semblable.  Les  racines  dans  les  plantes  constituent 
le  haut,  puisque  c'est  de  là  que  la  nourriture  se  ré- 
pand dans  le  végétal,  et  que  c'est  par  les  racines 
que  les  plantes  prennent  leur  nourriture,  tout  comme 
les  animaux  la  prennent  par  la  bouche. 

*  Mais  tous  les  êtres  qui  font  plus  que  vivre,  et  qui 
sont  de  vrais  animaux,  ont  à  la  fois  une  partie  de  de- 
vant et  une  partie  postérieure,  attendu  que  tous  ces 
êtres  ont  des  sens,  et  que  c'est  par  les  sensations  que 
se  déterminent  le  devant  et  le  derrière  dans  l'animal. 
La  partie  d'où  la  nature  fait  dépendre  la  sensibilité 
et  la  partie  d'où  la  sensation  vient  pour  tous  les  ani- 
maux, c'est  ce  qui  en  eux  est  le  devant  ;  et  la  partie 
opposée  à  celle-là,  c'est  le  derrière.  ^  Dans  tous  les 
animaux  qui  non  seulement  jouissent  de  la  sensi- 
bilité commune,  mais  qui  en  outre  peuvent  accomplir 


trad.  V.  Cousin,  p.  182.  —  En 
fait  et  en  résultat.  Il  n'y  a  qu'un 
seul  mot  dans  le  grec.  Le  fait, 
ce  sont  les  fonctions  dont  il  est 
question  au  §  1 .  —  Constituent 
le  haut.  Ceci  est  vrai,  si  l'organe 
de  la  nutrition  détermine  le  haut 
dans  l'animal.  Il  n'est  pas  moins 
certain  que  ce  sont  les  racines 
qui  nourrissent  la  plante,  com- 
me c'est  parla  bouche  et  l'œso- 
phage que  se  nourrissent  les  ani- 
maux supérieurs. 

%k.  De  vrais  animaux.  J'ai 
ajouté  l'épithète,  pour  mieux 
marquer  la  pensée,  qui,  du 
reste,  est  très-claire.  —  De  de^ 

T.    II. 


vaut...  postérieure .  C'est  la  se- 
conde des  trois  séries,  deux  à 
deux,  indiquées  plus  haut,  ch. 
II,  §  3.  —  C'est  par  les  sensa- 
tions. Les  organes  des  sens  chez 
l'homme  sont  placés  en  avant, 
surtout  la  vue,  l'odorat,  le  goût; 
l'ouïe  est  à  la  circonférence,  et 
le  toucher  est  départi  au  corps 

entier.  —  La  sensation dc' 

vant. . .  derrière.  C'est  un  moyen 
de  distinguer  en  effet  les  deux 
directions,  en  avant,  en  arrière  ; 
et  il  nous  serait  difiScile  de 
trouver  une  explication  plus 
satisfaisante. 

§  5.   De  la  sensibilité  com" 

22     ■ 


•N 


338 


MARCHK   DES  ANIMAUX 


CFÎAP.   iV.   5; 


:m 


l 


par  eux-mêmes  et  par  eux  seuls  le  mouvement  qui 
les  fait  changer  de  lieu,  on  distingue,  outre  les  deux 
parties  qu'on  vient  de  nommer,  la  gauche  et  la  droite, 
qui,  tout  comme  les  parties  qui  viennent  d'être  indi- 
quées, se  distinguent  l'une  et  l'autre  par  une  fonction 
d'un  certain  genre,  et  non  pas  seulement  par  leur 
position.  Le  point  d'où  part  naturellement  l'initiative 
du  mouvement  de  locomotion  pour  le  corps,  c'est 
la  droite  dans  chaque  animal  ;  le  point  qui  y  est 
opposé,  et  qui  est  fait  naturellement  pour  suivre 
l'autre,  c'est  la  gauche.  ^  Cette  distinction  est  plus  ou 
moins  marquée  selon  les  divers  animaux.  Dans  tous 
ceux  qui  ont  des  organes  spéciaux,  je  veux  dire  des 
pieds,  des  ailes,  ou  tel  autre  organe  de  genre  ana- 
logue, pour  exécuter  le  mouvement  dont  ils  sont  ca- 


mune.  L'expression  du  texte 
n'est  pas  plus  définie  que  ma 
traduction.  Par  la  Sensibilité 
commune,  on  peut  entendre, 
ou  l'ensemble  des  cinq  sens,  ou 
le  sens  du  toucher  répandu 
dans  toutes  les  parties  du  corps. 
Le  contexte  peut  admettre  l'une 
ou  l'autre  de  ces  explications. 
—  Le  mouvement...  En  oppo- 
sition aux  animaux  qui  sont 
immobiles.  —  La  };auclie  et  la 
droite.  Voir  plus  haut,  ch.  ii, 
§  3  ;  c'est  la  dernière  des 
trois  séries  distinguées  dans 
les  six  directions.  —  Par  une 
fonction  d'un  certain  genre. 
Voir  plus  haut,  §  1.  —  V ini- 
tiative  du  mouvement.  C'est  la 
théorie    qui    est    exposée    déjà 


dans  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  II,  ch.  i,  §  12,  p.  105  de 
ma  traduction.  —  Est  la  droite 
dans  chaque  animal.  Je  ne  sais 
pas  si  cette  observation  est  aussi 
générale  qu'Aristote  semble  le 
supposer;  elle  n'est  pas  diffi- 
cile à  faire  ;  mais  il  ne  paraît 
pas  que  la  science  moderne 
l'ait  reprise.  11  est  tout  simple 
d'ailleurs  que  le  mouvement 
commence  par  la  droite  chez 
l'homme,  la  partie  droite  étant 
chez  lui  plus  libre  et  plus  alerte 
que  la  gauche. 

§  G.  Plus  ou  moins  marquée. 
Aristote  avait  donc  observé  le 
phénomène  d'aussi  près  qu'il 
l'avait  pu,  puisqu'il  avait  porté 
son  attention  non  seulement  sur 


pables,  la  distinction  que  nous  signalons  est  marquée 
davantage.  Au  contraire,  dans  les  animaux  qui  ne 
sont  pas  pourvus  de  ces  organes  spéciaux,  et  qui  ne 
peuvent  avancer  qu'en  faisant  onduler  le  corps  lui- 
même,  par  exemple  les  serpents,  le  genre  des  che- 
nilles, et  ce  qu'on  appelle  aussi  les  entrailles  de  terre, 
il  y  a  bien  encore  une  gauche  et  une  droite  ;  mais 
elles  n'y  sont  pas  également  apparentes. 

^  Une  preuve  que  c'est  en  effet  par  la  droite  que  le 
njouvement  commence,  c'est  que  tout  le  monde  porte 
ses  fardeaux  avec  la  partie  gauche  ;  car,  de  cette  façon, 
ce  qui  porte  peut  recevoir  le  mouvement  par  la 
liberté  laissée  à  ce  qui  doit  le  lui  imprimer.  Voilà 
encore  pourquoi  ou  se  repose  mieux  et  plus  aisément 


riiomme,  mais  sur  plusieurs 
espèces  d'animaux.  —  Les  en- 
trailles de  terre.  Voir,  sur 
cette  singulière  expression, l'His- 
toire des  Animaux,  livre  VI, 
ch.  XV,  §§  3  et  4,  p.  305,  de 
ma  traduction.  Ces  entrailles 
de  la  terre,  ainsi  appelées,  don- 
naient naissance  aux  anguilles, 
à  ce  que  supposait  la  crédulité 
populaire,  qu'Aristote  ne  par- 
tage pas.  —  //  y  a  bien  encore 
une  gauche  et  une  droite.  L'au- 
teur aurait  dû  expliquer  ceci 
un  peu  plus  clairement;  nous 
distinguons  bien  une  gauche  et 
une  droite  dans  les  reptiles  et 
dans  les  animaux  que  cite  Aris- 
tote ;  mais  à  quel  signe  les  y 
reconnaît-on  ? 

§    7 .    Une    preuve La 

preuve  ici  donnée  n'est  pas  pé- 


remptoire  ;  il  est  bien  vrai  qu'en 
général  nous  portons  nos  far- 
deaux du  bras  gauche,  afm  d'a- 
voir hi  main  droite  plus  libre  ; 
mais  la  main  droite  recherche 
instinctivement  cette  liberté, 
précisément  parce  qu'elle  est 
plus  apte  au  mouvement  et 
plus  habile  que  la  gauche.  Je 
ne  vois  pas  que,  dans  la  phy- 
siologie moderne,  on  ait  cher- 
ché à  expliquer  cette  prédomi- 
nance de  la  droite.  Cette  pré- 
dominance est  de  nature  ;  et 
elle  tient  sans  doute  à  la  posi- 
tion du  cœur  dans  le  corps 
humain.  C'est  une  sorte  de 
protection  puissante  donnée  à 
cet  organe  essentiel  de  la  vie. 
La  gauche  est  défendue  par  la 
droite.  —  On  se  repose...  L'ob- 
servation est  exacte,  et  l'expli- 


V 


lu  î^- 

I  '"J  ii^' 

I  lit  }  ; 

1.3  •»■ 

1 4  h 


340  MARCHE  DES  ANIMAUX 

sur  la  partie  gauche,  parce  que  c'est  naturellement 
la  droite  qui  meut  et  que  c'est  la  gauche  qui  est  mue. 
Par  conséquent,  il  faut  aussi  que  le  poids  repose,  non 
sur  ce  qui  doit  mouvoir,  mais  sur  ce  qui  doit  recevoir 
le  mouvement.  *  Si,  au  contraire,  le  poids  était  placé 
sur  le  moteur  et  sur  le  principe  du  mouvement,  ou  il 
n'y  aurait  pas  de  mouvement  du  tout,  ou  ce  mouve- 
ment serait  bien  plus  difficile.  '  Une  autre  preuve  que 
c  est  bien  par  la  droite  que  le  mouvement  commence, 
c'est  lattitude  que  l'on  prend  toutes  les  fois  qu'on 
lance  quelque  chose.  On  avance  toujours  la  gauche;  et, 
pour  affermir  son  assiette,  c'est  plus  particulièrement 
la  gauche  qu'on  met  en  avant,  à  moins  de  cas  tout  à 
fait  fortuit.  On  ne  fait  pas  le  mouvement  par  le  membre 
qu'on  avance,  mais  bien  par  celui  qu'on  retire;  et 
c'est  alors  par  la  droite  qu'on  se  met  en  défense.  C'est 


CHAP.  IV,  §  il 


341 


cation  qu'en  propose  Aristote 
est  fort  ingénieuse.  Si  l'on 
admet  que  c'est  la  droite  qui 
commence  le  mouvement,  il  est 
dans  l'ordre  que  ce  soit  la 
gauche  qui  soit  plus  particu- 
lièrement à  l'état  de  repos. 

§  8.   Si,  au  contraire 

Ceci  est  la  conséquence  logique 
de  ce  qui  précède  ;  et  en  effet, 
la  droite  doit,  à  ce  compte,  être 
plus  libre  que  la  gauche. 

§  9.  U/ie  autre  preuve,.. 
Cette  nouvelle  preuve  se  fonde, 
comme  les  précédentes,  sur  un 
fait  très-réel;  et  l'attitude  qu'on 
prend  pour  lancer  quelque  chose 
est  bien  celle  que  dit  Aristote. 


Ceci  est  vrai  pour  la  plupart 
des  hommes  ;  mais  ce  ne  l'est 
plus  pour  les  gauchers,  qui 
avancent  la  jambe  droite,  pré- 
cisément parce  qu'ils  lancent 
de  la  gauche.  Il  faut  toujours 
que  la  position  des  membres  se 
contrarie  en  diagonale.  Dans  le 
gaucher,  le  bras  gauche  se  re- 
tire, et  c'est  la  jambe  droite  qui 
est  placée  en  avant.  Voir  Bar- 
thez,  Nouvelle  méchanique  des 
mouvements  de  l'homme  et  des 
animaux,  p.  50.  —  Par  la 
droite  qu'on  se  met  en  défense. 
A  moins  qu'on  ne  soit  gaucher  ; 
mais  c'est  l'exception.  —  La 
droite  est  la  même  dans  tous 


encore  pour  cette  raison  que  la  droite  est  la  même 
dans  tous  les  animaux;  car  le  principe  d'où  part  le 
mouvement  est  le  même  dans  tous;  et  pour  tous,  il  est 
naturellement  placé  dans  la  même  partie  du  corps. 
La  droite  est  toujours  le  point  de  départ  du  mouve- 
ment. *°  Voilà  encore  pourquoi  les  turbines  parmi  les 
crustacés  sont  toujours  dirigés  à  droite.  Ils  ne  se 
meuvent  jamais  dans  le  sens  de  la  spire  ;  ils  s'avancent 
tous  au  contraire  dans  le  sens  opposé,  ainsi  que  le  font 
les  pourpres  et  les  buccins.  Comme  tous  les  animaux 
se  meuvent  en  partant  de  la  droite,  et  que  ces  crus- 
tacés se  meuvent  aussi  de  la  même  manière,  il  y  a 
nécessité  que  tous  également  se  meuvent  à  droite. 

"  C'est  l'homme  qui,  de  tous  les  animaux,  a  la  partie 
gauche  la  plus  libre  et  la  plus  détachée,  parce  que, 


les  animaux.  Je  ne  sais  pas  si 
cette  généralité,  fondée  sur  l'o- 
rigine du  mouvement,  est  par- 
faitement exacte.  Il  est  constaté 
que  le  cheval  commence  le  mou- 
vement par  le  pied  droit  ;  mais 
il  reste  à  savoir  ce  qu'il  en  est 
de  tant  d'autres  animaux  ;  voir 
M.  J.  Béclard,  Traité  élémen- 
taire de  Physiologie  humaine, 
p.  742,  6®  édition.  —  La  droite 
est  toujours  le  point  de  de'-" 
part.....  C'est  un  fait  à  vérifier; 
et  c'est  peut-être  un  desidera- 
tum dans  la  science  moderne. 

§  10.  Foilà  encore  pourquoi 
les  turbines ...  On  pourrait 
croire  que  tout  ce  paragraphe  est 
une  interpolation;  on  ne  com- 
prend pas  bien  en  effet  com- 


ment les  turbines  viennent  figu- 
rer ici.  Voir,  sur  les  turbines, 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  IV, 
ch.  IV,  §  2,  p.  38  de  ma  traduc- 
tion. —  Tous  également  se  meu- 
vent à  droite.  C'est  à  cette  géné- 
ralité qu'aboutit  la  digression 
faite  dans  ce  paragraphe;  elle 
est  déjà  indiquée  plus  haut. 

§11.  C'est  l'homme .....  Il 
semble  que  la  pensée  inter- 
rompue dans  le  paragraphe  pré- 
cédent reprend  ici  son  cours 
régulier.  —  La  plus  libre  et  la 
plus  détachée.  Il  n')'  a  qu'un 
seul  mot  dans  le  texte.  Ceci  ne 
veut  pas  dire  que  dans  l'homme, 
la  gauche  soit  plus  libre  que  sa 
droite, mais  seulement  que  la  gau- 
che est  plus  libre  dans  l'homme 


"s 


342 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAP.   V,  §  2 


343 


î?  i 


1!      i 

I*       f 


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de  tous  les  animaux,  c  est  Thomme  qui  est  le  plus  con- 
forme à  la  nature  ;  et  dans  l'ordre  naturel  des  choses, 
la  droite  vaut  mieux  que  la  gauche,  et  elle  est  isolée. 
Aussi,  c  est  plus  particulièrement  dans  la  race  humaine 
que  la  droite  est  la  plus  adroite.  La  droite  une  fois 
bien  déterminée,  il  est  tout  simple  que  la  gauche  soit 
beaucoup  moins  mobile,  bien  quelle  soit  dans 
l'homme  plus  indépendante  que  dans  tout  autre  être, 
de  même  que  c'est  en  lui  aussi  que  les  autres  prin- 
cipes sont  déterminés  le  plus  naturellement,  je  veux 
dire,  le  haut  et  le  devant. 


que  dans  le  reste  des  animaux. 
L'observation,  même  dans  ces 
limites,  n'est  peut-être  pas  très- 
juste  ;  mais  elle  est  encore  con- 
firmée par  la  lin  de  ce  para- 
graphe. —  Le  plus  conforme 
à  la  nature.  La  prééminence 
de  l'homme  n'est  i)as  plus  dou- 
teuse pour  Aristote  qu'elle  ne 
Test  aujourd'hui  pour  les  plus 
savants  et  les  plus  illustres  de 
nos  naturalistes.  — Elle  est  iso- 
lée. L'expression  du  texte  est 
aussi  vague  ;  et  je  n'ai  pas  cru 
devoir  la   préciser   davantage. 


La  droite  se  distingue  et  se 
sépare  de  la  gauche  par  les  mou- 
vements plus  complets  qu'elle 
peut  exécuter.  —  Im,  droite  est 
la  plus  adroite.  Cette  tauto- 
logie est  encore  plus  marquée 
dans  l'expression  grecque;  elle 
est  une  simple  répétition  d'un 
môme  mot,  qui  peut  signifier 
tout  à  la  fois  Droit  et  Adroit.  — 
Dans  l'homme  plus  inde'pen- 
dau te. Ceci  se  rapporte  au  début 
même  de  ce  paragraphe.  —  Les 
autres  principes.  Voir  plus 
haut,  ch.  2,  §  3. 


CHAPITRE  V 

Le  haut  et  le  devant  sont  marqués  surtout  dans  les  animaux  à  deux 
pieds  :  l'homme  et  l'oiseau  ;  les  quadrupèdes,  les  polypodcs  et 
les  apodes  ;  définition  du  pied  ;  le  haut,  le  milieu  et  le  bas,  chez 
les  animaux  et  dans  les  végétaux;  singularité  des  plantes;  posi- 
tion moyenne  des  quadrupèdes,  des  polypodes  et  des  apodes  ; 
la  station  droite  et  ses  nécessités  ;  importance  relative  des  prin- 
cipes de  mouvement,  et  des  lieux  où  ils  sont  placés. 

*  Tous  les  animaux  chez  lesquels  le  haut  et  le  de- 
vant sont  déterminés  comme  ils  le  sont  dans  l'homme 
et  dans  Toiseau,  sont  pourvus  de  deux  pieds.  Des 
quatre  membres  que  possède  l'animal,  deux,  chez  les 
uns,  sont  des  ailes  ;  chez  les  autres,  ce  sont  des  mains 
et  des  bras.  Les  animaux  chez  lesquels  le  devant  et 
le  haut  sont  dans  le  même  sens  sont,  ou  tous  quadru- 
pèdes, ou  ils  ont  plus  de  quatre  pieds,  ou  ils  sont 
sans  pieds.  ^  J'appelle  Pied  la  partie  représentée  par 
le  membre  qui  marche  et  qui  produit  le  mouvement 


§  1.  Sont  pourvus  de  deux 
pieds.  Il  n'y  a,  en  effet,  que 
l'homme  et  l'oiseau  qui  soient 
bipèdes,  et  chez  qui  le  haut 
et  le  devant  soient  déterminés 
comme  ils  le  sont.  Chez  les  au- 
tres animaux,  il  y  a  bien  aussi 
un  haut  et  un  devant;  mais  ils 
y  sont  moins  déterminés.  — 
Des  mains  et  des  bras.  C'est  la 
traduction  exacte  ;  mais  il  eût 
été  préférable  de  dire  simple- 
ment des  bras,  puisque  le  bras 


comprend  la  main  nécessaire- 
ment. —  Le  devant  et  le  haut  sont 
dans  le  même  sens.  Le  texte  est 
un  peu  moins  précis  ;  et  il  se 
sert  d'un  pronom  indéterminé. 
§  2.  J'appelle  Pied.  Cette 
définition  du  Pied  n'est  peut- 
être  pas  aussi  complète  que 
l'auteur  semble  le  croire  ;  mais 
elle  suffit  à  indiquer  sa  pensée; 
le  pied  est,  selon  lui,  le  mem- 
bre qui  prend  l'iniliativc  du 
mouvement  de  locomotion.  — 


N 


344 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAP.  V,  §  5 


345 


s    (■. 


U  ■ 


de  locomotion  ;  car  il  semble  qu'on  ait  tiré  dans  la 
langue  grecque  le  nom  de  Pied  du  mot  qui  exprime 
le  Plan  sur  lequel  le  pied  s'appuie.  Ml  y  a  des  ani- 
maux qui  ont  le  devant  et  le  derrière  confondus  dans 
le  même  sens  :  par  exemple,  les  mollusques,  et  les 
turbines  parmi  les  crustacés.  Nous  ne  nous  y  arrê- 
terons pas,  attendu  que  nous  en  avons  déjà  parlé  ail- 
leurs. Mais  les  lieux  étant  au  nombre  de  trois,  le 
haut,  le  milieu  et  le  bas,  les  animaux  à  deux  pieds 
ont  leur  haut  dirigé  vers  le  haut  de  l'univers  entier, 
tandis  que  les  polypodes  ou  les  apodes  sont  dirigés 
vers  le  milieu,  et  que  les  plantes  le  sont  vers  le  bas. 
*  Ce  qui  fait  cette   disposition  des  végétaux,   c'est 


Dans  la  langue  grecque.  J'ai 
dû  ajouter  ceci,  parce  que,  dans 
notre  langue,  cette  ressem- 
blance n'a  pas  lieu.  On  peut 
trouver  d'ailleurs  que  l'étymo- 
logie  donnée  ici  n'est  pas  très- 
juste,  bien  que  la  forme  des 
mots  soit  en  effet  très-rappro- 
chée.  C'est  une  simple  coïnci- 
dence. 

§  3 .  Confondus  dans  le  même 
sens.  Il  serait  peut-être  plus 
exact  de  dire  Indistincts,  au 
lieu  de  Confondus.  —  De/à 
parle'  ailleurs.  Aristote  a  beau- 
coup parlé  des  turbines  et  des 
crustacés  dans  l'Histoire  des 
Animaux,  et  il  est  possible 
qu'il  se  réfère  ici  à  ce  qu'il  a 
dit  dans  cet  ouvrage  ;  voir  no- 
tamment liv.  IV,  ch.  IV,  §  7  et 
ch.  V,  §  4  ;  mais  il  se  peut  aussi 
qu'il  fasse  simplement  allusion 


à  ce  qui  vient  d'être  dit  des 
turbines  un  peu  plus  haut, 
ch.  IV,  §  10.  Ce  dernier  pas- 
sage, du  reste,  n'est  pas  en 
parfaite  conformité  avec  celui- 
ci.  —  Fers  le  haut  de  l'univers 
entier.  Voir  plus  haut,  ch.  iv, 
§  3.  Le  haut  dans  l'homme  est 
dans  le  même  sens  que  le  haut 
de  l'univers,  d'après  la  théorie 
d'Aristote;  c'est  la  pensée  ré- 
pétée plus  tard  par  le  poète  : 
«  Cœlum  que  tueri...  »  —  f^s 
polypodes.  Ce  sont  d'abord  tous 
les  quadrupèdes,  et  tous  les 
animaux  qui  ont  plus  de  quatre 
pieds.  —  I^s  apodes.  Ce  sont 
les  reptiles  de  toutes  les  espèces 
du  genre  ophidien.  —  Les 
plantes  le  sont  vers  le  bas.  Voir 
plus  haut  ch.  iv,  §  3,  où  l'on 
explique  que  les  racines  repré- 
sentent le  haut  dans  les  plantes. 


qu'ils  sont  immobiles,  et  que,  le  haut  se  rapportant 
toujours  à  l'alimentation,  c'est  de  la  terre  que  les 
végétaux  tirent  ce  qui  les  nourrit.  Quant  aux  quadru- 
pèdes, aux  polypodes  et  aux  animaux  sans  pieds,  ils 
répondent  au  point  milieu,  parce  qu'ils  n'ont  pas  la 
station  droite.  Au  contraire,  les  animaux  à  deux  pieds 
se  rapportent  au  haut,  parce  qu'ils  sont  droits  ;  ce  qui 
est  marqué  chez  l'homme  plus  que  chez  tout  autre 
animal,  attendu  que,  par  sa  nature,  il  est  au  suprême 
degré  un  être  à  deux  pieds. 

^  Du  reste,  la  raison  comprend  très-bien  que  les 
principes  de  mouvement  partent  de  ces  points  di- 
vers. Le  principe  est  ce  qu'il  y  a  de  plus  important 
et  de  plus  digne  d'attention.  Le  haut  est  plus  impor- 
tant que  le  bas;  le  devant,  plus  que  le  derrière;  et  le 


§  4.  C'est  qu'ils  sont  immo- 
biles. L'argument  n'est  pas  dé- 
cisif; et  ce  n'est  pas  l'immo- 
bilité des  végétaux  qui  pour 
eux  détermine  le  haut.  —  Le 
haut  se  rapportant  toujours  à 
l'alimentation.  Ce  second  argu- 
ment est  le  vrai.  Comme  les  ali- 
ments, de  quelque  genre  qu'ils 
soient,  ont  un  certain  poids,  il 
faut  qu'ils  entrent  par  le  haut 
pour  descendre  peu  à  peu  dans 
toutes  les  parties  du  corps,  par 
suite  des  transformations  qu'ils 
subissent.  —  Ih  répondent  au 
point  milieu.  C'est-à-dire  qu'ils 
sont  horizontaux,  au  lieu  d'être 
verticaux.  —  Ce  qui  est  marque' 
chez  l'homme.  Voir  plus  haut, 
ch.  IV,  §  1 1 .  —  Un  être  à  deux 


pieds.  Tous  les  naturalistes,  en 
décrivant  la  station  droite  chez 
les  oiseaux  et  chez  l'homme,  en 
ont  marqué  les  profondes  dif- 
férences; voir  Barthez,  Nou- 
velle méchanique  des  mouve- 
ments de  l'homme  et  des  ani- 
maux, p.  43,  édition  de  1798  ; 
Cuvier,  A  natomie  comparée,  1. 1, 
p.  480,  V"  édition;  M.  G. 
Colin,  Traité  de  Physiologie 
comparée,  tome  I,  p.  376,  édi- 
tion de  1871. 

%k).  De  ces  points  divers.  Ou, 
De  ces  parties  diverses  ;  ce 
sont  le  haut,  la  droite  et  le  de- 
vant, comme  on  l'a  expliqué 
dans  tout  ce  qui  précède.  — 
De  plus  important  et  de  plus 
digne  d'attention.  Il  n'y  a  qu'un 


s 


346 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


droit  l*est  plus  que  Je  gauche.  Il  est  donc  tout  à  fait 
dans  l'ordre  que  l'on  dise  de  ces  parties,  les  unes  à 
l'inverse  de  ce  qu'on  dit  des  autres,  que  c'est  parce 
que  ces  parties  renferment  les  principes,  qu'elles  sont 
par  cela  même  plus  importantes  que  les  parties  op- 
posées. 


CHAPITRE  VI 

La  droite  Commence  le  mouvement  ;  division  nécessaire  du  mou- 
vement en  deux  parties,  Tune  qui  se  meut,  l'autre  qui  est  im- 
mobile ;  point  commun  à  toutes  deux  ;  même  théorie  pour  le 
point  d'inertie  ;  mouvement  en  avant  ;  pas  de  mouvement  na- 
turel en  arrière  ;  corrélation  intime  du  haut  et  du  bas,  d'une 
part  ;  et  d'autre  part,  de  la  droite  et  de  la  gauche  ;  il  n'y  a  de 
part  et  d'autre  qu'un  seul  et  même  principe  pour  les  deux; 
vraisemblance  de  ces  explications  pour  deux  des  trois  dimen- 
sions. 

*  Ce  que  nous  venons  de  dire  suffit  pour  montrer 
bien  évidemment  que  c'est  par  la  droite  que  com- 
mence le  mouvement.  Mais,  dans  tout  continu,  oii  une 
partie  se  meut  tandis  que  l'autre  partie  reste  immo- 


seul  mot  dans  le  texte.  —  Les 
parties  opposées.  Le  bas,  la 
gauche,  le  derrière.  Ces  consi- 
dérations, bien  qu'un  peu  sub- 
tiles, ne  sont  pas  fausses  ;  et  la 
supériorité  signalée  par  Aristote 
est  certaine.  La  main  droite  est 


beaucoup  plus  importante  pour 
nous  que  la  gauche. 

§  1.  Suffit  pour  montrer. 
C'est  une  question  de  fait,  qui 
ne  demande  pas  d'explication  ; 
il  suffit  de  constater  la  réalité, 
qui  peut  ensuite  devenir  le  fon- 


CHAP.  VI,  §  3 


347 


bile,  le  tout  pouvant  se  mouvoir  dans  l'immobilité  de 
l'une  des  parties,  comme  alors  les  deux  parties  sont 
soumises  à  des  mouvements  contraires,  il  faut  néces- 
sairement qu'il  y  ait  un  point  commun  à  toutes  les 
deux  où  s'établisse  leur  continuité  mutuelle,  et  d'où 
parte  le  mouvement  de  chacune  de  ces  deux  parties. 
*  Ceci  n'est  pas  moins  évident  quand  le  corps  est  à 
l'état  de  repos,  toutes  les  fois  que  chacune  des  parties 
opposées  l'une  à  l'autre  ont  un  mouvement  propre, 
selon  les  antithèses  dont  nous  venons  de  parler.  Il 
faut  alors  qu'elles  aient  toutes  un  principe  commun 
où  se  trouve  la  connexion  intime  des  parties  en  ques- 
tion ;  je  veux  dire,  de  la  droite  et  de  la  gauche,  du 
haut  et  du  bas,  du  devant  et  du  derrière.  ^  Pour  le 
devant  et  le  derrière,  il  n'y  a  point  de  distinction  de 


dément  d'une  démonstration 
régulière.  —  Dans  l'immobi- 
lité' de  l'une  des  parties.  Il 
faut  toujours  une  partie  immo- 
bile qui  serve  de  point  d'appui 
à  l'autre  partie  destinée  à  se 
mouvoir.  C'est  le  rôle  que 
jouent  les  os,  relativement  aux 
muscles,  qui  sont  en  quelque 
sorte  la  partie  mobile,  puisque 
ce  sont  eux  qui  exécutent  le 
mouvement.  —  Un  point  com- 
mun. Ceci  résulte  de  la  con- 
nexité  même  des  parties  des- 
tinées par  leur  rapport  mutuel 
à  former  un  tout  ;  mais  la  con- 
dition essentielle  du  mouve- 
ment est  toujours  un  point  fixe, 
sur  lequel  le  levier  qui  agit  puisse 
s'appuyer. 


§  2.  Quand  le  corps.,,  de 
repos.  Après  le  mouvement,  on 
doit  considérer  l'état  de  repos  ; 
et  ce  qui  était  vrai  dans  le  pre- 
mier cas  ne  l'est  pas  moins  dans 
le  second.  Il  faut  aussi,  pour  le 
repos,  un  point  commun  où  les 
parties  diverses,  et  antithé- 
tiques, se  joignent  et  commu- 
niquent. Ainsi  pour  la  droite  et 
la  gauche,  il  doit  y  avoir  un 
point  commun  qui  n'est  plus  ni 
l'un  ni  l'autre;  de  même  pour 
le  devant  et  le  derrière,  le  haut 
et  le  bas.  —  Les  antithèses  dont 
nous  venons  de  parler.  Voir 
plus  haut,  ch.  ii,  §3,  Qi  pas- 
si  m. 

§  3.  Pour  le  devant  et  le  der- 
rière. Ceci  revient  à  dire  que 


N 


348 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAP.   VI,  §  6 


349 


ce  genre  dans  l'être  qui  a  la  faculté  de  se  mouvoir  lui- 
même,  parce  qu'il  n'y  a  pas  un  seul  être  qui  ait  natu- 
rellement le  mouvement  en  arrière,  et  que  l'être  mis 
en  mouvement  n'a  pas  de  détermination  qui  dirige 
son  mouvement  dans  l'une  ou  l'autre  de  ces  deux 
directions  indifféremment.  Mais  pour  la  droite  et  la 
gauche,  il  y  a  une  distinction,  et  il  y  en  a  également 
pour  le  haut  et  le  bas.  *  Voilà  comment,  chez  les 
animaux  qui  marchent  à  l'aide  de  membres  organisés 
dans  cette  vue,  il  n'y  a  pas  de  détermination  résultant 
de  la  différence  du  devant  et  du  derrière.  Mais  pour 
les  deux  autres  différences,  cette  détermination 
existe,  la  première  distinguant  la  droite  et  la  gauche, 
attendu  que  l'une  de  ces  différences  se  trouve  de  toute 
nécessité  et  immédiatement  dans  les  deux,  et  que 
l'autre  se  trouve  dans  les  quatre  premiers.  "  Puis  donc 


tous  les  animaux  doués  d'un 
mouvement  propre  marchent 
toujours  devant  eux  ;  et  quel- 
ques lignes  plus  bas,  l'auteur 
affirme  qu'il  n'y  a  pas  d'animal 
qui  naturellement  marche  en 
arrière.  C'est  qu'Aristote  ne  con- 
naissait pas  les  serpents  am- 
phisbènes,  qui  marchent  dans 
les  deux  sens,  parce  que  leur 
tête  est  tout  d'une  venue  avec 
le  reste  du  corps.  C'est  là, 
selon  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  II,  p.  72,  édition  de  1829, 
ce  qui  leur  permet  de  marcher 
également  bien  dans  les  deux 
sens  ;  néanmoins  l'organe  de  la 
vue  est  placé  en  avant  chez  ces 


animaux,  comme  chez  tous  les 
autres,'  voir  aussi  M.  Claus, 
Zoologie  descriptive,  p.  916, 
trad.  franc.  — Indifféremment, 
J'ai  ajouté  ce  mot. 

§  4.  f^oilà  comment Ceci 

ne  fait  guère  que  répéter  ce  qui 
vient  d'être  dit  dans  le  para- 
graphe précédent.  —  De  la 
différence  du  devant  et  du  der- 
rière. Cette  assertion  doit  être 
restreinte  au  mouvement,  puis- 
qu'à  tout  autre  point  de  vue,  le 
devant  est  très-différent  du  der- 
rière dans  la  plupart  des  ani- 
maux ;  les  amphisbènes  font  une 
exception  à  peu  près  unique. — 
Dans    les   deux dans    les 


que  le  haut  et  le  bas,  la  droite  et  la  gauche,  sont  essen- 
tiellement liés  à  un  même  principe  qui  leur  est  com- 
mun, je  veux  dire  le  principe  maître  du  mouvement, 
il  faut,  dans  tout  être  qui  doit  exécuter  régulièrement 
le  mouvement  partant  de  chacun  de  ces  points,  que 
la  cause  de  tous  les  mouvements  dont  il  vient  d'être 
question  soit  en  quelque  sorte  déterminée  et  ordonnée 
par  les  intervalles  qui  existent  entre  ces  principes, 
soit  de  série  opposée,  soit  de  même  série  que  les 
principes  qui  sont  dans  ces  parties.  ^  C'est  donc  pré- 
cisément le  mouvement  de  droite  et  de  gauche  qui 
est  le  principe  commun  d'où  partent  les  mouvements 


quatre  premiers.  Le  texte  ne 
peut  avoir  un  autre  sens  ;  mais 
il  n'est  pas  assez  clair.  Sans 
doute,  Aristote  veut  dire  que 
d'abord  la  distinction  de  droite 
et  de  gauche  est  certaine,  et 
que  la  distinction  du  haut  et  du 
bas,  avec  celle  de  droite  et  de 
gauche,  forme  quatre  termes 
distincts.  Par  les  quatre  pre- 
miers, il  faut  entendre  les 
quatre  premières  distinctions, 
le  devant  et  le  derrière  ne  ve- 
nant qu'en  dernière  ligne.  Mais 
quoi  qu'il  en  soit  de  cette  expli- 
cation, ce  passage  reste  très- 
obscur. 

§  5.  Puis  donc  que  le  haut 
et  le  bas,,.  Ce  paragraphe  n'est 
pas  beaucoup  plus  clair  que  le 
précédent.  —  I^  haut  et  le  bas. 
L'auteur  n'a  pas  montré  jusqu'à 
présent  quel  est  le  rapport  du 
haut  et  du  bas  au  principe  ini- 
tial du  mouvement.  Il  a  expli- 


qué seulement  que  le  haut  est 
la  partie  qui  fournit  l'alimen- 
tation à  l'animal;  et  c'est  d'a- 
près cette  condition  qu'il  a  pu 
dire  que  les  racines  sont  le  haut 
de  la  plante,  puisque  c'est  par  là 
qu'elle  se  nourrit.  Quant  au 
droit  et  au  gauche,  ils  sont 
bien  déterminés  par  le  mouve- 
ment, puisque,  selon  Aristote, 
c'est  toujours  par  la  droite  que 
le  mouvement  commence.  — 
Par  les  intervalles.  Il  y  a  une 
distance  nécessaire  de  la  droite 
à  la  gauche,  et  du  haut  au  bas, 
comme  il  y  en  a  une  aussi  entre 
le  devant  et  le  derrière.  —  De 
série  opposée.  Par  exemple,  le 
haut  et  le  droit,  le  bas  et  le  der- 
rière, etc.  — Soit  de  même  série, 
La  droite  et  la  gauche,  le  haut 
et  le  bas,  le  devant  et  le  der- 
rière. 

§  6.  Le  principe  commun.  Il 
y  a  en  effet  dans  l'animal  un 


N 


:^-)0 


MMICIIK   DES   ANIMAUX 


CHAP.    VU,  i<  2 


351 


dans  ranimai.  L'explication  est  la  même  pour  les 
mouvements  de  haut  et  de  bas.  C'est  là  ce  qu'on  doit 
supposer,  en  tant  du  moins  qu'il  se  passe  quelque 
chose  qui  en  approche,  pour  chacun  des  principes  dont 
sont  animées  les  parties  indiquées  par  nous. 


CHAPITRE  VII 

Le  mouvement  de  locomotion  par  deux  ou  (juatre  appareils  n  aj)- 
particnt  qu'aux  animaux  qui  ont  du  sang  ;  chez  eux,  il  n'y 
a  jamais  plus  de  quatre  apj)areils;  différence  entre  les  animaux 
qui  ont  du  sang  et  ceux  qui  n'en  ont  pas  ;  ces  derniers  peuvent 
vivre  après  qu'on  les  a  coupés  en  plusieurs  morceaux;  les  ani- 
maux sans  pieds  se  meuvent  aussi  par  quatre  appareils,  dont  on 
peut  retrouver  les  équivalents  dans  les  flexions  de  ces  animaux  ; 
explication  de  ces  flexions  ;  analogie  des  hommes  de  grande 
taille  qui  marchent  voûtés;  marche  des  serpents  et  de  quelques 
poissons,  murènes,  anguilles,  kestres  de  Siphées. 

*   On  peut  donc  regarder  comme  certain  que  le 
mouvement  de  locomotion  est  le  privilège  exclusif 


principe  de  mouvement  qui  se 
dirige  tantôt  à  droite,  tantôt  à 
gauche  ;  et  ce  j)rincipe  peut  être 
considéré  comme  étant  commun 
aux  deux,  puisqu'il  s'applique 
également  a  l'un  et  à  l'autre, 
bien  qu'il  commence  par  l'un 
des  deux  plus  spécialement.  — 
ï!  cxplicntloii  est  la  mcinc . 
C'est-à-dire  (|ue  pour  le  haut  et 


le  bas,  il  y  a  aussi  un  principe 
commun,  qui  se  dirige  tantôt 
dans  un  sens,  tantôt  dans 
l'autre.  —  C'est  là  ce  qu'on 
doit  supposer.  Cette  formule, 
peu  ordinaire  à  l'auteur,  semble 
annoncer  que  lui-même  n'est  pas 
très-sûr  des  explications  qu'il 
vient  de  donner  sur  une  ques- 
tion d'ailleurs  difficile. 


des  animaux  qui  ont  deux  ou  quatre  appareils  pour  se 
déplacer,  ou  du  moins  que  c'est  chez  eux  que  ce 
mouvement  est  le  plus  marqué.  Mais  comme  ceci  se 
montre  presque  uniquement  dans  les  animaux  qui  ont 
du  sang,  il  n'est  pas  moins  clair  qu'aucun  animal  de 
ce  genre  ne  peut  se  mouvoir  par  plus  de  quatre  appa- 
reils ;  et  à  l'inverse,  du  moment  qu'un  être  quel- 
conque se  meut  par  quatre  appareils  seulement,  cet 
être  doit  avoir  du  sang.  ^  Les  faits  qu'on  peut  observer 
dans  les  animaux  attestent  la  vérité  de  ce  que  nous 
avançons.  Ainsi,  pas  un  seul  animal  pourvu  de  sang 
ne  peut  vivre,  pour  ainsi  dire,  un  seul  instant,  s'il  est 
divisé  en  plusieurs  parties;  et  il  ne  peut  plus  jouir 
alors  du  mouvement  de  locomotion  qu'il  possédait, 
quand  il  était  complet  et  continu,  et  qu'il  n'était  pas 
divisé.  Tout  au  contraire,  les  animaux  qui  n'ont  pas 
de  sang  et  qui  sont  en  même  temps  polypodes,  peu- 


§  1.  Deux  ou  quatre  appa- 
reils. Les  bipèdes  et  les  quadru- 
pèdes; voir  plus  haut,  ch.  i, 
8  2,  et  ch.  V,  §§  1  et  suiv.  — 
Dans  las  animaux  qui  ont  du 

sang cet  être  doit  a^'oir  du 

sang.  Cette  généralité  n'est  pas 
exacte  ;  car  beaucoup  d'animaux 
qui  ont  du  sang  n'ont  pas  les 
quatre  membres.  L'auteur  croit 
que  cette  théorie  s'appuie  sur  les 
faits;  mais  il  se  trompe;  et  ce 
sont  précisément  les  faits  qui  la 
condamnent. 

§  2.  Les  faits.  Aristote  essaie 
bien  toujours  d'appliquer  ici  la 
méthode  d'observation  ;  mais  les 


faits  qu'il  choisit  ne  sont  pas  dé- 
monstratifs. —  S'il  est  divisé  en 
plusieurs  parties.  Le  fait  est 
exact  ;  mais  il  ne  se  rapporte  pas 
à  la  théorie  que  l'auteur  veut 
exposer.  —  Pourvu  de  sang. 
Peut-être  faudrait-il  ajouter  :  Et 
pourvu  de  deux  ou  quatre  ap- 
pareils. —  Les  animaux  qui 
n'ont  pas  de  sang.  Il  y  a  des 
éditions  qui  donnent  un  texte 
contraire  :  «  Les  animaux  qui 
ont  du  sang  ».  C'est  évidem- 
ment une  erreur  ;  et  ce  qui 
prouve  bien  que  c'est  la  néga- 
tion qui  est  la  leçon  véritable,  ce 
sont  les  exemples  cités  plus  bas  ; 


II 


•s 


350  MARCHE  DES  ANIMAUX 

vent  encore,  après  qu  on  les  a  coupés,  vivre  fort  long- 
temps dans  chacune  de  leurs  sections,  et  conserver 
le  mouvement  qu'ils  avaient  avant  qu  on  ne  les  di- 
visât. On  peut  citer,  par  exemple,  les  scolopendres, 
et  d  autres  insectes  au  corps  allongé.  '  Chez  tous  ces 
animaux,  la  partie  postérieure  peut  accomplir  le 
même  mouvement  que  la  partie  de  devant.  Ce  qui 
fait  qu'ils  vivent  même  après  avoir  été  coupés,  c'est 
que  la  constitution  de  chacun  d'eux  ressemble  beau- 
coup à  celle  d'un  animal  que  l'on  formerait  de  la 
réunion  de  plusieurs  animaux.  Ce  que  nous  avons  dit 
antérieurement  démontre  du  reste  qu'il  en  est  bien 
ainsi.  Les  êtres  les  mieux  constitués  par  la  nature  se 
meuvent,  d'après  ses  lois,  par  deux  appareils  ou  par 
quatre  appareils. 

'  Il  en  est  de  même  aussi  de  tous  les  animaux  qui. 


ils  s'appliquent  à  des  insectes 
qui,  selon  Aristote,  n'ont  pas  de 
sang.  D'ailleurs  les  mêmes  ob- 
servations se   retrouvent  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  liv.  IV, 
ch.  VII,  §  3,  p.   69  de  ma  tra- 
duction;   et  dans  ce   passage, 
Aristotecite,  parmi  les  insectes, 
la  scolopendre,  comme  il  la  cite 
ici.  —  Lex  scolopendres.  Voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  IV, 
pp.   335  et  338.  Les  insectes 
myriapodes  ont  vingt-une  paires 
de  pattes  ;  leurs  antennes   ont 
dix -sept  articles;    leurs   yeux 
sont  au  nombre  de  huit  ;  quatre 
de  chaque  côté.  Il  y  a  des  espè- 


ces de  scolopendres  qui  ont  plus 
de  vingt-une  paires  de  pattes. 
—  Ju  corps  allonge.  Quelques 
scolopendres  ont  jusqu'à  deux 
décimètres  de  long. 

§  3.  /^«  partie  postérieure... 
la  partie  de  devant.  Ceci  se  rap- 
porte aux  deux  parties  dans 
lesquelles  l'insecte  a  été  coupé, 
et  non  à  la  constitution  natu- 
relle de  la  bête.  —  De  la  réu- 
nion de  plusieurs  animaux. 
Cette  comparaison  ne  paraît  pas 
très-exacte.  —  Antérieurement. 
Voir  plus  haut,  ch.  iv,  §  li,  la 
remarque  sur  l'homme,  etch.  v, 
g  1  et  suiv. 


CHAP.   Vil,  i^  4 


353 


ayant  du  sang,  sont  dépourvus  de  pieds;  ceux-là  aussi 
se  meuvent  également  par  quatre  appareils  destinés 
à  aider  leur  mouvement.  En  effet,  ils  progressent  par 
deux  flexions  le  plus  souvent  ;  la  droite  et  la  gauche, 
le  devant  et  le  derrière  se  retrouvent  dans  leur  lar- 
geur, et  dans  l'une  et  l'autre  de  leurs  flexions.  Dans 
la  partie  qui  représente  leur  tête,  Tappareil  antérieur 
est  à  droite  et  à  gauche;  et  dans  la  partie  qui  est  à  la 
queue,  on  retrouve  les  appareils  postérieurs.  Mais  il 
semble  qu'il  n'y  a  que  deux  points  de  mouvement, 
celui  qui  touche  en  avant  et  celui  qui  touche  en  ar- 
rière. Cela  tient  à  ce  que  l'animal  est  fort  étroit  en 
largeur,  quoique,  dans  ces  animaux  aussi,  ce  soit  la 
droite  qui  dirige,  et  qu'elle  corresponde  avec  la  partie 


§  4.  Sont  dépourvus  de  pieds. 
Ce  sont  les  reptiles  ophidiens,  les 
serpents  proprement  dits.  Il  eût 
été  bon  d'indiquer  nommément 
les  animaux  auxquels  ceci  s'ap- 
plique. La  suite  du  paragraphe 
ne  les  désigne  pas  suffisam- 
ment. —  Par  quatre  appareils. 
Ou,  Indices,  pour  reproduire 
plus  littéralement  l'expression 
du  texte.  Il  ne  s'agit  plus  ici  de 
quatre  membres  comme  dans  les 
quadrupèdes.  —  Par  deux 
flexions.  C'est  ce  qu'on  peut 
voir  en  effet  dans  les  insectes  qui 
marchent  comme  la  chenille.  La 
flexion  du  corps  a  deux  bran- 
ches qui  font  une  sorte  de  voûte  ; 
une  partie  s'étend  et  s'avance,  et 
l'autre  la  suit.  L'animal  pro- 
gresse assez  vite  de  cette  façon. 
—  La  droite  et  la  gauche ^  le  de- 


T.    II. 


vant  et  le  derrière.  Il  n'est  pas 
parlé  du  haut  et  du  bas,  bien 
qu'on  pût  cependant  les  distin- 
guer, même  dans  le  plus  ram- 
pant des  insectes.  —  Qui  repré- 
sente leur  tête.  Cette  expression 
semblerait  faire  croire  que  la 
tête  de  ces  insectes  est  difficile  à 
distinguer.  Ce  serait  une  erreur. 

—  Et  dans  la  partie  qui  est  à 
la  queue.  Toute  cette  descrip- 
tion laisse  beaucoup  à  désirer. 

—  Qui  touche  en  avant qui 

touche  en  arrière.  C'est  bien  là 
en  effet  l'apparence.  Le  corps  se 
replie  en  arcade;  les  deux  extré- 
mités sont  les  seules  à  toucher  le 
sol,  en  avant  et  en  arrière  ;  le 
reste  du  corps  est  surélevé,  pour 
pouvoir  s'avancer  en  se  déve- 
loppant. —  Ce  soit  la  droite  qui 
dirige.  Il  aurait  fallu  citer  quel- 

23 


si 


N 


354  MARCHE  DES  ANIMAUX 

postérieure  comme  dans  les  quadrupèdes.  '  C'est  la 
longueur  de  la  bête  qui  exige  les  flexions.  Ici  il  en 
est  comme  pour  les  hommes  de  haute  taille,  qui  mar- 
chent tout  voûtés  ;  leur  épaule  droite  se  porte  avant  ; 
et  la  jambe  gauche  tend  plutôt  à  demeurer  en  arrière; 
et  alors  le  milieu  de  leur  corps  se  creuse  et  se  voûte. 
C'est  bien  ainsi,  croyons-nous,  que  les  serpents  mar- 
chent sur  le  sol,  par  des  appareils  qui  se  voûtent; 
ce  qui  revient  à  dire  qu'ils  se  meuvent  tout  à  fait 
comme  les  quadrupèdes,  puisqu'ils  changent  succes- 
sivement le  concave  et  le  convexe.  Quand  la  gauche 
à  son  tour  conduit  les  parties  antérieures,  le  concave 
se  produit  alors  en  sens  contraire  ;  et  à  ce  moment, 
c'est  la  partie  droite  qui  rentre  en  dedans.  '  Repré- 
sentons la  partie  droite  du  devant  par  A  ;  la  gauche 


ques  faits   à    l'appui   de   cette 
assertion,  qui  n'est  peut-être  pas 

fausse. 

§  5.  C'est  la  longueur  de  la 
héte.  La  raison  ici  donnée  est  de 
toute  évidence.  —  Comme  pour 
les  hommes  de  haute  taille.  Le 
fait  est  exact  ;  mais  la  compa- 
raison ne  Test  pas  autant.  — 
Tout  voûtés.  C'est  une  observa- 
tion que  tout  le  monde  a  pu 
faire,  ainsi  que  la  suivante.  — 
C'est  bien  ainsi...  que  les  ser- 
pents. La  conformation  des  ser- 
pents est  tellement  différente  que 
ce  xapprochement  n'a  rien  de 
fondé.  —  Qui  se  voûtent.  Soit 
horizontalement,  soit  verticale- 
ment. —  Tout  à  fait  comme  les 
quadrupèdes.  Cette  assertion  est 


fort  exagérée,  et  elle  n'a  quelque 
réalité  qu'avec  la  restriction  que 
fait  l'auteur  dans  les  lignes  qui 
suivent.  —  Quand  la  gauche, 
à  son  tour.  C'est-à-dire,  quand 
le  serpent  fait  une  reptation  à 
gauche,  après  l'avoir  faite  à 
droite.  —  Qui  rentre  en  dedans. 
Le  fait  est  certainement  exact  ; 
mais  le  mouvement  de  reptation 
est  tout  autre  chose  que  le  mou- 
vement progressif  des  quadru- 
pèdes. 

§  6.  Représentons  la  partie 
droite...  On  peut  refaire  la  fi- 
gure d'après  ces  indications  ; 
mais  les  manuscrits  ne  la  don- 
nent pas.  Les  quatre  lettres 
ABCD  doivent  former  une  ligne 
ondulée  dans  le  genre  de  celle 


CHAP.  VII,  î<  7 


35.' 


par  B.  La  partie  droite  postérieure  sera  C  ;  et  la  gauche 
sera  D.  Voilà  comment  se  meuvent  les  serpents  parmi 
les  animaux  qui  se  meuvent  sur  le  sol,  et  les  anguilles 
parmi  ceux  qui  se  meuvent  dans  l'eau,  ainsi  que  les 
congres  et  les  murènes,  en  un  mot  tous  les  animaux 
qui  se  rapprochent  encore  davantage  du  serpent. 
'  Il  y  a  toutefois  quelques-uns  de  ces  animaux  aqua- 
tiques qui  n'ont  pas  même  de  nageoires,  tels  que  les 
murènes;  mais  les  murènes  se  servent  de  leau 
comme  les  serpents  se  servent  du  sol  et  de  l'eau;  car 
les  serpents  nagent  également,  même  quand  ils  se 
meuvent  sur  terre.  D'autres  poissons  n'ont  que  deux 
nageoires,  par  exemple,  les  congres  et  les  anguilles, 
et  aussi  une  espèce  de  kestres  qu'on  trouve  dans  le 
lac  de  Siphées.  Aussi,  les  animaux  qui  sont  habitués 
à  vivre  sur  terre,  comme  l'espèce  des  anguilles,  font- 


que  décrivent  les  serpents.  Voir 
sur  la  reptation,  Claude  Per- 
rault, Méchanique  des  Animaux, 
pp.  369  et  384,  édit.  de  1721; 
Barthez,  Nouvelle  méchanique 
des  mouvements,  etc.,  4"  sec- 
tion, p.  135;  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  t.  \.  pp.  23,  51,  qui 
n'a  pas  traité  spécialement  de  la 
reptation;  M.  J.  Bell-Pettigrew, 
La  Locomotion  chez  les  ani- 
maux, pp.  46;  M.  G.  Colin, 
Physiologie  comparée,  p.  456, 
l*"'  volume. 

§  7.  I^s  murènes.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,  liv.  I,  ch.  v, 
§  3,  où  se  trouvent  les  mêmes 
détails,  presque  dans  les  mêmes 
termes;  et  aussi  liv.  II,  ch.  ix. 


§  5,  pp.  29  et  158  de  ma  tra- 
duction; voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  II,  p.  351 ,  édit.  de 
1829.  —  Kestres.  J'ai  dû  con- 
server le  mot  grec,  parce  que 
l'identification  est  incertaine  ; 
il  est  peu  probable  que  ce  soient 
des  espèces  de  muges.  Voir  MM. 
AubertetWimmer,  et  leur  cata- 
logue, en  tête  de  leur  édition  et 
traduction  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux, t.  I,  p.  130.  —  Le  lac 
de  Siphées.  Ce  lac  est  nommé 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
liv.  II,  ch.  IX,  §  4,  p.  157  de  ma 
traduction.  Le  lac,  ou  l'étang,  de 
Siphées  était  en  Béotie.  —  Qui 
sont  habitués  à  vivre  sur  terre. 
L'expression    n'est  pas  juste; 


N 


356 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


ils  des  flexions  plus  petites  dans  1  eau  et  sur  terre. 
Mais  ceux  des  kestres  qui  ont  deux  nageoires  com- 
pensent par  leur  flexion  dans  Teau  les  quatre  appa- 
reils qu'ils  n'ont  pas. 


CHAPITRE  VIII 


De  la  marche  des  serpents  ;  deux  causes  font  qu'ils  ne  peuvent 
avoir  de  pieds  ;  les  pieds  des  animaux  sont  toujours  en  nombre 
pair  ;  impossibilité  de  la  locomotion  sur  trois  pieds  ;  exemple 
des  scolopendres,  auxquelles  on  a  arraché  des  pieds  pour  qu'ils 
fussent  en  nombre  impair  ;  explication  des  effets  de  cette  muti- 
lation ;  les  pieds  restants  suppléent  à  ceux  qu'on  a  retranchés. 
—  Résumé  partiel. 

*  Si  les  serpents  sont  dépouvus  de  pieds,  cela  tient 
à  deux  causes  :  la  première,  c'est  que  jamais  la  nature 
ne  fait  rien  en  vain,  et  que,  dans  chaque  cas  donné, 
elle  vise  à  faire  toutes  choses  le  mieux  possible  et 


mais  j'ai  dû  la  conserver,  parce 
que  c'est  celle  du  texte.  —  Ceux 
des  kestres  qui  ont  deux  na- 
geoires. Ce  ne  sont  pas  alors  des 
muges,  puisque  les  muges  ont 
des  nageoires  dorsales,  ventra- 
les et  pectorales  ;  voir  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  II,  p.  230, 
édit.  de  1829. 

§  1 .  Si  les  serpents  sont  dé- 
pourvus de  pieds.  La  reptation 
des  ophidiens  est  un  des  phé- 
nomènes de  locomotion  les  plus 
remarquables,  et  Aristote  a  bien 


fait  de  ne  pas  la  négliger.  Les 
explications  qu'il  en  donne  sont 
bien  insuffisantes  sans  doute; 
mais  ce  sont  les  premières.  — 
La  première^  c'est  que  jamais,, . 
Il  ne  semble  pas  que  cette  cause, 
qui  est  profondément  vraie  dans 
sa  généralité,  ait  ici  une  appli- 
cation spéciale;  c'est  un  admi- 
rable principe  que  l'homme 
demande  à  sa  raison,  mais  qui 
ne  concerne  pas  plus  les  reptiles 
que  le  reste  de  la  création.  — 
Le  mieux  possible.  Fondement 


CHAP.  VIII,  §  3 


357 


qu'elle  conserve  soigneusement  à  chaque  être  son 
essence  propre,  et  sa  manière  de  rester  constamment 
ce  qu'il  est.  La  seconde  cause,  c'est  celle  que  nous 
avons  déjà  dite,  à  savoir  que  nul  animal  ayant  du  sang 
ne  peut  être  pourvu  de  plus  de  quatre  appareils  de 
mouvement.  ^  Il  suit  évidemment  de  ceci  que  les  ani- 
maux pourvus  de  sang  dont  la  longueur  est  dispropor- 
tionnée au  reste  de  leur  corps,  comme  le  sont  les  ser- 
pents, ne  peuvent  avoir  des  pieds.  D'abord,  ils  ne 
pourraient  pas  en  avoir  plus  de  quatre,  puisqu'alors 
ils  seraient  des  animaux  privés  de  sang.  Mais  tout  en 
ayant  deux  pieds  ou  même  quatre,  ils  seraient  à  peu 
près  complètement  immobiles  ;  et  dès  lors  un  mou- 
vement aussi  lent  leur  serait  de  toute  nécessité 
presque  inutile.  ^  D'autre  part,  tout  animal  pourvu  de 
pieds  a  nécessairement  les  pieds  en  nombre  pair  ;  et 
ceux  qui  employent  exclusivement  le  saut  pour  faire 


de  l'optimisme,  qu'Aristote  a 
toujours  professé,  sur  les  traces 
de  Platon,  son  maître,  et  de  So- 
crate.  —  Que  nous  avons  déjà 
dite.  Voir  plus  haut,  ch.  vu, 
§  i,etch.  II,  §2. 

§  2.  Il  suit  évidemment  de 
ceci,  La  conséquence  n'est  pas 
du  tout  évidente,  comme  l'au- 
teur paraît  le  croire.  Ce  sont  là 
simplement  des  considérations 
abstraites,  qui  ne  sont  pas  fausses 
précisément,  mais  qui  ne  tien- 
nent pas  d'assez  près  au  sujet 
qu'on  traite. —  La  longueur  est 
disproportionnée.  Le  fait  est 
vrai  ;  mais  il  n'a  pas  les  consé- 


quences qu'on  lui  donne.  —  A 
peu  près  complètement  immo^ 
biles.  On  ne  dit  pas  pourquoi, 
si  ce  n'est  que  leur  mouvement 
serait  trop  lent  ;  mais  il  y  a 
beaucoup  d'autres  animaux  dont 
la  locomotion  est  encore  plus 
lente  que  celle  des  reptiles,  en 
dépit  des  pieds  dont  ils  sont 
pourvus. 

§  3.  En  nombre  pair.  L'ob- 
servation est  juste  ;  et  ce  nom- 
bre pair  tient  évidemment  à  ce 
que  le  corps  a  deux  parties,  la 
droite  et  la  gauche;  voir  plus 
loin,  §  4,  et  plus  haut,  ch.  i, 
§  3.  —  Qui  emploient  exclu- 


N 


358 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


leur  mouvement  de  locomotion  n'ont  pas  besoin  de 
pieds  pour  exécuter  un  mouvement  de  ce  genre.  Les 
animaux  qui  doivent  employer  le  saut,  sans  que  d'ail- 
leurs ce  mouvement  leur  suffise,  et  qui,  en  outre,  ont 
besoin  de  la  marche,  sont  constitués  de  manière  que 
la  marche  est  plus  commode  pour  eux,  tandis  que 
pour  les  autres  la  marche  leur  est  absolument  inter- 
dite. 

*  Ce  qui  fait  que  nécessairement  tout  animal  a  des 
pieds  en  nombre  pair,  c'est  que  le  mouvement  n'est 
que  partiel,  et  qu'il  ne  transporte  pas  la  masse  en- 
tière du  corps  d'un  seul  coup,  comme  le  fait  le  mou- 
vement du  saut  ;  mais  il  faut  absolument  que  quel- 
ques-uns des  pieds  qui  changent  restent  en  place, 
tandis  que  certains  autres  pieds  se  meuvent.  L'un  et 
l'autre  de  ces  mouvements  se  font  par  les  pieds  op- 


xii'ement  le  saut.  On  pourrait 
citer  les  puces,  et  d'autres  in- 
sectes, qui  paraissent  n'avoir  que 
ce  moyen  de  locomotion.  Ces 
animaux  sautent  si  bien,  parce 
que  leurs  jambes  et  leurs  cuisses 
de  derrière  sont  très-longues  et 
très-épaisses.  Leur  saut  se  fait 
par  un  déploiement  subit  des  ar- 
ticulations inférieures  jusqu'à 
la  dernière  inclusivement,  qui 
préalablement  avait  été  ployée 
plus  que  de  coutume  ;  voir  Cu- 
vier,  Anatomie  comparée,  vu* 
leçon, tome  I,  p.  497,  l"édition. 

—  Pour  eux pour  les  autres. 

Le  texte  est  moins  précis  ;  mais 
le  sens  ne  paraît  pas  douteux. 


§  4.    Ce  qui  fait  que  neces- 

saircmeitt L'explication  est 

excellente;  et  la  physiologie 
moderne  ne  saurait  mieux  dire; 
mais  ceci  résulte  primitivement 
de  la  constitution  même  du 
corps,  formé  de  deux  parties 
accolées.  —  D'un  seul  coup. 
C'est  là  ce  qui  arrive  dans  le 
saut  ;  mais  dans  la  presque  to- 
talité des  animaux,  le  saut  est 
un  moyen  exceptionnel  de  lo- 
comotion; la  marche  est  leur 
procédé  habituel.  —  Restent  en 
place  tandis  que.  Comme  il  a 
été  dit  plus  haut,  ch.  m,  §  2. 
—  Faisant  passer  le  poids  du 
corps.  La  science  actuelle  ne  peut 


CHAP.  VIII,  i^  6 


359 


posés,  l'animal  faisant  passer  le  poids  du  corps  des 
parties  mises  en  fnouvement  sur  celles  qui  demeurent 
en  place.  Il  serait  complètement  impossible  à  un  être 
quelconque  de  marcher  avec  trois  pieds  ;  car  alors 
l'un  des  pieds  n'aurait  absolument  aucun  point  d'ap- 
pui où  porter  le  poids  du  corps,  ou  bien  l'autre,  à 
chaque  opposition,  éprouverait  une  grande  fatigue  ;  et 
si  l'animal  essayait  de  se  mouvoir  dans  ces  conditions, 
il  tomberait  inévitablement.  ^  Les  polypodes,  tels  que 
les  scolopendres,  peuvent  se  mouvoir  avec  un  nombre 
impair  de  pieds,  comme  on  peut  le  voir,  si  l'on  veut, 
en  leur  enlevant  un  de  leurs  pieds  ;  c'est  qu'alors  ces 
animaux  peuvent  suppléer  aux  pieds  correspondants 
qui  ont  été  mutilés,  par  le  nombre  restant  de  pieds  de 
chaque  côté  du  corps.  Cela  tient  à  ce  que,  dans  ce  cas, 
les  parties  restantes  se  relèvent  et  transportent  en 
quelque  sorte  la  portion  mutilée  et  boiteuse  ;  mais  ce 
n'est  pas  là  une  marche  à  proprement  parler.  ^  Tou- 


s'expliquer  autrement  que  ne  le 
fait  Aristote.  —  Avec  trois  pieds. 
L'observation  est  vraie  ,*  et  il 
n'y  a  pas  d'animal  à  trois  pieds; 
ce  serait  une  claudication  per- 
pétuelle et  très-fatiguante.  —  // 
tomberait  inévitablement.  L'hy- 
pothèse paraît  vraisemblable. 

§  5.  Les  polfpodeSy  tels  que 
les  scolopendres .  Voir  plus  haut, 
ch.  VII,  §  2.  La  scolopendre  fait 
partie  de  l'ordre  des  chilopodes 
ou  myriapodes,  mille-pattes;  et 
elle  forme  une  famille  ;  voir  la 


Zoologie  descriptive  de  M.  Claus, 
p.  535,  trad.  franc.  Il  y  a  des 
espèces  de  scolopendres  qui  sont 
venimeuses,  et  assez  redouta- 
bles ;  elles  se  cachent  d'ordi- 
naire sous  des  pierres  ;  et  elles 
fuient  le  jour;  voir  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  IV,  p.  337, 
édit.  de  1829.  Elles  courent 
très-vite  et  sont  carnassières. 
—  En  leur  enlevant  un  de  leurs 
pieds.  C'est  une  sorte  d'expé- 
rience de  vivisection.  —  Peu^ 
vent  suppléer  aux  pieds  correS' 


360 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


tefois,  il  est  bien  clair  que  ces  animaux  mêmes  fe- 
raient bien  mieux  leur  mouvement  s'ils  avaient  encore 
leurs  pieds  en  nombre  pair,  et  s*il  ne  leur  en  man- 
quait pas  un  seul  de  tous  ceux  qui  doivent  se  cor- 
respondre. Ainsi  pourvus  de  tous  leurs  pieds,  ils  pour- 
raient bien  mieux  équilibrer  le  poids,  et  ne  pas 
appuyer  davantage  sur  Tun  des  côtés,  en  ayant  tous 
les  appuis  qui  doivent  correspondre  les  uns  aux 
autres,  sans  le  vide  que  laissent  les  pieds  opposés. 
Mais  c'est  tour  à  tour  par  chaque  partie  que  Tanimal 
s'avance  et  progresse;  car  alors  l'aplomb  du  corps 
revient  tout  à  fait  dans  les  conditions  de  forme  où  il 
était  au  début. 

'  Nous  concluons  donc  que  tous  les  animaux  ont  les 
pieds  en  nombre  pair,  et  nous  avons  expliqué  la  cause 
de  cette  conformation. 


pondants.  L'explication  est  toute 
naturelle;  et  elle  est  péremp- 
toire. 

§  6.  //  est  bien  clair...  La 
remarque  est  très-juste,  et  elle 
peut  s'étendre  à  bien  d'autres 
cas  de  mutilation  ou  d'infirmité. 
—  Mais  c'est  tour  à  tour.  On 
comprend  bien  ce  que  l'auteur 


veut  dire  ;  mais  l'expression  de 
sa  pensée  aurait  pu  être  un  peu 
plus  précise. 

§  7.  Nous  concluons...  C'est 
une  simple  répétition  de  ce  qui 
a  été  dit  plus  haut.  —  Nous 
avons  expliqué.  Voir  plus  haut, 
§  4,  sur  les  pieds  dont  le  nombre 
est  toujours  pair. 


CHAP.  IX,  §  2 


361 


CHAPITRE  IX 

Conditions  générales  du  mouvement  ;  il  y  faut  toujours  un  point 
d'inertie  ;  combinaison  de  l'extension  et  de  la  flexion  ;  équilibre 
des  membres  ;  ondulations  nécessaires  de  la  marche  ;  reptation 
des  enfants,  et  des  lutteurs  dans  la  palestre  ;  action  successive 
des  jambes  ;  marche  des  animaux  dépourvus  de  pieds  ;  expli- 
cation du  saut;  explication  du  vol;  natation  des  poissons 
selon  qu'ils  ont  plus  ou  moins  de  nageoires  ;  natation  spéciale 
des  poissons  plats. 


*  S'il  n'y  avait  pas  de  point  d'inertie,  il  n'y  aurait 
pas  de  flexion  possible,  ni  de  natation,  ni  de  marche 
en  ligne  droite  ;  et  voici  ce  qui  le  prouve.  La  flexion 
n'est  pas  autre  chose  que  le  changement  de  la  ligne 
droite  en  un  cercle,  ou  en  un  angle  rentrant.  Le  re- 
dressement en  ligne  droite  n'est  que  le  changement 
de  l'un  des  deux  en  la  ligne  directe.  ^  Dans  tous  les 


§  1.  Pas  de  point  d'inertie. 
C'est  le  point  d'appui  indispen- 
sable à  toute  espèce  de  levier 
pour  qu'il  puisse  agir;  et  le 
principe  que  pose  ici  Aristote 
est  un  des  premiers  et  des  plus 
essentiels  de  la  mécanique.  — 
Ni  de  natation  y  ni  de  marche. 
Il  faudrait  ajouter  le  vol,  qui, 
au  fond,  a  lieu  selon  les  mêmes 
lois;  il  faut  toujours  un  point 
d'appui  pour  les  ailes,  comme 
il  en  faut  un  pour  les  nageoires 
ou  pour  les  jambes.  Cuvier,  dans 
sonAnatomie  comparée,  n'a  pas 


essayé  de  poser  aucun  principe 
de  mécanique  ;  il  ne  s'est  oc- 
cupé que  des  os  et  des  muscles, 
II®  leçon,  tome  I,  p.  89,  l'* 
édition.  La  plupart  des  autres 
anatomistes  ont  fait  d'utiles  em- 
prunts à  la  mécanique.  Voir 
aussi  dans  l'Anatomie  comparée 
de  Cuvier,  la  vu®  leçon,  où  de 
temps  à  autre  il  est  amené  à 
présenter  quelques  considéra- 
tions de  mécanique  et  de  sta- 
tique. —  En  un  cercle.  Comme 
on  le  voit  par  les  pattes  anté- 
rieures des  quadrupèdes. 


s 


362 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


changements  qu'on  vient  d'indiquer,  il  faut  néces- 
sairement que  la  flexion  ou  le  redressement  en  ligne 
droite  se  rapporte  à  un  seul  et  unique  appareil.  Sans 
la  flexion,  il  n'y  aurait  ni  marche,  ni  vol,  ni  natation. 
Aussi,  comme  les  animaux  pourvus  de  pieds  doivent 
se  tenir  alternativement  sur  Fun  et  l'autre  des  deux 
membres  opposés  et  y  porter  le  poids  du  corps,  il  faut 
nécessairement,  quand  l'un  des  deux  s'avance,  que 
l'autre  s'infléchisse  ;  car  les  membres  qui  se  corres- 
pondent doivent  avoir  naturellement  la  même  lon- 
gueur ;  et  le  membre  qui  porte  le  poids  doit  être  tout 
droit,  comme  une  perpendiculaire  abaissée  sur  la 
terre.  Mais  quand  le  membre  avance,  il  se  forme  une 
hypoténuse,  elle  équivaut  à  la  longueur  qui  ne 
bouge  pas,  et  à  la  ligne  intermédiaire.  ^  De  plus,  comme 
les  membres  sont  égaux,  il  faut  nécessairement  que 


§  2.  jé  un  seul  et  unique  ap- 
pareil. La  jambe,  par  exemple, 
avec  la  cuisse,  la  flexion  du 
genou,  et  celle  du  pied.  — Doit 
être  tout  droit.  Cette  condition 
est  indispensable,  et  il  y  a  né- 
cessairement, dans  toute  pro- 
gression, un  moment  où  le  corps 
doit  être  perpendiculaire.  —  // 
se  forme  une  hypoténuse.  Les 
deux  jambes  étant  à  peu  près 
de  même  longueur,  l'une  droite, 
l'autre  s'avançant,  le  triangle  a 
deux  côtés  à  peu  près  égaux  ; 
mais  la  distance  entre  les  jambes 
n  est  pas  égale  à  l'un  des  côtés. 
L'hypoténuse  s'adresse  exclu- 
sivement au  tiûangle  rectangle; 


puisqu'elle  est  le  côté  opposé  à 
l'angle  droit.  Au  temps  d'Aris- 
tote,  le  langage  mathématique 
n'était  peut-être  pas  encore  tout 
à  fait  arrêté;  mais  l'hypoténuse 
doit  ici  s'entendre  de  la  jambe 
qui  avance,  celle  qui  est  per- 
pendiculaire formant  un  angle 
droit  avec  le  sol,  où  elle  s'ap- 
puie pour  soutenir  le  corps.  — 
La  longueur  qui  ne  bouge  pas. 
C'est  la  jambe  qui  est  un  instant 
droite  et  perpendiculaire  ;  c'est 
le  plus  long  côté  de  l'angle 
droit.  —  La  ligne  intermé- 
diaire. C'est  l'espace  compris 
entre  les  deux  pieds,  qui  forme 
le  second  côté  de  l'angle  droit. 


,1 


CHAP.  IX,  §  4  363 

le  membre  qui  reste  en  place  s'infléchisse,  soit  dans  le 
genou,  soit  dans  la  jointure,  comme  ce  serait  si  l'un 
des  animaux  qui  marchent  n'avait  pas  de  genou.  Ce 
qui  prouve  bien  qu'il  en  est  ainsi,  c'est  qu'en  mar- 
chant sur  le  sol  près  d'un  mur,  la  ligne  décrite  ne 
sera  pas  une  ligne  droite,  mais  une  ligne  oblique,  parce 
que  la  ligne  décrite  est  plus  petite  quand  on  fléchit, 
et  plus  grande  quand  on  se  redresse  et  qu'on  enlève 
le  membre.  *  D'ailleurs,  on  peut  marcher  sans  même 
que  le  membre  fléchisse,  comme  on  le  voit  chez  les 
enfants  qui  rampent  à  terre.  On  en  a  dit  jadis  autant 
de  l'éléphant  ;  mais  c'est  une  erreur.  Dans  ces  cas 
divers,  il  y  a  toujours  aussi  un  mouvement  grâce  à  la 


§  3.  Qui  reste  en  place.  Il 
semble  que  c'est  la  jambe  sur 
laquelle  le  corps  s'appuie,  et  qui 
à  un  moment  donné  est  immobile, 
en  supportant  tout  le  poids  du 
corps.  —  Dans  la  jointure.  Le 
texte  n'en  dit  pas  davantage; 
mais  il  est  clair  qu'il  s'agit  ici 
de  la  jointure  de  la  cuisse  au 
bassin ,  qui  doit  fonctionner 
quand  il  n'y  a  pas  de  genou.  La 
flexion  de  la  jambe  est  indis- 
pensable pour  que  le  mouve- 
ment de  progression  ait  lieu.  — 
Ce  qui  prouve  bien,  La  démons- 
tration n'est  pas  absolument 
claire.  —  Près  d'un  mur.  Le 
mur  qui  forme  une  ligne  droite 
sert  de  terme  de  comparaison 
avec  la  direction  des  pas  de  la 
personne  qui  marche. 

§  4 .  D'ailleurs^  on  peut  mar- 
cher   Il  semble  que  ceci  in- 


terrompt un  peu  le  cours  des 
pensées  ;  et  l'exemple  des  en- 
fants marchant  à  quatre  pattes, 
à  cause  de  leur  faiblesse,  ne 
paraît  pas  bien  placé  ici.  Voir 
Barthez,  Méchanique  nouvelle, 
etc.,  p.  54.  —  Sans  même  que 
le  membre  fléchisse.  Ceci  n'est 
pas  exact;  car  il  y  a  toujours 
quelque  flexion  dans  la  cuisse  de 
l'enfant  ;  et  il  n'y  aurait  pas  de 
progression  possible  si  rien  ne 
fléchissait  en  lui.  —  On  en  a  dit 
jadis  autant  de  l'éléphant,  La 
flexion  des  jambes  de  l'éléphant 
est  en  effet  très-remarquable, 
puisque  les  jambes  de  derrière 
semblent  fléchir  dans  le  même 
sens  que  celles  de  de  vaut;  mais  le 
texte  n'explique  pas  assez  com- 
plètement ce  qu'on  veut  dire  de 
l'éléphant.  Il  y  a  peut-être* ici 
quelque  interpolation  d'une  note 


N 


364 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


flexion  qui  se  fait,  soit  dans  les  omoplates,  soit  dans 
les  hanches.  Mais  aucun  être  ne  pourrait  jamais,  en  se 
tenant  tout  droit,  se  mouvoir  d'une  manière  continue 
et  sûre.  L'animal  ne  pourrait  alors  se  mouvoir  que 
comme  les  lutteurs  se  meuvent  sur  les  palestres,  en 
se  roulant  dans  la  poussière  sur  les  genoux. 

'  Comme  la  partie  supérieure  dij  corps  est  consi- 
dérable, il  faut  que  le  membre  s'allonge  ;  et  au  mo- 
ment qu'il  a  pris  sa  longueur,  la  flexion  a  lieu  néces- 
sairement ;  car  l'animal  ne  s'étant  tenu  debout  que 
grâce  à  la  ligne  droite,  il  tomberait  si  cette  ligne 
droite  devenait  plus  courte,  ou  du  moins  il  n'avan- 
cerait pas.  Si,  en  effet,  une  des  deux  jambes  étant 
droite,  l'autre  venait  à  s'avancer,  elle  deviendrait  plus 


mise  à  la  marge,  qui,  de  là,  sera 
passée  dans  le  texte.  —  Soit 
dans  les  omoplates.  L'enfant 
doit  avancer  alternativement  une 
des  deux  parties  du  corps  ;  et 
Fépaule  participe  nécessaire- 
ment à  ce  mouvement  ;  mais  on 
ne  peut  pas  dire  qu'il  y  ait 
flexion  dans  les  omoplates  ;  c'est 
plus  vrai  pour  les  hanches.  — 
En  se  tenant  tout  droit.  La  re- 
marque est  juste,  par  la  raison 
donnée  dans  le  §  1.  —  Que 
comme  les  lutteurs.  La  compa- 
raison n'est  pas  exacte,  puisque 
l'on  suppose  d'une  part  que  l'a- 
nimal reste  droit,  et  puisque 
d'autre  part  les  lutteurs  se  rou- 
lent dans  la  poussière,  où  ils 
rampent  à  peu  près  à  la  manière 
des  enfants. 

§  5.  Comme  la  partie  supé- 


rieure du  corps...  Cette  phrase 
ne  se  comprend  pas  bien,  quoi- 
qu'elle soit  fort  régulière  de 
forme.  —  Il  faut  que  le  membre 
s'allonge.  La  jambe  qui  se  porte 
en  avant  prend  toute  sa  lon- 
gueur, et  dès  qu'elle  l'a  prise,  la 
flexion  du  genou  doit  avoir  lieu. 
—  Pris  sa  longueur.  Le  texte 
n'est  pas  aussi  développé  ;  il  se 
sert  simplement  d'un  pronom 
indéterminé. — Cette  ligne  droite 
devenant  plus  courte.  Si  la  jambe 
mise  en  avant  restait  toute  droite, 
elle  deviendrait  trop  courte  en 
allant  toucher  la  terre  ;  et  le 
corps,  en  s'inclinant,  pourrait 
faire  une  chute.  —  Si  en  effet... 
Toute  celte  fin  du  paragraphe 
n'est  pas  intelligible  ;  et  les  ma- 
nuscrits ne  fournissent  aucun 
moyen  de  l'améliorer.  —  Plus 


CHAP.   IX,  §  7 


365 


grande,  tout  égale  qu'elle  est;  car  elle  égalerait 
alors  et  la  partie  qui  reste  en  place  et  en  outre  l'hy- 
poténuse. *  Il  y  a  donc  nécessité  que  la  partie  qui 
s'avance  s'infléchisse,  et  qu'après  qu'elle  s'est  in- 
fléchie, l'animal  fasse  en  même  temps  étendre  l'autre, 
qui  s'incline  et  s'avance,  en  demeurant  sur  la  perpen- 
diculaire. Les  jambes  représentent  ainsi  un  triangle 
isoscèle.  La  tète  s'abaisse  un  peu  plus  bas,  lorsque  se 
produit  la  perpendiculaire  sur  laquelle  l'animal  s'ap. 
puie  en  marchant. 

^  Quant  aux  animaux  sans  pieds,  il  y  en  a  qui  pro- 
gressent par  ondulations;  et  ce  mouvement  se  produit 


grande^  tout  égale  qu'elle  est. 
Il  y  a  là  une  contradiction  fla- 
grante. —  Et  en  outre  l'hypo- 
ténuse. D'après  ce  qui  a  été  dit 
au  §  3,  l'hypoténuse  est  formée 
par  la  jambe  qui  s'avance,  puis- 
que, dans  le  triangle,  cette  jambe 
est  opposée  à  l'angle  droit  formé 
par  la  jambe  qui  est  perpendi- 
culaire et  par  la  ligne  du  sol, 
entre  les  deux  jambes.  Tout  ce 
qu'on  peut  tirer  de  ce  passage 
embarrassé,  c'est  qu'Aristote  a 
étudié  avec  la  plus  vive  attention 
les  diverses  phases  que  présente 
la  marche  dans  l'homme.  Mais 
l'expression  de  sa  pensée  est 
restée  fort  incomplète,  soit  par 
sa  faute,  soit  par  celle  des  co- 
pistes. 

§  6 .  Il  y  a  donc  nécessité. .... 
Cette  nécessité  ne  résulte  pas  de 
ce  qui  précède  ;  mais  le  fait  de 
la  flexion  n'en  est  pas  moins 
certain,  et  sans  elle  la  marche 


serait  impossible.  —  Qui  s'in- 
cline... sur  la  perpendiculaire. 
Il  y  a  des  éditeurs  qui  ont  mis 
toute  cette  petite  phrase  en- 
tre crochets,  comme  suspecte. 

—  Un  triangle  isoscèle.  L'ob- 
servation est  vraie,  et  il  y  a  en 
effet  un  moment  dans  la  marche 
où  les  jambes  forment  un  trian- 
gle isoscèle,  le  tronc  et  le  haut 
du  corps  représentant  une  per- 
pendiculaire élevée  au  sommet. 

—  La  tête  s'abaisse.  Le  mou- 
vement de  la  tête  aide  de  cette 
façon  le  mouvement  de  progres- 
sion, qu'exécutent  les  muscles 
des  jambes. 

§  7.  Quant  aux  animaux  sans 
pieds.  Par  les  animaux  sans 
pieds,  l'auteur  entend  surtout 
les  reptiles  ophidiens  ;  plus  loin, 
il  sera  question  des  poissons, 
qui  se  déplacent  par  l'action  de 
leurs  nageoires  et  de  leur  queue. 
—  Par  ondulations.  Le  mot  du 


36r> 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


de  deux  façons.  Les  uns  marchent  sur  la  terre  au 
moyen  de  flexions,  c'est  la  manière  des  serpents  ;  les 
autres  s  élèvent  au-dessus  du  sol  comme  le  font  les 
chenilles.  Cette  ondulation  n  est  réellement  qu'une 
flexion.  Il  est  d'autres  animaux  qui  s'avancent  par 
reptation,  comme  ceux  qu'on  appelle  entrailles  de 
terre,  et  comme  les  sangsues.  Us  marchent  en  s'ap- 
puyant  sur  la  partie  du  corps  qui  est  devant  ;  puis  ils 
rassemblent  tout  le  reste  du  corps  sur  cette  partie, 
et,  à  l'aide  de  ce  procédé,  ils  se  transportent  d'une 
place  à  une  autre.  *  Il  est  bien  clair  que,  si  les  deux 
parties  réunies  n'étaient  pas  plus  grandes  qu'une 
seule  séparément,  les  animaux  à  ondulations  ne  pour- 
raient pas  du  tout  se  mouvoir  ;  car  si  la  flexion  en  se 
détendant  n'était  qu'égale,  il  ne  se  produirait  aucune 


texte  rappelle  le  mouvement  des 
flots,  tout  aussi  bien  que  le  mot 
que  j'emploie  dans  ma  traduc- 
tion. —  De  deux  façons.  L'on- 
dulation peut  être,  ou  horizon- 
tale, de  droite  à  gauche  et  de 
gauche  à  droite,  ou  verticale, 
une  partie  du  corps  faisant 
voûte.  —  C'est  la  manière  des 
serpents.  Les  serpents  avancent 
surtout  par  des  ondulations  la- 
térales ;  mais  il  y  en  a  aussi  qui 
se  dressent  et  avancent  à  la 
façon  des  chenilles.  —  N'est 
réellement  qu'une  flexion.  La 
seule  différence,  c'est  que  le 
corps  entier  s'infléchit,  au  lieu 
d'un  membre  isolé. —  Entrailles 
de  terre.  Voir  plus  haut,  ch.  iv, 
§  6.  —  les  sangsues.  Voir  Cu- 


vier,  Règne  animal,  tome  III, 
p.  212,  où  est  décrite  la  pro- 
gression de  la  sangsue.  Cette 
description  se  rapproche  tout  à 
fait  de  celle  d'Aristote. 

§  8.  Réunies.  J'ai  ajouté  ce 
mot  pour  plus  de  clarté.  —  Pas 
plus  grandes  qu  une  seule.  Il  est 
possible  que  le  corps  entier 
puisse  dans  une  certaine  mesure 
rentrer  en  lui-même  pour  se 
détendre  ensuite;  mais  sans  cette 
condition,  le  mouvement  pro- 
gressif s'explique  très-bien  par 
le  rapprochement  des  deux  ex- 
trémités, l'une  des  deux  se  fixant 
alternativement  pour  attirer  ou 
pour  pousser  l'autre  en  avant. 
—  N'était  qu'égale.  Il  n'y  a  pas 
besoin  que  le  corps  devienne 


GHAP.  IX,  §  10  367 

progression.  Au  contraire,  en  se  détendant,  elle  dé- 
passe la  première  extension  ;  et  cette  portion  restant 
en  place,  l'animal  y  ramène  encore  tout  le  reste. 

'Dans  tous  les  changements  dont  on  vient  de  par- 
ler, l'être  qui  se  meut  progresse,  tantôt  en  s'étendant 
en  ligne  droite,  tantôt  en  se  redressant  sur  les  par- 
ties antérieures,  après  s'être  infléchi  avec  elles,  et  en 
s'infléchissant  sur  celles  qui  suivent.  Tous  les  animaux 
qui  sautent  doivent  fléchir  sur  la  partie  du  corps  qui 
est  inférieure,  et  c'est  en  s'y  appuyant  qu'ils  peuvent 
exécuter  leur  saut.  "Les  animaux  qui  volent  et  ceux 
qui  nagent  procèdent  encore  de  même.  Ceux-ci 
volent  en  déployant  tout  droit  leurs  ailes  et  en  les 
infléchissant  ;  les  autres  en  font  autant  de  la  nageoire. 


plus  long;  il  suffit  qu'à  la  courbe 
formée  par  la  flexion  du  corps, 
il  succède  une  ligne  droite,  pour 
que  la  progression  ait  lieu  dans 
une  mesure  proportionnée  à  la 
dimension  de  la  bête.  —  L' ani- 
mal j  ramène  encore  tout  le  reste. 
C'est  là  en  effet  ce  qui  se  passe 
dans  la  réalité. 

§  9.  Dont  on  vient  de  parler. 
Ceci  ne  fait  guère  que  répéter 
ce  qui  a  été  dit  dans  les  para- 
graphes précédents.  —  Sur  celles 
qui  suivent.  Ce  sont  les  parties 
postérieures  du  corps.  —  Tous 
les  animaux  qui  sautent.  Voir 
plus  haut,  ch.  m,  §  1. 

§  10.  Qui  volent  et  ceux  qui 
nagent.  Presque  tous  les  phy- 
siologistes contemporains  ont 
rapproché  le  vol  et  la  natation, 


comme  Aristote  le  fait  ici.  —  En 
déployant  tout  droit  leurs  ai- 

^^^ L'explication  n'est  pas 

fausse;  mais  elle  est  beaucoup 
trop  brève  ;  le  mouvement  des 
ailes  de  l'oiseau  est  excessive- 
ment compliqué,  comme  on  peut 
le  voir  dans  Claude  Perrault,  de 
la  Méchanique  des  animaux, 
pp.  374  etsuiv.,  édit.  de  1721; 
Barthez,  nouvelle  Méchanique 
des  animaux,  p.  190,  6«  sec- 
tion ;  Cuvier,  Anatomie  compa- 
rée, t.  I,  p.  510,  ^«édit.;  M. 
Marey,  la  Machine  animale, 
pp.  218  et  236;  et  surtout  M. 
Pettigrew,  la  Locomotion  chez 
les  animaux,  pp.  17, 143  à  235, 
245  et  276.  —  Les  autres  en 
font  autant  de  la  nageoire.  Ceci 
n'est  plus  aussi  exact  ;  aujour- 


\ 


368 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAP.  X,  §  1 


369 


ii; 


'  \i 


Les  uns  d'ailleurs,  parmi  ces  derniers,  ont  quatre 
nageoires,  les  autres  n'en  ont  que  deux  quand  ils 
sont  plus  longs,  comme  on  le  voit  dans  les  anguilles. 
En  place  des  deux  nageoires  qui  manquent,  ces  pois- 
sons achèvent  le  reste  du  mouvement  par  la  flexion 
du  corps  entier,  comme  nous  l'avons  expliqué  anté- 
rieurement. 

**  Ceux  des  poissons  qui  sont  plats  se  servent  de  la 
largeur  de  leur  corps  pour  remplacer  les  nageoires 
qui  leur  manquent;  ou  bien,  ils  ont  aussi  deux  na- 
geoires. Ceux  de  ces  poissons  qui  sont  tout  à  fait  plats, 
comme  le  batos,  nagent  directement  avec  les  nageoires 
qu'ils  ont  et  avec  les  derniers  contours  de  leur  corps, 
en  les  redressant  et  en  les  fléchissant  successivement. 


d'hui  il  est  reconnu  que  les 
poissonsavancent  presque  exclu- 
sivement par  le  mouvement  de 
leur  queue  ;  les  nageoires  main- 
tiennent le  corps  en  équilibre, 
et  le  dirigent.  —  Comme  nous 
l'avons  expliqué  antérieure^ 
ment.  Voir  plus  haut,  ch.  vu, 
§6  et  7. 

§11.  Ceux  des  poissons  qui 
sont  plats.  Barthez,  nouvelle 
Mëchanique  des  animaux,  page 
166,  cite  ce  passage  d'Aristote, 
qu'il  approuve;  et  il  nomme, 
parmi  les  poissons  plats,  la  raie, 
la  sole,  le  turbot,  la  pasténague, 
etc.  Ces  poissons  ont  une  ma- 
nière de  nager  toute  spéciale. 
Barthez  en  donne  une  expUca- 
tion  assez  détaillée.  —  De  la  lar- 
geur de  leur  corps.  Il  serait  plus 
exact  de  parler  de  leur  queue, 


comme  Aristote  le  fait  d'ailleurs, 
dans  le  Traité  des  Parties  des  ani- 
maux, liv.  IV,  ch.  XIII,  §  8, 
p.  257.  —  Comme  le  hatos.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  1, 
ch.  IV,  §  2,  p.  26  de  ma  traduc- 
tion. J'ai  eu  tort  dans  ce  passage 
de  ranger  le  batos  dans  la  famille 
des  raies;  il  paraît  bien  qu'il  n'y 
appartient  pas  ;  voir  le  catalogue 
de  MM.  Aubert  et  W^immer,  pre- 
mier volume  de  leur  édition  et 
traduction  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux, p.  146.  Il  est  jusqu'à 
présent  impossible  d'identifier 
ce  poisson.  Il  est  nommé  aussi 
dans  le  traité  des  Parties  des 
Animaux,  livre  IV,  ch.  xiii,  §  8 
et  §  14,  pp.  257  et  262.  — £/i  les 
redressant  et  en  les  fléchissant. 
Voir  Barthez,  loc.  cit.  —  Suc^ 
cessivement.  J'ai  ajouté  ce  mot. 


CHAPITRE   X 

Du  vol  des  oiseaux  et  du  mouvement  général  des  volatiles  ;  né- 
cessité de  l'action  simultanée  des  ailes  et  des  pattes;  de  la  flexion 
et  de  l'extension  des  ailes  pleines  et  des  ailes  divisées  en  plu- 
mes ;  de  l'action  de  la  queue,  faisant  fonction  de  gouvernail  ; 
vol  irrégulier  des  volatiles  sans  queue  et  à  ailes  pleines  ; 
action  des  pattes  dans  le  vol  des  oiseaux  de  grand  vol  ;  les  co- 
léoptères ;  queue  inutile  du  paon  ;  rapidité  du  vol  des  oiseaux 
de  proie  ;  leur  tête,  leur  cou,  leur  thorax,  conformés  en  vue 
du  vol  ;  légèreté  relative  de  leurs  parties  postérieures. 

*  On  peut  se  demander  comment  les  oiseaux,  soit 
quand  ils  volent,  soit  quand  ils  marchent,  se  meuvent 
avec  quatre  appareils,  puisque  nous  avons  dit  que 
c'est  par  quatre  appareils  que  doivent  se  mouvoir 
tous  les  animaux  qui  ont  du  sang  ;  mais  on  n'a  pas 
dit  que  ce  fût  par  quatre  appareils  précisément,  mais 
on  a  dit  seulement  qu'ils  ne  peuvent  pas  se  mouvoir 
par  plus  de  quatre.  Ce  qui  est  vrai,  c'est  que  les 
oiseaux  ne  pourraient  pas  voler  si  on  leur  ôtait  leurs 
pattes,  et  qu'ils  ne  pourraient  pas  non  plus  marcher 
si  on  leur  ôtait  leurs  ailes,  pas  plus  que  l'homme  ne 


§  1 .  i^ÉT  meuvent  avec  quatre 
appareils.  Au  premier  coup 
d'œil,  il  semble  que  les  oiseaux 
n'ont  que  deux  appareils,  les 
deux  pattes  quand  ils  marchent, 
et  les  deux  ailes  quand  ils  vo- 
lent ;  mais  comme  les  pattes  sont 
nécessaires  dans  le  vol,   et  les 

T.    II, 


ailes  dans  la  marche,  il  y  a  chez 
les  oiseaux  les  quatre  appareils. 

—  Nous  avons  dit.  Voir  plus 
haut,  ch.  i,  §  2,  et  ch.  vu,  §  1. 

—  Ne  pourraient  pas  voler.  Les 
pattes  servent  à  maintenir  l'équi- 
libre du  corps  quand  l'oiseau 
vole:   les  ailes  en  font  autant 


\ 


370 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAP.  X,  §  4 


371 


1' 
II 

i; 


I 


f  ' 


peut  marcher  sans  mouvoir  les  épaules.  *  Ce  qui  n'est 
pas  moins  vrai,  ainsi  qu'on  Ta  dit,  c'est  que  tous  les 
êtres  ne  se  déplacent  que  grâce  à  la  flexion  et  à  l'ex- 
tension, puisque  tous  ne  peuvent  progresser  que  sur 
un  appui  placé,  jusqu'à  un  certain  point,  sous  eux,  et 
dans  un  milieu  qui  leur  cède.  Par  une  conséquence 
nécessaire,  il  faut  que,  si  la  flexion  n'a  pas  lieu  dans 
une  autre  partie,  elle  ait  lieu  au  moins  dans  la  partie 
d'où  part  le  mouvement.  Pour  les  volatiles  dont  les 
ailes  sont  pleines,  c'est  de  cette  aile  même  qu'il  part; 
pour  les  oiseaux  ordinaires,  c'est  de  la  plume  ;  et  pour 
les  autres  animaux,  pour  les  poissons,  par  exemple, 
c'est  de  la  partie  correspondante.  Chez  d'autres, 
enfin,  tels  que  les  serpents,  le  principe  de  la  flexion 
est  dans  les  flexions  mêmes  du  corps. 

^  Chez  l'animal  qui  vole,  la  queue  du  croupion  est 


quand  il  marche.  —  Sanv  mou- 
voir les  épaules.  A  cause  de  la 
constitutiou  môme  du  corps  hu- 
main, formé  de  deux  moitiés 
juxtaposées. 

§  2.  Jlnsl  qu'on  l'a  dit.  Voir 
plus  haut,  ch.  ix,  §  1.  —  Dans 
un  milieu  qui  leur  cède.  I^e 
texte  est  moins  précis;  et  le 
mot  dont  il  se  sert  est  plus  gé- 
néral ;  mais  le  sens  ne  peut  faire 
de  doute  ;  le  milieu  qui  cède 
ne  peut  être  que  l'air  ou  l'eau. 
—  Dont  les  ailes  sont  pleines. 
Comme  les  insectes,  et  aussi  les 
chauves-souris,  dont  les  ailes  sont 
memhraneuses.  —  C'est  de  cette 
aile  même.  Le  mot  grec  est  tout 


à  fait  spécial,  et  il  désigne  celte 
nature  d'aile  particulière.  Dans 
notre  langue,  nous  n'avons  qu'un 
seul  mot  pour  l'aile  de  l'insecte 
et  pour  l'aile  de  l'oiseau;  voir 
M.  J.  Bell-Pettigrew,  de  la  Lo- 
comotion, p.  235.  —  De  la 
plume.  J'ai  dû  essayer  de  re- 
produire la  dilférence  des  mots 
que  le  texte  emploie.  —  La  par- 
tie  correspondante .^i  ici,  ce  sont 
les  nageoires.  —  De  la  flexion 
dans  les  flexions.  Cette  ré- 
pétition est  dans  le  grec  même. 
§  3.  Z«  queue  du  croupion. 
Ou  simplement  :  La  queue.  Mais 
l'expression  du  texte  implique 
l'idée  de  croupion.  —   Comme 


destinée  à  régler  le  vol,  qu'elle  dirige,  comme  le  gou- 
vernail dirige  les  bateaux  ;  car  il  faut  que  les  gouver- 
nails aussi  fléchissent  dans  la  jointure  qui  les  unit  au 
navire.  C'est  là  ce  qui  fait  que  les  volatiles  dont  les 
ailes  sont  pleines,  et,  parmi  les  oiseaux  à  ailes  divisées, 
ceux  chez  qui  la  queue  du  croupion  n'est  pas  naturelle- 
ment consacrée  à  la  fonction  qu'on  vient  de  dire,  tels 
que  le  paon,  le  coq,  et,  en  général,  les  oiseaux  qui  ne 
volent  pas  beaucoup,  c'est  là  ce  qui  fait,  disons-nous, 
que  ces  oiseaux  ne  dirigent  pas  leur  vol  en  ligne 
droite. 

*En  effet,  il  n'y  a  pas  un  seul  volatile  à  ailés  pleines 
qui  ait  une  queue  garnie  de  plumes;  et  tous  ils 
s'abattent  au  hasard,  en  quelque  lieu  que  ce  soit,  en- 
traînés comme  un  navire  désemparé  de  son  gouver- 
nail. C'est  ce  qu'on  peut  voir  également  dans  les 
coléoptères,  comme  le  cantharc  et  le  hanneton,  ou 
dans  les  insectes  sans  élytres,  comme  les  abeilles  et 


le  gouvernail  dirige  les  ba- 
teaux, La  comparaison  est  si 
naturelle  que  bien  des  auteurs 
l'ont  faite  après  Aristote,  sans 
avoir  à  la  lui  emprunter  ;  voir 
Barthez,  Nouvelle  Méchanique 
des  mouvements  de  l'homme  et 
des  animaux,  p.  44,  et  aussi 
p.  203.  —  Fléchissent  dans  la 

jointure H  faut  en  effet  que 

le  gouvernail  puisse  se  mouvoir 
en  une  certaine  mesure,  à  droite 
et  à  gauche,  pour  avoir  une 
action  sur  le  navire.  —  Ne  di- 
rigent pas    leur   vol  en    ligne 


droite.  Parce  que  la  queue  n'est 
pas  rectrice  chez  ces  volatiles. 
§  4 .  Une  queue  garnie  de  plu- 
mes. J'ai  dû  ajouter  ces  der- 
niers mots  |)our  marquer  da- 
vantage la  différence  de  la  queue 
des  insectes  avec  celle  des  oi- 
seaux. —  Entraînés  comme  un 
navire  désemparé.  C'est  la  suite 
de  la  comparaison  précédente  ; 
le  fait  est  parfaitement  observé 
et  décrit.  —  Le  cantharc.  Voir 
l'Histoire  des  Animaux,  livre  V, 
ch.  XVII,  §  15,  p.  213  de  ma 
traduction  ;   et  le   catalogue  de 


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372  MARCHE  DES  ANIMAUX 

les  guêpes.  Dans  les  oiseaux  de  grand  vol,  auxquels 
la  queue  est  inutile,  comme  les  flamants  et  les  hérons, 
et  dans  tous  les  oiseaux  qui  nagent,  on  peut  observer 
qu'ils  volent  en  étendant  les  pattes  en  place  de 
queue,  et  ils  se  servent  de  ces  pattes  comme  ils  se 
serviraient  d'une  queue  pour  diriger  et  gouverner  leur 
vol.  M.e  vol  des  coléoptères  est  à  la  fois  lent  et  fai- 
ble, parce  que  !a  nature  de  leurs  ailes  n'est  pas  suffi- 
samment proportionnée  au  poids  de  leur  corps,  qui 
est  considérable,  tandis  que  les  ailes  sont  petites  et 
faibles.  Et  de  même  qu'un  navire  de  charge  essaierait 
d'avancer  à  force  de  rames,  de  même  ces  oiseaux  ne 
volent  aussi  qu'à  grand'peine  ;  la  faiblesse  de  leurs 
ailes,  et  celle  de  leur  nature,  contribuent  chacune 
pour  leur  part  au  résultat  que  nous  venons  de  dire. 
«Chez  les  oiseaux,  le  paon  ne  peut  rien  fc\ire  de  sa 


CHAP.  X,  §  7 


373 


MM.  Aubertel  Wimmer,  p.  165 
du  lome  I  de  leur  édition  et 
traduction  de  l'Histoire  des  Ani- 
munx.  —  Dû  fis  les  oiseaux  de 
grand  vol.  La  description  que 
donne  ici  Aristote  est  parfaite- 
ment exacte  ;  beaucoup  d'au- 
tres naturalistes  l'ont  reproduite 
après  lui.  —  Ixs  flamants.  J'ai 
traduit  Porph yrion  par  Flamant  ; 
mais  l'identification  n'est  pas 
sûre,  ainsi  que  je  l'ai  fait  re- 
marquer, Histoire  des  Animaux, 
livre  VHl,  ch.  viii,  §  1,  P-  ^} 
de  ma  traduction;  pour  le  hé- 
ron, voir  id.   ibid.,   livre  VH, 

ch.  V,  §  il,  p.  34. 

%   h.   Le  vol  des  coléoptères. 


Je  ne  sais  si  les  explications 
données  ici  par  Aristote  sont 
acceptées  par  la  science  mo- 
derne ;  elles  ont  pour  elles  une 
grande  vraisemblance.  —  -^ti 
poids  du  corps...  petites  et  fai- 
bles. Tout  ceci  est  fort  exact.  Il 
en  est  tout  autrement  chez  les 
oiseaux,  où  les  ailes  sont  en  gé- 
néral très-puissantes.  —  Un  na- 
vire  de  charge.  Cette  compa- 
raison est  aussi  juste  que  les 
précédentes. 

§  6.  Chez  les  oiseaux.  Par 
opposition  avec  les  insectes.  — 
I^  paon  ne  peut  rien  faire  de 
sa  queue.  Relativement  au  vol. 
—  Parce  qu'il  la  perd.  Le  paon 


queue,  tantôt  parce  qu'elle  est  trop  grande,  et  tantôt 
aussi  parce  qu'il  la  perd.  Chez  les  oiseaux  ordinaires, 
il  se  passe,  pour  la  nature  de  leurs  ailes,  tout  le  con- 
traire de  ce  qu'on  voit  pour  les  volatiles  à  ailes  plei- 
nes ;  et  c'est  une  remarque  qu'on  peut  surtout  faire 
pour  les  oiseaux  dont  le  vol  est  le  plus  rapide,  c'est- 
à-dire,  pour  les  oiseaux  à  serres  recourbées.  'Pour 
ces  oiseaux,  la  rapidité  du  vol  est  une  des  conditions 
de  leur  vie  ;  et  tous  les  autres  organes  de  leur  corps 
semblent  être  calculés  pour  produire  ce  mouvement 
qui  leur  est  particulier.  Tous  ils  ont  une  tête  petite, 
un  cou  assez  mince,  un  thorax  puissant  et  pointu  ; 
pointu,  pour  faciliter  la  marche,  comme  la  proue  du 
navire,  qui  a  la  forme  d'un  Lambda  ;  puissant,  par  la 


n'a  toute  sa  queue  que  vers  trois 
ans  ;  il  la  perd  chaque  année  à 
l'automne,  et  il  la  reprend  au 
printemps.  —  Chez  les  oiseaux 
ordinaires.  J'ai  ajouté  le  der- 
nier mot,  atin  de  mieux  mar- 
quer la  différence  entre  les  oi- 
seaux et  les  volatiles  à  ailes 
pleines.  —  //  se  passe...  tout  le 
contraire.  La  pensée  pourrait 
être  exprimée  plus  précisément. 
Aristote  veut  dire  sans  doute 
que,  pour  les  oiseaux,  le  vol  est 
rapide  et  que  les  ailes  sont  très- 
fortes  pour  un  corps  léger,  tandis 
que  les  coléoptères  n'ont  pas  ces 
avantages.  —  Pour  les  oiseaux 
à  serres  recourbées .  Ce  sont  les 
oiseaux  de  proie. 

§  7.  Tous  les  autres  organes 
de  leur  corps.  Cette  remarque 


est  très-exacte.  Buffon  dit  à  peu 
près  la  même  chose,  dans  son 
Discours  sur  la  nature  des  oi- 
seaux, tome  XIX,  p.  34,  édit. 
de  1830.  —  Un  thorax  puis- 
sant et  pointu.  Tous  ces  détails 
sont  parfaitement  justes.  Voir  la 
description  de  l'oiseau  dans  le 
Règne  animal  de  Cuvier,  tome  1, 
pp.  303  et  suiv.  «  Le  sternum 
surtout  est  d  '  une  grande  étendue, 
et  augmente  encore  sa  surface 
par  une  lame  saillante  dans  son 
milieu.  »  Cuvier  décrit  ensuite 
la  fourchette  formée  par  la  réu- 
nion des  deux  clavicules  et  les 
apophyses  coracoîdes.  —  La 
proue  du  navire.  La  compa- 
raison était  neuve  du  temps 
d' Aristote;  depuis  lui,  elle  a  été 
cent  fois  répétée.  Elle  est  frap- 


\ 


374 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


chair  qui  Tentoure  et  le  recouvre,  afin  de  pouvoir 
fendre  Tair,  qui  le  frappe  et  que  Toiseau  doit  pouvoir 
diviser  aisément  et  sans  fatigue.  *  Quant  aux  parties 
postérieures  du  corps  de  ces  oiseaux,  elles  sont  légères 
et  vont  en  se  rétrécissant,  pour  se  rapprocher  de  plus 
en  plus,  afin  de  suivre  les  parties  antérieures  sans 
gêner  Tair  par  leur  largeur.  C'est  là  du  moins  Tex- 
plication  qu'on  peut  donner. 


pante,  quand  on  considère  sur- 
tout les  oiseaux  nageurs,  le  cy- 
gne par  exemple  ;  mais  elle  n'est 
pas  moins  naturelle,  quand  on 
considère  le  mouvement  des  oi- 
seaux volant  dans  l'air.  —  La 
forme  d'un  Ijimhda.  C'est-à- 
dire  la  forme  d'un  triangle  dont 
un  angle  aigu  serait  tourné  en 
avant,  pour  faciliter  la  marche 
dans  un  fluide  qu'il  faut  diviser 
avec  plus  ou  moins  d'effort. 

§  8.  Quant  aux  parties  pos- 
térieures. La  queue  des  oiseaux, 
surtout  des  oiseaux   de  grand 


vol,  est  calculée  de  manière  à 
aider  la  locomotion,  loin  de  la 
gêner.  —  ^éjîn  de  suivre  les 
parties  ante'rieures .  Comme  les 
flancs  du  navire  et  le  gouver- 
nail sont  calculés  pour  faciliter 
le  sillage  tout  entier.  —  L'ex- 
plication qu'on  peut  donner,  l^es 
considérations  que  présente  ici 
Aristole  peuvent  paraître  un  peu 
trop  concises  ;  mais  on  ne  voit 
pas  qu'en  général  les  natura- 
listes s'y  soient  arrêtés  beaucoup 
plus  que  lui.  Ces  considérations 
sont  d'ailleurs  très-exactes. 


CHAP.  XI,  §  1 


375 


/" 


CHAPITRE  XI 


Des  conditions  de  la  station  droite  ;  il  ne  faut  que  deux  pieds,  et 
les  parties  hautes  doivent  être  plus  légères  que  les  parties  bas- 
ses; conformation  de  l'homme;  exemple  des  enfants,  qui  d'abord 
ne  peuvent  se  tenir  droits  ;  conformation  différente  des  oiseaux; 
organisation  de  leur  hanche,  qui  fait  comme  une  double  cuisse; 
sa  fonction  remarquable  ;  l'oiseau  ne  peut  être  droit  comme 
l'homme  ;  et  l'homme  ne  peut  avoir  d'ailes,  comme  les  Amours 
des  peintres  ;  loi  générale  de  la  nature. 

*  On  comprend  sans  peine  que,  quand  un  animal 
doit  être  debout  en  marchant,  il  faut  nécessairement 
qu'il  soit  bipède,  et  qu'en  lui  les  parties  supérieures 
du  corps  soient  plus  légères  et  que  les  parties  infé- 
rieures aient  plus  de  poids  ;  car  c'est  à  cette  condition 
uniquement  qu'il  est  possible  à  l'animal  de  se  porter 
lui-même  avec  facilité.  Aussi  est-ce  pour  cela  que 
l'homme,  qui  est  le  seul  entre  tous  les  animaux  à  se 


§  1.  //  faut  nécessairement 
quil  soit  bipède.  C'est  là  non 
seulement  le  fait  actuel  ;  mais 
on  ne  saurait  imaginer  une  autre 
condition  que  celle  de  bipède 
pour  un  être  qui  doit  marcher 
en  se  tenant  debout.  C'est  là  une 
de  ces  nécessités  qu'Aristote  ap- 
pelle Hypothétiques  ;  il  n'est  pas 
nécessaire  qu'il  y  ait  un  être  bi- 
pède ;  mais  du  moment  qu'il  y 
a  un  être  de  ce  genre,  il  faut 
nécessairement  qu'il  soit  bipède 
pour  pouvoir  marcher.  —  Les 


parties  supérieures. . .  les  parties 

inférieures Ce  rapport  des 

parties  supérieures  et  des  par- 
ties inférieures  du  corps  est  très- 
exactement  observé.  —  De  se 
porter  lui-même  avec  facilité. 
Cette  explication  est  excellente. 

—  L'homme,  qui  est  le  seul 

Buffon,  qui  a  fait  une  admirable 
étude  de  l'homme,  tome  XI, 
pp.  309  et  suiv.  édit.  de  1830, 
ne  semble  pas  s'être  occupé  d'ob- 
servations analogues,  bien  que 
ces  rapprochements  soient  d'une 


V 


370 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


tenir  debout,  a,  proportionnellement  au  haut  du  corps, 
les  jambes  plus  longues  que  tous  les  autres  êtres  pour- 
vus de  pieds,  et  qu'il  a  aussi  des  jambes  plus  fortes. 
'  Le  cas  des  enfants  suffit  pour  donner  à  cette  remar- 
que une  pleine  évidence  ;  ils  ne  peuvent  marcher 
debout,  parce  qu'ils  sont  tous  des  espèces  de  nains, 
et  que  les  parties  supérieures  du  corps  sont  chez  eux 
plus  grandes  et  plus  fortes,  proportion  gardée,  que 
les  parties  d'en  bas.  Avec  les  progrès  de  Tàge,  ce  sont 
au  contraire  les  parties  inférieures  qui  se  développent 
davantage,  jusqu'à  ce  que  l'enfant  ait  pris  toute  la 
croissance  convenable,  et  qu'il  puisse  marcher  tout 
droit,  grâce  aux  proportions  que  le  corps  a  prises. 

*  Les  oiseaux,  qui  sont  légers,  ont  deux  pieds,  parce 
que  chez  eux  le  poids  est  en  arrière.  C'est  comme 


grande  importance  ;  voir  égale- 
ment la  Description  de  l'homme, 
ibid.  pp.  4r2etsuiv.,  Ageviril. — 
Proportionnellement  au  haut  du 
corps.  Avec  cette  restriction  sur 
la  proportionnalité,  cette  remar- 
que est  très-juste.  —  Des  jambes 
plus  fortes.  L'homme  est  le  seul 
animal  qui  ait  des  mollets;  et 
c'est  la  station  droite  qui  exige 
ce  développement  des  chairs  et 
des  muscles.  Cela  suffit  pour  dé- 
montrer que  le  singe  n'est  pas 
fait  pour  se  tenir  debout  ;  et  ce 
n'est  qu'accidentellement  qu'il 
prend  cette  |)osition. 

§  2.  /^ cas  des  enfants...  Ces 
remarques  sur  la  conformation 
des  enfants  sont  très-exactes  ; 
mais  peut-être  la  faiblesse  des 


jambes  se  joint  chez  eux  à  la 
prédominance  des  parties  hautes 
du  corps.  Ils  sont  bien  des 
nains  dans  le  sens  où  l'entend 
Aristote  ;  et  leur  tête  est  propor- 
tionnellement plus  grosse  que 
dans  l'adulte.  Buffon  a  fait  sur 
l'enfance  un  chapitre  spécial,  où 
iladitd'excellenteschoses;  mais 
des  considérations  du  genre  de 
celles-ci  lui  ont  échappé;  voir 
tome  XI,  pp.  323  et  suiv.,  édit. 
de  1830. 

§3.1^  poids  est  en  arrière. 
La  conformation  générale  de 
l'oiseau  justilie  complètement 
cette  remarque  ;  mais  elle  n'est 
peut-être  pas  tout-à-fait  d'ac- 
cord avec  ce  qui  vient  d'être 
dit  plus  haut  dans  le  chapitre 


CHAP.  XI,  §  4  377 

dans  la  fabrication  des  chevaux  de  bronze  ;  on  leur 
fait  toujours  lever  les  jambes  de  devant.  Ce  qui  fait 
surtout  que  les  oiseaux,  avec  leurs  deux  pattes,  peu- 
vent se  tenir  tout  droits,  c'est  qu'ils  ont  la  hanche 
pareille  à  une  cuisse,  et  qu'on  dirait  qu'ils  ont  deux 
cuisses  au  lieu  d'une,  d'abord  la  cuisse  qu'ils  ont 
dans  la  jambe  avant  la  flexion,  et  ensuite  celle  qu'ils 
ont,  outre  ce  membre,  à  partir  du  siège.  *  D'ailleurs, 


précédent,  §  8.  Il  est  vrai  d'ail- 
leurs que,  chez  les  oiseaux,  le 
poids  porte  principalement  sur 
la  partie  postérieure,  sans  que 
ce  soit  précisément  sur  la  queue, 
qui  la  plupart  du  temps  est 
très-courte.  —  Des  chevaux  de 
bronze.  Il  faut  ajouter  que  l'ar- 
tiste a  voulu  représenter  le  che- 
val appuyé  sur  les  deux  seules 
jambes  de  derrière,  se  cabrant 
ou  s'élançant.  —  Toujours  lever 
les  jambes  de  devant.  Ce  n'est 
pas  là  une  posture  obligée  ;  le 
cheval  peut  être  représenté  les 
quatre  jambes  à  terre,  ou  deux 
jambes  levées  en  diagonale,  ou 
même  une  seule  jambe  soulevée. 
Du  reste,  il  est  possible  que 
toute  cette  phrase  sur  l'attitude 
des  chevaux  coulés  en  bronze 
soit  une  interpolation.  —  La 
hanche  pareille  à  une  cuisse. 
Voir  plus  haut,  ch.  i,  §  3,  une 
première  comparaison  entre  les 
jambes  de  l'homme  et  les  pattes 
des  oiseaux.  —  La  cuisse  qu'ils 
ont  dam  la  jambe.  C'est  la  tra- 
duction exacte  du  texte  ;  mais 
il  faut  comprendre,  par  la  cuisse 
proprement  dite,  la  partie  de  la 


jambe  correspondant  au  fémur, 
indépendamment  du  tibia  et 
du  péroné,  qui  viennent  ensuite 
après  le  genou  et  avant  le  pied. 
C'est  l'ensemble  de  toutes  ces 
parties  qui  constitue  ce  qu'on 
appelle,  d'un  terme  générique, 
la  jambe.  —  A  partir  du  siège. 
Il  est  à  regretter  que  l'auteur  ne 
soit  pas  entré  dans  plus  de  dé- 
tails sur  cette  organisation  si 
particulière  de  l'oiseau.  Buffon 
n'en  a  rien  dit  dans  son  Discours 
sur  la  nature  des  oiseaux,  tomo 
XIX,  pp.  25  et  suiv.,  édit.  de 
1830.  Cuvier,  Règne  animal, 
tome  I,  p.  302,  dit  :  «  Le  bassin 
des  oiseaux  est  très-étendu  en 
longueur  pour  fournir  des  at- 
taches aux  muscles  qui  suppor- 
tent le  tronc  sur  les  cuisses . 

Les  ischions  et  surtout  les  pubis 
se  prolongent  en  arrière.  »  Cu- 
vier et  Buffon  se  sont  peu  oc- 
cupés de  la  station  droite  chez 
les  oiseaux,  et  des  différences 
qu'elle  présente  avec  la  station 
de  l'homme.  C'est  cependant  un 
point  fort  curieux.  Voir  aussi 
M.  Claus,  Zoologie  descriptive, 
p.  94 2 j  trad.  franc. 


N 


378 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


r 


ce  n'est  pas  à  proprement  parler  une  cuisse  ;  c'est 
plutôt  une  hanche,  et  s'il  n'en  était  pas  ainsi,  l'oiseau 
ne  pourrait  pas  se  tenir  sur  deux  pieds.  C'est  comme 
si,  dans  l'homme  et  dans  les  quadrupèdes,  la  hanche 
étant  toute  courte,  la  cuisse  et  le  reste  de  la  jambe 
venaient  immédiatement  après  elle  ;  le  corps,  par 
suite,  serait  trop  enclin  à  tomber.  Mais  dans  l'organi- 
sation actuelle,  la  hanche  étant  longue,  elle  va  pres- 
que jusqu'au  milieu  du  ventre;  et  grâce  à  cette  con- 
formation, les  jambes,  en  s'y  appuyant,  peuvent  sou- 
tenir le  corps  tout  entier. 

'^  Il  n'en  faut  pas  davantage  pour  prouver  que  l'oi- 
seau ne  peut  pas  être  debout  à  la  manière  de  l'homme. 
Les  ailes,  dans  le  rapport  qu'elles  ont  actuellement 
avec  le  corps,  sont  immédiatement  utiles  ;  mais  si 
l'oiseau  était  droit,  elles  lui  seraient  aussi  inutiles  que 
celles  que  les  peintres  donnent  aux  Amours  qu'ils  re- 


§  4.  -<^  proprement  parler. 
J'ai  ajouté  ces  mots,  dont  le  sens 
est  impliqué  dans  l'expression 
du  texte.  —  Plutôt.  Mot  égale- 
ment ajouté.  —  C'est  comme  si 
dans  l'homme...  Ces  détails 
ostéologiques  ne  sont  peut-être 
pas  aussi  clairs  qu'Aristote  au- 
rait pu  les  donner,  en  observant 
les  choses  de  plus  près.  —  La 
hanche.  Ou,  Le  bassin.  —  Dans 
l'organisation  actuelle.  Sous- 
entendu  :  «  De  l'oiseau.  »  — 
Jusqu'au  milieu  du  ventre.  Ceci 
ne  peut  se  rapporter  qu'à  l'oi- 
seau. —  Le  corps  tout  entier. 
Même  remarque. 


§  5.  ^  /«  manière  de  l'homme. 
C'est  là  certainement  un  point 
que  la  zoologie  doit  élucider  ; 
la  station  droite  de  l'oiseau  peut 
si  facilement  se  confondre  avec 
celle  de  l'homme,  qu'il  est  utile 
de  montrer  en  quoi  elles  diffè- 
rent l'une  de  l'autre.  —  Si 
l'oiseau  e'tait  droit.  Sous-en- 
tendu :  «  De  la  même  manière 
que  l'homme.  »  —  Aux  Amours 
qu'ils  repre'sentent.  C'est  là  une 
indication  qui  i>eut  regarder 
l'histoire  de  l'art.  Du  reste,  on 
voit  déjà  dans  Platon  qu'on 
prêtait  des  ailes  à  l'Amour  ;  voir 
le  Phèdre  et  le  Banquet,  pp.  Gl  et 


CHAP.  XI,  §  6 


379 


présentent.  *  Ce  qui  n'est  pas  moins  évident,  après 
ce  qu'on  vient  de  dire,  c'est  que  l'homme,  non  plus 
qu'aucun  autre  être  d'une  conformation  semblable  à  la 
sienne,  ne  peut  jamais  être  ailé,  non  seulement  parce 
que,  étant  un  animal  qui  a  du  sang,  il  aurait  alors  plus 
de  quatre  appareils  de  mouvement,  mais  aussi  parce 
que,  pour  les  mouvements  qui  lui  sont  naturels,  la 
possession  d'ailes  ne  lui  serait  d'aucune  utilité.  Or  la 
nature  ne  fait  jamais  rien  qui  soit  contre  nature. 


285  trad .  de  M .  V .  Cousin .  Sur  les 
monuments  de  toutes  les  épo- 
ques, Eros  est  représenté  avec 
des  ailes,  en  même  temps  qu'a- 
vec un  carquois  et  des  flèches. 
§  6.  Ne  peut  jamais  être 
aile'.  Le  fait  est  que  l'homme 
n'a  pas  d'ailes ,  bien  que  sou- 
vent l'imagination  des  poètes 
en  ait  rêvé  pour  lui  ;  mais  les 
raisons  qu'en  donne  Aristote  ne 
sont  peut-être  pas  très-solides  ; 
et  si  la  nature  avait  voulu  que 
l'homme  pût  voler,  elle  aurait 
su  adapter  à  son  dos  un  méca- 


nisme d'ailes  aussi  ingénieux  et 
aussi  puissant  que  celui  des  oi- 
seaux, placé  sur  les  côtés.  — 
Plus  de  quatre  appareils.  Voir 
plus  haut,  ch.  x,  §  1.  —  D'au- 
cune utilité'.  Ceci  serait  con- 
testable. L'homme  marche  et 
nage  ;  il  aurait  bien  pu  voler 
aussi.  —  La  nature  ne  fait  j a' 

mais  rien C'est  le  principe 

ordinaire  qu'invoque  l'opti- 
misme ;  mais  la  faculté  de 
voler  aurait  pu,  ce  semble,  s'ac- 
corder dans  l'homme  avec  le 
reste  de  son  organisation. 


380 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  XII 

Suite  des  conditions  générales  de  la  flexion,  qui  ne  peut  avoir  lieu 
sans  un  point  d'inertie;  différences  des  flexions  dans  l'homme  et 
dans  les  quadrupèdes  et  les  oiseaux  ;  sagesse  de  la  nature  ;  dé- 
placement successif  du  poids  du  corps  sur  l'une  et  l'autre  jambe; 
il  faut  que  le  membre  dirigeant  fléchisse  en  avant;  flexitm  du 
pied  et  du  bras  ;  conditions  de  la  locomotion  dans  les  quadru- 
pèdes; rôle  et  flexion  des  pattes  de  devant;  explication  de  l'or- 
ganisation actuelle  des  quadrupèdes  ;  utilité  de  cette  organisa- 
tion pour  l'allaitement  des  jeunes. 

*  Nous  avons  déjà  dit  que,  s*ii  n'y  avait  pas  de  flexion 
dans  les  jambes,  dans  les  omoplates  et  dans  les  han- 
ches, les  animaux  qui  ont  du  sang  et  des  pieds  se- 
raient absolument  hors  d*état  de  se  déplacer;  et  nous 
avons  ajouté  qu'il  n'y  a  pas  de  flexion  possible  s'il 
n  y  apasunpoint d'inertie.  ^Nousavons dit  encore  que 
l'homme  qui  est  pourvu  de  deux  pieds,  et  que  l'oiseau 
qui  a  deux  pieds  comme  lui,  fléchissent  cependant  leurs 
membres  en  sens  contraire.  Il  en  est  de  même  des  qua- 
drupèdes, qui  fléchissent  leurs  membres  en  sens  con- 
traire les  uns  des  autres,  et  en  sens  contraire  de 
l'homme.  Ainsi,  l'honimefléchitsesbrasen  creux,  et  ses 
jambes  en  rond,  tandis  que  les  quadrupèdes  fléchissent 


§  1.  Nous  avons  déjà  dit. 
Voir  plus  haut,  ch.  vi,  §  1,  et 
ch.  IX,  §§  1  et  2. 

§  2.  Nous  avons  dit  encore. 
Voir  plus  haut,  ch.  i,  §§  3  et  4. 


—  //  en  est  de  même  des 
quadrupèdes.  Voir,  ibid,  ch.  i, 
§4.  —  Ses  bras  en  creux ^  et 
ses  jambes  en  rond.  Voir  plus 
haut,  ch.  I,  §  4,  la  même  pen- 


CHAP.  XII,  §  3  381 

les  jambes  de  devant  en  rond,  et  celles  de  derrière,  en 
creux.  L'organisation  des  oiseaux  est  toute  pareille. 
'  Ceci  tient,  comme  nous  l'avons  bien  des  fois  répété, 
à  ce  que  la  nature  ne  fait  jamais  rien  en  vain,  et  que 
tout  en  elle  vise  toujours  au  mieux  possible,  dans 
les  conditions  données.  Par  une  conséquence  néces- 
saire, comme  la  locomotion,  dans  tous  les  animaux 
qui  en  jouissent,  se  fait  par  les  deux  jambes,  il  faut 
que,  quand  chaque  jambe  se  tient  debout  à  son  tour, 
le  poids  du  corps  passe  dans  ce  membre;  et,  quand 
l'animal  se  meut  en  avant,  le  pied  qui  se  porte  et  se 
place  avant  l'autre,  doit  n'avoir  point  de  char«^e.  Puis, 
la  marche  venant  à  continuer,  il  faut  que  le  poids 
passe  successivement  sur  ce  pied  qui  le  reçoit  ;  et  né- 
cessairement, il  faut  que  le  membre,  après  sa  flexion, 
se  redresse  de  nouveau,  l'appareil  tout  entier  et  le 


sée,  exprimée  presque  dans  les 
mêmes  termes.  —  L'organi- 
sation des  oiseaux  est  toute 
pareille.  Ceci  peut  paraître  trop 
général  ;  et  il  aurait  fallu  expli- 
quer cette  pensée  en  la  déve- 
loppant un  peu  davantage. 

§  3 .  Comme  nous  l'avons  bien 
des  fois  répète.  Le  principe 
des  causes  finales  a  été  invoqué 
par  Aristote  plus  que  par  qui 
que  ce  soit;  on  peut  dire  aussi 
qu'il  a  été  le  premier  à  s'en 
servir  pour  expliquer  la  nature. 

—  Dans  les  conditions  donne'es. 
C'est  là  une  restriction  néces- 
saire qu' Aristote  a  toujours  faite. 

—  Dans  tous  les  animaux  qui 


en  jouissent.  Ceci  semble  trop 
général  relativement  à  ce  qui 
suit.  Il  ne  s'agit,  en  effet,  que 
des  bipèdes.  —  Ijc  poids  du 
corps  passe  dans  ce  membre. 
Ce  détail  et  tous  ceux  qui  sui- 
vent sont  d'une  parfaite  exacti- 
tude. —  Doit  n'avoir  point  de 
charge.  Chacun  de  nous  peut 
vérifier  ce  fait,  très-facile  à 
observer.  ■ —  Le  poids  passe 
successivement.  Même  remarque. 
Tous  ces  détails  sont  d'une 
exactitude  frappante  ;  ils  étaient 
tout  nouveaux  du  temps  d'A- 
ristote.  Voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  tome  I,  pp.  486  et 
suiv.,  VII*  leçon,  T*  édition. 


N 


382 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


^1 


bas  de  la  jambe  demeurant  fixes,  relativement  au  pied 
qui  s'est  avancé. 

*  Il  est  dès  lors  possible  que  les  choses  s'accom- 
plissent ainsi,  et  qu'en  même  temps  l'animal  avance, 
du  moment  que  la  flexion  du  membre  dirigeant  a 
lieu  en  avant.  Mais  ce  serait  tout  à  fait  impossible,  si 
elle  avait  lieu  en  arrière;  car  à  la  façon  dont  les  choses 
sont  actuellement,  le  corps  se  projette  en  avant  et 
Textension  de  la  jambe  a  lieu  ;  mais  autrement,  il 
faudrait  que  le  corps  se  portât  en  arrière.  ^  De  plus, 
si  la  flexion  se  faisait  en  arrière,  le  pied  ne  pourrait 
se  poser  que  par  deux  mouvements,  et  contrairement 
à  ces  mêmes  mouvements,  l'un  des  deux  étant  en 
arrière,  et  Tautre  étant  en  avant.  Dans  la  flexion  si- 
multanée de  la  jambe,  l'extrémité  de  la  cuisse  doit 
nécessairement  se  porter  en  arrière,  et  la  jambe  doit 


§  4 .  //  est  dès  lors  possible. . . 
Ce  n'est  là  que  la  constatation 
de  la  réalité.  L'animal  avance 
grâce  à  la  flexion  en  avant  et 
non  point  en  arrière.  —  Il  fau- 
drait que  le  corps  se  portât  en 
arrière.  Sous-entendu  :  «  Si  la 
flexion  se  faisait  en  arrière  au 
lieu  de  se  faire  en  avant.   » 

§  5,  Si  la  flexion  se  faisait 
en  arrière.  Il  semble  que  cette 
hypothèse  est  assez  inutile.  — 
Que  par  deux  mouvements.  Ceci 
demanderait  plus  d'explication  ; 
on  ne  comprend  pas  bien  la 
nécessité  de  ces  deux  mouve- 
ments supposés.  Si  la  flexion 
était  en  arrière,  le  pied  serait 


en  avant,  par  analogie  à  ce  qui 
est  maintenant,  puisque  le  cou- 
de-pied fléchit  en  sens  con- 
traire du  genou.  —  Dans  la 
flexion  simultanée  de  la  jambe. 
Il  faut  comprendre  qu'il  s'agit 
de  la  jambe  dans  toute  son 
étendue  :  la  cuisse  d'abord,  à 
partir  de  la  hanche  et  de  la 
tête  du  fémur  jusqu'au  genou 
et  au  pied,  c'est-à-dire  le  haut 
et  le  bas  du  membre  tout  en- 
tier. —  1/ extrémité' de  la  cuisse. 
C'est  le  fémur  s'emboîtant  sur 
le  bassin.  Voir  Cuvier,  Ana- 
tomie  comparée,  tomel,  pp.  350 
et  352,  l'«  édition.  La  tête  du 
fémur  joue  dans  la  cavité  coty- 


CHAP.  XII,  8  7 


383 


porter  le  pied  en  avant,  à  partir  de  la  flexion.  Mais  la 
flexion  se  faisant  en  avant  par  des  mouvements  qui 
ne  se  contrarient  pas,  et  par  un  mouvement  unique 
en  avant,  la  progression  dont  il  s'agit  peut  se  faire 
très-convenablement.  'Ainsi  donc,  Thomme,  qui  a 
deux  pieds,  et  qui  se  déplace  naturellement  à  l'aide 
de  ses  jambes,  fléchit  ses  jambes  en  avant  parle  motif 
qu'on  vient  de  dire,  et  il  fléchit  ses  bras  en  creux. 
Cela  se  comprend  de  reste.  Infléchis  en  sens  opposé, 
les  bras  eussent  été  sans  objet,  soit  pour  l'usage  des 
mains,  soit  pour  la  préhension  des  aliments. 

■^ Quant  aux  quadrupèdes  vivipares,  leurs  jambes 
de  devant,  étant  destinées  à  commencer  la  progres- 
sion, et  étant  placées  dans  la  partie  antérieure  du 
corps,  doivent  nécessairement  s'infléchir  en  cercle, 
par  la  même  raison  qui  fait  fléchir  de  cette  manière 
les  jambes  de  l'homme  ;  car  à  cet  égard  les  quadru- 
pèdes et  les  hommes  sont  entièrement  semblables. 


loïde  ;  et  l'articulation  est  main- 
tenue par  un  ligament  capsu- 
laire,  qui  vient  de  tout  le  pour- 
tour de  la  cavité.  —  A  partir 
de  la  flexion.  La  flexion  dont 
il  s'agit  ici  doit  être  celle  du 
genou. 

§  6.  Ses  jambes  en  avant 

ses  bras  en  creux.  Voir  plus 
haut,  ch.  I,  §  4.  —  Lex  bras 
eussent  été  sans  objet.  La  re- 
marque est  p«ir  faite  ment  juste. 

—    L'usage    des   mains la 

préhension  des  aliments.  Sur 
la  main  de  l'homme  et  sa  pro- 


digieuse organisation,  voir  le 
Traité  des  Parties  des  Animaux, 
livre  IV,  ch.  x,  §  15.  Les  ani- 
maux en  général  prennent  leurs 
aliments  avec  la  bouche. 

§  7 .  Quant  aux  quadrupèdes 
vivipares.....  par  la  même  rai- 
son. Les  jambes  de  devant  dans 
les  quadrupèdes  vivipares  s'in- 
fléchissent, il  est  vrai,  comme 
les  jambes  de  l'homme  ;  mais  les 
jambes  de  l'homme  forment  le 
membre  postérieur,  au  lieu  de 
former  le  membre  antérieur.  — 
Entièrement   semblables.    C'est 


N 


384 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


Ce  qui  fait  que  les  quadrupèdes  fléchissent  les  pattes 
en  avant  comme  on  vient  de  lexpliquer,  c est  que, 
la  flexion  se  faisant  pour  eux  dans  ce  sens,  ils  peuvent 
élever  beaucoup  leurs  pattes.  '  S'ils  fléchissaient  en 
sens  contraire,  ils  n'élèveraient  les  pattes  que  très- 
peu  au-dessus  de  terre,  parce  qu'alors  la  cuisse  en- 
tière et  sa  flexion,  sur  laquelle  s'articule  la  jambe, 
passeraient  sous  le  ventre,  quand  la  cuisse  s'avance- 
rait. Si  les  jambes  de  derrière  s'infléchissaient  en 
avant,  les  pieds  ne  s'élèveraient  alors  pas  plus  haut 
que  ceux  mêmes  de  devant  ;  car  les  jambes  en  s'éle- 
vant,  non  plus  que  la  cuisse  et  la  flexion,  ne  leur  don- 
neraient  qu'un  bien  faible  écart,  puisque  l'une  et 
l'autre  viendraient  à  tomber  sous  la  région  du  ventre. 
'Au  contraire,  en  fléchissant  en  arrière,  comme  ils  y 


trop  (lire,  et  il  faut  faire  la  ré- 
serve qui  vient  d'être  indiquée. 
—  Ce  qui  fait...  Cette  théorie 
n'est  peut-être  pas  très-exacte, 
en  ce  sens  que  la  flexion  en 
avant  a  pour  but  la  progression, 
bien  plutôt  que  l'élévation  plus 
ou  moins  grande  du  mouvement 
des  pattes. 

%  %.  La  cuisse  entière  et  sa 
flexion.  Il  semble  qu'il  ne  peut 
être  ici  question  de  la  cuisse, 
puisqu'il  s'agit  des  pattes  de 
devant  chez  les  quadrupèdes; 
mais  il  est  possible  que  par  la 
Cuisse  l'auteur  entende  le  haut 
de  la  patte  qui  se  rattache  au 
tronc  et  correspond  à  l'humérus. 
—  Si  les  jambes  de  derrière  s'in- 


fléchissaient en  avant.  L'obser- 
vation est  juste,  et  l'on  doit  ad- 
mirer les  etforts  que  fait  Aristote 
pour  toujours  justifier  ce  que 
fait  la  nature.  —  Un  bien  faible 
écart.  Les  jambes  de  devant, 
pliant  en  arrière,  seraient  beau- 
coup trop  près  de  celles  de  der- 
rière, qui  se  plieraient  en  avant. 
—  A  tomber  sous  la  région  du 
ventre.  Dans  l'état  actuel  des 
choses,  les  jambes  s'écartent  du 
dessous  du  ventre,  soit  en  avant, 
soit  en  arrière;  et  l'allure  de 
l'animal  est  beaucoup  plus  libre 
que  s'il  avait  une  organisation 

contraire. 

§   9..  En  fléchissant  en    ar^ 
rière.  Ceci  s'applique  aux  pattes 


CHAP.  XIII,  §  1 


!-85 


fléchissent  en  effet,  ils  ne  rencontrent  aucun  obstacle 
à  leur  progression,  dans  un  mouvement  des  pieds 
ainsi  réglé.  On  peut  même  remarquer  que,  quand  ces 
animaux  allaitent  leurs  petits,  cette  flexion  des  jambes 
leur  est  nécessaire  pour  remplir  cette  fonction,  ou  du 
moins  leur  est  beaucoup  plus  commode  ;  car  s'ils  flé- 
chissaient en  dedans,  ils  auraient  grand'peine  à  avoir 
les  jeunes  sous  eux  et  à  les  couvrir  de  leur  corps. 


CHAPITRE  Xin 

Quatre  espèces  de  flexions  possibles;  figures  qui  les  représentent  ; 
flexions  réelles  des  bipèdes  et  des  quadrupèdes  ;  flexions  parti- 
culières de  l'éléphant;  flexions  chez  l'homme,  des  bras  et  des 
jambes,  de  la  cuisse  et  de  l'épaule,  du  coude  et  du  carpe;  op- 
position et  harmonie  de  ces  flexions,  tantôt  concaves,  tantôt 
convexes. 

*  La  flexion  qui  se  fait  dans  les  articulations  peut 
être  de  quatre  espèces.  Nécessairement,  ou  elle  est 
concave  tout  à  la  fois  pour  les  membres  de  devant  et 


de  derrière.  —  Ils  ne  rencon- 
trent  aucun  obstacle.  Ceci  est 
parfaitement  exact  ;  et  l'obser- 
vation est  fort  ingénieuse.  — 
Quand  ces  animaux  allaitent 
leurs  petits.  Autre  remarque, 
plus  délicate  encore  que  les  pré- 
cédentes, et  non  moins  juste. 

T.    II. 


—  Beaucoup  plus  commode. 
C'est  frappant  de  vérité.  —  De 
leur  corps.  J'ai  ajouté  ces  mots. 
§  1 .  Peut  être  de  quatre  <?.«•- 
pèces.  La  figure  qu'indique  Aris- 
tote est  très-facile  à  reconstituer, 
dans  les  trois  premiers  cas,  d'a- 
près les  explications  qu'il  donne. 

25 


N 


* 


if 


.386 


M/VRCTÎE  DES  ANIMAUX 


pour  ceux  do  derrière,  par  exemple  en  A;  ou  elle  a 
lieu  circulairement  tout  au  contraire  pour  les  deux, 
comme  en  B  ;  ou  en  sens  opposé  pour  des  membres 
différents,  c'est-à-dire  que  le  devant  fléchit  en  rond, 
et  le  derrière  en  creux,  comme  on  le  voit  en  C  ;  ou 
tout  à  l'inverse,  les  parties  arrondies  correspondant 
entre  elles,  et  les  parties  creuses  étant  en  dehors, 
comme  on  le  voit  en  D.  ^11  n'est  pas  un  seul  animal 
bipède  au  quadrupède  qui  fléchisse  comme  on  le  voit 
en  A  et  en  B.  Mais  les  quadrupèdes  fléchissent  comme 
en  C  ;  et,  parmi  les  quadrupèdes,  il  n'y  a  que  l'éléphant 
qui  fléchisse  comme  en  D.  Quant  à  l'homme,  il 
fléchit  les  bras  et  les  jambes;  mais  il  fléchit  les  bras 
onéreux,  et  les  jambes  en  rond,  et  en  forme  con- 
vexe. ^Chez  l'homme,  les  flexions  des  membres  sont 
toujours  réciproquement  et  successivement  con- 
traires. Ainsi,  le  coude  se  plie  en  dedans,  le  carpe  de 


—  Ou  tout  à  l'inverse.  Cette 
dernière  hypothèse  est  difficile 
à  comprendre.  Le  texte  ne  sem- 
ble pas  pouvoir  présenter  un 
autre  sens  que  celui  que  je 
donne;  mais  ce  sens  est  obscur 
et  très-peu  satisfaisant.  —  Comme 
on  le  voit  en  D.  La  (igure  qu'A- 
ristote  annexait  à  son  texte  le 
rendait  sans  doute  fort  clair  ; 
niais  en  l'absence  de  cette  fi- 
gure, que  la  tradition  n'a  pas 
conservée,  on  ne  voit  pas  bien 
ce  qu'elle  pouvait  être,  malgré 
l'exemple  de  l'éléphant  donné 
au  paragraphe  suivant. 

§  2.    Uh  seul  animal  bipède 


ou  quadrupède.  Ceci  est  exact. 
—  //  ny  a  que  l'éléphant.  En 
effet,  l'éléphant  fléchit  sesjambes 
de  derrière  dans  le  même  sens 
que  les  jambes  de  devant  ;  et 
c'est  là  ce  qui  fait  qu'il  se  met 
si  facilement  à  genou.  Ce  genre 
de  flexion  semble  être  celui  qui 
est  indiqué  plus  haut  en  A,  et 
non  pas  en  D  comme  le  dit  le 
texte.  Buffon  n'a  pas  insisté  sur 
cette  partie  de  l'anatomie  de 
l'éléphant  ;  voir  tome  XVI,  p. 
335,  édit.  de  1830. 

§  3.  Chez  l'homme.  Voir  plus 
haut,  ch.  I,  §  4.  —  Le  coude..,  le 
carpe  de  la  main...  Ces  obser- 


CHAP.  XIH, 


4 


387 


la  main  est  convexe,  et  à  son  tour  l'épaule  est  convexe 
également.  Il  en  est  de  même  de  la  jambe  entière;  la 
cuisse  s'infléchit  d'une  manière  concave,  et  le  genou 
d'une  manière  convexe;  le  pied  s'infléchit  contrai- 
rement au   genou,  d'une  manière  concave.   Il  n'est 
pas  moins  évident  que  les  parties  inférieures   sont 
dans  une  opposition  toute  pareille  avec  les  parties  su- 
périeures, précisément  parce  que  le  principe  est  con- 
traire aussi;  l'épaule  est   convexe,  et  la  cuisse  est 
concave;    l'olécrane  est  concave,  et   le  genou  con- 
vexe; et  le  pied,  tout  au  contraire,  est  concave  aussi. 
*  TeUe  est  la  disposition  générale  des  flexions  dans 
les  membres,  et  telles  sont  les  causes  auxquelles  tient 
cette  disposition. 


valions  sont  fort  exactes  ;  et  de- 
puis Aristote,  elles  n'ont  pas  été 
reproduites,  bien  qu'elles  soient 
toutes  dignes  d'attention.  — 
L'épaule  est  convexe  également. 
J'ai  conservé  l'expression  du 
texte  ;  mais  elle  n'est  pas  très- 
correcte.  Ce  n'est  pas  l'épaule 
qui  se  plie  à  proprement  parler; 
mais  le  haut  du  bras,  là  où  il  se 
joint  à  la  clavicule  et  à  l'épaule. 

—  //  en  est  de  même  de  la 
jambe  entière.  Ces  détails  sont 
exacts  comme  les  précédents.  — 
Le  pied...  d'une  manière  con- 
cave. C'est  le  cou-de-pied,  qui 
a  en  effet  une  certaine  concavité. 

—  Les  parties  inférieures...  les 
parties  supérieures.  Cette  op- 
position est  très-réelle  ;   et  de- 


puis Aristote,  on  n'a  rien  ajouté 
à  ce  qu'il  en  dit  ici.  —  L'épaule 
est  convexe.  Même  remarque 
que  plus  haut  sur  la  forme  de 
ré])aule.  Mais  dans  le  langage 
aristotélique,  le  mot  d'Epaule  a 
un  sens  plus  large  que  dans  la 
langue  de  l'anatomie  actuelle  ; 
il  comprend  tout  à  la  fois  l'omo- 
plate et  l'articulation  supérieure 
de  l'humérus. 

§  4.  Telle  est  la  disposition 
générale  des  flexions.  La  science 
actuelle  pourrait  sans  doute  ajou- 
ter beaucoup  aux  observations 
d'Aristote  ;  mais  ces  observa- 
tions, quelque  restreintes  qu'el- 
les soient,  n'en  sont  pas  moins 
justes,  et  fort  remarquables  pour 
le  temps. 


1 


1  • 


' 


N. 


388 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  XIV 


Du  mouvement  diamétral  ;  sa  description  ;  sa  nécessite  ;  le  saut  ne 
peut  se  prolonger  ;  exemple  des  chevaux  de  course  ;  le  mouve- 
ment diamétral  peut  seul  donner  la  stabilité  et  la  durée  a  la  lo- 
comotion de  l'animal  ;  allure  ordinaire  des  chevaux  ;  les  ani- 
maux qui  ont  plus  de  quatre  pieds  marchent  également  en 
diamètre  ;  marche  oblique  des  crabes  ;  c'est  un  phénomène 
unique;  la  nature  leur  a  donné  des  yeux  en  conséquence. 

'  Les  membres  de  derrière,  dans  leur  rapport  avec 
ceux  de  devant,  se  meuvent  en  diagonale.  Après  le 
membre  droit  de  devant,  Tanimal  meut  le  membre 
gauche  de  derrière  ;  puis,  il  meut  le  gauche  de  devant 
et  le  droit  de  derrière.  Cette  organisation  tient  à  ce 
que,  si  les  membres  antérieurs  se  développaient  à  la 
fois,  et  tous  deux  les  premiers,  ils  se  disloqueraient  ; 
la  marche  pourrait  bien  même  devenir  caduque  ;  car, 
en  quelque  sorte,  les  membres  postérieurs  la  retien- 


§  1.  En  diagonale.  Ou  dia- 
métralement; ceci  a  déjà  été 
établi  plus  haut,  ch.  i,  §  5,  où 
la  question  a  été  indiquée,  sans 
les  développements  qu'elle  re- 
çoit ici.  —  ^près  le  membre 
droit  de  devant.  Plus  haut, 
ch.  IV,  §§  5-7,  l'auteur  a  essayé 
de  prouver  que  c'est  par  la 
droite  que  le  mouvement  com- 
mence; et  voilà  pourquoi  il  parle 
ici  d'abord  du  membre  droit  de 
devant.  —  L'animal  ment.  Ce 
passage  est    peut-être  l'origine 


de  toutes  les  recherches  qui, 
dans  ces  derniers  temps,  ont 
été  faites  sur  la  locomotion  ani- 
male. Ces  premières  données 
sont  fort  exactes  en  ce  qui  con- 
cerne les  quadrupèdes.  —  Si  les 
membres  antérieurs  se  dévelop' 
paient  à  la  fois.  Comme  l'au- 
teur le  remarque  au  paragraphe 
suivant,  ce  ne  serait  plus  là  une 
marche,  ce  serait  un  saut;  et  il 
est  bien  vrai  que,  dans  le  saut, 
l'animal  est  exposé  davantage  à 
tomber. 


CHAP.  XIV,   §   3 


389 


draient  par  leur  tension  extrême.  ^  D'ailleurs,  ce  ne 
serait  plus  là  une  marche  de  progression  ;  ce  serait  un 
saut  véritable.  Mais  quand  un  animal  saute,  il  lui  est 
bien  difficile  de  prolonger  un  tel  déplacement.  Pour 
s'en  convaincre,  il  n'y  a  qu'à  voir  combien  se  lassent 
vite  sous  nos  veux  les  chevaux  qui  se  donnent  ce  mou- 
vement, comme  ceux  des  courses  de  cérémonie.  C'est 
pour  cela  que  les  animaux  ne  se  meuvent  pas  en  iso- 
lant les  parties  antérieures  des  parties  postérieures. 
Si  les  deux  membres  droits  partaient  ensemble  les 
premiers,  il  n'y  aurait  plus  d'appuis  pour  soutenir  l'a- 
nimal ;  et,  ainsi  en  dehors  de  ses  appuis,  l'animal 
tomberait.  ^Si  donc  il  y  a  nécessité  que  le  mouve- 
ment se  produise  par  un  de  ces  deux  procédés,  ou 


§  "5.  De  progression.  J'ai 
ajouté  ces  mots,  dont  le  sens  est 
implicitement  compris  dans  l'ex- 
pression grecque.  —  Un  saut 
véritable.  Ma  traduction  est  en- 
core ici  un  peu  plus  précise  que 
le  texte.  —  //  lui  est  bien  dif- 
ficile de  prolonger...  C'est  très- 
exact  même  pour  les  animaux  les 
|)lus  vigoureux,  comme  on  peut 
le  voir,  ainsi  que  le  dit  Aris- 
tote,  sur  les  chevaux  de  course; 
ils  ne  peuvent  soutenir  cette 
allure  violente  que  quelques  mi- 
nutes ;  voir  Cuvier,  Anatomie 
comparée,  tome  I,  p.  496,  1'** 
édition,  vil**  leçon,  article  iv.  — 
Des  courses  de  cérémonie.  Ou 
des  courses  solennelles,  comme 
celles  des  jeux  01}  mpiques  : 
«  metaque  fervidis  evitata  rô- 
tis ».  —  En  isolant  les  parties 


antérieures.  Le  mouvement  en 
diagonale  fait  que  les  animaux 
sont  soutenus  dans  les  deux 
sens,  à  droite  et  à  gauche,  de- 
vant et  derrière.  —  Si  les  deux 

membres  droits Cette  allure 

des  deux  membres  du  même  coté 
est  ce  qu'on  appelle  l'amble  ; 
elle  n'est  pas  naturelle,  et  très- 
peu  d'animaux  la  possèdent  ;  on 
cite  notamment  la  girafe  ;  mais 
l'industrie  humaine  a  su  im- 
poser cette  allure  spéciales  quel- 
ques animaux  quadrupèdes.  — 
L'animal  tomberait.  Ce  n'est  pas 
tout  à  fait  exact. 

§  3.  Par  un  de  ces  deux  pro- 
cédés. Ces  deux  procédés  sont 
d'abord  le  saut  et  l'amble  ;  l'au- 
teur les  déclare  l'un  et  l'autre 
impossibles  pour  la  progression 
ordinaire  ;  il  ne  reste  donc  que 


V 


390 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


qu'il  se  produise  diamétralement,  et  si  l'un  et  l'autre 
sont  également  impossibles,  il  y  a  nécessité  absolue 
que  l'animal  se  meuve  en  diamètre;  car  si  l'animal  se 
meut  comme  on  vient  de  le  dire,  aucun  de  ces  incon- 
vénients n'est  possible.  C'est  pour  cette  raison  que  les 
chevaux  et  les  animaux  de  même  genre  restent  de- 
bout en  progressant  par  diamètre,  et  non  point  en 
mettant  tout  à  la  fois  en  mouvement  les  deux  mem- 
bres de  droite  ou  les  deux  membres  de  gauche. 

*  C'est  bien  encore  de  la  même  façon  que  se  meu- 
vent aussi  tous  les  animaux  qui  ont  plus  de  quatre 
pieds.  Toujours,  dans  les  quatre  pieds  qui  viennent  à 
la  suite,  ceux  de  derrière  se  meuvent  en  diamètre  par 
rapport  à  ceux  de  devant.  On  peut  le  voir  très-clai- 
rement dans  les  animaux  qui  se  meuvent  lentement, 
et,  par  exemple,  dans  les  crabes,  qui  se  meuvent  de 


le  mouvement  en  diagonale,  ou 
en  diamètre.  —  Aucun  de  ces  In- 
convénients n'est  possible.  C'est- 
à-dire  que  l'animal  peut  tout  à 
la  fois  [H'ogresser  plus  longtemps 
sans  fatigue,  et  peut  progresser 
avec  plus  de  sécurité.  —  Les 
chevaux  et  les  animaux  de  même 
genre.  Cette  généralité  est  fort 
exacte  ;  mais  l'analyse  de  ces 
mouvements  a  été  poussée  beau- 
coup plus  loin  par  les  zoologistes 
contemporains;  voir  M.  E.-I. 
Murey,  la  Machine  animale,  f® 
édition,  pp.  158  et  suiv.,  et 
M.  Pettigrew,  la  Locomotion 
chez  les  animaux,  pp.  56  et 
suiv.,  édit.  de  1(S7  4. 


5^  4.  Les  animaux  qui  ont 
plus  de  quatre  pieds.  Ce  sont  en 
général  les  insectes  et  particu- 
lièrement les  myriapodes  et  les 
hexapodes;  voir  M.CIaus,  Zoo- 
logiedescriptive,pp.  529 etsuiv. 
trad.  franc.  — Ix  s  quatre  pieds 
qui  viennent  à  la  suite.  Cette 
indication  reste  obscure,  et  il 
aurait  fallu  parler  d'abord  des 
pieds  placés  avant  les  autres. 
Le  genre  carcinus,  dont  il  sem- 
ble cpi'il  s'agit  ici,  a  cinq  paires 
de  pattes;  voir  M.  Claus,  ibid. 
p.  497.  —  Dans  les  crabes.  Il  ne 
semble  pas  que  cette  observation, 
qui  est  très-juste,  ait  attiré  l'at- 
tention de  la  zoologie  moderne. 


CHAP.  XIV,  §  5 


391 


cette  façon.  ''Les  crabes  sont  des  polvpodes,  et  leur 
mouvement  est  toujours  en  diamètre,  dans  quelque 
sens  qu'ils  se  dirigent.  C'est,  qu'en  effet,  cet  animal  a 
une  locomotion  qui  lui  est  toute  particulière,  et  il  est 
le  seul,  parmi  tous  les  animaux,  qui  ne  se  meuve  pas 
devant  lui  et  qui  se  meuve  obliquement.  Mais  comme 
dans  l'animal  ce  sont  les  yeux  (pii  déterminent  le  de- 
vant, la  nature  a  fait  que,  dans  les  crabes,  les  yeux 
sont  d'accord  avec  les  membres  ;  car  leurs  veux  se 
meuvent  de  côté  ;  et,  par  suite,  on  peut  dire  que  les 
crabes  aussi  se  meuvent  en  avant,  du  moins  dans  une 
certaine  mesure,  grâce  à  cette  organisation. 


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§  5.  Sont  des  poljpodcs.  Les 
crabes  ont  en  général  au  moins 
cinq  paires  de  pattes,  qui  sont 
assez  diversement  disposées  se- 
lon les  espèces.  — En  diamètre. 
Ou  en  diagonale,  les  pieds  d'un 
côté  avant  un  mouvement  cor- 
respondant  à  celui  des  pieds  de 
l'autre  côté.  —  Dans  quelque 
sens  qu'ils  se  dirigent.  Ces  dé- 
tails indiquent  une  observation 
très-attentive.  —  Une  locomo- 
tion... toute  particulière.  Le  fait 
est  très-réel,  et  le  naturaliste 
grec  a  le  mérite  de  l'avoir  si- 
gnalé le  premier.  —  Qui  se 
meuve  obliquement.  Il  ne  paraît 
pas  en  elTet  qu'aucun  animal 
autre  que  le  crabe  ait  le  même 
mode  de  locomotion.  —  Les 
yeux  qui  déterminent  le  devant. 
Ceci-  peut  être  accepté  comme 


très-vrai;  mais  cette  théorie  nest 
pas  tout  à  fait  d'accord  avec 
celle  qui  a  été  exposée  plus 
haut,  ch.  IV,  §  4,  et  où  Aristote 
distingue  le  devant  et  le  der- 
rière de  l'animal  par  le  siège  des 
sensations  en  général,  au  lieu 
de  désigner  spécialement  la  vue. 
—  ÏM  nature  a  fait.  C'est  tou- 
jours la  même  admiration  pour 
les  œuvres  de  la  nature.  —  Leurs 
yeux  se  meuvent  de  côte'.  Parmi 
les  décapodes,  la  science  moderne 
distingue  des  espèces  qu'elle  ap- 
pelle Podophthalmes,  c'est-à- 
dire  qui  ont  des  yeux  sur  les 
pieds  ;  et  les  pieds  sont  |)lacés  de 
côté.  —  Les  crabes  aussi  se 
meuvent  en  avant.  Et  de  cette 
façon,  ils  rentrent  dans  la  règle 
générale  de  tous  les  animaux 
sans  aucune  exception. 


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392 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


c:hapitre  XV 


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Flexions  des  pattes  chez  les  oiseaux;  les  ailes  remplacent  les  mem- 
bres antérieurs  ;  leur  rôle  indispensable  ;  organisation  de  la 
cuisse  des  oiseaux  ;   position  de  leurs  ailes  ;   position  des  na 

■  geoires  chez  les  poissons;  ailes  des  volatiles  à  ailes  pleines; 
progression  de  tous  ces  animaux  ;  disposition  des  membres  sur 
le  côté  dans  les  crocodiles,  les  lézards,  les  tortues,  etc.;  expli- 
cation de  cette  disposition. 


*Les  oiseaux  fléchissent  leurs  pattes  à  la  manière 
des  quadrupèdes,  et  leur  nature  se  rapproche  à 
certains  égards  de  la  leur.  Chez  les  oiseaux,  les  ailes 
remplacent  les  membres  de  devant;  et  de  là  vient 
que  leurs  ailes  se  plient  dans  le  même  sens  que  les 
membres  antérieurs  chez  les  quadrupèdes.  Pour  eux, 
c'est  des  ailes  que  part  le  principe  naturel  de  la  loco- 
motion et  du  mouvement  nécessaire  à  la  marche, 
puisque  le  vol  est  leur  mouvement  spécial.  ^ Aussi,  il 
n'y  a  pas  un  oiseau  qui  put,  si  on  lui  enlevait  ses 


sij  1.  J  la  manière  des  qua^ 
drupèdes.  Cette  généralité  pa- 
raît au  premier  abord  assez 
étrange  ;  mais  l'auteur  essaie  de 
la  justilier  par  les  détails  qui 
suivent,  et  qui  sont  fort  exacts. 
—  A  certains  e'gards.  La  restric- 
tion est  indispensable.  —  Les 
ailes  remplacent  les  membres 
de  devant.  Ce  rapprochement, 
répété  bien  des  fois  depuis  Aris- 


tote,  était  très-neuf  de  son 
temps.  —  Dans  le  même  sens. 
Ceci  est  un  peu  trop  vague  ;  et 
il  aurait  fallu  peut-être  pousser 
l'analyse  plus  loin.  —  Le  vol 
est  leur  mouvement  spécial. 
M.  Bell  Pettigrew  dit,  par  une 
heureuse  expression,  que  «  le 
vol  est  la  poésie  du  mouve- 
ment, »  la  Locomotion  chez  les 
Animaux,  p.  9,  édit.  de   1874. 


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CHAP.  XV,  S  3 


393 


ailes,  se  tenir  debout,  ni  avancer  d'un  pas.  De  plus, 
comme  l'oiseau,  tout  bipède  qu'il  est,  n'est  pas  fait 
pour  se  tenir  droit,  et  comme  les  parties  antérieures 
de  son  corps  sont  plus  légères,  il  est  indispensable, 
ou  du  moins  il  est  mieux,  pour  lui  faciliter  la  station 
droite,  que  sa  cuisse  soit  placée  en  dessous,  ainsi  qu'elle 
l'est;  je  veux  dire  par  là  qu'elle  est  naturellement 
placée  à  la  partie  postérieure.  Du  moment  qu'il  fol- 
lait  qu'il  en  fût  ainsi,  il  y  a  nécessité  que  la  flexion  de 
la  patte  soit  concave,  par  la  même  raison  qui  fait  que, 
dans  les  quadrupèdes,  les  membres  de  derrière  sont 
ainsi  fléchis,  selon  l'explication  que  nous  avons  don- 
née pour  les  quadrupèdes  vivipares.  ^En  général,  les 
oiseaux  et  les  volatiles  à  ailes  pleines,  et  même  les 
animaux  qui  nagent  dans  les  eaux  et  qui  ont  des  or- 
ganes particuliers  pour  se  mouvoir  dans  le  liquide, 
doivent  être  munis  de  ces  organes  sur  les  cotés,  en 
forme  d'appendices.  Il  n'est  pas  difficile  de  se  con- 
vaincre que  cette  organisation  est  la  meilleure,  comme 


11 


§  2.  A>  tenir  debout  ni  avan- 
cer d'un  pas.  Parce  qu'en  réa- 
lité les  ailes  font  équilibre  pour 
les  deux  parties  du  corps,  soit 
(ju'il  vole,  soit  qu'il  marche; 
mais  elles  ne  sont  peut-être  pas 
aussi  indispensables  à  la  marche 
que  l'auteur  le  dit.  Voir  plus 
haut,  ch.  x,  §  1.  —  N'est  pas 
fait  pour  se  tenir  droit.  La 
station  droite  est  le  privilège 
exclusif  de  l'homme.  —  Que  sa 
cuisse  soit  placée  en  dessous^ 
ainsi    qu'elle    l'est.    Voir   plus 


haut,  ch.  II,  §  3.  —  Pour  les 
quadrupèdes  vivipares.  Voir 
plus  haut,  ch.  xii,  §  7. 

§  3.  I^s  volatiles  à  ailes 
pleines.  Les  chauves-souris  et 
les  insectes;  voir  plus  haut, 
ch.  x,  §  2.  —  Sur  les  côtés. 
Ceci  n'est  pas  sans  exception  ; 
les  ailes  sont  souvent  sur  le  dos 
bien  plutôt  que  sur  les  côtés, 
ainsi  que  les  nageoires.  —  L^t 
la  meilleure.  Application  nou- 
velle, après  tiint  d'autres,  de  la 
théorie    de    l'optimisme,    dont 


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394 


MARCHE  DES  AMMAUX 


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on  peut  l'observer  actuellement,  soit  dans  les  oiseaux, 
soit  dans  les  volatiles  à  ailes  pleines.  C'est  également 
ce  qu'on  peut  remarquer  dans  les  poissons;  car,  pour 
les  animaux  aquatiques,  les  nageoires  sont  ce  que  les 
ailes  sont  pour  les  oiseaux.  *Dans  les  volatiles  à  ailes 
pleines,  les  Ptiles  sont  places  sur  le  côté,  parce  que 
c'est  dans  celte  position  que  ces  organes,  en  divisant, 
de  la  façon  la  plus  rapide  et  la  plus  puissante,  ici 
l'air,  et  là  le  liquide,  peuvent  produire  le  mouvement, 
l^es  parties  du  corps  sont  portées  à  la  suite  en  avant 
et  en  arrière,  dans  le  milieu  qui  cède  devant  elles, 
dans  le  liquide  pour  les  uns,  et  dans  l'air  pour  les 
autres.  "Les  quadrupèdes  ovipares  qui  vivent  dans 
des  trous,  comme  les  crocodiles,  les  lézards,  les  stel- 
lions,  les  émydes  et  les  tortues,  ont  tous  les  pattes 


II 

1  : 


Aristote  est  un  des  défenseurs  les 
plus  autorisés.  —  Les  nageoires 
sont  ce  que  les  ailes Rap- 
prochement exact  dans  une  cer- 
taine mesure. 

5:5  ^-  ^'^^  Ptiles.  J'ai  repro- 
duit le  mot  grec,  parce  que, 
dans  ce  passage,  il  s'applique 
tout  à  la  fois  aux:  ailes  des  oi- 
seaux et  aux  nageoires  des 
poissons,  et  que  notre  langue 
n'a  pas  de  terme  commun  de 
ce  genre.  En  grec,  le  mot  de 
Ptile  est  spécial  pour  les  ailes 
des  insectes;  puis,  par  extension, 
on  l'emploie  pour  les  ailes  des 
oiseaux  ;  mais  si  l'on  en  juge 
d'après  le  Thésaurus  d'Henri 
Etienne,  Aristote  serait  le  seul 
auteur     qui     l'aurait    employé 


|)our  les  nageoires  des  poissons. 
D'ailleurs,  ce  passage  n'offre 
aucune  difficulté. —  Ici  l'air^  et 
là  le  liquide.  Ceci  est  la  preuve 
que  le  mot  de  Ptile  s'a|)pli(pie 
également  aux  volatiles,  aux  oi- 
seaux et  aux  poissons. 

§  5.  Les  quadrupèdes  ovi- 
pares... S(^\is  ce  nom  commun. 
Aristote  réunit  ici  plusieurs 
espèces  que  la  zoologie  moderne 
a  distinguées.  Les  crocodiles 
sont  des  sauriens  ;  les  lézards 
sont  des  lacertiens  ;  les  stellions 
sont  des  iguaniens  ;  les  émydes 
et  les  tortues  sont  des  chélo- 
niens;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  H,  pp.  5,  16,  30, 
32.  Toutes  ces  espèces  sont 
comprises    dans    la    classe    des 


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CHAP.  XVI,  §   1 


395 


obliquement  attachées  sur  le  côté  et  étendues  sur  la 
terre;  ils  les  fléchissent  toujours  de  coté,  à  la  fois 
pour  faciliter  leur  entrée  sous  terre,  et  leur  incubation 
sur  les  œufs,  pendant  qu'ils  les  gardent.  Ces  membres 
étant  au  dehors,  il  faut  nécessairement  que  ces  ani- 
maux avancent  les  cuisses  et  les  placent  sous  eux  pour 
pouvoir  élever  le  corps;  et,  pour  arriver  à  ce  mouve- 
ment, il  n'est  pas  possible  que  la  flexion  ait  lieu  au- 
trement qu'à  l'extérieur. 


CHAPITRE  XVI 

Organisati(m  des  polypodes  privés  de  sang  ;  ils  sont  cagneux  ; 
leurs  flexions  particulières  ;  nécessité  de  la  conformation  de 
leurs  pieds  ;  la  cause  de  cette  conformaticm  tient  à  ce  que  ces 
animaux  vivent  dans  des  trous  ;  obliquité  de  la  marche  des 
crabes;  exemples  des  lézards,  des  crocodiles  et  de  quelques 
ovipares  ;  flexions  des  polypodes. 

*  Nous  avons  déjà  dit  que  les  animaux  dépourvus  de 


reptiles,  la  3®  des  vertébrés  ; 
voir  aussi  M.  Claus,  Zoologie 
descriptive,  pp.  913  et  suiv., 
trad.  franc.  —  Attachées  sur 
le  côté.  La  science  moderne  n'a 
pas  donné  à  cette  ccmformation 
particulière  la  même  importance 
que  le  naturaliste  grec.  —  Leur 
entrée  sous  terre.  Cette  rai- 
son ne  s'applique  pas  égale- 
ment bien  à  tous  les  animaux 
qui  viennent  d'être  mmimés. — 


Leur  incubation  sur  les  œufs. 
Voir  plus  haut,  ch.  xii,  §  9, 
une  remarque  analogue  sur  les 
quadrupèdes.  Cuvier  dit  au 
contraire  qu'aucun  reptile  ne 
couve  ses  œufs  ;  Règne  animal, 
tome  H,  p.  3. 

§    1 .    Nous   avons    déjà    dit. 
Voir  plus  haut,  ch.  vu,   §  2,  et 
ch.  viii,  §  5.  Ces  références  ne 
sont  pas  d'ailleurs  très-exactes; 
voir  aussi  ch.  i,  §  2.  —  Comme  il 


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396 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


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sang  qui  ont  des  pieds  en  ont  un  grand  nombre,  et 
que,  parmi  eux,  il  n'y  en  a  pas  un  seul  qui  n'en  ait  que 
quatre.  Comme  il  était  nécessaire  que,  sauf  les  der- 
niers pieds,  les  autres  fussent  attachés  obliquement  et 
que  les  flexions  fussent  en  haut,  il  est  clair  que  ces 
animaux  doivent  être  un  peu  cagneux  en  arrière  ;  car 
il  faut  que,  dans  eux   tous,  les  membres  intermé- 
diaires soient,  tout  ensemble,  et  dirigeants,  et  suivants. 
^Puisque  c'était  là  leur  organisation,  il  fallait  bien 
qu'ils  eussent  leur  flexion  en  avant  et  en  arrière  :  en 
avant,  afin  de  pouvoir  diriger,  eten  arrière,  poursuivre 
le  mouvement  des  premiers.  Comme  pour  eux  cette 
double  conformation  était  nécessaire,  il  fallait  bien 
encore  qu'ils  fussent  cagneux  et  que  les  flexions  fus- 
sent obliques,  excepté  les  dernières  ;  et  cela  selon  la 
nature  plus  spéciale  de  chacune,  celles-ci  comme  de- 
vant suivre,  et  les  autres  comme  devant  diriger.  On 
peut  ajouter  que  les  flexions  sont  ainsi  disposées  à 
cause  de  la  multiplicité  môme  des  membres,  puisque, 
de  cette  façon,  les  pieds  devaient  se  gêner  beaucoup 
moins  dans  la  marche,  et  se  heurter  bien  moins  les 
uns  aux  autres.  ^Si  ces  animaux  sont  cagneux,  c'est 
qu'ils  vivent  tous,  ou  presque  tous,  dans  des  trous;  et 


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était  nécessaire.  11  aurait  fallu 
expliquer  d'abord  d'où  vient 
cette  nécessité  prétendue. 

8  2.  En  avant  et  en  arrière. 
Ceci   encore  est  assez,    obscur  ; 
il  aurait  été  bon  de  rex[)liquer 
davantage.    —    Qu'ils    fussent 
cagneux.     C'esl-à-dire    que    la 


flexion  des  pieds  fût  un  peu 
oblique,  comme  il  est  dit  dans 
la  suite  de  cette  phrase.  —  A 
cause  de  la  multiplicité  même 
(les  membres.  Cette  raison  est 
plus  réelle.  —  Se  gêner  beau- 
coup moins.  Ceci  est  exact. 
S  3.  Ou  presque  tous.  ]^a  res- 


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M'  I. 


CHAP.  XVI,  i<  4 


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il  n'est  pas  possible  que  des  êtres  destinés  à  vivre 
ainsi  soient  hauts  sur  leurs  pieds.  Les  crabes  sont,  de 
tous  les  polypodes,  ceux  qui  sont  les  plus  remarqua- 
bles. Ils  ne  font  pas  leur  progression  en  avant;  et 
ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  ils  sont  les  seuls,  entre 
tous  les  animaux,  à  avoir  plusieurs  pieds  dirigeants. 
Cela  tient  à  la  dureté  de  leurs  pieds,  dont  ils  se  ser- 
vent non  pas  pour  nager,  mais  pour  marcher  ;  car  ils 
marchent  sur  terre  presque  toujours. 

*Chez  tous  les  polypodes,  les  flexions  se  font  sur  le 
coté,  comme  chez  les  quadrupèdes  qui  vivent  dans 
des  trous  ;  tels  sont  les  lézards,  les  crocodiles  et  bon 
nombre  d'ovipares.  Cela  tient  à  ce  qu'ils  sont  troglo- 
dytes, soit  pendant  leur  ponte,  soit  durant  leur  vie 
tout  entière. 


triction  est  nécessaire,  puisque 
tous  les  reptiles,  à  commencer 
par  les  crocodiles  et  les  batra- 
ciens ne  vivent  pas  dans  des 
trous.  —  Soient  hauts  sur  leurs 
pieds.  Ceci  est  vrai  ;  mais  il  ne 
s'agit  pas  de  la  hauteur  de  ces 
animaux  ;  il  s'agit  de  la  direction 
cagneuse  de  leurs  pieds  ;  leur 
stature    aurait    pu    être    très- 


basse.  —  Les  crabes...  ainsi 
que  nous  l'avons  déjà  dit.  Voir 
plus  haut,  ch.  xiv,  §  5.  —  Sur 
terre  presque  toujours.  Ce  dé- 
tail est  fort  exact. 

§  4.  Les  lézards^  les  croco- 
diles. Ceci  a  déjà  été  dit  au 
chapitre  précédent,  §  5.  —  Tro- 
glodytes^ ou  habitant  des  trous, 
selon  l'étymologie. 


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V^ 


398 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


CHAPITRE  XVII 

Des  pieds  des  langoustes,  faits  pour  nager  et  non  pour  marcher  ; 
flexion  oblique  des  pieds  chez  les  crabes,  qui  sont  faits  pour 
marcher  plus  que  pour  nager  ;  progression  singulière  du  crabe 
avançant  tous  ses  pieds  à  la  fois  et  en  sens  oblique;  marche  des 
Psettes;  organisation  des  pattes  des  oiseaux  palmipèdes;  elles 
sont  placées  par  derrière  et  non  au  centre  ;  elles  sont  courtes, 
mais  épaisses  et  larges  ;  utilité  de  cette  disposition  pour  nager  ; 
sagesse  de  la  nature. 

*Les  autres  animaux  ont  les  pieds  cagneux,  parce 
qu'ils  sont  mous  ;  mais  clans  les  langoustes,  qui  ont 
la  peau  dure,  les  pieds  sont  faits  pour  nager  et  non 
point  pour  marcher.  Chez  les  crabes,  au  contraire,  la 
flexion  a  lieu  obliquement  ;  et  leurs  pieds  ne  sont  pas 
cagneux,  comme  chez  les  ovipares  qui  ont  du  sang  et 
qui  sont  polypodes,  parce  que  leurs  membres  sont 
revêtus  d'un  tégument  dur,  qui  ressemble  à  celui  des 
huîtres,  et  parce  que  l'animal  n'est  pas  fait  pour  na- 


§  1.  Les  autres  animaux. 
Cette  expression  désigne  ici  les 
animaux  autres  que  les  lézards, 
crocodiles,  etc.,  dont  il  vient 
d'être  question,  à  la  fin  du  cha- 
pitre précédent.  —  Dans  les 
langoustes.  Voir  l'Histoire  des 
Animaux,  livre  IV,  ch.  ii,  de 
ma  traduction.  —  Qui  ont  la 
peau  dure.  Ceci  est  exact  ;  mais 
les  langoustes  sont  parfois  clas- 
sées parmi  les  crustacés,  ainsi 
que  les  crabes  ;   voir  le   Règne 


animal  de  Cuvier,  tome  IV, 
pp.  30  et  80.  —  Chez  les  crabes. 
La  flexion  dans  les  crabes  ne 
semble  pas  différer  autant  que 
le  dit  l'auteur  de  ce  qu'elle  est 
dans  les  langoustes.  —  Ne  sont 
pas  cagneux.  La  négation  pa- 
raît tout  à  fait  indispensable 
pour  que  ce  passage  concorde 
avec  tout  le  reste  du  texte. 
L'édition  Firmin-Didot  a  soin 
de  la  donner.  —  N'est  pas  fait 
pour    nager.    Le    crabe    nage 


CHAP.  XVÏI,  §  2 


399 


ger  et  qu'il  est  troglodyte.  La  vie  du  crabe  se  passe 
sur  terre  ;  sa  forme  est  à  peu  près  ronde,  et  il  n'a 
pas  de  queue  comme  la  langouste. 

^Les  langoustes,  en  effet,  se  servent  de  leur  queue 
pour  nager,  tandis  que  le  crabe  ne  nage  pas  ;  et  il  est 
le  seul  où  la  partie  oblique  ressemble  à  la  partie  pos- 
térieure, parce  qu'il  a  plusieurs  pieds  dirigeants.  Cela 
vient  de  ce  qu'il  n'a  pas  de  flexion  en  avant,  et  de  ce 
qu'il  n'est  pas  cagneux  non  plus.  Nous  venons  de  dire 
que  ce  qui  rend  non  cagneux  les  pieds  des  crabes, 
c'est  la  dureté  de  leur  tégument,  qui  est  à  peu  près 
celui  de  l'huître.  De  là,  une  nécessité  pour  le  crabe 
de  progresser  par  tous  les  pieds  à  la  fois  et  de  pro- 
gresser en  sens  oblique.  D'abord,  l'obliquité  de  la 
marche  est  forcée,  parce  que  la  flexion  est  oblique 
aussi;  et,  ensuite,  le  mouvement  simultané  de  tous  les 
pieds  n'est  pas  moins  nécessaire,  parce  que  les  pieds 


quelque  peu  ;  mais  on  peut 
dire  qu'il  n'est  pas  fait  pour 
cette  fonction,  comme  la  lan- 
gouste et  les  poissons  en  gé- 
néral. —  Sa  forme  est  à  peu 
près  ronde.  Cette  restriction  est 
nécessaire,  parce  que  la  forme 
des  crabes  est  assez  variable  ; 
tantôt  ils  sont  arqués,  tantôt  ils 
sont  quadrilatères,  tantôt  orbi- 
culaires,  tantôt  triangulaires, 
etc.;  voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  IV,  pp.  30,  36,  40, 
52,  55,  etc. 

§  2.  âSd  servent  de  leur  queue 
pour  nager.  Cette  fonction  est 
attribuée  surtout  aux  pieds  dans 


le  paragraphe  précédent.  —  H 
est  le  seul.  Il  y  a  des  éditions 
qui  suppriment  cette  nuance 
d'expression;  l'édition  Firmin- 
Didot  la  rétablit  avec  raison; 
voir  plus  haut  la  même  pensée, 
au  chapitre  précédent,  §  3.  — 
Plusieurs  pieds  dirigeants.  Voir 
id.  ibid.  —  Non  cagneux.  Ici 
encore,  il  y  a  des  éditions  qui 
suppriment  la  négation.  —  De 
lày  une  nécessite'.  On  peut  trou- 
ver que  cette  nécessité  n'est  pas 
aussi  évidente  que  le  croit  Aris- 
tote.  —  La  flexion  est  oblique 
aussi.  Répétition  de  ce  qui 
vient  d'être  dit  au  §  1. 


m 


400  MARCHE  DES  ANIMAUX 

qui  resteraient  immobiles  gêneraient  ceux  qui  seraient 

en  mouvement. 

'Les  poissons  dans  le  genre  des  Psettes  (barbues) 
nagent,  comme  les  borgnes  marchent,  parce  que  leur 
nature  est  toute  retournée.  Les  oiseaux  palmipèdes 
nagent  avec  leurs  pieds  ;  cependant,  comme  ils  re- 
çoivent Tair  et  qu^ils  respirent,  ce  sont  des  bipèdes  ; 
et  comme  ils  vivent  aussi  dans  Veau,  ils  sont  palmi- 
pèdes. Grâce  à  cette  conformation,  les  pieds  leur 
tiennent  lieu  de  nageoires.  D\ailleurs,  ils  n  ont  pas 
leurs  pattes  au  centre  du  corps  comme  les  autres  oi- 
seaux, mais  ils  les  ont  plus  en  arrière  ;  et  comme  les 


§  3.  Des  Psettes.  Voir  l'His- 
toire des  Animaux,    livre    IV, 
ch.  II,  §  5,  p.  113  de  ma  tra- 
duction.  J'ai  laissé  ici  le   mot 
grec    de    Psettes,    parce    que 
l'identification    n'est    pas    cer- 
taine;   les    psettes    sont    sans 
doute  des  plies  ou  des  barbues; 
et  certainement,    des   poissons 
plats.   La  zoologie  moderne   a* 
donné  le  nom  de  Psettes  à  des 
poissons  acanthoptérygiens  ;  voir 
Cuvier,  Règne  animal,  tome  H, 
p.    193.  —  Comme  les  borgnes 
marchent.    Cette    comparaison 
est  assez  inattendue  ;  et  il  au- 
rait fallu  développer  la  pensée 
d'une  façon  plus  claire.  —  Leur 
nature  est  toute  retournée.  Même 
remarque.  Voir  pour  les  pois- 
sons plats,  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  II,  pp.  337  et  suiv. 
«  Les   poissons    plats    ont   un 
ciuactère  unique  parmi  les  ver- 


tébrés, celui  du  défaut  de  symé- 
trie de  leur  tête,   où  les  deux 
yeux   sont  du  même   côté.  Le 
côté  où  sont  les  yeux  reste  tou- 
jours supérieur  quand  l'animal 
nage  ;  il  est  toujours  coloré  for- 
tement,   tandis  que   le  côté  où 
les  yeux  manquent  est  toujours 
blanchâtre.  »  C'est  sans  doute 
à  ces  singularités  qu' Aristote  fait 
allusion  en  parlant  de  «  nature 
retournée.  »   Quelquefois  aussi 
il  y  a  de  ces  poissons  qui  ont 
les  yeux  placés  d'un  autre  côté 
que  le  reste  de  leur  espèce.  — 
Les    oiseaux    palmipèdes.    La 
transition  est  bien  brusque,  quoi 
qu'il  s'agisse  d'oiseaux  nageurs 
après  les  poissons.  —  Palmi^ 
pèdes.     Ils    forment,    dans   la 
zoologie   moderne,    le   sixième 
ordre  des  oiseaux  ;  voir  Cuvier, 
Règne  animal,  tome  I,  p.  543. 
—     Plus     en     arrière.     C'est 


CHAP.  xvni,  §  1 


4U1 


pattes  sont  fort  courtes,  placées  en  arrière,  elles  ser- 
vent à  la  natation. 

*  Si  ces  oiseaux  ont  de  courtes  pattes,  c'est  que  la 
nature  a  ajouté  aux  pieds  ce  qu'elle  enlevait  à  la  lon- 
gueur des  pattes,  et  qu'au  lieu  de  donner  de  la  lon- 
gueur à  ces  membres,  elle  leur  a  donné  de  l'épaisseur, 
en  même  temps  que  de  la  largeur  aux  pieds.  Cette 
épaisseur  les  rend  plus  utiles  que  s'ils  étaient  longs, 
pour  repousser  énergiquement  le  liquide  lorsque  l'ani- 
mal doit  nager. 


CHAPITRE  XVIII 


I  11 

i 
f 


Comparaison  des  oiseaux  et  des  poissons  ;  leurs  différences  ;  leurs 
rapports  à  certains  égards  ;  position  des  ailes  chez  les  uns,  et 
des  nageoires  chez  les  autres  ;  queues  des  oiseaux  ;  queues  des 
poissons. 

^  I^a  raison  comprend  sans  peine  que  les  volatiles 
aient  des  pieds  et  que  les  poissons  n'en  aient  pas.  Les 


aussi  la  remarque  de  Cuvier, 
id.  ibid.,  qui  ajoute  également 
que,  chez  ces  oiseaux,  les  tarses 
sont  courts  et  comprimés. 

§  4.  Im,  nature.  C'est  toujours 
l'admiration  sans  bornes  d'A- 
ristote  pour  la  nature.  —  Elle 
leur  a  donne'  de  l'épaisseur.  Ce 
caractère,    qui    est    très-exact, 


T.    II. 


n'a  pas  été  étudié  particulière- 
ment par  la  zoologie  moderne  ; 
on  peut  l'observer  aisément  sur 
les  la  me  11  i  rostres,  canards,  cy- 
gnes, oies,  etc. 

§  1.  Art  raison  comprend 
sans  peine.  En  face  de  la 
réalité,  la  raison  de  l'homme 
ne  peut  que  chercher  à  la  com- 

•26 


il 


^i 


402 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


premiers  passent  leur  vie  dans  un  milieu  qui  est  sec; 
et  comme  il  est  impossible  de  se  tenir  toujours  à  une 
certaine  hauteur,  il  leur  faut  des  pieds  ;  au  contraire, 
comme  les  poissons  vivent  dans  le  liquide,  c'est  Teau 
qu'ils  reçoivent  et  non  pas  l'air.  Tandis  que  les  na- 
geoires leur  servent  à  nager,  les  pieds  ne  leur  servi- 
raient à  rien  ;  et  s'ils  avaient  les  deux,  c'est-à-dire  les 
pieds  et  les  nageoires,  c'est  qu'ils  seraient  dépourvus 
de  sang.  *  Quant  aux  oiseaux,  leur  organisation  est, 
dans  une  certaine  mesure,  celle  des  poissons.  Ainsi, 
les  oiseaux  ont  les  ailes  au  haut  du  corps,  et  les  pois- 
sons ont  aussi  deux  nageoires  dans  la  partie  déclive  et 
antérieure.  Si  les  uns  ont  des  pieds  en  dessous,  les 
autres  également  ont,  pour  la  plupart,  des  nageoires 
sous  le  ventre,  et  près  des  nageoires  antérieures.  Les 
uns  ont  un  croupion  garni  de  plumes  ;  les  autres  ont 
une  queue. 


CHAP.  XIX,  §  1 


403 


CHAPITRE  XIX 

Des  crustacés;  obscurité  de  leur  mouvement;  ils  n'ont  pas  de 
droite  et  de  gauche  ;  leur  nature  imparfaite  raj)prochée  de  celle 
des  phoques  et  des  chauves-souris;  mesure  très-restreinte  de 
leur  mouvement;  la  pince  droite  des  crabes,  étant  toujours  plus 
forte,  indique  qu'il  y  a  en  eux  une  sorte  de  droite  et  de  gauche 
—  Résumé  sur  les  organes  de  la  locomotion  en  vénérai  •  an- 
nonce du  Traité  de  l'Ame. 

'  Pour  les  crustacés,  on  peut  être  embarrassé  de 
dire  quel  est  leur  mouvement;  et,  comme  ils  n'ont  pas 
de  droite  ni  de  gauche,  on  ne  sait  d'où  leur  mouve- 
ment peut  partir;  mais  on  voit  cependant  qu^ils  en 
ont  un.  Peut-être  faut-il  supposer  que  tout  cet  ordre 
d'animaux  est  en  quelque  sorte  mutilé;  et  l'on  peut 


prendre  et  ne  peut  que  s'in- 
cliner devant  elle.  —  J  une 
certaine  hauteur.  Dans  l'air, 
sous-entendu.  —  Les  pieds  ne 
leur  serviraient  à  rien.  Il  est 
évident,  d'après  les  pieds  du 
phoque,  que  ces  membres  ne 
seraient  guère  utiles  aux  pois- 
sons. —  C'est  qu'ils  seraient 
dépourvus  de  sang.  On  ne  voit 
pas  d'où  vient  cette  conclusion 
et  ce  qui  la  justifie.  Il  est  pro- 
bable qu'il  y  a  ici  quelque  la- 
cune ;  mais  les  manuscrits  ne 
permettent  pas  d'y  suppléer. 

§  2.  Quant  aux  oiseaux.  Ces 
rapprochements  entre  l'organi- 


sation des  oiseaux  et  celle  des 
poissons  ne  sont  pas  faux  ;  mais 
ils  sont  un  peu  forcés,  et  l'au- 
teur lui-même  le  sent,  puisqu'il 
dit  que  la  ressemblance  n'existe 
que  «  dans  une  certaine  me- 
sure ».  Voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  II,  p.  122,  édit.  de 
1829.  —  Deux  nageoires.  Il  ne 
s'agit  ici  que  des  nageoires  pec- 
torales, qui  sont  en  effet  placées 
sur  chacun  des  côtés  du  corps. 
—  Pour  la  plupart.  Cette  ob- 
servation est  exacte,  comme  les 
précédentes  ;  voir  Cuvier,  Règne 
animal,  tome  II,  pp.  126  et 
suiv.  —  Sous  le  ventre.  Ce  sont 


les  nageoires  ventrales  de  la 
zoologie  moderne.  —  Un  crou^ 
pion  garni  de  plumes.  Le  texte 
est  un  peu  moins  précis  ;  mais 
j'ai  cru  devoir  ledévelopper  pour 
bien  marquer  la  différence  de 
la  queue  des  oiseaux  et  de  la 
queue  des  poissons. 

§  1.  Pour  les  crustacés.  Ce 
qui  est  dit  ici  du  mouvement 
des  crustacés  est  bien  obscur  et 
bien  insuffisant.  Il  n'y  a  pas  à 
douter  de  l'authenticité  de  ce 
passage  ;  mais  il  est  à  croire  que 
l'auteur  n'aura  pas  pu  y  mettre 
la  dernière  main.  —  De  dire 
quel  est  leur  mouvement.  Ceci  ne 
veut  pas  dire  que  le  mouvement 


n'existe  pas  chez  les  crustacés 
en  général,  mais  seulement  qu'il 
n'y  est  pas  bien  déterminé.  — 
Us  n'ont  pas  de   droite  ni  de 
gauche.    Ceci   ne  se  comprend 
pas  bien;    et  les  crustacés  ont 
une  droite  et  une  gauche,  dans 
les  mêmes  conditions  que  la  plu- 
part des  animaux.  L'auteur  lui- 
même  le  reconnaît  dans  le  para- 
graphe suivant.  Les  yeux  placés 
en  avant  sur  des  pédicules  mo- 
biles, et  le  sens  où  marchent  ces 
animaux,     indiquent    suffisam- 
ment et  distinguent  leur  droite 
et  leur  gauche,  comme  chez  les 
autres  animaux.  —  Mutile.  Ceci 
peut  sembler  exagéré;   l'orga- 


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404 


MARCHE  DES  ANIMAUX 


croire  qu'ils  se  meuvent  comme  le  feraient  les  ani- 
maux pourvus  de  pieds,  si  on  venait  à  leur  couper  les 
membres  ;  tels  sont,  par  exemple,  le  phoque  et  la 
chauve-souris,  qui  sont  bien  aussi  des  quadrupèdes, 
mais  qui  ne  le  sont  que  très-imparfaitement.  ^Les 
crustacés  se  meuvent  sans  doute  aussi;  mais  leur 
mouvement  est  contre  nature;  ils  ne  sont  pas  vrai- 
ment mobiles;  ils  ne  se  meuvent  que  comme  des 
êtres  immobiles  et  attachés  à  un  lieu  fixe;  mais,  sous 
le  rapport  de  la  marche,  ils  ne  bougent  pas.  Chez  les 
crabes,  il  y  a  encore  une  droite  ;  mais  celle  qu'ils  ont 
est  bien  imparfaite  ;  la  preuve  qu'ils  en  ont  une,  c'est 
leur  pince,  puisque  la  pince  droite  est  toujours  plus 


nisation  est  ditférenle;  et  voilà 
tout;  mais  le  mouvement  n'en 
est  pas  moins  réel,  soit  dans 
l'eau,  soit  sur  terre.  —  Comme 
le  feraient  les  animaux  pourvus 

(le  pieds La  comparaison  est 

ingénieuse  ;  et  il  est  exact  que 
ces  animaux  se  traînent  plutôt 
qu'ils  ne  marchent.  A  cet  égard, 
ils  sont  incomplets,  comme  le 
sont  le  phoque  et  la  chauve- 
souris,  en  tant  que  (juadrupèdes. 
—  Qui  sont  bien  aussi  des  qua- 
drupèdes. La  science  moderne 
ne  regarde  pas  le  phoque  et  la 
chauve-souris  comme  des  qua- 
drupèdes. La  chauve-souris  est 
classée  parmi  les  mammifères 
carnassiers,  et  elle  vient  immé- 
diatement après  les  singes;  le 
phoque  est  classé  parmi  les 
amphibies.  Il  est  bien  vrai  que 
la  chauve-souris  et   le  phoque 


ont  quatre  membres,  qu'on  peut 
assimiler  à  des  bras  et  à  des 
jambes  ;  mais  dans  ces  animaux, 
ce  n'est  qu'un  caractère  secon- 
daire. Voir  Cuvier,  Règne  ani- 
mal, tome  I,  pp.  112  et  166; 
voir  aussi  le  tome  IV,  pp.  16 
et  suiv.,  édit.  de  1829.  —  Ne 
le  sont  que  très- imparfaite- 
ment. Ceci  est  exact. 

§  2.  Est  contre  nature.  Ceci 
est  exagéré  ;  seulement  le  mou- 
vement est  autre.  —  f^raimcnt. 
J'ai  ajouté  ce  mot,  qui  me  paraît 
nécessaire.  —  Ils  ne  se  meuvent 
que  comme  des  ctres  immobiles . 
La  contradiction  est  frappante  ; 
il  est  difficile  de  l'expliquer  ; 
et  j'ai  tâché  de  la  pallier  autant 
que  possible  dans  ma  traduc- 
tion. —  Ils  ne  bougent  pas. 
Même  remarque.  Les  manuscrits 
n'offrent  aucune  variante  dont 


CHAP.  XIX,  §  3  405 

grande  et  plus  forte,  comme  si  la  gauche  et  la  droite 
voulaient  par  là  se  distinguer  entre  elles. 

^  Voilà  ce  que  nous  avions  à  dire  en  ce  qui  regarde 
toutes  les  parties  des  animaux  en  général,  et  spécia- 
lement celles  qui  concourent  à  leur  marche  et  à  toute 
leur  locomotion.  Après  ces  détails,  ce  qui  les  suit 
naturellement,  c'est  Tétude  de  Tàme. 


on  puisse  tirer  parti  pour  rec- 
tifier la  pensée.  —  La  pince 
droite  est  toujours...  plus  forte. 
Voir  l'Histoire  des  Animaux, 
livre  IV,  ch.  ii,  §  15,  p.  27  de 
ma  traduction.  —  Foulaient. 
C'est  l'expression  même  du  texte. 
§  3 .  Foilà  ce  que  nous  avions 
à  dire.  Résumé  de  ce  petit 
traité,  qui  regarde  surtout  la 
locomotion  dans  les  animaux.  — 
C'est  l'étude  de  Idme.  On  peut 
croire  que  cette  petite  phrase  est 
une  addition  venue  de  quelque 
main  étrangère.  L'étude  de Tàme 
peut  faire  suite  à  l'histoire  na- 


turelle en  général  ;  mais  la  suite 
et  le  complément  régulier  du 
Traité  des  Parties,  c'est  le  Traité 
de  la  Génération,  comme  Aris- 
tote  lui-même  l'indique  en  plus 
d'un  passage.  Il  est  vrai  que 
même  le  Traité  de  l'âme  est 
essentiellement  physiologique , 
puisqu'il  étudie  surtout  le  prin- 
cipe vital,  bien  plus  encore  que 
l'âme  proprement  dite.  Aussi, 
Aristote  attribue-t-ij  au  natura- 
liste, et  non  au  philosophe,  la 
véritable  étude  de  l'âme  ;  voir  le 
Traité  de  l'Ame,  livre  I,  ch.  i, 
g  11,  p.  104  de  ma  traduction. 


FIN 
DU    TRAITÉ    DE    LA    MARCHE    DES    AMMAUX. 


TABLE   ALPHABÉTIQUE   DES   MATIÈRES 


Le  premier  chiffre  romain  indique  le  livre;  le  second  chiffre  romain  indique 
le  chapitre;  le  chiffre  arabe  indique  le  paragraphe.  P  signifie  la  préface  au 
traité  des  Parties  des  animaux;  D  signifie  la  dissertation  sur  l'authenticité  de 
ce  traité;  P  M  signifie  la  préface  au  traité  de  la  Marche  des  animaux;  M  si- 
gnifie ce  traité  ;  M  D  signifie  la  dissertation  sur  l'authenticité  de  ce  traité  ;  n 
signifie  note. 


Abeilles,  influence  du  liquide 
qui  leur  tient  lieu  de  sang, 
sur  leur  intelligence,  II  ii  5. 
—  cause  de  leur  intelligence, 
II  IV  3.  —  leur  trompe  et 
leur  dard,  II  xvii  13.  —  leurs 
organes  d'alimentation,  IV  v 
4.  —  nombre  de  leurs  ailes  ; 
leur  nature,  IV  vi  2.  —  qua- 
trième ordre  des  insectes,  IV 
\i  2  n.  —  position  de  leur 
dard,  IV  vi  6.  —  position  de 
leurs  pattes  et  usage  qu  elles 
en  font,  IV  vi  9.  —  direction 
de  leur  vol,  M  x  4. 

AcÀLÈPHEs  et  Cnides,  animaux 
qui  sortent  de  toutes  les  di- 
visions admises  ;  leur  organi- 
sation ;  participent  de  la  na- 
ture de  la  plante  et  de  l'a- 
nimal, IV  V  30.  —  nom  con- 
servé par  la  zoologie  mo- 
derne pour  les  orties  de  mer; 
leur  classification  ;  sont  dis- 
tincts des  testacés,  IV  v 
30  n. 

Acceptions  diverses  du  mot 
de  Nécessaire,  I  i  9.  —  di- 
verses du  mot  de  Chaud,  II 
II  et  suiv. 


Accroissement  venant  toujours 
de  la  nourriture,  II  m  6. 

Acéphales  testacés  ,  sont  bi- 
valves ;  leur  mouvement,  IV 
VII  1  n. 

Acte  propre  de  l'être  le  plus  di- 
vin, c'est-à-dire  de  l'homme, 
IV  X  6. 

Actes  communs,  et  actes  pro- 
pres, définition  de  ces  ex- 
pressions dont  l'emploi  devra 
être  fréquent  en  histoire  natu- 
relle, I  V  11. 

Action  simultanée  des  ailes  et 
des  pattes  dans  le  vol  des 
oiseaux,  M  x  1.  —  de  la 
queue  des  oiseaux  et  des  pois- 
sons, faisant  fonction  de  gou- 
vernail, M  X  3. 

Admiration  d'Aristote  pour  la 
sagesse  de  la  nature,  II  vu 
2/1.    —  habituelle  d'Aristote 

Eour  la  nature,  II  x  14  //.  — 
ien  connue  d'Aristote  pour 
la  sagesse  de  la  nature,  III 
XIV  19  n.  —  d'Aristote  pour 
la  nature  dans  toutes  ses 
œuvres,  IV  x  14  16  //.  — 
d'Aristote  pour  les  œuvres  de 
la  nature,  M  viii  1.  —  d'Aris- 


1 


M 


408 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


409 


tote   pour   les    œuvres    de    la 
nature,  M  xiv  5  n;  xvii  4  n. 

Affection  morbide  qui  ne  se 
produit  que  sur  les  moutons, 
et  dont  ils  meurent,  III  ix 
10.  —  aflections  et  actes,  dé- 
finition de  ces  expressions, 
dont  l'emploi  devra  être  fré- 
quent en  histoire  naturelle, 
I  V  13. 

Agassiz,  (1807-1873),  nature  de 
ses  travaux  ;    son  pays  natal  ; 
ses  voyages;  ses  œuvres  prin- 
cipales ;  exposition  analytique 
de  son  «  Essai  sur  l'espèce  et 
la  classification  en  zoologie  », 
P  ex  et  suiv.    —   croit  à    une 
pensée  divine   dans  l'univers, 
P  CXI  et  suiv.  —  analyse   de 
ses    admirables    travaux    sur 
l'espèce    et    la   classification, 
P  cix  et  suiv.  —  partisan  des 
causes  finales,    P    cxiii.  —  sa 
conviction    inébranlable     sur 
l'espèce,  contraire  à  l'opinion 
qu'en  a  soutenue  Buffon  ;  ses 
arguments     irréfutables     dé- 
montrent une  intelligence  in- 
finie, opposés  à  la  décevante 
doctrine   du   matérialisme,    P 
cxiii.   —   cité    sur    la    consti- 
tution du   règne   animal  ;   son 
opinion     sur    la     chaîne    des 
êtres,    P   cxiii.  —  arguments 
nombreux,  tirés  tous  de  l'his- 
toire  naturelle,    par   lesquels 
il   démontre   une   intelligence 
infinie    dans  l'univers,  P   cxv 
et     suiv.    —  objections    qu'il 
oppose  au    transformisme    et 
qu'il  emprunte   à  la  zoologie, 
P  cxvi  et  suiv.  —  aperçu  de 
la  seconde  partie   de  son  ou- 
vrage,   qui    s'applique     à     la 
classification  ;  son  opinion  sur 
Cuvier,     sur    Darwin    et    sur 
leurs  travaux;    valeur   de  ses 
vues     neuves     et    hardies,    P 
cxxi.     —     sa     critique    de     la 
classificiilion    de     Cuvier.     P 
cxxii.  —  question  qu'il  faisait 


relativement  au  problème  do 
la  vie  ;  confirmation  inatten- 
due   de     ses    arguments,     P 
CLxix  et  suiv. 
Ailes,  relation  des  ailes  et    des 
pattes      des     insectes  ;      leur 
nombre,  IV   vi    1    2.  —  chez 
les  oiseaux,    ten.ant    la    place 
de     membres    antérieurs     de 
l'homme  et  des  quadrupèdes, 
IV    xii   2   8.  —  des    oiseaux, 
force  de  leurs  muscles,  IV  xii 
9  n.  —  action  simultanée  des 
ailes    et    des    pattes    dans    le 
vol  des  oiseaux  ;  de  la  flexion 
et    de    l'extension    des    ailes 
pleines   et  des    ailes  divisées 
en  plumes,   M    x   1    2.  —  des 
oiseaux,  remplaçant  les  mem- 
bres antérieurs;  leur  rôle  in- 
dispensable ;  leur  position,  M 
XV   1    et   suiv.  —   leur   utilité 
pour    la    station   et    pour   la 
marche  des  oiseaux;  leur  po- 
sition, M  XV  2  /i. 
Albinus    et     Boërhaave,    cités 
pour    leur    superbe    et    utile 
édition     des     ouvrages     ana- 
tomiques  de  Vésale,  P  lxxvii. 
Albert  le  Grand,     place     qu'il 
occupe   à    la   Renaissance   du 
xiii®  siècle  ;   son  étude  et  son 
enseignement    sur    Aristote  ; 
auteurs  auxquels  il   demande 
la     forme     de    son   ouvrage  ; 
service    qu'il    a    rendu    à    la 
science    de    ces    temps  ;    ses 
disciples  ;    ses   efibrts   héroï- 
ques, P  Lxxii.  —  son  rôle  ad- 
mirable en   histoire  naturelle 
durant  le  Moyen-Age,  Plxxii. 
—  service  signalé  qu'il  a  rendu 
à  la   science  du   temps    de   la 
Renaissance    au    xiii«   siècle, 
P  Lxxiii.  —  ses  commentaires 
cités    sur   la   réapparition   de 
la     zoologie     descriptive,     P 
Lxxv.  —  a    contribué  à  la  ré- 
novation    de     la     physiologie 
comparée   et    de    la  zoologie 
d  Aristote  ;       reconnaissance 


qui  lui  est  due  ;  mouvement 
d'études  qu'il  faut  rapporter  à 
son  influence, îP  lxxv  et  suiv. 
Alexandre  le  Grand,  cité  à 
propos  de  l'étude  de  la  phy- 
siologie comparée,  P  liv.  — 
état  de  la  science  à  son  épo- 
que,  P  LIV  et  LVIII. 

Alexandrie  ,  l'école  médicale 
d'Alexandrie  n'a  pas  fait  de 
physiologie  comparée,  Plviii. 

—  cette  école  citée  sur  la 
physiologie  comparée,  P  lix. 

Aliment,  traité  d'Aristote  sur 
l'aliment,  ou  Traité  de  la  Nu- 
trition, trois  citations  qu'en 
fait  le  Traité  des  Parties; 
regrettable  perte  de  cet  ou- 
vrage, D  cxcvi. 

Alimentation,  traité  de  l'ali- 
mentation ou  de  la  nutrition, 
mentionné  par  Aristote  dans 
d'autres  ouvrages,  n'est  pas 
parvenu  jusqu'à  nous,  IV  iv 
3   n.    Voir   Nutrition. 

Alimentation,  ses  organes  chez 
les  animaux  qui  n'ont  pas  de 
sang,  IV  V.  —  des  mollusques 
et   des  crustacés,    IV   v   1   n. 

—  ses  organes  chez  tous  les 
animaux  inférieurs,   IV  v  32. 

—  différences  que  ces  organes 
présentent,  IV  v  36. 

Aliments,  théorie  des  aliments 
citée  sur  les  résidus  de  la 
nourriture,  II  vu  16. 

Allure  de  certains  quadrupèdes, 
M  I  5  /i.  —  des  deux  membres 
du  même  côté,  M  xiv  2  et  /i. 

—  spéciale  que  le  dressage  a 
su  imposer  à  quelques  ani- 
maux quadrupèdes,  M  xiv  2  n. 

Alphabet  sanskrit,  groupement 
de  ses  consonnes  et  rang 
qu'elles  y  occupent,  III  i  3«. 

Ambroise  Paré,  son  mérite,  ses 
travaux      physiologiques,     P 

LXXX. 

A.mble,  sa  définition,  M  xiv  2  n. 

A.ME,     soin     que    le    naturaliste 

doit  prendre  dans  celte  étude. 


I  i  25.  —  sa  supériorité  sur  la 
matière,  I  i  26.  —  considérée 
comme  le  siège  des  facultés 
de  nutrition,  de  sensibilité, 
de   locomotion   et  de  pensée, 

II  I  15  n.  —  supposée  dans 
le  cerveau  ;  son  œuvre  propre, 
II VII  4. —  son  rapport  aux  élé- 
ments ;  ses  facultés,  II  vu  4,  n. 

—  son  siège,  III  v  2  /i. 
Traité  de  l'âme   d'Aristote  ;  son 

caractère  P  m.  —  cité  sur 
le  problème  de  la  vie,  au- 
quel Claude  Bernard  assigne 
une  date  trop  récente,  P 
cxxxiii.  —  cité  sur  les  deux 
principaux  caractères  de  la 
vie  animale,  P  cxxxiii.  —  cité 
sur   la  biologie,   P   clviii. 

—  cité  sur  le  sens  dans  le- 
quel doit  être  compris  le  mot 
d'àme,  1  i  2b  n.  —  son  objet, 

1  I  27  «.  —  cité  sur  l'intelli- 
genoe  et  les  choses  intelli- 
gibles, I  I  27  n.  —  cite  les 
\ers  d'Empédocle  sur  la  com- 
position des  os,  I  I  36/1.  — 
cité  sur  la  faculté  nutritive  des 
plantes   et   des   animaux,   I  v 

2  n. 

—  cité  sur  les  organes 
des  sens  ;  sur  l'objet  sensible 
et  la  sensation;  sur  la  sen- 
sibilité; allusion  qu'y  fait 
l'auteur,  II  i  12-15  «.  —  cité 
sur  les  rapports  des  sens 
avec    l'encéphale,    II   vu  3  n. 

—  sur  le  rapport  de  l'âme 
aux  éléments,  II  vu  4  /i.  — 
cité  sur  la  sensibilité  ;  sur  la 
théorie  de  la  vision  ;  sur  le 
diaphane,  II  viii  1  2  /i.  — 
cité  sur  la  théorie  spéciale  de 
la  vision,  II  x  7  w.  —  sur  la 
théorie    de   l'ouïe,    II  x  10  n. 

—  cité  sur  les  fonctions  es- 
sentielles attribuées  au  cœur, 

III  m  12  /ï.  —  cité  sur  la 
sensibilité  constituant  l'ani- 
mal  et   la    vie,     III    iv    13   w. 

—  cité  pour  l'omission  de  la 


410 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


théorie  de  la  sensibilité  dans 
cet  ouvrage,  III  v  3  n. 

—  son  caractère  ;  principe 
dont  il  fait  son  étude,  M  xix 
3/1.  —  ouvrage  dans  lequel 
on  trouve  la  pensée  du  phi- 
losophe grec  sur  l'inépui- 
sable sujet  du  mouvement, 
P  M  276.  —  citation  qu'en 
fait  le  traité  de  la  Marche 
des  animaux,  annonçant  des 
études  psychologiques,  M  D 
319.  Voir  Aristote. 

Amides,  leur  organisation,  II 
VIII  5. 

Analogie  des  genres  ;  difficulté 
de   cette    distinction,   I  iv   3. 

—  différence  de  l'analogie  et 
de   la  ressemblance,  I  iv  6  /i. 

—  ce  qu' Aristote  entend  par 
cette  expression,  I  v  9.  — 
Analogie  des  reptiles  et  des 
poissons,  IV  I  1  2. 

Analyse  des  quatre  livres  du 
traité  des  Parties  des  ani- 
maux, P  V.  —  du  traité  de  la 
Marche  des  Animaux,  P  M 
276.  — difficulté  et  délicatesse 
de  l'analyse  de  la  vie,  P  lvii 
et  suiv.  —  spectrale,  sa  dé- 
couverte récente,  P  clxx.  — 
chimique,  ses  progrès  dans 
la  connaissance  de  la  com- 
position du  sang,   III  v  10  n. 

Anatomie  et  Histoire  des  Ani- 
maux citées  sur  la  méthode 
suivie  pour  les  veines  et  le 
cœur,  III  V  13.  —  anatomie 
comparée,  une  de  ses  parties 
les  plus  curieuses,  II  xvii  12  n. 

Anatomie  et  physiologie  com- 
parée ,  application  de  ces 
noms  au  traité  des  Parties  des 
animaux,  P  m.  —  anatomie 
comparée ,  science  qu' Aris- 
tote a  créée  sans  avoir  créé 
le  mot,  P  m,  et  M  i  1  w.  — 
résumé  de  son  histoire,  P  liv 
et  suiv. 

Anatomie  comparée ,  ouvrage 
admirable      de      Cuvier,      P 


xci  et  suiv.  —  citée  sur  sa 
méthode,  Il  3  n. —  sa  première 
leçon,  citée  sur  les  conditions 
de  la  science  et  de  l'art,  I  i  5, 
n.  —  citée  sur  l'étude  du 
mouvement  et  des  organes 
par  lesquels  il  se  produit 
dans  toute  la  série  animale,  I 
I  6  /i.  —  citée  sur  le  grand  et 
infaillible  principe  qui  y  re- 
vient à  chaque  page,  I  i  7  /i. 

—  citée  sur  le  principe  pro- 
ducteur, 1 1 16  /i.  —  citée  pour 
des  idées  analogues  à  celles 
d'Aristote  sur  la  définition 
de  la  vie,  I  i  22  /i.  —  citée 
sur  l'idée  et  les  condi- 
tions nombreuses   de   la  vie, 

1  I  25  n.  —  citée  sur  les  or- 
ganes du  mouvement,  et  sur 
ceux  des  sensations,  I  i  28  /i. 

—  sur  les  plumes  et  sur  les 
solipèdes,  I  m  2  n.  — citée  sur 
les  rapports  d'analogie  que 
présentent  les  poissons  et  les 
oiseaux,  I  iv  2  n.  —  méthode 
que  Cuvier  y  a  suivie,  I  iv  5  w. 

— justifiant  les  vues  d'Aris- 
tote sur  les  fonctions  et  les 
actes  des  animaux,  II  i  8  /i.  — 
sur  les  os  de  la  main,  II  i 
9  «.  —  citée  sur  l'étude  de 
l'organisation  du  cœur,  II  i 
16  w.  —  citée  pour  les  erreurs 
qu' Aristote  commet  sur  les 
viscères,  II  i  17  n.  —  citée 
sur  les  diversités  innom- 
brables dans  l'organisation 
des  animaux,  et  le  but  pour- 
suivi   par    la    nature,     II    ii 

2  /ï.  —  citée  sur  des  idées 
analogues  à  celles  d'Aristote 
concernant  les  fonctions  or- 
ganiques, II  II  3  n.  —  sur  les 
mammifères  et  les  poissons, 
II  II  6  /i.  —  citée  sur  la  cha- 
leur comparative  des  ani- 
maux, II  II  7  n.  —  citée  sur 
la  théorie  moderne  de  la 
chaleur  et  de  son  action,  II 
II    19    n.     —    sur    la     respi- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  411 


ration,    II    ii   23  n.    —  citée 
sur    le    suc    gastrique  ;     sur 
l'œsophage  ;  pour    des    idées 
analogues  à  celles  d'Aristote 
sur  les   animaux  qui  ne  sont 
pas  fixés  au  sol  ;   répète  l'ex- 
pression énergique  de  Boër- 
naave  ;  citée  sur  la  digestion 
depuis    les    dents    jusqu'aux 
excréments,    II   m   8  9  /i.  — 
citée  sur  la  bile  ;   sur  les  or- 
ganes  de   la    digestion  ;    sur 
l'étude   des  mâchoires  et  des 
dents,    II   III   4-7   n.  —  citée 
sur  la  digestion,  II  m  11  n. — 
citée    sur     la     formation    du 
chyle  et  l'action  des  vaisseaux 
lymphatiques,    II   iv  6   «.  — 
citée  sur  les   dents  des  rumi- 
nants, II  V  3  /i.  —  sur  les  sé- 
crétions,    II    V   6   /ï.   —   sur 
l'étude  de  la  moelle,  II  vi  1  w. 
—  citée  sur  le  cerveau  ;   ori- 
gine   de    la    moelle    épinière 
II,    VII    1    «.     —     citée     sur 
la  fontanelle  ;   sur  les  sutures 
du   crâne,    II   vu   14  15  n.  — 
citée    sur    les    os    qui    com- 
posent le  squelette  ;  sur  leurs 
jonctions     et     leurs     mouve- 
ments, II  IX  1  /z.  — citée  pour 
une   longue  étude    des    jonc- 
tions des  os,   et  des  diverses 
espèces   d'articulations,  II   ix 
5/1.  —   citée   sur  les   os  des 
oiseaux  ;  sur  les  os  des   rep- 
tiles et  leurs   vertèbres  ;    sur 
l'étude  des  tendons  et  des  os, 
II    IX    10    12   n.   —   citée   sur 
l'étude  des  dents,  II  ix  14  n. 
—  citée  sur  les  organes   des 
poissons  ;    sur   la   nature   de 
leur   vue,    II    x    7    n.  —  citée 
sur  les  rapports  de  la  vue  et 
de  l'ouïe,   II  x    10   /t.  —   sur 
les    sens    du   goût   et  du  tou- 
cher, II    X    13  /î.  —  citée  sur 
l'étude  des  organes  de  l'ouïe  ; 
sur   l'organisation    intérieure 
du     labyrinthe,     du    tympan, 
des  osselets,  II  xi  2  //. —  sur 


les    oreilles    des    oiseaux,  II 

XII  5  /{.  —  citée  sur  les  appa- 
reils protecteurs  de  la  vue,  II 

XIII  12/1.  —  sur  la  troisième 
paupière  des  oiseaux,  II  xiii 
5/1.   —    citée    sur    l'organi- 

.  sation  de  l'œiL  chez  les  oi- 
seaux, II  XIII  6/1.  —  citée  sur 
les  yeux  des  insectes  et  des 
crustacés,  II  xiii  In.  —  sur 
les  yeux  des  poissons,  II  xiii 
8/1.  —  citée  sur  les  sourcils 
et  les  cils,  II  xv  2  /i.  —  sur 
l'organe  de  l'odorat  ;  sur  les 
mâchoires,  et  sur  leurs  mou- 
vements  et   leurs   formes,    II 

XVI  1  /î.  —  sur  la  trompe  de 
l'éléphant,  II  xvi  4  /i.  —  citée 
sur  la  description  de  l'appa- 
reil respiratoire  des  pois- 
sons et  des  insectes,  II  xvi 
9/1.  —  citée  sur  le  toucher 
chez  l'homme  et  dans  les  ani- 
maux, II  XVI  14/1.  —  sur  la 
langue  des  animaux,  II  xvii 
1  «.  —  méthode  de  ses  études 
sur   la   voix   des  animaux,   II 

XVII  4/1.  —  citée  sur  la  langue 
des  lézards  et  des  serpents  ;  sur 
les  insectes,  et  sur  les  pois- 
sons ;  sur  la  langue  consi- 
dérée comme  organe  mobile 
de  déglutition  ;  sur  le  sens  du 
goût  chez  les  poissons,  II 
XVI r  6  7  n.  —  citée  sur  la 
langue  des  poissons  ;  sur  la 
mâchoire  inférieure  du  cro- 
codile,   II  XVII  8   9   11   n. 

—  sur  l'organisation  des 
dents  dans  les  diverses  es- 
pèces d'animaux,  III  i  1  2  n. 
—  citée  sur  les  dents  des 
poissons,  III  I  8  «.  —  sur 
la  respiration,  III  i  9  w.  — 
citée  sur  les  organes  de  la 
digestion,  III  m  In.  — 
sur  l'organe  indispensable 
à  la  respiration  ;  sur  la 
nature  de  l'œsophage,  III  m, 
S  n.  —  citée  sur  l'épiglotte, 
et  les  animaux  qui  en  ont  une. 


i> 


41-2 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIEBES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


413 


ni  III  7/1.  —  sur  le  larynx  des 
oiseaux,   III   m   8   w.  —  citée 
sur  la  composition  du  cœur  ; 
sur   les    différences    du    cœur 
des  cochons    avec    celui   des 
autres   mammifères,  III  iv  19 
20  w.  —  citée  sur  le  rôle  et  la 
position  du  foie   dans  l'orga- 
nisme entier  de  l'animal  ;  sur 
la  fonction  de  la  rate,  III   iv 
12/1.  —   sur   le  cœur  et  les 
nerfs,  III  iv  15  16  //.  —  citée 
sur   la    forme    et    le    volunie 
du  poumon  dans  tous  les  ani- 
maux qui  en  ont   un,   III  vi  3 
5/4.    —    citée    sur   la    forme 
du   foie  ;   sur   la    division    de 
la   rate  ;    sur   la   division    du 
cerveau  de    l'homme  ;   sur   la 
division  des  poumons  ;  sur  la 
fonction  de  la  rate,  III  vu  1-3 
n.  —  sur  le   foie   des  lièvres 
et  des  poissons,  III  vu  4  /i.  — 
citée  sur  la  digestion  ;  sur  les 
animaux    qui    ont   du    sang  ; 
sur  le  volume   et  la  position 
de  la  rate,   III   vu   8   9   n.  — 
sur  le  diaphragme,    III  vu  13 
n.  —  sur  les  animaux  qui  ont 
une  vessie,    III   viii    \    n.   — 
sur   la   vessie    de     la    tortue, 
III   VIII  3  /^.  —   citée   sur   les 
reins     des     chéloniens  ;     sur 
la    différence    des    reins    des 
oiseaux  et  des  reins  des  mam- 
mifères, III  IX  1  w.  —  sur  les 
reins  des  phoques,  III  ix  3  «. 
—  citée    sur   la   position   des 
reins,  III  ix  6  /i.  —  citée  sur 
le  cœur  des  mammifères,  des 
oiseaux,     des     reptiles,     des 
poissons  ;  sur  les  organes  de 
la  circulation    chez    les   ani- 
maux   sans  vertèbres,    III  xii 
1/1.  —  sur  la  vésicule  du  fiel  ; 
sur  la  nécessité  de  la  bile,  III 
XII  3  /{.  —   citée    sur   la   rate 
chez    les    vertébrés     et    chez 
l'homme,  III   xii   4   n.  —  sur 
l'objet   du    canal   alimentaire 
ou  intestinal,  III  xiv  2n.  —  ci- 


tée sur  les  différences  que  pré- 
sente l'estomac  chez  l'homme 
et  chez  les  animaux,  III  xiv 
4  rt.  —  sur  la  différence  fon- 
damentale des  oiseaux  et  des 
mammifères  ;  sur  les  diffé- 
rences des  dilatations  succes- 
sives de  l'estomac  chez  les  di- 
verses espèces  d'oiseaux,  III 
XIV  9  w.  —  citée  sur  la  des- 
cription du  gésier  du  héron  ; 
pour  sa  longue  étude  sur  les 
dents  des  poissons,  III  xiv  11 
12  n.  —  sur  la  description  de 
l'estomac  du  cochon  ;  sur  les 
différences  nombreuses  des 
intestins  ;  sur  la  longueur 
des  intestins  dans  les  mam- 
mifères, III  XIV  16-18  n.  — 
citée  sur  les  rapports  du 
canal  intestinal  et  l'élabora- 
tion plus  ou  moins  longue  des 
aliments,  III  xiv  20  n. 

—  citée  sur  la  théorie  des 
quatre  éléments,  qu'Aristotc 
adopte  toujours,  IV  i  3  /i. —  sur 
la  dillérence  dans  la  sécrétion 
de  la  bile  ;  sur  la  situation  de 
la  vésicule  du    fiel,  IV  ii  1  w. 

—  citée  sur  le  foie  des  pois- 
sons et  leur  vésicule  ;  sur 
l'action  de  la  bile  dans  la  di- 
gestion et  dans  l'organisme  en- 
tier; sur  le  foie,  alimenté  par 
le  sang  veineux,  IV   ii  4-7  n. 

—  citée  sur  le  mésentère  ;  sur 
la  place  des  épiploons,  IV  m 
1/1.  —  sur  les  variétés  que 
présente  l'épiploon  dans  les 
seuls  mammifères,  IV  m  2  n. 

—  citée  sur  les  mésentères, 
sur  les  vertèbres  ;  sur  la 
digestion  en  général  ;  sur  une 
métaphore  employée  par  Aris- 
tote,  IV  IV  1  2  w.  —  citée 
sur  les  yeux  des  insectes  ; 
sur  leur  saut,  IV  vi  9  10 
n.  —  citée  sur  l'ostéologie 
du  cou  chez  le  loup  et  le 
lion,  IV  X  5  /«.  —  (Os  de  la. 
main,    muscles    de    la    main) 


4 


citée  sur   le  rôle  de  la   main, 
sur  le  pouce,  IV  x  18  19  n. — 
citée  sur  le  nombre  des  doigts 
dans  les  reptiles,  IV  x  22  //. — 
citée  sur  les  mamelles  et  leur 
conformation    dans    la    série 
animale  ;  sur  la  différence  de 
la    disposition   du    ventre   et 
de  l'abdomen,  et   de   celle  de 
la   poitrine  et  du   thorax,  IV 
x  29  30  n.   —   citée   pour  les 
théories  particulières  d'Aris- 
tote  sur  l'émission  du  sperme, 
IV  X  33  n.  —  sur  les  vertèbres 
dans  l'homme,  IV  x  35  n.  — 
citée  sur  la  conformation  des 
pieds  des   solipèdes,    IV  x  40 
n.    —    citée    sur    la     langue 
des     reptiles  ;     sur     l'organe 
du    goût  ;     sur    les     organes 
des    sens    chez    les    quadru- 
pèdes    ovipares  ;     pour    une 
expression   sur  les   poissons, 
IV  XI  2  /i.  —  importance  que 
Cuvier   attache   à   la  fonction 
des     mâchoires  ;     sa    théorie 
sur  les  conditions  d'existence 
pressentie  par  Arislote  ;  citée 
sur    les     molaires     chez     les 
mammifères,  IV    xi    7  8  /i.  — 
explication    de    l'absence    du 
cou  chez  les  serpents,  IV,  xi, 
11  12  n.  —  citée  sur  les   pal- 
mipèdes  et  les  fissipèdes,  IV 
XII  22  «.  —   citée    sur  le  bec 
des  oiseaux  ;    sur  le  nombre 
d'os   dont  est    composée  leur 
épaule,  IV  xii  5  7  /i. 
Anatomie  comparée   de  Cuvier, 
citée  sur  sa  théorie  du  mouve- 
ment,   P  M  307.  —  citée    sur 
la  nutrition  des  insectes,  M  i 
2/1.  —  citée   sur   le  saut  des 
animaux  ;  sur   le  jeu  de  leurs 
flexions,  M  m  1  4  w.  —  citée 
sur  les  profondes  différences 
dans    la    station    droite    chez 
les  animaux  et  chez  l'homme, 
M  V  4  «.  —  citée   sur    la  rep- 
tation, M  VII  6/1.  —  citée  sur 
le  saut  des  insectes,  M  viii  3 


n.  —  sur  des  considérations 
de  mécanique  et  de  stati- 
que, M  IX  1  /i.  —  citée  sur  le 
mouvement  des  ailes  de  l'oi- 
seau, M  IX  10  /î.  —  citée  sur 
les  conditions  de  locomotion 
chez  les  bipèdes  ;  sur  la  dé- 
finition de  l'extrémité  de  la 
cuisse,  M  xii  3  5  //.  —  sur 
l'allure  des  chevaux  de  course, 
M  XIV  2  /î.  —  analyse  des 
principes  d'après  lesquels  Cu- 
vier a  construit  cette  œuvre 
de  génie,  où  l'on  peut  re- 
trouver bon  nombre  des  théo- 
ries d'Aristote,  P  xciii  et 
suiv.  —  a  été  le  plus  constant 
labeur  du  naturaliste  fran- 
çais, P  CLI. 

Anatomie  comparée,  partie  de 
la  zoologie,  sa  définition, 
P  cxLviii.  —  objet  de  l'ana- 
tomie,  de  la  zoologie  des- 
criptive et  de  la  physio- 
logie comparée  ;  confusion  de 
ces  trois  sciences  dans  l'œu- 
vre d'Aristote,  P  cxlviii.  — 
—  leur  ordre  respectif,  P 
CLiii.  —  la  première  des 
sciences  zoologiques  selon 
Cuvier,  P  cli.  —  sa  préémi- 
nence sur  les  deux  autres 
sciences  naturelles  ;  science 
par  laquelle  Cuvier  inaugu- 
rait ses  immortels  travaux; 
ses  relations  avec  la  zoologie 
descriptive,  P  cli.  —  anatomie 
comparée,  physiologie  com- 
parée, cercle  dans  lequel  se 
meuvent  ces  sciences,  P  cliii. 

Anatomie  comparée  de  M.  Ge- 
genbaur,  citée  sur  les  mol- 
lusques, II  VIII  6  /î.  —  citée 
sur  la  nature  des  os  des 
poissons  et  leurs  vertèbres, 
II  IX  13  /f.  —  citée  sur  les  or- 
ganes de  l'ouïe,  II  xi  2  /i.  — 
citée  sur  le  seul  conduit  pour 
les  deux  excrétions  chez  les 
invertébrés,  IV  x  31  /i. 

Anatomie  descriptive  de  M.  Ja- 


>t 


j- 


414 


T4BLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


main,  cîtée  sur  quelques  os 
isolés  dans  Thomme,  II  ix 
1/1.  —  citée  sur  la  descrip- 
tion du  diaphragme,  III  x  4 
m. 

Anatomie  et  physiologie  ani- 
males de  M.  Edmond  Perrier, 
citée  sur  la  formation  du 
chyle  et  l'action  des  vaisseaux 
lymphatiques,  II  iv  6  n.  — 
citée  sur  la  distinction  du  car- 
tilage et  de  l'os,  II  ix  12  n. 

Anatomie,  théories  qu'acceptait 
Aristote,  mais  que  nous  ne 
connaissons  pas,  II  i  10  n. — 
détails  physiologiques ,  in- 
connus à  Aristote  ;  leur  dé- 
couverte, II 1 15  n.  —  Aristote 
ne  connaissait  pas  la  distinc- 
tion des  nerfs  et  des  muscles, 
III  IV  16  n.  —  anatomie  des 
entrailles,  assez  avancée  dès 
l'époque  d'Aristote,  III  xiv 
22/1.  —  difficulté  et  délica- 
lesse  de  l'anatomie  et  de  la 
physiologie   des   viscères,    II 

I  17  «.  —  observations  ana- 
tomiques  sur  les  veines  et 
leur  principe,  III  iv  9. 

Anatomie  actuelle ,  citée  sur 
cette  expression  :  «  Le  centre 
phrénique  «,111  x  1  /i.  —  citée 
sur  la  théorie  de  la  sensation, 

II  I  12  /i. 

Anatomies,  citations  des  Dessins 
anatomiques  et  de  l'Histoire 
naturelle  sur  la  disposition 
des  veines,  II  m  10.  —  ou- 
vrages spéciaux  '  d'Aristote 
désignés  par  l'auteur  sous 
ce  nom,  III  v  13  n.  —  des- 
criptions anatomiques  d'Aris- 
tote ;  regret  de  leur  perte, 
IV  v  16  /i.  —  perte  regretta- 
ble des  nombreux  ouvrages 
consacrés  par  Aristote  à  cette 
étude,  IV  x  32  n.  Voir  Aris- 
tote et  Dessins. 

Anatomistes  ,  utiles  emprunts 
que  la  plupart  ont  faits  à  la 
mécanique,  M  ix  in,  —  leur 


opinion  sur  le  cordon  dorsal 
des  insectes,  III  iv  1  «. 

Anaxagore,  allusion  à  sa  théorie 
de  l'intelligence,  I  i  18  /i.  — 
apprécié  et  admiré  par  Aris- 
tote, I  I  30  /i.  —  réfutation 
de  sa  théorie  sur  la  main  de 
l'homme,  II  i  9  w.  —  réfuta- 
tion de  son  opinion  sur  la 
respiration,  III  i  9  /i.  —  ré- 
futation de  sa  théorie  sur  la 
bile,  IV  II  4.  —  prétend  que 
l'homme  est  le  plus  intelli- 
gent des  êtres,  parce  qu'il  a 
des  mains  ;  réfutation  de  cette 
théorie,  IV  x  14.  —  réfuta- 
tion d'une  de  ses  théories, 
IV  X  14  n.  —  réfutation  de 
sa  théorie  sur  la  respiration 
des  poissons  dans  le  Traité 
de  la  Respiration,  IV  xiii  10 
n. 

Anaxagore,  réfuté  par  Aristote 
sur  la  main  de  l'homme,  P 
LUI.  —  attribue  à  l'orga- 
nisation des  mains  l'intelli- 
gence de  l'homme,  P  ibid.  — 
son  erreur  relativement  à 
l'organisation  de  la  main, 
contre  laquelle  se  prononçait 
Galien  avec  Aristote.  P  lxvii. 

—  cité  sur  sa  conception  de 
l'idée  de  Dieu,  P  civ.  —  cité 
sur  sa  théorie  d'une  intelli- 
gence dans  l'univers,  P  cxxi. 

—  proclame,  le  premier  entre 
tous  les  philosophes,  que 
l'intelligence  régit  l'univers, 
P  cLxxiii.  —  cité  pour  prou- 
ver l'action  d'une  intelligence 
infinie  dans  l'univers,  P  ibid. 

Anaximène,  allusion  à  son  sys- 
tème, I  I  19  /i. 

Anciens,  rôle  de  leur  principe  de 
la  matière  dans  l'étude  de  la 
nature,  I  i  18.  —  leur  science 
sur  le  monde  comparée  à  la 
nôtre,  I  v  1  /i.  —  leur  igno- 
rance du  thermomètre,  dif- 
ficulté pour  leurs  théories 
sur  la  chaleur,   H   ii  7   n.  — 


I  ■) 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  415 


observaient  avec  soin  la 
température,  II  ii  9  /i.  —  leur 
mesure  de  la  chaleur,  II  ii 
12  n.  —  difficulté  qu'ils  avaient 
à  déterminer  la  limite  du 
chaud  et  du  froid,   II  ii  18  /i. 

—  leur  système  des  qua- 
tre éléments,  à  l'aide  desquels 
on  essayait  d'expliquer  la  com- 
position de  tous  les  corps, 
II II  19  n.  —  distinction  qu'ils 
faisaient  des  deux  espèces  de 
sang,  II IV 17/1.  —  leur  connais- 
sance sur  la  nature  de  la  lym- 
phe, II  VII  8  //.  —  leur  théorie 
des  quatre  éléments  qui  en- 
traient dans  la  composition 
matérielle  des  corps,  et  durée 
de  cette  théorie,    II  vu  12  n. 

—  leur  théorie  du  vide,  II 
X  10  n.  —  leur  ignorance 
des     veinules,     III    v    9     /i. 

—  éléments  qu'ils  suppo- 
saient dans  le  sang,  III  v  10 
n.  —  leur  thétyon  répondant 
aux  ascidies  de  la  zoologie  ac- 
tuelle, IV  V  17  /i.  —  leurs  di- 
visions des  téthies,  IV  v  30 
n. 

Andronicus  de  Rhodes,  cité  pour 
les  œuvres  d'Aristote  que 
Varron  avait  pu  connaître,  P 
Lix.  —  cité  sur  la  place  que 
doit  occuper  le  premier  livre 
du  traité  des  Parties  des  ani- 
maux, D  cxcix. 

Ane  indien  est  solipède  ;  n'a 
qu'une  corne,  dit-on,  III  ii  4. 

—  n'a  qu'un  estomac,    III  xiv 

4.  —  N'a  pas  du  tout  de  fiel, 
IV  II  2.  —  position  de  ses 
mamelles,  IV  x  28. 

Anguilles, leurs  nageoires;  n'ont 
pas  celles   du   ventre,  IV  xiii 

5.  —  nature  de  leurs  écailles, 
IV  XIII  14  n.  —  manière  dont 
elles  se  meuvent  dans  l'eau, 
représentée  par  une  figure,  M 
VII  6. 

Animal,  distinction  de  l'animal 
et  de  la   plante,   II  i  15  /i.  — 


distinction  de  l'animal,  de  la 
plante,  et  du  minéral,  II  v  4 
n.  —  sa  définition,  II  viii  1  et 
P  CLiv.  —  passage  de  l'animal  à 
la  plante  ;  difficulté  de  cette 
question,  s'adresser  à  l'étude 
des  zoophytes  pour  la  ré- 
soudre, IV  X  12  n. 
Animaux,  leur  caractère  ne  peut 
servir  à  les  classifier,  I  m  11 
n.  —  application  de  l'an- 
cienne méthode  de  division, 
qui  les  étudie  par  genres,  I 
m  13.  —  qualités  communes 
à  tous  ;  qualités  spéciales  à 
quelques-uns,  I  v  8. 

—  deux  espèces  de  parties 
dont  ils  se  composent;  fonc- 
tions de  ces    parties,    II    i   8. 

—  organisation  des  animaux 
de  tout  ordre;  ses  diversités 
innombrables  ;  but  qu'y  pour- 
suit la  nature,  II  ii  2  /i .  —  prin- 
cipes auxquels  la  nature  de 
beaucoup  d'animaux  se  ratta- 
che, II  II  7.  —  influence  de  la 
composition  du  sang  sur  leur 
intelligence  et  sur  leur  na- 
turel, II  IV  2.  —  de  leur 
caractère  et  de  l'influence 
que  peut  avoir  la  compo- 
sition du  sang,   II  iv   4   5   n. 

—  dureté  plus,  ou  moins 
grande  dans  leurs  os,  II  iv  8 
10.  —  qui  n'ont  pas  de  sang 
n'ont  jamais  de  graisse  ni  de 
suif;  qui  ont  plus  particu- 
lièrement du  suif  et  de  la 
graisse,  II  v  2  3.  —  gras, 
veillissent  plus  vite,  et  ils 
sont  plus  souvent  impuissants, 
II  V  5.  —  observations  sur 
les  animaux  jeunes  par  rapport 
à  la  moelle,  II  vi  1.  —  nature 
diverse  de  la  moelle  dans  les 
animaux  ;  animaux  qui  n'eu 
ont  pas,  II  VI  2  3.  —  ceux 
qui  ont  du  sang  ont  un  cer- 
veau, II  VII  5  6.  —  leurs  dif- 
férents sens,  II  vm  2  /i.  — 
leur  organisation   diverse,  II 


y~ 


416  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES  417 


VIII  3  et  suiv.  —  parties  qui 
Jeur  sont  les  plus  indispen- 
sables, II  X  1.  —  rapproche- 
ment des  animaux  et  des 
plantes,  comme  on  le  com- 
prenait   au  temps  d'Aristote, 

II  X  1  71.  —  chez  lesquels  l'in- 
testin n'est  qu'un  sac  sans 
issue,  et  dont  les  excréments 
ressortent  par  la  bouche,  II 
X  2  «.  —  n'ont  pas  de  cils  aux 
deux  paupières,  II  xiv  1.  — 
leurs  queues  ;  leurs  crinières  ; 
longueur  de  la  queue  en  rai- 
son inverse  de  celle  des  poils 
qui   la   garnissent,  II  xiv  3  4. 

—  compensations  qu'établit 
la  prévoyance  de  la  nature 
dans  leur  constitution  géné- 
rale, II  XIV  4  /i.  —  leurs 
lèvres  ;  destinées  à  proté- 
ger les  dents,  II  xvi  11.  — 
disposition  de  leur  langue,  II 
XVII  1.  —  ils  ont  tous  le  désir 
de  la  nourriture,  II  xvii  12. 

—  organisation  de  leurs 
dents  et  de  leur  bouche , 
que  les  dents  environnent  et 
t|u'elles   constituent,    III    i  1. 

—  trois  classes  d'animaux  qui 
ont  des  dents  proprement 
dites,  III  i  2  //.  —  qui  res- 
pirent, III  i  9  /i.  —  cause  qui 
fait  que  les  animaux  à  plu- 
sieurs doigts  n'ont  pas  de 
cornes,  III  n  2.  —  qui  ont 
deux  cornes  les  ont  en  raison 
de  ce  qu'il  y  a  deux  parties 
dans  le  corps,  gauche  et 
droite,  III  ii  5.  —  unicornes, 
explication  de  cette  anomalie, 

III  II  5  6.  —  tels  animaux  ont 
une  épiglotte,  et  tels  autres 
n'en  ont  pas,  III  m  7-10.  — 
qi^i  ont  des  viscères,  III  iv  1. 

—  position  de  leur  cœur,  et 
nécessité  de  cette  position, 
III  IV  6.  —  qui  ont  un  cœur  ; 
ceux  qui  n'en  ont  pas,  III  iv 
Il  fi^  —  disposition  de  leur 
cœur;    animaux  dont  le   cœur 


a  un  os,  III  IV  14  16.  —  les 
trois  cavités  du  cœur  dans 
les  grands  animaux,  III  iv  17. 
—  influence  de  leur  cœur  sur 
leur  caractère,  III  iv  20.  — 
amphibies  qui  ont  des  pou- 
mons, III  VI  2.  —  maigres,  et 
feuilles  desséchées  de  cer- 
taines plantes  ;  observation 
sur  leurs  veinules,  III  v  8. — 
à  poumon  ont  seuls  une 
vessie  ;  causes  de  cette  or- 
ganisation, III  viii  5.  —  qui 
ont  une  vessie  :  animaux  qui 
n'en  ont  pas,  III  viii  \  n.  — 
à  écailles  et  à  carapace  n'ont 
pas  de  vessie  ;  exception  pour 
les  tortues  marines  et  terres- 
tres, III  viii  2  3.  —  dépour- 
vus de  reins  ou  rognons  ; 
qui  ont  le  poumon  sanguin 
ont  des  reins,  III  ix  1  2.  — 
ceux  qui  ont  du  sang  ont  un 
diaphragme,  III  x  1  2.  — 
diflerences  de  leurs  viscères 
pour  le  nombre  et  pour  l'orga- 
nisation, III  XII  1.  —  animaux 
sans  fiel,  III  xii  3.  —  variétés 
de  leur  rate  selon  les  es- 
pèces, III  XII  4.  —  diversités 
de  leurs  estomacs  selon  les 
espèces,  III  XIV  4  5.  —  à  dou- 
ble rangée  de  dents,  nature 
de  leurs  estomacs  ;  les  deux 
différences  qu'ils  présentent, 

III  XIV  4  16.  —  à  plusieurs 
estomacs,  ont  la  présure  ;  es- 
tomac dans  lequel  elle  se 
trouve  ;  cause  qui  fait  qu'ils 
ont  la  présure,  III  xv  1  2. 

—  pourvus  de  sang,  posi- 
tion de  leur  bile,  IV  ii  1.—  dé- 
pourvus de  bile,  IV  ii  1  n.  — 
qui  n'ont  pas  du  tout  de  fiel, 

IV  II  2.  —  terrestres  ou  aqua- 
tiques, qui  ont  du  sang  ;  leur 
épiploon,  IV  m  2.  —  qui 
n'ont  pas  de  sang,  descrip- 
tion de  leurs  organes  d'ali- 
mentation, IV  V.  —  différence 
qu'ils  présentent  avec  les  ani- 


maux  qui  ont  du  sang,  IV  v 
1.    —    inférieurs,    leurs   rap- 
ports  avec   les   plantes,  IV  v 
30.  —   inférieurs,  description 
de    leurs    organes    d'alimen- 
tation et  différences  que   pré- 
sentent ces  organes,  IV  v  32 
36.  —  exsangues,  disposition 
de   leurs  pieds,    IV   ix   1.   — 
qui  ont   du   sang    et    qui  sont 
vivipares,  étude  sur  leurs  par- 
ties extérieures,   IV   x   1.   — 
à  pieds    fourchus,    leur  orga- 
nisation,   IV   x  10.  —  exsan- 
gues, cause  de  leur  constitu- 
tion, pareille  aux  nains,  IV  x 
15.  —  leurs  moyens  de  se  dé- 
fendre comparés  à  ceux  qu'em- 
ploient les    hommes,   IV  x  16 
17.  —   position   différente  de 
leurs  mamelles,    IV  x   25.  — 
nature  de  leurs  jambes  ;    rôle 
et    usages   de     leurs   queues, 
IV  X   37-39.  —  à  pieds  four- 
chus,  formant,   selon  Buffon, 
une     quarantaine     d'espèces, 
IV  X  40  /i.  —  qui  ont  du  sang, 
sont  les  quadrupèdes;  les  au- 
tres dépourvus  de  pieds;  étude 
de  leurs  parties  extérieures  et 
usage  de   ces   parties,  IV  xi. 
—   organisation    et    rôle    de 
leurs  mâchoires,  IV  xi  9.    — 
comparaison  de   leur  organi- 
sation avec  celle  des  oiseaux, 
IV  XII  2  3.  —  sorte  de  grada- 
tion qu'Aristote  établit   entre 
eux,   IV  XIII  1  n. 

—  qui  marchent  et  qui  sont 
saltigrades  ;  leurs  deux  modes 
de  locomotion  ;  condition  com- 
mune d'un  point  d'appui  pour 
les  uns  et  pour  les  autres,  M  m 
12.  —  des  conditions  de  leur 
mouvement;  du  jeu  de  leurs 
flexions,  M  m  2  4  «.  —  le  haut 
dans  les  animaux  et  dans  les 
plantes,  M  iv  1-3  n.  —  posi- 
tion de  leur  droite,  M  iv  9  /i.  — 
à  deux  pieds  ;  leur  haut  et 
leur  devant  sont  déterminés  ; 

T.    II. 


direction  de  leur  haut,  M  v  1 
3.  —  doués  d'un  mouvement 
propre;  leur  genre  de  loco- 
motion, M  VI  3  n.  —  qui  ont 
du  sang,  nombre  de  leurs  appa- 
reils de  locomotion  ;  mouve- 
ment le  plus  marqué  chez 
eux  ;  différence  entre  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  et  ceux 
qui  n'en  ont  pas,    M    vu  1  2. 

—  sans  pieds;  leur  mouve- 
ment par  quatre  appareils, 
dont  on  peut  retrouver  les 
équivalents  dans  les  flexions, 
M  VII  4.  —  dont  la  locomo- 
tion est  encore  plus  lente  que 
celle  des  reptiles,  M  viii  2  n. 

—  leurs  pieds  sont  toujours 
en  nombre  pair,  M  viii  4.  — 
dépourvus  de  pieds;  façons 
dont  se  produisent  leurs 
mouvements,  M  ix  7.  —  sans 
pieds,  ce  que  l'auteur  entend 
par  cette  appellation  ;  leur 
manière  de  se  mouvoir,  M  ix 
7/1.  —  qui  ont  plus  de  quatre 
pieds;  procédé  de  leur  mouve- 
ment, M  xiv  4.  —  ne  peuvent 
être  observés  que  sous  trois 
aspects,  P  cxLvii.  —  rappro- 
chements entre  les  diverses 
classes  d'animaux  selon  leur 
mode  de  locomotion,  P  M 
274  et  suiv. 

Annonce  d'études  sur  les  vé- 
gétaux, II  x  2.  —  du  traité  de 
l'Ame,  comme  suite  naturelle 
du  traité  de  la  Marche  des 
Animaux,  M  xix  3. 

Anthropologie,  science  que  le 
xix«  siècle  se  flatte  d'avoir 
inventée,  et  dont  on  trouve 
les  premières  traces  dans  le 
livre  que  Pline  a  consacré  à 
l'homme,  P  lxiii. 

Antiquité,  ses  théories  de  chi- 
mie, II  VII  12  n.  —  citée  sur 
la  découverte  de  la  circula- 
tion du  sang,  III  iv  17  /i.  — 
--  se  servant  des  victimes 
des    sacrifices    pour   des    o  b 

27 


j-^ 


11 


418 


TABLE  ALPHABETIOUE   DES  MATIERES 


s<'rvati()us  nombrcMises,  lll 
IV  23  «.  —  ses  connaissances 
insunisantes,  au  temps  d'Aris- 
lote,  sur  la  distinction  des 
veines  et  des  artères,  III  v 
5  n.  —  sa  tliéorie  sur  la  res- 
piration, III  VI  1  H.  —  ses 
études  sur  la  rate,  III  xii  4 
n.  —  sa  théorie  des  quatre 
éléments,  IV  m  3  «.  —  ses 
études  sur  la  physiologie 
comparée,  P  liv  et  suiv.  — 
citée  sur  l'histoire  de  la  zoo- 
logie descriptive,  P  cliv.  — 
sa  part  dans  le  domaine  de 
la  physiologie  comparée,  P 
Lxxii.  —  seul  témoignage 
dans  l'Antiquité  qui  démontre 
directement  l'authenticité  du 
traité  des  Parties,  P  D  cxciii. 

—  citée  sur  l'étude  de  la  Mar- 
che des  Animaux,  dont  l'ini- 
tiative lui  appartient  exclu- 
sivement, P  M  273. 

Aorte  et  la  grande  veine,  expli- 
cation du  trajet  de  ces  veines 
et  de  leur  position  dans  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang,  III  v 
2  4.  —  rapports  de  l'aorte  et 
de  la   grande   veine,  III  v  12. 

—  distinction  de  l'aorte  et  de 
la  grande  veine,  III  vu  6  7  «. 

Apodes,  leur  définition,  M  v  3  /i. 

—  sens  'dans  lequel  sont  le 
haut  et  le  devant  ciiez  ces 
animaux,  M  v  1.  —  leur  posi- 
tion moyenne,  M  v  3  4. 

Appareils  locomoteurs,  leur  mi- 
nimum, leurs  flexions  en  sens 
inverses  chez  l'homme,  chez 
l'oiseau,  chez  les  quadru- 
pèdes vivipares  et  ovipares, 
Mil  4.  —  leur  nombre  dans 
les  bipèdes,  M  i  2  n.  —  leur 
mouvement  diagonal  chez  les 
quadrupèdes,  M  i  5.  —  pour 
le  mouvement  de  locomotion 
chez  les  animaux  :  leur  nom- 
bre, M  VII  1. 

Appendices  intestinaux  dans  les 
poissons  et  dans  les  oiseaux  ; 


position  de  ces  appendices, 
III  XIV  13  14. 
Arabe,  son  catalogue  cité  sur 
l'authenticité  du  traité  des 
Parties  des  Animaux  ;  copie 
la  liste  d'IIésycliius,  P  D 
(;xci.  —  son  catalogue  ne 
donne  que  trois  livres,  au  lieu 
de  quatre,  au  traité  des  Par- 
lies    des   Animaux,  P  D  cxci. 

—  son  catalogue  cité  sur  le 
traité  de  la  Marche  des  Ani- 
maux. M  D  318. 

Arête  dans  les  animaux  aqua- 
tiques renfermant  la  moelle  ; 
nature  de  cette  moelle,  II  vi 
4-5.  —  des  poissons,  dont  la 
moelle  semble  unir  les  ver- 
tèbres, II  VI  5  6  //. 

Aristote  a  réfuté  à  l'avance  les 
commentateurs  qui  veulent 
déplacer  le  premier  livre 
des  Parties  des  Animaux,  I  i 
1  //.  —  son  opinion  sur  la 
manière  d'apprécier  un  ou- 
vrage d'histoire  naturelle,  I 
I  1  w.  — preuve  de  son  excel- 
lente méthode,  I  i  4  w.  —  cas 
qu'il  fait  de  la  méthode  des 
mathématiciens,  qui  n'est  au 
fond    que    la    sienne,    Il  7  w. 

—  distinction  qu'il  fait  tou- 
jours des  deux  nuances  du 
Nécessaire,  I  i  9  w.  —  recom- 
mande une  réforme,  I  i  13  //. 

—  a  tenu  compte  en  histoire 
naturelle  des  opinions  de  ses 
devanciers,  I  i  13  n.  —  cas 
(|u'il  faisait  d'Empédocle,  le 
philosophe    sicilien,   I  i  15  //. 

—  principe  des  causes  finales, 
sur  lequel  il  n'a  jamais  hésité 
et  qu'il  a  répété  sous  toutes 
les  formes,  I  i  29  w.  —  expli- 
cation de  l'origine  des  choses, 
qu'il  a  toujours  combattue  ; 
cause  de  son  admiration  pour 
Anaxagore,  I  i,  30  //.  —  cite 
des  vers  d'Empédocle  sur  la 
composition  des  os,  dans  le 
Traité  de    l'Ame,  I  i  36  //.  — 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


419 


son  traité  sur  la  Respiration 
réfute  des  théories  anté- 
rieures à  la  sienne,  I  i  38  /i. 
—  sa  critique  des  classifi- 
cations tentées  avant  lui,  I  n 
3  w.  —  sa  méthode  ;  proscrit 
absolument  la  dichotomie,  I 
IV  7  «.  —  a  consacré  des  étu- 
des spéciales  à  quelques-unes 
des  fonctions  communes  à 
tous  les  animaux,  I  v  13  w. 

—  la  marche  qu'il  a  suivie 
dans  sa  zoologie,  au  début  de 
la    science,  il   y  a   vingt-deux 
siècles,   est  absolument  celle 
de  Cuvier,  II  i  1  w.  —  revient, 
sans  peut-être  en  avoir  cons- 
cience, à    la   théorie    platoni- 
cienne des  Idées,    II  i  4  w. — 
ses  vues  sur   les  fonctions  et 
les  actes  des   animaux,   II  i  8 
'\-    —    «on    admiration    pour 
l'organisation    de   la  main  de 
l'homme  ;     il     réfute    Anaxa- 
gore, II  I  9  //.  —  son   erreur 
sur   la    matière    des    viscères 
et  celle  du  cœur,  II  i  16  /i.  — 
formule  qu'il  aime  à  employer 
souvent,  II  n  11  n.  —  a  pres- 
senti la  théorie  moderne  qui, 
dans    la    respiration    et    l'en- 
tretien   de    la    vie,    voit    une 
combustion,  II  n  19  n.—  ses 
tiiéories     cosmologiques,     II 
III    1    //.    —    formes    de    son 
style,  II  III  8  w.  —  a  expliqué 
le   premier  l'ordre  nécessaire 
dans  l'étude  de   la    digestion, 
II  III  In.   —    ne    connaissait 
pas    les   vaisseaux    chylifères 
et  lymphatiques,  II  111*^9  n.— 
ingéniei^x.  procédé    auquel    il 
a  pensé    le   premier,  II  m  10 
n.  —    exactitude    et    profon- 
deur de   ses  observations  sur 
le    sang,    II   iv  3   «.  —   avait 
fait    de      nombreuses      expé- 
riences   sur     la    composition 
du  sang,  II  iv  5  //.  —  a  ignoré 
la  formation  du  chyle  et  l'ac- 
tion   des    vaisseaux    lympha- 


tiques,   II     IV    6    /i.    — -    sou 
erreur    sur    le    cerveau  ;    sou 
admiration    pour    la    sagesse 
la  nature,  II  vu  1  2  «.  —  ses 
théories     sur      l'organisation 
du    cerveau,    dans   lesquelles 
on    peut   trouver    comme    un 
reste    des    théories    platoni- 
ciennes, II  VII,  5  7//.  —  forme 
de  style  qui  lui  est  assez  ha- 
bituelle, II  X   1   //.  —  ses  tra- 
vaux personnels  sur  la   bota- 
nique ;    son    ouvrage    sur  les 
Plantes   en   deux  livres,    II  x 
2  «.    -   son    admiration    pour 
la     nature,     II     x     14     /i.    — 
grand  principe  qu'il  a  mis  en 
lumière,    II  xiv   2  n.  —  s'ex- 
cuse d'une  digression  à  propos 
des  cils,  II  xiv  6.  —  a  été  un  des 
premiers  à  proclamer  les  pri- 
vilèges de  l'homme,  II  XVI  11  w. 
—  sou  grand  principe    des 
causes  finales  qu'il  a  cent  fois 
répété  et  toujours  soutenu,  III 
I  5  /!.  —  forme  de  style  qu'il  a 
employée  rarement,  IIIi6«. — 
son  hommage  à  la  sagesse  de 
la  nature,   III  11  12  w.  —  son 
erreur  sur  le  pharynx,  III  m 
1    w.    —  conjecture    touchant 
cette   erreur,    III   m  12  w.  — 
division  qu'il  a    toujours  sui- 
vie pour  ses  descriptions  dans 
l'Histoire  des  Animaux,  III  iv 
2/1.    —   ses    théories   sur    la 
nature  du  cerveau,  III  iv  7  /î. 
—  son  hommage  à  la  sagesse 
de  la   nature,    III   iv   9  /i.  — 
soii  erreur  sur    l'origine   des 
vaisseaux  qui   contiennent   le 
sang,  III  V    2    //.  —  forme  de 
style   qui    lui     est   peu   habi- 
tuelle, III   V  7   n.  —  n'a  pas 
connu    la    véritable    fonction 
des  poumons,    III   vi    1  w.  — 
contredit  son  assertion  sur  la 
vessie  et  les  reins  de  la  tortue 
d'eau    douce,    III    ix    2   /i.   — 
nouveau   témoignage   de    son 
admiration    pour   la    sagesse 


j- 


420 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


de  la  nature,  III  xi  2  w.  — 
son  étude  remarquable  de  la 
rate,  bien  qu'il  ne  connaisse 
pas  ses  fonctions,  111  xii  4  n. 

—  son  ouvrage  spécial  sur 
la  Nourriture  des  animaux 
n'est  pas  parvenu  jusqu'à 
nous,  III  XIV  3  w.  —  son  ad- 
miration bien  connue  pour  la 
sagesse  de  la  nature,  III  xiv 
\^  n.  —  détails  prouvant  le 
grand  soin  avec  lequel  il 
avait  disséqué,  III  xiv  20 
,1.  —  précaution  anatomique 
qu'il  recommande  souvent  et 
qu'il  pratiquait  avec  soin,  III 

XIV  22  n. 

—  ses  travaux  anatoniiques 
et  détails  qui  en  témoignent,  IV 
Il  3  «.  —  preuve  à  l'appui  des 
dissections  auxquelles  il  a  du 
se  livrer,  IV  ii  4  n. —  ne  pou- 
vait pas  savoir  que  le  foie  est 
alimenté  par  du  sang  vei- 
neux ;  conjecture  de  quelques 
commentateurs  à  ce  sujet,  IV 
II  6  M.  —  son  erreur  sur  le 
principe  de  la  sensibilité,  IV 
V  2  M.  —  a  joint  d'une  ma- 
nière systématique  des  des- 
sins spéciaux  à  ses  descrip- 
tions zoologiques,  IV  v  16  w. 

—  sa  théorie  de  la  sensibilité 
conservée  par  la  science 
comme  un  de  ses  principes 
fondamentaux,   IV  v  32  //.  -— 

—  a  varié  plus  d'une  fois 
dans  sa  théorie  d'un  organe 
servant  à  un  ou  plusieurs 
usages,  IV  VI  8  w.  —  théorie 
qui  lui  est  chère,  et  qu'il  ne 
manque  jamais  de  rappeler, 
IV  VII  1  w.  —  son  erreur 
étrange  sur  l'ostéologie  du 
cou  chez  le  loup  et  le  lion, 
IV  x  5  «.  —  a  senti  profon- 
dément.la  grandeur  et  le  pri- 
vilège de  l'homme,  parmi  tous 
les  animaux  ;  son  admiration 
des  œuvres  de  la  nature,  IV 
X    13   et    suiv.    /*.   —    théorie 


qu'il  a  souvent  exposée  dans 
ses  ouvrages  d'histoire  na- 
turelle ;  dans  les  autres,  il 
varie  sur  cette  théorie,  IV  x 
24  w.  —  sorte  de  gradation 
qu'il  établit  entre  les  ani- 
maux, IV  XIII  1  rt.  —  impor- 
tance qu'il  attache  au  nombre 
des    nageoires,    IV    xiii    7    //. 

—  il  réfute,  dans  le  traité 
de  la  Respiration,  Anaxa- 
gore,  Démocrite  et  Dio- 
gène  d'Appollonie,  sur  la  res- 
piration des  poissons,  IV  xiii 
10  n.  —  sa  théorie  ordinaire 
sur  la  sagesse  de  la  nature, 
IV  XIII  12  /i.  —  a  fait,  dans 
tout  son  traité  des  Parties 
des  Animaux,  de  la  physiologie 
comparée,  IV  xiv  4  n.  —  sa 
classilication  des  phoques  et 
des  chauves-souris,  IV  xiii 
18  n. 

Aristote,  ses  ouvrages  nom- 
breux de  physiologie  ;  cita- 
tion de  ceux  qui  nous  ont  été 
conservés,  P  m.  —  leur  ca- 
ractère, P  m.  —  sa  physio- 
logie appuyée  sur  une  ana- 
toinic  curieuse  et  attentive  ; 
ses  Descriptions  et  ses  Des- 
sins anatomiques  perdus  pour 
nous,  P  IV.  —  sa  méthode  en 
histoire  naturelle,  P  v  et 
suiv.  —  son  premier  livre  du 
traité  des  Parties,  cité  sur 
les  rapports  de  la  philosophie 
et  des  sciences,  P  vi.  —  ad- 
mirateur passionné  et  obser- 
vateur    de    la    nature,     P    x. 

pages  magnifiques  que  cette 

admiration  lui  inspire,   ibid. 

—  cité  pour  prouver  l'action 
d'une  intelligence  infinie  dans 
l'univers  ;  le  premier  entre 
tous  les  penseurs  ;  sa  croyance 
aux  causes  finales,  P  x.  — 
proclame  qu'il  n'y  a  pas  de 
hasard  dans  la  nature  ;  expres- 
sion de  son  admiration  pour 
la  nature  dans  les  plus  belles 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  421 


pages  qu'ait   inspirées  ce  su- 
jet ;  son  enthousiasme  égal  au 
Cœli   enarrant  des   Psaumes  ; 
placé  à    côté    de  David,  P  xi. 
—    importance     qu'il    attache 
au  sang  et  à  sa  température  ; 
son    analyse     minutieuse    de 
ce    liquide,    P    xv.    —    réfute 
Anaxagore     sur    la    main    de 
l'homme,    P   lui.  —  sa   mort 
prématurée    et    le   destin    de 
ses      manuscrits      expliquent 
l'irrégularité    de    la    dernière 
portion  du  traité  des  Parties, 
P  LUI.  —  seul   a  constitué  la 
science    de    la  physiologie,  P 
Lvii.  —  père   de   la  zoologie, 
de  la  physiologie  et  de  l'ana- 
tomie  ;    ses    héritiers    et    ses 
successeurs    dans  sa    famille, 
P    Lvii    et     suiv.    —   services 
qu'il  a  rendus  j\  l'histoire  na- 
turelle ;   cité    sur  l'origine  de 
la  science,  P   lviii.  —  vénéré 
à    Alexandrie    et     à    Athènes 
presque    autant    qu'il    le    fut 
par  notre  Moyen-Age,  P  lix. 

—  adversaire  déclaré  de  la 
méthode  de  division;  critique 
et  erreur  de  Galien  à  ce  su- 
jet, P  lxix.  —  sa  méthode  dans 
1  étude  de  la  physiologie  com- 
parée, suivie  par  Ambroise 
Paré,  P  lxxxi. — son  langage 
plus  austère  et  plus  lier  en- 
core que  celui  de  Cuvier,  sur 
les  choses  éternelles  dans  les 
cieux  et  les  choses  péris- 
sables dans    la  nature,  P  cvi. 

—  sa  théorie  du  problème  de 
la  vie  ;  le  Traité  de  l'ànie,  à 
lui  seul,  sufïirait  pour  glo- 
l'ifier  son  génie,  P  cxxxiii.  — 
son  entreprise  encyclopédi- 
que beaucoup  plus  originale 
que  celle   de   Pline,  P  cxlvii. 

—  trois  sciences  qu'il  con- 
fondait dans  son  œuvre  ;  ré- 
sultat fâcheux  de  cette  con- 
fusion, P  cxLviii.  —  a  mêlé 
la  zoologie  descriptive,  l'ana- 


tomie  et  la  physiologie,  P 
cxlix.  —  importance  qu'il 
accordait  à  l'anatomie,  égale 
à  celle  qu'y  attachait  Cuvier, 
P  CLiii.  —  ses  travaux  en 
physiologie,  P  cliv.  —  sa 
formule  :  «  L'homme  engendre 
l'homme  »,  citée,  Pclv.  —  pro- 
clame après  Anaxagore  l'in- 
finie sagesse  de  la  nature,  P 
clxxiii.  —  partisan  des  causes 
finales,  P  clxxiv.  —  deux 
qualités  qui  le  recommandent 
et  l'imposent  à  l'attention  du 
genre  humain,  P  clxxv.  —  sa 
place  dans  le  savoir  humain  ; 
son  influence  sur  l'Antiquité 
et  sur  le  Moyen-Age,  P  clxxv. 

—  importance  de  son  témoi- 
gnage sur  la  puissance  infinie 
qui  régit    l'univers,   P    clxxv. 

—  sa  grandeur  incomparable 
dans  les  sciences,  P  clxxxviii. 
— conditions  qui  lui  ont  permis 
d'être  le  législateur  de  tant 
de  sciences,  P  clxxxviii.  — 
il  a  fondé  la  physiologie 
comparée,  comme  tant  d'au- 
tres sciences,  P  clxxxviii.  — 
père  de  la  logique,  P  clxxxviii. 

—  conclusion  sur  ses  ou- 
vrages de  science  et  de  phi- 
losophie ;  sur  sa  physiologie 
comparée  ;  le  premier  et  le 
plus  grand  des  physiologistes, 
P  cLxxxix.  —  son  opinion  sur 
la  constitution  merveilleuse 
de  la  main,  reproduite  par 
Galien  dans  son  traité  «  De 
usu  parti  uni  »,  D  cxciii.  — 
comparaison  de  son  traité 
des  Parties  des  Animaux  avec 
celui  de  Galien  «  De  usu  par- 
partium  »,    D    cxciii    et    suiv. 

—  ouvrages  où  il  cite  le 
traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, D  cxciv.  —  son  stvle 
dans  le  traité  des  Parties  des 
Animaux,  D  cxcix.  —  soin 
qu'il  prend,  dans  ses  prin- 
cipaux ouvrages,    de  les  faire 


422 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


précéder  de  quelques  consi- 
dérations d'ensemble  sur  le 
sujet  qu'il  se  propose  d'étu- 
dier, D  ce.  —  plan  qu'il  s'esi 
tracé  dans  l'Histoire  des  Ani- 
maux, et  qui  se  déroule  dans 
les  neuf  livres  dont  l'œuvre 
entière  est  composée ,  D 
CCI.  —  services  incompara- 
bles qu'il  a  rendus  à  la  zoo- 
logie, D  cciv,  —  destin  de 
ses  manuscrits,  sa  mort  pré- 
maturée ;  ses  œuvres  ina- 
chevées ;  sa  gloire  scienti- 
fique, D  cciv.  —  son  Histoire 
des  Animaux,  ses  études  de, 
science  physiologique,  D  cciv. 
—  sentiments  que  lui  inspire 
le  spectacle  de  la  nature,  et 
qu'il  exprime  en  termes  ma- 
gnifiques et  profonds,  D  cciv. 
Aristote,  soin  qu'il  a  toujours 
pris  dans  ses  ouvrages  ;  mé- 
thode qu'il  a  le  premier  pré- 
conisée ;  sa  croyance  aux 
causes  finales,  M  I  i  //.  —  il 
a  créé  la  science  de  l'anatomie 
comparée,  sans  avoir  créé  le 
mot,  M  I  I  «.  —  père  de  la 
méthode  d'observation,  placée 
à  la  tète  de  tous  ses  ouvrages 
principaux  ;  sa  gloire,  M  11  i 
fi,  —  ses  ouvrages  sur  les 
plantes  ;  a  fait  faire  la  bota- 
nique par  son  disciple  Théo- 
phraste,  M  IV  i  «.  —  son 
erreur  sur  un  genre  de  loco- 
motion ;  ne  connaissait  pas 
les  serpents  amphisbènes,  M 
VI  3  w.  —  principe  qu'il  a 
toujours  professé,  sur  les 
traces  de  Platon  et  de  So- 
crate,  M  viii  \  n.  —  attention 
avec  laquelle  il  a  étudié  les 
diverses  phases  que  présente 
la  marche  dans  l'homme,  M 
IX  5  n.  —  sens  qu'il  prête  au 
mot  d'Epaule,  M  xiii  3  «.  — 
un  des  défenseurs  les  plus 
autorisés  de  la  théorie  de 
roptimisme,    M    xv    3    n.    — 


attribue  au  naturaliste  la  vé- 
ritable étude  de  l'âme,  M  xix 
3  n. 

Aristote,  science  (|ue  son  génie 
a  créée  ;  honneur  qui  lui  re- 
vient, P  M  274  et  suiv.  —  ses 
différentes  études  sur  le  mou- 
vement, P  M  275.  —  son  ou- 
vrage sur  le  Mouvement  dans 
les  Animaux,  P  M  276.  —  et 
sur  la  Marche  des  Animaux, 
iW.,  ibid.  —  se  montre  dans 
sa  Physique  le  précurseur  de 
Descartes,  de  Newton  et  de 
Laplace,  P  M  276.  — cité  par 
Claude  Perrault,  qui  n'ac- 
corde pas  au  père  de  la 
science  toute  l'estime  qui  lui 
est  due,  P  M  301.  —  il  a  frayé 
le  chemin  à  la  science  de  la 
nature,  P  M  316.  —  appré- 
ciation de  ses  labeurs  ;  place 
qu'il  tient  dans  l'histoire  de 
la  science  et  dans  la  science 
elle-même  ;  son  génie  ;  sa 
gloire,  M  D  320. 

Art,  histoire  de  l'art  intéressée  à 
une  indication  d'Aristote,  M 
XI  V  n. 

Artère,  rôle  de  la  trachée-ar- 
tère ;  nécessité  de  sa  posi- 
tion ;  réfutation  de  l'opinion 
de  ceux  qui  soutiennent  (|ue 
c'est  par  l'artère  que  l'animal 
reçoit  et  avale  sa  boisson,  III 
m  4  et  suiv.  —  sa  direction. 
III  m  12.  Voir  Trachée-ar- 
tère. 

Artères,  ne  sont  pas  distin- 
guées des  veines  au  temps 
d'Aristote,  III  iv  8  n.  —  prin- 
cipales du  mésentère,  IV  iv 
3  n. 

Articulations  de  la  voix  se  par- 
tagent entre  la  langue  et  les 
lèvres,  II  XVI  13. 

Artiste,  sa  manière  de  modeli'r 
un  animal,  comparée  à  la  ma- 
nière dont  la  nature  le  cons- 
truit, II  IX  6. 

Astronomie.      prtigrès      qu'elle 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


423 


avait     déjà     faits      au     temps 
d'Aristote,  I  i  7  w. 
Athéisme,  sa  vogue  ;  motifs  des 
savants    qui    y     adhèrent,    P 
cLxix.   —    sorti    du    transfor- 
misme ;  dangers  de  ces  théo- 
ries, pour  la  science  ;    objec- 
tions contre  ces  doctrines  dé- 
cevantes, P  CLxx.  —  son  action 
sur  la   science  moderne  ;   ses 
causes,    P  clxxvii. 
Athénée,   cité  sur  l'authenticité 
du  traité  des  Parties  des  Ani- 
maux ;     autre     ouvrage     qu'il 
désigne  en    citant  souvent   le 
traité    des   Parties,  P  D   cxci. 
—  son  erreur  sur  le  prétendu 
Ve  livre  du  traité  des   Parties 
des  Animaux,  D  cxci. 
Athlètes  qui    sautent   avec  des 
haltères,    preuve     de    la    né- 
cessité   d'une     base    pour   le 
mouvement,  M  m  4. 
Atrabilaires,      irritabilité      des 

gens  atrabilaires,  IV  ii  2  //. 
Attitude    de    l'homme,    qui  est 
seul    de    tous    les    animaux    à 
l'avoir,  IV  x  6. —  pour  se  mettre 
en  défense  et  pour  lancer  quel- 
(fue   chose,  prouvant  le  com- 
mencement     du      mouvement 
par  la  droite,  M  iv  9. 
AuBERT   et  WiMMER  (MM.),  édi- 
teurs et  traducteurs  de  1  His- 
toire des    Animaux,   cités  sur 
la  définition  du  crocodile  ter- 
restre,   II     xvii    7    //.    —    sur 
l'identification  du  mot  de  car- 
pes, II  XVII  11  //.  —  catalogue 
de  leur  édition   et    traduction 
de     l'Hisloire    des    Animaux, 
cité  sur  l'amia,  IV   ii   1  w.  — 
la  table  de    leur  édition  de  la 
Génération  des  Animaux  citée 
sur  la  nutrition,  IV  iv  3  u. — 
leur  catalogue  cité  sur  l'iden- 
tification des  teuthies  ou  teu- 
thides,  IV   V  6   n.  —  leur  ca- 
talogue  cité    sur    l'identifica- 
tion   des    crustacés  ;     sur    les 
héracléoles,  IV  viii  1  3  //.  — 


leur  catalogue  cité  sur  le  cro- 
codile terrestre  des  Grecs,  IV 
XI  2  n.  —  leur  catalogue  cité 
sur  l'identification  du  nom  de 
Crex,    IV    XII    22    n.   —   sur 
les  grenouilles  marines  ;    sur 
l'identification  du  cordyle,  IV 
XIII  2  4  «.    —   leur    catalogue 
cité     sur     l'identification    du 
cordyle    et   du   batos,  IV  xiii 
4  «.  —  cité  pour  leur  édition 
de  l'Histoire  des  Animaux.  D 
ccii.  —    leur    édition    et   tra- 
duction de  l'Histoire  des  Ani- 
maux   citée    pour    une    inter- 
prétation erronée  d  un  renvoi 
à  un  passage,    D  id.,  ibid.  — 
leur  catalogue  en  tète  de  leur 
édition  et  traduction  de  l'His- 
toire   des    Animaux,  cité    sur 
l'identification  des  kestres,  M 
VII  7  «.  —  sur  la  classification 
des  batos,  M  ix  11  n.  —  leur 
catalogue     cité    sur     le     caii- 
Ihare,  M  x  4  «. 
Authenticité  du  traité  des  Par- 
ties   des    Animaux,  D  cxci    et 
suiv.  —  indubitable  du  traité 
de  la  Génération,  D  cxcvii.  — 
du    traité    de   la   Marche    des 
Animaux,     M    D    318.    —    du 
traité   de   la   Marche   ou  Lo- 
comotion  des   Animaux,  M  D 
319.  —  du    traité    de   la  Mar- 
che ou   Locomotion  des  Ani- 
maux,  M  D  321. 
Autruche   (moineau  de    Libye), 
conformation    de    ses    pieds, 
IV  XII  22  /î.  —   ses  deux  na- 
tures ;  rangée  parla  zoologie 
moderne,     parmi     les    échas- 
siers  brévipennes  ;   nature  de 
ses  plumes  et  de  ses  doigts,  sur 
laquelle  Aristote   se  trompe  ; 
sa    course     rapide  ;     appelée 
struthio-camelus   dans  la  no- 
menclature actuelle,  IV  xiv  1 
3  n.  —  ou  moineau  de  Libye, 
description  de   sa  double  or- 
ganisation, IV  XIV  1-4. 
Autruches  d'Amérique  et  d'Aus- 


r 


424 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


tralie  ont  trois  doigts,  IV  xiv 
2  w. 
AvERROËs  (1120-1198),  cité  pour 
les  traductions  dans  les- 
quelles Albert  le  Grand  a 
étudie  Aristote,  P  lxxii.  — 
ses   travaux   en   histoire   na- 


turelle, P  LXXII  et  suiv. 
AvicENNE  (980-1037),  cité  pour 
les  traductions  dans  lesquelles 
Albert  le  Grand  a  étudié  Aris- 
tote,  P  LXXII.  —  ses  travaux 
en  histoire  naturelle,  P  lxxu 
et  suiv. 


B 


Bacon,  inventeur  soi-disant  de 
la  méthode  d'observation, 
pratiquée  et  comprise  deux 
mille  ans  avant  lui,  I  i  7  n. — 
gloire  que  les  savants  mo- 
dernes font  à  tort  remonter 
jusqu'à  lui,  et  qu'ils  croient 
partager,  I  v  14  n.  —  pré- 
cepte qui  date  de  lui  soi-di- 
sant, mais  qui  ne  peut  être 
contesté  au  génie  grec,  P  viii. 

—  critique  et  attaque  qu'il  a 
négligées  contre  la  renommée 
universelle     d'Aristote,    P   D 

CXCVIII. 

Baër  (Ernest  de),  (1827),  ses 
beaux  travaux  cités  pour  ce 
qu'il  y  a  de  vrai  dans  la 
théorie  de  la  cellule,  P  clxiii. 

—  ses  travaux  sur  l'œuf 
humain,  P  clxiii. 

Baleine,  a  un  poumon,  III  vi  2. 

Baleines,  leur  évent;  rôle  et  dis- 
position de  l'évent  dans  les  cé- 
tacés, IV  XIII  16  17. 

Banquet,  de  Platon,  traduction 
de  M.  V.  Cousin,  cité  sur  la 
représentation  des  Amours 
auxquels  les  peintres  prê- 
taient des  ailes,  M  xi  5  w. 

Barthez,  son  ouvrage  :  «  Nou- 
velle Méchanique  des  mouve- 
ments de  l'homme  et  des  ani- 
maux »,  cité  sur  les  difl'é- 
*  rences  dans  la  station  droite 
chez  les  oiseaux  et  chez 
l'homme,  M  v  4  n,  —  cité  sur 
la   reptation,    M   vu   6   «.   — 


cité  sur  le  mouvement  des 
ailes  de  l'oiseau  ;  passage 
d'Aristote  qu'il  cite  et  qu'il 
approuve,  sur  les  poissons 
plats  ;  explication  qu'il  donne 
de  la  manière  de  nager  de 
ces  poissons,  M  ix  10  11  n. 
—  cité  sur  une  comparaison 
qu'emploie  Aristote;  Barthez 
n'a  pas  eu  à  la  lui  emprunter, 
M  x  3  /i.  —  célèbre  profes- 
seur de  Montpellier  ;  son  ou- 
vrage «  Nouvelle  Méchanique 
des  mouvements  de  l'homme 
et  des  animaux  »;  sa  théorie 
personnelle  sur  le  principe 
vital  ;  auteurs  qu'il  critique 
pour  leur  opinion  sur  les 
causes  du  mouvement,  P  M 
302.  —  son  ouvrage  sur  la 
Nouvelle  méchanique  des 
mouvements  de  l'homme  et 
des  animaux ,  P  M  302  et 
suiv.  —  chancelier  de  l'uni- 
versité de  médecine  à  Mont- 
pellier ;  origine  de  son  ou- 
vrage ;  appréciation  de  cet 
ouvrage,  P  M  302  et  suiv. 
Bas  et  haut  dans  l'animal,  III 
X  2.  —  et  haut  dans  les  ani- 
maux et  dans  les  plantes  ; 
leur  définition  ;  différence  de 
leur  position,  M  iv  1-3.  — 
haut  et  tnilieu,  chez  les  ani- 
maux et  dans  les  végétaux, 
M  V  3  4.  —  corrélation  in- 
time du  haut  et  du  bas,  de 
la  droite  et    de    la  gauche  ;  il 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


425 


n'y  a  de  part  et  d'autre  qu'un 
seul  et  même  principe  pour 
les  deux,  M  vi  4  5.  —  rap- 
port du  bas  et  du  haut  au 
principe  du  mouvement  dans 
l'animal,  M  vi  6  //. 

Base,  nécessité  d'une  base  pour 
les  mouvements  de  locomo- 
tion, M  m  3  4. 

Bassinet,  du  foie  ;  sa  définition  ; 
nom  qu'il  reçoit  en  se  ré- 
duisant, III  IX  3  n. 

Batos,  poisson  peu  connu  ;  son 
identification,  IV  xiii  4  w.  — 
nombre  et  position  de  ses 
nageoires,  IV  xiii  4  8.  —  na- 
ture de  sa  peau,  IV  xiii  14. 
—  incertitude  sur  l'identifi- 
cation de  ce  poisson  ;  sup- 
posé être  de  la  famille  des 
raies,  IV  xiii  8  w.  —  natation 
spéciale  de  ce  poisson,  M  ix 
11.  —  impossibilité  presque 
complète  d'identifier  ce  pois- 
son, M  IX  11  n. 

Battement  du  cœur  dans  l'hom- 
me, et  sa  cause,  III  vi  4. 

Bec  des  oiseaux,  matière  ana- 
logue aux  os  ;  son  emploi  ;  sa 
nature,  II  iv  14  15.  —  des 
oiseaux  ;  différences  du  bec 
selon  les  espèces  ;  selon  les 
usages  auxquels  il  sert,  et 
selon  le  secours  dont  l'ani- 
mal a  besoin,  III  i  12-15.  — 
description  du  bec  des  pal- 
mipèdes, III  I  14  n.  —  des  oi- 
seaux, organes  qu'il  remplace 
chez  ces  animaux,  IV  xii  3. 

Béclard  (M.  J.),  son  traité  élé- 
mentaire de  physiologie  hu- 
maine, sixième  édition,  cité 
sur  l'organe  du  goût,  IV  xi 
4  w.  —  son  Traité  élémen- 
taire de  physiologie  humaine, 
cité  sur  la  droite  dans  les 
animaux,  M  iv  9  «. 

Bégaiement  et  Bredouillemext, 
venant  d'un  défaut  dans  l'or- 
ganisation de  la  langue,  IV 
XVII  3. 


Bélier,  longueur  de  ses  intes- 
tins, III  XIV  18  n. 

Bell,  Charles  (1811),  ses  dé- 
couvertes sur  le  fluide  ner- 
veux, P  XXVI.  —  ses  expé- 
périences  sur  la  moelle  épi- 
nière,  P  xxvi. 

Bell-Pettigrew  (M.  J.),  son 
ouvrage  :  «  la  Locomotion 
chez  les  animaux  »,  cité  sur 
le  principe  des  causes  finales 
et   de    l'optimisme,    M  ii  2  n. 

—  cité  sur  le  jeu  des  flexions 
dans   les   animaux,   M  m  4  n. 

—  analyse  de  son  ouvrage,  P 
M  310  et  suiv.  —  Voir  Petti- 
grew. 

Bellini  de  Florence,  élève  de 
Borelli,  et  chef  avec  lui  de  la 
doctrine  iatro-mathématique, 
P  M  294. 

Belon,  son  initiative  en  zoo- 
logie descriptive,  P  lxxxi. 

Bernard,  Claude,  sa  découvecle 
de  l'élaboration  du  sucre  par 
le  foie,  IV  II  6  «.  —  confesse 
son  ignorance  au  sujet  de  la 
formation  de  la  graisse,  P 
XXIV.  —  (1813-1878),  sphère 
dans  laquelle  il  s'est  mû  ;  in- 
certitudes de  ses  théories  ;  in- 
terprétations auxquelles  elles 
se  prêtent  ;  mérite  de  ses 
découvertes  ;  analyse  et  cri- 
tique de  ses  théories,  P  cxxiii 
et  suiv.  —  nature  de  ses  tra- 
vaux, P  cxxiv.  —  adopte  le 
langage  du  spiritualisme  ;  se- 
cret qu'il  n'a  pas  livré  à  ses 
lecteurs  ;  partisan  de  la  cel- 
lule ;  distinction  qu'il  fait 
dans  toutes  les  fonctions 
organiques  ;  son  erreur  sur 
l'objet  de  la  psychologie  et 
de    la    physiologie,    P  cxxvii. 

—  son  erreur  relativement  à 
la  date  de  l'étude  de  la  phy- 
siologie, P  cxxxii.  —  admi- 
ration qu'il  a  pour  Bichat;  ad- 
versaires qu'il  croit  devoir 
combattre  ;  son  assertion  sur 


j^ 


426  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


427 


l'origine  des  clioses,  P  cxxxii. 
—  critique    Descartes,    Leib- 
niz   et    Cuvicr,    P    cxxxii.    — 
son  erreur  au    sujet    des  ra})- 
ports  de  la  philosophie  et  de 
la    science,    P    cxxxiv.  —  cri- 
tique qu'il    adresse   à  la  phi- 
losophie ;  doctrines  auxquelles 
il  incline  ;  sa  croyance  ;  éclat 
et  influence  de  ses  travaux  de 
physiologie  humaine  ;    sa   ré- 
putation   parmi    ses    contem- 
porains,     P    cxxxiv.    —    son 
irritation   peu   sage  contre  la 
philosophie,     P     clxxxii.     — 
Voir  Claude  Bernard. 
Bertrand     de     Saint-Germ;iin , 
sou    ouvrage    sur    Descartes, 
physiologiste,     P    lxxxiv.    — 
démontre    l'influence    que  les 
idées  physiologiques  de  Des- 
cartes ont  exercée  au  xviit^  siè- 
cle, P  id.j  ibid. 
Bètes  à  cornes,  leurs  estomacs 
multiples  ;     sont     des     rumi- 
nants, III  xiv  5  7. 
Bu:hat,  son  génie,  P  xc.  —  son 
anatomie     générale,    ouvrage 
durable  ;    regrets  de  sa    mort 
prématurée  (1802),  P/rf.,  ibid. 
—  et  Cuvier,    cités  pour  leur 
définition    de    la  vie,  opposée 
à    celle    de     Claude- Bernard, 
P   cxxv.    —    admiration     que 
(Maude-Bernard    a    pour    lui, 
P  c:xxii. 
Bile,  différence  dans    sa  sécré- 
tion ;    son    rôle     dans    la    di- 
gestion,   IV    11  1  w.  —  sa  po- 
sition   dans    les   animaux  qui 
ont  du  sang,  et    spécialement 
dans  les  poissons   et  les  rep- 
tiles ;  erreurs  sur  sa  fonction, 
IV    II    12.  —  dans    l'homme, 
dans  les   moutons  et  les  chè- 
vres de  Naxos   et  de  Chalcis, 
IV  II  3.   —    nature    de  la  bile 
dans    ses     rapports     avec    le 
sang,    ÎV  II  5.    —    sa    défini- 
tion ;   théories    anciennes  sur 
la  corrélation  de  la  bile  et  de 


la  longévité  ;    sou  utilité  ;  est 
nécessaire  dans  tous  les  ani- 
maux, IV  II  7  8.  —  sou  action 
sur    la    digestion    et  sur  l'or- 
ganisme   entier    n'a    été    bien 
connue    que   de  notre  temps, 
IV    II    5   n.  —  sa   définition  ; 
son  objet,  IV    ii   7  /ï.   —  son 
organe  spécial    dans    le  foie  ; 
sa  définition,  IV  ii  8  n. 
Biographie    universelle    de    Mi- 
chaud,  citée  sur  l'appréciation 
élogieuse  que    fait    Cuvier  du 
traité  de  physiologie  d'Albert 
de  llaller,  P   i.xxxviii.  —  art. 
de    Cuvier,    citée  sur  les  œu- 
vres de  Vicq  d'Azyr,  P  xc. 
Biologie,     une     des     questions 
les    plus    importantes    qu'elle 
puisse    se    proposer,    II  ii  23 
n.  —  nom  aussi   nouveau  que 
cette  science  ;  ouvrage  d'Aris- 
tote  dans  lequel    on  en  aper- 
çoit  quelques   linéaments,    P 
cLviii.    —    ce     qu'on     entend 
par  ce  mot,  P  clviii. 
BipiiDEs,    du    nombre     de    leurs 
appareils  de  mouvement,  M  i 
2    «.    —    leur     haut   et    leur 
devant,     M    v    1    //.    —   leuis 
flexi<»ns    démontrées    par  des 
figures   graphiques,  M  xiii  2. 
Bivalves,     leur      organisation  ; 
leur     ressemblance    avec     les 
turbines,    IV  v  14  15.  —  po- 
sition de  leur  micon  et  de  leur 
œuf,    ly  V  18  19.  —  difficulté 
à    expliquer   ce    que   Aristote 
appelle    leur   œuf,    IV  v  19  n. 
—    et    univalves,    leur   orga- 
nisation analogue   à  celle  des 
plantes  ;  position  de  l'organe 
qui  sert  à  les  nourrir,  IV  vu  2  3. 
Blain VILLE  (1829),   ses  ouvrages 
cités    à    côté  de  ceux    de  Cu- 
vier,  P  CVII. 
Blessures    au    bas  ventre,  pro- 
voquant le  rire,  III  x  6. 
Blumenbach  (1794),  son  ouvrage 
sur    l'anatomie   comparée,    P 

XCII. 


Boa-constrictor,  nombre  de  ses 
vertèbres,  dont  252  portant 
les  côtes,  IV  XI  12  n. 

Boërhaave,  son  expression  éner- 
gique sur  les  vaisseaux  ab- 
sorbants des  viscères,  répé- 
tée par  Cuvier,  II  m  9  n.  — 
le  premier  des  médecins  et 
des  chimistes  de  son  temps 
(1668-1738),  P  Lxxxv.  —  et 
Albinus,  cités  pour  leur  su- 
perbe et  utile  édition  des  ou- 
vrages anatomiques  de  Vésale, 

P  LXXVII. 

Bœufs,  nécessité  de  leur  ma- 
nière de  paître,  II  xvi  4.  — 
différence  des  cornes  des 
bœufs  femelles  avec  celles  des 
taureaux,  III  i  7.  —  espèces 
dont  le  cœur  a  un  os,  III  iv 
16.  —  nombre  et  fonctions  des 
estomacs  dvi  bœuf,  III  xiv   7. 

BoNASEs  ou  bizous,  leurs  cornes 
recourbées  1  une  vers  l'autre; 
leur  moyen  de  défense,  III  ii  3. 

BoRELLi  (1608-1679),  sa  patrie; 
profess  ur  d'anatomie  à  Pise 
et  à  Florence  :  inathématicieu 
plus  encore  que  médecin  et 
physiologiste;  chef  de  la  doc- 
trine latro-mathématique  avec 
son  élève,  Bellini,  de  Florence; 
ouvrage  qui  a  fait  sa  renom- 
mée, et  qui  est  dédié  àChristine 
de  Suède,  P  M  293.  —  ses  tra- 
vaux sur  la  locomotion  des  ani- 
maux, P  M  294.  —  a  fait  abus 
des  mathématiques,  P  M  296. 
—  critiqué  par  Barthez  ;  ses 
erreurs  mathématiques  réfu- 
tées par  Varignon  et  par  un 
■  grand  nombre  de  mathémati- 
ciens, P  M  304. 

Botanique  de  Théophraste,  dis- 
ciple d'Aristote,  M  iv  1  //. 

Bouche,  sa  fonction  ;  sa  défini- 
tion ;  son  travail  sur  les  ali- 
ments, II  III  7-9.  —  et  langue 
des  poissons  et  des  crocodi- 
les, II  XVII  7  et  suiv.  —  des 
mollusques,     des     crustacés, 


des  testacés,  des  insectes,  II 
XVII  12  13.  —  son  rôle;  ses 
diverses  fonctions  ;  pour  la 
respiration  ;  pour  le  combat  ; 
pour  le  langage,  III  i  9  10. — 
organisation  de  la  bouche  du 
crocodile,  IV  xi  10  n.  —  va- 
riétés des  formes  de  la  bouche 
dans  les  poissons  ;  de  la  bou- 
che des  dauphins  et  des  séla- 
ciens, IV  XIII  12.  —  et  dents 
des  animaux,  P  xl. 
Bouddhistes  de  l'extrême  Orient; 
leurs  doctrines  citées  par  rap- 
port à  celles  du  transformisme, 

P    CLXVIII. 

Bourse  de  l'encre  chez  les  sei- 
ches, chez  les  polypes  et  les 
calmars,  IV  v  8  //. 

Brahmanes,  cités  pour  les  scien- 
ces   qu'ils    ont     cultivées,     P 

CLXXXV. 

Branchies  dans  les  crustacés  ; 
leur  position  ;  leur  nombre, 
1\  VIII  5/1.  —  des  sélaciens; 
leur  nature  ;  leur  mouvement, 
IV  XIII  9  10  //.  —  des  pois- 
sons; leur  organisation  dans 
les  sélaciens  ;  leur  nombre  et 
leur  dimension,  IV  xiii  9-11. 
—  leur  nombre  et  leur»  va- 
riétés, IV  xiii  11.  —  Aristote 
ignorait  leur  véritable  usage, 
IV  XIII  17  «. 

Bras,  leur  balancement  dans  la 
course,  servant  de  point  d'ap- 
pui dans  les  mouvements  de 
locomotion,  M  m  4.  —  flexion 
des  bras  et  des  pieds  chez 
l'homme,  M  xii  5  6. 

BrEDOUILLEMENT,    II  XVII   3. 

Bridgewater,  traités  de  ce  nom, 
à  la  gloire  de  Dieu,  P  clxxix. 

Buhales,  leurs  moyens  de  dé- 
fense, III  II  3. 

Buccins,    leur   organisation,  IV 


V    1 


leur  manière    de  se 


mouvoir,  M  iv  10. 

Buccinoïdes,  leur  coquille  en  spi- 
rale. IV  VII  2  w. 

BuFFON,  son    étude  spéciale  sur 


428 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


la  méthode  en  histoire  natu- 
relle, I  II  «.  —  sa  distinction 
entre  les  animaux  sauvages 
et   les  animaux    domestiques, 

I  III  12  w.  —  cité  sur  le  début 
nécessaire  de  la  science  zoo- 
logique, I  V  11  n.  —  cité  sur 
la  trompe  de  l'éléphant,  II 
XVI  4/1.  —  sur  le  nombre  de 
ses  doigts  et  de  ses  ongles  ; 
sur  les  jambes  de  l'éléphant, 

II  XVI  5  w.  —  cité  sur  le  prin- 
cipe des  causes  finales  d'A- 
ristote;  son  étude  du  cochon 
et  du  sanglier,  III  i  5  w.  — 
cité  sur  le  résultat  de  la  sur- 
abondance de  graisse  dans 
les  moutons,  III   ix   10  11   n. 

—  et  Cuvier,  soin  avec  lequel 
ils  ont  étudié  la  question  de 
la  génération,  III  xiv  3   //.  — 

—  son  Discours  sur  la  nature 
des  oiseaux,  cité  pour  l'appa- 
reil qui  remplace  chez  les  oi- 
seaux celui  de  la  mastication 
chez  les  mammifères,  III  xiv 
9  «.  —  cité  sur  le  ccecum  du 
lièvre,  III  xv  2  w.  —  Descrip- 
tion de  l'homme,  citée  sur  l'é- 
tude d'une  partie  de  l'orga- 
nisT«tion   iiumaine,  IV  x  36  //. 

—  faisait  des  orangs  la  pre- 
mière classe  des  singes,  IV 
X  38  M.  —  cité  sur  les  ani- 
maux à  pieds  fourchus,  for- 
mant, selon  lui,  une  quaran- 
taine d'espèces,  IV  x  40  /i.  — 
Discours  sur  la  nature  des 
oiseaux;  ses  généralités  sur 
la  nature  des  oiseaux,  à  com- 
parer avec  celles  d'Aristotc; 
son  énumération  des  qualités 
particulières  et  distinctives 
de  l'oiseau,  IV  xii  1  n.  — 
Discours  sur  la  nature  des 
oiseaux,  cité  pour  la  force  des 
muscles  des  ailes  des  oiseaux, 
IV  XII  9  w.  —  cité  sur  les  au- 
truches, dont  on  a  fait  un 
ordre  à  part  sous  le  nom  de 
Coureurs,  IV  xiv  3  //. 


BuFFON  n'a  pas  fait  de  physio- 
logie, P  Lxxxv.  —  ses  pro- 
fondes études  sur  la  généra- 
tion ;  son  opinion  sur  l'ana- 
tomie  comparée  et  la  physio- 
logie comparée;  service  émi- 
nent  qu'il  rend  à  ces  sciences  ; 
beauté  et  éloquence  de  son 
style,  P  Lxxxvi.  —  cité  sur 
l'histoire  de  la  zoologie  des- 
criptive, P  Lxxxvi.  —  ses 
théories  sur  la  terre  dépas- 
sées par  celles  de  Cuvier,  P 
xciii.  —  repousse  la  théorie 
de  l'échelle  des  êtres,  P  ci. — 
son  opinion  contraire  à  celle 
d'Agassiz  sur  la  classification 
des  êtres;  méthodes  qu'il 
proscrit  par  un  scrupule  de 
pieuse  vénération  ;  son  admi- 
ration pour  la  nature,  P  cxiii. 

—  ne  croit  pas  aux  espèces 
et  aux  genres,  P  cxiii.  —  son 
opinion  sur  la  chaîne  des 
êtres,  P  cxiii.  —  cité  sur  la 
définition  de  l'histoire  natu- 
relle, P  cxLvii.  —  cité  pour 
le  conseil  qu'il  donne  à  la 
science,  P  clix.  —  son  admi- 
ration pour  la  nature  ;  son 
opinion  sur  les  causes  finales, 
P  cLxxiii.  —  cité  pour  prou- 
ver l'action  d'une  intelligence 
infinie      dans      l'univers ,      P 

CLXXIII. 

BuFFON,  spiritualiste  autant  (]ue 
Perrault  ;  n'a  pas  consacré 
une  étude  spéciale  au  mou- 
vement; son  0  Discours  sur 
la  nature  des  animaux  »  ; 
sorte  de  protestation  qu'on 
peut  trouver,  dans  les  généra- 
lités de  cet  ouvrage,  contre  le 
sensualisme,  P  M  301.  — 
s'est  peu  occupé  de  la  loco- 
motion des  animaux,  P  M  301. 

—  Discours  sur  la  nature  des 
oiseaux,  cité  sur  une  asser- 
tion analogue  à  celle  d'Aristote 
se  rapportant  au  vol  des  oi- 
seaux, M  x  7  //.  —  son  admi- 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


429 


rable  étude  de  l'homme  ;  sa 
description  de  l'homme,  M  xi 
1/1.  —  son  étude  sur  l'en- 
fance; observations  qui  lui 
ont  échappé,  M  xi  2  /<.  —  cité 
pour  des  détails  sur  l'orga- 
nisation de  l'oiseau,  M  xi  3  /î. 
—  et  Cuvier,  point  fort  cu- 
rieux dans  l'organisation  de 
l'oiseau  dont  ils  se  sont  peu 


occupés  M  XI  3  /*.  —  partie 
de  l'anatomie  de  l'éléphant 
sur  laquelle  il  n'a  pas  insisté, 
M  XIII  2  //. 

BussEMAKER,  SOU  édition  d'Ori- 
base,  P  Lxx. 

But,  définition  de  cette  expres- 
sion, dont  l'emploi  devra  être 
fréquent  en  histoire  naturelle, 
I  V  10. 


c 


Cabanis,  son  opinion  sur  les 
rapports  du  physique  et  du 
moral  dans  les  animaux,  III 
V  20  n. 

CiïcuM,  colon,  jéjunum,  parties 
qui  forment  l'intestin  dans  les 
animaux,  III  xiv  18  22.  —  ou 
l'aveugle,  partie  de  l'intestin; 
cause  de  cette  appellation;  sa 
définition  ;  sa  position,  III  xiv 
22/1. 

Calmars,  nombre  de  leurs  pieds  ; 
leurs  bras  ;  usage  de  leurs 
tentacules,  IV  ix  6  //. 

Caméléon,  voir  Chaméléon. 

Canal  alimentaire  ou  intestinal  ; 
son  objet,  III,  xiv  In.  —  ses 
rapports  avec  l'élaboration 
plus  ou  moins  rapide  des 
aliments,  III  xiv  20  «.  —  dis- 
tinction et  noms  de  ses  par- 
ties principales,  dès  le  temps 
d'Aristote,  III  xiv  22  n.  — 
digestif  chez  les  crustacés  ; 
son  organisation,   IV  v  12  w. 

Canards,  nature  de  leur  langue, 
II  XVII  4  n. 

Canaux  qui  se  rendent  dans  les 
reins  et  qui  en  partent,  III 
IX  4,  5. 

Canthare,  insecte,  direction  de 
son  vol,  M  X  4. 

Cantharis,  nom  conservé  par 
la  science  moderne  à  un  co- 
léoptère,   du   genre   des  pen- 


tamères,   ou  à  tarses  de   cinq 
articles,  IV  iv  3  //. 

Cantharus,  nom  donné  par  la 
science  moderne  à  un  poisson 
de  la  famille  des  acanthop- 
tères,  IV  VI  3  //. 

Caractère  des  aniniaux,  ne  peut 
servir  à  les  classifier,  I  m 
Il  n.  —  des  animaux  et  de 
l'influence  que  peut  avoir  sur 
leur  caractère  la  composition 
du  sang,  II  iv  4,  h  n. 

Carapaces,  synonymie  douteuse 
de  ce  mot  ;  elles  appartiennent 
surtout  aux  chéloniens,  IV 
XI  6  w. 

Carie,  singulier  jugement  qu'on 
y  a  prononcé  au  sujet  d'une 
tête  parlant  après  avoir  été 
coupée,  III  X  7.  —  con- 
trée dans  la  partie  sud-ouest 
de  l'Asie-Mineure  ;  peuples 
qui  l'habitaient  ;  sa  princi- 
pale ville,  Halicarnasse,  a  été 
la  patrie  d'Hérodote,  III  x  7 
n. 

Gariens,  leur  esprit;  réputation 
qu'on  leur  avait  faite,  III  x 
7  //. 

Cartilages  dans  les  animaux  ter- 
restres, II  IX  et  II  IX  13.  — 
leurs  raports  aux  os  qu'ils 
relient  les  uns  aux  autres  ; 
leur  nature  spéciale,  II  ix  6, 
12.  —  leur  nature,  II  ix  13  //. 


430 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


Catalogue    de   MM.    Aubert   et 
NVinimcr,  cité  sur  l'ideiitiHca- 
tiou    des    theuthies    ou    teu- 
tliides,   IV  V  6  //.  —  cité   sur 
le  crocodile  de  terre  des  Grecs, 
IV  XI  2  n.  —  cité  sur  l'iden- 
tiiicatiou  du  nom  de  Crex,  IV 
XII    22    //.    —    sur    les     gre- 
nouilles marines  ;   sur  l'iden- 
tification du  cordyle.   IV    xiir 
2,  4  w;  —  cité    sur   l'identilî- 
cation  du  cordyle,   du  batos, 
IV   XIII    4   n.  Voir  Aubert  et 
VVimmer. 
Catalogue  de  Diogène   Lacrce 
cité  pour  un  ouvrage  d'Aristole 
sur  les  plantes  en  deux  livres, 
II  X  2  //. 
Catalogue    de    Diogène  Lacrce 
et  celui  d'Hésycliius,  cités  sur 
I  authenticité    du    Traité    des 
Parties    des     animaux,     P    D 
cxci. 
Catalogues  anciens  oubliant  de 
mentionner    le    Traité    de    la 
Marche   des    Animaux  ;   cata- 
logue qui  en  parle,  M  D  cxcii. 
Catégories     d'Aristote ,     citées 
sur  une  homonymie,  I  i  22  /*. 
—  citées  sur  la  dilférence  des 
opposés  et   des  contraires,    I 
m  10  n.  Voir  Aristote. 
Cause  matérielle,  surbordonnée 
à  la  cause  finale,  dans  la  nature 
aussi   bien    que   dans  l'art,    I 
i  16  et  suiv.   —  principe  des 
anciens  philosophes  pour  l'é- 
tude  de   la   nature,    1   i  18  et 
suiv. 
Cause,  double  nuance  de  ce  mot, 
I  I  36.  —  cause  de  la  simpli- 
cité des  parties  similaires  et 
de  la   complexité   des    parties 
non  similaires,  II  i  11. 
Causes  finales,  il  est   de  mode 
aujourd'hui  de  les  proscrire  ; 
erreur  que  les  grands  esprits 
de    notre     temps     n'ont    pas 
partagée,  I  i  In. —  diverses, 
et    particulièrement    la    cause 
finale  dans  hi  nature,  I  i  8.  — 


œuvres  de  la  nature  dans  les- 
(juelles    elle    se    trouve    émi- 
nemment,   I    I   9.    —    causes 
qu'il    faut    connaître    en    étu- 
diant   la    nature,    I   i    34.    — 
grand     principe     d'Aristote  ; 
son    application   particulière, 
I  I  30  //.  —  opinions  d'Aristote 
et    de    Cuvier    sur    ce    grand 
principe,  I  i  29  //.  —  un  nou- 
veau   fait    à    l'appui    de    cette 
théorie,  telle  que   la  compre- 
nait  Aristote,    II  ix    1   //.    — 
théorie  chère  à  Aristote,  sans 
laquelle  il  est  impossible  de 
rien    comprendre  à    l'histoire 
naturelle,  IV  vu  1  n. —  appli- 
cation de  cette  théorie,  IV   x 
36  «.  —  théorie  qu'Aristote  le 
premier    a    préconisée  ;     son 
application  ;    son   secours  in- 
dispensable  à   la   science,    M 

1  1  «.  —  partie  essentielle  de 
la  science  en  dépit  des  pré- 
jugés, M  I  6  //.  —  principe 
dont  Aristote  a  fait  le  fonde- 
ment inébranlable  de  sou 
iiistoire  naturelle  ;  natura- 
listes qui  s'y  sont  rangés  ;  sa 
nécessité  pour  la  science,  M  ii 

2  «.  —  principe  invoqué  par 
Aristote  plus  que  par  qui  que 
ce  soit,  et  dont  il  a  été  le  pre- 
mier à  se  servir,  M  xii  3  w.  — 
importance  et  opportunité  de 
cette  théorie,  P  clxi  et  suiv. 
— leur  vrai  dans  rôle  la  science, 

P   CLXXIV. 

Cavités  du  cœur  dans  quelques 
grands  animaux,  au  nombre  de 
trois,  III  IV  17.  —  du  cœur  et 
leur  nombre,  III  iv  18  //.  — 
et  grandes  veines  du  corps  ; 
leur  nature  ;  ne  sont  jamais 
chargées  de  graisse  ni  de 
chair,  III  iv  21  22. 

Cellule,  ce  qu'il  y  a  de  vrai 
dans  cette  doctrine,  surtout 
depuis  les  beaux  travaux  d'Er- 
nest deBaër;  objection  contre 
cette  théorie,  P  cxliii. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  431 


Cellule  ou   monère,    objection 
aux    partisans    de    l'évolutio- 
iiisme,  I  I  15  //.    —  systèmes 
faux  qui  cherchent  à   l'expli- 
quer, P  cLxiii  et  suiv. 
Celse,    sujet    de    sou    ouvrage, 
qu'il  composa  au  temps  d'Au- 
guste ;    vue    dans    laquelle    il 
expose  sa  pharmacopée  et  sa 
chirurgie  ;   sa   physiologie  de 
1  homme,    P    lx.   "—    cité    sur 
1  anatomie  ;  ses  travaux  témoi- 
gnent que   cette  science  était 
restée     fidèle     aux   enseigne- 
ments du  passé,   P  Lxi.   —  et 
Galien,      illustres      médecins 
qu'ils  citent   souvent,    P  lviii 
lx  et  lxv. 
Celse,  le  médecin,  son  ouvrage 

admirable,  P  lx. 
Centre    phrénique,    expression 
conservée  par  1  anatomie  ac- 
tuelle ;   sa  position,  III  x   1  3 
"•   —    de    la    sensibilité    chez 
les  mollusques,   chez  les  tes- 
tacés  et  les  insectes,  IV  v  32- 
35. 
Céphalopodes,     leur    classifica- 
tion ;    emploi    et    production 
de  leur  encre;  leur  manteau, 
IV  v  7   n.  —  première  classe 
des  mollusques,  leur  descrip- 
tion générale,  à  comparer  avec 
celle  qu'en  donne  Cuvier,  IV 
IX  1  w.  —  usages  de  leurs  su- 
çoirs  et   de   leurs   ventouses, 
IV  IX  10  et  w. 
Cerf,  son   sang  privé  de  fibres, 

II  IV  1.  —  ses  moyens  de  dé- 
fense, III  II  3.  —  nature  par- 
ticulière de  ses  cornes  ;  né- 
cessité de  la  chute  de  leur 
bois,  III  II  9.  —  pourquoi  les 
femelles  n'ont  pas  de  cornes, 

III  II  14.  —  nombre  et  fonc- 
tions de  ses  estomacs,  III  xiv 
7.  —  n'a  pas  de  fiel,  IV  ii  2. 
-—  position  de  ses  mamelles, 

IV  X  28.  —  ses  cornes  sont  très 
particulières,  P  xlii. 

Cerveau,  étude  d'Aristote;  étude 


qu'en  a  faite  la  physiologie  mo- 
derne, P  xxxi. 
Cerveau,  erreurs  sur  les  rap- 
ports du  cerveau  et  de  la 
moelle  épinière  ;  sa  nature 
propre,  II  vu  1  et  suiv.  — 
considéré  comme  l'origine  de 
la  moelle  épinière  ;  erreur 
d'Aristote  ;  sa  nature,  II  vu  1 
4  w.  —siège  de  l'àme,  II  vu 
4.   —  son  action  ;   parties  qui 

l'entourent.   II  vu   6  7.  sa 

fonction,  II  vu  6/i.  —  produit 
le  sommeil  ;  est  un  composé 
d'eau  et  de  terre;  de  l'hom- 
me, le  plus  considérable  entre 
tous  lesanimau*,  II  vu  10-13. 

—  son  humidité  et  sa  froideur; 

sa  fonction,   II   vu  14  15.   

sa  fonction  spéciale,  II  x  5  w. 

—  sa  division  dans  l'homme, 
III  VII  2  «.  —  étudié  incomplè- 
tement par  Aristote,  P  xxviii. 

—  Etudié  profondément  par 
la  science  moderne,  P  xxxi. 

Césalpin,  cité  sur  la  circulation 

du  sang,  P  lxxxiii. 
Cétacés,  ont  tous  des  poumons, 
III  VI  2.  —  rôle  et  disposition 
de  leur  évent  et  de  leur  pou- 
mon, IV  XIII  16  17. 
Chaignet   (M.),     cité    sur    lau- 
Ihenticité  du  Traité   des  Par- 
ties   des   animaux,    et   sur    le 
nombre  de  livres  que  l'Arabe 
donne  à   ce  traité,    ainsi   qu'à 
celui  de  la   Génération,   P  D 
cxci.   —  son   ouvrage   sur  la 
psychologie    d'Aristote,    cité, 
D  cxci.  —  psychologie  d'Aris- 
tote, cité  sur  l'authenticité  du 
Traité  de  la  Marche  ou  Loco- 
motion   des    Animaux,    M  D 
318. 
Chair,     rapprochement     de     la 
chair  et  du  sang,  II  m  12  n.  — 
sa  définition  ;  son  rôle  essen- 
tiel comme  siège  du  toucher, 
le  premier  des  sens,  II  viii  1. 
—   de   l'homme;    son  organi- 
sation,   II    xvi   14.   —  et  vis- 


j- 


432 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  iMATIERES 


cères,  insuffisance  de  l'expli- 
cation de  leurs  difiërences,  III 
XIII  1  n.  —  difTérences  de  la 
chair  et  des  viscères  ;  ce  qui 
les  cause,  III  xiii  1.  —  théorie 
d'Aristote  sur  cette  partie  du 
corps,  P  XXXII.  —  ou  organe 
correspondant  chez  les  ani- 
maux qui  n'ont  pas  de  chair 
proprement   dite,    P  id.  ibid. 

Chalcis  en  Eubce,  citée  pour  ses 
moutons  et  ses  chèvres,  qui 
n'ont  pas  de  liel,  IV  ii  3. 

Chaleur,  des  différences  de 
chaleur,  II  ii  12  et  suiv.  n.  — 
étrangère  aux  objets  chauds  ; 
de  la  chaleur  propre  de  certains 
objets,  II  II  15  et  suiv.  —  son 
action  variant  avec  les  divers 
»)bjets  auxquels  elle  s'appli- 
que, II  II  19  «.  —  du  sang,  II 
III  3/1.  —  nécessaire  pour  la 
vie  de  l'animal,  II  vu  5.  —  re- 
lative des  divers  animaux,  II 
VII  13  /ï.  —  siège  de  ce  prin- 
cipe, III  V  3  «.  —  ses  rap- 
ports à  la  station  droite  chez 
l'homme,  III  vi  7.  —  théorie 
d'Aristote  sur  la  chaleur  en 
général,  P  xiv. 

Chameau,  ses  moyens  de  dé- 
fense, III  II  2.  —  ses  dents, 
III  XIV  5  w.  —  ses  estomacs 
multiples  ;  ses  dents  ;  sa  nour- 
riture ;  sa  langue  ;  est  un  ru- 
minant, III  XIV  5-7.  —  posi- 
tion de  sa  bile,  IV  ii  2.  —  po- 
sition de  ses  mamelles,  IVx28. 
—  sa  focon  d'uriner,  IV  x  34. 

Chameléon,  forme  de  sa  langue  ; 
et  mécanisme  spécial  par  le- 
quel elle  peut  s'allonger,  II 
XVII  6  «.  —  causes  de  ses 
changements  de  couleur  et 
de  forme  ;  sa  timidité,  IV 
XI  15.  —  cause  du  changement 
de  sa  couleur,  IV  xi  15  n, 

Charles-Quint,  cité  sur  Vésale, 
son  médecin,  qui  lui  dédiait 
son  livre  :  «  De  corporis  hu- 
mani  fabricà  »,  P  lxxviii. 


Chatouillement,  effet  du  cha- 
touillement et  du  rire  ;  ma- 
nière dont  ils  se  produisent, 
III  X  5. 

Chaud  et  froid,  en  puissance  ou 
en  réalité,  II  ii  21  22.  — 
acceptions  diverses  de  ce  mot; 
sens  nombreux  où  l'on  dit 
qu'une  chose  est  plus  chaude 
qu'une  autre,  II  ii  12  13. 

Chauve-souris,  comparaison  de 
ses  ailes  à  celles  des  oiseaux; 
son  vol,  IV  XII  2  w.  —  son  or- 
ganisation équivoque,  IV  xii: 
18.  —  rapprochée  avec  le 
phoque  ;  sa  classification  ;  son 
étrange  organisation  ;  son  vol 
très-haut    et    très-rapide,   IV 

XIII  18/1.  —  son  organisation 
étrange,  IV  xiii  18  n.  —  na- 
ture de   ses    ailes,    M  X  2   n. 

—  son  mouvement  ;  sa  na- 
ture imparfaite  rapprochée  de 
celle  des  crustacés,  M  xix  1. 

—  quadrupède  incomplet  ;  sa 
classification  ;  caractère  se- 
condaire dans  cet  animal,  M 
XIX  1  n. 

Chéiroptères,  caractère  distinc- 
tif  de  ces  animaux,  IV  xiii  18 
n. 

Cheloniens,  division  et  position 
de  leur  foie,  III  xii  3  n. 

Chenilles,  leur  droite  et  leur 
gauche,  M  iv  6.  —  leurs 
flexions  et  leurs  mouvements, 
M  VII  4  «.  —  leur  mode  de 
progression,  M  ix  7. 

Cheval,  son  toupet  de  crins,  II 

XIV  3.  —  son  moyen  de  dé- 
fense, III  II  2.  —  quelques 
chevaux  ont  un  os  dans  le 
cœur,  III  IV  16.  —  forme  de 
sa  rate,  III  xii  4  /i.  —  n'a 
qu'un  estomac,  III  xiv  4.  — 
n'a  pas  du  tout  de  fiel,  IV  ii 
2.  —  position  de  ses  ma- 
melles ;  espèces  qui  n'en  ont 
pas,  IV  X  28  29.  —  sa  loco- 
motion, M  I  5  /{. 

Chevaux   de    bronze,  leur   atti- 


TABLE   ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


433 


lude  ordinaire,  M  xi  3  //.  — 
de  course,  leur  exemple  cité 
pour  démontrer  l'impossibi- 
lité de  la  prolongation  du 
saut,  M  XIV  2.  —  allure  ordi- 
naire des  chevaux,  M  xiv   3. 

Cheveux,  leur  destination,  II  xiv 
5  n. 

Chèvre,  nombre  et  fonctions  de 
ses  estomacs,  III  xiv  7.  — 
et  moutons  de  Naxos  et  de 
Chalcis  ;  leur  bile,  IV  ii  3.  — 
position  de  ses  mamelles,  IV 
X  28. 

Chevreuils,  leurs  moyens  de 
défense,  III  ii  3. 

Chien,  ses  poils  sur  la  surface  du 
corps  tout  entier,  II  xiv3.  — 
forme  de  sa  rate,  III  xii  kn.  — 
dimension  et  force  de  son  es- 
tomac, III  xiv  16.  —  confor- 
mation de  ses  intestins,  III 
XIV  17.  —  nombre  de  doigts  à 
ses  pieds,  IV  x  22.  —  posi- 
tion de  ses  mamelles,  IV  x 
25.  —  multiplicité  de  ses  ma- 
melles et  de  ses  petits,  IV  x 
25  //. 

Chimie,  éléments  ou  corps  sim- 
ples qu'elle  retrouve  dans  l'or- 
ganisation des  animaux  et  des 
plantes,  comme  Aristote,  I  i 
19  /i.  —  organique,  a  reconnu 
des  combinaisons  plus  exactes 
que  celles  qu'expose  Aristote, 
II  i  2  //.  —  nombre  actuel 
des  éléments  ou  corps  sim- 
ples, comparé  à  celui  des  élé- 
ments chez  les  Anciens  et 
dans  les  théories  d'Aristote, 
II  II  19  n.  —  ses  théories  sur 
les  degrés  de  chaleur,  analo- 
gues à  celles  d'Aristote,  II  n 
21  n.  —  facilitant  l'étude  sur 
la  composition  du  sang,  II  iv 
\  n.  —  sa  théorie  sur  la  com- 
position du  sang,  II  iv  5  n.  — 
ses  progrès  ont  fait  dispa- 
raître la  théorie  des  quatre 
éléments,  IV  m  3  w.  —  son 
étude  des    matières    animales 

T.    II. 


et  ses  progrès,  P  xv  et  xviii. 

—  son  étude  du  sang  ;  l'em- 
ploi du  microscope  fait  décou- 
vrir une  foule  de  faits  nou- 
veaux,  P  xvi. 

Chirac,  médecin  de  Louis  XV  ; 
les  deux  chaires  qu'il  avait 
fondées  à  Montpellier,  P  M 
304. 

Choses  éternelles  et  choses  pas- 
sagères ;  difficulté  et  grandeur 
des  premières  ;  facilité  et  in- 
térêt des  secondes  ;  attrait  de 
ces  deux  études  différentes,  I 
V  1-3. 

Chrétienté,  sa  croyance  à  l'ac- 
tion d'une  intelligence  infinie 
dans  l'univers,  P  clxxiii. 

Christianisme,  son  action  sur 
le  monde  moderne,  P  clxxvi. 

—  ses  avantages  ;  ses  abus,  P 
ibid. 

Chylifères,  fonction  des  vais- 
seaux chylifères,   IV  iv  2  n. 

Chymification  des  aliments,  ex.- 
plication  de  cet  acte  qui  com- 
mence dans  l'estomac,  III  xiv 
22  «. 

CicÉRON  reproduit  un  passage 
d'Aristote  sur  les  sourcils  ; 
ses  emprunts  d'une  foule 
d'idées  sur  la  bonté  de  la 
nature  ;  avait  l'Histoire  des 
animaux  sous  les  yeux,  en 
écrivant  les  admirables  pages 
de  son  traité  de  Naturà  Deo- 
rum,  II  XV  1  n.  —  ses  em- 
prunts à  Aristote,  P  lix.  — 
nomenclature  qu'il  a  laissée 
dans  ses  Académiques  des  la- 
beurs variés  de  Varron,  son 
ami,  P  Lix.  —  sa  connais- 
sance des  œuvres  d'Aristote  ; 
sa  traduction  du  Timée  de 
Platon  ;  notions  qu'il  doit  à 
Aristote  ;  mention  qu'il  fait 
d'un  passage  de  l'Histoire  des 
animaux  ;  son  silence  sur  les 
sciences  naturelles,  P  lix  et 
Lx.  —  ouvraees  d'Aristote 
qu  il  pouvait  avoir  eus  sons  les 

28 


434 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES   MATIERES 


yeux  en  parlant  de  l'intelli- 
gence des  animaux  dans  son 
livre  sur  la  Nature  des  Dieux, 
D  cxcii.  —  a  connu  le  Traité 
des  Parties    des   animaux,    D 

CXCII. 

Ciel,  le  traité  du  Ciel,  ouvrage 
d'Aristote,  auquel  il  fait  al- 
lusion, II  I  2  //. 

Cigale,  son  organisation  parti- 
culière ;  sa  nourriture  ;  durée 
de  sa  vie,  IV  v  87. 

Cils,  relation  étroite  des  cils  et 
des  poils,  II  XIV  1  et  n.  — 
leur  rôle  ;  l'homme  est  le  seul 
animal  à  avoir  des  cils  aux 
deux  paupières,  II  xiv  12.  — 
comparaison  de  leur  destina- 
tion avec  celle  des  sourcils  ; 
sont  placés  au  bout  de  petites 
veines,  II  xv  1  2. 

Circulation  du  sang,  décou- 
verte due  à  Harvey  au  xvii<'  siè- 
cle,  II  m  3  w.  —  découverte 
de  la  circulation  du  sang,  III 
IV  17  /i,  et  P  Lxxxiii. 

Citations  de  divers  ouvrages 
d'Aristote  par  lui-même,  I  i 
11.  —  des  livres  sur  la  Phi- 
losophie et  sur  la  définition 
des  deux  faces  de  la  nécessité, 
I  i  34.  —  du  mot  d'Heraclite 
sur  l'omni-présence  des  dieux, 

I  V  5.  —  de  l'Histoire  des 
Animaux,  sur  les  parties  qui 
composent  chaque  animal,  II 
il.  —  des  Dessins  anato- 
iniques  et  de  l'Histoire  natu- 
relle d'Aristote  sur  la  dis- 
position des  veines,  II  m  10. 
—  du  traité  d'Aristote  sur  la 
Génération  des  animaux  et 
sur  la  Nourriture    des   êtres, 

'II  m  12.  —  du  dictionnaire  de 
Littré,  article  Suif,  d'un  pas- 
sage de  Buifon  sur  la  diffé- 
rence de  la  graisse  et  du  suif, 

II  V  1  n.  —  du  traité  de  la 
Sensation  et  du  traité  du 
Sommeil,  II  vu  10.  —  du 
traité  d'Aristote  de   la   Géné- 


ration, pour  les  matières  dont 
l'une  est  le  principe  de  la 
génération  et  dont  l'autre  est 
faite  pour  elle,  II  vu  16.  — 
des  recherches  sur  la  Gé- 
nération, sur  l'étude  de  la 
liqueur    séminale   et   du   lait, 

II  IX  17.  —  de  l'Histoire  des 
animaux  sur  la  voix  des  oi- 
seaux, II  xvii,  5.  —  fausse 
d'Homère  sur  des  têtes  par- 
lant après  avoir  été  coupées, 

III  X  6.  —  de  l'Histoire  des 
Animaux,  et  des  Descriptions 
anatomiques,  sur  la  constitu- 
tion des  crustacés,  des  tes- 
tacés  et  des  mollusques,  IV 
V  16.  —  de  l'Histoire  des  Ani- 
maux et  des  Descriptions  ana- 
tomiques   sur    les   crustacés, 

IV  viii  8.  —  de  l'Histoire  des 
Animaux  et  des  ouvrages 
d'Anatomie,  à  propos  des  or- 
ganes sexuels,  IV  x  32.  —  du 
traité  de  la  Marche  des  Ani- 
maux sur  la  cause  qui  fait 
que  les  serpents  n'ont  pas 
de  pieds,  IV  xi  1.  —  du 
traité  de  la  Génération  et  du 
traité  de  la  Marche  des  Ani- 
maux, sur  l'analogie  du  lait 
et  de  l'œuf,  et  sur  la  flexion 
des  jointures,  IV  xi  14.  — 
traité  de  la  Génération,  cité 
sur  l'absence  du  nombril  chez 
les  oiseaux  ;  sur  la  position 
de  leurs  testicules,  IV  xii  10 
23.  —  des  traités  de  la  Mar- 
che et  du  Mouvement  des 
Animaux,  sur  les  causes  qui 
font  que  les  poissons  qui  res- 
semblent à  des  serpents  n'ont 
pas  de  nageoires,  et  que  les  ser- 
pents n'ont  pas  de  pieds,  IV 
XIII  6.  —  du  traité  de  la  Res- 
piration sur  l'usage  des  bran- 
chies dans  les  poissons,  IV 
XIII  9  16.  —  des  Descriptions 
anatomiques  et  de  l'Histoire 
des  Animaux  sur  le  nombre 
et  la  dimension  des  branchies 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  435 


dans  les  poissons,  IV  xiii  11. 

Citations  que  le  traité  des  Parties 
des  Animaux  fait  des  autres 
ouvrages  d'Aristote,  D  cxciv 
et  suiv.  —  faites  du  traité  des 
Parties,  et  citations  que  fait 
ce  traité  ;  leur  concordance 
parfaite  avec  toutes  les  théo- 
ries d'Aristote,  D  cxciv  et 
suiv.  —  dans  des  ouvrages 
aristotéliques,  du  traité  de  la 
Marche  des  Animaux  ;  cita- 
tions que  fait  ce  traité  même 
d'autres  ouvrages  d'Aristote, 
D  M  318  et  319.  Voir  Aris- 
tote. 

Classes  principales  qu'Aristote 
a  établies  entre  les  animaux, 
IV  v  2  //. 

Classification  dichotomique , 
critiquée  par  Aristote,  I  ii  2  3 
//.  —  des  êtres  selon  leurs 
espèces  et  selon  leurs  fonc- 
tions, I  m  2  4  ;  I  III  11.  —  ne 
peut  pas  descendre  jusqu'aux 
individus,  I  iv  4  6.  —  des 
phoques  et  des  chauves-sou- 
ris d'Aristote  et  de  Cuvier, 
IV  XIII  18  «.  —  loi  supérieure 
de  toute  classification  zoo- 
logique. P  A'i  et  CI.  —  sa  dif- 
ficulté et  son  utilité  eu  his- 
toire naturelle,  P  cxlix.  — 
différents  systèmes  qui  se 
sont  succédé  depuis  Linné 
jusqu'à  l'heure  actuelle,  P 
cxxii.  —  question  toujours 
pendante,  malgré  le  génie  de 
Cuvier  ;  sa  nécessité,  P  cl. 

Claude  Bernard,  jugement  sur 
ses  travaux  physiologiques, 
P  cxxiii.  —  ses  erreurs,  P 
cxxvi.  —  ses  attaques  contre 
la  philosophie,  qu'il  ne  com- 
prend pas  bien,  P  cxxx.  Voir 
Bernard, 

Claus  (M.  le  D»"),  sa  zoologie 
descriptive,  citée  sur  les  ailes 
des  lampyres,  I  m  3  n.  — 
cité  sur  la  nature  de  l'oiseau, 
II  xvi  8  //.   —    cité  sur  l'iden- 


tification du  Bubalus,  III  ii 
3/1.  —  sur  le  nom  d'Oryx 
donné  à  une  espèce  d'anti- 
lope, III  II  5  n.  —  cité  sur 
l'os  du  cerf  qui  naît  de  la 
peau,  III  u  9  n.  —  cité  sur 
les  estomacs  des  ruminants, 
IV   II   12 /î. —  cité  sur  l'amia, 

III  XIV  6  n.  —  sur  l'appareil 
de  la  digestion  chez  les  pois- 
sons, III  XIV  in.  —  cité  sur 
l'organisation   des   crustacés, 

IV  V  12  n. —  sur  les  lépades  et 
sur  l'application  de  ce  nom, 
IV  V  15  n.  —  cité  sur  les 
Iulides  et  le  nombre  de  leurs 
anneaux  ;  sur  la  sensibilité 
chez  les  insectes  ;  sur  leur 
tube   digestif,   IV  v   35  36  w. 

—  cité  sur  le  nombre  des  es- 
pèces  d'insectes,    IV  vi   In. 

—  sur  l'application  des  noms 
de  Cantharus  et  de  Cautharis, 
IV  VI  3  //.  —  cité  sur  un  -or- 
gane des  insectes  ;  sur  l'ordre 
des  diptères,    IV  vi  6  7  n.  — 

—  sur  le  mécanisme  du  saut 
chez  les  insectes,  IV  vi  10  n. 

—  cité  sur  la  coquille  des 
solènes,  IV  vu  2  w.  —  sa  di- 
vision de  la  classe  des  crus- 
tacés, IV  viii  in.  —  cité  sur 
les  maias,  IV  viii  3  «.  —  cité 
sur  le  mot  grec  de  Spire, 
conservé  pour  une  famille  de 
mollusques  à  siphon,  IV  ix  4 
H.  —  sur  l'application  du  nom 
de  Teuthis  à  une  famille  de 
poissons  acanthoptères,  IV 
IX  7  n.  —  cité  sur  les  élédons 
d'Aristote,  IV  ix  11  n.  —  cité 
sur  la  conformation  des  doigts 
des  solipèdes,  IV  x   21  22  n. 

—  cité  sur  le  lynx,  IV  x  34 
n.  —  cité  sur  l'appareil  buc- 
cal  des   insectes,    IV  xii  3  w. 

—  sur  la  nature  de  la  poi- 
trine chez  les  oiseaux  ;  cessa- 
tion des  rapports  ombilicaux 
chez  les  oiseaux  adultes  ;  sur  la 
rapidité   du    \o\    chez    les  oi- 


j- 


436  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


437 


seaux,  IV  XII  9  et  suiv.  n.  — 
cité  sur  les  échassiers  eu  gé- 
néral ;  sur  les  doigts  des  oi- 
seaux ;  sur  l'articulation  de 
leurs  membres  postérieurs  ; 
sur  leurs  cuisses  ;  sur  la  rai- 
son qui  fait  qu'ils  ne  peuvent 
se  tenir  droits  ;  sur  les  pal- 
mipèdes et  les  fissipèdes,  IV 
XH  17-22  n.  —  cité  sur  la 
forme  du  corps  des  poissons  ; 
sur  une  famille  de  poissons 
appelés   les    batrachides,   IV 

XIII  1  2  «.  —  cité  sur  la  fa- 
mille des  cyclostomes  ou  su- 
ceurs, IV  XIII  12  «.  —  sur  les 
écailles  des  poissons,  IV  xiii 
14  n.  —  cité  sur  l'ordre  à 
part  qu'on  fait  des  autruches 
sous  le  nom  de  Coureurs,  IV 

XIV  3/1. 

—  cité  pour  les  saltigrades 
et  leur  mode  de  locomotion,  M 
III  1  rt.  —  cité  sur  la  position 
de  l'organe  de  la  vue  chez 
les  amphisbènes  et  chez  les 
autres  animaux,  M  vi  8  n. 
—  cité  sur  la  station  droite 
chez  les  oiseaux  et  sur  les 
différences  qu'elle  présente 
avec  la  slation  de  l'homme, 
M  XI  3  «.  —  cité  sur  les  ani- 
maux qui  ont  plus  de  quatre 
pieds  ;  sur  le  genre  carcinus, 
M  XIV  4  n.  —  sur  toutes  les 
espèces  comprises  dans  la 
classe  des  reptiles,  M  xv  5  n. 

Cnides  et  AcALÈPHES,  anîmaux 
qui  sortent  de  toutes  les  di- 
visions admises  ;  leur  orga- 
nisation ;  participent  par  leur 
nature  de  la  plante  et  de 
l'animal,  IV  v  30. 

Coagulation  du  sang  ;  sa  cause 
principale,  II  iv  1  w. 

Cochon  ,  conformation  parti- 
culière de  son  estomac,  III 
XIV  4/1.  —  dimension  et  na- 
ture de    cet    estomac,   III  xiv 

16. 

Cœur,    son   rôle  d;«ns   les   ani- 


maux ;    principe   des    veines, 
II    I  16  17.  —  étude   à   con- 
sulter sur   son  organisation  ; 
sa  déiinition  dans  la  tiiéorie 
d'Aristote,  II  i  16  //.  —  prin- 
cipe  des  sensations,    surtout 
de   celles   du    toucher  et    des 
saveurs,    II   x    6.    —    source 
de  la  vie  ;    sa  position,  III    m 
12.  —  sa  position  ;  ses   fonc- 
tions  essentielles,    III   m    12 
et  w.  —  et   foie,   leur  distinc- 
tion dès  les  premiers  instants 
de   la   naissance   III   iv  2.  — 
est  le  principe  des  veines  ;  sa 
nature  ;  sa  position  ;    raisons 
de  cette  position,    III    iv   4  et 
suiv.  —    sa  position  dans  les 
animaux  et  chez  l'homme,  III 
IV  13  14  rt.  —  sa  définition,  III 
IV  16  w.  —  comparé  à  un  ani- 
mal   dans    un    animal,    III    iv 
16/1.  —  nombre    de    ses   ca- 
vités, III  IV  18  n.  —  sa   com- 
position,   III    IV    19  /^.  —  va- 
riétés dans    ses  dimensions  ; 
son   influence    sur    le    carac- 
tère  des  animaux,  III   iv   20. 
—  sa  nature  ;  sa  position,  III 
IV  4   5   n.  —   premier   récep- 
tacle du  sang  ;    est   le    centre 
de  toutes    les   sensations,    III 
IV  8   9.  —  sa    définition  ;   na- 
ture  de    sa    partie   extrême  ; 
sa  position    particulière  dans 
l'homme,  III   iv   13   14.  —  sa 
définition  ;  animaux  dans  les- 
quels  il    a   un   os  ;    ses    trois 
cavités  dans  quelques  autres, 

III  IV  16  17.  —  ne  peut  sup- 
porter aucune  lésion  ;  —  dé- 
sordres propres  au  cœur,  III 

IV  23.  —  ses  maladies  spé- 
ciales, III  IV  23  n.  —  est  le 
principe  unique  de  la  sen- 
sibilité et  de  la   chaleur,   III, 

V  3.  —  battement  du  cœur 
dans  l'homme  et  sa  cause, 
III  VI  4.  —  et  poumon,  vis- 
cères qui  semblent  d'une  na- 
ture uniforme,  III  vu  1.  —  de 


l'homme  ;  distinction  de  ses 
deux  parties,  III  vu  2  w.  — 
et  foie,  sont  les  deux  seuls 
viscères  indispensables  dans 
tous  les  animaux  ;  leur  des- 
tination, III  VII  8.  —  son 
rapport  à  la  pensée,    III  x  3. 

—  importance  souveraine  du 
cœur  et  de  l'encéphale  pour 
la  conservation  de  la  vie,  III 
XI  2.  —  et  centre  de  la  sen- 
sibilité chez  les  mollusques, 
chez  les  testacés  et  les  in- 
sectes, IV  V  32-35.  —  son 
rôle    dans    l'animal,    P    xliv. 

—  sa  définition,  P  ihid. 
Coléoptères,   nombre    de    leurs 

ailes  et  de  leurs  pattes,  IV 
vï  2  /i.  —  leur  appareil  buc- 
cal, IV  XII  3/1.  —  nature 
de  leur  vol  ;  de  leurs  ailes  ; 
comparaison  de  leur  vol  à  la 
marche  d'un  navire  de  charge, 
M  X  5. 

Colimaçon,  ses  organes  d'ali- 
mentation, IV  \  5.  —  son 
organisation  spéciale,  IV  v 
13. 

Colin  (M.  G.),  sa  Physiologie 
comparée,  deuxième  édition  ; 
cité  sur  la  partie  de  la  langue 
(|ui  fournit  surtout  la  sen- 
sation de  la  saveur,  IV  xi  3 
n.  —  cité  sur  le  saut  des 
animaux  ;  et  sur  le  jeu  des 
flexions,  M  m  1  4  /«.  —  cité 
sur  les  profondes  diflerenccs 
dans  la  station  droite  chez  les 
oiseaux  et  chez  riionnne,  M 
V  4  w.  —  cité  sur  la  reptation. 
M  vii  6  /ï.  —  son  traité  de 
Pliysiologie  comparée  cité, 
P  M  310. 

Collections  anatomiqucs  de 
dessins  et  d'explications  d'A- 
ristote ;  regrets  de  leur  perte, 
IV  VIII  8  n.   Voir  Dessins. 

Colon,  caecum,  jéjunum,  parties 
<|ui  forment  l'intestin  dans 
les  animaux,  III  xiv  18-22. 

Co.MBiNAisoNs   des  choses,  leurs 


trois  différences  ;  la  pre- 
mière combinaison  est  celle 
des  quatre  éléments  primitifs, 
II  i  2. 

Commentaires  sur  le  traité  de  la 
Marche  des  Animaux,  P  M 
291. 

Commentateurs,  proposant  que 
le  premier  livre  des  Par- 
ties des  Animaux  soit  dé- 
placé ;  disposition  repoussée 
à  l'avance  par  Aristote,  \  i  n. 

—  leur  conjecture  trop  favo- 
rable à  Aristote,  à  propos  de 
la  douceur  du  foie,  IV  ii  6  /i. 

—  leur  interprétation  d'un 
mot  du  texte,  IV  xi  5  /i.  — 
dans  l'Antiquité,  leur  juge- 
ment cité  à  l'appui  de  l'au- 
thenticité du  traité  de  la 
Marche  des  Animaux,  D  M 
318. 

Commode,  cité  à  propos  de  Ga- 
lien,  qui  a   été  son   médecin, 

P  LXVI. 

Comparaison  des  ramifications 
des  veines  avec  les  canaux 
d  irrigation,  III  v  7. 

Compartiments  des  oursins  au 
nombre  de  cinq,  IV  v  23  24 
//. 

Compensations  qu'établit  la  pré- 
voyance de  la  nature  dans  la 
constitution  générale  des  ani- 
maux, II  xiv  4/1.  —  naturel- 
les, théorie  à  laquelle  Aris- 
tote se  plaît  à  revenir  très 
souvent,  IV  x  42  et  n. 

Composition  des  premiers  élé- 
ments ;  la  seconde  composi- 
tion est  celle  des  parties  si- 
milaires, et  la  troisième  celle 
des  parties  non-similaires,  II 
I  3.  —  des  viscères,  III  iv  3. 

—  du  sang,  influence  qu'elle 
peut  avoir  sur  le  caractère  des 
animaux,  II  iv  4  w. 

Composition  du  traité  des  Par- 
ties des  Animaux  et  de  l'or- 
dre de  ses  livres.  D  cxci  et 
suiv. 


438 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


Conclusion  sur  Aristote  et  la 
physiologie      comparée  ,       P 

GLXXXIX. 

Conditions  de  la  classification 
des  êtres  selon  leurs  espèces 
ou  selon  leurs  fonctions,  I 
m 2  4;  lui  11.  —  d'existence, 
théorie  de  Cuvier,  qui  se  rap- 
proche de  celle  d'Aristotc,  1 
V  10  rt.  —  uniforme  et  indis- 
pensable du  développement 
de  toutes  les  parties  du  corps, 

II  VI  4/1.  —  d'existence,  théo- 
rie de  Cuvier,  pressentie  par 
Aristote,  IV  xi  8  «.  —  d'exis- 
tence, théorie  établie  par  Cu- 
vier, ressemble  à  celle  d'A- 
ristotc, Mil  1  n.  —  générales 
du  mouvement,  M  ix  1.  — 
générales  de  la  flexion,  qui 
ne  peut  avoir  lieu  sans  un 
point  d'inertie,  M  xii. 

Configuration  des  parties  et  du 
corps  entier  dans  la  classifi- 
cation des  genres,  I  iv  6. 

Conformation  générale  de  la  fa- 
mille des  raies,  IV  xiii  8  n. 

Congre,  ses  nageoires;  n'a  pas 
celles  du  ventre,  IV  xiii,  5. 
—  manière  dont  les  congres 
se  meuvent  dans  l'eau,  repré- 
sentée par  une  figure,  M  vu  6. 

Considérations  nouvelles  sur 
les  parties  essentielles  des 
animaux,  II  x  1. 

Consonnes,  leur  groupement 
dans  notre  alphabet  et  dans 
l'alphabet  sanskrit,  III  i  3  w. 

Constitution  de  l'espèce  hu- 
maine ;  difficulté  de  la  con- 
naître, I  v  7. 

Contes  absurdes  sur  les  têtes 
parlant  après  avoir  été  cou- 
pées, III  X  6. 

Continuité  des  différences  sor- 
ties du  genre  par  voie  de  di- 
vision, I  m  16. 

Coq,  direction  de  son  vol,  M  x  3. 

Corbeaux,  dureté    de   leur  bec, 

III  I  13. 

Cordyle,   sou   organisation,  IV 


XIII  4.   —   son   identification, 
IV  XIII  4  /*. 
Cornes,    matière    analogue   aux 
os  ;  leur  emploi  ;  leur  nature, 

11  IX  14  15.  —  dans  les  ani- 
maux qui  en  ont;  leur  desti- 
nation, III  II  1  2.  —  leur  dis- 
position naturelle  et  but  de 
cette  disposition,  III  ii  4-10. 
—  des  cerfs  et  leur  nature 
particulière  ;  les  cornes  creu- 
ses sont  toujours  à  pointe 
solide,  dans  les  autres  ani- 
maux, III II  9.  — leur  rapport 
avec  les  os  et  les  crocs,  III  ii 

12  13.  —  Théories  d'Aristote 
comparées  à  celles  de  la  zoo- 
logie moderne,  III  ii  15  n. — 
chez   les   différents    animaux, 

P   XLII. 

Corps  pouvant  avoir  encore 
quelque  mouvement  après  que 
la  tête  est  coupée,  III  x  8. 

Cou  dans  les  animaux  qui  en 
ont;  différents  organes  qu'il 
renferme,  III  m  1.  —  ses  or- 
ganes, III  III  1  n.  —  son  or- 
ganisation dans  tous  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang,  IV  x 
5.  —  organes  qu'il  renferme  ; 
erreur  étrange  d'Aristote  sur 
son  ostéologie  chez  le  loup  et 
le  lion,  IV  X  5  n.  —  et  tête 
chez  les  animaux  qui  ont  du 
sang  ;  leurs  fonctions  et  leur 
place;  leurs  relations  avec  le 
reste  du  corps  et  le  tronc,  IV 

X  2-6.  —  chez  les  animaux  ; 
son  rôle    et  ses  fonctions,  IV 

XI  11.  —  relation  du  cou  et 
du  poumon  dans  la  série  ani- 
male, IV  XI  11  w.  —  des  oi- 
seaux, plus  ou  moins  long, 
suivant  leur  genre  de  vie,  IV 

XII  3  4.  —  différences  dans 
ses  formes,  IV  xii  5  6.  —  ses 
mouvements  IV,  xii,  19.  — 
des  oiseaux  ;  cause  de  son  ex- 
tension ;  sa  position,  IV  xii 
19  //.  —  cliez  les  différents 
animaux,  P  xliii. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


430 


Couleur  des  excréments  chez 
les  quadrupèdes  ovipares  et 
chez  les  reptiles,  IV  i  3. 

Courants  qui  ont  lieu  dans  le 
corps;  leur  action  comparée 
avec  la  production  de  la  pluie, 
II  VII  8. 

Courses  de  chevaux,  sans  doute 
celle  des  Jeux  olympiques. 
«  Metaque  fervidis  evitata 
rôtis,  »  M  XIV  2  n. 

Cousin  (M.  Victor),  sa  traduc- 
tion du  Timée,  citée  pour  le 
rapprochement  des  théories 
qui  y  sont  exposées  avec  les 
théories  aristotéliques  sur 
l'organisation    du  cerveau,  II 

VII  5  7  «.  —  défenseur  puis- 
sant du  spiritualisme,  P 
cLxxvii.  —  son  influence  sur 
la  philosophie  du  xix»  siècle, 
P  CLXxvii  et  suiv.  —  sa  tra- 
duction du  Timée  de  Platon, 
citée  sur  les  distinctions  des 
différentes  dimensions  de  la 
grandeur  ou  de  l'espace,  M 
II  2  n.  —  sa  traduction  du 
Timée  de  Platon,  citée  sur  le 
sens  de  l'expression  :  le  Tout. 
M  IV  3  «.  —  sa  trad.  du  Ban- 
quet et  du  Phèdre  de  Platon, 
citée  pour  la  représentation 
des  Amours,  auxquels  les 
peintres  prêtaient  des  ailes, 
M  XI  5  n. 

Couteaux  de  Delphes,  instru- 
ments à  plusieurs  fins,  IV  vi 
8  n. 

Crabes,    leur    organisation,    II 

VIII  4.  — organisation  de  leur 
bouche  ;  leur  nature,  II  xvii 
12.  —  distinction  des  crabes 
et  des  langoustes,  IV  viii  2 
n.  —  position  de  leurs  pieds, 
IV  VIII  4  n.  —  et  écrevisses, 
leur  ressemblance  et  leur 
différence,  IV  viii  2,  3.  — 
différences  entre  les  pinces 
des  crabes,  IV  viii  6.  —  fe- 
melles, leur  organisation  spé- 
ciale,  IV  viii  5.  —  leur  cer- 


veau, IV  X  2  rt.  —  organisa- 
tion de  leurs  pinces,  analogue 
à   celle   de    la  mâchoire  dans 
les  crocodiles  de  rivière,  IV 
XI  9   10.   —  organisation   de 
ces   polypodes  ;   leur   marche 
oblique  ;     la    nature     leur    a 
donné    des    yeux    en    consé- 
quence,  M  XIV  5.  —  nombre 
de     leurs     pattes     disposées 
selon  les  espèces  ;  leur  mode 
de   locomotion,  que  le   natu- 
raliste grec  a  le  mérite  d'avoir 
signalé     le    premier,     M     xiv 
5  w.  —  leur  marche  oblique, 
M  xvi3;  xvii  7.  —  variations 
de  leur  forme,  M  xvii  In.  — 
vie   du   crabe  ;    sa   forme  ;   sa 
progression  singulière,  M  xvii 
12.    —    flexion    oblique    de 
leurs  pieds,  faits  pour  marcher 
plus  que  pour  nager  ;  —  leur 
progression  singulière,  avan- 
çant tous  les   pieds  à   la  fois 
et  en  sens  oblique,   M  xvii  1 
//.  —  caractère  de  leur  pince 
droite     c'est    une     sorte     de 
droite,   et  de   gauche  en  eux, 
M  XIX  2. 
Crâne  de  riiomme  et  des  qua- 
drumanes, nombre  de   ses  os 
et  ses  sutures,  II  vu  15  n. 
Crapaud,    couleur  et    organisa- 
tion de  ses  viscères,  III  xii  3. 
Créateur,  interprétation  de  ses 
vues,  IV  X  7  «.  Voir  Agassiz, 
Buffon,  Cuvier. 
Crex,    oiseau,    nombre   de    ses 
doigts  ;  longueur  de  son   der- 
nier doigt,  IV  XII  22.  —  iden- 
tification    incertaine     de     ce 
nom,  IV  XII  22  n. 
Critérium  pour  juger   si   quel- 
qu'un est  instruit,  ou  ne  l'est 
pas.  I  i  2  w. 
Critique     de     la     méthode     de 
division,   lui.    —   suite   de 
cette  critique,  lui.  —  de  la 
méthode    diciiotomique,    I    ii 
4  5   //.   Voir   Dichotomie.   — 
sans   fondement    de  quelques 


4iO 


TABLE  ALIMIABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


commentateurs    contre   Aris- 
tote,  I IV  7  w.  et  I  V  14  n.  —  du 
Momus  d'Esope  contre  la  dis- 
position  des   cornes   du   tau- 
reau, III  II  7.  —  d'Anaxagore 
sur  la  constitution  de  rhommc 
réfutée,  IV  X  14-16. 
Crocodile    sa    définition    ordi- 
naire,   II  XVII  In.   —    orga- 
nisation  de  sa   bouche  et  de 
sa  langue,  qui  est  soudée  à  la 
mâchoire   inférieure,  laquelle 
est,  par  exception,  immobile; 
sa  manière  de  vivre,  II,  xvii 
8-11.  —  conformation  de   sa 
langue  ;   de  sa  mâchoire  infé- 
rieure,  II  XVII  9  w.   —  cause 
3ui  fait  qu'il  n'a  que  la  place 
e  la  langue,  IV  xi  2.   —  sa 
classification,  IV   xi   2   /i.   — 
crocodiles    d'eau,    crocodiles 
de  terre,  id.  ihid.  —  nature 
de  ses  écailles,  IV  xi  6.  —  er- 
reur sur  le  mouvement  de  sa 
mâchoire  d'en  haut,  IV  xi  9  w. 

—  organisation  de  sa  bouche, 
IV  XI  10  ci  n.  —  mouvement 
de  sa  mâchoire  supérieure  ; 
cause  de  cette  organisation  ; 
analogue  à  celle  des  pinces 
dans  les  crabes,   IV  xi  9  10. 

—  explication  de  la  dispo- 
sition de  ses  membres  sur 
le  côté,  M  XV  5.  M  xvi  4. 

Crocs  et  dents  en  scie  dans  les 
animaux,  leur  servant  pour 
la  défense  et  pour  l'attaque, 
III  I  4. 

Croissance  et  Nutrition,  ouvrage 
d'Aristote  qui  n'est  pas  par- 
venu jusqu'à  nous,   III  v  6  w. 

Crustacés  ,  organisation  des 
crustacés  et  des  testacés,  II 
VIII  4  5.  —  organisation  de 
leur  bouche  ;  leur  nature,  II 
XVII  12,  13.  —  différence 
qu'ils  présentent  avec  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang  ;  leurs 
doux  dents  ;  nature  de  leur 
appendice,  IV  v  1,  3.  —  or- 
ganes  qui  servent  à  leur  nu- 


trition,   IV    V    3   w.    —    leur 
organisation,  IV  v  12.  — leur 
organisation,    IV  v    12  w.   — 
nombre  de  genres  et  d'espèces 
de  crustacés,  IV  v  14.  —  dif- 
férence de    leur  organisation 
avec    celle    des     mollusques, 
IV   V    16.    —   leur   classifica- 
tion; leur  mouvement  d'après 
Cuvier  ;  leur  division  d'après 
M.  Clans,  IV  VIII  1  «.  —  leurs 
quatre  genres  et  leurs  espè- 
ces ;    différence    de    quelques 
parties  de  leur  organisation  ; 
leurs    pinces  ;    usages    divers 
de  leurs  pieds,  IV  viii  14.  — 
place     et    nombre     de    leurs 
branchies  ;    organisation   pa- 
reille dans  tous  les  crustacés 
brachyures,    IV   viii  5   w.  — 
leur  manière  de   se  mouvoir, 
M   IV   10.   —   leur  devant    et 
leur  derrière,  confondus  dans 
le  même  sens,   M  v  3.  —  in- 
dication de  leur  droite   et  de 
leur    gauche,    M    xix  \  n.  — 
obscurité  de  leur  mouvement  ; 
ils  n'ont   pas  de    droite  ni  de 
gauche  ;    leur   nature   impar- 
faite, rapprochée  de  celle  des 
phoques     et      des     chauves- 
souris  ;  mesure  très-restrcinte 
de  leur  mouvement,  M  xix  1, 
2. 
Cuisses  et  mollets  chez  l'homme  ; 
leur  nature,  IV  x  36.  —  des 
oiseaux  ;  erreur  sur  son  assi- 
milation,   IV   XII   20  n.  — ce 
que    l'auteur   entend    par    ce 
mot,  M  XII  8  n.    —  son  orga- 
nisation chez  les  oiseaux  ;    su 
position,  M  XV  2. 
Cuvier,    son    étude    sur   la  mé- 
thode   en    histoire   naturelle, 
moins    complète    que  celle  de 
Buffon,  I  I  1    /i.  —  dans  son 
Anatomie   comparée  ;   l'ordre 
qu'il      a      suivi      est     l'ordre 
même  que   traçait   Aristote.  l 
,  3  ,1.  —  sa   l""®   leçon   d' Ana- 
tomie comparée  et  son  Inlro- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


441 


duction  au  Règne  animal  citées 
sur  les  conditions  de  la  science 
et   de   l'art,  I  i  5   w.   ~   son 
Anatomie  comparée  citée   sur 
l'étude  du  mouvement  et   des 
organes    par    lesquels    il    se 
produit   dans    toute   la    série 
animale  ;  sa  méthode,  I  i  6,  7 
fi^  —  sa  croyance  aux  causes 
finales  ;     infaillible     principe 
qui  revient  à  chaque  page  de 
son  Anatomie   comparée,   I  i 
7  ,1.  —  cité  sur  sa  théorie  des 
conditions  d'existence,  I  i  11 
,1.  —  son  Anatomie  comparée 
et    son    Règne    animal    cités 
sur   le    principe   producteur, 
et    sur   celui    des    conditions 
d'existence,   I  i   16,  17  /i.  — 
première  leçon  de  son   Ana- 
tomie   comparée    citée    pour 
des  idées  analogues  à  celles 
d'Aristote    sur    la    définition 
de     la    vie,     I     i    22     w.     ~ 
son  Anatomie  comparée  citée 
sur   l'idée    et   les    conditions 
nombreuses  de  la  vie,  I  i  25 
n.  —  son  Anatomie  comparée 
citée  sur  les  organes  du  mou- 
vement  et  sur  ceux  des  sen- 
sations, I  i  28  n.  —  cité  sur 
le  principe  des  causes  finales, 
I  I  29  w.  —  sa  théorie  sur  les 
conditions  d'existence  1 1  35  w. 

—  Anatomie  comparée  citée 
sur  les  plumes,  et  sur  les 
solipèdes,  I  m  2  n.  —  Règne 
animal  cité  sur  les  ailes  des 
fourmis  et  des  lampyres,  I 
III  3  w.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  les  rapports  d'ana- 
logie que  présentent  les  pois- 
sons et  les  oiseaux,  I  iv  2  /i. 

—  méthode  qu'il  a  suivie  dans 
son  Anatomie  comparée,  I  ly 
5  fi^  —  Règne  animal  cité 
sur  l'étude  à  laquelle  il  s'est 
atlaché  plus  particulièrement, 
I  IV  6  n.  —  principe  qu'il 
appliquait  en  grand  dans  ses 
classilications   du   règne  ani- 


mal, I  V  7,  8  w.  —  sa  théorie 
sur  les  conditions  d'existence 
est  celle  d'Aristote  sous  une 
autre  forme,  I,  v  10  n.  — 
cité  sur  le  début  nécessaire 
de  la  science  zoologique,  I  v 
11  n. 

—  la  marche  qu'il  a  suivie 
dans  ses  admirables  ouvrages 
est  absolument   celle    d'Aris- 
tote, II   lin.  —  Règne  ani- 
mal   cité     sur    les    éléments 
généraux  du  corps  animal,  II 
j  2  /ï.   —  Anatomie  comparée 
justifie    les    vues    d'Aristote 
sur  les  fonctions  et  les   actes 
des  animaux,   II  i  8  w.  —  sur 
les  os  de  la  main,  II  i  9  w.  — 
Anatomie  comparée  citée  pour 
les  erreurs   qu  Aristote  com- 
met  sur   les  viscères,  II  i  17 
n.     —    Anatomie     comparée 
citée  sur  des  idées  analogues 
à  celles  d'Aristote,  concernant 
les    fonctions   organiques,    II 
II  3  n.  —  sur  les  mammifères 
et  les  poissons,   II  ii  6  n.  — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
la    chaleur    comparative    des 
animaux,    II    n  7   n.  —  Ana- 
tomie  comparée   citée   sur  la 
théorie    moderne   de   la    cha- 
leur et  de  son  action,  II  ii  19 
fi.  —  sur  la  respiration,  II  n 
23  n.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  la  bile  ;   sur  les  or- 
ganes  de    la   digestion  ;    sur 
l'étude  des  mâchoires   et  des 
dents,  II  III  4-7  n.  —   com- 
mencement de  son  étude  sur 
la    digestion,    II   m   7   n.   — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
le  suc    gastrique  ;   sur   l'œso- 
phage ;   pour  ses  idées   ana- 
logues à  celles  d'Aristote  sur 
les  animaux   qui  ne  sont  pas 
fixés  au  sol  ;  répète  l'expres- 
sion énergique  de  Bocrhaavc  ; 
cité  sur  la    digestion,    depuis 
les  dents  jusqu'aux  excrétions, 
II    m    8,   9   «.    —    Anatomie 


442  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


comparée  citée  sur  la  diges- 
tion, II  III  11  H.  —  Anatomie 
comparée,    citée    sur  la   for- 
malioii    du   chyle    et    l'action 
des  vaisseaux   lymphatiques, 
II  ly  6  //.   —  Anatomie   com- 
parée et  Règne  animal    cités 
sur  les   dents   des   ruminants 
et  des  mammifères,   II  v  3  /i. 
—   Anatomie  comparée  citée 
sur   l'étude   de   la  moelle,    II 
VI  1/1.  —   Règne  animal  cité 
sur   les   vertèbres    des   pois- 
sons, II  VI  5  n.   —  Anatomie 
comparée  citée  sur  le  cerveau, 
origine  de  la  moelle  épinière, 
II  vu  1  «.   —   Règne   animal 
cité  sur  le  prétendu  cerveau 
des  mollusques,  II  vu  6  /i.  — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
la  fontanelle  ;   sur  les  sutures 
du   crâne,    II  vu  14  15  n.   ~ 
Règne    animal    cité    sur     les 
sens   des     animaux  ;     sur    le 
squelette    des   animaux  ;    sur 
les  os  des  poissons  ;  sur  l'or- 
ganisation générale  des  mol- 
lusques ;    sur    l'identification 
des    Emys,   II    vu   2-5  n.   — 
Règne  animal  cité  sur  l'os  de 
la  seiche  ;    sur    les  teuthides, 
les    polypes  ;    sur    les    tégu- 
ments des    insectes,  II  viii  7 
8    n.  —  Anatomie    comparée 
citée  sur  les  os  qui  composent 
le  squelette,   sur   leurs  jonc- 
tions   et    leurs    mouvements, 
II  IX  1  w.  —  son  tableau   des 
vertèbres,  II  ix  4  n.   —  Ana- 
tomie comparée  citée  sur  une 
étude  des  jonctions  des  os  et 
des    diverses   espèces  d'arti- 
culations, II  IX  5  /i.  —  Règne 
animal   cité    sur  le    dauphin  ; 
sa  description  des  sélaciens, 
II    IX    9    11    n.    —   Anatomie 
comparée  citée  sur  les  os  des 
oiseaux  ;  sur  les   os  des  rep- 
tibles  et  leurs  vertèbres;  son 
étude  des  tendons  et  des  os. 
II   IX  10    12/1.    —  Anatomie 


comparée  citée  sur  l'étude  des 
dents,  II  IX    14  //.  —  Règne 
animal    cité    sur    la    division 
des     parties     essentielles     à 
l'animal  ;    sur    l'intestin    des 
animaux  dont  les  excréments 
sortent  par  la    bouche,  II  x  1 
2   w.  —  Anatomie    comparée 
citée  sur  les  organes  des  pois- 
sons ;    sur  la   nature  de  leur 
vue,    II  X  7  n.   —  Anatomie 
comparée   citée    sur   les  rap- 
ports de   la   vue  et   de  l'ouïe, 
II  X  10  n.  —  sur  les  sens  du 
goût  et  du  toucher,  II  x  13  w.  — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
l'étude  des  organes  de  l'ouïe  ; 
sur  l'organisation    intérieure 
du  labyrinthe  du  tympan,  des 
osselets,  II  xi  2  n.  —  sur  les 
oreilles    des  oiseaux,    II  xii  1 
n.  —   Règne  animal   cité   sur 
les  écailles  des  ovipares  ;   sur 
l'organisation  du  phoque,  II 
XII  1/1.  —   sur  l'organisation 
de  la   vue    chez  les   pigeons, 
II  XIII  3  n.  —  Anatomie  com- 
parée citée  sur  les  appareils 
protecteurs  de  la  vue,   II  xiii 

I  2  //.  —  sur  la  troisième 
paupière  des  oiseaux,  II  xiii 
5/1.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  l'organisation  de 
l'œil  chez  les  oiseaux,  II  xiii 
^  n.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  les  yeux  dos  insectes 
et  des  crustacés,  II  xiii  7  //. 
—  sur  les  yeux  des  poissons, 

II  XIII  8  «.  —  Anatomie  com- 
parée citée  sur  les  sourcils  et 
les  cils,  II  XV  2  //.  —  sur  l'or- 
gane de  l'odorat  ;  sur  les  mâ- 
choires, et  sur  leurs  mouve- 
ments et  leurs  formes,  II  xvi 
\  n.  —  sur  la  trompe  de  l'élé- 
phant, II  XVI  4  w.  —  Règne 
animal  cité  sur  la  nature  de 
l'oiseau,  II  xvi  8  n.  —  Ana- 
tomie comparée  citée  sur  la 
description  de  l'appareil  res- 
piratoire des   poissons  et  des 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


443 


insectes,  II  xvi  9  /i.  —  Ana- 
tomie comparée  citée  sur  le 
toucher  chez  l'homme  et  chez 
les  animaux,  II  xvi  M  /i.  —  sur 
la  langue  des  animaux,  II  xvii 

I  n.  —  méthode  de  ses  études 
sur  la  voix  des  animaux,  II 
XVII  4/1.  —  Anatomie  com- 
parée citée  sur  la  langue  des 
lézards  et  des  serpents  ;  sur 
les  insectes  et  sur  les  pois- 
sons ;  sur  la  langue  consi- 
dérée comme  organe  mobile 
de  déglutition  ;  sur  le  sens 
du   goût    chez   les    poissons, 

II  XVII  6  7/1.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  la  langue  du  cro- 
codile, II  XVII  7/1.  —  sur  la 
conformation  de  la  bouche 
des  poissons,  II  xvii  S  n.  — 
Règne  animal  se  trompe  en 
supposant  que  les  Anciens 
niaient  que  le  crocodile  eût 
une  langue,  II  xvii  9  n.  — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
la  langue  des  poissons  ;  sur 
la  mâchoire  inférieure  du 
crocodile,  II  xvii  8  9  il  fi. 
—  sur  l'organisation  des  dents 
dans  les  diverses  espèces 
d'animaux,  III  i  1  2  /i. 

—  Règne  animal  cité  sur  la 
race  de  nos  cochons  domes- 
tiques, III  I  5  /i.  —  Anatomie 
comparée  citée  sur  les  dents 
des  poissons,  III  i  S  n.  —  sur 
la  respiration,  III  i  9  n.  — 
Règne  animal  cité  sur  les 
Carnassiers  les  plus  cruels  de 
l'ordre  des  cétacés,  III  i  11 
n.  —  sur  le  bec  des  pics,  des 
corbeaux,      des     palmipèdes, 

III  I  13  14  /^.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  les  ruminants 
sans  cornes  ;  sur  le  pied  des 
sangliers  et  des  cochons,  III 
II  2  //.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  les  organes  de  la 
digestion,  III  m  1  n.  —  sur 
l'organe  indispensable  à  la 
respiration  ;  sur  la  nature    de 


l'œsophage,  III  m  S  n.  — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
l'épiglotte  et  sur  les  animaux 
qui  en  ont  une  III  m  7  /^.  — 
sur  le    larynx   des    oiseaux, 

III  III  8  n.  —  son  opinion 
sur  le  cordon  dorsal  des  in- 
sectes, III  IV  1  /i.  —  Ana- 
tomie comparée  citée  sur  le 
rôle  du  foie  dans  l'organisme 
entier  de  l'animal  et  sur 
sa  position  ;  sur  la  fonction 
de  la  rate,  III  iv  12  n.  —  sur 
le  cœur  ;  les  nerfs,  III  iv  15 
16  n.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  la  composition  du 
cœur  ;  sur  les  différences  du 
cœur  des  cochons  avec  celui 
des   autres   mammifères,    III 

IV  19  20  w.  —  Anatomie  com- 
parée citée  sur  la  forme  et  le 
volume  du  poumon  dans  tous 
les  animaux  qui  en  ont  un, 
III  VI  3  5  n.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  la  respiration  des 
cétacés  ;  sur  les  amphibies, 
III  VI  2  3/*.  —  Anatomie 
comparée  citée  sur  la  forme 
du  foie  ;  sur  la  division  de  la 
rate  ;  sur  la  division  du  cer- 
veau de  l'homme,  et  celle  des 
poumons  ;  sur  la  fonction  de 
la  rate,  III  vu  1-3  n.  —  sur 
le  foie  des  lièvres  et  des  pois- 
sons, III  VII  4  n.  —  Anatomie 
comparée  citée  sur  la  diges- 
tion ;  sur  les  animaux  qui 
ont  du  sang  ;  sur  le  volume 
et  la  position  de  la  rate,  III 
VII  8  9  «  ;  —  sur  le  diaphra- 
gme, III  VII  13  //.  —  sur  les 
animaux  qui  ont  une  vessie, 
III  VIII  in.  —  sur  la  vessie 
de  la  tortue,  III  viii  3  n.  — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
les  reins  des  chéloniens  ; 
sur  la  différence  des  reins  des 
oiseaux  et  des  reins  des  mam- 
mifères, III  IX  1  H.  —  sur 
les  reins  des  phoques,  III  ix 
3  /*.   —   Anatomie    comparée 


444 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  xMATIÈBES 


citée  sur  la  position  des  reins, 
III  IX  6  /«.  —  Anatomie  com- 
parée  citée    sur  le  cœur   des 
mammifères,  des  oiseaux,  des 
reptiles,  des  poissons  ;  —  sur 
les  organes  de  la  circulation 
chez  les  animaux  sans  vertè- 
bres, III  XII 1  n. —  sur  la  vési- 
cule du  fiel  ;  sur  la  nécessité  de 
la  bile,  III  xii  3  n.  —  Anatomie 
comparée    citée    sur    la    rate 
chez    les    vertébrés    et    chez 
l'homme,    III   xii  4   «.  —  sur 
l'objet    du    canal    alimentaire 
ou   intestinal,   III  xiv  2  n.  — 
cl  BufTon,  soin  avec  lequel  ils 
ont  étudié   la   question    de  la 
génération,    III    xiv   2   //.    — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
les    différences   que    présente 
l'estomac    chez    l'homme    et 
chez  les   animaux,    III   xiv   4 
n.   —   sur    la    différence    des 
oiseaux   et  des  mammifères  ; 
sur   la    différence    des    dila- 
tations   successives    de    l'es- 
tomac   chez    les   diverses  es- 
pèces  d'oiseaux,   III  xiv  9  n. 
—  Règne  animal  cité   sur  les 
dents    du    chameau  ;    sur    les 
estomacs    des   ruminants,  III 
XIV   5  6/1.  —  sur    l'appareil 
de  la  digestion  chez  les  pois- 
sons, III   XIV   12   n.    —  Ana- 
tomie comparée  ;    sa  descrip- 
tion  du  gésier  du  héron  ;    sa 
longue    étude    sur    les   dents 
des    poissons,  III  xiv   11,    12 
n.  —  sa  description    de   l'es- 
tomac   du    cochon  ;    sur    les 
différences    nombreuses     des 
intestins  ;     ses   tables    de    la 
longueur    des  intestins    dans 
les  mammifères,  III  xiv  16-18 
n.     —     Anatomie     comparée 
citée  sur  les  rapports  du  canal 
intestinal  et   de   l'élaboration 
plus  ou  moins  rapide  des  ali- 
ments,  III   xiv  20  //. 

—    Règne  animal,   division 
des  reptiles  dans  sa  classifica- 


tion; cité  sur  les  lézards  ;  sur  le 
poumon  des  serpents,  IV  i  1 
2/1.  —  sur  les  œufs  de  la  vi- 
père, IV  I  4  /i.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  l'amia  et  la  des- 
cription   de    sa    vésicule     bi- 
liaire, IV  II  1  /i.  —  Anatomie 
comparée  citée  sur  la  théorie 
des  quatre  éléments,  qu'Aris- 
tote  adopte   toujours,    IV   i  3 
n.  —  sur  la  différence  dans  la 
sécrétion  de    la    bile  ;    sur   la 
situation    de    la    vésicule    du 
fiel.   IV   II    1   //.  —  Anatomie 
comparée  citée  sur  le  foie  des 
poissons  et  leur  vésicule  ;  sur 
l'action  de  la  bile  dans  la  di- 
gestion et  sur  l'organisme  en- 
tier ;  sur  le  foie  alimenté  par 
du  sang  veineux,  IV  ii  4-7  n. 
—  Anatomie    comparée   citée 
sur     le     mésentère  ;      sur     la 
place   des  épiploons,  IV  m  1 
H.  —  sur  les  variétés  que  pré- 
sente l'épiploon  dans  les  seuls 
mammifères,    IV   m   2   //.    — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
les  mésentères  dans    les  ver- 
tébrés ;    sur   la    digestion    en 
général  ;    sur  une   métaphore 
employée  par  Aristote,  IV  iv 
12//.   —  son   explication   de 
l'organisation    singulière    des 
mollusques;  classification  qu'il 
en  a  fait,  IV  v  1  n.  —  Règne 
animal  cité  sur  l'organisation 
singulière  des  mollusques;  sur 
les  organes  qui  servent  à  leur 
nutrition,  IV  v  1  3  «.  —  s'ac- 
corde   de    tous    points    avec 
Aristote  ;  cité  sur  les  seiches 
et  les  polypes  ;    sur   les  teu- 
thies,  IV  v  6  /i.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur   la  seiche  et  son 
encre  ;  sur  le  polype  et  sur  le 
cliangcment  de  la  couleur  de 
sa  peau  ;    sur  l'os    de    la    sei- 
che, IV  v  3-10  //.  —  sur  l'or- 
ganisation des  crustacés  ;  des 
buccins  et  des  pourpres,  IV  v 
12    14   //.    —    Règne    animal 


TABLE,  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


445 


cité  sur  les  peignes  et  les 
moules  ;  sur  le  hérisson  de 
mer;  sur  les  téthyes  d' Aris- 
tote, répondant  aux  ascidies 
de  la  zoologie  actuelle  ;  sur 
l'organisation  des  zoophytes 
et  sur  leur  micon,  IV  v  15-19 
n.  —  Règne  animal,  cité  sur 
le  mouvement  des  oursins  ; 
sur  leurs  estomacs,  IV  v  24 
25/1.  —  sur  les  éponges  et 
leur  classification;  sur  l'or- 
ganisation des  holothuries, 
IV  V  26  et  suiv.  n.  —  sur  l'or- 
ganisation des  téthyes;  des 
acalèphes  ;  des  étoiles  de  mer, 
IV  V  29  n.  —  Règne  animal 
cité  sur  le  cerveau  des  mol- 
lusques ;  sur  l'organisation 
des  mollusques  céphalopodes 
et  sur  leur  encre,  IV  v  32  33 
n.  —  Règne  animal  cité  sur 
l'organisation  du  scorpion  ; 
sur  l'ordre  des  diptères,  IV 
VI  6  7  /i.  —  sur  les  yeux  des 
insectes,  IV  vi  9  w.  —  Règne 
animal  cité  sur  le  mouvement 
des  testacés;  sur  la  co- 
quille des  buccins;  sur  les  so- 
lènes  ;  sur  l'organisation  des 
testacés,  IV  vu  1  et  suiv.  n. 
—  sa  classification  des  crus- 
tacés; son  opinion  sur  leur 
mouvement;  étude  qu'il  en 
fait  dans  le  grand  ouvrage 
écrit  de  sa  main,  reprise  dans 
le  IV*'  volume  du  Règne  ani- 
mal, IV  viii  in.  —  Guvier- 
Latreille,  Règne  animal,  ci- 
tés sur  les  crabes  et  sur 
les  langoustes  ;  cités  sur  les 
maïas  ;  sur  les  pieds  des  cra- 
bes; sur  les  carides,  IV  viii  2 
Ti.  —  Règne  animal;  sa  des- 
cription des  mollusques  com- 
parée à  celle  d' Aristote  ;  cité 
sur  les  turbines  à  hélice  ;  sur 
les  polypes  dits  d'Aristote, 
IV  IX  1  et  suiv.  //.  —  Règne 
animal  cité  sur  la  nature  de 
la  peau   des  mollusques;  sur 


la  distinction  des  testacés  et 
des  mollusques  ;  sur  les  pieds 
des  mollusques  ;  des  calmars; 
sur  les  onychoteuthis,  IX  ix 
5  et  suiv.  /i.  —  Règne  animal 
cité  sur  les  bras  des  calmars 
et  l'usage  qu'ils  en  font;  sur 
les  armes  redoutables  que 
forment  les  tentacules  des 
mollusques  ;  sur  les  ventouses 
des  élédons  dits  d'Aristote, 
IV  IX  9-11  n.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  le  cerveau  des 
crabes,  IV  x2  /i.  —  Anatomie 
comparée  citée  sur  l'ostéologie 
du  cou  chez  le  loup  et  le  lion, 
IV  X  5  /i.  —  Anatomie  com- 
parée (os  de  la  main  et  mus- 
cles de  la  main)  citée  sur  le 
r<Me  de  la  main  ;  sur  le  pouce, 
IV  X  18  19  n.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  les  doigts  des 
pachydermes  à  sabot,  IV  x 
21/1.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  le  nombre  des  doigts 
dans  les  reptiles,  IV  x  22  n. 
—  Anatomie  comparée  citée 
sur  les  mamelles  et  leur  con- 
formation dans  la  série  ani- 
male ;  sur  la  différence  de  la 
disposition  du  ventre  et  de 
l'abdomen  avec  celle  de  la  poi- 
trine et  du  thorax  IV  x  29 
30  n.  —  Règne  animal  cité 
sur  le  lynx,  IV  x  34  /?.  —  sur 
le  singe  ;  sur  les  polydactyles 
ou  fissipèdes.  —  IV  x  38  40 
n.  —  sur  ies  reptiles,  IV  xi 
in.  —  Anatomie  comparée 
citée  pour  les  théories  parti- 
culières d'Aristote  sur  l'é- 
mission du  sperme,  IV  x  33 
n.  —  son  assertion  sur  les 
vertèbres  dans  l'homme,  IV 
X  35  /î.  —  Anatomie  compa- 
rée citée  sur  la  conformation 
des  pieds  des  solipèdes,  IV 
X  40  /i.  —  Règne  animal  cité 
sur  les  ophidiens  ;  sur  l'orga- 
nisation du  crocodile;  sur  la 
langue  du  phoque,  IV  xi  2  n. 


446  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  VIATIÈKËS 


—  Auatumie  comparée  citée 
sur    la   langue    des   reptiles  ; 
sur  l'organe  du  goût;  sur  les 
organes  des  sens  des  quadru- 
pèdes ovipares  ;  pour  une  ex- 
pression sur  les  poissons,  IV 
XI  2  n.  —  Anatomie   compa- 
rée, importance  qui  s'attache 
à   la  fonction  des  mâchoires; 
sa  théorie  sur   les  conditions 
d'existence     pressentie      par 
Aristote;  citée  sur  les  molaires 
chez  les  mammifères,  IV  xi  7 
8  «.   —  Anatomie  comparée; 
son  explication    de   l'absence 
de  cou  dans  les  serpents,  IV 
XI  11  12  n.  —  Règne  animal, 
comparaison  à   faire  des   gé- 
néralités  qu'il    a    présentées 
sur  les  oiseaux  à   celles  qu'a 
faites  Aristote  ;    son  observa- 
tion   sur    cette   classe   d'ani- 
maux,  IV  XII  1   «.   —  Règne 
animal  cité  sur  l'appareil  buc- 
cal  des   insectes  ;    sur  le  cou 
des  oiseaux;  des  palmipèdes  ; 
sur  les  carnivores;  sur  la  fa- 
mille des  lamellirostres  ;  sur  la 
nourriture  des  oiseaux,  IV  xii 
3-6  n.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  le   bec  des  oiseaux  ; 
sur  le   nombre   d'os   dont  est 
composée  leur  épaule,  IV  xii 
5  7  /i.  —  Règne  animal   cité 
sur  les  muscles  des  ailes  des 
oiseaux;    sur    leurs    plumes; 
leur   vol;  sur  la  longueur  de 
leurs    pattes;    sur  les    pieds 
des  palmipèdes  ;  sur  les  doigts 
des  échassiers,  IV  xii  9  17  n. 
—  Règne  animal,    adopte  en 
partie   le    système    des   com- 
pensations d'organes  ;  son  as- 
sertion sur  les   brévipennes; 
cité    sur     l'articulation     des 
membres  postérieurs  chez  les 
oiseaux,    IV  xii  18   20  /i.   — 
Règne  animal;    son    explica- 
tion sur  la  cause  qui  fait  que 
l'oiseau  ne  peut  se  tenir  droit, 
IV  xii  21  H.  — Anatomie  com- 


parée citée  sur  les  palmipèdes 
et  les  fissipèdes,  IV  xii  22  n. 
—  l'ordre  qu'il  suit  dans  son 
Règne  animal   est  analogue  à 
celui   d'Aristote;    cité    sur  la 
conformation    des   poissons  ; 
sur  la   queue    de  la   torpille, 
des  trygons,   des  squales,  IV 
xiii   12/1.   —  Règne   animal 
cité  sur  le  développement  du 
têtard  des  grenouilles  ;   soup- 
çonne que  le  cordyle  est  la  larve 
du    triton-palustris  ;   cité    sur 
les    nageoires    des    pasténa- 
gues,  IV   xiii  4  /i.  —   Règne 
animal  cité  sur  la  famille  des 
malacoptérygiens  apodes,  IV 
XIII  7  n—  Règne  animal  cité 
sur  la  conformation  des  raies; 
attention  qu'il  donne  à  la  fa- 
culté électrique  de  la  torpille 
et  à  ses  nageoires,    IV  xiii  8 
n.  —  Règne  animal  cité  sur 
la  classification  des  sélaciens  ; 
sur  la  nature  de  leurs  os,  IV 
XIII    9/1.    —    Règne    animal 
cité  sur  la  famille  des  cyclo- 
stomes  ou  suceurs  ;  sur  la  re- 
nommée terrible  des  requins; 
sur  la  nature   de  la  peau  des 
cyclostomes,   IV  xiii  12  14  n. 
—  Règne  animal,  cité    sur  la 
respiration   du   dauphin;   sur 
l'organisation  particulière  des 
cétacés  ;    sa  classification  des 
chauves-souris     comparée     à 
celle  d'Aristote,  IV  xiii  16  18 
n.  —  Règne  animal;    sa  clas- 
sification sur  le  vol  des  chau- 
ves-souris ;  cité  sur  les  pieds 
du  phoque,    IV  xiii  18  n.  — 
Règne  animal;  ordre  dans  le- 
quel il  range   l'autruche;    sa 
remarque  sur   ses   paupières 
garnies  de  cils  ;  semble  avoir 
eu  sous  les  yeux  le  texte  d'A- 
ristote, en  décrivant  les  échas- 
siers  brévipennes,  comme   il 
le  fait,  IV  XIV  1-3  n. 
CuviER,   d'accord   avec  Aristote 
sur   la    méthode    en    histoire 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


447 


naturelle,  P  vu. —  cité  sur  la 
première  des  règles  qu'a  pres- 
crites Aristote  en  histoire  na- 
turelle, P  VII. —  son  analyse  du 
sang,  P  XVI.  —  son  étude  sur 
la  matière  médullaire,  P  xxvi. 

—  son  opinion  sur  Albert  de 
Haller,  P  lxxxvii.  —  ses  ad- 
mirables travaux  d'anatomie 
comparée  ;  analyse  de  son  ou- 
vrage, P  xci.  —  Cuvier  (1769- 
1832),  le  plus  grand  natura- 
liste depuis  Aristote  ;  coup 
d'œil  rapide  sur  les  quatre 
monuments  qu'il  a  pu  élever, 
et  dont  un  seul  suffirait  à  l'im- 
mortaliser ;  ses  nombreux  mé- 
moires particuliers  ;  indica- 
tion de  sa  physiologie  com- 
parée ;  analyse  des  principes 
d'après  lesquels  il  construit 
son  anatomie  comparée,  et  où 
l'on  peut  retrouver  bon  nom- 
bre des  théories  d'Aristote, 
P  xci  et  suiv.  —  éloge  de  son 
Anatomie   comparée,  P   xcvi. 

—  les  divisions  de  son  ou- 
vrage d'Anatomie  comparée 
sont  les  mêmes  que  celles  qu'a 
posées  Aristote,  P  xcviii.  — 
principes  sur  lesquels  il  a 
conçu  son  Règne  animal  ; 
questions  qu'il  traite  dans 
l'Introduction  de  cet  ouvrage; 
division  de  ses  quatre  em- 
branchements ;  son  système 
de  classification  ;  repousse  la 
théorie  de  l'échelle  des  êtres, 
P  c  et  suiv.  —  son  opinion 
sur  la  chaîne  dos  êtres,  P  ci. 

—  aberrations  qu'il  prévoyait 
en  combattant  vivement  La- 
marck;  son  admiration  de  la 
nature;  proclame  une  inten- 
tion intelligente  dans  le 
monde,  à  l'exemple  d'Anaxa- 
gore;  langage  que,  dans  tout 
l'éclat  de  sa  gloire,  il  tenait  à 
ce  sujet,  P  cm  et  suiv.  —  ses 
convictions  sur  l'intelligence 
qui  régit  l'univers,  Pcv. —  par- 


tisan des  causes  finales,  P  cv, 

—  son  erreur  sur  la  méthode, 
P  cvi.  —  est  l'écho  du  natu- 
raliste grec  dans  son  étude 
des  êtres,  P  cvi.  —  aveuglé 
par  son  enthousiasme  en  vou- 
lant faire  de  l'histoire  natu- 
relle l'école  de  la  logique,  et 
lui  réserver  le  secret  de  la  mé- 
thode; son  opinion  sur  l'in- 
telligence qui  régit  l'univers, 
P  cvi  et  suiv.  —  opinion  qu'A- 
gassiz  avait  de  lui  et  de  ses 
travaux,  P  cxxii.  — et  Bichat, 
cités  pour  leur  définition  de 
la  vie,  opposée  à  celle  de 
Claude  Bernard,  P  cxxv.  — 
son  opinion  du  rôle  de  l'ex- 
périence et  du  but  de  l'obser- 
vation, P  cxxxi.  —  son  opi- 
nion sur  l'expérimentation, 
dont  il  signale  les  dangers, 
P  cxxxi.  —  combattu  par 
Claude  Bernard,  P  cxxxii.  — 

—  cité  sur  l'histoire  de  la 
zoologie  descriptive,  P  cl. — 
Règne  animal,  passage  cité 
au  sujet  de  la  classification 
du  règne  animal,  P  cl.  —  son 
opinion  sur  la  classification, 
P  CL.  —  cité  sur  la  définition 
de  l'histoire   naturelle,  P  cli. 

—  son  opinion  sur  la  préémi- 
nence de  l'anatomie  entre  les 
trois  sciences  naturelles,  P 
CLI.  —  cité  pour  son  expres- 
sion :  «  L'être  animé  a  tenu  à 
»  un  parent,  »  P  clv.  —  son 
opinion  sur  les  sciences  ex- 
périmentales, P  clvi.  —  cité 
pour  prouver  i'action  d'une 
intelligence  infinie  dans  l'uni- 
vers, P  clxxiii. 

Cuvi  R,  ne  s'est  pas  beaucoup 
occupé  de  la  locomotion  dans 
les  animaux,  P  M  307.  —  ses 
travaux  sont  presque  pure- 
ment   anatomiques,    id.   309. 

—  partisan  décidé  des  causes 
finales;  exposé  de  l'ensemble 
de  ses  travaux  sur  le  mouve- 


448 


TAB1.E  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  449 


ment;  n'a  pas  tenté  d'expli- 
quer le  mécanisme  du  mou- 
vement, P  M  308.  —  Anato- 
mie  comparée  et  Règne  ani- 
mal; son  opinion  sur  la 
nutrition  des  insectes  et  sur 
leur  sang,  M  i  2  «.  —  sa 
théorie  des  conditions  d'exis- 
tence est  celle  d'Aristote,  M 
II 1  n.  —  Anatomie  comparée 
citée  sur  le  saut  des  animaux  ; 
sur  le  jeu  de  leurs  flexions, 
M  III  1  4  Ai.  —  Anatomie  com- 
parée citée  sur  les  profondes 
différences  dans  la  station 
droite  chez  les  oiseaux  et 
chez  l'homme,  M  v  4  w.  — 
cité  sur  la  reptation,  dont  il 
n'a  pas  fait  une  étude  spé- 
ciale, M  VII  6  «.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  la  cause  du  genre 
de  locomotion  des  amphis- 
bènes,  M  vi  3  n.  —  Règne 
animal  cité  sur  les  scolopen- 
dres et  sur  l'organisation  des 
insectes  myriapodes,  M  vu  2 
n.  —  sur  les  murènes  ;  sur  la 
conformation  des  nageoires 
des  muges,  M  vu  7  n.  — 
Règne  animal  cité  sur  les 
scolopendres  venimeuses  et 
redoutables,  M  viii  5  w.  — 
Anatomie  comparée  citée  sur 
le  saut  des  insectes,  M  viii  3 
n.  —  n'a  posé  aucun  principe 
de  mécanique,  M  ix  1  w.  — 
Règne  animal  cité  sur  la  des- 
cription de  la  progression  de 
la  sangsue,  M  ix  7  w.  —  sa 
description   de  l'oiseau,    M  x 


In;  M  XI  3  /i.  —  Anatomie 
comparée  citée  sur  le  mouve- 
ment des  ailes  de  l'oiseau,  M 
IX  10  w.  —  et  Buffon,  point 
fort  curieux  dans  l'organisa- 
tion de  l'oiseau  dont  ils  se 
sont  peu   occupés,   M  xi  3  /<. 

—  Anatomie  comparée  citée 
sur  les  conditions  de  locomo- 
tion chez  les  bipèdes  ;  sur  la 
définition  de  l'extrémité  de  la 
cuisse,  M  xii  3  5  «.  —  sur 
l'allure  des  chevaux  de  cour- 
sé, M  XIV  2/1.  —  Règne  ani- 
mal cité  sur  les  espèces  com- 
prises dans  la  classe  des  rep- 
tiles; sur  l'incubation  des 
œufs  des   reptiles,  M  xv   5  n. 

—  Règne  animal  cité  sur  la 
classification  des  langoustes  ; 
sur  la  forme  des  crabes;  sur 
le  mouvement  des  poissons 
plats  ;  sur  les  palmipèdes  et 
l'ordre  qu'ils  forment,  M  xvii 
1-3  n.  —  Règne  animal  cité 
sur  les  rapprochements  entre 
l'organisation  des  oiseaux  et 
celle  des  poissons,  M  xviii  2 
n.  —  sur  la  classification  du 
phoque  et  de  la  chauve-souris 
et  sur  un  caractère  secon- 
daire dans  ces  animaux,  M 
XIX  1  n. 

Cyclostomes  ou  suceurs  ;  défi- 
nition de  ces  poissons;  leur 
classification  ;  nature  de  leur 
peau,  IV  XIII  12  14  n. 

Cygne,  sa  nourriture,  IV  xii  6 
n:  IV  XII  12  n. 


D 


Daim,  son  sang  est  privé  de 
fibres,  II  IV  1.  —  n'u  pas  de 
fiel,  IV  II  2. 

Dard  des  insectes  ;  sa  position  ; 
ses  usages  ;  à  l'extérieur  et  à 
l'intérieur  ;  au   devant   ou   en 


arrière,  IV  vi  5  7.  —  des  in- 
sectes ;    sa   position,  IV  vi  7 

M. 

Daremberg,  son  édition  de  Ru- 
fu8,  P  Lxv.  —  son  édition 
d'Oribase,  P  i.xx. 


Darwin,  justice  qu'Agassiz  rend 
à  ses  travaux  ;  cas  qu'Agassiz 
fait  de  sa  doctrine,  P  cxxii 
et  CLXV. 

Darwinisme,  un  des  premiers 
ouvrages  où  ses  théories  sont 
appliquées  à  la  classification 
et  à  l'étude  des  animaux  P 
cviii.  —  méthode  de  cette 
doctrine,  P  clxii.  —  opinion 
d'Agassiz  sur  cette  doctrine  ; 
son  succès  bruyant;  sa  défi- 
nition ;  son  peu  de  fondement; 
défaut  qu'elle  partage  avec 
l'école  de  Schelling  ;  mal  que 
cause  cette  doctrine,  P  clxvii 
et  suiv.  —  ou  tranformisme, 
chaos  dont  cette  doctrine  me- 
nace l'histoire  naturelle,  P 
CLXVII  et  suiv.  —  doctrine  de 
ses  partisans  les  plus  auda- 
cieux, citée  par  rapport  à  celle 
des    Bouddhistes,    P    clxviii. 

—  sa  condamnation    absolue, 

P  CLXVIII. 

Daubenton  et  Mertrud,  cités 
pour  le  service  éminent  que 
Buffon  a  rendu  ù  l'anatomie 
comparée  et  à  la  physiologie 
comparée,  P  lxxxvi. 

Dauphin,  a  des  os  et  non  des 
arêtes,  II  ix  9.  —  a  un  pou- 
mon, III  VI  2.  —  n'a  pas  de 
fiel,  IV  II  2.  —  sa  bouche  ;  ses 
mouvements  nécessaires  pour 
saisir   sa    proie,    IV    xiii   12. 

—  son  évent  et  position  de 
cet  évent,  IV  xiii  15  16. 

David,  cité  à  côté  d'Aristote 
pour  le   Cœli    enarrant,  P  xi. 

—  et  Aristote,  mis  en  pa- 
rallèle pour  leur  enthousiasme 
de  la  nature,  P  ibid. 

Découverte  de  la  circulation 
du  sang,  due  à  Harvey,  au 
xvii®  siècle,  II  m  3  w.  —  des 
vaisseaux  lymphatiques,  II 
VII  8  /ï.  —  de  la  circulation 
du  sang,  III  iv  17  w. 

Défense,    diversité  des  moyens 

T.    II. 


que  la  nature  a  ménagés  aux 

animaux,  III  ii  2. 
Défenses    de     l'éléphant,     leur 

rapport  avec  les  cornes  ;  leur 

poids  gênant,  III  ii  10  n. 
Définition  de  la  nature,    I  i  31. 

—  de  l'essence  et  de  la  subs- 
tance ;  impossibilité  de  la 
donner  où  étaient  les  anciens 
philosophes,  I  i  37.  —  mérite 
qu'Aristote  fait  à  Démocrite 
et  à  Socrate  de  s'en  être  oc- 
cupés, I  i  37  71.  —  de  quel- 
ques expressions  dont  l'em- 
ploi devra  être  fréquent  en 
histoire  naturelle,    I   v  9-14. 

—  de  la  raison,  P  cxlv.  — 
des  sciences,  P  clxxii.  —  de 
la  métaphysique,  P  clxxxi. 

Degrés  de  calorique  dans  les 
différents  corps,  II  ii  11  et 
suiv.  /i  ;  II IV  4  /i. 

Delphes,  les  couteaux  qu'on  y 
fabrique  sont  des  instruments 
à  deux  fins,  IV  vi  8  «. 

Démocrite,  allusion  à  sa  théorie 
du  hasard,  1 1 18  /î.  —  son  er- 
reur sur  la  figure  et  la  couleur, 
I  I  21.  —  allusion  à  son  sys- 
tème, I  I  23  AI.  —  son  mérite 
dans  l'étude  de  la  nature,  I 
I  37.  —  réfutation  de  sou 
opinion  sur  la  respiration,  III 
I  9/1.  —  son  erreur  sur  les 
viscères  dans  les  animaux 
qui  n'ont  pas  de  sang,  III 
IV  1.  —  avait  raison  contre 
Aristote  sur  les  viscères  des 
insectes,  III  iv  1  n.  —  ré- 
futation d'Aristote  sur  la  res- 
piration des  poissons  dans  le 
traité  de  la  Respiration,  IV 
XIII  10  n.  —  et  Socrate,  di- 
rection nouvelle  qu'ils  ont  im- 
primée à  l'étude  de  la  nature, 

P  IX. 

Démonstration  de  ce  qu'on  en- 
tend par  Nécessité  dans  les 
choses   de   la  nature,    I  i  11. 

—  qu'il    faut     adopter   pour 
expliquer  la  nécessité,  I  i  38. 

29 


450 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


—  que  les  veines  partent 
toutes  du  cœur  ;  observations 
anatomiques  ù  ce  sujet,  III 
IV  7  9.  —  de  l'autlienticité 
<lu  traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, D  cxci  et  suiv. 

Dentition  de  l'homme,  III  i 
2  n. 

Dents  et  mâchoires,  importance 
que  les  médecins  et  les  grands 
zoologistes  ont  attachée  à  cette 
étude,  II  III  7  «.  —  leur  or- 
ganisation ;  matières  analo- 
gues aux  os  ;  leur  objet  ;  leur 
but,  II  IX  14.  —  leur  orga- 
nisation chez  les  animaux,  et 
leur  double  destination,  III  i 
1.  —  des  poissons,  sur  la 
langue  et  sur  le  palais  ;  cause 
de  cette  organisation,  III  i  8. 

—  des  poissons  et  leur  na- 
ture, III  XIV  12.  —  des  pois- 
sons, leur  différence  de  forme 
et  de  position,    III   xiv   12  //. 

—  des  mollusques  et  des  crus- 
tacés, IV  V  3.  —  de  quelques 
insectes,  IV  v  4.  —  des  héris- 
sons de  mer,  IV  v  17.  —  et 
bouche  des  animaux,  P  xl. 

Déplacement  du  premier  livre 
du  traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, et  arguments  ])eu  so- 
lides, en  faveur  de  ce  déplace- 
ment, D  cxcix  et  suiv. 

Derrière,  distinction  du  der- 
rière et  du  devant  dans  l'ani- 
mal, M  IV  4. 

Descartes,  son  opinion  sur  les 
rapports  du  physique  et  du 
moral  dans   les  animaux,    III 

IV  20  w.  —  partisan  déclaré 
de  la  découverte  d'Harvey  ; 
études  dont  il  s'est  occupé 
dans  sa  retraite;  juste  renom- 
mée de  son  a  Discours  sur  la 
méthode  »  ;  influence  que  ses 
idées  physiologiques  ont  exer- 
cée au  xvii^  siècle  ;  son  exis- 
tence trop  courte  (1596-1650), 

V  Lxxxiv.  —  combattu  par 
Claude  Bernard,  P  cxxxiv.  — 


cité    pour     prouver    l'action 
d'une  intelligence  infinie  dans 
l'univers,   P    clxxiii.   —    cité 
sur  la  Physique,  dans  laquelle 
Aristote  se  montre    son    pré- 
curseur,   P  M   276.   —  criti- 
qué   par    Barthez    pour    son 
opinion    sur    les    causes     du 
mouvement,  P  M  304. 
Descartes,  ses  travaux  physio- 
logiques appréciées  par  M.  le 
docteur   Bertrand   de    Saint- 
Germain,  P  LXXXIV. 
Descriptions      anatomiques     et 
Histoire   des  Animaux,  citées 
sur  la  constitution    des  crus- 
tacés,   des     testacés    et     des 
mollusques,  IV  v  16.  —  ana- 
tomiques   d'Aristote  ;    regret 
de  leur    perte,  IV  v    16  n.  — 
anatomiques   et   Histoire  des 
Animaux,  citées  sur  les  crus- 
tacés, IV  VIII  8.    —  anatomi- 
ques et  Histoire  des  Animaux, 
citées  sur  le  nombre  et  la  di- 
mension des   branchies   dans 
les    poissons,    IV  xiii    11.  — 
anatomiques,  ouvrage  d'Aris- 
tote, qui  nous  manque  comme 
tant  d'autres,  IV  xiii  11  w.  — 
et  Dessins  anatomiques  d'A- 
ristote, perdus  pour  nous,  P 
IV.  —  anatomiques  ou  Dessins 
anatomiques,  ouvrage  d'Aris- 
tote malheureusement  perdu  ; 
citations   qu'en  fait  le   Traité 
des   Parties;   connexité  de  ce 
traité  avec  l'Histoire  des  Ani- 
maux, D  cxcv.  Voir  Dessins. 

Désir  général  de  la  nourriture 
dans  les    animaux,  II  xvii  12. 

Désordre  relatif  de  notre  monde, 
I  I  30. 

Dessins  anatomiques  et  citations 
de  l'Histoire  naturelle  sur  la 
disposition  des  veines,  II  m 
10.  —  d'anatomie,  qu'Aristote 
joignait  à  ses  descriptions, 
ITI  IV  9/1.  —  qu'Aristote  a 
joints  d'une  manière  systé- 
matique  ù     ses    descriptions 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES  451 


zoologiques,  IV  v  16  /i.  — 
anatomiques  et  Histoire  des 
Animaux,  cités  sur  la  position 
respective  et  les  formes  di- 
verses des  estomacs  des  ru- 
minants, III  XIV  8.  —  anato- 
miques d'Aristote,  n'ont  pas 
été   conservés   jusqu'à   nous, 

III  XIV  S  n.  —  et  explications 
d'anatomie  d'Aristote  ;  regrets 
de  la  perte  de  ces  collections, 

IV  VIII  S  n.  —  anatomiques  et 
Descriptions  anatomiques,  ou- 
vrage d'Aristote,  perdu  ;  cita- 
tions qu'en  fait  le  traité  des 
Parties  ;  connexité  de  ce  traité 
avec  l'Histoire  des  Animaux, 
D  cxcv  et  suiv.  Voir  Des- 
criptions anatomiques. -• 

Destruction  et  production  des 
choses,  ouvrage  d'Aristote, 
cité  sur  une  théorie  impor- 
tante, II  I  4  /*. 

Détracteurs  d'Aristote  chez  les 
Anciens  et  lors  de  la  Renais- 
sance, cités  à  l'appui  de  l'au- 
thenticité du  traité  des  Parties 
des  Animaux,  D  cxcviii. 

Devanciers  d'Aristote  en  his- 
toire naturelle  ;  le  philosophe 
en  a  toujours  tenu  très-grand 
compte,  I  I  13  /i.  —  leur  mé- 
thode de  division,  qui  étudie 
les  animaux  par  genres,  I  m  13. 

Devant  et  derrière;  le  haut 
et  le  bas;  la  droite  et  la  gau- 
che ;  notions  par  lesquelles  on 
les  distingue,  III  m  12.  —  dis- 
tinction du  devant  et  du  der- 
rière dans  l'animal,  M  iv  4. 
—  et  haut,  dans  les  animaux 
à  deux  pieds  ;  dans  les  qua- 
drupèdes, les  polypodes  et  les 
apodes,  M  v  1.  —  et  haut, 
chez  les  bipèdes,  M  v  1  w. 

Diagonale,  mouvement  en  dia- 
gonale des  appareils  locomo- 
teurs chez  les  quadrupèdes, 
M  1  2.  —  position  des  mem- 
bres se  correspondant  en  dia- 
gonale, M  IV  9  «. 


Dialogues  platoniciens,  préoc- 
cupation de  Socrate  qui  se  re- 
trouve et  éclate  dans  la  plu- 
part d'entre  eux,  I  i  37  //.  — 
cités  sur  l'application  de  la 
dichotomie,  1  ni  7  n. 

Diaphragme,  sa  définition,  III 
vil  13  Fi.  —  dans  les  animaux 
qui  ont  du  sang;  sa  place  et 
sa  fonction  ;  son  organisa- 
tion, III  X  1-3.  —  sa  défini- 
tion; son  objet;  l'explication 
qu'en  donne  Aristote  n'est 
pas  acceptable,  III  x   1-3  n. 

—  nécessité  de  sa  nature  ; 
manifestation  de  la  sensation 
qu'il  éprouve,  III  x  4  5.  — 
son    rôle    dans     l'animal,     P 

XLVIII. 

Dichotomie,  méthode  essentiel- 
lement platonicienne,  I  ii  1  //. 

—  ne  mène  pas  à  une  clas- 
sification vraie;  repoussée  par 
Aristote,  I  m  5  n.  —  sa  ri- 
gueur apparente,  I  III  13  n. — 
différence  à  laquelle  elle  tend 
toujours,  I  III  16  //.  —  con- 
clusion définitive  de  la  dis- 
cussion contre  cette  méthode, 
I  III  18  n.  —  platonicienne, 
combattue  par  Aristote  et  par 
Galien  P  lxix. 

Dictionnaire  de  Littré,  article 
Suif,  passage  de  Buffon  cité 
sur  la  différence  de  la  graisse 
et  du  suif,  II  V  1  n. 

Dieu,  son  idée  dans  le  Chris- 
tianisme et  dans  la  science 
moderne,  P  clxxvii.  —  son 
idée  est  essentiellement  phi- 
losophique, P  CLXXViii.  —  dé- 
finition de  l'idée  de  Dieu  se- 
lon Kant,  P  CLXxviii. 

Différences  de  l'idée  d'unité, 
I  m  14.  —  sorties  du  genre 
par  voie  de  division  ;  ce 
qu'exige  leur  continuité,  I  m 
16. 

Difficulté  de  connaître  la  con- 
stitution de  l'espèce  humaine, 
I  V  7. 


452 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  xYLVIIERES 


Difformité  des  naius,  générale 
dans  les  animanx  antres  qne 
riiomnie.  IV  x  8. 

DiuESTioN,  analogie  ducomnien- 
cemcnl  de  cette  étu  'e  d'Aris- 
lote  avec  celle  de  Cnvier,  II 
III  7  n.  —  l'analyse  de  tont 
Je  travail  de  la  digestion, 
])oussée  beauconp  plus  loin 
par  la  science  moderne  que 
par  les  Anciens,  II  m  9  n. 
—  une  des  études  les  plus 
complexes  de  toute  la  phy- 
siologie et  de  l'analomie; 
date  de  la  connaissance  de 
cette  fonction,  IV  iv  3  /i. 

Digression  à  propos  des  cils  ; 
Aristote    s'en   excuse,    II   xiv 

6. 

Dimensions,  importance  relative 
des  —  plus  ou  moins  grandes 
dans  la  classification  des  gen- 
res, I  IV  6.  —  des  corps  et 
leur  répartition  selon  les  êtres 
différents,  M  ii  3.  — des  corps, 
qui  se  retrouvent  dans  les 
plantes,  M  iv  1. 

DioGÈNE  d'Apollonie,  allusion  à 
son  système,  I  i  19  w.  —  ré- 
futation de  son  opinion  sur  la 
respiration,  lïl  i  9  /r  —  ré- 
futation de  sa  théorie  sur  la 
respiration  des  poissons,  dans 
le  traité  de  la  Respiration,  IV 
xiii  10  //. 

DioGÈNE  Laërce,  son  catalogue 
cité  pour  un  ouvrage  d'Aris- 
tote  sur  les  plantes  en  deux 
livres,  II  x  2  w.  —  son  cata- 
logue cité  sur  l'autliencité  du 
traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, D  cxci.  —  oublie 
dans  son  catalogue  de  citer  le 
traité  de  la  Marche  des  Ani- 
maux, M  D  317  et  suiv.  — 
cité  sur  un  ouvrage  d' Aristote 
dans  lequel  il  est  question 
des  deux  faces  de  la  Nécessité, 
I  i  34  //.  —  son  catalogue  ne 
cite  pas  le  traité  des  Parties 
des   Animaux,    D   cxci.  —  ne 


cite  pas  le  traité  de  la  Marche 
des  Animaux,  M  D  318. 

Diptères,  organisation  remar- 
quable et  très-variée  de  leur 
trompe,  IV  vi  5  //. 

Direction  du  pharynx,  de  l'ar- 
tère et  de  l'œsophage,  dans  les 
animaux,  III  m  12. 

Discours  sur  la  nature  des  ani- 
maux, ouvrage  de  Buffon,  P 
M  301.  —  sur  la  nature  des  oi- 
seaux de  Bulfon,  cité  sur  l'ap- 
pareil qui  remplace  chez  les 
oiseaux  celui  de  la  mastica- 
tion chez  les  mammifères,  III 
XIV  9  n. 

Discussions  péripatétiques  de 
Patriz/i  (1581),  citées  pour 
l'hypothèse  qu'il  y  avance  sur 
le  déplacement  du  premier 
livre  du  traité  des  Parties  des 
Animaux,  D  ce. 

Disposition  admirable  de  tous 
les  sens,  II  x  11  et  suiv.  — 
des  cornes  dans  les  animaux, 
et  son  but,  III  ii  7  8. 

Dissections  auxquelles  Aristote 
a  dû  se  livrer;  preuves  qui 
l'attestent,  IV  ii  4  n.  Voir 
Dessins  anatomiques. 

Dissertation  sur  la  composition 
du  Traité  des  Parties,  citée 
sur  la  méthode  en  histoire 
naturelle,  I  i  //.  —  citée  sur 
les  Descriptions  anatomiques 
d'Aristote,  qui  ne  sont  pas 
arrivées  jusqu'à  nous,  IV  v 
16  n.  —  sur  la  composition 
du  traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, et  Dissertation  sur  la 
composition  de  l'Histoire  des 
Animaux,  citées  sur  le  désor- 
dre dans  la  fin  du  quatrième 
livre  du  traité  des  Parties, 
IV  V  38  /i.  —  sur  le  traité  des 
Parties  des  Animaux,  citée 
pour  les  généralités  de  cet 
ouvrage,  IV  xiv  4  //. 

Dissertation  sur  l'authenticité 
et  la  composition  du  traité 
des  Parties  des   Animaux,   P 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


453 


CXCI  et  suiv.  —  sur  l'authen- 
ticité et  la  composition  du 
traité  de  la  Marche  des  Ani- 
maux, D  M  317  et  suiv.  —  sur 
le  traité  de  la  Marche  des 
Animaux,  M  D  317  et  suiv. — 
sur  la  composition  du  traité 
de  la  Marche  ou  Locomotion 
des  Animaux,  citée  sur  la  dis- 
tinction à  faire  de  cet  ouvrage 
et  du  traité  du  Mouvement 
dans  les  Animaux,   M  D  317. 

—  sur  l'authenticité  et  la  com- 
position de  l'Histoire  des  Ani- 
maux, citée  pour  les  ouvrages 
d'Aristote  sur  les  plantes  et 
pour  la  botanique  de  Théo- 
phraste,  M  iv  1  n. 

Division,  insuffisance  de  la  mé- 
thode platonicienne  de  divi- 
sion, I  II  et  m.  —  méthode  es- 
sentiellement platonicienne  ; 
objections  principales  qu'A- 
rislote  y  oppose,  I  ii  1  et  n. 

—  son    insuffisance,   I  ii  1-3. 

—  suite  de  la  critique  de  cette 
méthode,  I  m  1.  — par  deux, 
ne  peut  pas  donner  une  clas- 
sification qui  réponde  à  la 
réalité  des  choses,  I  m  4  5  //. 

—  inconvénient  inévitable  que 
présente  cette  méthode,  I  m 
6  H.  — impossibilité  de  la  faire 
quand  l'espèce  possède  à  la 
fois  les  deux  qualités  que  l'on 
divise,  I  m  7.  —  ancienne 
méthode  qui  étudie  les  ani- 
maux par  genres,  I  m  13.  — 
condamnation  absolue  de  cette 
méthode,  I  m  15-18.  Voir 
Dichotomie. 

Division  qu'Aristote  a  toujours 
suivie  pour  ses  descriptions 
dans  l'Histoire  des  Animaux, 
III  IV  2  n. 

Doctrine  du  traité  des  Parties 
comparée    avec   les  doctrines 


notoires  d'Aristote  en  histoire 
naturelle,  D  cxciv. 

Doigts,  leurs  flexions  chez 
l'homme;  leur  conformation 
et  leur  disposition,  IV  x  19- 
21.  —  du  milieu  comparé  à 
la  rame  d'un  navire,  IV  x  20 
et  n.  —  conformation  des 
doigts  chez  les  solipèdes  ;  leur 
nombre  dans  les  reptiles,  IV 
X  22  /i.  —  des  oiseaux;  leur 
organisation,  IV  vu  17.  —  leur 
nombre;  leur  disposition,  IV 
XII  22  23. 

Doutes  assez  justifiés  sur  le  foie 
et  la  rate,  III  vu  3. 

Dressage,  allure  spéciale  qu'il 
a  su  imposer  à  quelques  ani- 
maux quadrupèdes,  M  xiv  2 
//. 

Droite,  distinction  de  la  droite 
et  de  la  gauche;  ces  parties 
sont  plus  ou  moins  apparen- 
tes, selon  que  l'animal  a  des 
organes  plus  spéciaux  et  plus 
distincts,  M  iv  5  6.  —  c'est 
par  elle  que  commence  le 
mouvement,  M  iv  7  9.  —  preu- 
ves à  l'appui  d'une  droite  et 
d'une  gauche;  explication  de 
la  prédominance  de  la  droite, 
M  IV  7  9  et  //.  —  sa  distinc- 
tion de  la  gauche,  M  iv  11  //. 
—  commence  le  mouvement, 
M  VI  1.  —  et  gauche;  leur 
corrélation  intime  comme  celle 
du  haut  et  du  bas  ;  il  n'y  a 
de  part  et  d'autre  qu'un  seul 
et  même  principe  pour  les 
deux,  M  VI  4  5. 

Dualité  de  tous  les  viscères,  III 
VII  2  5. 

Dureté  plus  ou  moins  grande 
des  os  dans  les  animaux,  II 
IX  8  10.  —  des  yeux  des  pois- 
sons et  des  insectes,  IIxiii6. 


454 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


Eau,  sa  nature,  II  x  7. 

Egailles  chez  les  serpents;  leur 
nature,  IV  xi  6.  —  chez  les 
poissons  et  chez  les  cyclos- 
tomes,  IV  XIII 14  n. 

ËCHAssiERS,  leur  bec  propor- 
tionné à  la  longueur  de  leurs 
pattes  ;  leur  nourriture  ;  leur 
habitation,  IV  xii  6  //.  —  de 
la  zoologie  actuelle  ;  longueur 
de  leur  cou  et  de  leur  bec 
proportionnée  à  celle  de  leurs 
jambes,  IV  xn  15  //.  —  leur 
vie  ;  leur  nourriture  ;  confor- 
mation de  leurs  doigts,  IV  xii 

,  17  n. 

Echelle  des  êtres,  théorie  re- 
poussée par  Cuvier  et  par 
BufTon  ;  regrettable  confusion 
qu'elle  apportait  déjà  dans 
l'histoire  naturelle,  P  ci. 

EcHiNODERMEs  pédicellés  et  sans 
pieds  ;  organisation  do  ces 
zoophytes  ;  leur  micoii  ;  in- 
certitude   sur    la     nature    de 

,  cette  matière,  IV  v  18  n. 

Ecole  Ionienne,  citée  sur  sa 
théorie  de  la  matière,  I  v  7 
n.  —  platonicienne,  adhésion 
qu'y  fait  Aristote,  I  m  15  //. 
—  citée  sur  le  principe  de 
l'optimisme,  qu'Aristote  lui 
empruntait,  IV  x  15  n.  — 
citée  sur  l'idée  de  Dieu,  P 
cLxxiii.  —  péripatéticienne; 
ses  progrès  dans  la  physio- 
logie inaugurée  par  le  maître, 
P  Lviii.  —  alexandrine,  citée 
sur  la  physiologie  comparée, 
P  Lviii. — alexandrine,  scien- 
ces qu'elle  a  cultivées  outre  la 
médecine  et  l'anatomie  patho- 
logique ;  anatomistes  qui  ap- 
partenaient à  cette  école,  P 
Lviii  et  Lxiv.  —  alexandrine; 
ses  découvertes  anatomiques, 
dont  le  génie  de  Galien  a  su 


E 


profiter,  D  cxciii.  —  payen- 
nes;  leur  fermeture  sous  Jus- 
tinien  ;  citées  sur  l'histoire 
de  la  physiologie  et  de  l'a- 
natomie, P  cxLii.  —  de  Pa- 
douc;  ses  travaux;  ses  anato- 

,  mistes  illustres,  P  M  291. 

Ecrevisses  et  crabes;  leur  res- 
semblance et  leur  différence, 

,  IV  vjii  23. 

Education,  une  bonne  éduca- 
tion sert  à  bien  juger  tout 
ouvrage  d'esprit  quel  qu'il 
soit,  I  I  1  n. 

Elaboration  successive  de  la 
nourriture,  II  m  6.  —  succes- 
sive des  aliments  chez  les  ani- 
maux, III  XIV  19.  —  plus  ou 
moins  rapide  des  aliments 
dans  le  canal  intestinal,  III 
XIV  20  n. 

Elédons  dits  d' Aristote  ;  leur 
rangée    de  ventouses    le  long 

,  de    chaque  pied,  IV   ix  11  //. 

Eléments  ou  corps  simples  que 
la  chimie  contemporaine  re- 
trouve dans  l'organisation  des 
animaux  et  des  plantes,  I  ii 
19  /*.  —  les  quatre  éléments 
d'Empédocle,  théorie  accep- 
tée jusqu'au  xvi»  siècle,  II  i  2 
//.  —  primitifs  des  choses 
au  nombre  de  quatre;  leur 
première  combinaison;  leur 
seconde  et  troisième  combi- 
naisons ;  les  parties  simi- 
laires dans  les  animaux  et 
les  parties  non-similaires,  II 
I  2  3.  —  généraux  du  corps 
animal;  leur  position,  II  i  2 
//.  —  la  matière  des  éléments 
faite  en  vue  des  parties  simi- 
laires, II  i  7.  —  leurs  diffé- 
rences, les  uns  relativement 
aux  autres,  et  leur  but,  II  n 
4.  —  leur  nombre  chez  les 
Anciens  et  dans  les    théories 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


455 


d'Aristote,  comparé  à  celui 
des  corps  simples  de  notre 
chimie,  II  ii  19  n.  —  leurs 
quatre  qualités,  II  m  1  w.  — 
rapport  de  la  théorie  des 
quatre  éléments  avec  la  théo- 
rie des  fibres,  II  iv  1  w.  —  qui 
selon  les  Anciens  entraient 
dans  la  composition  maté- 
rielle des  corps  ;  durée  de 
cette  théorie,  II  vu  12  n.  — 
théorie  des  quatre  éléments 
reconnus  pour  la  matière  de 
tous  les  corps,  II  ix  15  n.  — 
théorie  des  quatre  éléments 
à  laquelle  Aristote  fait  allu- 
sion ;  sa  durée  dans  la  science, 
III  II  11  n.  —  que  les  Anciens 
supposaient  dans  le  sang,  III 
V  10  /i.  —  théorie  des  quatre 
éléments,  à  laquelle  Aristote 
fait  allusion,  III  xiv  6  w.  — 
théorie  des  quatre  éléments  ; 
époque  de  son  règne  et  de  sa 
disparition,  IV  m  3  w.  — 
théorie  des  quatre  éléments; 
son  applicatian,  IV  v  10  n. — 
théorie  des  quatre  éléments, 
dominant  dans  les  explica- 
tions sur  les  testacés,  IV  ix 
2  «.  —  théorie  des  quatre  élé- 
ments ;  son  application,  IV  x 
40  w.  —  les  quatre  éléments; 
application  de  cette  théorie  ; 
durée  de  son  règne,  quelque 
fausse  qu'elle  fût,  IV  xii  14 
n. 

9 

Eléphant,  organisation  toute 
particulière  de  son  nez  ;  fonc- 
tions de  sa  trompe  ;  descrip- 
tion de  sa  nature;  ses  pieds, 
II  XV  2-6.  —  ses  jambes  com- 
parées par  Buffon  à  des  piliers 
et  à  des  colonnes  massives, 
II  XVI  5/1.  —  ses  moyens  de 
défense,  III  ii  2.  —  ses  dé- 
fenses; leur  rapport  avec  les 
cornes  ;  leur  poids  gênant,  ITI 
II  10/1.  —  ses  organes  d'ali- 
mentation comparés  à  ceux 
des  insectes,  IV  vi  5.  —  com- 


paraison singulière  de  l'élé- 
phant avec  l'insecte,  IV  vi  5 
n.  —  position  et  nombre  de 
ses  mamelles,  IV  x  26  27.  — 
conformation  curieuse  de  ses 
pieds  ;  nombre  de  ses  petits 
et  de  ses  mamelles,  IV  x  26 
27  n.  —  erreur  sur  sa  pré- 
tendue reptation,  M  ix  4.  — 
flexion  remarquable  de  ses 
jarabes,MIx4/^.  —  ses  flexions 
particulières  démontrées  par 
une  figure  grapliique,  M  xiii 
2.  —  genre  de  ses  flexions, 
M  XIII  2  n. 

Embryologie  comtemporaine, 
d'accord  avec  Aristote  sur  le 
premier  de  tous  les  organes 
à  se  montrer  dans  les  ani- 
maux, I  i  17  n. 

Empédocle,  son  erreur  sur  la 
production  dans    les    choses, 

I  i  15.  —  son  opinion  sur  la 
formation  des  vertèbres;  cas 
qu'Aristote  faisait  de  ce  phi- 
losophe    sicilien,    I    i   15    «. 

—  allusion  à  sa  théorie  de  la 
discorde  et  de  l'amour,  I  i  18 
//.  —  sa  définition  de  l'os,  I  i 
36.  —  critique  de  ses  théories 
sur  la  composition  des  os,  I 
i  36  //.  —  allusion  à  sa  théorie 
des  quatre  éléments,  II  i  2  //. 

—  et  Parménide,  leurs  con- 
tradictions sur  les  principes 
du  chaud  et  du  froid  dans  les 
animaux,  II  ii  8.  —  sa  théorie 
du  chaud  et  du  froid  ;  ses  tra- 
vaux physiologiques,  II  ii  8 
n.  —  réfutation  de  son  opi- 
nion sur  la  respiration,  III  i  9 
//. 

Emydes  ou  hémydes,  identifica- 
tion de  ce  reptile  dans  la  clas- 
sification moderne,  II  viii  5 
n. 

Encéphale,    sa   nature   propre, 

II  VII  3.  —  n'existe  que  chez 
les  animaux  qui  ont  du  sang, 
Il  vu  5.  —  ses  rapports  avec 
les  sens,  II  vu  3  /f.  —  obscu- 


456 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


rite  de  la  théorie  d'Aristote, 

II  X  5  w.  —  importance  sou- 
veraine de  l'encéphale  et  du 
cœur  pour  la  conservation  de 
la  vie,  III  XI  2. 

Encre,  bourse  de  l'encre  chez 
les  seiches,  chez  les  pourpres 
et  les  calmars,  IV  v  8  w.  — 
des  céphalopodes  ;  emploi 
qu'ils  en  font;  sa  production, 
IV  V  7  n.  —  de  certains  mol- 
lusques; son  emploi  dans  les 
seiches;  les  teutliies.  et  les 
polypes,  IV  V  8  9. 

Encyclopédie  de  Pline;  résumé 
de  cet  ouvrage,  relativement 
à  l'expression  d'Histoire  na- 
turelle, P  Lxi  et  cxLvi.  —  d'A- 
ristote, beaucoup  plus  origi- 
nale que  celle  de  Pline,  P  lxi 
et  cxLvii. 

Enfants,  les  petits  enfants  sont 
des  nains  ;  leur  moyen  de  lo- 
comotion, IV  X  9  11.  —  leur 
reptation,  M  ix  4.  —  leur 
exemple  cité  pour  les  condi- 
tions de  la  station  droite,  M 
XI  2.  —  leur  conformation,  M 
XI  2  //. 

Entrailles,  anatomie  des  en- 
trailles  au  temps    d'Aristote, 

III  XIV  22  n. 

Entrailles  de  terre;  espèce  d'in- 
sectes; leur  droite  et  leur 
gauche,  M  iv  6.  —  animaux 
auxquels  elles  donnaient  nais- 
sance, selon  la  crédulité  po- 
pulaire, M  IV  6  /*.  —  leur 
mode  de  progression,  M  ix  7. 

Epaisseur  des  sourcils  dans  la 
vieillesse,  II  xv  2. 

Epaule  des  oiseaux  ;  os  dont 
elle  est  composée,  IV  xii  7  n. 
—  sens  de  ce  mot  dans  le  lan- 
gage aristotélique  et  dans  la 
langue  de  l'anatomie  actuelle, 
M  XIII  3  n, 

Epervier,  dimension  de  sa  rate, 

,   III  VII  9. 
Ephémères,   lieu    de   leur    nais- 


sance; leurnourriture  ;  durée 
,  de  leur  vie,  IV  v  38. 

EpiGLOTTE,  son  rôle  dans  les 
animaux  à  poumon  ;  manière 
dont  le  pharynx  supplée  à  l'é- 
piglotte  chez  les  animaux  qui 
n'ont  pas  de  poumon,  III  m 
7  8.  —  son  mécanisme  admi- 
rable; sa  description,  III  m 
7  n. 

Epipètre  (la  pierreuse),  plante 
du  Parnasse  ;  son  organisa- 
tion singulière,  IV  v  28.  — 
identification  de  cette  plante  ; 
sa   propriété  particulière,  IV 

,  V  28  n. 

Epiploon,  sa  position  et  sa  fonc- 
tion dans  les  animaux,  terres- 
tres ou  aquatiques,  qui  ont 
du  sang;  son  organisation, 
IV  m  2.  —  sa  description  in- 
complète; sa  place;  origine 
qu'on  lui  attribue  ;  origine  de 
son  nom,  IV  m  2-4  n.  —  sa 
formation  ;  sa  nature  mem- 
braneuse ;  ses  rapports  avec 
le  sang,  la  graisse  et  le  suif; 

,   son  emploi,  IV  m  3  4. 

Eponges,  leur  classification  sc- 
ion Cuvier;  leur  définition; 
peine  qu'éprouve  la  science  à 
les  classificr,  IV  v  26  n.  — 
leur  ressemblance  avec  un  vé- 

.   gétal,  IV  V  27. 

Epoque  de  la  décadence  du  gé- 
nie  grec  et  de   l'Empire  ro- 

,  main,  P  lxx. 

Equilibre,  nécessité  de  l'équi- 
libre des  membres  dans  les 
mouvements  de  progression. 

.  M  IX  2  3. 

Erasistrate,  petit-fils  d'Aris- 
tote ;  contemporain  de  Théo- 
phraste  et  d'Hérophile;  illus- 
tre médecin  ;  ses  découvertes 
en  pathologie  et  dans  la  phy- 
siologie de  l'homme;  la  phy- 
siologie générale  lui  échappe, 
P  Lviii.  —  très-habile  analo- 
miste;  appartenait  à  l'école 
alexandrine,   P  lviii.  —  belle 


\ 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


457 


découverte  que  Rufus  lui  rap- 
porte et  qu'on  lui  attribuait  à 
lui-même,  P  lxv.  —  admira- 
tion que  ses  travaux  inspirait 
à  Galien,  D  cxciii. 

Ergots  et  serres  crochues  chez 
les  oiseaux,  IV  xii  12. 

Eros,  l'Amour;  manière  dont  il 
est  représenté  sur  les  monu- 
ments de  toutes  les  époques, 
M  XI  5  /i. 

Erreur  d'Aristote  sur  la  matière 
des  viscères  et  celle  du  cœur, 
II  I  16  w.  —  anatomique  d'A- 
ristote sur  la  boîte  osseuse 
du  crâne,  II  x  9  w.  —  anato- 
mique d'Aristote  sur  le  pha- 
rynx, III  III  1-5  n;  III  III  12 
n.  —  de  ceux  qui  supposent 
que  le  principe  des  veines  est 
dans  la  tête,  III  iv  7  —  étrange 
d'Aristote  sur  l'ostéologie  du 
cou  chez  le  loup  et  le  lion,  IV 
X  5  /i. 

Escargots,  on  en  mangeait  en 
Grèce  comme  on  en  mange 
chez  nous,  IV  v  12  «. 

Esope,  son  Momus  critique  à 
tort  la  nature,  III  ii  7.  —  cité 
sur  la  place  des  cornes  chez 
les  animaux,  P  xlii. 

Espèce,  impossibilité  d'attein- 
dre les  espèces  avec  la  mé- 
thode de  division,  I  m  7.  — 
humaine;  difficulté  de  con- 
naître  sa   constitution,  I  v  7. 

—  d'animaux  auxquelles  ou 
attribue  de  prétendues  cor- 
nes, III  II  1.  —  différences 
entre  des  espèces  diverses  et 
dans  la  même  espèce  pour  la 
bile  et  sa  position,  IV  ii  2  3. 

—  présentes;  les  témoigna- 
ges les  plus  anciens  cités  à 
l'appui  de  leur  fixité,  P  clxii. 
Voir  Agassiz. 

Esprit,  rapport  entre  l'esprit  et 
la  matière  dont  est  composée 
la  nature  de  l'homme,  IV  x  7 
n.  —  de  l'homme;  ses  rap- 
ports    avec      la      nature.      P 


CLXXxvii.  — les  grands  esprits 
de  notre  temps  n'ont  pas  par- 
tagé l'erreur  générale  sur  les 
causes  finales,  I  i  7  w. 

Essais  de  classification  avant 
celle  d'Aristote,  I  ii  3  w.  — 
sur  l'Espèce  et  la  classification 
en  zoologie,  ouvrage  d' Agas- 
siz, traduction  française  ;  mé- 
rites et  exposition  analytique 
de  cet  ouvrage,  P  ex. 

Essence,  nature  et  essence  de 
l'homme,  IV  x  6.  —  des  êtres 
plus  importante  que  leur  ma- 
tière, P  IX. 

Estomac,  sa  position,  III  xiv 
1.  —  différences  de  l'esto- 
mac et  des  parties  qui  le  com- 
plètent, III  XIV  4.  —  position 
de  la  poche  qu'il  forme,  III 
XIV  1 71.  —  étude  de  ses  fonc- 
tions, III  XIV  4  w.  —  ses  diffé- 
reces  chez  l'homme  et  chez 
les  animaux,  III  xiv  4  /i.  — 
diversités  des  estomacs  selon 
les  espèces  ;  leur  nombre  ; 
estomacs  multiples  du  cha- 
meau, III  XIV  4  5.  —  des  oi- 
seaux, III  XIV  8.  —  des  pois- 
sons, III  XIV  13.  —  et  intes- 
tins chez  les  quadrupèdes 
ovipares  et  chez  les  reptiles, 
IV  I  1.  —  des  hérissons  de 
de  mer,  IV  v  17.  —  au  nom- 
bre de  cinq,  IV  v  24.  —  des 
oursins;  ce  qu'Aristote  ap- 
pelle de  ce  nom,  IV  v  24  w. 
—  dans  les  animaux  qui  ont 
du  sang;  et  sa  position,  IV  x 
4.  —  chez  les  divers  animaux 
et  notamment  chez  les  rumi- 
nants, P  XLIX. 

Etienne,     le     Trésor     d'Henri 
Etienne,    édit.  Firmin  Didot, 
cité  sur    le    mot  Saura,    IV  ix 
,   10  n. 

Étoiles  de  mer;  leur  ressem- 
blance avec  les  cnides  ou  aca- 
lèphes;  leur  nourriture,  IV  v 
31.  —  ce  sont  les  astéries  de 
la  zoologie    moderne;  famille 


458  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


qu'elles  forment;  division  de 
leur  corps  ;   leur  bouche  qui 

^  sert  aussi  d'anus,   IV  v  31  n. 

Etre  animé;    son    caractère  es- 

,  sentiel,  P  cliv. 

Etre,  précède  le  germe  qu'il 
produit,  I  1 15  et  suiv.,  I  i  32. 
—-  conditions  de  la  classifica- 
tion des  êtres  selon  leurs  es- 
pèces et  selon  leurs  fonctions, 
I  III  2  4,  I  III  11.  —  leur  clas- 
sification ne  peut  pas  descen- 
dre jusqu'aux  individus,  I  iv 
4.  —  acte  propre  de  l'être  le 
plus  divin,  IV  x  6.  —  vivants, 
pensée  d'Aristote  sur  cette 
expression  générale,  M  IV  1 
n.  —  l'essence  des  êtres  est 
plus  importante  que  leur  ma- 

,  tière,  P  ix. 

Etude  sur  la  méthode  en  his- 
toire naturelle  de  Buffon  et 
de  Cuvier,  I  i  1  /i.  —  de  la 
nature  ;  son  ralentissement, 
I  I  37.  —  méthode  à  suivre 
dans  l'étude  de  la  nature,  I 
I  7.  —   sa  véritable  méthode, 

I  IV.  —  des  choses  éternelles 
et  des  choses  passagères;  at- 
trait de  ces  études,  I  v  1-3. — 
de  l'histoire  naturelle;  mé- 
thode à  suivre  dans  cette 
étude,  I  V  5  8.  —  de  l'hom- 
me  et    de    son   organisation, 

II  X  4.  —  sur  la  langue 
dans  les  diverses  espèces 
d'animaux,  II  xvii  14  n.  — 
des  parties  extérieures  des 
animaux  qui    ont   du  sang   et 

,  qui  sont  vivipares,  IV  x  1. 

Etude  des  matières  analogues 
aux  os  et  de  quelques  autres 
renvoyée  à  des  ouvrages  ul- 
térieurs et  plus  spéciaux,  II 
IX  16.  —  sur  les  plantes  et 
sur  la  nature  qui  leur  est  pro- 
pre, promises  par  Aristoto, 
II  X  2.  —  sur  la  Génération, 
citées  sur  la  manière  dont  les 
animaux  se  nourrissent.  III 
v  6.  —antérieures  d'Aristote 


sur  l'épiploon,  IV  m  1.   —  à 
faire,  indiquées  par  Aristote, 
ly  v  38.    —   antérieures  d'A- 
ristote, citées  sur  la  disposi- 
tion du  principe  de  la  sensi- 
bilité chez  les   insectes,  IV  v 
35.  Voir  Aristote. 
EuRiPE  de    Pyrrha,  influence  de 
ses  eaux  sur  les  hérissons  de 
mer,  IV  v  20. 
EusTACHi,  cité   sur   la  première 
des  règles   qu'a  tracées  Aris- 
tote en  histoire   naturelle,  P 
VI.  —  (Eustache),    adversaire 
de  Vésale  et   professeur  à   la 
Sapience;    grand  anatomiste  ; 
époque  de  sa  mort;  son  adres- 
se dans   les   dissections;  son 
silence    sur     la     physiologie 
comparée  et  l'anatomie  com- 
parée, P  Lxxix.  —  ses  travaux 
anatomiques,  P  lxxix  et  suiv. 
—  ses  planches  retrouvées  et 
publiées    un    siècle    et   demi 
,  après  lui  par  Lancisi,  Plxxxii. 
EvENT,    rôle    de   l'évent   et   des 
branchies  dans  les   poissons, 
.  IV  xin  16  17. 

EvoLUTioNisME ,      théoric    de    la 
cellule  ou   monère;  objection 
qu'on  pourrait  faire  aux  par- 
tisans de  ces  doctrines,  I  i  51 
n.    Voir   Agassiz,    Transfor- 
misme et  Darwinisme. 
Exemples  divers  de    la  méthode 
de    division   portant    sur   les 
clioses  essentielles,  I  m  9. 
Excréments  et   nourriture   chez 
les  animaux;    organes  que  la 
nature  a  destinés  à  leurs  éla- 
borations  successives,  III  xiv 
19  20.   —   leur   couleur   chez 
les    quadrupèdes  ovipares    et 
chez  les   reptiles,    IV  i  3.  — 
leur  orifice   chez   les  mollus- 
ques et  les  turbines  se  trouve 
près    de    la  bouche,    IV  ix   5. 
—  liquides,    raison    pour   la- 
quelle la  nature  se  sert  d'une 
même    partie  à    la    fois    pour 
l'issue  de  l'excrément  liquide 


o 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


459 


et  pour  l!accoupiemeiil,  IV  x 
31. 

Excroissances,  incertitude  sur 
ce  qu' Aristote  entend  par  ce 
mot,  III  XIV  13  14  n. 

Expérience,  manière  de  la  con- 
cevoir, P  cxxx.  —  abus  de 
cette  méthode  dans  les  scien- 
ces, P  CLVII. 

Expérimentation  ,  ses  très- 
grands  avantages  et  ses  dan- 
gers, P  cxxxi. 

Exposition  méthodique;  deux 
faces  sous  lesquelles  elle  peut 
être  considérée,  I  i  1. 


Expressions,  définition  de  quel- 
ques-unes, dont  l'emploi  devra 
être  fréquent  en  histoire  na- 
turelle, I  v  9-14. 

Exsangues,  différences  de  leur 
alimentation,  IV  v  3.  —  dis- 
position  de    leurs    pieds,  IV 

IX  1.  —  cause  de  leur  consti- 
tution, IV  X  11. 

Extension  et  flexion  également 
nécessaires  pour  le  mouve- 
ment, M  IX  1  et  suiv.  —  et 
flexion,  des  ailes  pleines  et  des 
ailes   divisées  en   plumes,    M 

X  2. 


Fabrice  d'Acquapendente,  élève 
et  successeur  de  Fallopio  à 
Padoue;  époque  de  sa  mort, 
P  Lxxx.  —  ses  travaux  phy- 
siologiques, P  Lxxxi  et  suiv. 
—  ouvrages  dans  lesquels  se 
trouve  sa  physiologie  com- 
parée ;  continue  l'étude  d'A- 
ristote sur  la  Marche  des 
Animaux  ;  quarante  ans  pro- 
fesseur à  Padoue  ;  titres  qui 
le  font  regarder  comme  un 
des  pères  de  la  physiologie 
comparée  dans  les  temps 
modernes,  P  lxxxii.  —  pro- 
fesseur éminent  d'anatomie  à 
l'Université  de  Padoue;  sa 
mort  ;  son  ouvrage  impor- 
tant sur  la  locomotion  des 
animaux;  ne  cache  point  à 
ses  élèves  ce  qu'il  doit  à  Aris- 
tote, P  M  291.  —  son  étude 
des  deux  traités  aristotéliques 
sur  le  Mouvement  et  la  Mar- 
che des  Animaux  ;  titre  de  son 
ouvrage,  qui  reproduit  et  com- 
plète la  pensée  du  pliilosophe 
grec,  P  M  292. 

Facettes  nombreuses  de  l'œil 
des  insectes,  II  xiii  7  n. 


Facultés  qu' Aristote  prête  tou- 
jours à  l'âme,  II  vu  4  n. 

Faits  à  observer  d'abord  dans 
les  choses  de  la  nature,  pour 
en  expliquer  ensuite  la  cause 
et  l'origine,  1 1  13.  —  d'abord 
les  constater  en  étudiant  la  na- 
ture, et  ensuite  en  expliquer  les 
causes,  I  v  8.  —  constatation 
des  faits  avant  d'en  expliquer 
les  causes,  II  i  1.  —  attestant 
la  nécessité  de  quatre  appa- 
reils chez  les  animaux  pour- 
vus de  sang,  pour  leur  mou- 
vement de  locomotion,  M  vu 
2.  Voir  Observation. 

Fallope,  cité  sur  la  première  des 
règles  qu'a  tracées  Aristote  en 
histoire  naturelle,  P  vi.  — 
(Falloppio),  élève  de  Vésale, 
professeur  dans  plusieurs  uni- 
versités italiennes  et  à  Padoue  ; 
habile  anatomiste  ;  époque  de 
sa  mort  ;  ses  études  de  vivisec- 
tion ;  son  horrible  aveu  ;  son  si- 
lence sur  la  physiologie  com- 
parée et  l'anatomie  comparée, 
P  LXXIX.  —  maître  et  prédéces- 
seur de  Fabrice  d'Acquapen- 
dente, PM  291. 


460 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


Fesses  chez   l'homme  ;  cause  de 
leur  organisation  ;    leur    na- 
ture, IV  X  36. 
Feuilles  desséchées   de  certai- 
nes plantes   et  animaux  mai- 
gres ;    observation    sur   leurs 
veinules  et  leurs  nervures,  III 
v8. 
Fibres,  leur  rôle  dans  le  sang; 
leur  nature,  II  iv   1.  —  théo- 
rie des  fibres  se  rapportant  à 
celle  des  quatre  éléments,  II 
IV  in.  —   effets   de    la    pré- 
sence   ou    de    l'absence    des 
fibres  dans  le  sang,  II  iv  5. 
Fibrine,  son   rôle;    cause  prin- 
cipale   de   la   coagulation    du 
sang,  II  IV  1  n.  —  son  action 
sur  le  sang,  II  iv  4  n. 
Figure  graphique,  représentant 
•  le  mode  de   progression   des 
serpents  et  de  quelques  pois- 
sous,  M  VII  6.  —  démontrant 
les  quatre  espèces  de  flexions, 
M  XIII  12.    —  indiquée   par 
Aristote,  et  que  la  tradition  n'a 
pas  conservée,  M  xiii  1  n. 
FiRMiN  DrooT,  l'édition  des  clas- 
siques  grecs    citée    sur    une 
négation  indispensable,  et  sur 
une  nuance    d'expression,   M 
XVII  12/1. 
FissiPÈDES    ou  polydactyles;  di- 
visions   de   leur  pied,  III  ii  2 
w.  —  nombre   et    disposition 
de  leurs  doigts,  IV  xii  22. 
Fixité  dans  les  espèces  présen- 
tes ;    témoignages    anciens    à 
l'appui    de    cette    théorie,    P 

CLXII. 

Flamants,  action  des  pattes  dans 
le  voler  de  ces  oiseaux  de 
grand  vol,  M  x  4. 

Flexions  des  doigts  chez  l'hom- 
me, IV  X  19-21.  —  des  appa- 
reils locomoteurs  en  sens  in- 
verses chez  l'homme,  ciiez  l'oi- 
seau, et  chez  les  quadrupèdes 
vivipares  et  ovipares,  M  i  3  4. 
—  dans  certains  animaux,  op- 
posées à  celles  de  l'homme,  M 


I  4  et/i.  —  dans  les  animaux; 
comparaison  de  la  théorie  d'A- 
ristote  avec  celle  de  la  science 
moderne,  M  m  3  /i.  —  par 
lesquelles  progressent  les 
animaux  sans   pieds,  M  vu  4. 

—  combinaison  de  la  flexion 
et  de  l'extension  dans  les  mou- 
vements de  progression,  M  ix 
1  et  suiv.  —  et  extension,  des 
ailes  pleines  et  des  ailes  divi- 
sées en  plumes,  M  x  2.  — 
conditions  générales  de  la 
flexion  qui  ne  peut  avoir  lieu 
sans  un  point  d'inertie,  M  xii 
1.  —  leurs  différences  dans 
l'homme,  dans  les  quadru- 
pèdes et  les  oiseaux,  M  xii  2. 

—  du  pied  et  du  bras,  M  xii 
5.  —  des  pattes  de  devant  des 
quadrupèdes,  M  xii  7  et  suiv. 

—  les  quatre  espèces  possi- 
bles, démontrées  par  des  fi- 
gures graphiques  ;  leur  dis- 
position dans  les  membres,  et 
causes  auxquelles  tient  cette 
disposition,  M  xiii  1-4.  —  des 
pattes  chez  les  oiseaux,  M  xv 
1.  —  particulières  chez  les 
polypodes  privés  de  sang,  M 
XVI  2.  —  oblique  des  pieds 
chez  les  crabes,  M  xvii  1. 

Fluxions,  théorie  des  fluxions 
d'après  Hippocrate  ;  leur  ori- 
gine, II  VII  8  n. 

Foie  et  cœur;  se  distinguent  dès 
les  premiers  instants  de  la 
naissance,  III  iv  2.  —  dans  les 
animaux,  le  foie  ne  peut  être 
ni  le  principe  du  sang  ni  le 
principe  de  la  sensibilité;  sa 
position,  III  IV  12.  —  rôle 
important  qu'il  remplit  dans 
l'organisme  entier  de  l'ani- 
mal ;  sa  grosseur;  sa  position, 
III  IV  12  «.  —  et  rate;  leur 
organisation;  difficulté  et  in- 
certitude des  observations  sur 
ces  deux  viscères,  III  vu  1  3. 

—  plus  nécessaire  que  la  rate 
dans  les  animaux;  rôle  de  l'un 


J 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


461 


et  de  l'autre  dans  la  digestion 
et  la  coction  des  aliments,  III 
VII  5  7.  —  et  cœur,  sont  les 
deux  seuls  viscères  indispen- 
sables dans  tous  les  animaux; 
leur  destination,  III  vu  8.  — 
difficulté  à  définir  la  forme  du 
foie,  III  VII  in.  —  son  rap- 
port avec  le  rein  droit,  III  ix 
6/1.  —  chez  les  oiseaux;  sa 
figure;  sa  position;  sa  cou- 
leur; particulièrement  dans 
l'homme  et  dans  les  autres 
mammifères,  III  \ii  2  n.  — 
dans  les  animaux  ;  variétés  de 
sa  couleur;  ses  fonctions  im- 
portantes pour  la  santé,  III 
XII  2  3.  —  sa  fonction  pro- 
pre ;  son  volume  dans  les 
poissons,  IV  II 1  n.  —  sa  con- 
stitution dans  les  animaux; 
sa  douceur  et  son  âcreté  ;  sa 
couleur  et  son  goût,  IV  ii  6. 
—  fonction  indispensable  que, 
seul  de  tous  les  viscères,  il 
puisse  accomplir,  IV  ii  8.  — 
alimenté  par  du  sang  veineux; 
détail  qu' Aristote  ne  pouvait 
pas  savoir,  IV  ii  6  /i. 

Fonctions  communes  à  étudier 
plutôt  que  chaque  animal  en 
particulier,  I  i  4  et  suiv.  —  de 
dénomination  pareille,  qui  pré- 
sentent néanmois  une  énor- 
me différence  sous  le  rapport 
de  la  forme,  I  i  6.  —  des  par- 
ties similaires  et  non-simi- 
laires, dans  l'organisation  des 
animaux,  II  i  8  9.  —  de  la 
bouche  ;  première  phase  de  la 
digestion  ;  fonctions  succes- 
sives des  autres  viscères,  II 
III  7  8.  —  nécessité  d'étudier 
les  fonctions  plutôt  que  les 
espèces,  P  vi. 

Formation  des  parties  non-simi- 
laires, II  I  10  11. 

Forme,  rapports  de  la  forme  et 
de  la  matière,  II  i  5. 

Forme  de  style  assez  habituelle 
à  Aristote,    Il  x  i  n.   —  peu 


habituelle  dans  Aristote,  III 
V  7  n. 
Formule  d'Aristote  pour  affir- 
mer que  l'être  complet  existe 
avant  le  germe  qu'il  produit, 
et  qui  doit  produire  plus  tard 
un   être    semblable,    I  i  15  /<. 

—  péripatéticienne,    II  i  5  /t. 

—  qu'Aristote  aime  à  em- 
ployer souvent,  opposant  la 
raison  à  l'observation,  la  réa- 
lité à  la  théorie,  II  ii  11  /i.  — 
habituelle  à  Aristote,  I  v  14  /i. 

—  aristotélique  :  «  L'homme 
engendre  l'homme  »,  P  clv. 

Fourmi,  son  organisation,  I  m 
11.  —  cause  de  son  intelli- 
gence, II IV  3.  —  organisation 
de  sa  bouche;  sa  nature,  II 
XVII  12.  —  ses  organes  d'ali- 
mentation, IV  V  4.  —  son  or- 
gane d'alimentation,    IV  vi  6. 

Fragments  de  Théophraste,  ci- 
tés pour  son  étude  sur  les 
poissons  qui  peuvent  vivre 
plus  ou  moins  longtemps  hors 
de  l'eau,  IV  xiii  7  n. 

Frantzius  (M.  le  Docteur  de), 
cité  sur  un  passage  altéré,  II 
x  10  w.  —  cité  pour  un  chan- 
gement de  leçon  qu'il  propose, 

III  VI  7  n.  —  sa  remarque  sur 
la  vessie  et  les  reins  de  la 
tortue  d'eau  douce,  III  ix  2  n. 

—  son  édition  des  Parties  des 
Animaux,  confond  les  ascidies 
avec  le  thétyon  des  Anciens 
(téthyon);  sa  note  citée  sur 
les  corpuscules  noirs,  IV  v 
17  /ï.  —  trouve  la  théorie  du 
passage  de  l'animal  à  la  plante 
une  des  plus  importantes  de 
toute   la   science,   IV  x  12  /i. 

—  cité  sur  un  passage  altéré, 

IV  X  24  /i.  —  pense  qu'il  y  a 
quelque  erreur  au  sujet  de  la 
queue  de  la  torpille  ;  cité  sur 

.  la  grenouille  marine  d'Aris- 
tote, IV  XIII  2  /i  ;  —  son  opinion 
sur  une  application  au  têtard 
des   grenouilles,    IV  xiii  4  n. 


462 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


—  son  édit.  et  Irad.  du  traité 
des  Parties  des  Animaux 
(1853);  soutient  les  arguments 
en  faveur  du  déplacement  du 
premier  livre  de  cet  ouvrage; 
ordre  dans  lequel  le  savant 
éditeur  place  les  livres  de  ce 
traité,  D  cciii. 


Froid,  sa  nature  spéciale;  il 
n'est  pas  une  simple  priva- 
tion ;  son  action,  II  n  18  19. 
—  et  chaud,  en  puissance  ou 
en  réalité,  II  n  21  22. 

Froideur  et  humidité  du  cer- 
veau, II  VII  14  15.  Voir  Cer- 
veau. 


G 


Galien,  cité  sur  la  première  des 
règles  qu'a  tracées  Aristote  en 

histoire  naturelle,  P  vi. et 

Celse,illustres  médecins  qu'ils 
citent  souvent,  P  lviii.  —  sa 
science  exclusivement  médica- 
le ne  s'attachant  qu'à  la  physio- 
logie humaine;  empereurs  des- 
t^uels  il  a  été  médecin  ;  incer- 
titude sur  la  date  de  sa  mort; 
sa  patrie  ;  ses  voyages  ;  ses  re- 
lations, Plxv. —  ses  nombreux 
ouvrages;    analyse   d'une    de 
ses  œuvres  qui  reproduit  l'ou- 
vrage d'Aristote,   en  ce     qui 
concerne  la   physiologie   hu- 
nitiine;    ses  sentiments  et  ses 
idées  tout  aristotéliques  ;  ses 
rapprochements  et  ses  diver- 
gences avec  Aristote,  P  lxvi. 
—   cité    sur   l'anatomie;    em- 
prunte ses  théories  pour  son 
Traité  de  l'Usage  des  Parties 
à  celles  d'Aristote,  P  lxvh.  — 
son  silence  sur  la  physiologie 
comparée;  son  goût  pour  les 
théories     subtiles  ;     question 
qu'il  traite  dans   son  ouvrage 
sur  la  méthode  thérapeutique; 
sa  critique  contre  la  méthode 
de    Platon    et    d'Aristote,    P 
Lxvm.   —   son   témoignage  à 
l'appui    de    l'authenticité    du 
traité   des   Parties    des   Ani- 
maux;   son    traité    «  de    usu 
partium  »  sorti  tout  entier  de 
celui  d'Aristote;  comparaison 


de  ces  deux  ouvrages;  sou 
génie  profite  des  découvertes 
anatomiques  de  l'école  alexan- 
drine;  son  admiration  pour 
les  travaux  d'Érasistrate  et 
d'Hérophile,  D  cxcii.  —  ses 
emprunts  au  traité  des  Par- 
ties des  Animaux,  D  cxcii.  

emprunt  qu'il   fait   à  Aristote 
sur  la  constitution    merveil- 
leuse de  la  maih  ;  sa  réfutation 
des    théories    aristotéliques, 
D  cxciii.  —   son  témoignage 
démontrant   directement   que 
le  traité    des    Parties  est  au- 
thentique, D  cxciv. 
Gallinacés,  leur  port;  leur  vol- 
leur  nourriture,  IV  xii  12  n. 
—  leur  marche,  IV  xii  14  n. 
Gant    que    revêtaient    les    mé- 
decins, dès   le   temps  d'Hip- 
pocrate,  pour  certains  panse- 
ments ou  certaines  opérations 
IV  IX  10/1. 
Gassendi,  critiqué  par  Barthez 
pour    son     opinion     sur    les 
causes   du  mouvement.    P   M 
304. 

Gauche,  distinction  de  la  gau- 
che et  de  la  droite  ;  ces  par- 
ties sont  plus  ou  moins  appa- 
rentes, selon  que  l'animal  a 
des  organes  plus  spéciaux  et 
plus  distincts,  M  iv  5  6.  — 
preuves  d'une  gauche  et  d'une 
droite,  M  iv  7  9  et  n.  Voir 
Droite. 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


463 


Gegenbaur,  son  manuel  d'Ana- 
tomie  comparée,  cité  sur  la 
méthode  à  suivre  en  histoire 
naturelle,  I  iv5  /i.  —  cité  sur 
l'étude  de  la  moelle  épinière, 
II  VI  1  w.  —  cité  sur  les  mol- 
lusques, II  VIII  6  /î.  —  cité 
sur  la  nature  des  os  des  pois- 
sous  et  leurs  vertèbres,  II  ix 
13/1.  —  cité  sur  les  organes 
de  l'ouïe,  II  xi  2  w.  —  cité 
sur  le  seul  conduit  pour  les 
deux  excrétions  chez  les  in- 
vertébrés, IV  x  31  w. 

Généralités  présentées  par 
Aristote  sur  les  oiseaux,  à 
comparer  avec  celles  qu'ont 
présentées  Buffon  et  Cuvier, 
IV  xii  1  n. 

Génération,  ses  rapports  avec 
la  substance,  II  i  4. 

Génération  des  animaux,  ordre 
et  sujet  de  cet  ouvrage  d'A- 
ristote, II  I  1  /i.  —  cité  sur 
la  nourriture  des  êtres,  II  m 
12.  —  cité  sur  des  matières 
dont  l'une  est  le  principe  de 
la  génération  et  dont  l'autre 
est   faite   pour  elle,  II  vu  16. 

—  cité  sur  le  sperme  et  le 
lait,  II  VII  16  n.  —  cité  sur  la 
Libye,  II  ix  8  n.  —  cité  sur 
le  sperme  et  sur  le  lait,  II  ix 
17/1.  —  cité  à  propos  d'un 
traité  sur  la  croissance  et  la 
nutrition,  III  v  6  n.  —  cité 
sur  les  parties  déterminées 
dans  les  animaux  qui  ont  du 
sang,  IV  IV  4.  —  son  objet  ; 
le  chef-d'œuvre  zoologique 
d'Aristote,  IV  iv  4  w.  —  cité 
sur  l'étude  du  sperme  et  de 
son  action  ;  désigné  par  l'au- 
teur, IV  X  31  32  /i.  —  cité  sur 
l'étude  de  l'organisation  inté- 
rieure chez  l'homme,  et  sur 
les  organes  sexuels,  IV  x  32. 

—  cité  sur  l'analogie  de  l'œuf 
et  du  lait,  IV  xi  14.  —  cité 
sur  l'absence  de  nombril  chez 
les  oiseaux;    sur   la   position 


de  leurs  testicules,  IV  xii  10 
23.  — traité  indiqué  par  l'au- 
teur, IV  XII  23/1.  —  cité  pour 
une  même  observation  faite 
dans  l'Histoire  des  Animaux 
sur  la  vessie  de  la  tortue,  IV 
XIII  15/1.  —  ouvrage  dont  la 
profondeur  n'a  guère  été  sur- 
passée, IV  XIV  4/1.  —  place 
que  ce  traité  occupe  dans  le 
système  zoologique  d'Aris- 
tote, Pu.  —  son  authenticité 
indubitable,  D  cxcvi.  —  ci- 
tations qu'en  fait  le  traité  des 
Parties,  D  cxcvi.  ■ —  allu- 
sion que  fait  ce  traité  et  qui 
compte  pour  une  citation  ex- 
plicite du  traité  des  Parties, 
D  cxvii.  —  suite  et  complé- 
ment régulier  du  traité  des 
Parties,  M  xix  3 /i.  Voir  Aris- 
tote. 

Génie  de  la  Grèce,  comparé  au 
génie  moderne  relativement 
au  début  de  la  science,  P 
Lxxi  et  suiv. 

Genres,  leur  constitution  ;  leur 
séparation  ;  leur  classifica- 
tion, I  IV  2  6. 

Gens  atrabilaires  ;  leur  irritabi- 
lité, IV  II  2  /i. 

Geoffroy  Saint-Hilaire  (1818^ 
Etienne,  ses  ouvrages  cités  k 
côté   de    ceux    de   Cuvier,    P 

CVII. 

Germe,  double  sens  dans  lequel 
il  faut  le  considérer,  1 1 32  et  /i. 

Gervais  (M.  P.),  sa  zoologie, 
citée  sur  les  yeux  des  insec- 
tes, II  XIII  7  n.  —  citée  sur  la 
partie  de  la  langue  qui  donne 
plus  particulièrement  la  sen- 
sation delà  saveur,  IV  xi  3  /i. 

GÉSIER  des  oiseaux;  sa  fonction, 
III  XIV  8  11.  —  sa  descrip- 
tion, III  XIV  9-11  n.  —  des 
mollusques,  pareil  à  celui  des 
oiseaux;  motif  de  cette  orga- 
nisation, IV  V  6  7.  —  des  cé- 
phalopodes, comparé  à  celui 
d'un  oiseau,  IV  v  6  /i. 


464 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


Gibbons,  leur  conformation,  IV 
X  38  n. 

Girafe,  son  allure  spéciale,  M 
XIV  2  n. 

Glandes  particulières  qui  pro- 
duisent le  liquide  dont  la 
sueur  est  composée  ;  leur  ré- 
partition ;  leur  organisation, 
III  V  9  «. 

Gloutonnerie  des  poissons,  III 
XIV  15. 

Gouvernail,  comparaison  de 
son  action  sur  les  bateaux 
avec  celle  de  la  queue  des  oi- 
seaux sur  leur  vol,  M  x  3-4. 

Gradation  qu'Aristote  établit 
entre  les  animaux,  IV  xiii  1  n. 

Graisse  et  suif;  leurs  rapports 
avec  le  sang;  utilité  et  dan- 
ger de  ces  matières  dans  l'or- 
ganisation animale,  II  v  1  4. 
—  son  rôle  dans  l'organisme 
général  des  animaux,  II  v  1 
n.  —  des  reins,  qui  en  ont 
plus  que  les  autres  viscères  ; 
sa  formation  ;  est  le  rempart 
des  reins,  III  ix  7-9.  —  et 
suif;  leur  rôle  dans  les  ani- 
maux, III  IX  7-9  n.  —  du  rein 
et  influence  qu'Aristote  y 
attribue,  III  ix  7  n  ;  III 
IX  10  n.  —  théorie  d'Aris- 
tote  sur  la  graisse  ;  théorie 
de  la  science  actuelle  ;  sa  dif- 
férence du  suif,  P  XX.  —  ana- 
lyse de  la  graisse  par  Aris- 
tote,  qui  la  distingue  du  suif, 
P  XX.  —  analysée  par  la  chi- 
mie actuelle,  P  xxi.  —  erreur 
de  quelques  naturalistes  sur 
la    confection    de   la    graisse 


dans  les  animaux,  P  xxiii.  — 
ignorance   sur   sa  formation, 

P   XXIV. 

Grec,  époque  de  la  décadence 
du  génie  grec,  P  lxx. 

Grèce,  on  y  mangeait  des  es- 
cargots, comme  on  en  mange 
chez  nous,  IV  v  13  n. 

Grèce  au  temps  d'Alexandre  ; 
source  d'où  est  sortie  la 
science,  P  liv.  —  nouvel  hom- 
mage à  la  Grèce;  germes 
qu'elle  avait  enfantés  et  qu'elle 
léguait  au  monde,  dans  le 
champ  de  la  physiologie  com- 
parée, P  Lxxi.  —  services 
qu'elle  a  rendus  en  physiolo- 
gie à  l'esprit  humain,  ihid. 
—  son  influence  sur  l'intelli- 
gence moderne,  ibid.  —  citée 
sur  les  sciences  que  comprend 
la  philosophie  à  son  début, 
P  cLxxxiv.  —  mère  de  la  phi- 
losophie et  des  sciences,  P 
cLxxxv.  —  gloire  qui  lui  re- 
vient à  elle  seule,  M  ii  1  /t. 

Grecs,  l'animal  qu'ils  appe- 
laient le  crocodile  de  terre 
déflni,  en  opposition  au  cro- 
codile d'eau,  IV  xi  2  n. 

Grenouilles  marines,  leur  con- 
formation ;  leur  queue,  IV 
XIII  2.  —  position  de  leurs 
nageoires,  IV  xiii  8.  —  dé- 
veloppement du  têtard,  IV 
XIII  4  /t.. 

Guenons,  leur  conformation,  IV 
X  38  n. 

Guêpes,  position  de  leur  dard; 
leur  nature,  IV  vi  6.  — direc- 
tion de  leur  vol,  M  x  4. 


H 


Haligarnassc,  ville  principale 
de  la  Carie,  sur  le  bord  de  la 
mer  en  face  de  l'île  de  Cos, 
patrie  d'Hérodote,  III  x  7   «. 


Haller  (Albert  de),  cité  sur  la 
première  des  règles  qu'a  tra- 
cées Aristote  en  histoire  natu- 
relle.   P   VI.   —    (1708-1777), 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


465 


anatomiste,  botaniste,  poète, 
savant  presque  universel  ;  son 
grand  traité  de  physiologie  ; 
seconde  édition  de  cet  ou- 
vrage ;  appréciation  élogieusc 
qu'en    fait  Cuvier,    P  lxxxvii. 

—  son  traité  de  physiologie 
liumaiiie,  P  lxxxvii  et  suiv. — 
iiomonclature  des  matières 
(ju'il  traite  et  qui  sont  celles 
(l'Aristole  ;  n'apprécie  pas 
assez  le  naturaliste  grec  ;  sa 
physiologie  comparée  ;  par- 
tage l'admiration  d'Aristote 
pour  la  nature  ;  sa  prodigieuse 
activité,  P  lxxxviii.  —  ses 
écrits  un  siècle  avant  Claude 
Bernard  ;  ses  découvertes  ; 
respect  que  mérite  son  nom, 
P  cxxxii.  — critiqué  par  Bar- 
thez  pour  son  opinion  sur  les 
causes  du  mouvement,  P  M 
304. 

Hanche  chez  les  oiseaux;  sa 
conformation,  IV  xii  19  20. — 
des  oiseaux,  qui  fait  comme 
une  double   cuisse,  M  xi  3  4. 

Hannetons,  nombre  de  leurs 
ailes;  leur  nature,  IV  vi  2. — 
huir  classiiication  ;  nombre  de 
leurs  pattes  et  de  leurs  ailes  ; 
forment  le  premier  ordre  des 
insectes,  IV  vi  2  n.  —  direc- 
tion de  leur  vol,  M  x  4. 

Harvey,  cité  sur  la  première 
d(îs  règles  qu'a  tracées  Aris- 
tote en  histoire  naturelle,  P 
VI.  —  (1578-1658),  médecin 
de  Jacques  I«''  et  de  Char- 
les I"  ;  sa  découverte  de  la 
circulation  du  sang;  sa  phy- 
siologie comparée;  son  admi- 
ration pour  Aristote  ;  perte  de 
son  opuscule  sur  la  locomo- 
tion des    animaux,  P   lxxxiii. 

—  ses  expériences  ingénieu- 
ses et  décisives  sur  la  circu- 
lation du  sang,  P  lxxxiii  et 
suiv.  —  ses  travaux  physio- 
logiques, ihid.  —  sa  belle  dé- 
couverte de    la  circulation  du 

T.    11. 


sang,  II  III  3/1.  —  ses  tra- 
vaux sur  la  circulation  du 
sang,  III  IV  8  Tî.  —  sa  décou- 
verte de  la  circulation  du 
sang,  III  IV  17  w.  —  sa  décou- 
verte de  la  circulation  du 
sang,  ÏII  VI  1  n. 

Haut  et  bas  dans  l'animal,  III 
X  2.  —  et  bas,  dans  les  ani- 
maux et  dans  les  plantes  ;  leur 
définition  ;  ce  qui  les  consti- 
tue; différence  de  leur  position, 
M  IV  1-3.  —  haut  dans  l'ani- 
mal et  haut  dans  la  plante,  M 
IV  1-3  n.  —  et  devant,  chez 
les  bipèdes,  Mv  1  n.  —  coïn- 
cidence du  haut  et  du  bas 
dans  l'homme  avec  le  haut  et 
le  bas  de  l'univers,  M  iv  2«,' 
M  V  3  «.  —  et  devant,  dans  les 
animaux  à  deux  pieds,  dans 
les  quadrupèdes,  les  polypo- 
des  et  les  apodes,  M  v  1.  — 
milieu  et  bas,  chez  les  ani- 
maux et  dans  les  végétaux  ; 
leur  disposition,  M  v  3  4.  — 
et  bas;  leur  corrélation  intime 
pareille  à  celle  de  la  droite  et 
de  la  gauche  ;  il  n'y  a  de  part 
et  d'autre  qu'un  seul  et  même 
principe  pour  les  deux,  M  vi 
4  5.  —  rapport  du  haut  et  du 
.bas  au  principe  initial  du 
mouvement,  M  vi  6  /î. 

Heitz,  son  ouvrage  sur  les  écrits 
perdus  d'Aristote,  D  cxci.  — 
constate  qu'Athénée  en  citant 
souvent  un  traité  des  Parties 
veut  désigner  un  autre  ou- 
vrage, D  ibid. 

Hémoptysies,  III  v  11 

Hémorrhoïdes,  III  V  11. 

IIÉMYDE  OU  Emyde,  identification 
de  ce  reptile  dans  la  classifi- 
cation moderne,  II  viii  5  n. 
—  n'a  ni  vessie  ni  reins  ;  cause 
qui  fait  que  cette  tortue  n'a 
ni  l'un  ni  l'autre  de  ces  deux 
organes,  III  ix  2. 

Henri  Etienne,  son  Thésaurus 
linguœ   grœcœ,  cité  à  l'appui 

30 


466 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


de  l'emploi  du  mot  de  Ptile, 
M  XV  4  n. 

Héracléotes,  leurs  pieds;  na- 
ture de  leurs  pattes,  IV  viii  3 
4.  —  idonttficalioii  de  ces 
crustacés  ;  origine  de  leur 
nom,   IV  viii  3  //. 

Heraclite,  son  mot  sublime 
sur  l'omniprésence  des  dieux, 
I  V  5.  —  importance  que 
son  école  donnait  î\  l'élément 
du  feu,  II  VII  4  //.  — 
cité  pour  son  mot  sublime: 
Dieu  est  partout  dans  l'uni- 
vers, F  X.  —  ses  systèmes  sur 
le  flux  universel  des  choses 
et  la  mobilité  de  tout  ce  qui 
est,  comparés  au  transfor- 
misme contemporain,  qui  les 
dépasse,  F  clxvii. 

Hérisson  de  mer,  propriété 
toute  spéciale  qu'il  possède 
parmi  les  crustacés,  IV  v  15. 

—  son  organisation  singu- 
lière; ses  cinq  dents  et  ses 
œufs  ;  sa  micon  ;  sa  forme  ;  le 
nombre  de  ses  œufs  est  né- 
cessairement impair  ;  ses  cinq 
estomacs;  emploi  de  ses  pi- 
quants, IV  V  17-25.  —  orga- 
nisation des  hérissons  de  mer; 
leur  partie  mangeable  ;  leurs 
prétendus  œufs,  IV  v  17  18  //. 

—  forme  sphérique  du  héris- 
son de  mer,  IV  v  21.  —  de 
mer,  situation  de  leurs  cinq 
ovaires;  leurs  cinq  dents; 
n'ont  pas  cinq  estomacs;  com- 
position de  leur  corps,  IV  v 
21  n.  —  leur  forme,  IV  vu  2. 

Hérodote,  sa  patrie,   III  x    In. 

Héron,  description  de  son  gé- 
sier, III  XIV  11  n.  —  action 
des  pattes  dans  le  vol  de  cet 
oiseau    de  grand  vol,  M   x  4. 

Hérophile,  contemporain  de 
Théophraste  et  d'Erasistrate, 
illustre  médecin  ;  ses  décou- 
vertes dans  la  pathologie  et 
la  physiologie  de  l'homme; 
la    physiologie    générale    hii 


échappe,  F  lviii  et  suiv.  — 
cité  par  Galien  relativement  à 
l'école  Alexandrine,    F    lviii. 

—  grand  anatomiste  ;  sa  pra- 
tique de  la  vivisection  dans 
l'école  Alexandrine,   F  lxxix. 

—  admiration  que  ses  tra- 
vaux inspiraient  à   Galien,    D 

CXCIII. 

Hésychius  indique  trois  livres 
au  lieu  de  quatre  pour  le  trailé 
des  Parties  des  Animaux,  D 
cxci.  —  son  catalogue  cité  sur 
l'authenticité  des  Parties  des 
Animaux;  nombre  des  livres 
donnés  par  lui  à  cet  ouvrage, 
ibid.  —  ne  cite  pas  le  traité 
de  la  Marche  des  Animaux, 
DM  318. 

Hindou,  l'esprit  hindou  cité  pour 
la  seule  science  qu'il  ait  com- 
prise et  cultivée,  F  clxxxv. 

HippocRATE,  sa  description  de  la 
consomption  dorsale,  II  vi  1 
n.  —  son  traité  des  Lieux 
dans  l'homme,  édit.  et  trad. 
Littré,  cité  sur  la  théorie  des 
fluxions,  II  VII  8/1.  —  cité  sur 
l'attention  que  de  son  temps 
la  médecine  donnait  déjà  aux 
affections  de  la  rate,  III  xii  4 
n.  —  cité  sur  l'intestin  grêle 
et  le  gros  intestin,  qu'il  paraît 
avoir  distingués,  III  xiv  22  n. 

—  édit.  et  trad.  E.  Littré, 
traité  de  l'Officine  du  méde- 
cin, cité  sur  la  difficulté  de 
savoir  de  quel  instrument  de 
chirurgie  Aristote  veut  parler, 
IV  IX  10/1.  —  cité  sur  l'ori- 
gine de  la  science,  F  cxlii.  — 
perfection  de  ses  observa- 
tions, F  ibid. 

Histoire  naturelle,  méthode  à 
suivre  dans  cette  science,  I  i 
3.  —  distinction  qu'elle  peut 
faire  entre  les  animaux  sau- 
vages et  les  animaux  domes- 
tiques, I  III  12  n.  —  méthode 
qu'elle  doit  adopter,  I  m  13 
et//.  —  métliode  à  suivre  dans 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  467 


cette  étude,  I  v  5  8.  —  natu- 
relle d'Aristote  et  Dessins 
anatomiques  sur  la  disposi- 
tion des  veines,  II  m  10.  — 
de  la  nature,  M  i  6.  —  ou- 
vrage qu'Aristote  entend  dé- 
signer par  là,  M  I  6  /i.  —  ci- 
tation qu'en  fait  le  traité  de 
la  Marche  des  Animaux  ;  ou- 
vrage désigné  par  cette  ap- 
peUation,  qui  est  peut-être 
unique  dans  toutes  les  œu- 
vres d'Aristote,  D  M  319. 
Histoire  naturelle,  sa  longue 
immobilité  au  point  où  le  gé- 
nie d'Aristote  l'avait  conduite, 
F  Lxxi.  —  nécessité  qui  s'im- 
pose à  cette  science,  F  cxliv. 

—  sa  définition  ;  signification 
de  cette    expression,  F   cxlv. 

—  emploi  de  cette  expression; 
son  sens  vrai  et  ses  limites, 
F  CLXV.  —  sciences  qui  la  dé- 
passent,  F  CLXXXI. 

Histoire  des  Animaux,  déclara- 
tion d'Aristote  sur  l'ordre  des 
traités  qui  font  suite  à  cet  ou- 
vrage I  I  «.  —  citée  sur  une 
formule  fréquemment  em- 
ployée par  Aristote,  pour  af- 
firmer que  l'être  complet 
existe  avant  le  germe  qu'il 
produit,  et  qui  doit  donner 
plus  tard  un  être  semblable, 
I  I  15  //.  — citée  sur  l'expres- 
sion de  parties  similaires,  I 
I  20  //.  —  citée  sur  la  loco- 
motion de   l'homme,  I  i  28  //. 

—  citée  sur  l'analogie  dans 
les  organes  des  animaux,  I  v 
8  w.  —  citée  sur  le  mot  de 
Membres,  I  v  13  //. 

—  citée  sur  les  parties  qui 
composent  chaque  animal,  II 
I  1.  —  sa  place,  selon  la  pen- 
sée de  l'auteur,  et  selon  l'or- 
dre logique  ;  sujet  dont  elle 
traite,  II  i  1  w.  —  citéç  sur  les 
parties  similaires  et  les  par- 
ties   non-similaires,    II  i  3  n. 

—  citée  sur  les  parties  simi- 


laires, II  I  7  10  16  n.  —  sur 
le  principe  des  veines,  II  i  17 
n.  —  citée  sur  les  parties  si- 
milaires, II  II  1  n.  —  sur  un 
exemple,  II  ii2  n.  — allusion 
à  cet  ouvrage  par  l'auteur  lui- 
même,  II  m  10  n.  —  citée  sur 
la  longue  étude  des  abeilles, 
II  IV  3  n.  —  citée  sur  les  os 
du  lion,  II  VI  3  /î.  —  sur  la 
nature  du  cerveau;  sur  sa  sen- 
sibilité, II  VII  2  3//.  —  sur  le 
nombre  des  méniiiires,  II  vu 
7  //.  — citée  sur  les  maladies 
des  animaux,  II  vu  9  //.  — 
sur  une  théorie  du  cerveau  de 
l'horaine;  sur  la  station  droite 
de  l'homme;  sur  la  fontanelle, 
II  VII  13  14  //.  —  citée  sur  la 
théorie  du  cœur,  II  ix  4  //.  — 
sur  la  Libye,  II  ix  8  //.  —  ci- 
tée pour  des  détails  analogues 
sur  les  os  du  lion;  du  dauphin; 
sur  les  sélaciens,  II  ix  9  11  //. 

—  citée  sur  l'organisation  des 
dents;  sur  la  distinction  des 
parties  similaires  et  des  par- 
ties non-similaires;  sur  l'étude 
particulière  du  lait,  II  ix 
14-17  //.  —  citée  sur  la  divi- 
sion des  parties  essentielles 
à  l'animal,  II  x  1  2  //.  — 
citée  sur  la  méthode  à  sui- 
vre en  histoire  naturelle  ;  sur 
la  station  de  l'homme ,  II 
X  3  4  //.  —  citée  sur  le 
sang  et  les  excrétions  en 
général,  II  x  5  //.  —  citée  sur 
la  nature  de  la  tête ,  II 
X  9  //.  —  sur  la  posi- 
tion de  l'ouïe,  II  x  11  //.  — 
citée  pour  la  description  du 
phoque,  II  xii  1  //.  —  était 
sous  les  yeux  de  Cicéron 
quand  il  écrivait  les  admira- 
bles pages  de  son  traité  de 
Naturà  Deorum,   III   xv  1   //. 

—  citée  pour  les  mémos  dé- 
tails et  les  mêmes  expressions, 
dans  la  description  du  nez  de 
l'éléphant,  II  xvi  2//.  —  citée 


I 
l 


468 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


sur  la  voix  des  oiseaux,  II 
XVII,  5.  —  citée  sur  la  voix 
des  animaux,  II  xvii  b  n.  — 
citée  sur  le  sens  du  goût  chez 
les  poissons  ;  sur  les  croco- 
diles de   rivière,   II  xvii  7  n. 

—  citée  sur  les  pourpres  ;  sur 
les  aiguillons  des  insectes,  II 
XVI i  13  n. 

—  citée  sur  cette  expres- 
sion :  Les  dents  en  scie  ;  ob- 
servations analogues  sur  les 
dents,  III  i  4  5  n.  -■■  citée  sur 
le  scare;  sur  les  fonctions  de 
la  bouche,  III  i  8-10  w.  — 
citée  sur  le  bec  des  oiseaux 
de  proie  ;  sur  les  grimpeurs 
et  les  pics,  III  i  12  n.  —  citée 
sur  les  cornes  des  quadru- 
pèdes, III  II  in.  —  sur  le 
bison;  sur  l'àne  indien,  III  ii 
3  4  /i;    sur   l'oryx,    III  ii  5  n. 

—  citée  sur  le  sang  et  ses 
fonctions  diverses  ;  pour  les 
tliéories  d'Aristote  sur  le  sys- 
tème veineux  dans  l'homme; 
sur  la  description  du  cœur  et 
sa  position,  III  iv  3  5  /i.  — 
citée  sur  l'homme  pris  pour 
type;  sur  le  système  des  vei- 
nes de  Syennésis  de  Chypre, 

III  IV  6  7  /i.  —  sur  les  théo- 
ries du  cœur,  III  iv  8  n.  — 
citée  sur  l'étude  du  cœur,   III 

IV  13  w.  —  sur  la  diftérence 
de  position  du  cœur  chez  les 
poissons,  III  IV  15  w.  —  citée 
sur    la    description    du  cœur, 

III  IV.  17  n.  —  sur  une  erreur 
concernant  la  communication 
du  foie   avec   le  poumon,   III 

IV  23  n.  —  citée  pour  les  théo- 
ries anatomiques  d'Aristote 
concernant  le  système  vei- 
neux; pour  sa  réfutation  des 
théories  de  ses  devanciers  sur 
le  système  vasculaire,  et  ses 
idées  personnelles  sur  le 
môme  sujet,  III  v  1  2  w.  — 
citée  sur  les  animaux  d'une 
excessive   maigreur,  II    v  6  8 


n. —  et  Anatomies,  citées  sur 
la  méthode  suivie  pour  les 
veines  et  le  cœur,  III  v  13. — 
citée  sur  le  système  veineux 
tel  qu'Aristote  le  comprend, 
III  V  13  /i.  —  citée  sur  le 
changement  d'opinion  d'Aris- 
tote concernant  l'organisation 
du  poumon,  III  vi  8  «.  —  citée 
sur  les  reins,  III  vu  7  n;  III 
IX  1  n.  —  citée  sur  l'élabora- 
tion de  l'urine;  sur  la  posi- 
tion des  reins,  III  ix  5  6  /<.  — 
sur  l'étude  de  la  graisse  et  du 
suif,  III  IX  7  10  w.  —  citée  sur 
les  animaux  qui  n'ont  pas  de 
sang,  III  X  8  //.  —  citée  sur 
l'étude  de  la  rate,  III  xii  4  //. 
—  sur  les  estomacs  des  ru- 
minants, III  XIV  5  w.  —  allu- 
sion qu'y  fait  l'auteur,  III  xiv 
8  «.  —  et  Dessins  anatomi- 
ques, cités  sur  la  position  res- 
pective et  les  formes  diverses 
des  estomacs  des  ruminants, 
III  XIV  8.  — citée  sur  les  dénis 
du  scare,  III  xiv  12  n.  —  citée 
sur  la  ct)mparaison  des  oi- 
seaux et  poissons,  III  xiv  13 
n.  —  citée  sur  une  théorie  des 
deux  types  d'estomac,  111  xiv 
16  n.  —  citée  sur  le  mot  grec 
de  Archos,  III  xiv  19 /i. —  sur 
les  estomacs    des    ruminants, 

III  XV  1  n. 

—  citée  sur  le  rapport  entre 
les  serpents  et  les  lézards  ; 
sur  la  ressemblance  des  ser- 
pents et  des  poissons,  IV  i  l 
2/1.  —  sur  les  viscères,  IV  i 
6/1.  —  citée  sur  les  moutons 
et  les  chèvres  de  Naxos  et  de 
Chalcis,  IV  ii  3  w.  —  sur  l'âge 
des  chevaux  ;  sur  les  cerfs  et 
leur  longévité,  IV  ii  1  //.  — 
citée  sur  l'épiploon  et  sa  place, 

IV  m  1/1.  —  citée  sur  les 
mollusques  et  les  crustacés 
en  général,  IV  v  1  /i.  —  sur 
l'étude  approfondie  de  l'a- 
beille; sur  les  mouches  el  les 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


t69 


fourmis,  IV  v  4  /î.  —  sur  le 
limaçon,  IV  v  5  /ï.  —  citée 
sur  la  seiche  et  son  encre; 
sur  les  crustacés  ;  sur  l'orga- 
nisation entière  des  testacés, 

IV  V  8  et  suiv.  n.  —  et  Des- 
criptions anatomiques,  citées 
sur  la  constitution  des  crus- 
tacés, des  testacés  et  des  mol- 
lusques, IV  V  16.  —  citée  sur 
les  lépades  et  le  hérisson  de 
mer  ;  sur  des  différences  d'or- 
ganisation ;  sur  les  téthyes 
qu'Aristote  rapproche  du  hé- 
risson de  mer,  IV  v   15-17  //. 

—  répète  les  mêmes  détails 
donnés  presque  mot  pour  mot 
sur  les  hérissons  de  mer,  IV 

V  20  n.  —  citée  sur  les  œufs 
des  oursins;  désignée  pour 
l'étude  des  éponges,  IV  v  24 
26  w.  —  sur  la  ciiide  ou  aca- 
lèphe.  IV  V  30//.  —  citée  sur  la 
mytis  des  mollusques  ;  sur  les 
crustacés,  IV  v32//. — sur  l'é- 
tude des  insectes;  sur  l'étude 
particulière  de  la  cigale;  sur 
les  éphémères,  IV  v  35  37  n.— 
Dissertation  sur  la  composi- 
tion de  l'histoire  des  animaux, 
citée  sur  le  désordre  dans  la 
lin  du  quatrième  livre,  IV  v 
38  w.  —  citée  pour  l'étude  gé- 
nérale sur  les  insectes,  IV  vi 
\  ;|.  —  sur  les  canthares  ;  sur 
les  dents  et  la  langue  des 
insectes,  IV  vi  3  5  //.  —  citée 
sur   les  scorpions,  IV  vi  6  n. 

—  citée  sur  l'étymologie  du  mot 
grec  de  Saut,  chez  les  insectes, 
IV  V.  10  n.  —  sur  le  genre 
des  solènes,  IV  vu  2  n.  — 
sur  le  mouvement  des  crus- 
tacés, IV  viii  1  w.  —  citée  sur 
les  Héracléotes;  sur  l'organi- 
sation du  homard  ;  sur  la 
comparaison  de  la  femelle  et 
du  mâle  de  la  langouste  ;  sur 
l'étude  des  dents  en  général, 
IV  VIII  3  et  suiv.  /*.  —  et  Des- 
criptions anatomiques,  citées. 


sur  les   crustacés,    IV   viii  8. 

—  citée  sur  l'organisation  des 
mollusques,  IV  ix  In.  —  et 
ouvrages  d'anatomie,  à  pro- 
pos des  organes  sexuels,  IV 
X  32.  —  citée  pour  une  étude 
annoncée  sur  les  parties  de 
l'animal  ;  pour  le  cerveau,  IV 
X  1  et  suiv.  n.  —  citée  sur 
l'erreur  étrange  d'Aristote 
concernant  l'ostéologie  du 
cou  chez  le  loup  et  le  lion,  IV 
X  5  //.  — citée  sur  la  poitrine, 
IV  X  23  w.  —  citée  sur  les 
mamelles  de  divers  animaux  ; 
sur  la  conformation  des  pieds 
de  l'éléphant.    IV   x   25  26  n. 

—  allusion  qui  y  est  faite  par 
l'auteur,  IV  x  32  n.  —  citée 
pour  les  théories  particulières 
d'Aristote  sur  l'émission  du 
sperme,  IV  x  33  /i.  —  sur  la 
manière  dont  urinent  les  qua- 
drupèdes, IV  X  34  n.  —  citée 
sur  la  conformation  de  l'hom- 
me, IV  X  35  /i.  —  sur  la  na- 
ture des  jambes  chez  les  qua- 
drupèdes ;  sur  le  singe  ;  sur 
les  queues  des  animaux;  sur 
le  rôle  de  l'osselet,  IV  x  37 
et  suiv.  //.  —  sur  les  ongles; 
sur  les  mains,  IV  x  44  /*.  — 
son  but  est  purement  descrip- 
tif et  différent  du  traité  des 
Parties,  IV  xi  1  n. —  citée  sur 
la  langue  du  crocodile;  sur  la 
langue  des  poissons,  des  ser- 
pents, des  phoques  ;  sur  la 
signification  d'un  mot  du 
texte;  sur  le  sens  du  mot 
«  Dents  carnassières  »,  IV  xi 
2  et  suiv.  n.  —  citée  sur  la 
svnonymie  douteuse  du  mot 
de  carapaces  ;  sur  la  paupière 
supérieure  des  crocodiles  de 
rivière;  sur  les  oiseaux  ;  sur 
une  erreur  énoncée  concer- 
nant les  pieds  du  crocodile  ; 
pour  la  longue  étude  sur  les 
dents,  IV  xi  6  n.  —  citée  sur 
l'étude  du  cou;    sur  les  fonc- 


V 


470  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


471 


lions    des   mamelles  ;    sur    la 
nourriture   analogue  au   lait; 
sur   les   diflërents    modes    de 
flexion  dans  les  animaux;  sur 
leurs    queues  ;    sur  le  chamé- 
léon,  IV  XI    11-15  n.   —  citée 
sur  les  ailes    de  l'oiseau;  sur 
l'organe  du  bec;  sur  la  répar- 
tition des  sens  chez   les  ani- 
maux en  général  ;    sur  le  cou 
des  animaux,  IV  xii  2  3  w.  — 
citée  sur  les  flexions  dans  les 
membres    des    animaux  ;    sur 
l'organisation    de    l'œuf;    sur 
les  ergots  des  oiseaux;  sur  la 
conformation    de   sa    hanche, 
IV  XII   7  et    suiv.  n.   —   citée 
sur  la  crex  ;  sur  la  conforma- 
tion  singulière  des    pieds  du 
torcol;  sur   les  testicules   in- 
térieurs des  oiseaux,  IV  XII  22 
23   n.  —   citée   sur   la  queue 
des    trygons;     sur     les     gre- 
nouilles marines,    IV  xiii  1  2 
n.  —  citée  sur  le  cordyle  ;  sur 
le  batos  et  le  trygon  ;  sur  l'an- 
guille et  le  congre  ;  sur  la  tra- 
duction du  mot  de  kestres,  IV 
XIII  4  5//.  —  citée  sur  le  nom- 
bre des   nageoires   cliez  l'an- 
guille,   IV   XIII    7  /*.    —   citée 
sur  la  grenouille  marine  ;  pour 
son    étude    générale    sur    les 
poissons  comparés  aux  autres 
animaux,    IV  xiii    8   9//,    — 
et  Descriptions  anatomi({ues, 
citées  sur  le  nombre  et  la  di- 
mension   des    branchies    des 
poissons,  IV  XIII  11.  —  citée 
pour   une    même  observation 
sur  le  mouvement   des   pois- 
sons, IV  XIII    12  //.    —  citée 
pour  des   répétitions    sur  les 
testicules   des    poissons;    sur 
la  vessie  de    la  tortue;    pour 
les  généralités    sur  les    pois- 
sons;   sur    la    respiration    du 
dauphin;    renvoi    qu'Aristote 
fait  à   cet  ouvrage,   dans    son 
traité  de  la  Respiration,  sur  le 
mécanisme  de   la   respiration 


chez  les  cétacés  à  évcnt.  IV 
xiii  15  17  //.  —  citée  sur  les 
rapports  du  phoiiue  et  de  la 
chauve-souris,    IV    xiii    18  //. 

—  citée  sur  le  nombre  con- 
sidérable d'oeufs  du  moineau 
de  Libye,  ou  autruche,  IV  xiv 
3  //. 

Histoire  des  Animaux,  son  dé- 
but et  note  cités  sur  la  ques- 
tion de    la  méthode,   Mil//. 

—  sujet  de  cet  ouvrage,  M  i 
1  //.  —  citée  sur  la  locomo- 
tion des  animaux,  M  i  5  //. — 
désignée  par  l'auteur,  qui  en 
rappelle  le  caractère  général, 
M  i  6  //.  —  citée  sur  le  prin- 
(•i])e  dont  il  faut  toujours  tenir 
compte  en  histoire  naturelle  ; 
sur  les  distinctions  des  dillé- 
rentes  dimensions  de  la  gran- 
deur ou  de  l'espace,  M  ii  2  //. 

—  citée  sur  le  haut  et  le  bas 
dans  l'homme,  coïncidant  avec 
le  haut  et  le  bas  de  l'univers, 
M  IV  2  //.  —  sur  le  sens  de 
lexpression  :  le  Tout,  M  iv  3 
n.  —  théorie  qui  y  est  expo- 
sée sur  le  .mouvement,  citée 
sur  la  singulière  expression 
de  «  les  Entrailles  de  terre  », 
M  IV  5  6//.  —  citée  sur  les 
turbines,  M  iv  10  //.  —  l'au- 
teur semble  se  référer  à  cet 
ouvrage  en  parlant  des  turbi- 
nes et  des  crustacés,  M  v  3  //. 

—  citée  sur  des  observations 
se  rapportant  aux  insectes 
i(ui  n'ont  pas  de  sang,  M  vu 
2  //.  —  citée  pour  des  détails 
sur  les  murènes  ;  sur  le  lac 
de  Siphées,  M  vu  7  //.  —  citée 
sur  la  manière  de  nager  des 
poissons  plats;  sur  le  batos, 
M  IX  11  //.  — citée  sur  lecan- 
thare;  sur  l'identilicalion  du 
porphyrion,  M  x  4  //.  —  citée 
sur  les  langoustes;  sur  les 
psettes.  M  XVII  1  3  //.  —  sur 
la  nature  des  pinces  des  cra- 
bes, M  XIX  2  //. 


Histoire  des  Animaux,  place 
qu'elle  occupe  dans  le  sys- 
tème zoologique  d'Aristote, 
P  II.  —  citée  sur  la  distinc- 
tion des  parties  similaires  et 
des  parties  non-similaires,  P 
XI  et  suiv.  —  citée  sur  l'étude 
des  parties  complexes  et  non 
homogènes,  P  xi  et  xxiv.  — 
cet  ouvrage  n'a  pas  eu  de  pré- 
cédent, P  Liv.  —  mention  que 
fait  Cicéron  d'un  passage  de 
cet  ouvrage  sur  les  grues,  P 
Lx.  —  emprunts  et  citations 
que  fait  Pline  de  cet  ouvrage, 
P  Lxi.  —  citations  qu'eu  fait 
le  traité  des  Parties;  ouvrage 
connexe  au  traité  des  Des- 
criptions et  Dessins  anato- 
miques,  D  cxciv.  —  authenti- 
cité de  cet  ouvrage,  D  cxciv. 
—  lacune  qu'on  suppose  dans 
cet  ouvrage  ;  sorte  d'intro- 
duction qu'on  veut  lui  prêter; 
plan  qu'Aristote  s'y  trace.  D 
t:c.  —  édit.  et  trad.  de  MM. 
Aubert  et  Wimmer,  interpré- 
tation erronée  d'an  renvoi 
d'un  passage,  D  ccii.  —  et 
traité  des  Parties,  différence 
entre  les  sujets  de  ces  deux 
ouvrages,  D  ccii. —  citée  pour 
la  durée  de  l'interruption  de 
cette  étude,  P  M  291.  Voir 
Aristote. 

Histoire  des  plantes  de  Théo- 
phraste  citée  sur  l'épipètre  et 
sa  propriété  particulière,  IV 
V  28  //. 

Holothuries,  leur  différence 
avec  les  éponges  ;  vie  de  ces 
êtres  qui  n'ont  aucun  des  cinq 
sens,  IV  v  27.  —  leur  orga- 
nisation compliquée,  IVv27//. 

Homards,  leur  organisation;  ex- 
plication au  sujet  de  leur  mu- 
tilation, IV  VIII  5  7  //. 

HoM.MAGE  d'Aristote  à  la  sagesse 
de  la  nature,  III  ii  12  // ;  III 
IV  9  //,  et  passim.  Voir  Aris- 
tote. 


Homère,  cité  sur  une  tète  parlant 
encore  en  roulant  dans  la 
poussière,  III  x  6.  —  inter- 
prétation erronée  d'un  de  ses 
vers  traitant  d'une  tète  d'hom- 
me parlant  encore  au  moment 
où  il  reçoit  le  coup  mortel  ; 
variante  dans  le  texte  d'Ho- 
mère au  temps  d'Aristote,  III 

X  6  //. 
Homme,  entre  tous  les  animaux 
a  le  cerveau  le  plus  considé- 
rable ;  cause  de  sa  station 
droite.  II  vu  13.  —  raison  de 
sa   station  droite,  II  vu  13  //. 

—  privilège  de  l'homme  ;  sa 
supériorité  sur  le  reste  des 
êtres  ;  sa  station  droite  ;  or- 
ganisation de  sa  tète  qui  n'est 
pas  charnue;  erreurs  à  ce 
sujet,  II  X  3  4  9.  —  sa  supé- 
riorité sur  le  reste  des  êtres, 
II  X  4.  —  sa  vue;  appareils 
qui  la  protègent,  II  xiii  1.  — 
jeu  de  ses  paupières,  II  xiii 
2.  —  est  le  seul  animal  à 
avoir  des  cils  aux  deux  pau- 
pières, II  XIV  2.  —  raisons 
qui  font  que  sa  tète  est  cou- 
verte de  poils,  II  XIV  5.  — 
rapports  que  la  conformation 
de  l'oiseau  peut  avoir  avec  la 
sienne,  II  xvi  10  //.  —  orga- 
nisation particulière  de  ses 
lèvres  destinées  à  deux  fins; 
nature,  usage  et  fonctions  de 
sa  langue  ;  mollesse  de  ses 
cliairs,  II  xvi  11-14.  — double 
usage  de  sa  langue  ;  son  or- 
ganisation ;  bégaiement  et 
bredouillement,  II  xvii  2  3. 

—  organisation  de  ses 
dents  ;  rôle  des  dents  pour  l'ar- 
ticulation delà  parole,  III  i  2. 

—  observations  sur  sa  den- 
ture, III I  2  //.  —  son  visage; 
est  le  seul  animal  qui  se 
tienne  droit,  III  i  15.  —  po- 
sition de  son  cœur  et  néces- 
sité de  cette  position,  III  iv6. 
• —    position    particulière    de 


f 


472  TABLE  ALPlf^ttÉTIOUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


473 


son  cœur,  III  iv  14.  —  le  seul 
animal  chez  qui  le  cœur  batte; 
cause  de  ce  battement,  III  vi 
4.  —  sa  station  droite,  III  vi 
7.  —  causes  de  sa  station 
droite  ;  degrés  de  chaleur 
dans  son  intérieur,  III  vi  7 
n.  —  nature  et  maladies  de 
ses  reins,  III  ix  3.  —  graisse 
maladive  des  reins  chez  l'hom- 
me, III  IX  11.  —  est  le  seul 
animal  qui  rie,  III  x  5  8.  — 
situation  de  sa  rate;  sa  forme 
et  son  volume,  III  xii  4  «.  — 
longueur  de  ses  intestins,  III 
XIV  18  n. 

—  sa  bile,  IV  ii  3.  —  sa 
station  droite;  sa  nature;  son 
essence  ;  les  parties  supé- 
rieures de  son  corps  sont  les 
moins  lourdes,  IV  x  6.  — 
haute  estime  de  sa  nature,  que 
Socrate  a  proclamée  le  pre- 
mier, IV  X  6  «.  —  Aristote  a 
senti  profondément  sa  gran- 
deur et  son  privilège  parmi 
tous  les    animaux,  IV  x  13  w. 

—  étant  le  plus  intelligent 
des  êtres  est  seul  à  avoir  des 
mains;  réfutation  de  la  théo- 
rie   d'Anaxagore,    IV    x    14. 

—  sa  supériorité  sur  le  reste 
des  animaux  se  manifestant 
dans  la  conformation  de  sa 
main,  presque  autant  que  dans 
les  facultés  de  son  intelli- 
gence, IV  X  16  w.  —  ses 
moyens  de  se  défendre,  com- 
parés à  ceux  des  animaux,  IV 
X  16  17.  —  largeur  de  sa  poi- 
trine ;  position ,  nature  et 
usage  de  ses  mamelles,  IV  x 
23  24.  —  disposition  de  ses 
organes  sexuels,  IV  x  33.  — 
organisation  particulière  de 
ses  jambes  et  de  ses  parties 
inférieures,  IV  x  35.  —  sa 
conformation,   IV  x   35    et   //. 

—  n'a  pas  de  queue,  IV  x  37. 

—  organisation  particulière 
de  ses  pieds,  IV  x  43  4i.  — 


véritable  raison  de  la  confor- 
mation de  son  pied  ;  fonction 
de  sa  main,  IV  x  43  n. —  cause 
du  mouvement  de  ses  mâchoi- 
res, IV  XI  7  8. 

Homme,  ses  organes  de  locomo- 
tion ;  flexions  de  ses  appareils 
locomoteurs  en  sens  inverses, 
M  I  3  4.  —  son  association  à 
l'intelligence  infinie,  qui  éclate 
partout  dans  la  nature,  M  ii 
1/1.  —  le  haut  et  le  bas  dans 
l'homme  coïncidant  avec  le 
haut  et  le  bas  de  l'univers,  M 
IV  2  w  ;  M  v  3  /i.  —  exemple 
frappant  dans  l'homme  prou- 
vant quel  est  le  point  de  dé- 
part du  mouvement,  M  iv  11. 
—  opinion  qu'avaient  Aristote 
et  les  plus  savants  naturalis- 
tes sur  sa  prééminence,  M  iv 
11  n.  —  haut  et  devant  dans 
riiomme;  direction  du  haut, 
M  vl  3.  —  hommes  de  grande 
taille,  qui  marchent  voùlés 
par  des  flexions  analogues  à 
celles  des  animaux  sans  pieds, 
M  VII  5.  —  étude  des  diverses 
phases  que  présente  sa  mar- 
che, M  IX  5  /i.  —  sa  confor- 
mation relativement  aux  con- 
ditions de  la  station  droite, 
M  XI  1.  —  développement 
qu'exige  sa  station  droite,  M 
XI  1  //.  —  différence  de  sa  sta- 
tion droite  avec  celle  de  l'oi- 
seau; ne  peut  avoir  d'ailes 
comme  les  Amours  des  pein- 
tres, M  XI  5  6  et//.  —  faculté 
de  voler  qui  aurait  pu  s'ac- 
corder avec  son  organisation, 
M  XI  6  n.  —  différences  de 
ses  flexions  avec  celles  des 
quadrupèdes  et  des  oiseaux, 
M  XII  2.  —  manière  dont  il 
fléchit  ses  pieds  et  ses  bras, 
M  XF!  5  6.  —  opposition  et 
harmonie  des  flexions  de  ses 
membres,  tantôt  concaves, 
tantôt  convexes,  M  xiii  2  3. 

Homme,  c'est  par  l'homme  qu'A- 


ristote  commence  ses  études 
physiologiques,  P  xxxiv.  — 
élude  des  parties  complexes 
et  non  homogènes,  P  ibid.  — 
importance  de  l'étude  qui  s'ap- 
plique à  l'homme,  P  clxi.  — 
le  plus  complet  des  êtres,  P 
M  279. 
Huîtres,  leur  organisation,  II 
VIII  4.    —   leur   organisation, 

IV  V  22.  —   et   peignes,    leur 
classification  selon  Guvier,  IV 

V  22  n.  —    dureté  de  leur  té- 
gument, M  XVII  1  2. 

Humeurs  de  l'œil,  II  xiii  1  n. 


Iatro-mathématique,  doctrine 
dont  le  chef  est  Borelli,  avec 
son  élève  Bellini,  de  Floren- 
ce, P  M  294. 

Idée  de  Dieu,  dans  le  monde 
ancien  et  dans  le  monde  mo- 
derne ;  horreur  qu'elle  inspire 
à  certains  savants  ;  sa  défini- 
tion selon  Kant,  P  clxxviii. 

Idées  platoniciennes,  théorie 
qu'Aristote  a  toujours  com- 
battue et  à  laquelle  il  revient 
cependant  sous  une  autre 
forme,  I  v  5  /i. 

Idées  à  priori,  science  où  elles 
sont  nécessaires;  sciences  où 
elles  doivent  être  soigneuse- 
ment éliminées,  P  clxv  et 
suiv. 

Iliade  d'Homère,  interprétation 
erronée  d'un  vers  sur  une  tête 
d'homme,  parlant  encore  au 
moment  où  il  reçoit  le  coup 
mortel,  III  x  6  w. 

Impérissables  et  incréées,  ap- 
plication de  ces  deux  épithè- 
tes  solennelles,  l  v  1  n. 

Incréées  et  impérissables,  ap- 
plication de  ces  deux  épitliè- 
tes  solennelles,  l  v  1  //. 


I 


Humide  et  sec,  sens  divers  de 
ces  termes,  selon  qu'on  les 
considère  en  puissance  ou  en 
acte  ;  application  à  l'étude  du 
sang,  II  m  1-4. 

Humidité  et  froideur  du  cer- 
veau, II  VII  14  15. 

Hypothèse  de  Claude  Bernard 
sur  l'objet  de  la  physiologie, 
P  cxxx. 

Hypothétique  ,  expression  ap- 
pliquée au  Nécessaire,  quand 
il  est  compris  sous  la  restric- 
tion d'une  hypothèse  supé- 
rieure, IV  IX  11  n. 


Inde,  ses  systèmes  philosophi- 
ques, cités  par  rapport  au 
transformisme,  P  clxviii.  — 
n'a  pas  connu  d  autre  science 
que  la  philosophie,  P  clxxxv. 
—  citée  sur  les  sciences  que 
comprend  la  philosophie  à 
son  début,  P  clxxxv. 

Indication  d'études  à  faire,  IV 
V  38.  Voir  Aristote. 

Inertie,  point  d'inertie,  M  vi  2. 

Influence  qu'Aristote  a  exercée 
sur  l'Antiquité  etsur  leMoyen- 
àge,  P  CLXxv. 

Inguinales,  nom  de  certaines 
mamelles  chez  les  solipèdes, 
IV  X  25/1. 

Initiative  du  mouvement,  M  iv 
5  //. 

Insectes,  leur  organisation  par- 
ticulière, II  VIII  8.  —  n'ont 
pas  de  paupières  ;  dureté  et 
mobilité  de  leurs  yeux,  II  xiii 
7.  —  structure  de  leurs  yeux, 
II  XIII  7  //.  —  organe  par  le- 
quel ils  sentent  les  odeurs,  Il 
XVI  9  //.  —  explication  de  leur 
respiration,  II  xvi  9.  —  leur 
organe  des  saveurs,  II  xvii  7 
n.    —     organisation    de    leur 


N 


II 


474 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


475 


bouclie;  leur  nature,  II  xvii 
12.  —  leurs  viscères  ;  le  cor- 
don dorsal  leur  tient  lieu  de 
cœur,  m  IV  1  n.  —  leur  cœur, 

III  IV  11  n.  —  absence  de 
vessie  chez  les  insectes,  III 
VIII  2.  —  dillërence  qu'ils 
présentent  avec  les  animaux 
qui  ont  du  sang,  IV  v  1.  — • 
organes  de  leur  alimentation; 
leurs  dents  et  usage  qu'ils  en 
font,  IV  V  4.  —  position  du 
principe  de  leur  sensibilité; 
insectes  chez  lesquels  cet  or- 
gane devient    parfois  double, 

IV  V  35.    —    composition    de 
leur  système  nerveux  ;  lieu  où 
Aristote    place    chez     eux    la 
sensibilité;    leur  tube  diges- 
tif, IV  V   36  w.  —  différences 
qu'ils    présentent    entre  eux  ; 
leur  organisation  ;  relation  de 
leurs  pattes  et  de  leurs  ailes; 
nombre    de    leurs  ailes  ;    leur 
nature  diverse  ;  causes  et  ob- 
jet de  leur   segmentation,  IV 
VI  1-3.    —    leurs    parties    les 
plus  apparentes;    nombre  de 
leurs    espèces  ;     nombre     de 
leurs  pattes  et  de  leurs  ailes, 
IV  VI  1  //.  —  rapports  des  in- 
sectes   et    des    plantes  ;    leur 
dard  ;  sa  position  ;  ses  usages 
à  l'extérieur  et    à  l'intérieur  ; 
en  devant  ou  en  arrière,  IV  vi 
4-7.  —  comparé  à  l'éléphant, 
IV  VI  5  w.  —  conformation  de 
leur  bouche,  IV  vi  6  «•  —  or- 
ganes qui    leur  servent   à  di- 
viser les  matières  solides,  IV 
VI  6/1.  —  différences  dans  la 
longueur  de  leurs  pattes  ;  leur 
vue,  IV  VI  9  et  w.  —  nombre 
et  position    de    leurs  pattes; 
insectes  qui  sautent  ;  organi- 
sation de    leurs  pattes,  IV   vi 
9  10.  —  leur  appareil  buccal, 
IV  XII  3  //. 

Insectes,  opinion  de  Cuvier  sur 
leur  nutrition  et  sur  leur 
sang,  M  I  2  //.  —  vivent  après 


avoir  été  coupes  ;  ressem- 
blance de  leur  constitution  à 
celle  d'un  animal  que  l'on  for- 
merait de  la  réunion  de  plu- 
sieurs animaux,  M  vu  2  3.  — 
leurs  flexions  à  l'appui  de 
leurs  mouvements,  M  vu  4/i. 
—  mode  et  cause  de  locomo- 
tion de  certains  d'entre  eux, 
M  VIII  3  n.  —  nature  de  leurs 
ailes,  M  X  2  «.  —  sans  ély- 
tres,  direction  de  leur  vol,  M 
X  4. 

Instruction,  en  quoi  elle  con- 
siste, I  I  2. 

Intelligence,  ses  rapports  avec 
le  sang,  II  iv  2  w.  —  infinie 
de  la  nature,  II  xiv  2  4.  —  ce 
qu'on  doit  entendre  par  ce 
mot,  P  cLxxi.  —  sa  définition, 
P  CLXXi  et  suiv.  —  infinie  se 
manifeste    dans    l'univers,    P 

CLXXI. 

Intestins,  leur  double  fonction 
d'absorption    et    d'excrétion, 

III  XIV  2  3.  —  à  la  suite  de 
l'estomac  ;  différences  nom- 
breuses qu'ils  présentent  dans 
les  animaux,  III  xiv  17  et 
suiv.  —  conformation  géné- 
rale de  l'intestin  dans  les  ani- 
maux; diverses  parties  qui  le 
forment,  III  xiv  17  18.  —  leurs 
différences  nombreuses  ;  leur 
longueur  dans  les  mammi- 
fères, dans  l'homme,  dans 
les  ruminants,  dans  les  soli- 
pèdes,  III  XIV  17  18  w.  —  et 
estomac,  chez  les  quadrupèdes 
ovipares  et  chez   les  reptiles, 

IV  il.  —  dans  les  divers  ani- 
maux, P  L. 

Introduction  au  Règne  animal 
de  Cuvier,  citée  sur  les  condi- 
tions de  la  science  et  de  l'art, 
I  i  5  w.  —  du  Règne  animal 
de  Cuvier,  citée  sur  les  ques- 
tions les  plus  générales  qui 
y  sont  traitées,  P  c  et  suiv. 
—  qu'on  veut  prêter  à  l'His- 
toire des  Animaux,  et  qui  ne 


s'y  rapporte  pas,  P  D  cxcviii 
et  suiv. 
louLEs,  nom  grec  conservé  par 
la  science  moderne  à  toute 
une  famille  d'artliropodes  chi- 
lognathes,  IV  v  35  /<;  —  ont 
un  double  principe  de  la  sen- 
sibilité, IV  V  35;  VI  VI  \n. 


Jamain  (M.),  son  Anatomie  des- 
criptive, citée  sur  quelques  os 
isolés  dans  l'homme,  II  ix  1 
n.  —  citée  sur  la  description 
du  diaphragme,  III  x  4  n. 

Jambes  de  l'éléphant  comparées 
par  Buffon  à  des  piliers  ou  à 
des  colonnes  massives,  II  xvi 
5  w.  —  de  l'homme,  leur  or- 
ganisation particulière  ;  leur 
nature  charnue,  IV  x  35.  — 
leur  action  successive  dans 
les  mouvements  de  progres- 
sion, M  IX  5  6.  —  parties  qui 
les  constituent,  M  xi  3/i. 

Jéjunum,  côlon,  ctecuni,  parties 
(fui  forment  l'intestin  dans 
les  animaux,  III  xiv  18-22.  — 
explication  de  ce  mot  ;  cause 
de  cette  appellation,  III  xiv 
99  n 

Jeunesse  et  vieillesse,  traité 
d'Arislote,  cité  sur  le  principe 
des  sensations,  H  x  6  n.  — 
dans  les  Opuscules  psycholo- 


Ka.nt,  sa  définition  de  l'idée  de 
Dieu,  P  CLXXViii. 

Kestkes,  espèce  de  poissons 
qui  se  trouvent  dans  le  lac  de 
Sipliées  ;  n  ont  pas  les  na- 
geoires du  ventre,  IV  xiii  5. 
—  identification  incertaine  de 


Irrégularité  dans  la  dernière 
portion  du  traité  des  Parties, 
s'expliquant  par  la  mort  pré- 
maturée de  l'auteur  et  par  le 
destin  de  ses  manuscrits,  P  LUI. 

Irrigations  dans  les  jardins  pra- 
tiquées chez  les  Grecs,  III  v 
7-9  n. 


giques,  cité  sur  les^fonctions 
essentielles  attribuées  au 
cœur,  III  III  12   //;  III  iv  9  //. 

—  cité  sur  une  théorie  et  sur 
des  expressions  reproduites 
du  traité  des  Parties,  qui  y  est 
cité  par  l'auteur,   III  iv  10  //. 

—  cité  sur  la  théorie  de  la 
sensibilité,  III  v  3  n.  —  cité 
sur  les  rapports  des  insectes 
et  des  plantes,  IV  vi  4  «..  — 
caractère    de   cet   ouvrage,  P 

IV. 

JUDAÏSME,  cité  pour  prouver  l'ac- 
tion d'une  intelligence  infinie 
dans  l'univers,  P  clxxiii. 

Jugement  singulier  en  Carie,  à 
propos  d'une  tète  parlant 
après  avoir  été  coupée,  III 
X  7. 

Justinien,  cité  à  propos  de  l'é- 
tude de  la  physiologie  com- 
parée, P  Lxxi.  —  fermeture 
des  écoles  payennes  sous  son 
règne,  P  cxliii. 


K 


ces  poissons,  IV  xiii  5  //.  — 
du  lac  de  Siphées  ;  nombre 
de  leurs  nageoires;  leui*  mar- 
che, M  vil  7.  —  identification 
incertaine  de  ces  poissons,  M 
VII  7  n. 
KoiTEK,  de  Nuicmberg,  élève  de 


l\ 

1 


i 


476 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


ê  mm 

4  i  i 


Fallopc  et  d'Aldrovandc,  ses 
travaux;  sa  physiologie  com- 
parée ;  époque  de  sa  mort,  P 

LXXXI. 

Ki'iLB    (M.    le   docteur   Pli.-H.^, 
sa  traduction  allemande,  1857, 


L 


Lac  de  Sipliées,  ou  l'étang,  con- 
trée où  il  se  trouve,  M  vu  7 
n. 

Lafontaine,  sujet  d'une  de  ses 
plus  jolies  fables,  III  ii  3  /*. 

Lait,  sa  légèreté  dans  les  ani- 
maux à  un  seul  estomac  em- 
pêche la  présure  ;  différen- 
ces du  lait  dans  les  animaux 
à  cornes,  et  dans  ceux  qui 
n'ont  pas  de  cornes,  III  xv  2. 
—  son  analogie  dans  les  vi- 
vipares avec  l'œuf  des  ovi- 
pares, IV  XI  14. 

Lamarck,  ses  idées  de  transfor- 
misme vivement  combattues 
par  Cuvier;  aberrations  dont 
sa  doctrine  a  été  l'origine,  P 
cm.  —  ses  ouvrages  cités  à 
côté   de    ceux   de    Cuvier,    P 

CVII. 

Lancisi,  cité  pour  les  planches 
d'Eustache,  qu'il  avait  retrou- 
vées et  publiées  un  siècle 
après  lui,  P  lxxxii. 

Langkavel,  dernier  éditeur  du 
traité  des  Parties,  Leipzig, 
1868  ;  son  opinion  sur  le  dé- 
placement du  premier  livre  de 
ce  traité,  P  D  cciii.  —  son 
édition  du  traité  des  Parties 
des  animaux,  ihid. 

Langoustes,  leur  organisation, 
II  VIII  4.  —  comparaison  de 
la  femelle  et  du  inàle,  IV  viii 
5  /I.  —  distinction  des  lan- 
goustes et  des  crabes,  IV  viii 
2  w.  —  position  de  leur  na- 
geoire.   IV    IX    12.    —   usage 


du  traité  des  Parties  des  Ani- 
maux ;  il  accepte  les  argu- 
ments, d'ailleurs  peu  fondés, 
en  faveur  du  déplacement 
du  premier  livre  de  cet  ou- 
vrage, P  D  cciii. 


qu'elles  font  de  leurs  pieds; 
de  leur  queue,  M  xvii  1  2.  — 
leur   classification,    M  xvii  1 

H. 

Langue,  sa  double  organisation, 
II  X  12  n.  —  sens  dont  elle 
est  l'organe;  sa  division,  II  x 

13.  —  de  l'homme,  pouvant  à 
la  fois  percevoir  les  saveurs  et 
servir  au  langage;  répartition 
des  articulations  entre  la  lan- 
gue et   les   lèvres,  II   xvi  12- 

14.  —  ses  usages,  II  xvi  12  w. 

—  sa  position  dans  la  plu- 
part des  animaux  ;  chez  l'hom- 
me ;  sa  nature  ;  son  double 
usage;  son  organisation,  II 
xvii  1-3.  —  des  oiseaux  et  des 
quadrupèdes,  II  xvii  4. —  des 
ovipares;  langue  bifurquée 
des  serpents  et  des  lézards, 
II  XVII  6.  —  des  lézards  et  des 
serpents;  du  chaméléon.  II 
XVII  6  //.  —  et  bouclie  des 
poissons  et  des  crocodiles, 
II  XVII  7  et  suiv.  —  des  pois- 
sons ;  sa  seule  fonction,  II 
XVII  8  w.  —  du  crocodile  et  sa 
conformation,  II  xvii  9  n.  — 
étude  sur  la  langue  dans  les 
diverses  espèces  d'animaux, 
II  XVII  14  n.  —  son  mouve- 
ment  admirable,   III   m  8   9. 

—  chez  les  poissons  ;  ses  fonc- 
tions chez  les  animaux;  sa 
forme  chez  les  serpents,  IV 
XI  3-5.  —  incerlitude,  même 
aujourd'hui,  sur  la  partie  qui 
fournit  surtout  la  sensation  de 


la  saveur,  IV  xi  3  «.  —  son 
organisation  chez  les  divers 
animaux,  P  xxxviii. 

Laplace,  cité  par  Claude  Ber- 
nard à  propos  de  la  physio- 
logie actuelle.  P  cxxxii.  — 
cité  sur  la  Physique,  ou- 
vrage dans  lequel  Arislote 
se  montre  son  précurseur,  P 
M  276. 

Larynx  chez  les  oiseaux,  III  m 

8  //. 

Latreille,  collaborateur  au  Rè- 
gne animal  de  Cuvier;  son 
opinion  sur  l'étude  d'Aristole 
concernant  les  langoustes,  IV 
viii  \  n.  —  cité  sur  les  cra- 
bes et  les  langoustes  ;  cité  sur 
les  maias  ;  sur  les  pieds  des 
crabes;  sur  les  carides,  IV 
viii  2  n. 

Lavoisier,  cité  à  propos  de  la 
physiologie  actuelle,  P  cxxxii. 

Leibniz,  cité  sur  la  prodigieuse 
activité  d'Albert  de  Haller, 
qu'il  a  dépassée,  P  lxxxix.  — 
combattu  par  Claude  Ber- 
nard, P  cxxxii.  —  sa  défini- 
tion de  la  «  perennis  quoe- 
dam  philosophia  »  comparée 
à  celle  d'Aristote,  P  clxxxviii. 

Léopards,  nombre  de  doigts  à 
leurs  pieds,  IV  x  22. 

Lépades  ou  écuelles,  nom  con- 
servé par  la  zoologie  actuelle  ; 
son  application;  identification 
de  ces  coquillages,  IV  v  15  «. 

Leverrier,  sa  découverte  de 
Neptune,  à  l'appui  du  prin- 
cipe des  causes  finales,  M  ii 
1«. 

Leviers,  théorie  des  leviers  eu 
histoire  naturelle,  procédé 
banni  d  ■  la  science,  P  M  297. 

Lèvres  dans  les  animaux;  leur 
organisation  particulière  chez 
l'homme,  et  fins  auxquelles 
elles  servent,  II  xvi  15. —  uti- 
lité des  lèvres  chez  l'homme, 

P   XXXVIII. 

Lewes,  critique  d'Aristote;  son 


opinion  sur  le  traité  des  Par- 
ties des  Animaux;   son  éloge 
non  suspect  du  traité  des  Par- 
ties, P  LIV. 
Lézards,  leur  langue  bifurquée, 

II  XVII  6.  —  description  de 
leur  langue,  II  xvii  6  «.  —  or- 
ganisation  de    leur   poumon, 

III  VI  5.  —  rapport  des  lé- 
zards et  des  serpents,  IV  p  1 
n.   —  forme    de    leur  langue, 

IV  XI  5.  —  explication  de  la 
disposition  de  leurs  membres 
sur  le  côté,  M  xv  5  ;  M  xvi  4. 

Libye,  grands  vivipares  qui  se 
trouvent  dans  ce  pays,  II  ix 
8.  —  vaste  champ  de  récits 
fabuleux  et  légendaires  qu'elle 
offrait  aux  Anciens,  II  ix  8  w. 

Lieux  du  corps,  importance  re- 
lative des  lieux  où  les  princi- 
pes du  mouvement  sont  pla- 
cés, M  V  5. 

Lièvre,  seul,  des  animaux  à  un 
estomac  qui  ait  de  la  présure  : 
ce  qui  en  est  cause,  III    xv  1 

2.  —  dimensions  de  son  cae- 
cum. III  XV  2  w.  —  sa  façon 
d'uriner,  IV  x  34. 

Linné,  opinion  qu'il  partage 
avec  Aristote  sur  l'importance 
du  nombre  des  nageoires,  IV 

xiii  In. 

Linné,  nomenclateur  de  génie  ; 
ses  études  spéciales,  P  lxxxv. 
—  grande  estime  que  Cuvier 
professait  pour  lui,  P  xcii. — 
cité  sur  l'histoire  de  la  zoo- 
logie descriptive,  P  xcii.  — 
cité  sur  la  définition  de  l'His- 
toire naturelle,  P  cxlvii.  — 
cité  pour  prouver  l'action 
d'une  intelligence  infinie  dans 
l'univers,  P  clxxiii.  —  son  ad- 
miration pour  la  nature  ;  son 
opinion  sur  les  causes  fina- 
les, P  clxxiii. 

Lion,  ses  os  n'ont  pas  de  moelle. 
Il  VI  3.  —  dureté  de  ses  os, 
II  IX  9.    —  sa  crinière,  II  xiv 

3.  —  nature   et  force   de  sou 


478  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  iMATIÈRES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


479 


cou,  IV  X  5.  —  erreur  d'A- 
ristote  sur  Tostéologie  du  cou 
du  lion;  nombre  et  disposi- 
tion de  ses  vertèbres,  IV  x  5 
n.  —  nombre  de  doigts  à  ses 
pieds,  IV  X  22.  —  position  de 
ses  mamelles,  IV  x  25.  —  sa 
façon  d'uriner,  IV  x  34. 

Liquides  naturels  dans  les  ani- 
maux, dès  leur  naissance,  W 
VII  16. 

Lit,  sa  définition,  I  i  20  w. 

LiTTRÉ,  citation  dans  son  Dic- 
tionnaire, Article  suif,  d'un 
passage  de  Buffon  sur  la  diffé- 
rence de  la  graisse  et  du  suif, 

II  V  1  n.  —  édit.  et  trad.  du 
traité  des  lieux  dans  l'homme 
d'Hippocrate,  citées  sur  la 
théorie  des  fonctions,  II  vu 
8  w.  —  la  table  générale  de 
son  Hippocrate,  citée  sur  la 
rate,  III  xii  4  //.  —  édit.  d'Hip- 
pocrate (Aphorisme,  Epidé- 
mies), citée  sur  l'intestin  grêle, 
et  le  gros  intestin,  qu'Hippo- 
crate  paraît  avoir  distingués, 

III  xiv  22  n.  —  traité  de  l'Of- 
ficine du  médecin  d'Hippo- 
crate, cité  sur  la  difficulté  de 
savoir  ^e  quel  instrument  de 
chirurgie  Aristote  veut  par- 
ler, IV  IX  10  n.  —  édition  de 
Pline,  citée  sur  la  prétention 
de  Pline,  légitime  pour  un  ci- 
toyen de  Rome,  d'avoir  seul 
célébré  la  nature,  P  cxlvi  et 
Lxiii.  —  sa  belle  expression 
de  Moment  créateur,  P  clv. 

Livres  sur  la  Philosophie,  cités 
par  Aristote;  il  y  donnait  la 
définition  des  deux  sens  de  la 
nécessité,  I  i  34.  —  ordre  des 
livres  du  traité  des  Parties 
des  Animaux;  arguments  en 
faveur  du  déplacement  du  pre- 
mier livre  de  cet  ouvrage,  Dec. 

Locomotion,  siège  unique  de  la 
locomotion,  de  la  sensation 
et  de  la  nutrition,  II  I  15.  — 
dans  les  animaux;   énuinéra- 


tion  des  questions  qu'elle  pré- 
sente, M  i  2.  —  dans  les  ani- 
maux; question  sur  la  ma- 
nière dont  elle  s'y  accomplit, 
M  I  3  //.  —  ses  modes  chez 
les  saltigrades  et  chez  les  ani- 
maux   qui  marchent,    M  m  1. 

—  privilège  exclusif  des  ani- 
maux qui  ont  du  sang,  et  qui 
sont  pourvus  de  deux  ou  qua- 
tre appareils,  M  vu  1.  —  ses 
conditions  dans  les  quadru- 
pèdes, M  XII  7.  —  origine  de 
toutes  les  recherches  qui, 
dans  ces  derniers  temps,  ont 
été  faites  par  rapport  à  cette 
étude,  M  XIV  1  //.  —  le  mou- 
vement diamétral  peut  seul  lui 
donner  la  stabilité  et  la  du- 
rée, M  XIV  3.  —  particulière 
des  crabes,  M  xiv  5  ;  M  xvi  3; 
XVII  2.  —  résumé  sur  la  loco- 
motion  en   général,  M    xix  3. 

—  théorie  de  la  locomotion 
chez  les  animaux,  P  M  275  et 
suiv.  —  les  quatre  appareils 
nécessaires  de  la  locomotion, 
P  M  281.  —  animale,  reprise 
et  continuation  de  cette  étude 
au  xvii«  siècle,  P  M  293.  — 
ou  Marche  des  Animaux;  au- 
thenticité de  ce  traité,  D  M  317 
et  suiv. 

Locomotion  des  animaux,  ou- 
vrage de  Fabrice  d'Aquapen- 
dente,  publié  un  an  avant  sa 
mort,  PM  291. 

Locomotion  chez  les  animaux, 
titre  d'un  ouvrage  de  M.  J. 
Bell  Pettigrew,  cité  sur  le 
principe  des  causes  finales  et 
de  l'optimisme,  M  u  2  n.  — 
cité  sur  le  jeu  des  flexions 
dans  les   animaux,  M  m  4  n. 

—  cité  sur  la  reptation,  M  vu 
6/1.  —  snr  le  mouvement  des 
ailes  de    l'oiseau,    M  ix  10  w. 

—  cité  sur  l'analyse  des 
mouvements  des  chevaux  et 
des  animaux  du  même  gen- 
re,   M    xiv   3  «.    —    citation 


d'une  heureuse  expression  sur 
le  vol  des  oiseaux,  qui  est  «  la 
poésie  du  mouvement  »,  M  xv 
1  n.  —  cité,  P  M  310.  Voir 
Pettigrew. 

Logique,  objections  soulevées 
en  son  nom  contre  les  théo- 
ries décevantes  du  transfor- 
misme et  de  l'athéisme,  P 
<:lxii.  —  Aristote  en  est  le  fon- 
dateur, P  D  CLXXXVIII.  — 
L'histoire  naturelle  n'est  pas 
l'école  de  la  logique,  comme 
le  croyait  Cuvier,  P  cvi. 

Loi  générale  de  la  nature,  M  xi 
6.  —  supérieure  de  toute  clas- 
sification, P  VI. 

LoNGET  (1841),    ses  expériences 

•  sur  la  moelle  épinière,  P  xxvi. 

—  ses  découvertes  sur  le  fluide 
nerveux,  P  xxvi. 

Longévité,  traité  d'Aristote , 
dans  les  Opuscules  psycholo- 
giques, cité  sur  les  animaux 
qui  n'ont  pas  de  sang,  III  x  8  //. 

—  et  Brièveté  de  la  vie  ;  carac- 
tère de  cet  ouvrage  d'Aristote, 

P  IV. 


Longueur  des  intestins  dans  les 
mammifères;  dans  l'homme  ; 
dans  les  ruminants  ;  dans  les 
solipèdes,  III  xiv  18  n. 

Loup,  nature  et  force  de  son 
cou,  IV  x  5.  —  erreur  d'A- 
ristote sur  i'ostéologie  de  son 
cou  ;  nombre  et  disposition 
de  ses  vertèbres,  IV  x  5  w. — 
nombre  des  doigts  de  ses 
pieds,  IV  X  22. 

Lutteurs,  leur  reptation  dans 
la  palestre,  M  ix  4. 

Lymphe,  sa  définition;  son  rôle 
nécessaire,  II  iv  6.  —  sa  cir- 
culation dans  les  vaisseaux  ; 
analyse  récente  de  sa  nature 
spéciale,  II  iv  6  w.  —  époque 
de  la  connaissance  de  sa  na- 
ture proprement  dite,  II  vu 
8/1. 

Lynx,  sa  façon  d'uriner,  IV  x 
34.  —  de  la  famille  des  féli- 
dés; sa  disparition  de  l'Eu- 
rope; se  distingue  par  les 
pinceaux  de  poils  dont  ses 
oreilles  sont  ornées,  IV  x  34 
n. 


M 


Machine  animale,  ouvrage  de 
M.  Marey,  cité  sur  les  condi- 
tions du  mouvement  dans  l'a- 
nimal, Mm  2  w.  —  cité  sur 
le  mouvement  des  ailes  de 
l'oiseau,  M  ix  10  n.  —  cité 
sur  l'analyse  des  mouvements 
des  chevaux  et  des  animaux 
du  même  genre,  M  xiv  3  n. 
—  ouvrage  de  M.  Marey,  cité, 
P  M  310. 

Mâchoires  et  dents,  importance 
que  les  médecins  et  les  grands 
zoologistes  y  ont  attacliée,  II 
m  7  n.  —  inférieure  des  cro- 
codiles, et  son  immobilité,  II 
xvii  9.  —  leur   rôle   chez   les 


animaux;  leur  organisation, 
IV  XI  7  8.  —  importance  que 
Cuvier  attache  à  leurs  fonc- 
tions. IV  XI  7  n.  —  mâchoire 
d'en  haut  chez  le  crocodile; 
erreur  d'Aristote  sur  son 
mouvement,  IV  xi  9  n. 

Magendie  (1822),  ses  expériences 
sur  la  moelle  épinière,  Pxxvi. 
—  ses  découvertes  sur  le 
fluide  nerveux,  Pxxvi.  — épo- 
que à  laquelle  il  a  rendu  la 
physiologie  expérimentale,  P 
cxxxii. 

Maïas,  leurs  pieds;  nature  de 
leurs  pattes,  IV  viii  3  4. 

Main   de    l'homme,    admiration 


480 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


d'Aristote  pour  son  organisa- 
tion, mal  comprise  par  Anaxa- 
gore,  II  I  9  /ï.  —  sa  descrip- 
tion ;  la  supériorité  de  l'Iiom- 
me  sur  le  reste  des  animaux 
dans  sa  conformation,  pres- 
(jue  autant  que  dans  les  fa- 
cultés de  son  intelligence,  IV 
X  15  16  w.  —  son  utilité  pro- 
digieuse ;  analyse  générale 
faisant  comprendre  son  rôle, 
lY  X  17  18  //.  -  son  admira- 
ble conformation:  flexions  et 
disposition  des  doigts  ;  rôle 
du  pouce  et  des  ongles,  IV  x 
18-21  i  —  explication  concise 
de  sa  fonction,  IV  x  43  /i.  — 
son  organisation  admirable, 
P  LUI.  —  explications  que 
donnent  Aristote  et  Anaxa- 
gore  de  sa  destination  ;  Ga- 
lien  est  de  l'avis  d'Aristote,  P 

LXVIl. 

Maîtres  de  métrique,  leur  en- 
seignement sur  les  différences 
que  présentent  les  lèvres  et 
la  langue  dans  la  prononcia- 
tion, II  XVI  13. 

Maladie  des  reins  chez  l'hom- 
me, IIÏ  IX  3  11.  —  spéciale 
des  moutons,  III  ix  12. 

Mamelles,  leur  position  diffé- 
rente chez,  l'homme  et  les  au- 
tres animaux,  IV  x  24-30.  — 
chez  les  solipèdes  ;  leur  posi- 
tion ;  leur  appellation  ;  j  leur 
nombre,  IV  x  25  n.  —  leurs 
fonctions  et  leur  place  dans 
les  vivipares,  IV  xi  13. 

Mammifères,  longueur  de  leurs 
intestins,  III  xiv  18  /i. 

Manteau,  rapports  entre  le  man- 
teau et  les  pieds  chez  les  sei- 
ches, lesteuthieset  les  poly- 
pes, IV  IX  8. 

Manuel  d'anatomie  comparée  de 
M.  Gegenbaur,  cité  sur  la  mé- 
thode à  suivre  eu  histoire  na- 
turelle, I  IV  5  n.  —  cité  sur 
la  théorie  de  la  moelle  épi- 
nière,  II  vi  1  //. 


Manuel  d'anatomie  comparée  de 
M.  de  Siebold,  un  des  pre- 
miers ouvrages  où  les  doc- 
trines darwiniennes  sont  ap- 
pliquées à  la  classification  et 
à  l'étude  des  animaux,  P  cviii. 

Manuscrits  d'Aristote  et  leur 
destin,  D  cciv. 

Marc-Aurèle  cité  à  propos  de 
Galien,  qui  a  été  son  contem- 
porain et  son  médecin,  Plxvi. 

Marche  des  animaux,  distinc- 
tion entre  le  saut  et  la  mar- 
che, M  III  1  n.  —  des  ser- 
pents et  de  quelques  pois- 
sons, M  VII  5-7.  —  des  ser- 
pents, M  VIII  1  et  suiv.  —  de 
l'homme;  étude  des  conditions 
diverses  qu'elle  présente,  M 
IX  5  «.  —  locomotion  des  ani- 
maux dépourvus  de  pieds,  M 
IX  7.  —  des  psettes,  comparée 
à  celle  des  borgnes,  M  xvii  3. 

Marche,  traité  de  la  Marche  des 
animaux,  d'Aristote,  cité  sur 
les  fonctions  communes  aux 
animaux,  I  i  4  «.  —  cité  sur 
la  cause  qui  fait  que  les  ser- 
pents sont  dépourvus  de  pieds, 
IV  XI  1.  —  distinction  à  faire 
de  ce  traité  et  de  celui  du 
Mouvement  dans  les  Animaux, 
IV  XI  \  n.  —  cité  sur  la  flexion 
des  jointures,  et  sur  la  cause 
de  la  longueur  plus  ou  moins 
grande  de  Va  queue  chez  les 
ovipares,  IV  vi  14.  —  indiqué 
par  l'auteur,  qui  y  renvoie  à 
l'Histoire  des  Animaux  pour 
les  différents  modes  de  flexion 
dans  les  animaux;  cité  sur  la 
queue  des  oiseaux,  IV  xi  14  n. 

—  les  traités  de  la  Marche  et 
du  Mouvement  des  animaux, 
cités  sur  les  causes  qui  font  que 
les  poissons  qui  ressemblent 
aux  serpents  n'ont  pas  de  na- 
geoires, et  que  les  serpents, 
n'ont  pas  de  pieds,  IV  xiii  6. 

—  cité  sur  les  kestres  de  l'é- 
tang de  Siphées,  IV  xiii  6  n. 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


481 


—  objet  spécial  de  ce  traité, 
M  II  4  /i.  —  résumé  de  ce 
traité  d'Aristote,  qui  regarde 
surtout  la  locomotion  dans 
les  animaux,  M  xix  3  /i.  — 
traité  de  la  Marche  ou  Loco- 
motion des  animaux,  et  traité 
du  Mouvement  dans  les  ani- 
maux, cités  dans  le  traité  des 
Parties  ;  distinction  à  faire 
entre  ces  deux  ouvrages,  par- 
fois confondus,  D  cxcvii.  — 
caractère  de  cet  ouvrage,  P  iv. 

—  son  principal  mérite  ;  sa 
place  dans  l'histoire  de  la 
science  et  dans  l'encyclopédie 
aristotélique,  P  M  273  et  suiv. 

—  analyse  de  ce  traité,  P  M 
276  et  suiv.  —  ou  Locomo- 
tÎDU  des  animaux;  authenti- 
cité de  cette  étude,  D  M  317 
et  suiv.  — leurs  théories  com- 
munes, D  M  318. 

Marey  (M.),  son  ouvrage  inti- 
tulé :  «  la  Machine  animale  », 
cité  sur  les  conditions  du 
mouvement  dans  l'animal,  M 
m  2  w.  —  cité  sur  le  mouve- 
ment des  ailes  de  l'oiseau,  M 
IX  10  n.  —  cité  sur  l'analyse 
des  mouvements  des  chevaux, 
et  des  animaux  du  même 
genre,  M  xiv  3  /i.  —  son  ou- 
vrage, La  machine  animale, 
cité,  P  M  310. 

Matérialisme,  ses  théories  faus- 
ses et  désolantes,  combattues 
par  Agassiz  dans  son  «  Essai 
sur  l'Espèce  et  la  Classifica- 
tion en  zoologie  »,  P  cxv.  — 
condamné,  P  clxxiii. 

Mathématiciens,  leur  méthode 
dans  leurs  démonstrations 
d'astronomie,  I  i  7.  —  grand 
cas  qu'Aristote  fait  de  leur 
méthode,  I  i  7  w.  —  leur  opi- 
nion sur  les  conditions  du 
mouvement,  M  m  2  n. 

Mathématiques,  abus  des  ma- 
thématiques dans  une  ques- 
tion   toute   physiologique,    P 

T.    II. 


M  296.  —  Borelli  abuse  de 
leur  emploi  en  physiologie, 
ibid.  —  erreurs  de  Borelli, 
réfutées  par  Varignon,  et  un 
grand  nombre  de  mathémati- 
ciens, P  M  304. 

Matière,  ses  rapports  avec  la 
forme,  II  i5.  —  des  éléments, 
faite  en  vue  des  parties  simi- 
laires, II  i  7.  —  rapport  entre 
la  matière  et  l'esprit,  dont  est 
composée  la  nature  de  l'hom- 
me, IV  X  7  w.  —  matières  du 
corps,  analogues  aux  os  ; 
leurs  emplois  ;  leur  nature  ; 
leur  étude  renvoyée  à  des 
ouvrages  ultérieurs  et  plus 
.spéciaux,  II  ix  14-16.  —  ne 
peut  à  elle  seule  constituer  la 
vie,  P  CLXxi. 

Mayow,  critiqué  par  Barthez 
pour  son  opinion  sur  les  cau- 
ses du  mouvement,  P  M  304. 

Mécanique,  le  principe  que  pose 
Aristote  pour  le  mouvement, 
est  un  des  premiers  et  des 
plus  essentiels,  M  ix  1  w.  — 
des  animaux,  ouvrage  de 
Claude  Perrault,  cité  sur  le 
principe  des  causes  finales  et 
de  l'optimisme,  M  ii  2  w.  — 
cité  sur  la  reptation,  M  vu  6 
n.  —  cité  sur  le  mouvement 
des  ailes  de  l'oiseau,  M  ix  10 
n.  —  ouvrage  de  Claude  Per- 
rault, théories  qui  y  sont  ex- 
posées sur  le  mouvement  ani- 
mal, PM  297.  —  nouvelle  des 
mouvements  de  l'homme  et  des 
animaux,  ouvrage  de  Barthez, 
cité  sur  une  comparaison  qu'a 
faite  Aristote,  M  x  3  /i.  —  cité 
sur  le  mouvement  des  ailes  de 
l'oiseau  ;  pour  un  passage  d'A- 
ristote sur  les  poissons  plats; 
pour  l'explication  de  la  ma- 
nière de  nager  toute  spéciale 
de  ces  poissons,  M  ix  10  11  n. 

Mécanisme  du  saut  chez  les  in- 
sectes, IV  VI  10  n. 

Meckel   (1828),  mérite   de    sou 

31 


N. 


482 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


483 


ouvrage  d'anatoraie  comparée, 
F  cvii.  —  a  réuni  dans  son 
ouvrage  la  classification  et 
l'auatomie  comparée,  P  cvii. 
Médecine,  moyens  par  lesquels 
elle  peut  immensément  servir 
l'histoire    générale  de    la  vie, 

P  LXXII. 

MÉDECINS,  importance  qu'ils  at- 
tachent à  l'étude  des  mâchoi- 
res et  des  dents,  II  m  7  n. — 
espèce  de  gant  dont  ils  se  ser- 
vaient, dès  le  temps  d'Hip- 
pocrate,  pour  certains  panse- 
ments ou  certaines  opérations, 
IV  IX  10  Ai.  —  de  l'Antiquité, 
cités  comme  les  héritiers  de 
la  physiologie  comparée  d'A- 
ristote,  P  lx  et  lxiv. —  et  natu- 
ralistes du  dix-huitième  siècle, 
études  dont  ils  se  sont  occu- 
pés, P  LXXXIII. 

Membrane,  sa  nature;  condi;ions 
qu'elle  doit  remplir  pour  être 
utile,  III  XI  1.  —  qui  enve- 
loppent les  viscères  ;  celles  du 
cœur  et  du  cerveau  sont  les 
plus  fortes  ;  raisons  de  cette 
organisation,  III  xi  1  2. 

Membres  ou  organes,  contenant 
des  parties  diverses  qui  se 
résolvent  définitivement  en 
parties  similaires,  II  i  8  et«. 
—  leur  position  se  corres- 
pondant en  diagonale,  M  iv  9 
n.  —  nécessité  de  leur  équi- 
libre dans  les  mouvements  de 
progression,  M  ix  2  3.  —  di- 
rigeants ;  leur  flexion  dans  la 
locomotion,  M  xii  3  4.  — leurs 
flexions  chez  l'homme;  leur 
opposition  et  leur  harmonie  ; 
tantôt  concaves,  tantôt  con- 
vexes, M  xiii  3.  —  leur  dispo- 
sition sur  le  côté  dans  les 
quadrupèdes  ovipares,  M  xv  5. 

Mémoires  de  Xénophon,  cités  sur 
la  haute  estime  pour  la  nature 
de  l'honinio,  que  Socrate  a 
proclamée  le  premier,  IV  x  6 
H, 


Méninges  du  cerveau;  leur  nom- 
bre, d'après  une  anatomie  plus 
attentive,  II  vu  7  n. 

Menstrues  et  semence  chez  les 
femelles  ;  renvoi  à  des  études 
ultérieures,  IV  x  31  32. 

Mertrud  et  Daubenton,  cités 
pour  le  service  éminent  que 
Bufl'on  a  rendu  à  l'anatomie 
comparée  et  à  la  physiologie 
comparée,  P  lxxxvi.  —  lettre 
de  Cuvier  à  Mertrud,  P  xciv. 

Mésentères,  leur  direction  ;  leur 
fonction,  IV  iv  1  2  n.  —  et 
épiploon,  ne  sont  que  des  pro- 
longements du  péritoine,  IV 
m  1  «;  IV  IV  1  n.  —  défini- 
tion du  mésentère,  IV  iv  1  w. 

—  ses  artères  principales,  IV 
IV  3  /i.  —  sa  position;  .son 
organisation  ;  ses  fonctions  et 
son  objet  dans  les  animaux 
qui  ont  du  sang,  IV  iv  1-3. — 
comparaison  de  ses  racines, 
qui  sont  les  veines,  avec  les 
racines  des  plantes,  IV  iv  3. 

Métaphore,  à  remarquer  dans  le 
style  d'Aristote,    II  m  8  9  /«. 

—  dont  se  sert  Cuvier  en  par- 
lant des  vaisseaux  chylifères, 
et  qu'Aristote  avait  déjà  em- 
ployée, IV  IV  2  /ï. 

Métaphysique  d'Aristote,  son 
début  cité  sur  les  conditions 
de  la  science  et  de  l'art,  I  i  5 
n.  — citée  sur  les  grands  pro- 
grès qu'avait  déjà  faits  l'as- 
tronomie au  temps  d'Aristote, 
I  I  7  /i.  —  citée  sur  le  nombre 
des  causes,  I  i  8  /i.  —  sur  la 
distinction  des  deux  nuances 
du  Nécessaire,  1 1  9  /i.  —  sim- 
plement indiquée  par  Aris- 
tote,  I  I  11  12  /{.  —  citée  sur 
le  cas  que  faisait  Aristote 
d'Empédocle,  le  philosophe 
sicilien,  I  i  15  //.  —  citée  sur 
un  principe  des  anciens  phi- 
losophes ;  sur  les  deux  sys- 
tèmes de  Diogène  d'Apollo- 
iiie,  d'Auaximène  et   de  Tha- 


ïes, I  I  18  19  n.  —  citée  sur 
la  philosophie  antérieure  à 
Anaxagore,  I  i  23  n.  —  sur 
la  définition  du  mot  de  Nature, 
I  i  25  /i.  —  citée  sur  l'origine 
du  monde  et  des  êtres  mor- 
tels, I  I  30  /!■  —  citée  sur  le 
germe,  I  i  33  n.  —  sur  les 
deux  faces  de  la  nécessité,  1 1 
34  w.  —  citée  sur  Démocrite, 
et  sur  le  mérite  qu'Aristote 
attribue  à  Socrate  de  s'être 
occupé  surtout  de  définitions, 

I  I  37  /î.  —  ou  philosophie 
première  ;  cas  qu'on  en  fait 
dans  notre  siècle,  I  v  3  w.  — 
ouvrage  auquel  l'auteur  sem- 
ble faire  allusion,  I  v  3  w.  — 
—  citée  sur  le  système  de 
Thaïes  concernant  les  fonc- 
tions organiques  du  corps,  II 

II  3  w.  —  citée  sur  l'austère 
peinture  qu'Aristote  y  a  faite 
de  la  philosophie,  P  clxxxviii. 

Métaphysique,  sa  définition  se- 
lon Aristote  ;  sa  nécessité 
pour  les  idées  à  priori,  P 
cLxxxii.  —  sa  véritable  utilité 
méconnue  en  général  par  les 
savants,  P  clxxxi.  —  puéril 
eflroi  qu'elle  cause  à  quelques 
savants;  sa  définition  ;  remar- 
que d'Aristote  sur  cette  scien- 
ce, P  CLXXXI.  Voir  Aristote. 

Météorologie  d'Aristote;  l'au- 
teur semble  y  faire  allusion, 
Iv3  «.  —  ouvrage  auquel 
Aristote  fait  allusion,  II  i  2 
n.  —  allusion  à  cet  ouvrage, 
sur  la  chaleur  et  le  froid,  II 
II  11  n.  —  allusion  à  cet  ou- 
vrage, II  II  20  n.  —  citée  sur 
l'action  du  sec  et  de  l'humide, 
dans  les  théories  cosmologi- 
ques d'Aristote,  II  m  1  /i.  — 
citée  sur  la  théorie  de  la  pluie, 
II  VII  8  /ï.  —  rapport  sous  le- 
quel elle  peut  intéresser  la 
zoologie,  II  VII  9  /?. 

Méthode  en  général  ;  méthode 
à  suivre  en  histoire  naturelle. 


I  I  1  et  3.  —  méthode  qu'A- 
ristote compte  suivre  en  his- 
toire naturelle,  I  i  1  n.  —  à 
laquelle  se  sont  arrêtés  tous 
les  grands  naturalistes,  I  i  3 
n.  —  preuves  de  l'excellente 
méthode  qu'Aristote  a  tou- 
jours rigoureusement   suivie, 

II  4  n.  —  d'Aristote  et  de 
Cuvier,  pour  l'étude  des  fonc- 
tions communes  aux  animaux, 
Il  7  n.  —  des  mathémati- 
ciens; cas  qu'en  fait  Aristote, 
Il  7  n.  —  erreur  des  Mo- 
dernes sur  la  méthode  com- 
prise et  pratiquée  deux  mille 
ans  avant  Bacon,  son  inventeur 
soi-disant,  I  i  7  w.  —  de  dé- 
monstration, dans  les  choses 
de  la  nature,  I  i  11.  —  excel- 
lent conseil  que  l'auteur  a 
toujours  essayé  d  appliquer, 
I  I  36  et  w.  —  de  division  par 
deux;  son  caractère,  I  ii  1  «. 

—  de  division;  suite  de  la 
critique  de  cette  méthode,  I 
ml.  —  de  division  par  deux; 
inconvénient  inévitable  qu'elle 
présente  I  m  6.  —  ancienne 
méthode  de  division,  pour  étu- 
dier les  animaux  par  genres, 
I  m  13.  —  que  doit  adopter 
l'histoire  naturelle,  I  m  13  et 
n.  — de  division;  sa  condam- 
nation absolue,  I  m  15-18.  — 
véritable  en  histoire  natu- 
relle, I  IV  1.  —  que  Cuvier  a 
suivie  dans  son  Anatomie  com- 
parée, I  IV  5  /î.  —  à  suivre 
dans  l'histoire  naturelle,  I  v  7 
8.  —  générale  d'Aristote,  I  iv 
7  /ï;  I  V  14  w.  —  de  division; 
son  insuffisance,  II  1-3.  — 
deux  conditions  de  la  mé- 
thode qu'Aristote  a  toujours 
suivie,  et  qui  est  la  vraie,  III 
IV  10  n.  —  importance  que 
l'auteur  y  attache,  III  v  13  w. 

—  exposée  et  adoptée  dans 
le  petit  traité  de  la  Marche 
des  Animaux,  M  i  i  n. —  son 


484 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


485 


*. 


application  à  l'étude  de  la  na- 
ture, Mil.  —  sou  applica- 
tion à  l'histoire  naturelle,  M 
II  1.  —  d'observation;  le  père 
de  cotte  méthode  est  Aristote, 
M  II  1  n.  —  d'observation, 
qu'Aristote  essaie  d'appli- 
quer, M  vu  2  n.  —  eu  histoire 
naturelle  ;  question  exposée 
dans  tout  le  premier  livre  du 
traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, P  V.  —  tracée  magis- 
tralement par  Aristote,  P  v  et 
jiuiv.  —  de  la  dichotomie 
platonicienne,  combattue  par 
Aristote  et  par  Galien,  Plxix. 

—  objections  soulevées  en  son 
nom  contre  les  théories  déce- 
vantes du  transformisme  et 
de  l'athéisme,  P  clxii. 

Méthode  et  style  du  traité  des 
Parties  des  Animaux,  D  cxcix. 

—  en  histoire  naturelle  ;  sa 
nécessité,  D  cci. 

Métrique,  maîtres  de  métrique, 
enseignant  les  différences  que 
présentent  les  articulations  de 
la  langue  et  des  lèvres, II  xvi  13. 

MiGHAUD,  Biographie  univer- 
selle, citée,  P  Lxxxvii. 

Michel  d'Ephèse,  son  jugement 
cité  à  l'appui  de  l'authenticité 
du  traité  de  la  Marche  dos 
Animaux,  DM  318. 

MicoN,  excrétion  qui  se  trouve 
dans  tous  les  crustacés,  et  qui 
est  particulièrement  bonne  à 
manger,  IV  v  13.  —  parais- 
saut  se  confondre  avec  la  my- 
tis  ou  encre  des  céphalopo- 
des, IV  v  13  n.  —  chez  les 
hérissons  de  mer;  sa  position 
chez  les  turbines,  les  unival- 
ves  et  les  bivalves,  IV  v  18. 
—  des  échinodermes;  incerti- 
tude sur  la  nature  de  cette 
matière,  IV  v  18  w. 

Microscope,  facilitant  l'étude  sur 
la  composition  du  sang,  II  iv 
1  //. —  son  emploi,  cité  à  pro- 
pos des  veinules,  III  v  9  //. 


Milan,    dimension    de    sa    rate, 

III  VII  9. 
Milieu,  ses  définitions,  III  iv  9. 

—  haut  et  bas  chez  les  ani- 
maux et  dans  les  végétaux  ; 
leur  disposition,  M  v  3  4. 

Milne  Edwards  (Henri),  cité  sur 
la  première  des  règles  qu'a 
tracées  Aristote  en  histoire 
naturelle,  P  vi.  —  doyen  et 
chef  respecté  des  naturalistes 
français  ;  appréciation  et  ana- 
lyse de  son  ouvrage  intitulé  : 
«  Leçons  sur  la  physiologie 
et  l'anatomie  comparée  de 
l'homme  et  des  animaux  »,  P 
cxxxvii  et  suiv.  —  d'accord 
avec  Agassiz  sur  la  constitu- 
tion du  règne  animal,  Pcxxxix. 

—  son  opinion  sur  la  chaîne 
des  êtres  et  sur  les  quatre 
embranchements  de  Cuvier  ; 
sur  le  transformisme;  con- 
seils utiles  et  prudents  par 
lesquels  il  termine  son  ou- 
vrage, P  cxL.  —  cité  sur  la 
définition  de  l'histoire  natu- 
turelle,  Pcxlvii. —  son  grand 
et  complet  ouvrage  :  «  Leçons 
sur  la  physiologie  et  l'ana- 
tomie comparée  de  l'homme 
et  des  animaux  »,  cité,  P  M 
310. 

Mobile,  différence  du  mobile  et 
du  moteur,  M  ii  4. 

Mobilité  des  yeux  dans  les  in- 
sectes, II  XIII  6. 

Modernes,  leur  erreur  sur  la 
découverte  de  la  méthode 
d'observation,  I  i  In.  — 
gloire  qu'ils  auraient  tort  d'af- 
fecter et  qui  revient  à  la 
Grèce  toute  seule,  M  ii  1  //. 
—  cités  sur  l'austère  peinture 
qu'a  faite  Aristote  de  la  phi- 
losophie ;  gloire  qui  leur 
revient  dans  la  science  de 
la  physiologie  comparée,  P 
clxxxviii.  —  leurs  progrès 
dans  les  sciences,  P  clxxxviii. 

Modes  de  locomotion    chez   les 


saltigrades,  et  chez  les  ani- 
maux qui   marchent,  M  ml. 

Moelle,  elle  est  une  modifi- 
cation du  sang  ;  sa  nature 
diverse,  II  vi  1  2.  —  sa  diffé- 
rence avec  le  sang  ;  sa  com- 
position, II  VI  1  /i.  —  sa  gros- 
seur, II  VI  3  /ï.  —  son  origine, 
II  Vf  4  w.  —  épinière,  erreurs 
sur  ses  rapports  avec  le  cer- 
veau, II  VII  1.  —  épinière,  sa 
grosseur,  II  vi  3  n.  —  masse 
qu'elle  forme  chez  les  mollus- 
ques, IV  V  32-33  n.  —  ana- 
lyse d'Aristote,  P  xxiv.  — 
analyse  de  la  chimie  actuelle, 
Pxxv.  —  sa  définition  ;  étude 
qu'en  a  faite  la  physiologie 
moderne  par  ses  observations 
microscopiques,  P  ibid. 

Mœurs  de  peuplades  féroces, 
qui  n'ont  guère  changé  depuis 
le  temps  d'Aristote,  dans  l'A- 
sie Mineure,  III  x  8  w. 

Moineau  de  Libye,  ou  autruche, 
divisions  de  ses  doigts  ;  diffé- 
rences qu'il  offre  avec  le  reste 
des  oiseaux,  IV  xii  22.  —  des- 
cription de  sa  double  organi- 
sation, IV  XIV  1   4. 

MoLiNiER,  son  édition  d'Oribase, 

P   LXX. 

Mollesse  des  chairs  de  l'homme. 
Il  XVI  14 

Mollusques,  leur  caractère  spé- 
cial, II  VIII  4  n.  —  leur  orga- 
nisation, leur  nature  ;  dispo- 
sition de  leur  chair,  II  yiii 
6-7.  —  organisation  de  leur 
bouche  ;  leur  nature,  II  xvii 
12.  —  leur  organisation  sin- 
gulière ;  leur  classification 
seion  Cuvier  et  Aristote,  IV 
V  1  n.  —  dilTérence  qu'ils 
présentent  avec  les  animaux 
qui  ont  du  sang  ;  leurs  deux 
dents,  IV  V  1  3.  —  leur  œso- 
phage ;  leur  gésier  pareil  à 
celui  des  oiseaux  ;  motif  de 
cette  organisation  ;  leur  en- 
cre,   IV  V  6  7   8.    —   cépha- 


lopodes, organes  qui  servent 
à  leur  nutrition,  IV  v  3  n.  — 
leur  différence  avec  les  crus- 
tacés et  les  testacés,  IV  v  16. 

—  leur  mytis,  nature  et  posi- 
tion de  cet  organe  dans  ces 
animaux  ;  siège  principal  de 
leur  sensibilité;  leur  organe 
analogue  au  cœur,  IV  v  32-34. 

—  organisation  obscure  de 
ces  animaux  ;  siège  de  leur 
cerveau  ;  leur  mytis,  IV  v  32 
n.  —  soin  avec  lequel  Aris- 
tote avait  fait  l'anatomie  de 
ces    animaux ,    IV    v    34    n. 

—  sa  description  générale  à 
comparer  avec  celle  qu'en 
donne  Cuvier,  IV  ix  1  «.  — 
leur  organisation  ;  disposition 
de  leurs  pieds,  IV  ix  1  6.  — 
la  cause  qui  fait  que  l'orifice 
des  excréments  se  trouve  chez 
eux  près  de  la  bouche,  IV  ix 
5.  —  nature  de  leur  peau,  IV 
IX  5  n.  —  nature  et  mouve- 
ment de  leurs  pieds  qui  peu- 
vent être  pris  pour  des  bras, 
IV  IX  6  w.  —  leurs  tentacules 
sont  des  armes  redoutables,  IV 
IX  10  rt.  —  leur  devant  et  leur 
derrière,  confondus  dans  le 
même  sens,  M  v  3. 

MoMUs  d'Esope,  sa  critique  de 
la  disposition  des  cornes  du 
taureau  ;  justification  de  la 
nature,  III  ii  7.  —  person- 
nage auquel  le  fabuliste  prê- 
tait ses  idées  bizarres,  III  ii 
7  n.  —  réfutation  de  ses  théo- 
ries, III  II  8  10  w.  —  dans  la 
mythologie,  est  le  dieu  de  la 
moquerie,  III  ii  7  /i.  —  réfu- 
tation des  théories  du  Momus 
d'Esope,  III  II  8  n. 

Monde,  cause  à  laquelle  il  fau- 
drait rapporter  son  origine, 
si  toutefois  il  en  a  une,  I  i 
30.  —  explication  de  sa  cons- 
titution combattue  par  Aris- 
tote, I  I  30  et  n. 

MoNDiNo,  voir  Mundino. 


486 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


Moral,  ses  rapports  avec  le 
physique  che^  les  animaux, 
IIliv  20  w. 

Mot  sublime  d'Heraclite  sur  la 
présence  des  dieux,  I  v  5. 

Moteur,  dillerence  du  moteur 
et  du  mobile,  M  ii  4. 

MoTU  locali  animalium  secundum 
totum  (de),  ouvrage  de  Fabrice 
d'Acquapendente  ,  répondant 
aux  traités  aristotéliques  sur 
le  Mouvement  et  la  Marche  des 
animaux,  P  M  292. 

MoTU  animalium  (de),  ouvrage  de 
Borelli,  dédié  à  Christine  de 
Suède  ;  sa  préface  dédica- 
toire  ;  a  fait  la  renommée  de 
l'auteur,  P  M  294. 

Mouches,  leur  trompe  et  leur 
dard,  H  xvii  13.  —  leurs  or- 
ganes d'alimentation,  IV  v  4. 

—  nombre  de  leurs  ailes  ; 
leur  nature,  IV  vi  2.  —  leur 
classification  ;  forment  le  sep- 
tième ordre  des  insectes  ;  leur 
organisation,  IV  vi  2  /i. —  posi- 
tion de  leurs  pattes,  et  usage 
qu'elles  en  font,  IV  vi  9. 

Moutons,  différence  de  leurs 
cornes  avec  celles  des  fe- 
melles, III  I  7.  —  maladie  qui 
se  produit  en  eux  et  dont  ils 
meurent,  III  ix  10.  —  cause 
de  leur  maladie,  III  ix  10  12 
n.  —  leur  suif;  explication 
de  leur  maladie,  III  ix  11  12. 

—  nombre  et  fonctions  de 
leurs  estomacs,  III  xiv  7.  — 
et  chèvres  de  Naxos  et  de 
Chalcis,  leur  bile,  IV  ii  3. 

Mouvement  de  l'artère  et  de  la 
langue,  organisation  admi- 
rable, III  III  8  9.  —  de  sys- 
tole et  de  diastole,  III  iv  16 
//.  —  familier  aux  poulains, 
IV  x  10  n.  —  des  poissons, 
IV  XIII  10.  —  rapidité  du 
mouvement  des  squales-séla- 
ciens, IV  XIII  10  n.  —  diago- 
nal, des  appareils  locomoteurs 
chez;  les  quadrupèdes,  M  i  5. — 


mouvements  qui  déterminent 
la  locomotion  et  le  déplacement 
des  êtres,  M  ii  4  /i.  —  qu'A- 
ristote  a  surtout  en  vue  dans 
le  traité  de  la  Marche  des  ani- 
maux, M  III  In.  —  partie  par 
où  commence  le  mouvement 
de  locomotion  dans  chaque 
animal,  M  iv  5.  —  initiative 
du  mouvement,  M  iv  5  /i.  — 
c'est  la  droite  qui  le  com- 
mence ;  son  point  de  départ, 
M  IV  7  9.  —  sa  division  né- 
cessaire en  deux  parties,  l'une 
qui  se  meut,  l'autre  qui  est 
immobile  ;  point  commun  à 
toutes  deux,  M  vi  1.  —  sa 
condition  essentielle,  M  vi  1 
n.  —  en  avant  ;  le  mouvement 
en  arrière  dans  les  animaux 
ne  leur  est  pas  naturel,  M  vi 
3.  —  de  locomotion,  privilège 
exclusif  des  animaux  qui  ont 
du  sang,  et  qui  sont  pourvus 
de  deux  ou  quatre  appareils, 
M  VII  1.  —  par  quatre  appa- 
reils des  animaux  sans  pieds, 
et  dont  on  peut  retrouver 
les  équivalents  dans  leurs 
flexions,  M  vu  4.  —  ses  con- 
ditions générales,  M  ix  1.  — 
général  des  volatiles,  M  x.  — 
diamétral  ;  sa  description  ;  sa 
nécessité,  M  xiv  1  et  suiv.  — 
répandu  dans  l'univers  entier, 
P  M  275.  —  sa  définition  ; 
ouvrages  dans  lesquels  Aris- 
tole  étudie  plus  ou  moins 
cette  question,  P  M  275.  — 
ses  directions  au  nombre  de 
six,  P  M  277.  —  traités  dans 
lesquels  on  trouve  la  pensée 
du  philosophe  grec  sur  cet 
inépuisable  sujet,  P  M  276. 

—  Traité  du  mouvement 
dans  les  animaux,  ouvrage 
d'Aristote,  compris  parmi  les 
Opuscules  psychologiques , 
cité  sur  les  fonctions  essen- 
tielles attribuées  au  cœur,  III 
m  12   n;  III  iv  9   w.  —   cité 


TABLE  ALPIUBÉTIQUE  DES  MATIERES 


487 


sur  le  cœur,  comparé  à  un 
animal  dans  un  animal,  III 
IV  16  n.  —  cité  sur  la  thé- 
orie de  la  sensibilité,  III  v 
3  /ï.  —  son  objet  exclusif; 
distinction  à  faire  de  ce  traité 
avec  celui  de  la  Marche  des 
animaux,  IV  xi  1  «.  —  dans 
les  animaux  et  Marche  des  ani- 
maux, traités  d'Aristote,  cités 
sur  les  causes  qui  font  que 
les  poissons  qui  ressemblent 
aux  serpents  n'ont  pas  de  na- 
geoires ,  et  que  les  serpents 
n'ont  pas  de  pieds,  IV  xiii  6. 
—  indiqué  par  l'auteur,  par 
rapport  aux  serpents,  IV  xiii 
6/1.  —  cité  pour  les  principes 
généraux  du  mouvement,  M 
II  4/1.  —  caractère  de  cet 
ouvrage  d'Aristote,  P  iv.  — 
traité  du  Mouvement  dans  les 
animaux  et  traité  de  la  Mar- 
che ou  Locomotion  des  ani- 
maux, cités  dans  le  traité  des 
Parties  ;  distinction  de  ces 
deux  ouvrages  parfois  con- 
fondus ,  D  cxcvii.  —  dans 
les  animaux,  ouvrage  d'Aris- 
tote, P  M  276.  —  traité  du 
Mouvement  dans  les  animaux 
et  traité  de  la  Marche  des 
animaux,  distinction  à  faire 
entre  ces  deux  ouvrages,  quoi- 
qu'ils aient  des  théories  com- 
munes ;  ouvrages  dont  le 
premier  traité  fait  partie ,  D 
M  317.  —  dans  les  animaux, 
allusion  que  fait  cet  ouvrage 
au  traité  de  la  Marche  des 
Animaux,  D  M  318. 

MoYEN-AGE,  cité  sur  la  place  que 
doit  occuper  le  premier  livre 
du  traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, D  cxcix. 

Moyens  de   défense   que  la  na- 


ture a  ménagés  aux  animaux, 
III  II  2.  —  comparés  à  ceux 
qu'emploient  les  hommes,  IV 
xl6  17. 

Mulet,  n'a  qu'un  estomac,  III 
XIV  4.  —  n'a  pas  du  tout  de 
fiel,  IV  II  2. 

Muller  (Jean),  cité  sur  la  pre- 
mière des  règles  qu'a  tracées 
Aristote  en  histoire  naturelle, 
P  VI.  —  ses  ouvrages  cités  à 
côté    de    ceux    de   Cuvier,    P 

CVII. 

MuNDiNo,  cité  sur  la  première 
des  règles  qu'a  tracées  Aris- 
tote en  histoire  naturelle,  P 
VI.  —  professeur  de  Bologne, 
ses  travaux  anatomiques,  au 
xiv»  siècle,  P  lxxvi.  —  (Mun- 
dinus  Ramondino),  mort  en 
1326  ;  composition  de  son 
œuvre  remarquable  intitulée  : 
0  De  omnibus  humani  corpo- 
ris  iuterioribus  membris  ana- 
thomia  »  ;  ibid. 

Murène,  poisson  qui  se  rap- 
proche du  serpent  ;  n'a  pas 
de  nageoires  ;  sa  manière  de 
se  mouvoir,  IV  xiii  5.  —  les 
murènes  n'ont  pas  de  na- 
geoires ;  leur  marche,  M  vu  7. 

Muscles  des  ailes  des  oiseaux, 
sont  les  plus  forts  de  toute  la 
création,  IV  xii  9  n. 

Musées  anatomiques,  leur  ri- 
chesse,    grâce    à    Buffon,    P 

LXXXVI. 

Mutilation  chez  quelques  ho- 
mards, IV  VIII  7  n.  ~  des 
scolopendres,  explication  des 
effets  qu'elle   produit,  M   viii 

5  6. 
Mytis    des    mollusques,    nature 
et  position  de  cet  organe,   IV 
V  32  33.  —  sa  définition,  IV 
v  32  n. 


J 


i88 


TABLE  ALPIIABKTIQUK  DES  MATIEUES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


480 


N 


Nageoires  chez  les  seiclies,  les 
tciithies  et  les  polypes  ;  leur 
position,  leur  dimension  et 
leur  usage,  IV  ix  12.  —  com- 
parées à  des  espèces  de  ra- 
mes, IV  xii  16  etrt. —  des  pois- 
sons ;  leur  nombre,  IV  xiii  3. 
—  variétés  dans  leur  position, 
IV  XIII  7  8.  —  leur  position 
chez  les  poissons,  M  xv  3. 

Nageurs,  oiseaux  nageurs,  na- 
ture et  utilité  de  leur  bec,  III 
I  14. 

Nains,  leur  difformité  générale 
dans  tous  les  animaux,  ex- 
cepté l'homme  ;  leur  défini- 
tion, IV  X  8.  —  définition  gé- 
nérale du  nain,  IV  x  8  «. 

Narines,  leur  disposition  ;  — 
leur  fonction  spéciale  pour 
la  respiration,  II  x  13  14. 

Natation,  explication  de  la  na- 
tation des  poissons,  selon 
qu'ils  ont  plus  ou  moins  de 
nageoires  ;  —  natation  spé- 
ciale des  poissons  plats,  M 
ïx  10  11. 

Natura  Deoruin  (de),  traité  de 
Cicéron,  cité  sur  les  emprunts 
faits  à  Aristote,  d'une  foule 
d'idées  sur  la  bon  lé  de  la 
nature  ;  admiration  qu'iusj>ire 
cet  ouvrage,  II  xv  1  //.  Voir 
Cicéron. 

Naturaliste,  son  devoir,  113 
//.  —  méthode  à  laquelle  les 
nuturalis'es    se    sont  arrêtés, 

I  I  3  //.  —  soin  qu'il  doit 
]>rendre  dans  son  étude  sur 
l'àmc,  I  I  25.  —  inconvénients 
qu'il  doit  braver,  I  v  4  «.  — 
cités   sur    le  début  nécessaire 

.de   la   science  zoolo^ifique,  I  v 

II  n.  —  modernes,  leur  théo- 
rie   sur    lu    moelle   dans    les 


animaux,  II  vi,  7  n.  —  opi- 
nion de  certains  naturalistes 
sur  le  cerveau,  combattue  à 
tort   par   Aristote,  II  vu  1  n. 

—  leurs  croyances  aux  causes 
finales,  M  i  1  n.  —  principe 
sous  lequel  les  grands  natu- 
ralistes se  sont  tous  rangés, 
M  II  2  n.  —  qui  n'ont  pas 
distingué  le  saut  des  autres 
espèces  de  mouvement  chez 
Iss  animaux,  M  m  \  n.  — 
leur  opinion  sur  la  préémi- 
nence de  l'homme,  M  iv  11  n. 

—  leur  description  de  la  sta- 
tion droite  chez  les  oiseaux 
et  chez  l'homme  ;  profondes 
différences  qu'ils  ont  signa- 
lées, M  V  4  «.  —  qui  repro- 
duisent la  description  qu'a 
faite  Aristote  des  oiseaux  de 
grand  vol,  M  x  4  n.  —  son 
devoir  dans  l'étude  de  la  na- 
ture, F  x.  —  et  médecins,  du 
xviii»  siècle  ;  étude  dont  ils 
se  sont  occupés,  P  i.xxxv.  — 
cités  pour  leur  opinion  sur  la 
classification  des  êtres,  V 
cxxii  et  suiv.  —  leurs  opi- 
nions contraires  à  celle  d'A- 
gassiz  sur  l'espèce  et  la  clas- 
sification  des    êtres,  P    cxxii. 

—  utilité  pour  le  naturaliste 
à  être  philosophe,  P  ci.xxxii 
et  suiv. 

Nature,  nécessité  hypothétique 
([u'on  y  observe,  1  i  11  w.  — 
formelle,  supérieure  à  la  na- 
ture matérielle,  I  i  21.  —  les 
deux  aspects  qu'elhî  présente, 
comme  cause  initiah^  du  mou- 
vement, ou  comme  but  final, 
I  I  25.  —  sa  définition,  I  i  31 
et  n.  —  sa  nécessité  ;  place 
qu'y  tient  la  nécessité,  I  i  31 


35.  —  ralentissement  de  l'é- 
tude de  la  nature,  I  i  37.  — 
véritable  méthode  pour  l'étu- 
dier, I  IV  1  et  suiv.  —  admi- 
ration qu'elle  inspire;  ses 
œuvres  toujours  faites  en  vue 
d'une  certaine  fin,  I  v  5  6.  — 
des  diverses  parties  dans  les 
animaux,  II  n  1.  —  propre 
du  sang,  question  traitée 
après  l'examen  du  chaud  et 
du  froid,  II  ii  7.  —  parlicu- 
culière  du  sang,  nombreuses 
modifications  qu'elle  cause 
dans  le  caractère  des  animaux 
et  leur  sensibilité,  II  iv  2  6. 
—  manière  dont  elle  a  orga- 
nisé le  cerveau,  II  vu  5.  — 
des  os  et  des  veines,  leurs 
resssemblances  et  leurs  diffé- 
rences, II  IX  1.  —  sa  manière 
de  construire  un  animal,  com- 
parée à  la  manière  dont  l'ar- 
tiste le  modèle,  II  ix  6.  — 
admirable  disposition  des  or- 
ganes des  sens  dans  l'homme 
et  dans  les  animaux,  II  x  11 
14.  —  sa  prévoyance  dans  les 
appareils  protecteurs  de  la 
vue.  II,  XIII  2  w.  —  sa  mer- 
veilleuse prévoyance,  qui  ne 
fait  jamais  rien  en  vain,  II  xiii 
g.  —  son  intelligence  infinie, 

II  XIV  2  4.  —  sa  prévoyance  ; 
compensations  qu'elle  établit 
dans  la  constitution  générale 
des  animaux,  II  xiv  4  n.  — ^^sa 
prévoyance  ;  elle  ne  fait  rien 
en  vain,  III  i  5.  --  divers 
moyens  de  défense  qu'elle  a 
ménagés  aux  animaux,  III  ii 
2.  —  sa  justification  contre 
le  Momus  d'Esope,  III  ii  7.-— 
sa  sagesse  dans  la  composi- 
tion des  cornes,  III  ii  9  11.— 
sa  prévoyance  en  cas  de  po- 
sition défectueuse  de  l'artère, 

III  m  8.  —  sa  prévoyance  en 
séparant  le  haut  et  le  bas 
dans  l'animal,  et  en  laissant  la 
pensée  dans  une   région  plus 


calme,  III  x  2.  —  nouveau 
témoignage  d'admiration  d'A- 
ristote  pour  la  sagesse  de  la 
nature,  III  xi  2  n.  —  admi- 
ration bien  connue  d' Aristote 
pour  sa  sagesse,  III  xiv  19  n. 
—  but  qu'elle  se  propose  tou- 
jours, IV  II  5  «.  —  membra- 
neuse de  l'épiploon,  dans  les 
animaux,  terrestres  ou  aqua- 
tiques, qui    ont   du    sang,    IV 

III  3.  —  son  objet  en  donnant 
la  sensibilité  à  divers  ani- 
maux, IV  V  35.  ~  diverse 
des  insectes,  IV  vi  2.  —  la 
nature  n'employé  qu'un  or- 
gane à  une  seule  fonction, 
toutes  les  fois  qu'elle  le  peut, 

IV  VI    8.    —    sa     prévoyance 
dans    la    distribution    des  or- 
ganes, IV  VIII  6.  —   des  qua- 
drupèdes    et    des     hommes  ; 
des  mollusques,  des  testacés 
et  des  crustacés,  représentée 
graphiquement  par  une  ligne 
droite  recourbée  d'une  extré- 
mité  à   l'autre,   IV  ix  3  4.  --- 
rapports  que  la  nature  a   mis 
entre  le  manteau  et   les  pieds 
des    seiches,   des   teuthies    et 
des  polypes,   IV   ix   8.  —    et 
essence  de   l'homme,  IV  x  6. 
—  haute   estime  de  la   nature 
de    l'homme,    que    Socrate    a 
proclamée  le  premier,  IV  x  6 
,1.  —  la  sagesse  de    la  nature 
attribue    l'instrument    à     qui 
qui    peut  s'en    servir  ;     elle  a 
donné   la    main    à    l'être     ca- 
pable   de    pratiquer    le    plus 
d'industries  et  le  plus  d'arts, 
IV  X  14  16.  —  des  jambes  de 
l'homme   et    des    autres    ani- 
maux, IV  X  35.—  sagesse  de  la 
nature,  qni  ne  fait  rien  en  vain, 
IV    XIII    3.    —   histoire    de    la 
nature,  M  i  6.    —   admiration 
d'Aristotc   pour    ses   œuvres, 
M  VIII  1.   —  sa    loi    générale, 
M    XI    6.    —    sa    sagesse  dans 
toutes  ses  œuvres,  M  xii  3.  — 


490 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  491 


admiration  d'Aristote  pour 
ses  œuvres,  M  xiv  5  n  ;  xvii  4 
n.  —  sa  sagesse,  M  xvii  5.  — 
Aristote  proclame  qu'il  n'y  a 
pas  de  hasard  dans  la  nature  ; 
admiration  et  enthousiasme 
qu'elle  lui  inspire  ;  la  na- 
ture ne  fait  jamais  rien  eu 
vain,  P  X.  —  histoire  de  la 
nature ,  expression  unique 
dans  les  œuvres  d'Aristote, 
D  M. 

Navire,  comparaison  de  la  for- 
me de  sa  proue  avec  la  con- 
formation des  oiseaux  de 
proie,  M  X  7.  —  comparaison 
de  la  marche  d'un  navire  de 
charge  avec  le  vol  des  coléo- 
ptères ,  M  X  5. 

Naxos,  citée  pour  ses  moutons 
et  ses  chèvres,  et  pour  l'excès 
de  leur  fiel,  IV  ii  3. 

Nécessaire,  acceptions  diverses 
où  se  prend  ce  mot,  I  i  9.  — 
distinction  qu' Aristote  fait 
toujours  des  deux  nuances  de 
ce  mot,  I  I  9  rt.  —  explication 
des  théories  ordinaires  d'A- 
ristote sur  le  nécessaire  hy- 
pothétique, IV  IX  11  n. 

Nécessité  absolue  ;  nécessité 
hypothétique  dans  les  choses 
de  la  nature,  I  i  9.  —  choses 
auxquelles  elle  s'applique,  et 
choses  auxquelles  elle  est 
inapplicable,  I  i  12.  —  ses 
deux  faces  définies  dans  les 
livres  d'Aristote  sur  la  Phi- 
losophie ;  sa  place  dans  la 
nature,  I  i  34  et  suiv.  —  ré- 
sultant d'une  hypothèse  ;  con- 
ditions qu'elle  exige,  I  i  35  w. 
—  baunie  de  l'étude  de  la 
nature  par  Démocrite  et  So- 
crate,  I  i  37.  —  significations 
diverses  de  ce  mot,  I  i  38.  — 
de  la  position  de  l'artère  et 
du  pharynx,  III  m  12.  — 
qu'Aristote  appelle  hypothé- 
tique, M  XI  1  n.  —  et  cause 
de  la   conformation  des  pieds 


chez  les  polypodes  privés  de 
sang,  M  XVI  2  3. 
Neptune,    découverte    de    cette 
planète  par  M.  Leverrier,  M  ii 

I  n. 

Nerfs  de  mouvement  et  nerfs 
de  sensibilité, distinction  attri- 
buée à  Rufus  et  que  lui-même 
rapporte  à  Erasistrate,  Plxv. 

Nérites,  leur  organisation,  IV 
V  14. 

Névroptèr  s,  leur  appareil  buc- 
cal, IV  XII  3  n. 

Newton,  cité  sur  la  Physique,  ou- 
vrage dans  lequel  Aristote  se 
montre  son  précurseur,  P  M 
276. 

Nez  de  l'éléphant,  son  organi- 
sation toute  particulière,  II 
XVI  2  et  suiv.  —  chez  les  rep- 
tiles et  les  oiseaux,  II  xvi  7. 

NioBÉ  changée  en  pierre,  exem- 
ple cité  à  l'appui  de  la  théo- 
rie sur  la  vie,  I  i  25  /i. 

Nombril,  il  n'y  en  a  pas  chez  les 
oiseaux,  IV  xii  10. 

Nourriture  des  animaux  et  des 
plantes  ;  d'où  ils  la  tirent  ; 
ses  élaborations  successives  ; 
ses    rapports    avec    le    sang, 

II  m  6  11.  —  tous  les  ani- 
maux la  recherchent  avide- 
ment, II  XVII  13.  —  et  excré- 
ments chez  les  animaux,  or- 
ganes que  la  nature  a  destinés 
à  leurs  élaborations  succes- 
sives, III  XIV  19  20.  —  des 
oiseaux,  IV  xii  6  n. 

Nouvelle  Méchanique  des  mou- 
vements de  l'homme  et  des 
animaux,  ouvrage  de  Barthez, 
cité  sur  les  profondes  diffé- 
rences dans  la  station  droite 
chez  les  oiseaux  et  chez 
l'homme,  M  v  4  /i.  —  citée  sur 
la  reptation,  M  vu  6  /i.  — 
résumé  de  la  théorie  person- 
nelle de  Barthez  sur  le  prin- 
cipe vital,  P  M  302  et  suiv. 
Voir  Barthez. 

Nutrition,  siège   unique    de   la 


nutrition,  de  la  locomotion  et 
de  la  sensation,  II  i  15.  — 
généralité  de  cette  fonction 
dans  toute  la  nature  animée, 
II  m  6  n.  —  des  végétaux.  II 
j,i  g  ,1.  —  l'organe  de  la  nu- 
trition détermine  le  haut  dans 
l'animal   et  dans  la  plante,  M 

IV  3  n. 

—  Traité  de  la  Nutrition, 
ouvrage  d'Aristote,  qui  n'est 
pas  parvenu  jusqu'à  nous,  III 


Obliquité  de  la  marche  des 
crabes,  M  xiv  4  5  ;  M  xvi  3  ; 
XVII  2.  Voir  Crabes. 

Observation,  première  règle  de 
la  méthode  d'Aristote  ;  erreur 
des  Modernes  sur  sa  décou- 
verte ;  elle  avait  été  comprise 
et  pratiquée  deux  mille  ans 
avant  Bacon,  son  inventeur 
soi-disant,  1 1  7  /i.  —  méthode 
recommandée  par  Aristote,  P 
vin.—  des  faits,  recommandée 
avant  tout  par  Aristote,  P  M 
277.  —  anatomiques  d'Aris- 
tote sur  les  veines  et  leur 
principe,  III  iv  9.  —  insuffi- 
santes des  Anciens  sur  la 
corrélation  de  la  bile  et  de  la 
longévité,  IV  ii  7  8. 

Odorat,  sens  intermédiaire  en- 
tre ceux  du  toucher  et  des 
saveurs,  II  x  6.  —  et  ouïe, 
dans  les  poissons  et  autres 
animaux   semblables,  II   x  7. 

Œil,  sa  constit  ition,  II  xii  1  et 
,1.  —  organisation  de  l'œil  et 
de  la  pupille,  II  xiii  2.—  son 
organisation  chez  les  oiseaux, 
11  XIII  1-6  et  M. 

Œsophage,  fonction  spéciale  de 
cet  organe,  III  m  in.  —  or- 
gane du  cou  ;  son  rôle  et  son 
organisation  ;  son  point  de  dé- 


V  6  w.  —  l'ouvrage  spécial 
d'Aristote  sur  cette  question 
n'est  pas  parvenu  jusqu'à 
nous,  III  XIV  3  w.  —  le  traité 
de  la  Nutrition  ou  de  l'Ali- 
mentation, mentionné  encore 
par  Aristote  dans  d'autres  ou- 
vrages, n'est  pas  parvenujus- 
qu'à  nous  IV  iv  3  /i.  —  traité 
de  la  Nutrition,  ouvrage  perdu 
d'Aristote,  P  iv. 


o 


part  ;  sa   position  ;  sa  nature, 
III  III  1-3.  —  sa  nature,   III 
III  3  4/1.  —  sa  position,   III 
III  5  n.  —  sa  direction,  III  m 
12.  —  position  nécessaire  de 
l'œsophage,  III  m  3. —  de  l'ar- 
tère et  du  pharynx,  III  m  12. 
—  des  céphalopodes,  IV  v  6  /i. 
Œuf,   dans    les    bivalves,  diffi- 
culté à  expliquer  ce  que  Aris- 
tote prend  pour  leur  œuf,  IV 
V  19  /i.    —    des    hérissons   de 
mer,  IV  v   17.  —   leur   gros- 
seur pendant  les  pleines  lunes; 
nécessité  de  leur  nombre  im- 
pair, IV  V   20  21.  —  analogie 
de    l'œuf    chez     les    ovipares 
avec  le  lait  des  vivipares,  IV 
XI    14. 
Œuvres    conservées    d'Aristote 
et  œuvres  ravies  par  le  temps, 
leur   nombre    extraordinaire, 
P    IV  et   suiv.  —  inachevées 
d'Aristote   et  regrets  qu'elles 
nous  inspirent,  D  cciv. 
Oiseau  et  Oiseaux,  division  vul- 
gairement  reçue  qui  les    dis- 
tingue   des  poissons,    malgré 
leurs    analogies,  I    iv  2  «.  • 
nature  de  leurs   os,  II  ix  10. 
—   nature   de   leurs  os;    leur 
force;    leur  légèreté,   II  ix  10 
fi^    —    cause    qui    fait    quils 


492 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


493 


è 


n'ont   pas  d'oreilles,  II  xii  1. 

—  organisation  de  leur  œil, 
II  XIII  1-6  et  «.  —  appareils 
qui  protègent  la  vue  des  oi- 
seaux pesants,  II  xiii  1.  — 
jeu  de  leurs  paupières  ;  leur 
vue  peu  longue,  II  xiii  3.  — 
de  proie,  leur  vue  perçante  ; 
élévation  prodigieuse  de  leur 
vol,  II  xiii  6.  —  n'ont  pas  de 
cils,  II  XIV  2.  —  leur  nature  ; 
leur  organisation  ;  impossibi- 
lité qu'ils  aient  un  nez,  II  xvi 
8.  —  leur  bec  tenant  lieu  de 
dents  et  de  lèvres,  II   xvi  10. 

—  rapports  que  la  conforma- 
tion de  l'oiseau  peut  avoir 
avec  celle  de  l'homme,  II  xvi 
10  /i.  —  définition  de  leur 
voix,  II  xvii  4  «.  —  organi- 
sation de  leur  langue  ;  voix  va- 
riées des  petits  oiseaux  ;  ils  se 
communiquent  et  s'instruisent 
entre  eux,  II  xvii  4  5.  —  leur 
bec  leur  tient  lieu  de  bouche; 
différences  du  bec  selon  les 
espèces  ;  selon  les  usages 
auxquels  il  sert,  et  selon  le 
secours  dont  l'animal  a  be- 
soin, III  i  12-15.  —  ouverture 
de  leur  larynx,  III  m  8  /«.  — 
nature  de  leur  poumon,  III  vi 
5.  —  degrés  de  leur  chaleur 
intérieure,  III  vi  1  n.  —  di- 
mension de  leur  rate,  III  vu 
11.  —  absence  de  vessie  chez 
les  oiseaux,  III  viii  2.  — 
quelques-uns  ont  des  espèces 
de  reins   fort  larges,  III  ix  1. 

—  leur  foie  se  rapproche  de 
celui  des  vivipares  ;  couleur 
de  leur  foie  ;  leur  organi- 
sation, III  XII  2.  —  figure, 
position  et  couleur  de  leur 
foie,  m  XII  2/1.  —  diffé- 
rences que  prési'nte  leur  es- 
tomac ;  leur  gésier  et  sa  fonc- 
tion ;  leur  nourriture,  III  xiv 
8-11.  —  appareil  qui  rem- 
place chez  eux  celui  de  la 
mastication  chez  les  mammi- 


fères, III  XIV  9  et  suiv.  n.  — 
cause  de  leur  constitution 
pareille  aux  nains,  IV  x  11. 
—  leurs  paupières  ;  leur  vue 
perçante  ;  leurs  mâchoires, 
IV  XI  7.  —  organisation  com- 
mune à  tous  les  oiseaux  ; 
leur  différence  entre  eux  n'est 
que  du  plus  au  moins  ;  com- 
paraison de  leur  organisation 
à  celle  des  autres  animaux, 
IV  XII  12.  —  leurs  ailes  ; 
leur  bec  ;  longueur  de  leur 
cou,  suivant  leur  genre  de 
vie  ;  flexions  de  leurs  pattes, 
IV  XII  2  et  suiv.  —  particula- 
rité essentielle  qui  le  sépare 
du  reste  des  êtres,  IV  xii  2 
n.  —  dont  le  cou  dépasse  le 
longueur  des  pattes,  IV  xii  3 
n.  —  leur  genre  de  vie  ;  leur 
nourriture  ;  leur  constitution  ; 
caractère  essentiel  de  leur  or- 
ganisation ;  os  qui  leur  est 
particulier,  omis  dans  la  des- 
cription d'Aristote,  IV  xii  6  7 
n.  —  nature  de  leur  poitrine  ; 
absence  de  nombril  chez  les 
oiseaux  ;  puissance  ou  fai- 
blesse de  leur  vol,  IV  xii  9- 
11.  —  n'ont  pas  de  nombril, 
IV  XII  10.  —  n'ont  pas  d'om- 
bilic ;  partie  qui  peut-être  y 
répond,  IV  xii  10  n.  —  à 
serres  crochues  et  à  ergots  ; 
nature  de  leurs  corps  ;  usage 
de  leurs  moyens  de  défense, 
IV  XII  12.  —  conformation  de 
leur  hanche  ;  leur  nature  ; 
nombre  et  disposition  de  leurs 
doigts,  IV  XII  20-23.  —  cause 
de  la  longueur  de  leur  cou, 
IV  XII  19  n.  —  erreur  sur 
l'assimilation  de  leur  bassin 
à  une  cuisse  ;  position  de  leur 
tronc  ;  explication  de  Cuvier 
sur  la  cause  qui  fait  qu'ils  ne 
peuvent  se  tenir  droits,  IV 
XII  20  21  n.  —  ne  se  tient  pas 
droit  comme  l'homme  ;  con- 
formation de  sa  hanche;  nom- 


bre    et    disposition     de     ses 
doigts,  IV  XII  20-23.  —  masse 
de  son  corps,  IV  xiv  3. 
Oiseau,  ses  organes  de  locomo- 
tion ;  flexions  de  ses  appareils 
locomoteurs  en  sens  inverses 
de  ceux  de  l'homme,  M  i  3. — 
du   haut   et    du   devant    dans 
ces   animaux,  M   v   1.  —   vol 
des  oiseaux  et  mouvement  gé- 
néral  des   volatiles,  M  x  1  et 
suiv.  —  leur  mouvement  avec 
quatre  appareils  ;  nécessité  de 
l'action    simultanée    de   leurs 
ailes  et  de  leurs  pattes,  M  x  1. 
—  de  grand  vol,  action  de  leurs 
pattes  dans  le  vol,  M  x  4.  — 
de  proie,  rapidité  de  leur  vol  ; 
conformation  de  leur  tête,  de 
leur  cou  et  de  leur  thorax  en 
vue  du  vol  ;  légèreté  relative 
de  leurs  parties  postérieures, 
M  X  7  8.  —  leur   queue,   cal- 
culée de   manière   à   aider   la 
locomotion,  M  x  S  n.  —  des- 
cription  qu'en  fait  Cuvier,  M 

X  7  «;  XI  3  rt.  —  leur  confor- 
mation par  rapport  à  la  sta- 
tion droite;  organisation  de 
leur  hanche,  qui  fait  comme 
une  double  cuisse  ;  sa  fonction 
remarquable  ;  ne  peuvent  pas 
être  droits  comme  l'homme, 
M  XI  3  5.  —  sa  conformation 
générale,  M  xi  3  /i.  —  son 
organisation    particulière,    M 

XI  3  /i.  —  sa  station  droite  ; 
différences  qu'elle  présente 
avec  celle  de  l'homme,  Mxi5/î. 
—  différences  de  leurs  flexions 
avec  celles  de  l'homme  et  des 
quadrupèdes ,  M  xii  2.  — 
flexions  de  leurs  pattes  ;  rap- 
ports de  leur  nature  avec  celle 
des  quadrupèdes  ;  rôle  indis- 
pensable de  leurs  ailes,  M  xv 
1  et  suiv.  —  palmipèdes,  leur 
organisation  ;  position  et  na- 
ture de  leurs  pattes  ;  utilité 
de  la  disposition  de  ces  pattes, 
M  xvii  5.  —  comparaison  des 


oiseaux  et  des  poissons  ;  leurs 
différences  ;  leurs  rapports  à 
certains  égards  ;  position  des 
ailes  chez  les  uns  et  des  na- 
geoires chez  les  autres  ;  diffé- 
rence de  leur  queue,  M  xviii 
12. 

Ombilic,  ce  qui  le  représente 
chez  les  oiseaux  adultes,  IV, 
XIII  10  n. 

Ondulations  nécessaires  de  la 
marche  des  animaux  sans 
pieds,  etmanières  dont  elles  se 
produisent,  M  ix  7. 

Ongles,  matière  analogue  aux 
os;  leurs  emplois;  leiir  na- 
ture, II  IX  14  15.  —  chez 
l'homme,  leur  conformation, 
IV  X  21.  —  leur  rôle;  diff*é- 
rents  chez  l'homme  de  ce  qu'ils 
sont  chez  les  animaux,  IV  x 
21/1.  —  Galien  critique  la 
théorie  d'Aristote  sur  les  on- 
gles,  P  LXVIII. 

Onychoteuthis,  espèce  de  cal- 
mar, ainsi  nommée  dans  la 
zoologie  moderne,  IV  ix  7  n. 

Ophidiens,  raison  pour  laquelle 
ils  méritent  spécialement  le 
nom  de  reptiles,  IV  xi  2  /i. — 
leur  organisation  ne  com- 
porte guère  de  cou,  IV  xi  11 
n.  —  leur  reptation  est  un  des 
phénomènes  de  locomotion 
les  plus  remarquables,  M  viii 
1  n. 

Opposés,  servant  à  la  méthode 
de  division  ;  leurs  différences, 
I  m  10. 

Optimisme,  application  de  ce 
principe  qu'Aristote  emprun- 
tait à  l'école  Platonicienne, 
IV  X  15  et  /i.  —  principe 
qu'Aristote  a  toujours  sou- 
tenu, IV  XI  12  n  ;  et  IV  xii  16 
n.  —  principe  posé  par  Aris- 
tote,  M  II  2.  —  naturalistes 
qui  s'y  sont  rangés  ;  sa  né- 
cessité pour  la  science,  M  ii 
2/1.  —  qu'Aristote  a  toujours 
professé,    sur    les    traces  de 


|i 


404 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


Plalon  et  de  Socrate,  M  viii 
in.  —  principe  qu'Aristote 
invoque  ordinairement,  M  xi 
6/1.  —  application  nouvelle 
qu'Aristole  fait  de  cette  théo- 
rie, dont  il  est  un  des  défen- 
seurs les  plus  autorisés,  M  iv 
3  /{. 
Opuscules  psychologiques,  ou 
Parva  naturalia,  d'Aristote, 
cités  sur  les  fonctions  des 
animaux,  I  i  4  //.  —  cités 
pour  le  traité  de  la  Respi- 
ration, dans  lequel  Aristote 
réfute  des  théories  antérieures 
à  la  sienne,  I  i  38  /<.  —  cités 
sur  des  études  spéciales  qu'a- 
vait faites  Aristote  de  quel- 
ques fonctions  communes  à 
tous  les  animaux,  I  v  13  «. — 
cités  pour  le  traité  spécial 
qu'Aristote  a  consacré  au 
Sommeil ,  à  la  Veille ,  à  la 
Vieillesse,  etc.,  II  ii  10  n.  — 
traité  spécial  de  la  Respira- 
tion, cité  pour  les  opinions 
qu'Aristote  y  réfute  sur  la 
respirîition,  III  i  9  w.  —  les 
traités  du  Sommeil,  de  la  Jeu- 
nesse ,  du  Mouvement,  cités 
sur  les  fonctions  essentielles 
attribuées  au  cœur,  III  m  12 
/i;  III  IV  9  /i.  —  cités  sur  la 
théorie  de  la  sensibilité,  III 
V  3  n.  —  traité  de  la  Longé- 
vité, cité  sur  les  animaux  qui 
n'ont  pas  de  sang,  III  x  8  n. 

—  du  Sommeil,  cité  sur  le 
traité  de  l'Alimentation  ou  nu- 
trition, mentionné  encore  par 
Aristote  dans  d'autres  ouvra- 
ges, IV  IV  3  /i.  —  traité  de  la 
Respiration,  cité  sur  l'étude 
des    branchies,    IV   xiii   9  n. 

—  et  Histoire  des  Animaux, 
cités  sur  le  renvoi  qu'y  fait 
Aristote,  dans  son  traité  de  la 
Respiration,  pour  le  méca- 
nisme de  la  respiration  chez 
les  cétacés  à  évent,  IV  xiii  17 
H.   ^-  d'Aristote,  leur  carac- 


tère, P  IV.  —  le  traité  du 
Mouvement  dans  les  ani- 
maux, cité  pour  les  principes 
généraux   du   mouvement,   M 

II  4  /i.  —  cité  sur  le  jugement 
des  commentateurs  dans  l'An- 
tiquité, relativement  à  l'au- 
thenticité du  traité  de  la  Mar- 
che des  animaux,  D  M  318. — 
cités  sur  des  ouvrages  qui  en 
font  partie,  D  M  318. 

Opuscules  de  M.  Titze  (1819  et 
1826),  cités  sur  le  déplacement 
du  premier  livre  du  traité  des 
Parties  des  animaux,  D  ce. 

Orangs,  sont  les  singes  pro- 
prement dits  ;  Buffon  en  fai- 
sait sa  première  classe  ;  leur 
conformation,  IV  x  38  //. 

Ordre  admirable  de  l'univers, 
I  I  30. 

Oreilles  dans  les  quadrupèdes; 
leur  position  apparente  et 
réelle;  leur  utilité,  II  xi  1. 

Organes,  qui  se  résolvent  défi- 
nitivement en  parties  simi- 
laires, II  I  8  et  w.  —  sens 
divers  de  ce  mot,  II  ii,  12  n.  — 
intérieurs,  dépendant  du  cœur, 
dans  les  animaux  ;  leur  com- 
position ;  leur  nature,  II  i  16 
17.  —  des  poissons,  II  x  7  n. 

—  de  la  voix  et  ses  emplois 
divers,  II  xvi  13  /i.  —  diffé- 
rences des  organes  qui,  dans 
les  animaux,  leur  sont  utiles 
à    l'attaque   et  à    la    défense, 

III  I  6  7.  —  dans  lequel  la 
nature  a  réuni  diverses  fonc- 
tions :  pour  la  respiration, 
pour  le  langage  et  pour  le 
combat,  III  i  10.  — différents, 
que  renferme  le  cou,  III  m  1. 

—  destinés  à  l'élaboration 
successive  des  aliments,  III 
XIV  19.  —  de  l'alimentation, 
chez  les  animaux  qui  n'ont 
pas   de   sang,  IV  v  1  et  suiv. 

—  de  l'alimentation,  chez  tous 
les  animaux  inférieurs,  IV  v 
32.  —  différences   qu'ils  pré- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


95 


sentent,  IV  v  36.  —  sexuels, 
chez  l'homme  et  leur  dispo- 
sition spéciale,  IV  x  33.  — 
qui  se  trouvent  dans  la  tête 
des  poissons,  IV  xiii  9.  — 
locomoteurs  ;  leur  nombre  va- 
riable, mais  toujours  pair,  M 
il  3.  —  correspondants  à 
ceux  des  autres  animaux  qui 
servent  à  la  locomotion,  M  i 
3  n.  — des  sens  chez  l'homme 
et  leur  direction,  M  iv  4  n. 

Organisation  diverse  des  ani- 
maux, II  viii  3  et  suiv.  —  des 
insectes  et  des  mollusques, 
tout  l'opposé  de  celle  des 
crustacés  et  des  testacés,  II 
VIII  6.  —  générale  du  système 
osseux  dans  les  animaux,  en 
vue  des  flexions  et  des  mou- 
vements, mais  surtout  en  vue 
de  la  solidité  et  de  la  conser- 
vation du  corps,  II  IX  5.  — 
de  la  tête  de  l'homme,  qui 
n'est  pas  charnue  ;  erreurs  à 
ce  sujet,  II  X  4.  —  double, 
des  sens  et  dans  la  langue,  II 
X  12  n.  —  de  l'œil  et  de  la 
pupille  chez  l'homme  et  chez 
certains  animaux,  II  xiii  2. — 
de  la  langue  de  l'homme  et 
des  animaux,  II  xvii  2.  —  du 
diaphragme  dans  les  animaux 
qui  ont  du  sang,  III  x  3.  — 
singulière  des  hérissons  de 
mer,  IV  v  17.  —  organisation 
humaine,  IV  x  35  36  /i.  — 
double  de  l'autruche,  ou  moi- 
neau de  Libye,  IV  xiv  1  et  suiv. 

Oribase,  sa  patrie  ;  médecin  et 
ami  de  l'Empereur  Julien  ; 
son  immense  collection,  faite 
par  l'ordre  de  l'empereur  ; 
aperçu  de  cet  ouvrage  ;  incer- 
titude sur  ses  études  de  phy- 
siologie comparée,  P  lxix.  — 
ses  travaux  physiologiques, 
P  LXIX  et  Lxx.  —  médecins 
fameux  auxquels  il  a  emprunté 
son  utile  recueil  ;  médecin  de 
Julien,  P  LXX. 


Origine  des  choses ,  théorie 
combattue  par  Aristote,  I  i  30 
n.  —  du  monde,  cause  à  la- 
quelle il  la  faudrait  rapporter, 
si   toutefois   il  a  une  origine, 

I  I  30. 

Origine  de  la  moelle  et  des  os, 

II  VI  4  /î. 

Orthoptères,  second  ordre  des 
insectes  ;  nombre  de  leurs 
pattes,  IV  VI  10  n. 

Oryx  ou  Pasan,  n'a  qu'une 
corne  et  le  pied  fourchu  ;  ex- 
plication de  cette  anomalie, 
m  II  5  6. 

Os  du  crâne  de  l'homme  et  des 
quadrumanes,  II  vu  15  «.  — 
leur  rôle  dans  les  animaux,  et 
rôle  des  parties  correspon- 
dantes ;  leur  cause;  leur  na- 
ture propre,  II  viii  3.  —  de 
la  seiche  ;  sa  composition  ; 
son  emploi,  II  viii  7  n.  —  et 
veines,  leurs  ressemblances 
et  leurs  différences,  II  ix  1. 
—  qui  composent  le  squelette, 
et  os  isolés  dans  l'homme,  II 
IX  1  n.  —  comparaison  du 
système  des  os  et  du  système 
des  veines,  II  ix  1  3  a<.  —  né- 
cessité de  leur  continuité  ; 
leur  principe,  II  ix  2  4.  — 
objet  de  leurs  jonctions  en- 
tre eux,  II  IX  5  n.  —  leur  du- 
reté plus  ou  moins  grande,  H 
IX  8  10.  —  des  oiseaux,  leur 
nature  ;  leur  force  ;  leur  légè- 
reté, II  IX  10  w.  —  rapport 
de^  os  et  des  cornes  ;  rapport 
des  cornes  avec  les  os  et  les 
crocs,  III  II  12.  —  rôle  qu'ils 
jouent  relativement  aux  mus- 
cles, M  VI  1  n.  —  et  veines, 
leurs  rapports,  P  xxxii.  —  ce 
qu'il  y  a  de  commun  entre  eux, 
P  ibid. 

Osselet,  son  usage  dans  les 
animaux  qui  l'ont,  et  sa  posi- 
tion, IV  X  41  42.  —  rôle  de 
l'osselet  dans  les  animaux  qui 
ont   cet  os,  IV  x  41  et  n. 


496 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE   ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


497 


f[> 


là-,  i 


■0 


Osseux,  système  osseux  dans  les 
animaux,  son  organisation  gé- 
nérale en  vue  des  flexions  et 
des  mouvements,  mais  sur- 
tout en  vue  de  la  solidité  et 
de  la  conservation  du  corps, 
n  IX  5. 

OsTÉoLOGiE,  erreur  d'Aristote 
sur  les  os  du  cou  chez  le  loup 
et  le  lion,  IV  x  5  w. 

Ouïe  et  vue,  pourquoi  ces  deux 
sens  sont  surtout  dans  la 
tète,  II  X  6.  —  l'une  est  à  la 
circonférence,  et  l'autre  en 
avant,  II  x  11.  —  et  odorat, 
dans  les  poissons  et  autres 
animaux   semblables,  II    x   7. 

—  ses  rapports  avec  la  vue, 
II  X  10  w.  —  étude  sur  ses 
organes  ;  une  des  moins  avan- 
cées de  toute  la  science,  II  xi 
2  n. 

Ours,  leur  toupet  de  crins  ;  leur 
queue,  II  xiv  3  4. 

Oursins  de  mer,  leur  organisa- 
tion ;  leur  partie  mangeable  ; 
leurs  prétendus  œufs,  IV  vl7 
18  n.  —  situation  de  leurs 
cinq  ovaires  ;  leurs  cinq  dents; 
n'ont  pas  cinq  estomacs  ;  com- 
position de  leur  corps,  IV  v 
21  H.  —  leur  division  en  cinq 
compartiments,  IV  v  23  /i.  — 
leur  mouvement  ;  leurs  pieds, 
IV  V  24  n. 

Outarde,  nombre  de  ses  doigts, 
IV  XIII  22  w. 

Ouvrages  spéciaux  d'Aristote 
sur  quelques  fonctions  com- 
munes  aux   animaux,  I  i  4  //. 

—  divers  d'Aristote,  cités  par 
lui-même,  I  i  11.  —  d'Aris- 
tote, auxquels  l'auteur  fait 
allusion,  II  i  2  «.  —  d'Aris- 
tote, cités  sur  l'action  et  les 
causes  du  froid,  II  ii  20.  — 
divers  d'histoire  naturelle,  ci- 


tés sur  les  rapports  des  sens 
avec  l'encéphale,  II  vu  3  n. — 
d'Aristote,  sur  les  Plantes  en 
deux  livres,  II  x  2  /{.  —  spé- 
ciaux d'anatomie,  qu'Aristotc 
avait  composés,  III  v  13  w. — 
cités  par  Aristote  sur  la  diffé- 
rence du  suif  et  de  la  graisse, 
III  IX  7.  —  d'Aristote,  cités 
par  l'auteur  sur  les  animaux 
qui  vivent  encore  longtemps 
après  qu'on  les  a  décapités, 
III  X  8. —  d'Aristote,  qui  trai- 
tent de  la  Génération  et  de  la 
Nourriture,  cités  par  lui  sur 
l'explication  de  la  double 
fonction  des  intestins,  III  xiv 
3.  —  d'Anatomie  et  Histoire 
des  animaux  ,  cités  à  propos 
des  organes  sexuels,  IV  x  32. 

—  consacrés  par  Aristote  à 
l'anatomie,  ne  sont  pas  par- 
venus jusqu'à  nous,  IV  x  32 
n.  —  perdus  d'Aristote,  sur 
les  plantes,  M  iv  1  «.  —  d'A- 
ristote, consacrés  à  la  théorie 
du  mouvement,  P  M  275.  — 
physiologiques  d'Aristote,  ci- 
tés par  Claude  Perrault,  P  M 
301. 

Ovide,  ses  vers  admirables  sur 
l'homme,  M  v  3  /i. 

Ovipares,  organisation  de  leur 
langue  ;  inutile  pour  la  fonc- 
tion de  la  voix,  II  xvii  6.  — 
dimensions  et  nature  de  leur 
rate,  III  vu  11.  —  différences 
de  leurs  viscères  avec  ceux 
des  poissons  et  des  vivipares, 
III  XII  2.  —  quadrupèdes  ovi- 
pares, étude  de  leurs  intes- 
tins et  de  leur  estomac,  IV  i  1. 

—  rapprochement  de  leur  for- 
me de  celle  des  vivipares  ; 
leur  langue,  IV  xi  2.  —  forme 
de  leurs  dents  ;  leurs  organes 
des  sens,  IV  xi  5. 


Pachydermes  à  sabot;  leurs  sty- 
lets, qui  représentent  deux 
doigts  latéraux,  IV  x  21  «. 

Palais  des  poissons  ;  sa  nature, 
II  xvii  11. 

Paléontologie,  science  créée 
par  les  recherches  de  Cuvier 
sur  les   ossements  fossiles,  P 

XCIII. 

Palmipèdes,  nature  et  utilité  de 
leur  bec,  III  i  14.  —  descrip- 
tion   de  leur    bec,   III  i  14  n. 

—  longueur  de  leur  cou  sui- 
vant leur  genre  de  vie,  IV  xii 
3.  —  longueur  de  leur  cou,  IV 
xii  3  //.  —  leurs  pieds  divisés, 
IV  XII  4.  —  conformation  de 
leurs  pieds,  IV  xii  16  n.  — 
leur  organisation  ;  disposition 
do  leurs    pieds,    IV  xii  15  16. 

—  nombre  de  leurs  doigts, 
IV  XII  22.  —  ordre  qu'ils  for- 
ment dans  la  zoologie  mo- 
«lerne  ;  nature  de  leurs  tarses, 
M  XVII  3  n. 

Paon,  direction  de  son  vol,  M 
X  3.  —  inutilité  de  sa  queue 
relativement  au  vol,  M  x  6  et 
II.  —  époque  où  il  a  toute  sa 
((ueue;  celle  où  il  la  perd,  et 
telle  où  il  la  reprend,  M  x  6  w. 

Paré  (Ambroise),  cité  sur  la  pre- 
mière des  règles  qu'a  tracées 
Aristote  en  histoire  naturelle, 
P  VI.  —  le  plus  savant  des 
anatomistes  français  de  son 
temps  ;  rois  dont  il  a  été 
le  chirurgien;  son  principal 
ouvrage;  son  étude  de  phy- 
siologie comparée  dans  son 
«  Livre  des  animaux  et  de  l'ex- 
cellence de  l'homme  »  ;  époque 
de  sa  mort,  P  lxxx. 

Pakent,  critiqué  par  Barthez 
pour  son  opinion  sur  les  cau- 

T.    11. 


SCS  du  mouvement,  P  M  304. 

Parménide  et  Empédocle,  leurs 
contradictions  sur  les  princi- 
pes du  chaud  et  du  froid  dans 
les  animaux,  II  ii  8. 

Parménide,  sa  théorie  du  chaud 
et  du  froid  ;  ses  travaux  phy- 
siologiques, II  II  8  n. 

Parties  similaires  dans  les  ani- 
maux et  parties  non-similai- 
res ,  formant  la  seconde  et  la 
troisième  combinaisons  des 
premiers  éléments,  II  i  3.  — 
similaires  et  non-similaires , 
dans  l'organisation  des  ani- 
maux; fonctions  des  unes  et 
des  autres  ;  simplicité  des 
parties  similaires;  complexité 
des  parties  non-similaires,  II 

I  7-12.  —  similaires  et  parties 
non-similaires;  rôle  des  par- 
lies  liquides  et  solides,  sèches 
et  molles,  II  ii  1-4.  —  liqui- 
des et  solides  du  corps,  II  ii 
3/1.  —  déllnition  de  cette  ex- 
pression, dont  l'emploi  devra 
être  fréquent  en  histoire  na- 
turelle, II  V  13.  —  similaires, 
matières  qu'elles  compren- 
nent, II  VIII  1  n.  —  essen- 
tielles des  animaux,  à  l'exclu- 
sion des  plantes  ;  nouvelles 
considérations  sur  cette  étude, 

II  X  1  et  suiv.  —  essentielles 
à  l'animal,  II  x  1  w.  —  diver- 
ses ,  qui  forment  l'intestin 
dans  les  animaux,  III  xiv  18. 
—  distinction  entre  les  parties 
similaires  et  les  parties  non- 
similaires,  P  XII.  —  liquides, 
indispensables  au  développe- 
ment de  l'animal,  P  xiii.  — 
similaires,  étude  physiologi- 
que d'Aristote  sur  ces  parties, 
P  xxxn .  —  complexes  et  non 


s 


498  TABLE  ALPIIABÉTIOUK  DES  MATIERES 


lioniogèiios,  P  XXXIV.  — élude 
physiologique  d'Aristote  des 
parties  similaires  ou  élénien- 
I aires  des  animaux,  P  xxxiv 
«t  suiv.  —  partie  de  l'animal 
qui  comprime  ;  partie  com- 
primée dans  ses  mouvements 
de  locomotion,  M  m  5.  —  du 
mouvement,  l'une  qui  se  meut, 
l'autre  qui  est  immobile;  point 
commun  à  toutes  deux,  M  vi 
1.  —  postérieures  du  corps 
des  oiseaux  de  proie  ;  leur  lé- 
«çèreté  relative,  M  x  8.  — rap- 
port des  parties  supérieures 
et  des  parties  inférieures  du 
corps  de  l'animal,  M  xi  1. 
Parties  des  animaux,  traité  d'A- 
ristote, théorie  de  la  méthode 
en  histoire  naturelle,  placée 
au  début  de  cet  ouvrage  d'a- 
iiatomie  comparée,    I    i   i    n. 

—  ordre  suivi  par  l'auteur 
dans  cet  ouvrage;  sujet  qu'il 
y  traite;  II  i  1  «.  —  Disser- 
tation sur  la  composition  de 
cet  ouvrage,  citée  sur  le  dé- 
sordre de  la  lin  du  qua- 
trième livre,  IV  v  38  // .  —  son 
objet  est  d'expliquer  le  mé- 
canisme des  fonctions  de  cha- 
t|ue  organe  et  de  chaque  vis- 
cère, IV  XI  1  «.  —  objet  de 
cette  étude  dans  le  premier 
livre  tout  entier,  M  i  1  «.  — 
sujet  de  cet  ouvrage,  M  i  in. 

—  cité  sur  l'identiftcation  du 
batos,  M  IX  11  //.  —  cité  sur 
la  main  de  l'homme  et  sa  pro- 
digieuse organisation,  M  xii 
7  rt.  —  indication  de  la  suite 
et  du  complément  régulier  de 
cet  ouvrage,  M  xix  3  n. 

—  place  que  ce  traité  occu;.e 
dans  le  système  zoologique 
d'Aristote  ;  caractère  de  cet 
ouvrage  ;  analyse  de  ses  quatre 
livres ,  P  i  et  suiv.  —  science 
inaugurée  dans  cet  ouvrage, 
P  m.  —  sujet  du  premier  li- 
vre  de   cet    ouvrage,    P  v.  — 


emprunts  que  Pline  a  faits  à 
ce  traité,  P  lxii.  —  authenti- 
cité de  cet  ouvrage  d'Aris- 
tote, D  cxci.  —  appréciation 
impartiale  de  cet  ouvrage,  D 
cxcviii.  — nouvelle  preuve  de 
l'authenticité  de  ce  traité,  D 
cxcviii.  —  ce  traité  est  une 
théorie  de  physiologie  et  d'a- 
natomie  comparée,  D  ccii.  — 
et  Histoire  des  Animaux;  dif- 
férence entre  les  sujets  de  ces 
deux  ouvrages,  D  cciv.  — 
cité  pour  la  durée  de  l'inter- 
ruption de  cette  étude,  P  M 
290.  —  ses  citations  du  traité 
de  la  Marche  des  Animaux, 
D  M  318.  — travaux  auxquels 
on  le  compare,  DM  320.  Voir 
Aristote. 

Parva  naturalia  ,  opuscules 
psychologiques  d'Aristote,  ci- 
tés sur  les  fonctions  des  ani- 
maux, I  i  4  w.  Voir  Opuscules. 

Pascal,  son  mot  cité  sur  l'in- 
telligence de  l'homme  et  la 
richesse  infinie  de  la  nature, 
P  XVI.  —  seul  a  surpassé  la 
profonde  et  éloquente  tristesse 
de  Pline,  en  parlant  de  l'hom- 
me, P  Lxiii.   —    son    ciron,  P 

CLXIV. 

Passage  de  l'animal  à  la  plante; 
difliculté  de  cette  question,  IV 
X  12  n. 
.  Passereau  de  Libye  (autruche), 
a  des  cils  ;  explication  de  son 
organisation  renvoyée  à  une 
étude  ultérieure,  II  xivl.  Voir 
Autruche. 

Patrizzi  ,  veut  déplacer  le  pre- 
mier livre  du  traité  des  Par- 
ties des  Animaux,  D  ce.  — 
hypothèses  qu'il  avance  dans 
ses  Discussions  péripatéti- 
qucs  pour  le  déplacement  du 
traité  des  Parties  des  Ani- 
maux, D  ibid. 

Pattes,  relation  des  pattes  et 
des  ailes  des  insectes,  IV  vi 
1.  — des  insectes;  différences 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


499 


dans  leur  longueur,  IV  vi9ct 
n.  —  des  insectes;  leur  nom- 
bre et  leur  position  ;  organi- 
sation des  pattes  dans  les  in- 
sectes qui  sautent,  IV  vi  9 
10.  •—  action  simultanée  des 
pattes  et  des  ailes  dans  le  vol 
des  oiseaux,  M  x  1.  —  leur 
action  dans  le  vol  des  oiseaux 
de  grand  vol,  M  x  4.  —  de  de- 
vant des  quadrupèdes  ;  leurs 
flexions.  M  xii  7  et  suiv.  — 
leurs  flexions  chez  les  oi- 
seaux, M  XV  1.  —  leur  orga- 
nisation chez  les  oiseaux  pal- 
mipèdes ;  utilité  de  leur  dis- 
position pour  nager,  M  xvii  5. 

Paupières,  leurs  fonctions,  II 
xiii  In.  —  différences  du  jeu 
des  paupières  chez  les  diffé- 
rentes espèces  d'animaux,  II 
xiii  2  et  suiv.  —  troisième 
paupière  des  oiseaux;  des 
quadrupèdes  ovipares,  II  xiii 
5  6  n. —  des  oiseaux,  IV  xi  6. 

Peau  des  mollusques,  IV  ix  5 
n.  —  des  poissons,  IV  xiii  14. 

Peignes,  leur  organisation  ,  IV  v 
22.  —  et  huîtres,  leur  classi- 
fication selon  Guvier,  IV  v  22 
n .  —  leur  organisation ,  IV  vu  2 . 

Pensée,  son  rapport  avec  le 
cœur,  III  X  3.  —  d'Aristote, 
reproduite  en  termes  simples 
et  grands  par  Pline  :  •  nudum 
et  in  nudà  humo  r,  IV  x  16  n. 

Pères  et  fondateurs  de  la  phy- 
siologie comparée,  dans  les 
temps  modernes,  P  lxxvii. 

Pergame,  en  Mysie,  patrie  de 
Galien,  P  lxvi. 

PÉRiPATÉTisME,  SCS  progrès  dans 
la  physiologie,  inaugurée  par 
le  maître,  P  lviii.  —  cité  sur 
l'idée  de  Dieu,  P  clxxix. 

Perrault  (1613-1688),  Claude, 
géomètre  et  architecte,  n'a  pas 
commis  la  même  faute  que 
Borelli  ;  son  ouvrage  a  De  la 
Méchanique  des  animaux  »  ; 
ses  théories  sur  le  mouvement 


animal,  fondées  sur  des  re- 
cherches anatomiques  fort 
étendues,  P  M  297.  —  ses 
travaux  mis  en  parallèle  avi'c 
ceux  de  Borelli,  de  Fabrice 
et  d'Aristote  ;  cas  qu'il  fait  du 
père  de  la  science,  P  M  298 
et  suiv. 

Perrault  (Claude),  son  ouvrage 
de  la  Méchanique  des  Ani- 
maux, cité  sur  le  principe  des 
causes  finales  et  de  l'opti- 
misme, M  II  2/1.  —  cité  sur 
la  reptation,  M  vu  6  «•  —  cité 
sur  le  mouvement  des  ailes 
de  l'oiseau,  M  ix  10  w.  — son 
ouvrage  sur  la  Méchaniqu(î 
des  Animaux,  P  M  297.  — 
analyse  de  cet  ouvrage,  ibid. 
et  suiv. 

Perrier  (M.  Edmond),  son  ou- 
vrage :  Anatomie  et  physio- 
logie animales,  cité  sur  la 
formation  du  chyle  et  l'action 
des  vaisseaux  lymphatiques, 
n  IV  6  w.  —  cité  sur  la  dis- 
tinction du  cartilage  et  de 
l'os,  II  IX  12  n. 

Perroquet,  nature  de  sa  langue, 
II  XVII  4  n. 

Pettigrew  (M.  J.  Bell),  citation 
de  ses  travaux  spéciaux  sur 
la  locomotion  chez  les  ani- 
maux ;  appréciation  de  ses 
recherches  ;  courte  analyse 
de  son  ouvrage,  P  M  310. 
—  admirateur  passionné  de 
la  nature  comme  Agassiz; 
très-sérieux  progrès  qu'il  au- 
ra fait  faire  à  la  science  de 
la  locomotion,  P  M  311  ^t 
suiv. 

Pettigrew  (M.  J.  Bell),  cité  sur 
les  causes  finales  et  l'opti- 
misme, M  II  2/1.  —  sou  ou- 
vrage sur  la  Locomotion 
chez  les  animaux,  cité  sur  la 
reptation,  M  vu  6  w.  —  sur 
le  mouvement  des  ailes  de 
l'oiseau,  M  ix  10  /î.  —  cité  sur 
un  mot   unique  pour  l'aile  de 


m 
If!' 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  501 


500  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


1  insecte  et  pour  laile  de  l'oi- 
seau, M  X  2  w.  —  cité  sur  l'a- 
nalyse des  monvenients  des 
chevaux,    et   des    animaux  du 


même  genre, 


M   XIV   3  n.   — 


son  heureuse  expression  sur 
le  vol,  mouvement  des  oi- 
seaux, M  XV  1  w.  —  son  ex- 
cellent ouvrage  sur  la  Loco- 
motion chez  les  animaux,  P  M 
;>10.  —  analyse  de  cet  ou- 
vrage, ibid.  et  suiv.  Voir  Bell 
Pettigrew. 
Pharynx,  erreur  d'Aristote  sur 
cet  organe,  III  m  1  w.  —  con- 
jecture au  sujet  de  cette  er- 
reur, III III  1  2  II.  —  office  que 
le  pharynx  remplit  ;  sa  na- 
ture, IIÏ  III  1  4  n.  —  organe 
<lu  cou;  sa  destination;  sa 
nature  ;  rôle  du  pharynx  dans 
la  voix,  III  III  1  4.  —  manière 
<l()nt  il  supplée  à  l'épiglotle 
chez  les  animaux  qui  n'ont  pas 
(le  poumon;  nécessité  de  sa 
position;    sa  direction,  III  m 

8  12. 
Phi-dre  de    Platon,    trad.  de  M 
V.  Cousin,  cité    sur  la  repré- 
sentation   des    Amours,   aux- 
(juels  on  prêtait  des  ailes,  M 

XI  5/1. 
Phénomènes  communs  que  pré- 
sentent tous  les    animaux,  1  i 

3. 

Philippe  II,  cité  à  propos  de  Vé- 
sale,  son  médecin,  dont  il  fut 
le  défenseur  contre  les  per- 
sécutions aveugles  de  l'Inqui- 
sition,  P  LXXVIII. 

Philosophes  antérieurs  à  Aris- 
tote  ;  leurs  théories  sur  la 
production  des  choses,  I  i  13. 

—  anciens;  leur  principe  de 
la  matière  dans  l'étude  de  la 
nature,  I  i  18.  —  doctrine  à 
laquelle  seule  ils  s'étaient  ar- 
rêtés presque   tous,  I  i  21  /i. 

—  leur  doctrine,  I  i  31  //.  — 
critique  de  leur  méthode  de 
division,  In    1.    —    condam- 


nation ahsolue  de  leur  mé- 
thode de  division  par  deux, 
I  m  15-18.  —  leurs  contra- 
dictions sur  le  chaud  et  le 
froid  dans  les  animaux  II  ii  7 
g.  —  hypothèse  de  quelques- 
uns  sur  l'àme  de  l'animal,  II 
VII  4.  —  les  plus  savants  onl 
cru  à  une  pensée  divine  dans 
l'univers,  P  clxxiii. 
Philosophie,  de  la  Philosophie, 
ouvrage  d'Aristote,  cité,I  i  34. 

—  sujets  dont  traite  la  philoso- 
phie, I  V  3.  —  aristotélique, 
grand  principe  qu'elle  a  mis 
en  lumière,  II  xiv2/«.  — con- 
sidérations générales  qui  lui 
appartiennent  bien  plus  qu'à 
l'histoire  naturelle,   IV  x  4  w. 

—  de  la  Nature,  sortie  de 
l'école  de  Schelling  ;  son  peu  de 
fondement  ;  citée  à  propos  de 
la  doctrine  de  Darwin,  Pcxxii. 

—  rapports  de  la  philosophie 
avec  la  science,  P  cxlv.  — du 
xix«  siècle,  abîme  dont  elle 
s'est  dégagée,  grâce  surtout 
à  M.  V.  Cousin,  P  CLXxvii.  — 
grecque,  citée  pour  sa  con- 
ception de  l'idée  de  Dieu,  P 
CLXxviii.  —  ses  rapports  avec 
les  sciences  spéciales,  P  clxxx. 

—  son  devoir  exclusif  envers 
les  autres  sciences,  P  clxxxi. 

—  sa  prédominance  sur  les 
autres  sciences,  P  clxxxi.  — 
ses  relations  avec  la  science, 
P  cLxxxii.  —  rapports  de  la 
philosophie  et  des  sciences  ; 
questions  qu'elle  a  étudiées, 
P  CLXxxii.  —  sa  véritable  no- 
tion, P  CLXXXiv.  —  sciences 
qu'elle  comprend  à  son  début; 
source  de  tout  savoir  dans  la 
Grèce  et  dans  l'Inde,  PcLXXxiv. 

Phoque,  particularité  que  pré- 
sente son  organisation,  Il  xii 
1  et  /i.  —  seul  parmi  les  vivi- 
pares n'a  pas  d'oreilles,  II 
XII  2.  —  nature  de  ses  reins, 
III  IX  3.  —   formation  de  ses 


reins.  III  ix  3  n.  —  n'a  pas  de 
fiel,  IV  II  2.    —  forme    de   sa 
langue;  sa  nature,  IV  xi  5.— 
conformation    de    sa   langue, 
IV  XI  5  n.  —  son  organisation 
équivoque,  IV  xiii  18.—  pho- 
ques rapprochés  des  chauves- 
souris  ;  organisation  de  leurs 
pieds  et   de   leurs  doigts,  IV 
XIII  18  n.  — leur  mouvement; 
leur    nature   imparfaite,   rap- 
prochée  de    celle   des  crusta- 
cés, M  XIX  1.    —  quadrupède 
incomplet  ;  sa    classification  ; 
caractère  secondaire  dans  cet 
animal,  M  xix  1  n. 
Phréniql'e,  mot  qui  dans  la  lan- 
gue grecque  répond  à  ce  mot  ; 
son  application,  III  x  3  w. 
Physiologie,    détails    physiolo- 
giques et  anatomiques  incon- 
nus à  Aristote;    leur  décou- 
verte, II  I  15  n.    —  difficulté 
et  délicatesse  de  la  physiolo- 
gie et   de  l'anatomie  des   vis- 
cères,  II   I  17  w.  —  moderne, 
son  étude  sur  l'encéphale  par 
rapport  aux  nerfs  et  aux  sen- 
sations, II  X  12  n.  —  citée  sur 
l'organisation  de  la    vue  chez 
les  pigeons,  II  xiii  3  «.  —  si» 
observations  sur  les  rapports 
nécessaires  des   viscères   en- 
tre  eux,   IV  X  4  «.  —  géné- 
rale ou  biologie;  une  de  ses 
(luestions   les   plus   curieuses 
et  les  plus  difficiles,   c'est  le 
passage  de  l'animal  à  la  plante, 
IV  X  12  //.  —  moderne,  citée 
sur    l'étude  du  cou    des    ser- 
pents,   ÏV  XI   11  n.    —   com- 
parée, qu' Aristote  a  faite  dans 
tout  son  traité  des  Parties  des 
Animaux,  IV  xiv  4«.  —  com- 
parée, de  M.  G.  Colin,  2^édit., 
ritée  sur   la  partie  de    la  lan- 
gue qui    donne   plus    particu- 
nèrement   la    sensation  de   la 
saveur,  IV  xi  3  w.  —   compa- 
rée, de  M.  G.  Colin,  citée  pour 
le  saut   des    animaux  et   pour 


le  jeu  de  leurs  flexions,  M  m 
14/4    —  moderne,    citée  sur 
la    prédominance  de  la  droite 
dans  l'animal,    M  iv   7    w.    — 
comparée  de  M.  G.  Colin,  citée 
sur  les  profondes   différenc<'s 
dans    la    station    droite    clie/. 
les  oiseaux  et  chez  l'homme, 
^  V  4  «.  —  citée  sur  la  rep- 
tation, M  VIII  6  n.  —  moderne, 
citée  sur  la  cause  du  nombre 
pair  des   pieds    chez   les  ani- 
maux, M  VIII  4  w. 
Physiologie,    origine    de    cette 
science,    P    n.   —    comparée, 
anatomie  comparée;   applica- 
tion de  ces  noms  au  traité  des 
Parties    des  Animaux,    P    m- 
—  d'Aristote,  appuyée  sur  une 
anatomie   curieuse   et    atten- 
tive, P  IV.  —  comparée,  scien- 
ce fondée    par  Aristote,  trois 
cent    trente   ans    avant    l'ère 
chrétienne,  P  iv.  —  comparée, 
étude    remplissant    les    trois 
derniers   livres  du  traité    des 
Parties  des  Animaux,  P  xi. — 
moderne,    son    étude    sur    la 
graisse   et   ses   observations, 
p  XXI.    —   moderne,  supério- 
rité de  ses  études  sur  le  cer- 
veau, comparées  à  celles  d'A- 
ristote, P  XXXI.    —  du  Timée 
de   Platon,    P    lv.     —    avant 
Aristote;  pliysiologie  de  Pla- 
ton  dans  le  Timée,    P  lv.  — 
fondée  par  Aristote;  son  his- 
toire après    lui,  P  ivi  et  suiv. 

revive    historique   de   cette 

science;  progrès  qu'elle  a 
faits  depuis  Aristote,  P  lvii 
^,^  s\\\\.  —  résumé  de  son 
instoire,  P  lvii  et  suiv.  — 
oubliée  pendant  de  longs 
siècles  de  stérilité,  Plxxii.  — 
ses  progrès  en  quatre  siècles. 
P  lxxx  et  suiv.  —  époque  où 
l'idée  complète  de  cette  scien- 
ce a  été  entrevue  et  presque 
conquise,  P  lxxxii.  —  résumé 
de  sou  histoire,  P  cxl.  — son 


la 


I 


I 


1 


û 


V 


50 


^ 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES    MATIERES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


503 


état  actuel,  P  cxlv.  —  com- 
parée, partie  de  l'histoire  na- 
turelle ;  sa  définition ,  P  cxlviii  . 

—  difficulté  et  profondeur  do 
cette  science,  P  cxlviii.  — 
comparée,  objets  de  la  physio- 
logie, de  la  zoologie  et  de 
l'anatomie  comparée;  confu- 
sion de  ces  trois  sciences 
dans  l'œuvre  d'Aristote,  P  cli. 

—  leur  ordre  respectif,  P 
<:lii  et  suiv.  —  comparée, 
anatomie  comparée  ;  cercle 
dans  lequel  se  meuvent  ces 
sciences,  P  clii  et  suiv.  — 
dernière  des  sciences  qui  se 
partagent  le  règne  animal  ; 
son  étude  ardue  ;  profondeur 
de  cette  science  ;  causes  qui 
l'ont  portée  à  se  faire  une 
science  expérimentale,  P  clhi. 

—  son  rôle,  P  cliii.  —  la  plus 
<lifficile  des  sciences  zoologi- 
([ues,  P  cliii.  —  ne  doit  pas 
être  purement  expérimentale, 


P    CLVI. 


conclusion  sur  la 


physiologie  comparée  d'Aris- 
tote, P  CLxxxviii.  —  comparée 
de  M.  G.  Colin,  citée,  P  M  310. 
—  travaux  de  physiologie  qui 
depuis  deux  siècles  ont  été 
consacrés  à  la  même  question 
t[u'étudie  le  traité  de  la  Mar- 
clie  des  Animaux,  D  M  319. 

Physiologistes,  ou  Physiolo- 
gues ,  leurs  systèmes  sur  les 
origines  et  les  causes  de  la  fi- 
gure des  êtres,  I  i  23.  —  mo- 
dernes, leur  explication  du 
rire,  III  x  5  n. —  leur  opinion 
sur  les  conditions  du  mouve- 
ment, M  III  2  //.  —  contem- 
porains, leur  étude  du  vol  et 
de  la  natation,  qu'ils  rappro- 
chent à  l'exemple  d'Aristote, 
M  IX  10  n. 

INiYsioLOGUESou  physiologist<?s , 
h'ur  erreur  sur  les  sons  ([u'ils 
accouploiil  avoc  les  êh'MniMils. 
U  I  13. 

Physique     d'Aristote,     ouvrage 


auquel  il  fait  allusion,  II  i  2  /i. 

—  citée  sur  la  distinction  des 
deux  nuances  du  Nécessaire,  I 
i  11  12  n.  —  citée  sur  le  cas 
qu'Aristote  faisait  d'Empédo- 
cle,  philosophe  sicilien,  1 1 15  n. 

—  citée  sur  une  comparaison 
entre  les  produits  de  l'art  et 
les  produits  spontanés,  I  i  16 
//.  —  citée  sur  un  important 
ouvrage  d'Aristote,  dans  le- 
quel il  parlait  des  deux  faces 
de  la  Nécessité,  I  i  34  w.  — 
est  une  théorie  générale  du 
mouvement,  D  M  276.  — 
théorie  complète  du  mouve- 
ment ;  Aristote  s'y  montre  le 
précurseur  de  Descartes,  de 
Newton  et  de  Laplace,  P  M 
ibid.  —  citée  pour  les  prin- 
cipes généraux  <lu  mouvement, 
M  II  4  n. 

Physique,  son  devoir  dans  l'é- 
tude de  l'àme  ;  choses  abs- 
traites qu'elle  n'a  point  à 
étudier,  I  i  27  29.  —  et  chi- 
mie modernes,  leurs  théories 
sur  les  distinctions  de  la  cha- 
leur, analogues  à  celles  d'A- 
ristote, II  II  21  /î.  —  ses  rap- 
ports avec  le  moral  dans  les 
animaux,  III  iv  20  ti. 

Pieds  de  l'éléphant  ;  leur  fonc- 
tion ;  leur  inaptitude  natu- 
relle, II  XVI  5.  —  des  crus- 
tacés et  leurs  usages  divers, 
IV  VIII  4.  —  des  mollusques 
et  leur   disposition,    IV  ix   1. 

—  chez  les  mollusques,  pou- 
vent  être  pris  pour  des  bras; 
leur  nature;  leur  mouvement, 
IV  IX  6  n.  —  des  seiches, 
leur  nombre  ;  leur  grandeur  : 
leur  mouvement,  IV  ix  8  n. — 
rapports  entre  les  pieds  et  le 
manteau  ciiez  les  seiches,  les 
teuthies  et  les  polypes,  IV  ix 
8.  —  des  quadrupèdes,  soli- 
pèdos.  lissipèd»'s.  polydacly- 
les,  IV  X  40.  —  de  l'homme, 
leur  organisation  particulière  ; 


leurs  divisions;  longueur  des 
doigts,  IV  x  43  44.  —  pied  de 
l'homme,  véritable  raison  de 
sa    conformation,   IV  x   43  n. 
—  de   l'homme  ;    embarras   à 
le    mieux    expliquer    de    nos 
jours    que    ne   le  fait  le  natu- 
raliste grec,  IV  X  43  44  n.  — 
|)ieds  des  oiseaux;  leur  organi- 
sation ;  leur  disposition,  IV  xii 
15  18.  —  de  l'animal  toujours 
en  nombre  pair,   P  M  282.  — 
définition    du   pied;    ce    nom 
semble  être  tiré,  dans  la  langue 
grecque,  du  mot  de  Plan,  M  v 
2. —  sa  définition  moins  com- 
plète que    l'auteur   ne  semble 
le  croire,   M  v  2  w.   —    pieds 
des  animaux  sont  toujours  en 
nombre  pair;  impossibilité  do 
marcher    sur    trois    pieds,    M 
viii  3  4.    —  flexion  des  pieds 
et  des  bras  chez   l'homme,  M 
XII    5   6.    —    des   langoustes, 
faits  pour   nager  et  non  pour 
marcher;     des     crabes,     faits 
pour   marcher    plus  que  pour 
nager;    leur   flexion    oblique, 
M  XVII  1. 
Pi(;eon,   jeu    de    ses  paupières, 
H  XIII  3.  —  dimension    de   sa 
rate,  III  vu  9. 
Pinces,    matière    analogue    aux 
os,   leur  emploi  ;  leur  nature, 
II    IX  14  15.  —  des  crabes   et 
leurs  différences.  IV  viu  6. — 
«Iroite  des   crabes,    indiquant 
(|u'il  y  a  en  eux  une   sorte  de 
droite  et  de  gauche,  M  xix  2. 
l*i<)UANTS  des  hérissons  de  mer. 

et  leur  emph»i,  IV  v  25. 
Place  du  traité  des  Parties  des 
animaux  dans  le  système  zoo- 
iogique  d'Aristote,  P  i  et  suiv. 
Plan   qu'Aristote  se  trace  dans 
l'Histoire  des  animaux,  et  qui 
se  déroule  dans  les  neuf  livres 
d«Mit  l'œuvre  entière  est  com- 
posée,  D  M  CCI. 
Pi.a.nte,  distinction  «le  la  plaiilo 
et   de   l'animal,    II   i  15  «.  — 


rapprochement  des  plantes  et 
des    animaux,    comme   on   le 
comprenait  au  temps  d'Aris- 
tote, II  X  1  «.  —  organisation 
de  quelques-unes,  IV  v  28.  — 
leurs    rapports    avec    les  ani- 
maux inférieurs,  IV  v   30.  — 
rapports  des    plantes    et   d<'s 
insectes,  IV  vi  4.  —  leur  or- 
ganisation   analogue    à     celle 
des    testacés,    IV    vu    3.     — 
fonction  de  leurs  racines;  po- 
sition    et    formation     de     la 
graine,  IV  x  12.  —  le  haut  do 
la    plante  est  sa  racine,  P  M 
278.  —  dimensions  de  l'éten- 
due qui  s'y  retrouvent,    mais 
dont  la  position  est  renversée. 
M    IV    1    2.    —    haut   dans   la 
plante,  et  haut  dans  l'animal. 
M  IV  1-3  n.  —  organe  de    nu- 
trition qui  représente  le  haut 
dans  les  plantes,  M  iv  3  /i,"  M 
V    3    n.  —   direction    de   leur 
haut;    cause    de    cette   dispo- 
sition,   M    V   3   4.  —  Aristote 
annonce  des  études  ultérieures 
sur  la  nature  qui  leur  est  pro- 
pre, II X  2. —  traité  des  Plantes, 
mis   à  tort   parmi  les  œuvres 
d'Aristote,  II  x  2  w. 
Platon,  ses   dialogues  cités  sur 
l'application  de  la  dichotomie, 
I  m  1  n.  —  son    école;    allu- 
sion qu'y  fait  Aristote,  I  m  15 
n.  —  son  Timée,  cité  pour  la 
solennité  de  son  style,  malgré 
les    imperfections    qui  le    dé- 
parent, I  V  3  «.  —  ses   théo- 
ries  physiologiques,  citées   à 
propos  des  théories  aristoté- 
liques   sur    l'organisation    du 
cerveau,  II  vu  5  7  w.  —  maître 
d'Aristote;  leurs  théories  com- 
munes ou  opposées,  II  X  3  w. 
—    son    Timée,  réfutation    de 
l'opinion  qu  il  y  exprime  sur 
la    respiration,  III    i   9    w.    — 
sou  Timée,  cité  surdos  mota- 
piioros  peu  habituelles  à  Aris- 
tote, m  X  2  «.  —  son  Timée, 


•M 


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s 


504 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  505 


trad.  V.  Cousin,  cité  sur  les 
distinctions  des  différentes 
dimensions  de  la  grandeur  ou 
de  l'espace,  M  ii  2  n.  —  son 
Timée,  trad.  V.  Cousin,  cité 
sur  les  sens  de  l'expression  : 
le  Tout,  M  IV  3  /i.  —  cité  sur 
le  fondement  de  l'optimisme. 
M  VIII  \  n.  —  le  Phèdre  et  le 
Banquet,  trad.  de  M.  V.  Cou- 
sin, cités  sur  la  représen- 
tation des  Amours,  auxquels 
on  prêtait  des  ailes,  M  xi  5 
n.  —  sa  physiologie  humaine, 
P  Liv.  —  valeur  physiologique 
de  son  Timée,  P  lv.  —  senti- 
ments sur  la  nature  exprimés 
dans  le  Timée,  P  lv  et  suiv. 
—  ce  qui  manque  à  sa  phy- 
siologie ;  sa  vraie  gloire,  P 
Lvii.  —  son  Timée  traduit  par 
Cicérou,  P  Lix.  —  sa  méthode 
de    dichotomie    dans    le    So- 

t)histe  et  le  Politique,  com- 
)attue  par  Aristote  et  par  Ga- 
lien,  P  Lxix.  —  cité  pour 
prouver  l'action  d'une  intelli- 
gence  infinie   dans  l'univers, 

P   CLXXIII. 

Platonisme,  Aristote  revient  à 
la  théorie  des  Idées,  sans  peut- 
être  en  avoir  conscience,  en 
traitant  d'une  des  théories  les 
plus  importantes  de  son  sys- 
tème, II  I  4  //. 

Pline,  reproduit  une  pensée  d'A- 
ristote  t  Nuduin  et  in  nudà 
humo  B  ;  cité  sur  une  expli- 
cation qu'il  n'a  pas  recueillie, 
IV  X  16  17  /ï.  —  son  histoire 
naturelle  analysée,  P  lxi  ;  ci- 
tée passim.  —  son  Encyclo- 
pédie ;  son  admiration  pour 
Aristote  ;  emprunts  (|u'il  fait 
à  l'Histoire  des  animaux  et  au 
Irailé  des  Parties  ;  son  dé- 
faut; mérite  de  sa  vaste  com- 
pilation ;  progrès  de  sa  phy- 
siohïgie  comparée.  P  i.xi  et 
suiv.  —  cité  comme  héritier 
de   la    physiologie    comparée 


d'Aristote,  P  lxii  et  suiv.  — 
les  premières  traces  de  la 
science  de  l'anthropologie , 
(|ue  le  xi.\«  siècle  se  flatte 
d'avoir  inventée,  se  trouvent 
dans  le  septième  livre  de  son 
Histoire  naturelle  ;  manière 
dont  il  a  parlé  de  l'homme, 
surpassée  par  Pascal  seul,  P 
Lxiii.  —  cité  sur  l'expression 
d'Histoire  naturelle,  qu'il  a 
employée  le  premier;  son  en- 
cyclopédie ;  son  intention  ;  sa 
prétention  légitime  pour  un 
citoyen  de  Rome,  P  cxlv.  — 
a  parlé  le  premier  d'histoire 
naturelle,  P  cxlv.  —  analyse 
sommaire  de  son  ouvrage,  P 
cxLvi  et  suiv.  —  édition  et 
traduction  de  M.  E.  Littré, 
ses  nombreuses  citations  des 
ouvrages  d'Aristote  à  l'appui 
de  l'authenticité  du  traité  des 
Parties  des  animaux  ;  son 
étude  spéciale  des  parties  dont 
se  compose  le  corps  des  ani- 
maux, D  M  cxcii.  —  connaît, 
mais  ne  cite  pas  le  traité  des 
Parties  des  Animaux,  D  cxcii. 

Plongeurs,  leurs  instruments 
pour  respirer  et  pouvoir  res- 
ter au  fcmd  de  la  mer,  II  xvi 
3.  —  l'art  du  plongeur  dans 
l'Antiquité,  II  xvi  3  n. 

Pluie,  théorie  de  la  pluie,  à  l'é- 
poque où  Aristote  la  conçoit. 
II  VII  8  n. 

Plumes  des  oiseaux,  leurs  divi- 
sions, IV  XII  2.  —  de  l'au- 
truche, leur  particularité,  IV 
XIV  1  n. 

Plutarquk,  ses  emprunts  à  la 
zoologie  d'Aristote,  Dcxcii. — 
ouvrage  auquel  il  parait  s'être 
attaché,  en  reproduisant  les 
travaux  d'Aristote,  D  ibid. 

Pouophthalmes,  la  science  mo- 
derne les  distingue  parmi  les 
décapodes;  leur  définition,  M 
XIV  5  //. 

Poète,   son   «   Cœlum  que  tueri 


etc.  »,  est  la  répétition  d'une 
pensée   d'Aristote,   M   v  3  «• 
Voir    Ovide.   —   imagination 
des   poètes   rêvant   des    ailes 
pour  l'homme,  M  xi  6  w. 
Poids    du    corps,   son   déplace- 
ment  successif  sur   l'une    et 
l'autre    jambe    dans    la    loco- 
motion, M  XII  3. 
Poils,  relation  étroite  des  poils 
et   des   cils,  II  xiv  1  et  n.  — - 
dans  les  animaux  et  leur  uti- 
lité, II  XIV  2  el  suiv. 
Point  précis  où  se   fait  la  sépa- 
ration de  ce  qui  nourrit  et  de 
ce  qui  ne   peut  plus   nourrir, 
dans   le   corps    des   animaux, 
HI   XIV    21    22.   —    d'inertie, 
théorie  sur  cette  question,  M 
VI  2.  —  nécessité   d'un   point 
d'inertie  dans  les  mouvements 
de  progiCssion,  M  ix  1. 
Poissons,  division  vulgairement 
reçue    qui   les   distingue    des 
oiseaux,  malgré  leurs   analo- 
gies, I  IV   2   n.   —  conforma- 
Tion    de    leur    arête,   dont   la 
moelle    semble    unir    les     di- 
verses  vertèbres.  II  vi  5  6  n. 

leur  organisation,  II  viii  3. 

leurs    deux    grandes  divi- 
sions,   dont    la    nomenclature 
moderne   a   conservé  quelque 
chose,  II  VIII   3  n.  —  ont  une 
arête  à   la    place  des  os,  II  ix 
10.    —    leur    odorat    et    leur 
ouie,    II    X   7.    —    distinction 
de  leurs  organes,  II  x  7  «• 
n'ont  pas  de  paupières;   du- 
reté de  leurs  yeux,  H  xiii  7  8. 
explication   de   leur  respi- 
ration, II  XVI  9.  —  leur  appa- 
reil respiratoire  ;  erreur  d  A- 
ristote,  II  XVI  9  //.  —  organi- 
sation de   leur    bouche   et    de 
leur   langue  ;    raison  qui    tait 
que  la  langue  est  à  peint'  sen- 
sible chez,  eux,  II  xvii  8  11. — 
seule  fonction  de  leur  langue  ; 
conformation  de  leur  bouche, 
H  XVII  8  n.  —  ont    des    dents 


sur  la  langue  et  sur  le  palais  ; 
cause  de  cette  organisation, 
III  I  8.  —  organisation  de 
leur  bouche,  III  i  11.  —  "'ont 
pas  de  cou,  III  m  1.  —  expli- 
cation sur  la  cause  de  la  po- 
sition de  leur  cœur,  III  iv  15. 

—  position  de  leur  cœur,  III 
IV  15  /«.  —  ont  des  branchies 
au  lieu  de  poumons,  III  vi  2. 

—  dimension  de  leur  rate. 
III  VII 11.  —  absence  de  vessie 
chez    les    poissons,  III  viii  2. 

—  différences    de   leurs   vis- 
cères avec  ceux  des  vivipares 
et  des  ovipares,  III   xii   2.  — 
leurs   dents  ;  leurs  estomacs  ; 
leurs  appendices  intestinaux  ; 
leur  gloutonnerie.  III  xiv  12- 
15.  —  leurs  dents  ;  leur  diffé- 
rence de  forme  et  de  position, 
III   XIV  12  n.  —  leur  organi- 
sation générale,  III  xiv  15   et 
,f.  —  analogies  des    poissons 
et    des     reptiles;    leur    diffé- 
rence. IV  I  2.  —  ressemblance 
des  poissons  et  des  serpents, 
lY  j  2  «.  —  couleur    de  leurs 
excréments  ;   leur   estomac  et 
leurs  intestins,    IV  i  3-4.    — 
volume    de  leur    foie  ;    situa- 
tion    variable     de     leur    vé- 
sicule, IV  II  1   n.  —  position 
de    leur    bile,    IV    ii    1-4.    — 
cause    de    leur    constitution, 
pareille     à    celle    des     nains, 
IV     X    11.    —    leur    langue  ; 
leur  sens  du  goût,  IV  xi  2.--- 
forme  de  leurs  dents;  organi- 
sation de  leurs  yeux,  IV  xi  3. 

cause  de  leur  voracité  bien 

connue,  IV  xi  3  n.  —  mouve- 
ment de  leurs  mâchoires,  I\ 
X,  7.  —  forme  de  leur  corps  ; 
importance  qii'Aristote  atta- 
che à  la  description  de  leur 
t|U''iic.  IV  XIII  1  //.  —  leur  or- 
ganisaticni  ;  le  jr  conformation 
générale;  leurs  nageoires  et 
nombre  de  ces  nageoires,  I\ 
XIII  1-5.  —  leur  définition  es- 


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506  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  507 


sentielle,  IV  xiii  3.  —  nombre 
de   leurs   nageoires,  IV  xiii  4 
fi.  —   qui   ressemblent  à  des 
serpents,    n'ont    pas    de    na- 
geoires;    poissons    qui     n'en 
ont  que  deux,  IV  xiii  6   7.  — 
variétés    dans    la    position  de 
leurs  nageoires  ;  organisation 
«le  leurs  branchies,  IV  xiii  7- 
9.    —    conformation    de    leur 
bouche,  IV  XIII   12  n.   —    va- 
riétés dans  les  formes  de  leur 
bouche  ;  nature  de  leur  peau  ; 
leurs    écailles  ;    n'ont  jamais 
tle  testicules,  IV  xiii  12-15. — 
comparés  aux  autres  animaux, 
IV  xiii  15.  —  leurs  organes  de 
locomotion,    M  i  3.    —   expli- 
cation de  leur  natation,  selon 
([u'ils    ont   plus  ou  moins   de 
nageoires,  M  ix  10.  —  plats, 
leur   natation    spéciale.    M   ix 
11.  —  principe  de  leur  flexion, 
M  X   2.    —   position    de   leurs 
nageoires,    M   xv   3.   —    leur 
progression,  M  XV  4. — plats, 
leur   caractère    unique  parmi 
les   vertébrés,  M  xvii   on.  — 
comparaison  des    poissons  et 
dos  oiseaux  ;  leurs  différences; 
leurs     rapports      à      certains 
égards;  position  des  nageoi- 
res chez  les  uns,  et  des  ailes 
chez  les  autres  ;  différence  de 
leur  queue,  M  xviii  1  2. 

Poitrine  chez  l'homme  et  les 
quadrupèdes,  IV  x  23.  —  des 
oiseaux,  sa    nature,  IV  xii    9. 

Politique  ,  ouvrage  d'Aristote 
cité  sur  la  dicliotomie,  mé- 
thode essontii'llenient  plato- 
nicienne, I  II  1  w.  —  citée  sur 
l'application  de  la  dichotomie, 
I  III  7  w.  —  citée  sur  la  nature, 
n'employa  ut  un  organe  qu'à 
une  seule  fonction,  II  xvi  5  //. 
—  citée  sur  kîs  couteaux  de 
Delphes  ;  à  })ropos  de  la 
louange  qu'Aristote  adresse 
à  la  nature,  IV  vi  8  //. 

PoLYDACTyLEs,  fouctious  de  leurs 


pieds,    II    VI    5.  —    ont   une 

forme    de   nains,  IV  x   10.  

nombre  de  doigts  à  leurs 
pieds,  IV  X  22.  —  leurs  pieds  ; 
n'ont  pas  d'osselet,  IV  x  42. 
Polype  d'Aristote,  longueur  de 
ses  tentacules,  garnies  de 
cent  vingt  paires  de  ven- 
touses ;  changement  de  cou- 
leur de  sa  peau,  IV  v  9  //.  — 
constitution  des  polypes,  II 
viii  7.  —  organisation  de 
leur  tète,  II  viii  7  n.  —  orga- 
nisation de  leur  bouche,  II 
XVII  12.  —  organisation  de 
leur  estomac  ;  leur  gésier  pa- 
reil à  celui  des  oiseaux;  motif 
de  cette  organisation,  IV  v  6 
7.  —  leur  encre,  emploi  qu'ils 
font  de  cet  organe  ;  leurs  ten- 
tacules; leur  changement  de 
couleur,  IV  v  8  9.  —  dispo- 
sition de  leurs  pieds,  IV  ix  1. 

—  forment  la  quatrième  classe 
des  zoophytes  ;  distinction, 
parmi  les  céphalopodes,  des 
polypes  dits  d'Aristote,  IV  ix 
4  7  n.  —  leurs  différences 
avec  les  seicli(>s  et  les  teu- 
thies  ;  rapports  que  la  nature 
a  mis  entre  leur  manteau  et 
leurs  pieds,  IV  ix  6  8.  — 
obscurité  sur  ce  qu'il  faut  en- 
tendre par  ce  nom,  IV  ix  9  n. 

—  leur  organisation  fîbreus<«  ; 
leurs  deux  suçoirs  ;  espèce 
«[ui  n'a  qu'un  suçoir  unique; 
position  et  dimensions  de 
leur  nageoire,  IV  ix  11  12. 

Poi.YPODES,  sons  dans  lequel 
sout  le  haut  ot  le  devant  chez 
ces  animaux,  M  v  1.  —  lour 
position  moyonno,  M  v  3  4. — 
leur  définition,  M  v  3  n.  — 
vivent  après  avoir  été  coupés  ; 
ressemblance  de  lour  consti- 
tution à  celle  d'uu  animal  que 
l'ou  formerait  de  la  réunion 
de  plusieurs  animaux,  M  vu 
2  3.  -—  auxquels  on  a  arraché 
des  pieds  pour  que  ces  pieds 


fussent  en  nombre  impair  ; 
impossibilité  de  la  locomotion 
sur  trois  pieds,  M  viii  5.  — 
privés  de  sang;  leur  organi- 
sation ;  ils  sont  cagneux  ;  leurs 
flexions  particulières;  néces- 
sité et  cause  de  la  conforma- 
tion de  leurs  pieds,  M  xvi  1-4. 
Porcs,  multiplicité  de  leurs  ma- 
melles   et   de  leurs  petits,  IV 

X  25  //.  et  27. 

Port  des  fardeaux,  prouvant 
que  le  mouvement  commence 
par  la  droite,  M  iv  7. 

Position  particulière  du  cœur 
dans  l'homme;  position  du 
cœur  dans  les  animaux  ;  dans 
les  poissons,  III  iv  14  15.  — 
différence  de  position  du  haut 
et  du  bas  dans  les  plantes  et 
dans   les   animaux,  M  iv  2  3. 

Pouce,  sa  conformation  ;  com- 
paré aux  autres  doigts  ;  son 
office,  IV  X  19  20  n.  —  rôle 
du  pouce  et  des  ongles  chez 
l'homme,  IV  x  19-21. 

Poulains,    leur   hauteur;    mou- 
vement,   qui,    lorsqu'ils    sont 
plus   âgés,    leur   devient   im- 
jmssible,    IV    x    10.    —    leur 
conformation      remarquable  ; 
mouvement  qui  leur  est  fami- 
lier, IV  X  10  n. 
Poumon,  sa  position,  III  m  2«. 
—  sa  fonction  principale  ;  son 
organisation  ;  il   ne  contribue 
en  rien  au  battement  du  cœur, 
III    VI    1    4.    —    sa    véritable 
fonction,  III   vi    1    //.    —    son 
organisation,  III  vi  3.  —    ses 
(iifférences  selon  les  espèces  ; 
])oumon  des  quadrupèdes  ovi- 
j)ares;    poumon    des   oiseaux, 
sa    nature,    III    vi  5  6.    —    «a 
forme  et  son  volume  dans  les 
animaux  qui  en  ont  un,  III  vi 
5  ,i.  —  ses  fonctions  générales, 
Jll  VI  8.  —  opinion  d'Aristote 
variant  d'un  ouvrage  à  l'autre 
sur  l'organisation  du  poumon, 
III  VI  8  //.  —  et  cœur,  viscères 


qui   paraissent   d'une    nature 

"^    uniforme,    III   vu   1.   -7   des 

oiseaux    et   des   mammifères, 

III  VII  1  n.  —  sa  division 
dans  les  ovipares,  III  vu  3 
,1,  —  son  rapport  avec  la 
vessie,  III  viii  1  et  /*.  — 
relation  du  poumon  et  du 
cou    dans    la    série    animale, 

IV  XI  11  //.  —  son  rôle  dans 
l'animal  n'a  pas  été  bien 
compris  par  Aristote,  P  xlvi. 

Poumons  marins,  espèce  de  zoo- 
phytes ;  leur  identification  ; 
leur   organisation,  IV  v  27  w. 

Pourpres,  leur  trompe  et  leur 
dard,  II  xvii  13.  —  leur  orga- 
nisation, IV  V  14.  —  leur  ma- 
nière   de    se    mouvoir,    M    iv 

10. 

Pous,  leur  organisation  ;  posi- 
tion et  nombre  de  leurs  pattes, 
IV  VI  10. 

Pratique  des  irrigations  chez 
les  Grecs,  III  v  7-9  n. 

Précurseurs  et  représentants  de 
la  science  moderne,  P  lxxvii. 

Prédécesseurs  d'Aristote,  réfu- 
tation qu'il  fait  de  leurs  théo- 
ries sur  la  respiration,  III  i  9 

n. 

Prédominance  de  la  philosophie 
sur  les  autres  sciences,  P 
CLXXxi  et  suiv. 

Prééminence  de  l'homme,  opi- 
nion qu'en  avait  Aristote,  et 
qu'en  ont  eue  les  plus  savants 
naturalistes,  M  iv  11  //. 

Préface  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, d'Aristote,  citée  sur  les 
conditions  générales  d'exis- 
tence, I  i  11  w.  —  citée  sur 
lobjection  qu'on  pourrait  faire 
aux  partisans  de  l'évolutii)- 
iiisme  et  de  la  cellule  ou  nio- 
nère,  I  i  15  w.  —  citée  sur  le 
j)rincipe  producteur,  et  sur  le 
principe  des  conditions  d'exis- 
tence, I  i  16  17  //.  —  ritée 
])our  la  théorie  sur  laquelle  la 
science  de  l'histoire  naturelle 


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508 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


se  fonde  exclusivement  ;  sur 
le  principe  des  causes  finales, 
I  I  29  /i.  —  citée  sur  la  théo- 
rie des  conditions  d'existence, 

I  I  35  n.  —  citée  sur  la  seule 
méthode  qui  puisse  convenir 
à  la  science  ;  sur  la  classifi- 
cation des  êtres  ;  sur  la  zoo- 
logie moderne,  I  iv  5  6  w.  — 
citée  sur  un  chapitre  qui  con- 
tient quelques-unes  des  plus 
belles  pages  qui  aient  jamais 
été  écrites  en  histoire  natu- 
relle, I  y  1  «.  —  citée  sur 
Théophraste,  disciple  d'Aris- 
tote,  et  son  ouvrage  de  bota- 
nique, I  V  2  «.  —  citée  sur 
les  impressions  personnelles 
d'Aristote  en  face  de  la  na- 
ture, I  V  4  n. —  citée  sur  l'ap- 
plication de  la  méthode  d'ob- 
servation, I  V  14  //.  —  citée 
sur  une  formule  péripatéti- 
cienne, \l  i  h  n.  —  citée  sur 
l'admiration  d'Aristote  pour 
l'organisation  de  la  main  de 
l'homme,  mal  comprise  par 
Anaxagore,  II  i  9  n.  —  sur 
une  application  particulière 
du  grand  principe  des  causes 
finales,  II  i  10  //.  —  citée  sur 
les  travaux  physiologiques  de 
Parménide  et  d'Empédocle.  II 

II  8  w.  —  citée  sur  la  nourri- 
ture des  insectes,  II  m  10  //. — 
citée  sur  la  longue  étude  con- 
sacrée aux  abeilles,  II  iv  3/i. — 
citée  sur  la  métliode  à  suivre 
en  histoire  naturelle,  II  x  3  /i. 
—  citée  sur  un  des  principes 
essentiels  des  théories  d  Aris- 
tt»te.  Il  x  11  n.  —  citée  sur  le 
constant  hommage  d'Aristote 
à  la  sagesse  de  la  nature,  III  ii 
12  II.  —  citée  pour  l'opinion 
de  Démocrite  sur  les  viscères 
des  insectes,  111  iv  l  //.  — 
citée  sur  la  méthode  d'Aris- 
t»)te  en  histoire  naturelle,  III 
V  13  w.  —  citée  sur  les  Des- 
criptions aiiatomiques  d'Aris- 


tote, qui  ne  sont  pas  arrivées 
jusqu'à  nous,  IV  v  16  n.  — 
citée  sur  le  canal  alimentaire 
ou  intestinal,  III  xiv  2  n.  — 
citée  sur  le  sort  des  Dessins 
anatomiques  d'Aristote.  III 
XIV  8  w.  —  citée  sur  les  tra- 
vaux zoologiques  d'Aristote, 
IV  II  4  /i.  —  citée  pour  la  théo- 
rie d'Aristote  sur  un  seul  or- 
gane servant  tantôt  à  plu- 
sieurs usages,  tantôt  à  un 
usage  unique,  IV  vi  8  n.  — 
citée  sur  une  théorie  chère  à 
Aristote,  et  qu'il  ne  manque 
jamais  de  rappeler.  IV  vii  1 
n.  —  citée  sur  les  Dessins  et 
les  Explications  anatomiques 
d'Aristote,  IV  viii  8  //.  —  ci- 
tée sur  la  théorie  de  l'unité 
de  composition,  appliquée  à 
toute  la  série  animale,  telle 
qu'Aristote  pouvait  la  con- 
naître, IV  IX  3  //.  —  citée  sur 
la  haute  valeur  d'une  théorie 
d'Aristote,  IV  x  14  n.  —  citée 
sur  les  nombreux  ouvrages 
consacrés  par  Aristote  à  l'a- 
natomie  et  sur  ses  Dessiny 
anatomiques,  IV  x  32  n.  — 
citée  pour  la  théorie  de  Cu- 
vier  sur  les  conditions  d'exis- 
tence ;  sur  le  grand  et  solide 
principe  des  causes  finales, 
([u' Aristote  a  cent  fois  répété, 
IV  XI  8  n.  —  citée  sur  des 
ouvrages  d'Aristote  «jui  sont 
perdus  pour  nous,  IV  xiii  11 
n.  —  citée  sur  les  généralités 
du  traité  des  Parties  des  ani- 
maux. IV  XIV  4  //.  —  citée  sur 
la  question  de  la  méthode,  M 
\  \  n.  —  citée  sur  le  principe 
des  causes  finales  et  de  l'op- 
timisme, M  II  2  //.  —  citée 
sur  une  prétendue  lacune  dans 
cet  admirable  ouvrage,  D  cei. 
Préface  au  traité  dc^s  Parties  des 
animaux,  citée  sur  les  géné- 
ralités de  cet  ouvrage,  IV  xiv  4 
n.  —  citée   sur  le   style  et  lu 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  509 


méthode    de    cet    ouvrage.  D 

CCI. 

Présure,  mot  assez  récent  dans 
la    langue  grecque,   au  temps 
d'Aristote  ;  position  de  la  pré- 
sure  dans   les    jeunes   rumi- 
mants,  III  xv  1  «.  —  il  »'y  a 
que  les  animaux  à  cornes  qui 
en  ont  ;  sa  place  ;  son  origine, 
III  XV  12.  —  les    animaux   à 
un  seul  estomac  n'ont  pas  <le 
présure,  III  xv  2. 
Prévoyance  de   la   nature   dans 
les  appareils  protecteurs  de  la 
vue,  II  XIII  2  /i.  —  de  la   na- 
ture, qui   ne    fait  jamais  rien 
en  vain,  II  xui  8.  —  compen- 
sations qu'elle  établit  dans  la 
constitution  générale  des  ani- 
maux, H   XIV   4  /i.  —  qui   ne 
fait   rien   en   vain,  III  i  5. 
en     cas     de     position     défec- 
tueuse de  l'artère,  III  m  8. 
en  séparant  le  haut  et  le  bas 
dans   l'animal,  et   en  laissant 
la    pensée    dans    une   région 
plus    calme,  III    x  2.  —  dans 
sa    distribution  des    organes, 

IV  VI I  6. 
Principe   que    la  zoologie   mo- 
derne    admet    généralement, 
aussi    bien     que     l'admettait 
Aristote,    I   i   16   w.  —  de    la 
matière,  d'après  lequel  les  an- 
ciens  philosophes  ont  étudie 
la  nature,   I  i    18  et  suiv.    — 
nouveau,  qui  réfutera  les  con- 
séquences   sortant   de  la  mé- 
thode   de  division    par    deux, 
1   IV  7.    —  qu'Aristote    a  for- 
mulé le   premier,  et   qui  ins- 
pire toute  sa  science  zoologi- 
que, I  v   5   n.   —   auquel    la 
nature  de  beaucoup  d'animaux 
se   rattache,   II   ii    7.    —   des 
sensations,  est  dans  le  cœur; 
sens 'qui  en  dépendent,  II  x6. 

de  la  nature   des   animaux 

i>ourvus  de  sang,  III  iv  10.  — 
de  l'àme  sensible,  séparé  du 
haut  et  du  bas  dans  l'animal, 


III X  2. — delà  sensibilité  et  sa 
position  chez  les  mollusques, 
chez  les  testacés  et  les  insectes. 
IV  V  33-35.  —  dévie,  des  insec- 
tes, IV  VI  1.  —  dévie,  dans  les 
animaux  et  dans   les   plantes. 
IV  X  12.  —  des  causes  finales, 
qu'Aristote  a  cent  fois  répété, 
IV  XI  8  n.  —  de  l'optimisme,   . 
qu'Aristote    a    toujours    sou- 
tenu, IV  XI  12/1.  —  des  cau- 
ses  finales,  dont   Aristote  ne 
cesse  jamais   de    montrer  les 
applications,   IV  xii  13  w.  — 
de  l'optimisme,  qu'Aristote   a 
toujours  soutenu,  IV  xii  16w. 
des  causes  finales,  qu'Aris- 
tote a   toujours  soutenu;   son 
application,    IV  xiii   3   «.   — 
généraux  de   la  nature,  dont 
le    premier   est   loptimisme  ; 
Aristote  en    a    fait  le    fonde- 
ment de  toute  son  histoire  na- 
turelle, M  II  2.  —  dont  Aris- 
tote   a  fait   le  fondement  iné- 
branlable de  toute  son  histoire 
naturelle;     indication    de     ce 
principe  ;  sa  nécessité  pour  la 
science,  M  ii  2  n.  -  du  mou- 
vement et   de    la    locomotion, 
M  II  4.  —   généraux  du  mou- 
vement, M  II  4  «.  —  du  mou- 
vement;  leurs  conséquences, 
M  III  1.   —   importance  rela- 
tive des  principes  de  mouve- 
ment et  des  lieux  où  ils  sont 
placés,    M   v   5.  —   commun, 
d'où  partent  les  mouvements 
dans  l'animal,    M  vi  6.  —  de 
la    mécanique;    un   des     pre- 
miers et  des  plus   essentiels, 
M  IX  1  w.  —  des  causes  fina- 
les, invoqué  par  Aristote  plus 
que   par  qui   que  ce    soit,    et 
dont  il  a  été  le  premier   à  se 
servir,  M   xii  3   /i.    —  fonda- 
mental, sur  lequel  Cuvier  s'est 
appuyé   dans  son  Règne  ani- 
mal, et  qu'il  a  invariablement 
maintenu,  P  ci.  Voir  Cuvier. 
Privation,  la  division  par  deux 


i\ 


510  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  511 


ne  pcMit  lui  être  appli(|uéo,  I 
m  1  ;  I  III  5.  —  rôle  des  pri- 
vations dans  l'ancienno  mé- 
thode de  division,  I  m  14. 

Privilège  de  l'homme  et  sa  su- 
périorité sur  le  reste  des 
êtres,  II  X  3  4. 

Problème  de  la  vie,  tiavaux  par 
lesquels  il  s'est  agrandi;  er- 
reur de  Claude  Bernard,  qui  lui 
assigne  une  date  trop  récente, 
P  cxxxiii.  —  critique  des 
théories  de  Claude  Bernard 
sur  cette  grave  question,  P 
ihid.  et  suiv. 

Problèmes  d'Aristote  cités  sur 
la  cause  de  la  production  de 
la  présure  dans  un  des  esto- 
macs des  ruminants,  III  xv  2. 
—  la  partie  citée  par  l'auteur 
et  se  rapportant  à  la  présure 
ne  nous  est  pas  parvenue,  III 
XV  2  «.  —  citation  qu'en  fait 
le  traité  des  Parties,  D  cxcvn. 

Production  et  des'.ruction  des 
choses,  ouvrage  d'Aristote, 
cité  sur  une  théorie  impor- 
tante, II  I  4  n.  —  productions 
spontanées  de  la  nature  et 
productions  de  l'art,  I  i  16. 

Progression,  mode  de  progres- 
sion des  animaux  sans  pieds, 
M  IX  7  8.  —  des  oiseaux  et 
des  poissons,  M  xv  4.  —  sin- 


gulière du  crabe,  avançant 
tous  ses  pieds  à  la  fois  et  eu 
sens  oblique,  M  xvii  2. 

Psaumes  de  David,  cités  poui- 
son  admiration  de  la  nature. 
P  XI.  —  le  Cœli  enarrant  com- 
paré à  l'enthousiasme  d'Aris- 
tote pour  la  nature,  P  ibid. 

PsETTEs,  incertitude  sur  l'iden- 
tification de  ces  poissons  ; 
singularités  auxquelles  Aris- 
tote  fait  allusion,  en  parlant 
de  leur  nature  toute  retour- 
née, M  XVII  3  n. 

Psychologie,  son  objet,  I  i  27 
«•  —  ne  peut  être  sacrifiée  à 
la  physiologie,  comme  le  veut 
Claude  Bernard,  P  cxxviii. 

Ptiles,  applications  diverses  de 
ce  mot,  M  xv  4  n. 

Puces,  mode  et  cause  de  leur 
locomotion,  M  viii  3  n. 

Pulsion  et  Rétraction,  deux 
sortes  de  mouvements,  qui 
servent  à  déterminer  la  loco- 
motion et  le  déplacement  des 
êtres,  M  II  4  et  w. 

Pupille,  organisation  de  la  pu- 
pille et  de  l'œil,  II  xiii  2. 

Pureté  du  sang  plus  ou  moins 
grande,  III  iv  19. 

Pythagore,  cité  avec  grand  éloge 
sur  le  début  delà  philosophie, 

P   CLXXXIV. 


Quadrupèdes,  position  appa- 
rente et  réelle  de  leurs  oreil- 
les, II  XI  1.  —  ovipares  et  à 
écailles,  cause  qui  fait  qu'ils 
n'ont  pas  d'oreilles,  II  xii  2. 
—  ovipares,  appareils  qui  pro- 
tègent leur  vue,  II  xiii  1.  — 
jeu  de  leurs  paupières,  II  xiii 
3.  —  formation  et  nature  de 
leur  paupière,  II  xiii  4.  — 
n'ont  pas  de  cils  à  la  paupière 


inférieure;  utililc  de  leurs 
poils.  Il  XIV  2  3.  —  polydac- 
tyles,  fonctions  de  leurs  pieds, 

II  XVI  5.  —  organisation  de 
leur  langue;  leur  voix,  II  xvii 
4.  —  ovipares,  nature  de  leur 
poumon,  III  VI  5.  —  dimen- 
sion et   nature   de   leur   rate, 

III  VII  11.  —  étude  de  leurs 
intestins  et    de  leur  estomac, 

IV  I  1.  —  cause  de  leur  con- 


stitution, IV  X  7.  —  dévelop- 
pement de  leurs  parties,  IV 
X  9.  —  position  de  leurs  ma- 
melles, IV  X  25.  —  femelles, 
leur  façon  d'uriner;  disposi- 
tion de  leurs  parties  posté- 
rieures, IV  X  34  35.  —  diftë- 
ronces  de  leurs  pieds  ;  ceux 
qui  ont  un  osselet,  IV  x  40 
42.  —  vivipares  et  ovipares; 
cause  du  mouvement  de  leurs 
mâchoires,  IV  xi  7  8.  —  cause 
de  la  nature  de  leurs  jambes, 

IV  XII  21  w.  —  vivipares  et 
ovipares,  flexions  de  leurs 
appareils  locomoteurs  en  sens 
inverses;  mouvement  diaga- 
nal  de  ces  appareils,  M  i  4  5. 
—  leur  locomotion  ;  leurs  ap- 
pareils opposés  à  ceux  de 
l'homme,  M  i  5  «.  —  sens 
dans  lequel  sont  le  haut  et  le 
devant  chez    les   animaux,   M 

V  1.  —  leur  position  moyenne, 
V  3  4.  —  différences  de  leurs 
flexions  avec  celles  de  l'hom- 
me et  des  oiseaux,  M  xii  2. — 
vivipares,  conditions  de  leur 
locomotion  ;  rôle  et  flexion  de 
leurs  pattes  de  devant;  ex- 
j)licatiou  de  leur  organisation; 
utilité  de  cette  organisation 
pour    l'allaitement     de     leurs 


petits,  M  xii  7-9.  —  leurs 
flexions  démontrées  par  des 
figures  graphiques,  M  xiii  2. 
—  rapports  de  leur  nature 
avec  celle  des  oiseaux,  M  xv 
1.  —  ovipares,  disposition  de 
leurs  membres  sur  le  côté  ; 
explication  de  cette  disposi- 
tion, M  XV  5. 

Qualités,  communes  à  tous  les 
animaux;  qualités  spéciales  à 
quelques-uns,  I  v  8.  —  des 
quatre  éléments,  II  m  1  n. 

Questions,  énumération  de  cel- 
les que  présente  l'étude  de  la 
locomotion  dans  les  animaux, 
M  I  2.  —  scientifiques,  diffé- 
rant des  questions  philoso- 
phiques, P  CLXXX. 

Queue  des  animaux;  longueur 
de  la  queue,  en  raison  inverse 
de  celle  des  poils  qui  la  gar- 
nissent, II  XIV  4.  —  son  rôle 
chez  les  animaux;  ses  diffé- 
rences; ses  usages,  IV  x  38 
39.  —  des  oiseaux;  son  ac- 
tion faisant  fonction  de  gou- 
vernail, M  x  3.  — des  oiseaux, 
calculée  de  manière  à  aider  la 
locomotion,  M  x  8  n.  — queue 
des  oiseaux  et  queue  des  pois- 
sons, M  XVIII  2. 


R 


Rachis,  dans  tous  les  animaux 
qui  ont  des  os  ;  son  objet  pro- 
pre ;  cause  de  son  unité  ;  ses 
parties  nombreuses,  II  ix  4.— 
application  de  ce  mot  à  la  co- 
lonne vertébrale,  du  temps 
d'Aristote,  II  ix  4  /i. 

Racines,  leur  rôle  dans  les  vé- 
gétaux, tirant  de  la  terre  une 
nourriture  tout  élaborée,  II 
III  8.  —  comparaison  des  ra- 
cines des  plantes  avec  les  ra- 


cines du  mésentère,  qui  sont 
les  veines,  IV  iv  3.  —  leurs 
fonctions  dans  les  plantes, 
IV  X  12.  —  constituent  le 
haut  dans  les  plantes,  M  iv  3. 
Raies,  cause  de  leur  voracité 
bien  connue,  IV  xi  3  «.  — 
nature  de  leur  queue,  IV  xiii 
2/1.  —  forme  de  leur  corps  ; 
leurs  nageoires,  IV  xiii  4  //. 
—  nageoires  de  la  raie  ;  con- 
formation  de  ses  pectorales, 


n 


l\ 


[f 


N 


12 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


513 


sa 


lY  XIII  8    n.  —   natiirt.'    d 
peau,  IV  XIII  14. 

Raison,  sa  défiiiitîun  ;  son  be- 
soin impérieux,  P  clxxi. 

Rame  d'un  navire,  comparée  au 
doigt  du  milieu  de  la  main 
humaine,  IV  x  20  et  //. 

Rapidité  du  vol  des  oiseaux  de 
proie,  M  X  6. 

Rapports  d'analogie  entre  les 
genres  ;  difllicultc  de  cette  dis- 
tinction, I  IV  3.  —  de  la 
substance  et  de  la  généra- 
tion, de  la  matière  et  de  la 
forme,  II  i  4  5.  —  de  l'épi- 
ploon  avec  le  sang,  la  graisse 
et  le  suif,  IV  m  3. 

Rate,  incertitude  sur  sa  fonc- 
tion ;  sa  position,  III  iv  12  n. 
—  sa  division  ;  sa  forme,  III 
VII  \  n.  —  sa  fonction,  III  vu 
3  //.  —  et  foie,  leur  organi- 
sation ;  difficulté  et  incertitude 
des  observations  sur  ces  deux 
viscères,  III  vu  13.  —  sa 
position,  III  VII  5  w.  —  incer- 
titude sur  sa  fonction,  III  vu 
9  11  «.  —  est  moins  néces- 
saire que  le  foie  dans  les  ani- 
maux ;  leur  rôle  à  l'un  et  à 
l'autre,  dans  la  digestion  et  la 
coction  des  aliments,  III  vu  5 
7.  —  sa  nécessité;  ses  di- 
mensions selon  les  animaux  ; 
rate  des  oiseaux,  des  pois- 
sons et  des  quadrupèdes  ovi- 
pares, III  VII  9  11.  —  variétés 
de  la  rate  selon  les  espèces, 
III  XII  4.  —  sa  forme,  son  vo- 
lume, sa  couleur,  sa  consis- 
tance, sa  grosseur  chez  les 
vertébrés  et  chez  l'homme  ;  ap- 
préciation de  l'étude  qu'en  ont 
faite  Aristote  et  l'Antiquité, 
III  XII  4  /i.  —  moins  néces- 
saire que  le  foie,  P  xlvii. 

Rats,  quelques-uns  ont  du  fîel 
et  d'autres  n'en  ont  pas,  IV 
H  3.  —  rats  marins,  leur  or- 
ganisation, IV  VII  2. 

Rkcherche    des  causes  et  parti- 


lièrement  de  la  cause  finale, 
I  i  8.  —  sur  la  Génération; 
sur  l'étude  de  la  liqueur  sé- 
minale et  du  lait,  citées  par 
Aristote,  II  ix  17. 

Rectum,  sa  définition  ;  ses  cour- 
bures ;  direction  de  son  dia- 
mètre, III  XIV  19/1. 

Rédaction  du  traité  des  Parties 
des  Animaux,  D  cciv. 

Références  du  traité  des  Par- 
ties à  une  foule  d'autres  ou- 
vrages d'Aristote,  D  cxciv  et 
suiv. 

Réfutation  de  la  théorie  d'A- 
naxagore,  qui  prétend  que 
l'homme  est  le  plus  intelli- 
gent des  êtres,  parce  qu'il  a 
des  mains,  IV  x  14. 

RÈGLE  générale  de  composition, 
que  donne  Aristote  et  qui  s'ap- 
plique à  tout  ouvrage  (''esprit, 
(juel  qu'il  soit,  I  i  1  w.  —  es- 
sentielles de  la  logique  et  du 
goût,  établies  par  Aristote, 
I  i  1  «.  —  de  méthode,  qu'A- 
ristote  n'a  jamais  négligée,  et 
({u'il  a  toujours  recommandée» 
à  ses  successeurs,  I  iv  7  w. — 
ordinaire  de  la  nature,  n'em- 
ployant qu'un  organe  à  une 
seule  fonction,  toutes  les  fois 
qu'elle  le  peut,  IV  vi8.  —  de 
la  méthode  d'Aristote  en  his- 
toire naturelle,  P  vi  et  suiv. 

Règne  animal  de  Cuvier,  cité 
passim.  Voir  Cuvier. 

Reins,  portions  diverses  dont 
ils  semblent  composés,  III  vu 
1.  —  leur  direction;  leurs 
fonctions  ;  leur  usage,  III  vu  7. 
—  leur  but  ;  leur  nature  pro- 
pre; leur  fonction  particulière 
dans  l'élaboration  de  l'urine; 
leurs  rapports  à  la  vessie,  III 
A'ii  13.  —  maladies  des  reins 
chez  l'homme,  III  ix  3.  — 
graisse  maladive  des  reins, 
III  IX  11.  —  des  phoques; 
leur  formation,  III  ix  3  n.  — 
leur   organisation  ;  leur  fonc- 


tion et  leurs  facultés  ;  causes 
qui  font  qu'ils  ont  plus  de 
graisse,  III  ix  3-9.  —  leur 
position  dans  la  généralité  des 
mammifères  et  dans  l'homme, 
III  IX  6  w.  —  leur  organisa- 
tion ;  leur  structure,  III  \\1  n. 
—  influence  qu' Aristote  attri- 
«   bue  à  leur  graisse,  III  ix  7  10 

w. 
Répartition  des  cinq  sens,  II  x 

g   7.    —    des   veines   dans    le 

corps  entier,  III  v  5. 
Représentants    et    précurseurs 

de  la  physiologie  moderne,  P 

LXXVII. 

Représentation  graphique,  par 
ime  ligne  droite  recourbée 
d'une  extrémité  à  l'autre,  pour 
expliquer  la  nature  des  qua- 
drupèdes et  des  hommes  ;  des 
mollusques,  des  lestacés  et 
des  crustacés,  IV  ix  3-4. 

Reptation  des  ophidiens;  un 
des  phénomènes  de  locomo- 
tion les  plus  remarquables,  M 
viii  1  w.  —  des  enfants,  et  des 
lutteurs  dans  la   palestre,    M 

IX  4. 
Reptiles,    organisation   de  leur 
nez,    II   XVI   7.  —  volume   de 
leur  foie  et  sa  couleur,  III  xii 
•{  ,/.  _  analogies   des  reptiles 
«t   des   poissons  ;  leurs  diffé- 
rences, IV  I  2.  —   couleur  de 
leurs   excréments,  IV  i  3.  — 
conformation  spéciale  de  leurs 
intestins,    IV  i  5.  —  position 
«le  leur  bile,  IV  ii  1.  —  nom- 
bre de   leurs   doigts,  IV  x  22 
„.  _  ophidiens,  leur  manière 
de  se  mouvoir,  M  ix  7  «. 
Requins,   leur  renommée  terri- 
ble, qui  en  fait  l'effroi  des  na- 
vigateurs, IV  XIII  12  n. 
Respiration,   chez  les  poissons 
et  les   insectes,  II    xvi    9. 

—  Traité  d'Aristote,  cité  sur 
les  fonctions  communes  aux 
animaux,  I  i  4  «.  —  cité  sur  la 
réfutation    des  théories  anté- 

T.   H. 


rieures,  I  i  38  Ai.  —  dans   les 
Opuscules  psychologiques,  ci- 
té pour  les  opinions  des  philo- 
sophes antérieurs  sur  la  respi- 
ration, III  i  9  w.  —  cité  sur  la 
position    du     cœur    chez    les 
poissons,   III    IV  15  n.  —  cité 
sur  les    branchies   des    pois- 
sons, III  VI  2.    —   Opuscules 
psycliologiques,    cité    sur    la 
respiration  des  poissons  ;  ap- 
préciation   de    cet     ouvrage  ; 
cité   sur    la    respiration     des 
cétacés;    des    amphibies,    III 
VI  2  3  w.    —  cité  sur    l'usage 
des  branchies    des    poissons, 
IV  XIII  9  16.  —  dans  les  Opus- 
cules    psychologiques ,     cité 
pour  l'étude  des  branchies,  IV 
XIII  9  n.  —  réfutation  qu'y  fait 
Aristote  d'Auaxagore,  de  Dé- 
mocrite  et   de  Diogène    d'A- 
pollonie,  sur  la  respiration  des 
poissons,  IV  XIII  10  /ï.  —  cité 
sur  le  mécanisme  de  la  respi- 
ration chez  les  cétacés  à  évent; 
Aristote  y  renvoie  à  l'Histoire 
des   Animaux;   cité    sur   l'op- 
position de  la  respiration  et 
sur     les    branchies,     IV    xiii 
\']  n.  —  caractère  de  cet   ou- 
vrage, P  IV.  —  citations  qu'en 
fait   le    traité   des   Parties,  D 

CXCVII. 

Ressemblance,  différence  de  la 
ressemblance  et  de  l'analogie, 

I  IV  6  /i . 

Résumé,  sur  la  locomotion  eu 
général,  M  xix  3.  —  du  traité 
des  Parties  des  Animaux,  Pv. 

Rétraction  et  pulsion,  sortes 
de  mouvements,  qui  servent  à 
déterminer  la  locomotion  et 
le  déplacement   des  êtres,  M 

II  4  et  n. 

Rire,  elfet  du  rire  et  du  cha- 
touillement; manière  dont  ils 
se  produisent,  III  x  5.  —  ex- 
plication qu'en  donnent  les 
physiologistes  modernes,  III 
X  5  «. 

33 


/ 


V 


51.4 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  515 


l'i 


Rognons,  leur  place  dans  les 
animaux;  explication  de  leur 
disposition,  III  ix  6.  —  utilité 
de  leur  graisse,  III  ix  9.  Voir 
Reins. 

Rome,  emprunts  qu'elle  a  faits 
à  la  Grèce,  P  lx. 

Rondelet,  sa  réfutation  d'une 
erreur  d'Aristote  sur  la  vessie 
et  les  reins  de  la  tortue  d'eau 
douce,  III  IX  2  n.  —  cité  sur 
la  renaissance  de  la  zoologie 
descriptive,  P  cxlii. 

Rose  (Valentin),  Aristoteles  pseu- 
depigraphus;  son  opinion  sur 
l'ouvrage  qu'Athénée  veut  dé- 
signer en  citant  souvent  un 
traité  des  Parties,  D  cxcii. 

Ruelle,  son  édition  de   Rufus. 

P   LXV. 

Rufus,  d'Ephèse,  habile  méde- 
cin ;  grec  de  nation  ;  célèbre 
par  ses   travaux   d'anatomie; 


ses  trois  traités  ;  pliysiologie 
comparée  du  second  ;  règne 
sous  lequel  il  a  vécu;  ses  dis- 
sections ;  belle  découverte 
qu'on  lui  attribue,  mais  qu'il 
rapporte  lui-même  à  Erasis- 
trate,  P  lxiv.  —  cité  sur  l'a- 
natomie  ;  ses  travaux  témoi- 
gnent que  cette  science  était 
restée  fidèle  aux  enseigne- 
ments du  passé,  P  LXV.  —  ses 
travaux  estimables,  P  lxiv  et 
suiv. 
Ruminants,  description  de  leurs 
pieds;  ruminants  sans  cor- 
nes; on  les  appelle  aussi  bi- 
furques, III  II  2  /i.  —  nombre 
et  fonctions  de  leurs  esto- 
macs, III  XIV  7.  —  divisions 
de  leur  estomac  ;  description 
de  leurs  quatre  estomacs,  III 
XIV    7/1.   —   leurs  estomacs, 

P   XLIX. 


S 


Sacrifices,  observations  sur  le 
cœur  des  victimes,  III  iv  23. 

Sagesse  de  la  nature,  dans  la 
composition  des  cornes  des 
animaux,  III  ii  9  11.  —  ad- 
miration d'Aristote  pour  ses 
œuvres,  M  ii  2.  —  de  la  na- 
ture, M  XII  3.  —  de  la  nature, 
M  XVII  5.  Voir  Aristote. 

Saignements  de  ne/,  III  v  11. 

Saltigrades,  insectes,  IV  vi  10. 

—  leurs  deux  modes  de  loco- 
motion ;  nécessité  pour  eux 
d'un  point  d'appui,  M  m  1  2. 

—  leur  mode  habituel  de  lo- 
comotion, M  m  1  n. 

Sang,  son  importance  dans  l'or- 
ganisation; influence  de  ses 
qualités  sur  la  force  et  sur 
1  intelligence,  II  ii  4  5.  —  sa 
nature,  selon  qu'il  est  plus  ou 
moins  chaud  ou  froid,  Il  ii  7. 


—  sa  chaleur  et  sa  liqui- 
dité; comment  sa  nature  peut 
participer  des  contraires,  II 
m  3.  —  explication  de  sa  cha- 
leur, II  III  3/1.  —  insuflisance 
de  l'explication  que  donne 
Aristote  de  la  nature  du  sang, 
II  III  5/1.  —  appellation  que 
la  science  moderne  lui  appli- 
que, II  III  10  n.  —  rapports 
du  sang  et  de  la  nourriture  ; 
sou  objet;  son  élaboration;  il 
est  renfermé  dans  le  cœur  et 
dans   les  veines,  II   m  10-12. 

—  rapprochement  du  sang  et 
de  la  cliair.  II  m  12  n.  —  qui 
a  des  fibres,  ou  qui  en  est 
privé;  influence  de  sa  compo- 
sition sur  l'intelligence  et  le 
naturel  des  animaux,  II  iv  1 
2.  —  cause  principale  de  sa 
coagulation,  II  iv  \  n.  —  son 


rapport  à  l'intelligence,  II  iv 
2/1.  —  effets  de  la  chaleur  ou 
de  la  froideur  du  sang;  sa 
définition,  II  iv  6.  —  ses 
fonctions  diverses,  III  iv  3  et 
ft.  —  sa  nécessité  dans  les 
animaux  qui  en  ont  ;  sa  na- 
ture; vaisseau  qui  le  contient, 

III  IV  3  4.   —    sa  fonction,    II 

IV  6  /i.  —  époque  de  la  dé- 
couverte de  la  circulation,  III 
jv  17  w.  —  sa  pureté  plus  ou 
moins  grande,  III  iv  19.  — 
matières  qu'il  contient,  III  v 
10  n.  —  sa  composition,  et 
progrès  de  l'analyse  chimique 
dans  cette  question,  III  v  10 
n.  —  plus  ou  moins  pur;  son 
influence  sur  les  qualités  de 
l'animal,  P  xiii.  —  son  rôle 
général,  compris  par  Aristote 
comme  nous  le  comprenons, 
P  xiii  et  suiv.  —  sa  tem- 
pérature ;  importance  qu'Aris- 
tote  y  attache  ;  analyse  minu- 
tieuse qu'il  fait  de  ce  liquide, 
P  XV  et  suiv.  —  analyse  du  sang 
par  Aristote,  P  xv.  —  analyse 
qu'en  fait  Cuvier,  P  xvii.  — 
analyse  du  sang  par  la  chimie 
actuelle,  P  xviii. 

Sangliers,  description  de  leur 
pied,  III  II  2  /ï.  —  cause  de 
leur  courage  et  de  leurs  em- 
portements, II  IV  5.  —  double 
destination  de  leurs  crocs  ; 
raison  qui  fait  que  les  femel- 
les mordent,  III  i  4  5. 

Sangsues,  leur  mode  de  progres- 
sion, M  IX  7. 

Sanskrit,  l'alphabet  sanskrit  ; 
groupement  de  ses  consonnes, 
et  rang  qu'elles  y  occupent, 
III I  3 /t. 

Saut,  son  mécanisme  chez  les 
insectes,  IV  vi  10  et  /i.  —  dis- 
tinction entre  le  saut  et  la 
marche  ordinaire  des  ani- 
maux, M  III  in.  —  chez  les 
animaux;  moyen  exceptionnel 
de  locomotion,   M  viii  3 


4/î 


—  constitution  des  animaux 
qui  emploient  ce  mouvement 
de  locomotion,  M  viii  3  4.  — 
explication  du  saut  des  ani- 
maux, M  IX  9.  —  impossibi- 
lité de  sa  prolongation,  M  xiv 
2. 

Sauterelles,  organisation,  po- 
sition et  nombre  de  leurs 
pattes,  IV  VI  10. 

Savants  modernes,  nient  à  tort 
que  les  Anciens  aient  appli- 
qué la  méthode  d'observa- 
tion, I  V  14  /ï.  —  procédé  au- 
quel le  savant  doit  recourir 
pour  dissiper  des  doutes  et 
des  indécisions,  P  cxxxi.  — 
opinion  des  savants  sur  l'idée 
de  Dieu,  P  clxxviii  —  effroi 
puéril  que  leur  cause  la  mé- 
taphysique, P  cLXxxi.  Voir 
Science. 

Scare,  le  seul  poisson  qui  ru- 
mine, III  XIV  12. 

ScHELLiNG,  fondement  ruineux 
de  la  philosophie  de  la  nature 
sortie  de  son  école,  comparée 
aux  théories  du  Darwinisme, 

P   CXXII. 

Science,  ses  conditions,    I  i  5/i. 

—  son  véritable   but,  l  i  7  n. 

—  zoologique,  principe  qu'elle 
a  trop  souvent  négligé,  I  i  26 
n.  —  de  l'histoire  naturelle, 
théorie  sur  laquelle  elle  se 
fonde  exclusivement,  I  i  29  «. 

—  de  nos  jours,  sur  le  monde, 
comparée  à  celle  des  Anciens, 

I  V  1  w.  —  zoologique,  son 
début  nécessaire,  I  v  11  /i.  — 
physiques  et  mathématiques, 
place  qu'elles  tiennent  dans 
notre  siècle,  I  v  3  /i.  —  mo- 
derne, deux  grandes  classes 
d'animaux  qu'elle  reconnaît 
comme  Aristote,  II  ii  5  /î.  — 
moderne,  citée  sur  la  chaleur 
comparative   des  animaux,   II 

II  7  n.  —  moderne,  conserve 
une  expression  d'Aristote  en 
parlant  du  «   Système  vascu- 


s 


516 


TABLE  ALPHABÉTIQTTE  DES  MATIÈllES 


laire  »,   H    m    l'2   n.    —   mo- 
derne, études  omises  par  elle 
sur  l'influence  que  peut  avoir 
la  composition  du  sang  sur  le 
caractère  des    animaux,  II    iv 
4  5  ,1.  _   actuelle,  son   étude 
sur  la  composition  des  subs- 
tances   graisseuses,    II  v  1  w. 
—  moderne,    ses    études    sur 
les  organes    des    poissons,  II 
X  7  ,ï.  —  moderne,   distingue 
deux  parties   dans  le  cœur  de 
1  liomme,  III  vu  2  n.   —   mo- 
derne, citée  sur  la  graisse  des 
reins,  III  ix  10  n.  —  actuelle, 
citée  sur   les    différences    des 
viscères  dans  les  animaux  qui 
en  ont,  III  xii  \  n.  -    actuelle, 
citée  sur  le  mot  de  Côlon,  III 
XIV  18  n.    —  prudence  qu'elle 
doit   avoir   avant   de    se  pro- 
noncer sur  le  but  que  se  pro- 
pose la  nature,    IV  n  5  «.  — 
moderne,     détails     qu'elle     a 
donnés  sur  l'organisation  des 
crustacés,    comparés    à    ceux 
(|u'Aristote  en  donne,  IV  v  12 
//.  —  peine   qu'elle  éprouve  à 
classilier    les    éponges;    citée 
sur   le    nom   de    Holothuries, 
qu'elle    a    conservé    pour   les 
échinodermes    pédicellés,    IV 
V  26  27  w.    —  étude  dont  elle 
s'est  surtout  occupée  pour  la 
cigale,  IV   v   37   w.   —   com- 
ment elle  applique   les  noms 
de  Cantharus  et  de  Caiithai  is, 
IV  VI  3  «.  —  son  opinion  dif- 
férente de  celle  d'Aristote  sur 
la  tète  des  testacés,  IV  vu  3 
n.  —  citée  sur  la  conservation 
du  nom  grec  de   maias,  pour 
une  famille  de  crustacés  bra- 
chyures,  IV  viii  3  w.  —  théo- 
rie  qu'elle  a   négligée,  et  qui 
vaut    la     peine    qu'on     la    re- 
cueille, IV  IX  4  //.  —  citée  sur 
le  mot  grec  du  nom  de  Spire, 
qu'elle    a    conservé  pour   une 
famille    de    mollusques    à    si- 
phon, IV  IX  4  n.    —  eitée  sur 


la  description  des  différenls 
mollusques,  IV  ix  9  n.  —  citée 
sur  la  conservation  du  mol 
grec  de  Thorax,  IV  x  8  //.  — 
actuelle,  compte  qu'elle  tient 
des  nageoires,  IV  xiii  lu.  — 
citée  sur  l'étude  du  nombre 
plus  ou  moins  grand  des 
branchies,  IV  xiii  11  n.  — 
sa  classification  des  chauves- 
souris,  IV  XIII  18  II. 

—    zoologique  ;     conquêtes 
qu'elle    se   promet  encore,    P 
m.  — rapprochements  de  son 
état  présent   et  de  ses  débuts 
relativement     à      l'étude      du 
sang,  P    XVI.    —    actuelle,    sa 
théorie  sur  la  graisse  rappro- 
chée de  celle  d  Aritote,  P  xxi. 
—  plus  avancée  que  la  science 
de    l'Antiquité     sur    les    trois 
théories   de  la  moelle,    de    la 
graisse  et  du  sang,  P  xxv.  — 
ethnologique,  que  le  xix^  siècle 
se    flatte    d'avoir   inventée   et 
dont  on  trouve  les  premières 
traces  dans  le  livre  que  Pline 
a  consacré  à  l'homme,  P  lxiii. 

—  ses  rapports  avec  la  phi- 
losophie, P  cxLV.  —  sépara- 
tion des  trois  sciences  qui  se 
partagent  le  règne  animal  ; 
leur  confusion  dans  l'œuvre 
d'Aristote,  P  cxlvi.  —  leur  or- 
dre respectif,  P  cxlviii. —  con- 
temporaine, doit  craindre  l'ex- 
cès de   ses    richesses,  P  clix. 

—  système  qui   a  été  plus  ou 

moins  reproduit  par   tous  les 

auteurs    depuis    Aristote    sur 

le    monde  des   êtres    animés, 

p    CLX.     —    condition     de    la 

science  dans  le  passé  et  dans 

l'avenir;  école  à  laquelle   elle 

peut  apprendre   la   place    qui 

lui  revient  dans  l'universalité 

des  choses  ;    source  d'où  elle 

sort,  P  cLXi.  —   ses  ressour-- 

ccs     actuelles;      erreurs     (jui 

peuvent    la  compromettre  .  le 

transformisme    et    l'athéisme, 


T 


ABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  517 


P    cLxi.    —    sciences   où    les 
idées  à  priori  sont  indispen- 
sables ;  sciences  d'où  elles  doi- 
vent être   soigneusement  éli- 
minées, P  cLxv.   -  moderne, 
doit    craindre    l'influence     de 
l'athéisme,   P  clxxvii.  —  con- 
temporaine, citée  sur  l'idée  de 
Dieu,  P  cLxxviii.    —   rapport 
des  sciences  à  la  philosophie, 
P    CLXXX.    —    leur    domaine; 
école  à  laquelle  chaque  science 
particulière  peut  apprendre  la 
place  qui  lui  revient  dans  l'u- 
niversalité des  choses;  source 
commune   d'où   elles  sortent, 
P  cLxxxi.  —leur  définition  et 
leur  rapport  avec  la  philoso- 
phie,   P    CLXXxi.    —   domaine 
spécial      de      la      science,      P 
cLXXXiii.     —      ses      relations 
avec     la     philosophie;      date 
vénérable  de    son  origine,    P 
cLXXxiv.  —   grecque,   résumé 
de     son     histoire,    P    clxxxv. 

leur  éclosion  ;  en  Grèce  et 

dans  l'Inde;  leurs  progrès,  P 
CLXXXV.    —     source     d'où     la 
science   est   sortie   primitive- 
ment, P    CLXXxvi.    —    fondées 
par  Aristote,  et  que  le  monde 
a     cultivées      après      lui,      P 
txxxxviii.     —   physiologique, 
appréciation  des  études  qu'en 
a  faites  Aristote,  D  cxcviii  et 
^niv.   —  principe  qui  lui    est 
indispensable,    M   n   2    n.    -- 
moderne,    ses    progrès    cités 
sur  le  jeu    des    flexions    dans 
les  animaux,  M  m  3  w.  —  ac- 
tuelle,    ses    observations  sur 
la     disposition    générale    des 
flexions,  M   xiii   4   n.    —  mo- 
derne, distinction  qu'elle  fait, 
parmi  les  décapodes,  des  es- 
pèces qu'elle  appelle  Podoph- 
thalmes,  M    xiv    5  «•   —  mo- 
dernes,   leur    séparation    les 
nnes  des    autres  par  les  pro- 
grès de  l'analyse,  P  M  274  et 
suiv.  —  (le  la  locomotion  des 


êtres  animés  ;   son  début  ;  ses 
progrès,  P  M  290  et  suiv. 
ScissiPÈDES,    genre    qu'ils    for- 
ment ;  leurs  différences  ;  leurs 
nuances;    leurs   caractères,   I 

III  15/1. 
Scolopendres,  vivent  après  avoir 
été  coupées;  ressemblance  do 
leur  constitution  à  celle    d'un 
animal    que  l'on  formerait  de 
la  réunion   de  plusieurs   ani- 
maux, M   VII  2   3.  —  nombre 
de  leurs  pattes  ;  leur  longueur, 
M  VII  2  w.  —  auxquelles  on  a 
arraché  des  pieds  pour  qu'ils 
soient    en     nombre    impair; 
impossibilité   de    la    locomo- 
tion sur  trois  pieds,  M  viii  5. 
espèces  venimeuses  et  re- 
doutables;  leur    genre  de  vie 
et  d'habitation,  M  viii  5  w.  — 
ordre  dont  la  scolopendre  fait 
partie;    elle     forme   une     fa- 
mille, M  VIII  5  //. 
Scorpions,  nécessité  de  la  posi- 
tion de  leur  dard,  IV  vi  6.  — 
leur  queue  ;    leur   dard  ;    leur 
liqueur    venimeuse,  contenue 
dans  un    réservoir    intérieur, 

IV  VI  6  rt.  ^    ^    , 

ScoTUS  (Michel),  protégé  de  Fré- 
déric II,  cité  pour  ses  tra- 
ductions, dans  lesquelles  Al- 
bert le  Grand  a  étudié  Aris- 
tote, P  LXXII. 

Sculpture,  ses  procèdes,  du 
temps  d'Aristote,  II  ix  6  «. 

Sec  et  Humide,  sens  divers  de  ces 
termes,  selon  qu'on  les  consi- 
dère en  puissance  ou  en  acte; 
application  à  l'étude  du  sang, 

U  m  1-4.  . 

Segmentation,  causes  et  obji-t 
de  la  segmentation  des  insec- 
tes, IV  VI  2  3. 

Seiches,  leur  constitution  spé- 
ciale. II  viii  7.  —  organisa- 
tion de   leur   bouche,    II    xvii 

12.    organisation    de    leur 

estomac;  leur  gésier  pareil  à 
celui    des   oiseaux;    motif  de 


518 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


cette  organisation,    IV  v  6  7. 

—  leur  encre;  emploi  qu'elles 
font  de  cet  organe,  plus  dé- 
veloppé que  dans  les  autres 
mollusques;  motif  de  celte 
organisation  ;  cause  qui  leur 
fait  projeter  leur  encre  ;  de 
la  production  de  l'encre,  IV 
V  8-10.  —  description  de  son 
os,  IV  V  10  n.  —  et  teuthies, 
leurs  différences  avec  les  po- 
lypes ;  leur  organisation  spé- 
ciale ;  rapports  que  la  nature 
a  mis  entre  leur  manteau  et 
leurs  pieds,  IV  ix  6-8  —  nom- 
bre, grandeur  et  mouvement 
de  leurs  pieds,  IV  ix  8  n.  — 
et  teuthies,  leurs  deux  trom- 
pes ou  tentacules  ;  usage 
qu'elles  en  font  ;  position  et 
dimensions  de  leur  nageoire, 
IV  IX  9  12. 

Sélaciens,  nature  de  leurs  os, 
II  IX  11.  —  nature  de  leur 
racliis,  II  ix  13.  —  rapports 
des  sélaciens  et  de  la  vipère  ; 
leur  estomac;  leurs  intestins, 
IV  I  4.  —  rapport  des  séla- 
ciens et  de  la  vipère,  IV  i  4 
,1^  —  leur  conformation;  na- 
ture de  leur  queue,  IV  xiii  2. 

—  organisation  de  leurs  bran- 
chies, IV  XIII  9  10.  —  confor- 
mation de  leurs  branchies  ; 
leur  classification  ;  nature  de 
leurs  os,  IV  xiii  9  /i.  —  leur 
bouche  ;  nécessité  de  leurs 
mouvements  pour  saisir  leur 
proie;  nature  de  leur  peau, 
IV  XIII  12-13. 

SÉLECTION,  limites  étroites  de 
son  influence,  P  clxii. 

Semence  et  menstrues  chez  les 
femelles  ;  renvoi  à  des  études 
ultérieures,  IV  x  31  32. 

Sénèque  n'a  pas  fait  d'histoire 
naturelle,  P  lxi.  —  ses  Ques- 
tions naturelles  ;  omet  l'orga- 
nisation animale,  P  ibid.. 

Sens,  rapports  des  sens  avec 
l'encéphale,  Il  vu  3  n.  —  tous 


les  sens  sont  faits  en  vue  du 
toucher,  II  viii  2  3.  —  des 
différents  sens  chez  les  ani- 
maux, II  VIII  2/1.  —  les  cinq 
sens;  leur  répartition,  II  x  6. 

—  leur  admirable  disposi- 
tion; ils  sont  tous  doubles, 
excepté  le  toucher,  II x  11  12. 

—  leur  disposition  admira- 
ble, II  X  11  et  suiv.  —  leur 
double  organisation,  II  x  12 
n.  —  tous  les  sens  sont  placés 
dans  la  tète,  sauf  un  seul,  IV 
X  3  /î.  —  leurs  organes  chez, 
l'homme  et  leur  direction,  M 
IV  4  rt.  —  leur  disposition 
admirable,  P  xxxv.  —  chez 
l'homme  et  chez  les  animaux, 
P  ibid. 

Sens  nombreux  où  l'on  dit 
qu'une  chose  est  plus  chaude 
qu'une  autre,  II  ii  12. 

Sensation,  siège  unique  de  la 
sensation,  de  la  locomotion 
et  de  la  nutrition,    II  i  14  15. 

—  dont  le  cœur  est  le  centre, 
III  IV  9.  —  déterminent  le 
devant  et  le  derrière  dans 
l'animal,  M  iv  4.  —  traité  de 
la  Sensation  et  des  choses 
sensibles  d'Aristote,  cité  sur 
le  sommeil,  II  vu  11.  —  cité 
sur  la  sensation,  II  vu  11 
n.  —  cité  sur  le  principe  des 
sensations,  II  x  6.  —  indi- 
qué par  l'auteur,  II  x  6  n.  — 
caractère  de  cet  ouvrage,  P 
IV.  —  citations  qu'en  fait  le 
traité  des  Parties,  D  cxcvi. 

Sensibilité,  explication  de  la 
sensibilité,  II  i  14.  —  consti- 
tue essentiellement  l'être  ani- 
mé, II  I  15  «.  —  est  l'objet 
d'une  des  théories  les  plus 
solides  d'Aristote  ;  elle  dis- 
tingue esseutielleinent  l'ani- 
mal  de  la    plante,  II   viii  1  //. 

—  sa  définition,  II  x  3.  — gé- 
nérale, son  vrai  siège.  11  x  i\ 
n.  —  siège  de  ce  principe, 
III    V  3  «.    —  dans    tous    les 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  519 


animaux  en  général,  IV  v  2. 
théorie  d'Aristote  conser- 
vée par  la  science,  comme  un 
de  ses  principes  fondamen- 
taux, IV  V  32  w.  —  son  prin- 
cipe chez  les  mollusques,  chez 
les  testacés  et  les  insectes; 
preuves  que  l'organe  de  ce 
principe  est  analogue  au  cœur, 
IV  V  33-35.  —  chez  les  in- 
sectes ;  du  lieu  où  Aristote  la 
place,  IV  V  36  «.  —  commune, 
sens  dans  lequel  on  peut  en- 
tendre cette  expression,  M  iv 

5  n. 

Sensualisme,  erreur  dangereuse 
de  cette  doctrine,  qui  a  régné 
dans  le  xviii«  siècle,  P  M  302. 

Séparément,  signification  de  ce 
mot  dans  la  méthode  de  divi- 
sion, I  m  15. 

Septime- Sévère,  cité  à  propos 
de  son  médecin  Galien,  qui  a 
très-probablement  vécu  après 
cet  empereur   (211  ap.  J.-C), 

P   LXVI. 

Serpent  et  Serpents,    leurs   os. 
II   IX   10.   —    description   de 
leur   langue,  II   xviii  6   w.  — 
leur  langue  bifurquée    et  son 
organisation  ;  sa  longueur,  II 
xvii   6.    —   rapport   des    ser- 
pents et  des  lézards  ;  leur  res- 
semblance avec   les  poissons, 
IV    i   2   rt.    —   analogies    des 
serpents  et  des  poissons  ;  leur 
dilférence;    couleur    de  leurs 
rxcréments,  IV  i  2  3.  —  leur 
conformation    entraînant   une 
foule    de    conséquences    dans 
leur     organisation     générale, 
IV  I  5  rt.  —  leur  organisation 
spéciale,  IV  xi  1.  —  forme  de 
lenr    langue,    IV  xi    5.  —  na- 
ture de  leurs  écailles,  IV  xi  6. 
—  son  espèce  de  cou;  parti- 
cularité qui  le    sépare  de  ses 
congénères,  IV  xi  11.  —  cause 
et  nécessité  de   cette   organi- 
sation. IV  XI  12.  —  étude   de 
leur  cou,  IV  xi    11  n.  —  pro- 


prement   dits,   n'ont     pas  de 
sternum,  IV  xi  13  rt.    —  leur 
manière     de     nager  ;     cause 
qui    fait   qu'ils    n'ont   pas    de 
pieds,    IV    XIII   5   6.   —   leur 
droite  et  leur  gauche,  M  iv  6. 
—    amphisbènes,    leur    genre 
de    locomotion;    leur  organi- 
sation ;   position   de  leur   or- 
gane de  la  vue,    M  vi  3  «.  — 
manière    dont     ils    marchent 
sur    le    sol,    représentée    par 
une  figure   graphique,    M   vu 
5   6.   —    leur    conformation; 
leur  mouvement   de  reptation 
comparé  au  mouvement  pro- 
gressif des    quadrupèdes,   M 
VII  5  rt.  —  leur  marche;  cau- 
ses qui  fout  qu'ils  ne  peuvent 
avoir  de  pieds,    M   viii  1.    — 
leur  manière   de  se  mouvoir, 
M  IX  7  rt.  —  principe  de  leur 
flexion,  M  x  2. 
Serres  crochues   et  ergots  chez 

les  oiseaux.  IV  xii  12. 
Ser\et,   cité    sur   la   circulation 

du  sang,  P  lxxxiii. 
Siebold  et  Stannius  (MM.  de), 
leur  manuel  d'anatomie  com- 
parée (traduction  française  de 
1850);  un  des  premiers  ou- 
vrages où  les  doctrines  dar- 
winiennes sont  appliquées  à 
la  classification  et  à  l'étude 
des  animaux;  sa  division  en 
deux  parties  :  la  classification 
et    l'anatomie     comparée,     P 

cvii. 

Siècle,  le  xvii®  siècle;  honneur 
qu'il  ne  peut  revendiquer  en 
physiologie,  M  ii  1  rt. 

Siège  unique  de  la  sensation, 
de  la  locomotion  et  de  la  nu- 
trition, II  i  14  15.  —  de  la 
sensibilité  générale,  II  x  6  «. 
—  de  l'ànie,  III  v  2  rt.  —  du 
principe  de  la  chaleur;  de  la 
sensibilité,  III  v  3  n. 

Singe,  position  qu'il  ne  prend 
qu'accidentellement,    M   xi    1 

M. 


N 


520 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


SiPHÉES  OU  TiPHÉEs,  Gii  Béotie, 
lac  de  ce  nom,  IV  xiii  5  /i.  — 
lac  de  Siphées  ;  contrée  où  il 
se  trouve,  M  vu  7  n. 

SocRATE,  soQ  mérite  dans  l'étude 
de  la  nature.  I  i  37.  —  sa 
préoccupation,  qui  se  retrouve 
et  éclate  dans  la  plupart  des 
dialogues  platoniciens  ;  mé- 
rite que   lui    en    fait  Aristote, 

I  I  37  n.  —  a  été  le  premier 
à  proclamer  une  haute  estime 
pour  la  nalurede  l'homme,  IV 
X  6  w.  —  cité  sur  le  fonde- 
ment de  l'optimisme,  M  viii  1 
/i.  —  et  Démocrite,  direction 
nouvelle  qu'ils  ont  imprimée 
à  l'étude  de  la  nature,  P  ix. 
—  cité  pour  prouver  l'action 
d'une  intelligence  infinie  dans 
l'univers,  P  clxxiii. 

SoLÈNES  ou  SoLENS,  Icur  orga- 
nisation, IV  VII  2. 

SoLENS  de  Cuvier,  leur  coquille; 
leur  charnière,  IV  vu  2  n. 

Solennité  particulière  du  Tiraée 
de  Platon,  niiilgré  ses  imper- 
fections, I  V  3  «  ;  P  Lv. 

Soles,  matière  analogue  aux  os  ; 
leur  emploi;    leur   nature,    II 

IX  14  15. 

SoLiPÈDES,  quelques-uns  ont  des 
cornes  pour  se    défendre,  III 

II  2.  —  solipède  à  une  seule 
corne  ;  explication  de  cette 
anomalie  ,  III  ii  6.  —  leur 
rate,  III  xii  4  n.  — leur  orga- 
nisation, IV  X  10.  —  usage  de 
leurs  membres  do  devant  et 
de  derrière,  IV  x  21.  —  con- 
formation et  nombre  de  leurs 
doigts,  IV  X  22  n.  —  position 
de  leurs   mamelles,  IV  x  25. 

—  position  et  appellation  de 
leurs    mamelles,    IV  x   25   n. 

—  organisation  de  leurs  pieds, 
IV  X  40.  —  ou  équidés,  con- 
formation de  leurs  pieds,  IV 

X  40  n. 

SoMMAiKEs  des  clijii)ih-os.  du 
traité    des    Parties  des    Ani- 


maux, et  du  traité  de  la  Mar- 
che des  Animaux,  D  ccv  et 
suiv. 
Sommeil  produit  par  le  cerveau; 
explication  du  sommeil  par  le 
refroidissement.  Il  vn  10. 

—  du  Sommeil  et  de  la 
Veille, traité  spécial  d'Aristote, 
cité  sur  la  théorie  du  sommeil  ; 
ressemblance  prouvant  l'au- 
thenticité des  deux  ouvrages, 

II  VII  10  11  n.  —  cité  sur  l'ex- 
plication du  sommeil,  II  vu 
11.  —  dans  les  Opuscules 
psychologiques,  cité  sur  les 
fonctions  essentielles  attri- 
buées   au    cœur,  III    m  12  n  ; 

III  IV  9  n.  — cité  sur  la  théo- 
rie de  la  sensibilité,  III  v  3 
n.  —  mentionne  le  traité  de 
la  Nutrition,  qui  n'est  pas 
parvenu  jusqu'à  nous,  IV  iv  3 
;/.  — caractère  de  cet  ouvrage, 
P  IV.  —  traité  d'Aristote,  cité 
par  le  traité  des  Parties,  1) 
cxcvi. 

Sophiste  de  Platon,  cité  sur 
la  dichotomie  ;  méthode  essen- 
tiellement platonicienne,  I  ii  1 
n.  —  cité  sur  l'application  de 
la  dichotomie,  I  m  7  n. 

Sophistes,  opinion  qu'ils  avaient 
soutenue  et  pour  laquelle  ils 
paraissent  indiqués  par  Aris- 
tote, IV  X  16  n. 

Sourcils,  comparaison  do  leur 
destination  avec  celle  des  cils; 
leur  dépendance  ;  leur  épais- 
seur dans  la  vieillesse;  leur 
fonction  et  usage  principal. 
II  XV  1-2.  —  leur  fonction,  Il 
XV  1  w. 

Spéculation,  deux  faces  di lié- 
rentes  sous  lesquelles  toute 
spéculation  peut  être  consi- 
dérée, I  i  1. 

Sperme,  théories  particulières 
d'Aristote  sur  son  émission, 
IVx33«.. 

Spire,  mot  g.-ec  conservé  par  la 
science  moderne,  pour  une  fa- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


5:M 


mille  de  mollusques  à  siphon, 

IV  IX  4  w. 

SouALEs,  cause  de  leur  voracité 
bien  connue,  IV  xi  3  ai.  —  na- 
ture de  leur  queue,  IV  xiii  2 
„.  —  nature  de  leur  peau, 
IV  XIII  14  n. 

Stannius  et  SiEBOLD,  leur  ma- 
nuel d'anatomie    comparée,  P 

cvii. 
Station  droite    do    l'homme,    11 
VII  13;  II  VII  13w,etII  x  4. — 
droite  chez  l'homme  ;  ses  rap- 
ports  à  la    chaleur,   III  vi   7. 

droite  de  l'homme,  IV  x6. 

droite  et  ses  nécessités,  M 

V  4.  —  ses  conditions,  M  xi  1 
et  suiv.  —  droite  de  l'oiseau; 
dilférences  qu'elle  présente 
avec  la  station  de  l'homme,  M 
XI  5  w.  —  droite,  privilège  ex- 
clusif de    l'homme,  M  xv  2  «. 

Stellions,  explication  de  la  dis- 
position de  leurs  membres 
sur  le  côté,  M  xv  5. 

Style,  forme  de  style  assez  ha- 
bituelle à   Aristote,  II   x  1  n. 

—  forme  de  style  fort  rare 
dans  Aristote,  III  i  6  w. 
forme  de  style  peu  habituelle 
dans  Aristote,  III  v  7  w.  — 
d'Aristote,  dans  le  traité  des 
Parties  des  Animaux;  preuve 
délicate  et  sûre  de  l'authenti- 
cité de  cet  ouvrjtge,    D  cxcix. 

—  et  méthode,  du  traité  des 
Parties  des  Animaux.  —  d'A- 
ristote, dans  le  traité  des  Par- 
ties des  Animaux,  D  cxcix. 
Voir  la  Préface  v  et  suiv. 

Substance,  ses  rapports  avec  la 
génération,  H  i  4.  —  eter- 
noUes  et  substances  périssa- 
bles ;  dilficulté  et  grandeur 
des  premières  ;  étude  facile 
et  intérêt  des  secondes  ;  attrait 
de  ces  deux  études  dillérentes', 

I  V  1-3. 

Successeurs  d'Aristote  dans  la 
physiologie  comparée,  P  lviii 
ot  suiv. 


Suçoirs  cbez  les  polypes,  dont 
une  espèce  n'a  qu'un  suçoir 
unique,  IV  ix  11. 

Sueur,  glandes  particulières  qui 
produisent  le  liquide  dont 
elle  est  composée,  III  v  9  w. 
—  explication  de  cette  sécré- 
tion ;    sueurs    de    sang,  III   v 

10. 
Suif  et  Graisse,    leurs  rapports 
avec  le  sang  ;  utilité  et  danger 
de  ces  matières   dans  l'orga- 
nisation animale,  II  v  1  4. 
sa  composition,  selon  les  théo- 
ries des  Anciens,  II  v  2  n.  — 
chez  les  moutons,  III  ix  11- 
ot   graisse,  leur  rôle  dans  les 
animaux,  III  ix  7-9  «.  —  ^l*^" 
tingué  de  la  graisse  par  Aris- 
tote, P  XX.  —  différence  entre 
le  suif  et  la  graisse,  P  ihid. 
Supériorité  de  l'àme  sur  la  ma- 
tière, I  I  26.   -   de   l'homme 
sur  les  animaux,  I  i  28.        de 
l'homme    sur     le     reste      des 
êtres,  II  X  4.  —   de   l'homme 
sur  le   reste  des   animaux,   se 
manifestant    dans    la   confor- 
mation de    sa    main,    presque 
autant  que   dans    les    fac^^l^es 
de  son   intelligence,    IV  x  16 

n. 

Surmulet,  nature  de  son  esto- 
mac, III  XIV  13. 

Sutures  du  crâne  de  1  homme 
et  des  quadrupèdes,  II  vu   1d 

Syennésis  de  Chypre,  système 
des  veines  qui  lui  est  attribue, 
III  IV  In. 

Sylla,  sa  bibliothèque  renfer- 
mait les  manuscrits  d  Aris- 
tote, P  Lin. 

Sylvius,  son  silence  sur  la  pliy- 
siologie  comparée  et  l'anîito- 
niio  comparée,  P  lxxvh. 

Sympathie  entre  les  organes,  11 

VII  15  «. 
Synovie,  sa  formation;   sa  Jonc- 
tion;   explication    do    ce  mot, 
II  IX  6  rt. 


N 


522 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


¥4 


Système,  osseux  daus  les  ani- 
maux; son  organisation  gé- 
nérale en  vue  des  flexions  et 
des  mouvements,  mais  sur- 
tout en  vue  de  la  solidité  et 
<le  la  conservation  du  corps, 
II  IX  5.  —  veineux,  d'après 
Aristote  et  ses  théories  ana- 
tomiques,  III  \  1  n.  —  vas- 
culaire,  chez  les  animaux,  III 
V  2  4  w.  —  de  Diogène  d'A- 
pollonie,  d'Anaximène  et  de 
Thaïes,  discutés  par  Aristote, 
I  I  19  //.  —  de  Démocrite  ; 
réfutation  qu'en  fait  Aristote, 


I  I  21.  —  zoologique  de  Cu- 
vier,  qui  est  celui  d'Aristote, 
et  qui  doit  être  désormais  le 
fondement  de  l'histoire  natu- 
relle, P  c  et  CLiii.  — antiques, 
qui  admettaient  le  flux  uni- 
versel des  choses  et  la  perpé- 
tuelle mobilité  de  tout  ce  qui 
est,  comparés  au  transfor- 
misme contemporain,  Pclxvii 
et  suiv.  —  difléreuts  de  clas- 
sification qui  se  sont  succédé 
dans  la  sience  zoologique, 
depuis  Linné  jusqu'à  l'heure 
actuelle,  P  cxxii. 


T 


Tables  de  la  longueur  des  in- 
testins dans  les  mammifères, 
données  par  Cuvier,  III  xiv  18 
n. 

Taons,  leur  trompe  et  leur  dard, 
II  XVII  13. 

Taureaux,  cause  de  leur  cou- 
rage et  de  leurs  emportements, 
II  IV  5.  —  différence  de  leurs 
cornes  avec  celles  des  bœufs- 
femelles,  m  I  7. 

Température  des  êtres  animés 
ou  inanimés,  est  une  des  sen- 
sations les  plus  distinctes  que 
nous  puissions  avoir,  II  ii  9 
n.  —  excessives,  effets  qu'elles 
causent,  II  ii  12  n.  —  de  la 
moelle  et  celle  du  cerveau, 
II  VII  2  et  «. 

Testacés,  organisation  des  tes- 
tacés  et  des  crustacés,  II  viii  4 
5.  —  leur  classification  dans 
la  zoologie  moderne.  Il  viii  4 
n.  —  organisation  de  leur 
bouche  ;  leur  nature,  11  xvii 
12.  —  différence  qu'ils  pré- 
sentent avec   les  animaux   qui 

.  ont  du  sang,  IV  v  1.  —  orga- 
ganes  qui  servent  à  leur  nu- 
trition, IV  v  3   //.   —  Cuvier 


en  fait  le  premier  ordre  des 
acéphales  ;  les  coquilles  qu'il  y 
place  sont  toutes  bivalves, 
IV  V  14  w.  —  leur  organi- 
sation, IV  V  13.  —  différence 
de  leur  organisation  avec  celle 
des  mollusques,  IV  v  16.  — 
influence  du  froid  et  du  chaud 
sur  ces  poissons,  IV  v  20.  — 
disposition  du  siège  principal 
de    leur    sensibilité,  IV  v  34. 

—  leur  mouvement,  IV  vu  1 
n.  —  leur  organisation  ;  leur 
j)eude  mouvement;  indivision 
de  leur  corps  ;  dureté  de  leur 
coquille  ;  position  de  leur  tête; 
position  de  l'organe  qui  sert 
à  les  nourrir;  les  autres  par- 
ties de  leur  corps  n'ont  pas 
de  nom,  IV  vii  1-3.  —  posi- 
tion de  l'organe  qui  sert  à  les 
nourrir,  IV  vu  3.  —  forment 
la  quatrième  classe  des  mol- 
lusques ;  causes  qui  les  font 
appeler  acéphales  ;  leur  orga- 
nisation, IV  VII  3  n.  —  leur 
organisation  comparée  à  celle 
des    autres   animaux,  IV  ix  2. 

—  explication  sur  leur  partie 
terreuse,   IV    ix   2   n.  —  dis- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


523 


tingués    des    mollusques,    IV 

IX  5/1. 

Têtard  des  grenouilles,  son  dé- 
veloppement, IV  XIII  4  w. 

Tète,  organisation  de  la  tête 
de  l'homme;  elle  n'est  pas 
charnue,  erreurs  à  ce  sujet, 
II  X  4  9.   —   sa    définition.  II 

X  4/1.  —  de  l'homme,  est  cou- 
verte de  poils,  et  raisons  qui 
font  qu'il  en  est  ainsi,  II  xiv  5. 
—  parlant  après  avoir  été 
coupées,  contes  absurdes,  III 
X  5.  —  et  cou,  dans  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang,  leurs 
fonctions  et  leur  place  ;  leurs 
relations  avec  le  reste,  du 
corps  et  le  tronc,  IV  x  2-6. 

Téthyes  d'Aristote,  répondant 
aux  ascidies  de  la  zoologie 
actuelle  ;  sont  des  zoophytes, 

IV  V  17  n.  —  leur  organisation 
singulière,  IV  v  17.  —  leur 
rapport  aux  plantes,  IV  v  26- 

29. leur   sensibilité  ;    leur 

organisation  ;  les  deux  ordres 
de  trous  que  présente  leur 
croûte  ;  leur  classification,  IV 

V  29  n.  —  leurs  rapports  avec 
le  végétal,  IV  V  30  «.  —  ori- 
gine de  leur  nom  de  zoo- 
phytes, qu' Aristote  semble 
avoir   inventé,  IV  v   26  30  «. 

Teuthides,  leur  constitution  spé- 
ciale, II  VIII  7.  --  identifi- 
cation   de    ce    mollusque,    II 

vin  7  «. 

Teuthies,  leur  encre,  emploi 
qu'elles  font  de  cet  organe  ; 
sont  les  seules  parmi  les  mol- 
lusques à  être  de  haute  mer  ; 
nature  de  leur  os,  IV  v  8-10. 
et  seiches,  leurs  dilférences 

.  avec  les  polypes  ;  leur  orga- 
nisation spéciale  ;  rapports 
(jue  la  nature  a  mis  entre  leur 
manteau  et  leurs  pieds,  IV  ix 
(^.g.  —  leurs  deux  trompes  ou 
tentacules  ;  usage  qu  elles  en 
font;  position  et  dimensions 
de   leur  nageoire,  IV  ix  9  12. 


Teuthis,  leurs  deux  cloaques, 
dont  l'un  s'éloigne  davantage 
d'un  gésier;  motif  de  cette 
organisation;  leur  différence 
avec  les  seiches  et  les  poly- 
pes, IV  V  6  7.  —  rapport  du 
teuthis,  ou  calmar,  et  de  l'oi- 
seau, IV  V  7  n.  —  uom  qu'on 
a  aussi  donné  à  une  famille 
de    poissons     acanthoptères , 

IV  IX  7  n. 

Thalès,  allusion  à  son  système, 
I  I  19  ,1,  —  origine  de  son 
système  sur  les  fonctions  or- 
ganiques du  corps,  II  II  3  w. 
—  cité  sur  le  début  de  la  phi- 
losophie, P  CLXXXIV. 

Théophraste,  cité  pour  la  bota- 
nique, qu' Aristote  lui  a  fait 
faire,  I  v  2  /i.  —  a  exécuté  les 

Erojets  de  son  maître  pour  la 
otanique,  II  x  2  /i.  —  His- 
toire des  plantes,  cité  sur  l'é- 
pipètre  et  sa  propriété  parti- 
culière, IV  V  28  «.  —  ses 
fragments,  cités  pour  une  étude 
sur  les  poissons  qui  peuvent 
vivre  plus  ou  moins  longtemps 
hors  de  l'eau,  IV  xiii  7  n. — 
disciple  d'Aristote,  qui  lui  a 
fait  faire  la  botanique,  M  iv  1 
„.  __  sa  botanique,  inspirée 
par  Aristote,  P  lviii.  —  étu- 
des dout  il  s'occupe  exclusi- 
vement ;  s;a  méthode  ;  contem- 
porain d'Érasistrate  et  d'Hé- 
rophile,  P  ibid.  _ 

Théorie,  distance  de  la  théorie 
à  la  réalité,  I  i  13  «.•— aristo- 
télique, de  l'essence  de  l'hom- 
me, contenant  quelque  chose 
de  la  théorie  Platonicienne 
des  Idées,  I  I  17  /i.  —  des 
Idées  Platoniciennes,  qu  Aris- 
tote a  toujours  combattue,  et 
à  laquelle  il  revient  cepen- 
dant sous  une  autre  forme. 
I  V  5  «.  —  des  quatre  éléments, 
attribuée  à  Empédocle  ;  et  ac- 
ceptée jusqu'au  xvi«  siècle, 
II I  2  //.  —  anatomi(iues,  qu'ac- 


N 


524 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIERES 


ceptait  Aristotc,  mais  que  nous 
ne  connaissons  pas,  II  i  10  w. 

—  qui  sortaient  de  la  théorie 
des  quatre  éléments,  II  v  1  h. 

—  aristotéliques,  sur  l'orga- 
nisation du  cerveau,  dans  les- 
([uelles  on  peut  trouver  com- 
me un  reste  des  théories  pla- 
toniciennes, II  VII  5  7  rt.  — 
des  quatre  éléments,  à  lacjuello 
Aristote  fait  allusion  ;  sa  du- 
rée dans  la  science,  III  ii  11 
n.  —  anciennes,  sur  la  corré- 
lation de  la  bile  et  de  la  lon- 
gévité, IV  II  7.  —  des  quatre 
éléments,  époque  de  son  rè- 
gne et  de  sa  disparition,  IV 
III  3  n. —  des  quatre  éléments, 
son  application,  IV  x  40  //. — 
d'Aristote,  sur  les  quatre  élé- 
ments et  sur  la  chaleur  ani- 
male, auxquelles  l'auteur  fait 
allusion,  IV  xiii  11  n.  —  or- 
dinaire d'Aristote,  sur  la  sa- 
gesse de  la  nature,  IV  xiii  12 
n.  —  physiologiques,  attes- 
tant une  fois  de  plus  l'atten- 
tion qu'Aristote  apportait  à 
observer  les  faits  pour  arriver 
à  les    expliquer,    IV  xiii  10  n. 

—  du  mieux  dans  le  possible, 
d'Aristote  ;  sa  ressemblance 
avec  celle  des  conditions 
d'existence  de  Guvier,  M  ii  1 
//.  —  d'Aristote,  très-vraie  et 
très-profonde,  que  la  science 
du  xix*'  siècle  ferait  bien  de 
recueillir,  et  qui  devrait  tou- 
jours lui  servir  de  flambeau, 
P  IX.  —  qui  peuvent  compro- 
mettre la  science  ;  objections 
contre  ces  théories  décevan- 
tes, P  CLXI. 

Théorie  des  alimeiils,  })roba- 
bU'inent  un  ouvrage  d'Aris- 
tote, cité  sur  l'étude  des  rési- 
dus de  la  nourriture,  II  vu  16. 

Thermomètre,  inconnu  des  An- 
ciens, II    II    7   n  ;  II  II    12   n  ; 

—  son  usage,  II  n  18  //. 
Thésaurus    linguîc     Gra^ci*,    de 


Henri  Estienne,  cité  à  l'appui 
de  l'emploi  du  mot  de  Ptiles, 
M  XV  4  w. 

Thomas,  Saint  Thomas,  services 
qu'il  a  rendus  à  l'intelligence 
moderne,  P  lxxv. 

TiMÉE  de  Platon,  trad.  de  M.V. 
Cousin,  solennité  particulière 
de  son  style;  ses  mérites,  mal- 
gré les  imperfections  qui  le 
déparent,  I  v  3  /i.  —  rappro- 
chement des  théories  qui  y 
sont  exposées  avec  les  théo- 
ries aristotéliques,  sur  l'orga- 
nisation du  cerveau,  II  vu  5 
7/1.  —  réfutation  de  sa  théo- 
rie de  la  respiration,  III  i  9 
//.  —  cité  sur  des  métaphores 
peu  habituelles  à  Aristote  , 
III  X  2  «.  —  cité  sur  la  dis- 
tinction des  diflérentes  di- 
mensions de  la  grandeur  ou 
de  l'espace,  M  ii  2  «.  —  de 
Platon,  cité  sur  le  sens  de 
l'expression  :  le  Tout,  M  iv  3 
//. —  sa  valeur  physiologique, 
P  LV  et  suiv.  —  traduit  par 
Cicéron,  P  lix. 

TiT/E  (1819-1826)  (M .)  veut  dépla- 
cer le  premier  livre  du  traité 
des  Parties  des  animaux,  D  ce. 

ToRcoL,  oiseau,  nombre  et  dis- 
position de  ses  doigts,  IV  xii 
23.  —  conformation  singu- 
lière de  ses  pieds,  IV  xii  23 
w. 

Torpilles,  poissons,  leur  cou- 
formation  ;  nature  de  leur 
queue,  IV  xiii  2.  —  position 
de  leurs  nageoires,  IV  xiii  8. 
—  nature  de  leur  queue,  IV 
XIII  2  //.  —  fout  partie  de  la 
famille  des  raies  ;  conforma- 
tion de  leurs  nageoires  ;  leur 
faculté  électrique,  IV  xiii  8 
/t. 

Tortue,  son  organisation,  II  viii 
5.  —  poumon  des  tortues, 
III  VI  5.  —  seules  parmi  les 
animaux  à  carapaces  ont  une 
vessie  ;  cause  de  cette  excep- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


i25 


tion,  III  VIII  3.  —  distinction 
entre  les  tortues  de  mer  et 
celles  de  terre,  III  viii  3  «.  — 
leurs  reins,  III  ix  1.  —  cou- 
leur et  organisation  de  ses 
viscères,  III  xii  3.  -  est  le 
seul  des  reptiles  qui  ait  une 
vessie,  IV 1 2.— nature  de  leurs 

écailles,  IV  XI  6.  —  explica- 
tion de  la  disposition  de  leurs 
membres     sur     le     coté  ,     M 

XV  5. 
Toucher,  importance  de  ce  sens  ; 
son  siège,  II  I  14.  —  premier 
des  sens  de  l'animal  ;  son 
importance;  tous  les  autres 
sens  faits  en  vue  de  celui-la, 
II  VIII  2  3.  —  principe  d'Aris- 
tote sur  ce  sens,  adopté  par 
la  zoologie  moderne,  H  viii  2 

;/.  pourquoi  ce  sens  initial 

n'a    pas    la     disposition     des 
autres  sens,  II  x  2. 
Tout,  sens  dans  lequel  Aristote 
entend  cette  expression,  M  iv 

3  n. 
Traités  d'Aristote. 
Traité  de  l'Ame,  cité  sur  le  sens 
dans  lequel  doit  être  compris 
le  mot  d'àme,  I  i  25  w.—  son 
objet.    Il    27  /i.  -  de  l'Ame, 
cité    sur   l'intelligence   et    les 
choses    intelligibles,  I  i  27  n. 
—  cité  pour  les  vers  d'Empe- 
docle   sur  la  composition  des 
os,  I  I  36  H.  —  cité  sur  la  fa- 
culté nutritive  des  plantes  et 
des  animaux,  I  v  2  «.  —  cite 
sur  les  organes  des  sens  ;  sur 
l'objet  sensible    et  la    sensa- 
tion; sur  la  sensibilité  ;  allu- 
sion à  cet  ouvrage,  II  i  12-15 
//.  —  cité  sur  les  rapports  des 
sens  avec  l'encéphale,  II  yii  3 
n.   —  sur  le  rapport  de  lame 
;,ux   éléments,  H  vu   4   «.  -- 
cité  sur  la    sensibilité  ;  sur    a 
théorie    de   la  vision;    sur   le 
diaphane,   H    viii    1    2   «.  -- 
cité  sur  la  théorie  spéciale  de 
la   vision,  II  X  7  w.    -    s"»*  la 


tliéorie  de  l'ouie.  II  x  10  //.— 
cité  sur  les    fonctions    essen- 
tielles attribuées  au  cœur,  III 
m  12  n.  —  cité  sur  la    sensi- 
bilité  constituant   l'animal  et 
la  vie,  III  IV  13  /i.  —  cité  sur 
l'omission  de  la  théorie  de  la 
sensibilité    dans  cet  ouvrage. 
III  V  3  w.  •—  est   une   théorie 
générale    du  principe  vital,  P 
m,  _  cité  sur  le  problème  de 
la    vie,    auquel    Claude    Ber- 
nard   assigne    une   date  trop 
récente,  P  cxxxiii.  —  cité  sur 
les  deux  principaux  caractères 
de  la  vie  animale,   P   cliv.  — 
cité    sur  la  biologie,  P  clviii. 
—  son  importance,  P   M  276. 
—    Opuscules    psychologi- 
ques, Parva  naturalia,  ou  traité 
de  la  Sensation  et  des  choses 
sensibles,  cité    sur   la   sensa- 
tion, II  VII  11   n.  —  et  traité 
du  Sommeil,  cités  sur  l'expli- 
cation   du   sommeil,  II  vu  11. 

de    la   Sensation    et    des 

choses   sensibles  indiqué  par 
1  auteur,  II  x  6   n.  —  cité  sur 
le     principe    des    sensations, 
XI  X  6. —  du  Sommeil  et  de  la 
veille,  d'Aristote,   II   n   10  n. 
—  du  Sommeil  et  de  la  veille, 
cité    sur   la   théorie    du  som- 
meil ;  ressemblance    prouvant 
l'authenticité    des    deux    ou- 
vrages, II  VII  10  11  n.   —   de 
la  Jeunesse  et  de  la  vieillesse, 
cité   sur  le  principe  des    sen- 
sations, II  X  6  n.  —  du  Som- 
meil ;  de  la  Jeunesse  ;  du  Mou- 
vement    dans     les     animaux, 
cités  sur  la  théorie  de  la  sen- 
sibilité, III  V  3  n.  —  du  Som- 
meil ;  de  la  Jeunesse  ;  du  Mou- 
vement,   cités    sur    les    fonc- 
tions   essentielles    attribuées 
au  cœur,  III  m  12  n  ;  III  iv  9 

n,  de  la  Jeunesse  et  de  la 

vieillesse,  citation  qu'y  fait 
l'auteur  du  traité  des  Parties, 
III  IV  10  /i.  —  de  la  Jeunesse 


N 


526 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES 


et  (le  la  vieillesse,  cité  sur  le 
rapport  des  insectes  et  des 
plantes,  IV  VI 4  n. —  de  la  Lon- 
gévité, cité  sur  les  animaux 
qui  n'ont  pas  de  sang,  lïl  x  8 
n. 
Traité  de  la  Respiration,  dans 
les  Opuscules  psychologiques, 
cité  pour  les  opinions  qu'A- 
ristote  y  réfute  sur  la  respi- 
ration, III  I  9  /i.  —  cité  pour 
la  réfutation  des  théories  an- 
térieures à  la  sienne,  I  i  38 
n.  —  cité  sur  la  position  du 
cœur  chez  les  poissons,  III  iv 
15/1.  —  cité  sur  les  branchies 
des  poissons,  III  vi  2.  —  cité 
sur  la  respiration  des  pois- 
sons ;  appréciation  de  cet  ou- 
vrage ;  sur  la  respiration  des 
cétacés  ;  des  amphibies,  III 
VI  2  3  «.  —  cité  pour  l'étude 
des  branchies,  IV  xiii  9  «.  — 
réfutation  qu'y  fait  Aristote 
d'Anaxagore,  de  Démocrite  et 
de  Diogène  d'Apollonie,  sur  la 
respiration  des  poissnus,  IV 
xiii  10  n.  —  cité  sur  l'usage 
des  branchies  des  poissons, 
IV  XIII  9  16.  —  cité  sur  le 
mécanisme  de  la  respiration 
chez  les  cétacés  à  évent  ;  Aris- 
tote y  renvoie  à  l'Histoire  des 
Animaux  ;  sur  l'opposition  de 
la  respiration  et  des  bran- 
chies, IV    XIII    17   n. 

—  de  la  Sensation  et  des  cho- 
ses sensibles,  citation  qu'en 
fait  le  traité  des  Parties ,  D 
cxcvi.  —  le  traité  sur  le  Som- 
meil cité  en  même  temps  que  le 
traité  de  la  Sensation,  D  ihid. 
—  du  Mouvement  dans  les 
animaux,  de  la  Respiration,  de 
la  Veille  et  du  Sommeil,  de  la 
Vieillesse  et  de  la  mort,  cités 
sur  les  fonctions  des  animaux, 
I  I  4  n.  —  du  Mouvement  dans 
les  animaux,  cité  sur  le  cœur 
comparé  à  un  animal,  III  iv  16 


Traité  des  Parties  des  animaux, 
d'Aristote,  la  théorie  de  la 
méthode  est  bien  placée  au 
début  de  cet  ouvrage  d'ana- 
tomie  comparée,  I  i  1  «.  — 
ordre  suivi  par  l'auteur  dans 
cet  ouvrage  ;  sujet  qu'il  y 
traite,  II  i  1  n.  —  son  objet 
est  d'expliquer  le  mécanisme 
des  fonctions  de  chaque  or- 
gane et  de  chaque  viscère, 
IV  XI  1  /i.  —  sujet  de  cet  ou- 
vrage. Mil  n.  —  place  qu'il 
occupe  dans  le  système  zoo- 
logique d'Aristote  ;  caractère 
de  cet  ouvrage  ;  analyse  de 
ses  quatre  livres,  P  1  et  suiv. 
—  ses  théories  incomplètes  ; 
sa  haute  valeur,  P  ii.  —  science 
inaugurée  dans  cet  ouvrage, 
P    III.   —  analyse  de   cet  ou- 


vrage. 


Ibid., 


V   et    suiv.    — 


sujet  du  premier  livre  de  cet 
ouvrage,  P  v.  —  précédents 
de  cet  ouvrage,  P  liv.  —  son 
authenticité  ;  auteurs  dans 
l'Antiquité  dont  le  témoignage 
atteste  plus  ou  moins  préci- 
sément que  cet  ouvrage  est 
authentique,  D   cxcii  et   suiv. 

—  citations  d'autres  ouvrages 
d'Aristote,  qui  y  sont  faites 
D  cxciv.  —  citations  qui  sont 
faites  de  ce  traité  dans  d'au- 
tres ouvrages,  D  cxcvii.  — 
est  certainement  l'œuvre  d'A- 
ristote, D  cxcviii.  —  place 
nécessaire  de  son  premier 
livre,  D  cxcix.  —  authenticité 
et  composition  de  ce  traité,  D 
CXCIX.  —  livre  premier  de  ce 
traité,  et  place  qu'il  doit  oc- 
cuper dans  cet  ouvrage,  D 
CXCIX  et  suiv.  —  des  Parties 
des  animaux  et  Histoire  des 
animaux,  différence  entre  les 
sujets  de  ces  deux  ouvrages, 
D  ce.  —  sa  composition  laisse 
beaucoup  à   désirer,    D   cciv. 

—  appréciation  impartiale  de 
cet  ouvrage,  D  cciv. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  527 


Traité   de    la    Marche   des  ani- 
maux, cité    sur   la   cause   qui 
fait  que  les  serpents  sont  dé- 
pourvus   de  pieds,    IV    xi    1. 
—  indiqué  par  l'auteur  qui  y 
renvoie  à  l'Histoire  des  Ani- 
maux, pour  les  différents  mo- 
des de  flexion  dans   les   ani- 
maux :  cité   sur  la   queue   des 
oiseaux,  IV   xi  14/1.   —  de  la 
Marche    des    animaux   et   du 
Mouvement  dans  les  animaux, 
cités  sur  les  causes  qui  font 
(|ue  les  poissons  qui  ressem- 
blent aux  serpents  n'ont  pas 
de  nageoires,  et  que  les  ser- 
pents n'ont  pas  de  pieds,   IV 
xin  6.  —  cité  sur  les  Kestres 
de    l'étang    de    Siphées,    par 
rapport  aux  serpents,  IV  xiii 
6    „.    —    de    la    Marche    des 
animaux,   préface  et  analyse, 
D  M  273.  —  son  mérite,  id., 
ihid.     —     dissertation      sur 
l'authenticité    et    la    compo- 
sition  de   cet   ouvrage,  D   M 
317   et  suiv.  —  de  la  Marche 
des  animaux  et  traité  du  Mou- 
vement dans  les  animaux,  dis- 
tinction à  faire  entre  ces  deux 
ouvrages,  quoiqu'ils  aient  des 
théories  communes,  D  M  317 
it    suiv.    —    indiqué    par    le 
traité  du  Mouvement  dans  les 
animaux.    D   M    318.    —    cité 
dans  le  traité  des  Parties  des 
animaux,  ihid.  319.  —  cité  dans 
l'Histoire  des  Animaux  et  dans 
le  traité  de  l'Ame,  id.,  ihid. 
Traité    de     la   Génération    des 
animaux  d'Aristote,  cité  sur  la 
nourriture  des  êtres,  II  m  12. 
—  cité  sur  les  matières  dont 
l'une  est  le  principe  de  la  gé- 
nération,  et  dont  l'autre  est 
faite   pour   elle,  II  vu   16.  -— 
cité  sur   le    sperme  et  le  lait, 
II  vil  16  n.  —   cité  sur  la  Li- 
bye,  II   IX   8   //.    —   cité   sur 
le'  sperme  et  sur  le  lait,  II  ix 
'    17  Ai.  —  à  propos  d'un  traité 


sur  la  Croissance  et  la  Nutri- 
tion,   III  V   6  /ï.  —  cité    sur 
les  parties  déterminées  dans 
les  animaux  qui  ont  du  sang. 
IV  IV  4.  —  son  objet  ;  le  chef- 
d'œuvre     zoologique     d'Aris- 
tote,  IV   IV  4  /i.  —   cité    sur 
l'étude  du   sperme   et  de  son 
action,  IV  x  31  32  //.    --   cité 
sur   l'étude   de  l'organisation 
intérieure    chez    l'homme,    et 
sur  les  organes  sexuels,  IV  x 
32.  —   de  la  Génération  et  le 
traité   de   la  Marche  des  ani- 
maux, cités  sur   l'analogie  du 
lait  et  de  l'œuf  et  sur  la  flexion 
des    jointures,    IV    xi    14.    — 
cité    pour   une    même  obser- 
vation    faite    dans    l'Histoire 
des  Animaux  sur  la  vessie  de 
la  tortue,  IV  xiii  15  /î.  —  ou- 
vrage dont   la  profondeur  n'a 
guère   été    surpassée    depuis 
Aristote,  IV   xiv   4   /i.  —  son 
authenticité     indubitable ,     D 
CXCIV.  —  citations   qu'en    fait 
le  traité  des  Parties,  D  cxcvi. 
—  allusion  que  fait  ce  traité, 
et  qui  compte  pour  une  cita- 
tion   explicite,    du   traité    des 
Parties,  D  cxcvii. 
Traité   du   Ciel  d'Aristote,   au- 
quel l'auteur  semble  faire  al- 
lusion,  I  V   3  /i.  —   ouvrage 
d'Aristote  auquel  il   fait  allu- 
sion, II   i  2  /i. 
Traité  d'anatomie  et  Histoire  des 
Animaux,  cités  sur  la  méthode 
suivie   pour   les  veines   et   le 
cœur,   III  V  13. 
Traité  de  l'Alimentation  ou  Nu- 
trition, mentionné  par  Aris- 
tote   dans  d'autres  ouvrages, 
n'est     pas     parvenu     jusqu'à 
nous,  IV  IV  3  /î.  —  de  la  Nu- 
trition, ouvrage  perdu  d'Aris- 
tote, P  IV. 
Traité  des  Plantes,   mis  à  tort 
parmi  les  œuvres   d'Aristote, 

II  X  2  /i. 
Traités  d'Aristote,  cités  sur  une 


.; 


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■s 


528  TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  529 


lî        t 


foule  de  passages  relatifs  à  la 
luéthode,  I  i  13  w.  Voir  Aris- 

tote. 

Traité  des  lieux  dans  l'homme 
d'Hippocrate,  édit.  et  trad. 
Littré,  cité  sur  la  théorie  des 
fluxions,  II  VII  8  n. 

Traité  de  natura  Deorum,  de  Ci- 
céron,  cité  pour  les  emprunts 
faits  à  Aristote  d'une  foule 
d'idées  sur  la  bonté  de  la  na- 
ture ;  admiration  qu'inspire 
cet    ouvrage,    II   xv   1    n  ;    V 

LIX. 

Traité   élémentaire    de   physio- 
logie humaine,    de  M    J.  Bé- 
clard,  cité  sur  la    droite  dans 
les  animaux,  M  iv  9  w. 
Trajan,     les     études    médicales 
pendant    son   règne,  sous  le- 
quel a  vécu  Rufus,  P  Lxiv. 
Transformisme,     son     influence 
fâcheuse  sur  la  science  de  nos 
jours,  II  I  5  /i.—  et  athéisme, 
<langeis     de     leurs     théories 
pour    la    science  ;    objections 
contre     ces     doctrines     déce- 
vantes, P  cLXi.  —   objections 
qu'il   soulève,    P    clxi.    —   sa 
définition;  un  de  ses  torts  les 
moins  pardonnables,  P  clxvi. 
antiques  systèmes  qu'il  dé- 
passe en    les  reproduisant,  P 
txxvii    et    suiv.    —    est     une 
pure  rêverie,  imitée  des  Boud- 
dhistes de  l'Inde,  P  clxvii.— 
et   renouvelée    d'Heraclite,   P 
CLXVII   et    suiv.  —  ou  Darwi- 
nien, chaos    dont   celte    doc- 
trine menace   Thistoire  natu- 
relle,   P    CLXViii.    —   arrière- 
pensée  qu'il  caresse,  P  clxix. 
Trésor  d'Henri  Estienne,   édit. 
Firmin  Didot,  cité  sur  le  mot 
Saura,  IV  ix  10  n. 
Troglodytes,    animaux    troglo- 
dytes,   leurs    flexions    sur    le 
côté,  M  XVI  4.  —  animaux  ha- 
bitant   des  trous.  M   xvi    4  et 


Trompe  de  Téléphant,  organi- 
sation toute  particulière  d*' 
cet  organe;  ses  fonctions,  II 
XV  2-4.  —  des  mouches  et  leur 
dard,  II  xvii  13.  —  chez  les 
diptères ,  son  organisation 
remarquable  et  très-variée, 
IV  VI  5  //.  —  sa  nature  chez 
certains  insectes,  IV  vi  8  n. 
—  ou  tentacules,  des  seiches 
et   des   teuthies  ;  leur   usage, 

IV  IX  9  10. 
Trygons,  poissons,  leur  confor- 
mation ;  nature  de  leur  queue, 
IV  XIII  2.  —  nombre  et  posi- 
tion de  leurs  nageoires,  IV 
XIII  4. —  le  Trygon  est  une  es- 
pèce de  pasténague  et  de  raie  ; 
nature  de  sa  queue,  IV  xiii  2 
n.  —  forme  de  son  corps,  IV 

XIII  4  n. 
Tuniques  de  l'œil  ;  leur   nature, 

II  XIII  2  w. 
Turbines,  coquillages,  leur   or- 
ganisation ;  leur  ressemblance 
avec  les  bivalves,  IV  v  14.  — 
position   de  leur  micon,  IV  v 
Ig,  —   sont   univalves  ;  nom- 
breuse    division     qu'ils     for- 
ment; leur  organisation  réelle, 
IV  V  14  /t.    —   leur  organisa- 
tion  et  leur  forme,  IV  vu  2. 
à    hélice,    leurs    ressem- 
blances   avec    les  mollusques 
et   les   crustacés,   IV  ix  2.  -- 
c'est    la    fïimille   des   pectini- 
brannhes    de   la  zoologie  mo- 
dei  ^e,   IV   IX   2   n.  —   cause 
qui    fait   que   l'orifice  des  ex- 
créments se  trouve,  chez  eux, 
près  de  la  bouche,  IV  ix  5.-- 
leur   manière   de   se  mouvoir 
montre    quel   est   le   point  de 
départ   du   mouvement,  M   iv 
10.    —    leur    devant    et    leur 
derrière,   confondus   dans    le 
même  sens,  M  v  3. 
Tyrannion,  cité  pour  les  œuvres 
d'Aristote    que  Varron    avait 
pu  connaître,  P  lix. 


u 


Unicorne,  quelques  animaux 
sont  unicorues  ;  explication 
de  cette   anomalie,  III  n  5  6. 

Unité  du  système  veineux  dans 
l'animal,  III  iv  4  n.  —  de 
composition,  théorie  appli- 
quée à  toute  la  série  animale, 
telle  qu  Aristote  pouvait  la 
connaître,  IV  ix  3  w. 

Univalves,     leur    organisation, 
lY  y  15.  —  position   de  leur 
micon,  IV  v  18.  —  et  bivalves, 
leur   organisation  analogue  à 
celle  des  plantes  ;  position  de 
l'organe  qui  sert  à  les  nourrir, 
IV  VII  2  3. 
Univers,  ordre  admirable  qui  y 
éclate,  I  I  30.    -  le  haut  et  le 
bas   de   l'Univers,   coïncidant 
avec   le   haut   et   le  bas  dans 
l'homme,  M  iv  2  /i;  M  v  3  /i. 


Universaux,  définition  de  ce 
mot,  Iiv  3. 

Université  de  Padoue,  travaux 
qui  font  grand  honneur  à 
cette  illustre  école,  P  M  293. 

Uranus,  planète,  ses  perturba- 
tions causées  par  la  présence 
d'un  corps  voisin,  M  ii  1  w. 

Usage  double  de  la  langue  chez 
l'homme,  Il  xvi  12.  --  des 
parties  dans  le  corps  de  l'hom- 
me. De  usu  partium,  ouvrage 
de  Galien,  qui  reproduit  celui 
d'Aristote,  en  ce  qui  concerne 
la    physiologie    comparée,    P 

LXVI. 

Usu  PARTIUM  (de) ,  traité  de  Galien , 
sorti  tout  entier  du  traité  des 
Parties  des  animaux  d'Aris- 
tote ;  rapprochement  et  com- 
paraison de  ces  deux  ou- 
vrages, D  cxciii. 


Vaisseaux,  lymphatiques,  leur 
découverte  faisant  connaître 
la  nature  de  la  lymphe,  II  vu 
g  ;i  •  —  qui  contiennent  le 
sang;  erreur  d'Aristote  sur 
leur  origine,  III  v  2  «.  — 
chylifères,  lieu  où  ils  pren- 
nent naissance  ;  leur  fonction, 

IV  IV  2  /i. 
Valenciennes,  sa  description  de 
la  vésicule  biliaire*  de  l'amia, 

IV  II  1  n. 
Valentin    Rose,    son   ouvrage: 

Aristoteles  pseudepigraphus, 

cité,  D  cxcii. 
Vanini,  mot  de   ce    malheureux 

devant  ses  bourreaux,  I  v  5  //. 

T.    II. 


Variétés  dans  les  dimensions 
du  cœur  des  animaux,  III  iv 

20. 

Varignon,  sa  réfutation  des  er- 
reurs mathématiques  de  Bo- 
relli,  P  M  304. 

Varron,  le  plus  savant  des  Ro- 
mains, surnommé  le  Polygra- 
phissime  ;  ses  labeurs  variés; 
nomenclature  que  son  ami  Ci» 
céron  nous  en  a  laissée  ;  omet 
l'histoire  naturelle;  sa  con- 
naissance des  œuvres  d'Aris- 
tote, P  LIX. 

Vasculaire,  organisation  du  sys- 
tème vasculaire  chez  les  ani- 
maux, III  V  2  4  /i. 

34 


s 


530  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  531 


i.U 


Végétaux,  puisent  dans  la  terre 
par  leurs  racines  leur  nourri- 
ture   toute   élaborée,   II  m  8. 
—  incertitude  sur  leur  nutri- 
tion, II  III  S  n.   —  leur  haut  ; 
cause  de  cette  disposition  par- 
ticulière, M  V  3   4.   —   argu- 
ment  faux   et  argument   vrai 
relativement  à  ce   qui   déter- 
mine le   haut  dans  les    végé- 
taux, M  V  4  w. 
Veille  et    Sommeil,    traité    d'A- 
ristote  cité  sur  les    fonctions 
communes  aux  animaux,  I  i  4 
n.   Voir  Aristote,    et  Traités 
d'Aristote. 
Veines,  leur  disposition  dans  le 
corps    des  animaux;  sont   les 
vases  du  sang,  H  m  10  11.  — 
et  os,  leurs  ressemblances  et 
leurs  différences,    II  ix    1.  — 
comparaison   du  système  des 
veines  et  du  système  des   os, 
II  IX  1  3   n.   —   nécessité    de 
leur  continuité  ;  leur  principe, 
II  IX  3  4.  —  leur  origine,    III 
IV    4.    —    leur   fonction  ;    leur 
disposition,  III IV  4.  —  système 
veineux   dans  l'animal,    III  iv 
4  ,i.  —  elles  partent  toutes  du 
cœur;    observations  anatomi- 
ques  à  ce  sujet,  III  iv  7  9.  — 
les  deux   veines   principales  ; 
toutes  deux  ont  été  séparées  ; 
explication  ultérieure  des  dif- 
férences  quelles    présentent, 
III  IV  17.  —  et  grandes  cavi- 
tés du  corps;  leur  nature;  ne 
sont  jamais  chargées  de  grais- 
se ni  de  chair,  III  iv  21  22. — 
'    veines  dans  les  théories  d'A- 
ristote, III  V  1  w.  —  elles  ont 
toutes  pour  principe  le  cœur; 
leur  répartition  dans  le  corps 
entier,    III  v  2.   —  et   aorte, 
description    de    ces     veines; 
leur   position    dans    les    ani- 
maux qui  ont  du  sang,    III   v 
2    4.    —    leurs    ramifications, 
pareilles  aux  canaux  d'irriga- 
lion,  III  V  7.   —   rapports  de 


la  grande  veine   et  de  l'aorte, 

III  V  12.  —  distinction  de  la 
grande  veine  et  de  l'aorte,  III 
VII  6  7  w.  —  rénale,  sa  divi- 
sion; subdivisions  de  ses 
branches,  III  ix  4  n.  —  raci- 
nes du  mésentère;  analogues 
aux  racines   des    plantes,    IV 

IV  3.  _  et  os,  leurs  rapports, 
P  xxxii.  —  ce  qu'il  y  a  de 
commun  entre  eux,  P  xxxii  et 

suiv. 
Veinules  et  Nervures,  observées 
sur  les  animaux   maigres,  et 
sur  les  feuilles  desséchées  de 
certaines  plantes,  III  v  8. 
Ventre,    disposition   du   ventre 
et  de  l'abdomen,  dilférente  de 
celle  de  la  poitrine  et  du  tho- 
rax, IV  X  30  «. 
Vésale,  cité  sur  la  première  des 
règles   qu'a    tracées  Aristote 
en    histoire   naturelle,    P   vi. 
—  homme   de  génie  ;   sou  ad- 
miration   pour    les    Anciens; 
son  existence  courte  et  agitée 
(1514-1564)  ;  ses  ouvrages  d'a- 
natomie  ;  médecin  de  Charles- 
Quint  et  de  Philippe   II  ;  son 
exil  ;  ses  lointains  voyages  ;  il 
n'a  pu  faire   d'anatomie  com- 
parée, ni    de  physiologie   gé- 
nérale, P   lxxvii.  —  ses  mal- 
heurs; salin  prématurée;  ses 
travaux  anatomiques,  P   ihid. 
Vessie,  les   animaux   à  poumon 
ont  seuls   une  vessie  ;    causes 
de  cette  organisation,  III   viii 
1.  —  son  rapport  ave  le  pou- 
mon, III  viii   3.   —  différence 
des   vessies   dans  les    tortues 
d'eau  et  dans  les    tortues   de 
terre,  III  viii   3  «.    —    de  la 
tortue,  IV  i  2. 
ViCQ  d'Azyr  (1748-1794),   mem- 
bre de  l'Académie   des  scien- 
ces et  de  l'Académie  française; 
ses  travaux  plus  brillants  que 
solides;    oubli   de    son   nom; 
son  cours  d'anatomie  compa- 
rée et  de  physiologie  compa- 


rée ;  l'idée  de  ses  projets,  con- 
tenue dans  trois  de  ses  Dis- 
cours sur  l'anatomie,  Plxxxix. 
—  ses  travaux  physiologiques, 

P  LXXXIX. 

Victimes  des  sacrifices;  nom- 
breuses observations  prati- 
quées sur  l'état  de  leur  cœur, 
III IV 23. —  étaient,  dans  l'Anti- 
quité, l'occasion  d'observa- 
tions fréquentes  et  faciles,  III 

IV  23  n. 
Vie,  difficulté  et  délicatesse  de 
l'analyse  de  tous  ses  phéno- 
mènes, P  cxv.  —  sa  défini- 
lion  ;  erreur  du  Transformis- 
me sur  son  origine,  P  cxxxiii 
et  suiv.  —  le  problème  de  la 
vie;  travaux  par  lesquels  il 
s'est  agrandi  ;  erreur  de  Clau- 
de Bernard,  qui  lui  assigne 
une  date  trop  récente.  P 
cxxxiii.  —  critique  des  théo- 
ries de  Claude  Bernard  sur 
ce  grave  sujet,  P  cxxxiii  et 
yiiiv.  —  problèmes  que  sou- 
lève l'étude  de  la  vie,  P  clv. 
—  ne  dépend  pas  des  causes 
physiques,  P  clv. 

Vieillesse,  traité  de  la  Vieillesse 
et  de  la  Mort,  d'Aristote ,  cité 
sur  les  fonctions  communes 
aux  animaux,  I  i  4  //.  Voir 
Aristote. 

\ViLLis ,  d'Oxford ,  Thomas 
(1622-1675),  son  anatomic  et 
sa  pathologie  du  cerveau;  sa 
théorie  de  l'àmc  des  bétes  (De 
anima  brutorum);  comparai- 
son qui  s'y  trouve  entre  les 
diverses  espèces  d'animaux, 
P  Lxxxv.  —  ses  travaux  pliy- 
siologiques,  P  lxxxv.  —  criti- 
qué par  Bartliez  pour  son  opi- 
nion sur  les  causes  du  mou- 
vement, P  M  304. 

WiMMER  et  Aubert.  Voir  Au- 
bert. 

ViriiRE,  rapports  de  la  vipère  et 
des  sélaciens  ;  son  estomac  ; 
ses  intestins,  IV  i  4.    —  rap- 


port de  la  vipère  et   des  séla- 
ciens, IV  I  4  w. 
Visage  de  l'homme,  nommé  ainsi 
à  cause  de    sa   fonction,  III  i 

15. 

Viscères  intérieurs,  dépendants 
du  cœur,  dans  les  animaux  ; 
leur  composition  ;  leur  nature, 
II  I  16  17.  —  erreur  d'Aris- 
tote, qui  les  assimile  au  cœur, 

II  I  16  17  n.  —  qui  ne  se 
trouvent  que  dans  les  ani- 
maux qui  ont  du  sang;  erreur 
de  Démocritc  à  ce  sujet  ;  leur 
distinction;  leur  composition, 

III  IV  1  3.  —  qui  paraissent 
d'une  nature  uniforme  ;  il  y 
en  a  qui  semblent  composés 
de  deux  portions,  III  vu  1.  — 
dualité  de  tous  les  viscères  ; 
cause  qui  fait  que  leur  nature 
est  double,  III  vu  2  5.  —  ab- 
dominaux, leur  fonction  spé- 
ciale, III  VII 6  w.  —  intérieurs, 
influence     de     leur     état    sur 

I  intelligence  et  le  caractère, 
III  X  3  n.  —  étude  générale 
des  viscères,  III  x  9  w.  —  des 
poissons,  des  vivipares  et  des 
ovipares  ;  différences  dans 
leur  nombre  et  dans  leur  or- 
ganisation, III  XII  1  2.  —  leurs 
différences  dans  les  animaux, 
III  XII  1  et  «.  —  différences 
des  viscères  et  de  la  chair  ; 
ce  qui  les  cause,  III  xiii  1. — 
et  chair,  insuffisance  de  l'ex- 
plication de  leurs  différences, 
III  xiii  1  n.  —  leur  ressem- 
blance chez  tous  les  animaux 
qui  ont  du  sang,  IV  i  6.  — - 
leurs  rapports  entre  eux,  ré- 
vélés par  la  physiologie  mo- 
derne, IV  X  4  //. 

Vivipares,    dureté  de   leurs  os, 

II  IX  8.  — nature  de  leurs  os, 
II  IX  12. —  leur  vue,  et  appa- 
reils qui  la  protègent,  II  xiii 
1.  —  raison  de  la  différence 
du  jeu  de  leurs  paupières  avec 
celui    des   ovipares,  II  xiii  6. 


i 


lli 


N 


532  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  xMATlÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES  533 


il    n'y  a   que    ces    animaux 

qui  aient  des  cornes;  desti- 
nation de  leurs  cornes,  III  n 
1.  _  différences  de  leurs  vis- 
cères entre  eux  et  avec  ceux 
des  poissons  et  des  ovipares, 
III  XII  2.  —  étude  sur  leurs 
parties  extérieures,  IV  x  2. — 
leur  sens  du  goût;  fonctions 
de  leur  langue,  IV  xi  4. 

Vivisection  pratiquée  par  Ile- 
rophile,  P  lxxix.  —  aveu  de 
Fallope,  P  ihid. 

Voix,  études  sur  cet  organe  et 
ses  emplois  divers,    II  xvi  13 

n.  définition  de  la  voix  des 

oiseaux,  la  plus  simple  et  une 
des  plus  merveilleuses,  II  xvii 
4  ,t.  —  des  oiseaux,  II  xvii  4 

Vol,  élévation  prodigieuse  du 
vol  des  oiseaux  de  proie,  II 
XIII  6.  —  puissance  ou  fai- 
blesse du  vol  des  oiseaux, 
IV  XII  11.  —  explication  du 
vol  des  oiseaux,  M  ix  10.  -— 
des  oiseaux  et  mouvement  gé- 
néral des  volatiles,  M  x.  — 
mal  dirigé  des  volatiles  sans 
queue  et  à  ailes  pleines,  M 
X  3  4.  —  des  coléoptères,  M 
X  5.  —  rapidité  du  vol  des  oi- 
seaux de  proie,  M  x  6  et  suiv. 


—  travaux   de  M.  Bell   Petti- 
grew  sur   le  vol   des  oiseaux, 

P  M  311. 
Volatiles,  principe  de  leurs 
flexions,  M  x  2.  —  sans  queue 
et  à  ailes  pleines;  direction 
de  leur  vol,  M  x  3.  —  à  ailes 
pleines;  position  de  leurs  ai- 
les; leur  progression,  M  xv  3 

4. 

Voltaire,  cité  pour  démontrer 
qu'une  intelligence  infinie 
gouverne  l'univers,   P  clxxii. 

—  ses  vers  cités  à  l'appui,  P 

ihid. 
Vue  et  Ouïe,  cause  qui  fait  que 
ces   deux    sens    sont     surtout 
dans  la  tète,  II  x   6.    —  l'une 
est   en  avant   et   l'autre   à    la 
circonférence,  II  x  11.  —  vue, 
placée  dans  le  cerveau  pour  les 
animaux  qui  en  ont  un;  sa  na- 
ture, II  X  7.  —  ses   rapports 
avec   l'ouïe,    II  x   10  /i.   —  et 
appareils   qui    la     protègent, 
chez  l'homme  et  chez  certains 
animaux,  Il  xiii  1.  —  ses  ap- 
pareils      protecteurs  ;      pré- 
voyance de  la  nature,  H  xiii  2 
n.—  perçante,  des  oiseaux  de 
proie,  IIxiii  6.   —  sens  de  la 
vue    dans   les   différents   ani- 
maux, P  xxxvi. 


X 


Xénophane,  cité  sur  la  concep- 
tion   de     ridée     de    Dieu,     P 

CLXXVIII. 

XÉNOPHON,  SCS  Mémoires  surSo- 


crate,  cités  sur  la  haute  estime 
de  la  nature  de  l'homme,  que 
Socrate  a  proclamée  le  pre- 
mier, IV  X  6  «. 


Yeux,  leur  nature;  leur  organi- 
sation, II  XIII  2.  —  des  pois- 
sons et  des  insectes;  leur 
dureté  ;  mobilité  des  yeux 
dans  les  insectes,  II  xiii  7  8. 
leur  construction  chez  les 


insectes,  II  xiii  7  n.  —  des 
poissons;  leur  organisation, 
lY  XI  5.  —  des  crabes,  d'ac- 
cord avec  les  membres,  et  en 
conséquence  de  leur  locomo- 
tion particulière,  M  xiv  5. 


z 


Zoologie  descriptive,  son  objet, 
à  côté  de  l'anatomie  comparée 
et  de  la  physiologie  compa- 
rée ;  confusion  de  ces  trois 
sciences  dans  l'œuvre  d'Aris- 
tote,  P  cxLvii  et  suiv.  —  leur 
ordre  respectif,  P  cli  et  suiv. 

descriptive,  une  des  trois 

parties  de  l'histoire  naturelle, 
P  cxLviii.  —  générale,  ses  di- 
visions en  zoologie  descrip- 
tive, anatomie  comparée  et 
physiologie  comparée  ;  confu- 
sion de  ces  trois  sciences 
dans  l'œuvre  d'Aristote,  P  cli. 

leur  ordre  respectif,  P  clii 

et  suiv.  — relations  de  la  zoo- 
logie et  de  l'anatomie  ;  ses 
formules  habituelles,  P  cliii. 
—  la  seconde  des  sciences 
zoologiques,  P  cliii.  —  né- 
cessité qui  s'impose  à  l'étude 
de  cette  science,  P  cxlvii.  — 
citée  sur  les  rapports  de  la 
•  philosophie  et  des  sciences, 
P  cLXXXii.  —  descriptive,  ré- 
sumé de    son   histoire,  P   cli 

et  suiv. 
Zoologie  moderne,  son  procède 
pour    la    division    des    ailes 
des  oiseaux,  I  m  2  «.  —  son 
étude  particulière,  I  iv6/ï.— 
citée  sur  l'étude  de  la  moelle, 
II  VI  1  n.  —  s'est  surtout  oc- 
cupée delà  moelle  chez  l'hom- 
me, II  VI  3   «.   —  citée  sur  la 
moelle    dans    les    arêtes    des 
poissons,  II  VI  5  «.  —  sa  clas- 
sification des  testacés   et  des 
crustacés,    II  viii  4  n.  —  ii»; 
portance  qu'elle  a  attachée    a 
l'étude  des  cils,  II  xiv  1  w.  — 
ses  études  sur   l'organisation 
des    dents  et    de    la    bouche, 
dans  les  diverses  espèces  d'a- 
nimaux, III  I  1  w.  —  citée  sur 
le  nom  grec  de  la  tortue  d'eau 


douce,  III  IX  2  «.  —  citée  sur 
la  seiche  et  le  polype,  IV  v  10 
,1.  —  citée  sur  le  nom  d'aca- 
lèphe,  qu'elle  a  conservé  pour 
les  orties  de  mer,  IV   v  30  n. 

—  citée  sur  l'étude  des  diffé- 
rences dans  la  longueur  des 
pattes  des  insectes,  IV  vi  9  n. 

—  citée   sur  une    espèce    de 
calmar  qui  se  nomme  onycho- 
teuthis,  IV  IX  7  n.  —  citée  sur 
les   solipèdes  qui    forment  un 
genre    t' ès-nettement   déter- 
miné;  animaux  que  ce  genre 
comprend,  IV  x21  w  .—citée  sur 
la  conformation  de  la  langue, 
IV  XI  5  /i.   —   son   identifica- 
tion du  nom    de  Crex,  IV  xii 
22/1.  —   emploie  les  écailles 
comme    caractères   distinctifs 
des  espèces,    IV  xiii  14  n.  — 
sa    classification   de    l'autru- 
che, IV  XIV  1  w.    —  a  fait  des 
autruches    un   ordre   à   part, 
sous  le  nom  de  Coureurs,  IV 
x,v  3  H.  —  distinction  qu'elle 
a  faite  des  quadrupèdes   ovi- 
pares, M   XV  5  «.  —  son  ap- 
plication  du  nom   de  Psettes 
à  des  poissons  acanthoptéry- 
giens,  M  XVII  3  «. 

Zoologie  descriptive  de  M. 
Claus,  citée  sur  les  ailes  des 
lampyres,  I  m  3  n-  —  citée 
sur  la  nature  de  l'oiseau,  Il 
XVI  8  «.  —  citée  sur  l'identifi- 
cation du  bubalus,  III  ii  3  «. 
—  sur  le  nom  d'oryx  donne 
à  une  espèce  d'antilope.  III 
jj  5  ,,.  __  citée  sur  la  corne 
du  cerf,  qui  naît  de  la  peau, 
III  II  9  w.  —  citée  sur  les  es- 
tomacs des  ruminants,  III  xiv 
g  ,1  —  sur  l'appareil  de  la 
digestion  chez  les  poissons, 
III  XIV  12  /*.  —  citée  sur  l'a- 
mia,  IV  II  1    w.   —    citée    sur 


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534 


TABJ.K  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


II! 


l'organisation    des   crustacés, 
IV  V  12  n.  —  sur  les  lépades 
et  sur  l'application  de  ce  nom, 
IV   V   15  //.   —   citée   sur   les 
iulides  et  le  nombre  de  leurs 
anneaux;    sur    la    sensibilité 
chez   les    insectes;     sur   leur 
tube  digestif,  IV  v  35  36  w.— 
citée   sur  le   nombre  des   es- 
pèces d'insectes,  IV  vi  1  n. — 
sur  l'application  des  noms  de 
cantharus  et  de  cantharis,  IV 
VI  3  /i.    —  citée    sur   l'organe 
qui  sert  à  diviser  les  matières 
solides  chez  les  insectes  ;  sur 
l'ordre  des    diptères,  IV  vi  6 
7  w.  —  sur  le   mécanisme  du 
saut  chez  les  insectes,  IV  vi  10 
n.  —  citée  sur  la  coquille  des 
solènes,  IV  vu  2  /i.  —  sur  la 
division  de  la  classe  des  crus- 
tacés. IV  VIII   In.  —  sur    les 
maias,  IV  viii  3  //.  —  citée  sur 
le  mot  grec  de  spire,  conservé 
pour  une    famille    de  mollus- 
ques à  siphon,  IV   ix  4  w.    — 
sur  l'application    du  nom   de 
teuthis  à  une  famille  de  pois- 
sons   acanthoptèros,    IV    ix  7 
n. —  citée  sur  les  élédons,  dits 
d'Aristote,  IV  ixll  n.  —  citée 
sur  la  conformation  des  doigts 
des  solipèdes,   IV   x  21  22  n. 
—  citée    sur  le   lynx,  IV  x  34 
//.  —  citée  sur  l'appareil  buc- 
cal des  insectes,  IV  xii  3  rt. — 
citée  sur  la   nature  de  la  poi- 
trine chez  les  oiseaux;  sur  les 
rapports  ombilicaux   cliez   les 
oiseaux  adultes  ;   sur  la  rapi- 
dité du  vol  chez    les  oiseaux, 
IV  XII  9  et    suiv.  —  citée   sur 
les  échassiers;  sur  les  doigts 
des  oiseaux  ;  sur  l'articulation 
de  leurs  membres  postérieurs; 
sur  leurs  cuisses;  sur  la  cause 
qui  fait  (ju'ils   ne  peuvent    se 
tenir  droits;    sur    les    palmi- 
pèdes et  les  lissipèdes,  IV  xii 
17-22  n.  —  citée  sur  la  forme 


du  corps  des  poissons;  sur 
une  famille  de  poissons  ap- 
pelés les  batrachides,  IV  xiii 
12/1.  —  citée  sur  la  famille 
des  cyclostomes  ou  suceurs, 
IV  xiii  12  w.  —  sur  les  écail- 
les des  poissons,  IV  xiii  14  w. 

—  citée  sur  les  saltigrades  et 
leur  mode  de  locomotion,  M 
m  1/1.  —  citée  sur  la  posi- 
tion de  l'organe  de  la  vue 
chez  les  amphisbènes  et  chez 
les  autres  animaux,  M  vi  3  «. 

—  citée  sur  la  station  droite 
chez  les  oiseaux,  M  xi  3  //.  — 
citée  sur  les  animaux  qui  ont 
plus  de  quatre  pieds  ;  sur  le 
genre  carcinus,  M  xiv  4  //.  — 
sur  toutes  les  espèces  com- 
prises dans  la  classe  des  rep- 
tiles, M  XV  5  /i. 

Zoologie  de  M.  P.  Gervais,  citée 
sur  les  yeux  des  insectes,  II 
XIII  7  w.  —  citée  sur  la  partie 
de  la  langue  qui  donne  plus 
particulièrement  la  sensation 
de  la  saveur,  IV  xi  3  /i. 

Zoologistes  ,  difficulté  qu'ils 
trouvent  à  classiiier  les  ani- 
maux, I  m  3  w.  —  importance 
qu'ils  attachent  à  l'étude  des 
mâchoires  et  des  dents,  II  m 
7  ,/.  —  leurs  études  sur  les 
jonctions  des  os,  II  ix  6  /i.  — 
leur  opinion  sur  l'organisa- 
tion générale  des  poissons, 
III  XIV  15  n.  —  cités  sur  l'a- 
nalyse des  mouvements  des 
chevaux,  et  des  animaux  du 
même  genre,  M  xiv  3  «.  — 
acte  de  prudence  auquel  on 
les  convie.  D  M  320. 

ZooPHYTES,  leur  cœur,  III  iv  11 
n.  —  ou  rayonnes;  leur  or- 
ganisation, iV  v  18  w.  —  nom 
qu'Aristote  a  indi(|ué  claire- 
ment pour  les  tétiiyes,  IV  v 
26  //.  —  question  difTicile  du 
passage  de  l'animal  à  la  plante, 
IV  X  12  //. 


TABLE  GÉNÉRALE  DES  MATIÈRES 


i  a  CLXxxix 


PREMIER    VOLUME. 

dédicace. 

Préface. 

Dissertation  sur   la  composition  et  l'authenticité  du 

Traité  des  Parties  des  animaux.  cxci  à  cciv 

Sommaires  des  chapitres.  ccv    a  ccxx 

lef  Livre  du  Traité  des  Parties  des  animaux,     pp.   1  à     66 
Ile  Livre.  ^7  à  199 


SECOND    VOLUME. 

Ille  Livre. 

IVe  Livre. 
Préface  au  Traité  de  la  Marche  des  animaux. 
Dissertation  sur  l'authenticité  et  la  composition 

du  Traité  de  la  Marche  des  animaux. 
Traité  de  la  Marche  des  animaux. 
Table  alphabétique  des  matières. 
Table  générale  des  matières. 


1  à  116 
117  à  269 
273  à  316 

317  à  324 

323  à  405 

407  à  534 

535 


FIN. 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand. 


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